TROISIÈME ET DERNIERE ENCYCLOPÉDIE THÉOLOGIQUE, ou TKOISIÈME ET DERMÈRE SERIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LÀ SCIENCE RELIGIEUSE, OrrRABV KM FHAOfÇAI», ET PAR ORDRE AZiPBABÉTIQTIE , LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE ET LA PLUS COMPLÈTE DT^^ Imprimerie MIGNE, au Pclil-Mùnlrongc. INTRODUCTION. Le Dictionnaire des Abbayes et Monastères, que nous publions enfui aujourd'hui, peut élie regardé, en quelque sorte, comme la suite et le complément nécessaire de notre Dictionnaire des Ordres religieux. Après avoir retracé dans ce dernier ouvrage un tableau historique de l'origine, de la formation des divers ordres, de leur existence et de leur des- tinée, il restait en effet à offrir aux regards chacun des moindres détails de ce même ta- bleau. Il fallait donc mentionner tous ces asiles de la prière, de la piété, de la science, qui sont sortis aux divers Ages du sein merveilleusement fécond de ces vénérables sources dont on a vu la naissance, les progrès et la vie. Il fallait saluer en passant, d'un pieux souvenir, ces maisons saintes qu'avaient bâties les mains de nos aïeux , et s'efforcer du moins de re- cueillir leurs noms avant que ces noms eux-mêmes, avec leurs antiques déljris, aient dis- jaru pour toujours dans la nuit du passé et de l'oubli. Or tel est le principal objet de ce nouveau travail. Disons-le tout d'abord. Dès les premiers pas dans cette intéressante étude, un premier sentiment s'empare de l'esprit : c'est celui d'une étrange surprise et d'un noble orgueil, à la vue de tant de richesses monastiques accumulées sur notre sol par la piété de nos pères. Quand on n'a point exploré soigneusement ce vaste champ des abbayes et mona- stères qui a fleuri au sein de l'Eglise , et dont la France peut à bon droit revendiquer la meilleure part, il n'est guère possible de se former une idée de sa fécondité merveilleuse, et l'imagination Fcste presque toujours ici bien au-dessous de la réalité. Les abbayes !... Kl'es étaient rapprochées, semées, pressées sur notre sol, surtout en certaines provinces, jiresqu'à l'égal des épis jaunissants qui couvrent un vaste champ de blé préparé pour uno abondante moisson. Le voyageur qui voulait faire halte dans ces asiles hospitaliers j)Ouvait, presque à chaque heure, suspendre sa pénible course et se délasser, sous des toits amis, des fatigues de la marche. En voulez-vous un mémorable exemple ? jetez les yeux sur la carte monastique de l'ancienne province de Lorraine. Vous y Irou- ivercz, dans un espace de terre moins étendu que celui de beaucoup de nos villes de troisième ou quatrième ordre, les noms de cinq abbayes célèbres : Senones, Bon- Moutier, Estival, Jointures ou Saint-Dié en Vosges, et Moyen-Moutier. Ces cinq abbayes, ' dislôutes chacune de deux lieues environ de ses voisines, formaient, par leur position to- i:ograp!iiquc, l'image d'une croix. Le génie chrétien du moyen âge avait consacré cette cir- constance d'une Croix d'abbayes lorraines, en donnant à l'une d'elles le nom significatif de Moyen-Mouticr. C'était celle qui, se trouvant au centre, formait comme le cœur de la croix. Les quatre autres formaient la tôle, les pieds et les bras. Dans ce souvenir monas- tique, disons-le en passant, il y a (out un monde d'harmonies pieuses et touchantes. Mais ce n'est point ici le lieu de les développer. A ce premier sentiment de la surprise et d'une fierté légitime, dont nous venons de parier, s'en joint f)ieniôt un second, triste et pénible, qui laisse dans l'âme, à son tour, un douloureux souvenir. C'est celle pensée que le magnifique tableau offert à nos re- gards n'existe plus de nos jours, et que chaque année encore en cmiiorle quelques débris dans la nuit de l'oubli. De tant de monuments monasli(pies qui formaient autrefois la pieuse couronne et comme la richesse morale, intellectuelle de notre sol et d'aulres contrées chrétiennes, que reste-il aujourd'hui? On [)eut faire ici trois parts duns ce triste inventaire. L'une de beaucoup la plus nombreuse, sans «loule, est celle des anciens monuments, dont il ne demeure pas tnôrne de traces, sinon dans l'histoire et dans quelques traditions pofiulaires. La secfuide, très-nombreuse également, est celle do ces édilires religieux dont ou découvre encore les beaux débris plus ou moins conservés, souvent consacrés h d'autres usages, mais qui attestent cependant leurs anciennes majesté et splendeur. Tels sont, parexempie, Cluny, Saint-FJertin, Juniiéges, Saint-\'andrille, Eécamp, Fontcvrault, Lf lU-r, Sairit-Onen ; et enfin, il est un bien pelitnomhre de ces vieux monument» Du.iioNi. OKS Ahuayics. 1 )| INTRODICTION. 12 »le nos pères, qui, plus lu'urcux, onl échappé à la deslruolioii, oui conservé ou recouvré, sous d'autres formes, la vie monaslitiue, et renoué la Irame de leurs bienfaits séculaires. Tel est le tri|)le éUU des richesses monastiques éj)arses dans le va!>te champ qui va se dérouler 5 nos regards. Nous allons l'explorer, ce champ immense, à l'aide du fil de l'his- toire, el faire une courte halte sur chacune de ces pierres saintes, où tant de générations fie moines sont venues s'asseoir, et dont chacune d'elles, on le reconnaît maintenant, a marqué sa place dans réililice de noire civilisation. On comprend déjh, par la forme même de Dictionnaire, employée pour cet ouvrage, qu'il ne s'agit point d'une histoire détaillée, ni môme succincte, de chacun des monastères dont il va être fait mention. Une notice très-sommaire, indiquant sa position géographique, la date de sa fondation , el les noms de ses fondateurs , voilà, le plus souvent , ce qu'on doit s'attendre à trouver dans cette galerie historique. Un travail plus étendu aurait exigé plusieurs volumes. HAlon'^-nous de le dire, cependant, nous avons fait à cetl ■ forme abré- gée de nombreuses exceptions. H est certaines abbayes, telles que le Mont-Ca.ssin, Cluny, Saint-Gall, Saint-Denis, Juraiéges, Sainl-Vandrille, Saint-Pierre de Moissac, Saint-Bertin, Fulde, et bon nond)re d'autres, qui ont joué un rôle important dans la suite <]es siècles, surtout dans ceux du moyen Age : à celles-là, nous avons assigné une i)lace notable dans ncs colonnes, et la notice détaillée que nous leur consacrons est comme un tableau histo- rique (lui résume rapidement la suite de leurs annales. Nous avons ici aidé nos recherches des travaux de la science et de lérudilion modernes. Quelques citations de savants et es- limables auteurs sont venues enrichir parfois les pages de ce Dicdonnaire. L'abeille butine les éléments de son miel sur les fleurs qu'elle rencontre dans son vol. Nous avons fait plus d'une fois comme elle, et dans notre route, à travers le vaste cliamp de nos études, nous avons recueilli quelques savantes pages, déjà toutes tracées, qui seront lues 2vec plaisir j)ar nos lecteurs. Los principales qualités d'un bon Dictionnnire, on pourrait môme presque dire les seu- les, c'est d'abord d'être exact, el ensuite d'être complet, autant du n)oins que le sujet lo eomportc. Quant à l'exactitude , nous n'avons rion négligé pour fa rendre aussi j)ariailo que |)0ssible. Mais on doit aussi tenir compte des difficultés du terrain que nous parcou- rons. L'une des premières était d'assigner à cha(]ue abbaye sa position géographique ac- luo^e. Celte dillicullé n'est pas médiocre pour un grand nombre d'entre elles. En elfet , la simple mention du diocèse dans lequel elles sont comprises, qui est souvent dans les ."•nciens aulcuis la seule indication de leur situation territoriale, est bien loin d'être suf- li-^ante. La circonscription de ces diocèses n'est plus la même aujourd'hui. Les provinces elles-mômes, les comtés, les Ltats, les divers pays enûn, dans lesquels se trouvaient au- trefois nos abbayes, onl aussi le plus souvent changé ou de nom, ou de territoire. II a donc fallu recourir à (piehjuc moyen, pour indi(iuer plus jusieiiienl la [»lace qu'elles ont occupée ou que leurs débris occupent encore. Pour les abbayes et monastères de la France, ce moyen a été tout simplement le Dictionnaire de Statistique ou des Communes. On sait en elfol que la plu[>arl des monastères bâtis sur notre sol, lorsqu'ils ne l'étaient point au sein do quehju'une de nos grandes cités déjà construites, donnaient eux-mêmes le i»lu5 souvent naissance à une cité nouvelle, ou du moins à un bourg ou village qui (.orlait leur nom et gardait leur souvenir. Or la position de cette ville et de ce bourg nous a servi à déterminer celle de l'abbaye (pii fui sa mère el sa fondatrice. C'est ainsi (}ue nous avons pu désigner |)resquc toujours, outre le diocèse , le déparlement dans le- quel se trotivcnl actuellement comprises nos abbayes de France, ou les traces qui restent d'elles encore; nous avons «lussi le plus souvent mentionné les villes les [)lus voisines. Le voyageur qui aurait le désir fl'aller visiter les ruines séculaires de ces éditices monastiques, trouvera donc dans ce Dictionnaire, la roule à suivre p(»ur accomplir son pieux pèlerinage. \ l'égard des abbayes situées hors de France, nou.s avons lAché également de détermi- ner leur p'O'-.ition géograitluqiH-, d'après la circonscription acluclle du territoire dans lequel files se trouvent. Nons avons indiqué aussi le plus souvent les villes de leur voisinage. Il sera donc facile de suivre leur trace, cl de reconnaître la j>lace où s'élèvent encore ces 15 INTROnUCTION. Tl monumorils eux-mômcs, soit du moins leurs vénérables uélnis éi.argtiô:; par le leoips et par la main des hommes, plus destructive souvent que le temps hii-mcimo (1). Quant auï noms des abbayes et monastères , nous avons suivi h cet égard les meilleurs auteurs. Nous avons le plus souvent donné avec le nom français, la dénomination latine. Ces noms varient assez fréquemment, et sont quelquefois multiples, surtout dans leur viésignation latine. Une table ajoutée à la fin de ce Dictionnaire fait connaître ceux de ces noms latins qui ont une différence notable avec les noms français correspondants , et indi- que en regard à quelle abbaye ou monastère ils se rapjjortent. Enfin, en ce qui concerne l'époque de la fondation des abbayes et les noms de leurs fondateurs, nous avons suivi également les auteurs qui nous ont paru les plus exacts. Le Gallia Christiana a été d'ordinaire notre guide pour les al)baycs de France , de Belgique et d'Allemagne; le Monasticon anglicanum , pour celles d'Angleterre; Jongelin , pour un grand nombre de celles de l'ordre de Cîteaux; et Hugo, pour celles de Tordre de Pré- monlré. On voudra bien se souvenir cependant qu'il y a de grandes variations à ce sujet surtout, dans les anciens auteurs et chroniqueurs. L'une des causes principales en est que, prenant une restauration ou bien un changement d'ordre pour une fondation, ils assignent à une abbaye une origine qui n'est point réellement la sienne véritable , et décernent le litre de fondateurs^ à des personnages qui en furent tout simplement les bienfaiteurs ou les restaurateurs. Ces exemples sont extrêmement fréquents dans les Annales monasti- ques. On doit tenir comj)te de cette source naturelle d'erreurs historiques, et ne point s'étonner dès lors des nombreuses différences que présentent à cet égard les divers his- toriens. Voilà pour l'exactitude. Quanta la seconde qualité d'un bon /){c^jonna«Ve, c'est d'être complet, avons-nous dit. Aussi, n'avons-nous rien négligé ici encore, pour remplir di-- gnement cette condition de notre tâche. Toutefois , contraint de réduire notre matière en wn seul volume, et désirant cependant donner à nos grandes abbayes la place qu'elles mé- ritent si justement, nous avons dû borner quelque peu notre cadre, et ne pas essayer d'en- Ireprendre un travail qui devenait d'ailleurs matériellement impossible. Comment com- ])14ferou mentionner, par exemple, ]es trente-sept mille monastères qu'a [iro !uits, dit-on, le seul ordre de Saint-Benoît?.... Essayer d'énumérer toutes et chacune des maisons de prières qui sous le nom d'abbayes, de monastères, de prieurés, de couvents, etc., ont existé sur le sol chrétien , ne serait-ce pas une lâche aussi impossible que de com[)ter toutes etchacunedes étoiles du ciel ?Un grand nombre de ces maisons de prières n'ont d'ail- Kîurs aucun nom dans l'histoire sous lequel on puisse les désigner : elles n'ont été con.- nues que de leurs contemporains, de leurs compatriotes, qui ont joui de leurs bienfaits: elles ont flouri au sein de nos villes ou de nos campagnes, ou dans les déserts, comme fies arbustes bienfaisants qui ont donné leurs Iruits, abrité sous leur ombre de vrais amis de Dieu, et des amis du pauvre et de l'indigent ; mais l'histoire n'a pas recueilli leurs noms , qui se confondaient avec celui de la ville ou du bourg au milieu desquels étaient bAties ces maisons saintes. Telles -sont, par exemple, ces nombreuses maisons de l'ordre doininicain ou fianciscain, ou des fils de saint lîruno,' qu'on voyait autrefois dans nos villes ou nos campagnes, et qui furent plutôt des comnuinautés religieuses, que des ab- biyes véritables. On comprend , qu'à part quelijuos-unes d'enire elles , leurs noms d'ail- leurs inconnus, n'ont pu trouver place dans ce Dictionnaire des Ahhayes et Monastères. Los abbayes d'hommes et de f(;mmps de l'ordre do Sainl-Benoîl, celles de Tordre de Cî- teaux,de Tordre de Saint-Augustin, de Tordiede Prémontré, etc.,eten général, toutes celles qui se trouvent mentionnées dans les treize volumes in folio du Gallia christiana, ont été soigneusement recueillies, dépouillées, et chacune d'elles forme une notice qu'on re- trouve dans ce Dictionnaire. On sait que le Gallia christiana embrasse également , outre (I) Ln (lislanrr pnr liruc», pnr heure» oii pnr milieu, qitc nous avons soes autrefois dans l'ancien diocèse de Constance. Ce vaste dépouillement, déjà tr6s-considérable, a été la partie la plus importante de notre travail. Le Monasticon Anglicunum nous a fourni ensuite les éléments de nos notices sur les abbayes si nombreuses de l'Angleterre. Jongelin, l'annaliste de l'ordre de Citeaux, nous a servi de guide dans nos recherches sur les abbayes de cet ordre. Hu^o, l'annaliste de Prémontré , nous a rappelé les noms et l'origine des monastères de l'ordre de Saint-Nor- bert, si répandu autrefois dans les pays du Nord Bcaucouj) d'autres ouvrages, qu'il serait inutile et trop long d'énumérer ici , ont été soigneusement dépouillés , et nous en avons extrait les notices plus o>i moins étendues qui sont contenues dans ce Diction- naire, lùifin, nous avons complété nos recherches |iar une revue de l'histoire de la Vie des saints, et dans celte étude hagiographicpie, nousavons recueilli bon nombre d'indica- tions précieuses dont nous avons fait usage avec fruit. Nous croyons, grâce 5 tous ces soins, n'avoir omis aucune abbaye importante à quelque ordre qu'elle appartienne. Quanl aux autres, encore une fois, leurs noms étant inconnus, elles ne sont point en quelque .sorte du domaine de l'histoire. I.a plupart des notices comprises dans ce Recueil, sont nécessnireraenl très-soramaires, comme nous le disions tout h l'heure. Ce n'est point ici une histoire de nos abbayes, ré- pétons-le, mais i)lutôt une sorte d'inventaire de nos anciennes richesses monastiques. El cependant, sous cette forme abrégée, elle-mCme, quel vif intérêt ne s'attache pas encoro .TU tableau rjui va s'offrir aux yeux de nos lecteurs? On sent qu'il y a là derrière cette es- (juisse à peine ébauchée lout un monde dont la pensée se plaît à parcourir les vastes et antiques domaines. On y découvre à chacfue pas des grands hommes, des saints, des Jionuncs de science ou de génie, qui furenl nos maîtres et nos guides dans la foi ou dans )a civilisation. Nous parlions tout à l'heure d'étoiles du ciel, à propos du grand nombre do ces maisons de i)rière, de veilles saintes et de pieux labeurs, loties par la main de nos pères. Mais ces maisons ne sont-elles |)as elles-mêmes, comme des astres brillants, qui, «lans la nuit des âges ont lui sur notre sol et y ont réjiandu, par l'influence de leurs bienfaisants rayons, la lumière et la fécondité I Inclinons-nous donc avec respect devanl chacune d'elles, à mcsurn qu'elle va passer sous nos yeux. Comme des fils reconnaissants, donnons à nos vieilles abbayes, nos mères dans la science et dans la foi , un souvenir de vénération et d'amour. Ktampes, août 1855. DICTIONNAIRE DES ABBAYES ET MONASTÈRES. ABACUC (Sai.nt-), près de Jérusalem,. — Abbaye de Prémontrés, fondée l'an 1137, fille d"e FlorefTe. Al marie, abbé de Floreffe, et 'un des compagnons de saint Norbert, avait acquis une telle renommée en France et en Belgique, que le paj)e Innocent 11, témoin de son zèle, l'envoya prôcher la foi dans la Terre-Sainte , l'an il3G. 11 partit avec quel- ques-uns de ses frères. Accueilli avec de grands honneurs par Foulque, roi de Jéru- salem, et Guillaume, patriarche de la sainte cité, Almaric prêcha l'Evangile dans ces contrées ; avec l'appui de ces deux éminents personnages, il fonda un monastère de Pié- montrés dans le désert de Saint-Abacuc, dit aussi de ^aitit-Joseph d'Arimathie. Le pa- triarche Guillaume y plaça pour abbé le même Almaric, qui, {)lus lard, en 1152, à la mort de Bernard, évéquede Sidon, fut élevé .sur le siège de cette ville. Sous les abbés Rainald et Bauduin, successeurs d'Almaric, on vit fleurir le monastère de Saint-Abacuc. Mais, en 1187, après la fatale victoire de Ti- Ijériadeoude Uillin, remfjortée leijuillet ftar Saladin, il [lariagoa la ruine commune : les religieux furent dispersés ou mis à mort... Quelques-uns d'entre eux, réfugiés à Saint- Jean d'Acre, auprès des rois Philippe de France et liirhard d'AnglcIerie, y attendi- rent le recouvrement de Jcruialeai pour rentrer dans leur solituile. Mais vainement llillin, al)bc de Florelfe, cédant aux [)rièri's ii'Iniiocent 111 et de Jac(iues de N'ilry, évo- que d'Accon, jia>sa-t-il les mers, l'an 1213; vainement Gervaise , abbé de Pré montré, .supplia-t-il, en 1220, remjiereur Fréileric 11, de faire réintégrer ses religieux datis leur abbaye de Saint-Abacuc : toutes ces démar- ches restèrenl sans succès. Les nouveaux, désastres du royaume de Jérusalem anéan- tirent les dél)ris de l'institut de Prémonlré, qui s'étaient conservés dans la Palestine. — {Annal. Prainonslrut., t. I.) • AhltAYF.-ALX-UOlS (la Fhanchi:), Uois aux Nonnnins, ou yolrn-hdine dus hois ; Ho- $co [Ahljulia de) ou Ahliutia Libéra ou //o- téum Nonnarum (.i Paris, France). -Abbaye de femmes de l'ordre de Clleaux, fondée l'an 1202, par Jean, seigneur de Ne:>le, châtelain de Bauges, et Euslachie de Saint-Paul, sat femme ; elle fut fondée d'abord sur les con- fins de la Picardie, au lieu appelé Batiz^ dans le diocèse de Noyon. Mais après qualie siècles et demi, l'an 1650, le fréquent pas- sage des trou[)es et les incursions des enne- mis contraignirent les religieuses de se transporter à Com|)iègne. Elles y restèrent trois ou quatre années jusqu'à ce que la reine Anne d'Autriche, qui les honorait de sa [)rotection , leur eut procuré un asile à Paris. Elles vinrent s'éta- blir dans celte ville^ le 9 mars 1654, dans une maison du f.iubourg Saint-Germain, ap- pelée des Dix-Vertus. — Voy., Gall. christ., VU, 907, 19 abbesses. ABBIETTE(L'), (diocèse de Cambrai, Nord France.) — Ancien couvent de Dominicaines, fondé dans l'un des faubourgs de Lille, par Marguerite, comtesse de Flandres. Le livre des privilèges de cette maison déclare que le couvent fut élevé en 1279, près de la ri- vière non loin de la |)orte de St-Pierre; d'a- près des lettres de Jean, prieur [irovincial de France, l'an 1276, ré[)oque de celle fondation remonterait à quelques années plus haut. On voit en ell'et, dès l'an 1273, entre la comtesse Marguerite et son neveu Jean, prévôt de St. -Pierre, un échange, sui- vant le(iuel celui-ci cédait |!0ur l'élablisse- mentdu couvent un pré et une giange près de la Deûle daii.s les dépendances du bé- guinage. Celte niaison a donné naissance à plusieurs couvents célèbres du môme ordre. Les ftrinces et les rois ne venaient guère à Lille sans visiter les Dames de l'Abbielte, uivaiit LelaïuJ, il y avait avant les moines des clianoines séculiers. — ^ oy. JUonastic. Anglican. ABEUCONWAY, Aber conwium, Abercnn- veyensis abbalia (Pays de (îalles, Angle- teri(\). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux.lille (le Siralllur, de la tilialion de Clairvaux. — Klle lut fondée l'an 1185, selon le Alonaslic. Ant/livan., et ensuite libéralement dotée l'an 1198, par Lewiin, prince du Nord-Wales. Klle fut transférée dans la suite au lieu de JMagnan. On conservait dans celle abbaye, comme à Strallliir, dit Jongelin, les archives nobiliaires du pa.\s de liai les. Plusieurs jtrinces et seigneurs y fuient iiduimés. — Aborconwny ou (loinvay est aujourd'hui une ville maritime d'Angleterre (dans le pays do (ialles, à 3a kil. N.-K. de Carnawon, à l'em- boucliure du Conway. — Voy. Monaslic. An- (jUcan. ABKUDAURR (Kcos>e).— Nom d'un ancien monastère de feiimies, qui a tlouri, dil-on, dans le pays de Fife en Kcosse. Il fui dé- tru.t par les partisans de la prétendue ré- l'orme. ABlMiDON .SAiyrE-yi uxi\. W), Abandonia, Abindonia, Abinrjtonin et Abbendonense cœno- ^/in;i, ancienne abbaye tlcBénélictins, dans la villedecc nom(comié de Herks, .\ngleterre). — L'abbaye de Sainte-Marie d'.\bingdon, dit l'auteur de V Abréijé dci histoire de l'ordre de Sdint-RenoiCyCal son conmieneemenl vers l'an 675. Un grand seigneur, nommé Cissa, régnait alors dans h? |»ays sous la dépendance du roi de We>lsex.ifoane son neveu, entendant un prédicateur rapi eler celle maxime de l'IC- vangile, qu'il est diflicileqti'un hominr riche se sauve, vu f'il tellement louché ipi'il réso- lut de (juilter le monde, cl de hûtir un mo- iiaslèie. Cissa son oncle, lui ayant donné un lieu nommé Abeii, il s'y établit avec ceux (jui voulurent l'imiter. Sa sœur, nommée (^isse, suivit son exemple et fonda le mo- nastère de Helncslou, tlont elle fut la pre- mière abbesse. Le monastère d'Abinglon était dans l'observance primitive, dit le mê- me auteur, composé de douze petites mai- sons (lui avaient chacune leur chapelle, et étaient habilécsd'un seul religieux. Ces mai- sons élaicnt environnées d'une haute mu- raille (jui leur servait de cloître. Us étaient .\6ius (le noir et n'avaient point de linge; ils dormaient sur des ciliées, et ne man- geaient [loint de chair s'ils n étaient fort malades. Les dimanches et le> fêtes, ils cé- lébraient la messe dans l'église et dînaient «•iiseuible. Belhun, l'un de leurs abbé>, ob- tint un privilège de (lenulfo roi de Mercie. Il v est qualilié d'évOi|ue, et les lettres sonl de l'an 821. Le plus ancien nom de ce lici élait Shro- vishniii, et le nom moderne û'Ahintjdnn lui est venu de l'abbaye (pu le rendit célè- Jne. Lu 9i7; le i oindre I rebâtit et dota li be- rnent l'abbaye d'Abingdim, l'ondée par Cissa, et depuis considérablement agrandie par Ina. Saint FlhelwoM, (]ui fut [)lus tard évêi^ue de Winchester, lut choisi pour gou- verner celle abbaye. Il y établit une parfaite régularité, qui servit \lfc|)uis de modèle à plusieurs autres maisons. Il lit venir de Cor- l>ie un maître de chant, et adopta les obser- vances du monastère de Fleury, alors célè- bre parla sainteté de ses habitants. Osgar, un de ses disciples, avait })assé (|uelipie temps dans ce monasièie, alin de ra|)porter en Angleterre ce qu'il avait vu se pratiquer en France. La fureur des Danois ayant causé les plus grands ravages dans la Grande-Bretagne, on n'y voyait presciue plus de maisons reli- gieuses, et il n'y avait plus de moines qu'h Clastenburg et à Abingdon, si l'on en croit Warlhon. (Voy. Histoire d'Abiiiydon.) La jeu- ness(Mnan({uait de pieux et habiles maîtres, l'ignorance avait pris la phne du savoir, et l'on était dépourvu des vrais moyens pro- pres à éclairer les esprits, et à rendre les cœurs vertueux. Ces circonstances déjilora- bles excitèrent le zèle de quehiuos nobles Ames et surtout de saint Dunstan, de saint Flhehvold et de saint Oswald. Ces trois grands hommes s'apiilitjuèrent de toutes leurs for- ces à rétablir le goût de l'étude et à faire retleurirles lettres. Dans ce travail de réno- vation, rabb;iyo d'Abingdon a joué un des principaux rôles et a bien mérité ainsi de la pairie et de l'Eglise. ABONDANCE (^Nothic-Dame d'), Abundun- tia ( Etats-Sardes). — Abbaye près de la |te- tiie ville de ce nom, située- en Savoie dans le pays de Chablais. Elle fut fondée vers l'an 1157 dans l'ancien diocèse de denève, et lut d'abord j)ossédée par des ciianomes réguliers (le Saint-Augustin. Plus lard, elle devint de la congrégation des Feuillants. Ce changement fut, dit-on, l'ouvrage de saiiU Fran(;ois de Sales. ABIVAM ou ABRAHAM (diocèse de Ko- loiza, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cî- leaiix , lille de Clairvaux, fondée vers l'an 1-270, par Moïse, |)alalin de Hongrie, et son fière le comte Alexandre. (Jongelin.) ABSIE EN (lA UNE ou >0 TUE-DAME DE L'A BSl E, ou la Sie en /trii/non, Absia, .I/^aùj ou Ansia (Deux-Sèvres, France). — Afjbaye de l'ordre de Sainl-Benoîl, fondée'vers l'an 1120, non loindeI'arlhenay,par(lirauddeSales.Elle a été jadis du diocèse de Poitiers, puis de Maillezais, ensuite de La H(jchelle. Elle serait aujourd'hui encore dans celui de Poitiers. Elle lui fondée sous l'invou-ation de la sainte Vierge. Ses bienfaiteurs furent les seigneurs de Parthenay, l'archevôciuo de Chabot, de Lattcigne, d'A|)pelvoisin, de La Meilleia>e. - \oy., Galt. christ., t. 11, (ol. 1380, le ca- talogue de 23 abbés. La paroisse de l'Absie 'st dans le canton de Moncoutant, arron- dissement de Paitheiiav. ABLNDIO (Saint-), ancien diocèse de Co- rne, royaume Lombard-Vénitien.— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée avant l'an 1351. On ignore l'épfxpjo de ."-a fondation.— Celle î! ADE DES ABBAYES ET MONASTERES. a(;a ■-1% aljbaye eut pour abbé un Français nomraô Bernard, natif (Je Clermont, célèbre docteur en droit, lequel fut élu évoque de Côme lan 1351 par le pape Clément IV, mourut en 1357 et fut inhumé dans la cathédrale de Corne. (Jongelin.) ACEY (N.-D. d*), Aceynm ou Accinetum^ diocèse de Besançon {Doubs, France). — Ab- baye de l'ordre de Cîieaux fondée l'an 1136 ou 1138, à quelques lieues de Besançon, sur la rive gauche du Loignon. Elle est fiUe de Charlieu. Elle eut pour fondateur Renaut III, l'omte de Bourgogne, dont on voyait l'image à la grande j>ort^3 de l'église, avec cette épi- graphe : Raynaldvs cornes Bvrg. 1138 fvnda- vit cœnobivmAccincti. 11 y avait dans cette môme église les sépultures de nobles sei- gneurs du pays. ACHEUL (Saint-), 5anc/MS Acheolus, dio- cèse d'Amiens (Somme, France). — An- t'ienne abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, située près d'Amiens, et fondée vers l'an fC^o. Elle était possédée au dernier siècle j)ar des chanoines réguliers de la congréga- tion de Sainte -Geneviève. C'était, dans lo- rigine, lapins antique église de tout le dio- cèse, bâtie au iv' siècle en l'honneur de la sainte Vierge par saint Firmin, confesseur, sur le tombeau de saint Firmin, martyr. Pendant trois siècles elle servit de cathé- drale, et les [)remiers évoques y furent in- humés. Au vir siècle elle fut ap[)elée Saint- Acheul, et donnée, dit-on, à des clercs qui la desservaient sous la puissance du chapi- tre. 11 en fut ainsi, ce semble, jusqu'au xi* siècle, où l'évêque Roric, Tan 1085, y plaça des chanoines réguliers. L'évoque Thierry ensuite, l'an UiS, l'érigea en abbaye. L'abbaye de Saint-Acheul existait encore au moment de la révolution de 1793. Saint- Acheul-lez-.Amiens est aujourd'hui un petit village connu autrefois sous le nom d'^l^de- lène. Ce dernier nom était celui d'un héri- tage ap|)artenant au sénateur Faustin, et dans lequel ce pieux pcrscmnage avait fait enterrer honorablement le corj)S de saint Firmin, a[)ôtre de la contrée et martyr. L'ab- baye et le village avaient pris dans la suite le nom de Saint-Acheul. Les jjâtimenls de l'abbaye de Saint-Achenl n'ont point été détruits pendant la révolu- tion. Les Jésuites y avaient formé, sous la re-.lauf7iti(m, un vaste élabli.-^semenl juste- ment célèbre, où [)rès de deux mille jeunes gens recevaient le bienfait d'une éducation clirétienne. Les mêmes religieux possèdent encore celle maison aujourd'hui. — Voy,,6'a/- lia christ., t. X, col. 1325, la série de kl abbés. AUELBER(i(AlIeraagne).-Abbaye de l'or- dre (le l'réiiioiiiré, fondée l'un 1181, par Wolcknand, baron de S;o\v«un et d'Ebers- perg, sous les auspices de l'euipereur Fré- déric 1". — Elle l'iiiil située sur le Rhin, dans le duché de Witlemberg, dans hj doyenné detiopfiiri^en, et dans l'ancien dio- cèse de (lonsl.nice. Lo papes Alexandre lil en 1181; L'rb.iiti \ , eu l.JG.'i; Frédéric, duc, de fcuuabe, l'an K'bD; l'ciupereur jlcnri \l\, l'an 1228; l'emj'creur Adolphe, en 1293; et, enfin Albert, roi des Romains, l'an 1301»^. confirmèrent les imnmnitésdeceile abbaye.— Voy. Annal. Prœmonstr., 1. 1, p. 122 et suiv.; Gall. Chris t., Y, 1109. ADELINGE ou ETHELINGE, Athelin- gense cœnobium (comté de Somersel, Angle- terre). — Monastère de l'ordre de Sainl- Benoît, fondé vers l'an 878, par le roi Al- fred le Grand, qui, poursuivi par les Da- nois, avait trouvé un abri dans cette provin- ce el qui, averti en songe par Saint-Culhbert de son rélablisseujent sur son trône, avait promis d'édifier un monastère. AFFHOLUERBACHIUM. — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée avant l'an 1222 dans le diocèse de Trêves (Alle- magne); l'archevêque Thierry confirma ses possessions l'an 1222. AFFLINGHEM, Afflinghemium ou Afflige^ nium, dit aussi queltiuefois Novum Monas- terium et Novus Locus (diocèse de Malines, Belgique). — Célèbre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée en 1083 ou 1086, par Henri III, comte de Louvain, entre Bruxelles et Gand. C'était la princi|)ale abbaye de tout, le Brabant. Elle était sous l'invocr.tion de Saint-Pierre et de Saint-Paul. L'abbé jouis- sait de grands privilèges; entre autres du. droit de premier sufi'rage dans les comices, des or Jres de la province. L'abbaye d'Afilin- ghem était célèbre aussi par la piété de ses. habitants. Saint Bernard se plaisait à diro qu'il y avait trouvé des anges au lieu d'hom- mes. Vers les commencements du xvii° siè- cle elle devint dépendante de rarchevêijue de Malines, et fut gouvernée par des prévôts. — Voy., Gall. christ., t. V, p. 37, la séria de 32 abbés et de 10 prévôts. AGALI (Espagne). — Ancienne abbaye fameuse du temps des Golhs, et qui était de l'ordre de Saint-Benoît. Elle aurait été bâtie, selon une chronique, par le roi Alhanagilde, vers l'an 55i, et dédiée en l'honneur de saint Julien. Mais suivant la juste remarque de Bulleau, il n'est guère probable qu'un prin- ce arien se soil ai)|iliqué à bâtir un monas- tère pour des catholiques, dès le commen- cement de son règne. D'après quelques au- teurs, le monastère d'Agali élail désigné par le nom de Saint-Cosrae et de Saint-Damien. AGA'l'HE (Saintiî-), Sancta Agalha (Angle- terre). — Abbaye de l'ordre de Prémonlré, fille de Nenhusium, (pii fut fondée l'an 1195, dans le diocèse d'York, par Roald coiuiéla- ble, et ensuite dotée par Ada de Slavelay, Alain Bigol de Barlone, et Richard le Scrupe de Bolton, Elle était située piès la ville do Richemond. — Annal. Prœmonstr., 1. 1, p. 135. AGATHE DE COLOGNE (Sainti:-), S. Agathœ Parlhenon (à Cologne, l'russe rhé- nane). — Monastère de feunnes, fondé avant l'an 1030, soiis la règle de Saint-Benoît, et silué d'abord près la ville de |{(nnie,ou dans la ville mèuK!, d'où il fut transféré <^ (Polo- gne, l'an 1313. H av.iit endiiassé, après l'an 1208, la règle de Sainl-Auguslin, sous la- ipielli: il fut réformé, l'.ui 1^55; trois ans iès, il embrassade nouveau son premier *3 AHR DKTlONNAIilK Aie n ordre, sous Icq^U'. il tloiiiit jn>(Hi"au tlor- DÏiT siècle. — ^'oy., (îdll. christ, l. 111, la série do 11 abl)0•^^^'S. AGAUNEouSAlM-MAUUlCKKN VALAIS, Agannum (diocèse tlo Sion, caiilon du \ al,ii>, Suisse). — Très-an<:ieiine abbaye de Béné- dictins cl d'Augusliiis, située sur la livo gauche du lUicuie, dont l'origine, dil-oii, e^t anléiiouie <^ l'an 373. Cette célèl»re ab- baye fut fondée vers Tau 515 par Sigi^inond, roi lie Bourgogne, en l'Iionneur du glorieux martyr saint .Maurice, (|ui avait péri clans les environs, avec la légion tliébéenne (pj"il commandait (280). Suivant certains auteurs elle existait a\ant celle épO(jue, el saint Sé- verin en fut abbé. Klleadonné son nom à la ville moderne de Saint-Maurice. L'abbaye iVAffaune, rjui avait d'abord une régie parti- culière, emlirassa dans la suite cellede saint Benoît. Louis le Débonnaire, l'an 82V, sub- stitua aux Bénévli' tins i\cs cbanoines sécu- liers. L'abbayo de Sainl-.Maurice, ravagée )»ar les Lombards, dès le viii' siècle, el lé- paréc par Cbarlemagne, fui encore brCilée i>ar les Sarrasins, dans le x' siècle; mais les observances n'y furent entièrement réta- blies, (jue lorsqu'on y eut mis des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augu>ti!ï, ce qui arriva vers le commencement du xii' siècle. L.i nouvelle église fut consat lée par Je pape Kugène III, l'an lliO. Clés chancji- iies formèrent dans la suite une congréga- tion, dont l'abbaye de Saint- Maurice fut le chef. Celte abbaye est encore aujourd'hui tlorissante. {Dict. des Ordres rrli(jict(s, p. 707). — Voy., 6'o//. chrisl , XII, "702, la iDcntion de 9.3 abbés depuis saint Séverin. AiiNLS (S.viNTK-), IS'ovuin monaslerium in fjro yendli in Motjitnlia. — Abbaye de l'or- dre de Cileaux, fondée vers l'an 1290, sur une idacc de la ville de Mayence (Allema- gne), par Conrad, dit Zum-Kors. Klle fut liabitée |iar dvs Cisl^rck-nnes jusque vers l'an 1572, époipic où, sous les ausjtic es de l'archoéque WoH'gang, ces rcligieus(;s cm- bras>^èrenl la règle de saint .\ugusliti. AtîBY (SAiNT-),.S'a/rj/-,lM'7 on Suint-Airy, S. Aijrricus (diocèse de >'er(lun, Meuse, France). — Monasière de l'ordre de Saint- Benoll, fondé vers l'an lO-'H, par Bamberl, évètpie de N'erdun, en l'iKjnneur île saint Marlin el de saint -\giy, évoque de Ver- dun. t-), s. Ayncoliis iJ\ Avi- gnon, France). — Ancienne abbaye fondée vers la lin du mi' siècle, par saint Agricfd, évèque d'ANignon, pour desservir une ikiu- vclle église qu'il lit construire dans la ville d'AviguDU. Le saint pontife tlonna l'admi- iiisiration de celte église aux moine.'; de Lénns, ses anciens compagnons, el y établit wn flbbé. Le Gall. chri.il. ignore la durée •le ( elle flbbave. ACUICOLF (Sai>tk-), 5. Ayricola {k Ne- vers, Nièvre, France). — Ancien moiiaslère, fomlé avant l'an 886. ACHADH-BUO (Leinster, Irlande).— An- cien monastère fondé au vi' siècle [ar saint Kenny (en latin Cuinicus), disciple de S. Fi- nien, à Clonard. C'était lu que siégeaient an- ciennement les évoques d'Ossory. Ce siège a élé, depuis, transféré à Kilkonny (cellule de Kennv), ainsi appelée du saint qui y mou- rut en 599 el (jui est honoré le 11 d'octobre. — \oy. ()s^i:ku:s, Antiq., c. 17, p. i9o. ACHADL'K (au |.ays d'Ossor'ie, Irlande). — Ancien monastère, b;"lli par saint Ladéare, disciple de saint tA)mgall, (jui succéda il saint Molua, dans la conduite du celui de Cluain- farl, et mourut, dil-on, l'an 022. AHl'N, Aijcdunnm ou AcedunHm (diocèse de Lini.iges, France). — Abbaye île l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Llienne, fondée l'an 997, dans la Marche su- péricure, par BoMtu, (o.r.te de Va ^larche. — Voy., Cidll. christ., l. II, col. 009, le ca- talogue de 13 abbés. AICNAN (Saint ),diLÇ.-,4i er- nazoubie, (jui y existait déjà l'an 79V, fon- dée par saint Aignan, lecpiel en fut le pre- mier abbé. Louis le l'ieux, cl Lothaire, son lils, prirent celle abbaye sous leur royale jirotection l'an 820. Plus Ijud, la discipline s'y étant relûché<', elle fut soumise, l'an llOV, à Saint-Pons de 'riioniières : elle fut sou- mise ensuite, l'an 1305, à Saint-N icior de Marseille. Kidin, l'an 1029, elle s'unit h la Congrégation léfoiuiée de Saint-.Maur. — ^ oy., (idil. christ., t. \I, col. 257, la séiie de 39 abb'S. AIC.NAN-I)"()ULKANS(Sai.\t-),.S'. .Injujms Aurrliancusis (ii Orléans, Loiret, France). — Kglise fondée avant l'an '1-53, el dans la(juello paraît avoir lleuri la règle de saint Benoît dès la lin du vi* siècle, ou du moins au < om- mencemenl du vu'. Son |»rcmicr abbé connu esl Léodbot, (|ui lloris.sail à la lin du mi' siè- cle. L'égli>e de Saini-Aignan fut rotauiée par Charlemagne. Klle fut ensuite brûlée par les Normands l'an 805; (dic le fut de nou- veau enc<»re avec toute la ville l'an 999. .Mais api es, le roi Uobcrt la lit reb;lliravec magni- li.en( e el consairer par des évôciues le IV juin 1029. Klle fut déliuilo encore par les Oilé.inais eiix-niéme<, en 1370, puis par les Anglais en ri28, el cntin, au xvT siècle, par les calvini.-i^u/a5 (Hisjianice), diocèse de Laraego, Beira (Portugal). — Abbaye, d'abord de Bénédictins, auxquels succé- dèrent, vers l'an 1145, des religieux de l'or- dre de Cîteaux. — Elle fut fondée par noble Garzie Rodriguez, et sa femme, Dordia, comme le prouve un vieux diplôme sur })ar- chemin de Tan 1170, cpii existait dans les archives du monastère, et dont l'annaliste Jongelin rapporte la teneur (liv. vi, p. 28). AIGUEBELLE, Ar/ua Bella (Drôme, Fran- ce). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , fdle de Morimond, fondée sous l'invocation de la Sainte-Vierge vers l'an 1137. On l'appelle aussi quelquefois Vatlis Honesta, Vsl hon- nête. Elle est à trois lieues de Montélimart. Elle reconnaît pour fondateur Gontard de Loup, seigneur de Rochefort , qui céda ce lieu de Val honnête à l'abbé de Morimond, le célèbre Othon de Freisingen, pour y con- struire un monastère. Plus heureuse que tant d'autres, l'abbaye d'Aiguebelle est redevenue comme autrefois une maison de prière et de travail. C'est au- jourd'hui encore un des beaux monastères de l'ordre des Trappistes en France, et une source de bienfaits de toute sortie pour les habitants de la contrée. — Voy., Gall. christ., t. I, col. 737, la série de 25 al)bés. Aiguebelle est située dans la commune de Béauville, arrondissement de Montélimart, dio(èsedc Valenix'. L'abbaye était autrefois de ]'ancien(liocèsede?aint-Paul Trois Châteaux. AKiUES-PKBSKS (Sainte-Claire D'),5(m- cla Clara de Afjuis Sparsis (diocèse de Cler- niont, Puy-de-Dôme, France). — Monastère de l'ordre des (^larisses ou Urbanistes, fondé veis l'an 1423, dans la ville d'Aigues- i'erscs, |iar Marie de Berri , femme de Jean de Bourbon, comte de Clermont et de Mont- ])ensier, avec la permission du pape Mar- tin V. L'église fut consacrée sous le litre i\cs Saints Pierre et Paul le 2G juin 1425, fiar Odon, évCque d'Athon en Arabie, (Ju con- sentement de .Martin, évoque de Clermont. Ce monastère eut pour bienfaitrice Anne- Marie-Louise d'Oiléans, duchesse de Moiit- j)ensier cl dau()hiiie d'Auvergne, (|ui le réé- dilia l'an 1000. — Voy., (Jalliu christ., t. Il, col. 419, la série de 22 abbesses. AKiLE-VlVE, Aijua Viva (France).— Ab- bayedc l'ordre de Saint .Vugusliii, sous l'in- vocalicju (Je la sainte Vierge , fondée l'an 1023, ou l'an 1147, près de .Montricliard (Loii'-et-Cherj, [lar (i.irlf;t de Montricliard et Payenne, sa fcmuuj. l'^lle était du(Jiocè>ede Tours. I"'lle était au dernier siècle de la con- grégation de Sainle-(jeneiriève. AILLCII (Pays «le (iallcs, Angleterre). — Aïs 26 Ancien monastère bâti au vi' sieciepar saint Brendan, l'ancien disciple de saint Firmin et de saint Gildas. AINDRE , Antrum (diocèse de Nantes , Loire-Infér., France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 696, dans l'île d'Aindre, en latin Antrum, à deux lieues de Nantes environ, |)ar saint Erbland de Noyon, moine de Fontenelle ou Saint-Vandri'le. Saint Pascaire, évoque de Nantes, ayant ])rié saint Lambert, al)bé de Sainl-VandriUe, de lui envoyer quehpies-uns de ses disciples ])Our fonder un monastère, le saint abbé lui envoya douze de ses religieux sous la con- duite d'Erbland. Le prélat les ayant con- duits dans l'île d'Aindre qu'il leur avait des- tinée, ils y bâtirent deux églises, l'une sous l'invocation de saint Pierre, et 1 autre sous l'invocation de saint Paul. Pascaire en fit solennellement la dédicace, et accorda de nombreux privilèges aux religieux. Le roi Childebert III confirma ce nouvel établisse- ment, et 'prit l'abbaye sous sa in'Otect'ion. L'abbaye d'Aindre devint bientôt célèbre par la multitude et par la sainteté de ses re- ligieux. Elle fournil des colonies pour peu- pler les maisons saintes que la |)iélé des fi- dèles bâtissait alors de toutes i)ai ts. Le saint fondateur d'Aindre s'étant dans sa vieillesse dérais de ses fonctions d'abbé, passa le reste de sa vie dans l'état de simple religieux. Il mourut vers l'an 710 ou 715 , et fut enterré dans l'église de Saint-Paul. L'abbaye d'Ain- dre était aussi sous l'invocation' de saint Martin. AIN EGR A Y,. Ina^rraies (France). — Premier monastère de l'ordre de Saint-Colomban et plus tard de celui de Saint-Benoît, fondé par saint Colomban dans le désert des Vosges, et dans le diocèse de Besançon, vers l'an 590. Ce saint y vécut avec quelques-uns de ses disciples dans la plus grande austérité. C'est de là qu'il sortit peu de temps après |;our aller fonder dans le même désert son se(;ond monastère et le pluscélèl)re de tous, dit de Luxeuil. — Voy. fie de saint Colomban. AIBVAU (Saint-Pierbe d'), Aurea Vallis (Deux-Sèvres, diocèsede Poitiers, France). — Villeetabbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée avant l'an 975, par Hildegarde d'Au- denac , veuve d'Herbert I" , vicomte do Thouars. Par les conseils de Gi Hébert, évô- (pie de Poitiers, qui succéda à Pierre, Tan 975, la pieuse vicomtesse y plaça, dit-on, un collège de chanoines séculiers; mais plus tard la discipline s'y étant relâchée, ils furent remplacés 1 an 1094 [lar des chanoines ré- guliers sous la règle de saint Augustin, L'é- glise du monaslùi'(! fut consacrée la veille des calendes de novembre, de l'an liOO, se- lon la chroniipuMle Maillezais. — yov.,(tal- lia christ., t. Il, col. 138, la série de 20 ab- bés ; Ualletin monumental, l. VI, p. 209, Saint-Pierre d'Airvau est un chef-lieu de canton, de rarrondisscMuent d(! Partlienay, sur le Toué, h trois lieues de Thouars. AISNAV (JU AINAV, .l//m;ia(;a//i (à Lyon, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoli, au coidluent de la Saône et du 27 ALB DICTIONNAIKE ALB «8 Rhône, autrefois située hors des murs de Lvon, renlerniée aujourd'hui dans son en- cèi>ite. Cette abbaye, l'une des plus ancien- nes des Gaules, llorissait déjà l'an 53i lors- que le royaume de Bourgogne fut réuni à la France. Ce lieu û'Athunacum était devenu célèbre comme le théûtro où les illustres martyrs de Lyon que saint Grégoire de Tours appelle Alhenucenses, soutfrirent la mort sous Marc-Aurèle, au ii' siùi.le. Les corps de ces glorieux confesseurs de la foi, jetés par un ordre barbare dans le Khône, furent r« cueillis [lar les (idèles et placés sur l'autel d'une v«ste basilique qu'ils cons- truisirent en leur honneur. Plus tard on joi- gnit à celle basilique un insigne monastère de l'ordre de Saint-Benoît, sous le vocable de Saint-Martin. Ravagée par les barbares, l'abbaye d'.\isnay lut rolaurée, dit-un, par l'évôtiiie S.iUmi, tils de saint Kucher'de Lyon, et après lui par la reine Brunehaut. .\u W siècle, Aurélien, évôiiuede Lyon, y rétablit des moines. L'évèque de Lyon, Ambla'-d, fut etuore au siècle suivant un dos bienfai- teurs de l'abbaye. Knlin elle resta alliliée à la congrégation tle Cluny, jusque vers la fin du xvii' siècle, savoir Tan lOSV, où elle fut sécularisée; les religieux devinrent alors des chanoine> séculiers. Aujourd'hui l'antique abbaye d'Aisnay n'est plus (ju'une église de Lvon, qu'on vi- site cmore avec un pieux intérêt comme l'un des moimments les plus curieux de l'an- cierme Liujdunum , la ville des premiers martyrs de la Gaule. — ^ oy., Galliachrist., t. IV, col '2;}V, la série de o(3 abl)és. AIWILUS, Afjuirid ou Aviria (Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre Je Ctteaux, fondée d'abord vers l'an 120"i, presijuc à moitié cheujin entre Liège et Huy, non loin de la rive gauche île la Meuse. Quelipics années après, l'an 1210, les guerres surve- nues entre l'év'^ pie de Liège et le comte de Namur, coiilraignircnt les religieuses h se retirer dans le Brabanl français, au bourg d'Aloiix, près de Nivelle. Sainte l-ulgarde se joignit à elles, et vécut et mourut sainte- ment dans ce nouvel asile. Mais la disette d'eau força encore les religieuses à se trans- férer l'an 1217 5 environ quatre mille de Jhuxelles, au lieu (ju'elles occupèrent de- puis. Ce monastère conserva toujours néan- moins le nom d'Aiwiers. Il était soumis (|uatit au spirituel, à 1 abbéd'.\ulne. l.cdal- lia christ, le placedans le diocèse de Namur. (T. IIL col. G03, série de 2i abbesses.) ALAON (Nt)Tiit-I)AMK I)"), Aluon in Vasco- «m (diocèse d'Lrgel, (jui (oinprend le petit Kial d'Andorre, sur les confins de la Frame et de l'Kspagne). — Ar)(;ierine abbaye de l'or- dre de Saint-Benoîl, fondée l'anS-lV^ AIJLE />Oi!//A'.«:. — Abbaye de femmes de l'ordre de Prémontré, fondée dans la ville d'Llrecht (Hollande), vers la lin du xm' siè- cle. Giselbert, seigneur d'.Vuistède, • hcva- lier, qui la dota liliéralement, l'an 1289, est regardé commi" son fondateur. .M.tis elle exis- tait n vaut cette époque. -J««a/./Va'mo«5/r., l, l'i'J. ALBAN (Saimt-), 5. Albani cotnobium (com- té de Hertford , Angleterre ). — Célèbre ab- baye mitrée de Tordre de Saint-Benoît, fon- dée par Otfa, roi des Merciens, vers l'an 793, ou quelques années plus tôt, suivant Mabil- lon. Ce prince fit cette fondation, selon quel- ques-uns, en expiation du crime qu'il avait coimnis en faisant mettre h mort, l'an 793, failli Klhelbeit, roi d'Kslangle, (ju'il avait attiré à sa cour, sous prétexte de lui donner sa fille Atfride en mariage. Mais, suivant le P. Mabillon, il avait déjà fait bâtir celte ab- baye l'an 7i)0. Quoi (pTil en soit, elle devint une des plus célèbres d'Angleterre. Elle fut tunstruile au lieu où saint Alban, jiremier martyr de la Grande-Bretagne, avait été dé- capité, le 22 juin 286 ou 303, sous l'empe- reur Dioclélien. Sous le règne de Constantin le Grand, on avait déjà érigé en ce lieu une inagniti(|ue église, qui était devenue célèbre ])ar un grand nombre do miracles. Détruite par les Saxons, elle fut remphuée par celle tpi'Olfa lit construire avec un monastère, auquel il donna des revenus considérables. Durant un voyage île dévotion que ce prince fil à Rome, il exem|)ta les terres de l'abbayo de Saint-Alban de la taxe a|)[ielée romescot, ou le Denier de saint Pierre, à laiiuellc il avait soumis toutes les familles de son royaume. A l'exemple du monarque, les papes ac- cordèrent à ce monasièie les plus grands privilèges. Adrien l\', l'an 115i, accorda à l'abbé de Saint-Alban le droit de siéger au parlement à la tôle de tous les abbés mi- tres : Sicitt li. Albanus protoinartyr est An- (jlorum, dit ce pontife, ita et abbas sui mo- nustcrii sedein primaui luibet in porliamenlu. Plusieurs rois confirmèrent ce privilège. — Voy. Hrovvn-NVillis, Hist. des Abbayes mi- trdes, t. 1. — Au reste, avant la destruction des monastères en Angleterre, vingl-insuf abbés et deux prieurs, presque tous de l'or- dre de Saint-Benoît, étaient barons et avaient droit de siéger au pai leiiient. (^(îs abbayes sont celles de Glaslembury, Westminster, Wincester, Kly, Ueaditig, 'lliorney, Ramsoy, Bardney, Croyland, Pelerburg, Slalmtsbu- ry, etc. — Voy. tes mois. Sous le règne de Henri ^■l^, l'abbave de Saint-Alban, qui comptai! sous sa d(5peii- danceoiize monastères et deux grands hôpi- taux, fut pillée et détruite. Les reliques ipielle contenait furent jetées au vent. On dit cependant ipià >al!adolid el à Saint- Omer on conseï ve encore une [lortion de celles de Saint-Alban. (Juaiil à léglise, les habitants de la ville obtinrent, à prix d'ar- gent, (prelle fût conservée, et elle devint jiaroissiale. Saint Alban, iiendant de longs siècles, a été invixjué comme un des plus puissants patnms de la Grande-Bretagne, l'uisse encore son pouvoir auprès de Dicu ranimer la foi cl détruire rerreur dans celle Jle des saints, (]u'il arrosait jadis de son saiigl — \ oy. Monaslic. Anylicnn. ALBAN (Sai%t-), de Mayence, S. Albanus Mnyuntiiiensis (à Mayence, Hesse-Driiu- i-latlt;. -- Monastère de l'ordre de Saint-Be- 29 ALC DES ADBAYES ET MO.NASTERES. ALD St> noît, l'onde l'an 805, par Riculfe, archevêque de Mayence, et les libéralités de Charleaia- gne. 11 fut construit hors dos murs de Mayence, sur le lieu du martyre de saint All)an, qui est honoré à Mayence le 22 juin, et qu'on ne doit pas confondre avec saint Alban, premier martyr d'Angleterre. On lit dans le Martyrologe de Raban-Maur que le jiremier était Africain; qu'ayant été banni par Hunéric, en haine de la foi, il se retira à Mayence, et qu'étant touibé entre les mains des Huns, il fut martyrisé par ces barbares. ALBERSPAC, Alberspacum, Alpirspacum (Allemagne). — Abbaye de l'ordre de Saint- feenoît, fondée l'an 1095, sur le Rhin, dans le duché de Wittemberg, et dans l'ancien diocèse de Constance, par Rotman de Hau- sen, Adalbert de ZoUern, et Alwic comte de Sulz. Gebehard, évéque de Constance et lé- gat du Saint-Siège, le consacra en l'honneur de la sainte Croix, de la sainte Vierge et de tous les saints. Cette abbaye est la seule entre toutes celles du diocèse de Constance, selon la remarque du Gall. Christ., qui s'a- grégea, l'an 1482, à la congrégation de Burs- feld.— Voy., Gallia christ., l. Y, col. 106i, la série de 12 abbés. ALCOBAÇA ou ALCOBAZA, Akobatia (près la ville de ce nom, dans l'Estramadure, Portugal). — Célèbre abbaye royale qui a eu l'honneur de };roduire deux illustres historiens, Bernard de Britto et Antoine Brandano. Elle fut fondée l'an lliS, par Al- f)honse 1", roi de Portugal, en mémoire d'une insigne victoire obtenue à Santaren sur les Maures, le 7 mai 1147, grâce aux prières de saint Bernard. Ce prince recon- naissant fit construire cette abbaye votive ovecune royale munificence; il y travailla lui- même le prerjiierde ses mains, avec son frère Pierre, et les nobles de sa cour, et lui concéda tout le territoire qui s'étendait de Lisbonne à la mer. Une colonne de pierre avec une inscription latine rapportée par Jongelin |liv. VI, p. 29), fut érigée au lieu môme où le roi Alphonse avait énoncé son vœu. L'histoire de celte fondation est racontée avec détail |'ar Jongelin. On y voit le royal vainqueur envoyer un message au saint ab- bé de Clairvaux, |)Our lui demander (juel- qiies-uns de se> religieux, afin de bûtir un monastère de son ordre. L'annaliste rapporte It's lettres du j)riiice, la belle réiionse de saint Bernard, et un dijjlome du niêiiie mo- narque, du 6' des Ides d'avril de l'an 1151, portant arn[)li,'ition et donation des biens du nionaslère. L'église fut consacrée l'an 122.'), sous l'invocation de la Vierge mère de Dieu, par Alvar, évêiiue de Lisbomie, et Egœas, évùijue de Coimbre, sous Pieire Egar, le 7* abbé. Sous les auspices de l'au^usle Vierge, J'abb.iye d'Alcobaça brdla d'une rare muni- ficence. Le nombre des religieux était jadis si considérable (pie le chant de> heures c.i- iioniales n'était jamais interrompu m le jour ni la nuit. Les ierge et de saint Pierre. File l'ut lomiée l'an 813, par le comte Bera et Uomella son épouse, à 6 'ieues ouest de tiarcassonne. Le pape Jean Wll l'i-rigea en évôclié en 1318. Le cliapilie demeura régulier juscpi'en 1551 où il lut sécularisé. Il consistait en 12 clianoi- nes et 10 bénéliciers. Les proiesiaiils .lyaiil ruiné l'église et la ville d'.Meth en 1573, le chapitre cfnivetlil l'ancien réfecloire en église (aihédrale. L'évôclié d'Aleth fut sup- primé par le((Micordat de 1801. Alelh es', aujourd'hui une petite vilU- du B,i>-Lan- giiedoc, départcMiK'iil de l'.Xude, renommée par ses bains anticpics et par les paillettes d'or et d'argent 'pion trouve dans les ruis- elle col. seaux des Pyré^iées, au pied destiuels e est située. — \ov., Galliu christ, t. VI, c 2G9, la série de i2 abbés d'Aleth. A LLFXDF (Notre-Dame d'), Allodii ou Jl. MariadeAllodiis (Deux-Sèvres, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1120 par le B. (iiraud de Sala ou de Sales, l'ondateur (le beaucoup d'aulies monastères, suivant la chronique de Maillezais. ¥A\c était dans le diocèse de Poitiers. La commune des Alleude est aujourd'hui dans le canton de Sauzé, arrondissement de Mello (^Deux- Sèvres).— Voy., Gallid christ. ,\. II, col. 1295, la série de 18 abbés. ALFXIS DU MONT-AVENTIN(Saiist).— Abbaye de l'ordre de Piémontré, fondée h Boino, vers l'an 122G, jiar le pape Gré- goire JX, Clans l'ancienne basili(iue, consa- crée à saint Alexis et î» saint Boniface, sur le mont Aventin. C'était depuis l'an 975, un monastère de l'ordre de Sainl-Benoîl, fondé par Sergius, métropolitain de Damas, (|ui chassé par les Sariasins s'était réfugié à Bonie, où le pa| c Benoît \\l l'avaitaccueilli avec bonté, et lui avait fait don de la dite basilifjue de Saint-.Mexis. Vers l'an 122G donc, les Bénédictins y fu- rent remplacés par des religieux de l'ordre de Prémontié lires de l'abbave môme do Prémoiitré, el envoyés.'i Home, par les soins de l'abbé Conrad. L'ordre de Prémoiitrô subsista ainsi sur le mont Avenlin, jusipi'eii ranli2o, où, par l'autorité du pape Martin >\ il dut céder la place à la congrégation des Hiéronvmiles. (HtG0,yl7ina/. Prœinonstrat.f t. I, p. 145 ) AI.LVBBK (Saim-) ou N.-D. DF-NTRI-- SAINTS , s. Jllidiiis ou //. Maria intcr Sanrtos [h Clermont, Pu} -de-Dôme, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant le vi* siècle, près et hors des murs do (Clermont, dans le gr.";nd faubourg de Saini- Allyre, que saint (Irégoire de Tours appelle Vicum chrislianuruiii. (//j.s7., lib. i, (•. k'J.) Son église fut, dil-on, consacrée da.'is l'ori- gine en IhoiMieur de la B. Marie-d'Fntre- Saints, par saint Anlremoine, premier évô- (jne de Clermont ; el ensuite j^ar saint .\l- lyre, I un de s(îs successeurs en riionnciir de saint Clément, [lapc el martyr, dont elle possédait une insigne r-dicpie. Flic prit en- lin le n(mi de Saitit-Allyre, comme lapiielle saint (îrégoirede Tours. {De Vil. Pairnm., c. 2.) La basili(]ue cl le monaslère ayant été détruits par les Normands l'an 9tG, l'évéïpio Arnold et Bcdiert, coinle de Clermont, les restaurèrent en y appelant des moines de Cluny vers l'an 958. Pascal 11 consacra la nouvelle basili(pie le 0 descalendesdejuillet llOO. (irégoire IX, par une bulle de l'an 1377 «Jii 1.37S, soumit lahbayc! de Saint-Allyie à celle de la Chaise-Dieiï. Unie déj.*» h la con- grégation de Chczal-Benoît vers l'an 1500, l'abbasc de Sainl-Allyie s'unit ensuite l'an 1630, "à la congrégation de Sainl-Maur. — \oy., (iullia christ., t. II, col. 323, la série de 3V alibés. AL.MI'NFSCHES, Almnniscœ ou Ahnonas- Siî ALT DES ABBAYES ET MONASTEBES. ALT chœ (diocèse de Séez, Orne, France.) — Ab- baye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Pierre, londée au VI* siècle, et qui le fut peut-être par saint Evroul, lequel, suivant la tradition, érigea quinze monastères d'hommes et de femmes dans ces contrées. Klle était située entre Séez et Argentan. Après la tempête des Nor- mands, elle fut restaurée vers l'an 1070, par Royer de Montgoméry, vicomte d'Hiesmes, et Mabille sa femme. Elle fut transférée en- suite le 19 septembre 1736, par autorité royale, dans la ville d'Argentan, dans l'église Noire-Dame de Vlalca.—Voy. ,Galliachrisi., t. XI, col. 336, 2o abbesses. ALOIS (Les), Allodii (diocèse de Limoges Haute-Vienne, France). — Abbaye de fem- mes, de Tordre de Saint-Benoît, sous l'invo- cation de la sainte Vierge et de saint Lau- rent,fondée avantl'an 1198, sur la pente d'un coteau à deux lieues de Limoges, à un peu moins de Saint-Léonard, et à trois environ de Solignac. Elle semble avoir dépendu de l'abbaye de Cluny, d'après un nécrologe où on lit qu'à la fête" de Sainte-Scholaslique la rcesse est chantée par un moine désigné par le visiteur de Cluny. — Voy., GaUia christ., t. IL col. 617, la série de 23 abbesses. ALPKS (L'abbaye des), ou N.-D. DES AL- PES , Alpense cœnohium. — Abbaye de l'or- dre de Cîteaux, sur le mont Jura dépendant des Alpes, près du lac Léman et dans le dio- cèse de Genève (Suisse). Elle fut fondée l'an 1136, par Humbert, comte de Savoie, dit Jongclin (2). Elle eut pour premier abbé D. Guarin, moine de Clairvaux, qui lui fut envoyé par saint Bernard, et qui devint plus lard évêque deSion. Saint Bernard fait men- tion de lui dans plusieurs de ses lettres. ALTENBEUG, Altenberga. — Abbaye c'e filles de l'ordre de Prémonlré, sous l'invoca- tion de saint Nicolas, fondée l'an 1178 dans le diocèse de Trêves, sur le bord de la Lone, et près la ville de Welilar. Celait d'abord une église de Saint-Nicolas, bâtie sur le mont Altfnberg, [)ar un prêire nommé Go- defroi, qui avait fait construire tout auprès une petite maison pour y fixer sa demeure. Mais l'an 1178, le môme Godefroi donna ce lieu à l'abbé de Bamersdorf, fiour y établir des religieuses de l'ordre de Prémonité. Arnold, archevêque de Trêves, et le pape Alexandre III, approuvèrent cette fondation l'an 1178. Plusieurs empereurs accordèrent ensuite, eii divers temps, des lettres de |)ro- tection 5 ce monastère. — Voy. (jallla christ., t. XIII, 667; Annal. Prœmonst., t. I, 155. ALTEN-MUNSTEB , AUum Monasterhim (à Mayencc, Hesse-Darmstafit). -Abbaye de ifemnies, de l'ordre de Saint-iJcnoît, fondéi! vers l'an 73^», sous l'invocation de la sainte Vierge, |»rès des murs de .Mayence, [)ar une pieuse datne nommé Hilchilde. (.etie abbaye parait avoir embrassé, dans la suite, la règle de Clleaux. — Le Gnllia christ, (t. V, col. 589) mentionne deux abbesses : Bilchilde, la pieuse fondatrice, et Sophie, fille d'Ezelin, comte palatin du Rhin, et de Mathilde, sœur d'Othon III (vers lOl/i). ALTMUNSTER ou ALTENMUNSTER (Ba- vière). — Abbaye fondée vers le milieu' du viir siècle par saint Alton, moine irlandais ou écossais d'une grande vertu, gui, ayant })assé en Allemagne vers cette époque, y devint célèbre par ses miracles. Il bâtit cette abbaye par les libéralités du rci Pé))in, au sein d'une forêt oii il s'était retiré, et qui lui fut donné en partie. Ce lieu, situé dans le diocèse de Frisingen, fut depuis appelé du nom du fondateur Altenmunster. L'abbaye fut habitée dans son origine, et durant plu- sieurs siècles,'par des religieux ou des re- ligieuses de l'ordre de Saint-Benoît. Saint Boniface élait venu dédier son église. Vers l'an 985, les religieux d'AlLcnmunster allè- rent demeurer à Altorf, dans le diocèse de Constance ; et, 70 ans a[)rès, à W^eingarten, dans )e même diocèse. L'abbaye d'Altmunster fut rebâtie dans lo XV' siècle, et donnée aux religieuses Bri- gittines. ALTORF, Altorfium ou Altum cœnohium (diocèse de Strasbourg, Bas-Rhin, France). — Abbaye de Tordre de Saint-Benoît, fondée vers Tan 760, dans l'Alsace, près Molsheim. Elle eut |;our fondateur le père ou l'a'ieul de Brunon, depuis évêque de Toul, et en- fin pape sous le nom de Léon IX. Elle élait sous l'invocation de saint Cyriaque, martyr, dont les reliques avaient été envoyées de Rome dans ce monastère, |)ar le même Léon IX. Dévasté au temps de la guerre de Strasbourg, sousTévêque WalterGeroltsech, vers Tan 1260, ce monastère fut restauré peu de tem[)s après. Il s'unit, Tan 1609, à la congrégation de Bursfelda, et, i)lus tard, à la congrégation bénédictine d'Alsace. — Voy., Gallia christ., t. Y, col. 878, la série de 2k abbés. ALTORF EN SOIIABE, AUorfiiim Sueviœ ^Allemagne).— Ancienne abbaye, fondée vers l'année 910, par Henri et HatUia, sa femme, comtes d'Altorf, de l'illustre et puissante famille des Guelfe, et libéralement dotée par saint Conrad, leur fils, évêque de Con- stance. Elle fut d'abord habitée |)ar des re- ligieuses de Tordre de Saint-Benoît, les- quelles ayant été transférées dans la suite avec leur abbesse Ililtrudeà Alten-Munster, furent rem|)lacées à Altorf par Tabbé Henri, avec (juchiues religieux. Le dernier abbé d'Altorf fut Beringer, (jui, a|)rès Tincendio du monastère arrivé Tan 1053, devint le prenner abbé de Weingarten, lorsque le duc (iuelfe III eut cédé audit abbé et h ses religieux son palais de ce nom, |)Our y éta- blir un monastère. {Voy. Weingautkn.) Le nom de moines d'Altorf fut conservé long- tem[»s encore aux rcdigieuxde Weingarten. ALTZPACT, Alspticum (diocèse de Stras- bourg, Haul-Uhin, France). — Abbaye de (-2) lliimltrrl III, dil lo Siiiiit, doiil il s'.itsil sans civovc, ;i son pcro Anit-dr»!. Il y a donc d.ans Joinje- doiite ici, ne su<«cda rpu; l'.in 1 1 iS , et tios-jciliic lin (iiiclqin; iTicnr do daUj. 5.S AMA l)l( TiONNAlUE AM\ S« ftMnmp-^ (le l'onlro de Sainte-CIiuie ou des i;il)niii>ies, fondée ver> r.iii 1283 par les Sf)ins de l'enipereiir Rodol|ilic. qui atlVcta pour eet usa^e un ancien monastère d'Iioin- mes de l'ordre de Saint-Henoit, situé près Knv.^crlierg, et dont les religieux s'étaient retirés à Hirsanye. Cetteahbave devint dans la suite l'asile d'un s'inid nombre de (illes d'illustres familles. liuzelin coujple parmi elles, sous l'an 13(;0, Sojiliie, (ille de Henri, seigneur de \\a] oistein. Mais la gloire de ce monastère, dit le (iallia christ., est d'avoir non-seulement repoussé l'hérésie, mais en- rore d'avoir accueilli dans son sein les re- ligieuses de tons ordres (jue l'hérésie chas- sait d(? diverses villes, ou (jui redoutaient, en y demeurant, de s'en voir infectées. — \oy. r.allin Christ., t. V, col. 890. ÀLVASTKKN, Alvastrum on Alvaslrœ (an- nien diocèse de Linkœping, en (iothie , Suède). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, (jui doit son origine, suivant Jongelin, à Suercher, roi de Suède. Elle est (ille de Clair- vaux, et fut fondée l'an 11 'i3. Klle eut pour premier abbé Ktienne,tiui fut depuis arche- vêque d'L'psal et primat de Suède. Alvaslern était la sé|)uliure lics rois de Suède. On y vo\«it entre autres celle du roi Suercher, qui mourut en 1150; de Charles \'1I, son fds, fjui succ^étla au roi saint Kric, et fut tué en 1108, dans une bataille contre Canal, lils de ce dernier prince ; du roi Suercher 11!, mort dans une balaillefan 1210; et enfin du ton)le Hirger, (lui gouverna la Suède au nom de son lils Waldemar 1", juscju'à sa mort, arrivée l'an 1200. A.MAHLK l)i: UIO.M (Saint-), S. Amnhi- /i5 iticonnnjinsis [{ diocèse de Clermonl- Ferrand, Puy-de-Dôuje, Fiance).— Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'an 1077, à Hiom, en Auvergne, par Durand, évoque de Clermont.Des chanoines réguliei s liabitèrent celle maison jusqu'en 15i8, où elle fut transformée en un collège de cha- noines séculiers par une bulle (hi pape l'aul III. — foy. cette bulle, 6'rt//in christ., t. Il, col. 391 et col. 38S, ainsi (jue la nomen- clature d<; 38 abbés, et de 10 dovens. AMAM) I)K BOISSK (Saint-),\S. Ainanlius litixicnsis, ou Huxicnse man(isl(rium ( dio- cèse d'Angoulème, Charente, France). — Abbaye de l'ordre de Sainl-Keiiolt, ainsi nommé (\c saint Amand, disci|)lc de saint Cybar, qui mena la vie >olitaire dans le dé- .«.erl de Hoisse, et y mourut ver> l'an GOO. ICIle fut bâlie ou plutôt réédiliée |)ar les comtes d'Angoulème, principalement par le comte Arnaud (jui en jeta les fondements, et par ictor de .Marseille. — \'ov. Gallia christ., t. 1, col. 233. A.MAND EN PEVELE(Saint-), ou ELNON, S. Ainandus in Pabula (Nord, France). — .\bbaye royale de l'onlre de Saint-Benoit, 5i 3pieues environ de Tourna', près du ruisseau d'Elnon, dont elki pril aussi le nom. Elle eut pour fondateur saint .\mand lui-môme, la- pôtre de la Flandre. Le roi de Fiance, Da- gobert, lui avait donné à cet elfet tout le territoire (pii >e trouve entre la Scarpe et El non. Celte donation fut faite en 639, la onzième année du règne de ce prime, comme nous l'apprend la charte d'Auberl lo Mire. Saint Amand fit d'abord construire deux églises, l'une en l'honneur de l'a) 6lre saint Pierre, l'autre sous le patronage de saint .\ndié. La première ipii était la princi- I aie devait servir aux religieux (juil avait réunis en grand nombre autour de lui ; l'autre était de.-tinée au peuple, et il y plaça quelques |)r6tres séculiers sous l'auiorilé d'un doyen. (]el(e petite congrégation exis- ta juscpi'en 1200, année ou (luillaiime, ar- ( hevèquedc Reims, cardinal légal du Sainl- Siége, la supi rima avec l'approbation du pape lnno(cnllll. Sainl Amand gouverna lui-même le monaslère qu'il avait fondé jus- qu'en 6V9, époque où il fut élevé sur le sii'ge de Maëslrii ht. Avant fait plusieurs vo\ages à Rome, il obtint du pape Martin en 66.3, l'exemption de la juridiction de l'é- vè(pie, pour son monaslère. (elle abbaye devint avec le lomp.s si cé- lèbre, ou'il s»; forma auprès d'elle une ville (onsKiérable connue aujourd'hui sous le nom de Saint-Ainand les Eaux (3) et dont le domaine temporel appartenait autrefois à I abbé. Celte abbave a été re.'onstruite en en- la) (.licMioii de caillou à lô kiloniclrcs iiotil oucbl de Valenciciints. S7 AMA DES ABBAYES ET MONASTERES. À. MB i8 lier avec magnilicencedans le dernier siècle. Parmi les abbés d'Elnon on distingue Car- loman, fils de Charles le Chauve, qui avait été élevé dès son enfance dans ce monastère ; et Gozlin, comte palatin, supérieur de plu- sieurs monastères, et évêque de Paris, qui mourut en 887 ou 888, au, temps du siège (le cette ville par les Normands. De son temps le corps de saint Amand fut transporté d'Elnon à Saint-Germain des Près, dont (ioziin était aussi abbé. Cette translation vivait pour motif les incursions dévastatrices (les Normands qui saccagèrent en effet l'ab- bave d'Elnon, en 883. C'est probablement à jiartir de l'abbé Gozlin, que par privilège de Charles le Chaij^^e, le titre de comte fût don- né aux abbés de Saint-Amand, titre dont ils ont toujours joui jusqu'au dernier siècle (!*■). — Cameracum Christianum. — Voy. la V«e àt saint Amand. — Voy. aussi YHist. de l'abbaye d'Elnon, écrite par Bauduin Denis, moine" de Saint-Amand, au xvi' siècle. — Voy., Gallia christ., t. IJI, col. 2o5, la série de 81 abbés. AMAÎ^D DE ROUEN (Saint-), S. Aman- dus Rolhomarjensis (à Rouen, Seine-lnfér., France). — Monastère de femmes, de l'ordre de Saint-Benoît, fondé l'an 1030, ou vers l'an lOiO, par la pieuse Aimeline, et le vicomte Gosceiin, son époux, il fut enrichi des libé- ralités de Robert 1", dit le Magnifique et le Diable, duc de Normandie, et lionoré de la protection de nos rois. C'était l'une des plus célèbres abbayes de Rouen. Les pieuses cé- nobites avaient fait graver sur la porte d'en- trée de leur couvent cette inscription simple et touchante : Non est hie aliud nisi domus />ei. Aujourd'hui cet illustre monastère n'est jilus qu'une es[)èce d'enclos assez bizarre, habité par des locataires de diverses pro- fessions : (les cours mal tenues, des bâti- ments dégradés, voilà ce que présente de- I)uis longtem[)s l'intérieur de Saint-Amand. Quelques débris néanmoins ont échappé à l'insouciance et à la destruction ; tel est un bâtiment en bois fort curieux élevé vers la lin du XVI' siècle, pondant l'abbatiatde Tho- inasse Daniel. Celte construction est extrê- mement ren)arf(uable par la finesse des scul- ptures qui en couvrent toute la fa(;ade. — Voy., Gallin christ., t. X, 287, la série de 41 fibbesses, et iVeus/rm/jm, p. iii'ô. AMAMLM. — Collège de chanoines, fondé sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint (jeorge, vers la fin du vu' siècle, j-ar sainte (Jda, la f):euse con[)éralricc de saint Ixïmberl, évèciue de Liège. Amanium, suivant If (iallia christ. ,qs{ un pays aii-dcs- .'ous de lluy, non loin de la rive gaucho de la .VIeuse, dans le diocèse j de Liège (Rclgiqu(.-). AMATEUR (Saint-), S. Amator {h Aiiierro, Yonne, France). — Ancienne ba- silique bâtio vers l'an kiS, |)ar saint Aina- (4) F>e 'Iprnicr grnnd prifiir de S;tiiit-Amaiijl - M;4ii<; - (llcmciil, i\i'. \,\ rare royal»; des Smart, (ils «Je Ja(qnfs III, frcrc pniiic dt; teur, év6(iuo d'Auxerro, sur le Monl-Autry, en l'honneur de saint Symphorien, martyr d'Autun, et qui plus tard prit le nom de Saint-Amateur, lorsque ce saint pontife y fut inhumé. Avant l'an 1100, il y avait dans celte église des chanoines et des abbés. Hu- gues de Semur, évêfjue d'Auxerre, y établit la règle des chanoines de Saint-Augustin, et cette institution fut confirmée l'an 1131 par le pape Innocent IL Cette maison devint dans la suite un prieuré de chanoines régu- liers de la Congrégation de France. AMATOR (Sanctus), (Haute-Marne, Fran- ce). — Ancienne abbaye, près de Laiigres, fondée avant l'an lOS/t. Humbert ou Imbert, archidiacre de Langres, et depuis évêque de Paris, la concéda celte année, 102i, à Saint- Bénigne de Dijon, afin qu'elle devînt la de- meure de religieux. Elle n'avait été habitée jusqu'alors que par des clercs ou des cha- noines séculiers. Elle était réduite en prieuré dès l'an 1115. AMBEZAC, Ambaciacum ou Ambiacinum, (diocèse de Limoges, Haute-Vienne, France). — Ancienne abbaye fondée avant l'an 593, non loin de la ville de Limoges. Il en est parlé au tome IV des Analecta et dans VAp- pendice des œuvres de saint Grégoire de Tours, à l'occasion de Gandomer, moine d'Ambezac, qui, étant tourmenté par le dé- mon, obtint sa délivrance au tombeau de Saint-Yriez. Elle était soumise à l'abbaye de Saint-Augustin de Limoges, hors les murs. AMBIERLE, Amberta S. Martini (diocèse de Lyon, Loire, France). — Ancienne ab- baye sous l'invocation de saint Martin, fon- dée avant l'an 902, dans le pays de Roanne. Elle fut soumise l'an 938 à l'abbaye de Ciu- ny, et devint plus tard un prieuré. Au XV' siècle, dit le Gallia christ., il était en- core habité parvingt moines sous la conduite d'un prieur ou prévôt. (T. IV, col. 220.) AMBRESBURY, Ambresburiense cœno ' bium, (Comté de Wilts, Angleterre). — Mo- nastère de femmes de l'ordre de Saint-Be- noît, fondé vers la fin du x' siècle, par la reine Elfride, femme du roi Edgard, en ex- piation (ju crime qu'elle avAit cemmis, en 978, en faisant mettre à mort le jeune prince Edouard, fils aîné d'Edgard, afin d'assurer la couronne h Etheired, son f)ropre fils. Ceile cou[)ablc marâtre fonda presque en même temps les monastères de Wherwel et d'Am- l)resbury, et ayant fixé sa demeure dans le premier, elle y passa saintement le reste de sa vie. Ô'Janl'"^ monastère d'Ambresbury, il fut réformé l'an 1167, |)ar ordre du roi Henri IL Ce (irince l'ayant cédé à l'abbesse et au couvent ûa Frunt-Evervit, les religieu- ses furent dispersées en d'autres maisons d'une étroite observance, et il lut rei'cuplé par des religieuses de Frunt-Evervit, (juc vint y établir solennellement Richard, ar- chevêque de Cantorbéry, en j)résence du roi Cliarks- F^doiiard, cardinal d'York, althé common- (litairc de Saiiil - Arnaud et d'Anciiiii, niourul à Iloiiic edu culte dansce temple, dit Jongcdin, et afin que les religieux, mêlant chaque jour leurs chants pieux à ceux des chanoines, il y eût le moins d'interruption jiossible ilans celle sainte psalmodie. Dans cette église re- posaient lescorpsdes saints (lervais el Iso- lais et celui do saint Ambroise. — Cliarle- inagne conlirma celle fondation. — ^ oy. Jla'ia sacra, t. IV, p. 100. A.Mi{U()NAVouAMBC)rBNAY,.l»i/.>onm- cutn. — Bouig (;i) et illu-lic nLon.ivlèrc de France de l'ordre de Saitil-lîenoîi, tV)ndé vers la (in du vm'sicclep.ii- saitjt Bernard ou Bar- nard, filus tard archevéipiede\'ienne,en Daii- phiné.B(Mnard issudc nobb s parents, devenu maître de ses biens par la mort de son père, voulut IwUirun monastèie. Il achela de l'ab- bé de Ijixeuil un sol nommé Andtournay, où l'on voyait encore les débris dune clia- nelle bâtie autrefois en l'honneur de la sainte Vierge, el détruite par les païens. Bernard la releva et lit con>truire dans ce mémo lieu Jinc abbaye où il plaça un abbé el des moi- nes, et qu'il dota debions irès-considérnl>les. C'était vers lan 797. Bernard mourut vers 8i2, selon Mabillou à OV ans, après avfdr été durant sc|>t aniV'CS religieux ou abbé, el du- rant 32ans, archevéïjue de Victine. |,'abbayc d'.'Vmbronay dépendait imméilialcmenl du Sainl-Siége. Non-seulement elle n'éiail sou- mise h aucune autre juridiction, mais elle avait elle-m<^me la suzeraineté d'Ambour- nay cl de plusieurs nulles lieux. Flic a ^onné naissance i\ plusieurs collégiales el I rieiirés. D'elle 5ont srirlies lc> rollégiales do .Maximicux, de l.agncux, de N'arembon, dcCuvcn. de Bourgcn Bresse, les chartreuses '\o Potier cl fie Sellion. l-'abbé d'Ambour- nay jouissait de plusieurs privilèges. Am- bournay fut réuni h la congrégation deSaint- Maur, vers le milieu du xvii' siècle. — Voy. (iallia christ., t. IV, col. 271, la série de V7 abbés. AMFLONC.ESBORNE , Amelongesborna (diocèse d'Hildosheim, Hanovre).— Abbaye de l'ordre de Citeaux, fomlée l'an 1133, par Sigefrid, comte de Bonmelberg', avec une colonie de moines et un abbé venus de Cam- pen. Son nom qui signihe amelonf/e, fon- taine, lui vint, dil Jongelin, d'un anachorète nommé Ameîonge ancien liôle do ce lieu. Un des religieux de cette abbaye, Bernon ou Brunon, fut évôipie de Mégalopolis, et l'a- pôtre des Aandales. AMOrU-DIFU LFZ TUOISSY (L'), Amor Dei (Marrie, France). — Abbaye de femmes de l'ordre d(» Cîteaux , fille do Clairvaux, fondée l'an 1232 dans le diocèse do Soissoiis sur la rivogatichco de la Marne, par Hugues ne CliAtillon, comte de Saint-Paul. L'Amour- Dieu est aujourd'hui du diocèse de Châlons- sur-Marne. — \o\. (iallia Christ. , t. IX, col. ■'»81, la série 23 abbesses. AN.\LFSBI':Bri, Analcshergum (France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 930 dans lo pays d'.Msace, par Ba- tran abbé, (|ui, voyant deux évé(|ues voi- sins, celui de Metz el celui de Sliasbourg, se disputer la juridiction do ce lieu, l'aban- donna el se retira au monastère de I.ure, au diocèse de Besançon, afirès avoir obtenu du roi Otton la p(>rmission d'y transférer ses religieux. — Gallia christ., t. >', ANASTASF (Saint-j, .S. Anastnsius (jadis du diocèse de Tournai, aujourd'hui do Cam- brai, Nord, France)— Ancien prieuré de Bé- nédictins Jï Hou|ilines, sur la L\s,à4licues N.-O. de Fille. Il f :l fondé avai'il l'an 12'i8, cl déjiondait de l'abbaye bénédiclino do Saint-Basie, près de Boims. Fn 1G20, Don Carlo Anionio dcl Canqio s'en ipialiliait prieur commaïuîil.iire. {('anurac. Christian. ) ANASTASF DOLONNF (Saint-). Loinbar- die-\'énilienne. — Monastère bAii |iar Luit- prand, roi des Lombards (de 712 h 7VV). Ce piincc avait déjh b;1ti dans ce lieu une ma- giiili(]uc église en riionneur de saint Atha- iiaso. Il est inrerla n, dit Bulleau, si ce mo- nastère doit èlie distingué de celui de sainte Christine d'OUdine (pii a été célèbre, comme le prfuiveiit quehjues chartes. ANCHIN (Sai>t-Saivf,i n n'), A'fuisrin- clam ou Af/uici(/iiiis (Nord, Fiance). — An- cienne abbaye de l'ordre de Saint-Bonoîl, si- tuée près do la Scarpe, h 2 lieues de Douai. Son nom lui vient de ce qu'elle est entou- rée d'eau. Thomas do Canlimpré la dit très- grande el très-riche. (Liv. i" des AbriUcf, chap. 6, n*" 3.j Flic eut pour fondateurs deux illustres douaisieiis, Siclier el Waulhier. Anselme do Bibemont, homme de très-noble naissanr 0, leur donna l'an 1079 un emjiiace- ment où un sa:iU ermite, nommé Gordon, avait servi Dieu avec grande édification. Ils y construisirent un monastère qu'ils do- r.3iilav€ d'Awliin A l'^n Ifi~T, he sv .so« aèic pour (e monastère d'Anchin. L'abbaye appartenait au diocèse et au oomlé d'Arras. L'abbé d'Ancliin siégeait et av^it droit de sutlVage dans les él-als de ia }>rovince. i'oy. dans le Cameracum christlanum do M. Leglay, p. '22i€t suiv., la série iït^s ;djbés ti'Anchin au nombre de 't9, dejiuis A<(;u-,i ou Adalard, d'aI)ord religieux d'Ha.>m)iu ^i «ordonné abbé vers 1070 , ar tiérard, évéquc «l'Arras et de Cambrai, jusqu'à l!ei;r,-r>en{)îl- Marie-. Je 1\. Alisme, ci-devanl moine du IJec eu iNor- siianiici, qui aî(MUUl en 1;,88-, son tom.icau «lait lenoauné |>our la guéri>on de la lièvue; Ainé.lée de Laviniac o.i de Lanie.;li, ipii ré- para les bAtimei.ts et agrandit beaucoup le iriona>tère, uiorlen ISol; Pi;MTclil, 'lOulei, élu en 1VV8, qui enricbil I égli>e Je très- ii(dles Oignes et bAlil un magndii]ue (piarUçr iiblialial iivec un oratoii-e rcntarqi.abh' ; eidin iie savant caidinal .Mcicbior tle l'oligiiac (jui fut dés gué abbéd'Ambin par le roi le 8 juin 1715. il ei.i.i au.ssi abbé de (iorbie et de l/On- j-oit. «.e bit, ijit-(jn, à .\ncbin où il resta re- lé>:ué (ic 1718 à 1721, qu'il CDnqos,, une grande pariic de s.on beau poëiiie de VAnti- J.ucrèrr.] ANDI-^CV, Andociœ ou AndoccinmiM-MUO^ Fiance). — Abbaye oiJS rinvofaiion de la sainte Vierge, londé(î avant l'an ll.'Jl, dans Je dio- c^sfîde CliAlons-sur-.Marne. Elle éLail (JoijJ)Je 'Jliis l'origine, (•'<;>l-à-dir.e d'Ijommes et de femmes, (l soiim:se ii l'abbaye (Je .M'jleHiie. L'an ll.'il, Simon, seigneur de Hrouis, l'anj^- nienla de iiliisieurs icvenus.el y introduisit d(! nouvelles leligleiiscs de l'abbaye de; .lu- licis au dir)cc>e de Langres, et soumises all.s^i ;i Mr)|c-,nu!. — \/»>., iînllia christ., l, IX, col. yV2, lllabbesscs. AMJELV-SLU-.SI.LNK (Norur.-I)AMr. n j , Andele(jiuni, Andelntjnm (lùire, rr.ince). — Très-ancienne abbaye de (iJles, fonar sainte Begge, lille d(! Pépin de Ijindeii, et s(ère des religieu es qu'elle avait fait venir du couvent de Nivelle, au teuips (ie l'abbesse Agnès. L'abbaye (J'Aïuieiine fut ruinée au x' siècle ()ar les Normands, liebiîtie ensuite, elle fut l)iûlée en 1159. Andenji-e est aujourd'luii une pe- tite ville de la B(dgique, dans La [irovinco et à 1 kilom. de Namur. ANI)L.\L, Andiavium ou Andiavia (diocôso de Slrasfxourg, Bas-RJiin, France). — Célèbr-'-i abJjaye de femmes de l'ordre de Saint-Au- gusiin, fondée vers l'anSSi), par rimjiéralrica sainte Richarde, femme de Charles le Gros. Ce mouaslèic, situé enlrc Strasbourg et Col- mar,;\ six lieues de la première de ces villes, fut bAli poui- des cliaii(»iHesses, seJcn Bu>cli [Monast. (Jerman.); suivant Trithème , et quelques autres ipii l'ont suivi, il était du iiKjius diiiis -on origine, soumis h la règle de Sainl-Benoîl. Quo. (pi'il en soit, l'impéra- trice Richarde, répudiée sur de f lux soup- (;ons par rem|)eieur (Charles Je Gros, se rc- liivï dajis ce mona lère, el., oubliant les gran- deurs lerreslres, elle trouva dans la scjliiudo et dans la pratique de la perfection évangé- lique le repos et le l)onlieiir (pj'elle avail en vain cherchés dans le monde. La sainlu a chanté elle-même sa félicilé dans (pielqnes vers (jue nous avons encore. — \oy. Jkan i)K Ri YH , Antiaye d'AndIau cl adr(!ssésau l*ap(!.lean MIL (!(! soiivinain l'oi.life l'avait déjà, vers l'an 887, lionoréc d'une réj oiise, oii il la iK^mine sirrantr d'' Jrsus-Clirisi et fille eto rie de J)icu, i(i) On jMtssrîilc :itiï .'uvliivos dr l.ilU; l*(ir'n;iii:il de fclli; rliarto, ilaiis l<'r|iiil Ancirm est lonjoiin a|)p(;lé .ifliiin:iiiiis. Eli Tio^iv. iifs .\ni;'.vm. 2 43 AXD DICTIONNAIRE AND u et il ariil sollicité son appui auprès de l'eni- ANnilK (Saint;, V. Audrias (à Rome, Ii;i- pereur contre les Sarra^iin^, qui ravngoaionl lie}.— Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, alors l'Italie. Les précej les de la sainte ini- fondé par saint (Iré^'oirc le (iraiiil, dans sa jiératiice sont empreints h la lois (l'une propre ma'son, sur le mont Scaunis, lors- doucLur et d'une sévérité si chrétiennes (ju'il était em.ore préteur ou premier magis- (|u'ils révMeiit en elle des vues pio- trat de Uume. Après la mort de son père, fondes dans les voies de la discipline et de cet illustre saint fonda et dota six monastè- ïa perfection monastiiiue. L'abhaye princière res en Sicile où était située une grande |)flr- d'Andlau eut prescpie toujours des ahbesses lie de son patrimoine. Il en fonda un septiè- di.-tinguées. et les vertus dont on y donnait nie h Rome, sous l'invocation de sainl- .lexemplii édiliaieiil tout le pays. ^ André, dans !e(]uel il prit lui-même l'habit Sainte Richarde mourut à Aiiillau, le 18 religieux en o75, sous i'abhé Valence ou Va- se| temltre 893 ou S9V; elle fut enterrée dans lentin, h l'Age de 1)5 ans. On croit que ce jne chapelle attenante à l'église de ra')l)a\e, monastère suivait la rè.-;le de Saint-Benoît : où Dieu révél.i sa sainteté par divers miia- c'est là, qu'appiicpté h la prière, à la lecture des. — Louis l'Iùifant , roi d'Allemagne, des livres saints, (irégr)ire prépara son Ame coiilirma, l an 000, les privilèges de l'ah- à ces sublinu's vertus (pi'il déploya ensuite baye d'AndIau. Lorsque le .-ainl Pape ^nr la chaire de saint Pierre, où ses prodi- Léon I\ revint du contile tenu en octobre giciix travaux lui méritèrent le surnom de 10+0 à .MauMKe, il vint à .Xndiau, y eon- Cirand. A son relt)ur d'un voyage à (lonstan- sacra la nouvelle église bAiie |iai l'abbesse tino. le, en 58V, ayant rapjtôrté un l)ras do ]\Iathild<.', sœur de l'empereur (>i!)rad le Sa- saint André, et le chef de saint Luc, dont lien, leva de terre lo corps de la liicnhcn- rem|»ereur lui avait fait présent, il mil ces reuse fondaliice el l'exposa à la vénération deux reliques dans son mottastère de Rome; publinue. Ce saint Pape doué, comrrri; l'oi» la )iicmière yest, dil-on, encoreaujourd'lnii, >ail, d un grand talent pour conii oser de> ta sec', col. 88,), la sér-ie oe 37 ab- mont Scatrrus apiaitient aujourd'hui aux besses. Canraldules. On y adrrriro de irragnifiqucs ANDOCHK DAr.riN fSAi>r ), .S\ Aiido- fr estpies jieinles |'ar le Domii!i(|uirr. f/jer de Syrie, près l'église prirrcipale do Sainl-Andoihe. Plus I.ikI, il (ut rétabli par Saitri-André, dorrt il a rettutu le nour. Sa rit Décie, sœur de Widi-aii, fondateur do Flavi- Se ver en fut abbé, et eut 300 telig eux so\is Kny, el devint un monaslèie de fiMumes. saconduile. dit le ddUia ihrist. (^e monav- Déji» au commeitcerirerrt du i\' siècle , au tère awarrt été depuis abandoniré, le comte temps de l'évèque .Modoin, des religieuses Rodger, aux |>rières d(! (loirlier-, évoque habitaient ( et asrie. Ladixipline >'y étant re- d'Agde, cl de l'abbé Pons, le (concéda h lAi bée, l'évèque Jotras la lit relleririr-. Le même l'abbé Drrrand, el à la ctuigiégalion de Saint- j.rélal, par irn di|)l6nie de l'arr 81)8, aicroll les Vic-tor-de Marseille, ( orrr (jtre la discipline revenus dudrl monastère enlevés par- suite régulière y fi'it reslarrrée. Ce nronasière de- de ta division du rf)yaume,el d'autiescalami- vint dansfasuiic une église pai-oissiale, et tés. il lixe le nombre des religieuses l\ GO au puis un sérrrinaire l'an 1G53. — \o\. (înllid plus, jiiMpi'à ce que hMrrsreverrus aient aug- Christ., l. \l, col. 7\'o. mcnlé. Ce diplôme fut nlir-mé par* le roi AM)RL-LF-BAS (Saint-), 5. -flnt/rea.» i/i/'r- .(.liarles le Cliauvc. — Noy., (iullia vhrist., rior (à >"ienne, Isère, Fr-arrce). — Abb-ne t. IN, col. \9V, la série de -29 abbesses, corn- de l'ordre de Sairri-lîenoit, fondée l'an IIGV, uienç.'inl serrlemenl il la (in du xii' siècle. dans l'anrien - ^■ierrne. Klle élaii située dans le bas de l.i chiu» dr Srdrioco (diocèse d'Autun, Saône- a illc,(roi'r lui v. eut son noru de Saint-André et-Loire, France). — Abbaye fondée avant le-B,is. l'an 7-22hSaiilieu. Klle futsoumise à l'égb- ANDR^l-AFX-IUlIS (SkiyT-), S. Andréas n se de S. Nazaire d'Autun, |>ar un di|ilômc iN>;//f>rrorr (/^ .l//»c/o (Pa-de-tlalais, France). de Charles le Chauve, l'an 8V3, et h la lin — Abba\e de l'ordre de Prémoniré, fdle de dii X' .s;èi le ronverlic en uncollége de cira- Sairrl-Josse-au-Bois, fondée vcis l*;rr; IL'jîJ lioincs. Kl!e n*ex>: ia;l plus au dertuir -ièf-le. - Lllc ét.i.t autrefois du diocè e d'.\i:iiei:s J 4») AIND DhS AIJ!5AVi;S Kl MO.NASTKUES. AM) 4(> — Saint-Andrô-aux-Rois est aujouiirimi do nolui d'Arras. Son l'oiidalear fui Hugues do BcHiuram ((/e IteUoramo),' qu\ obtint d'Adam, nhW do Saint-Josse-iiu-Bois, la fondaliou il'uno abbaye dans sa terre de Greniecourt. L"église construite ensuite par Thierri, évo- que d'Amiens, fut décorée du titre abl)atial sous le vocable de la Sainte-Vierge et de Saii.t-André, apôtre, l'an 1163. On l'appela aux Bois, h cause de sa situation, (luillaumc, châtelain de Saint-Onier, lU l'an 1188, phi- sieurs donations à cette abbaye |;our répa- j'or ses pertes pendant la guerre entre le roi de France et le coniic de Flap.dre. 1! e.-t le- gardécormne son second fondateur, iliilipj e Auguste la munit Tan 1190, d'un diplôine royal, qui fut confirmé l'an 1178, par Phi- lippe lo Hardi. On voyait dans la nef de l'église l'image de Hugues de Hcaurain, le fondateur, qui mourut pendant un voyage a Jérusalem. — Voy., Gallia Gkristiana, t. X, coi. 1371, la série d-e 36 abbés; Annal. Frœmonstr., 1,263. ANDKE-LES-BHUGFS (Saint-), S. An- dréas (Belgique). — Abbaye de Tordre de Saint-Benoit, fondée l'an 1098, près la ville de Bruges, jar Robert le Frison, comte de Frandres, à la suite d'un vœu l'ait en Terre- Sainte [)arce prince croisé, (pii étant tombé avec les siens dans un i^ril immense, s'en vit délivré par les prières de saint André. Ce pieuxfondateurn'attondit point son retour |)Our accomplir son vœu : il charge<) de ce soin son ép.ouso Clémence. De retour de Jé- rusalem, il confia son prieuré de Saint-André à l'abbaye d'Afllighem, Tan 1105, avec l'ap- prolwitiôn de Kaldcric, évoque de Tourjiai et de Noyon. Ce prieuré devint une abbaye dès la fin duxii' siècle: elle s'unit l'an loÎG à la congrégation de lim-^ïeUla. —\ oy . ,Gallia christ, t. V , col 269, laséiiede 3 prieur s, et de 37 abbés. ANDHEDUCATKAU CAMRKÉSIS(Saint-), S. Andréas Cameracensis ou de Novo Cus- ^c//f> (diocèse de Cambrai, Nord, Fiance). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, à environ quatre lieues de C X\ I. l'eu de U,'mps après il sf lelira de nouveau en Re|gj(pic, piiiseii ^W -liilial e, nù il ik'ii;ciira pendant 8 ans, jusqu'à ce que voyant le calme se rélal)lir, il revint au (Juesnoy, son pays natal, où il mourut le 10 décembre 1803, âgé de 85 ans. [Cameracam christianum.) — Voy., Gallia christ., t. III, col. 137, la série de 48 abbés. ANDRE DE LA CAMARGUE (Saint-), S. Andréas de Camaricis ( en Provence, France) — Ancienne abbaye qui existait autrefois dans l'ilede la Camargue, formée par le Rhône. Elle était peut-être déjh dé- truite et sans habitants dit le Gallia christia- na, quand Manassès, archevêque d'Arles, au X' siècle, la donna à Dragon, évô(jue de Marseille, |)Our l'entielicn ûi^s clercs de cette ville. ANDUÉ DE CHARTRES (Saint), S. An- dréas Carnotensis (à Chartres, Eure-et-Loir, France). Ancien nioiiaslore fondé avant l'an 1092, et ([ui, après avoir été autrefois dans un faubourg de Chculres, se trouva placé plus tard dans les murs de la ville. 11 était occupé en dernier lieu [lar des chanoines séculiers. Le Gallia christ, (t. VIII, col. 1212) mentionne (piclques abbés depuis l'an 1092 jusqu'en M 92 ANDRÉ DE CLEKMONT (Saint-), S. An- dréas Claromonlcnsis (Puy-de-Dôme, Fran- ce). -- Al)baye de rordre de Préinonlré, fon- dée l'an 1149 dans un iV.ubourg de Ciermont [)ar Guillaume VIÏ, surnommé le Gi'and, comte de Ciermont et d'Auvergne, qui tut inhumé dans la basilique de celle même abbaye, avec son éjiouse, Jeanne (leCalab"c, mone à Montpensier. On y déposa aussi le cœur et le.'; entrailles du roi Louis MIL Lue huile du Pape Alexandre III, donn.ée à Anagnie le jourdes Ides de mai 1174, avait confirmé la fondation de cette abbaje, — A'oy., Gallia christ., t. H, col 411, la si-ric de 45 abbés; Annal . Prœmonstr. , 1, 157. ANDRE EN (iOUFEUN (Saint-), S. Andréas in Goferno ( Calvados , France ). — Ali- bayo de l'ordre de Cileaux, iilie deSavigny, fondée, dit-on, par Guillaume, comte de i'on- livi, l'an 1130. Elle était située entre Falaise et Vignat, et, suivant le Gallia christ., dans le diocèse de Séez (Saint-André en Goulorn osi aujourd'hui du diocèse de liavenx). Ou l'apipelle (juecjaefois, ajoute le Gallia christ., ahhatia Sanctœ Maria et Saiicli Andrrœ de ] in.ici') : Sanctœ Moriœ de Vitjnaz; Sanctœ Mariœde Go/fer ou Sanctus Andrcasde Vignaz, Fille de Savigny, elle suivit le sort de s.h mère, et s'agrégea avec elle vers le milieu du XII' siècle à Tordre de Cîteaux. — Voy., Gallia Christ., t. XI, col. 744, la série de 'il abbés. ANDIIE LE HAUT (Saint-), S. Andrean Mcnialiuin (à N'ienne, Lèro, France). — AIh bayc de. femiP.es de l'ordre; de Saint-Benoîl, fondée Tan 992, dans Tan(;ien diocèse do Vienne, v.l dans h; haut doc(;lte ville, par Co- nrad, |(! Pacifique, roi d"Arles^ etparShithiIdo sa femnie, suur de Lolliaiic,', roi del-'ianco. ANDIU-: DU JAi; (Saim-), Calana, Cla- riatiu ou Monast. de Jannariis ou de Jano (diocèse de Perpignan, Pyrénées-Orientales, France). — Ancieiiiie abbaye de Tordr-e do Citeaux, 'ons Tinvocat Onde I,': -aintc \m- 47 ANn DICTlON.NAlili; Axr» iS ge, foniiée avant r.in 11G2. Elle t-lait fille (l'AnJorcI, de la filiation de l'onligny. Kllc ('•lait située sur le mont de Moik el, près de la vallée de Corhière. — Le Gallin christ. nionlionne trois abbés seulement (t. VI, col. 1115). ANDUKDKPALAZUELOS (Saint-), au dio- cèse de Nalladolid, Ks])agne. — Abbaye de l'ordre de (".îteaiix, prèsde Valiadolid, fondée l'an IIGV, on riioiineur de saint André, par dos relij;ieii\ venus ilo ^■all)uina. ('.'était, suivant Jongolin, la ié>idenre du rélorn;a- tour général de la Congrégation on Caslille, i't c'était là fpie se réuniss.iient on roncile les autres nbbés de la province. ANDUKOKllOGHl^TI-UlSAiM-^/Jo/T-nue canobium (('.ouilé de Kont, Angiolorro). — lv;lise et abbaye de l'ordre de Sainl-Henoîl. I/église de Saint-André de Uo(lie>ler lut iondée l'an (300 par saint Kll)oli)orl, pron-.ior roi cbrélion de Kont, dont la pieuse nuinili- «enco fonda également la calbédralo de (lan- torbéry, coiniue sous le nom il'lù/lisc de (Christ, ainsi (pie I ai)liaye de Saint-i*ierre et de Saint-Paul, jlus tard Sainl-.Uigiislin de la même ville. Lob rois de Kont et de ^lercie, et aulros princes d'.Vn,.^leterre, onricliiretil successivement cette église de divers do- maines. — N oy. , Mumislicon AïKjlicanuui, les cbarles de donation de les souverains. — Uoeboster était le siège d'un évùciié, ipii fut ciéé l'an OOV.Cest aujourdbui une ville sur la Med\v.".y, à W kil. S.-li. de Londres. AM)UK DK SKSrO (Saint-',, .S'. An- dréas de Sralo (diocèse de (ièues Ktats^ Sar- cles). — Abbaye de l'ordre de (illcaux, ff)n- dée l'an H3I, par une colonie de rcdigieux envoyés de la célèbre abbaye do (>iteaux, on l'iance. ANDUK I)K VII.LKM:r\ i:-Li:S- AM- («NON (Smnt-^ s. Avdrcds aulrelois dio- rèse d'.Vvignon, aujourdbui de Nimes, (laid (KiaïKo). -- lllusi:(! abba\e de rf)rdro de Saint-Honoîl, sims l'invcn alinii de saint .\n- (iré, Ibiidée vers l'an O'.IO au somiuol du mont .\ndaon, sur la rive droite du Uliùiio, vi.s-à-vis In ville d'Avignon. Le l*ape Ciié- ^;oiro >' a\ani cmilirmé sa foi dation colle même année 1)99, on peut on «dfet lui assi- gner cell(î date. Le lieu oùidb^ fui liâtie avait été déjà consacré par la pieuse vie do .sainte (lé-ni ie, reeliiso, (|ui ilMiissAil sous le | on- tificnl do Jean III, évècpuî d'.Vvigiion, ol (pic Valero, son sucfcsseur, oiisevremior évocpie do cotio ville, délrude par loi oi Pépin, et ensuite lelleinenl rasée par les Danois ou les Normands qu à peine en restait-il (pioNpie voslig(M|ans le xi* siècle. File fut cependant cédée ( (uiime ab-. baye par le viiomle Adbemar à Sainl-l'ition- ne de Limoges, vers l'an 107V, et possédée I ar les chanoines do Saint-Ftieiine jus(proi» IKiO, (u'i lesdils cbanoinos la cédèienl à r.ibbé et aux cbaïudiios de nénévont -uih' arcbevô(juc de (inesiie, et (Jlémont de la iiidiMui dca iiriion!^.^ de domo Grifonwn. iii ANC Ces deux frères lui assignèrent |)OUi' dot sei)t domaines, et ne se réservèrent d'autres droits qu'une ijrestation en nature sur le i)étail tué dans i'ablj.iye, et sur la vente des harengs. Ce tribut fut racheté par Les abbés d'Andrezeow. Les piemiers religieux de cette abbaye vinrent decelie de Moriniond, ce qui l'a fait api)eler' souvent le petit Mori- wonrf. C'est laque l'an 1219 prit l'habit re- ligieux, Vincent Kadlubek, depuis évoque de Cracovie, et le père, dit-on, de VHUloirc ihPoioijne. (Jongelin.) ANC ELI (Saint-), — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, iiUe de Haiilecombe, de la filiation de Clairvaux, fondée près de Constance, vers l'an 1199, dit-on. Elle était de raiicieu diocèse de Constance. ANGELO DI b RAGILLO (Saint-), [Diacèse de Savone, Elats-Sardesj. — Abbaye de l'oi- dr« de Cîteaux, qui fut plus tard unie à celle de Saint Sauveur de Sexto, [)rès de Gènes. On ignore l'année de sa fondation. ANGEL POKT, Amjelica Por/a. — Abbaye de lilles qui existait dans le diocèse de Trê- ves (Allemagne), et dont l'origine remonte à ujie donation faite |iar un nommé Emeiricj chevalier de Munrean. Plus tard, vers l'an t-262, Philip|ie , seigneur de Wictenberg, ayant a-îquis ce lieu d'Angel Port, y i)laça ,v«s trois filles avec quelques autres, qui suivirent la règle de saint Dominique, jus- (|u'en 1272. A cette époque, elles se donnè- rent à l'ordre de Prémontré, et tirent profes- sion entre les niains de Corvin, abbé de Steinfeld. Henii, archevêque de Trêves, soumit leur uiona^lère à l'abbé de Seine et contirma .ses possessions, l'an 1275. — Voy. Gallia christ., t. XIll, col. 069 ; Annal. Frœmonstr., 1, 171. ANGES (Notke-Dame des), B. Maria de Anijelis (France). — Monastère de filles de l'ijrdrede Saint-Benoît, fondé en 1G33 dans la ville et le diocèse de Coutance (.Manche), par Marthe d(; Malherbe, veuve de François •le Sarcilly de lirucourt, sous le litre dé B. Maria de .hinunlinlioiie. 11 quitta bientôt ce premier lit(e et fut érigé en abbaye l'an 1000, sous le litre de B. Maria de Anyelis. La première supérieiue fut (iabrielle de S.'iFcilly de IJrucouit, hlle de la fondatrice. — Noy., Gallia christ., t. XI, col 9'Jo, la sé- rie de labbcsses, ANGLES /N^tiie-Dami; des) ou NOTUE- DA.ME DES ANGES, B. M. de Amjla ou de Anfjelis (diocèse de Lugon, N'endée, France). — Abbaye de l'ordre de Saint - Augustin, fondée, dit-on, l'an 1210, à rpiatie lieues (h; Luçon et de Talmond. l-'lle Ibjrissait* l'an 1V09, car son abbé Jean ligure parmi les abbé>> (|ui envo\èrenl un pi'ocureur avec plein pouvrjirau concile de Pise, tenu celle même ai;née. En L>;i9, François de Livènes, aulie abbé de Notre-Dame des Angles, sié- gea par procureur a\i\ assemblées tenues à Poitiers, le 10 octobre, Dourla rédaction des coutumes, ANliLE (Sai.ntk-Ciuux d'), Anf/la ou An- fjlia (diocèse de Prutiers, \ ienne, Fiance). -- .\bbaye de l'ordre de Saint- Au^u- lin, DES AIir>:^nT:S ET MONASTEUES. AM »0 fondée l'an 1175, sur le ruisseau d'Angle, terminée l'an 1091 ; et consacrée l'an 1192 |)ar Guillaume Tempir, évéque de Poitiers. Dans l'histoire du monastère de Saint-Cy- ];iiiil-]\Ir'ii(^:iirtirio. Il l'ut vos (7), dont elle porta lo iioiii dans la suito cl ravagé cl il(''liiiil au x\i' siècle parles caivi- ddut elfe |)ossédait les ioIkimos On vitllcurir nist'.s. Les BtMié i'iiiins s'élahlirent (le nou- dans ce nionastère saint l'alorno, dejuiis vo.TJ, (jnclque temps après, dans le nionas- ('■vôcjue (rA\rat)clies, et saint Aicliard, fon- tère d'Aniano, iprils restaurèrent avec soin, dateur, i)reinier abbé de Saint-Henoîl do et c'ui dans le xvn' siècle, s'unit à la con- Ouincay, et plus tard abbé de Junnègcs. [.( s grt".;ation de Saint-.Maur. — Vo.v., GaUin moines de Saint-Martin de Vcrtoti, au di«>- (ftrist., t.A'I, col. 832, la série de 6V abbés, cèse do Nantes, y rciablircnl, vers Tan 8V!> .\MEN (Saint-), .S. Anianus [h Nevors, appuyés de i'au'orité royale, l'ancienne (iis- Nièvre, France). — Ancien inonaslère, re- ciplinc (]ui s'y était singulièrement relA- «onslruit Tan 8'i."{. cliée. Krdin, l'an 1055, ce monastère s'utiil ANM-: (Sainte-),. ^tan^rt .l;i»n. — Abiiayode iJ la conj^régatioii de Saint-Maur, elcontiniw l'ordr-e (le Cîteaiix, située dans la ville même de lleurir sous cette nouvelle réforme. Il de Madriil (Espn;^!)e). l-llle fut fondée en 1590, dépemlait du diocèse (le l'citiers. Saint- .ivec la pei-inissidn d'-Albeit d'Autriche, car- Jouin de Marne est aujourdhui une com- (iinai et archevêque de Tolède. |iar Alphonse munc du canton d'Airvau , arrondissement (le Poralla, tré.'-oricr du roi Philippe 11, ipii de Piirthenay (Oeux-Sèvres). — Voy., (iallia assii^na pour sa construction et son entre- christ., \. If, cid. l-i7V, la série de 'j7 abbés, tien une dot de deux mille ducats. Ce noble AN'i'HlMK (Saint-) (To>cane, Italie). — fondateur mort en 1591, fui inhumé dans Ancien monastère de l'ordre de Saint-Henoît, l'église de l'abbaye, l'ne épitaphe sur son b/lti au pins tard vers la lin du viiT siècle, londteaii d'albAtre ci de jaspe rappelle, éi li- Il ne subsistait plus dès le \\° siècle, ayarrt vaii Jungelin, sa généreuse fondation qui été réuni vers celte épo(|ue h !a cathédrale lut appi-ouvée et conlirm('e |)ar le pape (lié- de Monteialcino, par le Pape Pie II. ment NUI. le 5 octobre 1590. AN'IOINK (Saint-), ( h Ferrare, Klats de ANNK DKTUKVKS (Sainte-), 5. Anna Tn- r!<:glis( ). — Monastère de femm(\s de l'ordre lirrnsis (av. /*(>/j.s- Leunis). — Abbaye de de Sainl-Jlenoit, fondé à Ferraie, par la B. leunues de l'ordre do Clteaux, fondéeavant lléatrix d'Fst, lillc d'Azelino, seigneur de l'an 1231, près de Trêves (Prusse llhénane). Ferrare, et veuve de Oaléas MairlVed, sei- Son origine est incertaine. Ses principaux gneur de Vicenco. Cette pieuse primcsse y bieiifaileurs sont le pape Nicolas 1\', Hoë- pi-il elle-même l'habit, le 25 mars 1254, el y nmnd, archevê(|ue de Trêves, et (lérard, ai- niorrrut hî 18 janvier 1202, ( hevèque de .May(>n( e, (|iri renrichirent de ANTOINF 1)1-' PAUIS ou (1rs ('linnips^ dons et de privilèges. On doit compter par-- (Sai.nt-), S. Antoniiis Pnrisi>'vsif ( h Paris, lui eux également Orlolpire Srlnder-, niaiiie France). — Abbaye de fennncs de l'ordre de des é( lievins de Trêves, ()ui fut le restaura- ('rteaux, fondée avant i'an 1191, sur- rem- tour du monastère détr'uit dans la suite par- placenuMit d'une vieille chapelle I^Uro i-.n les nrniées fiari(;aisos. Co inonaslère fut l'honneur- de lermile saint Antoine. Son transféré, l'an 109V, dans la ville même (!(; église fui (on-^ai-rée solenrudlemenl en l'hoii- Trèves, à Sainte-Anne, sin- le iî:ai( hé aux neur de la -ainie > ierge et de saint .\nl«»ii!e, (lie\aux. — \" 2 jiriir 1233, par riuillaume, evcipie do C.îO. 'a série de 31 abbesses. Pari^, en pré^enc(; de plusieurs auircs pré- .^NNF (Sainte-), .S. Aiiiifr cirunliinmjn.rta lais, du roi sairU Louis, de la r(.Mne niancbc, ('ovrnlriam ^\Var\vi(k, Anglelerre ). — .Mi»- sa mère, d'un grand nombre de seighcui s, iiastère de l'ordre des (]ha:treux, près ta v:l!e et d'une niullitudede peuple. — \oy., (inlliu de (loventr-y, fondé en Ihonneur de saiiitt! rhrisl., t. > II, (-ol. 900, la série de k\ ab- Aniie par le roi Uichar-d II, vers l'an 1381. bosses. et par un personnage nommé (iuillaume de ANTOINE i)K VIFNNOIS (Saint-), S.An- la Sowche. Ce; même roi Uichar-d, en rcve- tonitts de Mola (li^èyc, France). — Ancienne liant d'iMOsse, vers la fêle de la Nativité de abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée la sainte Vierge, l'an 1.385, (>l |)assant h Ot- près do Vienne, vers l'an 1090, par un illusiro venlry, posa la première pierre de ce monas- gentilhomme nomnié (iascon, dans sa pieuse 1ère, le samedi dans l'octavede lailite fêle de reconnaissance jHMir la guéri.son de son Ijis la Nativité. — ^(^y., Hfotiasi. (niijlirnn., |ilu- iini(pie,noinmé{iirindeou(luérin, (ju'il avail sicuis chnles de dnnalinri en sa faveur. obienno parses prières;» saint .\nloine. Celle ANSION ou SAINT-JOl IN 1)F MAHNF, abbaye deviirl la mère et Icchcfd'urr ordre AnsiouftiscDu Mainnisr inoïKislrriKin, S. Jo- hdspitalicr très-célèbre sous le nom d Ordre rinus de Mariiiix , llrmixi», llriisio ou tir- dr Snint-Antoinr de yietinois. — ^ Oy » pour ririfie»sc imntnstrrinm. Ancierrno abbaye le>^ détails, Diclionn. des Ordres rcliijieu.r, de France, de l'ordre de Sainl-Hemdt, IVmdée t. I, p. 259. nva"»ii l'an 500. Klle est située près la ville AN TONIN (Saint-), .S. yln/onius ou yin/oni- (ie Tlntuars, entre les deux rivières la Thohé tnix (diocèse de lUiode/,, France ). Ancien et la Dive (|ui se perdent dans la Loire. I-;ile morraslère fondé avant l'an 817. M exisiaildéjà avaril le VI' siècle; maison ignore ANTONIN (Saint). .S. Autotiius ou Anio- ^ h qu(d!e épotpic et par (pii (die fut fondée. niuux (diocèse de Kodez, Fiain e). — Abbaye ] :ir i'.ddn !,"r|i, m- lui (li>nni'iil rpiiiii seul licif* : sainl ÎI:iixrnl 'It- l'mlifis. ((»«//»« rlni.l.) ou DES ABL iKS ET MONASTERES. k?3 /)4 n lateurs. On voit seiiIeuieiU une de ses abbesses (Carissiina) figurer dans un a.le de transaction passé devant le comte Uaimoud, la })remière année du règne de Louis, après la mort, de renipereur Charles. Le Guida christ, entend p^ar là Louis le Hègue. ip.ii régna après l'empereur Charles le Chauve. Celle première année de son règne réuond à l^an 877. APLMMA (Iles Orca^les, Ecosse), — Ab- bave de l'ordre de Cîteaux, lillede Mellitbnt, en' Irlande, de la liliation de Clairvaux. Klle l'ut fondée l'an 129G. (Jongelin.) APHKODISEDK HI-ZIKRS ( Saint- ), S. Aphrodisius, (à Béziers, «liocèse de Mont- [lellier [avant, de Béziers] Hérault, France). — Ancien église et uîonastère sous l'invo- cation de saint Pierre, aj Otre. On en fait re- monter l'origine à l'an 314, au temps de SaintAphi'odise, premier évêque de Béziers. C'était alors une église fondée par ce saint évéfjue en l'honneur du prince des apôtres. Elle fut honorée dès son origine d'un siège épiscopal, et appelée pl'.is tard Saint-Pierre et Sainl-Aphrodise. On y mitdes religieux, en- suite des chanoines réguliers. Cette abl)aye fut restaurée par les vicomtes de Béziers à la lin du IX.' siècle ou aacommencementdu x"; mais au XII' siècle elle devint séculière et fut changée en une église collégiale, en c(jnsei- vanl toujours un abbé. Cet abbé de Saint-Ap- hrodise tenait le premier rang entre tous les autres du diocèse de Béziers. — Voy., Gallia christ., f. VI, col. 38G, le catalogue de 51 ab- bés. APOTUES (Saints-), SS. Apostoli{h Arles, Bouclies-du-lU)one, France). — Ancienne ab- ijaye construite dans reni:einte d'Arles, par Aurélien, évoque de cette ville, à l'aide des hbéralités du loi Childebert, fds de Clo- vis 1". Celte fondation eut lieu vers l'anoVS. Le premier abbé fut saint Florentin, dont on célèbre la mémoire le 17 juin, (^etie abbaye est depuis longtemps détruite. Suivant le (iallia cUrisiinna, elle fut ruinée au viii' siè- cle [>ar les S.iriasins, lorsque ces hordes bar- bares envahirent la (laule Narbonnaise, et s'emparèrent de la ville d'Arles. AOL'A-FHIDA ou FUICIDA (ancien dio- cèse de Côme, royaume Lombard-Vénitien). — Abbaye de l'ordre ). — Abbaye de l'ordre de Cîle.iux, de la filiation de Clair- v.iux, l'ondée vers l'an 1200, par une colo- nie de religieux vernis avec; un abbé du mo- nastère de Sambuccino, dans la (Palabre. (JoX'iKI.I.'^.) AOLA LONCA (diocèse do Milan, Loni- bardie- Vémlie/ine, llalie). — Abbaye de l'or- dre (If ClU'/iijx, fondée lan 12'iO. icile est (|(> la filiation de la Fcifé et fille de l'abb.ise d'HnnIe-Uive, sur les (Onlins du Piémont- AQUA-OUTA (Saint-Pierhiî n'), .S. Pc/rfi^ de Alleaux, irrle Hciiiard Alton, el Rosier, leur liis; et par I»;>»(.Iuiis de cjt>L-l({.ic niilro hicii- NtMiii.irniî., fir!)Ujyc (rAi'f^cM.lcuil lui rosUiu- j;iilems, Klle p;iiaU avoir li'.ihord lHù de rce par la rciiiu Adélaïde, inère du roi Ro- lordre de SaiiU-Herioîl. Vers \\\n llCTJoii l>tMt,aiJ (•oiniiieiiceiiienl du xi'>it'ele. L'ahbé ll.'W, Ariioul, évèiiue d'Klm;, amena dau.» de Saiiit-Deiips ri rt-vè(ii>e de l'aris se dis- relte iiiais'jii, dit-on. de-» (>i>.lerrieii.sde l'ah- |iu(èrenl leurs ciruils sur celle .ihlinve, au lia\c de Cailuuiii, au iliocèse de Sarlal. 1/a!)- leui|i.«> deTévô |iie Maurice el de l'abbé Odori, bave d'Ardorel l'ut délruite au xvf siè«k.' sU((es>eur de Suij;ei'. La i.élèbre Héloisy par les sectaires. Les iiiuiiies se relirùreiil élait abbefrsc «rAri^eiileuil l'an 11:20 : toute alors au domaine de l{<>la,d\n\ vient le nom sa communaulé s'élanl ilispeisée, elle se ro- de la /ior/e, donné à cet ancien monajtère. lira avec (juel. pies- Uinit^s de ses compagnrî» - \'oy., (iullia clirist., t. 1, col 1% la série à l'oratoire du l*aracl(;l récenunenl bAli par de V-2 abbés. Altailard. — Voi/. rAiiAc.i.ET {Le). — l/ab- AKDUKS, Ardrid ,l'a>-de-Calais, France). i)aye r< louma alors aux religieux de Saii.l- — Abbaye de l'ordre de l'réii;ontré, lille de Denis, ses p-enders maîtres, et ne l'ut piuA Saint-.Vuguslin de Tliôrouanne, fondée Tan depuis cède éjiotiue tpi'un simple prieuré \ï\\, [)ar Arnoul, seigneur dWnlres. Klle a sous le litie de Vliumititv ISotrc-Uniitr iCAr- uccessivemei)l dudiocèsede Tliérouanne (/eulciiil. Il s'unit l'an IGVO ù la con^^réi^alioii 1 1 de Boulogne. — N oy. AanuL Pramonstf. ce Sa int Ma ur. i, 180. l.'éj^lix; parwssiale d'Argelitenil, villt; si- AKKMI.V (Saikt-Piebre d'), ( royaume de tuée aujonrd'Imi dans le diocèse tle >er- [liaples). — Abbaye de J'cM-dro de (Jleaux, sailles (à IV kilomètres N.-O. del*atic<}, qui a existé dan> fe diocèse de iV.;#i'r« di ra.ipelle encore les .souvenirs de l'abbaye i'iujnui, suH'raganl de l'arclievéclié de Salei- (J'Arge»leniI', célèl)re à plus d'un titre. KIIc ;i«*. Jongebn n'a pu découvrir «lue le noiiiile a hérité de l'insigne reli(|ue dont (^li»rle- I elle ai)l)aye. (]liri>h>plie, l'un de ses abbé-<, magne avait lait don h ce pieux asile , et cir fut créé l'an IV.'JT, par le Pape Kugène IN', précieux Irésor est encore de nos jours r(d»- evé(pie (!(,• Koligno. jet d(? la véné alion des Ijdèles. — '>oy.,6'oi- AlKliCN ION, près (WmhUnw^ArnefUoriam Im eltriiU.y I. \H, col. o09, la série de o al*- el .Iryf/t/w/ja (l'ioy-ince et diocèse de Namur, besse.-. , «le VV prieures et de 17 (trieuies |{elgi(|uej. — Abbaye de lemmes de l'ordre commen Salaires. lie (ijleaux, l'ondée d'aluu'd à (îrandval,. prc'ti AUI\ OL'K (L'), Bf/)«/or<«iHi ou Arviptiio- /•'/rrHMc»/rt, et er/suite l'an l'll\i, transférée r/d/» (dio>èse de Troyes, Aube, France). — parles bienfaits de ("luillauiue d'Ilarinlon, Célèliie monastère de l'ordre de (ileaux, ;i à .\rgenloM,dans le Ilrabant, |>rè.s (lembloux. (pudipies lieues deTroyes, sur la rive droite jX's leligieuses de ce monaslèie <|ue le (îal- (le la l>.ir>e , fondé sous j'invoi alion de l«r //« christ. Place dans le diocèse de Namur» si>:nte N'urg^e, l'an IIVO, |>.ir tuie ctdonie de reconnaissaient pour père aulref(ds l'abbé de rtdi '^icnx oe (/lairvaii\,apjielés par les suin.s. VilJcrs, et plus lard celui d'Aulne. — \oy., de H.iilon, évôipie de Tioves. 11 prit iléji' ui; Gallia chris!.^ t. III, col.GOG, la série du lU grand ac» roissemenl du vivant de sainl Hcr- ablM^sses. nard, qui choisit lui-môme pour preniii'r AlUiKNSOLLFS, ,lr7 possessi(ujs. Argensol- suite ses généreux bienfaiteurs; plusieurs les i'>t aujourd'hui du diocèse d(; CliAlons- d'entre eux élurent leur sépulture dans r.ib- siir-.Marntr. — \'oy., (înllia christ., t. 1\ , baye enrichie par leuis soins. Hugues, sei- col. VT'J, la série de -2*3 abbesses. gneuiMJe Bi'(jyes, l'an 120J, et (pitdtjues au- AUdLN'l'KUlL (Nothk-Damk v)ArjnUritit 1res de la mime famille lui lirent aussi pail (Seine-el-Oise, France). ~ .\ncienne abbaye d(î leui s biens. On cous fondalems vonlnieiil de l'Arivour. — Celle alibaye, enrichie par f;u'(dle dépendit de l'abbaye d t.- Saint-Denis, les dmde. L'une des piemières et ris.^anles. Dès le xvT siècle , il y avait une de.-( plus illustres abbesses fut en.'«uile Théo- luiprimerie, dirigé»? | ai' Nicole Pt-Ftii:n>e d") AîIuciwi (Var, France). — Abbaye de femmes sous l'invo- cation de saint Ktii'nne, j)rcmier martyr, fondée vers Tan GIG, dans l'ancien diocèse d'Antibes ( plus tard de Grasse), par saint Nazaire,abbé de Lérins. File était située sur une agréable i^olline près du rivagt) de la mer, là oii l'on voyait autrefois , dit-on, un autel dans un b jis consacré à Vénus, d'où lui vient le nom d'Arlucum, Arluc. File demeura sous le gouvernement des abbés (le Lérins, jusqu'au temps de saint Aigulfe, qui, vers l'an 676, lui donna pour abbesse : Angarismc de Blois. Le roi Conrad, l'an 96i, confia ce monastère avec celui de Lérins à labbé de Montmajour, et peu de teiDps après, en 979, le Pape Benoît VllI les unit l'un et l'autre à la congrégation de Ciuny. — \ny. Gallia christ. AHMFNTEKA, Armentaria (diocèse de Compostclle, en Galice, Esj)aj;no). — Ab- baye de l'ordre deCîtoaux, fondée l'an 112^{, j)ar des religieux venus de Clairvaux en France : un nommé l'ienc fut snii premier abbé. — Voy. Menolofjiuin cislcrciensc, prima die Jatmaiii. AKNKNSTFIN, Arnslcinium. — Abbaye de l'ordre de Frémontré, sous l'invocation «le la sainte Vierge et de saint Nicolas, fon- dée l'an ll'J9 par Louis comte d'Arnens- lein, et Gutade Bonneburcb sa femme, dans le diocèse de Trêves, sur la rivière de Lo- ues, un peu au-dessus de Coblontz (Prusse Uliénanej. Ix'S pieux seigneurs la dotèrent bbéralemenl. File est lillede la Grâce-Dieu. Alberon, iirc|jevê(pje de Trêves, conlirm.r cette fondation vers le même tomjis. Inno- cent IH, et Conrad IH, roi des llomains, l,i confirmèrent également. — Vov. , Gdllia christ., t. Xin, col. 001. la série"" de V.'J ab- bés,cl ,l»na/. Prœmdnslr., \, •lOù.. AllM':SIU:H(i,rH.«(/r«//(.t7/f»7r/'(Allcniagi:e}. — Abbaye de l'ordic de Ciieaux, lillc d'Ft- bacli , fondée l'an 1197, près de la vijk' de Ftancloil,;juxconlins du diocèse deM.ivcnce, et non loin rlu la ville d'Ficlil. Les iVjndai.eurs furent les comtes de Solme (pii av.iieiil Iciw sépulture dans cette nbbau-.— Voy., Gnilia christ., t. V,côl. 597,1a mention de quelques fllibés. AK.NOl'L (Saint-), S. .l;/i h //•««, diocèse de Metz, .Moselle, Fran<:e). — Célèbre et tiês- ancien monastère d«' l'ordre deSaint-Uenoll, foîîdé rers l'an 0';0 liaui l.i v.i c O: .>!clz.. C ine une véiiéraîilc et illii - elaît dans 1 ong tre basilique ù'Ag des Sainls-Apôlrcs^ «ins- truite au IV' siècle, hors des murs, parsaii,t Patient, évèque de Metz, et qui servi'tdc c.i- tbédrale pendant quelque lem|)s. File de- vint ensuite une collégiale, sous la protec- tion des évèques de Metz. La règle de Saint- Benoît paraît y avoir été instituée vers l'an 600. Elle était cependant occupée encore par des chanoines ou clercs, au x' siècle, puis- qut; nous voyons Adalbéron, évêque dt; Metz, les renqilacer de nouveau, vers l'ail 9i0, nai" Hnégo, Portugal). — Petite ville du Portugal, et célèbre uKuiastère qui fut d'abord suc- cessivement habité par des Bénédictins et des Bénédictines : mais cette maison étant tombée dans le relAchemeni, Mafalde, lille du roi de Portugal Sanche l'% résolut d'y ap~ peler des religieusei» cisier.i<'iines, dont l'institut était a'ors dans sa première ferveur. File lit augmenter les b;Himents de l'abbaye, en recouvra les biens en jiaitie envahis, el avec l'appui du Pa|)e lioiioiius III, en 1228, (die réalisa son pieux dessein. >'ers l'Age de 24 ans, celle sainte princesse qui avait éle mariée à 12 ans à Henri 1", roi de Caslille, mais dont l'union avait été déclarée nulle ))Our cause de pai'enlé, vint se consacier à Dieu dans le monastère d'Arouca. Sa vie dans le cloître fut un modèle de toutes les vertus. File fonda deux autres iiionasières, un liospic(; pour les voyageurs, ni constrtiire un pont sur le Tamega, cl s(; UiOnUa (uifin de diverses maniêr(.'s la bieiilailrice de sou pays. Oîtte | rinc«!ssr mourut le 1" mai 12;i2, à l'Agcî de 50 ans environ, et fut in- humée dans l'église du m(mastèr(! d'Arouca : il s'ojiéia 1 lu M'iii- iniiatles y soi: tofjbe'.u. .SO ARR MCTlDNNAiUE - Le Mi'noliHjc de Cileaux fuit nioiUion de Ih B. Mafaido, le 7 août, qui fui le jour de sa Iran; lalion. AIU'AJON ^Notre-Dame n'}, Arpajone (De) (diocèse de Hhodcz, Franco). — Al)t>ave de Tordre île Saiiit-Benoîl. sous l'invo'atiori do la saillie Vierge, fondée l'an 1298, près Millian, par Hugues d'Arpajcn. On voit par racle de fondation qu'il y avait auparavant dans ce lieu un oratoire et un rouvent.de frères Mi- iteucs. L'église de l'abbaye fut consacrée le diinanclie après la PenUMôle l'an 1305, jiar l'évoque de lUiodez, à la demande de Résen- guizc d'Arpajon, fils de Hugues. La ville de Xlilhau ayant plus tard endirassé l'hérésie de Calvin, la ruine de ce monastère suivit celle de tant d'autres à cette épocpie : il n'est «lonc point étonnant, reniarciue le Gallia ifiristidna, qu'il n'existe aucun ou |)res(pie aucui! vieux document h son sujet. — On peut voir cei)endant, l. 1, col. 272, Ift série de 21 abbés. AUOrAISI',, Aruasia, Aridogainantia, Bc- retujcrtnmcus on Truncus Hcrcuijarii (diu- rèse d'Arras, l»as-ile-Calais, France). — Ab- baye de l'ordre de Saint-.\ugustin, sous l'in- vocation de la sainte 'Iriniiéol de saint Ni- colas, fondée l'an 1090, eiUre l'éronne et Iiapaume, h iloux lieues de celte dernièie ville, el dans un lieu (pii servait, dit-on, de telraile aux voleurs. Mais vers l'an 1090, il lut sanctifié par la demeure de trois sainls ermites, Heldemar de Tour.nay , Conon ou Conrad, qui fui depuis cardinal, cl Roger d'Arras, qui l)âlirent dans ce môme lieu une cellule cl un oratoire sous l'invocation de la sainte Trinité et de saitil Nicolas. Lambert, (>vfi(iue d'.Vrrns, conlirma col établissement par ses lettres du 21 ociubrc 109*7, adressées a Conon. Celle abbaye fut gouvernée par des prévôts jusiju'au temps di; saint Rernard, où (iervais, le troisième prévôt, cpii avait suc- cédé en 112V à Riclicr, prit la (|ualilé d'abbé, at le transmit à ses succoseurs. C'est ce môme (icrvais nom, nous renvoyons pour les détails au Dictionimirc (1rs Ordres religieux, t. Il, p. 88;J. — Le Cnilin chrisf., I. III, (ol. 4.'IV, donne une li.Nle de iG pré\ôls et abbés d'.\roiiaise. AROl'KS, Arcœ (diocèse de Rouen, Seine- Inlérieure, Franco). — Abbnve de fcnimes de l'ordre de Cîteaux, sous rinvor.'Uinn d«' la sainte \ierge el ilo >air)l Joseph, fondée l'an 163G, |irè> de Dieppe, par les seigneurs de Ciuiran de Dampierre, en faveur de Louisi; de Ciuiran, ndigieuse de Saint-Albin, piès 'oy., Gal- lia christ., t. II. col. 397, la série de 25 ab- bés. ASANE ou SAINT-VICTORIN (province d'Ara-'on, Espagne). - Très-ancien monas- tère, fondé, selon (luehiuos écrivains espa- gnols, du temps de (lé.-alic, roi des ^'isigotlls, qui succédai» son père .Vlaric, l'an 507. C'est peut-être, dit-on, le plus ancien inonastèro de l'Espagne. Il fut construit sur la rivière de Cinga. Saint \"ictorin, né en Aragon, en fut abbé durant soixante ans, ainsi ([u'oii rapprend par son épilaphe composée par le poël(î Foilunal qui llm'issait h la lin (lu >i' siècle. Ce UKuiaNlère a élé aussi appelé, dil-on, Saint-Martin de Suzazc. ASHROI-l, Samrria ou Esarra (comté de Donogal dans l'Ulster, Irlande), — Abbay,' de l'ordre de Cîieanx. lille de Ro\le. Elle fui fondée l'an 1178 (»u l'an llSi. (Jomgkli,'<.) ASNIERES-RELLAY, Asincriœ (diocèse dWiigors, MaiJie-et-Loire, France). — Ab- baye do l'ordre de Sainl-Renoîi, sons l'invo- caiion de la sainte N'ierge, fondée l'an 113V, entre Montreuil-Rellay et Doué, en Anjou, par Rernard d'Abbeville, l'un des compa- gnon'^ dii Robert d'Arbrissel, cl le fondateur d.' l'abbaye de Tiron. On lui donne aussi, pour fondateur, Rerlay de Montreuil, sei- gneur de MonlreuiJ-Rellay : (iiraud de Rer- , lay la dota libéralement. ^ ASTIER (Saint-), S. Aslerius (diocèse do Périgueux. Dordogne, France).— Eglise col- légiale, de fondation royale, dil-on, qui avait Gl AUC. Di:S AUI5,\Yr:S ET MOr'iASTliUKS. AlB ■63 ii:i abbé à sa lôle, nommé par le rot. Elle (.'lait située h deux lieues de Périgtieux, et elle avait le premier rang entre les chapi- tfss; elle avait été fondée avant Tan 1178. — Lt Galliachrist., t. H, col. U89, donne la série de 16 abbés. ATHONE,Af/i/ona,/?ri}prf/c/jode'/(Irlando). --Abbaye de l'ordre de Cîleanx, fdle do Mel- lifont, fondée en l"honneur de saint Pierre (.4 de saint Benoît, l'an lloO, dans le comté de Roscommon. (Jongelin.) AUBECOUR, Alha cnria. (Seine-et-Oise, France). — Abbaye de l'ordre de Prémoniré, fondée l'an 1180 par fiiiascan de Poissy, beau-frère de Bouchard de Montmorency, et dans laquelle il i)laça des religieux de Kabbayc de Marcberoux au diocèse de Uouen. L'abbaye d'Aubecour était du diocèse de Chartres. Saint Thomas do Cantorbéry s'é- tant réfugié en France, en consacra , l'au 1191, l'église sous l'invocation de la sainte vierge. Celle abbaye relevait de celle de Marcheroux. L'église a été démolie, mais la maison abbatiale et d'antres britiments qui en dépendaient subsistent encore, et rap- pellent son ancienne splendeur. L'ab- baye d'Aubecour et ses dé;)endances for- ment aujourd'liui un domaine prF pc/ra' (diocèse de Limoges, Creuse, France). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Clairvaux et de Pierres, fondée l'an ll'iO. (Jongelin la place près Awjurande (Eyguran.le), et dans le dio- ( èse de Bourges. — Liv. i, p. Gl.) Elle est, dit le (Miillia christ., sur les confins du dio- cè>e de Limoges, près Argenton, non loin deCiuérel, h la source de la (iarlempe. Peut- élre, continuent les Bénédictins, a-t-elle été primiliv(Miient une maison de vierges, dont MOUS trouvons la premièie prieure sous le nomde Pélronille, vers l'an 1100, .^ saint (lil- l)ert ou Tiigr(;s, doit sans doule son ori- gine il l'abbaye (•f)n--lriiiie dans von voisi- nage. - Nov., ^'«i7. rhiiff, I. I\ , i( A . W-) , la bérie de 'i3 al»|)('s. AUBERT (Saint), S. Aubertus (diocèse de Cambrai,Nord, France). —Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Augustin. C'était dans l'origine la basilique de Saint-Pierre, située hors de la ville de Cambrai. Dodilon, évô- (}ue de Caml)rai, renferma la basiliejue dans l'enceinte de la ville, vers l'an 894. Plus tard, l'an 963, un autre évoque, Aubert ou Ausberl, y |)laça huit chanoines et y fut en- seveli. Dans la'suite celle basilique fut en- richie ()ar l'archidiacre Godelroy, d'après les ordres d'Herluin, évèque de Cambrai. Ce pontife restitua ou accorda lui-même deux métairies pour la subsistance des religieux. A sa mort arrivée en 1012, il reposa dans cette abbaye dite de Sainl-Aubert, restaurée |)ar ses soins après un incendie qui l'avait presque consumée L'évoque (îérard , son, successeur, consacra £olennellemenl ce mo- nastère en l'honneur de saint Paul; et le corps de saint Aubert, que la crainte dos Normands avait fait laisser pendant 102 ans, dans l'église de Notre-Dame, fut rendu par, ses soins au lieu de sa première séj)ulluieK Enfin l'évoque Liébert y établit, en 1066, des ciianoines réguliers sous la con- duite d'un abbé. L'abbaye de Saint-Aubert devint si célèbre nue les plus nobles familles de la Belgique, dit le Gallia christ., regar- T-),5..4/^mMs.4n- l'^i lac.dc Constance, el atliia bienl(M à elle tlei/arctisTs (dio<èse d'Angers, Fiance). — l'^"" '•-' l'init de sa sainlelù plusieurs autres CeUbre cl ancienne abhavo de l'onire de vierges. (iall les plaça sous Irt (onduile dlla- Saii.t-Benoît, l'ondée à Angers, l'an 53V, par l'L'rille. Ce lut \h l'origini» d'un iHustre mo- les soins de saint .\ul)in, alors évèipie île >in=ilore de filles qui l'ut instiluéd'ahord sous cède ville, et les liliéialilùs du roi Cliilde- '^' '•^p''' ''^' Saint-Co'.ond.an. IMustard il l'ut )H.'rt. Klle lut reconstruite l'an %(). Ou v rouiplacé par un niimaslère (riiouimes Sui- gardail la plus grande paitie des reliijues vaut la règle dt; Sainl-Uenoit , el appelé du saint (jvùipie dont elle porte le nom, tauration du mona>tèke qui Arr.iN DKs nois (Sai>t-), .1//.,»,/.. /« .w- \;'\ ''7 ^''^ '"'^" *^*^^'' i"'"V'"'"^'\»;î:-;:;'''' ^''''^' ''^ v,orc ou ilr H0SCO (diocè>e de S.Mt,l-I{ri«.ic, I'^' ^^''aiisen (.,, vers I au 1097, par Uuo- 1-rai.ce). -Ahl.ave de l'ordre d. Clleaux ; .yl|^S «oiu te de C.M.siance, parei, du môme lille de Hégars. loh.lée l'an 1 137, entre Saint- \l'^''"''''.-. Ldalru; 1 % ev»>-p.e ( e Cons ancov B.-ieuc et î)inan. Sui>ant Jongelin. elle eut . "•^^•<'« »'' "<>uve le église 1 an ll-i.>, en- pour l..ndaleur Kdu.wud de Tournemine , ' »'<^''"^u'';l7^^-'.nts apôtres Pierre et Paul, seigneur de la Huna.idave, et son épouse ~ ^ •'•'", ^'"'/'" '•'"•'^'■. /• ^' ••^''- /^^ . 'es Constance, sœur .le Conaii, duc de Hretagne, "''''!'. ^''^ 'P"-I'iues abbesses et de Ji lafjuellc y lut inhumée avec son mari. Cv.v- '' ^ '*^''" viisft, vicomlesNe de Dinaîi. y fonda une cha- ArCiIIC, ou Oye, AtKjin (iliocè.sede Troyes, pelle en \-l'M\, à laquelle elle a>sigua une Aube, France.) - Mon.i.-tère «h; l'ordre de rente de 12 livres d'argent à prendre sur les Saint-Heinut, fondé avant l'an GÏID. produits dos draps (pannorum) .le Dii.au. AL'CFSTIN DK CANTOUnr-lKV (Saint-), «.odctroi de louriiemine, H'igneurde la Hu- Cnnluarietifc CœnobiumS. Autinslini (à Caii- naudaye,futaussi,l an 1-iUV, I undesbieid'ai- lorbéry, ..mité de Kent, Angleterre).— tem-s de cette abbaye. D'autres seigneurs de Anlupie égli>e et abbaye del'or.lre .leSaint- Ja même lamille suivirent >on exempl.'. On Benoît, fondée, comme l'Fglise .lu Christ de donne aussi pour t.. II. lateiir à cette abbaye la même ville, par ie pieux Kihelberl, un certain comte de l-ambatle. i.remier roi chréiien de Kenl. L'église de AL'hiN I)L' Mans (Saint-), .S. Alhiuui Ce- i'.ibbaye fut consacrée par l'anhevécpie Saint UDUKinrnsis (Saillie, F'ancel. — Aii.ienue I.aiireiil, l'an 61.3, la 10* année de l'arrivée abbaye de Saint-Ilenoit , fondée au .Mans, de saint Augustin en Angleterre. Celte égli- ▼ers l'an OIJO. se dite .j'abor.l .le Sainl-Pierre el de Saint- Al'CHV-LFS-MOlNKS, Alciaram (Pas-dc- Paul,dl située hors des murs de Canlorbéry, A ierge cl .le saint Silvin, fondée vers l'an selon la coutume dés anciens, tant e«i 7()0, plèsd'Hesdin, jiour des reli;J;ieuses, par Orient .pi'en Occidenl, de no jamais per- Adalscar, seigneur du lieu, et Âneglie, sa mellre ipi'oii entor.Al personiie dans l'en- ffinnie, .[ui y mirent I.-ur lille Si. herde, [).)ur ceinte des villes, lille prit plus tard le ii.mu /ibbesse. Saint Silvin évéque régioniiaire,.pii ^h Sainl-Augu.stiii, en mémoire du saint mourut l'an 718, fut enterré .l.ins l'églisedc apôtre de rAiigletene .[ui y fui iiilitiiué eelleabbave :détriiile par lesNorman.ls.auit' avec son royal fon.lateiir, elles six saints Riè.lc, elle fut reonslruilc vers l'an 9o0, el archevé.(ues .pu, après Augustin, o.-cupèreiii donnée à des religieux de l'ordre .le Saint- suc essi»'eiiienl le siège .le (^antorbéry (8). Benoit, (jui l'ont oc.upée jus.piau dernier 'l'.ms ces mêlais .ivaienl dans leurs épilaphes Siè. le. C'est ce .|ui a fait appeler e lieu Au- H' l'be .le Putrianhrs (CAtu/lricrre. Leurs chy-les-Moines, jiour ledi>linguerd'Au.li)- corps étaient placés .laiis le porche, suivant le-(!hAteau, .pli est sur la rivière d'Aulhie. l'usage du teiujis. Comme il n'y avail plus Cette abbaye était .lansj'ancien difj.êse .le de place .laiis le por.he, el (pie d'ailleurs Hoiilogne réuni auj.iurd'liui h c(dui d'Alias. la .•.mtume .l'enterrer daiH les églisi s les — )oy. dans h; r;u///u rlirisl.y t. X, c.)l lo^tJ, pers.)nii.;s.pialiliées ou d'une snintetôémi- la série iHHtiiia,(m Moixtsir- M"""^ de Canlorbéry, furent cnleriés vlaiis rinin nri'jniUtnuin (près de C.Jiistun.e, grand 'église abbatiale. On Iraiisféiil depuis dans du. hé (le)nadej. — .Noms divers .l'une an- l<'» ville les reli.pies de saint Augustiii, et on cienne abiiaye de femmes de l'ordre .le Saint- h"< déposa dans lo porche de la ealhé- Ç.;is !.• lil (.i T'iôod:>rc es AIT. DKS ADliA\rS KT M():SASTi:UK S. AUN 66 rps, qu'outre les arclievôques et les rois de Kent, bienfaiteurs de l'ablx'iye de Saint-Pierre et Stiint-Paul ou de Saint-Augustin, un Irès- Ki'and nonil)re d'autres personnes furent in- iiumùcs dans son église.;* Depuis la démoli- tion de ce célèbre monastère, dit le même auteur, il ne reste pas deux os l'un près de l'autre, ni [iresque deux [lierres l'une sur Inutro. On ne voit plus aucune trace de cette magniliipio abba.ve. » On aperçoit seulement encitre, dit-on, un côté des murailles de la lourdu roi Ethelberl, des jiortos, dos maisons et quelques ruines delultiments extérieurs :, mais le côté de l'abbaye ne peut plus être distingué, et le terrain qu'elle occupait est aujourd'hui [>lanté de cerisiers. Comme dans tous les grands mon<:stcres de l'Angleterre, il y avait à Saint-Augustin de Cantorbéry une riche bibliothèque : on y priait tous les jours, disent les historiens, ])Our les bienfaiteurs de cette bil)Iiothè(|ue tant vivants aue défunts. — Voy. Monastic. Ànglicanitm. AUGUSTIN T)F. LIMOGES (Saint-), S. Au- gnsdniis Lemovifensis (à Limoges, Haute- \ienne, France}. — Ancienneaj>baye d'abord de l'ordredc Saint-Augustin et puis deSaint- l!pnoît,dont l'origine remonte aUjtemps môme de l'introduction du christianisme à Limogos. Saint Martial, jiremicr évêquc de cette ville et apôtre de I A(piilaine, avait consacré ce lieu qui servait de séjiulture commune aux 'hrétionsen y construisant un oratoire sous lo titre de îràint-Sauveur. Alticus, i* évè- (jue de Limoges, agrandit cet oratoire, et l.dric le ^'icux, l'un de ses successeurs à la l'u du v' siècle ou au commencement du vi', ItAlit en ce même lieu une égli.' dans cette église. Mais plus tard,vers l'an '.);}'*, l'évèqueTuipionayanit fait rééddier ce uionaslcreque les guerres a- vaient détruit connue toutes les autres églises des f.Mibourgs de Limogos, il y transféra des Kdiques de saint Augustin (ju'il avait rap- portées d'un voyage à Uome et en Italie, et y établit des religieux sous la règle dp Sainl-Kenoît (pj'il dota de biens très-consi- dérai)les. — ^ oy., Oallia christ., t. Il, c(d. 576, la série de '»5 abbés. AL(iUSriN I)K THF.UOUANNE(Sai\t j,5. Aifjuxtini rœnoliium 7'rtrnjnrn.«fi (l*as-dc-Ca- l;iis, Fiancej. — Abbaye di; l'iémontré, près la ville ihî ihérouanni", fondée vers ll.'Jl par Wilon II, évoque de Thérouanne, (pii y plaça des religieux de Saint -Pierrfs- lez-Selin- court, au diocèse d'Amiens. Peu de temps aprè^, PhilippJ!, fils df; Ihierri, comie de Flandre, l'avant déviislée par le f(Mj, son I ère aiimôiia <'i relie abba,>(; dix livres de renie, monnaie de Flandre, pour réparatif)n du dommage. Elle était une des plus fOij,si- déralthîs de l'ordre : sf»n abbé assisi.-iit ,'iux étals d'Artois. Il ne reste plus rien îles bâ- timents primitifs. Celte abbaye a été succes- ••ivement des diocè>es de 'rhérf»uaniie et de Huiilogiie. Elle est lille de Saint-Nicolas (ie Fuiii'-s, ^(•lon lii Atinales de l'innonlTS. Voy., Gallia christ., t. lil, col. 539, le cata- logue de 38 abbés; Annal. Prœmonstr., L 223. AULNE-SUK-SAMBRE, Alna (diocèse de Liège, Belgique). — Abbaye située dans le pays de Liège, à une lieue de la célèbre ab- bayedeLobbes. Elle fut fondée comme cette dernière, par saint Landelin, noble person- nage né en 623 à Vaux, près de Bapaume, en Artois, et qui fut premier abbé de Cres- pin, en Artois. Ce saint homme la fonda vers l'an 656, et y plaça des clercs qui vécu- rent en communauté jusque vers l'an IIH, oii par les soins d'Alberon, évoque de Liège, et de l'abbé Raoul, ils prirent l'habit {\cs chanoines de Saint-Augustin. Mais quatre ans s'étaient à peine écoulés, lorsque saint Bernard prêchant la croisade à Liège, et remplissant le pays du bruit de ses miracles-, Henri, évoque de Liège, reniit entre les mains du saint abbé, le monastère des cha- noines d'Aulne. Saint Bernard, au mois de décembre 1H8, y envoya donc une colonie de religieux de Clairvaux, parmi lesciuels étaient Philippe, ci-devant archidiacre; Vautier, ci-devant chanoine de la cathédrale de Liège, et AVerric, prieur, tous entraînés dans l'ordre de Cîteaux par l'éloquence du saint abbé. Le premier abbé d'Aulne fut François, disci[ile de saint Bernard. Edmond .luvinl, le 32' abbé d'Aulne qui ilorissait l'an 1G39, est cité par Jongelin, comme un hoiiiiue d'iuic grande piété, ami des scien- ces, et (|ui fonda pour ses religieux un col- lège dans rUiiiversiié de Louvain. Le même auiciw se souvient, dit-il, d'avoir lu eu 102'i-, CCS vers gravéssur le marbre aux por- tes dumonastère d'Aulne : U( s i'iudetiuHH xa/t's eicxit et Àl)iœ linpot:uU iioiHOi vkiiih uo))tcn ub Ahiis — Voy., Gnllia christ., t JII, col. 1117, le ca- talogue de k'i abbés. AUMONE (L'), dit le Pelit-Citcnux, Elec- wosijna ( dio<.è>e de Blois, Loir-et-Cher, France). — Abbaye, (illo de Cîteaux, fondée l'an 1)21 par 'liubaut IV, dit le Ciand. comie de (illiampagrie et de Blois, aux priè- res d'I'itienne, abbé de Cîteaux, et par le conseil de Cieolfroi, évèque de Chartres. Elle était alors du diocèse de Chartres. Lille fut fondée flans la for (H du Marche noir, dans la paroisse de Cfilombe, entre (Ihai 1res et Blois. Les ( ouïtes de Blois, de Vendôme et de ChA- teaudun, et d'autres seigneurs furent les bienfaiteurs de cette abbaye, qui devint la mère de; pliisi(!urs autres, l'aniii les illus- trations de celle abbaye, on coiii| le, dit.Ion- gelin, le moine Ciuélieii, qui, d'ablié dt) l'oronet, en Provenc(î, devint évêipie «1m 'l'ouloiiM'. — >'oy., (i allia christ., {. VIIJ, col. 1397, la série de 53 abbés. AUNAV ou AULNAV , Alnclum ( diocè.'.') de Baveux, Calvadfts, France), — Abbajo de l'ordredc Cîteaux, lille .le Savigny, de 'a filiation de Clairvaux. Elbî fut londée sous linvcwtion de la sainte \ierge, l'an 1131. «7 On allribue AIR Ï)ICT10NNA!UE AIT ts a iDiulation h Jordan de Saio, près Ar^i'nlan, et h Lucie, sa fcnune : Ui- «•liard de Humet.connélaltlo du roi d'Angle- terre, (•oiilirnia ul acrrul cnsnile eello fonda- liiin. On codipte panid ses al>l»és Jean Her- Uiaiili, célèbre poêle ialin et français, né à <"aen en 1552, el morl en 1011.11 lui secré- taire et lecteur du roi; évôipie de Séez, en 1C07 ; |>remier aumônier de Marie de Méili- cis, el dut à ses talents ces postes éniinenls. L'illuslre el savant Huel ([ui devint en 1()89 évoque d'Avranclics, avait obtenu en 1075 labbave d'Aulnay. C'est là que ce prélat dont fa science était presque universelle, composa la plus grande (ai lie de ses ou- vrages, entre autres ( elui ipii est intitulé : (JtKfstiones Alnetanœ de coticorilid raliovis et (ulei. Caen, 1G90. — Voy., (mllin elirist., t. \l, col. U:{, la série de ii'* ai)bcs; A>;<- slria pin, p. 758. Al K1-; (Sainte-), ou SAIN I-KLOI, 5. -1»- rra ou S. Eli(jins (à l'aris, France). — An- ( ien niona>lère de ftMimies, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge el de saint Martial , l'onde h l'aris l'an G.'J.'l par saint Kloi, depuis évô(jue deNoyon. Il lut d'abord apjtelé de Saint-Marlial,\lu nom de son patron, la, ô- tre de I>inK)ges; ensuite Saint-Kloi, du nom -end)la 300 pieu.es lil- les, niix(pielles ililouKa | ourabbe.sse sainte A.ure, rliargée de le gouvernersous la règle de saint Colomltaii, ou pluiùt |ieul-étre sous celle de saint (;é>aire. (le monastère paraît avoir été dcmble anliefois, c'est - à -dire d'Iioinmes et de femme»;. Mais dès l'an 1107, il fut concédé par dalon, évèque de l'aria, à I abbaye de Saiiit-.Maur (!e^ Fossés, pour être converti en prieuré. I.a ferveur des re- ligieuses s'élant ralentie, elles furent rem- jtlacées à cette môme éjto(]uc par douze re- l'gieux el u'i prieur venus de Saint-Maur iles Fossé>. l'Ius lard, lerevenu decette mai- son fut unifia nienMîan liiépiscopale de l'a- ris. lue partie des hAlimenls fui donnée aux |> — N oy., (îal(i(t christ., t. \|, «•ul. !i81, la nient onde 2 al)be-se«> el île 10 |. rieurs. Al un. LAC i SAi>T-(.iHAii) d' ), Aitrelia- ciim ou Mrriotannn ; Cantal, diocèse de Saint-Floiir, France). — N ille, el abbaye de l'ordre de Saint-Heiioit, fctiidée ver> la lin du i\* siècle, par saiiil «léraud, comte d'.Vu- I llac, sur le s(d (pi'oecupe la villw île ce nom, laquelle fut foii^lée aii>si au i\' siècle. Celte abi>aye était sous linvocation de saint l'ierreel de saint Clément. Le saint fonda- teur étant mort l'an ÎMiO, il fui au^>i l'un de .«es palions,.el son nom devint celui de l'aljliave. — \oy. , (ilaura aussi ses vieux b.liiments. Hascc par le.% calvi- nistes l'an 1508, elle fulqueii|ue lein|is après transférée du faubourg dans la ville, et réé- diliée par Louis Xlll avec une royale iniuii- tic.ence. File jouissait de nombreux privilé- gies , el déi endait uniqueineiil du siège aiiostolique. l'rboin \ ill conlirmn ses privi- lèges. — V(»y,, (îallia christ., t. Il, col. 10')9, la série 'ierge, fonJée l'an 1150, par l'itieiine de Har, é\ô(jue de MlI/., ô une lieure au midi de llamiiervil- lers, dit le 6'«//m fA//."/. Flie était de l'aii- rien diocèse de 'loul. (Au.-trey est aujoni- d'Iiir du diorè.sc de .'^.i.nt Die.) Les évètuies fll) AVI tiKS AHBVY.S Thierry III et Berlmnil , successeurs d'K- tieiine, confirmèrent la dotation de celte ab- bay3, et renrichireni de plusieurs privilè- ges , qui furent confirmés eux-mêmes par Luce m, l'an 1182, Innocent 111, l'an 1209, , ]iar d'autres souverains pontifes, et par le concile de Constance, le 20 mars 1410. Ou conservait religieusement dans l'abbaye d'Autrey des reliques de saint Hubert, qui éliraient un grand concours de pèlerins, empressés d'y venir chercher un secours efiTu-ace contre la maladie de la rage. Cette abbaye était unie autrefois à la congrégation d'Arouaise ; elhe le fut ensuite l'an 1G54, à la congrégation du Sauveur. Enfin elle fut réu- nie à l'évôchédeSaint-Dié. l'an 1777. — Voy., Gallia christ., t. Xlll, la sciic de 31 ab- b;''S. A\E MARIA (L\h Paris (France).— Mo- nastère de filles de l'ordre de Sainte-Claire ou d'inbanistes , fondé avant Tan 1270. Ce fut d'abord un couvent de Béguines, fondé l'arsaint Louis, non loin de l'église de Saint- J'aul, et dont Denis de Moulins, évêque de i'aris, c^ju.'-acra l'église l'an 144-7. Il n'était plus habile que jiar trois béguines, l'an 1480, lorsque Louis Xi le donna aux sœurs du Tiers-Ordre de Saint François, à la. con- dition qu'il poîteraildé-^ormais le nom d'Jt-e Maria. Peu d'années après, vers l'an 1485, par les soins cl avec ragréiiieut d'Anne de Fraufc, filJc d-e Louis Xi et dame de Beau- jiMi, un monastère de Clarisses fut construit dans ce niôuie lieu. L'ancien monastère de VAve Maria a été transfoimé en une caserne (pii porte le même nom. — Voy., Galliachrist., t. Vn, col. 9;^9, la série de 28 abbesses. AVLNAY, Avinaaim (diocèse de Beims, Marne, France). — Célèbre abbaye de fem- mes de l'ordre de Saint-Benoît, située piès de la petite ville de ce nom, dans une vallée connue sous le nom d'Aure, à 7 lieues envi- rons de Ueims. Elle fui fondée sous l'invo- c.-tion de saint Pierre, vers GGO, par sainte Bcrthe'et saint Gombert, son mari, maire du palais, et frèic de Nivard, archevêque de llcims. Cette sainte fondalricc en fui la pre- u.ière abbesse,et ujourui assassinée par les enfants du | remicr lit de son époux, indi- gnés, dit-on, du grand nond)re de fontlations pieuses de leur jjèrc, et spécialement de celh.' d'Avenay Saint Goudjerl lui-même avait déjà |iéri sous les coups des barbares de la Frise, qu'il essayait de conveilir. Les deux époux étaient honorés connue martyrs par les religieuses d'Avonay, 1(3 29 avril et le 1" mai. Celle abbave était une des plus belles (;l des |)lus riches maisons religieuses de la Fran<:e. I/abbe>se d'Avenay nommait aux six canonicats dont élail composé le chapi- Ire de l'église collégiale établie dans la ville. — Voy., (inlliavhrint., t.]\,col. 278, la suite de 43 abl)t;sses. ANICNY, Avinincum [dun isii de CliAIofis- sui-Marne, France). — Abbave de femmes de l'ordre i\(i^s Prémonlrés, (il le de Moncel , fondée l'an 114i>, près licrlignicourt par Guy de DaMqicire cl IlcUih-, sa IVumiii-, ET MONASTLUES. A\M 70 et par les soins de Gislebort, abbé de Moncel* — Voy. Annal. Prœmonslrat., t. 1, p. 231. AVÈSNFS-LKZ-BAPAUMK, Avena dom--- nariiin, ou Parthenon Avennensis (diocèsj d'Arras, Pas-de-Calais, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle fut fon- dée l'an 1128, près Bapaume, dans un lieu dit par la suite Avesnes-les-Dames, par Clé- mence de Bourgogne, femme de Bobert de Jérusalem, comte de Flandre. Mais lacainte des troubles de la guerre fit transférer les religieuses, l'an 1565 ou 1558, dans la ville d'Arras : de là elles se transportèrent ensuite au château de Belmottet [Bellomolhœum] qui était, dit le Gallia christ., un beau domaine construit pour Marguerite de Maste, com- tesse d'Artois, non loin de la ville d'Arras. — Toy., t. ill, col. 424, l'indication de 30 abbesses. AVIT (Saint-) de chatEj^l'oun (diocèse de Chartres, F^ure et-Loir , France). — Mo- nastère de Bénédictins, situé au j)ied de la montagne sur laquelle est bâtie la ville de ChAteaudun. Il fut fondé par le roi Clo- laire P% avant l'an 521, par saint Avit et ses disciples, et habité ensuite |)ar des reli- gieux jusqu'au ix* siècle. Détruit vers celle époque par les Normands, il fut restauré l'an 1245 par Wanelon, trésorier de Saint- Martin de Tours, et cédé à des religieuses à condition qu'elles seraient soumises à la seule é^^lise de Notre-Dame de (Chartres. On trouve cepen:lant quei(iues preuves que des moines habitèrent encore ce monastère au moins jusqu'en 1391. S'il en est ainsi, dit le Gallia christ., rien ne s'opjiose «i ce que Wanelon ait établi dans ce lieu ui:e doulde congrégation, la |)renuère de femmes, la se- conde d'hommes, conuue il est certain que ceUi exislait à Jouarre , h Faremoutier, et dans plusieurs autres monastères. — Voy., Gallia christ., t. Vlll, col. 1290, la mention de (juel([ues abbés et de 47 abbesses. AVIT D'OHLEANS(Saint-j,.S. Aritits Au- relianensis (à Orléans, Loiret, France). — Ancic'n monastère dont l'origine fut une église bAlie vers l'an 530 jiar les fidèles sur le londjeau de saint Avit, abbé au pays do Chai Ires, (irégoire de Tours en fait nienliun dans son livre De (jloria c on f essor. Le roi Childebert se préparant, l'an 531, 5 faire la guerre aux Golhs d'Espagne, promH de r.'- bAtir et d'agrandir ce. te église. Détruite, dit-on, [lar les Normands, elle vit ses reli- gieux ieuq)lacés par des clianoines qui l'oc- cupèrent depuis. Cette église, avec les cloî- tres et les autres édilices réguliers, fut dé- tiuite par les Anglais, l'an 1428. Enfin, plus lard, l'an 1710, ci.'S édifices disparurent pDui faire place h un nouveau séminaire. AVMIOIIIES, Aijutcriœ (iliocèso de Cam- brai, Nord, France). — i*iieuré do l'ordre de Saint-Henoil, dans le village do ce nom, sur la SamliKî, [très de BerlaimonI, entre les villes de l.andiecifcs cl de Maubeuge. Ce prieuré, dé, cndanl de l'abbaye d'.Vnchirî, fui fond'^ [)<{.■ Frmcng.iidc de Moi.s cl cou- 71 n.M niCTlONN.VinE IIAL 7J tinné (Ml 10R8 |:ni- (iiM-aid H, év<^(]ue ('oCiiii- no, i'uiitloos nv.-int l.ui l.'i.';."), rnifnt Ir.-ns- l)ivii. I.;i liliiL' «lisposilioii (J(; cr priouié .mi- IV-iées (l«ins t o m(»iKi>l»'re r.iii Ii78, par con- |i.iil(,Mi.'iii (le plein dioil à r.ihhé d'Ancliiii, (.ession (le(iiiis(;nr(l, évi^ipicdo (-iirc.tssoiiiie. ipii fil coiili.iil toujours radinmislr.ilioi) h — ^'»y., (îdllin chris'., t. \ï, col. 221, la sO- iiii religieux tic liilihavc. Il rapportait 1,200 rie de 10 abhosNes. 'ivres. — \ o\ . Camerac. rhristinn. A/ ) lA M ou ASYLIM {!\v\c\on diocèse de AZII.LK nu A/ILKAN (Lks clvrissks n), l.urid ou Kundoii. Suède).— Abl)a.ve de lor- Asijilés noinuK; cien diocèse de Naihonne (maintenant do .\ndié, «pii, le 18 iioveudire 13.V'{, souscrivit Can^assunne), par Isabelle de l.évi, coni- à des lettres du roi, données h > artllierj^, lesse do l'Ile en Jonlan, dame de Floreii- pour le recouvrement de la Scanie, oui sV- sa<\ d'Aziilan. Les clarisses de Carcasson- lailséparéo de la Suède. (Joxuki.in.) B li\CŒAAA\ s. Martini lie liello monastc- Jean, apôli'i'. Ce mAmc Conrad fut iiiluiiiié ri«»r;(:omté de Sussex. An;;;leterre). — .\!o- dans le cliapilre ave»: sa fenmie (îuta, cl .«a lu'olèrc de Tordre de Saiiil-lleiioit . sous (illc lùiucngarde. Celte dernière après la liiivocation desainl Martin, fondé Tan 10(»7, morl de son mari Conrad, échnnsou do par le (lui- Cuillauice le Compiérant, sur le Smalneck [piucmiœ Siiialnrcdni), avait pri^ llic.Uie même où il venait de rempoiter la le v(»ile dans laliliaye de Haindt , dont elle Irlande vii toire de Ha>tinf;s. I," fondateur fut la Iroisième althes>e. — ^ oy., (iaHia voulut cpi'il poit;"it le nom de JivHum ou lin- christ., l. V, col. 1097, la série de 20 ahhes- t'tille, cl (ju'oM \ I ri.U h |>er| étuité pour les >es. vi, limcsdecelle>aii!^lantejoi!rnée. L'aiiKlde ll.U.BKUBKllG, Mons S. Walhuryis (di - l'éjJîlisc éiait élevé, (iit-on, dans le lieu môme cèse de (loloj.'ine, Ktats prussiens). — Al>- où Irm avait Inuivé !<; corps inanimé du haye de l'ordre de Cîteaux,près Coloj^ne, roi Ilarolil. morl en d(''feniiant son pays, ('e lille d'IIcisterhacli. L'ahliaye de Haii>< i- moiiaslère devint fort riche cl fort célèbre berg fui londée avant l'an 1199, par ia |{. par les doiiaiion> et les piiviléyes d(ml le Marj,uerite, comtesse, dil-on, de ce lieu, graliiia Cuillaume b' Compiéi'anl, et après Kllc fui d'abord habitée par des religieu>es. lui d'aulres moiiarcpies d'Aiijj;lelerre. Il avait Des moines do Cîlcaux leur succédèici.t plusieurs celles ou prieurés >ous >a dépen- plus lard, danre. — ^'oy. Movasdc. Atujlirnn. ll.U.KUN'K (NoTnE-DAMP- de), Bairna, Bn- HAMCiNK, H'(tnin, Hre(/inti, Brginn ou Icrun (Jura, France). — .Vbba^e fondée vers ItrniitDi (Charente, France). — .\bl)a\o de l'an 1 1 IV , à (jucliiues lieuos de N« Zeroy et l'ordif! de Saiiit-r.cnoîl, sous Tinvocalion de de .Salins , (ians nn lieu sauvage, entouré >ainl Flieime, fondée vers l'an 800, non loin d'eau et de lochers élevés. File était du «le la ville de llaibeziciix, ei dans l'ancien diocèse de Kesatiijon. Ivlle fui d'abord occii- diocèNC i\r. Saintes. Cr)rlieu, dans son Ilist, pée par des Hénédiclins. Mais dès l'an ll.'JO, fiAiitjoult'inp (lib. I, cap. .')), lui donne Char- elle fui unie à l'ordre de Cîlcaux. FMIe était lemagne |>our hui.laleur. Dans la suite, Kai- alcu's lille de Clairvaux. nulle, évéfpie île Saintes, la concéda à saint BACLA (Connaughl , Irlande). — Ancien Hiiguo, abbé de Cluny. l'ierre, son succès- nionaxlèrc (aujoiinihui ville), fondé nar .seur, r onlirma celte «ionation par une ( harle saint Mochna, aulrenienl dit Cronan, 1 un ne l'an 1 MO, rappoibc liaiis Ivdaliia rhrist. des disrijiles de sainl Comgall , à Hangor. — >o//., t. Il, (ol. IIjScI 1119, la >érie de i'.v sainl homme niouiut. suivant Colgan, li abbés cl les tionis de (piehjues autres. le .'JO iiiar> ().']7. IIAIAS (Sai^t-I'ikhhi; he) à Syracuse, HAL'H.MOHK (Irlande). — Abbaye de (Sicile). — .Ires-am^iciine abbaye arins, comme fondation. — \'oy. Aintnl. Vramonstr. 1 , on lappr'end par une lettre d(! ce saint Ton- 2."{-J. life. MACMrUFN. Ahcrmrronochtiim ou Ilal- HAINDT , NcrtKx puridiis, ou Pussiu.^ nuriiuclt (an ien diocèse de Saint-André , viiins. — Altbaye de lerumes de l'onlre de (oniléde File, Ijo^sc). ' — .Vbbayiî de Tor- Clicaiix, soirs l'irrvo ation i\v. la Trinilé, dre de (iireaux, fondée vers l'arr 1200, | ar fondée lan 12V1, ru)rr loirr de l'abbaye de (iiiillaume, roi d'Fcossc, et ensuite ri< lie- NVeingarleii, ou des >ignes, dans l'ancien ment doii-e par sa veuve, la reine Frmen- diocè^e d(! t;(Mistairce (.MIemagrre). F'Ile eut gar-de. Il fut rasé | ar les partisans de la pré- poirrldndalcur un nommé Conrad, imveu de leiidiie ri'forme. llerrri di; Ihaii, évèipro de Constance, ipii HA CI INCLAS , 17i//i.l Ko- bert Marmion, qui donna vers l'an tlVO, h l'abbaye de Savigny,tout ce «ju'il possédait ù Barbery. Son lils llobert acbeva cette pieuse fondation, (|uc les frères do Sainte-Marthe Ijlacent h l'an 117G. 11 est certain cpie Kaoul, son premier abbé, obtint une bulle do i;on- lirmatiun du pape Alexandre 111, l'an 1177. — V'oy., Gallia clirisc, t. XI, col. ^'63, la série de 3V abbés; cl Neustria pin, p. 881. BAKDNFY, Bardneiensc Cœnobium (comté do Lincoln, Angleterre). — Célèbre abbaye lie l'ordre de Sainl-Benoît, sur le Witbani, dont on ignore la })remière origine. Klle exis- tait déjh dan> !e vu' siècle. On y con-ervait religieusement une partie du corps du saint roi Oswald, tué le 5 août 6'ri, dans un com- l)al livré contre Penda, roi de Mercie.Ces rc- lifjues avaient été données à l'abbaye par Osfride, nièce du saint, etfonuue d'FtlV'lred, roi de Mercie (10). tlthelred, après un règne de ving-sepl ans, eudjrassa lui-même la vie religieuse h Bardney, et en devint abbé au c<)mmenccment du viii* siècle. Il lit recon- struire le monastère, et y fui inhumé vers l'an 712. Celle abbaye, devenue célèbre, fui détruite en 870, par les Danois, f;ui y mas- sacrèrent, dit-on, 300 moines ; elle i'ut re- liîltie par Guillaume le Compiéranl, dans le xi* siècle. Les reliijues de saint (>>waid en avaient été enlevées, et portées h Clocester, où J'ilsliude, lille du roi Alfred le Graml, el femme de Baudouin 11, (Omle de Flandre, fonda l'église de Saini-l*ierre. Un monumeni fut érigé i*! la gloire du saint dans celle église. — Voy. Monast. nntjlicnn. BAÏlKI.Nti (comté d'Kssex, Angleterre). — Ancien liKjnastèie de Icmmes, de l'ordre de Sainl-Benoît, fondé l'an G65 ouGGG, |>ar saint KrkonwaM , depuis évoque de Londres. Suivant Weerver, Dugdale et Newcourt, Bai king serait le premier monastère de tilles qu'il y ail eu en Angleterre; mais celui do Folkeslone, dans le royaume de Kent, est encore plus ancien. Saint Krkonwald mil dans celui de Burkiny une conmuinauté de religieuses sous la conJuite île sa sœur sainte Ethelburge, qui en fut la première abbessc. Ethelburge, |)rincesse anglo->axon- ne, justifia par ses vertus le choix de son bienheureux frère. Elle établit la régularilé dans son monastère, de concert avec sainte Hildelile, que le saint fondateur avait fait venir de France, ou qui était peut-ôtrc an- glaise elle-même : è défaut de monastères de religieuses en Angleterre, plusieurs person- nes de ce pays envoyaient en etl'ët alors leurs filles ou à Chellcs, ou à Faremoulier, ou h quehpjo autre célèbre abbaye de France, pour y être élevées dans la piété, et pour s'y consacrer à Dieu par des vœux monas- tiques, s'il les appelait à cette profession. — Voy. Abrcyé dv l'hist. de l'urdrc de Suint- Bcnoil. Au reste, le monastère de Baïking était double, el conïpo>é de deux maisons sépa- lées, pour les deux sexes. Il a subsisté jiis- (ju'au tem|)s du roi Henri Vlll. — \oy. Mo- nast. Ani/liciin. BAUThELEMl (Saiist), S. Barlholoma'us. — Abbaye de l'ordre de Prémontré, tille de rile-Notre-Dame, fondée dans le dio(èso d'Ulrecht,près Doift (Hollande méridionale), l'an 1252, par lUcharde, tante de riuillaume, roi des Bouiaiiis, et conite de Hollande.—- ^ oy. Annal. Prœmonstr., t. I, p. 255. BABTIIELEMI (Saint-), S. Barlholo.r.ai Ccenobium [h. Ferrare, ville épiscopalo des Etats de l'Eglise). — Abbaye de l'ordie lie CIteaux. On ignore 1 époque de sa fondation. C'est dans celle abbaye, suivant Jongidin, que les prélats de l'ordre, on Italie, avaient coutume de tenirlcurs assemblées générales. BAKTHELEMl DE BONNE CONSOLA- TION (Saint-), S. Barlliolomœus de Bono Solalio Miocèse de Florence, Toscane, Ita- lie). — Abbaye fondée nar Hugues, comte de Magdebourg, lois(|u'il accompagna l'em- j)ereur Otlion 111 dans sa descente en Italie. Cette abbayo demeura longtemps sous la règle des Bi'nédii tins. Enlin l'an l.'{20, An- toine, évô(ju(î de Floi encc, y liansplanta des religieux de lordie de Cîleaux, venus de l'abbaye de Septimiano. — Jongelin (liv. vu, p. G8J doinie la liste de 32 abbés, dejiuis 1320 jusrpi'à 1G35, et la chai le d'incorpora- tion de cette abbaye à l'ordre de Cîleaux. BABTHELEMY^ DE NOYON (Saint-;, S. Barlholomœus {h Noyon, Oise, France). — Abba_) e de 1 ordre de Sainl-Awgustin, foudée (10) Pcnda, au lion do snulTrir qu'on rendit I.t sl^piiUuio .111 s int roi, lui lit cutqx'r la lèlo cl le bras ol les lii ;iil;iclior:i dos arliros. Mais des niira- ar Otlion, comte de Hagland, dans les contins de son comté, avec sa femme Gura, comtesse de Bielstein. Elle fut enrichie de privilèges par les Papes, surtout par Innocent III, par les empereurs, les archiducs, les ducs, etc. Jungelin (liv. iv, p. 28) donne la série de W abbés jusqu'en 1615 et place cette abbaye dans le diocèse de Passau. HALME-LES-DAMESou LESNONNAINS, Bahna (diocèse de Besançon, Doubs, France). — \ille (11) et ancienne abbaye de femmes, foniléeau v* siècle par les deux frères saint Romain, abbé de Condnl, et saint Lupicin, abbé de Lauconne, qui y mirent leur |)ropre sœur pour abbesse. Saiiite Odile, patronne de l'Alsace, fut élevée dans ce monastère, dont sa tante était alors abbesse. A cette époque l'abbaycdo Bnumen'était point soumise en- core à une règle particulière. Ce fut plus tard seuleiLicni, et après le concile d'Aix-la- Cha|!elle, en 789, qu'elle adopta la règle de Saint-Benoît. Colle abbaye |)ril égalemc-nl>a grande in)[)ortance seulement au vm' siècle, cn7G.'î, lors(|ue le duc Garnier la fil recon- struire et la dota. Aussi ce prince est-il re- gardé iiar les chroni(iueurs, comme le vrai foiviatcur de Baume-les-Nonnes. RAUMK- LES- MOINES , Balma (Jura , France). — Ancien monastère de l'oidre do Saiiit-Bcnoîl.sous l'invocation de saint Pierre, dwiit l'origine remonte pent-ôtre au iv* siè- cle. Il fut reconstruit l'an 926 par saint Ber- nond, fondalL'ur et |iremier abbé de Cigny. On du que le mémo saint Hernond en lira (pielque temps après des religieux [lour éta- blir l'observance dans liî mona>-tèrede Cluny, alors nouvellement bAti. L'abbaye île Bauuie- Jes-Moincs (?st située au milieu des monta- gnes du Jura, à quelipies lieues de Lons- le-Saunier. Elle était du diocèse de Besan- çon. BAUSILEou BA uni LE (Saint-). Suininau- dilius {h Mines, (iard, Frame). — Ancien monastère fontlé avant I an 720, près la ville de Nîmes en l'honneur de cet illustre ajiôtre et martyr de la cité Muioise, dont le tombeau était le ihéAlre de liéquonts miracles. >'ers cette époque (720 ou 725), l'abbé Romulus et ses 80 religieux, craignant de tomber en- tre les mains des Sarrasins, se retirèrent à Saissi-les-Bois {Sagiacum), dans le diocèse d',\uxerre, et y fondèrent une égli>e avec un monastère sous le patronage de saint Baudile. {Voy. Saissi-les-Bois.) Quant au premier monastère de Mraes, il fut détruit au IX' siècle, jmis concédé [)ar le Pape Nico- las 1" h Isnard, évûquc de Nîmes, vers l'an 860, tt restauré dans le x* ou xi' siècle. Ixi pauvreté (le ses revenus le lit conférer plus lard, l'an 108i, par lév^quo Pierre Ermcn- gaud, h Séguin, abbé de la Chaise-Dieu et .^ ses successeurs à perpétuité. Sainl-Baudilo devint dès lors un prieuré qu'habitaietU 18 religieux de la Chaise-Dieu. — Voy. (iallia christ., t. VI, col.i69. BAUX, Baulœ ou Baiilcnse (ancien diocè- se de Sisteron, Basses-Alpes, France^. — Abbaye sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'en 800, par Jean, évoque de Siste- ron. La charte de fondation nous ap|)rend que ce pontife donna les églises de Sainte- Marie, de Saint-Jean-Baptisie, avec un anti- que baptistère de Saint-Etienne, situées sur la montagne, au lien appelé Baux, dans le comté et l'évôché de Sisteron, avec tous les droits qu'avait sur elles l'église de Sisteron, pour y construire un monaslèio régulierde l'ordre de Saint-Benoît; et (]u'il y établit un nommé Ademar pour abbé, avec douze frères. On ne sait [dus rien de celte abbaye, sinon (ju'elle fut unie à celle do Psalmodi en Languedoc. BAVON DE CAND (Saint-), S. Bavo (à Ciaii I, Belgifiue). — Anti(|ue et célèbre moiiaslère de l'ordie de Sainl-Benoîl, fondé vers 1 an 031, selon LeCointe et Mabillon, ou peut-être avant, suivant d'autres, et par saint Amand, qui porta le jiremier la foi chrétien- ne aux habitants de Cand. 11 fut placé par son fondateur, comme celui de lUandin , sous le [latronage de saint Pierre et de saint Paul, et des antres apôtres, et saint Florberi fut désigné poiu- abbé des deux monastères. Celui de Saint-Bavon dit d'abord monastère de Gannux, fomlce sous rnn'oralion de la sainte Vierge, Tan 1135, par une colonie de relii^ieux venus d'Or(am|), et les soins de Manassé de Milly, seigneur de Balles. — <;otle abbaye située à quatre lieues N. de Beauvais, était célèbre entre celles de Cîteaux non-seulement par son site et la splendeur de ses bâtiments, mais encore par la piété de ses habitants. Elle fut agrandie et dotée par plusieurs princes : Louis VI, dit le Ciros, sa femme Adèle, et Louis le Jeune, leur fds, jirirent Tabbave sous leur protection par un diplôme donné l'an 1137. On y voyait entre autres insignes sépultures, celle du célèbre Simon de Clermont, marquis de Nigelle, l'a- mi des rois Louis Vlll , saint Louis, Phi- )i|)pein,et qui, lors du second voyage d'ou- tre-mer de saint Louis, fut chargé, avec Ma- thieu de Vendôme, de la régence du royaume Il fut iidiumé dans cette abbaye l'an 1280, ainsi que sa femme Adélaïde, morte en 1275 — Voy., Gai lia christ., t. IX, col, 835, la série de 42 abbés. BEAUPKI-:-SLU-MEURTHK,/?eZ//n» Pra/im (diocèse de Nancy, Meurthe, France). — Ab- baye de l'ordre deCîteaux, fille de Morimondi Située sur la Meurthe, à une lieue au-des- sus de Lunéville-EllefulfondéeTan 1135, jiar Folmar, comte de Metz, et son épouse Ma- tliilde, sur nnde leurs domaines. D'insignes sépultures des ducs de Lorraine et d'autres hauts personnages, b'enfaitours de l'abbaye, se voyaient dans l'église, consacrée sous l'invocation de la sainte ^ ierge. Telle était celle de Uaoul, duc de Loriaine, tué l'an 134-0, à la funeste bataille de Crécy. On v li'^ait répita[)he suivante, qui semble assez curieuse : Mon qui de tout premJre est engrande Fisl rnoull pileuse prinse el grande En R oui qui marquis el duc esloit, El k Ions bien rendu Saigc courtois et p'ain d'onneur. A Créquy bien se delFendit, Toutes 1 s batailles fendil : Si mourut n'en soit reproché Trouvé fut le plus appruuché Des Anglois; cy en gisl le corps, Dieu luy soit vray miséricors. (Iongelis.) L'al)baye de Beaupré embrassa, l'an 1710, la réforme u'Orval f)ar l'ordre et par les soins de Léopold, duc de Lorraine. — Voy. Gallia rlirisl. , t. Xlll, 1309, la série dé 50 a b- i)és, BEAUPRÉ, licllum Prahim (Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre Cîteaux, sous ^invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1228, I rès de (iramrnont (Flandre orien- tale), par Adélaïde de Boular ou Boulers, veuve de Michel, seigneur fie Harnes, près de Douai, connétable de Flandre. Elle était .soumise aux soins de l'abljé de Cambron. Le Gulliackrist. la jdace dans le diocèse de Malines. —Voy., Gallia christ., t. N , col. 71), la série de 3() abbesses. BEAUBKPAIHK, liellnus Ucdiius (Nord, France). — Anr:i(!n prieuré de l'ordre de Sainl-A'jguslin, défiendanl de l'abbaye de Cy.soing, et situé. 'iSomain-en-Ostrevant, h k lieues de Douai. Il fut fondé, dit-on, par aye h la congrégation de Saint-Maur, l'an 1626, avait ouvert pour elle une nouvelle ère de prospérité, lorsqu'elle disnarut avec tant d'autres, ses compagnes, dans la tenq ête révolutionnaire du dernier siècle. Ses vieux cloîtres ont été alfectésdenuis à un haras du gouvernement. — Voy,, (rallia christ. ,1. XI, col, 222, la liste de '4i abbés; et Ncusiria piu, p. 435. BHCTIF ou LIELTREDE, Bcaiitudo (dans la Midic, Irlande). — Abbaye de l'ordre i\o Cîteaux, située sur la Boyno. Elle fut fondée l'an 11 51, et richement dotée par les rois do Midie (12). Ses |)remiers religieux lui vin- rent de l'abbaye de Mellifont. Bi:i)Bi:R(i, //c(/;;«r«i«m. — Abbaye d'Al- b'm.igno, de l'onlre de l'iémontré, lillo do l'réinontré, qui fut fondée |>rès la ville do Saute, et dans le dioi èso de Cologne, l'an 112V, par Thierri 11, comte de Clive— Voy. Annal. Prœmunstr., t. I, p. 2Vi BEEL(I)e), Trea Fonles (diocèse d'Eger ou Agria, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1232, en l'honneur de la sainte Vierge. (Jongelin.) BEC.ARS ouïe PETIT-BIGAWI), Begardum ou Putrida 5i7t'a(Côles-du-Nord, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de l'Au- mône, de la libation de Cîteaux, située à quelques lieues de Guingamp. Elle fut fon- dée par Etienne III, comte de l'enlhièvre et d'Avaugour, el eut pour premier abl)é saint Jean, dit de la Grille, parce que son tombeau était fermé de se[)t sceaux. «L'ordre de Cî- teaux croissant de jour à autre, dit Albert le (îrand, et se dilatant par le royaume de France, le comte de Penthièvro, Etienne III de ce nom, et Haroïse, comtesse de Guin- gamp, sa femme, envoyèrent vers saint Ber- nard le supplier de leur envoyer des reli- gieux jtour peupler un monastère de son or- dre, qu'ils désiraient fonder en leurs terres. Saint Bernard accepta leur oQ're et leur ac- corda leur demande, enjoignant par obé- dience à no'.re saint Jean, d'alleren Bretagne pour soigner la construction de ce nouveau monastère, ce qu'il exécuta; et, ayant pris la l)énédiction de saint Bernard, s'en vint en Bielagne et so rendit à Guingamp vers le comte Etienne, qui le reçut fortamiablcment, el peu après fonda le monastère de Uegar, distant de trois lieues de Guingamp, au dio- cèse deTréguier, l'an de grûcell30, auijuol il donna des rentes, terres et possessions, et dans peu de temps le rendit parfait et ac- compli.» — Fies des saints de la Brclaqne Armoriquc, f° 22. — Begars est aujourd'hui du diocèse de Saint-Brieuc. BEKESCHAW, ViiœScola (Danemark). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, de la filiation de Clairvaux, fondée l'an 1158, par liskill, archevêque de Lund. tille eut pour premier abbé Henri, discii)le de saint Bernard. Ello était dans l'ancien diocèse do Viborg. RELBOG A ou BELBUUG (Esclavonie, Hon- grie). — Abbaye do l'ordre de Prémonlré, fondée et dotée, l'an U70, par Casimir 1", prince do l'oméranie. Ello est fille de Por- tus Mariœ. Elle fut bâtie sur la Rega, près la ville do Noutreptoa. — Voy. Annal. Prœ- tnonslr., t. I, p. 2'i-7. BEL-CHAMF, Bcllns Campus (diocèse do Besançon, Doubs, Fiance). Abbaye de l'ordre de Prémontré, qui fut fondée près la villo do Montbéliard, aux sources du Doubs, par les comtes de Montbéliard, l'an 1156. Elle est fille de Corneux. Les comtes do Mont- béliard ayant dans la suite embrassé le calvinisme , expulsèrent les religieux «io cette abbaye et s'emparèrent do leurs biens. Vov. Annal, Prœmonst., t. 1, p. 297. BEL-CHAMP, près de Méhoncourt, Bel- lus Campus (diocèse do Nancy , Meur- the , France). — Abbaye de 1 ordre do Saiiit-Aiigu>tin , sous f'invocalion de la Tr nilé et de la sainte Vierge, fondée vofs 'an 1130, par Albéron, prince de Metz, et depuis archevêque de Trêves , cl par (î) Andi'i) ritvPimc ik* l'hUtHilc, depuis réuni à la Lnjénic (LeJnslcr). Il r('>f)otiti atix deux coiiilOë de BEL DES ABBAYES ET MONASTERES. BEL 90 Pierre de Monslerol, son frère. Elle fut bâ- tie sur une montagne qui prit d'abord le nom de Mont de la Sainle-Trinité. Hillin, successeur d'Albéron, sur le ;siége de Trê- ves, confiruia la fondation et les biens de ce monastère, Tan 1157. L'abbaye deBelcharap fut brûlée par les prolestants, l'an 1587. Les cbanoines réguliers de la congrégatioa du Sauveur v furent.introduits Tan 1626.— Voy., (Rallia christ., t. XII, col. 1361, la série de 35 abbés. BELGENSTEIN, Maris Stella (anc. diocèse de Meissen, Saxe), — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîieaux, fondée l'an 1290, par "NViligon , évêque de Meissen , à deux lieues de la ville de Bautzen (haute Lusace). Ce pré- lat fit cette fondation, dit Jongelin , touché de repentir d'avoir épuisé son diocèse pour soutenir la guerre, et il donna le titre de Maris Stella à ce monaslère, dont il commit Ja procuration à labbé d'Oldecell. BELL AIGUË, Bellaqua ou Aqua Bella (dio- '^èse de Clermont, France). — Abbaye de l'or- dre de Cîteaux. Elle fut fondée sous l'invoca- tion de la sainte Vierge, l'an 1137, suivantle Gallia christ., et réunie plus tard à l'abbaye du Bouchet, dans le même diocèse. L'an 1173, l'abbé et les moines de ce lieu fondè- rent la mai'on de Val-Honnête ou de Fer- rières. — Voy., Gallia christ, t. II, col. 407, Ja mention de ijualre abbés seulement, BELLEBU ANCHE, Be{lahranca{Mayenne, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux. fille de Notre-Dame de Loroux, filiation de Ci- teaux. Elle fut fondée l'an 1152, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, par Robert de Sablé, et confirmée l'an 1165, par le pape Alexandre III. Elle était à quelques lieuesde Sablé, et dans le diocèse duMans'.C'était, dit- on, la plus belle et la jjIus riche abbaye de l'ordre de Cîteaux , dans la province du Maine, Alard de Chûtcaugontier , et les seigneurs d'Anlenaise, figiircnt parmi ses principaux bienfaiteurs, La raahse abbatiale de Bellebranchi! fut unie, par le roi Henri IV, avec nlusieurs bénéfices, au collège des Jésuites ae la Flèche, fondé l'an 1607, BELLECOMBF, Bclla Cumba (diocèse du Puy, Haute-Loire, France). — Abbaye de feinmes du l'ordre de Cîteaux, sous l'in- vocation de la sainte Vierge et de sainte Claire, à quatre lieues du Puy, h une den)i- lieue d'Yssingeaux , et à deux de Tens. Elle est fille de Mansiade, et fut fondée, à ce qu'on croit, avanll'an 11V8, i)ar les seigneurs (le Clialanf;on. Bertrand de Chalançon, évo- que du Puy, au commencement du xiii' siè- cle, fut surtout son principal bienfaiteur, et la fit transférer, dit-on, du bois de Moga dans une vallée distante d'une demi-lieue, où on la vit de[iuis,et où ce pontife fut de|>uis lui- même inhumé. On conservait dans l'église de l'abbaye des ossements de sainte Claire. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 773, la série de 30 prieures et abi)esses, BELLE ETOILE, Bella Stella (diocèse de Baycux, Calvados, France), — Abbaye de l'ordre fie Prénionlré, sous l'invocation de la saillie Vierge, fondée l'an 1200 , par Henri de Beaufay, et sa femme Êdicie . fille de Richard de Roumilly, Elle est h deux lieues de Condé-sur-Noireau, et à quatre de Vire, Robert, évêque de Bayeux , et Robert, archevêque de Uoueu, confirmè- rent cette fondation, l'an 1217. Les premiers religieux de Belle-Etoile vinrent de l'ab- baye de la Luzerne, au diocèse d'Avranclies, — Yoy., Gallia christ., t, X, col. i63, la série de 39 abbés, — Annal. Prœmonst., t, I, p. 251. BELLEFONTAINE Bcllus Fons (Maine- et-Loire, diocèse d'Angers, France), — Ab- baye d'abord de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge , fondée avant l'an 1100, et aujourd'hui couvent de trappistes. Elle est située dans la pa- roisse de Begrolles, à quatre lieues de Morlagne et de Saint-Florent, et h huit environ d'Angers. Cette abbaye, qui a été autrefois du diocèse de Maillezais, puis de la Rochelle, est maintenant dans le diocèse d'Angers et l'arrondissement de Beaupréau, Elle fut fondée par le prince et la princesse de la Roche-sur-Yon. Ses principaux bien- faiteurs furent les seigneurs de Vihiersetde Maulevrier. Elle a été quelque temi)s sou- mise à Marmoutier-le /-Tours, et vers l'an 1100 elle fut unie au prieuré de Saint-Léon de la Roche-sur-Yon. Mais en 16i2clle fut cédée auxPèresFeuillants, par Henri de Béthune, évêque de Maillezais, avec l'assentiment de Grégoire Tarisse, prévôt général de la con- grégation de Saint-Maur. — Voy,, Gallia christ, t. lï, col. 1385, la série de 11 abbés. Bellefontaine relevée de ses ruines est aujourd'hui un assez beau couvent do Trap{)istes, dont les pieux habitants sont, comme partout ailleurs, la bénédiction et la providence de toute une contrée. L'agricul- ture y est en grand progrès. La communauté actuelle se compose d'environ cent religieux, sous la direction du R. P, Fulgence-(iuil- laume, religieux d'un mérite éminent, qui fut nommé, en 18i5, procureur général de la Congrégation auprès de la cour |)onlificale, BELLELEY, Bellelaç/ia. — Abbaye de l'ordre de Prémonlré, fondée l'an 1136, )iar Siginand, prévôt de Grand-Val , dans l'an- cien évôché do Bâie, à 7 lieues de Poren- trui, à 5 de Délémorit et de l'.ielle, et à 3 do Saint-Ursane, — Annal. Prœmonst. ,1.1, p. 260. BELLELEY (Suisse). — Abbaye belle et riche, qui fut fondée par Sigenand, vers l'an 11 'jO. Son nom de Betlcley est corrompu de Z?t//c/a?/c, dit-on, et ce nom lui fut donné en mémoire do ce que son fondateur la lit bâtir [)Our accomplir un vœu (pi'il avait fait, étant égaré à la chasse, dans un bois épais, où il poursuivait une laie. Cette abbaye était dans le territoire de Délémor.t, h trois lieves de Moutiers-Grand-Val, dont elle dé- pendait autrefois. Mais dans le concile do Constance, lo Pa[)o Martin donna à l'abljé de Belleley la crosse et le litre de prélat, et l'empereur Sigisniond l'airrarichit en même tem[).s de la juridicti')n d(! l'évêquede Bille. L'al'bé de B(;lleley tenait daiks la suite le premier lany entre les IHals d» i'évûché. î)l MA. niCTlONNAIUE liEL 9i !{KLI.ia»r.HCHE, BellaPerlica (diocèse de N)(>nlanl)nii,Tarn-ct-(iaronno, France).— Ab- l>aye de Tordre de Cîlcaux, fille de Clair- vaux, sous l'invocation de la sainte N'ierge. l'Mlelut fondée, à ce qu'il semble, vers l'an 1100, par les seigneurs d'Arcombat, voisins de Ch;lieau-Mairan, Elle était située sur la rive gauche de la Ciaronne.àilieuesde Mon- tauban. On ignore quels furent ses |.reniiers habitants. Elle [)araît s'être donnée à l'ordre de Cîteaux, et h saint Bernard, abbé de (llairvaux, l'an lli3. Les comtes de Tou- louse, les seigneurs de PMe Jordan, de Uo- chefort, d'Agra, de Pressiilac, de Masal- niont et autres, furent les bienfaiteurs de cette abbave, outre les seigneurs d'Ar- combat, inliumésh Belleperohe. — \o\'.,Ga!- lia christ., t. XIII, col. 260, la série de 33 abbés. BELLE-RIVE, Bella Ripa. — Abbaye de fillesde l'ordrede Cîteaux, fondée après l'an 111V, dans le diocèse de Genève (Suisse), ])rès du lac de Genève. BELLEVAUX, Bella Vallis (diocèse de Besançon, Doubs, France). — Abbaye de l'or- dre de Cîteaux, première lille de Morimond, fondée l'an 1119. Elle fut dotée l'an 11V5 par Ilumbert, archevêque de Besançon, et le fut plus largement encore par Renaud, comte de Bourgogne, dont les donations furent conlirmées par un diplôme de l'empereur Henri, daté de Wurtzbourg. Dans cette ab- baye de Bellevaux mourut, l'an 117'i., saint Pierre, dit de 'l'arcnlaise, qui, de moine de Bunnovaux en Dauphiné, était devenu arche- vêque de Tarenlaise, en Savoie. Il fut inhu- mé dans l'église du monastère, qui conserva toujours depuis une partie de ses reliques. Lors de la suppression des monastères en 1791, ces reli(pies furent tirées du magnili- (pie tombeau où elles étaient renfermées der- rière le maîlro-aulcl, et données aux habi- tants de Cirov, paroisse voisine, ipii Icsdépo- >^èriMil dans leur église. FUIcs furent données ipudipie temps après à l'église de \'e.soul. On voyait dans l'abbase de Bellevaux un grand nombre de tombeaux de nobles sei- gneurs de Bourgogne. Jongelin (liv. ix, p. 90) donne leurs épita|ihes. Cette abbaye, rarhe- lée par cpiehjues anciens religieux de Bel- levaux, avait recommencé à fleurir dans ces tl(>rniers temps. Elle avait rérlamé etobtenu, en 1819. uiu^ partie de la dépoudie de son saint prolecteur, saint Pierre de 'larenlaisn, qui fut placée dans une nouvelle chapelle cimstruiteh l'entrée du monastère. Celte ab- baye ayant éié de nouveau iletniiie, |)ar suite de la révolution de 18'JO, ses pieux ha- bitants sont allés fonder une nouvelle colonie en Suisse. BELLEVAUX, firtla TVi//i.î (diocèse do Never<, Nièvre, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Paul, apùlre, fondée l'an 1188,?» deuxiieues de Moulins Engilbert, par les libéralités de Roden de Marmanie, et de Damerono, sa femme, qui, ayant pris tous deux l'habit religieux, donnèrent le lieu de Joye et d'autres biens à l'ordre de Prémon- tré. Elle est lille de Saint-Gilbert. — (Voy., Gnllia christ., t. XII, (ol. 683, la séiie de 28abbés. — Annal. Prœmotust., t. I, p. 267 BELLEVILLE SUR SAONE. Bella Villa (diocèse de Lyon, Rhône, France). Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sur la Saône, dans le Beaujolais, à quelques lieues au- dessus de Lyon, fondée l'an 1159, })arHum- bert de Beaujeu. Ce fut d'abord un prieuré seulement, mais il fut érigé en abbaye dès l'an 116V. Vers la môme époque, sous l'é- piscopat de Drogon, par suite d'un accord, l'église de Belleville, quoique abbatiale, bit soumise à celle de Saint-Irénée, en suite qu'aucune élection ne [louvail s'y faire sans le consentement du prieur de Saint-Irénée. Belleville dès son origine était tenue tie four- nir tous lesans une procuration aux religieux de Saint-Irénée. Le pape innocent 111 la dé- chargea de (elte obligation. L'an 1179, le 16 des calendes d'août, eut lieu dans cette ab- baye la déiiicace d'une nouvelle basilicjue en l'honneur de la vierge Marie, par Guichaid. ardievéque deLvon. — Vov.fCîallia christ. ^ t. IV, col. 29V, là série de 3V abbés. B1<:LLIP0DIUM ou B. Maria de las Avcl- lenas (Espagne). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, tille de la Case-Dieu, loiidée dans le diocèse d'Urgel, h deux iieiies de Balaguer, par Doma, comtesse d'Urgel. — \ov. Annal. Prœmonsi., t. I, p. 282 BELLOC, Bellus Locus (diocèse ne Ulio- dez, .\veyrou. Fiance). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de l.lairvaux, sous l'invoca- tion de saint Jean et de saint Pierre, fomiéo l'an 1141 ou lan IIVV. Vivian, évèipie de Rhodez, vers le milieu du xiii* siècle, fut comme un nouveau fondateur de celte ab- baye, en lui unissant quatre églises, .««auiir : Sauit-Jcan-Baptiste ne Giralh, Satjit Pierre de Lesac, Saint-Pierre de Cornusse et Sainl- Piene de Baia, comme on le voit dans une vieille charte des bénélices du diocèse. — Voy., (iallia christ., t. I, col. 267, le catalo- gue do 9 abbé.s juMpi'en 1V30, BELLOMER,LAU.MER(Saint-1,ouSA1NT- LOMEll-LE-MOUTIER, près Cîiarlies.'avaiit Corbion), S. Launomarus Pakhcr et Brllds, ou Curhionensc vioTtastcrium S. Launaviari (avant S. Martini), (diocèse de Chartres , France). — Ancien monastère, fondé vers l'an 363, en l'honneur de saint Martin, sur la rivière de Curbion, à dix lieues environ de Chartres, par un saint ermilc, nommé Laii- nomar ou Laumer. On l'apiK'la d'abord Cor- biun, et ensuite Mouticr an Perche. Ce n"é- lail plus (lu'un prieuré en 17V9. Les moines, ajirès plu>ieurs translations, s'étaient enfin retirés h Blois, où ils s'établirent l'an 87V, et fondèrent un nouveau monastère, (pii fut agrandi, <:in(piante ans plus tard, par Raoul, roi d(! France, et Thibaut le Tricheur, comte de Blois. {Voy. Saikt-Lalmer vk Blois.) — Voy., (iallia christ., t. \ III, la série de 7 ab- bés de (^)rbion, et ensuite la série do 53 ab- l)és de Saint Laumer de Blois. I î» R^L DES AP.BAYES ET MONASTEUES. BEN I BFLLOZANK , licUosanna ( diooèso de Rouen, Seine-lnlérieure, Fiance). — Al)baye de l'ordre Je Prémontré, à 6 kilom. N.-O. de Goiirnay. Elle était fille do l'Isle-Dien. Elle fut londée en 1198, sous l'invocation de la sainte Vierge, par Hugues III, seigneur de Gouf^nay, sur un petit ruisseau, dit TOzane, dont il paraît qu'elle prit le nom, Elle était située autrefois entre deux étangs, plus tard desséchés et convertis en pAturages, ou ter- res labourables; savoir, l'étang de Mont- Louvet,et relui de Brai ou Bellozane. Cette abbaye est remarquable dans Ihiitoirc, par trois de ses abbés, qui l'ont tenue successi- vement en commende, et qui se sont distin- gués dans les lettres; François V^atable, Jac- ques Amyot et Pierre Ronsard. Ce n'était plus en 1680, qu'une misérable maison prêle à tomber eu ruines, où subsistaient deux religieux avec un mine revenu ; mais peu de teuif)s a[>rès, le P. Henri Blavette, qui en était encore prieur vers 1732, fit tout re- bâtir-à neuf et orner l'église avec magnifi- cence. Cette abbaye, comme les autres, su- b t les coups de la révolution. Elle avait donné lieu, comme presque tous les anciens monastères, à un village qui s'est formé |)eu h feu autour de son enceinte. — Voy., Gat- lia christ., t. XI, col. 334, la série de 33 abbés. BELMONT-AUX-NONNAINS, Bellus Mons (France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, fondée avant l'an 1127, dans le dio- cèse de Langres, au temps de Tévêque Guil- lenc, par Widon et Philippe d'Achey, Girard et Bicard de Confions. Ces pieux fondateurs donnèrent à Mario, abbesse de Tart, le lieu de Belmont pour y construire une abbaye. Plusieurs donations s'adjoignirent ensuite à cette première, et furent confirmées par Geotfroy, évèque de Langres. Cette abbaye est comprise parmi celles qui étaient sou- mises au monastère de Tart. BELMONTE DE VEGA (Beaumont), Bcl- lus Mons (diocèse d'Oviedo (Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, londée vers l'an 1215. BEL;E-FONS, on BELLl'S FOiVS (diocèse de Vos[)rim (Hongrie). —Abbaye de l'onlrode Cîteaux, qui fait remonter son origine à l'an 1152. Elle est fille de Trois-Fo.'itainos, en Cham[)ague (France), de la filiation de Clair- vaux. (JoXiELIN.) BELSIGNAC (L'île), lilccinucum inSequa- nam (diocèîe (Je Rouen , France). — Nom d'une ancienne île de la Seine, qui fut don- née par le roi Thierry, fils de Clovis H, à saint Ojndedus, moine de Foritonelle, lequel y'i'il b;1lir un monastère avec trois églises, qu'il soumit ensuite l'an 070, avec l'île en- tière, h l'abbaye de Fonloncllo. Ce lut dès lors un simple! prieuré. BELVAL, Bdla V«//M.-Abbayede France de l'ordre de Prémontré, sous l'invocation de la sainte ^'ierge, l'ondée l'an 1133, à deux lieues de Mouzon (Ardenncs), dnin h; dio- cèse de Reims, par Adalbéron, évoque do Verdun. — Voy., Gallin rhrisi., t. IX, «ol. 322, la série de 5'2 abbés; Annal. Pfœmvn^t., t. I, p. 253. BELVOIR, Belverense Cœnob'mm (comté de Lincoln, Angleterre). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondé par Robert de Belvé- deir, vers le xi* siècle, ou plus tard. Ce pieux seigneur, ayant commencé à faire bâtir une église de Sainie-Marie, près deson castel, et ne pouvant, à cause des soins du siècle, mener cette entreprise à sa fin, fit une con- vention avec Paul, abbé de Saint-Alban. H concéda cette église comme Celle à l'abbaye de Saint-Alban, sous la condition que ledit abbé Paul l'achèverait, et qu'il y établirait ensuite quelques religieux de son couvent, lesquels prieraient pour l'âme du comte Ro- bert et du roi Guillaume, et aussi pour 1 âme de Robert, le fondateur, de sa femme et de leurs fils et de leurs parents. — Voy. Mo- nestic. anglican. BENA VIDES (diocèsp ae Palencia (Es[)a- gne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, dans la VieilleCastille, fondée vers l'an 1200. non loin de Villalon et Uio-Seco, par des moines cisterciens, venus avec un abbé du monas- tère de Sobrado, en Galice. BENDEN, PrataB. Mariœ (diocèse de Co- logne. Prusse rhénane). - Abbaye de fem- mes de l'ordre de Cîteaux, fondée lan 1207, hors la ville deCologne,parune noble dame, nommée Marguerite d'Herflets. Elle a été détruite et restaurée plusieurs fois. Elle fut restaurée principalement par l'abbesse Christine Gebelo, en 1589. Cette abbaye à été la mère du couvent de Saint-A| er de Cologne, et de deux autres monastères dans la haute Germanie. BENEDICTUS (S.) IN MENTEBNA. — Abbaye doTordre de Cîteaux, qui a existé dans le diocèse de Groningue (Hollande). Elle fut fondée vers l'an 1220. Les habitants du pays, dit Jongelin, appelaient ses religieux Grise Monichen. BENFFAZA ou BENEFASSA, Z?en<'/'e/anwm (diocèse de Torlose, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Poblet, fondée l'an 1235, par Jacques 1", roi d'Arragon. BENEVENT, jBcncvcnf «m (diocèse de Li- moges, Haute-Vienne, France), — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invoca- tion do saint Barthélémy, fondée l'an 1028, à deux lieues doLimogcs, par les libéralités de Robert, chanoine de Limoges. Cette pre- mière fondation fut considérablement accrue l'an 1073 par lecha|)itre même de Limoges. — \oy. Gallia christ., l. II, col. 619, la sé- rie de 9 prieurs ou abbés. BENIGNE DE DIJON (Saint-), S. Bcnignus Divioncnsis (Côte-d'Or, France). Noble et an- tique monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé hors des murs de la ville de Dijon, au temps où Clovis régnait sur les Francs et (Jondebaud sur les Bourguignons, c'est-h- diro vers l'an 509. Elle était alors du diocèse de Langres. Son fondateur fut (ïrégoire, évè- rpie de Langres. (]e pr»ntif« ayant découvert ♦»*i BKN DICTIONNAmK BEN 9«. le corps de saint Bénigne, marlyr, le lit Irans- fc'rer dans un lieu |)lus fonveiiable et l)ûtit sur son tombeau une basiliquo.donl il fit la consécration en 535. 11 y rassembla des moi- nes [)ris dans le voisinage, sans doute ù Mou- tifr-Saint-Jfan. Le roi Gontran enrichit de jilusieurs biens ce monastère. La disci^dine s'y étant relâcliée, elle. y lut rétablie à plu- sieurs re[)rises parAlbéric, évoque de Lan- gres, par Isaac , et ciilin par Bruno , aidé de Mayeul, abbé de Cluny. Le l)ionheureux Guillaume, abbé de Saint-Bénigne, h la (indu x'siècle, l'an 1001, counnonra la nouvelle basi- li(|ue, qui fut terminée l'an 1016, bénie par l'évoque Lambert, et e de Lyon, Loire, FranceJ. — Abbaye de l'ordre de Ciieaux, fille de Clairvaux, sur la 'l'e^sonne, iietite rivière (jui, descendant des mords du l'orez et de l'Auvergne, se perd d.tns la Loire, h 8 lieues environ de Boanne. Lile fui loïKb'e par le roi Louis >ll, en 1138. Saint Bcrnani y mit des religieux de Glair- vaux, sous la conduite de l'abbé Albéric. Cette abbay« s'accrut ensuite par la libéra- lité de Gui et de Mathilde, comtes de Forez, dlterius, vicomte de Mâcon , et d'autres grands seigneurs. Mais dans la suite des temps, les ravages de laguerre ou l'incurie des abbés commeiidaiaires l'ayant amenée près (le sa ruine, elle fut convertie en une abbaye de tilles, vers l'an 1012, par un échange avec les religieuses de .Mégemont, au diocèse do (llermont. Celles-ci vinrent habiter la Bénis- son-Dieu, tandis que les Cisterciens do celte abl)aye allaient à Mégemont. — \oy., Gallia christ., t. IV, col. 306, la série do 25 abbés et de G abbesses. BKNISSON-DIEU ou NISORS, Benedictio DeiConvenensiSfJS'isorlium {ancien diocèse de Saint-Bertrand deComminges, aujourd'hui do Toulouse).— Abbaye de France, do l'ordre (13) Lippsl.i(lt, ville siliKÎcdans la principatilé de l.ippe-Dclinoltl, .ipp.irlivnt muilié à celle priiici- de (liteaux, fille de Bonnc-Fcntaine, filiation de Moiimond. Elle fut fondée vers la fin du XII' siècle, ou, selon quelques-uns, vers l'an 1213. Son principal bienfaiteur, après Simon, son fomiatpur, fut Bertrand de Laile. On ap- pelle quelquefois aussijcelle abbaye Jî. Maria de Anisof/io. — Voy., (jallia christ. ,1.1", col. 1118, la série de 35 abbés. BENNIKOVEN. — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, fondée l'an 1223 ou 1240, non loin de IJppstadt (13), et réformée l'an li77. — Le (jalUa christ, [ilace cette abbaye dans le diocèse do Cologne. BENOIT (Saint-), Bcllac Cclla (diocèse d'Aibi, France). — Abbaye de l'ordre do Sainl-Benoîl, fondée dans le ix* siècle. On la compte parmi celles qui re(;urent la ré- forme rie saint Benoît d'Aniane. Elle avait été fondée par un illustre [tersonnage nommé Vilfar, en l'honneur de saint Benoît. Elle était située sur la rivière d'Agoust. L'enqie- reur Louis le Débonnaire lui accorda un pri- vilège le 7 des ides de mars, l'an vi" de son règne; elle n'existait déjà plus au coinmon- cemcni du dernier siècle. — Le (ïallia chri- stiana, l. I, en fait mention parmi les vieil- les abbayes. BENOIT DE QLINÇAY (Saint), ()»»r!Cia- cum ou Gravio (diocèse de Poitiers, Vienne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, près Poitiers, dans une vallée, non loin do Ligugé Elle fut fondée l'an 65i ()ar saint Aicadre, son premier abbé. C'est \h (jne fut transféré le corps de sainte Badegonde, vers l'an 930. Détruite l'an 878, S(d()ri la chro- nique de Maillezais, elle le fut encore au xvr siècle l'ar les proleslanls. On vojait, dans l'église, jirès du grand autel, un tom- beau de pierre qu'on croit être celui de saint Benoît, le patron du monastère, (ju'on y ho- norait comme évoque et confesseur, le 23 oc- tobre; ses abbés siégeaient autrefois dans l'église calliédralc après les dignitaires et avant les chanoines. — Voy.,r/fl//.c/ir/A7.,t.II, col, 1290, la série de kl abbés. - Mi'm. de la Société des Anliq. de l'Ouest, an.lSol, [). il? (notice intéies.vTiile). BENOIT DE SEVSLIEU (Saint-). Saxia- cum S. BcHcdicii et SS. Florcnlini aiquc lli- larii (Ain, France). — Monastère fondé vers l'an 859 sur le Bhône, à k lieues S. O. de Bellay, jiar saint Amelin, abbé d'Ainay, et depuis archev6(pie de Lyon. 11 était sous l'in- vocalion de sailli Benoît, el des saints martyrs Florentin et Uilaire. L'an878,le prcinier!(jn- dateur, alors archevêque de Lyon, re(;ut dans celasilelesreligieuxde Saint-Maur des Fos- sés, près Paris, qui cherchaient un refuge contre la fureur des Normands. Cette abbaye fut réduite, dans la suite des temps, en un simple prieuré. — Le Gallia christ., t. IV, col. 218, mentionne deux abbés seulement, cl place celle abbaye dans le diocèse de Lvon. BENOIT DE VALLADOLI (Saint-), ou LE ROYAL (Espagne).— Célèbre monastère de Tordre de Saint-Benoît, fondé A Volladolid, pnossession3. Enrichie par les dons des comtes et comtesses d'Estarac, dont elle était la sé|tuhure, l'abbaye de Berdoiies devint très-tlorissante : oe môme pontife changea l'an- cien nom de l'abbaye en celui de Saint-.Mi- chel, on mémoire de l'ordre de chevalerie, l'onde au sièi le préeédent par Ferdinand 1", roi de Naples. Ferdinand, duc de Calabre, étant mort en 1550, fut inhumé dans cette môme abbaye, primitivement fcmdéo par des religieux de N'al-Dina. BKRNABD,(Saint-), Sancli Iternardi ahha- tia (h Crcma, ville épiscopale de la Lond)ar- die Vénitienne). —.Vbbaye de l'onlre de Cî- teaux. On ignore l'épocpie de sa londaiion. Dans son sein prit Ihabit religieux le b en- heureux Fmmanuel, depuis évè(iue de Cré mone, dontJongelin raconte ar Judith de Bretagne , épouse de Bichard IV, duc de Normandie, qui y fut enterré, et j)ar les soins deriuillaume, abbé deFécamp. Elle était, suivant le Gallia christ., de l'an- cien diocèse de Lisieux (Bernay est aujour- d'hui du diocèse d'Evreux). Elle eut beau- coup à souffrir durant les guerres des An- glais, et ensuite des calvinistes, qui , l'an 1563, la |)illèrent, avec la ville de Bernay. lîlle fut ensuite incendiée en grande partie lors du siège de la ville, l'an 1590. Elle re- llcurit enfin sous les auspices de la congré- gation de Saint-Maur, h laquelle elle s'unit l'an 1628.— Voy., Gallia christ., l. XI, col. 831, la série de 36 abbés. BEBTANCOUBT, Bertolcurtis (diocèse d'Amiens, Somme, F>ance). — Abbaye de fournies de l'ordre de Saint-Benoît ,'^ sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1095, à quatre lieues d'Amiens, j)ar deux jiieuses clames, nommées Godelinde et He- loguide. Elle fut d'abord appelée Notre- I>ame-du-Pré. Les religieuses, durant le cours des guerres, se réfugièrent à deux reprises diverses à Abbeville; elles revin- r«'nt plus lard dans leur première demeure. — Voy. Gallia christ., t. X, col. 1323, la sé- rie de 3'* abbesses. BEBTIN (Saint-) (avant Silhiu), Sanctus Bertinus ou Sithiu (Pas-de-Calais, France). — Ancienne cl illustre abbaye de l'ordre (le Saiiil-Bonolt, donl on voit encore les ma- gnili(iucs ruines près la ville de Sainl-Omor. Elle lut foiuléc vers le milieu du vu' siècle; mais sa i rcmière origine remonte au delà du VI* siècle; elle est née avec la monarchie française, liont elle nous a laissé les annales». « Il est un lieu gras et abondant en fruits, sur le bord du fleuve Péam, dit une ancienne chronitiue,oùWinnocu>(600) bâtit un monas- tère. Il s'y exerçait h la pratitpio des vertus chrétiennes, donnait l'hospitalité aux voya- geurs, passait les nuits dans la prière, et le jour dans le jeûne et l'abstinence. » L'ermi- tage de k>N inno(us, fut donc sans doute la première origine de l'abbaye de Saint- Berlin. Quehiues années après, vers l'an G39, saint Omer, ou Audomaro, évoque de Tliérouanne,etrap(Mre du [lays des Moriiis, avant reçu de Walboit, al/bé de Luxeuil, , trois excellents coopéraieurs B(Mtin,Momino- lin et l'ibertran, les établit d'abord dans un monastère, sur iiiiojjioni/njiip peu éloignée de Ham, où es;«^fJI]55^r^ii|^^|^H^; parois- iOl DLIl DK.i ACBAYES ET MONASTERES. bTLR J02 siale de Saint-Mommolin {ik). Le couvent de Winoc se fondit probahlenienl avec ce- lui-ci; toujours est-il qu'il vint en cette abbaye un si grand nombre de moines qu'elle se trouva bientôt trop petite : il fal- lut songer à l'agrandir ou plutôt à en fon- der une nouvelle. Après huit années donc dans ce premier séjour, saint Berlin partit avec ses deux compagnons, }:our chercher un emplace- ment plus vaste et plus commode. N'ayant j)Us'accomn]oderavec l'évêquepour le choix d'un lieu propre à la construction projetée, ils avaient résolu de s'en rapporter à la vo- lonté de Dieu: dans cette vue, les trois moines montèrent dans une petite barque, et se laissèrent dériver au gré des eaux, pendant qu'ils récitaient ou chantaient des psaumes. La barque prit terre, dit -on, au moment où Bertin prononçait ces paroles du Roi-Prophète: Hœcrequiesmcain sœcu- lum sœculi : hic habitabo qiioniam elegi eam. (Psal. cxxxi, \k.) Us étaient arrivés dans l'île de Sithiu : il fut résolu que là s'é- lèverait le nouvel édifice; de l'agrément de saint Omer, ils y bâtirent un monastère et une église, sous l'invocation de saint Pierre. Les efforts persévérants des moines par- vinrent à en établir les fondements sur une base ferme et solide, dans un terrain envi- ronné de marais. Ce triomphe du travail sur la nature fut regardé comme un miracle à une époque de foi naïve et de pieuses croyances. La réputation du nouveau mo- nastère grandit et s'étendit rapidement. On accourait de loin implorer la protection des bienheureux apôtres dans sa basilique de Saint-Pierre , ce qui enrichit prodigieuse- ment l'abbaye ; car les pèlerins opulents y venaient les mains chargées de [présents, et (\q pieux seigneurs se tirent un devoir de lui laisser en mourant une portion notable do leur patrimoine. Saint Moraraolin avait d'abord été nommé abbé du monastère naissant, mais son élec- tion aux sièges de Noyon et de Tournai fit remettre le soin de l'abbaye de Sithiu entre les mains de saint Berlin. Sous le gouver- nement de cet illustre abbé, ancien moine deLuxeuil,lo monastère de Sithiu n'eut pas moins de célébrité que celui de Saint-Co- lomban. Sur la fin de ses jours, le saint se retira dans la solitude, laissant à Uigobert, ({u'il s'était choisi pour successeur, son exem|jle cl ses conseils. Ajirès sa mort (709j, le monastère prit son nom, et son <:orps fut [(lacé dans la nouvelle basilicpie de Saint-Martin, que saint Uigobert avait fait bâtir par son ordie. — N'oy. la Vie de saint Berlin, au ii septembre. Telle est l'origine de l'illustre et magni- rpie abbaye de Saint-Bert'n qui, durant près do douze siècles d'exisioncc, fut le tliéâlre ue tant d'événements hisiurifpies. Ses an- nales, couMiio colles /](; Saint-Denis, de Saint-Vaasi, et de tant d'auties monastères, (14) C(;l nncini iiioii:isU;n; fui (iiilniit (l.iiis. le pmrre de la l''i;iin;<- « oiilu: rAii^;li Ici rt-, en IC!)0. L uLiLajft: lit icLulii a la plue la pclUc i'^huti du se rattachent inunédiatement à notre histoire nationale. C'est là que Childebert III, dé- trôné par Pépin, finit tranquillement ses jours, échangeant le manteau royal Cipnire le froc bénédictin. C'est là que Louis le Dé- bonnaire reçut la première nouvelle de la révolte de son fils. Pillée par les Normands et les Danois en 847 et 861 , brûlée par ces barbares en 880; détruite presque de fond en comble par divers accidents, dans les années 896, 1000, 1020, 1031, 1081 et 1152, l'abbaye de Saint-Bertin se releva toujours de ses ruines, et soutint avec éclat sa pre- mière réputation. Baudouin Bras de fer, qui commence la puissante lignée des couiles de Flandre, avait voulu ex[)ressément y être inhumé (879). Plusieurs de ses succes- seurs suivirent son exemple. Deux rois d'Angleterre, Alfred et Canut, avaient sé- journé longtemps dans ses murs. Au sac de Saint-Omer, en 1071, par Philippe 1", le monastère de Saint-Bertin fut respecté. Par- mi les prisonniers de la bataille é de précieux docu- ments. Sans compter la Clironif/nc et les Antiulcs de Sainl-Iirrlin, que de chartes et (le lecutMls rassemblés par des mains labo- rieuses dans ce pieux asile, sont venus éclai- rer de leurs lumières l'histoire jus(|ue alors confuse de la Flandre et de l'Artois ! I-a révolution (jui vint abattre cette sainte niaivon, cumme tant d'autres, la trouva donc encore octupée à arl des cénobites, servit d'asile aux mi- litaires blessés. Bientôt on lit la v«nte de toutes les dépendances du monastère : bâ- timents, boiseries, sculptures, stalles, vi- traux, croix royales, ornements des tom- beaux, tout disparut rapidement ; les cloches furent brisées et envoyées à la Monnaie. Le 28 mars 1799, l'église fut vendue, comme domaine national, pour la somme de 120,000 francs en numéraire. Ce vaste et beau mo- nument de l'architecture gothiqtie formant une croix latine avec bas côtés, tomba entre les mains d'un habitant d'.\rras, (jui com- men(;a un mois après à le faire démolir. Il épargna seulement la tour cari ée qui servait de frontis|)ice au temple, cl qui fut conser- vée |>our l'usage du guet, établi, dit-on, depuis 1589. Ce beau monument, de 175 pieds de hauteur, existe encore avec quel- nues ruines autour. C'est le seul débris de I illustre et magnifique abbaye de Saint- Bertin qui ait survécu jusqu'à nos jours Comme les débris de Jumièges, de Saint- A'andrille, de Cluny et de tant d'autres mo- numents splendides de la foi de nos pères, il attire encore l'atlention des artistes, et I)r()vo(|ue l'émotion du chrétien, ami des glorieux souvenirs de notre histoire monas- ti(iuç. — Voy., Gallia christ. ^ t. III, col. 485, la série de 78 abbés. BKUZKTTO (diocèse et duché de Parme, ilalie). Monastèic fondé vers le commence- ment du viu' siècle, par Luitprand, roi i\os Lombards. On dit qu'il fut d'abord dédié à saint Abonde, diacre et martyr. Depuis il porta le nom de Saint-Remi, à cause do quelques reliques de ce saint évoque, (juc saint Moran, évèque de Rennes, sous Chil- péric XIV (de 715 à 720), lui api'Oita de France. Luitprand touché des miracles opé- rés parles religieux de Sainl-Uemi, donna h saint Moran le monastère avec toutes ses(jé pemlances : celui-ci île retour en France, soii- ni't l'abbaye de Berzetlo .Scelle de Saint-Remi de Reims.Puiss'étaiilfail donner un succes- seur au siège de Rennes, il se retira en Italie, pour premlre le gouveinement'de Ber/.etlo. II y finit sainlemenlscs jours eu 719 ou 7]0. BKSCHOVKSRKRC. KN RlNGAW.ou .1/(J7?s 5. Johnnnis liiiptislœ in Rinjavia. — Abb'iye de l'ordre de Saint-Benott, fondée vers l'an 1090, dans le diocèse de Mayence (Allema- gne), en l'honneur de saint Jean-Baptisie, par Ruth.-ird, archevè(iue de Mayence. Elle étaitsituéo à trois milles de Mayence, sur le mont de Bischoiïi)crg, d'où le monastère prii lui-même le nom de 1iesch>veslrr(j. Ce fut d'abord seulement une prévoté soumise à l'abbé de Saint Alban de Mayence, mais elle fut transformée enabbaye dès l'an ll'{0, par Adelbert, successeur de Ruthard. Kilo s'unit l'an WXt, h la coiigiégation de liurs- frlda. Le (lallin christ. ,1. V, col. 583, donne une suite de ses abbés. BKSFLICIL — Abbaye do femmes de l'or- dre de Préiiiontré, fondée l'an 1153, dans la paroisse de Diekirchen, au-delà de la Lone, et dai s le diocèse de Trêves (Allemagne), par un prêtre nommé (lodefroi, qui la sou- mit à l'abbé d'Arncnstein. Cette abbaye fut pillée diins la suite par les comtes de Nas- 105 MU DES ABBAYES ET MONASTEUES CIA 106 sau, qui avaient embrassé l'hérésie. Les mêmes comtes, revenus plus lani dans le sein de l'Eglise catholique, affectèrent les fonds de l'abbaye h rétablissement d'un col- lège de Jésuites à Hademar. — Gallia christ., t. XIII ; et' Annal. Prœmonst., t. I, 337. BETHLEHEM (en Syrie, Asie). Dans l'an- tique bourgade, célèbre par la naissance du Sauveur, on voit encore un vaste couvent enclos de hautes murailles et une église qui comprend le lieu même où naquit Jésus. Un ancien monastère de Bethléem avait été fondé vers le commencement du v' siècle, par sainte Paule, illustre veuve romaine, qui en confia la conduite à saint Jérôme. La même sainte fit aussi bâtir trois monastères de femmes dans le voisinage de la sainte bourgade, qu'elle avait choisie pour sa de- meure. La règle de ces saintes femmes était fort austère. Paule les conduisait elle-même avec unecharité et une prudence admirables, et leur donnait l'exemple de toutes les vertus de leur état. — Voy. Vie de sainte Paule, 26 janvier. BETHLEHEM. Nom d'un monastère de filles de l'ordre des Clarisses, dans la ville deGand (Belgique), où la B. Colette mourut, l'an li47, et où le corps de cette sainte était conservé en grande vénération. On y célé- brait son office propre d'après la permission de Clément Vin, donnée l'an 160V. — Selon le Gallia christ, (tom. A), c'est f eut-être le même monastère que celui d'Overhoul dans la ville de Gand. BETHLEEM, dit BELIAN (Hainaut, Bel- gique). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint-Augustin, et de la congrégation de Saint-Victor de Paris, fondé l'an 12Vi, près de Mons en Hainaul , par Waltier d'Har- duin, chanoine de Mons, au moyen des li- béralités de Thomas, comte de Flandre et de Hain;iut, et de Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut, sa femme, — Voy. la charte du comte Thomas, au Gallia christ., t. III, col. 168, et, (ol. |169, le catalogue de 32 prieures et abbesses. BEUF (Le) ou LE BEL IL, Bulium (diocèse de Limoges, Haute-Vienne, France). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, fille de Dalon> delà filiation de l'ontigny. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge, et fut unie 'i l'ordre de Cîteaux, le 10 des calendes do mai de l'an 1123. Hogor, abbé do Oalon, se plaint de celte union, dans une lettre h saint Bernard, rpi'il coiuii.'ire .'i un homme posses- seur de 90 brebis, (pii viendrait dérober la pclite brebis du |»auvre pour recevoir lar- gement son ami. Cotte abbaye était à trois lieues de Limoges, sur le ruisseau la Glane, non loin de Saiiit-Junion sur Vienne. — Voy., Gallia christ., [. Il, col. 632, la série de 16 abbés. BELKN (Bavière). L'un dos huit monas- tères b/itisau vnr siècle, dans l'ancien dio- cèse de Krisin^cn, par les CDiiitos L.jnl'ioi, Waldram oi l'ilih.'iinl, IVèies, selon l'auloui' de Vflist. de l'ordre de Saint-Benoit (15j. L'église de Beurn,ajouteBulteau,fut dédiée vraisemblablement l'an 7W, par saint Bo- niface, en l'honneur de saint Jacques et de saint Benoît, et dotée de grands revenus. L'entrée en fut interdite aux femmes. WÈWIWUËN ,Beverlacense Cœnobium{YovV., Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, fondée vers le commencement dis vm' siècle par saint Jean de Béverley, qui fut évoque d'Hexam et archevêque d'York. Béverley, où il fut bâti, était une forêt qui se nommait Enderrweod ou Bois des Deirois. Cette abbaye, selon la coutume de ce temps, était double , c'est-h-dire composée de deux maisons, l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes. Jean de Béverley, ainsi nommé du monastère qu'il avait bâti, en confia la conduite à son disciple Brithun. Il y faisait de fréquents séjours ; il s'y retira tout à fait, l'an 712, après avoir résigné son évêché à saint Wilfrid le Jeune, et il y passa le reste de ses jours dans les exercices de la vie re- ligieuse. Sa mort arriva le 7 mai 721. Le monastère de Béverley ayant été dé- truit par les Danois, le roi Aldestan , après une grande victoire sur les Ecossais, gagnée l'an 938, par l'intercession de saint Jean de Béverley, bâtit à la même place une collé- giale, qu'il fit dédier sous l'invocation do son |)rotecteur. Le roi Henri V se crut re- devable à l'appui du même saint du succès de ses armes à la fameuse journée d'Azin- court (25 octobre 1415). 1' se tint à cette oc- casion, l'an 1416, un concile, lequel ordonna que l'on chômerait par toute l'Ângleferre la fête de saint Jean de Béverley. — Voy. Me- nas tic. anglican. BEVONS ou LA VAL BAUDONAISE, Bo- dancnse Monast . (ancien diocèse de Sisteron, France). — Ancienne abbaye dont on ignore l'origine, mais qui existait déjà au commen- cement du vi° siècle, auquel temps saint Ma- rins fut élu abbé par les moines de ce lieu, c'est-à-dire vers l'an 509. —Voy. Gallia christ., l. I, col. 506. BEZE ou BAISE (France). —Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, qui était du diocèse de Langres, et proche la rivière de Baize. Elle fut fondée l'an 590, ou selon d'autres l'an 020, [)ar Amalgarius , duc et maire du palais sous le roi Clotairoll, et par Aiiuiline sa femme. Brunon, évê(^ue de langres, bi (il rt-bâtir et réformer l'an 1010. BIACIIE LES PÉBOINNE, Biaijhia, Biacum (Sonnno, France). — Abbaye de fenmios de Tordre de Cîteaux, près la ville de Péronne. Elle lui fondée l'an 1235. Elle était de l'an- (ion diocèse de Noyon. (Péronne est aujour- d'hui du diocèse d'Amiens). Elle eut pour fondateur Pierre, chanoine, surnonuné Quer- cus, ot Fursy Botte , bourgeois de Péronne, (\ni donnèrent un frtnds cpi'i'.s avaient on commun au lieu dit Itiarrh, aux religiouses de Braille, du diocèse d'Arras, pf(Ur la con- sliuction du monastère. Cette rond.ilion fut {\U) Savoir : Bfiirii, S( Mec lidorf, Wcsbniii, Siv(Mst;tl Slulfolsco <:l (iockisiT, poiii ili s (illi-s. Dkhionn. iii.s Antwi.s. I (..iimI;iii, ):(iiir «les lioiiiiius; cl Polliig, iOl m G DICTIONNAIRE niN <08 confirmée r.iii 1:230 |i.ir (iirgoirc IN, l'année suivante piir le it»i .>ainl Louis, et l'an 12Vo par Iiuiorenl IN. — \o\., GiiUia christ., t. IX, col. ll.'}8, la mention de 11 ahbesses. FMBLINCi, Wihl'nujum ou liihlinyum { \\- leniafîne). — Abha.ve do l'ordre de Sainl- IN'noît, sous l'invocation de la sainte Croix, et de saint Mai tin , l'ondée l'an 1001), non loin delà ville d'I'Iin (\Vuilend>erj;) , h la jonction du Danuhe et de l'Iller. Klle doit sa l'onilation à un vteu fait ( ar llartinan , à Dieu de hàtir un monastère s'ils retournaient sains et saufs dans leur pairie. Il l'ut appelé y///y//»7»;/j, dit JU'uscli , de la rivière Hihinyiini , qui va se jeter dans l'Iller. Ciebeliard, évèipie de (Con- stance, consacra son église, et Olhon.alibéde Saint-lîlaise, y iniroduisil la discipline ré- gulière. Kntre auties saintes icdiques on y conservait un morceau insigne de la vraie croix, (pie les jneux fondateurs, h cause de leurs vaillants faits d'armes dans leur expé- dition de Terre Sainte, avaient reçu de l'é- vè(|uedc Jérusalem. — N'cv., (ialliu christ., t. V, col, lOliS, la série de VV abbés. IIIULISHKIMK ou SAINTK-WALPrur.F., dit IfihclisS. Walpiirgis ou Hih'hcn.ic Monnst . (diocèse de Strasbourg, Has-Ubin, France). — Abbaye de femmes de rt)rdie de Saiul-lîe- noît , fondée vers la lin du \i' siècle , par Théoderic, comte de Montbéliai'd. Klle était située près de Haguenau, entre les rivières de Sur et de Saur. Le pieux (on iateur y établit pour première abbesse sa (ille (iun- tl dde, (pii devini célèbre par ses miracles, et fut iidiumée au milieu de l'église, devat:t l'autel de Sainte-Croix.— >"o\. (itiUia christ., t. V, col. 882. BICLAU (Rspagne). — Ancien monastère, Lûti au VI' siècle, par Jean , né \ Santarem, qui en fut abbé et dr(;ssa une règle pour ses disciples. Mariana dit (ependant (|u'il y établit l'institut de Saint-I?eno{t. Jean fut tiré du cloitie pour Atre élu évè(iae de (ii- rone. Il en remplissait les fonctions l'an 599, comme il paraît par sa souscription au con- cile tenu cette année'. i^ ^{ar( clone. Outre sa règle, il a laissé une cluA^nique, commen- çant à Justin II, et Unissant h raiiH'd»' I'imu- pereur Maurice. Il mourut vers le c«mmen-. cément du vu' siècle. (BuLrgAi;.) lUKUA (Munster, Irlande). —Ancien mo- nastère fondé au vi' siècle |iar saint Hren- dan» l'un des deux saints de ce nom (pii fu- rent disciples (le saint Kinien, à Clonard. Saint Hrendau mourut en oGV, ou selon d'au- tres en 572. IUr,AHI)i;No\i LKC.UAND KICARD. j)rès Brux Tordre de Cîteaux, lille de Savignv, fon- dée l'an 113V, par Roger de Mulbrai. Klle était sous l'invocation de la sainte Vierge. BILDKW.XS, /iildetrasium, Jiildctcasensis (ihhatia (comté de Salop, Angleterre). — Abbave «le l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1135. par une colonie de religieux de Fer- moy.Son fondateur est Roger Clinton, évê- tpie de l'.onventry et Lichlïeld, qui, s'étanl croisé, mourut à" Antioche, le 10 avril 1148. Ftienne, roi d'Angleterre, confirma cette fondation. Le roi Richard I" conlirma aussi la donation faite à celte abbaye. — Voy. Monnst ic. anglican. BILOK, ou Port Saint-Marir, Biloca ou Portas li. Maria' (à Cand, Belgicpie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de (.lair- vaux, (pii doit sa première origine h l'Iii^ipi- lal de Bilok, londé h Caml, l'an 1201, par deux clrmoines do Lille, Jacipios de \ itrv, et Foubpie d'Otlienliove, les(|uelj y placè- rent des religieuses de l'ordre de Cîteaux, pour le service des pauvres. Il était situé alors entre l'église de Saint-Michel et le couvent des frères Prêcheurs; mais plus lartl il fut transféré par 'l'iuna, s(Bur du dit Fouhpie, au lieu où il demeura depuis, dit Portas lî. Mariœ ou liHoca, non loin des murs de la ville, vers la porte de Courtrai : il fut alors doté de nouveau. Otte nouvelle fondation et dotation eut lieu, dit le (iallia christ., \n\r les soins et les conseils de ver- Immx personnages, l'an 1227. — \oy. (lullia christ., t. V, col. 27. BlLTIirSKN, llilthusium (diocèse de Wurl/.bourg, Bavière).- Abbaye de l'ordre de Cîleaux, tille (riùbach, fondée par Uer- man, comte palatin du Rhin, et libéralement dotée par (iil)liard, évè(pu.> de Wurtzbourg, i\cs. comtes de llemranberg. BINCHI"', Himja, ou Mons S. liapcrfi (Allemagne). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Ru|)ert ou Robert, fondée l'an 1147, près I,-) vilbi de Bingen , à quelques lieues de ■ MayeiK e, par llildogarde, (pii en fut la prc- mifre abbesse. Elle fut réformée l'an 1494, par six religieuses mandé(;s du monastère de Schonan. Ners cette épo((ue, elle fut presfpie entièrement détruite par les liabi- lanls de Ringaw ; elle fut rétablie ensuite. — Le (iallia christ., t.V,(:ol. (î53, mentionne 8 abbessos. BINDI'^RI-'N, Hindriam, ou Lochs Inipc- ralricis (am ion diocèse (\v Bois-le-Duc, Hollande). — .\bbaye de filles de l'ordre de (;ît«!au\,sous l'invoialion d(!Ja sainte >iergC; fondée près la vilb; d'Helmont, il la suite d'iiii v(i!u fait par rimpératrico Marie, lille d'ilonri I", duc de Brabant,el veuv«Mle l'em- pour Oihon IV, mort en 1218. L'an 1231, (l'Ile pi incesse étant à la chasse prè.5 d'Hel- m BIS DES ABBAYES ET MO^ÂSTERl:S. BLA 110 muni, vers la rivière d'Ace, dans url liftu marécageux, fut, dit-on, emportée |.ar sa ca- vale, et elle se voyait sur le point de périr, lorsqu'elle fit le vœu, si elle échappait au péril, de bAtir sur ce lieu même un monas- tère en riionneur de la Vierge Marie. Elle tint sa promesse, et bâtit un monastère, dont elle commit le soin, Tan 12i6, à l'abbé de Villers. Ce monastère, après avoir eu beau- coup à soullVir des briseurs d'images en 1566, des Anglais et des Soots en 1571, et après avoir été dévasté en 1588, pas le comte u Holach, subsista encore jusqu'à vers 16i8, oij, devenu presque vide et dépouillé de ses biens par les hérétiques, il cessa entière- ment d'exister. — Le Gallia christ., t. V, col. 409, donnelesnomsde4.abbesses seule- ment. BIÎSDON, Bindonium, Bincdonensis abba- arusur la mon- tagne, dit une légende du p&ys, è un pieux ermite, pour lui annoncer que l'Abyssinie serait ravagée et pillée, si les fidèles de la contrée ne montraient pas plus de foi. Les peu[)lcs dits les Gallas se sont cnargés d'ac- complir cette prédiction. Pendant plusieurs siècles ils ont constamment désolé l'Abys- sinie par des guerres d'extermination. L'é- glise de Bissan avait trois nefs et était fort grande. Il n'en reste plus aujourd'hui que des ruines BITAINE ou BITAN,/?e//wnfa (diocèse de Besançon, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Morimond, foiidée l'an 1133, jiar Amédée, seigneur de Falcogny et vi- comte de Vesuly. Elle était située entre JMont-Justin et Luxeul. BITLESDEN, Bilteldenum, Bitlesdenensis abbalia (comté de Buckingham, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille deGe- rudon, de la filiation de Cîteaux. Elle fut fon- dée en Wil, par Arnold du Bois, chevalier. Elle était sous l'invocation do la sainte A'ierge. — Voy. Monastic. anglican. BIVAL, Bivaltis , Bivallum (diocèse do Bouen, Seine-Inférieure, France). — Ab- baye de femmes de l'ordre de Cîteaux, dans le pays de Caux, entre Beaubec et Neufchâ- tcl, h une lieue de l'une et de l'autre. Elle fut fondée sous l'invocation de sainte Marie Madeleine, de l'an 1128 à l'an llS'i-, et sou- mise dès son originel l'àbbaye de Bkaiiucc' — Voy. (iallia christ., t. XI, col. 317, la liste de 27 abbesses. BLACKBlJBCi , Blachbur(/ensc cœnobium (comté de Norfijik, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge et de sainte Cathe- rine. l'A\(i fut dotée par Boger do Scales, cl sa femme Muriidl, et par hobert de Scales, — Voy. leurs chartes de donation au Mo- nastic. arif/lican. BLAISE EN HEBCIME(SAiNT-),S.yy/«sj»» in llrrcinia, on Silra-Ni(/ra {'^r;\iu\ du'héde Bade). \bba\ e biMiédiciinc fondée, dit-on, vers l'an 963, dans l'ancien (iio( èso de Con- stance, i>ar l'empereurOthon, à la |ilace d'un M\ DLA DICTIONNAIRE DLA 113 ermitage liabité nuparavanl \M\r un pieux er- niilo nommé Uc^inbort. J)'aiilres lui donnent pour fondateur Uegini)ert lui-mCmc, l'un des conseillers intimes de rempcreur Ollion, et vaillant seigneur, qui, renonçant au siècle, se donna lui et ses biens h la vie monasti- que, et l)Alit ce monastère Tan 0i5. Il était situé dans un lieu très-agreste de la Forèt- Noirej sur la rivière d'Alhe, et près la ville de Waldtsclmolt. — >oy., Gallxa christ. ,[. \ , col. 1023, la série de 'toahliés. BLAISF KN NORTIIKIM (Saint-), S. lîla- sius in Nortficim (Allemagne). — Ancieiuïc aliltaycqui existait dans le diocèse de-Mayen- ce, et qui avait été fondée l'an 1050, sous l'invocation du saint Sauveur, de sa sainte Mère, et de saint Mtlaise, évèque et martyr, J-'lle eut pour fondateur, dit-on, Ollion le Grand, duc de Saxe et de Bavière, comte de IVorllieim, et sa fcmmcUiclienza,lillede l'em- jiereur Henri III. Klle fut réduite en cendres l'an 1128, parAdolplio, comte de Dassel, et re- construite de nouveau par Sigfrid, comte de Boumcneburg, neveu du fondateur, cl frère de Henri, (lue de Saxe. In peu après, le mè- lie, ;touclié de repentir, res- taura lui-môme l'église et la fit couvrir de ploml). Cette ahhaye s'unit, en 14GV, h la con- grégation de Bursfelda. Klle passa enfin en des mains séculières. — A'ov., (ialUn christ., t. V, col, llli, la série de Vs nbl.és. BLAMONT, 5. Muuricius de Bladitnonte ou de Blasii Monte. — Abbaye de France, située dans l'ancien diocèse de Ilazas, non loin de la Dordogne et de la (lironde. l'illo était de la congrégation des I^xnnplf. — Voy., GiiUia christ. , t. I, col. 1217, la série de 18 abbés, ( onuiiençaiU A l'an 980. BL.\NBYKA, Fihihyrium, Hlnnburninm cl Jturrhonium. — Noms divers d'tinc abbaye de l'ordre de Saint-Benoit ([ui n existécn Alle- magne. File était dans l'ancien diocèse de Constance, et nri et Hugues, fières, et par la ronilcsse Ailélaïile, feumie d(î l'un dos deux frères, cl par son beau-père Anselme. Le Pape Urbain II confirma celte fondation l'an 1099.-Voy.,r;«///Hf/jmr.,f. V, col. 10G2, la série de 30 abbés. BLANCIIE-COURONNF, près f.uérande, AlOn Corona (diocèse de Nantes, Loire-Infé- rieure, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée ver^ l'an llGl. On l'ap- pelait nu>si Ccptiobium de yilha corona vc- ieri, BLANCHFLANDK, tthnchalanda (diocèse de Coulances, Manche, France). — Abbaye • le l'ordre des Prémontrés, sous l'invocation de saint Nicolas, située en basse Normandie, près le bourg de la Haye-du-Puits, et h six lieues de (Coulances. File fut fondée vers l'an 115V, par Iticbard de la Ha\e, dnpifer de Henri, duc de Normandie, et par sa l'eni- mc Matliilde de Vernon. Ses premiers reli- gieux lui vinrent de l'abbaye de Doiumartin. Henri II, roi d'Angleterre, donna, l'an 1157, une cliartc de confirmation, (iuillaume, évèque de Coulances, consacra l'an 1185 .son église, dans laquelle furent inhumés }»rès du chœur, les époux fondateurs, Richard et Mathilde. — \oy., Gallxa christ., l. XI, col. 9i5, la mention'de 43 abbés. BLANCHKS {Lï-s),Alhœ Domina: (Manche, France). — Abbaye (Je femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la Trinité, fon- dée l'an 1105, par Cuillanme, comte de Mortain, fils de Robert, frère do Guillaume, roi d'Angleterre. Ce prince la fit construiro avec l'aide de son frère Vital, alors abbé do Savigny, F:ile était située tout proche de Mortain, dans une profonde et étroite val- lée entourée de rochers. Dévastée par les Anglais, elle avait déjà perdu, h la fin du xu* siècle, son titre d'abbaye, qu'elle re- couvra seulement au xvn' siècle. File était de l'ancien diocèse d'Avranches (aujourd'hui de Coulances). — \oy..GaUia christ., t. XI, col, 555, la série des obbessesou prieures. BLANDFCH , BUmdeka ( Pas-de-Calais, France). — Abbaye de fenniies de l'ordre tie Clleaux, sous l'invocation de sainte Colom- be, fondée vers l'an 1182, près de Sainl- Omer, par Ghison d'Aria, fils d'Fvrard d'A- ria. File était autrefois du diocèse des Mo- rins, puis de Saint-Omer. Didier, évèque des Morins, et Lambert, son successeur, lu- rent vers la môme époque ses insignes l)ien- faileurs.— Voy. ,Gatlia christ., t. III, col. 53'», la série de 39 abesses. Au monastère de Sainte-Colombe de Blan- dech fut uni, l'an 1395, par l'autorité du chapitre général de l'ordre de (>lleaux, uu autre monastère de femmes du même ordre, dit de Bouiian ou Rouhem, fondé dans l'an- cien diocèse des Morins, l'an 1223 ou 1224, nar Béatrix, comtesse de Guines et châte- laine (le Bourbourg. BLANDIN, BLANDIGNI, BLANDINRFRG, ou SAINT-PIFHRF DFC.AND, Blandiniuri (Relgique). — Anticpie et célèbre abbaye de l'ordre de Saint-ltcnoJl, fondée près deGand, par saint Amand, sous l'invocation de saint l'ierre et de saint Paul, vers l'an 010 ou 035, File fut apfielée Blandin ou Blandinhery, à (anse de sa situation sur le mont Blandin. File fut richement tlotée par les rois do France et les comtes de Flandres. On y voyait, suivant Aulx-rt le Mire, les anciens mausolées de marbre des comtes de Flati- dres, qui furent détruits avec l'église durant les guerres de religi(Ui, l'an 1578. L'abbave de Blandm, avant cette époque, avait été plusieurs fois dévastée, entre au- tres en 851 et 880 par les Normands, et rui- née par des incendies. Elle demeura aban- doiM)ée et gisant sous ses ruines jusqu'au leîups d'ArnouI, comte de Flandres, où, par les soins de saint Gérard, abbé de Brogne, vers l'an O'i-l, des religieux de l'ordre de Sainl-Henoît y furent rétablis. — \oy.,Oatlia christ., t. \', (oK 80, la série de 70 abbés, ik'iiuis saint Flortbert. 115 BLE DES ACBAYF.S ET MONASTERES. BOB 114 BLANGY EN TERNOIS, Blanijkicum (Pas- do-Calais, France). — Monastère do femmes et ensuite d'hommes, de l'ordre de Saint- Benoit. 11 fut fondé l'an C86 par sainte Ber- the, fille du comte Rigobert, et veuve du comte Sigefroi. Bertbe [)rit le voile dans ce monastère qu'elle avait fait bâtira peu de dis- tance d'Hesdin, et dont elle futabbesse. Elle l'avait fait consacrer sous l'invocation (fe la sainte Vierge. Ses filles, Gerlrude et Déo- lile, qui furent religieuses comme elle, sont toutes deux honorées comme saintes. Ber- the, après avoir mis tout en bon ordre dans sa communauté, établit abbesse Déotile sa fille, et se retira dans une cellule pour ne plus s'occuper que de la prière. Elle mourut vers l'an 725 [Voy. sa vie, k juillet.) Le monastère de Blangy fut détruit et brûlé par les Normands au ix.* siècle. Her- sende, qui en était alors abbesse, se retira avec ses religieuses en Alsace, oCi elles fu- rent reçues, en 805, dans l'abbaje des cha- noinesses d'Estrées. On y transporta les re- liques de sainte Berlhe et de ses deux filles. Cette translation fut signalée, dit-on, par plusieurs miracles. Les reliques de sainte Berthe furent repoitées à Blangy dans le XI* siècle. Ce dernier monastère fut alors rebâti (vers 1031) et 'lî, dqc île Poméranie, et petit-neveu de la reine Marguerite, surnommée la Sé- luiramis du Nord, k'cpiel à la mort de celte grande prin( e>se en IV12, avait été reconnu .seul monanpic des trois royaumes de I)a- neujar( k, de Suède et de Norwége. (JONGlil.lN.) BOCLANI), noclandcnsis abbatia (comté de Devon, AnglcltMTc). — Abbaye de l'orilro de Cîleaux', l'i')ndce après Tan 1272 et avant 1291, par Amitié , cf>mles.se de Devon, el dame de l'Ile, de Insuln, j>our le salut de lame du roi Henri III , de sa fen)mo Kléonore et de leurs enfants; pour le salut du roi Kdouard, de sa fenuue l-lléonorn et de leurs enfant'.; el aussi pour le. salut de tous les membres de sa propre f.nnille. |sa- I) 'Ile Desforls, ((MUlcsse d'Albermarle et de l).;von, lillo de la fondatrice, (onlirma, l'an 1291, les donations faites par elh; à celle abbaye. Le roi Udouard II donna aussi une charùï de confirmaiion en sa Hiveur, la <|ua- liième année ers l'an 1200, elle sallilia à l'ordre de Cî- teaux. Elle élail située dans la paroisse do Sainl-l'-ulropc de Pniroux, h six lieues do Luçon, à une de Talmcm, el à trois des Sables. Ses principaux bienfaiteurs furent Pierre et Aimery de Bulion, (ils du fondateur, (luillau- me de (lanlemei le, (luillaume d'Apremoiit, seigneur de Poiroux, el sa femme ILnuen- gaide; Euslachie, femme d'Ebles de Mau- léon; iMnlipiia, comtesse tie Poitier.^, et beau- coup d'autres seigneurs. L'église cl le tûo- (lfi) Ltj (I(>ii\ .iiiiii.'- ruii! Luuiihnnii II el Cunuldacuni. {Vcy ct.; luuls.j ♦17 BON DKS ABHAYES ET MONASTERES. BON M 8 naslère furent reconstruits avecéli^gance par les moines cisterciens de la stricte obser- vance, introduite plus tard dans cette mai- S(m par Dominique Robin, qui, de prieur de Saint-Martin de Verton, de la congrégation de Sainl-Maur, devint prieur etle restaura- teurjdeBois-Groland.— Vov., Gallia christ., t. Ù, col. 1W8, la série de 23 abbés. BON-AIGUE, Bona Aqua (France). — Ab- ba}e de l'ordre de Cîteaux, fdle d'Obasine, de la filiation de Cîteaux, fondée sous l'in- vocation de la sainte Vierge, l'an UW, dans le diocèse de Limoges. Elle était située sur ia Dordogne, à une lieue de la ville d'Ussel (Corrèze). — Voy., Gallia christ., t. 11, col. GV2, l'index de 42 abbés. BONDEV1LLE(Notre-Damede)ouSA1NTE MADELEINE, S. Bondevilla ( ()rès Rouen, Seine-Inférieure, France). — Monastère de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondé l'an 1150, à une demi-lieue de Rouen, avantl'an llo'+. 11 fut doté cette année de plusieurs biens par Richard de Roborel -ît sa femme Mathilde; l'impératrice Maihilde lui fi< aussi une donation cette même annép, et le roi Henri II d'Angleterre lui confirma, peu de temps après, la possession de l'église de Sainte-Madeleine de Bondeville. Ce monas- tère, gouverné d'abord j)ar des prieures, eut les abbesses dans la suite, lorsqu'il eut 6(é érigée en abbaye par François de Harlay, archevêque de Rouen, l'an 1657. — Voy. Gallia christ., t. X,col. 319, la mention de k abbesses. BONEFFE, Boneffia ou Vinca nostrœ Do- minœ (Belgique). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vier- ge, et placée par le Gallia christ, dans le dio- cèse de Namur. Elle fui fondée l'an 1240, dans un lieu Irès-agréable qu'arrose la Mc- chaigne, à deux milles de Gclidonia etd'//a- nutoin, et d'abord, dit-on, habitée par des religieuses; mais, dès l'année suivante, à la prière de la duchesse de Bourgogne, on leur substitua des moines. Gérard, comte de Na- mur, posa la i)remière pierre de son église Je jour des saints Simon et Jude (28 octobre 1263. — Voy., Gallia christ., t. 111, col. 600, la série de 17 abbés. BONFAV, Bonum Fagetum (V^osgcs, Fran- che). — Abbaye de l'ordre do Prémontré, fondée vers l'an 1045, à deux lieues envir'on de Mirecourt, par la libéralité de (Juillauine de Bernole, seigneur d'Arches, et deValènc, son beau-frère. Elle est lille de FlabemoiiL Elle élailde l'ancien dio.'X'se de Toul. M.it- thieu 1", duc de Lorraine, conlirma celte fondalifjti. Los Papes Eugène III, l'an 1147, Luce III, l'an 1181 et Grégoire IX, l'an 1236, doiHièrent ensuite des privilèges en sa faveur. Les durs de Lorraine furent aussi ses bienfaiteurs.— S'oy .,Gttlliti rhris(.,i. \||| roi. 11 4«.), la série de 'M\ abbés. Annnl. l'rœmonslr. t. I, p. 370. HONLII'MI, IlonuH Ldchs (diocèse du Mans, harthe, Fratne). Abliaycî de femmes de 'ordre de (!îleaux, smis l'invoiation tif la sainte Vierge, fondée l'an 1219 près de Châ" teau-du-Loir , par Guillaume des Roches» sénéchal de Tourainc, d'Anjou et du Maine, qui fut inhumé dans l'église de cette abbaye l'an 1222. BONLIEU, Bonus Locus, ou /?. Maria de Bono Loco (diocèse de Lyon, France). — Ab- baye de filles de l'ordre de Cîteaux, dans le Forez, au bord du Lignonj à deux lieues de Montbrison. Elle fut bâtie l'an 1199 par les libéralités de Gui II, comte de Forez, et de Willelme, son épouse, qui, l'an 1211, fon- dèrent dans ce lieu deux anniversaires. L'an suivant, Rainaud, archevêque de Lyon, lui fit don de 40 lampes d'huile à prendre dans sa granatcria de Lyon. Les abbés de la Bénisson-Dieu, Hugues et Gui, appelèrent dans cette abbaye, dit-on, des religieuses de Bellecombe,"d'où lui vient le nom de fille de Bellecombe. Mais dès l'an 1216, cette dernière abbaye avait cédé son droit pater- nel à l'abbé de la Bénisson-Dieu. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 309, la série de'3i abbesses. BONLIEU, Bonus Locus (diocèse de Limo- ges, France), — Abbaye de l'ordre de Cî- teaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1121, par une colonie de reli- gieux venus avec un abbé de l'abbaye de Dalon, de !a filiation de Pontigny. Guil évo- que de Limoges, consacra sa basilique le 29 septembre 1232. Cette abbaye était lians la Marche, sur la rivière de Tarde.— Voy., Gal- lia christ., t. Il, col. 628 et 629, la mention de ses bienfaiteurs et donateurs, etle cata- logue de 33 abbés. BONLIEU ou CARBON-BLANC, Bonus Lo- CMs(diocèse de Bordeaux, Gironde, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Jouy, delà filiation de Pontigny. Elle fut fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1141, suivant le Gallia christ., par le B. Si- card, élève de Jouy, avec le secours des sei- gneurs de Montferrand, sur Un sol fertile et agréable, près de la Garonne, à trois milles de la ville de Bordeaux. On y conservait en , grande vénération le corps du B. Sicard,son fondateur et premier abbé, dont le tombeau était témoin de fréquents niiraiîles. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 890, la série de 35 abbés. BON-MOUTIER, Bodonis Monaslerium (Meurthe, France). — Ancien monastère fondé vers l'an 670, |)ar Leu(lin-Bodon,évô- (pie de Toul, pour de.s religieuses, aux(iuel- lesildonna sa filleTliielberge pourabbessc; / des moines furent substituas aux religieu- ses dans le xr siècle, mais ils ne subsistè- rent pas longtemps dans ce lieu. On voyait encore au xvin' siè(;le (juelques traces déco monastère dans la vallée dite le Ynl-bon- Mouticr. — V^oy., Gallia christ., I. XIII. BON.NK-COMBK, llotiiia Cuiiiha (diocèslî de Bliode/,, l''rarrr('). Abbay(; de l'or'dre d(^ Cileaux, près la vilhi de lUiodez, fondée sdiis l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1162, par B.in riiurid V, corrrlt! de Toulouse, 119 BON DICTIONNAIRE DON i'if) et Hugues, évô(iuo de lUiodez. Ce dernier y fui ir.liiiiiié l'iin l"20i. Celle abbaye était (illc de Candeil, sous CIleaux. — ■ Voy., Gallia christ. f t. J, col. 250, le catalogue de 36 abbés. nONNE-ESPÉUANCE, Bona Spes (Hai- naul, nelgi(iue). — Célèbre abbaye de l'or- (!re do Prémontré, >>ous rinvocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 11-26, non loin de Binilie, ville du Hainaut, dans la villa de Uainignics ou do Uainengeis, dans le jiays dit Vellereillo-la-Drayouse. KHe eut |>our fondateur Uainaud de la Croix, et Bén- trix, sa feuniie, (|ui donnèrent ce fonds à régli>e de l'réinonlré, où leur tilsCiuillaume, converti par ^aint Norbert, revenant de Co- logne, l'an ll-2(), avait pris iui-niènie l'babit religieux. L'incuinniodité du lieu lit ensuite transférer ce n»ona>lère h Sarla-Uicbeuvini, et enlin au lieu dit do IJonne-K^pérance, où il était déj?) l'an \ll(j.-\'a\.,6nllia christ., t. III, col. 200, la série dv'U^i abbés. —An- nal. Prœinonslr., t. 1, p. 351. nONNK-FONTAlNK EN TinEUASCHK, Bonus h'ons in Tcniscia (diocèse de Koims, Ardennes, France). — Abbaye de l'ordre de Cîtoaux, lille de Si^Miy, de la filiation de Clairvaux, l'ondée en 1152, p'-ès Uuniigny, par Nicolas, seigneurde lUiniignyen'rbierascne. D'autres nobles seigneurs furent ensuite les bienfaiteurs de cette abbaye, h laquelle les Souverains Pontife^, principalement Inno- cent H', Crégoire \ ol Clément X, accordè- rent do grands privilèges et de larges immu- nités, (lit Jongelin. — Vov., (iallia christ. ^ t. IX, col. 31V, la .suite de' 42 abl)és. nONNE.MENT, HEKNON , Bonus Mons (Suissej. -- Abbaye de l'ordre do Cîtoaux, lille de Clairvaux, \lit-on, fondée l'an 1131, près do Nyon (Suisse, canton de >'aud). Elle était du diocèse de Cenève. «ONNE-NOUVEIJ.E ( Notiuc-Dami: di: ), S. Maria de Hono yunlio ou S. Maria Pucl- laris{î\ Orléans, Loiret, France).— Ancienne abbaye, dont les lii.storiens de la ville d'Or- léans attribuent la fondation au roi Uobert. Mais ce nionar.pie fut seulement son res- taurateur, l'an 1021. Soiiorigine est beaucoup plus ancienne, suivant le docte Mabillon. Son ancien nom, S. Maria Puellaris, donne ji croire (proUe fut il'abord babUoe [u'ir des religieuses. Elle lélait, h ce (ju'il paraît, par des clianoines dès l'an 8'»0, ép'.Kjue où C-barles le Cbauvo leur lit don d'une terre. l':i!e fit dévastée par les calvinistes, l'an 1567. EiMin, ce fut l'Ius tard tin p.rieuré de l'ordre de Saint-Ilonoîl, (jui fut cédé, l'an 1653, h la congrégation de Sairit- .Maur. nONNE-SAICiNE, Bonn .Srinia (di0( èsc de Limoges, France]. — Abbaye de (emmes de l'ordre de Saitil-llonoit, sous linvocalion do la saint»; Vierge, fondée avant l'an 1165, dans une plaine marécageuse, d'où elle a pris le nom de Honne-Saigne, dit le (iallia christ., (Sauiu enim vcruaruln litv/aa idem sonat ac fandu.'i pinguiscl humiduif). Elle était a deux milles d'Ussel et des abbayes de Sainl-Angel et lie Meimac, et elle dé|tendail immédiate- ment du Saint-Siège. L'abbesso était daine du lieu. — Voy., (iallia christ., t. 1!, col. 6U, la série de 26 abbesses IJONNEVAL (Sainte- Marie de), Bona Vallis (diocèse de Ubodez, Aveyron, France). — Abbaye de l'ordre de Cîtèaux, Glle de Mansiade, filiation de Citeaux, foiuiée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1161. Elle doit son origine à (juillaumc do Cliaii- mont, évèquo do Caliors, qui lit don h Pierre, évoque de lUiodez, d'un alleu et de tous ses droits, dans Its domaines de Cuzac el de >'eiruca, pour la construction d'un monas- tère. Celte construction eut lieu après la mort dudil Guillaume. Cette fondation fut conlirmée [)ar Bega de Cliaumont, neveu de (Juillaume, et par Eblc, son frère. Hugues, comte de Ubodez, et Bernard d'Anduse y ajoutèrent divers dons. — Voy., Galliachrist., t. I, col. 258, la série de 3V abbés. BONNEVAL, Bona Vallis (diocèse do Cliar- tros, Eure-et-Loir, France ). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, dans le pays do Châ- toaudun, fondée, dit-on, vers l'an 8V1, |>ar un certain clievalier, nommé Foubpies. Le roi Cbarles le Cbauve, qui prit celle abbaye sous sa jirotection cl l'eiiricliit de privilèges, oA aussi regardé comme sou fondateur. Sou église, d'abord dédiée sous l'invocation de saint Marcellin, prit aussi dans la suite le nom de Saint-Florentin, après (]u*elle eut été enricliic des roli(iues des .saints mai tvrs Flo- rominel Ililairo. Dévastée par les Normands, l'abbaye de Boniieval fut restaurée vers l'an 965, |")ar Odon 1", comte de Chartres. Elle fut de nouveau pillée el incendiée par les calvinistes, l'an 1568; enlin, l'an 16'*^, elle -s'unil h la congrégation de Sainl-Maur, et recouvra son ancien éclat sous ses heureux auspices. — \'ov., (iallia christ., \.\\U, col. 1236, le tableau de '«6 abbés. BONNEVAL-LEZ-THOrAUS(SAiNT-JEAr« i)i;), Bona Vallis prope 'J'hoarcium ( diocèse do Poitiers, Doux-Sèvres, France).— Abbaye do femmes es piètres (|u'elle y plaçait devaient répondre du soin lies ;1me.s h révè(|ue el rendre compte du temporel à l'abluisse. Les religieuses jouissaient aussi de plusieurs autres privi- lèges, l(ds ipie ceux de faire célébrer 1 oflice divin, portes formées et sans le son des clo- ches, lors même d'un intcrdil général sur le p.ays, et d'accorder aux lidôles la sépulture dans leur église. A la moil de l'abbesso Jeanne do. Cliivré (15^31), le roi nomma pour lui succéder Louise Chaleigncr, religieuse de la Trinité de Poitiers, malgré l'oDUOiilion 121 BON DES ABBAYES ET MONASTER/IS. BON 429 (les religieuses de Bonneval, qui préten- daient jouir du droit d'élection. La nouvelle ahbesse introduisit une réforme dans le mo- nastère, où elle ne fut reçue qu'avec une grande répugnance. A sa mort (15i3), les religieuses élurent à sa place Philippe Cha- teignor, sa sœur, dont on connaissait l'in- dulgente bonté. Elle allégea en effet la sévé- rité de leur règle; mais bientôt la régularité fut bannie de celte maison. On dit même que les religieuses, après avoir brûlé les papiers et s'être partagé les dépouilles du couvent, ralwndonnèrent et se retirèrent à Genève. Une sœur converse, écbap[)ée au déborde- ment, demanda au roi une nouvelle su[)é- rieure. En 1559 seulement, le choix dusou- verain tomba sur Gasparde de Clermont- Tonnerre, qui, durant un gouvernement de cinquante années, eut le temps de rétablir l'ordre dans l'abbaye. (Extrait des manuscrits donnés par le comte d'Orfeuille à la Société des Antiquaires de l'Ouest.) — Voy., Gallia christ., t. II, col. 1333, la série de 39 ab- besses. BON^sEVAL (Notre-Dame DE),Bona VaUis (diocèse de Per|)ignan, Pyrénées-Orientales, Francel. — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, de la filiation de Clairvaux, fondée l'an 12i2, I)ar quelques religieux cisterciens, envoyés par Pierre de Raimond, abbé de Fontfroi'de, dans la Gaule narbonnaise. Dans l'église de celte abbaye fut ensevelie la princesse Eléo- nore, fdle de Jayme ou Jacques I", roi d'A- ragon, et d'Yolande de Hongrie. — Voy., Gallia christ., t. VI, col. 1116, la série de 6 abbés. BONNEVAUX (Notre-Dame de), Bona vallis, ou B. Maria de Bonis }'allibus (dio- cèse de Poitiers, Vienne, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Cadouin, de la filiation de Cîteaux. Elle fut fondée par Hugues, seigneur de Lusignan, et ftar sa ft'innui Saracene, vers l'arj 1119, Elle fut unie l'an 1124- à l'ordre de Cîteaux. Elle est dans la commune de Marsai, canton de Vivone, arrondissement de Poitiers. — Vny., Gallia christ., t. Il, col. 1361, la série de 18 abbés. BONNEVAUX, Bona Vallis (France). — Abbaye do l'ordre do Cîteaux, fille do Cî- teaux, fondée l'an 1119, dans l'ancien dio- cèse de Vienne, en Dauphiné, par Gui, ar- chevêque de Vienne, depuis F*ape sous le nom de Calixto U. Ce [irélat était fils do Guillaume, dit Télé Hardie, comte de Bour- gogne. BotHievaux eut pour premier abbé Jean, depuis évêquo île Valence en Dau- I»Iiiné. IJ\ fleurit aussi l'.ibbé Bernard, le vieil historien de saint Bernanl, abbé de Clairvaux. .Mais iéjii avant cette épo(jue Bonnevaux, dont les promif-rs religieux avaient été formés par saint B(!rnard lui- même, brillnit d'un vif éclat |iar la sainteté ou rilliistration do ses hôlos. Peu do temps après sa fondation, l'.ibbaye reçut dans son soin un Jeune liommt; du Dauphiné (pii, af>rès avoir édifi<'' si--, f'ières par ses verijis, fut lo prrMniot abbé du monastère! île Tamiès, au diocèse de Tarentaise, «t devint enfin l'illustre saint honoré dans l'église sous lo nom de saint Pierre, archevêque de Taren- taise. Un an après l'entrée de Pierre à Bon- nevaux , dix-sept autres personnages de haute distinction vinrent prier l'abbé do les recevoir dans sa communauté; de ce nom- bre était Amédée, proche parent de l'empe- reur Conrad III, qui fonda depuis quatorze monastères cisterciens, ejitre autres celui de Tamiès, l'an 1128. BONNE-VOIE, 5ona Fia. — Monastère de fournies de l'ordre de Citeaux , fondé vers l'an 1200, près de Luxembourg, sur la route de Thionville, dans le diocèse de Trêves. Ses princii aux bienfaiteurs , sinon ses fon- dateurs, sont les comtes do Luxendiourg. — Voy., Gallia christ., t. Xlil, col. GkG, la sé- lio de 30 abbessos. BON-PORT , Butius Portus (France). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fille de Notre- Dame du Val, filiation de Cîteaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, vers l'an 1190, dans le diocèse d'Evreux (Eure). Cette abbaye, située sur les rives de la Seine, est un mémorial de la reconnaissance du roi Richard Cœur de Lion, sauvé d'une tempête qui , celte même année 1170, avait failli le submerger, en face de Maresdans. La fondation fut complètement régularisée en 1198. Le duc roi, alors à l'apogée de sa gloire et de sa fortune , se montra libéral envers ce dernier monastère que la puis- sance ducale fondait en Normandie. Outre les droits sur le [léage de Dieppe, sur les halles et sur les moulins de Rouen, il donna aux moines plus de cent acres de terre à prendre dans la forêt d'Eawy. La charte de Richard Cœur do Lion, donnée en 1198, fut confirmée ()ar Henri V, en 1442 {Neuslria pia, p. 896). Beaucoup de nobles seigneurs, tels que lUchard de Vernon, Pierre et Gui Mauvoisin , comtes de Beaumont , les sei- gneurs do Montmorency, Amalric, comte de Monlfort, les comtes de Meulan, de Pos- sy, etc., el les souverains pontifes eux-mê- mes, furent les bienfaiteurs de Bon-Port. — Voy. Gallia christ., t. XI, col. 667, la série do 36 abbés. BONRAS, Bonus Radius (France). — Ab- baye de l'orde de Cîteaux, fondée 1 an 1119, dans l'ancien diocèse d'Auxerre , par uno colonie do religieux, venus avec un abbé de l'abbaye do Pontigny. Elle était sous l'in- vocation do la sainte Vierge. Elle no [larall I)as avoir ou d'autres fondateurs que Hu- gues de Tily, .soigneur do Chanlomy , el Adélaïde do JMoiil-Onia, sa femme, losijuels donnèrent. ^ l'abbaye de Bonras,t()Us les biens (|u'ils possédaionl dans ce mémo lieu. Celle abbaye fut dévastée et prosfjuo détruite par les calvinistes. — Voy., 6'«//<«t7i/'*^, t. XII, col. 456, la série do 51 abbés. BON-REPOS, //on« lleiiuics (Franco).— Abbaye lio l'ordre d<; Citeaux , lillo (le Bo- qui'igncr, conseiller du roi, cl ad- ministrateur de la monnaie. La première prieure fut Madeleine Kunnanuelle de Bou- chavanne, sœur d<î la fondatrice et religieuse de Noire-Dame de Soissons — Voy., liallia Christ., t. Vlll, coll. 0V8, la série de G prieures. BOPPAUDKN, Boppardia. — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte ^'ie^ge, fondée flvant l'an 1073, dans lo diocèse do Trêves (Allemagne), par une noble famille de Bop- parden. (Irégoire VII renriclnl d'un privi- lège, et la soumit à l'abbaye de Saini-Ku- cher ou Sainl-Malbias de Trêves, au lemps de l'empereur Hem-i IV. Frédéric 11 la lit restaurer, accrut ses possessions, et la [irit sous sa protection l'an 1220. La rérorme y fut introduite vers l'an 1V37. — Voy., (lullia Christ., t. XIU, col. G19, la série de 12 ab- besscs. BOQUIEN ou BOCllIAN, Bocquiniacum (Côtes-du-Nord, France). — Abbaye de l'or- dre de Cîleau^i, lille de Begars , fondre l'an 1137, ilans l'ancien diocèse de Tréguicr (aujourd'hui de Saint-Bricuc), par Olivier 11, vicomte de Dinan, et sa fonnne Agnorie, comtesse do Penthièvre. L'an 1213, Juliaol, baron do Maync, et (iervasio sa lemme , vi- comtesse de binan, lui assurèrent une renie de dix mesures do froment, sur leur terre dcBc'herol, po\ir la lélébraticm (piolidienne du saint sacrilice. L'an 12(»V, (ieoll'roi , soi- gneur de la Hunandayc, fui encore un do ses bienfaiteurs, en lui léguant par s(»n tes- Intnent cent sols, ainsi (pi'ù tous les monas- tères de l'ordre do (lîleaux , situés dans le ibn'hé de Bretagne. L'église de Bocpiien était sous l'invocation do la sainte >'ierge. (JoXJEI.IN.j BOBDKSLLV, Bordrstryn, Bnràcslcyctisis ahbatia (ancien di((cèsc do Lint(dn , comté do Worcestor , Angleierre). — Abba\e do l'ordr»; do (liteaux, fondée l'an 1138, par Mathilde, lillo de Henri I", roi d'Angl»;- terro , veuve do l'omitcreur Henri V, et l'')mmo en secondes noces de Cicoirroi Plan- lagonet. Ses premiers religieux lui vinrent do l'abbayo do (lérudon, <|ui est de la lilia- lion de Cileaux. File fut fondée on I'Ikui- ncur de la \ ierge Marie, reine des cicux. Le roi Bi( hard I" ronlirma ses possessions. Vo> Mandstir. (itujlirnn. VOHMll MU M (Belgirpie^. - Monas- tère d'abord do Chanoines réguliers, fondé vers l'an 1100, entre les villes d'Anvers et Tcmamonde, par Wonemar, châtelain do (Jand. Burchard , évèipie do Cand)rai , la conlia, l'an 1200, h Fulgence, abbé d'Aflli- ghcm, (Hii la transforma en abbaye bénédic- tine. Kilo devint par la suite un priouié dé- pendant d'Aftligheui. — A'or. Gallia Christ., t. V, col. 31. BOSCAUDON ou BOSCODON, Boscodum ou Boscodututm (Haules-.Mpes, France). — Abbaye do Bénédictins, à doux lieues au midi d'Iùnbrun, sur une montagne, dans une agréable solitude. Kilo fut fondée, l'an 1130, par trois nobles habitants d'Fndtrun; Pons Albert, Guillaume cl Pierre lio Mont- mire, pour des Bénédictins (pii suivaient l'instilut de l'abbayo do Châles, îlorissanl alors (hms lo diocèse de Grenoble, dit le (lallia christ. Sous ce nouvel institut , les religieux do Boscauilon portèrent tant do fruits de piété, ajoute lo Gallia r/, dans,la paroisse de Sainl-Mar- lial do \illars, dépendant du |)ricuré ilo Saint-Jean do (^olo. Flic était située dans une vallée entourée de bois, non loin de la rivière de Drone, h um; lieue de Brantôme, à doux lieues du monastère d(! la Peyrousc, et à cincj do la yille de Périgueux. (]elie al)- baye fut entièrement dépouillée et ruinée parles héréti(pi(!S , par les abbés (ommen- dalaiies,et |»ar les seigneurs de Puyguillem. 11 ne restait au dcinier siècle (pjo lo chuiur et le chevet de sa bcdle église, avec un seul moine, dit lo Callia Christ., procureur du prieuré de la Peyrouso — Voy., t. III, col. loOG, la série de IV abbés. BOSCHFUVILLK, Balchcrivilla (diocèse de Bouen, Seine-Inférieure, Franco). — Cé- lèbre abbaye ilc l'ordre doSaint-Benoîl, près de la Seine, un peu au-dessous de Bouen. lillleesl connue sous le nom di; Saint-Georges et aussi do Saint-Martin de Bocher>ille. Son origine est antérieure h laconipiè'o do l'An- gleterre par les princes normands. BaouJ de Tancarville, chaud>ollan cl gouverneur de (juillaunu! le CoïKjuéranl, ayant con(;u le p.idjot de fonder une maison de Chanoines réguliers dans sa terre de Bocherville, l'exé- cuta vers le milieu du xi" siècle. II lit bfllir 1125 BOT DES ABBAYES ET MONASTERES. BOU !20 l'église qui existe encore, et qui, à l'excep- tion de quelques faibles parties, a[)partient tout entière a rarcliitecture à plein-cintre. Le môme seigneur, qui en avait jeté les pre- miers fondements, acheva de la bâtir avant l'an 1066, Il y mit des Chanoines réguliers. Plus tard, l'an 1114, ce fut un monastère de l'ordre de Saint-Benoît qui s'unit à la réforme de Saint-Maur. Il ne reste aujour- d'hui de l'ancienne abbaye de Saint-Georges que l'église et le chapitre. Cette salle capi- tulaire, voisine de l'église, est une des plus brillantes et des [dus curieuses productions des arts et de la magnificence du moyen Age. En 1822, le défiarteuient de la Seine- Inférieure, sur la demande de la commis- sion des antiquités, s"empressa de concou- lir à l'acquisition de ce charmant édifice, me- nacé alors de destruction. — yo\.,Gallia christ., t. XI, col. 270, la série de 31 abbés. — Neustria pia, 601. — On peut voir aussi l'histoire complète de cette abbaye, publiée par M. A. Deville, sous le titre de : Esaai historique e't descriptif sur Véglise et l'abbaye de Sainl-Geuryes de Boscherville. Rouen, 1827, 1 vol. grand in-^'". — L'abbaye de Saint-Georges de Boscherville avait em- brassé la réforme de Saint-Maur, l'an 1660. BOSCHET, Boschetum (anc. diocèse do Saint-Paul Trois Châteaux, maintenant de >'alence, Drôme, France). — Monastère de femmes de l'ordre de Cîleaux, sous la dé- pendance de l'abbé d'.Viquebelle. Il fut fondé dans le xir siècle par Raimond de Raux, prince d'Orange, qui donna au cou- vent le castel u'Iistagnol, non loin de Suso. Ce monastère subsiste encore dans le voisi- i:age de Montélimart; il est habité par des religieuses trai)pistines. BOSCO (Etats Sardes). — Ville (17) et cou- vent de l'ordre dominicain ; ce couvent qui sert de lieude novi kiluii'.cii.i t^. 0, .1 Alixaii'liic, *\^l 1,1 |i.,liMiIc l'.r V 147 BOU DICTIONN.VIUK ROU 123 cessiveiDcnt des diocèses de Toulouse el de Mirepoix. BOL'LLKNCOUU, BuUencuria (Seine-cl- Mariie, FniiKe). — Abl»;i.vo située à dix lieues etjviroii de Troyes; d'abord linhilée |iar iii's chanoines réjjuliers de Saiiil-Auguslin, cl fondée vers 1 an 1093, elle l'ut ensuite ré- fortnée par les soins de l'évtVjue Henri, i i- devant ablié de Moriniond, (}ui la conlia h saint Bernard. Celui-ci, du conscnieinent des dits chanoines, y établit des religieux de sa famille de Clairvaux, (}ui enibrasbèrent la règle de Cîteaux. Cette réforme eut lieu l'an liW, connue l'indicjue rinscri|)tiou sui- vante qu'on lisait gravée sur une tablette dans l'abbaye. L'ail mil reiil i)ii;iranlcnoiir, A sailli lliTiiaDi par lion amour Le Ixiii Ilfiiry do 'rres pasU'iir, Duiiiia ce lieu de ilur.eiiciiur. Cette abbaye fut successivemenl enrichie do revenus et de possessions, tant par les comtes de Cham|tagne que par les sires de Joinville, de Broyés et de CliAtoauvillain. On le voit [>ar les chartes du cartulaire de l'ab- baye dont Jongelin (liv. i, p. 65), cite un cer- tain nombre, entre les années 1155 et 12V2. L'abbaye de Boullencour était sous rinvoca- tion de saint Pierre. Elle élait devenue très- considérable. On y a compté jus(ju'^ 200 re- ligieux. Cette abbaye était aulretois du dio- cèse de Troyes. (Ce lieu est aujourd'hu du diocèse de Meaux.j^Voy. Gallia christ., t. XII, col. 005, la série, de Itl abbés. BOIBBOL'BC (NoT«K-l)AMK uk). Burbur- » C(ïttc maison, située d'aboni dans un faubourg, fut tran^iérce dans la ville même de Bourbourg, eti 1551, par Tordre de l'em- pereur t^harles-Ouint (19). Les jeunes Jilles nobles étaient reçues sans dot dans celte ab- baye. — Le CaiHcntcum chrislidtutm, n. 251, donne la liste de 'M abbesses de Bourliourg, depuis (iodilde, (pi'on a cru h tort sieur de la fondatrice, juscju'à Camille-Josèphe de (IH) Ce monafUèrc fiU il'aliord du iliorèse «!«• Tô- loiiaiH-, puis de S.iiiil - Oiiici ; il snail :nijouitl litii (ï-i celui de Cambrai. Coupigny de llénu, lille de Maximilicn do Coupigny, comte île Hénu, et de Philippine de Héricourt, nommée en 17G8, et morte |)eii d'années a(>rès la su[>pression du chapitre. Ce fut du temps de celle dernière abbesse, en 1782, t]ue la reine Marie-Antoinette ac- cepta le titre de première chanoinesse do Bourbourg, et permit h ce chapitre de so (lualilier de chapitre de la reine. — Les dames, dès lors, furent décorées d'une croix d'or émaillée d'argent, portant d'un côté l'imago de la sainte \ ierge, et de l'autre lo portrait de la reine. — Parmi les abbesses de Bour- bourg, on trouve, vers IHO, Clarisse de So- merighem, ou de Somergem, ([ui re(;ut, dans son .al)l>aye, saint Thomas de Cantorbéry, le(|uel, en reconnaissance do cette hospita- lité, lui donna un très-l)eau calice d'or, tou- jours conservé par le couvent. BOUBC.-MOYKN DF BLOIS, Ihinjum Mé- dium, ou H. Maria de Ihirgo Media {h Blois, Loir-et-Clx'r, France). — Abbaye de Tordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1123. (tétait, HU|)aravant, une église bAtio avant Tan 99G, et des- servie, à ce qu'il paraît, par »les Chanoines séculiers. Les Chanoines réguliers de Tonlro de Saint-Augustin y furent introduits par CieollVoi, évôcjue de Chartres, vers Tan 1123, et réformés Tan 1210, par Manassés III, év6(|ue d'Orléans. La réforme de la congré- gation de Sainl-Maur y fut établie en iGV7. La mense abbatiale de Bourg-Moyen a été unie à Tévèché de Blois lors de son érection, en 1C97. Celte abbaye tirait son nom de sa position entre le boiirg Saint-Jean el le bourg du Fort-Foi X, c'est-à-dire, dans le Bourg- Moyen : la ville de Blois ne formant i^uère alors, dit-on, que trois, petits quartiers ap- pelés 6oMrr/.<. Le r<»i .>aint Louis avail fait don 5 cette abbaye, Tan 1209, d'une des épines de la sainte couronne de Noire-Seigneur. File comptait, parmi ses principaux bierdai- teurs, les comtes de Blois. — \o\., Onllia chrift., l. Mil, col. 1390, la séi-ie de ki abbés. B( >L lU; U 1:1 L - EN - V A LLKK , tturgulium (Indre-et-Loire, France). — Abbaye de Tor- dre de Saint-Benoît, sous l'invocation do >ainl Pierre,' fondée Tan 990, par Fiunie do Chartres, femme de (Hiillaume II, dit Fiera- bras, (omte de Poitiers et duc d'Ariuitaine. Théodelin en fut le premier abbé. (A'tte ab- baye était considéralile. File embrassa. Tan 1()30, la réforme de la coiigrégalion de Saint- Maur. FIluélail du diocèse d'Angers, etilans la petite ville de Bourgiieil (aujourd'hui chef-lieu de canton du départemenl d'Indre- et-Loire, à IV kil. N.-O. d(î Chinon, dans le dio( èse île Tours). I BOLBNFT, Itornetum (diocèse d'Angou- lème, France). — Abbaye d'abord de Tordre d(! Sainl-Benoit, ensuite de Cîteaux, sous Tinvocalion de la sainte Vierge. File fut l'on dée par (iiraud de Sales, Tan 1113, selon la (lî») lîourlionrj,' osl un clicr-licu «l-^ canlou du deparlniK lit du NunI, .i niif iicue tère devint dans la suite un chapitre noble de chanoinesses séeuliè- res.— Voy., GalHa christ., t. XUI, col. 1354, la mention de 30abbesses. BOL ZON VILLE, Jiosonis Tilla ou Bodo- iiiœ monasterium ( diocèse de Metz, Moselle, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Bc- nolt, ?ous l'invocation de la sainte Croix el de la .«■ai nie Vierge, fondée avant l'an 1033. par Judith, femme d'Adalbert, comte d'Al- sace. Ledit comte ayant fait vers celte éf)0- que un voyage h Jérusalem, obtint du |)a- Iriarche un morceau considérable de la sainte cri)ix, en l'honneur de laquelle le nouveau monastère devait être consacré. Les b/lti- ments étant tcnnirics et le diirétantde retour de son voyage, ihicrri il, évèfjue fie Metz, consacra son église en granre dans la suite. — Vr.y. Mayo. ~ On dit que Colman mourut à Bo- vinde, l'an 676. BOXLEY, Boxeleya , Boxleensis abbatia (comté de Kent, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de Clairvaux, fon- dée l'an 1144 ou 1146, par Guillaume d'Y- pres, comte de Kent, sous le lègne du roi Etienne. (Jongelin.) Le roi Richard confirma ses donations. Monastie. anglican. BOYLE, Buellium (Irlande).— Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Mellifont, fondée l'an 1148. Avant de s'établir à Boyie, dans le comté de Boscommon, en 1161, les religieux de cette abbaye avaient planté leurs tentes, dit-on, dans trois différents séjours. — Voy., pour les détails à ce sujet, Jonge- LiN, lib. VIII, p. 22 et 23. BOYSSIERE EN ANJOU (La), Buxeria (diocèse d'Angers, Maine-et-Loire, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Sa- vignv,de la filiation de Clairvaux, fondée le 15 juillet 1131. BRAGFAC, Brajacum (diocèse de Cler- monf, Puy-de-Dôme, France). — Ville, et abbaye de femmes, fondée vers l'an 675, sous l'invocation de la sainte Vierge, de saint Cosme et de saint Damien. Suivant D. Claude Estiennot, dans son origine elle fui double, c'esl-à-dire, pour des hommes el pour des femmes, ce qui n'était point rare en ces tem[)S là; mais les religieux l'aban- donnèrent bientôt.; on dit, mais sans ftreuves certaines, qu'elle fut restaurée vers l'an 1100, par Robert d'Escoraille. LesGoths,lcs Anglais ou les Gascons lui firent essuyer de grands dommages; on ne doit donc pas s'é- toimer, dit le Gallia christ., si nous ne pou- vons donner ni la charl« de sa fondation, ni le catalogue entier des abbes.ses. — Voy. cependant, t. X, col. 383, la mention de 16 abbesses. — L'abbessc de Brageac avait pleine juridiclioy sur la ville et la rivière d'Anse. BRAILLE, ou LA BBAYFLLE-LEZ-AÏJ- ' NAY, Urartia, Ancluni, ou Asnayum ( dio- cèse d'Arras, Pas-de-Calais, France). — Ab- iiaye 7. L'abbé et les moines BUAINK, ou SAINT-EVODK ou YVOD, furent expulsés l'an 15V9, par les liéréliiiues, lirana ou 5. Iivodius ( diocèse de Soissons, dit le (iallia christ., (jui mentionne trois ab- Aisne, France ). — Abbaye de l'ordre de bés seulement, t. \, col. 586. l'rémontré, dont on ignore l'origine. Elle imi<:iSTi?<(iKN ou RREYTUNr.KN. — An- lut réformée lan 1130. Le corfis de saint cionne abbave de l'ordre de Saint- Renoît', Evode ou Yvod, (pii fut ar(lieYÔ(iuc de fomlée avant lan 13V3 dans le comté de Ko- Rouen, dans le v siéile, ayant été transféré nigsberg, et dans le diocèse de Mavence h Braine, avec celui de saint Victrice, l'ab- (Allemagne). Elle était soumise au nmnas- baye prit le nom de ce saint pontife. L'é- tère d'Hirsield. Elle s'unit à la congrégation glise, qui subsiste encore, est, dit-on, un de Bursfelda l'an 151V. Elle existait encore précieux monument d'arcbitecture gothique, en 1550.— Le (/'«//m christ., l. V, col. 588, Braine est aujourd'hui un bourg, chet-licu mentionne 2 abbés. de canton du département de Tiisne à IG hueTELIL, Brctolium (diocèse de Beau- kdomèlres S. E. de Soissons. -^ oy., Gallta ^.^. ^^. Kpan(e).-Ville (19*) et ablnye de chnst., t 1\ col. m, la mention le oO ab- j.^,.^,,,^ ,,^ Saint-Benoît, sous l'invocation de '"^nnTv r!l'x, r '^7'"7'-*^' ^- /,'.''■ .'^^!\ p . la sainte Vierge, fon.lée oU plutôt restaurée RRAN lOM L, nranto.«mum (diocèse de Pe- ^,^^^ j.^,, ^yj^^r par C.il.luin, comie de Rre- rigueux Dordogne 1- rance). - > ille, et ab- ^^^-^ ..^^. j^. Valéran, abbé de saint Vannes baye de I ordre de Saint-Renoît, ^ous 1 invo- ^^ Vei,i„n. et de Hugues, évoque de Lan- caiion de sa.nl Pierre, londée 1 an iG9 par ^^ j^,^^ .seign. ur, (pii plus tard fut Charlema,.;ne, d après Mabil on La chron.- f^;_^,^,,,^ religieux, fonda ce monastère par que de Maliezais attribue h tort sa fomiat.on le ,onseil de Ihogo", avoir été dévastée snccessive- de ceux . .1 royanine de France (pu lut fait ,,,^,,^ .^,. ,^,^ ^ ,.^j^ ^^ ,^.^ calvinistes, lan 817^11 lut détruit peu de emps après cnibrassa, l'an 1(?^5, la réforme de la con- par les ^o^nands -- > oy.. (,aUu, chnst., t. g,,, ij^,,, .j^ ^,,■,,,^ _ ^^j..^,,, __ y^^. f;^^^ ''\m;1- J MM'.'ru' «'''°'''//''' ^ "^ ."'a . ^/"•'>'^' «• I^. c.d. 800, la série de W abbés. RRAN\EILLR //r»n,r»/«r,um(,liocèse(lc m\im^()\Ù)Jirrtfurdcnscca'nol,ium{vinnié Cologne, Prusse Rhenane).-Abbaye de I or- ,,^ ^y.,,.^^ j,.;^^ Angleterre. - Monastère de (re.leSainl-Icnuî,aunelieuredtMisan.-e j.^.,,,,,,^^ ^j^, ,.^,,.^j;;:^. ,,p Saint-Benoît, fondé deCfdogne .ht le ,«//!« r/,;y^ Elle lut b.n- ,,,,r (jodefroi de Cdinton, .pii donna pour dée 1 an 1 )2V en 1 honneur de saint Nicolas [.^.^^ lo.idalion 150 a<:rc.; ,ie sa terre de Bret- et de sain > e.iard, par Eren rid, comte pa- j.,^,.^,__ ^y,,,,,,/,-, »„y/,-,«„. latin, et Malhilde, sa lemme, iille d Otiion II, •' 7., l'ouver le roi Pépin au |>alais royal de t. III, c(.l. 759, la série de"V7 abbés. Kierzi-sur-Oise , et | assa qiiehiue, temps RREIDKLAR, Brrdclnrin (diocèse de Pa- |lfl"s '^ nionaslère de Rrétigny, situé dans derbcrn. Liais prussiens).— Abbave de l'or- •« voisinage. (> était plus tard .iii prieure, (pu drc de Cîieaiix, lille dllardenhausen. Ce fui •''v.tI été soumis h un monastère de l'onire dans l'origine un monastère de i'emmes de ''•' Cluny.— (inllui chnst. l'ordre de Saint-Augustin, soumis h un ii.o- RRIllIERENOIT, Uroliinn licnrdicti (dio- naslère de Piéniontré. Vers 119G, il fut cèse d'Evrcux, Eure, France). — Abbaye d'a- cliangé en une abbaye de l'ordre deCtteaux, bord de l'ordrede Saint-Reiudl, fondée sous jtar lessoins d'Adolphe d'Allen, archevêque 1 in vocation de la sainte Vierge et saint de Cologne. Son premier abbé fut Albert, qui Jeaii-Raplisle, l'an 1137, par une colonie vint s'y établir avec ciiiti religieux du nio- de religieux de \ aux-de-Cernai. Les fon- naslère de Hardenliausen. — Voy. Jongelin, dateurs et bienfaiteurs furent les seigneurs lib. II. de Marcilly; Robert, comte de Dreux, et sa RREIDNAWE, lirnidnaïK/icnsr ou Brrydr- femme Agnès ; lolende, comtesse de Riaiiie, nuvnrnsc mnnnstrriitvi. — Ancienne abbaye et les seigneurs d'Aunay, etc. Celte abbaye de l'ordre de Sauit-Renoît, sous l'invoialion subit le même sort de Savigny, sa mère, cl de la sainte Vierge, fondée peu avant l'an passa avec elle à l'ordre de Cîlcaux. — (19") .\ vingl - liiiil kiloniclres nonl-cst de Reauvais. Î33 BUI DES ABBAYES ET MONASTERES. BRO i54 Voy., (iallia christ., t. XI, col. GGi, la série de 20 ahbés. BKEL ILHEKBAUD (Notre-Dame de), firo- /tum Arbnudi 0[i Herbaldi {diocèse deLuçon, Vendée, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 11-30, dans un lieu désert et couvert de bois, à une lieue de la ville de Palluau. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 1433, la mention de 5 abbés. BUlCOLou SEZANNE (Notre-Dame de), Jiricolium (France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1196, à deux lieux de la ville de Sézanne (Marne). Elle était du diocèse de Troyes. Quelques uns attribuent safondation à Pierre, abbé de Celles, qui avait concédé à Hersende, com- tesse de Bricol, un lieu dans la forêt de Saint-Médard, où vivait l'ermite Fromond, sous la condition d'y établir un monastère de filles, dont elle serait la première abbesse. D'autres font honneur de cette fondation à Garnier, évê(|ue de Troyes. Quoi qu'il en soit, Thibaut, comte de Cljampagne, confir- ma toutes les possessions de ce monastère le 26 mars 1270. Dévasté entièrement par les hérétiques vers la fin du xvi' siècle, il fut restauré ensuite [)ar Jacques de la Ro- sière de Guéerle. V ers l'an 1697, elle fut liansformée en une abbaye île l'ordre de Sainl-Bencjît — Voy., Gallia chri.it., t. IV, col. 291, la iérie de 10 abbesses. BRIELC (Saint-), .S'. liriocus. — Ville et monastère l)Ati vers la fin du v' siècle, par saint Brieuc. dans la partie nord de l'ancien- i-ie Armoriipie, sur un fonds «pii lui fut donné par Ri\Nall(ui ou Rigald, son parent et son ami, et ci-devant j>nnce de Doumo- nie dans la grande Bretagne. Le monastère et l'église l)Atie par saint Brieuc, furent dé- diés sous l'invocation de saint Etienne. Le saint fondateur se chargea du soin de con- duire ses religieux ti la perfection : il mou- rut dans son monastère vers l'an 502, dans un Age fort avancé. Ses reliques furent transférées à l'abbaye de Saint-Serge d'An- gers, durant les incursions de Normands. Quant au monastère, il donna naissance k une ville considérable qui porte le nom du saint,et où, enran844-,on érigea un évêché. — Saint-Brieuc, ville épiscopale, est aujour- d'hui le chef-lieu du département des Côtes- du-Nord (France). BRIOUDE (Saiist-Juuen de), Brivas (dio- cèse de Saint-Flour, Cantal, France). — Très-ancienne etcélèbre église collégiale qui a porté aussi autrefois le titre d'abbaye. Elle fut fondée en l'honneur de saint Julien^ martyr, sur le sol de la ville de Brioude, h 12 lieues au midi de Clermont, et à six au levant d'été de Saint-Flour. Sa fondation remonte au \\° siècle. Accrue par les bien- faits des rois et des empereurs, elle était dé- jà devenue célèbre au commencement du V' siècle, comme le prouve saint Grégoire de Tours. Vers la fin du i\' ou le commen- cement du j." siècle, elle fui restaurée {)ar Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine, qui fut inhumé dans son sein. De cette église collégiale ou abbatiale deSaint-Julien de Brioude sortirent d'illustres person- nages, parmi lesquels on compte saint Gai, évêque de Clermont ; saint Odilon, et saint Robert, abbés de Cl uny et de la Chaise-Dieu, les Pajies Clément IV et Grégoire IX. — Voy., Gallia christ., t. II, col. kIO, la série de 30 abbés, de 50 prévôts, et de 50 doyens de l'église de Brioude. BRONDOLO, Brondolium, ou Sancta Tri- nitas de Brondolo (grand-duché de Toscane, Italie). — Abbaye jadis de l'ordre de Saint- Benoît, fondée dans le territoire de Chiusi (l'anc. Elusium en Etrurie), et qui fut cédée aux religieux de l'ordre de Cîteaux, l'an 1229. ï'cs premiers religieux avec un abbé vinrent du monastère de Sainte-Marie de la Colombe, de la filiation de Clairvaux, au diocèse de Piacenza. BRONDULE (diocèse de Chioggla, royau- me Lond)ard-Vénitien). — Ancien moiias- tère de l'ordre de Saint-Benoît, dont on ignore l'origine. Antoine qui en était abbé fut fait patriarche de Grade [Grado en Illyrie), l'an 72/*.— Ce monastère, dit Bulteau, con- serva la pureté de la foi, et montra un grand attachement au Saint-Siège pendant les troubles excités par les iconoclastes. Il fut doiuié à l'ordre de Cîteaux dans le xui' siècle. Il ne subsistait plus dès le xvii* siècle. BROU, Braiacum (diocèse de Chartres, Eure-el-Loire, France). Ancien monastère, sous l'invocation dle. BIUJKLSl'K LA lA'», Broilum cl Broilus, àhiirond Villu ou Merinvilla. — Noms divers d'un .nnrieii iiionastèrp, souslolilrede Sainl- Pierro, Ibiidé vors Vnn G8(i, jtar saint Mnn- ron(o ou Morant, dans le diocèse d'Arras (Franee). — I>c (ialliu christ., t. III, col. .■{71, le mentionne parmi ceux (jui n'exis- taient plus tirette èpO(pie. BUUKKN, Brurrnium, BrucrUi ( comté d'Oxford, Angleterre). — Al>l)aye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1 H7, par Nicolas Bas- sol, h l'aide d'une colonie de religieux do Gerudon, de la filiation de Cîteaux. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. Le roi Jean Sans-Terre coniirma ses dona- tions, {Monnstir. anglican.) imUdNKTO. (Ktats Sardes) — Ar>cien monastère de l'ordre de Saint-Menott, dédié sous l'invocalicm de saint Pierre, et fondé, dit-on, au commencement du vin' siècle, par Luit()rand, roi des Lombards, Il fut du iL'oins ItÂli sous le règne de ce prince, (jui en coniirma l'étahlissement par ses lettres. Dès son origine, ou dans la suite ban; il reçut beaucoup de biens ol de grAces de Cliarlemagne et de ses suc- cesseurs, BKUXKLLKS (Notre-Dame de), Bénédic- tines Anglaises. — Abba_)e de lemmes de l'ordre de Sainl-Benoîi, sous l'invocation de l'Assomption de la sainte Vierge, fondée h Bruxelles (Belgiipiej, l'an 1507, par demoi- selle .Marie l'ercey ou Percy, fille do Tbo- mas, comte de N<»rtliumherland, en Angle- terre, honoré île la couronne du martyr, dit le Gnilia christ. — Cette pieuse lille, ipiiltant son pays pour raison de la foi, s'en vint à Bruxelles, où. par ra|»pui de l'anliiduc Al- bert, elle fonda ce monastère ps. BIUYKUFS - LE - CILVTKL , Brocnrin (France). — Ancien monastère de femmes, fondé l'an 599, sous l'invocation delà sainte A'ierge etdc (piebpics autres saints, par une (lame riche, nomniée Chlotilde, avei; l'ngré- ineni d'Agilbert, évèfiue île Paris. .Mommola, nièce de la fondatrice, en fut la première abbesse. La charlede fondation [lorie ipte ce monastère était situé in Inco nuncnpntn Hm- caria, in pago Stnnipensr, jtrope de purin irhio. Le nom de Bruyères est reconnai'^sa- ble dans Urocaria: sa situation proche de la jietitc rivière d'Orge, lui convient parfaite- ment. Bruyèies-le-tlhAt'.'l est aujourd'hui un lelit village du canton d'Arpajon, arrondis- sement de Corbeil (Seine-el-Oise, diocèse de Versailles). On y voit les débris d'un châ- teau fort, dont l'origine remonte au vu' siè- cle. BIJCHAV^% Boeaugia, Buchaugla oa Bu- chovia (Wurtemberg, Allemagne). — Ab- baye de femmes île I ordre de Saint-Benoît, située non loin de Biberch, et fondée sur la lin du IX' siècle par la comtesse Adelinde, femme du comte Alton. 5fl première al)csse fut Adelinde, lille de la fondatrice. Cette abbaye était de l'ancien diocèse de Constance. Kilo lut construite en l'honneur des saints Cor- neille et Cyprien, martyrs. L'abbesse de ce beu avait rang |)armi les princes du saint Em|)ire romain, et dans les cérémonies pu- bliques on avait coutume de porter l'épée nue devant elle.— Voy., Gallia christ., t. V, col. 1078, la série de 2(i abbesses. BUCILLV, Bucilium ou Bueiliacum (Aisne, France). — Ancienne abbaye, sous l'invo- cation de saint Pierre, fondée vers l'an 950, sur l'Aubenton, dans l'ancien diocèse de l^ion (aujourd'hui de Soissons), h 12 kil. E. de \'erviiis, et îi 2 lieues environ de Laon. Elle doit sa fondation, suivant Mabillon, .^ une pieuse donation d'Hersende, ou Ger- trude (suivant Hvao, Annal. Prcem.), femme du comte Eilberl, frère d'Herbert, comte de Veiniandois. Elle fut d'abord habitée par des religieuses de l'ordre de Saint-Beiiuit; des religieux de l'ordre do Prémonlré vinrent s'y établir ensuite, vers l'an 11^8, envoyés par le B. Hugues, abbé de Prémontré. Mais ce moiwistère avait passé auparavant entre les mains des religieux de Saint-Martin des Chafups de Paris, comme le prouve une let- Uo. de Itaoïil, comte de >'ernianilois, h Bar- thélémy, cvè(pie de Laon, citée par Mabillon. — \oy. ,(iallia christ., 1. 1\, col 088, la men- tion de i2 abbés de l'ordre de Prémontré ; Hilés du v»»nin calviniste {lab« cal- viniana infecti), lU livrèrent aux flammes le bourg et le monastère du Bugue, qu'ils abandonnèrent au |>illage des soldats, et ils détruisirent les chartes de l'abbaye. Elle fut 13/ BLUl DKS ABB.WES Kl MUINASTKRES. Bia 1-S restaurée au comraeucoment du siècle sui- vant, après être restée déserte quelques an- nées. Il y avait dans le bour^^ du Biigue deux églises paroissiale*;, dont l'une, de saint Marcel, Pape et niartyr,dépendait de l'abbaye. — Voy., Gallia christ ,1. H, col. 1501, l'ordre de 7 àbbesses, BUILLON (Notre-Dame de), Bilhj, Billon, Buiio Pauper (diocèse de Besançon, Doubs, France). — Abbaye de l'ordre de Cîieaux, fondée l'an 1128," ou quelques années plus tard, près de la ville de Besançon, sur les instances de Burchard, abbé de Balerne. Ses premiers religieux lui vinrent de l'abbaye de Clairvaux.Elle fut dotée par Artaud, Hu- gues et Etienne, de l'illustre famille de Che- rancey, et par d'autres nobles seigneurs. BUiX-LEZ-AUKILLAC ou BOISSET, Buxum ou 5. Johannes Bapl. de Buxo (dio- cèse de Saint-Flour, Cantal, France). — Ab- baye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, fondée avant l'an 1162. On ignore son ori- gine; on l'attribue cependant au monasière d'Aurillac. Elle était située sur une colline voisine d'Aurillac, près de la rivière Jor- dane. Elle portait aussi jadis le titre de Sainte-Croix, peut-être à cause d'une par- celle de la vraie croix qu'on y vénérait. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 4^56, la série de "25 àbbesses. BUONA-VAL, Bona-Vallis (diocèse de Tolède, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Val-Buéna,' de la filiation de Morimond. Erle fut fondée vers l'an 1200. D'abbaye qu'elle élnit, celte maison devint plus tard un prieuré qui fut incorporé au monastère de Mons-Sion, près de Tolède, lequel s'accrut merveilleusement, et devint à son tour le chef de l'ordre, en Castille. . BL'USFELD ou MIMINDE, Bursfelda. — Célèbre abbaye d'Allemagne de l'ordre de Saint-Benoît, qui était dudiocèsede Mayen- ce et dans le duché de Brunswick. Elle fut fondée sous l'invocation de saint Thomas et de saint Nicolas, l'an 1093, par Henri, comte de Norlheim, en Saxe, et Gerlrude sa femme, fille d'Egbert 1", marquis de Saxe. Celte ab- baye est justement célèbre, comme ay.mt été le siège' d'une grande réforme bénédic- tine en Allemagne, dont les fondements fu- rent jetés par Jean de Méden, religieux de Ilheinausen, à son retour du concile de Con- stance (tVH), où il avait assisté en qualité de |)rocureur de son abbé. Cette réforme, commencée h l'abbaye de Cluse, au diocèse d'Hildcsheim, dont Jean do Méden venait d'être élu abbé, fut continuée et accom|)lie h Biirsl'eld. I^ congrégation de Bursfcld compta bierUôt plus de cent monastères (|ui adoptèrent sa réforme. 0;lle congrégation s'est maintenue jusfpi'au deiiiier siècle sous lo noiM dr; Burlleld, (pioifjue c(! monastère ait été ruiné p.ir les hérétiques l'an l.SVO. — X'oy., (iallia christ., t. V, col. <3."i2, la série de 8 id)bés. — Diction, des Ordres religieux, i. I, j). ;>;ji. BURTON, Burtoncnse. C(ni;liain (Comté de Stafford, Angleterre ). — Abl)ayc de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée et dotée vers le milieu du xT siècle |)ar Wulfric Spot, mi- nistre d'EtheIred, roi d'Angleterre. Wnlf- got, moine de Winchester, eu fut le premier ôbbé. — ■ Voy. Monastic. anglican BUSSIEKÈ (La), Bu.xcria (Côle-d'Or, France). — Abbaye.de l'ordre de Cîteaux, qui était autrefoisdansle diocèse (r7\utun, et dont l'église, qui subsiste ."-eide, est aujour- d'hui la paroisse du village de la Bussière, au canton de Sombernon, dans le diocèse de Dijon. Nous trouvons dans la Bibliothè- que de C Ecole des chartes (t. IV, p. 549) une savante notice sur coite abbaye, dont nous allons citer quelques fragments : « A tiuelques lieues au sud-ouest de Dijon, dans la partie la | lus sauvage de l'é- troite vallée arrosée par l'Ouche, s'élevait, au moyen âge, une de ces abbayes dont le puissant ordre de Cîteaux avait couvert le sol de la France. Longtemps sa réputation de sainteté lui attira de nombreux discijiles; longtemps elle vit les plus grands se'gneurs des environs ap[)Orter sur son autel le tri- but de leurs richesses et se dépouiller en sa faveur des droits que la féodalité leur avait transmis, tandis qu'ils sollicitaient, pour toute récompense, l'honneur d'être inhu- més à l'ombre de leurs murailles. Aujour- d'hui toute cette gloire est éteinte : le cloî- tre est dévasté, la vaste habitation des moi- nes ruinée, et, au milieu de leurs débris, l'église seule est restée debout, dernier té- moin d'un f)asséqui va chaque jour s'effaçant. « Les origines de l'église de la Bus- sière, grâces aux documents que ses archi- ves nous ont conservés, sont faciles à con- stater. En 1130, Garnier, sire de Sombernon, fonda une abbaye à Aseraule (20), et par unf3 charte du 13 mars de la même année (1131, n. st.) lui donna le village a|)[)clé Tres-Val- les avec tout son territoire. Ce n'est pas la première fois, au reste, que cette villa ap- paraît dans l'histoire : dès la fin du vu" siè- cle, en 676, Ansbeit, évêqued'Aulun, l'avait léguée |)ar testament à son église cathédralo de Saint-Symphorien et à l'oratoire dédié à saint Léger, où il avait choisi sa sépulture. « L'ordre de Cîteaux, (jui comptait alors trente-trois ans d'existence, avait déjà su acquérir une renommée que sa rafiide ex- tension accroissait chaque jour, (Irâcc au zèle et à l'activité d'Etienne Harding, son troisième abbé, il avait, dans l'intervalle des huit dernières années, reçu douze monas- tères dans son obédience/jaloux de placer sa nouvelle fondation sous un si vénérable |)atronagc, Garnier s'adressa pour le peupler <) l'abbé Etienne, (fui lui envoya immédiate- ment une colonie de douze moines, auxcpiel.s un treizième, nommé (iuillaumc, fut donné pour supérieur. Mais rexislence de la com- munauté naissante devait être reconnuu d'une manière plus solennelle, et en quel- (pie sorte; plus authentique. Au chai)itre gé- (20) .\ujour(l Imi I.oizorolU; , inëtairie dépcnjdai'l lic ht comiiMinc ilo la Bussicrc. DiCTIONN. UtS AlUJAVIS. !"39 BLS DICTIONAirvE BUS uo lierai de l'oiilrc lonu à Cîteaux, au mois d'octobre ll.'îl, en présence du duc de Bour- gogne Hugues 11, et de la duchesse Matliilde, le sire de Sombernon renouvela les dona- tions qu'il avait i)récédemmenl faites. En même temps, à ^in>^tigation du duc (pii dé- clara prendre la nouvelle abbaye sous sa protection S|»éciale, Bouchard, prieur de \ergy, du consentement de son chapitie, lui lit don de toute la terre, quam habcbnt a villa Croalt ustjne ad flumen Oscre, et a râpe (/uœ fsl jusln pontcm Karral us(nie ail Combnm- lUiibo. Pourdédommagcr le donateur, et pour montrer d'une manièie plus distincte la part qu'il prenait h cette donation, Hugues aban- doima au prieuré de N'ergy tout ce (]u'il pos- sédait sur le territoire de Flagi clVeone (21). « L'abbaye d'Aseraule ne dcvait'pas sub- sister longtemps ; se? bAtiments n'étaient pas encore adievés, lors(iu'un violent incendie les réduisit en cendres. Loin de se laisser décourager par ce triste événement, lo sire de Sombernon îc remit immédiatement à l'œuvre, mais au lieu de relever sur le môme emplacement les bâtiments détruits, il trans- porta le siège de la communauté sur les l)ords de l'Ouche, au centre de la villa (jui avait fait l'objet de sa donation primitive, et (jiii (piilta dès lors son anti(}ue nom de Ires- Valles pour prendre celui de Buxeria ou la liiissiêre. Non content de renouvcdor ses (Ions antérieurs, Clarnicr acquit de plusieurs jtarticuliers les biens (ju'ils possédaient dans les environs pour en doter l'abbaye, et fil ratifier cette nouvelle libéralité par Arnoul le Cornu, de qui toutes ces accpiisiiions re- levaient en licf. Kn outre, le pieux fonda- teur accorda aux moines le droit de jicitu- rage et de pêche sur toutes ses terres, et le droil d'usage dans ses bois, à rexce|)lioii toutefois du droit tout féodal de la chasse, qu'il eut grand soin de se réserver. « Pendant ce temps, les travaux de con- struction étaient jtoussés avec d'autant plus d'ardeur qu'on avait un l'Acheux contre-temps à réparer. Malgré toute son aitivité, (iarnier n'eut pas la joie de les voir terminés; la mort vint le surprendre avant qu'il eût mis la dernière main h son (euvre. L'église (}u'il avait commencée sur (le vastes proportions, fut achevée en 1172 aux frais de Ponce de iMont-Saint-Jcan, sire île Charny. La môme année, elle fut consacrée |»ar Pierre, arche- vêque de 'larcntaise, (jui avait d'abord été mouie de Cîteaux, et (pii traversait alors la France pour aller, sur l'ordre du Pane, tra- vailler iarie-sur-Ouche), du mois d'avril 12G7. Par une charte sans date, Godefroi, évoque do Langres (1139- 11G3), cède 5 l'abbaye les deux paroisses d'Agey et de Gissey, avec leurs appendices» Baume-la-Uoche efla moitié de la |)aroisse de Uemilly, relevant de l'archidiaconat do Foulques, et exempte les moines du paye- ment de toutes dîmes et exemptions. « Sur la longue liste des bienfaiteurs de l'abbave, les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux des sires de Chatellenot, do Charny, de Chaudenay, de Sallres, de Comarin, mais surtout ceux des seigneurs du Soiid»i'rnon et de Marigny, de l'illustre maison do Montagu, ipii n'avait pas oublié que c'était à un de leurs prédécesseurs quo l'abbaye devait sa naissance. Aussi cette der- nière ne se montra-t-elle pas ingrate envers les descendants de son fondateur. Comme témoignage de leur reconnaissance, les moi- nes élevèrent au xiu' siècle, derrière le chœur do leur église, une vaste chapelle ijui subsiste encore, et à laquelle ils donnèrent le nom de chapelle des fondateurs. Lh du- rent être inhuiiiés tous les membres des fa- milles de Sombernon elde Marigny, el leurs tombeaux, dont (piehjues-uns ont échappé aux orages du temps et des hommes, attes- tent encore aujourd'hui que celle [deuse des- tination rei,nt son accomplissement. Les ducs do Bourgogne eux-mêmes ne cessèrent, h aucune époque, de donner des marques de (21) Fi.ipoy cl Vosnc, canton de Nuits, nrroiidis- seinciil (le iV.Tunc; Villa-Crodll. aujourd'hiii Crii- ppy, (;im(iii (le liligny, .trroiHJissomenl lenicnt Ponl de lOuche, liaincau de l:i coininiiiie de Thorcy; Comba Haibo, Comlirniiil^œuf, iiameaii de la commune de Iq Diis- sicro. (ii) Le Pape Nicolas IV confirma les privilèges de l'aliliayo par des lettres du 4 des ides d'avril, Pau 1270. i:i BUS DlS ABI5AYES ET MONASTERES. DUZ ri2 leur bienveillance à une maison qui était placée sous leur patronage spécial. Dès 1196, l'abbé (Je la Bussière avait une maison à Di- jon, qu'il tenait à fief (lu duc Eudes III.... « Toute reculée qu'elle était dans un coin perdu de la Bourgogne, l'abbaye de la Bus- sière n'en fut pas moins exposée aux i;al<)- mités que les longues guerres du xiv' siècle causèrent à tout le royaume. Après la san- glante b.'itaille de Brio^u qui leur livra les frontières de la Bourgogne (juillet 1359), les Anglais, n'ayant plus rien qui leur résistât, se répandirent à travers îe duché, qu'ils mi- rent à feu et à sang. Au mois de décembre 1359, ils viennent assiéger la ville fortifiée de Flavigny, dont ils s'em|kTrent le 27 jan- vier suivant. De là, comme d'une place d'ar- mes, ils s'en vont, pendant six semaines, pil- lant et dévastant le pays d'alentour, mais sur- tout l'Auxois, dont k'S habitants avaient fui à leur approche. Les moines durent céder C(jmme les autres, et, en attendant que l'orage fût |)as.sé, ils se retirèrent dans leur maison de Dijon. Enfin, après qu'une trêve douteuse, conclue le 10 mars, eut débarrassé la pro- vince de ses envahisseurs, l'abbé Gilles de Plombières et ses frères purent regagner leur cloître dévasté et constater à loisir le dommage qu'il s'agissait de réj^arer. Heureu- sement pour eux, le roi Jean s'en vint deux ans après (décembre 1361) prendre posses- sion des riches domaines que la mort du duc Philip|:>e do Rouvre avait fait tomber entre ses mains. Les moines, comme on le pense bien, ne manquèrent pas de profiter des lx)n- nes (Jispositions du |)rince jaloux de se con- cilier l'atfection de ses- nouveaux sujets, et, dans une humble requête du mois d'octobre 1362, lui exposèrent l'état de détresse oii la guerre les avait réduits. Leur supplique eut un plein suocès,et,grâce à la libéralité du sou- verain, l'abltaye put se relever de ses ruines. « A peine sommes-nous arrivés au xv' siè- cle que déjà les archives de la Bussière per- dent de leur intérêt historique; signe cer- tain que la vie commen(;e à se retirer d'un cor[)S dont les chartes nous racontent fidè- lement tous les a( tes. Dans les premières années du siècle suivant, l'abbaye dut subir une loi que de plus puissantes qu'elles avaient d('jà acce[>tée. fille fut mise en com- mande, et ses vastes possessions furent di- visées en deux portions égales, dont l'une forma la merise abbatiale et l'autre la tnense conventuelle. A jtartir de cette époque, nous In voyons réduite à figurer sur les listes de bénéiices de quelque prélat titré ou de quel- que abbé de cour, dont elle vint grossir les revales circon>liri(es. « Autour de l'abbaye de la Bussière s'é- taient groupés dès le xn* sièch; |)lusieur8 ha- meaux dont l(!s habitants étaient restés, de- puis cette époque, les houiines de corps des moines. Ceux-ci leur avaient concédé de temps immémorial pour [laroisse une des chapelles de l'église abbatiale. Celle conces- sion n'avait jamais reçu la moindre atteinte, lorsqu'en 1621, sous "le prétexte que celte destination spéciale d'une |>artie de leur église y troublait les exercices religieux, les moines imaginèrent de transférer la paroisse dans une petite chapelle de leur garenne, dédiée à sainte Anne. Aussitôt grande ru- meur parmi les habitants qui déclarent que jamais ils n'acce[)teiont la nouvelle église qu'on veut leur imposer. Toutes les injonc- tions sont inutiles, leur résistance ne fait que s'en accroître, et malgré les mandements réitérés de l'évéque d'Autun et de l'abbé do Cîteaux, ils persistent pendant plusieurs années à refuser de passer le seuil de la chapelle Sainte-Anne et d'y accomplir leurs devoirs paroissiaux. Il ne fallut rien moins que l'excommunication pour les réduire, et encore l'un d'eux préféra-t-il, pendant toute sa vie, l'excommunication et ses conséquen- ces, à la honte d'obéir. A sa mort, tout ren- tra dans l'ordre. Dès lors rien ne vint plus troubler la paix des moines, chaque jour plus rares dans l'abbaye, jusqu'au moment où moines et abbaye durent dis^jaraître sous les coups de la révolution. « Aujourd'hui l'antique maison abbatiale est devenue propriété, particulière, et les habitants du village joûipsent sans contesta- tion de l'église tout entière dont leurs an- cêtres n'avaient pas même pu conserver la plus humble chapelle. » (Jules Marion.) Voy.. G allia christ., t. l'V^, col. 405, la série de 43 abbés. BUSSIERES, PRES CULANT , Buxcria (diocèse de Bourges, France). — Abbaye de femmes, de l'ordre de Cîteaux, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, fondée après l'an 1135, et avant Tan 1160. Elle est fille de l'Es- clache, et reconnaît pour fondateurs Ebbe de Charenton, et Guiburge de Bourbon, son épouse qui, après l'avoir bâtie, la confièrent à l'abbé de Herlac. Ses pri-ncipaux bienfai- teur-s après eux furent ViUaume de Culant, qui passe môme pour son fondateur ; Re- naud et Bernard de Montfah on, Agnès de Bourbon, Tl-lnor de Milly, R;ioul de Casti-e, etc. Ce monastère fut transféré l'an 1625. ou selon d'autres, l'an 1630, le 7 se|)tembre, dans la ville métropolitaine de Bourges. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 220, la série de 18 abbesses. BIJZAV, Bnssayum ou Buzcyiim (diocèse de Nantes, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Clairvaux, fondée l'an 1136 sur la rive gauche de la Loire, à quelques lieues de Nantes, par Ermengardo d'Anjou, duchesse de Bretagne, veuve du duc Al-ain- Fergent. Saint Bernard é( rivit à celte pieuse fondatrice deux lettres ( i^iist. 116 et 117), et lui donna lui-même |)Ius lard l'habit cies cisterciennes. Elle fut irdiumée dans le mo- nastère de Redon. L'égli.s(! de Buzay fut (;r)nsacréo en 1288, sous le vocable de la sainte Vierge, par Maur, évê(pie de Nantes. Jean l'ut le premier abbé de Bu/ay. Saiul B(;rnnrd lui écrivit ch.irge. (Episl. 232.) lorsqu'il résigna sa CAD l>ir.Tl(>NNAmF €AC 14* c ABARDEZ (diocèse do C.ircassonne , Aude, France). — Ancien monastère sous Ijnvoc.ilion de saint Etienne, fondé avant l'an 103V. CACJCi'M ou MOGITA (diocèse de Cra- covie, ancienne Pologne, E>tats aulricliiensj. — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fdie de Lubens en Silésie, fondée vers l'an 1218 par Ivon, évoque de Cracovie. Peu de temps apiès l'an i'222, ce même pontife la dola magnid- (juement et la transféra dans un autre lieu, |)rès deCracovie, sur les bords de la \istule ; elle prit alors le nom de Mogilla ou Clara- Tomba,i\u voisinage du tombeau de "NVanda, l'antique :?ouveraine de Pologne, dont on connaît la tragique et peut-être, fabuleuse histoire (23) : « courage, fermeté, ])rudence, (ioucour, élo(juence, beauté, dit un historien moderne de la Pologne, tout était réuni dans cette princesse. Plusieurs des i)rinces ses voisins se disputèrent sa main ; mais soit qu^elle craignît de partager un pouvoir dont elle sentait le prix, soit qu'elle eût voué aux dieux sa virginité, elle rejeta con-launncnt leurs vieux. Uiliger, lun d'eux, voulant obtenir j)ar la force des armes ce (ju'on refusait à ses prières, fit marcher ses troupes vers la Pologne : Wanda, à la tête de son armée, vint elle-même lui présenter la bataille ; uiais i)endant que montée sur un léger coursier, elle parcourait les rangs do ses troupes pour les animer au cond)at, Ui- liger faisait de vains elforts pour retenir les siens prêts à l'abandonner. Désesj)éré, le malheureux prince se perra de son épéc :... La princesse triomphante retournait Craco- vie, et, soit {|ue l'enlhousiasme de sa victoire l'égarAt, soit peut-être (ju'un sentiment tar- dif la lui lit regretter, après avoir rendu de solennelles actions de grâces aux dieux, elle se précipita dans la \'isiu!e. » (lADOriN (2V), Cuduinum, Cndtinitim (an- cien diocèse de Sarlat, aujourd'hui de Péri- giKuix, Dnrdogfie, France). — Alibaye do l'ordre de Cîleaux, lille d(^ Pontigny, fondée l'an 1111) par saint Bernard lui-même, dit- on. Il en reste une église très-remarquable par son architec ture (jui est tout en plein cintre. On y voit à la voûte du clKCur une admirable iVesipie qui représente la Ri'sur- rection de Nolre-Seiyncur : « h côlé de celte église, se trouve un autre chefHl'œuvrc, dit fjucUpie part un célèbre éirivain, ami pas- sionné de l'art chiétien ;c'esl le cloître inté- rieur de l'ancien monastère, vérital)le bijou de l'époque la plus brillante de la transition qui a [irécédé la Uenaiss.'mce, mar(pié au sceau de l'inlluonce maurescpic et (orien- tale (pii envahit alors l'imagination française. Je crois (pi'il n'existe |)as rn Franco un njor- ceau de ce temps, plus riche, plus Uni, plus (27)) Mogittt 011 Clara-Totuba csl :iuj()iir'ers la fin du x' siècle, (lerbende, femme de Hc-nri, duc de Bouigogne, la don- na h Heldric , abbé do Saint -ilermain d'Auxerre. Elle fut dans la suite un simple jtrieuré. C.\MlMrN, Yetus Campus (diocèse de Colo- gne, Klals prussiens). — Abbaye de l'ordre de Citeaux , sur une très-bcil»; montagne iirès de Rbynbcrg , fondée l'an 1122, par 'rédéricarclievôfpie de (>)l(>gnc, très-pieux pprvonnage, (pii, étant mort le 5 novembre ll.'K), fut inhumé dans le monastère de Si- gcnbourg. Celui de Campen, justtMnent cé- R'brc par la piéléde ses habilanls.fut la mère féconde de plus de cent autres monastères. (JoXiKI.IN.) CAMPKSSE, Campessense Cœnobium (Com- té dcSulfolk, Angleterre).— Abbaye de fem- mes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 1199 par Tbéobald de Maloines, en fa- veur de ses deux sœurs , Jeanne et Agnès, CAN 14» auxquelles il donna sa terre de Campcsse })Our y bcilir un monastère sous l'invocation de la sainte Vierge. Le roi Jean Sans-Terre conlirma par une charte celte donation. — ^ oy. Monastic. (mtjlican. CAMP-STUICiONIE. Campus Strigoniensis et Tcçjtisidodi (Hongrie). — Abbaye do l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1269. (JONGELIN.) CANA (De) (diocèse de Crémone, royaume I.oml)ar(l-\énilien). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, tille de Cirrel,de la iilialion de Clair- vaux, fondée l'an 1231. CANI'^WELL, Carnrtrellense Ccenobium ((onité de Slatlord, Angleterre). — Monastère de Tordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, de saint Cilles et de tous les saints, fondé |)ar Gerci, fille de Hugues, comte de Cliester, et femme de Galfrid Ui- delli. {Monastic. anylican.) CANOUHGLK (LÀ), Canonica (diocèse de Mende, Lozère, France). — Ancienne abbaye sous l'invocation de. saint Martin, qui fut jadis très-célèbre, dit le Gallia rhrisdana. Mais dans le xT siècle, la simonie la lit tom- l)er au |)ouvoir d'hommes laïques, en sorte (jue les prévôts el doyens étaient des cheva- liers mariés {milites uxoruti), Eldebert, évô- (pie de Mende, voulant remédiera ces abus, (lonna la Canourgue h l'abbaye de Saint-Vic- tor de Marseille, (jui fut chargée de la gour- vcrner par un abbé et des religieux envoyés de Marseille. — Celle abbaye de Canourgue est entièrement détruite CANTIMPBE (Nornii-DAMEDE), Cantipra- tutn B. M. (diocèse de Cajnbrai, Nord, Fran- ce).— Monastère situé jadis près des murs de Cambrai, et soumis l\ la règle de Saint-Vic- tor de Paris. Il fut construit par Hugues, seigneur d'Oisy cl i liAtelain de Cambrai, vers l'an 1180, ou plutôt jiar Roger, évècpie do cette ville, comme l'observe le nécrologe do Cantim|)ré en ces termes : « Le 23 novembre mourut Roger, évè(juede Cand)rai, (jui avait eu l'intention de nous accorder un emplace- ment pour fonder notre monastère. Mais en .vue de notre plus grand avantage il céda tout l'honneur de cette donation à Hugues d'Oisy, comme seigneurdu lieu, »elc... — ;< Ce môme Hugues, de retour de son voyage d'outre- mer, poursuit le nécrologc, s'arrêta chez nous avant de rentrer dans sa propre de- meure, et nous laissa les |)récicuses reli(iucs de saints qu'il avait rapportées; |)Our com- ble de faveur, il nous exempta de l'impôt dans toute l'étendue de sa terre. » On voit encore dans lU't obiluairc oue Roger, évèfiuc de Cambrai, sur lepoiiitd al- ler a Jéi usalem, donna à cette église pour une année seulement, tous les revenus de son évèché. En outre, il soumit et annexa en 1182 .'ï Cantimpté l'église de Bcdlinghen, silué(î près de Hall, ville du Hainaul; el l'an- née suivante il conlirma la donation faite par Hug\)es d'Oisy pour la construction du ruo- nastère. Parmi les autres bienfaiteurs Je l'abbaxe on distingue Engelberl, seigneur d'Engliicn,qui, en 1215, donna à Canlimpré toutes ses dîmes dans la paroisse de Bréges. ilù tAK DES AbbAVES ET M0I^AS1ERL&. LAK i;;U En i'22ï, ce même seigneur dota le prieuré de Bellinghen, où il fut enterré avec Ide , son épouse. Les chanoines de Cantim[)ré s'étaient retirés dans ce prieuré, après que leur monastère eut été brûlé dans les guer- res en 1380. — Le Cameracum christianum, p. 272, donne la liste de k'i abbés, de[)uis le B. Jean, jusqu'à N. Demory, nommé par le roi en 1787. CAORRA (diocèse de Clermont, France). — Abbaye mentionnée dans le Gallia christ., comme ayant existé dans le diocèse de Cler- mont. Visier, abbi de ce lieu, figure comme témoin dans une charte de l'abbé de S.-Mi- chel de Cluse, en faveur de Robert IV, comte d'Auvergne, de l'an 1182.(Tom.lI, col. 321.) CAPELL, Capella (Suisse).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille d'-Hauterive, fondée l'an 1183. Elle était dans l'ancien diocèse de Constance et dans le territoire de Zurich, non loin de Zug. C'était l'une des plus ri- ches ablwyes de la Suisse. Elle eut pour fon- dateur Walther , baron d'Eschenbach, qui la dota libéralement. Plusieurs autres no- bles seigneurs l'enrichirent ensuite et y fu- ient inhumés. Cette abbaye passa plus tard à des séculiers à l'époque de la prétendue réforme et resta soumise à la république de Zurich.— Le Gallia christ, (t. V, col. 939), ne mentionne qu'un seul abbé. CAPELLE, Capella (Pas-de-Calais, Fran- ce). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1090 par Ide, comtesse de Boulogne, veuve d'Euslache II, comte de Boulogne, et mère de Godefroi de Bouillon. Elle était de l'ancien diocèse de Boulogne, réuni aujourd'hui è celui d'Arras. — Voy., Gallia christ., t. X, col. 1581-, la mention de 28 abbés. CAPELLO ( Notre-Dame de la j, Capella (diocèse de Toulouse, Haute - Garonne, France). — Abbaye de l'ordre de Prémon- tré, fondée l'an 1U3, et dotée par Bernard Jourdain de l'Ile, le chef de l'illustre dynas- tie des comtes do l'Ile Jourdain, dit le Gal- lia christ. Elle est fille de la Case-Dieu, au diocèse d'Audi. Cette maison eut beaucoup ?i souffrir durant les guerres des albigeois. Elle fut ruinée ensuite par les calvinistes, l'an 1370. — >'oy., Gallia christ., t. XIII, col. lU, la série de 33 abbés. CAPPENBERG, Cappenherga. — Abbaye (le l'ordre de Prémontré, en Allemagne, qui l'ut fondée l'an 1122 dans le diocèse de Munster (Westphalie ), par Godefroi, comte de Cappenberg. — Voy. Annal. Prœmonsir., 1. 1, col. W.3. CARDA(iNE f Saint-Pierre de) f diocèse de Burgos, Vicille-Castille, Espagne). — An- cienne abbaye bAtie, selon Sandoval, Yèpes, et d'.iutres auteurs, par Sanctine, mère de Sévérien, d\ic de (^aitliagorio, et qui fut peu- plée de religieux envoyés i)ar saint Benoit. Mais ces écrivains n'apportent point do preu- ves suflisanles d'une telle ancienneté. , Bt'I.TEAU.J CARDAIL, Cnrdalium ou Cnndctium (dio- cèse d'Alby, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Grand-Selve, filiation de Clairvaux, fondée l'an 1152 par Raimond, comte de Toulouse, comme on l'apprend d'un diplôme de Grégoire IX; d'autres lui donnent aussi pour fondateurs Guirand de Bec et Guillaume de Grave, nobles seigneurs du pays, qui concédèrent divers biens à A- lexanïlre, abbé de Grand-Selve, pour la construction de cette nouvelle abbaye. Car- dail eut beaucoup à souffrir durant les guer- res des albigeois, de la part de Raimond, comte de Toulouse. Le cardinal Romain contraignit ce |)rince à payer 200 marcs pour réparer la toiture de l'abbaye. — Voy., Gal- lia christ., t. I, col. 56, la série de 40 abbés, depuis Guillaume, moine de Grand-Selve, jusqu'à Pierre VII, élu l'an 1679. CARMES (Ancien monastère des) (à Paris, France). — Célèbre bâtiment situé dans la rue de Vaugirard, entre les rues Cassette et d'Assas, à Paris, et qui a été tour à tour couvent des Carmes avant 1799, prison pen- dant la révolution , bal public après le 9 thermidor, et qui est devenu enfin aujour- d'hui une maison de hautes études ecclé- siastiques et un couvent de Dominicains. Sa fondation remonte à l'an 1610. Le Pape Paul V, témoin du zèle, des travaux, de la fervente piété des Carmes réformés par sainte Thérèse, pensa que cet exemple serait utile en France. Il envoya à Paris les Pères Denys et Bernard, avec une lettre pour le roi Henri IV ; les deux Carmes apprirent eu route l'assassinat de ce prince; néanmoins ils se rendirent à Paris auprès du cardinal de Joyeuse, à qui ils étaient adressés. Lo cardinal les accueillit fort bien, les logea au collège de Cluny, et leur obtint, au mois de mars 1611, des lettres patentes du roi et do la régente. « H y avait alors au coin de la rue de Vau- girard et de la rue Cassette,dit l'auteur, d'une Notice sur le couvent des Carmes, une assez grande maison servant de prêche aux pro- testants. Un maître des comptes, Nicolas Vivian, voulut la purifier par un saint usage. Il l'acheta de Robert Barrât, maître d'hôtel du roi, et la donna aux Carmes pour en faire un couvent. Le nonce du Pajie, Obaldini, bénit la chapelle provisoire, y dit la pre- mière messe, et les exercices religieux com- mencèrent dès lors avec régularité. Mais bientôt la piété profonde des Pères Carmes, l'austérité de leur vie, la nouveauté des exercices, la clialeur qu'ils mettaient dans leurs discours attirèrent le monde élégant, les bourgeois, les artisans, le i)euple ; il y avait foule à leurs sermons. « Il fallut bûtir non |»lus une chapelle, mais un grand couvent et une véritable église ; l'un et l'autre, commencés le 20 juil- let 1613, furent terminés en 1620; Nicolas \ ivian }»osa la première pierre du couvent, et la reine mère, Marie do Médicis, la i)re- inière de l'église, ({ui fut mise sous l'invo- caiion do saint Joseph. « L'église devint l'objet de la faveur do la ^our et des bienfaits dçs grands ; ce fut à (lui f5I CAR DICTIONNAIRE CAR l'ornerait el la décorerait. Le (liancelicrSé- mii^r fil présent aux Carmes du uiaUre-au- lel en marbre, orné des statues du prophète I-:iie el de sainte Thérèse; la reine donna le j^rand tableau du fond, fieint par Quinlin Varin, un des maîtres de Poussin. Gnke aux dons des fidèles, les cliapelles furent entourées de balustrades de marl)re riche- ment travailiées; le cardinal Barberini en- voya de Homo, [)Our celle de la Vierge, un l)eau groufie en marbre d'Antonio Raggi, d'après les dessins du cavalier lîernini; J'abbéPajot orna de jieinlures la petite cha- })elle, tribune de saint Jean ; enfin, la cour pava le dùmc, où un peintre belge, Bartho- letlJamacL peignit dans une manière large et hardie l'ascension du prophète Klie. On sait que les Carir.es regardent Klie comme leur fondateur « Les Carmes j-)uirenl ainsi d'une grande el rapide prospérité; ils purent acquérir de grands terrains qui leur forn)èrent des jar- dins do plus de (piaranle-deux arj)ents; la bibliolhôipie, de douze niillo volumes, ren- fermait de précieux manuscrits, parmi les- 3uels on citait une chroniciue de Frodoard e l'an 9i)G. Lu 1711, de non)breux embel- lissements furent faits dans le couvent; on pava l'église en pierre de liais eten marbre, et sur les vastes terrains (pi'ils possédaient hors de la clôture, les Carmes construisirent plusieurs beaux hôtels dans la rue Cassetic et la rue du Regard. Au milieu du xviii* siècle, on disait du couvent des Carmes de la rue de Vaugirard ([u'il était le plus riche de l'ordre. « La Révolution fil disparaître toutes ees richesses; les tableaux furent mutilés, les statues enlevées ou brisées; le dôme seul, 5 cause de son élévation, fut sauvé de la des- truction. Le séjour des prisonniers détériora les b.Uimenls. Lors/iuo Mme de Soyecourl vint s'y établir avec les religieuses carméli- tes, elle trouva la désolation, la ruine |»ar- tout ; c'est elle qui répara l'église et lui don- na une nouvelle splendeur ; elle s'était alta- chéc au couvent. N'était-ce pas sa maison ? elle venait termitier ses jours oii son père avait été |)risonnier. n Depuis lors, la maison des Carmes n'a pas ces^éd'ôirc une maison religieuse; dès 1798, M. l'abbé Potoly avait dit la messe pour les fi- dèles (jui n'allaient pas à l'église Sainl-Sul- picc, (pi'un prèlre coiisiiiutionnel occupait encore. La Rcsiauration y fonda un service anniversaire, le 2 seplend)re, en commémora- lion (lu massacre ("i'i*). Le premier discours fut [irfuioncé h cette occasion par l'abbé Le- gris-Duval, prédicateur d'une éloquence fa- remiers tem[»s du christianisme. « Aujourd'hui le couvent des Carmes est devenu une maison d'inslrucliou religieuse pour les jeunes ecclésiastiques qui se desti- nent h la chaire. On a été heureusement inspiré en choisissant ce lieu funèbre. Le souvenir des anciens Carmes dira quelle doit être la vie du prêtre ; les traces encore san- glantes de la révolution raconteront les soulfrances de l'ancien clergé français que le luxe el la paix |)rofonde avaient attiédi, et ([ue le martyre purifia. Une révolution n'est jamais inutile dans les desseinis de Dieu. Iles persécutions terribles ont retrempé l'E- glise ; elle a montré de nouvelles et éclatan- les vertus fiui lui ont ramené les peuples, elle n'a voulu d'autre gloire que ùe ga,.^ner des âmes à l'Kvangilo; il n'est point aujour- d'hui dans le monde entier do clergé plus pur, plus instruit, plus respectable el [)lus res[>eclé (^ue le clergé de France. » (Et'G. LOL'DUN.) Le couvent des Carmes est aussi devenu depuis quel(|ues années, grAce au zèle du R. P. Lacordaire, cl à la bienveillante |)ro- lection de Mgr Sibour, archevêque de Paris, un couvent de Dominicains. Les pieux en- fants de saint Dominiiorimoiid, dans le Milanais. Elle fut fondée l'an 1351, dans l'ancien diocèse de Cùme. CASAMARIO, Casamarium (diocèse de Véroli, Etats de l'Eglise, Italie). — Abbaye célèbre, jadis de Bénédictins, puis possédée p.ir les religieux de l'ordre de Cîteaux l'an lliO, quand saint Bernard y eut envoyé quelques-uns de ses disci|)lesde l'abbaye de Clairvaux, en France. Son premier abbé fut un nommé Jean, dont il existe une lettre à saint Bernard (la 333' parmi celles de ce saint, dit Jongelin). Un autre abbé du môme nom fut député par Innocent III, vers un j)rince de Bulg.irie. (Voy. Baronius, ann. 1203.) Cette abbaye fut placée sous l'invoca- tion des saints Jean et Paul. Le Pa|)e Alexan- dre Ili confirma ses privilèges et la prit suus sa protection, le 7 des ides de mai de Tan 1170. — Voy. le diplôme à ce sujet, dans Jongelin (liv. vu, p. 81), avec les noms de |ihisieur.>> religieux (\n\ tleurirent sur divers siéjres épiscopaux d'Italie. (.AS A NOVA (diocèse de Gran ou Strigo- nie, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Ci- teaux, fondée, dit-on, l'an 1150. (Jongelin.) CASE-DIEU (La), Casa Dei (diocèse d'Auch, Gers, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, (ille de saint Martin de Laon, fondée l'an 11.35, |)ar Pierre, comte de Bi- gorre, cl qui était soumise immédiatement à l'abbaye de Sainl-.Martin de Laon. Les [irin- cif)aux bienfaiteurs de la Case-Dieu furent les seigneurs de Fardiacel d'Armaniac, dont (dusieurs élurent leur sépulture dans ce lieu. Voy., (iallia christ., t. I, c(;l. 1031, la sé- rie de .36 abbés; Annal. Prœinonsl., 1. 1, p. kHi . (^\SENEU\ E (Saintk-.Mauik tm) ,San(la Mariadi Casanova (Italie, diocèse de Turin, ET .MON'ASTE[\I'S: CAS Vôk Etals Sardes). — Abbaye de lorore de Cî- teaux, fille de Tilet, de la filiation de La Ferlé. Elle fut fondée l'an 1150, et devint célèbre non-seulement parlasplendeurdeses édifices, mais encore par ses possessions. In- nocent 111 <;onfiima les biens et privilèges do celte abbaye, le 16 des calendes d'avril 1198. CASSAN, Cassianum (Hérault, France). — Ancien et célèbre prieuré de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondé avant l'an 1080, dans les mon- tagnes de l'ancien diocèse de Béziers, et à deux lieues de celte ville. Il fut doté de l'é- glise de Cassan l'an 1080, par Guillaume Al- chier, et sa femme Marie. Le même donateur lui fit une autre concession l'an 1083. D'au- tres donations en très-grand nombre enri- chirent ensuite tellement ce prieuré que, malgré son simple titre, dit le Gallia christ., il l'emportait sur plusieurs abbayes par ses immenses revenus, par sa discipline et par Id .sainteté de ses habitants. Il déchut gran- dement dans la suite, et au lieu de 80 cha- noines, à peine en renfermait-il six ou sept. INIais par la faveur du prince de Conti, lieu- tenant du roi en Languedoc, et par les soins de l'archevêque de î^arbonne, tout fut enfin renouvelé, le 9 avril 1660; les chanoines ré- guliers de la congrégation de Ensnce prirent possession de l'ancien [)rieuré de Cassan, qui fleurit de nouveau jusqu'au dernier siè- cle. — Voy. Gallia christ., t. VI, col. 417, le catalogue de 33 [)rieurs. CASTAINEOLA (Italie centrale). — Ab- baye de l'ordre de Cîleaux, de la filiation de La Ferté, fondée l'an 1126 dans le diocèse d,e Parme, par une colonie de religieux envoyés de l'abbaye de Locedio, diocèse de Vercbil, en Piémont. CASTANNEDA (Saint-Marti\ de) ( n- cicn diocèse d'Astorga, Espagne). — Abbaye do l'ordre de Cîleaux, fille de Carracedo. C'était dans l'origine une abbaye de Béné- dictins, sise sur un lac vaste et [)rofond où chaque jour l'on pê;;liait, dit-on, les meilleu- res truites. Pierre Chrétien ou .Pierre d'As- torga, dont nous avons déjà parlé ailleurs {voy. Cauuacedo), étant abbé de ce monas- tère, eulemiilparlerde la règle de Cîleaux, et bientôt, sur les instances de saint Bernard, il se donna lui et son abbaye à ce nouvel ordre. Celle mutation eut lieu, suivant Jon- gelin, vcrsll40. Le premierabbé ûcCastan- ncda, après son adoption de la règle; de Cî- teaux, fut le vénérable Gilles, religieux de Cîleaux. — (Voy. Menologiutn cîs/crcien«e, dio 1 Seplcmb. CASTELLE (La), Caslclla ou Gratia Dci (diocèse d'Aire, Landes, France). — Abbayo de l'ordre de Prémontré, sous l'invocation de saint Jean. Elle fut fondée avant lan 1073, sur l'Adour. Pierre de Marca(///*/. de liéurn) pense (pi'elle ap|>artinl jadis à l'or- dre de Sainl-Renolt. Coniiiient pa.sa-l-elle ù l'ordre de Prémonlré, c'est ce que nous n'a- vons pu découvrir, dit le Gallia christ. Cette (20) « Que rctlc maison soil tlelmnl jiis n* (|iio la fourmi ail l);i Ic^ eaux do la iiior, cl (pic la lurliie ait fait W. tour du giolK.-. » 155 CVT DICTION NAHU-: CAT 156 transformalion cul lieu, dil-on, l'an llo'i, ]»ar les soins île Pierre, coinle de Higorre, vicomte de Martian, cl de lléatrix sa reimiic, lille de Centulle, vicomle de Béarn, (|ui do- tèrenl de leurs biens la nouvelle .ililiave de Prémonlré, restaurée par eux et donnée aux moines de la Case-Dieu. De là vint (lu'elle est dite fille de la Case-Dieu. Les sectaires calvinistes ravagèrent cette al)l)a\ e l'an 15G8, et plusieurs des religieux périrent dans les llamnies. — Voy. Gallia christ., 1. 1, col. 1182, el Annal. Prœmonslr. CASTHES KN ALRICEOIS, Castrum in Alhigensi (diocèse d'Alby, Tarn, Franco). — A'ille (27) el al>l.aye de" l'ordre bénédictin, fondée l'an Gi7, sons l'invocation de saint Benoit. — Elle fut érigée^en siège d'évêclié l'an 1317. CASTRES (Notre-Dame de}, Castrum onB. Maria de Castris (tliocèse de Périgueux, Dor- dogne, France). — .M)baye de l'ordre de Saint- Augustin, sons le tilre de la Nativité de la sainte >iergc, fondée vers Tan 1077, selon Jean du Puy {Ilistor. cpisc. Pcirag., \k 20). Elle était siinécsur une colline, près du ruis- seau dit le Cerf, qui se [icrd dans la ^'é^ère. Ce monastère nis présentait déjh que des ruines au coninionccnient du dernier siècle. — \oy., (iallia christ , t. Il, col. loOi, les noms de 9 abbés. CATHERINE D'ALBY (Sainte-), S. Calha- rina AWiensis ou Cuput Pontis Tarni (Tarn, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin, fondée dans la ville d'Albi, l'an 1333. Fille osl lille de ral)baye de Saint- Augustin de Toulouse. — \ny.,(îullia,christ.y t. Il, col. 60, la cliarte de fondation, cl la série de (picl(pics abbesses. CATHERINE (Sainte-), près d'Andernach, S. Calharina (Prusse rhénane). — Abbaye do femmes de l'ordre de Citcaux, fondée l'an 1208, dans le (Jiocèse do Trêves. Elle eut pour fondateur (icrliard de Rennenburg, el sa lennne Benoîte; elle fut lran>férée dans un autre lieu l'an IVoV. — \'oy., (lallia christ., l. XIII, col. OV.'i, la série de 21 abbesses. CATHERINE IV A PT (Sainte), i.Ca//irtnna ^h A|»l, >au(luse, France). — Abbaye de Icmmes, de Tordre de Saint-Augustin, fondée l'an 1299, dans la ville même d'Apt, par Rai- inond do Rot, évùipio d'Api. — Voy., (iallia christ., t. 1, col. 38'7, le catalogue des ab- besses. CATHERINE D'A Vir.NON (Sainte-),. S. Ca- tharina Avetiionensis (France). — Abbaye do femmes do l'ordre do Cîteaux, fondée vers J'an 12.'i'», dan» Avignon, par le pieux prélat Zoin, dit le (înllia chhst. André, évoque «l'Avignon, concéda plusieurs biens à celle abbaye, qui, ajirès avoir beaucoup soulferl du tumulte des guerres ou par d'autres cau- ses, fui restaurée jtar le cardinal (irimoa'd, frère du Pape Urbain V, cl ardievficpjc d'A- vignon. Eugène IV, l'an 1V36, l'unit au mo- nastère de Sainl-\éran, du consentement de Tabbesse. —Voy. Gallia christ., l. 1, col. 889, la strie de 29 abbesses. CATHERINE DE DU.NE (Sainte-), .S. fn- tharina Viniensis (à Digne, Rasses-Alpe.-., France). — Al)baye de femmes, fondée avant l'an 13G7 dans la ville de Digne. On croit qu'elles étaient de l'ordre do Saint- .\uguslin. — Le Gallia christ., t. Ili, col, 114-2, donne les noms de (juciques abbesses. CATHERINE (Sainte-), (à Laval, Mayenne). — Abbaye de dames Irappislines, fondée dans la ville (le Laval, l'an 1816, |\Tr une colonie de religieuses françaises de la Val-Sainte, près Fribourg, (jui, ayant émigré, s'étaient établies à Darleld en Weslnhalie, vers l'an 1802, el ensuite à Borsut, près de Liège (Bel- gi(jue). — Le Souverain-Ponlife érigea ce monastère en abbaye, par une bulle du 7 avril 1827. CATHERINE (Sainte-), près de Laval, S. Calharina (Mayenne, France). — Al)bayo do l'ordre de Saint-Augustin, (jui existait autre- fois dans le diocèse du Mans. On ignore l'épo- que de sa fondation. Elle était occupée en der- nier par les chanoines réguliers de la congré- gation de France dite do Sainle-Cicneviève. CATHERINE (Sainte-), près Mandai, >'. Ca- lharina. — Abbaye de fonnucs de l'ordre de Clteaux, fondée l'an 1219, près Mandai ou Marendal, dans le diocè>o de Mayenco (.VI- lemagne), h la suite dune vision miraculeuse racontée |)arTrithèmc, dans sa Chronique de Spanheimen. — Voy. Gallia christ., t. V , col. 599. CATHERINE DU MONT (Sainte-), ou Sainte-Trinité du Mont, S. Calharina in Monte, ou S. Trinitas {\)rès Rouen, Seinv:-- Inférieure, France). — Abbaye de Tordre de Saint-Benoît, bAlie sur une côte qui domino la ville de Rouen, vers Tan 1030, par (ios- celin, vicomte de Rouen, et sa femme Em- nieline. Ce Goscelin était l'un îles familiers de Robert, duc de Normandie, qui l'avait établi vicomle de sa capitale. Robert, arche- vêque de Rouen, consacra ce monastère en l'honneur de la sainte Trinilé, le 17 des ca- lendes de septembre. Tan 1030, et cette mô- me année, le duc Robert lui concéda un pri- vilège. (Voy. Seuslra pia., p. il2.) Plus tard, lorsque |)ar les soins deSiméon, UKjine du Monl-Sinaï, on y eut transféré les reli- (]ues de sainte Catherine, il prit le nom do colle sainte. Le pieux fondateur (ioscelin y revêtit lui-même Thabit religieux , tandis que sa fennne Emmolino, imitant son exem- ple, endirassait la vie religieuse dans le cou- vent de Saiiit-Amand. Ce monastère devint célèbre dans la suite, et il en sortit plusieurs personnages illustres en science comme en sainteté. Il conliima de fleurir sous des ab- bés juscju'en 11)97, où la mense abbatiale fut altribuée à la chartreuse de daillon, au dio- « èse d'Evreux. Le monastère ayant été dé- truit v(Ts la même époque, les uioines fu- rent transférés Tan 1600, vers un autre côté do la ville, dans l'hôpital des lé|)reux, dit do Saint-Julien. ( V. la Pommeraye, nour This- loiie de ce tnonastère.)— Voy .) Gallia chriit., t. X, col. 12o, la série de 28 abbés. (Î7) Chcfrlicu (l'arrondibcmcnt du Tarn, à irenle-scpt kilomcircsd'Alliy. ri7 CAU DES ABBAYES ET MOxNASTERES. CA> CATHERINE (S.41NTE-) DU VAL-DES-ECO- LlERS,ro//ts-5c/io/arîwm (à Paris, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'an 1228, à l'occasion de la célèbre bataille deBouvines, livrée Ie27 juillet 1214. Comme le salut de la France dépendait de la victoire, le roi et ses sergents d'armes firent le vœu, s'ils étaient vainqueurs, de construire une église en l'honneur de sainte Catherine, vierge et martvre. CAUCHENNE ou CAUQUENNE (Saint- Martin de) , SanctHS Martinus de Cancana (Aude, France). — Ancienne abbaye, située à deux lieues au midi de Narbonne, dans une île ou presqu'île qui fut appelée plus lard de Sainte-Lucie, lorsque le cardinal de Joyeuse, archevêque de Narbonne, y eut fait bâtir, en IGU, une chapelle en l'honneur de celle sainte. L'abbaye de Saint-Martin de Cauchenne, fondée avant l'an 836, était l'an 844 un prieuré dépendant du monastère de Saint-Laurent de Cabrerosse sur la Nielle, qui fut uni un peu plus tard lui-même h l'é- RJise de Narbonne. — Voy .,GaUia christ. ,l.\l. CAULLVNE ("Eslramadure espagnole, Es- pagne).— Ancien monastère, à trois ou qua- tre lieues de Mérida, dont on ignore l'ori- gine. 11 subsistait dès le pontificat de saint Masson, évêque de Mérida, qui souscrivit avec saint Léandre, au 3' concile de Tolède, l'an 589. Un historien de Mérida le met au nombre des monastères de l'ordre de Saint- Benoît; il paraît du moins assez probable que cette règle, déjà connue et appréciée dans ce pays avant le milieu du vu' siècle, fut introJuite dansie monastère;de Cauliane, et dans celui de Sainte-Eulalie de Mérida. (Bl'LTEAU.) CAUNKS (Saint-Pierre de), Caiinœ ou Sanctus Pelrus de Caunis (Aude, France). — Abbaye de Bénédictins qui fut formée de deux abbayes : l'une dite Saint-Jean in Exto- rio, fondée en 780, par saint Aignan, dans la ville mêiiie de Cannes; l'autre, dilc de Saint- Pierre et de Saint Paul , fondée également dans la mêujc ville. De ces dcui abbayes, saint Aignan n'en fit (pj'une seule, vers la fin du VU!' siècle, avec l'agrément de Char- lemagne. Saint-Pierre de Cannes est conipté l)arnii les vingt-six monastères d'Aquitaine ou de Seitlimanie <[ue VAstronome dit avoir été fcKidés ou restaurés par Louis le Pieux. Dans la constitution de ce môme empereur, faite h Aix-la-Chapelle, en 817, il figure au nombre de ceux (jni doivent seulement des prières pour le salut de l'empereur. Saint- Pierre dc! Cannes, après avoir été uni à Saint- Pierre lie Tomières, par une bulle du Pape Lure III, et ensuite à Saint-Victor de Mar- seille, par une bulle d'L'rbain V, entra, l'nn HAi.i, dar)s la congrégation de Saiiit-Maur.— Voy. (Jallia christ., t. VI, col. Ui.'i, l'hisl. de 04. abbés, depuis saint Aignan. —Ce monas- tère était de I ancien dioièsc «le Narboinie. CACNVALTEH, Aijuœ frir/idœ [aucAcu dio- cèse de Bois-le-I)uc, Hollande;.— AncieniM; abbaye de fetimies, de Tordre de Sainte- Brigitte, sous rinvrK;ation de la sainte Vier- ge, fondée l'an l'i.}'», près Bois-le-Duc, f»ar tas dame Milla de Cailipin, qui en fut abbesse. Ses premières religieuses vinrent de la ville de Besançon ; elle donna naissance elle- même à l'abbaye dite Mariœ Thronus, du même ordre, dans la ville de Termonde; détruite en 1566, elle fut transférée dans la ville de Bois-le-Duc, plus tard quand celte ville fut vendue aux Bataves, l'an 1629, les Brigittaines se retirèrent au pays de Hobo- kin, près Anvers. En 1702, leur maison ayant été occupée et vendue, elles se dis- persèrent en d'autres asiles. — Voy. Gallia christ., t. V CAVA (La) (près .saterne, principauté Cilérieure, royaume de Naples). — Célèbre monastère de l'ordre bénédictin, sous l'in- vocation de la sainte Trinité. 11 est comme incrustédans le monl Fenestra, au lieuditpar les anciens Meletianum, et situé dans la po- sition la plus pittoresque, au milieu des bois et des montagnes, à deux milles environ de la gracieuse ville de La Cava, siège d'un évô- ché, à 4 kil. N.-O. de Salerne. Il eut pour fondateur saint Alfère ou Alferio, grand et puissant seigneur à la cour des princes de Salerne, qui , se démettant de toutes ses charges et dignités, s'était retiré sur le mont Fenestra, et s'y était bâti une cabane, afin d'y vivre en solitude, conversant avcQ les anges et avec Dieu. La renommée de ses vertus attira autour de lui de nombreux dis- ciples. Alferio les rangeant sous ses lois forma avec eux une sainte communauté. Par une charte de l'an 1025, Guaimard, ])rince de Salerne, lui ayant concédé la crypte dite d'Arsicia et une partie de la vallée de Meletianum, le saint jeta dans ces lieux- les fondements d'un monastère qui prit le nom de la Cava, et dont il fut le premier abbé. Afin de ne point répéter ici ce qui a été dit sur le môme sujet dans d'autres Diction- naires de V Encyclopédie fhéologiquc (voy. Dictionnaire des Ordres religieux, t l", p. 712 et suiv), nous abrégerons cette notice. Bornons-nous donc à ra[)peler que le mo- nastère de La Cava prit en peu de temps des accroissements très-considérables, et qu'il devint le chef d'une congrégation puissante. Les princes, les seigneurs, les souverains jiontifes, protecteurs do la mère-abbaye, lui cédèrent un grand nombre d'églises et de couvents qu'ils avaient fondés ou dotés, tel- lement que bientôt l'abbé do La Cava put compter, tant en Sicile que tians les Etats de Borne et de Naples, trois cent trente églises ou monastères, tous soumis à sa juridiction. Nous devons mentionner ici parmi les pre- miers disciples d'Allcrio, le saint fondateur de la Cava, saint Léon, son successeur: saint Al('ano,(pii devint archcvôfpie do Salerne, et Didier, (ils du prince de Béiiévenl,(|ui fut abbé duMont-(>assin, puis cardinal, enfin Pajie sousienomde VietoiHI. — Voy. Moimt-Cassiis. L'auleur de ce Dictionnaire, ayant visité il y a qiielipies années le monastère de la Cava, en a publié une description exacte «.'ans (pielfpies pages dont on nous permettra de n!|iro(luire un fr^igmenl qu'on lira peul-ôlro avec intérêt : i:.9 CAV DRiTIONN.llRK CKA ir.'j — « On se ferait difTicileaieiii une iilé.i de celle étrange conslriiction au sein de cavi-rncs rocailleuses que la nature soinl)le nvûir façonnées pourde vastes nids d'aigles, nlulôl cjnc pour servir de retraite à des lionuïies. Figurez-vous une masse (''norme (lliorribles rochers dénudés, suspendus comme un toit sur de longs bâtiments qu'ils menacent h chaque instant d'écraser sous leur chute; entendez ensuite ces eaux qui, lilirant à travers ces rochers noirâtres, et toiubaiit dans des bassins ou citernes, ré- pandent une fraîch^^ur continuelle dans la S[)acieuse enceinte, en niAme temps que leur bruit monotone, favorable à la contem- plation , interrompt presque seul le silence du désert. L'égli>e et le monastère ainsi incrustés dans la montagne, au sein d'une gorge étroite, que des monts élevés en- serrent de toutes i)arls, sont construits sur le penchant d'un atl'reux préci[)ice, au fond duquel apparaît un moulin qu'alimentent les eaux d'un torrent tumultueux. Non loin de ce moulin est une petite chanelle aussi en- c'.avée dans le liane d'un rocner, et près de là s'olfre aux yeux la superbe grotte de Du negra, tant visitée des voyageurs « Ces lieux si terribles en apparence nou ont semblé cependant pleins de charmes. Ils nous ont ra|»pelé on (juelque sorte le ma- giiilifiue désert de la (irande-Chartreuse des Alpes. Mais le désert de la Cava, ujoins sauvage et moins sombre, est plus souvent éclairé des i ayons d'un brillant soleil. De blancs ta|)is de neige ne cachent point durant ))uitmoisde l'année ses verdoyants coteaux. La nature, |>arfois riante encore, môle ici de (pielques lleurs son agreste parure. Dans cette solitude grave et sévère, de nom breuses familles sont venues se grouper au lr)ur de l'abbaye, comme on voit aux jours d'été des essaims d'abeilles se grouper au- tour des arbustes lleuris, j)0ur y |)uiser des sucs vivifiants « l.e monastère actuel de la Sainte- Trinité de la (lava est bien déchu de son an- cienne splendeur : comme à l'abbaye du Mont-Cassiti, de vingt à trente religieux, un scminaire peu nondireux, quelques no- vices |»cuplenl seuls aujourd'hui ces bilti- ments inunenses et cette va' le église, où se pressaient autrefois de longues files de moines bénédictins. lùi perdant ses posses- sions et son vaste personriel , cpii lui per- ine'.lail d'envoyer, comme k l'abbaye puis- sante de .Monréale, des colonies de cent re- ligieux, l'abbaye a conservé du moins son trésor do chartes, illu>lr<' mémorial de sa gloire, de son anii(pie science et de ses uti- les travaux. Nous avons visité avec un vif inlérôt ces belles archives , dont l'ordre ad- mirable égale la lichesse et rim|iortancc. Mais t(Mis c(!s morceaux de parchenuns sont relatifs à l'histoire d'iialie; la France et les autres contrées n'y occupenl pres(p»e aucune part. A celui lioncqui sesentirail la vocation rix, qui, rassemt)lés par une main habile, pourraient former un- superbe monument Mais des trésors d'un autre genre, plus coMuus, plus chéris du peuple, et suilout plus accessibles aux pauvres de Jésus-Christ, sont conservés à l'abbaye de la Cava. En- tourés des hommages habituels des villa- geois, ils sont à certains jours honorés d'un culte pompeux. Ces trésors deviennent ainsi à leur tour une source féconde d'oïl découlent mille bienfaits sous les simples toiis des familles qui habitent ces contrées. < J'étais arrivé au monastère le vendreùi 12juillet, et, en enlrantdans l'église ouverte chaque jour à tous les pèlerins, j'avais été' surpris de la trouver merveilleusement pa- rée de riches festons, do brillantes bande- roles, de guirlandes et de lleurs; tout an- non^-ait l'approche de quohiuc grande fêle. Or, voici ce que l'un des bons Pères me ra- conta "à ce sujet : — n. Parmi les reliciues « que possède notre église, il en est quel- « (lues-unes plus parliculièremenl chères « aux habitants des villages voisins: ce soi.t « celles de sainte Félicité, cette noble dame « romaine, (jui, après avoir vu ses sej)t (ils « mourir tous en héros chrétiens plutôt que « de renier leur foi, soullrit elle-même un « héroïijue martyre trois mois [)lus tard, sous a l'empereur Antonin. Lorsipio, il y a ipiel- « (pies années, l'alfreux lléau du choléra « ravageait plusieurs provinces de l'Italie, a lors(pie Uonie et Naples avaient déjà payé « leur tribut h l'hoiribli mal , tout le bon « peuple de ces montagnes vint se pros- « terncr aux pieds des restes de l'illnstre a sainte, la conjurant de lui ôlre propice. « La sainte écouta cette voix suppliante; « aucun (le nos villageois ne fut fiappé. Kl '( dejmis lors, quand revient le jour de sa « fêle, la foule accourt dans notre église, « pour lém(»igner sa reconnaissance à sa « puissante protectrice. Or, nous louchons « à celle fêle, elle sera célébrée dimanche.»» [La I ieryr et tes saints en Italie.) Le récit do (elle gracieuse et touchante fêle de sainte PY-licilé au monastère de la Cava prolongerait trop (;elte notice. Nous devfuis nous arrêter ici, et terminer en en- gageant les pèlerins de ritalic. qui visitent Naples et Salerne, à se détourner de leur route pour gravir jusqu'à la célèbre abbaye de la Cava. Comme Subiaco et le Mont- Cassin, elle mérite, elleaussi,d'attirerlos pas des voyageurs. Ils emporteront comme nous de ce facile nèlerinage les plus charmants souvenirs (II'ALL-LIDAIN (Irlande).— Nom irlandais d'un ancien monastère de femmes du v* ou vr siècle, (jue saint Koaraii, diici|ile do ICI CEL DKS ABBAYES ET MONASTERES. CEL ir>2 saint Patrice, fonda auprès du sien (celui de S.'iiger) pour Liadan ou Lidanie, sa mère, à laquelle il donna le voile, après l'avoir con- vertie, elle et toute sa famille. Cette pieuse dame en prit la conduite. CEIÇA (diocèse de Coimbre, Beira, Portu- gal). — Abbaye très-ancienne, qui fut jadis de l'ordre des Bénédictins. Elle était située non loin de l'embouchure du Mondego. Elle fut concédée à des religieux de l'ordre de Cîteaux, l'an 1195, par une donation de Sanche 1", roi de Portugal, qui la soumit à la visite de l'abbé d'Alcobaça. Il y avait dans le voisinage une célèbre chapelle dite de Sainte- Marie de Ceiça, dont parle Jongéîin (liv. vi, ^p. 3'*), en rapj)ortant, d'après l'historien Ber- nard de Britto, un pieux épisode de la vie d'Alphonse I", roi de Portugal, et la résur- rection miraculeuse d'un cavalier tué par son cheval, obtenue en ce même lieu par les |)r;ères du monarque et l'intercession de la Vierge Marie. CELESïlNS DE PARIS (Les) (France.— Ancien monastère de l'ordre des Célestins, institué au xm' siècle par le Pape saint Pierre Célestin, ou Célestin V. Cet ordre comptait, dit-on, en France, dix-huit mai- sons, dont celle de Paris était la principale. Elle était située près de l'arsenal et sur le quai dit encore des Célestins. L'église de ce monastère était, à ce qu'on assure, la i)lus riche de la ca[»itale en magnifiques monu- ments funéraires; elle possédait aussi [)lu- sieurs reliques, entre autres la mâchoire de saint Pierre Célestin, fondateur de l'ordre, apportée en France par le P. Fabri en 1499. Ces reliques, conservées par le dernier sa- cristain de la maison, avaient été déposées à Tarchevêché de Paris, oii elles ont été pro- fanées et détruites dans les pillages de 1830 et 1831. L'église des Célestins existe encore et sert à d'autres usages. — Voy. Louis Bei;h~ MF.f\,^JIist.dumonast ère des Cèles tins de Paris. CELL-COMGALL (Leinster, Irlande).— Nom d'un des monastères fondés en Irlande ])ar saint Comgall, le fondateur de la célèbre abbaye de J5angor. Celui-ci, bâti vers la lin du VI' siècle, fut appelé Saynkille; il a été uni à rarchevôclié de Dublin. CLLLA PALLJNA. — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant Tan 1107, dans le diocèse de Mayence (Alleniagno) , par la B. Pauline, qui y fut inhumée l'an 1107, et lui donna son nom. Son premier abbé fut Géronge, prieur d'Hirsauge, (pji vint avec douze moines , parmi lesquels était Wernber, (ils de la sainte fondatrice. Cette abbaye était située dans la Saxe, d'a- près Buzolin, et aux coiihiis de la Thuringo, d'après 'Iritlièiiio. CELLE EN BBIE (La), Cella Jiriyensis (dio4;èse de Meaux, S(Miie-el-.Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Saiiil-Hcnoîl, sous l'invocation do s.'iinl Pierre, fondée non loin de .Marmoutier par un saint ermite, nommé Blandi-u, on ignore a quelle époque, lille fut reconstruite l'-m 1278. l'^lle devint plus tard un prieuré dépendant de l'abbaye de Marmoutier, CELLE-FROUIN, CelUi Fregonii , Cella Fruini (diocèse d'Angoulôme , Charente, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Au- gustin, sous l'invocation de la sainte Vierge, sur la rivière de Sone, h sept lieues d'An- goulême. Corlieu, dans son llist. des comtis d'Angouléme, dit qu'elle fut bâtie au temps des' évoques Gérard et Lambert (de 1101 h 1148).— Voy. Gallia christ., t. II, col. 1046, l'indication de 12 abbés. CELLE (La), Arta Cella (diocèse d'Aix, Bouches-du-Rhône, Fiance). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de sainte Perpétue, fondée vers l'an 1017. Elle tire ,son origine d'une église de Sainte-Per- pétue, martyre, située près Brignole, qu'In- gelrard, archevêque d'Aix, donna, l'an 1011, à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. II- defonse, roi d'Aragon et marquis de Pro- vence, prit l'abbaye de la Celle sous sa pro- tection par ses lettres de l'an 1176, et lui lit divers dons en 1179, 1185 et 1189. Raimond Bérenger, comte ou marquis de Provence, fut aussi l'un de ses bienfaiteurs. Les abbés de Saint-Victor, gouvernèrent la Celle par des prieurs ou des prévôts. Dans la suite les moines de la Celle furent remplacés par des religieuses. — Voy., Galliu christ., t. I, col. 346, la série de' 11 prieurs et tle 12 prieures ou abbesses de la Celle. CELLE (Notre-Dame de la), Cella B. Ma- riœ (diocèse de Poitou, Deux-Sevres, France). Abbaye de l'ordre de Saint-Angustin, sur la rivière la Belle {ad Balanam flavium). Son origine est antérieure à l'an 1095, époque où, suivant la chroniciue de Maillezais, le lieu de Sainte-Marie de In Celle commença à fleurir par ses miracles. Ce fut d'abord une simple Celle, soumise à l'abbaye de Sterp. Elle ne prit qu'en 1137 le titœ d'abbaye. Le roi Louis XI fit réparer l'église de Notre- Dame de la Colle, qui était regardée à juste titre comme l'une des [dus élégantes du Poitou. Aussi, à la fin des vêpres et de la messe, y priait-on chaque jour pourcc prince. Ce monastère s'unit en 1651 c\ la congréga- tion de Saint-Maur. — Vov., Gallia christ., col. 1338, la série de 35 abbés. Celle est aujourd'hui un chef- lieu de canton, arrondissement de Melle. CELLE DE POITIERS ou CELLE SALNT- HILAIRE(La), Cella S. fJilarii (Vienne, France). — D'abord |)rieuré de l'ordre de Saint- Augustin, fondé anciennement dans la ville de Poitiers. Lecor|>s de saint Hilaire y reposa, dit-on, quelque tem|)S avant .sa iranslation dans la basili(]ue de Saint-Hilaire le Grand. Saint Guillaume en était prieur avant son élévation à févôché de Poitiers, en 1180. Reconstruit vers cotte énoquc, co jirieuré fut érigé en abbaye vers l'an 1403. Hors d'état de lutter avec"ses puissantes ri- vales de la ville en iniluonce et en renom- mée, elle |)0ssé(lait cependant au xvi' siècle des richesses mobilières et des ornements ue grand prix, (pii birent pillés lors du sac des protestants en 15(>2. Elle fut réfor- mé« au XVII' siècle, et les génovéJains s'y établirent le 26 aoOl 1652. Elle avait droit 46S CEN DICTIONNAIRE CER IGi de justice haute, moyenne et basse, dans le bourg qui en dépendait, et dans plusieurs autres lieux. Avant la révolution. Tune des j)ar()isses les plus j)opuleuses de Poilicn-s y était annexée. Les bâliments vendus et déLi- gurés pendant la |)ério(le révolutionnaire, sont aujourd'hui occupés par les Carmélites, (|ui |»ossédaiL'nl, avant 1789, ceux du sémi- naire actuel, dont le nnir h gauche en en- trant est un l)as-relief(pii faisait partie, selon les uns, du londieau d'Adèle d'Angleterre, kMnme d'KbIes Manzes, duc d'A(}uilaint' ; selon d'autres, de (ierloc, fenunc ilu duc (iiiillaiime TtMe d'Kloupe; selon d'autres, enfin, il représente la cérémonie de la sé- pulture de saint Hilaire, ou mieux encore l'apothéose du saint. — \oy.,G(tllia christ. ^ tom. XII, col. 133G, la série de 30 prieurs et abbés. CKILIS IM\i:S DINANT, ou SAINTK- MAItlK i:r SAINT-IIADKLIN, Cellœ prupe Dionnnlnm (Heli^iijue). — Abbaye dt^ l'ordre de Sailli-Benoit, l'ondée vers l'an GOO par saitit-Haclelin , pieux solilaire, disciple de saint Ueniacle. Les libéralités de Pépin d'IIériblal, maire ilu palais et de quehpjes autres seigneurs, enrichirent ce monastère. Situé alors dans le diocèse de Liège, il prit le nom de Celbîs à cause des petites cellules, auMpielles il avait été substitué. Hadclin y a sembla ses disciples cpiil continua d'édi- fier par ses vertus. Il mourut vers 690, et son corps fut enterré à Celles, où, par la suite diis temps, on mit des chanoines à la |»'ace ties religieux, lui 13.38, le chapitre bit trans- l'éré 5 N'isct, petite ville sur la Meuse, entre Liège et Maësirich ; on y porta aussi les rcli(|ues du saint. — Voy. S. Hadclin, ini 3 lévrier. Diiiaiit est une ville lorte de la province de Namur, à 23 kil. S. de cette ville. CKLINE (Sainte-), S. Cclinia (à Meaux Seine- et -.Marne , France). — Abbaye de l'ordre de Saint IJenoît, l'ondée avant le ix* siècle. Klle devint plus tard un prieuré dé- pendant de l'abbaye de Marmoutier. Klle avait eu pour origine une chapelle bAtie dans un faubourg de Meaux, sur le tombeau de sainte (Céline, la [)alronne de cette ville. ClMTL'LKdilSAINT-RlQUII«:U,Caj/H/a ou S. Hichtirins (diocèse d'.\;niens, Soniine, France). — Ancienne et célèbre abb.iyc; de i'onlre de Saint-IJenoll, fondée h deux lieues d'Abbeville, dans le l'onthieu, par s;iinl Ri- qiiier, dont elle poila depuis le nom. Co saini, à laide des libéralités du roi Dagobeit, en itosa les fondements vers l'an 625, et en fut le premier abbé, (lislte abba)e devint dans la suite très-célèbre et l'une des plus con- sidérables de la France. File fut illnslréc par un grand nombre d'abbés, éminents en science et en [»iété, et surtout par saint An- gilbert, gendre de Cliarlemagne. Angilbert, abbé de Saint-Ri.piier l'an 793, agrandit le monastère, y bâiit trois nouvelles églises, et le mit dans un tel état de splendeur que, de son temns, dit-on, il comptait peu de ri- vaux. On y voyait à cette époque trois cents religieux et cent novices qui, partagé> ou plusieurs bandes, chantaient sans inlerru()- tion les louanges de Dieu. Il fut ruiné au IX' siècle par les Normands, et rebâti sous Hngues-Capet. Il fut ilévasté encore par Phi- lippe, duc de Bourgogne, en H21, par les Français en li75, par un incendie en IVST, et par les F'spagnols en 155V. Les Papes et les rois de France l'avaient enrichi de pri- vilèges. L'abbaye de Sainl-Riquier, outre la seigneurie du lieu, nommé Centule et de- puis Saint-Ri(piier, avait celles d'Abbeville, de Dommar. de .Monireuil et autres. Abbe- ville, Abbatis Villa, cité considérable aujour- d'hui, était autrefois un domaine des abbés de Saint-Ri(iuier, auxcpiels elle doit son ac- croissement et son importance. Il y avait .'i Saiiil-Riquier,commedansl)eaucoupd'aulies abbayes, une belle bibliothèque. On y re- marcpiail surtout un livre des Kvan'giles écrit en .lelties d'or, sur du vélin pourpre, donné à saint Angilbert par Charlemagne, et la chroni(jue du monastère écrite par Ha- riule, moine de Saint-Rirjuier. Celte maison était bien déchue de son ancien état au XVII' siècle, lorsque Charles d'Aligre, abbé commcndataire de Saint -Riquier, en fut comme le restaurateur. Vers le môme temps, la congrégation de Saini-Maur, h laquelle elle s'unit l'an 1659, la releva eitièremenl, et lui rendit une partie de son ancien éclat. Détruite comme les autres, h la lin du der- nier siècle, l'ancienne abbaye est devenue, après les jours d'orage, un petit séminaire. — A'oy., Oallia chrisi., t. X, col. 12V1, laséj rie de 60 abbés CFitRONIO (Saint-), S.Crrudhii Cttnobinm^ nom d'un ancien monastère de l'ordre do Cîteaux, qui a existé dans le diocèse de Luc- (jnes (Italie centrale). — Jongelin avoue n'avoir rien découvert à son sujet. CKRC.\NCKAII, Ccrcancclla, Sacracella ou Serranicclliun (Seine-et-Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Citeaiix, sur la rive droite deLoing, dans une solitude assez pit- toresfiue. (^elte abbaye, fille de la Cour-Dieu, de la libation de Cîteaux, fut fondée en il81, |»ar Henri Clément , sire d'Argenton , et maréchal de France, suivant Jongelin, et par le roi Philippe Auguste, suivant le (rallia christ. Klle était autrefois du diocè.se de Sens (aujourd'hui de Meaux). Philippe Au- guste la dota, enlieauli(!s dons, d'un morceau (le la vraie croix (pi'on y vo.vait encore au dernier siècle, t^e nionanjuedonna unochar- te de fondation en sa faveur, l'an 1190. — Voy.,6'«///« christ., l. XM,col. 2V9, la série de 2V abbés CKRFROID, Cerfrcdum, Cervus Frigidus (diocèse de Meaux, France.) — Prieuré très- considérable, qui était chef de l'ordre de la Sainte-Trinité .et Rédemption des captifs, fondé en l'an 1198 par saint Jean de Mrtha et saint Félix de Valois. C'était le lieu où so tenaient les chapitres généraux, et où se faisait l'élection du général. Le Pape Innocent IGj CER DES ABBAYES ET MO^NASTERES. CHA 106 III approuva la règle et rétablissement de cet ordre, dit aussi des Trinitaires, par une bulle donnée l'an 1189? Il confirma le môme institut quelque temps après, lui accorda de nouveaux privilèges, par une bulle en date de l'an 1209. — Voy. la Vie de saint Jean de Matha, auS février, ei le Dictionn. des Ordres religieux, t. lll, p. 707, pour les dé- tails sur l'ordre des Trinitaires. CERISY, Cirisiacum, Ccrasium (Manche, France). — Ancien monastère de l'ordre de Saint-Benoît, situé à 4 lieues 0. de Bayeux, el|à 3 et demie N. E. de Saint-Lô. 11 dut , dit- on, son origine à une église bAtie en ce lieu de Cerisv^ par saint Yigor, qiii l'avait reçu on don d un riche personnage nommé Volu- sien, en faveur duquel il avait fait un mira- cle. Saint Vigor, qui fut depuis évoque de Bayeux (vi* siècle), fonda en ce même lieu un monastère qui prit le nom de son pre- mier fondateur. L'église fut consacrée dans la suite sous son invocation. Ce monastère, détruit par les Normands comme les autres de la province, fut restauré vers l'an 1030 l)ar Robert le Magnifique, duc de Norman- die, qui l'enrichit de précieuses reliques obtenues du patriarche de Jérusalem. Les rois d'Angleterre et lesroisdeFrance'accru- rent et confirmèrent ensuite ses possessions ou iiriviléges. Cette abbaye s'unit enfin l'an 1715 à la congrégation de Saint-Maur. Elle était, suivant le Gallia christ, dudiocèse-de Bayeux. — Cerisy eslaujourd'hui du diocèse de Coutances fManclie ). — \oy., Gallia christ., t. XI, col. 409, la sécie de 45 abbés; Neustrapia, col. 429. CERNEL, Cernellense .Cœnobium (comté de Dorset, Angleterre). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé en l'honneur de saint Pierre, vers la fin du ix* ou dans le x* siècle, parun riche personnage nommé Egel- wald ou Ehvard, près du lieu où avait vécu un ermite, et où avait été inhumé Elwolde, frère de saint Edmond, roi d'Angleterre et martyr. — Voy. Monastic. anglican. CERRETO, Cerretum (royaume Lombard - Vénitien, Italie). — Abbaye de l'ordre de Cî- teaux, fondée l'an 113G, à |>éu de distance de la ville de Milan. Elle était fille de Clairvaux dans le Milanais. Jongelin la place dans le diocèse de Lodi, suffragantde celui de Mi- lan. CERVON, Cervidunum, ou S. Eplndius. — Ancienne abbaye de France, de l'ordre fie Saint-Renolt, sous l'invocation de saint E[)tadius, fon'Iée avant l'an 843 dans le pays de Morvan, h une lieue de Corbigny, (lit le Gallia christ., fjui la place dans Te diocèse d'Autun. Elle figure dans celles que Charles Je Chauve soumit l'on 843 h l'église de Saint- Nazaire d'Autun. Elle était déjà devc^nuo, au xiii* siècle, un collège de «hanoincs séculiers, qui avaient droit d'élire leur abbé. — \oy., Gallia christ., t. IV, col. 445, la série de 21 abbé>) séculiers. CÉSAIREDARLES(SAiNT),ditlor;r«nrf3/«- nasficr, S. ('œsarius (ancien diocèse d'Ailes, aujourd'hui d'Aix, .. rancc). — Ancienne ab- baye de femmes, fondée à Arles, par saint Cé- saire, évoque de cette ville (deSOl à542). Le saint voulut, dit-on, y travailler de ses pro- pres mains. L'église en était très-vaste, et comme partagée en trois : celle du milieu fut dédiée sous l'invocation de la sainte Vierge, et les deux autres, sous celle de saint Jean Té- vangéliste et de saint Martin. Ce monastère, connu d'abord sous le nom de Saint-Jean, prit dans la suite celui de son fondateur. Le gouvernement enfutconfiéàCésarie,sœur du saint, qui avait pris le voile à Marseille, dans un autre monastère, vraisemblablement celui qu'avait fondé Cassien. Saint Césaire composa pour celte nouvelle communauté de filles une Règle devenue célèbre, et que nous avons encore.,Ces vierges faisaient elles- mêmes leurs vêtements et travaillaient à différents ouvrages en laine. Chacune avait sa tâche quotidienne : elles avaient la per- mission de broder et de faire d'autres travaux pour les personnes du dehors. Les orne- ments de leur église n'étaient qu'en laine ou de toile, sans aucune broderie. Quelques- unes d'entre elles s'occupaient à copier l'E- criture sainte en beaux caractères : toutes lisaient deux heures par jour, et l'on faisait encore la lecture pendant la plus grande partie du travail. Le monastèrequitta depuis sa Règle pour adopter celle de saint Benoit, afin de garder l'uniformité. Sainte Césarie, première abbesse, mourut avant son frère, et fut remplacée par une autre abbesse du même nom, laquelle eut sous sa conduite près de deux cents religieu- ses. C'est à celte seconde Césarie qu'estdédiée la Vie de saint Césaire, écrite f)ar Cyprien, quel'on croit être le même que saint Cy|)rien, évêque de Toulon. Après elle, le monastère l'ut gouverné par Liliole. Sainte Rusticle eut ensuite la charge d'abbesse et l'exerça de|)uis l'an 574 jusqu'à 632. — Voy. Gallia christ., tom, I, col. 019, la série de 71 abbes- ses. CHA AGE (Notre-Dame de), Cagia ou Cavea [B. Maria in) (Meauxt Seine-et-Marne, France.) — Abbaye de l'ordre de Saint-Augu- stin, fondée l'an 1135, sous l'invocation de la sainte Vierge, dans un faubourg de Mcaux. L'abbé Jean Coulomb s'clforça au xvi* siècle d'y rétablir la discij)linequi s'y était relâchée. Les Vùrcs de la congrégation de France |iii- rcnt possession de cette ahbaye l'an l(>4-2. — Voy., Gallia christ., t. VIII, col. 171G, la table de 48 abbés. CHAALIS, CaroH Lochs (Oise, Franco). — D'abord prieuré de l'ordre de Saint-Bonoît , (jui fut concédé par Albéric, abbé de Vé/olay, h l'abbé dePontigny, |)o\ir cpi'il y plaçât des religieux. Il devint une abbaye de l'ordre de Cîteaux, l'an 1130, par les dons de Louis VI, (jui, pour le renos de l'âme de son frèr»; Charles, conféra a ces religieux trv)is maisons ou granges, cl onricliit le nouvelle abbayo d'un grand nombre de libertés el privilèges. Ce lieu, appelé auparavant ('alisius, fui dès lors appelé 6'«/o/i Locits. Louis \\l confirma 16} CHA DICTIO.NNAIIIE CIIA IfiS l'.iii 1 138, el accrut encore es uons du roi son l»ôt.'. D'autres princes on seigneurs furent «ussi dans la suite les bienfaiteurs de celle abbaye, dont l'église lut consacrée, le 20 oc- l )biè 1219, y)ar les évoques Garin de Senlis, (îauiicr de Chartres, et Foulquede Toulouse, Les abi)ayes du (lard, au diocèse d'Amiens, et t), dit Carmerxj , Cnbvc- lium^, Cnhneliacum, Calmhiium, Calminia- eum , ou Sauclus Tfieofredus ( diocèse du Puy, Hauie-Loire , France). — Ancienne ab- baye de l'ordre de Saint-Benoît, à 3 lieuesS.- K.de la ville du Puy, sur la rivière laCalanse «lui se jclto dans la Loire, et au pied du mont Moscnt. Elle fut fondée vers l'an 570, on l'honneur du Prince des apôlres, jiar Calminius, duc d'Auvergne, dont elle a pris ses divers noms latins : appelée d'abord Carmery, elle prit plus tard le nom de Saint- ChalTre', lorsqu'elle eut été illustrée par les vertus de saint Théofroy ou saint Cliaflre, neveu d'Eudes, i)ren)ier abbé de Carmery et son successeur. Détruite par les Sarrasins, l'an 732, l'abbayede gainl-Chatfre fut restaurée j>ar Louis le Pieux. Plusieurs monastères dans le diocèse du Puy et ailleurs lui étaient soumis. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 7G2, la série de 53 abbés. II s'est formé une i)etite ville auprès de ce monastère qui a pris le nom do Monaslier saini-Chalfre. C'est un chef-lieu de canton de la Haute-Loire. CHAISE-DIEU (Saint Robert i.a), Casa Dei (diocèse de Clermont, Puy-de-DAme, France).— Célèbre abbaye del'ordro de Saint- Benoit, sous l'invocation de saint Agricole et de saint Vilalis, martyrs. Elle fut fondée l'an 10'»G. sur le bord de là Sénoire, par un pieux ermite nonmié Robert, lils de Raingardo, et (le (iéraud.de la famille de saint Céiaud, sei- gneurd'Auiillac. L'abbaye delà Chaise-Dieu, dont la fondation, à lad'emandc de Rançon, év6(pie de Clermont, fut conlirmée par un di- plôme du roi Henri I", de l'an 1052, devint la plus célèbre de toute l'Auvergne. Huit abbés dcMliverses abbayes étaient soumis autre- fois à l'abbé de la Chaise-Dieu, et occufiâient dans le chapitre général une |»lace déler- ininée. H serait trop long, dit le (iallin chri- stiana, dénumérer tous les personnages il- lustres parleur piété et leur science qui ont fleuri dans celle abbaye. Ses hiwl premiers abbés sontcomptés parmi les saints. On doit citer parmi eux, aiirès saint Robert, l'abbé Seguin, le conseiller et le bienfaiteur de l'ordre naissant des Chartreux, et saint Ad- hchue qui, étant passé en Espagne avec la reine Constance, y brilla par ses miracles, et construisit plusieurs monastères sous sa dépendance. On doit citer Surtout parmi les illusirutionsde la Chaise-Dieu Pierre Roger, (jui fut archevêque de Rouen, el ensuite Pa- pe sous iC nom de Clément VL II conserva toujours la plus vive all'eciion pour cette abbaye, dont il fut le bienfaiteur et où il voulut reposer a|)rès sa mort. La Chaise-Dieu fut unie à la congrégation de Saint-Maur, l'an IGVO , par Tordre du cardinal Ar- mand de Richelieu, qui en était alors abbé. —Voy., Gallia christ., t. il, col. 328, la série de 50'abbés do la Chaise-Dieu, depuis saint Robert, jusqu'au cardinal Armand Castonde Rohan, grand aumônier de France, et évêque «le Strasbourg, désigné pour abbé le 22 avril 1713. CHALADE(Laj, Caladia (diocèse de Ver- dun, France). — Abbaye de l'ordre de Ci- teaux, fille de Trois-Fontaincs, de la hlia- tion de Clairvaux, fondée vers l'un 1127, par AVaulier, comtedeVienne,el par un religieux de Saint-Benoît, nonuné Bicjuin, «jui fut abbé de T'-ois-Fonlaines. Celle abbaye, qui était auparavant une sorte de prieuré de l'orilre de Siiint-Benoît, devint bientôt très-considéra- ble. L'un de ses premiers abbés, nommé (junllier,eut, dit-on, sOus son gouvernement jusqu'à 300 religieux. Les ducs de Lorraine et de Bar j)rirent cette abliaye soqs leur protection, et furent ses bienfiiiteurs. Louis cardinal et duc de Bar lui concéda [ilusieurs privilèges en 1428 el 1429. La réforme y fut introduite l'an 1637, par l'ordre du cardinal deRidiclieu. — \oy., Gallia christ. ^ t. XUl, 1320, 38 abbés. CHALIVOY, Callovium, Chaliveium ou Calivoyum (l)iqpèse de Bourges, Cher, France). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fille de Bonras, de la filiation de Ponligny. Elle fut fondée sous l'invocalion de la sainte \ierge. Tan 1133, ou selon (piehjues aulr<'S en 1138. Il en est fait mention, ditJongclin, dans un rescrit du Pape Alexandre III. Elle doit sa |)remière origine à un certain ermite nommé Julien, auquel (iuii'rio de l'ordre de Citeaux, fille de Savigny, de la filiation de Clairvaux, fondée l'an 1119, sous l'invocation de la sainte Vierge, j'ar Hugues, baron de Mathefelon, avec ta fennue Jeanne 109 CHA DES ADBAYES ET MONASTERES. CHA 17d (le Saltlé, (H leur fils Théobald. L'abbaye de Calochéy dit André du Chesiie, ont fondé les barons de Mdthefehn, et en recoçinoissance, il faule sçavoir, quand le comte de Dureslal, baron de Mathcfclon, fait sa première entrée en la ditte abbaye de Caloché, que Vabbé et les religieux, doivent venir au devant luy, lui présenter les clefs, puis le disné et à toutte sa maison. Entre autres sé])ultures on y voyait celle de Théobald, lilsde Fatcdn, sire de Ma- ihefelon et de Durostat, avec celle desafemtrie Béatrix de Dreux, qui mourut l'an 1356. CHAMBON, Bonus Campus ou Cambo- nium (Deux-Sèvres, Ft^ance). —Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1482 ; dans le voisinage de la Sic-en-Brignon. Les vi- comtes de Tbouars l'enrichirent de leurs dons. Elle était dans le diocèse de Poitiers, et dans la paroisse de Mauzé (canton de Thouars, arrondissement de Bressuire). — Voy., Gallia christ., t. II, col. 1297, la brève mention de 7 abbés. CHAMBON, Cambonium ou Campi Boni (Franee). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fiMe de Sénanque, filiation de Cîteaux. Elle fut fondée l'an 1152^ entre les villes d'An- Honay et duPuy^ dans le Vivarais. Elle était du diocèse de Viviers (Ardèche). CHAMBUE- FONTAINE, Camerus Fons (diorèsedeMeaux, Seine-et-Mar-ne, Franco). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, sOus l'in- vocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1190, près de Cuisy. On attribue'sa fon- dation h Milon, seigneurdc Cuisy, età Pierre, évoque de Meaux. Mais c'est sans preuves certainesj suivant le Gallia christ. Elle est fiile de Val-Secret. Hélie et Hugues, chej'a- liers de Mont-Ion, cl Marie, comtesse de Troyes, furent ses bicnlaileurs, l'an 1190. — Voy. ,Galliachrisl., t. Vill, col. 1729, la série de 30 abbés. — Annal. Prœmonstr. 1. 1, p. kï3. CHAMELIÈHKS, Camelariœ (diocèse de Cldrmont, Puy-de-Dôme, France). Abbqye ar autant de voyageurs. CHAMPAGNE, Campagia, Campania (dio- cèse du Mans, Sartho, France). —Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Savigny^ filiation de Clairvaux.Ellefut fondée, sous l'invocation delà sainleVierge, l'an 1188, par Foulque de Riboule, seigneur d'Asséet deLavardin, qui fut inhumé dans cette abbayedovant le grand autel. Jongelin place celte fondation à l'an 1151. L'abbaye de Champagne était située à quelques lieues à l'ouest du Mans, et à trois lieuesenviron de Beaumont-le- Vicomte. Elle embrassa la réforme monastique. CHAMP- BENOIT, Campus Benedictus (Seine-et-Marne> France). — Abbaye dé filles de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 1138, dans la paroisse de Poigny, près dé Provins, au lieu appelé Domus /Egypti, sous l'invocation et le patronage de sainte Val- burge. On attribue sa fondation à Henri^ comte de Champagne, dit le Libéral. Ce prince ne succéda cependant à son pèrej Thibaud II, que l'an 1152. Cette abbaye était autrefois du diocèse de Sens (Provins est aujourd'hui du diocèse de Meaux). 11 était aussi sous l'invocation de la sainte Vierge. Vers le milieu du xv*" siècle, des prieures succédèrent aux abbesses , on Ignore pour qtiel motif ; elles devaient être instituées par l'archevêque de Sens, — Voy.^ Gallia christ., t. XII, col 193, 9 abbesses ef 12 prieures. CHANCELLADE (Notre-Dame de la), Canceliata (diocèse de Périgueux, Dordogne, France). — Abbaye de l'ordre do Saint-Au- gustin, sous le titre de la Nativité de N.-D., fondée vers l'an 1133, par quelques pieux ermites, qui vivaient sous la conduite de Fouliiue, abbé de Celle FrouiU, sur un soi in- culte, à une lieue ou environ de la ville de Périgueux. Il y avait là un oratoire dédié à la Vierge Marie, près d'une fontaine scellée par des treillis de fer, d'où l'abbaye a pris le nom (le Chancellade, Canceliata; c'est }h qu'elle fut construite, et qu'elle s'accrut bient()t par les bienfaits de Guillaume (l'A ube-Koclie, évoque de Périgueux. Ce'pon- life, ajnès avoir béni l'oratoire et le cime- tière, dit le Gallia christ., concéda l'église de Bcurona et le lieu de Bord pour celle fondation, et désigna pour premier abbé Géraud deMonlava. Géraudà son tour cons- truisit les autres édificeset institua dans ce lieu la règle de Saint-Augustin. — Voy.,^7o/- lia christ. ,1. 11, col. 1502, la série (Ie25abl)és. CHANTEMEKLE, Cuntumcrula (Marne, France). — Abbaye de t'ordre de Saint-Au- gustin, sous l'Invocation de saint Lezin. Elle fut fondée d'abord avant l'an 1135, [)ar les comtesdeCham|)agne, |)Ourdes chanoines séculiers, aux confins de l'ancienne province de Champagne, entre Villeiinuxe et Bar- bonne. Elle était du diocèse de Troyes (co li'ju est aujourd'hui do celui de Chûlons- sui-MaiiK.'). A ccsjtrcuuers chanoines succé- deront (les cliaiioiiies réguliers (|ui embras- sèrent, I an 1135, la règle de Sainl-Augustin. Henri comte d».* Troyes, les Papes Adrien IV et Alexandre III, Alton cl Henri, évê(iuesdo G 171 (IIA les princitaux DICTIONNAIRE Cil A 17^2 Troyes, furent les princitaux lùeiilailiMirs (le relie ;)ltl»;i\e. — ^f)y., (lallin chrisl., t. Vil, col. îilKJ, la série de 35al)ljés. (]IIAN TKrCiE , CanUxjilum ( diocèse de Sfliiit-FI^e duquel était alors le lieu tie Clianteuj^e ou Cnntogilum. Le roi Louis le rieux conllraia, l'an G de son règne, cette fon- datiot), à la prière de (loiescal, évoque du l'uy, et successeur d'Arnaud. Cette ancienne ahb.jye était au dernier siècle un prieuré conventuel dépeiidanl delà Chaise-Dieu. — Le Gullid christ,, t. Il, col W7 donne les noms lie (piehjues abbés. CHANTOKN, Cantohenmim, Cnnlncnuiim, Caudidicîisc ou CdtUobcnncnse nionnstrriinn (Diocè-edeClermont, Puy-de-Dôme, Kranie). — Abba\e de l'ordre de Sainl-Aiijj;ustin, fon- dée dans le vu' siècle sous l'invocation de saint Pierre, auprès et hors des nnirs de ^(^lernmnl, par saint Cicncz, évèipie de celte 'ville. Elle fut construite |>our des religieuses «luxquelks succétlèrent dans le xn' siècle des charuMncs réguliers. Eu 1100, Robert, évoque de Clermont , unit cetio abbaye à celle de Pebrac, et de conceii avec Henri , flrchevè(]ue de Bourses, il concéda des in'lul- gences à tous les iidèles (pii viendraieut en aide à la reslauraUon de Cliantoen.Er. 1G33, celte abbaye fut cédée à des caruiélites dé- chaussées, |)ar des lettres du roi, données à la demamh' du chancelier Séguier.— \oy., (idl- liacfirisl., t. Il, col. 39V, la série de :29 abbés. CHAUENTON EN REIUU, Cnrentonium ou Insula Supra Milmmulrdin (France). — Un des trois anciens monastères cpi'au rap- port de Jonas, dans les Aclrs de sainl Lus- lase, abbé de Luxeuil, un vénérable liom- n)e nonuné l'iiéodulfc et surnommé Robo- lène, fonda sous la lèulede Sainl-('«>loudtan, dans le pays de Hourges. Celui-ci b.'^li pour de> fcnuues, vers l'an 020, était situé sur le bordde la Milmandreou Marmande. Il exis- tait encore sous la règle de Saint-Henoîl, au connneiicement du dernier siècle. On l'appelait aussi llellevaux, à cause de sa si- tuation dans une très feilile et tiès-agréable vallée, entre Hourges et M(»iilins, à égaledis- tance de ces deux vdl(\s. L'anttl.'l, sous Léger, archevêque de Hourges, les religieu- ses lirent place à des ( hannines réguliers; n»ais après la mort de Léger, les chanoines de Saint-Etienne rapnelèienl les religieuses (pii b'y mairrtiment (lepuis corislamment: le p'q)e Eugène III mit ce monastère sous la proUîciion du Saint-Siège apostolicpie. — S ny., (iulliu christ., l. Il, col. 17V, laverie de i2*J abbesses. ( flAfiH AT/: i Santa Maria de) (diocèse lie Tarente, royamue des Deux-Sirile>). — Altbayede l'ordre deCiteaux.lille do Casano- va, au iliocèse de Turin , en Piéruont. On ignore l'éi'Oque de son origine. CHARITE (La), près C.ianvelle, Charitas (diocèse de Besançon, France|.— Alibaye de l'ordre de Citcaux* fille do Hellcvaux, fondée l'an 1133, |)ar dame Adélaïde de Trova. On y voyait les tombeaux de |)lu-^ieurs comtes do Bourgogne. Cette abbaye avait été d'abord fondée, dit-on, jourilesclianoinos réguliers. CHARITE- LES-LESINES, Charitas (Yon- ne, Fraiîce. — Abbayo do Tordre de Cî- teaux.sous l'invocation de la sainte Vierg*?, ft)ndée vers l'an 118V, dans le doyenJié ilo ToiHierre, sur l'Arma nçon, par (iuillaume, seigneur' lie Lésines, qui donna un fonds pour sa construction. Des religieuses de rfu'dre de Cîleaux l'habitèrent jus(ju"h l'an 1V32, où un dérret du chapitre général les rem- plaça par- fies religieux dir nrème or'dre. — >'oy., Gallia christ. ,1. IV, col. 8V7, la men- tioir de deux abbesses, et la série de 17abbés. CHARITE-Sl R-LOIRE, Charitas ad Liije- rim (diocèse do Nevers, Nièvre, F'rance). — Célel)re prieuré de l'or'dre de Sairrt-Henoît, sous l'invocation de la sairric >'ierge. Il lut f(tndé l'ar: lO.'iG, selon les chrorrii]ues ih* Fé- cam|) et île Vézelay ; d'autres placent sa nre- mière origine dès l'an 70G, et disent qu'il lut donné h des moines siri vaut la règlede Saini- Basi le. Détruit ensuite par les barbaresraii7V3, il aurait été reconstruit par le roi Pépin, l'an 75V, et donné alors .'» des r-eligieux de l'ordre deSarnt-Henort.nuoi()u'il err M)il,ce prieuré concédé à l'or'dre de Cluny, devirU célèbre et considérable. Il loiirptait^ autrefois jirs- qu'àSOOmoines, dit-on. De sônsein sortirent (las cardinaux, des évéque.s et des abbés de Cluny. Il a donné naissance h la ville de Chardé-sui-Loire (à 23 kil. N.O. de Nevers), ainsi nommée, dit-on, h (ausede la grvrnde charité (jne les religieux exerçaient envers les. voyageurs. (]e prieuré était de l'ancien diocèse d'Auxerre.- La Charité e>t auioui- d'hrri de celui de Nevers. — \ oy., dallia rhri.ll., l. \IILcol. VOV, la sériedeG2prieuis. CIIAIM-LLE-AIX PLANCHES(La), C'«/>c/- la ad Planca.f (France). — Abbaye de l'iudre de PiiMuonlré, lille de Boaulieu, "sous Tm- vocatiorr de lasainte >ierge, fondée ver's l'an 11V5, dans le diocèse de 'lioyes, par Srmoii (le Heaul'ort. Le pape Eugène Ili conlii'i.'.i cette fondarion l'an 11V7. Simon, tiîs du fondateur', accrut dans la sirile les donaliorrs (le son père. CirollYoi de Joinville fut aussi le bieirfaileur de (elle abbaye, l'an 1157.— \'oy., (îallia christ., t. XII. c(d.G21, la série de 35 abbés.— ylnna/. Prœmoustr., 1. 1, p. V55. CHARLIEU, Carns Lochs ou CorUccus, (France.) — Abbaye de l'or'dre de Sairrt-He- noît. sous l'invocation de saint FUienne et de saint Fortunat, martyrs, et de sainl Mai'- tin confesseur. Fille fut fondée, l'an 87G par Robert, évè(iue de Valence, et Ivilouard, son parent, sur les corilins du tçiritoire de Lyorr, mais dans le pays de MAcon. Fille dé- jienckril au spirituel du diocèse deMûcon, et 173 UIA pour le temporel de la oour de Lyon, dit le Giillin chriat. : In Icwporalibus vcro a cnria Lnqdunfnsi. C'était dès l'ao 1095 un prieuré de l'ordre de Clunv.— Le Galliachrist., t. IV, eol. lU2,donnelesnomsde quelques abbés et prieurs. CHARMOIE (La) Charmeia ( diocèse de Châlons-sur-Marne, Marne, France). — Ab- baye de Kordre de Cîteaux, fille de Vau- clair, filiation de Clairvaux, fondée sous l'in- vocation de la sainte Vierge, l'an ilG7, à trois lieues de la ville d'fipcrn.iy, par Henri l", comte Palatin de Champagne. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 971, la série de 3k abbés. CHARON (Notre-Dame de), Gratta S. Ma- riée de Caronte (diocèse de la Rochelle, Cha- rente-Inférieure, Franco).— Abbaye de 'l'or- dre de Cîteaux , fille de la ^jrâce-Dieu , filiation de Clairvaux, fondée l'an 1191, à quatre lieues de la Rochelle, par Richard, roi d'Angleterre, duc de Normandie et d'Aqui- taine, etc.— Voy. la charte de fondation, Go/- Ua christ., t. II, Instr., col. 388; et t. Il, col. 1400,1a série de 9 abbés. CHARNIER(Notke-Dame DU), Maria (B.)rfe Ossuario (à Sens, Yonne, France). — Ab- baye de femmes, fondée vers l'an 800, à Sens, près de l'endroit oi^i Ton enterrait les morts, et sur la route qui conduit àTroyes, Eile fut construite, dit-on, par Chai lemagne qui y déposa la tète de saint Ouirice, mar- tyr, avec des reliques de la sainte Vierge. Cette abbaye fut dévastée ou détruite jus- qu'à six fois. File était devenue un i)rieuré. C'était encore au oornier siècle, suivaiUleCa/- lia christ., une petite et humble église, dont les revenus appartenaient à descomnienda- laires, mais qui attijait un grand con(Ours (Je fidèles à cause de leur dévotion envers la sainte V'ierge, et des insignes relifjues con- servées dans son sein. — Gallia christ., t. XII. CHARNOVANS (Pologne). — Abl)a\e do femmes de l'ordre de Prémontré, tille de Saint-Vincent de Wratislaw, fondée l'an 1200, dans le diocèse de Wratislaw, |)arLu(l- niille, femme de Mescon, duc d'Appelen, et mère du duc Casimir. Ce dernier prince, h la demande des religieuses, les transféra, l'an 1228, dans un autre; lieu, i\\lChur)iovavs. Leur première demeurf; avait été au lieu de Ribnik. — Annal. Prœmonst., t. I, col. 589. CHARROUX, Caroffum ( diocèse de Poi- tiers, Vietnie, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Rerioît, dite Sainl-.Sanveur de ('Uur- roux. On l'aiipelait aussi Saint-Chanoiix, à rause, dit le chroni(nieurAdeii!ar,d'uri mor- ceau de la >aiiito Croi\ que Cliai lemagne /rvait rcfii du [latriar» lie de Jér lisalem, et (pi'il avait déposé dans la basilifpio de Char- roux. File fut fondée vers l'an 709, | ar Roger ou Rolhar, comte rie Ijruoges, et Fu- phrnsie, sa femme, qui la dol( renl riche- ment. Les [lieux fondateurs or lièrent aussi l'église avec magniliconce : Dominicpie (;t Davjderi furent les premiers abbés. Au tem|)S a\e de l'or- dre de Prénionlcé, sous l'invocation de la •■ainte A'iûa-jie, fondée en l'an liOO, <*i six lieups de Soissons. On allrilnie sa fondation h Hugues le"|{lanc, seij^neur de (^liaery, frère d'At^nès, ronilesse do Hraine. — \'o\'., (i'n///«r//r/>/.,l.lX,c()I.V83,lasérie(le4Val)l)'és. CIIASKS (l.ics) , Casœ on ^\ Pcinis de Ca- sis (diocôse de Saint-Flour, (Santal, France). - Alibaye de fcuuues do l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocalion l'e saint Pierre. Elle fut fondée, >elon I>. Claude Fstiennot, vers l'an 800, pi es dcshords do l'Allier, dans une élrniie et profonde vallée, par l'éptuiso de CJaude, seigneur de ('hanleuge, et pai' la volonté de C.liarleniagne. On ne trouve ce- pendant anmiu' uienlion de celle al)l>aye avant le M' siècle, autpiel temps plusieurs d(»i unu'iils témoignent rpi'elle fut reconsti- tuée et ac( rue par les Itienfaits de Uençor) et Durand, évèipies de Clermont. l'n incendie ayant dévasté ce monastère, il n'est resté, dit le Gallin chrisi., (pie peu de ciKutes où l'on a pu recueillir les noms de (pichpies althes- sos. — Voy., ibid., 1. 11., ( cd itM, la série de 18 abbesses. CHASSAKINK (La) , ff. il/, de Cassania (France). — Abbaye de l'ordre de Cîleaiix,liile de Saint-Sulpice en Hugcy, do le deCliassaigne et de plusieurs autres biens, sous la condi- tion dy b.ltir un monastère. Après son ré- unir, vers .l'an ll.'>8, il ajouta un nouveau fonds h sa première donation. Pierre, abbé de Saint-Sulpice, jeta |teu après, l'an 1102, les fondements de lal>ba\e de la Chassaigne. (ielte fondatifwi bit raliliée l'an 1170, par (iiiii baid, ari iievèipur de Lyon, (pii tut in- buuié dans celle abba\ e, l'an 1 l!>V.On compte parmi ses bienlaiUMiis les seigneurs de la P«lu, el Uoger, (omle de Carcassonne et vi- ••♦uute de llé/.iers, ijuj entre autres dons lui légua une lablo d'or eiirn liie de plusieurs pierres précieuses. Klle était sous l'invoca- tion de la ^aJnJe \ ierge.- \ (t\ .,(i(dliachritt.f I IN, c(d. 20'J, l.i sene de .'i'i abbés. 4'.HASSF.MIDV (MI Cherchr-Midi. ou Notre- J>amr de ionsalatiim, U. Marin (unsolntio- iiis (dans le faubourg Saint ti<'rmaui, h Pa- ns, Fiance). — Prieuré (le femmes de Tordre ileSainl-Henoit, fondé Tan 16.'li, sou.-; lo li- tre de Notre-Dame de Consolflti(m, |Kuir des religieuses dv Faon, de la congiégation de Noiir-Dame, dites de Saint-Joseph. Sa fonda- trice bit Mai ic-Kléonoie de Itoban, ablK'ise de Malnouc. La première prieure fut Fran- (j'oise de Longaunay do Fran(iueville, reli- gieuse de l'abbaye de la Sairtte-Trinité de Caen. — A'oy., (iallia christ., l. VII, col.651, la série de cin(] altbesses. (JIASTFLIFHS (Notre-Dame des), Cas- tcUariœ ou It. Marin de Caslellnriis (diocèse de Poitiers, Deux-Sèvres, France). — Ab- baye (le l'ordre doC.îteaux, lilrationde Clair- vaux, fondée avant l'an 1120, si, comme lo dit la cbroni(pie de Maillezais, elle eut pour bjudateur lo H. (iiraud de Sales. D est cer- tain, dit lo (îallia christ., (ju'en 1129, lut commencée une église en pierres près du tombeau de S. (iiraud, pour remplacer la prem ère , col. ttkli. CH AT KA F-CH A LON, Cus/rum Carnonis ou Chalmoîtis (Jura, France). — Bourg (29) el monaslèrode lillosde l'ordre deSaint-Benoii, sous l'invocation do la sainte Vierge, ïbndé ran070,dans lediocèsodeliesançon. — Ce lieu est auj(Mirdliui du diocèse de Saint-Claude. CIIATFAI-I/ABBAVK, CHATFAU-DIFU ou CHATFAIJ DF ,MOUl AtiNF, Casfelium Abbatiale, Caslelltim DdvWastvUum Maiiri- latiiœ (Nord, Frame). — Abbaye do l'ordre do Prémontré. Celait dans l'origine un mo- nastère ((Mistiuil, dit (iazet, dans un lieu appelé Mal-Maison ou Molle-Maison, i»rès de Morlagne, par Louis le Bègue, roi (le Frame, vers lan 870 ou 880, en faveur do chanoines réguliers chargés de prier perpé- tuellement pour les Chrétiens massacrés en ce lieu par l(; fer d^'s Normands. Lemirc af- lirme aussi {t'hroui(/ae de Prémontré), (mio déjà en 870 des moines bénédictins ou cha- noines sé( uliers étaient placés eu ce lieu, et il établit le monastère sous le patroiiago de saint Marlin, près de Morlagne, sur la S(arpe<.'> deux lieues de Touinay, mais dans ledioi ès(? (lArias. Suivant cesdeiix auteurs. vers l'an 1135, le monasttre fut resiaiiiéou jibiUM réédiliépoiir l'ordre de IMémoiitré, par Kvrard H«d(Mil\, seigneur do Morlagne el ch.'^lelain de Tournay, près do son ( h.lteau ; d'où lui esfvenu le nom de (^liAleau-l Abbaye. Kvrard y fut inhumé l'an 1180. Cette abbaye est tille de \ i( ogne, (jui lui a fourni sou pie- Hiier abb«i. Le Caitteracum christ., p. 338, donne la nomenclaïuFe exacte des abbés, d'après le manuscrit d'un religieux, chargé en 1080 de faire des reclior la Ibcbsc. ('2*J) A ilix kdoiiièlrcsi)ord*esl'(leLons-le-Sauiiier 177 CHA DLS ABBAYES ET MONASTERES. CHA 178 en lout 38 abbés, depiris Raoul vers 1135, jusqu'à Antoine Delvigne, dernier abbé élu en 1787, qui, après la dis[)ersion de ses reli- gieux, se retira h Tournay, ou il fui nommé chanoine, et mourut en 18^2, â.;é de près de î)o ans. — »Voy. aussi Anml. Prœmonst., i. I, p. 480. :HATEAULAND0N (Saist-Sevebin de), Severimts CastriNantonis (S.) (Seine et Marne, France), -r- Abliaye de Tordre de Saint-xVu- guslin, fondée vers l'an 1151, devant la ville de Chiiteaulandon, par le roi Louis VII. Elle élait(ianslodiocèsedeScns(au.)Ourd'huidans eelui de Meaux). C'était dans l'origine et dès le VI' siècle, une église bâtie sur Ta montagne oij saint Séverin, abbé d'Agaune, avait vécu quelque temps avec deux saints ermites, et où, après sa mort, arrivée l'an 507, il avait été enterré. Los nombreux miracles opérés à son tombeau ayant rendu depuis ce lieu célèbre, y firent ériger au xn° siècle, une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Au- gustin. L'abbaye de Saint-Sévei^n de Cha- leaulandon reçut, vers l'an 1480, la réforme des chanoines réguliers do Windesheim, en GueKIre. Elle aiijiartenait en dernier lieu à la congrégation de France, dite de Sainte- Geneviève. On trouvait dans la bibliothè- que de cette abbaye un manuscrit contenant les lettres de Rusbroch, célèbre contempla- tif, (jiii y avait mis une réforme, et qui mourutprieur de Valvcrt, près de Bruxelles, en 1381. Les pa()cs Adrien iV, Alexandre 111, Luce m, Crémcnt lit, et Honorius 111, a- vaient confirmé les privilèges, droitsel biens de l'abbave. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. 200, la -éiie de 56 abbés. CHATKREZ (Conilé de Cambridge, An- gleterre). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît,- fondée par Ednode, pre- mier abbé de Ramsey et ensuite évoque de Lincoln (lin du x' siècle). Ce pieux person- nage la fit canstruirepour «a sœur Alfwenne. Celle abbaye de Cbaterez fut donnée dans la suite avec tfmtes ses dép^:ndances à lé- gliseetau monastère d'Ely. — Monastic. an- glican. CHVl'lLLOS, C'Utellio ou Sancta Maria de Castro ou S. Vorlinn (Côte-d'Or, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fon- dée, avant l'an 1138, hors la ville dite CliA- tillon-sur-Scine. On rap|)(da jadis Notre- Dame du Chûteau hors la Ville. Quand plus tard, sous Charles le Chauve, on y eut trans- féré les reliques de saint VorI, (die s'appela tour ,'i tour Noire-Dame ou Saint- VorI. Des chanoines y furent d'abord établis par Bru- riori , évèipie de L.mgres, vers la lin du x" siècle ; ensuite elle devint paroisse et enfin abbaye. Elle él/iil du dio •cso de Langres. Saint Bfrnard eii(;oi(î adolescent étudia à l'éiole des ( h.'inoines séculiers de (^halillon. C'estdanslabasiliipie ducliAteau deCliAiillon (ju'il lui fut donné, dil-r)n, par un insigne miracle, de se nmiiiir du lait de la bien- heureuse Vierge. L'ahb.iye devint régu- lière au xri' siècle, au temps où (lorissait l'ahbnye d'Arouais*; (diocèse d'Arras). l'Jle cnit|>our preuH'T .iltbé, vers 1138, Al- don, formé sur la discipline des chanoines réguliers d'Arouaise. En 1206, l'abbaye do Châtillon s'unit étroitement avee celle d«* Sept-Fontaines,de l'ordredePrémontré, eten 1V04, avec celle duVal des-Ecoliers. — Vov., Gallia christ., t. IV, col. 772, la série de 39; abbés. CHATILLON, Castellio (diocèse de Ver- dun, France). — Abbaye de l'ordre de Cî- leaux, fille de Trois-Fonla'nes, de la filiation- de Clairvaux, fondée en 1153, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, h six lieues au nord de Verdun, par All^éronde Cluny, é- vêque de Verdun, qui la dota de biens con- sidérables. Ses autres iirincipaux bienfai- teurs furent Gérard et Henri de Grandson, frères, évûijuos de Verdun, dont les tombeaux avec lesépitaphes se voyaient dans l'église de l'abbaye 5 droite tlu chœur. Celte abbaye fut réformée au commencement du xvu' siè- cle par l'abbé Octave Arnol|)hin. — Voy., Gallia c/. Ma- ria de Castria (Charente, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge, située près de la, Charente, à une lieue de Cognac. Elle fut fondée |>ar le seigneur de Bourg-Charente, au lem|)s d'Arnaud, TailleferlV,conUed'Ati- goulôme, dit le Gallia christ. Elle était dans l'ancien diocèse de Saintes. — - Voy. ibid., t. Il, col.- 1133, la série de 12 abbés. CHATRICES, Caslriciœ ou Castrilocus (dio- cèse de Châlons-sur-Marne, France). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'in- vocation de la sainte Vierge, fondée l'aa IIH, par Alberon de Chiniac, évoque de Verdun. Elle fut unie quelque lemjjs à la congrégation d'Arouaise. Elle fut agrégée pîus tard à la congrégation des chanoines réguliers de France. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 953, la série de 24 abbés. CHAUME (La), Calmnria (diocèse de Nan- tes, Loire-rlnférieure, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation do la sainte Vierge, fondée l'an 1045, [)rès de Machecoul, sur la rivière de Tenu. On lui donne pour fondateur H.u-coid, seigneur de Relz. Celle abbaye se léunil l'an 1030 à la ctjugiég.ilion de Saint-Maur. CHAUMK(La), Calma, Calmœ (Seine-et- Marne, France). — Abbaye de l'ordre do Saint-Benoit , sous l'invocation de saint. Symphorien et de saint Pierre, fondée, dit- on, avant l'an 752, dans h; diocèse de Sens. Elle fut reconstruite dans le ix' siècle, après avoir été détruit*^ par les Normantls. La Cliaume est aujourd'hui du diocèse do Me.iux. — \i)y., Gallia christ., l. XII, col. 184, la série d(! 00 abbés. CHAL.MONT-LA-IMSCINE, Calviis Mans (iliocèse de Reims, Aidennes , Frame).— Abbaye de Tordre de Préui- liés ; Annal. Piœmonsl., t. I, col. 437. CHAUMOM-EN-VEXIN ( Saint -Tikuhe de), Calvns Mms (Oise, France). — Anrien monastère sons I invocation de .saint Pierre, Jondé avant l'an 700, sur le sour huit sieurs et deux prélres, av(;rlapermisMondupape Jean XXll, donnée le 2 mars, r.»n 10 de son pontiliral. Celle ab- baye fut soumise au gardien des frères Mi- neurs du couvent de .Monlbrison. La charte «le fondation |)ar Pierre de Savoie, archevê- que de Lyon, est du mois d'octobre 1332. Voy. De Lami HE. Hist. de Lyon, p. 3G0. Cette abbau; détruite dans le tumuile des guerres, fut transféré»; à Lyon le 8 avril 162.3, et devint une abb.iye de j'onlre de Sainl-Henoit. — Vor., 6'«//iVj christ., t. !>', col. 21)2. la série de 10 abboses. CH ELLES, Cala on Calensis abhntia (an- cien diocèse d»' Paris, aujourd'hui de-Moaux, France).— Célèbre" abba\ede femmes, de l'or- dre deSainl-Hénoît, siti'iée dans le canton de Lagny, arrondisseuienl de Mimux , Seine-et- Marne. Nos rois de la première race avaietil un chAteau dans (e lieu propre à la chasse, • lit alors Villa rryalis, et f)lus tard Villa Cala »)U Villa Culvnsis. Le roi Childéric y ré- sidait fréquemment, et c'est là qu'en :>8V il fut assasMué [lar Landri, favori de la reil)e Frédégoiidc. Clolaire 11 faisait aussi sa ré- kjdenc e d'été dans telle maison de Chelles : DICTIONNAIRE • CllE 180 le roi Robert y lint plusieurs assemblées d'é- vêques. Sainte Clotilde, femme du grand Clovis, avait déjà fondé à Chelles un petit monastère de tilles bénédictines, avec une chapelle sous le titre de Saint-Georges, lors- que vers l'an 662, sainte Balhilde, fenuue de Clovis 11, lit presque entièrement recon- struire ce monastère, et b^ltir une nouvelle église. Par ses soins, sainte Ik'rtille, alors prieure de Jouarre, fut nommée première abbesse de Chelles. Plus lard, cjuand Clo- laire II, son lils aîné, fut en âge de gouver- ner le royaume, la pieuse reine se retira elle- même dans cette maison où elle vécut comme \ine simple religieuse; elle y mourut en 680, et fut inhumée dans l'église qu'elle avait fait bâtir. Elle est regardée à juste litre comme la fondalri»:o de ce monastère (ju'on appela Chelles Sainte-Reauihour ou Sainie- Rathilde. Son église était sous l'invocation de la sainte Vierge, de saint, (ieorges et de sainte Croix. Il parait qu'à côté de ce mo- nastère do lilles s'établit un couvent de moi- nes. — Vov. Vie de sainte Italhilde. L'exemple de la pieuse reine attira dans celte jd)baye plusieurs |)ersonnes illustres. Sonicl.ilile, femme de Charles Martel, mourut dans le monastère de Chelles. Giselle, saMir de Charlemagne, en devint abbesse et y linil ses jours en 810, a|)rès l'avoir dotéde grands biens. En 818, rem|)ereur Louis le Débon- naire passant à Chelles pendant «pie Hegil- wich, mère de l'impératrice Judiih, en était abbesse, assista à la translation du cor|)s de sainte Rathilde dans l'église de Sainte-Marie. Il donna en môme temps à l'abbaye le vil- lage de Coulons, au diocèse de Meaux. ller- mentrudc, épouse de Charles le Chauve, fut abbesse de Chelles en 855, et, après elle, Ra- thilde, tille du môme monarque. Presque toutes les al)besses pendant longtemps furent veuves, lilles ou sunirs d'em|(ereurs et de rois. 11 en rejaillit un grand éclat sur celle maison, mais ce lut au détriment de la lé- gularilé monasti(pie. Les richesses et les ha- bitudes dominatrices qu'apportèrent dans ■ le cloître ces nobles princesses tirent naître des procès, engendrèreiU des désordres. Ce couvent jouissait , dit-on, il'environ 60,000 livres de revenu. H fut souvent nécessaire d'en réformer les nueius. Etienne et Pierre de Reaumont; évoques »le Paris aux xir et XV* siècles, tentèrent vainenienl d'y établir la réforme. Jean Simon, success(!ur de le dernier, alltlJ^isé /laïun arrêt du parlemeiil, de IVOO, opéra la réforme désirée et intro- dtiisit dans le couvent de (chelles des reli- gieuses de l'ordre île- Fontevrault, du prieu- ré de Fontaines, près de Meaux. Depuis celte réforme, les abbesses d«! Chelles de- vinrent Iriennalesjusipi'en 1559, époijue où rei oimnencèrent les abbesses titulaires à la nomination du roi. La première alibesse ti- tulaire fut Renée de Ronrbon , (jue la crainte «les Huguenots en 1561, obligea à se reliier à Paris avec ses 46 religieuses, chez son frère Charles, «;ardinal de Bourbon, abbé de Sainl-Cermain des Prés. Des filles de du- chesses, des princesses, furent dans la suilo f?l CIIE DES ADBAYtS ET MONASTERES abbesses de Chelles. On vit parmi elles Marie-Heniielte de Bouil)Oii, (ille naturelle de Henri IV; et une sœur de Mme de Fon- langes, dont la consécration, suivantMmedc Sévigné, fut une cérémonie trôs-|iom[)euse. Marie-Adélaïde d'Orléans, tille du régent, jirit à Chelles l'habit religieux, le 30 mars i^ll, par les maii's du. cardinal de Noiiilles, archevêque de Paris. Les événements qui désolèrent la France pendant les xi\' et xv'= siècles, avaient at- teint le bourg et l'abbaye (k)G'ie!les et con- traint plusieurs fois les religieuses de se réfugier dans ha (;apitale (en 1358 et 13G0). Ces déplacements, devenus funestes A la ré- gularité monastitpie, avaient -contribué à h>ur tour aux désordres qui provoquèrent Ifl réforme. L'église de Chelles avait été ri- chement décorée par la libéralité de plu- sieurs abbesses; le trésor de l'abbaje éga- rait presqueen valeur, dit-on, celui de Saint- Denis. L'antique monastère do Chelles détruit par le temps, par les guerres, par le feu du ciel et pii-r la révolution, en ild'ô, n'ollre plus aujour'l'hui que de faibles vestiges de son ancien état. On visite em-oreavec, inlé- rôt ces ruines qui rappellent les premiers âgos de notre monarchie. CHEMIN'JN, Cheminio (diocèse de Cliâ- k»ns-sur-.Marne, M.irne, France). — Abbaye d<:rordre de Cîloaux, (ille de Trois Font.iines, sous rinvocation de la sainte Vierge: c'était, de|)uis l'an 1103, une abbaye de l'ordre de Saint-AugiKsIin soumise h celle de Saint- Nicolas dWrouaise. près d'Arrii.s : mais dès l'an 1138, les ch.'Mioines de Clieminon so donnèrtint ;hi Uionaslèi'e do Trois-Fonlaines, et enibrassèient la règle de Cîleaux. Le sire dio Joinville, le bon sénéchal det^hampagnc, parle ainsi de ral)bL! de Clieminon dans ses jtrécieux Mémoires : El (juanl ie noulu partir et me mettre à la vjije, ie envoy (/nerir l'abbé (Je. CfuminoH (/ai pour lors rsliil tenu le plus preudoinme (fat fasl en louie I ordre blanche^ pour me réconcilier à luij : et me bailla et ceignit mon cschfirpe; et me mit mon bourdon à la main. Et lantusl ie me pars de Joinville sans (fue ie rentrasse onc/uespais au chastel, )us(/u€s au retour du veafje d'oultre mer. { Me de saint Louis). —Le Gallia christ., t. L\, col. OOo, fait mention de diîuv abbés de l'or- ilre de Saint-.Vugustin, et de trente-sc[it dq l'ordre de CIteaux. CHKNOBOSQL'L (Uaute-Kgyple). — Nom d'un très-aiicien monaslèro du iv' siècle, dont l'abbé l'>|»onyme vinls'olfrir à saint l»a- côme avei; ses disciples. L'illustre patriar.die les regut .«■ous ses lois et établit parmi eux son observ.ince. t^e moiia>tèn; fui l'un des quatre premiers qui c.oiuposèrcnt sa coiigré- l^alion. Trois autres vinrent b eniôt s'y join- dre : celui du Tismène ou de Men.c, prci de la ville de Panos, <:('lui de 'l'asoou (lu'l'lièl)(;s, et celui de l'achnuDi ou de Clinuin, aux (;n- vir'ons de L.'ilopb.'. (^HLH(yA.MI', Carus ('ampus (ilio<;èse d'Ar- ras, l*as-do-Cmei)e), Carus Locus, (diocèse de Besanç^on, France). — Célèbre abbaye de l'ordre de Citeau;s, dans le dépar- tement de la Haute-Saône, près de Jussoy,. non loin du coniluerrt de l'Amance et de la. SaOne. File fut fondée l'an 1131 par les soins directs de saint Bernard (lui s'y rendit plu- sieurs fois, et en fait pbis d'une mciitton très-honorable dans ses épîtres. VA\v lut do- tée jiar le grand Kainaud lil, comte de Hoiir- gogne, et enrichie pai' l'empereur Henri NI, ))(;til-(ils de Raiuaud. (lollul (Mém. de la Eranche- Comté, p. 448), liri assigne le pre- irrier l'ang pour la richesse entre toutes hîs abbayes de la Comté. On lit dans le Voyai/e littéraire de deux liénédiclius, t. 11. [). 13H, (jiie l'église de (>herlieu était une des plus belles et la plus giand(! dcrarns qui aient régné daiis 1S3 CHE DICTIONNAIRF CIIE 1S4 la i^rovince. Les obsèques de ce prince , en 1310, y furent célébrées en présence de quatre évoques, de vingt abbés, de trois cents chevaliers, de trois mille geniils- liomines et de plus de quinze niilTe per- sonnes, lesquels, suivant la tradition, fu- rent tous hébergés aux frais de celte grande maison. Cherlicu a eu pour abbés, entre antres, ^Ialliieu. r«- rauniig (diocèse de Chartres, Fure-el-I.oir, F'rance). — Abbaye de Toidre de Sainl-Au- gustin, fondée vers l'an .'i99, hors des fau- bourgs de la ville de Chartres, en l'honneur do saint Chéron, marlvr, qui avait son tom- beau dans ce même Fiou. Une inscription, sur une vieille pierj'e de la muraille du chœur, rap|)elait (ju'elle avait été dotée |»ar le roi (^lotaire. I/églisc de Sainl-Chéron fut bAtie, dit-on, par saint Pappol, évêijue de Chartres, qiii Horissait h la lin ilu vr siècle. 11 est ceitain (pi'elle avait le titre d'abbaye au moins au iv' siècle. .Vu commencement -ey, dans le comté de Surrey; l'autre, à Harki ng, au comté dEssex. Il gouverna lo l)remicr durant jtlusiours années; son émi- nente sainlelé lui attira un grand nombre de disciples. Eu G75, le roi Sebba lo lit sortir de sa solituile pour l'élever sur lo siège épis- ci)pal de Londres; il fut sacré par saint Théo- dore de Canlorbéry. Le monastère de Chorlsey, de l'orilre de Saint-Iîenoît, fut détruit par les Danois, (jui y mirent le feu, après en avoir massacré l'abbé et les religions, alors au nombre de (pialrc-vingl-dix. Il fut reb/iii au \' siècle par le roi Edgar et par révèipie saint Elliel- wald, sous l'invocation de saint Pierre. - ^■oy. Morasticon angtic, t. I, p. 75, et \'\k- .Mca, Nolilin monnstic, p. 53V. CtlESTEl^, CcstrcnsçCœnobinm (^ Chester, Angleterre). — Abbaye de femmes de l'ordre de Sainl-Uenoît , sous l'invocation de la sainte N'ierge, fondée ou dotée par Uanulfe, comte de Chester. — Mouaslic. (inr,licnn. (;HKZAL-|{|«:N01I, Casuli- Hcncdictum et Malantim (diocèse de Hoiirges, Cher, Francte). — Abbaye de l'ordre do Sainl-Honoit, consa- crée sous l'invocation de saint Pierre, l'an 1093, au temps de l'an hovèipie Aldeberl : son premier fondateur et abbé fut André, dit de \'allombreu^e, moine de la célèbre abbaye de ce nom, en Toscane. Le même André avait fondé, en 1087, Sauvigny {Silvi- niacum), sur les conlins des diocèses d"'Or- léans et de Chartres, dit jiius lard Cornilly, et (pii fut, par la su:le, une maison dépen- dant de Chezal-Henoil. Quant 5 ce dernier monaslère, dislaiU de huit lieues île Bourges, il fui commencé lan 1088, selon la chroni(juo de Maillezais : ses principaux fondateurs cl bienfaiteurs furent les chanoines de Sainl- Cyr d'Issoudun; Endos, surnonnné Erpin, vicomte de Bourges, et (icolfroi, seigmnir d'Issoudun. Léger, évê(|uc de Bourges, con- sacra son église, et l)énit le B. Aiulré connue premier abbé, vers l'an 1090. L'abbaye de Chezal-Benoîi, réformée l'an 1388, paV son abbé Pierre Dumas, en vertu d'une bulle d'Iruiorenl A III, devint, comme on sait, le chef d'une célèbre congrégation de ce nom. {Dirtionn. (1rs ordres rcli(/icnx,l. I, col. 888.) — \o\.y (/allia (hrisi., t. 11, col. 1G3, la série de s(Hxante-neuf abbés, jusqu'à l'union de ce monastère à la congrégation île SaiiU-Maur, V(Ms lo milieu du xvii' siècle, et de dix-huil autres depuis cette union. CHEZI, Casiacum (diocèse de Soissons, Aisne. France).— Abbaye de l'or-dre de Saint- Bonolt, sous 1 invocation do Siiinl Pierre, si- tuée à 2 lieues S. dcChûleau-'i'hicrry,et sur 185 CHR DES ABBAYES ET MONASTERES. CIIR 186 la rive droite de la Marne Elle fut fondée, dil-orf, avanl le vin' siôcle. Après |.»lnsieurs vicissitudes désastreuses, elle s'unit, l'an 1662, à la congrégation de Saint-Maur, — Voy. Gallia christ., t. JX, col. 430, la uien- tion de quarante-huit abbés. CHISSEKY , Cisseriacum. — Abbaye de l'ordre de Cîtoaux, fille de Stamédy, fondée non loin de Nantua (Ain), par Amédée II, comte de Savoie, l'an 1140. Elle eut pour abbé D. Lambert, religieux de Stamédy, et frère de saint Pierre de Tarentaise. Elle était dans le diocèse de Genève et à quehiues lieues de Seyssel (Ain). CHOISY, Caulificum ou S. Stephçijins de Cauiiaco. — Ancien monastère de France, sous l'invocation de saint Etienne, fontié avant l'an 605, près Cq^ipiègnc (Oise), et qui était du diocèse de SoissonS. Le roi Cliilde- bert lil y fut inhumé. Ce fut dans la suite un prietiré dépendant de l'abbaye de Saint- Méclard, qui fut donné à la congrégation des Bénédictins anglais, réfugiés en France, pour cause de religion {Gallia christ.). CHOQUES (Saint-Jean-Baptiste de), Cho- quense. S, Joannis Bapt. Momsterium (Pas- de-Calais, France). -- Ancien monastère qui existait autrefois dans le diocèse de Saint- Omcr. 11 fut fondé l'an 1100 pour des cha- noines séculiers, que Jean, évèquedes Mo- rins, l'an 1120, convertit en réguliers; dé- truit entièrement dans la suite, il fut trans- féré, du lieu de Choques, où il avait d'abord été fondé, dans un autre lieu plus tranquille, non loin de Béthunc. Didier, évoque des Morins, consacra son église, l'an 1181, en riionneur de la sainte Vierge et Ao saitU Jean-Baptiste. Les seigneurs de Béthunc fu- rent ses bienfaiteurs. Ce monastère s'unit .'i la congrégation d'Arouaise. L'abbé siégeait dans les états d'Artois. — V., Gallia christ., t. m, col. 519, la série de trente-cincj abbés. CHORIN, Chcrinum (ancien diocèse de Brandebourg, Etals Prussiens). — Abbaye de l'ordre de (liteaux, fille de Lenyn, fondée dans la marche do Brandebourg/ vers l'an 12:}2, [)ar Jean l", .^uniomiiié le Prudent, margrave et électeur de Biandebourg, et sa fennne Soi)hie, lil le de Waldcmard If, roi de Danemark. Le margrave Jean, son fonda- teur, y fut irduimé lan 128o. Plusieurs au- tres électeurs de Brandebourg eurent aussi en ce lieu leur sé|)ulturc. CHRE.MS-AILNSTER (Bavière). — Grande abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée au VIII" siècle par '1 hassilon, duc de Bavière, pour se consoler, dit-on, de la mort de son fils Gonthier, qui avait élé tué ;i la chasse par un sanglier. Située dans le diocèse de i'a.ssau, elle fut dédiée; l'an 777, enrichie des reli(|ues de saint Agopit martyr, clfiou- plée lie religieux tirés de Nidëi- Alaich. D'an(;iens litres font connaître tiois abbés de ce monastère, savoir : Sighait, Puschard et Snelperon. Enrichie par diverses dona- tions, Chrems-Munster devint une abbaye considérable. Elle fut ravagée [>ar les Hon- grois, et ensuite unie à l'église de Saint- Etienne de Passau. Mais depuis elle fut re- bâtie, et continua d'être une abbaye fort inifiorlante. (Bllteau.; CHRIST -CLKCH, ou Eglise du Christ ou de Suint-Sauveur, Cantunriensis Eccle- sia S. Salfatoris (à Gantorbéry , comté de Kent, Angleterre). — Antique enlise fondée vers l'an 597 par saint Augustin, l'apôtre do l'Angleterre, avec l'appui du ])ieux Ethelbert, pronner roi chrétien du j-oyaume de Kent. Ce prince donna son pro- pre palais |iOur sa construction. Une com- munauté de relig'eux de l'ordre de Saint- Benoît vint s'établir dans celle église, que le Pape saint Grégoire le Grand déclara métropolitaine , et la première de tout le royaume, afin que la première dçins la foi le fût aussi dans la dignité. C'était à l'ordre de Saint -Benoît qu'ap- partenaient autrefois presque toutes les ca- thédrales prieurales d'Angleterre. L'histoire de l'abbaye qui s'y trouvait jointe, se con- fondant avec celle de ces mêmes églises, ne neut en êlre séparée. On connaît d'ailleurs la mémorable histoire de Téglise de Gantor- béry, illustrée par tant de saints évêques, confesseurs de la foi, docteurs ou martyrs (30). Parmi eux brille au premier rang l'im- mortel saint Thomas Beckel, qui fut traî- treusement assassiné sur les marches de l'autel de celte môme cathéJrale, où, pen- dant plusieurs siècles, son tombeau, (ju'ony voit encore, attira de toutes i)arts d'innom- brables |)èlei"ins. L'église cathédrale de Christ de Cantorbéry, qu'ont reqdu célèbre les noms de ses véné- rables |)ontifcs saint Augustin, saint Duns- tan, Lanfranc, saint Anselme, saint Tho- mas, etc., fut enrichie, à la lin du xi' siècle, des reliques de son premier archevêque saint Augustin, transférées de l'abbaye de ce môme nom, située Ivors des nuirs de Can- torbéry. Mais déjà Culhhorl, onzième arche- vêfjue, qui nmurut en 7o9, avait été ciiterrô dans cette antique cathédrale; pt depuis, tous ses successeurs jouirent du même pri- vilège jusqu'au changement de religion. Au- cun archevêque protestant n'a été, dit-on, enterré dans l'église de Christ. La calhédiahî de Cantorbéry possédait beaucoup de reliciues : on y voyait entio autres les chilsses de saint Thomas, de saint Wilfrid, (le saint Duiih-tan, de saint Klphé- ge, de saint Anselme, de saint Odoii, do saint Biaise, de Saint-Ouen , archcvêipio de Rouen, de saint Woolgam, de saint Wi- Ihun, etc. Baltely, dans ses Antiquités de Cantorbéry, et Brown-Willis, t. I, p. .'19, juslilient les moines de l'église de (ihrist, des (rimes don^ on les accusa hn-s de la det.liuction du mo- (.50) On rcm.'ir(|iic (pu; N'S irciilc - liiiil iirciiiirrn riiisloin; de l'ordre de Saiiit-Itinoit, ont Ions |)(>il(! (îvofjucs fpii oui convenu- l'E^list; tir, (iimldi I cry I Inhil ilr rinlic iiislilul, ♦•xrcpU; nu on «icux. ■TpifS saint Angnsiiu, oinl. Leur intio- cence, surtout celle y\iis premiers, ajoute )'aul#ur, était d'ailleurs démontrée par phi- sieurs circonstances aussi notoires qu'évi- dentes. CHUISTOPHK (Saint), Christivilns ou Chrisiopharus (.S.) (h Paris, France). — An- rien nKjna-îtère, l'onde avant l'an G91. C'était, à ce (|u'il paraît, un monastère de (illes, éta- blies dans le viT siècle près di.' Notre-Dame, «lans la cité, et charriées des ornements et e, dite de Saint-Chris- lophe , a tenu pendant lonj^temps lieu de chajielle h l'hiipital ; elle était en mùmo temps paroiss(!. <:llKYSOSTO.MI<: (Saint) (île de Chypre). — ('élèhro inonastère de l'ordre de Saint- Jlasiie, situé auprès du villa;^e île Vutia ou (le Saint-Homain, dont kvs hahitanls sont presipje tous maronites. Son origine ro- nioîite aux | remiers empereurs chrétiens. L'église qui e>t moins ancienne est p«'iile, pavée de niarhre, et peinte à la manière des ilrecs. Sous le porli(|ue esi une [liei re sé- ]iul( raie, où les moines entretiennent une ianipe continuellement allumée ; c'est la tombe de la fondatrice tlu temple, (x'tte ain bave, siluée sur le penchant d'une monla- Kue, jouit de la vue de toute la plaine tie Nno^ie et de ses environ*-, semés de hourgs et de villages. Il \ a connuiinénjenl dix à douze religi(;ux, "dits linhycrs par les 4irecs; ils sont sous ro|iéi>sance iunué.lialc d'un supérreur. Ces religieux sont un mé- Kirigo des ordres de Saint-Basile, de Saint- Klie et de Saint-Marcel. Ils l'ont les trois grands v«eux, ne mangent [toint de viande, et mènent une vi(^ hv>-auslère. .\ i>eu de ili^laiice de Sainl-Chr\ xtsloine, sont les rui- nes du ( li.'lh au de Bulfavent, (pii fut détruit iw les \ »'Miiliens. CHV.MSI-'l';, dit aussi Fravcnvnrd (dio.'èse • le Salzltourg , Bavière ). — Monastère de fenunes de Tordre de Samt-Benolt, fondé au vin* siècle par Thassilon, duc de Bavière. (^1) Lus rostos (le sailli Augustin nvairiil eS) CVsl iln là «IMils fiiroiil lraiis|>orli>s à I\ivi<>. Vc/., pour l'Iiis- toiic . Ba- riMiitiin, ad aiiii. T'i.') ) ; le* diacif l'aid , l/e lùslit l.ouifithurdorum lih. vi , cap. 18 , cl Bcic d.iiis son Miirlijrolngr, iH aoiil. — Ces irliipics fiiioiil d<|ia.s 4 oMMi vers avec Ikihiioim' dans la < allifdiaU; de l'a- V.»', r.ini it nn<> Ttunuiv. Oji siil qnc daiLS rrs dri- iiicib Icmit.! elles uni tic iianslfiào sur la p':»;;'' CIKL-D'OB ( S\i>T - PiEHUK AV. ), C,œium ,4»r('Mm ( Lomhardie >'énitienne, diocèse de Pavie). — Célèhre monastère fondé |)rès de Pavie, avant l'an 111, par Luitprand, roi des Lombards. On le détlia i\ saint Pierre, et il lut d'abord de l'ordre de Saint- Benoit. Mais if- prit le nom de Saint-.Vugustin. lors- (pie peu de lemps après sa fondation il eut été emiclit des reli(|ues de ce saint docteur. Ce fut Ijjilprand lui-mCMue qui, ayant obte- nu ces reli(|ues ît [irix d'or, les lit transpor- ter, vers l'an 722, de Sardaigne à Pavie, et déposer dans l-e monastère (ju'il avait fondé ju-ès de cette ville (31). Ce monastère était appelé du Ciel-d'Or, à cause des riches (mvra- ges et l)eaux oi-nements tpi'on \ admirait. Il f'it aussi n son tour, vers le x* siècle, une cé- lèbre éc(tle, une dign«4 colonie de Cluny,(iui ranima le zèUî pour les éludes. Vers le com- mencement du xiii' siècle, il passa de l'or- dre de Sainl-Berioith celui de Saint-Augus- tin; il fut alors donné à des chanoines ré- guliers, aux(iucls on joignit des ermites de Portlre de Sainl-.\u^uslin, l'an 1327. CLMILB, Cemcnehnm ( près Nice, Mtats- Sardcs) — Humble et modeste- couvent dit l'ordre Franciscain, bAti sur la colline de l'ant!licc des vingl-trois premiers martyrs Franciscains, cruciliés dans une ville du Ja|)on, h la tin du xvT siècle (32). Ces sanglants souvenirs des an- nales de l'ordre sotit dignement placés ?» la porte de l'abbaye. .\u jeune novice ipii en franchit le seuil, ils appretment qu'il doit èire prêt con)nie ses frères à sceller de son sang la foi sainte du Christ dont il devient comme eux l'apôtre et le défenseur, n arritainc, ri doposirsilaiis un pieux nioiiumciU cri- y,i' sur les rniin-s d"lli| poiu! par Ks ôvèqncs de France ri les soins de M;;i' !>ii|inrli, à la iininoin; de saint Aii^nsliii. {'a'IW den.iète l'nnsl:ili7 Dicliiazdti tialla fclicc mc*« moriadi iihaih' \ III, '« T* (jiiifjnc l'i'i?. 1S9 cir DES ABBAYES ET MONASTERES. r.rr 190 ClRCiURS (Saint-), s. Cj/rmcMS ou Cyri- r.us («liocèse de Clcrmonl, Puy-de-Dôme, France). — Ancienne abbaye, dans un fan- bourg de Clenr.ont, dont fait mention saint (irégoire de Tours, en parlant de son abbé Abraham, dont il raconte la sainte vie ( De Mt. Patram.ci\\^.di). Au rapport de Sidoine Apollinaii-e, on observait dans ce monastère la règle des moine§ de Lérins. CISTELLO, CisteUum ou S. IS'hria Maq- dalena de Cislello {à Florence, grand-duché de Toscane, Italie ). — Célèl)re abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée versi"an 1325 par une colonie de religieux envoyés de l'ah- haye de- Septimiano , près de Florence, i'iêrre Damien de Ca tellan, savant dans les lettres, supérieur de la congrégation cister- cienne dans toute l'Italie, était abbé de Cis- lello, l'an 103'i-. Jongelin cite encore parmi les illustres religieux de celte abbaye Ho- race d'Aquaviva d'Aragon, fils de Jérôme, duc d'Adria, frère des cardinaux Jules et Octave, qui mourut Tan 1G17, évêque dans le royaume de Naples. « Avant de prendre, par suite d'un vœu, l'habit de (liteaux, il avait été dans le siècle, dit-il, un intréi)ide guerrier, et il avait combattu vaillamment, dans la célèbre bataille navale livrée con- tre les Turcs sous le pontificat de Pie V. » (liv. VII.) CITE,\L'X, Cistercium ou S. Maria novi JI/o«asffri/(diocèse(leDijon,Côte-J'Or,Fran- ce). — Illustre abbaye, chef d'ordre, à cinq lieues envi ronde la vi lie de Dijon. El le fut fou- déedans l'ancien diocèsede Chalon-sur-Saône ]ar Eudes I". duc d»; lionrgogne, avec l'ap- ) ni et l'assenliment de 'jautier, évoque (re CliAlonc, et de Hugues, évècjuc de Lyon, le 12 des calendes d'avril de l'an 1098, le jour même de la fêle de saint Benoît, concou- r.inl cette aimée avec le dimanche des Ua- uicaux. «.,.. A mesure que la sève évangélicpie se retirait de la lige de Cluny, dit un [licux historien, elle se concentrait sur un autre jioint de l'ordre (Je Saint-Benoît ; et déjà à la tin du xi* s ècle, elle coumieiiçail h poin- dre sous une nouvelle forme. Plusieurs moines bénédictins, animés d'un [missant désir de perfection, choisirent une retraite rians la forôt solitaire de Molesme, aux con- tins de la Champagne et de la Brturgogm,'; ils y construisirent de petites cabanes avec des branches d'arbr(!S, et foiinèrent ^ous la rigide direction de saint ilobeii, la (Ongré- gaiion de Mulesme. Cejrendant, dans les desseui.s de la Providence, cc'lle cr»tigréga- lion ne dut être (\\ni la pépinièrt,' d'un ordre plus va^le cl plus fécond : dès (pje l'établis- sement de Molesuie .';e fut développé, le l'icux Boberl, agissant sous l'iirspiiaiion de l'esprit de Dieu, lit un choix des moines les plus fervents, et les lira de M(ilesme couime (Jes plantes précieuses pour les Iransplan- ler dans le désert de (iltcjaux. Eà ils deiueu- lèrent d'abord au nombie de sept, sav(»ir : hr>berl, Albéric, Etienne, Odon, Jean, Eé- tnld el l'ierre. Plus lard, cpiator/f! anli(;s i(;- ligicux de .Molesme si- joignirent à eux, dans le but de mener une vie plus parfaite; et en Tannée 1099^ ils achevèrent la cons- truction d'une chapelle en bois qu'ils dédiè- rent à la sainte Vierge, pour se mettre plus particulièrement sous la protection de lai ÂJère du Sauveur. K Tel fut le grain de sénevé dont la fécon-. dite longtempsdouteusedevaitunjour rein- plir le monde de ses fruits divins. « Cîteaux, situé dans le diocèse deCh«^lon, à quelques lieues de Dijon, n'était alors qu'une solitude presque inaccessible dont, la nature sauvage n'avait jamais été adoucie l»ar la main de l'homme. Robert et ses com- pagnons, retirés dans l'épaisseur de la forêt, en défrichèrent une partie et bâtirent un oratoire autour duquel ils passaient leur vie uniquement appli(iués h la contemplation et au travail. Ces religieux n'eurent d'abord ni règles ni constitutions particulières ; ils s'attachèrent h la pratique littérale de la rè- gle de Saint-Benoît, sans y rien changer. Mais Robert ayant été obligé de retourner à Molesme, ce fut Albéric, sou disciple et son successeur, qui donna à la congrégation naissante une constituiion définitive et la forme de vie des anciens Pères du désert. » {Hist. de saint Bernard, par l'abbé Ratis- bonne.) A la mortde saint Albéric, arrivée en Tan- né- 1109, saint Etienne Harding, anglais île naissance, prit le gouvernement de la con- grégation de Cîteaux. C'est lui qui est re- gardé |)lus communément comme le princi- pal fondateur de l'ordre Je Cîteaux {ioy. la Vie de ce saint persoimage éditée en anglais par le \\. P. Newman, et iraduite en français par l'abbé E. Vignonnet , Paris, Lecotfre 184G). \evs cette époque, Cîteaux, naguère sur le point de s'éteindre, sembla recevoir une nouvelle naissance par l'airivée decelui qui devait donner h l'ordre sa plus belle il- lustration et lui laisser son nom. « L'an 1113 de rincarnalion de Notre-Seigneur, dit un vieil historien, (juiiizo ans après la fon- dation de la maison de (liteaux, le .serviteur de Dieu, BernartI, âgé d'environ vingt-(rois ans, entra avec trente compagnons oaiis ce monastère gouverné par l'abbé Etienne, el s'assujettit au suave joug de Jésus-Chrisl. Depuis ce jour, le Seigneur versant sa bé- nédiction sur cette vigne du Dieu des ar- mées, elle produisit son fruit et étendit ses bivmches jns()u'à la nuir et même au delà des mers ». ((icii.L. lib. iv). Ee nombre des Cisterciens s'accrut (iro- digieusemenl en peu de temps ; et l'abbé Etienne fut obligé de fonder les (jualre ab- bayes de Ea Ferlé, de Pontigny, de Clair- vaux (dont saint Bernard fut le preinierabbé), et de Morimond, do plu- sieurs d'entre elles. L'Histoire de Citeaux par Le Nain, renferme de nondireux détails liistori(iues sur celte illustre al)l>ave (jui fut Il mère féconde de tant d'autres, et joue un rôle iuuuense dans les annales moiiasiiques. Nous y renvoyons le lecteur. — Voy. (ial- lia christ, t.' IV, [>. 980. la noinenVlature (les abhés tie Cîleaux. Puur VUisloire tic Vordre dcCiteanx on peut voir enliu le Vic- tionnnire des Ordres rcli:iie'ux. Les Cisterciens ouïes IJoinardins, comme on appela |)lus tard les religieux soumis .'ï l.< règle de Citcaux, dégénérèrent de leur >évérité priniitivu : leurs désordres néces- sitèrent do nombreuses réformes. Il y eut aussi des religieuses de Clte;iux : elles fu- rent instituées en 1120, î\ l'abbaye de Tart, dans le diocèse de Langies ( l'o»/. Tvht) et prirent le nom de Bernardines ou Clairelles. Les monastères du faubourg Sainl-Anloine, ^ Paris, et du Porl-Uoyal, sont les plus célè- bres entre ceux <|u'elles occupèrent. Cîleaux désigne aujounTImi un polit vil- lage du département de la Colc-d'Or, sur la \'ouge, à 22 kil. N.-K. do iîeaune. i)i\ n'y voit plus ({uo (juebjuos ruines de rancienne qbbayo. CiVILOT. — Voy. Uicro-Komio (à la lia de la notice). C,LAI^U-(^VMP, Chrus Campus (ancien diocèse de Lecuwardon, Hollande). — Al>- bayo do l'ordre do Cilo'iux , fondée l'an llijo h, Uismageslum, et la preniière do cel ordre (pii .-lit été fondée dans la Kriso. Ktso, né dans la Fris^', on fut le premier abbé. (^LAIItAC, Clitriacum ou Clcyracum (dio- cèse d'Ageu, Lot-ot-(îaronne, France). — Ville ^.'33) el abbaye île l'ordre de Saini-Ho- iioll, sous l'invocation de .>ainl Pierre, située dans, une agréable ol loi l île vallée, sur la rivière du Lot. Or ignore son origine. (^)uel(pies-iins lui donnenl pour fondaleiir Pépin, père de; Cliarlemagne, mais c'est sans fondement. Ilavagûe |tar les Albigocjis au XIII' siècle, el par les calvinistes au x>i', ollo n'a guèr(t fait que languir obscure, dit le Gnllia christ. , juxpi'h ce (pie ses revenus avant élé allrdmés par le roi Henri 1\' à l'é- glise de Lalran , elle péril eniièreuient. Kilo ne fut plus dès lors babiléo par des nudrius, mais seulement par (luelques clercs, (pii pour un modicpie salaire y célébraient encore les olliccs divins. — Le (îallia christ., t. Il, col. OVI, lionne la série de 17 abbés, depuis Fan 1008. CLAIIIK (Li), ou NOTRK-PAMI-: DKS <:<)I.()NNKS, on SAINTE-COLOMUF.-LKZ- VIF-NM-:, .S. Colxinha, dite .S. Clara (Isère, l-'runce). — Ancien monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé près de Vienne, en Dau- pliiiié, avant l'an 5^2. H était plus tard do i'orilre do Clunv. CLAIUIÎ D .\LAIS (Sainte-), FONTS SAIMF-CLAIUK, LES FONTAINES OU FOM' Al X NONNAINS, B. Marin de Fonti- bus in villa Alesti, Funs S. Clar^c AI est i (Cari, France). — Monastère de tilles de l'orouclies-du-UliO>ne (Fraïu'e). — Monasiéro do liHes l'ordre do Saintp- Claire , dites Vrbanisles , foiulé au lieu dit la Hoqueté, piès d'Arles, l'an 1262. Co mémo lieu dtail occupé auparavant par des frères Mineurs, des(juols l'achetèrent les reli- gieuses lie l'instilul do Sainte-Claire. Le pape Urbain IV, par une Inille domiée la deuxième année de son pontificat, c'est-à- y., Gallia christ., l. VI, col. 423, le catahjtguc de 53 ab- besses. CLAIHE DE CAHCASSONNE (Sainte-), .S. 6'/«ra C'fircasioncnsis (àCarcassimo, Aude, Franco). — .Monastère de lilles de l'ordre de Sainte-Claire, dites Urbanistes, fondé avani l'an 1355. CLAIllE DE CHAUNY (Sainte-), Ca/nmcHm ou s. CU^f<^ Calniaccnsis (Aisne, France). - Monastère de lilles do l'ordre do Sainte- Claire, dites Urbanistes, ipii avait élé fondé, on ignore à (|uolle époque, dans le faubourg de Sainl-.Maitin de tlhauiiy, où il demeura jusipTon 1558, épocpio où il fut détruit avec le faubourg lui-même, |)ar l'ordre du duc d'AlL-emarle. Il fut reconstruit ensuite l'an 1580. Il élait de l'aiiiricn dioièse de Noyoïi. — Le Gallia çhrift., t. IX, col. Wk'*, mui;.- tiomie 9 abbesses CI.AIBE DE CLEKMONT (Sainte-), .Ç.C/a- Clorinonl, Puy-de- ^ |)ros va Claromolensis Dôme, France).—^ Abbaye de femmes do l'ordre de Sainte - Claire , sous l'invotatioa (33) A six liciirs N 0 ilA;:cii id3 CIA tiliS ABliAYLS ET MONASTERES. CLA in (le saint Jcaii-Banlislo , fondée avant l'an 1285, près la porte de Saint-Piorrc, de la ville de Clerniont. Cin(] colonies de Clarisses- Urbanislcs sortirent de cette abbaye pour fomlercinq autres monastères, savoir : Clia- leldon, Cliaroles, le Donjon, Argentan dans le vicomte de Turenne, et Saint-Amand-de- Talende, dans le diocèse de Clerniont. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 417, la série de 20 abbesses. CLAIUE D'ECHTERNAC (Sainte), 5. Cla- ra Epternacensis (à Ecliternac ou Epternac, ville du grand duché de Luxembourg). — Monastère de filles de l'ordre de Sainte - Claire, dites Urbanistes, fondé avant l'an 1348. CLAIRE DE HAUTERIVE (Sainte-), S. Clara de Alla Ripa (diocèse de Toulouse; Haute-Garonne , France). — Monastère de filles de l'ordre de Sainte-Claire, fondé avant l'an 133J. CLAIRE DE LYON (Sainte-) (France). - Monastère de lilies de l'ordre de Sainte- Claire, fondé vers l'an 1598, par sent reli- gieuses du couvenldesClarisses de Montbri- son, qui, par les soins de M. de Villars , président à la cour de Lyon, avaient obtenu, avec le consentement "des habitants, des fonds pour la construction d'un nouveau monastère. Un vertueux prêtre leur ayant donné une petite maison, avec la chapelle de Sainte-Madeleine, dont il était recteur, dans !e quarlisr dit Gourguillon, les reli- gieuses acquirent un fonds dans le voisi- nage, où elles s'établirent et hal)itèrent jus- qu en 1617. A cette époque, le monastère fut transféré dans un nouveau cloître bâti au confluent de la Saône, dans la ville même de Lyon. On y consacra une église sons le titre de Sainie-Claire, le 1" mai 1G22. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 315, la men- tion (le 5 abbesses. CLAIRE DE MO^TRRISON .Sainte) (Loire, diocèse de Lyon , France). — Mo- nastère de Clarissos, fondé par Pierre d'Urfé, l'un des grands olliciers de la maison du roi, et institué par une bulle d'Alexandre IV, do l'an îV9(i. Des religie-ises tiréosde divers couvents vinrent h .Vlonlbrisfm, l'an 1500, et prirc/it pf»s«iession dudit Uioruislèro, en pré- sence du fondateur, Pierre d'Lrl'é, d'Anne de Heauveau, sa femme, et de tout le clergé de la ville, venus à leur rencontre. L'année sni- variie, (»n y consocia une église sous le vo- Oible de Notre-Dame des Anges. — On y voyait plus lard les lombeaux d'Anne de H -auveau, la fondatrice, de Jacques d'Urfé, neveu du fondal»îur, chevalier des ordres royaux, chambellan ordinaire; du roi, etc., et de Jean de Ponlhieu, chevalier des mônxis ordres, tué au siège d«! Monlauban, le 22 septembre 1521. Celte abbaye fut détruite par les hérélitjues en W'A'yl, et par un triple incendie, (pii In ravagea en 1520, 1524 et 1690. - Voy., Gallia christ., t. IV, col. 313, I Ja série de 14 abbesses. CLAIRE DE MOI LINS (Sainte), .S Cla- ra Molincusis ;Alliei, FiaiK e). Monastère de Cîarisses ou d'Lrbauisles, loinlé à Mou- lins l'an 1421, par Marie de Bourges, femme de Jean, duc de Bourbon. — Le Gallia christ, ne mentionne qu'une seule abbesse, Jeanlie de Caramon, l'an 1495 (t. IV, col. 507). CLAIRE DE NIMES (Sainte), S. Clara Ne- mausensis (à Nimes, Gard, France), — Mo- nastère de tilles de l'ordre de Sainte-Claire, dites Urbanistes, fondé avant l'an 1326. Le pape Jean XX confirma, l'an 13 de son pontificat les privilège s accordés à ce monas- tère [)àr ses prédécesseurs Alexandre IV et Urbain IV. — Le Gallia christ., f. VI, col. 516, mentionne deux abbesses seulement. CLAIRE DE PERONNE (Sainte), S. Clara Peronensis {iWocèso d'Amiens, Somme, Fran- ce).— Monastère de filles de l'ordre de Sainie- Claire, dites Urbanistes, fondé àPéronne l'an 1482, par Philippe de Crevecœur, seigneur de Querdes et de Lannoi, chambellan du roi, vice-gouverneur d'Artois et de Picardie. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 1144, la série de 14 abbe-ses. CLAIRE DU PUY (Sainte), 5. ClarœAni- cicnsis Abbatia (au Puy , Haute -Loire, France). — Abbaye do filles de l'ordre do Sainte-Claire, et de l'institut de Sainte-Co- lette. Elle fut fondée par Claude de Rossil- lon, veuve d'Armand^ vicomte de Polignac, laquelle y termùia très-sàintemont sa vie. Sainte Colette accepta ce lieu, dit le Gallia chrisliana, après une bulle du j)ape Mar- tin V, du 8 se])tembre 1425, adressée à l'é- vèque du Puy. Une autre bulle d'Eugène IV, du 3 février 1431, en faveur de ce monas- tère, fut adressée h l'abbé de Sainl-Chaffre qui en bénit la première |)ierre cette même année. L'édifice fut achevé par les largesses de Bernard d'Armagnac, et les soins de Guil- laume Villarit, chanoine de Saint-Flour. Le roi Charles VII le dota do privilèges. L'é- glise fui consacrée solennellement par Guil- laume de Chalançon , évoque du Puy. La B. Colette munie de lettres du B. P. Antoine de Massa, général de l'ordre dcsMineurs, se rendit dans cette ville, accompagnée de seize sœurs, et le 2 juillet 1432, fêle de la Visita- tion (,'e la B. I\I., elle fut conduite proces- sionnellement par révê(;ue, les chanoines et les principaux citoyens, dans son nouveau • monastère. Ajirès l'avoir gouverné deux ans, la B. Colette se substitua une abbesse, et s'en vint fonder ailleurs d'autres monastè- res. On conservait dans la cellule de la sainte plusieurs d(! ses vêlements, cl dans l'église deux l.ijijsanotheca (jue lui avait concédés le souverain Pontife. L'esprit de celte illustre sainte se per|tétua dans les religieuses do cette maison, qui vivaient dans la plus stricto pauvreté, et une austérité admirable. Deux d'enlr(! elles, Lucie de Bochin du Puy, et Marguerite de Pieirelite, a|»[ielées à Greiui- blc, y fondèrent une maison de leur (»rdio an 1V78. Voy., Gallia christ., l. II, ccd. 782, la série de 20 abbesses. CLAIBE DE REIMS (Sainte), S. Clara Ui- mcnsis {h Reims, Maine, France). Monas- tère de filles de l'ordre de Sainte-Claire, dit 195 CLA- DICTIONNAIRE (I.A 196 tes L'r&an/s/f.s-, fontlé l'an 1220. C'est de ce iiiouaslèrecju'a [Mis naissance celui de Long- (hanip'', |»r(!'s tie Paris. — Voy., Gallia christ., t. I\, (ol. 331, la table de V2 al •bosses.- CLAIRE I)fc:UC)L'lLN (Sainte), S. Clara Ro- ihomagensis (h Rouen, Seinc-lnlérieure , Frante). — Monastère de filles Je l'ordre de Sainte-Claire , dites i'rbaniulcs , fondu l'an liSo, sous l'invotalion de la sainte Vierge et do saint Jean-Raptiste, par Jean d'Kslou- leville, seigneur de Torcv el tie Rlainville,ot sa fenuno, l'raneoise La Rocliefoucanid. Le pieux fondateur y fut inbunié l'an \W*.— Voy., Gallia christ. ,L XI, col. 343, les noms de 18 abbesses. CLAIRE DE SISTERON (Saimte-),^. Clara Sistaricensis (ancien diocèse de Sisteron, au- jonrd'liui de Digne, Rasses-Alpes, France). — Monastère de (^larisses ou û'Crbauistes, fondé l'an \iS'6, bors la ville de Sisteron, auprès du couvent des frères Mineurs, par les soins de Gerarde de Sabran, abbesse du monastère de Sainte-Claire d'Avignon. Il fut tran^fér*^ dans la ville n.ème l'an 13G0, .^ cause des guerres, ou des débordements de 1,1 Durance, cjui l'avaient détruit en partie, (iliarles, prince de'Salerne , lils aine du roi de Jérusalem et de Sicile, comte de IM'O- verice, etc., avait permis celte fondation par des Icttiesde l'an 1282. Devemi roi et conUe, il avait conlirmé celte permission l'an 1290. L'abbaye de Saint-lMerce de Souril)es, de l'or- dre de Sainl-Ronoîl, au diocèse de (iaj), fut unie l'an IVGV h «.e monasière do (^larisses de Sistiron.— \oy.,6'«//m christ. ^ la série de H abi)esses. CLAIRE DE TOl'LOUSE (Sainte-),.^. C/«;7i Tolosann (près Toulouse, Haule-Ciaromie, France). — Monastère; de lilles de l'ordre de Sainle-ClaWe, dites I rhanisics, fondé avant lan 125'». —Voy., (ialliachrist., t. Xlll, col. 1 V7, la séri(! de 10 abbesses. CLAIRE-FONTAINE, Clarus Fons (Scune- ct-Oi.se, Frame). — Abbaye de l'oidre de Saint-Augu>tin,sous le vocable de l'Assomp- tion de la sainte > ierge, ff)nJée l'an 1100, l».ir Simon, comte de .Monlforl , entre les itois de .Monlfoitet deDourdan. Elle était du diocè>e de «'.barlres. Robert lil, évèijue de .Chai très, conlirma celte fondation, l'an lOGV; le roi IMiilinpe-Augusle dota celte abbaye d'uti privilège de maiiunorle l'an 1207. On y vil d'alxjrd des clianoines réguliers jus- (pi'en 1027, puis des Ermites déchaussés de l'ordre de Saint- Augirstin ; ensuite, l'an 16V0, les cbanoiiU'S réguliers do la Congré- gation de France y fuient lélablis j'ar lau- torilé (lu roi. Celle maison fut rendue «le nouveau [>eu après aux Ermites déchaussés 'jui l'occupaient l'an IGiiti, et l'occupèrent depuis jus(|u'au dernier sièile. — \(>y., Gal- lia christ., t. VIII, c(d. 13lG , le tableau do 22 abbés. CLAIRE-FONTAINE, C'/aru« Fons. — Ab- b;i\(; de l'ommes do l'ordre dti Cîleaux, fon- dée; l'an 1216, à une lieue d'Arlon (Luvem- bourg belge), h (]ualrc de Luxembourg, et dans le diocèse de Trêves, par l'>inensende, comtesse de Luxenibourg Arnold, archevê- que de Trêves, lui ac'.'orila l'an 1251 les mômes exemptions et privilèges dont jouis- saient les autres monastères de l'ordre île Clteaux. Celle môme année, Henri, comte de Luxembourg, accrut ses possessions de plu- sieurs l)iens. Le uape Alexandre IV les con- lirma lui-môme l'an 12oG, et prit le monas- tère soussa protection.— \ov., Gallia christ. ^ t. Xlll, col. 648, la série de 22 abbesses. CLAIRE-FONTAINE, Clarus /-'o/ks (diocèse do Resançon, France). — Abbaye de l'ordre de Cileaux, lille de .Morimond fondée Tan 1133. CL.MRETS (Notke-Dame des), Clarctum (Eure-et-Loir, France). — Abbaye de femmes de l'ordre do Cîleaux, do la (ilialion de Clair- vaux, fondée l'an 121)'*, ilans le diofèse'de Chartres par Maihilde, coml(;sse du Perche, en exécution des dernières volpnlés de son mari, le comlo (ieolfroi. Cette abbaye fut doux fois réformée, d'abord, vers le coin- mencomenl du xvii' siècle, par l'abbcsse Ca- therine-Charlolle du Prat, ensuite l'an IGDO par l'abbesse Françoiso-Aiigéliiiue d'Etam- pes de \alence.— >'oy., Gallia christ. ,1. Vil, col. \'S-2't. la table de 32 abbesses. CLAlREfTES (Les) c'e Rourg en Rresse (Ain, France). — Monasière de l'insti- tut do la R. Colette, fondé l'an 1402 par Amédée i", duc de Savoie, >|ui donna sa cha- pelle de Saint-Cioorges pour cet élablisse- menl. Ce don ratifié par Philipiic; de Savoie, comte do Rugey et seigneur de Rresse, fut approuvé par le pape Sixle IV l'an iïHO. L'abbaye ne fut néanmoins absf)lument in- stituée (jue vers l'an 1V84, lor.>(|u(; |"ar les soins de Charles ^', duc de Savoie;, et de Charles de Rourbon , archevèepie de Lyon, des religieuses venues de Chambéry coiu- niencèrenl h peupler cet asile. — Voy. (Jn- CHENON, Hisl.dc Savoie, paît, ii, p. 19; el Gallia christ., t. IV, col. 312, la série de 18 abbesses. CLAIR-FAY,r/rtnns le prender monastère do son ordre. Il en fut le pre- mier abbé, et le gouverna avec sagesse pen- dant 29 ans. iùi peu d'années il londa nu il agrég"a h son abb.i)e plus de 70 monasièrcs tant en France qu'en l';spagne,en Angicteiri! ut en Irlande, en Klandre, en Italie, en Alle- magne;, en Suéde, en Hongrie, en D.ine- mank. La icnommée de saint Bernard atti- rait autour de lui de nombreux, disciples. Dix-se[»t années seulement après la fonda- tion de Clairvaux, on fut obligé de leurbA- tir un plus spacieux monastère oii vers la fin de la vie de saint Bernard, en 1153, on ne com|)tait.pas moins de 700 religieux. Celte abbaye aété lapépinièrede plusieurs grands hommes : elle a donné à l'Eglise un pape» qui fut Eugène Jll, quinze cardinaux et un très-grand nombre d'archevêques et d'évê- ques. A la fin du dernier siècle, il y avait encore à Clairvaux 40 religieux de chœur, 20 frères convers et un grand nombre de domestiques. Le revenu de l'abbaye était alors de plus de 66,000 livres en argent, ou- tre un revenu considérable en nature. L'en- ceinte de l'enclos de l'abbaye avait près de deux kilomètres. Outre les magnifiques bâ- timents claustraux et plusieurs églises, cette vaste enceinte renfermait un immense cel- lier, un pressoir banal, une boulangerie, des carrières, un four à chaux, une tyilerie, une scierie hydraulique, des moulins, une tan- nerie, etc. — L'église principale était un beau. bâtiment élevé l'an 1174, par les soins de Gaste, évêque de Langrcs : elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. La biblio- thèque était rem|)lie de curieux manuscrits. On remarquait dans une [)etite église sépa- rée et couverte de plomb, le tombeau de Philippe, comte de Flandre et de Mathilde sa femme, qui avaient donné de grand biens à cette maison. Un caveau sous l'autel de celte église renfermait les ossements de tous les religieux à qui saint Bernard avait don- né l'habit, regardés comme autant de saints. Thibaut leGrandjCcniledo Cham[)agne, avait augmenté la première fondation de Clair- vaux. Les revenus de l'abbave s'était accrus ensuite des dons des rois de France, de.s comtes de Flandre, et de ceux d'un grand nond)re de scigneuis |)articuliers. — Vov., Gallia christ., t. IV col. 796, la série dc\d abbés de Clairvaux.— Voy. aussi la belle His- toire de saint Bernard, par labbé de Ratis- bonne. Depuis la révolution, les bâtiments do l'abbaye de Clairvaux ont été convertis en une maison de détention cpii est devenue de nos jours un vaste établissement indus- triel. — L'abbaye a donné naissance à une [lelite ville d'environ 1800 habitants. Il y a des forges dans les environs. Les habitatiis, alimentés autrefois par les travaux et les se- cours de l'abbaye, vivent maintenant par les travaux de la maison cent/aie. CLAIBVAI'X, Clara r«// Romaine, l'an 1135, par un nommé Anselme Archinte sur les exhortations d'An- selme de Pusterte, archevèfpie (îe Milan, (pii avait eu [xtur ht h » elte ahhaye (jue furent alirihués, l'an 17'*0, les biens de celle de l'ont- rhielfioy. — \o\ , dans le Gallia christ., t. XIII, col. 83G, les noms de queltjues ahhesses. CLAHENTHAL (Allemagne). — Monas- tère de feiiTiiies de l'ordre de Sainte-Claire, Ou Urbanistes, fondé près Wishaden, par Adolfe César, sur la (in du \iii* siècle. Sa prcîiiière abhesse fut Richarde, sœur du mê- me Adolfe. CLARISSKS (Les) ou SAINTK-CLAIRK D'AMIENS, Clafissœ Ambianenscs (Amiens, Somme, France). — Monastère de tilles de l'ordre de Sainte-Claire, dites l'rhanistcSf fondé un peu avant l'an IVVo, par l'hili|)pe de SaYeus(',(onseillerdii duc de Ilourgo^tne, et Marie de LuUy, sa femme. Le [tajie Eu- gène IV conliriiia cette fondation |>ar une bulle de l'an tVV5. Dans ce monastère vécut très-saintement, dit NNaJing, Maiiede Hour- hon, lille de Jac(pies, roi de Sicile. — Le liiiUia chrixi., i.X,c(i|. 1377. ne mentionne (|U0 la preuuère abhesse. CLARISSES D'ARRAS (Les), Clnri!>sœ Alrebalcnsi.^ ^I»as-de-(;alnis, France). — .Mo- nastère de lilles do Sainte-Claire ou d'I'rba- nistes, fondé à Arras, l'an 1V;)7, par Philippe di' Snreuse» seigneur de HailIcul-Ie-.Mont et d'Ho^in, el par Marie de Lully, sa fciiimo dame de Sadl\ el de Huscpioy. Le pape Ca- lixle III a|>prouva cettej fondalion, et Jean évè(iue dWrras , y joignit un privilège. — \ oy., (ialUa christ. I. JII, col. 470, pour les noms de IV abhoses. CLARISSE DE RRUC.ES (Les) Clarisnœ liruijiusis (h Rruge>, H(dgi(iue), — .Monas- tère de femmes de l'ordre de SaiiiUî-Cliure, ou yW> Urbanistes, fondé l'an 12(iO, par une noble lill(! du diocèse de Cologne, nommée llrmenlride, avec l'agrément du pape Alexan- dre IV. — Le Gallia christ., i. V. col. 302, doniMî le nom de trois abbesscs seule- ment. CLARISSKS DK CHALON-î^UR-SAONE, CAarisêœ Cabiloncn^rf (Saône -el- Loire, Fran- ce.— Monastère de l'ordre de Sainte-Claire, ou d'Url)anistes, londé dans le faulK)urg de Notre-Dame de Châlon^-su^-Sa(>nc, jtar les lihéialités de Marguerite^ dame de Sainte- Croix, au temps du pa[)e Jean XXII (1316- 133i). Ce nontife, par des IcttreN données h. Avignon, h; di\ des calendes de février, l'an 11 de son [>oi!liUcal, ordonna àl■é^é.^uede ChAlons de venir en aide à la dite dame, dans cette fondation. Les Clarisses liai)itè- renl celte maison jusou'en 1161, oui elles furent remplacées par des Carmélites. — Le Gallia christ. , t IV, col. 9C0, donne les noms de six ahhesses CLARISSES DE COLOGNE (Les), C/om.ffp Coloniciises ( PruSse-Rhénane). — Monas- tère lie lilles de Sainte-Claire ou d'Urbanis- tes, fondé à Cologne, l'an 1306, jvar l'impé- ratrice Richarde, avec la permission du pa|-e. Ce monastère étail, dit-on, auparavant un poste militaire des Romains, ensuite, au temps de Constantin le Crantl, le palais do rimpératricc Hélène sa mère, et enlin celui des princes de Juliers. — Voy., Gallia christ., t. II L col. §03, la mention de quelques ah- hesses. CLARISSES DIIESDIN (Les), Clarisscè llcsdincnscs (Pas-de-Calais, France). — ■ I^Iona^tère de lilles de Sainte-Claire, dites Urbanistes, de l'institut de Sainle-Colelle, fondé l'an 1V37, dans la ville d'IIesdin, par Philippe et Isabelle, comte et comtesse d'Ar- tois. Le pape Eugène IV approuva cette fondalion. Peu de temps après, en IWO, sainte Colette vint avec quelques vierges prendre possession de celle nouvelle mai- son. — Voy., Gallia christ. i t. III, col. 5V3, l'indication ch; neuf ahhesses. CLARISSES DE LÈSIC.NAN (Les), Claris-^xv Liciniacenses (à Lésignan, Héraull, France). — Monastère de (illcs de l'ordre (le Sainle- Claire, dites Urbanistes, reconstruit l'an IWO. CLARISSES DE LOUVAIN (Les), Clarissœ Lovanienses {h Louvain,- Belgi(iue). — .Monas- tère d'Urbanistes, outilles do Sainte-Claire, fondé l'an 1508, par Catherine Oppendorj», veuve de Jean Rloye, chetalier, et |)ar une colonie de (tarisses appelées du monastère de HoochstraClen.— Voy. Gallia christ., t. V, col. 120. CLARISSES DE MALINES (Les), Clarisstt Mechlinicvscs (à Malines, Relgi(jue). — Mo- naslèie d'I'rbanisle.s, ou tilles de Sninte- (^laire, fondé l'an 165'»^ par des religieuses venues de Rois-lc-Duc, ou d'autres divers lieux. CLARISSES DE MAYENCE(Les), Clarissœ Afoyttnlinœ {h .Mayerice, Allemagne). - Mo- nastère de lilles de Sainte-Claiie. dites Urbn- nistrs, fomlé l'an 1272, par llumbcrt d'iUietle et sa fennne Elisabeth. — Le Gtiltia airisti mcnlionne une de ses ahhesses, Jeanne-Ca- therin(> de .Munechausen, qui améliora les bAlimenis du monastère. t:LARTE-DIEU (La), Clafilas Dei {diocèse de Tours, Indre-el-Loire, France). —Abbaye' de l'ordre de CIleaux, lille de CJleaux, fon- dée sous l'invocation de la sainte Vierge< vers l'an 12V3, [irèsde Saint-ChrislO[»lie, par Jean< abbé de la Piété lez-Ramcru. CALASSE (diocèse de Ravenne< Etals de l'Eglise). — On IrouTO dan3 l'histoire, sous les noms de Saint-Apollinaire, de Saint-Se- vère, de Saint-Jean el Saint-Etienne de Classe^ la mention dt* trois anciens monastères fon- dés au v* ou VI* siècle, dans la pelite rillo 2(»' CLA DES ABBAYKS ET MONASTERES. CEE 202 de Classe, située sur la côte, h. une lieue cii- virju (le Ravenne. Saint Pierre Chrysologue, élu archevôijue de Ravenne vers l'an 430, ou peut-être Jean, l'un de ses successeurs, fon- da le premier en l'honneur de saint Apolli- naire, près d'une église de ce nom. Ce mo- nastère devint célèbre et appartint plus tard à l'ordre des Camaldules. Le même Jean, archevêque de Ravenne au vi' siècle, ayant fait transférer dans une autre église de Classe le corps de saint Sévère, l'un de ses prédé- cesseurs, on y mit des religieux et il s'y forma une abbaye, qui fut donnée plus tard h l'ordre de Cîteaux. Dans le xv' siècle, le pape Calixte l'unit à l'abbaye de Saint-Apol- 1 naire. Enfin, il y avait encore à Classe, di- 5ûns-nous, un monastère dédié à saint Jean M saint Etienne, et dont on ignore l'origine. Ce monastère eut pour aijbé le vénérable (Glande, disciple du Pape saint Grégoire, du- <;uel il obtint un privilège, au mois d'avril 598, et (lui a fait diverses compilations ex- ifdiies des ouvrages de ce saint Pontife. (BCLTEAC.) CLAUDE (Le Gband Saint-), SAINT- OYEN DE JOUX ou CONDAT, Condate- $cense,S. Claudius in Monte Jura (diocèse de Saint-Claude,Jura, France). — Très-ancienne cl illustre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, dans l'ancien coinié de Bourgogne, au pied du mont Jura, près la vilhe de Saint-Claude, qui a l)ris son nom de l'abbaye. Fondée par saint Romain, c^ui s'y retira vers le commence- îuent du V' siècle , elle fut appelée Saint- Oyen, de saint Eugcnde, ou Ayen , son tjuatrième abbé, qui y fut enterré vers l'an 510. On l'appelait aussi Cont'at. Au siècle suivani, vers 635, saint Claude s'élant démis (le son évôché de Besançon, se retira dans l'abbaye de Sainl-Oyen, qu'il réforma et dont il devint abbé quelques années après, h la raort d'Injurieux, homme de grande pru- dence et sainteté', dit l'auteur de la Vie de saint Claude. Ce (Jernier étant mort l'an 696, à 93 ans, fut enseveli dans l'abbaye. Son tombeau, devenu célèbre par les miracles qui s'y opéraient, attira par la suite un tel con- cours de fidèles, que le monastère lui-même prit aux siècles suivants le nom de Saint- Claude. C'est sous ce nom qu'il a subsisté jusqu'au dernier siècle, époque où il fut sé- cularisé. L'abbaye de Saint-Claude, cnri(;liie de do- nations immenses pendant le moyen dge, jouissait de grands |»riviléges,(jui lui avaient été conférés par les Souverains Pontifes ou nar (livcrs princes. L'.ibbé .'ivait entre autres le jirivilégo de rendre aux cnl'aiils illégitimes leur droit à l'Iiériiage iialcrnei, d'ennoblir, de rendre la justice et de fiire giAce aux cri- minels. Tous les moines de Saint-Claude paint Claude de Besançon, mais saint Claude mar- tyr. On y vénérait la mémoire de saint Vin- cent, qui, en étant abbé, mourutpour la défen- se de la foi, au vr ou vu' siècle. (Bulteau.) CLAVAS, Clarasium (diocèse du Puy, Haute-Loire, France). — Abbaye de l'ordro de Cîteaux, fille de Mansiade, de la ligne de Cîteaux. Elle fut fondée avant l'an 1259, sur les confins des diocèses du Puy et de Vienne, dans une étroite vallée entourée de bois et de montagnes, dans la paroisse de Saint- Philibert de Rioutor, h dix lieues de la ville épiscopale, à trois d'Annonay et de Saint - Didier en \e]!ïy {GaUia christ ). Les pieuses filles habitantes de cet asile en furent sou- vent éloignées par diverses calamités, dit le GaUia christ.; mais ci celte époque elles étaient revenues dans leur ancienne de- meure, qui tlorissait et s'embellissait alors sous l'abbesse Anne de Montmorin Saint- Herem, nommée l'an 1698. — Voy., t. II, col. 780, la série de 24 abbesses. CLEARY DE CLERO,ou MONASTER NY CLERET (dans le Connaugh, Irlande). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, située dans l'île Cleary, et fondée l'an 1224 par une colonie de religieux de Knockmoy ou 6'o///sv/c/or/a'. Vers la fin du xvi* siècle, des pirates Scols expul- sèrent les religieux de celte île et détrui- sirent tout ce qui leur appartenait... Le mo- nastère cependant existe encore, écrivait Jongelin en 1640, construit et décoré avec art. CLEMENT D'ELNE (Saint), S. Clemens (Pyrénées-Orientales, France). — Ancien mo- nastère, fondé avant l'an 850, près l'ancienno ville éi)isco[)ale d'EIno, dans le pays de Rous- sillori. Un diplAine de Charles le Cbauvc, do 850, prend ce monastère sous sa protection. CLi:.VIENT DE MAÇON (Saint-), À\ Clemens Mnlisconensis {h M:\ron, Saône-et-Loii-c , Franre). — Abbaye fondée avant l'an 950, et (pii fut habitée |tar des religieuses. Vers le milieu du X* siècle, le roi Louis IV, .'i la de- nir'inde de révê(pje .>Liimb(»(l, du in;irqui.s Hugues et du comte Leutold, la céda (il plulûl l.i reslilua avec ses dé, eridances ii 1 é- glise ( allié. Iiale de Sainl-Vincoul, uiarly.', 7 ?.?. CLO DICTIONNAIRE nu 201 iioiir \n ie>l.ini.')iinii de ce lieu, comme dil i»; (ïnllia christ. Dans h hasiliiiue de Sainl- (;i(''iiit'iil ro|iosnieril les coi'iis des saints con- fesseufs et (''vêi|ucs de AIAcon, saint Moinu- Ijs, >nint Eusèhe, saint Nicet et saint Jnst. CLKMENT DKMKTZ(Sai>t ),.S\ Clemens (Muselle, France \ — Ancien monastère de l'ordre de SaitJt-Benoît, fondé, ce semble, rvanl l'an 690, liors des murs (le la ville do ]\Ieiz. M fut restauré l'an 9V6 ou OVft, par Adalheron, évô(]ue de Metz. Il sid)sista hors des murs de la ville jusqu'en 1552, où l'em- pereur Charles-Quint entreprit le siège de Metz. A cette époque, il fut transféré dans la ville et reconstruit dans le lieu où il subsista depuis. — Voy., Gallia christ. y t. Xlli, col. 807, la série de i9 abbés. (LKMLyTJM M PRATl M.— ^o\u latin «l'un ancien niona^lère de Franre, (pii ae\islé d.'ins le diocèse de Langres, et (pii entrete- nait une grande union de confralernilé avec !'i'.bbave de (llairvaux. — >'ov. lialiia christ., t. IV, Vol. 65i. CLKIIMONT, Clnrus Mom (France).— Abbaye de l'ordre de Cîlcaux, lille de Clair- vaux, foîuléc so\is l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1152, par Gui \\, seigneur de Laval, (hélait la sépulture ordinaire des sei- gneurs de Laval. File était à (juchpies lieues 00 Laval et dans le diocèse du Mans. Son firemier abbé fut iMiilippe, (jui mourut l'an 1181, évè(pie de Rennes. Le second fut Hé- bert, (pii mourut aussi évè(iue de Reni'.es, l'an 1198. Fdme, veuve de (iui \\\, seigneur «le Laval, fut l'une des principales bienfai- trice^ de (Clte abbaye, l'an 1-2.J0. Rérengère de Navarre, veuve de Richard 1", roi d'An- gleteire, l'aci rut aussi considérablement. CLIFN'I'F, ('liens (royaume Loud)ard-A é- nitien, Italie^. — Abbaye do l'ordre de Cî- leaux, fond(i'e vers l'an 11 Vt, ou, selon d'autres, l'an 11V3, par une colonie de douze religieux envoyés avec un abbé d«! l'abbaye de Clairvaus, près de Milan. — Jongelin (liv. vu. p. 70) place l'ab- 1 nje de Clirns dans le «liocèse de Lodi,sul- Iragant do l'archidioi èso de .Milan. CLINCKN.MI NSTFR ou IMJDINFFLI) , OKIinqa. — .\bbaye d'-MIcmagiie de l'ordre de Saiiit-Renoît, fondée dans le vu' siècle, sous l'invocaiion du Sauveur, et de saint Ihéodicle , prêtre et martyr. On attribue son oiigine ^ Dagoberl I" ou Dagobert IL File était située h peu de dislaiK e des villes de Landau et Weissembourg, cl dans le dio- cèse de Spire (Bavière). Cliarleiuagney trans- porta de Rome les reliipios tle abba\e, consumée par un incendie. Il a (hanté lui-môme celle reconstruction dans des vers. — \ oy., iinilin christ., t. \ , col. 7\8, les noms de (juelques abbés. CLOISSONF (De) (diocèse de Cap, IIa\i- les-Alpcs, France). — An-ien mona>^lère, mentionné dans le (Jallia christ, (t. 1, p. ♦52- 'Vo.'J). mais déjà h cette époque sans religieux et prcsipie entièrement détruit. CLOSTKRMFNRLRli, iVr/*» Mons (Sty- lie, FlV.s autrichiens;. — Abbaye de l'ordre lie Cîleaux, fille de Sainte-Croix, fondée vers l'an 1327, par Olton, duc d'Autriche el de Styrie, (}ui y fut inhumé l'an 13't5, avec ses deux femmes, savoir : I^lisabet!:, iille d'F- lienne, duc de Bavière, et Anne, sœur de l'empereur Charles IV, de la maison do Luxembourg. « Le duc Otton, dit Jongelin, voulant obtenir une dispense au sujet de son union illicite avec Elisabeth de Bavière, sa parente, s'était proposé d'ériger un monas- tère. La dispense obtenue, ce prin-'e accom- jilit sa promesse l'année même (Je la nais- sance de Fiédéric, son fils aîné, et fonda en Styrie, sur la rivière de Myriza, en l'hon- neur de la sainte Vierge, un monastère qu'il appela Novus AIovs, et (ju'il dota de grands biens et privilèges. Ce môme prince étant mort l'an 1339, avait d'abord élé inhumé chez des religieux auguslins ; mais (pieUjue temps après, un Chartreux, dit-on, ayant an- noncé h Albert, frère d'Otton, quW fui avait été révélé par une vision que le j)rince dé- funt serait entièrement délivré du purgatoire si on le transportait sans délai dans le nou- veau niot;astère, cette translation se fil aus- sil(jt avec un pieux appareil.» A la suite i\(} ce récit, Jongelin donne la liste de 31 abbés i\\i dit monastère, (juil place dans le diocèse de Pas sa n. CIXAIN-CRFDUAIL ou KILLnF((Omté de Limerick, Irlande). — Ancien monastère do fennnes, fondé au vi' siècle par l'abbesse sainte lie ou Mide, que Colgam (t. I, p. 72) a|)pclle la sccomle lirvjitte d'Irlande. J; était situé au pied du mont Luach, où s'était re- tirée celle sainte, issue, dil-o:', du sang royal et née h Nandesi, comté d(j Walerford. Elle y vécut dans la pr(iti(]uo de toutes les vertus el mourut le 15 janvier5G9. On faisait autrefois sa fêle dans le monastère de Cluain- Credhail, et à Rosmidc, dans le pays do Nandesi. CLUAIN-EDNECH (Leinstcr, Irlande).— Ancien monastère fondé au vi* siècle, par .'>aint Fintan, qui eut entre autres disciples saint Conigal. Il établit dans son monastère une règle fort austère : ses religieux ne se nourrissaient (pie d'herbes et de racines, et cultivaient la terre de leui-s propres uuiins. .\ la prière de saint Kemey et d'autres reli- gieux, il fut obligé (ie modérer cette règle. Xlais le saint abbé n'eut uc l'indulgence que jour les autres, el se traita toujours avec duieté. Son abbaye devint célèbre. Le B. Engus, écrivain du x' siècle, y prit depuis l'habit religieux. L'abbaye de Cluain-Ediiecli ou Cliiain-Aidnech, était située dans le comté de Kiiig, au pied des monts Bladin, où les rivières do Shannon et de Barrow prei^nciit leur source. CLLAIN-FFARTA (comté de Calway, Ir- lande). — ("élèbre monastère fondé au vi' siècle par siint BreiKian, l'ancien disciple desauil Finien. Hélait biUi sur le Shannon, \l\ où lui depuis le siège épiscopal de (^lon- fert, et il fut lui-même chcf-lieu d'ordre. Saint L'rendan fonda en Irlande d'autres éco- les cl uionasleres qui devinrent célèbres. 205 CLU DES AIÎDAYKS ET MONASTERES, CEU 20(» Il é.'rivil une règle monastique qui a été longtemps fameuse poimi les Iihindais. On dit qu'à l'exemple de saint PaLÔinc, il l'a- vait re«;ue du ciel dictée par un ange. Quoi qu'il en soit, il la prescrivit à ses disciples; il en eut jusqu'à deux ou trois mille sous sa conduite. Saint Brendan enseigna quelquf^ temps à Ros-Carbres, et mourut dans le mo- nastère d'Iiiachduin, f)rès de ïuam, qu'il avait fait bâtir pour Briga, sa sœur. Sa bien- heureuse mort arriva, dit-on, le 16 mai 578, lorsqu'il était dans Ia9i' année de son "CLUAIN-FEARTA-MOLUA (Leinster, Ir- .ande). — Ancien monastère fondé par saint Luan, Lugilou Molua, disciple de saint Com- gal.llpritde son fondateur le nomdeCluain- fearta-Molua. (En ancien irlandais Clnain signifie lieu retiré o\i caché, eifearta veut dire prodiges ou miracles). Saint Lugil ou Molua, l'un des plus illustres disciples du célèbre abbé de Bangor, fonda cent monastères, au rapport de saint Bernard. Le principal, ce- lui dont nous parlons, était dans la province de Leinster, sur le territoire qu'embrasse aujourd'hui le comté de King. Son nom, comme on vient de le voir, signifie la soli- tude des merveilles. Saint Lunn écrivit une règle nionastifpje qui fut très-célèbre. On assure que le Pape .'aint Grégoire le Grand, l'ayant lue à Rome, dit ces paroles : Le saint abbé qui t'a composée, a environné la com- munauté d'une haie qui s'élève jusqu au ciel. Saint Luan mourut en 622. CLUAIN-IRAIKD ou CLONARD (comté de Mcalh, Leinster, Irlande). — Célèbre monas- tère fondé au vr siècle par saint Finien, depuis évêque de Clonard, et qui fut, après saint Patiice, un des plus illustres apôtres de l'Irlande. Il établit en différents endroits des monastères et des écoles. La principale de ces écoles fut celle de Cluain-Iraird. Le saint y faisait sa résidence ordinaire, et y enseigna les saintes lettres. Il en sortit un grand nombre de saints illustres, tels que saint Kiaran le Jeune, doux saints Brentlan, .saint Kenny, deux saints Colomb, etc. Saint Finien moùrut le 12 décembre 532. CLUAIN-MACNOIS (comté de Méath, Lein- ster, Irlande). — Célèl)re monastère fondé dans le vi' siècle, sur la rivière de Shan- non, par saint Kiaran, dit le Jeune, disciple de saint Finien, et auteur, dit-on, d'une rè- gle fort austère, appelée par les anciens la loi de Kiaran. Les princes d'IrlaiKh; comblè- rent ce monastère de bienfaits et de grâces, cl il eut quantité (ra\ilres égli-es ou prieu- rés sous sa dépendance. On y érigea ensuite un siège épiscofial. Cet évôclié, connu sous le nom de Chines, fut uni par la suite h ce- lui de Méalli. Saint Kiaran ou Kéran le Jeune mourut, dit-on, l'an 5'*i), Agé seulement de 3'{ «IIS. CUCIlEinilTl M, Truchelum, Tiruche- titm ou Tiranrhdum. — Noms latins d'une abbaye fie l'tirdre de Sairil-Bcnoll, qui a exi'-té dans le diocèse de Digne (Basses-Al- P'es, France). C'était encore au dernier .siè- cle lin |)rieuré, soumis au monastère de Saint-Victor de Marseille. CLUNNOCK-VAUR, Ctunok-}'aurensis ab batia (pays de Galles, Angleterre). — An- cienne abbaye de moines blancs, dont l'ori- gine et la fondation remontent au temps de saint Beunon, apôtre du pays de Galles. Mais l'institution des moines blancs ou cister- ciens en ce même lieu est bien postérieure. On dit que vers l'an 617, Cadvan, alors roi du North-Wales, donna rera|)laceinent où saint Bernard bâtit le monastère de Clun- nock-Vaur. D'autres attribuent cette pre- mière donation à Guithin, oncle de ce prince. Ce nom de moines blancs, donné par Léland aux religieux du monastère de Clun- nock-Vaur, indiquant des moines de Cîleaux, on doit croire que des religieux de cet or- dre vinrent l'habiter dans la suite. On dit cependant que ce monastère passa aupara- vant dans les mains des religieux de Gluny, d'où lui vint le nom de Clynnog ou de Clun- noc. Il n'était connu anciennement que sous le nom de son fondateur saint Beu- non. Divers princes et autres grands per- sonnages comblèrent de libéralités l'église et le monastère de Clunnock. L'église, qui subsiste encore aujourd'hui, disait Godes- card, à la fin du dernier siècle, est un des plus beaux monuments du pays; on admire surtout la chapelle de Saint-Beunon, qui est jointe à l'église par un portique. Il y avait de très-belles peintures sur les vitres des fenêtres; mais elles sont effacées et il ne reste plus qu'un crucifix. Vis-à-vis de ce crucifix se voit le tombeau du saint, élevé au-dessus de terre et couvert d'une grande pierre sur laquelle les [larents portent en- core aujourd'hui leurs enfants malades, dans l'espérance qu'ils y recouvreront la santé. . . . Depuis la prétendue réforme, les revenus du monastère ont été annexés à \s. principauté du collège de Jésus d'Oxford; on n'en a excepté que ce (}ui était nécessaire pour la subsistance du vicaire chargé de des- servir la paroisse. Il se fait encoi-c quel(|ues olfrandes, comme de petites pièces d'argent, et surtout d'agneaux, qui sont vendus i)ar les marguilliers : tout cela sert à ré[)arer la cha- pelle de Saint-Beunon. — Vie des suints de l'abbé (liodescard, nouvelle édition : saint Beunon, 21 avril. CLUNY, Cluniacum (ancien diocèse de Mâcon, aujourd'hui d'Autun, Saône-et-Loire, France). — Très-célèbre abbaye bénédictino, chef d'ordre, fondée près de Mâcon, sur la ri- vière (le (irosne, l'an 910, partiuillaume IX, duc d'Aquitaine. L'importance de cette ab- baye (pji brille au piemier rang dans les annales monasticfues de France, nous obli- ge d'en parler avec quelques détails; nous allons es(|uisser à grands traits son histoire, en empruntant les paroles d'un écrivain bien ronnu, juste et savant appréciateur du bel ouvrage de M. Lorain: Histoire de l'aO- bni/r tic (tiiiiy (3Vj. (31) M., FoKHfl ihiiis l'f Hivers (m:«i ISiO). 207 cm: niCTIO.NNAIUE CLf ?l»« K ...Lo (iiic (l'Aquitaine, Ciuillauine IX, iiomiuo (l'armes vieillissant, arriva un jour, (li< la tlironiquc, dans un lieu éearté de toute société humaine, si plein de solitude, de repos et de paix, qu'il semblait en quelque sorte l'imaqe de la solitude céleste: c'était Clunv. Hornon ahhé de (lign\ , dans la Sécjuanie, «jui accompagnait le vieux duc, lui dit en riant : « t'Jiassez vos cliien«, et laites venir ici « des moines, car ne >avez-vous|)as qui vous • i)rontC'ra plus des chiens de cluisse ou des « prières monastiques ! » Ainsi commenta le monastère de Cluny, par une donation |)u- bli(|uo du duc (luillaiime aux aitôlres saint IMcrro et saint Paul, l'an 909. « Hoi non conduisit à Cluny douze moines, suivant l'exemple et le précepte du fonda- teur du Mont-Cassin, et cette conununauté naissante demeura dix-sept ans soumise à son gouvernement, comme Baume et ses au- tres élahlissements monasli(jues. Mais, avant de mourir, il dési^'ua saint Odon pour régir Cluny avec le litre d'ahhé. C'est Odon (jui fil du récent monastère un chef d'oidrc, ayant réalisé le premier la |ien^éo d'an- Bexer àsonabhaye, comme autant de dépen- dances soumises îi son autorité ahhaliale, tes communautés nouvelles (ju'il érigeait, et les(ouvents plus nomlweux encore dont il était appelé h réformer l'observance, Point d'abbés particuliers, mais des [)rieurs seulement pour tous ces monastères. L'alv bé de Cluny seul les gouvernait : unité de régime, de statuts, de discipline; c'était une agrégation de monastères autour d'un seul, (jui en devenait ain^i la métiopolo et la tète. Celte pensées on/anisatrice, comme on di- iriA de nos j'Mirs, fut bienlùt comprise et adoptée par d'autres, notamment par Cî- leaux, fondé vers la lin du siècle suivant. Conservant toutes la règle de SainlKenoil, tes agrégations ne dilléiaicnt entre elles que parle centre d'autorité monasli(jue, par Vas divers mo>ens iinaginés pour maintenir l'esprit bénédictin, et par une plus ou moins grande au^ériié dans la discipline con)- mune.Ce n'étaient point là proprement des dilVérences d'ciidre, bien (jue cette dénomi- nation ait prévalu dans l'usage, mais seule- ment de conqréijalions «Saint Odon mouiant, refusa de nommer son successeur.!. Dieu, dil-il,s'estréservé le «droit dedisposer seul du gouvernement de « Cluny. » Aymard, élu h sa place, s'adjoi- gnit con)me cf)a(ijulenr saint Slayeul, lecor- respftudant de (ierbert, lami de rem|)crenr Othon le (iiand, qui refusa la tiare des mains d'Olhon II, et mourut connue il alla t réformer Saint-Deni>, à l'inî-lante prière de Hugues Ca|iet. a Les temps étaient mûrs pour la restau- ration de la papauté, qui fut celle de l'épi^- copat. Le rùle providentii 1 de Cluny va se destiner (h; plus en plus, Léon IX y passe tien sort transformé. Il cinmenailh Uome celui (jui fuKirégoire VIL Dieu t comme le lé- gat permanent du Saint-Siège dans les (iau- les ; il est le premier lieulenanl do saint Léon IX au grand concile national de Reims, sait rester à la fois l'ami de (Irégoire > Il et des empereurs d'.Xllemagne, réconcilie l'uu d'eux avec le roi de Hongrie, introduit en Kspagne le rite lomain au lieu du mozarabi- ([ue, est choisi pour arbitre entre le comlo de Calice et le comte de Portugal, pour l'hé- rrlage de Castille, et li;Uit à Cluny la plus vaste église de la chrétienté, terminée par Pierre le Vénérable, et consacrée par Inno- cent II. « .... C'était un grand el noldc esprit (fuo celui de Pierre, soit qu'il réfute les Juif-, alors dignes de cet honneur (car c'était lo siècle (t'Aben-Kzra, de Kimchi, de Mainio- nide),soit (ju'il allaipiele mahométisme tout resplendissant de la gloire de ses armes et de l'éclat des écoles do Cordo'ue; soit qu'il écrive tère. a D('jà le prédécesseur de Pierre, Ponce de Melgiieil, avait fait éclater sous la cuoulle tout l'orgueil el loul le faste d'un prince du monde, el bicnloi toute !a violence d'un honnne d'armes, La mollesse, le désœuvre- ment, le luxe, la sensualilé, mère de tous les désordres, avaient pénétré de toutes |)aris dans les ( loîtres de (>luny. Saint Bernard eût porté le fer el le feu dans la jdaie; Pier- re le N'énérable prodigua, pour la guérir, des trésors de mansuéude et d'indulgence. Il lonla de rétablir dans son Ordre; le travail des mains; il v ajouta d'autres rélbnucs, 309 CLU DLS ABBAYES ET MONASTERES. CLU 219 p.us ingénieuses qu'efTicaees, et que nous qualifierions de demi-mesures, s'il n'était té- méraire à nous d'opposer notre jugement à celui d'un si grand homme, surtout à la dis- tance (kù nous sommes de tout ce passé. Il est difïicile toutefois de ne pas se ressouve- nir que ci-nq siècles après, quand l'abbé de Rancé voulut réformer la Tra[)pe, il recula d'un seul bond jusqu'aux premières ri- gueurs de la vie monastique, et sa réforme a duré, comme la règL' des Chartreux, par son austérité même. « Mais l'ascendant du Saint-Siège était ré- tabli; Calixte II, élu à Cluny, avait terminé la longue querelle des investitures, à la sa- tisfaction de l'Eglise et de la raison ; la mis- sion de Cluny était remplie. Le temps de Cîteaux est venu, Cîteaux, le héros des croi- sades. De nouveaux besoins appellent dans les cloîtres une milice nouvelle : la cheva- loi'ie monastique se lève, et ce n'est point à Cluny, c'est à saint Bernard (|ue s'adressent les Templiers pour la rédaction de leur rè- gle; c'est à Cîteaux qu'obéissent les Ordres religieux militaires d'Avis et de Calatrava. Puis quand Cîteaux, à son tour, se repo- sera de cet immense élan du xii' siècle, saint François d'Assise et saint Dominique paraissent, et aussitôt ils se partagent le monde ..... « ...En présencede ce développement sou- «lain et colossal des Frères Prêcheurs et des Ordres mendiants, quelle place restait-il à l'opulence des Clunistes vieillissants? Ce qui vieillit est bien près de sa fin, écrivait J un d'eux vers la moitié du siècle qui avait vu mourir Pierre le Vénérable. Hugues de îlonlihéry méconnaît la légitimité du grand Pape Alexandre III. On [)ut désespérer de l'avenir de Cluny, lorsqu'on vit l'antique abbaye se détacher à demi du siège apos- tolique dont l'exaltation avait fait sa gloire. « De ce moment, en elfet, le monastère est livré h une succession d'abbés féodaux, battant monnaie, crénelant des forteresses, entourant Cluny d'une bonne ceinture de murailles, mais plus connus par l'illustra- tion chevaleresque de leurs noms que par (les services rendus à l'Eglise , indices tro[) clairs d'un amoindrissement continu de l'es- Jjrit cénobilique. Ainsi passèrent Hugues de ilois , Etienne de Boulogne, (Jaulliier de (^hâtillon, Guillaume d'Angleterre, Thibaut de Vermandois, Hugues de Clcrmont, Hu- f^ues d'Anjou, Guillaume d'Alsace, (icrold (le Flandres, Koland de Hainaut Hugues et Aymard de Courtenay. La lèpre du népo- lisuje conni)en(;ant à se montrer, les abbés do la commende n'étaient [»as loin. « El pourtant, selon la judicieuse réllexion de M. l.fHoin, Cluny, qui a grandi 200 nns, n'a pu njourir en un seul jour. Il eut comme une réminiscence de sa vieille gloire, lors- qu'Innocenl IV, fugitif, vint y clierclier un ai>ile, honoré déj.'i p«r l'exil du Pape (lélase, €l qu'il y vc.nil crjuime (mi trionijilie saint Louis, itobcrt, em|H!ieur de Constanlino- plc, le> (ils des roi-s de (jasiiile et d'Aiagon, (3.')j Ce fiayiiicnl a élé cm l'an tSK). et nombre de princes, oe seigneurs et de prélats. Le Souverain Pontife reconnut la splendide hos|)italité des Clunistes, alors gouvernés par Guillaume de France, cousin du saint roi, en faisant dé|)Oser à l'abbaye la copie authentique de tous les privilèges concédés par les em|)ereurs et les rois à l'Eglise romaine, copies oij pendaient encore intacts, avant 1789, les sceaux des 40 Pères du premier concile général de Lyon. « Yves de Vergy, élu à la mort de Guil- laume de France, ïbnde à Paris, 19 ans après, la Sorbonne, le collège de Cluny. Yves II, son neveu, lui succéda ; mais l'abbé de Clu- ny n'était déjà plus qu'un grand i)roprié- taire, plus occupé des domaines de l'abbaye que des affaires générales de l'Eglise. On ne voit pas trop quelle part prit le monastère au second concile œcuménique de Lyon, où les Grecs accédèrent solennellement à l'u- nité romaine. « Désormais, d'ailletirs, le vieux sceptre abbatial ne sera qu'un roseau. Cluny avait des chapitres généraux annuels, comme r.os chambres législatives (35). Inaperçus en quel- que sorte sous des règnes forts, ils devimenl tout-puissants durant les règnes faibles, suivant la nature de toutes les assemblées délibérantes. Dès le xn° siècle, Alexandre II avait défendu 'à l'abbé de Cluny d'aliéner les choses du monastère sans l'aveu du cha- pitre. Faisant revivre une j)rescription de saint Hugues, son dixième successeur, Hu- gues d'Anjou avait statué que l'abbé ne fe- rait rien sans l'assistance de douze moines. Stériles garanties, qui témoignaient de l'atfai- blissement du lien monastique et en accélé- raient la dissolution! Comment suppléer h la monarchie défaillante des abbés dans un Ordre (|ui avait couvert l'Europe de ses co- lonies, et qui comp:ait des mcnastèies sur le Thabor et presque aux portes de Jérusalem ? « Cluny, toutefois, était demeuré un grand nom, malgré la défection de son abbé Ik'r- trand de Colombier, qui fit cause comniunu avec Philippe le Bel contre Boniface VI IL La caf)tivilé (l'Avignon, qui abaissa tant la pa- pauté, ne |)Ouvait relever le monastère de Grégoire VIL Les Papes du xiv° siècle s'en- tremettent dans lu nomination des abbés, qui bientôtieurest disputée par les rois deFran- ce. Aussi un successeur de saint Odon, An- droin de la Boche, figure dans l'histoire e i qualité de médiateur d(! la désastreuse [>aix de Brétigiiy. Cluny est icîprésenté aux conciles de Pise, de Constance et de Bûle; mais c'est pour obtenir la conlirujation de ses privilè- ges. A la tin du schisme d'Occident, l'id)- baye tombe en coujuiende; le roi de France (nous citons Jean de Muller) confis(juait les richesses abbatiales pour assouvir et a.sseï - vir sa noblesse. « Ne suivons pas l'abbaye dans cello der- nière période de son histoire. Laissons-la traîner- )»ar les houmios do cour des mains d'un bAiard (h; noiirbon dans celles d'un l:û- t.ird de (juisc;. D illustres blasoirs se nièleiix chefs-d'œuvre; vaine décoration poursa vieil 'esse 1 La maison de Lorraine, qui garda Clunv près d'un siècle, ne (il rien pour rani- mer ce foyer jiresque éteint. Richelieu seul voulut ;'e faire i)ardonner la convoitise qui l'avait porté à la tôte de l'abbas o, en essayant de la régénérer |»ar l'élude et par son union à l'intitut de Sainl->'annes; mais on ne fait pas des religieux avec des arrêts du considl. A la mort du cardinal ministre, l'espiii de r(dilchemenl reprit soudain, sous le Irès-t'ri- vtjle frère du gr.uirl Coudé, tout le terrain qu'il avait semijlé perdre. Mazarin, qui rem- plaça le prince de Conii, se lit réformateur îi son tour pour copier Richelieu. Le cardinal Roiiaud d'Kst maintint après lui l'étroite ob- servance. Puis l'abbaye resta onze ans va- cante, administrée par un maître des recjuè- tes; après (juoi, Loais XI\' la donna au car- dinal de RuuilhMi ; Louis \\", aux deux der- niers caniinauv de LarO(,'hefoucauld. (".luny, marchantlise de cour, a cessé d'appartenir'à l'histoire de l'Eglise : il n'v a plus là qu'une pension royale de 50,(M)0 Ir.el la dissolution d'un grand corps lent à mourir » Laissons maintenant |»arler .\L Lorain. « Lorsijuc l'assemblée constituante rendit sou décret célèbre du 13 férrier 1790, (jui détruisait de fond en ( omble l'édiliee monas- tique, elle ne faisait guère (\ne pro( lamer une ruine déjà accomplie, et promulguer en quelque sorte un décret de la Providence. « Ce fut pourtant un spectacle lamentable. Les jiauvres religieux s'exilèrent Irisiemenl de leur antique asile : les vieillards, l'âme [tleine de regrets , (>t ne compreiiaiil point (ju'on ne leur permit pas d'y mourir; les jeunes moines, inijuiets de l'avenir, et dou- tant entre le siècle et la religion; fpu>l((ues- uns em|)orlant 5 la hûle (pieliiues débris de la fortune moiiastik), B. Maria It Ciiirenliano ^ilïor.vse tl'Aucli,(jors, France). —Nom (l'une ancienne abbaye qui existait clans le niocèse d'Auch, et dont on retrou- ve la trace dans une cliarle conservée, dit lo Gnilin christ., ôatis les archives de Sainte- M.irJe d'Auch. COKADON y diocèse des Cinq - Kgliscs, liasse Hongrie).— A hhaye de l'ordre de Ci- leaux, jacJis belle cl Ojiulento, fondée l'an 1!V2 [lar une tolonie de (luehjiies religieux et un abbé, venus de la célèbre al)l. ave de Sainle-Croix en Autridie, de la filiation de .Morimond. (JONtiELiN.) COI.nAU , ]\I<'ra valli.t (ancien diocèse de I.und ou Lunden, Suède). — Abbave de l'or- riic de Cîteauï, l'ondée l'an 117'». Klle est de 1.1 filiation de Clairvnux. COLDiNGHA.M (comté de Ber\vick,Ecos- >e).— Célèbre nioiiasière double , fondé au vu* siècle par sainte l''!d)e, sœur de saint Oswald et d'Osw V, rois des Nortluind)res. 1/abbaye de Ccldingham eut pour premiers jiiaîlres des Irlandais (|ui y établirent leur discipline, mais celle discipline ne dura pas longtemits. Le vénérable Kdgil, moine de Coldingham, se retira dans l'abbaye de Jar- jow, vers !'an G8i. après que son monastère eut étéconsumé par le.^llanmies. « Cet embra- sement, dit liulteau d'après Bèdo {l/is(or. t. IV, c.2o),t'ut un elVet de la justice divine, qui punit l'extrême relAchement des personnes «|ui com|)Osaient les deux communautés de celle abbaye. Car les hommes y passaient le tcm[is à boire et dans des entretiens inu- tiles, et la |trincipale occupation des lilles était de se tenir propres et de se parer com- me de nouvelles mariées. » La vénérable abbesse , informée par un saint religieux nommé Adamare, de la jirochaine destruc- tion du monastère, dont il avait eu révéla- tuin une nuit étant en prière, s'était edorcée de reiiiéilier au désordre. On pense cpie sainl AVilfrid y vint établir la règle de Saint-Be- noît; mais relie réforme ne subsista pas. Le désordre s'y glissa de nouveau après que sainte Aud.-y, la fondatrice d'Lly,enfut sor- tie, et surtout après la mort de sainl'oulant donc se mettre à ( rtnvert de la brutalité des Danois, elle a><>emblases re- ligieuses dans le chapitre, et après leuravoir fait un discours fort louchant sur le prix de la chasteté, elle prii un couteau el se coupa le nez avei la lèvre supérieure : lou'.es les religieuses eurent le courage d'imiter son exeaiple. Les barbares eurent horreur du >;e<:tacle (pii s'ollVit à leurs ycjx. lis n'at- tentèrent point à l'honneur des épouses de Jésus-Christ, mais ils mirent le feu au mo- nastère et les firent toutes périr dans les ll;imnies. Ces saintes sont nommées le 2 avril dans les martyrologes d'Kcosse, cl le 5 octobre dans ceux d'Angleterre. Le monastère de Coldingham fut brûlé j)ar Jean, roi d'Angleterre. On le rebAtit en- suite, mais il n'eut jilus que le titre de prieu- ré. 11 a subsisté jnsqu'A la [irétendue réfor- me, l'n jésuite écossais, auteur d'un recueil des Nies des saints d'Kcosse, 'dit qu'il en vit encore des ruines considérables en IGIO. COLDSTUKAM (anc. diocèse de Glas- coWjKcosse). — Abbaye de l'ordre de Cileaux, fondée l'an 12V7, par Patrice Dumbar, comte de >!arclie, et .\galhe, sa femme. COLOliEHOyE^iSE MO.\ASri:itIiM.~ Ancien monastère dans le territoire de Bour- ges (France), dont il est fait mention dans les actes de saint Léopardin, jirêtre et luav- \\ r .— liibliothi c . Labb . , lom. 11. ' COLO.MBA (Saime-Maivii; de), S. Maria de C«mMj/yn (diocèse de Plaisance, Iialiecentrierge, l'an 1 1 V6, ou, comme rapportent tous les cata- logues des monastères de l'ordre, l'an 1138, dit Jongelin. Ses principaux bienfaiteurs furent les illustres seigneurs de la Tré- moille, par lesquels elle fut restaurée cl Irès-largemenl dotée, el qui avaient leur sépulture dans une chapelle de s(mi église, dile des Ircmoillts. Cette abbave était con- struite sur une colline peu élevée , entre deux montagnes entre lescpielles coule h; ruisseau le Chnnderct. Klle était jadis du diocèse de Bourges, suivant le (iatlia ctiris- tiana; sa basili(|iie était dans le pays de Li- moges, mais une partie de ses dépendances était dans le territoire «le Ilourges, non loin de Marthe,-- ^'oy., (/allia christ., t. Il, col. G'iO, la série de '13 abbés. COLOMBK-LKS-SKNS (Sainte-), 5. Co- litmba (h Lcns Yonne, France). — Ancienne et célèlire abba.\e de l'ordre de Saint-Benoîl, fondée par Clotaire II, roi de France, vers l'an 620, sur le lomlicau de sainte Colombe, vierge et maitvre, (jui fut |)lus tard riche- ment décoré iTor et de pierreries par saint Kloi, et par les soins de Dagoberl. On fait co|tendanl remoiiier son origine à l'an 5yo. Son église, qui était splendide, fut, dit-on, consacrée par le Pape Alexandre JIL Baoul, roi de France, ei Bichard , duc de Bourgo- gne, y furent inhumés. On conservait dans celle abbaye les reli(pies do sainle Co- lombe , vierge, qui soulfrit le martyre 5 Sens, l'an 2b8 ou 273, et qui est restée la l'airoiiiic de la ^ ille de Sen^. C'est dans celle «17 COM DES ABBAYES ET MONASTERES. COM 218 abbiye que vint se réliis;ier,au xii* siècle, l'illustre saint Thomas de Cantorhéry, fuyant la colère du roi Henri II. Les rois de France et les Souverains Pontifes dolèrenl l'abbaye de Sainte-Co'ombe de grands privilèges. Kl le s'unit l'an 154i h la réforme de Chézal- Uenoît, et en 1636 , à h congrégation de Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. XII , col. U6, la suite de 69 abbés. COLOMBIERS, Columbariense. — Ancien monastère fondé dans l'archipresbylèré de Mont-Luce, par saint Patrocle , dont parle saint Grégoire de Tours {Vitœ Pair., c. 9), Il est mentionné dans le Gallia chrisl. (t. II, col. 119) comme ayant existé dans le diocèse de Bourges. COLOMBS, Columbœ (diocèse de Char- tres, .Eure-et-Loir, France). — Abbaye de j'ordre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 930, près Nogent-le-Roi , dans une vallée très-agréable ettrès-fertile, arrosée parl'Eure. On ignore quel fut son fondateur; elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. Quel- (]ues chartes lui donnent aussi pour patrons saint Michel archange et saint Caraune, mar- tyr. Détruite par les Normands , celle ab- baye fut restaurée vers les commencements du XI' siècle, par Roger, évêque de Ceauvais, (ils d'Odon, comte de Chartres et de Blois. Au xiV siècle, elle fut ruinée encore dans la guerre des Anglais. On gardait {)récieu- sement, dans l'abbaye de Colombs, le cir- oncis on prépuce de Notre-Seigneur Jésus- Christ, qu'elle avait reçu de deux fières , chevaliers croisés en Palestine, dans le xi' siècle. Le Pape Paul III, en l'honneur de celte sainte relique, accorda une indulgence ulénière à ceux qui , l'an 1536, visiteraient l'église de Colombs, le jour de la Circonci- sion de Notre-Seigneur . Celte abbaye fut encore pillée par les calvinistes, l'an 1567, lorsque Louis, prince de Condé, vint faire le siège de Chartres. Enfin, l'an 16V8, elle s'unit à la congrégation de Saint-Maur. — Voy., Gallia christ. ,1. VIII, col. 1232, la sé- rie de 51 abbés. COMBE, Comba (comté de Warwick, An- gleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de Wavcricy sous Cîteaux. Elle fut fondée vers l'an 1150, dit-on, par les sei- gneurs de Camville et de Monbray. — Voy. Monaslic. Anglican. COMBELONGUE, Comba Lonija (ancien diocèse de Couserans, aujourd hui de Pa- loiers, Ariége). — Abbaye de Fran<:e, de l'or- dre de Prémontré, sous l'invcnation de la sainte Vierge et de saint Unirent. Elle fut fondée lan 1131 ou 1138, au t)ied des Py- rénées, à deux lieues de la ville de Sairit- Licier, par Arnauld d'Autriche, cf)mte de Pailliac, et seigneur de sfiixante cfiAleaux,si l'on en croyait unt; charte qu'on doit rejeter au loin comme enlièr(;iiient fausse, dit le Gallia christ. CcîHc abba\e, après avoir été assez célèbre, fui tellement mallraitée par les hérétiques, qu'a peine sudisait-elle h l'en- tretien rie deux ou trois religieux, au der- nier siècle. — Voy., Annal. Prœmonstr., t. I, col. 5V1, la série de Sk abbés. COMBRONDE, Cambidobrum (diocèse de Clermont,Puy-de-Dôme, France). —Bourg(37] et ancien monastère , dont parle plusieurs fois saint Grégoire de Tours {de Vit. Pa- Irum, cap. 6 et 5), entre autres lorsqu'il dit que saint Quintien, évêque de Clermont , y délivra un énergumène possédé du démon. Ce monastère de Combronde était voisin de Riom. C'était au xvin' siècle un prieuré dépendant de l'abbaye de Menât. COMERER , Comereriwn (ancien diocèse et comté de Down, dans l'Ulster , Irlande). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux , fondée en 1199, par une colonie de religieux venus avec un abbé de Blankeland, dans le pays de Galles , filiation de Clairvaux. COMODOL/ACENSE MONASTERIUM AD MGENNAM. — Nom latin d'un Irès- ancien monastèrcde France, dans le diocè e (le Limoges. Il était bâti sur la ^'ienne , et son origine remonte à une maisonnette que saint Ruric, évoque de Limoges, lit cons- truire vers l'an 500, pour saint Amand, soli- taire de ce lieu. Cette maisonnette ou petite église devint peu à peu une abbaye ; elle en portait déjà le nom l'an 8i8; elle était sous l'invocation des saints Junien et Amand. Jadis habitée par des moines, elle ne l'était plus, au xviii' siècle, que [)ar des chanoines séculiers , comme nous l'apprend le Gallia christiana, t. II, col. 552. COMPLUTE, Cowjp/itfum (aujourd'hui .4/- calade Henarez).—\\\\e d'Espagne, à 23 kil. N. -E.de Madrid, et monastère fondé par saint Fructueux, vers le milieudu vu* siècle, surles montagnes du Vierzo, dédié à saint Justin et à saint Pasteur, martyrs de Complule. Le saint fondateur le gouverna d'abord en qua- lité d'abbé; puis, s'étant donné «n succes- seur, il se retira dans le désert, où il mena une vie fort austère. Ce pieux personnage, issu du sang royal des Visigoths d'Es|)agne, après avoir vendu une grande (larlie de ses biens en faveur des j)auvres, employa le reste à fonder des monastères : le i)lus célè- bre d'entre eux fut celui dont nous parlons. On en cile un autre de (illes appelé None, parce qu'il était h neuf mille de le mer. Saint Fructueux établit une |)arfaile régula- rité parmi ses disciples , et nous avons en- core deux règles dont il est lauleur; la pre- mière dite de Com|)lute , jtarce qu'elle était priiiiculière à l'abbaye de ce nom; la se- conde, ap[)elée règle connnune, (jui s'obser- vait dans les autres connnunautés d'hommes et de femmes, dont il était le fondateur. Malgré son amour pour la retraite , saint Fructu(!ux ne put cacher entièrement ses éminentes vertus. Sacré évôijue de Dume en 656, il fut élevé ensuite sur le siège ar- chiépiscopal de Brague. Il remplit avec la plus giando édilication les devoirs de l'é- pis(0|ial, et après avoir Iriomiihé |>ar sa du j- ('7; Olji;f-licu d': canton à dix kiloinclrcs iioiil (!.• Ili')iii. 219 CON ^cTIo^.NAlllli CON ïiO ceu et sa patience , des persécutions que l'envie lui suscila, il mourut sur la cendre, dans l'éf^lise , couune il l'avait désiré , le 10 avril 665. Ses reli(iues sont à Coui|)0^tello. {Voir sa \'ie, éLrile |>ar un auteur coiiteiujio- ra n dans ]ps Bollaiulistrs, avrM, l. II, |t.'*30). Il V avait encore; à Conipluium ou Alcala di liénarez, où le cardinal Xi menés fonda en 1V99 une célèbre Université, la (>reiniére «nprès Salamanque, un (ollége abbatial de l'ordre île Citeaux. Il tut fondé vers 1586, jiar la congrégation cistercienne de la Cas- tille, pour linstrui tion de la jeunesse. Celle fondation fut approuvée et conliiniée en 1587, par le Pape Sixto-Ouiiil, (lui concéda à l'abbé de ce lieu tous les privilèges dont avaient coutume de jouir les abi)és des autres mo- nastères. Ce collé-ije abb:ilial fui la sépulture de (luillaume \Valslien<, qui , de moine ajouta, en pur don, divers (Iroits et |)rivilége*;. Le Pape drégoire IX, dar)s une bulle de 123V, (onlirma à son tour toutes les chartes et donations des |)remiers bienfaiteurs de l'abbave. ( (inilia christ., t. XI, instr. p. l-i8-l-i0-ri6.) L'abbave do Conciles s'unit à la congrégation de Saini- Maurl'an 16-U). —\()\.,(înlli(t christ., t. XI, col. 638. la lisle de 58 abiiés. (lONCHLS (S\iNT-(li:on(;i;s ni-l, Colchœ Codienses, S. Oeort/ii monitstcrinm, ou Cœ- noOolinm (diocèse d'Autiin, Saône-et-Loire, France). — Ancienne abbaye fondée dans la ville de Couches, avant l'an 830, sous l'in- vocation de saint (leorges. Klle fut léformée l'an lO'io, et devint une cclUi ou pricniré, dont Amédée, abbé de Flavigny, lil l'acquisition au connnencement du xi' siècle. — Le (ini- lia christ., I. 1\', mentionne 3 de ses abi)és. CONDfC (Notuk-Damk i»k), Condatiim (dio- cèse de (Cambrai, Nord, France*. — .\n- cicnne abbaye sous l'invocalion de la sainte >'ierge, fondée vers l'an 630, au coullm-nt de l'Kscaul et de la HaisiU!. Klle fut d'abord construite pour des femmes. On croit que .son [ireinier fondateur fut saint Amarid. et qu'elle fut richement dotée par les rois I)a- goberl ou Sigebert. (léranl de Uoussillon, «•ointe de Bourgogne, agrandit ensuite cette foiidalion, et construisit h; ch;Ueau de Coudé. Kavagé |»lus lard avec la ville par les Nor- mands, ce monastère fut rétabli vers l'an 1)60 par Brunon, arcnevôque de Coiogne. C'est [leut-être alors, dit le (iallia christ., qu'il fui converti eu un collège de chanoines; d'autres ne placent celte Iransformaiion (pi ! plus le cent ans après, vers l'an 1085, et lui donnent (lour auteur Arnulfe, frère de Bau- douin, comte de llainaut. Cette abbaye a donné naissance sans doute h la ville do Cou lé (Nord), qui est à 11 kil. N.-E. de ^'alenciennes. CONDILLON-AUX-NONNAINS , Cordilio (France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Lau- rent, fondé(î vers l'an 1-200, à trois lieues do Baveux et à quatre de Caen, par Guillaume de Soliers, chevalier, seigneur de Lingèvre. ICIle était du diocèse île Bayeux. U(d)ert, évéïjue de Baveux, conlirma cette fondation l'an 1-210. Le roi Philippe 111, l'an 1-273, don- na une charte en sa faveur. — Voy. (iallia christ , I. XI, col. W9, la série de21 abbes- ses, et ycaslra pia, p. 919. CONDU.M, Condomum (tiers, France). — Ville (38j et ancienne abbaye de l'ordre do Saint-ileiudi, fondée après l'an 817, et re.s- laiirée l'an lOU. On ignore son origine. Kilo éiait sous l'invocalion de saint Pierre. L'an 1317, le Pape Jean XXII érigea en callié- drale ranti(}ue église abbatiale de Sainl- Pierre, en élevant l'abl.'é h la dignité épis- co, aie, et en changeant les religieux en chanoines, sans détruire cependant l'insti- lut monasti(pie. L(î Condomois ipii, avec la >ille de Omdom, dépendait de l'évûtjue d'Agen, futïissignépmu'ce nouveau diocèse, (pii devint dès lors sull'ragaiit de Bordeaux. On sait ijue Bo'^suet fut évé(pie de Condoiu*, cet ancien siège sn()piimé est réuni au- jourd'hui h larchevè. hé d'Auch. — Voy., (iallia christ., t. Il, col. 955, le catalogue de 17 abbés di; Condoui. CONFLANS (CoNCKPTioN ue), Confîacn- tiam (près Paris, France). — Prieuré de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, au coii- lluenl de la Seine et de la Marne, qui fut fondé vers l'an 1633. Il était sous le vocable de la Conception de la sainte \ ierge, efsous celui de saint Joseph. Il eut pour fondatrice Charlotte le Bret, religieuse de Faremoulier, ensuite prieure de Saint-Thomas de Laval, et entin première i)rieuie de la Conception de (^onllans, où elle mourut l'an 1662. — \ oy., (iallia christ., l. \ II, col. 6'*7, la sério de (piehpies prieures. (OSOQl OKIESSK MOyASTERIVM (an- cien diocèse de Sisleron, Basses-Alpes, F'rance). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- iKu't, soii< l'invocation de la sainte \'ierge et do saint Jean-Baptiste. l'^lle lut fondée l'aa 965 par Jean, évè(|uc deSisteron, suivant' certaines conjectures. H est certain du moins (pie celte abbave, dont il n'y a plus de tiare, a existé. — Voy. le (Jallia christ., t. I,c«d. 508. CONOlKS, Ci<«r/jic (diocèse de Rhodez, Aveuoii, France). — Abbaye de l'ordre de Saiiit-Benoit. sous l'invocalionde saint Fide. (38) 'J4n.i-licu d'anoiiilibscmciU du Gcrb. Sil CON DES ABBi. ÏES ET MONASTERE?. CCH 222 La chronique de ce lieu en fait remonter la fondation avant Fan 37t, où mille moines furent mis à mort par les adorateurs des id'oles, ou plutôt par les Gotlis ariens. Sui- vant la môme chroniciue, le monastère fut alors détruit, mais le roi Clovis 1", dans sa marche contre Alaiic, le restaura et le forti- fia; il fleurit ensuite sous la règle de Saint- Benoît. Détruit de nouveau vers lan 730 par les Sarrasins, qui massacrèrent les religieux et brûlèrent toutes les chartes, il fut relevé encore par le roi Pépin. Charlemagne enri- chit à son tour de biens et de [)riviléges l'ab- baye de Conques, et son exemple fut imité par Louis le Pieux et par Pe[)in, roi d'Aipji- taine, qui, ayant fondé, dit-on, l'abbaye de Figeac, la soumi* à celle de Conques. Dans le recensement des nionastèresfait Tan 817 à Aix-la-Chapelle, Conques ou Couches, ti- gure parmi ceux d'Aquitaine qui ne doivent ni dons, ni milice, uiais des prières seule- ment. Il figure également parmi les 2G mo- nastères que Louis le Pieux, au rapport de l'Astronome, restaura ou réédilia. Au temps de Charles le Chauve, le corps de saint Fide fui apporté à Conques; d'oîi vient que ce monastère est quelquefois appelé Saini-Fide. — Voy., Gallia christ., t. I, cul. 237, le cata- logue de 65 abbés de Conques. ^ CONRAZBURG. — Ancienne abbaye de l'ordre bénédictin, quia existé dans la Hesse et dans le d-iocèse de Mayence (Allemagr.e). Suivant le Gallia christ, (t. V, col. 588), c'est peut-être la même que Conradcsburg, dont l'archevêque Conrad 1" fut le fonda- teur en 1191, et qui s'unit en U69 ou li70, à la congrégation de Bursfekl, d'après Buzelin. CONSOLATION (Notre-Dame de ), Con- sotatio B. Mariœ ou Mazurce. — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, qui existait avant l'an 127i dans le diof:èse de Reims (France). Elle fut unie au monastère d'EUant, l'an 1399 CONSOLATION (Notre-Dame de), ou BÉ- NÉDICTINES ANGLAISES DE CAMBRAI, An'jlo-BenedictinœCameracenses (diocèse du Cambrai, France). — Ces titres désignent une abbaye de fil les de l'ordre de Saint-Benoît, fon- dée à Cambrai ranl623,à l'époque où un grand nombre de familles catholi>nsolatiou. Parmi les saiiUes filles (jui vinrent les premières s'établir dans celle maison, on remanpiait plusieurs descen- «lantes du célèbre Ihfimas ,Moru>, qui lui- môme souffrit aiilr(;foi.>> persécution prnir la justice. Les premières supérieures du cou- vent n'eurcfit que le titre de prieures; mais, à dater de Ki.iV, on nomma une abbessc ti- tulaire (|ui était renouvcdée tous les rpi.iiie a\\^. » - Le Caincracum ihrisjianuin donno la liste de 3 prieures et cie 15 abbesses de- puis Françoise Gaton, jusqu'à Agnès Robin- son, élue sans doute à la fin du dernier siè- cle. La 2' de ces abtesses, Christine Brent, a composé quelques opuscules ascétiques, en anglais, que l'on conserve manuscrits aux archives générales du Nortl, h Lille. COJSSTANTIENSE SCOTORUM MONA- STERIUM(h Constance, gr. -duché de Bade). — Ancien monastère de l'ordrede Saint-Be- noît, fondé par saint Fridolin, avant l'an 495. Il fut construit sur l'emplacement où s'éleva depuis l'église cathédrale. Il fut res- tauré l'an lliO, dit-on, par Herman 1", évêque de Constance. Mais plus tord, l'an 1534, par suite du changement de religion, il fut détruit et rasé entièrement. — Voy. Gallia christ., t. V, col. 930. COPRONITZ ou POCRONIZT, Coprinnii- zium (diocèse de Sandomir, Pologne, empiro russe). Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Morimond, fondée vers l'an 1285, | ar Casimir II, roi de Pologne, et enrichie en- suite par de nobles seigneurs, h rexeinj)le du prince. L'historien Martin Cromer (Z?tein,le Dancniarck l't la Suède, fonda j)lusicurs hôpitaux et monas- tères, et fut canonisé par le Pajie Nicolas I". Les Souverains Pontifes cl les rois de Fran- ce avaient condjié d'honneurs cl de juivilé- ges l'abbaye de Corbie. A la suppression des ordres monasti(jues en France, l'abbé de Corbie était (omle, seigneurspirituel et tem- porel de Corbie, cl jouissait de 70,000 livres de rente; il se trouvait leplus souvent revêtu du cardinalat, ou ap|)artenait à \ine des plus gran les famillosdc.' France, {'u bailli, un lieu- tenaiil, un orocurcur fiscal et un sub:5titul exereaient la justice de cet abbé. \i)y.,(i(illi(i christ., t. X.col. 1245, lasérie do 78 abbés. Cdibie avait embrassé l'an 1618 la réforme de la congrégation de Saint- Alatir. (^OUBir.NY (Saint-Léonard de), Curbinia- CHin ou Corbiniaciis, ^Yonno, France). — Mo- nastère bénéilidin, situé au bord de TAn- uu.son, dans le .Morvan, en Bourgogne. On l'appelait Saint-Pierre ou hainl-Léonard de Corbigny. Il était du dioièse d'Aulun ; son nom lui vient de Corbon, illustre personna- ge, et [lère de Widrad, le fondateur de l'ab- baye de Flavigny. Corbigny fut dans l'origi- ne une simple maison dépemiante de Flavi- gny, dont l'abbé Minasse-», au temp.s do Cbar- lemagne, aux prières de Théodulfe, évè(jue d'<>léans, avait entro[iris la fondation. Il no put toutefi)is donner suite h son dessein, (pii lui réalisé après lui par l'abbé Ligil. (>elui- ci, l'an 8GV, lit construire uikî élégante mai- son pour douze moines do Flavigny, soumis aux abbés dudii lieu. Wilfrid, proche pa- rent d'A'délai.lo, depuis fommo do Louis le Hègue, fut le premier abbé de (iorbigny. Les moines de Corbigny étaient tenus do venir tous, duKjue année, [>asser une semaine à l"'lavigi!y. Ils essayèrent |)lusiours fois tie secouer ce joug; ils y parvinrent ciitin entiè- rement, cl cet alfranchissement leur fut ronlinné |«ar le Pape Pascal II, vers 1GV8. Corbigny lit partie de la congrégalion de' sainl-Maur. Le Gal'ia ihriit., t. IV col. 476, donne la série de 52 dovens ou alTbés. COUCACiE (Munster, Irlamle). — Ancien ■ mona-slèrequi fut aussi, comme tant d'autres en Irlande, une école de vertu et de sainlei lettres. CORCUMRO, Pelraferlilis (comté do Clare dans le Munster, Irlande).— Abbaye de l'or- dre do Cileaux, fondée l'an 1197. Son pre- mier abbé fut Patrice, religieux de Fermoy, en Angleterre. Cette abbaye fut dotée de re- venus Irès-considérables par la noble et pieuse famille O'Conchubhair, |)ossesseur du sol sur lequel elle avait été bâtie. COUDKLIKUES (Les Petites), .S'. Clara de Naliviloie Jesu (à Paris, Franco). — Mo- nastère de filles de l'ordre de Sainte-Claire, dites Urbanistes, fondé l'an 1627, dans le fau- bourg Sainl-Ciormain, h Paris, par Catherine d'AI)ra de Bacon, habitante du faubourg Saint .Marceau de Paris, laquelle ayant acheté de rarclievè(pie de Paris, dans le cloître de Saint-Marcel, une maison, en fit don aux C'aiisses de Saint-Marcel, sous la condition (pi'elles iKlIiraient un second monaslèie de leur ordre. — \()y., GnUiu chrisi., t. VII, col. 058, !a série de 6 abboises. C()iu:ntin-lks-manti:s(Saint-),.ç.Co- rentinus (Seine-ct-Oise, France). — .\bb.iye de femmes do l'ordre de Saint-Benoît, sous l'iii vocation do saint Loup et de saint Kloi, fondée vers l'an 1201, par le roi Philippe- Auguste. HUq était à six cents pas (le la ville de Mantes et dans lo diocèse de Char- tres. La nune Marie do .Méranie, femme do Philip|)e-Auguste, yfutinhumée» ll|)araîtquo c'était déjà au xiT siècle un prieuré soumis aux religieuses de Saint-(]vr, et (pi'il 'ierge, fondée vers l'an lOGO, entre Lisicux et Punt-Au- domer, par (luillaumo , fils d'Osbern de Prorpon, parent et sénéchal du duc (Juil- laume II. Kilo était, suivant lo (înll. christ., de l'ancien diocèse de Lisieux (('ormeilles est aujourd'hui du diocèse d'Fvronx). Ce pieux soigneur la dota libéralement, et y fut inhumé après sa mort, l'an 1072. Fmma, sa li!lo, est aussi regardée comme la fondatrice do ce monastère. Osborn, moine de laSaintc- 'li inilé du Mont, près de Bouen, on fut !ô premier abbé. Charles d'Orléans, abbé com- mcndalairo de Cormcilles, au comuioncc- mont du xvin' siècle, restaura son église cl os bAlimonls réguliers, et y remit la dis?i- ilino on honneur. — >'oy.', Gnilia christ., . XI, (ol. 8'i7, la série do 32 aljbés. COItMKU V otCOUMKlUM, ron/»cr»ocMm oa S. l'auius de Cormeriaco (diocèse de Tours, î*^ COR DKS ABBAYKS KT MONASTEIU: S. cos 22G Indre-ot-Loirc, Franf-e). — Abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée l'an 780, sons l'invocation de saint Paul, par Ilhier, abl)é de Saint-Martin deToiii's, et l'ami de Cbar- lemagne, qui l'envoya on ambassade vers le Pape Adrien. Cet ai)l)é soumit l'abbaye de Saint-Paul de Cormery à l'église de Saint- Martin. Charlemagne donna lui-même dos lettres de confirmation l'an 791. Les abbés de Cormery étaient seigneurs du bourg du même nom". — Cette abbaye embrassa la ré- forme de la congrégation de Saint-Maur. CORNEILLE (Saint-) de Compiègno, SS. Cornélius et Cyprianus Compcndiens., ou Compendiense Monasterium (Oise, France). — Célèbre et ricbe abbaye de Tordre de Saint- Benoît, fondée l'an 877, dans la ville de Com[)iègne, aujourd'hui du diocèse de Beau- -ais (avant de Soissons). Le roi Charles le Chauve la fonda d'abord dans son palais et y mit 100 chanoines. Le roi Louis VII mit à son tour des religieux bénédictins dans cette abbaye, Tan 1150. Le premier abbé fut Odon de Deuil, moine de Saint-Denis. Dé- truite parles Normands, cette abbaye fut re- bâtie par Charles le Simple. On vénérait dans son église l'un des trois suaires de Notre-Seigneur. On y vénérait aussi les reliques de saint ey()rien de iCarthage, et du Pa|)e saint Corneille. C'est dans cette église que furent enterrés Louis II, dit le Bègue, et Louis V... Sa juridiction était comme épiscopale et s'étendaitsur un grand nombre d'églises. Outre le droit de sei- gneurie et de justice que l'abbaye de Saint- Corneille avait dans la ville de Compiègne et sur la rivière de l'Oise, elle possédait encore de riches leires, fiefs et seigneuries, dont la plupart furent aliénés par suite des guerres, ou de l'incurie des abbés, ou de l'avarice des vassaux. L'abbé Simon le Gras étant mort l'an 16o6, le Pape Alexandre \\\, à la prière de la reine Anne d'Autriche, éteignit le titre abbatial, et en remit la mense à l'abbaye royale des religieuses du Aal-de-Cirâce, à Paris. Les Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur occupèrent l'abbaye de Saint- Corneille depuis l'an 1G20. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 436, la série de 36 abbés. CORNEUX (Notre-Dame de), Corneius, Corneolius (Haute-Saône, diocèse de Besan- çon, France) — Abbaye de l'ordre )r\vey, outre saint Anschaire, si connu par sa science et par son zèle, a |)roduit un grand nombre de personnages illustres (lui ont [lorté le naud>eau de la foi dans plu- sieurs contrées barbares. En 1794, l'abbé (ie Corw ey obtint la dignilé épi.scoj aie. Ijj 1803, l'abbaye fut sécularisée et donnée au j)rince d'(Jrango; en 1807, son territoire fit partie du royaume do NVotphalie; en 1815, il échut <'i la Prusse. — (^orwey ou Corbie, est une vilhî des Etats j)russiens, h 65 kil. S.-E. de Minden,sur le Weser. COS.MEIIS ( Saint-) ou .S. Coswa (Sa^^!ie- .•t-I-oire, France ). — petite abbaye fondée avant l'an 925, dans l'ancien diocèM.* de Châ- 237 COU DICTIONNAIRE C(îV «H l<)i)-.siir-S;iûiio, ol pirs de (cUo ville. Kilo «M:iil sous rmvocalioii des saiiils uiartyis (;r.mc et Daiiiien. Dnns la siiilo, elle fut foncéiléo au niniia^ière de Cluny, par le comte Hugues, l'évoque Lambert, el Robert, roi de Franco. COTISCHOV, Colisclioviiim (Boliômc). — Uelle ablKiye de l'ordie de l*iéiiiontrcS tille de 'lepla, fondée l'an 11%, dans le diocèse de Prague, par la R. veuve Vov-stawa, sœur du R. Drosna.e, le fondateur de Tepla. Les r(jis de Roliônie enri( hirent cette abbaye de grands privilèges. Klle était sous l'invoca- liou de la sainte \'ierge et de saint NVen- ceslas. — Annal. Prœmonslr., t. 1, p. 553. COL'GNON, Cnsœ^Concidunum. — Abbaye lère de S(dignac. au diocèse de Limoges. Ce fut plus tard un ] rieuré sf)umis h l'abbaye d'Orvsl. COL'LON(lKS,Co/on^i«'. — Ancicnneablwiye ', col. 055, mentionne 3 de ses abbesses. COILROSSK (comté de Fifo, Ecosse). — Irès-t-incien monastère, bâti, dit-on, au v' siècle, |>ar saint Servan, disciple de saint Pallade, apôtre des Pides et des Scots. Saint Serean, qui fut depuis évécpie, gouverna ce monastère, où il forma h la vertu saint Ken- tigerne. COIU-DILF fNoTUK-I)AMK ui: la ), Curia Dci ( diocèse d'Orléans, Loiret, France ). — Abbaye de l'ordre de Cîti-aux, sixième lille deCileaiix. Klle fut fondée aux bords de la Loire, h G lieues ^ re>t d'Oiléans, le 30 avril 1118, sur un fonds que lui concédèrent Jean II, évoque d'Orléans et le chapitre de I cite église, avec plusieurs bois adjacents. Kn l-iie fut terminée la ba>ili(iue de la Cour-Dieu, (juc .Manassès, évéïpie d;o( é.-ain consacra solennellement le IV juillel de celte même année. Le graml aul(d fut dédié h la sainte Vierge el h saint Jean-Rapliste, et on V renferma plusieur> relifpies de saints. Plusieurs rois de France, les ducs et les cvô.pies (r(Jrléans, (omnu' aussi Pierre de liourlenav, et avec lui les seigneurs de Siil- !., de lieaugency, de Corbeil, de Pithi- Mcrs, etc., furent successiven)erit lt:s bicn- fiiteurs de la Cour-Dieu. Cette abbaye fut • lévaslée )iar les hérétiques au xvi* siècle : elle a été la mère de plusieurs autres dans les diocèses de R abl>és. COURNON, Cromovidii, Crononense ou (hornoncnse monaslcriiim (dio(;èse de Cler- niont, Piiy-de-Dft'iie, France). — Ancier. mona-tèio h six milles de la ville de Cler- nioiil, fondé avant le vr siècle : détruit par les Danois comme presque tous les autres de la m, d'où il piit le nom de Ccuironne. il fui |ila é sous le patronage de la sainlu \ierge et de tous les saints. Le fondateur (loiina aux religieux qu'il y réunit, la règle (le Saint-.Vngustin, eji y ajoutant quelques constitutions, (iérard II, évoque d'Angou- léme, légat du Sainl-Siége, consa( ra ce mo- nastèiC el bénit, comme abbé, l^ind)erl, son fondateur, depuis évèque d'Aiigouléme lu'- niéme. Les papes Honoi'ius II, en 112V, In- nocent 11, en llVl ; Luce 11, en llVV; Eu- gène III, en 11V8; Aili-ien IV, en 1155; el Alartin \ , conféièient à ce monastère |ilu- s;eurs immunités el pi-iviléges. Isabelle, veuve de Jean Sans-Terre, roi d'.Xnglelerre, et Hugues de Lusignan , son second mari, coiiile d'Aiigouléme, h; comblèrent de dons h leur tour. Plusieurs autres comtes d'Angou- lémeeldela Marche lurent également ses bienfaiteurs. — Voy., Oullia christ., t II, col. 10V3, le catalogue de 37 abbés. COUTURE ( La ), Cullura Dei ( nu Mans F'iance). — Ancien mona-lère de l'ordre de Saint-Renoît, fondé l'i.n 589 par saint Rer- Irand, évèque du Mans, et disciple de saint (ier;iiaiii, evô(|ue de Paris. 11 éiail sous l'in- vocation de saint Pierre et saint Paul. Saint Rcilraiid lit, dil-on, celte fondation <'i la su le d'une révélation ipi'il avait eue étant une nuit en prières. Ce monastère, situé dan> un faubourg du .Mans, s'aitpclait communément Saini-Pieire de la Coulure. Il avait été libé- ralement dolé par divers seigneurs du pa.vs. Il était uni dans les derniers lempsà la con- grégation de Saint-Maur. COVENTRY, Cuvcntrente Cœnobium (com- té de Warwick, Angleterre). — ViHe et cé- Irbre monaNlère de l'ordre de Saint-Ber.olt, 2".9 CUE DES ABRAYES ET MONASTERES. CRI 250 fous rinvocaliun de la sainte Vierge, fondé |)ar le comte Leofric et sa femme Godiva, avant l'an 1057. Le pieux fondateur étant mort cette année 1057, y fut inhumé. Il l'a- vait tellement enrichi d'ornements, a^ec la noble comtesse, sa femme, que, dans aucun autre monastère d'Angleterre, dit Dngdale, il n'y avait une si grandequantité d'or, d'ar- gent" et de pierres précieuses. CREPIN-EN-CHAIE (Saint- ) de Soissons, S. Crispinus in Corea (diocèse de Soissons, Aisne, France ). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée Tan 1131, dans l'am- j)hithéâtre de Soissons, situé hors la ville et où, suivant la tradition, avaient été renfer- fermés les sairjls martyrs Orépin et Créjti- nien. Elle eut pour fondateurs deux jeuries hommes, dont l'un nommé Guiard, donna une maison, etl'autre un domaine. Rainaud le Lépreux, comte de Soissons, est aussi iec;ardé comme son fondateur. Celte abbaye était fille de celle d'Arouaise; elle s'agrégea dans la suite à cette congrégation. L'abbé de Saint-Ciépin tenait le quatrième rang en- tre les abbés qui lui étaient unis. Plus tard, l'an 1660, les chanoines de Saint-Créi)in s'inscrivirent au nombre des chanoines ré- guliers de la congrégation de France. — Vov., Gallia christ. y t. IX, col. 465, la série de 35 abbés. CUEPIN-LE-GRAND (Saint), S.' Crispi- nus, ou Cagia ou Cavea [Monast. in) (à Sois- sons, Aisne, Fiance). — Babili(^ue et ab- baye de l'ordre de Saint-Benoit, fondée dans lo V' siècle, dans la ville même de Soissons, sur le tomi)cau des deux frères martyrs, saint Crépin et saint Créjtinion. Suivant le (îallia christ., la basilique de Saint-Crépin et Saint-Crépinicn fut vraisemblablement habitée d'abord par des moines, tirés peut- ôtre de l'abbaye de Lérinrs parles soins des évècjues de Soissons, saint l'rincipo et saint Loup ; des chanoines leur avaient déjà suc- cédé l'an 86'i-, comme le prouve un diplôme de Charles le Chauve. On y voit encore ce- I)endant fies religieux l'an 898; mais les comtes qui avaient remplacé les abbés ré- guliei's, ne dis[)araisseiit iju'au siècle sui- vant. Depuis lors, l'abb.iyede Saint-Crépin- Je-Giand continua d'élre habitée par des rtdigieux bénédictins, lille s'unit l'an 16i6 h la congrégation de Saint-Maur. — Voy., Callia christ., t. IX, col. 395, la série de 57 abbés. CKESPIN, Crispinium ou Crispinicnns abhaiia (Hainaul, IJelgi(iue). — Ancien mo- nastère bénédictin, situé entre Mons, Va- lenciennes et Saiiit-Ghislain, ville du Ilai- naut, non loin de Condé, sur l.i rivière fJe Hon : c'est le (jualrième des inoiiastèies de S-ainl-Bonoltdusau/èledc saint I-andoliii,car il en avait déjh élevé trois, Lobbes, Aines et Walars. La lotidation de rabb.iye de Cresjdn î,ou> le titre de Saint-Pierre, ainsi (pi un oratoire dédié à s.-iint Martin, remonlc, v(dr)n Vinchant, h \'i\u 651 ; Baillel l'a li\ée ;i 670; Le Coinle à 691. Avec U', (i allia rhristiana, nous regardons la date inteitnédiaire comme la plus certaine Ce monastère, célèbre par les tombeaux de saint Landelin et de ses deux disciples Domitienet Adelen, se trou- va dans la part de Charles, roi des Franks, lors de la division des monastères du royaume de Lothaire, faite en 870 entre les rois Louis et Charles. Peu de temps après, il fut détruit par les Normands. Dans la suite, il passa, selon Baudri, en bénéfice aux mains de seigneurs séculiers, qui chargèrentquel- ques chanoines du soin d'y célébrer les of- fices divins. On les y trouve jusqu'en 1080, époque à laquelle des religieux bénédictins, appelés et dotés parBaudouin, comte du Hai- naut, Richilde, sa mère, et Gérard, évêque de Cambrai, leur furent substitués. Ce mo- nastère a fleuri jusqu'à la fin du dernier siè- cle. 11 dépendait autrefois du diocèse de Cambrai. — Toj/. Carpentier , Hist. de Cambrai; le Cameracuin christianum, par Le Glay; et dans le Gallia christ., 1. 111, col. 100, la série de 49 abbés. CRESSEWELL, Cressewellense Cœnobium (comté de Hercford, Angleterre). Abbaye de l'onlre de Giauunont, qui a existé dans le comté de Hereford. Elle avait été fondée ou dolée vers le xii' siècle par AValterde La- sey. Plusieurs rois d'Angleterre donnèrent des chartes de confirmation en sa faveur. — Voy. Monastic. anqHcan. CRÉSTE (La), Cris ta (diocèse de Lan- gres, Haute-Marne, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Cîteaux, seconde fillo de Morimond, fondée l'an 1121, dans le doyenné de Chaumont, par les comtes de Champagne, et depuis augmentée par .Vs seigneurs de Choiseul et de Resnel. Sair.» Bernard parle de cette abbaye dans sa lettre 3i6'. Elle paraît avoir été autrefois fort considérable. Voy., Gallia christ., t. IV, col. 823, la série de 23 abbés, jusi]u'à Antoine Charpin de Génitines, évêque do Limoges, élu abbé de la Crcste l'an 1711. CRESTOCHOVIE ou NOTRE DAME DE CLAIRMONT (l>ologne). — Célèbre monas- tère de religieux de l'ordre de Saint-Paul, [)remier ernnle, situé sur une montagne, au |)ied de laquelle est bâtie la ville de ce nom. C'était un sanctuaire très-fréquenté, et qui l'est peut-être encore par les pèlerins em- j)res^és de verdr y révérer une image mira- culeuse de la sainte Vier'gc, attril)uée par la tiadilion à l'ajjôlre saint Luc.-^\oy. Dicl. des ordres religieux, l. IJI, p. 135. CREUTZ-LINGEN , Crcutz Limja (i)rès Constance, grand-duché de Bade). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée I an 1120, par Idalric, comte de Kyburg et de Dilligen, moine de Saint-Gall et évêcpie de Constance. Elle fut consumée le 2 octobre 1633, lors(jue des troupes enneniies, assié- geant en vain la ville de Constance, vinrent se réfugier [(rincipalemenl dans les murs de l'abliaye. Elle fut reconstruite quehjuo Ifmps apiès sur ur> terrain un peu plus éloigné de la vdie. — Voy ., Gallia christ., t. V, col. 1081, la série de 39 abbés. ('RISENON, ('risrnnonum (Yonne, Fran- ce). - Abbaye de l'ordre de Saint-Bc4io4t, i'A cno DICTIONNAIRE r.Ro sous l'iiivoralion de la sainte Vierge, fondée l'an 1030, ^nr rYoïinc, h (]uatre lieues d'Au- Terre, non loin de Cravani et de Vermenton. Elle doit sa première origine h la cotulesse Adélaïde, fille du roi Uoherl, nui fil cons- truire en 1030. en ce lieu, une cliapelle dite de Saint-Nirnlas, Vers la fin du %\' siècle, au temps de Uobert, évè(|ue d'Auxerre, cette cliapelle fut donnée à Kobert, abbé de Mo- lesme, qui y fonda une cella de religieux soumise ii son monas ère. Plus tard, vers I an 1130 ou environ. Gui, abbé de Molesme, conféra celle celle aux religieuses d'un au- tre monasièrc soumis également h Molesme. lùifin Crisenon, occu|)cc dès lors par des religieuses, fut érigée en abbave vers l'an 113V, par Hugues, évèquo d'Auxerre, sur l'ordre du l'ape Innocent II. — ^ oy., Gnllia christ., t. XI!, col. V20, la série de 30 ab- bosses, — Celle abbaye de Crisenon était de l'ancien diocèse d'Auxerre (aiijourdliui de Sens). CHOIX (Sainte-), de la Bretonnière, dil(! les Crosirrs ou Porte-Croix, S. Crnx [i l'a- ris, Francel. — .Vbbaye de l'ordre de Saint- Augustin, inondée vers l'an l-2Vi. Clt()l\-I)K-m'UIS(SAiNTK)iavanl SAINT- l'iLOI),^». Cruxde liuris ou Itubensedc Hnrin, (près de Metz, Moselle, France). — Abbayo de l'ordre de l'rémonlré, fondée de l'an 112V .'i I13G, |iar Zarharias, abbé du monastère de Jusicmonl. Klle frt apuelée Sainte-Croix, lorsqu'elle eut l'té enri( nie d'un morceau de la vraie croix, apporté de Jérusalem. Fran- çois de Lorraine, duc de (luise, envoyé par Henri II à ,Mcl/, | our repousser l'armée de Tenipercur Cbarles-(^)uint, fil raser celte ab- baye lie ^ainle-Croix , lan loo2, dans la <-ràinle qu'elle ne licvînt un refuge pour les ennemis. Les chanoines Prémonlrés se reti- rèrent alors dans la ville et dans leur hos- pice de Saint-liloi. Henri W all'ecta l'an lo70 la possessioti de celle Uiômc abbaye au «•oilégc des Jé>uites récemment in>>tilué. — \oy., (iallin christ. ,[.\\l\, col. 837, la série ne 13 abbé> ; Annal. Pnrmonstr. t. I, p. 581. CÎIOIX (Sainte-), |)rès Guingamp, S. Crux Trecorcnsis ( Cùles-du-Nord , France). — Abbaye de l'ordre de Saint-.\uguslin, fondée l'an 1135, près (Juinganqs dans lancicn dio- cèse lère de l'ordre de Sai t- Benoîl, h deux lieues d'Kvrcux, sur les bords de la rivière d'Lure. Il fui fondé l'an 092, par sainl Lcnfroy, h l'endroit même (»ù saint Ouen avait érigé une croix en mé- moire d'une croix lumineuse (\\n lui était Apparue. Il y billit d'abord une chapelle, jMiis un monaslère avec une église en l'hon- niMir de la Cioix,des Apôtres et de sainl Ouen. Ce monastère s'apjiela d'abord la Ooix-Saint-Ouen , j'uis La Croix-Sainl- Leufroi. On l'appelait ancienneinenl en la- lin Madriarum on Madriacense, du nom du village oCi il é ait situé, a pago Madrincensi. Sainl Leufroi, après avoir gouverné durant (juaranle années son monastère, mourut en 738. et eut pour successeur saint Agofri)i, son frère. On l'enterra dans l'église de Sainl- Paul, qu'il avait fait bâtir; mais on transféra de[Miis son corps dans celle de la Croix. Saint Barsenore fui aussi un des pre- miers abbés de ce monastère; il mourut sur la (in du viir siècle : son corps fut i)orté en divers lieux pendant les incursions des Nor- mands. 1^1 plus grande 'partie de ses reli- ques se gardait à Fécamp, au pays de Caux. Au IX' siècle, la fureur (ies^ Normands obligea les moines île la Ooix k |>rendre la fuite. !ls se relirèreni dans l'abbaye de Saint-Cicrmain des Pré», h Paris, emportant avec eux les reli.iucs de saint Ouen, de saint 'l'uriaf de Dol, de saint Leufioi et de sainl Agofroi. Lors(ju'ils rclounièrenl h leur monastère, ils témoignèrent leur reconnais- sance aux religieux de Sainl-Cervais, en leur laissant les reliques de saint Leufroi et de sainl Tnriaf On voit encore, dil-on, dans l'église de Saint-Paul, aujourtlhiii |),u()is- siale, Irois pierres qui recouvrai! ni les tom- beaux de saint Leufroi, de saint Tnriaf et de saint Barsenore, abbé de la Croix. M. Paul Pelot, (pii n:ourut en 172(), présida le pre- mier l'abbave de la Croix en commende. Le roi lui donna pour successeur Louis-tiuil- laume de Malhan, (pji vivait encore en 1767. M. de Ko.hechouart, évoque d'Kvreux, don- na le 2 mars I7V1, un décret portant extinc- tion et suppression de la mense con- ventuelle de la Croix-Sainl-Leufroi , avec union au petit séminaire d'ICvreux. — A'oy., (rallia chrit., l. XI, .col. 033, la série de VJ • ablx's. i'A{OK\'A.DK^,Cruxdenensis abhatia {comié de Slalford, Angleterre). — Abbaye de l'or- dre de Cileaux, sous l'invocatTon de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1176, par BerlriUid de \'erdun. Le roi Henri II c(mlir- nia ses donations. —Voy. Munasticon Angli- can. (]BOSSÉ, Cruys, Crocirnis (ancien dio- cèse de Sisleron , aujourd'hui de Digne, Basses-Alpes, F'rance). — .Xbbayede l'ordre des chanoines réguliers de Sainl-Augw^lin, sous rinvocaiion de sainl Marlin, foiidé(\ selon Honoré Boik lie, par Haimf)nd Béren- ger, comte de Provence ei de Forcalquier. Le premier des ( omles de Provence qvii porta ce double nom, vivait l'an 1100, selon le mAme historien. Mais l'abbaye de Crosse existait déj?i avant celle époipiV, comme le prouve une lettre de Cré^oire ^■|l, à (iirald, évècpie de Sisleron, écrite l'an 107V, et oii l'on vfMl (pi'elle jouissait alors du singulier j>rivilége d'èlre alfranchie de la juridiction de révéïpje, et de dépendre de celle de saint Pierre, 'loiilefois dans celte lettre, ajoute le (iallia cfirisiiana, il n'est point fait mention d'abbé, ni de prévôts, ni de chanoines régu- liers. I! se peut donc (pi'aii commencement eati. Dans ce des- sein, il manda vers lui Kenulphe, religieux d'Evesham, et lai donnant toute Tlie d^ Croylnnd-, iUe chargea d'y établir une com- munauté de moines. Ce monastère coûta au roi des sommes immenses, parce qu'on fut oblijjé de bâtir sur fâlotis et de faire rap- porter des terres de fort loin pour combler Jes fondrières. L'église fut dédiée en l'hon- neur de la sainte Vierge et de saint Barlhé- lemi.^ Les rois de Mercie accordèrent de grands privilèges au monastère de Croy- land. Tel fut surtout le loi Witlaf, qui, atta- qué par Egberi, roi de Westsex, était veiiu y. chercher un asile, sous l'abbé Siward. 11 Ik à l'église de Croyland de riches présents, parmi l'^squels on cUe u& lapis où était r^- nr^senté Je stége do Troie. Il accorda à l'ab- baye le droit d'asile, et aux religieux la per- mission de loger dans ses maisons royales, lorscjuils seraient en voyage : enfin il main- tint rablwye dans la possession des terres qu-i lui avaient été données j)ar ses prédé- cesseurs ou par d'autres personnes. Tout ceci est cxftriuié dans une charte expédiée l'an 8.'J3, dans le*concile de Londres, le jour es Danois mirent le feu au monastère de Croyland sous l'abbé Théodore, en 870, et massacrèrent tous les religieux aves leurs domestiques; il n'y eut qu'un enfant de dix ans d'épargné. Cet incendie réduisit en cen- dres le corps de Cissa, prêtre et ermite, et ceux do sainte Betteline, de saint Kgbert, de saint Taiwin, de sainte Ktheidrithe, etc., qu'on y conservait. L'abbaye de tj'oyland resta ensovelic; sous ses ruines juscpi'ii l'an OVG, où elle fut reb/itie par le (mcîux Tiirke- til, chancelier du roi Kdred. Ct;t illustre personnage, aftrès avoir lr)ngtetri|)s servi sa i>alrie, (;t trioniphé par son courage de tous ses ennemis, résigna la pl.ire éniiiuîrile qu'il occupait : il donna au roi une partie de ses biens, et l'antre au monaslère de Croyland, où il prit l'habit, et dont il devint abbé eu Di(;'rio\>i 1)1 •> Aiuiwi s. 9'*8. Il mourut en 975, h l'âge de G8 ans, après avoir réparé les bâtiments de son ab- baye avec magnificence. Croyland signifie terre déserte et maréca- geuse. Les moines, à force de travaux, par- vinrent à la rendre fertile. Ils joignirent l'île au continent et y firent &iii ouvrages mer- veilleux, dont les ruines, dit-on, rem[)lis- sent encore d'étonnement les voyageurs. — ^'oy. Monast. Anglic; Tanner, Notit. Mo- nast.-, Brown-Wilms, Ilisl. des abbai/es par- lement.^ t. I, p. 71. — On peut lire aussi une Histoire de Vabbaije de Croyland, depuis l'an 664jusqu'àraR 1091, écrite |tarlngulphe, célèlwe abbé de Croyland, qui mourut l'an 1109, laquelle a été publiée par le chevalier Henri Saville. L'édition qu'en donna Tho- mas Gale en IfiSi, e&t beaucoup plus amj)le et plus correcte. — Le mÔme Ingiilphe écri- vit encore un livre De la vie et des miracles de saint Guthlac, qui n>st point .parvenu jusqu'à nous. CKUAS^u CRUDAS, Critdalnm (diocèse de Viviers, Ardèc-he, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît^ sous l'invocation de la sain^ie 'Vierge, fondée vers l'an 800, h six lieues environ S.-E. d-e Privas, prèsdu Rhône, jiar le comte Teydon. Elle fut reconstruite ran 1095. Quelques-uns croient d'après uno inscri[)tion de pavé du sanctuaire que le Pa|)e Urbain II (it cette même année la dédi- jcase de son église. CUBIÈRES EN BASEZ ou SAINTE MARIE DE CUBIÈBES ; Cubaria ou sancta Maria Ca- prariensis, onCuperia in pago Redensi (\nde France). — Ancienne abbaye sous l'invoca- tion de la sainte ^'ierge et de saint Pierre, qui fut fondée avant l'an 817 dans l'ancien diocèse de Narbonne. Elle fut unie à l'é- glise de. Narbonne, sous le roi Charles le Simf)le, sans perdre cependant son litre ab- batial dont elle jouissait encore l'an 1073. Cette même année elle fut concédée comme prieuré aux abbayes de Cluny et de Moissae, pour être réformée et gouvernée par elles. — (iallia christ., t. VI, col. 137. CUISSY, Cuissiacum (ancien diocèse de Laoïi, aujourd'hui de Soissons, Aisne, Fran- ce). — Abbaye de i'iémontré, lille de Pré- nionlré, fondée vers l'an 1122, par un noble personnage, nommé dautier de Jumigny, et lùniengarde de Roucy , sa feiiinie , sur le j>oncliant d'une montagne non loin des rives de l'Aisne. Elle était sous l'invocition de la sainte Vierge ; et elleeut|)0ur premierabbé Luc, doyen de Laon, qui déjà de|)uis l'an 1115, retiré dans celte môme solitude avec quebpies pieux compagnons, y menait avec eux un genre do vie semblable h celui des disciples de saint Norbert. Celte pieuse con- grégation se rendantaux désirs de Barthéle- luide Vir, évoque de Laon, se rangea sous les lois de Prémontré, et fut l'origine de la belle abbaye de (hiissy, l'une des plus illus- tres de la contrée. En 112C, le roi Louis VI se trouvante Soissons, confirma par un di- plôme toutes les donations faites |»ar l'évê- (pie Barlhélnmi h Notre-Dame de Cuissy. De là lui vient peut être le nom (Wibbnye- 8 Î255 CTB" DICTION.NAÎRE CYP 236 /loj/esoins des pauvres, crits, etc., de cette riche ahhayc. CYPHIEN-LKS-POITIKUS (Saint-), S. Gif CLMHIK , Ctimhirensis abbatia (pays de prraniis (diocèse de Poitiers, Vienne, Friiû-. CallLS, Angleterre). — Ahhaye de l'ordre de ce). — Ancienne alihaye de l'ordre de S.iini- Cîicauv, lille de Blanchclamle, fondée l'iin Benoît, fondée h Poitiers en 828, par Pé,>in ll'»3. Le it)i Henri III conlirnia ses dona- I", roi d'Aijuitaine, d'après AdcniardrCha- lioiis. — Monastic. Antjlican. Iwnnis ci la chronique de Maillezais. Détruite CL'PKIIS, ('tiprum (ancien diocèse de Bre- par les Normands, elle fut reconstruite, do- cliin,conUé(rAtigiis, Kiosso). — Ahhaye, fille téc par Frollier II, évô(pie de Poitiers, et diî Melros, fondée l'an IIGO par Malcolm 1\', consacrée en 936 sous l'invocation de la roi d'Iausse, sous rinvocation de la \'ierge, sainte \'iergc et de saint Martin (39). Guil- Mèrc de Dieu. Juscpi'au xvii* siècle, on y laïune Fier-à-hras, comte de Poitou, avait vit des religieux suivre la règle monasli- piis l'hahit religieux à Saint-Cyprien et lui (jue deSainl-Benoîl. Odar, l'un (le ses ahhés, avait donné l'église de ISIaillezais. Son lils, lut évô(piede Ihéchin vers l'an l'iOO. Guillaume le (irand, ayant fait érigor cette CL'SANCK, Cusanliensc nwnasteriitm ((lio- église en ahhaye, donna h celle de Saint- cèse de Hesançon , France).— Ahhaye de Cyprien, comme itulenuiité, la for(^t de Deuil l'ordre de Sainl-Benoîl, sous l'invocation de en Saintonge. A la (in du \i' siècle, ses pos- î>aiiit Jean-I{af>tiste , fondée avant l'iui ()3G. sessions étaient immenses. D'après une CL'SSFT, Ctissilunt ou Ctissialum (Allier, charte de Pierre II, évêfjue de Poitiers, elle Fran(e). — "Nille, et ahhaye de femmes de comptait plus vie cent églises dans le dio- lordre de Saint-Henoîi, .«-ous l'invocation du cèse. Les évoques (lisleh(>rt II et Chalon, en Sauveur et de la sainte Nierge. File fut fou- 1150 et 1157,, renouvelèrent la cotdirmalioii dée laii 880, près de Saint-Pourçain et de des droits accordés par leur pré(iéc(>sseur Vichy , au lieu de r«ssr/ comprisalors ilans Pierre IJ. Vers le môme temps, Cieoffroi, !e diocèse de Clermont, et (jui appaitenait h archevêque de Bordeaux, contirmail les la ha.sili(|ue de Saint-Martin de Nevers. F:IIc droits de rahha,\e, (piant aux diocèses do lus tard, au leuqis i\os pru- au iiomhre de dou/c. — ^ oy., (iaUia chrisl., testants, ce fut pire encore: tout fut pillé et t. Il, col. 385, la série de 3V ahl)(?sses. hrisé, de telle sorte que le couvreur seul CVRAH-LFZ-ANCOULFMF ( Saint-), S. demandait ll,'i80 livres pour les tuiles à f'pdrrsc ou riHirche 1 S. Knarchius (Cha- foutiiir, Nicolas Bouvory, ahhé commenda- reiile,Fraiue).— Anti(|uc etcélèhre ahhaye de taire, eiUreprit de réi^arer vqs désastres. Tordre de Saint-Benoit, fomlée vers l'an 570 Mais au moment où s élevaient les nouvel- da'is la ville d'Angouléme, en l'honneur de les constructions, l'autorité* municipale les saint Fparè-e ou saint Cyhar, .'on i alron; lit démolir (I57'*j. lletirés dans l'intérieur do dans la suite îles lenqis il y eut dans celte la ville, ces rcdigieux firent le service divin ahh;i\e de-, chanoines, f:omme le rapporte le dans l'église de Notre-Dame l'ancienne. Ils moine d'Aiigoulème. Les Bénédictins y re- ne retournèrent h l'ahhaye (|ue sous legou- ■vinrcnt ensuite. File était hahitée de iiou- vernement de M. delà Koclie Fosay, Iccjuel veau par des chanoines lorscpiello fut dé- y introduisit la réforme de Saint-.Slaur, et Iruile par les Nctrmands, l'an 808. Pour la ils s'y maintinrent malgré les prolesialions troisième fois elle revint aux Bénédictins du corps de; ville (IGCi). lue simple clia- qui roc(Mipcrent enfin jus(]u"au dernier siè- |iellc suflit d'ahord aux hesoins du culte : (Je. V.\U\ fui la sépulture du(OU)le Ijiienon, hienlôl de jilus soni) lueux hAliments s'éle- et d'autres comtes d'Angoulème. Dans ce vèrent à grands frais. Ils étnient à peine ler- luonasière de Saint-dyhar fleurit Adcmar de nnnés quand la révolution vint les raser, ci Chahaiiais, auteur d'une ( lironiipu' cpii en)- leur sul)stituer.... une pépinière, une ma- brasse Ihisloiie d'Afpntaine, ihqtuis C'i.m- gnaneric et un jardin holani(|ue. I.,<« châ- les M.ulel jus(iu'« Herui I".— \i)\ ., (iallia pelle, monumeiU d'ordre doricpie, ayant '»(' christ., f. H, col. 1031, la série de VO ahhés. mcires de long, él.vit, dit-on, le plus Ijeau CVIJAU (Saint-), de Saintes,. S'. /■./yrtrf////<5 UKuiumenl moderne du Poilou, Les digni- opud Srtutoncs (à Saintes, (iliaiente-Infé- wures de celle ahha\c étaient à peu près les rieuie, France). — .Ancienne ahh.iye fondée mûmes (pi'ii Monlieineuf; seulennuit le priii vers l'an 581 à Saintes, en riionneurdesainl (ipal ollicier après l'ahhé était raum(^nier Cybar, par NVaIdric, nohie citoyen de c(;tle cliar.jé de faire aux frais du couvent d'ahon ('lO) D.Tiis 1.1 suite clic rrpril le nom de Saiiii' lyr de oc nom (pii asdiilTcrt .nvrc Savin, soiif.ère Cjfprit-'t fin'illc rclinl seule, i.r. nVsl point (Ijitiirii, i-ii Poilou. {dtillia ilni»t. Iilluilic iii.ulM (le Cardi.'ig'' ; mais un autic mut- S37 DAI DES ABDAYES ET iiONASTERES De Cher(îé, Guide de l'in DAI 238 danleé aumônes, - térieur à Poitiers. Voy., Gallia christ., i. II, col. 1231, la sé- rie des îibbés au nombre de 58. jusqu'à Char- les-François de Loménie de Brienne, doc- leur en Sorbonne, évoque de Coutances, qui était abbé Tan 1670, etquifuten mêmetemps abbé de Saint- Germain d'Auxerre et de Saint-Eloi de Novon. CYR DE BEUCHÈRES (Saint), ou CYR AU VAL DE VERSAILLES, S. Cyricus (Seine- et-Oise , France). — Monastère de fem- mes de l'ordre de Saint-Benoît, fondé, dit- on, par Robert III , qui fut évêque de Chartres l'an 1156 (iO). D'autres placent sa fondation un peu avant cette époque et l'at- tribuent à un certain Barthélemi, surnommé Pc/us. Les rois Louis VII, Philippe- Auguste et Charles V, furent les insignesbienlaiteurs de ce rrîunaslère. Les religieuses de Sainl- Cyr euiont à souffrir plusieurs fois des An- glais, des calvinistes et des catholiques eux- mêmes, ennemis du roi Henri IV. Celte ab- baveétaitdudiooèscde Chartres. — Yoy. , Gai- /iacArjs/.,t.VllI,col. 1296,1a sériede33 abbés. CYRAN EN BRA1NE(Saint-),ou LONREY Longorelum , sanctus Sigirannus in Brena (d"abord diocèse de Bourges, [mis de Nevers, France). — Monastère de l'ordre de Saint- Benoît, sur la Claïse, dit aussi Lonrey, du lieu où il fut bâti. 11 reconnaissait pour pa- tron el fondateur le bienheureux Cyran, ar- chidiacre de Tours, dont on célèbre la fête le i décembre. Ce saint homme bAlit d'abord un petit HKinaslère, dit Maubcc (Millebec- cum), dans la Brenne ou Braine. Plus tard, avec le concours de Flaocale, majordome ou maire du [ifdais du royaume de Bourgogne, il édifia, en Cil, un autre monastère j)lus considérable , dans un lieu agréable, dit Lonrey sur la Claïje, et voisin do l'habita- tion du même Flaocate. Il lui donna la règle de Saint-Benoît, et le mit sous le patronage de sai:U Pierre. Ce monastère i)rit le nom de Sainl-Cyraïi, son fondateur, qui y fut inhumé. -- \ov., Gallia christ, t. ll'^ col. 131, la série de 25 abbés, depuis saint Cy- ran jusqu'à Edouard de Bargède, éYê(iue do Nevers, abbé, lan 1710. CYSOING (Saint-Calixte de) , Cisonium (d'abord diocèse de Tournai, aujourd'hui de Cambrai, Nord, France). — Ancienne abbaye ou collège de chanoines de Saint-Augustin, fondé dans la vill* de ce nom, à trois lieues de Lille, par saint Evrard, seigneur de ce lieu et duc de Frival en Italie, de concert avecGisla, sa femme, fd le de Louis le Pieux. Les deux nobles époux fondèrent ce collège sous l'invocation du martyr saint Calixte, dont le corps avait été apporté d'Italie jar le même Evrard , en 855. La règle des cha- noines de Saint-Augustin s'est maintenue dans cette église qui reconnaissait pour mère l'église Saint-Denis de Reims. Cysoing, après avoir appartenu à la congrégation d'Arrouaise , s'en sépara pour se soumettre à celle de Saint-Victor de Paris. Le Camera- cum christianum, p. 28, donne la liste de 52 abbés de Cysoing, depuis Rodulphe, fils d'Evrard, son fondateur, jusqu'à Augustin Gosse, élu en 1787. « Animé du même esprit que son saint prédécesseur (Evrard Duha- mel), dit le Camer. christ,, il s'attacha à |)ré- munir ses religieux contre le schisme nou- veau, et les disposa à faire tous les sacri- fices plutôt que de trahir leurs devoirs. Aus- si eut-il la consolation de les voir refuser avec fermeté le serment sacrilège. Après avoir subi les longues douleurs de l'exil, il revint à Tournai. La vue des ruines de son abbaye augmenta son abattement moral, et il succomba le 17 décembre 1802. » CZORNA (diocèse deJavarin, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, fille de Graditz, fondée vers l'an 1180, non loin de la ville de Javarin, par deux frères, Etienne et Laurent, comtes d'Oschl. Cette abbayo existe encore dans le diocèse de Javarin. Suj)primée par Joseph II, elle a été rétablie l'an 1802, [)ar l'empereur François 1", qui l'honorait de sa j)roteclion. — Voy. Annal, Prœmonst., t. I, p. 593. D DAIR-MAGH (il) ouDURROGH (comté de Kirig, Irlande). — Très-ancien el grand mo- nastère , fondé vers l'an 550 ou peu après, par saint Colomb, Coluinba ou Colme, l'a- pôtrc des l'icles, et l'un d(;s pl;is célèbres \alr:arelaienl Kiltes. Saint Colomb fut aussi le fondaieur de quel(]uos monastères moinsconsidérables,telsque ceux (leDoire ou Derry, dans l'Ulster, et de Surd, dans le Lcinster. En môme temps il composa pour l'usage de ses religieux, une règle (\uï était principalement tirée de celle des anciens moines d'Orient. Le monastère de Durrogh, ainsi que plu- sieurs autres du môme pays, embrassa de- puis la règle des chanoines réijuliers de (40) On no. doit pas roiiruiMJrn c.vUc. aM-ayc avtc ia iiiaiHon royale de Sainl-Oyr. (il) Ce ii'.ol irUndaiii dainiiagh signifli- cliawf) ili's eliihies. (',»; cliainp avait èu\ donne; en oiTiaiidc i à Difii el il sailli (;oliiinl)a » par un pieux chef nuininc Diciidcen. ( Vor/. tANBOtN, 1011.) 239 DAU DICTIONNAIRE DEN 3M Sainl-Auguslin. Ware {Anliquit. Biberniœ, cap. 17), «o savant antiquaire parle d'un nianusrrit ilcs (jiialre évangiles traduit en latin par saint Jérôme, dont la couverlure était ornée de plaques d'argent, et (|ui se gardait an* iennenient dans l'abhaye de Dur- rogli. Ce manuscrit, qui e>isle encore, d;t-on, j)oile une inscription indiquatit (pi'il fut copié par saint (lolomb dans l'espace de douze jours. DALHKIMH.dil Sancta Maria in Valle Sa- cra [h Ma.vence, Allemagne). — Al)baye de femmes de l'ordre de Cîleaux, fondée dans la ville mùmc de Mayeiici-, sous l'invocation de la sainte \icrge,ofngiioreii(|uelleépo(pie. DALON ou UALONNK, Dalona et Dulo- nuin (diocèse de Lin)Oges, Haule-\ icnne, France). —Al)l)a}e de l'ordre de Citeaux, fille de l'oniigny," l'ondée l'an 11 IV, selon le àallia christiann, par (iéraud de Sales. Ivlle élail sons linvoialion de la sainte \ iei-ge. VA\e était .^ dou/.e lieues île Limoges, à si\ de l'éiigucux et à six i!e IJrives. Le (ialiin chrisiiann mentionne sept aliltayes qui lui étaient soumises : le Heuil, IJonlieu ilan> la Marche, IMé - Benoît, etc. — Voy., (iallia christ., t. Il, col. G2V, la série de iV althés. l)AMII":N(SAiNT-)(h Assise, Ktat-Kcclésias- liquc, Italie].— Ane ien monastère de l'ennucs, fondé par saint Krançois d'Assise, vers l'an 1212, dans Téglise dé Saint-Danden, située liors des murs d'Assise, et qu'il avait fait ré|iarer d'après l'ordre d'une voix du ciel, (|u'il av.iit cru entendre en priant un jour (lanscctte église même. Le saint, aprèsavoir donné riiahit à sainte Claire, la digne cooj-.é- ratrice de ses travaux, l'élahlit supérieure do ce monastère naissant, (pii devint hieiitùl trôs-ton>idéral>le, et tut le berceau de l'or- dre des Clarisses ou de Sainte-Claire. — Voy. lesVicsde saint François et de sain e Claire, le U octobre et 12 août On conserve dans le monastère de Sainl- Dannen des reliques de sainte (claire, parmi lesquelles un anneau (jui lui fut donné par le Pape Innocent IN', lorstpi'il vint dîner à Sainl-Damien, et (pie, l'ayant |triée de bénir la table, les pains se trouvèrent mar(iués de croix miraculeuses. Au bas du dortoir est la |)orte murée d'où sainte Claire, armée lin , fondée l'an 1125, |>ar Alain, vicomle de Itolian, et Con- stance de Ibetagne, sa femme. Klle était si- tuée h trois ou quatre beuesde Landerneaii, vers le midi. Flic lut depuis réunie ï\ la mai- son des PP. Jé-uites de Hr(!Si DAl ItAliF (Nothk-Damk di; ï.\), Maria ilt.) Draurata ou t'abricuta (à l'oulonsc, Ilaule-Ciaronne, France). — Célèbre «t an- cienne église, auparavant tem]>le de Ju|'iler ou de Pailas, dit-on, et (jui aurait été consa- < rée en l'bonneur de la sainte \ ierge, i>ar jaint l''.xu|tère, évoque arn, évéïpie de Toulouse, comu''da l'église de la Daurade h Hugues, abbé de Cluny, cl à son successeur. File devint dès lors un prieuié, mais qui fut très-célèbre, et lit rejaillir un grand éclat sur lo\it l'ordre de l'Iuny. Les rois île France se monlrèrent [ilusieurs fois les bienfaiteurs de celle église; et plusieurs Papes donnèrent des bulles en sa faveur. L'église de Notre-Dame de la Dauratle e>l aujourd'hui une parois>o de Touloiu>e. — "N'oy., (iallia chnsl., t. XIH, col. 103, la suile de 50 prieurs. DFF SLIl LA 1U)1 LOC.NF, dit Gramllieu, Dcas, Dcoisc Monaslerium (diocèse de Nan- tes, France). — Monastère sous l'invocation de saint Pierre et saint Paul, fondé vers l'an 820. DKFIl (Dk) (ancien diocèse et comté d'A- berdeen, Eosse). — Abbaye de l'ordre de (]îleaux, de la lilialion.de Clairvaux. File fut fondée vers l'an 1218, par ("luillaunie Curmin, comle de Ibichan , à l'aide d'une colonie de religieux venus de KilJlos. DFHbltS (Notuk-Dame de i.a), B. Mariœ {Àulissiodor.) exlra-tnuros (France). — .Ab- baye fondée vers l'an CG6, dans le faubourg d'.\uïerro (Yonne), par \'irgile, év(^(pie d'Auxerre, (jui fonda en môme temps, dans le môme lieu, un hô|>ilal pour les pauvres. Celli! abbaye fui < oncédée dans la suile Ik l'oidre de PréiiuMitré. DFLO, />n7r*cM."i (diocèse de Sens, France). — .Abbaye de Tordre de Prémontré, sous l'in- vocation de la sainte Nierge, fondée; l'an 1135, par une colonie de religieux de \i\\ Secret, appelée h Délopar Henri, archevé(pie de Sens. Le loi Louis le (Iros leur ayant déjà donné, l'an 1132, tout ce (jui leur élail néces- saire pour la londalion d'un monastère, ces religieux s'établirent dans i e lieu ipii était siliié <'i cinq lieues de Sens, et à deux do Ibiéiion, dit le (iallia chrislinna. Les arche- vêques de Sins, les seigneurs de \'illamaui-, et lescomlesde Joigny furent les principaux bienlaileiirs de celle abbaye. Sainl-1 homas de Caiilorbery (il la conséciaiion solennelle de son église", le 16 mai 1 108.— Vov., ^'«//m chrisi., i. XIJ, col. 251, la lable de i3G abbés; el Annal. Pni'inonst., l. 1, p. 505. DKNAIN, Dcnainni, Denoniuni, Dononium, Di/niacuiii, clc. (dans le village de ce nom, [Iles \alenciennes , diocèse de (Cambrai , Nord, France). — Ancienne abbavc de liéné- tli( liiies, fondée en 76V, par Aldebert, cooilc 3it DEN DES ABBAYES ET MONASTERES. DEN 2i2 d'Ostrevanl, et par Reine, son époiuc, pn- renle du roi Pépin, tous deux honorés coni- nie saints, l'un le 21 avril, l'antre le 1" juil- let. Après avoir eu de leur mariage dix filles, qui toutes vécurent dans le célibat, ils fon- dèrent au village de Denain un monastère sous l'invocation de la Mère de Dieu, et qui plus lard prit aussi le titre de Saiiite-Uen- froie. Ils érigèrent en outre une église dédiée à saint Martin, en faveur des prêtres établis en ce lieu pour célébrer les saints mystères. Denain fut autrefois un monastère destiné aux deux sexes, comme le prouve un di- |>lôme de Tan 877 , par lequel Charles le Chauve rétablit cette maison et lui conlirma la possession de biens nécessaires à l'entre- tien des frères et des sœurs qui s'y consa- crent au service de Dieu. Etablie d'abord à Berzelle, près de Flines,sur la Sambre, cefle abbaye avait été ensuite transférée dans la châtellenie de Bouchain. Les religieuses de Denain, soumises d'abord, non pas à la vie monastique, mais à la règle des chanoinesses régulières, n'ado|>tèrent, suivant quelques- uns, l'institut de Saint-Benoît, que depuis l'invasion désastreuse des Normands. Ma- billon et Vinchanl pensent qu'elles furent bénédictines dès leur fondation. Le monastère ayant été détruit une se- comle fois, dit Vinchant, ou comme parle Balderic, ayant fléchi sous le poids de la mi- sère, ne fut plus habité que par un petit nombre de chanoines jusqu'au moment où les conseils de révê(|ue Gérard et de Le- duin, abbé de Saint-Vaast, déterminèrent le comte Bauduin à le rétablir dans son état primitif, en y [ilaçant, vers l'an 1029, des re- ligieuses sous la conduite d'une abbesse nommée Krmentrude. Suivant Gazet, le mo- nastère saccagé par les Normands, ne fut lé- tabli que vers 969, du temps de Renier au Long-Col. Alors on y mit quelques cha- noines. Quoi qu'il en soit, les religieuses de De- nain étaient déjà déchues de leur ancienne ferveur au temps du Pape Eugène 111, qui, en leur écrivant, leur reiiroche d'observer la règle avec trop de relâchement, et leur pres- crit d'obéir à (iodescalc, évoque d'Arras, chargé de travailler à leur réforme. La mai- son a persisté depuis comme collège de lilles, nobles ou chanoinesses séculières, dont l'ab- bessc seule est régulière et fait des vœux. Le chapitre de Denain se composaitdelSchanoi- nesses qui [irenaient le litre de comtesses • rOstrovanl. Les trois candidats à la crosse abbaiialc ét;iicnl élues à la |)luralilé des suf- frages on pré>enwdu gouverneur de la pr(j- v;iicc et «le l'intendant. La roi choisissait r.ibbe>so entre ces trois élues. L'habil des chanoinesses était bliuic avei: \\\\ snr|)lis de toile lin e et i.n grand iii.-inleau doublé d'her- mine blanche; celui île 1 abbesse était doijbh! d'hermine mouchetée. — V'oy. Le Chap. des nolihx dame», p.ir .M. Ducas. >»//. au (jimcracum chrislinnnm, \\. 2;)(), la li^ie d<; .'{."i abbesses, depuis sainte Heine ei sainte UenlVoie, sa lille, regardée avec rai- son comme la seconde fondatrice et la /m- Ironne de Denain, jusqu'à Barlhéliniic Mar- guerite de Jaucourt, nommée en 178G. DENE^Y, Denneyensis abbalin (comté de Cambridge, Angleterre). — Abbaye de fem- mes de l'ordre de Sainte-Claire, sous l'invo- cation (le la sainte Vierge, qui a existé dans le comté de Cambridge. Les rois d'Angle- terre, Edouard lll et Henri IV, donnèrent des chartes en sa faveur. — ^'oy. Monastic. anglican. DENIS-DE-LA-CHARTRE (Saint), 5. Dio, ny si us de Carcere (à Paris, France). — An- cienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît- fjudée l'an 1122, près du pont Notre-Dame, par Ansolde, chevalier, et sa femme Ro- trude. Mais dès l'an 1133, elle fut attribuée à l'abbaye de Saint-Martin des Cham|)s, de- vint aussitôt un prieuré, selon la coutume alors en usage dans l'ordre de Cluny. — Voy., Gallia christ., l. VII, col. 551, la men- tion de deux doyens, d'un seul abbé et de 2i prieurs. DENIS (Saint-) en France, S. Diom'sius inFrancia (diocèse de Paris, à 10 kil. N. de cette capitale). — Antique et célèbre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, qui a donné nais- sance à la ville de ce nom, chef-lieu d'arron- dissement du dé|)artement de la Seine. Elle a été l'une des plus illustres, des plus riches et des plus considérables des Gaules. Nous devons résumer son histoire. On regarde généralement le roi Dago- bert I" comme le fondateur de l'abbaye de Saint-Denis; elle existait cependant avant lui. Dès l'an 4-69, les pieuses exhortations de sainte Geneviève avaient fait élever une église sur les ruines d'une chapelle bâtie par les fidèles sur le tombeau de saint Denis et de ses compagnons martyrs. Mabillon, Lobi- neau et Félibien ont prétendu que le saint apôtre de la France et ses compagnons avaient souffert, et avaient d'abord été en- terrés près de la Seine, à l'endroit oii est I)résenlement l'abbaye de Saint-Denis. D'au- tres pensent qu'ils soulfrirent, non à Saint- Denis, mais à Montmartre, près de Paris. Quoi qu'il en soit, l'église bâtie |)ar sainte Geneviève sur leur tombeau, était devenue, aux y et vi* siècles, un lieu célèbre de pè- lerinage. Les chrétiens y venaient de toutes parts avec beaucoup de dévotion, comme nous l'apprenons de |)lusieurs [)assages de saint Gr-égoire tie 'l'ours. Il résulte de ces mômes |)assages q\ic celte église était hors des murs de la vill(!,(iuoi(|u'elle n'en fût pas éloignée. Il parait, par une donation du roi Clolaire II, (pi'il y avait là une communauté religieuse gouvernée par un abbé. Le roi Chilpéric fit porter dans l'église de Saint- D(!nis le corps du jeune Dagobert, son fils, décédé I'hu 580. Dagobert I" n'en doit pas moins ôtro re- gardé toujours comme le princiral fonda- teur de l'abbaye royale d«! S.iit.t-Denis. Co prince la fond.i l'an CJO ou 032, et on y dé- posa peu d«î temps après les reli(pies de saint Denis et de ses conq)agnons. Dagobert y fut lui-même inhumé. On imita cet cxeni- [ile pour plu'-ieurs de ses su(.( osscur*:, cl 2.i3 DEN DICTIONNAIRE no SIf l'illustre buiili((iie de rafxMre des Gaules linil par être eu possession, h l'exclusion de toute autre, de recevoir \a dépouille morlelle des rois de France. Pépin et Charleniagne, son fils, furent les Wetifaileurs de ce monastère, dont le nom '?l la gloire se lient constamment h lliisloire de notre monarchie. Pépin commença une autre éj^ise dédiée h saint Denis ; c'est celle dont l'abbé Fulrad lit faire la dédicace le '25 février de l'an 775, On a mêlé dos légendes )nerveilleuses h. celle dédicace (|ui eut lieu Jivec une solerniilé extraordinaire, en |)ré- .sence oids de IVO onces, orné d'byatinliics el d'émeraudes;d"un vase )»récieux fait d'une seule émeraude en forme de gondole; eidin Suger enrichit la Ixisiliqne de sa chère abbaye d'une foule d'autres (ib- jets rares et [«récieux. l>i liste de ces objets détaillée |ta»- les annalistes de Saint-Denis, est com[t elle ([ui guidait les Fran- çais h la victoire au vieux cri de guerre : M»tnt-Jnic el Saint-Denis. Non-seulement les rois de France, mais des [irinces et d'autres [tersonnages furent nussi inhumés h Saint-Denis. Des évêques se retirèrent souvent dans ses cloîtres pour y finir leursjou'S. Li^s souverains j^onlife* Ftienne II en 75V, Iiniocent II en 1131, et Kugène III en 11 V6, séjournèrent dans celte abbaye. Calixte II y [tassa nussi nuehjues instants. Nos r(tis y firent souvent leur sé- j(mr. I) se tint [tlusieurs assemblé(?s ou con- ciles à Saint-Denis, savoir, en 997, en 1052, [tour con^ialor l'aullrenticité du cor[is de Saint-Denis. Kn 1382, on tint sous les voiries de l'abbaye une conférerh'e au sujet des im- p(''iis dont l'augmentation avait excité une sédition dans Paris. Le Pajte Alexandre 111 [termit h l'abbé, vers l'an 1179, de faire usa- ge de la mitre, de l'anneau el des sandales, Guillaume de (îap s'en servit le [tremier. L'abbé de Saint-Denis élail un des [trinci- [taux seigneurs de France. Hugues Ca|iet étaitabbi! de Sainl-Denis el deSaint-Ri(|tiier. Cette anticjue abbaye subit [tlusieurs réfor- mes, mais son voisinage de la cajtitale el lot |>rolection s[téciale des souverains la ["réser- vèrent de ces alfreux désastres dont tant d'autres monastères furent les viciinies. Nous voyons seulement les moines de Saint-Denis s'exiler de leur chthre, au lemjis des gtierres des Ncjrmands, et se réfugier h lleuns (do- 887 h 890) avec les reliques i\v. leur saint j-aiion. En 1092, la mense abbatiale fui unie a la nouvelle maison des dames de Saint- Cyr, f(jndé'e [lar Ijtuis XH', Ji la [trière do- madame de Mairilenon. L'ar'chevêijue do- Paris rentra alor-s dans sa juridiction sur lo territoire de Sainl-Denis, [tanin acc(trd avec les re!igi(îui, d'i7[tr-ès lecpiel le [trieur du monastère devait êtr'e conslanunent vicaire général du diocèse. Il serait lro|) long maintenant de rap[ielei* seulement les noms de tous les hommes dis- tingués (ju'a [iroduits rabl)aye de Saint- Denis. Contentons-nous d'en citer (juehiues- uns. L'un des [trcmiers est l'illusire abbé Futrail, l'ami de Péjtin, et son ambassadeur h Rome [tour aller demander, en sctn noru,. au F*a|ie Za{;harie: « Leipjel était [tlus digne \.\\\ lrO»ne. ou (e!ui qui exeiçvait les fonctions de la royauté sans eu avoir le litre, ou cidui qui, [iftssédant le lilie, était inca|ialtle d'eu rem[ilir les fonctions? » Or) connaît la ré- [torise du Pontife, (jui fil [dacer la couronne sur la tête du [tère de Charlemagrre , el inaugura la seconde race de nos rois. Ilildiiin, 'hroniiiueui' du ix' siècle, l'auteur des Actes du martyre de Saint-Denis, fut aussi abbé du i-(tyal monastère fondé [lar Dago- berl. A[irès lui, je vois l'illusire Suger, dont saint Bernard, écrivant au Pa|te Eugène, di- sait : a S'il y a «lans l'église de Fr"aiu*,e quel- fjue vase d'honneur (|ui crubellisse le [lalais (les rois, c'esl, 'i mon jugement, lo vénéra- ble abbé de Sairu-Denis; >» Odon de Deuil, sor) successeur, le cha|telain de Louis lo Jeune .'i la croisade, el h; chroni(iueui' fidèle de ces guerres saintes d'outre mer; Mathieu de >endôrne, l'ami, le coriseiller de saint Louis, qui fut, comme Suger, régfmt de France, ministre d'Etat, el dont le rrorr), (|U(ti(p»e erilfturé do moins d'éclat, a laissé aussi de vénérables souvenirs. De sim[des religieux oui aussi illustré n:i DRN Di;S ABBAYES ET MONASTERES. DEN 2i6 Tant (lae auhnye par leur saiiilel^^ ou leurs talents. Saint (îérard, fondateur et abbé de Brogne, dans le comté de Namur, et le réfor- inileur d'un grand nombre de monastères, était moine de Saint-Denis ; Guillaume, au- teur de la Vie de Suger; Rigord, de celle de Pliilippe-Augusle; Guillaume de Nangis, au- teur des Vies de saint Louis et de ses frères, et d'une Chronique des rois de France; Ives de Saint-Denis, l'historien du martyre de cet a ôlre des Gaules; Gui de Chartres, auteur d'un recueil de Vies des saints, sous le titre de Sanctilogium; Jean Chartier, historiogra- phe de France, qui a publié les Grandes chroniques de France, avec une Histoire de Charles MI; Michel Félibien, Jacques Dou- blet, les deux historiens de la royale ab- baye;... tousces hommes érudits ont été ses hôles vénérables. Le docte Mabillon lui- même a quelque temps vécu sous ses voûtes, comme gardien des archives de Saint-Denis, riches alors en manuscrits et monuments concernant l'histoire de France. On sait que les Grandes chroniques, rédigées dès les temps les plus anciens de la monarchie, par les religieux de Saint-Denis, étaient conser- vées dans I3 trésor de l'abbaye. L'abbé de Saint-Denis choisissait, pour remplir les fonctions d'historiographe, un religieux qui suivait la cour afin de recueillir et de con- signer les faits à mesure qu'ils se passaient. A la mort du roi, on rédigeait, d'ai)rès ces notes, une histoire du règne, qui, a|)rès avoir été soumise au chapitre, était incor- porée aux Grandes chroni/ues. L'abbé Suger avait veillé lui-même à la composition de toutes les chronicjucs depuis l'origine de la monarchie, et avait rédigé celle de son temps. Après la découverte de TimpTimerie, les Grandes chroniques furent dépouillées et mises en ordre par le bénédictin Jean Chartier,- qui, comme nous l'avons déjn dit, les publia en li76 sous ce titre : Croniques de France depuis les Trolens jusqu'à la mort de Charles YJI (en IVGl), 3 vol. in-folio. C'est le premier livre français connu qui ait été itn|)riméà Paris. Nous venons de parler du trésor de Saint- Denis; si nous voulions énumérer seule- ment les objets saints, i)ré(icux et rares de toute sorte qu'il renfermait, bien des pa- ges devraient ôlre ajoutées encore h cette notice. Ce trésor, grossi de siècle en siècle par la munificence des Souverains Pontifes, des rois, des princes, des évoques, des ab- bés et d'autres illustres |)ersonnages, était ccrtairjcmcnl l'un des plus riches et des plus vénérables de toutes les églises de toute la chrétienté. L'n religieux de l'abhayeen a pu- J)lié une simple nomeiiclatiare ipii forme à elle seule un volume assez considérable. — Voif. le Trésor sacré, ou inventaire des reli- queii qui sont au trésor de Cnlihagc de Saint- Denis, par Sirrum-Germain MiLi.fcns, bénédic- tin. Pari., IGVO, in- 12. !>.' monastère de Saint-Denis, l'un des phis lieauv lie tout l'ordre bétiéflictiri, fut rebâti entièrement depuis ranlO;J3, époipieoù l'on iiitrodnisil les rcli|j;ieux de la congrégation de Saint-Maur. L'abbaye anti(jue, sous celte réforme de l'ordre de Saint- Benoît, jouit en- core en paix durant un siècle et demi, de sa gloire, de sa renommée, de ses richesses et de ses pieux souvenirs. Mais ces temps ne sont plus « 11 s'est élevé un vent de la colère autour de l'édifice de la mort, comme dit un grand écrivain; les flots des peuples ont été poussés sur lui Elles ne sont plus ces sépultures 1 Les petits enfants se sont joués avec les os des |)uissants monarques : Saint-Denisestdésert » (Guateaubriand.) Toutefois, si la vieille abbaye, si les cen- dres de nos rois ont disparu dans la tempête, les saintes reliques du |)atron de la France ont été sauvées : déposées en 1795 dans l'é- glise paroissiale, elles y demeurèrent jus- qu'à leur translation dans l'ancienne abbaye (26 mai 1819). Tandis que les anciens bâti- ments claustraux sont occupés par la mai- son d'éducation des filles des membres de la Légion d'honneur, la vénérable basilique de Saint-Denis brille à son tour d'un nouvel éclat. Grâce à une habile restauration, à la- quelle se sont empressés de concourir tous les gouvernements qui se sont succédé de- puis cinquante années, elle rappelle aujour- d'hui sonancienne magnificence. Un illustre chapitre de chanoines, attaché à ce poste d'honneur, est chargé de prier sur les an- ciennes tombes de nos rois. Quant au saint martyr, [-atron de ce lieu, son souvenir, tant populaire en France, l'est surtotit dans notre capitale, et dans la petite ville de Saint- Denis, qui a pris son nom de celui de l'an- tique abbave bâtie en son honneur. Voy., Gallia christ., t. VII, col. 338, la série de 73 abbés de Saint-Denis. — l'oy. aussi Histoire de l'abbaye de Saint-Denis, par Fé- libien et DoL'BLET, — Lebel'f, Histoire d(* diocèse de Paris, etc., etc. DENIS DE REIMS (Saint-), S. Dionysius Remensis (h Reims, Marne, France). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée ou plutôt restaurée l'an 1067, par Gervaise». archevêque de Reims, qui institua dans ce lieu des chanoines réguliers. C'était aupara- vant une église dite de Saint-Denis , deve- nue la sépulture des chanoines de Reims, et dont les monuments font mention pour la première fois l'an 887, époque où le cor|)3 de l'archevêque saint Rigobert y fut aussi inhumé. De 887 <'» 890 elle servit d'asile aux religieux de Saint-Denis do France, exilés alors de leur cloître avec les reliques do leur saint |)airon. Détruite l'an 89"2, elle avait été réédifiée j)eu de temps après hors des murs de la ville, sous le pontificat d'Hervé. Mar- lot pense rjue des clercs y furent alors in- stitués, sinon sous Hervé, du moins un peu plus lard sous Adalbéron. Quoi (pi'il en soit, ces (;len;s étaient réduits à une grande pau- vreté, et l'église presrpie abandomiée, lors- que Gcrvaise établit dans ce lieu une abbaye et réédilia l'églisf; avec tous lesautres bâti- iruiiils.— N'oy., ^'a//m christ., i. IX, col. 289, la ru)iiien(-l.ilnr(; de .'{H altbés. DKMSEN RROQI'EROY (S\i%t-), Hrorn- rcia et Hroqueroyn, ou S. Diijnynius in Ifro- 2*T DLR DICriON.NAniE d:e sur eareia (H.iiriaul, Belgique). — Alibnye de l'or- dre de Saiiil-Beiioît, l'ondée l'an 1081, |-)rès de Mons, par Uichilde ( omlesse de Hainaut, Bière du conile Biiudouin, lilsde Baudouin, conito de Flandre. Ce lieu consacré ancien- nemeril à SaiiU-I>cnis, fui de nouveau con- sacré sous ce noni par la pieuse princessc,^ (piiy plaça des religieux suivant la règle de saint Benoît. L'amiée suivante, elle soumit ce nouveau monastère è (clui de Saulve- Majeure. I^ comte Baudouin, émule de la piété dosa mère, (i»>vinl son Menl'aileur, cl lui fit libéralement diverses doiiaiio4is, en 108i, par le conseil de (lérard, évêque de Cambrai. Ce monastère dépendait autrefois du diocèse de (.ambrai. — \o\'. y Gallia christ., t. m, col. lOG, la série de -'t7 abbés. DKOLS, ou BOUlUiDlEU, Dolense ou Bur- Ïidolense monaflrrium (diocèse de Bourges, 'rance). — Monastère de l'ordre de Saint- Ilet'OÎI, sur la rivière d'Indre, à six lieues de Itourges , fondé sous l'invocation de la sôintc \ierge, par Kblié, seigneur de Dcol&> «ers l'an 917. Ce noble seigneur, étant niwt des suites d'une blessure reçue à Loches ♦lans un cond»at contre les Normands ou les Danois, avant d'avoir |>u terminer cette fon- dation, la recommanda à son fiJs BtKlolpl)C, »pii la mena à bonne Tmi. 11 s'y rassembla bientôt un grand nond)re de moines. Pas- tal II étant venu en France, iU la dédi- race de l'église de l'abbaye de Deob. Ou y conservait,, entre autres relitjues, le corps de saint (iildas. (iuillaume, comte d'AuNcr- gne, fut un grand bienfaiteur de cette ab- îlpye. i'ille fut donnée) à descbanoinos sécu- liers par le Tape (irégoire W, avec une au- Ire, voisine de celle-ci, dédiée h saint Cil- das. De ces deux abbayes on (il un double collège de chanoines. — \oy.y(ïallia christ., ï. 11, col. 1V8, la série de V8 abbés. DKBCHAM, Derch(imenseCœnobiumir.om[é de Norfolk, Angleterre). — Monastère de femmes do l'ordre de Saint-Benoit, fondé avant l'anTV.'i, jiar sainte >Viibburge, vierge, la plus jeune des lilles d'Anna, roi des Est- Angles. File --e relira elle-même dans ce mona^lèro, 7i, à celles de deux de ses .s(curs, (|ui él lient à liiy. Le monastère de Dcrcham , détruit par les invasions des J>aïens, cl dans le tumulte des guerres, de- vint dans la suite une simple éîglise de pa- roisse. I)er( ham c>l présentement un bourg considérable, du ( omté de Norfolk., h 17 ki- lomètres N.-K. de Noiwich. Dl.WSUMA^Drrnhdllrtt.sisfMalia, (comlé de Chesler, Angleterre). — .M)baye de l'or- dre d(î CIteaux, fondée par Edouard, fils aîné do Henri III, roi d'Aiigicterre, parauite «l'un va'U (ju'il avait fait se trouvant en pé- ril de mer. Ce prince la dota de diverses )"Osse.ssions,par une.charte donnée la 45* an- né.' du règne du roi son père (Henri III ré- gna de 1206 à 1272). L'abbaye de Dernhall fut dnns la suite Iransférée au lieu de Ynl- Hnyal , Vallif Regalis. — > dy. Monust. an- Çfican. DESERTE {Notbe-Dame 9e la), Deserta:^ (à Lyon, France). — Ancienne ablwyo de fil- les de l'ordre de Sainte-Claire, fondée l'an 130i, par Blanche de Cliâlons, dame de Belle- ville, femme de Guichard, seigneur de Beau- jeu, dans ses maisons de Lyon situées dan» la paroisse de lalMaîeric. Cette fondation eut lieu avec ragrément de l'archevéciue Louis de Villars; ladite dame enrichil ce nouveau- monastère d'autres biens et possessions. Celle abbave appartint à l'ordre de Sainte- Claire jusqu'en l'an 1503, où le Pape Jules II,. par uu rescril, la transforma en abbaye bé- nédictine. C'est sous celle nouvelle forme qu'elle a tleuri jusqu'au dernier siècle. — Voy.,G«//t«c/ir/»f.,t. IV,col. 290, lasériede 21 abbesses de l'ordre de Sainle-Clairc, et de 11 abbesses de l'ordre do Saint - Benoît. DESIR (Saint-), S. Desidcrius (Calvados,. France). — Abbaye de lilles de l'ordre do Saint-Benoit, sous l'invocaiion de la sainte Vierge, fondée vers l'an lOoO, dans un fau- l)Ourg de Lisieux, par Ixvsceline, vouvo (\(r GuillaumCr comlc d Eu, frère natuieldc Ri- chard II, duc de Normandie. — \ ov., (iallia- christ., t. XI, col. 85G, la série de ^2 aiti)i's- ses, DIE EN VOSC.ES (Sai:»t), dit 1rs Joinfurcf: cl Val Galilce, S. Dcodalus in Vosago (dio- cèse de Saint-l)ié, \'osges, France). — .\n- cienne abUiye fondée l'an 6(i9|)ar saint Déo- dal ou Dieu-Donné, évèijue de Nevers,dans une vallée dos Vosges, dite aujourd'hui l(r Val de Saint-J)ié. Il y bâtit d'abord, afin d'-y vivre dans la solitude, une cellule et une- chapelle sous l'invocation de saint Martin. C'était un désert inculte, cjui cessa bientôt de l'être par le graiiil nombre de ses disci- ples. Déodal kVlii alors sur la colline un. grand monastère pour ses religieux, cl lui donna la règle de Sainl-Colomban,à laipiello- celle de Saint-Benoît fut depuis subslituée. Le roi Childéric; II lui donna en même temps la propriété de louie la valléci. Ce monas- tère fui nommé Jointures, h cause, dil-oii, de .Min voisinage de la jonction du ruisseau (le Rothkich avec la Meurlhe. Saint Déodal se relira sur la lui de ses jours dans son an- cienne cellule près de la chapelle de Saint- Martin, d'où il gouvernail toujours ses reli- gieux. Il mourut entre les bras de .'aiiit Ridolphe, son ami, le 19 juin 679. il s'e>t formé autour du monastère une ville (pie l'on appela Sainl-Dié, de .son nom. L'abbaye fut sécularisée dès l'an 95V. Elle devint un célèbic chapitre de clianoines, t-), 5. Drodatusad Liyrrim (France).— Monastère fondé ancien- nement dans le bourg de Sainl-Dié, près 1» ville de Blois (Loir-et-Cher), et qui fut res- tauré sous le rogne do Cliarlos le Chauve, vers l'an 87a, On révérait dan^- ton église le Ît9 DIS DES ABBAYES ET corps ae saint Di6, C'était en dernier lieu \in prieuré, qui déiiendait de l'abbaye de Ponlleroy. Celle ancienne abbaye élàil du diocèse de Chartres, avant l'érection du siège (le Blois en 1697. DIEU- LA-CROSSE, Dieulacrcshim on Put- tona (comté de Cliester, Angleterre). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaiix, iille de Comber- màri. Elle fut fondée l'an 1133 ou 1158, j)ar Robert Echanson {Pinccrna), qui y manda des religieux.de l'ordre de Cîteaux, chargés de plier pour le salut et la délivrance de son maître, llanulfe comte de Chesler, dé- tenu alors sous la garde du roi. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. Le même Ranulfe confirma ensuite cette fonda- tion; il accrut les donations de l'abbaye ; et l'an 1214, il la Qt transférer du lieu de Pul- ton, où elle avait été fondée, dans relui de Deulacres ou Dieu-la-Crosse.— Le il/ojjasrtc. anglican, cite i)lusieurs chartes données en sa faveur. DILIGHEM, Dilighemium ou Jettense mo- M05fer/«ffj (Belgique). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocationde la sainte Vierge, fondée l'an 1093, près Bruxelles, sur le chemin qui conduit à Termonde, par Onulfe, seigneur de Wolverthem, de la fa- mille des ducs de Brabant. Suivant quelques- uns, il y avait là auparavant des religieux do l'ordre de Saint-Benoît. Au reste les re- ligieux de Saint-Augustin furent remplacés vers l'an IIW par des chanoines de l'ordre de Prémontré, venus du monastère de Dron- ghen. On honorait spécialement dans cette abbaye la mémoire du martyr saint Biaise, dont elle possédait un bras donné par Mar- guerite, fille d'Edouard, roi d'Angleterre, et femme de Jean, duc de Brabant. Celte abbaye était du diocèse de Malines. — A'oy. GaÙia christ., t. V, col. 88, la série de 48 abbés et Annal. Prœmonst., t. I, |k 601. IJIONA. — Abbaye de femmes, de l'ordre «le Prémontré, fondée l'an 1130, dans le dio- cè-e de Beims (France), sous l'obédience de l'abbé do Saint-Martin de Laon. Bainaud 11, archevè(]ue de Ueims , confirma cette fonda- tion lan 1133. L'archevêque Sanson l'au- gmenta l'an nV8. Mais afirès l'an 1223, on ne trouve |»lus de traces de ce n;oiia>>ière dans les monuments historiques. — Le Gal- lia christ, (l. IX, col. 180) donne les sim- ples noms de cinq abbesscs ou prieures.— Voy. Annal. Prœmonst., l. I, p. 611. DISENBEKd, Diserodcnbmj ou Mons S. Disibodi. — Antique et célèbre abbaye d'Al- lemagne de l'ordre de Cîieanx, située sur une iKîlle montagne, entre Creusentiac et So- bertdieim. Elle fut fondée, dit-on, par saint DisilKxl, versG?'», et d'abord habitée par des nK)ine> bénédictins. Plus lard, vers 1230, elle devint une abbaye de l'ordre de (illeaux. — Voy. la description de ce monastère dans JoNGEi.i!<, Notiliœ abbaliarum ordinis Cisler- tiensix. Jongoliii élait lui-niftmo aliW do Mont Sninl-Disibol, l'an 16V0, époque h bupicdh' jl pid)lia son ouvrage. Après iilusieurs vicis- situdc>, qu'euiciil à subir à diverses éjo- MONASTERES. DOE 2d0 qucs, les religieux, tant bénédictins qu©' cisierciens de ce monastère, il fut soumis en dernier lieu à des chanoines séculiers. Il était du diocèse deMayence. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 592, la nomenclature de 12 abbés de l'ordre de Saint-Benoît, et de 4 de l'ordre deCîleaux. DiUS (Saint-) (à Conslantinople, Turquie d'Euro|)e). — Ancien monastère, ainsi appelé de B. Dius, qui, après avoir embrassé la vie solitaire à Anlioche, du tem()s du grand Théodose, pas.^a depuis à Conslantinople, et fut le fondateur de ce pieux asile. DIZIER (Notre-Dami: de saîm ), Maria (B.) de S. Desidcrio. — Abbaye de femmes de- l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1227, dans le diocèse de ChAlons-sur-Marne (France), par Guillaume, seigneur de Dampierre, et Marguerite, sa femme. A'ov. Gullia christ., t. IX, col. 973, la liste de 20 abbesscs. DOBBERLUG, Dobralucka (ancien diocèse de Meissen, Saxe, Misnie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, dont les fondements fu- rent posés l'an 1163, et qui futadievée vers l'an 1180. Ses fondateursfurenlThcodoiicIII, margrave de Landsberg et de Lusaco , et sa femme Dobrogère.Ses |)rcmiers moines avec son abbé lui vinrent de l'abbaye de Locken. DOBRAN, ou DOBBERAN, Dobrnnum, ancien diocèse de S(;h\verin, grand duché do Mecklembourg. — Vaste abbaye do l'ordre de Cîteaux, fille d'.Xmolongesborno, fondée l'an 1170, par les consoilsdo saint Beriion, évêque de Meckelbourg et apôlre dos Vandales, ci- devant moine d'Amslongosborno. Son fonda- teur, suivant Jongolin, fut Pribislaw U, dor- iiiorroi des Héruîes, vers la mer Baltique, et j)rince de Mecklembourg, (|ui fut inhumé dans la même abbaye, l'an 1179. Un grand nombre de ducs de Mecklembourg y eurent aussi leur sépulture.— JoNGELiîN, liv. ui, p. 70. DOCU.Vl (Saint-) (Angleterre). — Ancien monastère bâti au vi' siècle, par saint Docum ou Congar, dans l'ancien diocèse de Landafï',. dans le comté de Clamorgan. Conune ceux, de Saint-Cadocet de LIan-iltut, situés dans le mémo pays, il a élé célèbre pendant |)lu- siours siècles, et souvent gouverné aussi par des abbés du jilus rare mérite. DOEST - TOUS-LES-SAINTS , Thosanum 77J07j«.s/crjujn (Belgi(iuL'). — Monastère fondé l'an 1106, [lart'amberl, soigneur de Lisse- >vogho, non loin de Bruges, près d'une an- cienne chapelle érigée par les seigneurs du lieu et dite Capella de Thosan, on français, de Toussaints. Ce fut d'abord un prieuré sous le patronage de saint Ri(piicr, du Pon- tliieu. Il garda ce titre juscpio vers l'an 1174, où Evrard, évèque de Tournai et diocésain du lieu, le livra aux religieux do Sainte- Marie lie Dunes, do l'ordre do Cîteaux. Wallor, abbé do Dunes, y plaça douze religieux avec un abbé vers l'an 1177. Colle abbaye fut dévastée |t(Midanl les guerres et Iroublo». du xvi' siècle. En 1624, elle fiit détachée, moyennant um; pension annuello d(! 4,000 llorins, do h monse épiscopah; do Brngos, à hupiollo elle avait élé destinée on l.'jOI ; cl elle fui unie u'ors à l'abbaye do âol DOM nicrio.NNAïui-: non ï.>2 Du: es. — A'ov., Cal lin christ., t. V, col. 2G1, la M'tie de 38 abl)é.s. I)()C..MAKL(SAiNT-)(|).iysdcr.allps, Anglo- terre). — Abbaye qui fut cédée h l'ordre de Cîteaux, vers l'an 1200, et fut linbilée ilés lors ji.'ir une colonie de religieux envoyés (Je Ilildewas , de la (ilialioii do Clairvaux. C'é- tait aujiaravanl et depuis l'an 1125, une ab- bavedc Bénédictins. (Jongki.in), bOlUE-CALGACH (couiié de Londonder- ry, Irlande). — Célèbre nionaslère fondé vers le milieu du vi' siècle, |Mès de Lougli- foyle, par saint Colomb, ou Colomkille, Ta- j) jlre (les Pietés et l'un dos fondateurs d(.'s moitiés en Irlande. Ce monastère situé dans rOlster, est aussi appelé Z><'rry, de la ville de Derry ou Loiulonderry, ({ui s'est formée depuis dans son voisinage. 1)01. !•:, Uolu (Jura, France). —Ville, et ab- l»aye de l'ordrti de Cîloaux,dile aussi Notre- Dame d'Onnans, fondée l'an 1505. Elle était dans le dioiè>o de I5esanron. DOM-I-IVUI"!, Domnus- A per {-Wocttsc lie'Han- cy, Meurlhe, France).— Monaslè'-e de l'ordre deSaint-Augu.slin, sous l'invocalion de saint Sauveur, fondé l'an 1010, par Herlcdd, évo- que de Toul. Il était d'abord situé dans les Aosges, sur le oencliant n'uno n)onlagno près du monastère de Hon-.Moulier. Il fut brûlé par les lulliériens l'an i'.'yî't, et restauré en- suite par l'abbé (iérardin Jac(jues Vivian : Il lut incendié de nouveau par les calvinis- tes, l'an 1505. Les religieux, pour éire plus en sûreté, se transférèrent dans leur prieuré de Dom-Kvre, près de HIamont. Mais là, ils essuyèrent un nouveau dévaslre : le duc de Ilouillon détruisit, l'an 1587, l'église et les l)atimeiits (ju'ils avaient contruils à la liAte. Celle abbaye embrassa volontairement la ré- forme de la congrégation de Saint-Sauveur, le 28 août 1625.— Voy. Gallia christ., I XIII, la série de kl abbés.' DO.MIMQLE-LKS-MONTARGIS (Saint-). 5. Dominicus (Loiret, France). — Célèbre prieuré de femmes de l'ordre de Saint-Do- miniqiie, fondé près de Montargis, vers l'an 1207, et doté par Amicic, lille do Simon, comte de Montforl, et d'Alix de. Monlmorencv, sa femme. Celte noble dame le londa daiis son fonds, dit d'Annlly, après la mort de Gautier de Joigny, son mari, et avec l'assen- timent de leur lils Gautier et de l'élronille, leur lille, dojiuis femme de Pierre de Cour- lenay. Ce nionaslère e^t célèbre comme ayant eu saint Dominiriuc mémo [tour in.sti- tiileur. Cet illustre saint vint plusieurs fuis dans (0 lieu, dit-on, et il y opéra divers miiacles. Ce monastère, avec celui do Prouille, en I^nguedoc, tient donc le pre- mier rang [tarmi les plus anciens monastè- res de l'ordre domiiiiiain en France.— Noy. Oallia christ., t. XÏI, col. 2,59, les noms do (juobjucs prieurs. Ce prieuré était autrefois du diocèse de Sens. DO.MNACH-PADIIAIG (Irlande). — Nom d'un ancien monastère bAli dans le v* siècle par saint Patrice, apùlre d(î l'Irlande. Ce nom iiiginlic, dii-oii, \'Jù/lise de Saint-I'ntricc. DOMl'IKKUF, IhnHin Vclri (diocèse de Cambrai, Nord, Fiance). — rrleuié de Béné- di( lins, dans le village de ce nom, dépendant de l'abbaye de Liestier. Ce fut d'abord lui monastère situé sur l'Helpe-majeuvo. cl fon- dé parle R. Elton, Ecossais, disciple de saint Fursy, vers l'an 674. Il devint plus lard prieuré. DONATIACU.M ou Dorna (près de Besan- çon, Doubs, France). — Ancien monastère sous l'invocation do saint Martin, fondé vers l'an GOO. DONBUOTHY, Pontns S. Marirr (comlé de Weisford, dans le Leinster, Irlande). — Abbaye de l'ordre de CIleaux, (ille de Notre- Dame les Dublin, lille fut londée l'an 1171, ou 1173, par Hervé de Moiilmorcncy, maré*- (lial du roi Henri M, en Irlande, et son sé- néchal. — \oy. Dl'cuesnk, Ilist. de la mais, de Montmorency. — Los souverains pontifes avaient enrichi celle abbaye de plu>iours privilèges et imiimiiilés. DONKISW KL, I)iinl;istpenia,Dunkcire!len- sis ahlialia (conité île Devon, .\nglelorre). — .\l)bayede l'ordre de Cîteaux, lille do Foude, de la lilialion de Cîteaux. Ivllo fut fondé»; l'an 1139, selon Jongelin, et l'an 1201 .-elon le Monastic.aïujUcan. Le roi Henri III con • lirma sa possession par une charte. nONZKUF', Diesirn (ancien diocèse de Saint-Paul Trois CliAleaux, aujourd'hui de ^'ak•llce, Drômc, Frame). — .\bbaye fondée l'an 080, |iar saint Lambert, arcliovè(pio de Lyon, et soumise h celle de Fonlanelle. lîlle fut détruite par les Sarrasins dans lo vin* siècle ; mais elle fut reconslruile peu de temps après, car elle figuro dans le recen- sement des monastères fait l'an 817, sous Louis le Pieux, h Aix-la-Chapelle, parmi ceux (jui ne doivent au prince qu'un tribut (Je prières. — Donzère est une ville près du Rhône , entre iMonlelimar cl Saint-Paul Trois-Châleaux. DOR.VT (Le), Dorattim ou Scotorium (dio- cèse do Limoges, France). — Abbaye sur la Seyne, fondée, suivant une charte par lo roi (yiovis 1" en action de grûcos d'une vic- toire remportée sur Alaric, roi des Golhs. Ce monarque étant venu en ce lieu, situé entre deux ruisseaux, y aurait érigé un pe- tit oratoire en l'honneur de la sainte Croix et du Prince des apôlres, et aurait accordé des immunités et privilèges 5 des clercs ins- titués |)Our le desservir. Mais le Gallia christ. Ignore d'où provient ce document, et ne trouve point ailleurs d'autre prouve d'u- ne telle anli(juilé. Il ne fait commencer (ju'cn 987, la série do 38 abbés du Dorai. — V<*î/. t. II, c(d. 5V9. DOUA T (SAi\TK-rr snk de) Doratense ca-nobium S. Trinituit» (diocèse de Limo- ges, Haute-Vienne, France). — Monastère do femmes, fondé en l'honneur de la sainte Trinité dans la ville de Dorai, l'an 162V, par Jeanne Guiscard de Bourbon, abbesse de la Sainte-Trinité de Poitiers, avec l'assenti- menlde l'abbé, des chanoines, de Dorât, et surtout avec celui de Raimond de la Mnr- llionie, évoque de Limoges.— Voy., Galliu iô5 nOU DES ABBAYES ET MONASTERES. 618, la série de 5 ab- DOX 2n.4 chrisl., l. II, col bosses. DORK, Vullis Dore ou Dorense cœnobium, (comté (le Héreford, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, située près d'Héreford Elle est fille de Morimond ; elle iut fondée, d'après Joiîgelin , 1 an 114-7, par Robert, seigneur d'E-.vias. On vit fleurir dans cette abba.ve vers 1200, Adam, surnommé de Dore, théologien et écrivain célèbre ; et un reli- gieux nommé Caducan qui devint évêque de Bangor. (Jo>geli\.) — Cette abbaye était sous l'invocation delà sainte Vierge. Divers seigneurs et les rois Jean et Henri III ac- crurent ou confirmèrent ses donations. — Voy., Monastic. anglican. DÔRISEL, Dorisella (diocèse de Gand, Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée peu avant l'an 1215, dans le pays d'Everghem , aux environs de Gand. Elle fut plus tard, au xvi' siècle, transférée tlans la ville même de Gand, près la basili- que de Saint-Sauveur. — ^'oy., Gallia christ, ^ t. V, col. 223, la série de 3V abbesses. DORLAR, /)or/acpnsj5 Parthenon. — Mo- nastère de femmes de l'ordre de Prémontré, fondé sur la rivière la Lohne, non loin de Giezen, dans le diocèse de Trêves (Allema- gne), l'an 1220. par les comtes de ^'as^>au. Les {)remières religieuses vinrent de l'ab- baye d'Altenberg, et furent établies par Bru- non, abbé de Romersdorf. — Annal. Prœ- monsi.r., t. I, p. 6.3i. DORMUNDESCASTRE (comté de Nor- thampton, Angleterre). — Ancien monastère de femmes, fondé au vu* siècle, par sainte Kenneburge, fille de Penda, loi de Mercie, et épouse d'Alfred, roi des Norlhumbres. Capgrave dit seulement que sainte Kenne- luirge s'y relira elqu'ellc en devint abbesse. Kineswithecf Chinestre, autres filles de Pen- da, consacrèrent à Dieu leur virginité dans le monaslère de Dormundescastre. Il paraît que saillie Edburgo, leur sœur, y fit aussi jtrofession ; il est du iHOins certain qu'elle y fut fnierréo. Ses relitpies y ont été véné- rées jusqu'iJ la trari>lation «pii s'en fit, avec celles de '■es trr^is soMir», à Péleiburgli, cé- lèbre monastère bénédictin tomié dans la même contrée par Penda, (ils |de Penda. — Voy. Pkterborolg. il est jiarlé de Dormundescastre dans l'histoire de la fondation de Pélerburgh, (pji fut «ommencèe vers Go-j. (]e monastère fut détruit par les Danois, l'an 1010, et n'a ja- mais depuis été rebâti. DOL'DKALVILLK, Dudellivilta (Pas-de- Calais, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invoration de saint Jean l'évangélisie, fondée l'an 1000. Son origine parait incertaine. Elle était de la congrégation d'Arrouaise, et de l'ancien diocès»! de Boulogne, réuni aujourd'hui h celui d'Arras. — V oy., Gnllia rhrisi., t. X, col. 1611, la mention de rpiclquos abbés. DOL'K (Samt-Jacoliis I»!-;;, Don (diocèse de Puy, Haiitc-I.oire, KraHcc). -Abljaye de l'orJre le IVé'nontré, h trois milles environ du Puy, sur une montagne qui domine la Loire et rega-nle la ville. On rapporte son origine h l'an 1138, et on lui donne pour fondateurs les seigneurs de Saint-Quentin, maîtres d'un pays voisin de ce nom. Avant la fondation de l'abbaye, il y avait dans ce même lieu une chapelle sous le titre de Sainte-Marie, latpielle fut agrandie, et prit le nom de Saint-Jacques. Mais il est vraisem- blable, comme dit le Gallia christ., que cette solitude fut d'abord habitée par des chanoi- nes prémorilrés; car Doa est cité co;i;me le second monastère de cet ordre, qui com- mença à fleurir vers l'an 1119; l'on voit d'ailleurs vers l'an 1165, Pierre, évêque du Puy, confier à Etienne de Tournay le soin de rétablir l'ordre régulier dans la maison de Doa, ce qui ferait supposer que les cha- noines étaient déjà quelque peu déchus de la ferveur de leur primitive observance. Ce même pontife confirma aux Prémontrés la possession de leur maison de Doa, comme le prouve une bulle d'Alexandre 111. L'abbé de Doa jouissait d'un grand nombre de pri- vilèges ; plusieurs autres monastères lui étaient soumis. Cette abbaye demeura déserte h divers intervalles de temps ; elle eut aussi à souff"rir plusieurs dommages. Le Gallia christ, en conclut qu'on ne doit point s'é- tonner s'il ne donne qu'une série tioiiqtiéo de ses abbés. — Voy., t. II, col. 770, la série de 33 abbés ; — \ oy. aussi Hugo, Annal. Prœmonstr., t. I, p. 613. DOUMIS-SOUTRO, dit le Peslre-sur-r An- se, Domiseum (diocèse de CIcrmont, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée vers l'an 1143, Bogon, moine d'Obasine, en fut cette même année institué abbé par le B. Etienne, abbé d'Obasine. Mais l'aspérité du lieu et le manque de ressources rendaient ce séjour peu habitable. Bogon, deux ans après, y laissant (]uel(iues moines seulement» transféra son monastère à la Valette, à deux lieues de là ; et la première de ces deux maisons resta soumise à la seconde. — V03 . La Valette. DOVER A ou VIERZON, Doverense ou Virzionense tnonaslerium (diocèse de Bour- ges, Fiance). — Ancien monastère fondé, suivant la chroni(iue de Vierzon, vers l'an 843, [)ar Rodolphe, archevô(jue de Bourges, dans une agréable vallée sur le Cher, dans un lieu appelé Dovera, non loin do Vierzon. Un diplo ne de Charles le Chauve prouverait cependant (jue Ro(lol|)lie en fut moins le fondateur (pie le généreux bienfai- teur. Le Gallia christ, conjecture (|ue ce monastère fut fondé ('ans l'origine par Char- lemagne, ou par son fils Louis le Pieux, lors- (pi'il était seulement maître de l'A(piitaine (c'est-à-dire de 781 à 814). Il fut uni l'an 1671 à la congrégalion de Sainl-Maur. — yoy., t. Il, col. l.'{3 et siiiv., diverses chartes, et la séri(î d(! 40 abbés. DOXAN (Bohême). — Abbaye de femmes de l'ordre d<î Prémonlré, (ille de Thahow fondée l'an 1144, dans le diocèse de Prague, et près Litoiniersk, par la reine Gertiude, femme de Wladi>law IL roi de Boliême. 2j5 DLN — Voy. Annal. l'rœtnonsir., t. 1, |). 033. l)U()N(iHMN , Tntnciniiun ( dioiùse ile Gaiid. lk'lj3'i()U('). — Ancien inonaslèro situé sur la I.vs, à un mille (ie (land, dont on Attribue la première origine à saint Arnaud «'t à sailli Bazin, apôlres de la Flantlro au vu' sièrie. On y vit d'abord des clercs régu- liers, naudouin. comte de Flandre, restaura ce monastcre l'an 88V. Kniin, l'an 1138, Ivan, comte d'AIosl, et seigneur de (iand, y établit des religieux do r<»rdre de Préuionlré, appelés de. Sa(«/-3/«r- lin de I.aon. — \(\y (iallin christ. , t. \ , c(d. 23'»^, et Annal. Prœmonstr. I. Il, p. 978. DIU'IMDl'CHAN (Irlande). — Ancien mo- nastère de femmes, fondé au v' siècle par saini l*airice, (|ui lui donna pour abbosse sainte (létliubère. I)U(;LAIU, Z)«rof/rtrHm (diocèse de Rouen, Soine-lnlérieure, France). — Ancien monas- tère sous l'invocation de saint Denis, fondé h 3 lieues environ au-dessous de Rouen, et (pli existait déj;» au vu' siècle. Il était sur la rive droite de la Seine. — Duclair est une petite ville, cbef-lieu de canton. DfcISKK (Dk) ou Sainl-.Sauveui\ ahhalia St-Sa'valoris (((ans le Lcinsler, Irlande). — Abbaye do l'ordre de Cîteaux, tille de Stan- ley, en Angleterre, de Ja tiliation de Clair- vaux. Kl le fut f(mdée en 1202 ou 1203 par Guillaun'ie Marécbal, comte de l'emhrocb. . DUMK (Entre Douro-e-.Minlio, Pru-iugal). — Ancien monastère, bAli vers l'an 560, |)rès la ville de Brague ou Rraga, par saint ^iartin de Dume, ({ui en prit la conduite. Les évè- (|ucs de la ()rovince l'érigèienl en ôvôclié, par respect pour le mérite cxlraui-dinairo du saint, (ju'ils élevèrent sur le nouveau siège en 507. Martin continua son premier genic de vie, et gouvc^rna toujours ses reli- gieux avec une parfaite régularité. 11 fut élevé ensuite sur le siège métropolitain de Rraga. Martin de Dume bAtit plusieurs autres monastères, mais celui de Dume est le prin- cipal. Ce saint a toujfjurs été regardé coiniuc une des lumières de l'Kglisc d'I^spogne, et comme un des plus beaux ornements de l'é- tal moîiaslique. Forlunal, nui lui adresse les premiers vers de son vi' liTre, dit de lui qu'il avait liérité du nom et du mérite de saint Martin de Tours. 11 mourut le 20 mars 580. Yé|ies et d'autres auteurs disent qu'il porta dans la (ialice la règle de saint ReiK»ît. DUMFKRI.lNf. (Fcosse). — Nom d'un mo- nastère d'liomm(;> qui existait anciennement dans le pays de Fife,en Kcosse. Il fut détruit par les [lartisans de la pi'étendue réforme. , Dl'.SDHANAIN ou Durulraduain (distrid ^de (laliovay, Kcosse). — Abluiye de. l'ordre de Cj'teaux, tille de Rieval. Klle fut fondée l'an 11V2. On compte parmi ses abbés Tho- mas, (pli, au concile de llAle, do l'nn lV3i>, élut avec (pielques autre> l'antipape Félix \'. Dl'NKS (N()ti\i:-Damk dks ), Dnnœ, Danrn ou ahbatia //. Maria" (h Dunia (à Bruges, Belgique). — Célèbre et riclie abbaye de l'ordro de Cltcaux, dont l'origine remonte h un pieux anachorète nomuK' Liger, natif de llourges, <>it-on, qui l'an 1107 fonda un mo- niCTIONNAlRE DUR 2K6 nastère dans le territoire de France entre Dunkerque et Neuport, sur les rivages mon- tagneux et sablonneux de la mer, d'où lui vient le nom de Dunes. Il fut d'abord, dit le Gallia christ.^ du diocèse dt's Morines, puis de V[)res et enlin de Bruges, où il so transféra en 1626 ou 1629. Il suuit vraisem- blablement la règle de Saint-Benoît juscju'en 1137, où saint Bernard l'agrégea A l'ordre de (>îieaux, et lui donna pour ab!)é Robert de Bruges, l'un de ses (lis(iples. Cette ab- baye, (jui déjh l'an 1128 s'était transférée dans une vallée voisine, fut détruite par les hérétiipies l'an 1577, et ses religieux se virent contraints de chercher un asile ailleurs. Us vinrent se lixer h Rruges et y bAtirent, l'an 1626, une abbaye qui devint bientôt célèbre l)ar la splendeur de ses édilices autant (|ue l)ar la piété «le ses habitants. Cette abbaye retint son nom primitif de Dunes. C'était l'une des plus illustres et des plus riches de toute la Belgi(jue. — A'ov., Gallia christ., t. V, col. 28V, la série de VO abbés. DURBON (diocèse de dap, Haules.Al|)OS» France). — Ancienne chartreuse située dans les n.'ontagnes et au sein des forèls, et qui rappelle un peu par sa position la (Irande- Cliartreuse, du ilicuèse de (îrenoble. C'est là qu'en l'année 1116, s'établit un nommé La- zare, avec (piel(|ues frères de l'ordre des Chartreux. Suivant les chronicpjes du pays, ces moines vinrent de la (îiande-Chai lieuse se fixer à Durbon, h la prière de Léger, év6(|ue de Cap. Kn l'an 1188, Adélaïde de Flotte, do la famille de Monlmaur, donna aux moines de Durbon la maison de Ber- ihaud, pour y établir les religieuses de Saint- André de l'rébaion, piès Orange. On a |)lacé à tort à cette é|>oque la fondation de la (Char- treuse de Durl)on. Ces doux établissements ne formèrent d'ailleurs (ju'unc communauté régie par les Chartreux de Durbon. Cette chartreuse ne larda pas h s'agrandir; les sei- gneurs voisins, les propriétaires, désirent de racheter le salut de leur Ame, se firent un devoir de venir en aide à ces pieux soli- taires, cl vers le milieu du xii' siècle, les donations, les achats, les échanges avaient considérablement accru leurs possessions. — On |teut voir, liiblioth. de l'Ecole des Charles, 3' série, t. \ , p. V35, divers docu- ments sur les Chartreux de Durbon, publiés par M. Ch\,dd ayant perdu la vie dans un combat livré contre Penda, roi païen de Mercie, le champ de bataille où avait péri ce prince honoré comme martyr, devinl l'objet de la vénération des iieu]»les. C'était 257 EAU DES ABDAYES ET MONASTEIŒS. EBE 2!).S un territoire appelé MaserlieKl h sept milles (Je Shre-vvsbury, aujourd'hui chef-lieu du comté de Shrop. On y bâtit une célèbre église en l'honneur de saint Oswald. DUVIELLE ou VILLE- DIEU, Dci Villa (ancien diocèse de Dax, aujourd'hui d'Aire, Landes, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, fille de la Case-Dieu, fondée et dotée vers l'an 1209 par Navarre, évêque de Conserans, fils de Raymond d'Arnold, vi- comte d'Acqs, et de Stéphanie, comtesse de Bigorre. Celte abbaye était autrefois très-iJo- rissantc. Elle fut entièrement ruinée vers l'an 1571, |)ar les huguenots qui ravageaient alors la Novempopulanie ou la Gascogne. Ou rebâtit plus tard une nouvelle église sur les ruines de l'ancienne, et l'on restaura en partie les bâtiments. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 1068, et Annal. Prœmonstr., t. I, col. 599, la série de 22 abbés. E EÂU-COUHT, .4<7i/a ciirta, Aicurtin, Aiul- €urlia et Aiulficurlis (diocèse d'Arras, Pas- de-Calais, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la mainte Vierge. Elle était située à une lieue de Bapaume, non loin d'Arouaise. Elle fut fondée vers l'an 1101, [)ar Odon, prêtre et ermite ; elle fut ensuite enrichie de privi- lèges par Lambert, évêque d'Arras. — Voy., Gallia christ., t. JV, la série de hS abbés. EAU-LES-CHARTRES (Notre-Dame de), ou Pantoison, Aqua (Eure-et-Loire, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, filiation de Cîle.iux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondé l'an 122G, par Jean, comte de Chartres, et sa femuîe, Isabelle. Elle fut transférée l'an 1229 de la paroisse de Ver au lieu de Panluison, sur l'Eure, d'où elle a pris le nom de YEaa. Plu- sieurs princes et seigneurs, entre autres Jean de Cliâtillon, comte de Blois en l2oG, cl Pierre, comte d'Alençon et de Blois, en 1282, l'enrichirent ensuite tour à tour. Dé- truite et presque réduite en cendres par les calvinistes l'an 1368, elle lui re^l;iur•ée par les soins de l'abbesse Louise Hurault. Sa nouvelle église fut bénie l'an 160.3, j)ar Ed- mond de la Croix, abbé de Cîleaux. — Voy., Gallia christ., l. VIII, toi. 1327, l'index de 29 abbesses. EALMET, L'imetiim ou Silia Regalis fan- cien diocèse d'Arles, Bouches-(Ju-Khône, France). — Abbaye de l'ordie de (Jleaux , sous l'invotation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1175. Elle est (ille de Bonneval, dans l'anfjen diocèse de Vienne. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 62'*, la série de 18 aiibés. EAL.MET, L'hnetum ou ManUnas (près Malines, Belgirpie). — Abb.iye fondée l'an 7.56, suus l'invocation de saint Lticnne, et plus tart lillc de B-u- doue, de la ligne de Morimond. Les ronit(;s de Toirlousc et de Foix furent ses bienfai- teurs. Elle fut envahie au xvr siècle par les novateurs, qui dissipèrent les reUques, les objets sacrés, presque toutes les chartes, et ruinèrent le monastère lui-même entière- ment. — Voy., Gallia christ. ^ t. XllI, col. 125, la série de 41 abbés. EBBECSTORP (Saxe). — Abbaye de fem- mes, de l'ordre de Saint-Benoît, bâtie vers la fin du IX' siècle, ou dans le x'; on raconte ainsi son origine. — Les Normands ayant fait une irruption dans le pays, vers l'an 880, le duc Brunon, fils de Ludolphe, duc de Saxe, assembla des troupes, et alla combattre ces barbares. Mais, malgré sa valeur, il de- meura accablé sous la multitude des enne- mis; son armée fut taillée en pièces, et lui- même perdit la vie. Brunon et les autres Saxons tués avec lui furent depuis révérés comme martyrs, [)arce qu'ils étaient morts en défendant leur patrie contre des païens. Le lieu de ce combat, livré le 2 février 880, devint comme sacré; il s'appelait Ebbccstorp. On y bâtit un monastère de Bénédictines, lequel, suivant Bulteau, subsistait encore au commencement du xvr siècle. On dit qu'il y eut quelques évoques de tués dans la bataille d'Ebbecstorp , savoir : sa nt Thierry, évoque de INlinden, et Marquard, évoque d'Hildesheim. — \oy.Bolland. 2 fc- bruar, p. 309. EBCHESTEK (comté de Durham, Angle- terre). — .\ncien monastère de femmes, sur la Darwent, fondé au vu* siècle par sainte Ebbe, communément appelée j)ar les Anglais .S"'« Tabbs, et ([ui était sieur de saint Os- wald et d'Osvvy. rois des Nortliuud)res. Elle le bûlit à l'aide des pieuses libér^dilés t<'iit dans l'aïuien diocèse de Cons- tance et le gouverneuient de Lucerne, et (pii était soumis ii saint Lrbain. EBERSMCNS'IEU ou Ebrruhrim, Apri nin~ iiasleriuin ou ISOvicntion (ilioi èse do Stras- bourg, li.'is-Bliiti , France). — Ancienne .-ib- b.iye de l'ordre de Sainl-B(Miolt, ii deux lieues air-dessous de S( hélot.'idt et ii se| t de Slr-as- bourg, dans l'Ile de ISlovirntum orr li' Ebers- hriiii. Elle fut fondée, dil-on,Yers l'an 667 2:>9 FXS DICTIONNAIRE EEC MO par saint Déodat ou Dieuilonné, évêque de N'cvers, avec la protection deChildéric 111, roi (J'Auslrasie , sur remplacement d'une sorte d'ermila.;e formé vers Tan 6G1 , el où (juel- qiies solitaires vivaient en communaulé. Le saint pixMat y hûtit une église en riionncur de saint Pierre et de saint l'aul, el renricliit des relirpies du marl\r saint Maurice, (ju'il avait obtenues d'And)roiso, ahhé du monas- tère de Saint-Miiurice d'Agaune, dans le \'a- iais. Puis il en fit la déiticace en présence d'une grande foule de peuple de l'Alsacx' et de la Lorraine. Cette abbave reconnaît aus.si pour son fondateur le duc Atticus, père de saint O.lile. Le nom (VApri-Mansio avait été donné h ce lieu en souvenir du (ils de Dajjoberl 11, roi d'Aiistrasie, (jui chas- sant dans celle île, fut, dit-on, tué par un sanglier. L'abbaye, dite vulgairement Apri monasUrium , devint par la suite riche et célèbre. Klle s'unit en 1VS2 ou 1507 à la congrégation de Hursfeld. — \'oy., (iallia christ., i. \, col. Hoi'}, la série de 65 abbés. EnilACIl, Kbrucium (diocèse dcî Wurlz- bourg, Bavière). — Très-belle et riche abbaye de l'ordre; de ('.î(eau\, lille de Morimond, fondée l'an 1120 par Hreunon et Kichowin d'I'Mioraw , clievaliers el frères, (jui, du con- sentement de leur sœur Herlhilde, concé- • ièretit pour une maison de prière leur cas- tel d'Kboraw, où existait aulrefoi"* une ca- verne de voleurs. Les cor|)S de ces deux nobles frères reposaient il.nis la chapelle de Saint-.Michel de la magnili(pje église tie relie abbave, où l'cui vowut aussi la sépul- ture de l'impératrice (îerlrude, fenune de l'empereur Conrad IIL (A'ite pi incesse et son éjtoux Conrad étaient regardés comme les fondateurs el les bienfaiteurs d'Kbra( h. Suivant Jongelin, celte abbaye avait le pri- Tilége de recevoir dan.i le clueur de .son église le cœur de tous les évôipies de Wurlz- bourg,(ju' , lib. il, p. 79.) KHUKl IL, lîbrolimn , Eholoracnm , Evro- (jilum (diocèse de (]lermont, Puy-d(,'-l)ôme , l'rance). — .Vbbayc de Tordre de Saint-Benoit, sur la rive de la Sioulc , .^ deux lieues de la ville de Cannai, el à trois de l'abbaye de .Me- nât. Kile fut fondée l'an 971 , sous le règne de Lotliaire. Ses [tairons étaient la sainte Vierge, les saints apôlres Pierie cl Paul, et saint Léger, martyr. On l'appelait vulgaire- !nent \r }fimnslt'rc de S(iinl-Lr'ijer,l\ (au>e des préf ieux restes d«î ce saint évè(|ue d'.Xulun, (ju'on y conservait avec ceux de son père, saint tluarin. — Voy., (iallia chritl., l. 11, co^. .'Ui9, la série de 32 abbés. LU LESÏOL.V (France). — Abbaye an- cienne de Fianec sous l'invoeation (l(> saint ^■alenlin, fondée l'an 1018, dans le diocèse de Langres, par Krmengarde , < (jmlesse ermandois,avec l'ajjpui de Lambert, évoque de Langres. LCS-.MIAZIN. — Monastère célèbre de Perse, h deux milles delà ville d'Krivan. La Martinière en parle en ces termes : « C'est un lieu de grande dévotion pour les chré- tiens Arméniens. Ce mot veut dire en leur langue la descente du Fils unique engendré, et ifs l'ont nommé ainsi parc^^ qu'ils pré- tentlent (jue Jésus-Clu-ist se fit voir claire- ment dans ce lieu-là h saint Crégoire, qui en fut le [iremier patriarche. Les mahonié- tans le nomment Yich-Clissie^ ce qui signifie Irois églises , |karce qu'outre celle du cou- vent, il y en a encore deux autres assez près du lieu. » — Vo^'. Diction, géogr., t. III, col. 20G. KD.MONDSRURY (Saivt), Sancti Edmnndi firnobium (comté de Sull'olk, .\ngleterre). — (lélèbre abbaye de l'ordre de Sainl-Henoît, fondée \ ers l'an 1020 par(-anull",roi d'Angle- terre, en l'honneur du saint martyr Kdmond, roi des Ksl-.\ngles, et pour remplacer une église en bois consiriiile sur le lieu où le saint monarque avait été enterré, (loj/. Saint Edmond au 20 novembre.) Le roi Canut, pour réparer dignement les oulrages fails par son père Suenon h ce lieu et aux reliques de saint Edmond, (il bAtir celte al)baye el sa nouvelle église avec la plus grande'magni- licence. L'aiitiipiaire Léîand, /juia vu cette abbaye dans sa splendeur, (pioi(jue a!ors expiianle , s'exprime ainsi : « On n'a jamais vu sous le soleil ni une ville mieux située ni une abbaye plus riche, soit qu'on en con- sidère les revenus ou l'étendue et la magni- licence. En voyant l'abliaye, on pouvait dire vérilablemeiil'que c'élait'une ville. 11 y avait un grand nombre de portes, dont quehpies- unes étaient de cuivre ; on y admirait plu- sieurs tours élevées, el indépendamment do la principale église, (]ui était magnilicpio, Irois autres églises dans le môme cimetière, toutes d'un travail achevé. » 11 ne re.ste de l'abbaye de Sainl-Iùlmonds- bury (jue des ruines qui élonnenl encore, avec deux églises dans un cimetière: celle ipii porte le nom de Saint-Jacques fut achevée et mise dans l'état où elle est par Edouard VI; l'autre est l'ancienne église dile de Sainte- ilarie. Il y a plusieurs tombeaux antiques, mais endommagés pour la plupart, tels (|ue ceux d'Alain, comte de Ilrelagne , et de Ui- chemond, neveu de Cuillaume le (]on(jué- rant ; de Marie, reine de France, sœur de Henri \'11I, etc. On a enlevé les tombes de cuivre sur lesquelles élai<'nt des inscrip- tions. Henri Vlll épargna l'église de Peler- borough , parce que la reine Catherine, sa femme, y avait été enterrée. 11 eût bien dû épargner également l'abbaye de Saint-Ed- mond.>bury, à cause (hi ^a soîur. « Il est bien éirange, » dit le docteur Brown-Willis (Histoire des abbages uiitrées^ t. I", p. l'»2), « que ce prince n'ait point fait grâce au mo- nastère fie Bury pcmr l'amour de sa sœur Marie, reine de F' rame , (jui, après la mort de Louis \11, son |)remier mari, épousa Charles Brandon, duc de SulTolk, et fut en- terrée dans ce monastère. » — Voy. Vie des saints rf'Ai.nAN Hitikiv, traduction de (io- luvsc.ARD, nouvelle édition, Saint Edmond (noie). EliCHONTEou EECHONT,/.Mprf c/um fdio- cè--cde Bruges, Belgique).— Abbaye de l'or 26! EIN DES ABBAYES ET MONASTERES. EIN 263 dre de Saint-Augnslin sous l'invocation de saint Augustin, fon(^ée, dit-on, vers l'an 1050. Le Gallia christ, pense cependant qu'on doit reculer sa fondation , du moins comme abbaye, jusqu'après l'an 1130. Elle était d'abord près de Bourges; elle fut plus tard dans la ville môme. Elle s'unit à la congré- gation d'Arrouaise. — Vov., Gallia christ., t. V , col. 277, la série de'43 abbés. EGLES (ancien diocèse de Glascow , E'-osse). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fondée vers l'aii 1258 parda comtesse de Marche, dans le pays de ce nom. EGMOND, Egmiinda ^Hollande septren- trionaie). — Abbaye de 1 ordre de Saint-Xc- noît , fondée en 923 yiar Henri 11 , comte de Hollande. Elle était située aux enviions du village d'Egmond, qui est à 8 kilom. d'Alk- maër. Elle était sous l'invocation de saint Aldebert , et elle a été successivement dans -e diocèse d'Ctrecht et celui d'Harlem, EGUES (diocèse de Chonad, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cîieaux qui fut jadis belleet splendide. Elle fut fondée l'an 1200, et eut pour premier ab'oé Hugues, ci-devant abbé de Cher-Camp. Ses i reuiiers religieux lui vinrent de l'abbaye de Pontigny, en France. L'abbaye d'Egrcs doit sa fondation à André 11, roi de Hongrie, dit le Jeroso- lymilain, père de la chère sainte Elisabeth, et qui , étant mort l'an 1235, fut inhumé en ce lieu dans un superbe mausolée. Sous Ik'la IV, son fds, roi de Hongrie, l'abbaye d'Egres fui dévastée et pillée par les Tar- tares. EIKE , Eika (Belgique). — Ancien mo- nastère de femmes b;1li sous l'invocation de la sainte Vierge, vers l'an 7.30, près Ma-eyck sur Meuse, entre Maestricht et Uurcmondo, dans le comté de Looz et dans le diocèï>e de Liège. 11 eut pour | rcmières abbesses, les deux sœurs saintes Ilarsindect Rainule. Ce monastère avait été fondé pour elles par leuis pieux parents Adhalard et Grumiara, elles en furent établies abbesses |!ar saint Willibrod et | ar saint Bonifacc. Elles n'eu- rent d'aixjrd fpie douze lilles dans leur com- munauté, mais la réputation de lenr sain- télé en attira ensuite une quantité d'autres, des firernières famill?s du j)ays. Elles s'ap- pliquaient à écrire et à copier les livres saints. Nousapfirenons [tar la Vie de ces deux saintes, écrite dans le ix* siècle, que l'on voyait emore dans leur monastère les qua- tre Evangile-;, un Psautier et d'autres livres saints, qu'elles avaient copiés et enrichis d'or et (le perles. — L'abbaye d'Kike ayant été ruinée | ar les Normands, l'an 881, fut depuis relw^lic [kir Kicliin, évoque de Liège, qui institua dans son sein d"s clercs, sous un abbé séculier. Enlin, l'an 1571, les cha- noines d'Eike, dans la crainte des ealvinis- les, se transportèrent dans la ville de Ma- .«•cyck. avec rapprf)balioi) de Gérard de (iros- bec, évèqiic de Liège, rpji prit soin de faire transférer ailleurs les pr6i;ieiises reliques sainte Bai- «le sainte iiule. tlNHAM, Hai'lindc, et de hiuhniiiitm. — AblwJvc située sur l'Escaut , près d'Audenarde (Flandre- Orientale). Ce fut d'abord un collège de cha- noines, institué vers l'an 1000, [)ar Gode- froi, comte de Verdun, dit le captif, avec Mathilde, sa femme, lille d'Herman, duc de Saxe, et veuve de Baudouin 111, comte de Flandre. Ce collège détruit /)ar suite des guerres, fut restauré en lC63[>ar Baudouin V, dit le Pieux ou de Lille, comte de Flandre, qui concé'la ce lieu à des moines de l'ordro (le Saint-Benoît, auxtjuels il donna son châ- teau d'Einham, et pour abbé Walter, reli- gieux du monastère de Saint-Waast. L'ab- baye d'Einham était sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Sauveur. Lietbert, évêque de Cambrai, au diocèse duquel elle apj artenait alors , l'honora d'un insigne privilège d'immunité. Cette abbaye qui fut pillée souvent, savoir, en 1379, en 1382, en 1452 et en 1568, s'était unie en 1522ou 1524, à la congrégation de Bursfeld. Elle s'adjoi- gnit enfin l'an 1020 à la congrégation des mo- nastères exenqits de Belgique. — Voy., Gal~ lia christ., t. V, col. 33, la série de 41 ab- bés. EINSILDEN ou EINSIEDELN ou Notre Dame des Ermites, Eremus B. Mariœ, ou CtllaMeginradi et Solitariorum,Ercnntarum Cœnobium (canton de Schwitz, Suisse ). — Antique et célèbre abbaye de Bénédictins, où se trouve une image miraculeuse de la sainte Vierge, (pii attire de nombreux pèle- lins. — Voy. Notre-Dame rf.s Ermites, au Dictionnaire des Pèlerinages. — Cette ab- baye fut fondée i)rès de l'ermitage d'un |)ieux solitaire, nommé Meinrad, moine de la célèbre abbaye de Richenau, piès de Cons- tance, qui avait demandé et obtenu la per- mission de se ret rcr dans une solitude du mont Ezel, voisin du lac de Zurich. Après y avoir vécu sept ans dans de douces commu- nications avec Dieu, il s'enfonça de nouveau dans une autre retraite encore plus éloignée du commerce des hommes. Hildegarde, tille de Louis, roi de Germanie, et |)elile- lille de Louis le Débonnaire, lui lit bâtir une cha- pelle sous l'invocation de la sainte Vierge, et elle l'enrichit d'une statue de Marie. Ce ?aint homme ayant reçu la couronne du mar- tyre, l'an 863, fut d'abord inlmmé h Uiche- nau, et plus lard, l'an 1039. à Notre-Dame des Ermites. Ce lieu s'ajipelait Ce//a ad hcremitas on Cella Solilariurum, parce qu'il fut habité à la façon des erniiles, d'abord par Meinrad, ensuite [larBennon. chanoine de Strasbourg etde|»uis évoque de Metz, et enlin par E- berhard, prévôt de Strasbourg, (jui s'y r(^tiia l'an 034, et voyant se multiplier ses disciples fil du dé>eit un monastère. Ce lieu d\\. Cella Meinradi fut dès lors appelé aussi Ebrrhnr- tescella. Le même Erberhard, avec l'appui d'Herman, son parent, duc (rAllomagncî, bA- tit donc un monastère et enlerma dans une grandf! basiiicjiu;, sous l'invocation de saint Maurice et de ses compagnons, la petite cha- pelle de la sainte Vierge, construite; par Mein- rad et restauré par Beniion; enfin, lère bénédictin e>t celui (jui sous les noms d'cinsildcn ou yotre-Dame des lir- viites, Ueurit encore de nos jours, a[»rès neuf siècles d'existence; il voit «llluer cha- que «innée un si grand nombre de pèlerins, (ju'on n surnommé sa vénéral)le b.'isiii(|ue, la Lorrellc de l'ilelvetie. — \o\ Jjallia christ., l. V, col. 1011, riiisloue de ioabbés. ELANT, Llldnliuin , .S7a»» ou Slantium (diocèse de Uoims, Ardennes, France). — Abba.ve de l'ordre de<;il('aux, (illeile F.oiroy, liliation de r,îl(îaux, située d;ins le Uetliclois. Klle l'ut londéo Tan 11^8 ou i\'6k, par NVilier, comte de Uélhel, et eut |)0iir premier ablié un nounné Iloj^er, dont le toud»eau y était depuis en grande vénération. Hugues, ( omle do Never.s et de llélliel, concéda de grands biens à celle abbaye, lan 1-220, On y voyait, entre autres sépidlures, le ton)beau de mar- bre de Philippe, comte de Ncvers, oncle pa- tei-nel de l'bili|»pe le Bon, duc de Ilourgo- gne et de IJrabaiii. Ln grand nombre de comtes d-e IVhétel lurent au^si inhumés «lans cette abbave. — \ o\ .^aallia christ., t. IX, col. 310, fa série de 3G abbés. KLCHIMjKN.— Al baye dAllemagnc, de l'ordre de Saiiit-Ik'iioit , située ijans la irouabe, sur une monlagne au-dessous (Ih une lieue d'L'lm (Wurtemberg), sur la rive gauche du Danube. Klle lut l'ondée l'an 1128, par (Conrad, duc de Saxe. C'était auparavant un chiUeau devenu fameux par les meurlres et brigandages de ses :-.eigneurs. Conrad s'en étant rendu maître, voulut expier les crimes (|uc' l'on y avait commis, et il le chan- gea en un monastère de IJénédiclins, à la jtrière de sa lemn)e Lu ce de Souabe, s(eur l'fft Conrad II. Ce monastère lui biùlé ^juelque temps après par la foudre. Mais -Vlbert, comte de Uavenstein, le lit reb;Uir l'an 1182. kCtJHO (ancien diocèse de Calhnes, K- fOsse). — Abbaye de femmes d(! l'ordie de Cileaux, f(uidée l'an 12.')0, par David Lind- ^ay, baron de Clémeste, lun dc:^ chevaliers eroisés, (pii accompagnèrent h^ roi saint Louis, dans xui expédition en Terre-Sainte. — Il fut détruit par les [larlisans de la pré- lenilue /él'ormo, LLOI-IOM AINE (Saint-), Fans S. Elifjii ou ('(iliiinnnn (Aisne , Fiance). — Abbaye i saints apiMres Pierre et Paul. — Vov. Anval Pnrmonslr. t. I, col. 86.'). ELWANC.EN (Bavière). — Monastère do l'ordre de Saint-Benoît, bAti vers lan 7G'», dans le diocèse d'Augsbourg, par Haricol- phe, évè(|ue de Langres, (]ui .s'élanldéuiis de sa d'gniié se retira en Bavière, et prit lui- niôme la conduile d(! son luona-lère. Un do ses successeurs, fut Ermanric, dot le reli- g eux, élu abbé d'Elvangen, vers l'an 8.V6, et (pii, outre la Vie de saint Magne et do sailli Sol, a coiujiosé un dialogue louchant la fondation de son monastère. (Bijltkvi). ELY, Klicnse canobium (comté de Cam- bridge, Angleterre). — (Célèbre monaslèro de l'ordre de Saint-Benoît, dans l'Ile d'Ely, ainsi nommé, dit-on , i» cnu.se de la grande (pianlilé d'anguilles, (pi'on y trouve et (pie les Anglais a|»pellenl ecls en leur langue, 11 fut fondé l'an G72, par sainte lilheldiède ou sainte Andry, lille d'Anna, roi des lîls- langles, el de sainte lléreswyde. Cette pieu- se prnicesse,. restée vierge après avoir eu deux [iiinces pour époux, reçut le voibi ties niains de saint Wilfrild, évéque d'Vorck, et édifia par ses vertus le iiKuiaslère de (>»l- dingliam. gouverné par saint Ebbe. Elle con»trui>il ensuite un double monaslèro dans l'île d'Ely, qui lui avait été donné pour douaire, et prit la conduile des [)ersou- nes de son sexe, qu'elle conduisit par ses exemples dans les voies do la p(!rfo.^lioii. A sa bienheureuse mort, arrivée le 23 juin GTD, sa s(i!ur, sainte Sexbiuge, veuve d'Er- combert, roi de Kent, lui succéda /lans le gouvernement des religieuses. Après elle, l'.ly eut pour abbcsse sainte lù'iuénilde, veuve du roi Nulfère, Ainsi loii vit trois saintes reines, Audry, Sexburge el Eriné- nilde, se succéder dans le gouvernement do celle illustre abbaye. Sainte NVeriburge, 26K EMM DES ABBAYES ET MONASTERES. y prit olle-iiKunc ENG 23'i fille de sainte Krménilde, Ihobit. Le monastère d'Ely fut délrùit par les Danois en 870. Saint Fthehvold , évêqae de Winchester, le fit rebâtir l"an 970, avec le secours des libéralités dn roi Edgar, et le dé- dia sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Audry; mais ce fut uniiiuenient pour y mettre des religieuses. On y éi-igea un évêché l'an 1108. -- Voy. Bentham, et le moine Thomas, Ilùtoire d'tly, et le Monnst. AnrjUcan. EMILIEN ou MILHAN (Saint-), de la Co- golle (Vieille Castille, diocèse dé Calabor- i-a, Esi)agne). — Célèbre monastère de l'or- dre de Saint-Benoît, qui a été l'un des prin- -cîpauï de cet ordre en Espagne. Il doit son origine à un pieux solitaire des monts Dis- terces , nommé Emilien, ou vulgairement Milhan, célèbre par sa sainteté et ses mira- cles, qui mourut vers l'an 574 et fut enterré dans la chapelle de son ermitage. Environ 50 ans après sa mort, on bâtit un monas- tère dans le môme lieu. Vers le milieu du xr siècle, SOS reliques furent portées dans la vallée où était l'infii-merie des religieux, et on y construisit un second monastère, à trois lieues environ de la ville de Nejara. — Voy. Mauiana, 1. v, c. 9; — Sandovai,, Traité de la fondation des vionast. d Espagne; et la Vie de saint Emilien \>ar saint Braulion , évoque de Saragosse, pub'iée avec des re- marques par Mabillon, Act. SS. Ord. S. B. t. I. EMILION (Saint-), 5. Emiliamm (diocèse de Bordeaux, Gironde, Fran<;e). — Abbaye d'abord de l'ordre de Saint- Benoît, |)uis de l'ordre de Saint-Augustin, à un peu plus de quinze milles de Bordeaux, et à six de Saul- ve-Majeure. Après avoir soulfert successi- vement divers dommages des Sarrasins ou d'autres personnes, elle fut cédée aux moi- nes de Nantouil-en-Vallée, au diocèse de Poitiers; elle tomba ensuite entre les mains de laifiucs; elle en fut délivrée [lar Arnald, archevêque de Bordeaux, (jui, trouvant dans l'église de Saint-Emilion des clercs vivant séculièremenl, y substitua des Chanoines réguliers, avec l'aide d'Aimon, appelé du monastère 'le rE>terp, qu'il bénit comme ab- bé veis l'an 1110. Enfin le pape Clément V, qui avait éléarchevèquede Bordeaux^ rendit l.tbbave de Saint-Iùnilion séculière, en y instituant son neveu pour doyen. — ^'oy., (iallia christ., I; li, col. 882, ia série de'23 abbés et doyens. EMMEBAN (Saint-) (à Ratisbonne, Ba- vière).—Monastère de l'ordre de Saint-Be- noit,t'ontlé vers la lindu vu' siècle, en l'hon- ntMir de saint Eifunerati, martyr cl patron de Balisboiirie.'l'li''r)do[l,ducde Bavière, plein de vénération [if>nrce snint dont les reliques reposaient daii> la f;ha|»(dlc de Saint-(ieor- gr', près de B.itisbf)nnc, IranslVirma celle chapelle en une éylise, cl y mit des religieux .sous la conduite de l'abbé Apollonius. Telle fut l'origine de In célèbrr: /ibbayc do Saint- Kinmcran, fondée ainsi, (lil-on, l'an 097. 42 onsai rè>, saint Bonifare a;, ant divisé la Da- DictioNn. mes Aiiiuycs, vière en quatre diocèses, saint (iaubauld ou Caiibauld, élu évoque de Ratisbonne, élab'it son siège dans le monastère de Saint-Emme- ran ; Swihort, qui lui succéda vers l'an 760, accrut beaucoup cette abbaje par les dons qu'il obtint de Pépin et de Charlenuigne : mais l'-eu de temps après, le siège épisco[)al fut transféré dans l'église de Saint-Etien- ne. Suivant Ariiolfe, religieux de Saint-Em- meran vers l'an 1020, et biograi)he de co saiiït martyr, il était encore d'usage de son temps d'élire alternativement pour évoque un chanoine de la cathédrale ou un religieux de Saint-Emmeran. Le monastère de Saint-Emmeran de Ra- tisbonne, après avoir eu sept abbés réguliers, vit, l'an 830, Rathuric, évêque de celte ville, se prévaloir de son crédit auprès dr. Louis, roi de Bavière, pour obtenir l'administration de celte abbaye, comme ayant quelque droit sur elle , parce que ses prédécesseurs y avaient eu leur siège. L'ordre monastique ne laissa pas néanmoins d'y subsister ; le roi Louis donna même des terres pour l'en^ trelien des religieux. Erchanfroy^ succes- seur de Balhuric, lui succéda. aussi dans Saint-Enmaeran, et [)endant 145 ans ce mo- nastère n'eut point d'autres abbés que les évoques du diocèse. Deux d'entre eux, As- perl et Tuto, avaient été moines de Saint- Emmeran. Tous ces prélats furent enterrés dans cette abbaye. Enfin au temps de Wolfgang, qui fut évôiiue de Ratisbonne l'an 968, Saint-Emmeran obtint d'avoir des abbés })articuliers. L'empereur Arnoul, qui mourut l'an 899, fut enterré dans Saint-Em- meran. On gardait avec son tombeau l'autel portatif de ce prince. L'abbé de l'ancienne abbaye de Saint-Em- meran faisait partie des états immédiats de l'empire. L'abbaye elle-même dont les bâ- timents subsistent encore est immense, dit- on. Elle renfermait il y a quelques années, et renferme sans doute aujourd'hui encore une précieuse bibliothèque, un beau cabinet de tableaux, un riche musée d'instruments de mathématiques et de physique. EMONTIERS. Antimonastcrium ou Aen- tensc Monasterium ( diocèse de Limoges, France). — Abbaye fondée sous l'invocation de saint Eltienne, dans le ix" ou le x" siècle, suivant Mabillon. C'était au commencement du dérider siècle, comme on ra()|)rend du G alita christ., un collège de treize chanoi- nes et d'autres clercs au nombre d'environ '25. Depuis l'an 1279, elle était devenue sé- culière, E:N(ll':LBERri , Mons A:u/rlorum, avant Mons (iatïinarius ( canton d'l]nl(!r\vald en Suisse). — Célèbre abbayo de Rénédictins, sous le vocable de V Assomption de la sainte Mrvfje, fondée j»rèsde l'Aa, vers l'an 1120, par (>)nrad , seigneur de Soldenbijren. Elle éiait dans l'ancien diocèse de (constance. L'abbé était jadis prince souverain. Cette abbaye, (|ui sub.dste encore, possède une bi"* bliolhèrpie considérable. Elle a donné nais- sance au bf)urg d'Engclbeig, si'.'i'i dans Ici vallée de ce nom, sur l'Aa. 9 l thl ELNT DICTIONNAIRE EPP ÎC8 Collo olihave s'appel.iit dans roiigino cluse, France).— Ancienne nbbaye montion- Muus Galliiinriu.^ du n)nnt situé à l'Oriciil, liotmée dans le ^(i//f« rhrisfiana (•..!, col. cl qui a, (lit-on, la forme d'un cocj. Co fui lo 370), mais dont il n'existe plus aucune j)a|>c on KNVMIE (Sainte-) 5. Zfwj/^ija (diocèse de fondaleui-, lo Itaion Conrad, v prit lui-m.'me Monde, Lo/ère, Fiance). — Abbaye double, 1 habit religieux sous saint Adbelmo : son fondée tians le vu* siècle, par sainte Kny- j>ren\icr ai)bé -.il y mourut martyr (ie l'obéis- mie, sœur, dit-on , du roi Dagobort. dette sance envers son supérieur, (jui ravaiten- princesse, vivement sollicitée de choisir un voyé pour défendre les droits de son égli-^e époux, conjura le Seigneur de sauvegarder (112t>). 11 devint célèbre ilans la suite par ses sa virginité en la fra|)|iant de lèpre. Sa prière ndracles. — \'oy.,(inllitin , sous l'invocation de saint Mar- abbés de date récente, on doit citer hono- tin ; située autrefois dans le dioî'èse de labloment Léger Salzmann de Luceine, lleims.elle est aujourd'hui dans celui de bienfaiteur non-seulement du monastère, CliAlons-sur-Marno. Kudes H , comte dc mais encore des habiianis do la vall/e, (lui Champagne y éialdit des chanoines sécii - lui doivont beaucoup do bonnes et d'utiles liers l'an 1032. Cette abbaye, (jui existait au- instilutions. C'est lui qui a organisé le vn\- paravinl, avait été dévastée par un incendie lége de l'abbaye et l'école du village d'Kn- sous Flionne, son prédécesseur. On doit jelborg. La bil)lio'hè(iue du monastère ron- croiie (ju'olle était habitée par des moines, erme plus de 10,000 volumes dit-on, cl maisaucun moiiumenl irin(ii(pio en (jnels jdusiours manuscrits très inlérosanls. Non loinps et par cpii i!s y furent institués. Aux loin de Ici riùlonbacli jaillit de vingt sources, chanoines séculiers' succédèrent, on 112S, et l'on voit la superbe cascade du Tatscli- des Chanoines régtiliers, par les soins de bach. saint Ileri;ard, abbé de Clairvaux ; ce qui LNCiLOS, Ftir/eîonm ou nw/loum (diocèse fut conlirmé par 'i liibaud l\',coiiito de Cliaiii- de Cambrai, Nord France). — Ancien |)rieuré fiagiie, et par Raiiiaud II, archovôuite un chapitre noble de Chaiioinesses. vergue, et à dix de Clermont. On y liono"ait — \oy., (iullia rhrisf., t. XIII, col. 1V17, le sainlJcaii-Bapiiste d'un culte spécial. On l'ap- catalogue de 27 abbesses. pelait linlntitjttcs, Inlrr (K/uas, à cause de sa F'IM'KWOR'l'IIF , lUppeirorlhmse Cœno- siluation outre le? eaux de la Trentaine et binm infra insnhim de Axiholmc (Comté de celles d'un antre ruisseau, au sein d'une Lincoln, Anglolerre). — Monastère de r(M(lio profonde vallée, entourée de bois, de rochers des Chartreux, fctndé en riionncnr fie la et de montagnes. File existait déj"ii rge, de saint Jean rérangélisto, lin du xir siècle. — Le (iallin christ, donne et du roi saint Fdouard, et sous le litre de les noms de (juchpies abbesses, î\ partir de la \ isilation de la mère de Dieu, par Tho- celle époipie. (l. Il, col. iOOj. mas, cmiitedeNoitingham et maréchal d'An- FN rRl">.MONT^N(»THE-DAMF. d')..Soh«:/(iA/«- gleterre. Ce .soignonr la fonda dans son pro- ria inlrr monlrs (Savoie, l-"tals sardes). — pre funds,» iCppoworthe, sous lile d'Aiilud- abbayederordrode Saint-Augustin, sousl'in- me, dans le c(miié de Lincoln, avei; la poi- vocation de saint Rornard, fondée vers lan mission du roi Ri(bard II, que ce priiue 1150, à quelques lieues de Chambéry. File lui octroya par une (liai te donnée à West- étail du diocèse de Cicnève, et sousTiiivoca- min'«tor, la 20' année de son règne (l'an lôîJG, lion do saint Rernard dc Menthon, le fonda- ou 1397;. Le l*Hpe Ronil'ace IX, accorda une lourde l'Iiospic <; du mont Saint Rernard. bulle d'indulgonce en faveur de ce mona>- FN TRICVAL'X (Notue-Damf. u") A'o.s-fni />«- tore, datée de Saiiil-l'ierre de Rome, le jour >/(i/ia /«/('»l a//c« (ancien diocèse d'Api, \ au- des calendes de Juin, la 8' année de j ji> (l'2) riirf- lirn (l'nrrond'ssemon. de la M.irno , a (!«' Chùlons. liviilc-uiik.l'Miiclrtbiiord-oucsCcl dani le diocc^o, (iô) Clicf-lieu du départe nical Jes Vosges, 2G9 ERE DES ABlîAYES ET MONASTERES. ESC 27G iviniifi.al ii^O'i).—yoy. Monaslic. anglican. KP'IKUNAC, ou liTEUNAC, Epternacum, (grand-duché (lu Lu xeinbourj^).— Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé à 2 lieues de Trêves, l'an 698, par saint ViHibrod , apôtre de la Frise, de Zélande, de Hollande, et premier évêipje dTtreclit, Sainte Irininc, abbesse d'Oeren près Trêves, qu'on croit avoir été fille de Dago!)Prt II, ayant donné à saint Villibrod une terre qu'elle possédait à F.ternac, le saint évèque y bâtit un monas- tère avec l'aide de Pépin, maire du palais, qui lui dont^a à son tour la moitié du village dHternao, dont il avait éié l'acqui-reur. Saint Villibrod gouverna ce monastère jusqu'à sa nort, arrivée l'an 738, ou, suivant Mab. lion, en 7i0 ou 7il 11 fit son testament en sa fa- veur et il y fut inhumé comme il l'avait dé- siré. Oh y gardait ses reliques dans une châ«>se. Les rois de France, et surtout Fepin le Bref et Charlemngne, se montrèrent les bienfaiteurs de l'abbaye d'Epternac. Les ma nés furent remjdacés vers l'an 859 par des t-hanoines séculiers. L'empereur O- thonI"fit rétablir, l'an 97i, la discipline mo- nastique dans ce mona.>>tèfe par les soins de labbé Kavangcr, venu avec une colonie de quaran'e religieux de saint Mavimin de Trêves. L'abbaye d'Epternac fleurit dès lors d'un tel éclat , qu'elle était appelée généra- lement reco/erfei>ain^//fnoîf. Les empereurs, les rois et les souverains pontifes l'enrichi- rent de nombreux privilèges.— Voy. Gatlia clirist.,i. XIII, col. o7G, la suite de 70 abbés. ERBACH, kberbacum ou Apribacuni. — .\bbave de l'ordre de Cîleaux, fondée vers 1135,' près Mayence (Hesse-Darmstadt, Alle- magne), par une colonie de religieux en- voyés par saint Bernard, h la prière d'Àdel- bert, archevêque de Mayence et légat du Saint-Siège. Ce lieu d'Krbach avait été habité d'abord fiardes Chanoines réguliers, ensuite |iar des Bénédictins venus de l'abbaje de Mont Saint-Jean; il fut alors racheté de ces derniers pour 50 livres d'argent, et des moi- nes cisterciens s'y établirent. De pieux et illustres personnages furent inhumés dans cette abbaye, qui devint la mère elle chef-lieu (l'un grand nombre d'autres, d'hommes ou fie femmes. On duit citer, entre autres, l'ab- baye de Schonan eu Belle-Ile, fondée l'an llV'i.. Rulhard, disciple de saint Bernard et moine de Clairvaux , fut le |>rcrnier abbé d'Erl)ach. -^ Voy., ^'rt//m christ., t. V, col. 055, la série de 37 abbés. ERCHI (diocèse de Vesprim, Hongrie). — Abbave de l'ordre de Citeanx, sous l'invo- cation fie saint Nicfdas, évoque et confes- seur, fondée vers l'an 1260, par Thomas, pa- latin de Hongrie. Dans la suite, l'an I'*y9, elle fut possédée [)ar les ermites de Saint- Augustin. ' (Jo\f.KI.IN.) ERESTEIN, Ere^tcimensp, (diocèse de Stras- bourg, Bas-Rhin. Francf). - Ancienne ab- baye (le fenunes de l'fjrdre de Snint.r Benoit, entre III et Scher, fondée l'an HVO, par V.r- niengMrdc. fiîmme flo Lothaire 1", «■inpcreur. V.Wii renri(.hil de saintes r(dnpie> apporlci-s Utf Rome. C'étaient, dit on, celles de suint Sixle, de saint Félix et de saint Adancto, que lui donna le pape Léon IV. Ce niêmo pontife l'enrichit de grands |)riviléges. L'il- lustre et pieuse fondatrice y fut enterrée après sa mort, qui arriva l'an 851. L'abbaye d'Freslein servit de refuge aux religieuses de Blang", a;;rèsla ruine de leur monastère, brûlé par les Normands. Elle fut réformée l'an 13V5, par Bertold II, évoque de Stras- bourg, et de nouveau, l'an ^86^ par l'évoque Albert de Bavière. lille cessa ensuite d'exis- ter, et ses revenus furei.t léunis à l'église de Strasbourg. — Le Gallia christ., t. V, col. 8i7, fait mention d'une seule abbesse, noo:- mée Uotrude, sous l'an 895, ERLACH (L'île de Saint-Jean d) (canton de Berne, Suisse). — Célèbre abbaye de l'or- dre de Cîteaux, fondée dans le xir siècle, par un évoque de BAle. Elle était située dans un fond, à l'endroit où la Thièle va se jeter dans le lac de Eienne. Comme elle avait des terres d'un grand rev* nu, les Bernois en fii'ent le siège d'un bailliage. Le bûtiraentdes moines servit à loger le bailli. (La Martimère). ERNAY ou RENAY, Rotnacum inFlandria (diocèse de Malines, Belgi(iue). — Monas- tère fondé avant l'an 659, par saint Amand, évô(iue de Tongres, en 1 honneur des saints apôtres Pierre et Paul, et (pie Mabillon, après Colvenier, pense avoir été habité par des Bénédictins. C'est dans ce monastère que ^ fut, vers l'an 719, enfermé par Charles, duc -'■'^^ d'Austrasie, Célestin Scott, abbé de Blandin- ^' ^ berg de Gand, pour avoir favorisé le iiarli ^'^'^ -^ de Ragenfroij maire du palais du roi Cbil péric. Détruit par les Normands, vers l'an 880, il fut restauré vers le milieu du sièclesuivant par Arnoul, comte de Flandres, fils de Bau- douin le Chauve. Ce fut plus lard un collège de Chanoines séculiers, sous le patronage iio saint Hermet, martyr. ERRERA, Fcrraria (diocèse de Burgos, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Verola, de la filiation de Morimond. Elle fut fondée en 1171, non loin de Mirand.i de Ebro. Son premier fondateur fut, dit-on, Ferdinand, roi de Castille. (Jongelin). EISCALADE (Saint-Mautin i>'), (Burgos, Espagne). — Monastère de l'ordre de Saint- Benoit, 5 huit lieues de Burgos, fondé, selon Sandoval, l'an 763, du temps d'Alphonse, roi d'Asturie, et de Rodrigue, comte de Castille. Il fut bâti, d'après cet historien, par un noble personnage nommé Fernand le Noir, et par (joda, sa femme, qui le dotèrent richement, ornèrent magniliquement son église, ot éta- blirent en ce lieu une communauté nom- breuse de religieux, sous la coniuite de labbé Boldan. ESCALE-DIEU (L'), Scala-Dei (diocèse de Tarbes, France). — Célèbre abbaye de l'or- dre de Cîleaux, fille de Moi-imond, fondée sous l'invocation de la sainte \'ioige, avant l'an 1136, par Foilon de >'ic, au lieu de fUi- hadour,i\nus une vallée (lue traverse l'Adoiir, dcscendaiil des pNiénccs. Plus lard, l'an 11V2, B(''alrix, vicomtesse de Béarn, fit traiis- léier celle al baye dans un autre lieu (pi'elU; occupa depuis. — Yoij. la charte de cello 271 ESC DICTIONNAIRE ESC 2T» innslalion, Gallin christ. A. I. Itislr., ji. t92, roi. 2 ; et col. 1-2G0, la série île 30 ai>liés de lEscale-Diou. ESCANCKSTER ou FAKTER (V>). /tVo- niense Cœnobium (coiiité de Devoii, Aiigle- lerrei, célèbre inoiiaslèrc de Tordre do Sainl- Benoît, fondé vers l'an %8, par Edgar, roi dWnglelerre, sous riiivocatioii de la sainte ^'ierJ5e et île saint Pierre. LeolVie, premier év6(iuc d'Exeler, ayant reçu du roi ce n^.onas- tère, poui- y établir son siéf^e épisco, al, il y plaça des chanoines, et lui lit don de terres, d'ornements, de livres cl d'autres objets, ('eltc mémo église l"nt enrichie également d'un grand noud)re de reliipies, dont le Mo- nas(ic.onlican. ESCHAALIS. Eschiilciinn (diocèse de Sens, Yonne, France). — Abbaye de l'or-lrc do Cî- teaux, lillcdc Eonlenay sous Cla'rvauv, l'on- dée sous rinvoration delà sainle\iorge, avant l'an 1131 , à quatre lieues environ de Joigny, fiar Vivien, chevalier île La Ferlé Lo; cria, qui donna au prùlro i-Kiennc cl à ses com- l^agnons, Thibaut cl Wainier, le lieu d'/i'.t- chnnlis pour la coU'bMclion d'un monastère. \Villelme, son troisième abbé, lran-1'éra en- suite celui û'J'JschaaIis dans un autre lieu plus commode. Suivant le (iallia christ., on peut placer la l'on ialion de celle abbave, ?i lan 1120 ou 1125. Voy. t. XII, col. 210, la série de 59 abbés. ESCHAUPE, Sc(iri)iHm (diocèse de Eérida, Es|)agne). — Abbaye de l'ordre de CHeaux, non loin de la ville de Lérida, sur les bortls de la Cinga. i:ile fui fondée l'an 1180, par Pierre le Catlioliipie, roi d'Aragon, et sa l'enmie, iMarie de .Montpellier. Son premier abbé et ses religieux lui fuient envoyés de l'abbaye mère de (liteaux, en France. (Jongicmn.) ESCHAW, Hitschoviu (France). — Abbaye (le fenunes de l'ordre de Saint-IJenoit, sous l'invocation de la sainte > lergc. des saintes Sophie, Foi, Espérance et (".hariié, el de saint 'J'rophyme, mailyr, fondée Tan 778 ou 770, jiar llemi, évéque do Strasbourg. Elle élait située dans une île de l'Helen, rivière <;'.\l>ace, et dans le diorèse de Sli-asbourg. DiUruile [tar les barbar(!>, elle fut ensuite I e.>taurée vers lan 070, par Widcrnld, évé pie de Strasbourg, et enrichie par ses succes- seur-», Wilkbno ol Hezelon. L'iniiiératrii c sainte Ui(hard(> fut aussi ha bieid'ailrice. Celle abbaye Ib-urit sous la règle de saint IJenoîl, jusipiau temps de Euthcr, où, dé- truite |iar l'hérésie, elle vil ses relig euses .se disperser. Willeliiif, évè pu; de Slr.is- ibourg, leur substitua. Tan lo.'M, huit piében- (iiers, aux(]uels il donna ceriains règlements. ?^es revenus de labbaye furent cidin unis i*i l'église de Strasbourg.— >oy.,^'nV/Vj christ., t. V, col. 8i8, la mention de (|ue ques ab- bosses. ESCHENBACH, Esch'-nhachuni (Suis.se).- Abbayo de feinmes de l'ordre de Cilcauv, l'ondée l'an 120», dans rancicn diocôse de Conslan;o, el dans le territoire de Luccrne, par Waller, baron d'Esiheidiacli et son (ils Borchlold. l'Ille fut construite d'abord au lieu dit de Sainle-Calherine, près de la rivière do Uusa; mais, h la suite d'un malheureux \\^- ccndie,elle fui Iranslér'éc à Ober'-Esclienbach. — Gdllin f/»r/.s-/., t. V, col. 1100. l{S('EA(^HIi; (L'), Jisclochia, F.<z, et près du couvent des Bénédictines. De celto abbaye sortirent plusieurs abbesses d'autres monaslèips. — ^'oy., (ïollia christ., t. II, col. VO?, la série de 15 abbesses. ESt^FIlEV J'^scurryuni (France). — Ab- baye de l'ordre de (liteaux, lille de Vaux-er)- Ornois sous Morimond, fondée sous l'invo- cilion de la sainte vierge l'an 1132, par (ieoll'ioy 111, seigneur- de Joinville, ipii fui inhi iné à tllair-vaux dans le (■/nu'lière des i.obics. Ce pieux jiersomiage, bisaïeul de Jean, sire de Joinville, l'hislorien et l'ami de saint Louis, fmula plusieurs autres ab- bayes, conmic on le voit par sa longue épi- laplio, qui nous a été conservée. Celle éj)!- lai-hf fut faite et apposée par ce môme Jean de Joinvilli», lors(iue, étant do retour de la 'j'erre Sainte, il visita les sépultures de ses devaru:ieis h Clairvaux. IvUe est doublement précieuse conuue étant l'ouvrage du bon s('nr'cli(il, el comme document utile pour fo tableau géiiéalogiipio delà maison de Join- ville. Le père Merlin, jésuite, qui s'est ap* pliipié à la déchilfrcr et ù la Iranscrirc lelir-e jioiir Ictire, la cile lexlucllemenl dans sesOln scrvi'.tions historiiiues et criti(|ues sur l'ab- bave de Clairvaux (Mémoires de Trcvoux, aoïU 1730, 2' partie, p. 1882). — (Juani h l'abbaye li'EscHrcy, l'une des nomlireuse.s fondaiioîis de tjeoliroi III , seigneirr do J(»in\ille, elle élait située, suivant \oG(tllia christ., dans le duché de Har, entre les lieux de ."yiorley el de ,VIoulier-sur-Saux (.Merrse), aux conlins G3, ù se|*l lieues environ de Madi'id, cr) iiiémoire de la bataille de Saint-(juentin, en Picardie, gagnée .mr les Français, en 1557, el pour- accomplir un V(eu qu'rl availfalà saint Laurent, ayant remporlé la victoire ie jour môme (le'la fôle de i c siiinl (10 aoC). ndée en 1153, par E>kill, archevêque de LiukJ (t primat de iJanemarck. (]etl(j abbaye fut dé- vastée [ ar deux incendies, en 1192, et en 120i. lace Pontan dit, dans son Histoire dr. JJuncniarck, que ce même prélat llskill (it construire à ses frais cinq monastèrtis de l'ordre df; (liteaux, savoir, M.ucswald, Ksrom, Hfrkescliow, Tuirunedorpium et .l'^sromum. liSSE.N ou ASSINDi;, Asnrdinnsf, lîsscnsc ou Assrndirnsis pnrlhmon (l'ilals prussiens). — Abbaye de lèuune de l'ordre r|(; Saini- Berioil, fondé*; avant l'an 873, dans le dio- cèse de (;olos4ne, par le vénérable AH'roy, ice pour les pauvres, établi vers le commence- ment du XIV' siècle. L'an 1519, par les soins et les dons de Charles IV, duc d'Alençon, et de Marguerite, sa femme , il fut transformé en un monastère de femmes : les premières habitantes furent seize religieuses et quatro sœurs converses, appelées du monastère des filles pénitentes de Sainte-Madelaine,do l'ordre de Saint-Augustin, de Paris. — A^oy., Gallia christ., t. X, col. 742, la série de li abbesses. ESSOMES, Essomiou S. Ferreolus {Aisne, diocèse de Soissons). — Abbaye de France de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation desaintFerréol.Elle fut fondée vers la fin du XI' siècle, près Château-Thierry, par Hugues, évéque de Soissons. Les Chanoines réguliers de la congrégation de France* y furent in- troduits l'an 16i9, par Simon, évêque de Soissons. — Voy., Gallia christ., t. IX, col, 462,1a série do' 38 abbés. ESTANCHE (L'), Stagnum ou Stanchia (diocèse de Verdun, Meuse, France). -— AIj- l)aye de l'ordre de Préraontré, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1140, à deux lieues de Sainl-Mihiel, et à six de Verdun, dit le Gallia christ., par Albéron, évêque de Verdun. Le |)ape Alexandre III lui accorda l'an 1180, un [jrivilège de pro- tection et de confirmation. — Voy., Gallia c/tri's^, t. XIII, col. 1341, la série de 35 al}bés. — Annal. Prœmonslr., t. II, col. 837. EST ERP (L') ou L'ETEU, Stirpum (dio- cèse de Limoges, Haule-Vienno, France). — Cette abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée vers l'an 1032, est placée |)arle6'a/- lia christiuna, h huit lieues de Limoges, à onze d'Angoulême, à quatorze de Poitiers et à une seulement (le la rivière, ilile le Gay des plaies. Elle reconnail jjour foiulalcurs un noble personnage nonnné Jordan, fils d'Abon, et Dia sa femme, (pii, du consentc- u)ent de leurs enfants, donm'renl une manse avec une chapelle, appelcei>7j/7J/t', et toutes leui's dépendances, pour y construire un mo- nastère en riionneurde la Sainte-Trinité et de ra|;ôtre saint Pierre. — Xoy., Gallia christ., t. 11, c"oy., (îal- lia christ., t. Xlll, col. lV-28, 5 prévôts et iiO abbés. — Voy. Annal. Frœmonslr., 1. 11, col. 889; le plan de celte abbave. KSTKKL (L'), Slradi (France). — Abbaye de l'orlre de Citeaux, fondée près la ville (le Dreux (Kure-et-Loire), l'an llVi, sous l'invocation de In sainte \ icrge , par Kahier de Domjon, seigneur de Musy, avec l'ac- ceplalion de (lodefroi, évè(pic de Chartres, de Hugues, évoque d'Aux(Tre. et de (lui- chard, abbé de Pontigny. VMe était située aux cùnlins des diocèses d'Kvreux, et de Chartres, sur l'Eure, et dans le diocèse d'E- vreiix, suivant le (SaUia christ. Le Pape Alexandre m, conlirma ses possessions vin_^t ans après sa fondation. Jean, comte de Dreux, fut l'un de ses piiniipaux bienfaiteurs. Cette abbaye passa l'an 1087 à des religieuses du môme ordre, transférées de Colomlie près Longowy, au diocèse de Trêves, les- (juelles l'occiipèrcni depuis. — \oy.,(i(tllia christ., t. XI, col. 072, 37 abbés et (iuel({ues abbesses, ESTItUN, Estreu, Estrum ou Parthcnon Strumcnsis (dipcèse d'.Vrras, Pas-de-Calais, France). — Ancienne abbaye de nobles lilles dit le (lolliit christ., de l'ordre de Saint Uenoll, h une lieue au nuMi de .Mont Saint- Eloi. Elle fut fondée, ou s\iivanl d'antres restaurée vers l'an lOS.'i, par Cérard, év6(jue deCandirai eld'Arras. (Juchpies uns placent sa première fondation h l'an 800. Lévèqne Lambert, snccesseur de (lérard, sur le siège d'Arras, lit approuver et conlirmer celle fondation ou resiauralion par le pape Pas- calll. Ce lieu dEstnin était célèbre par {\cs sources d'eaux chaudes (jui allaient se perdre dans la Scar|K\ — \o\., (inllia christ., i. III. cf.l. .VI9. la série de'V2 abbesses. El ANCHE {L'),Si(wchiu (N osjjes, France). — .\bbaye de l'ordre de Citeaux, foniléel'an lli8. par Mathieu 1", duc de Lorraine, sur les instances de sa mère Adélaïde, ci-devanl duchesse de Lorraine, qui s'était consacrée à Dieu, dans le monastère de Tari , près do Dijon. Henri, évoque de Toul, contirmacetle fondation l'an 1U9. Cette abbaye, située entre ^'eufchiitcau en Chalenois, était du dio- cèse de Toul, avant la création de l'évêché deSaint-Dié. — Voy., Gallia christ. . 1120, 28 abbesses. ET1ENNE(Sai>t-),.S. S/<7)/(flrj».-! (h Paris, France). — Ancien monastère fontlé avant l'an 593, dans un faubourg de Paris, et qui était soumis h la puissance royale. — Le Gallia christ. , en fait mention sommaire- ment, t. VIL col, 230. ETIENNE (Saint-) de Doscho (diocèse de S(jiiillace, royaume des Dcux-Sicilt), S. Stcnhanus Cadoniensis (diocèse de IJayeux, Calvados, Franco). — Abbaye do l'ordVe de Saint-Be- noît, fondée à it^aen, avant l'an lOGG, par (iuillaiime le Con(iuérant. alors roi d'Angle- terre. Ce prince lit cette fondation par ordre du pape Nicolas H, (jui lui avait imiiosé celle œuvre pie, connue expiation de son mariage illicite avec iM^lhilde, lilledu comte de Flandre, à laquelle il était uni par un l)roche degré de parenté. Le menu» jionlifo avait imposé à Malliilde également l'obliga- tion de fonder un monastère de femmes. L'il- lustre Lanfranc. alors prieur du Bec, fut lo premier al)bé de Saint-Etienne de Caen. Celle abbaye devint dans la suite célèbre h plus d'un titre. Plusieurs papes ou souve- rains renrichirent de dons ou de privilèges. Ivlle fut dévastée en 13'iO, au temps des guerres des Anglais; et ensuite l'an 1502, par les calvinistes, l'.idin el'o s'unit l'i'n 1003, h la ((mgrégalion de Saint-Maur. — \oy., Gallin (hrist., t. W, col. 422, la série de iV abbés. — I\'i'ustri(i pia, p. 024. ETIENNE DE DIJON (Saint-) S. Stcphanus Divioncnsis (Côte- d'Or, France). — Ancienne église séculière et abbaye de l'ordre de SaiiU- Auguslin. Si l'on en croit l'historien de celle église, elle existait déj.'j au vi* siècle. On ne trouve cependant qu'au début un i\' siècle la menlion de son iih leur ou prévôl. l">llo était dii dio! èse de Langres. F^lle em- bra.-sa Tan 1113 la règle de saint Augustin, jtar les soins de Jocoran, évô(|ue de Lan- gres, qui ablicpiant sa charge, se retiradans celle maison. Son corps reposait dans le clKinir de ce mona^tère, auquel il avait don- iié les églises de Fonlnines, de (lemelles vi d'Ormancé. En IGIJ, celle église redevint séculière avec l'agrément du Pape Paul ^'. H y avait un abbé (pii était conseiller hono- raire du sénat de Bourgogne, un doyen, un chantre, un prévôt, un Irésorier et douze cl< i- noines. (Y. A.Fiot, llist.S.Strphnn.Divion.) Voy., Gallia christ., t. IV, col. 7o3, la sé- rie de 53 prévôts, prieurs ou abbés de- 277 ETI DES ABBAYKS ET MONASTERES. ¥M 2TS nuis Bollon I'" l'iiii 801, jusqu'à Jean Bou- liier, r.TH 1726. EI'IKNNK DE MAÇON (Saint-) 5. Stcphn- nus Malisconensis (h Mâcon, SaôiiP-et-Loirc, France). — Ancien monastère de chanoines réguliers, ou plutôt de clercs vivant en com- mun, dit \eGallia christ., qui fut uni è l'é- glise cariiédrale de MAcon, par Contran, roi de Bourgogne (av. 593). L'abbaye ayant en- suite éuS détruite» soji eniplacenientfut con- cédé à (les juifs. — \"oy. ).e Gallia christ., t. IV, col. 1113. ETIONK (Saivt-) de REIMS, S. Stcpha- nm liemensis (Marne, France). — Abbaye de femmes de Tordre de Saint-Augustin, fon- dée à Reims Tan 1617. C'était auparavant un jirieuré de Chanoines réguliers sous le nom de Saint-Paul, soumis au >'al-des-Ei;oliers. Mais cette année 1617, les chanoines firent un échange avec les religieuses de Saint- Etienne de Soissons et s'en vinrent à Sois- sons, tandis que celles-ci venaient à Reims. Le monastère d'hommes de Saint-Paul de l\eims devint donc une abbaye de femmes sous le nom de Saint-Etienne, et l'abbaye de femmes de Saint-Etienne de Soissons devint un prieuié d'hommes sous le nom de Saint-Paul. Mais ce prieuré lui-même parle d(;part des chanoines, retourna peu de temps aj)rès à des religieuses a|)pelées d'ailleurs. Quant aux premières, elles rapportaient leur origine à Jacques de Bazochie, évêque de Soissons, qui l'an 1228 concéda l'église iiè Saint- Etienne avec toutes ses dépendan- ces ()Our la fondation d'un monastère de femmes. Ce pieiix asile fleurit toujours par sa sainteté, jusque vers 1567, où il fut dé- truit parles calvinistes. Mais l'abbesse Anne de Roucy lui rendit son ancienne splendeur, en le transportant h Reims comme nous nvons dit, et en lui donnant des règles très- «■lustères, d'après lesquelles beaucoup d'au- tres monastères de femmes du même ordre en France, furent ensuite réformés ou fon- dés.— Voy., Gallia christ., t. IX, col. 298, le catalogiie de 27 abbesses de Soissons ou de Reim';. ETIENNE (Saint-) DE STRASBOURG, S. Slephanus Anjcnlincnsis iTi Strasbourg, Bas- Rhin, France]. — Monastère de femmes d'a- bord de l'ordre de Saint- Benoit, puis de l'or- dre de Saint-Augustin, fondé vers l'an 690, par Adalbert, frère de sainte Odile, [)Our trente rcliigieuses, dans les murs de ran- cienne ville de Strasbourg, sur les ruines d'un cbaieau romain, prés la rivière de Brusca. Ce pieux fondateur fut inhumé dans le chojur de l'église à droite; à gauche on voyait les tombeaux de ses deux femriK.'s (ieilinde et Bathilde, et de leurs deux filles Savine et Lulgarde. Ce monastère, (\\\\ avait quitté la règle de saint Benoît pour celhî des chanoinesses, fut lotigicnqis possédé dans la suite par des cbanoiiies>cs luthé- ru'imes, dont l'abbesse faisait riéatMiioin*^, dit-oti, (irr)fession de f;éli!).il. Des religieuses de l'ordre de la Visitation l'ur furent sub- stituées, par Louis XIV, avec la charge dV; lever dix nobles filles «le rAU/ic»'. Lr> (ial- lia christ., t. V, col. Wt't, mentionne quel- ques abbesses dont la [tremièro ejt sainte Altale, religieuse de Hohembuurg, nièce do sainLc Odile, et fijle d'Adalbert, le fonda- teur du monastère. ETIENNE DK VAUX (Saint) Vallis S. Stephani. — Abbaye de France de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 1075, dans l'ancien diocèse de Saintes, par les frères Pierre et Arnaud oe Mortagne, nobles sei- gneurs (le Saintes. Peu do temps après et vers l'an 1093, suivant Mabillon, les reli- gieux de saint F:tienne de Vaux se soumi- rent d'eux-mêmes au monastère de Maille- zajs. — Voy., Gatlia christ., t. H, col. 1113, l'ordre des abbés au nombre de 23. ETOILE (L') Stella (diocèse de Blois Loir- et-Cher, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, fille de Prémoniré, sous l'invo- cation delà Trinité et du Sauveur, fondée, dit-on, l'an 1130, par Godefroi III Grise- gonelle, comte de v^endôme. à n<3uf lieues do Blois, et à sept à l'ouest de Vendôme. Outre les comtes de Vendôme et de Blois, elle eut pour bienfaiteurs Geofroi et Albéric, évoques de Chartres; Hugues, Guillaume et Amelin, évêques du Mans. Les Papes Eugène III, l'an 1147, Urbain III, l'an 1187, et Honorius IV, l'an 1287, donnèrent des bulles en sa faveur. — Voy., Gallia christ., t. Vlll, coi. U02, la série de 32 abbés. ETOILE (Notre-Dame de l' ) Stella (diocèse de Poitiers, France) . — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Pontigny, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge l'an I12'i. par Iserabert, dit Senebaut, de la maison de Lusignan. Ranulfe, Guillaume et Foulque, ses fils, confirmèrent cette fonda- tion. Ce monastère fut uni à l'ordre de Cf- teaux par une bulle du Pape Eugène, des calendes de février 1147. —Vov.,Ga//(ac/tr«.s';. t. II, col. 1352, la série de 49 abbés.— VE- toile est dans la commune d'Archigni, can- ton de Verneuil sur Vienne, arrondissement de Chatellerault. ETON, £"fona (comté de Warwick, Angle- terre).—Abbaye de religieuses de l'ordre de Fontevrault, sous l'invocation de la sainte. Vierge, fondée par Robert, comte de Leices- ter, au temps du roi Henri II (1154-1189). Ce monarque confirma ses possessions. LePaj)o. Alexandre III la prit sous sa protection et Ja munit d'un jirivilégo. — Voy. Munastic. Anglican. EU (NoTnE-DAME ou Saint Laurent d), Aiu/um {h i'A\, diocèse de Rouen, Seine- Inférieure, France). — y\bbaye de l'ordre de Saint- .\ugustin, fondée l'an 1119, par les soins d(; Henri, comte d'Iùi, et de (ieofroi, archcvêipie de Rouen, (tétait aiqiaravanl une église sous l'invocation de la Nativité de Notre-Dame, (pie Guillaume L' , comte d'Eu, érigea on collégiale l'an 1002, en y app(;laiit des chanoines poui- y chanter l'of- firc divin. A la dcMiianded(; Robeil, doyen de ces chanoines, rar(lievè(pie Geofioi l'éri- gea en abbaye l'an 1119, et le même Robert en fut élu h; premier abbé. C('tl(! abble soulevée s'tcrrêla dans la ville d'Eu. Atteint d'une par les Sarra/ins oojilru le;» édifices sacrés, grave maladie, il se fil porter à l'ahhaye où Au reste, dit le Gallia christ., on ne trouve il torinirm sa sainte carrière et yfut inhumé, aucun monument sur l'abbaye deSaint-Eu- L'ahbave d'Ku a de|)uis choisi ce saint pour sèbe, plus ancien (ju'un acte de donation do son pairor.. Klle a été |)lusieurs fois restau- l'an lOO't. Ce monaslèro fut fondé dans lo ;ée. On voit encore ilans sa belle église les lerriloirc de Sanion, près d'Ajit, paV saint tondjeaux des comtes d'Ku. Saint Laurent Maitian, qui vivant en solitaire danscelieu, tst encore eujourd'hui le patron de cette rassembla autour de lui (pielqiies compa- niônae éj^lise, devenue la paroisse de la ville gnons. L'oratoire ou l'église île Sainl-Eu- d'Eu, et qui est l'une des plus belles de la séhe fut consacrée j)ar le l*ape Urljain II N\)rniandie. Elle se ^lorilie de posséîler les l'an 10% ou l'an 1099. (le monastère fut reliques du saint archevêque de Dublin, qui concédé l'an 1132 à l'abbé et aux moines de ront l'objet do la vénération des fidèles. — saint dilles. Le Pape Alhanase IV la dota Voy. (iallia christ., t. XI, col. 295, la série l'an 115'», d'un insigne privilège. — V03., de il abbés.— A>«o/r/a /;ia, p. Gft'*. Gallia christ., I. 1, col. 377 et 378, pour la EL'tiEM"] (Saint-) (diocèse de Sienne, Tos- série de M abbés, cane, Italie). — Ancien monastère de l'or- liUTKOPE (Saint-), S. Eulropins (ancien dr.' de Saint-Benoit, fomlé l'an 731, |)rès de diocè^e d'Orange, maintenant d'Avignon, Sienne, |>ar >arni'froy, à oui Luitpiand, roi Vnucluse, France). — Ancienne abbaye si- des Lombards, avait donne le gouvernemeJit tuée sur une montagne cpii domine la villo de celle ville. d'Orange. Elle fut érigée, on ne sait en quel IClJtiENIE (Saintk-) de Narbonne. 5. A'u- temps et sous cpielle règle, ?i la place (pi'oc- geniœ in Corbaria superioricl suhiirhio Nar- cupait la vieille églisedédiéoh.^aint Eulro|)e. Loiiensi .ytonaslcritim (Amie, France). — An- sixième évèipie d'Orange. Elle devint par la (lun monastère fondé daus un faubourg de suite un prieuré dépendant de l'évèieurs domaines el églises. A celle épo- îijure dans un acte imblic de l'an 109-'*. que c'élail déjàun i>ri('uiésoumis à l'abbayo EU'i'UOPE (Saint-), 5.V. Iialropins çt Ste- de Saint-.Michel de ("Jusa. L'an 1189, parla phanus (à Saintes, Charente- Inférieure, volonté du [irieur (iuillaiime de Lacu, et France!. — Ancienne abbaye (jui doit son l'assentiment des religieux au noudjre de origine 5 Pallade, évôipie de Saintes, vers la cinq, ce prieuré fut sounds h l'abbaye de fin du vi' siècle. Ce saint pontife avant b/l'i Font-Froide. — Voy. Gallia christ., t. VI, dans un faubourg de la ville une l)asili(|Ué) liL'LA (15. Mauia i)i:). — Abbaye de fem- en l'honneur de saint Etienne, y transféra lo ines de l'oixlie de Cite.iux, sous l'invocalion corps de saint lùitrope, martyr, et |.>remier de la .-ainle \ierge, fondée avant l'an 1338, évèque de Saintes, d'où elle pi il le nom de «lans l'ancien diocèse d'Elue (plus tard de Sainl-Eulrope. (k'ite église devint {i\ depuis cette éi'oque un simple EELALIE (Sainte-) de BorT-)d'0/léans, l'ut Childemarche, (pii, après la fondation du S. Evurlius (Loiret, France). — Aniienne monastère Je Féjam,», dans le pays de ('aux, église el abbaye de l'ordre de Sainl-IJenoîl. en devint abbosse, au li'Uips de iaiiit Ouen, L'égli-e fil fondée dans le iv* siècle. Ellede- archevèque de Itoucn. vint une abha,\e dechaïudne.^séiuliers avant EUSEBE fSAiNT-) S. Euschins.— XunQnnc l'an 783. >ers l'an ll'iO, celle abba. e fut ré- nbliaye de Prance, de l'ordre de sauit Au- formée par les chanoines léguliers de vSaint- j;uslin, fondée avant l'an 095 dans l'ancien > icior '>le Paris. Elle embrassa dès-lors la diocèse d'Auxerre (Vonnc), et pièsdesmurs règle de Saint-Augu.stin et des dits chanoi- ile celle ville, |iar Pallalo, évoque d'Auxer- nés réguliers de Saiiit-Nictor. Enfin, après re. Elle était sous l'invocalion de saint Eu- avoir soull'orl tour à tour les ravages des sèbe, évè.pie de Ncrceil el martyr. C'élail Normands, des Anglais el des calvinistes, «•ncorc dans le dernier siècle un prieuré de labhaye de Sainl-Euv(!rle fut donnée h la chanoines réguliers de la congrégation de congrégaiion des chanoiiu.>s réguliers do France. — Voy., ^f'«//m christ., t. XIL France, l'an 1G3G; el sous les auspices do EFSEBK (Saint-) .S. Easehius (ancien celle congrégation, elle vil relleuru- sa dis- diocèse d'Apt, aujourd'hui d'Avignon, Vflu- cipline.— Voy., Gallia christ., l. Vlll, col. ."Iijse, France!. — Abbaye de l'ordre de liiT.'i, la .«^érie de oV abbés. SiiiM-Benoîi, fondée, selon quel(|ues-uns, EN'EilBElJB, Averbodium (Belgi(iuc). — 281 EVR DKS ABîîAYES ET MONASTERES. E\S 2Sî Cc^ièbrc nl)b:iye de l'ordre Je Préiuoiilré, ])vbs deSiclicinet de Diest, Ibndéo sous Tiii- vooalion de la sainte A'ierge et de saint Jean-Haptisie, par une colonie de Saint-Mi- chel d'Anvers, Tan 1128 ou 1131, ou entln i'an 1135. Elle reconnaît pour son loiuialeur Arnulfe V, comte de Loos. Walcker, arclie- vôcpie de Rouen, fit |a dédicacede son église l'an IIQV. Cette abbaye appartenait autrefois au diocèse de Liège. — Le Gallia christ, la mentionne sous le diocèse de Malines. — \oy. ,ibid., t. V, col. 107, le catalogue de 37 abbés. — Annal. Prœmonslr., t. 1, col. 208. EVEKSHAM (anc. diocèse d'Ypres, Belgi- ques). — Abbaye de l'ordre de Saint-Au- gustin, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Waast, fondée avant l'an 1091, sur l'Yser, dans le territoire de Furnes, par deux chanoines nommés Gualbert et Elbo- don. Gérard, évoque des Morins, approuva celte fondation l'an 1091. Ce lieu d'Eversham, alors du dioi èse de Thérouanne, fut plus tard decelui d'îpres. -- Voy. Ga//m christ. j t. V, ci)I. 355, la série de 28 prévôts. EVESHAM, EveshamenseCœnobiiwi (comté de Worcester, Angleterre). Abbaye de Tor- dre de Saint-lk'noît, fondée avant l'an 718 par saint Egwin, le troisième évoque de Worcester. Le pieux pontife étant allé à Home l'an 709 avec Cenred, roi de Mercie, et Offa, roi des Saxons orientaux, en rap- l'.c^rta un | rivilége pour son monastère d'E- vesham. Il mourut vers l'an 718. — Voy. Moiuistic. anglican. EVîERE (L), Aquaria (Maine-et-Loire, France). — Abbaye de Tordre de Saint-He- noîl, sous l'invocation du Sauveur, fondée Tau 1056, dans la ville d'Angers. LVKK (Saint), ou SAINT-EPUHE-LEZ- TOUL, S. Aper (Meurthe, France). — An- cien et célèbre monastère de Tordre de Saint-Benoît, dont Torigine remonte à une église gue saint Evre, évô(pje de Toul, tit construire vers Tan 507, dans un faubourg do sa ville é|iisco|)ale, et rpie son successeur Albaud termina et consacra en l'honneur de saint Maurice. Ce dernier pontife rassembla dans cette église, dite bientôt de saint Evre, quelques pieux fidèles , qui vivaient en commun, à l'exemple des premiers chrétiens. Telle fui la modeste origine de Tabbaye de Saint-Evre «le Toul, qui devint dans la suite très-considéiablo et très-céicbre. Après plu- sieurs vicissilud(;s, réformes ou lestauia- tions, elle se réunit enlin, Tan 1011 .'i la con- grégation de Saiiit-\ aimes. — Vov., (iallia christ., l. XIII, col. 107's la série d.;"03abbés. l'^V lUJN, l:hronium oii Anrio (France). — Abbaye de Tordre de Saini-Henoît.sous Tin- voca ion de la .«•ainte Vierge, fondée vers Tan G'IO par saiiiK^badoin, évoque du Mans, dans son difjcèse. Llle était iituée .i trois lieue de la petite rivière d'Krve,el h quinze lieues enviions 'i l'ouest de la ville du Mans. Elle fut rui/iée |iar h-s Normands dans l,i IX' siècle, et recoiistruilc! vers T/m 12.'>2. lUIe s'unit Tan 1039 à la congrégation d(; Saini- Maur. Depuis la révolution la congtégalKui des Sœurs de la (Jiaiiié, fondée par une dame Tulard. à la Chapelle au Riboul. à 18 kilom. d'Iivron. a été transférée dans les bâtiments de cette ancienne abbaye. EVROULD'OUCHK {S\i7ix),S.Eijrulfu$ Ud- ccnsis (France). — Monfistèie de Tordre de Saint-Benoît,fondé vers Tan 5G0, en Thonneu^ desaint Pierre, [larsaint Evroul, dans la forùt d'Ouche, à sept lieues de Seez, en Normandie, et dans l'ancien diocèse de Lisieux (aujourd. de Bayeux). Le pieux fondateur fut le pre- mier abbé de ce monastère, qui prit ensuite son nom et devint célèbre. Il jouissait des privilèges et libertés des abbayes de fonda- tion royale. Il avait été reconstruit vers le milieu du xi" siècle. Il s'unit. Tan 1628, à la congrégation de Saint-Maur. — Yoy., Gallia christ., t. XI, col. 816, la série de 51 a'bbés. EXALATA (Saint-Anpré d') (Pyrénées- Orieiiiales, Perpignan). — Ancien monas- tère de Tordre de Saint-Benoît. ^ Voy. Saint-Michel de Ccsan. ¥.\A,lùjcnse Cœnobium (comté de SufTolk, Angleterre). — Monastère de Tordre de Saint- Benoît, sous l'invocation de saint Pirrre, focr dé par Robert Alalet, ])Our le repos de l'âmo du rûi (juillaume le Conquérant et de sa femme Maihilde, et aussi pour son propr.a salut, celui de son père Guillaume Malet, et de sa mère lîésilie, et de tous ses ancêtres et [larents. — Voy. ^lonastic. anglican. EYNi*]SHAM , Jiyn.'shamcnse cœnohiuni (couîté d'()xf(jrd, Angleterre). — Monastère de Tordre vie Saint-Benoît, sous l'invocation du saint Sauveur et de tous les saints, fondé, et doté j)ar Etheired, roi de Mercie (675 à 70^1-]. — Voy. Monaslic. anglican. EVSSF.S ou KYSSE-SUK-LE-LOT.JTarîHWî, (le Axiis ad Oldum Monasterium (diocèse d'Agen , Lot-et-Garonne, France). — An- cienne abbaye de Tordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Gervais et de saint Protais, située près du Lot, dans une agréa- ble et fertile plaine entourée de monticu- les, nie fut fondée sur les ruines d'une ancienne colonie romaine, dite Excisa ou Excisnm , dont il est fait mention dans TI- linéraire d'Anlonin et ailleurs. Elle était voisine de Casseneuil, où Timpératrice Hil- degardo, femme de Cliai lemagne , donna lo jour, en 778, à son lils Louis le Pieux. 0\\ est incertain dans (piel siècle et par quel personnage, cette abbaye fut d'abord ion- (iée. I.(!s uns, plaçant son origine au ly' siè- cle , lui donnent pour fondateur un comta. Séguin, (pii ayant lue son pro[)re lils à 1<\ chasse, aurait bAti ce monastère , par ordro (lu pajic Silvesire. D'autres en attribuent la fondai on à (^liai lemagm;, au ix' siècle; mais ces deux opinions ne reposent sur aucun vieux monument. Ce monastère ne li,.^ure point parmi ceux cpii sont émiméiés (lan.s le synode tenu h Aix-la-t^bapclh! , Tan 817. Quoi (pTil en soit, il existait Ta:i 10H,S, épo- que <'i laquelle il fut donné pour être remis en ordre, .'i s.iint Hugues , ;dtbé «le Clury. Il fui, ensuite soumis inimédidleineiit h Tao- baye de Mf)yssac. Le nioii.'istère d'Eysse eut i.iiis nul doute biîaucoup à souiïrir des al- bigeois, au coumioiicomcnl du xiii siècle. 985 KAII DICTlONNAIRi: FAR 28 i alors qne les bandes de ces sectaires orcii- paieiit les pays voisins et toute la vallée uirairose le Lot. Il semble n'avoir [loiiit eu (Tabbés avant cette épocpie ; du moins on n'en trouve aucune trace, dit le Gallia christ , qui counncncc ^ Tan 1105 la série lie 3i abbés, recueillie d'anciennes chartes (t. Il, col. 930)1. L'ancienne abbaye d'Kysse a été transfor- mée en une va^le maison do détention. F FAfiET ou FAIETE, Fagelutn ou Allum Fatjetum (diocèse d'Auch, ders, France.) — Ancienne abbaye londée sous • l'invoia- lioti de saint Sixte , avant l'an 817 : elle fi^^ure dans le recensement îles monastères l'ail celte même année dans l'assemblée te- rme à Aix-Ifl-f,bapello, On dit (ju'elle fut fondée par Cliarlemagne ; mais cela n'est ))as clairement constaté , dit le Gallia chri- gtiana, qui mentionne (pjcbpies-uus de ses abbés, d'a[irès Cl. Kstiennot. Cette abbave, était, au dernier siècle, habitée par des cha- noines séculiers. FAHK (Argovie, Suisse). — Abbaye de fcnnncs, londé(! avant le rétine de l'empereur Rodolphe de Habsbourg (l->73-1291). « Celle abbaye de Fahr , dit un écrivain, rappelle un souvenir touchant. C'est un monument de lendiessc et de douleur paternelle. Le baron de Hcgensberg avait un (ils unique, son amour et son espérance. Ce beau Dis se noya dans la Limmal; à la place où le corps fut retiré des ondes, le désolé père lit ériger uu lombt'au , sur le tombeau une chapelle, et autour de la chapelle, un couvent. Il y ve- nait souvent avec sa femme Judinlha, pleu- rer et prier, en atlendant le jour où ils iraient rejoindre dans la vie éternelle l'en- fant bien-aimé (Qu'ils avaient cru y devan- cer. Tous deux turent en-evelis h l'abri de ces sai/ites murailles, aux rôles de leur en- fant. » (Louis > Kiii.i.oT, Pèlerin de Suisse.) Suivant une vieille légende, Uodoliihe, sire de Ilalobourg, ayant visité celle abbaye qu'd aimait beaucoup, y fui salué empereur par une simple religieuse d'une grande }>iélé, (pi'on nommait la sieur lîerlhe de Ifa- sel. UodolplK; étant saisi délonnemenl, celle religieuse lui annonça fpi'en ellVt , en ré- (•omperi>e d'une nol)le et charitable action qu'd avait faite la veille, lui et ses descen- «lants s'asseoieraienl un jour sur le tiône impérial. On connaît celle aclionde llodolphe de Hab>«bnurg. Ayant ren onlré un prélri; qui portait le viatique h un malade, et ne savait coMunent traverser une rivière sur son passage, il mit pied à tern; , lui donna son cheval , et allendit ensuite palieunnent sur la rive, le retour i\n bon curé. Celui-ci éiant de retour, voulut disiendrc; le sire de Habsbourg le prévint. « Uostez, mon père, lui dit-il, et gardez ce cheval , il est à vous; je puis faire ce don aux pauvres (pic vous servez ; seulement, n'en dites rien: s'il est bon (pjo Dieu le sache, il le saura sans que nous en parlions. Adieu , mon père, je nte recommande e de Digne, Iias5cs-Alpcs, Franc e). — Abbaye fondée avant l'an 1-21-2. Elle fut son- mise h la juridiction cU' l'abbé de Boscau- don, avant l'an 1-285. (]'étail plus lard, dil- on, un prieuré appartenant à l'abljave du Cluny. — U Gallia christ, (l. III, col. llil], menlionne hîs noms de cpiaire abbés. FAISE (La), l'aczia ou Faisia (diocèse de Bonleaux, (iironde, France). — Abbaye de l'ordre de Cîleanx , sous l'invocalion de la sainte Vierge , tille de Cadouin , lilialion de Pontigny. Elle fut fondée l'an 1137, dans une agréable et fertile vallée, entre deux mers, dit le Gallia christ., par Pierre, vi- c/>mle de CliAtillon. Ce Seigneur doima h Ciiraud, al)bé de (>adouin, en présence ilo (ieoUVoi, archcvôque de Bordeaux, et de ses sutVraganls, un lieu dans sa toi et de Faezia, distant de trois mille des villes de Libouriio et de Saint-F.milion, pour y construire nu monastère. l\aimond, moine de Cadouin, en lui le premier abbé. — Voy., Gallia christ.^ t. II, col. 888, le catalogue de 35 abbés ; et col. 322, Jnslrum., les chartes de fondation cl de conlirmalion. FALEHA (diocèse de CitU^ di Castello , Etals de rEglise)^ — Abbaye de l'ordre do Cîteaux, (ille du monastère de Saint-Sul|)ice en Savoie, de la lilialion de Pontigny. Ella fut fondée l'an IIW. FANAN (duché de Modène , Italie). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoit, bûli à sept lieues de Modène, vers l'an 750, |)ar saint-Anselme, duc de Frioul , cl depuis abbé de Nonaiitule. Il y mit des religieux d'une exacte olc^ervancc et demeura (juid- (pie temps avec eux, rendant avec grand soin le devoir do l'iiospitalilé aux voyageurs, dit Bulleau. Il (piilla ce lieu, pour aller fonder à deux lieues de Modène, dans une terre (pie lui avait donnée son beau-frère, Astcd- jilie, roi des Lombards, le nionastôre lic No- naiitule. — } 01/. NoNANTi i.i". ci-apri}s. FAKE.MOrsriIlH, Farœ Monaslcriutn, S. Fara ou Fcuriacmsc (diocèse de Meaux, Seine-el-Marnc , France). Abbaye de fem- mes de l'ordre de Saint-Benoit, fondée vers l'an G17. par sainte l'are, aulremenl appelée Burgomiorare, lille d'Agnéric, l'un des prin- cipaux ollicicrsde la cour de Théodebert II, roi d'Auslrasie. Consacrée au Seigneur foit jeune encore, par sainl Colomban, cpii avait reçu Ihospiialilé chez son père, sainte Faie, après avoir triomphé de bien des obstacles, avait pris le voile des mains de (Joiuloald , évé(pie de Meaux. Deux ans après, elle fonda le célèbre monastère de F'aremouslier , sur un emplacemenl donné par Agnéric , (|ui fil construire les b.Uimenls. Le monastère iior- lail originairement le nom de Brige, dérivé d'un mol cellique, qui signifie un peut. D14 SS5 J-AR Dl-8 ABBAYES ET MONASTEKES. FAV 2Sô Plessis pense qu'il y avait aiHrofois, comme à présent, un ponl sur la rivière, au con- fluent (le l'Aubetin et du Morin. C'est de là que la forôt, dite aujourd'hui do Faremou- tiçr, lut appelée Salins Briegius. Le mot latin Eboriacas ou Ecoriacas, que le monas- tère portait dans le vu' siècle, |)araît aussi dérivé du celtique. Le monastère étant double, saini Eusta- se , abbé de Luxeuil, y envoya saint Ca- gnoalil et saint Walbert. Le premier fut fait évoque de Laon, en 620; le second, issu d'une famille illustre du Ponthieu, succéda depuis à saint Eustase de Luxeuil. Jonas fut aussi moine de Faremoutier peu après sa fondation; il nous a laissé une Vie de sainte Fare, et une relation édifiante des ver- tus des premiers habitants de ce pieux asile. — Voy. BoBio. Sainte Fare, quoique fort jeune encore, fui élue abhesse du monastère bâti pour les ftersonnes de son sexe. Aidée des conseils de saint Cagnoald et de saint AYalbert, elle y établit la règle de saint Colomban, dans tonte sa pureté. Le monastère de Faremou- tier répandit bientôt au loin la bonne odeur de Jésus-Christ. L'Eglise honore plusieurs des religieuses qui s'y retirèrent, entre au- tres Sietrudo, Gibitrude et Hercanlrude. La sainteté de la bienheureuse fondatiice , lui acquit une grande réputation jusque dans les contrées les plus éloignées. IMnsieurs l)rincesse3 d'Angleterre passèrent la mer, })Our venir se mettre sous sa conduite. Telle futSedride, fille de sainte Héreswith etbclie- fille d'Annas, roi des Est-Angles. Elle suc- céda li sainte Fare, et gouverna l'abbaye de- {)uis l'an 053, jusqu'à sa bieidienreuse mort, vlelburge, autre fille de sainte Héreswith, fut élue a!>besse de Faremoutier, ajirès la inoit de Séour adopter celle de Sairit-lîenoît. .11 parait que ce fut vers le règne de (Jiarle- magne. A une demi-lieue de Faiemonlier élan rid)baye de la (^elle. Voy. Du IM.k.ssis, Jlisl. de l'Ei/liiie de Mcdux; et le Gallia (■hrist. , t. \ 111, col. 1701, [lour l'index de kl abbftssfs. FAKFA (Ktatsde l'Eglise). —Célèbre ab- baye de l'ordre de S.iint-Benoît, près de Spololte, fondée par saint l,aurent, dit 1'//- luminnlfttr, évèqne de Sj»ol{;ll(î, au vi* siè- cle. Elle (lit détruite vrniscndjiablenient par les Lond)ards: il n'en n.'st.iit plus «pie l'é- j|;li.se dédiée 5 la sainti; \'ieige, loiscpi'dle fut rét.iblie |). (>ette abbaye prit depuis un accroissement prodi- gieux. On dit qu'elle eut sous sa dépendance l»lus de 000 églises ou monastères. Saint Thomas eut pour successeur les abbés Pro- bal et Raganbauld. Le premier obtintde Char- lemagne des lettres de protection qui don- naient à son abbaye les mêmes privilèges dont jouissaient b's autres monastères de. Lérins, de Saint-Maurice et de Luxeuil, oii l'on gardait les anciennes règles de saint Basile, de saint Benoît, de saint Colomban , ou des autres Pères : ces lettres mainte- naient les religieux de Farfa , dans le pou- voir de s'élire un abbé selon la Règle de Saint-Benoît. FARON-LES-MEAUX (Saint-), S. Faro ou Crux Meldensis {Saiicta) (diocèse de Meaux, Seine-et-Marne, France). — Abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée vers fan G50, par saint Faron, évêque de Meaux, dans un faubourg de cette ville, sous le titre dq Sainte-Croix et de Saint-Jean-Bai)tiste. Lo. saint fondateur y mit des religieux do Luxeuil, qui suivaient la règle do Saint- Colomban. On y si4bstitua depuis celle de. Saint-Benoît. On voyait dans cette abbaye, le tombeau d'Oger ou Ogier le Danois, l'un des plus braves paladins de Charlemagne , qui, las de combattre, avait fini par se reti- rer dans l'abbaye de Saint-Faron,où il mou- rut après le milieu du ix* siècle (45). Cette abbaye entra l'an 1615, dans la con- grégation de Saint-Maur. Elle avait été dé- vastée par les calvinistes, au mois de juin. 1652. — Voy. GaUia christ., t. Vlll, coî. 1690, la nomenclature de 69 abbés. FARWELL, Furwellense Cœnobium (comté de Strafford , Angleterre). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de la sainte Vierge, fondé ou doté par Roger, évêque de Chesler, vers le temps du roi Henri Jl (xii' siècle). Ce monarque lit lui-môme diverses concessions à cette abbaye. On voit |)ar une charte de donation de l'évèque Roger, qu'elle était habitée aussi par des chanoines. — Voy. Monastic. An- (jiican. FAUSTIN (Saint) S. Faustinus (diocèse do Nîmes, Gard , France). Ancien monastère fondé jieu av.int lan 4-19, par saint Castor de Nîmes, qui en fut abbé, et depuis évôtpio d'Apt. Il y établit la règle deCassien, abbé d'un monastère de Marseille, règle qu'il ap- [»elle lui-même Spéculum monarhorum. Ce monastère avait déjà cessé d'(îxi.ster ran8U7. FA VAS ou FA RAS, Favasiuin ou Lumen Dd (ancien diocèse de S.'iint-Rurirand do Cominges, aujourd'hui de Toulouse, llaute- (iaronne, France). — Abbaye de l'cMumes do l'ordre de Cileanx, fondée avant l'an 1150, Son église fut consacrée l'an 12.'Jl, par lo métropolitain d'Auch et l'évèque de Coui' minges. — \'ov., (iallia Christ., t. 1, col. 1120, 1.1 séri(! de 29 ahbesses. FAVKRNAY ( Notiik-Damk dk) , Fnrrr- neyam (diocèse do Itesaneon, ll.iiite-Sa'^iK!, Franco). — Ancien moiia.stère fondé vers (l.'i) Il A iJ'Hiiit; son nom -a l'iiii ilfi (|ii.iir(; valais *\ii nos jeux lo cartes, le valcl de |m»|iic'. 28: FKC r.ir.TlONNAlIlE FEM S8S r.iri 7V7, snr l;i rivière de T^-lninc. à quatre li(Mies (lo Lnxouil, vers l'ouest. Kilo fut d'n- honl occuiiée pnr des religieuses Bénédieli- i!es. Ansrric, anlicvôque de Besaiirou , les reniplara l'an 1132, par des moines HéïK^die- tiiis tités de la Chaise-Dieu, l-llle fut posst'- dée dans la suite par les ]{énéi|i(iins de la réforme de Sainl-^'anne. Léglise de celle alibave était devenue célèbre, par un mira- cle (pii eut lieu dans sou enceinte, dit-on , l'an iG08; relui d'une hostie consacrée, (jui se conserva suspendue en l'air, |.endant deux jours entiers, au milieu d'un incen- die, à la vue d'une grande midlilude do peuple. Ce miracle fui le motif (pii porla l'archiduc Alhiul el Isabelle d'Autriche , comte el comtesse de lîourgogne, à faire in- troduire la réforme de Saint- Vanne, dans celte abbaye (L.\MAUTiMÈnE;. Ff-ICAMP, Fisc'innum (diocèse de Rouen, Seinc-Itdérieure, France). — Ancienne el cé- lèbre abbaye de l'ordre de Saint-Benoil, à (jOkil. N. 6. de Uouen, sur la Manche. Kllc fut f(jndée vers l'.in ()o8 , |tar saint >'aneng, que le roi Clolaire Ili avait fait licutenanl ou gouverneur de celte |)arlie de la Neus- trie , connue aujourd'hui sous le nom de pays de 'aiux. Ce noble seigneur, Irès-dé- vol à sainte lùdalic de Barcelonne, avait cru dans une nuit entendre la voix de celle sainte «pii bii disait: Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille (juà un riche d'entrer dans le royaume de Dieu [Malth. xi\, 2V.) l'eu de temps après i! (piilta le monde, el il fonda dans la vallée de l'"écam|) une église en l'honneur de la Sainle-Trinité avec un monastère de reli- gieuses, (|u'il mil sous la conduite de saint ()u(ui el de saint \andrille. La première ab- b(>sse de co monastère fut sainte IIi. Bollon, leur chef, premier duc de Nor- Uiandie, é anl mort lan 017, Ciuill.iume, son tils , (pii lui succéda . lit b;Uir un palais h t'érami». Uidiard 1", (ils de Cuillaume, rele- va à son tour de ses ruines le monastère de la Sainle-'lrimlé. Vers lan îi'JO il lil cons- liuiie à Fécamp la magiiinquc église (luc l.'on y voil "ncore , et qui est lun ûa mus J»cnu\ mnnumei:ls de la Normandie. Il y mil d'abord des Chanoines sé( uliers; niais il ordonna avant de mourir (pi'on les rem- pl.içiU par des r(digieu\ ('JOli). Son succcs- .'OuV, Uichard IL dit le lion, demanda à Guil- l;.ume, alors abl)é de Sainl Bénigne, h Dijon, la iMMivelle colonie destinée h peupler le luon.oière de Fécamp; les religieuses avaient été irausférées è Montivillers. Les ducs de Normandie, qui avaient un palais auprès de cette abbaye , se montrèrent toujours ses insignes bienfaiteurs. File devint ainsi irès^ florissaiile. Au dernier siècle, elle était la plus riche el la plus magnilique de toutes celles de Normandie. Klle a[)parlenail aux Bénédictins de la congrégation de Sainl- Maur, ainsi que les abbayes de Saint- N'an- drille, de Jumiéges, du Bec, de Saint-Kliennc de Caen, de Cerisv, etc. On conservait dans régliseal)l)atialedenond)rousesreli(iues. Il y avait aussi les tombeaux des anciens ducs de Normandie. Cette église élailsurloul célèbre par le culte du précieux sang (!onl elle pré- tendait avoir le sacré dé| ùt. — Voy. à ce su- jet le curieux et .savant oiivragf? de AL Lk- iioi X Dr. LiNCY : Essai historiiiuc cl liltrraire sur l'abbaye et sur la ville de Fécamp. Un vol. in-S" chez Kd. Frère, h Uouen. — N'oy., Callia-rhrist. , t. XI, col. 20G , la série de 41 al>bés de Fécamp; — Ncuslria pia, pag. lO-'l, el<-. FFLDACn ou VELBACH. Abbaye de fem- mes de Tordre de Cî.leaux, fondée l'an 1152, sur le lac lie Constance el le Uhin , aii-dc.s- sous de la ville de Steckboren, et dans l'an- cien diocèse de Constance. Klle fut d'abord (onsliuite pour des religieuses de l'ordre de Saint-Benoît, par Chunon de Feldbach, cpii transforma son propre chAleau de FeKIbacU en monastère. Mais deux ans ajirès, ces reli- gieuses s'agrégèrent h l'ordre de Citeaux, et le monastère lleurit dès lors sous cet ordre, soumis à la visite de l'abbé de Salem. — Voy. (i^atlia christ., t V, col. 1099. FFLI-PUK, Félix Pratum. —Abbaye de l'ordre do (]il<^aux, fondée vers l'an 120G, près Ciivel, (VG) parCiilles de Uochefort, lo i'ondaieur (h; Sahit-Uemi ou Suecursus It. Mariœ, on par quelqu'un des siens, dit la (iatlia christ. Vers l'an 1VG2, les religieuses de Sainl-Uemi (piittant leur premier asile, se transférèrent à Féli-I'ré, par un échange avec les religieux cisterciens de Féli-l'ié, qui vimenl à leur tour habiter h Sainl-UemL — Voy. y G allia christ., les actes de cet échange, t. III, Jnslr.: el col. lO-iD, la série de 25 abbesses de Sainl-Uemi ou i.'e Féli- pré. — Le (iallin christ, jilace l'abbaye de Fcli-Pré dans le diocèse de Liège. FFLY ou FFLVII (ancien diocèse de Li- merick, Irlande). — Abbaye de l'ctrdre do Cîleaiix, hlle do Nenay, de la fdiation do Clairvaux. File fui fondée vers l'an 118H, File devint dans la suite un sim|)le prieuré. FFMV, Fidcmium et Frcmium (diocèse de Cambrai, Nord, France). --Abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, sous l'invocation de sainl l'iiienne, premier martyr, fondée l'an 1U80, par deux nobles Anglais qui ayant (piiiié leur j.airie, l)Alirent en ce lieu uno basilique en l'honneur de ce sainl. L'un do ces deux Anglais, nonniié Klienne, fui le premier abbé de ce monastère, suivant Lo Mire el (laxel. Il dut i)lus lard ses accrois- sements h Nicolas , évoque de Cambrai, {*■>) Clu>f-;ic»' ('c caillou des Anlciuics , Franco, losil pcs la ficiilicrc belge. 289 FFR DKS ABPAYES ET MOXASTEnCS. FER 2:^0 (tl37-îlG7) et aux collèges des chnnoines rivilége de vêle- ments pontificaux et exerçaient leurpouvoir sur la ville de Saint-Ferme. — ^'oy., (îallia christ. , t. I, col. i218, la série de 2V ab- bés. FERMOY ou FEABMOIGHE (ancien dio- cèse de Kiloom, dans rUlsler, Il lauîJc). — Ab- baye de l'ordie de Cîleaux, fille de Fermoy, en Angleterre. Elle lut fondée l'an 1170. Au \\u' siècle, celte abbaye donnait un litre de vicomte à l'aniiquc et noble famille de la la Boche, ou de Koch. Dans ce môme diocèse de Kiloom, se trouvait une autre abb'iye dite Cnstrum Dei, fondée l'an 1209, < l regardée comme fille de Surius. Joiigelin soupçonne qu;; ces deux n'en font qu'une seule.' FEBMOY ou Fl'KM'.S, ForncsHin, Fur^ nescicnsc Cœnobiuvi, (comté de Eancaslre, Angleleire). — Abbaye de l'ordiii de (il- leaux, fille de Savigny, »ous (^lairvaux. Cette abbaye, la première de rore), Ferra- riœ, (Deux-Sèvres, France). — Abbaye do l'ordre de Saint-Benoît, près de Thouars, fondée vers l'an 979. On ignore les noms de ses fondateurs. Elle était dans le diocèse de Poitiers, et dans la paroisse de Beuillé- Lorets. (Canton d'Argcnton-Châleau, arron- dissement de Bressuire.) — ^ oy., Gallia christ., t. Il, col. 1296, la série de 23 abbés. FEBUiERES-EN-GATINAiS, dit Bethléem Ferrariœ (Loiret, Fiance). — Célèbre et ancienne a!)baye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invoealion de la saiïito Vierge et de saint Pierre, située à 11 kil. N. de Montar- gis. Elle fut fondée l'an 630, par le duc AVaiulelbcrt, el restaurée au i\' siècle, sous Louis le Pieux, par AIdric, qui d'abbé de Ferrières, devint archevêque de Sens , l'an 829. Elle était autrefois du diocèse de Sens, (Ferrières est aujourd'hui du diocèse d'Or- léans). L'abbaye de Ferrières ei>t justement célèbre |!0ur avoir été durant le moyen Age un de ces asiles des lettres dont on ne pro- nonce le nom(pi'avec un [)ieux res[)ccC lille dut sa renommée à cet égard , principale- ment à l'abbé Loup de Ferrières, (lui fui l'un des meilleurs écrivains du ix' siècle, et qui jouissant de la faveur de Louis le Débon- naireetde Charles leChauve, employa toulson crédit aux [irogrès des sciences et (les leltres. Il fonda h Ferrières une belle bibliolhèfpie, et recueillit un grand iK)inbre de manuscrits. Louis de Blancliefoit, autre a!)bé de Feri'iè- res au \\' siècle, fut aussi une des illustra- tions de l'alibaye (ju'il reslauia, dit-on, pres- (pie entièiemcnt. Les rois Louis el Carlomaii, fils de Louis le IJègue , furent couronnés h Ferri('res le 10 avril 879, par Ansegise, ar- ch(;v6quedi; Sen-^. — \i>) .,(ial:ia christ., XII, col* 157, la suite (h; 77 abbés. FERTE-SL'B-GBOM;; (La), Firmitas ad (irouam (Saùne-ct-Loire, Fiaiic(î). — Célè- bre abbaye, la première des (piatre dii(;.i Filles de t'ilcaax, à 11 kil. S. de CliAlon-su»'' Saône, sur la rivièie de (iiAiie, l'ondée vers l'an 1113. i'ille recotiiiait pour fondateurs les comles de Chillon, Savary el (iuilluuuio son 201 FEV nir.TION.NAlUE Fis in Çi\<, Gaulicr, évf-quc de Châlons.cl Elionue, tioisiènic ab!»»^ île Cîlonul, Outre s^es pie- iiiipfs loiiilatours, bese.ssions l';il)l);iye de la Feitt^.. On liie siuloul [uirnii eux Hugues III, duc de IJom'gr>gne, arrière pclit-fils iJ'Iùides I", le loiidaleur de Cîlcaux. — On voyait dans cette al)l)aye, selon Jongelin, les tombeaux de Durand* et Tliéobald, évè(]ues de CliAîon, moi ts en 12:25 et 1 -202, et celui de Béatrix, comtesse dedliAlons, morte en 1227. — \"o\ ., (iallia christ., t. 111, col. 1020, la s«5iic de iV abbés de la Ferlé, de 1 113 à 1727. FEKNAQUI-S, I-'ervatiitœ, Fatarchiœ, Fons Suinmœ on Suminœ (France, Aisne). — Ab- baye de feuîines de l'ordre de Clleaux, sous l'invocaiion de la sainte Aierge, l'ondée l'an llVO,à la source de la Somme, ])ar Hcinier, sénécbal de ^'ern'.andoi"•, ot l'"li>abelli , sa feiiuiie. Ce lieu s'appelait Fervacpies, Fer- ventes arjua', sans doute à cause des eaux (bandes 'pii s'y trouvaient; le moîia^tèrc en retint le nom. On dit t[ue saint Bernard pré- sida lui-mûmc 5 la conslru'.ition de ce nou- veau mqna'^t^re, et y crtmii.isif des religieu- ses du monastère de I.aor,. î-ivrar»! , fils du fondateur, avec sa iruime Krmcngarde, les chanoines de Sainl- guerres, et ruinée deux fois en- suite en 1380 et loOo. L'abbessc Marie de Mor.lluc, avait enlièicment restauré l'abbaye en 1G."}2, lf)r^(|ue l'armée des Fspagnols ayant envahi la Picardie, les religieuses , après avoir erié dasile en asile , se retirèrent au faubourg du Boule, J» Paris, et puis lixèrenl leur demeure dans le faubourg Sflint-Cier- main. Bevenues en Picardie, en lGi8, elles s'établirent enlin h Saint-Quenlin. — Noy., (inllia christ., t. IX, col. 1130, la série de 37 abbesscs. — Celte abbaye était (Je l'fln- eien diocèse de Noyon. t'Flll.LANTS (NoTnic-DAME de) Fulium , Fulina (Haute-daronne, France). — Abbaye de l'ordre de (vilcaux, lille de La Crète, filia- tion de .Morimond, à cin(] lieuesde Toulouse ; fondée l'an llVii. Celte abbaye e>t d(>venue célèbre parce (pi'elle a donné son nom à une congiégation r(digieuse, ou réforme de l'or- (bede Cheaux, fondée en F'rance , vers la lin du xvi' siècle par Jean de Barrière, alors abbé conunendataire de l'abbaye de N.-I). de Feuillants. .Après y avoir pris l'habit de relig'(Mi\ de Clleaux, ce pieux personnage travailla h la réff»rme. Sixte >' l'approuva par une bulle du .'i mai liiSti. Clément >III el Paul \ lui flccor-dèrenl des supérieurs particuliers. Le roi Henri III fonda .^ Paris un couvent, au faubourg Sairit^Horioré, pour cette congrégalron qui e>l aussi irommée do Sdinl-Hernnrd dr In Pé)\ilfn(^. Jean de la r.arri(-rc élnrit mort à Borne, lan KWO , le pape Clément \ III conféra labbaye f!e Feuil- lans à .'can Balade , (pir la rerrrit à la cori- grégalron dans un ciraj'itre général. Depuis ce temps, elle fut chef d'or>dre en Fr-ance. — Voj/. au Diction, des Ordres reliijieux, t. II, p. i206, note, Feuilhinls, Feuillaùtines. Fli\"KKSHAM, FevvrsJKWimse Cœnobium (comté de Kent , An:j,leterre). — Monastère de l'ordre de Saint- Benoît et de la congré- gation de Cluny , fondé l'an 11.V8 sous l'in- vocation de Saint-Sauveur, par Ktienne, roi (rAngleterr-e. Henri II, roi d'Angleterr-e, et d'autr-es rois h son exemple coidirmèrcru cette fondation. Ce monastère fui émancipé dans la suite de sa sujétion h l'église de Cluny. — \ùy. Monastic. tnujlican. FIACBK ( Saint). Ç. Fincrus ou Sroiliim (diocèse de Meaux, Seine- el-Marne, France). — Célèbre prieuré de l'ordre de Saint-Be- noît, fondé vers l'an 625, à deux lieues de la ville de Meaux , par l'ermite saint Fiacre lui-même. Il fut i-econslruit l'an 1313, et a,;rès avoir essuyé plusieurs désastres, il fut donné aux religfeui réformés de la congré- gation de Saint-Maur, alors à sa naissance. FlCiEAC, Figiacum , quelquefois Fj'acum Miocèse de Caliors, Lot, Fiance). — Abbaye do l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invoi ation de la sainte N'ierge, fondée vers l'an 752, sur la rivière de Selle (|ui se jette dans le Lot. Cet illustre monastère reionnalt Pépin pour sou fondateur, mais on est incertain, dit \c(i(illia christ, si c'est Pépin le vieux, pèi'e de Cliar- lemagne, ou Pépin le jeune, roi d'Afpiitaine. — N'oy., (iallia christ., t. I,col. 172, la série de 53 abbés, deiiuis Anaslase, juèqu'ù N. de la Valleic, élu lan 1712. FILLY-FN-CHABLAIS,près Y voire, Filia- cian (Savoie, Flats-Sardes). — .\bbaye de l'ordre de Sainl-Augustin, (jui existait au- trefois dans le diocèse de lienève. FIBMIN (Saint-), S. Firminus (Gard, Fran- ce),— Ancien monastère situé dans l'ancien diocèse d'Uzès. Son nom ligure dans un pré- cepte du roi Louis \ II, (bjiiné l'an 1156, en faveur de Baimond, 6vè(jue d'L'zès, et dans le(juel sont énumérés les biens de ladiet église d'Czès. FISCHBACH (Allemagne). — Abbaye de femmes de l'ordre de Sairil-Augusiin , qui fut fmdée avant l'an l'i86, dans rancien diocèse de Worms, (Hesse Darmstarlt). C'est de cette abbaye queCîarpard de Bhin, évècpie de Bille , manda des religieuses, l'an JVSO, pour former ui; nouveau monastère h Klei- nenluzel FISCHIN'CiEN, Fischinga, ou Aiigin Snn- ct(C Mariœ , ou Piscinn (Suisse). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Benoit, sous l'in- vocation de la sainle \ ierge el de sainte Ida. fondée avant l'an 972. File était située dans le Turgau ou Turgovie, en Suisse, et dans l'ancien diocèse de Constance. File fut dou- ble dans son origine; sainle Ida ou Illha, comtesse d«; 'l'ocKenburg , religieuse de ce lieu, y brilla par l'éclat de ses miracles, pendant sa vie et a| rès sa mort. Celle ab- iiase avait eu pour fondateurs lesancèlres ou p.iicnis de sainte Ida, comtesse de Tock?n- buig,donl elle iiaiail avoir re(,u pour aroiea 29J FLA DES ABBAYES LT MONASTERES. FLE 2'H deux poissons sur un champ d'azur; car les- dils comtes, dit-on, portaient d'habitude deux poissons sur leur casque. L'aljhaye prit de là, i-ans doute, le nom de Piscina qu'elle a quehfuelbis. — Voy., Gallia clirist.y t. V, col. 1027, la série de i6 ai)bés. FISTOLES (Saint-Vincent de) (lîsi'agne). — Monastère de l'ordre de saint Benoit, fondé, selon un titre allégué par Yepez, par le comte Gundesinde, l'an 796, ou du moins accru par ses libéralités. Co Seigneur le des- tina pour le lieu de sa sépulture. Ce mona- stère paraît avoir été double. Gundesinde lui unit plusieurs autres monasières, savoir : celui de Sainte-Marie, situé dans le bourg de Sainte-Eulalie, et ceux de Saint-l'ierre de Lences, de Saint-Mai tin de Sogarco, de Sainte-Eulalie et de Saint-Martin de Leu- cane. (Bllteau.) FLABEMONT, Flabonis Mons (Vosges, France). — Abbaye de Tordre de Prémonlré, fondée l'an 1132, dans l'ancien diocèse de Toul , par Gui d'Acremont, avec l'assenti- ment de Hugues, comte de Vaudemont, et d'Adeline de Bourgogne, sa femme, dont il tenait son domaine en lief. Les évôijues de Toul furent les bienfaiteui-s insignes de cette abbaye. Plusieurs papes, tels qu'Eugène III, Clément VII et Honorius III, confirmeront ses biens et lui accordèrent des privilèges. — Yoy. Hlgo, Annal. Prœinonstr., t. 1,653; et, Gallid christ., t. XIII, col. lJ3i, la série de 35 abliés. FLARAN, Flaranum ou B. M. de Flarano (diocèse d'Aucli, F'rance).— Abbaye de l'or- dre de Cîteaux , fdle de Berdoiies , filiation de Morimond. Itlle fut fondée sous l'invo- cation de la Sainte-Vierge, vers l'an 1151. Voy. \c G al lin christ., t. I, col. 1026, pour la série de 17 abbés, commençant à l'an 1162. FLA VIGNY, r/«fm/acu'??.— Célèbre mona- stère de l'ordre de- Saint-B;.'nott, près la pe- tite ville de ce T)om, en Bourgogne ((^ôte- d'Or, France). Il fut fondé par NVidran, l'an 722, en l'honneur de Saint-Prix , évoque de Clermont et martyr; il vint remplacer, siii- vani le (iallia chrisliann, l'ancien monaslèie de Saint-Pieire de Flavigny, fondé par (>lo- visl"', et pres(jue entièrement détruit. Le pape Jean \ III lit la ."secomJe dé(Jicacede son église vers l'an 877, et depuis lors, son pre- nner nom de Saint-Pierre semble avoir pré- valu. On y vénérait les r(di(pjeb de Saint- Prix , transférées du niftiiaslèie de Vt.lvic à lelui de Flavigny, par .Maiiassez, un de ses plus illu^tres abbés au viii' siècle. On y conservait au>si en grande vénération le corps de .>ainle Heine, vierge elmarlyre, décapitée pour la loi au bourg d'Alizé, de- ftuis Sainle-Keiiie, où Ifjti vo\ait une fon- taine, dont l'eau, dil-oii, guérissait de jtlu- si('ur> m.dadie.'». Au temps ue .Manasséz, Fla- vigny était si lloiissnnl par la piété des moines, ipie Chailnragne | «rmit a cet abbé de bAlir un monasleie à (](irbigiiy , h la prière de Itiéodulfe, évéque d'Orléans et ubljé de l'Ieurv. — Voy. CoitBi(i>y. — Les abbés de Flavigny avaient le droit do pre- mier sull'iage dans l'élection des évè(|ues d'Auiiin; et celui d'oflîcicr avec la mitre eiiient ses édi- li( es. — Nuy., Gallia christ., [.. VIII, col. 1540, la série rie S7 abbés. FLElliV EN VI-XIN,/''/o;/(/fi(m m I c/o- 205 FLO Dir.TlONNAIRE n.Q 206 caijibus (iliooùso de ilouon, Franco). — Mo- iia»lèio (le l'onlie tie S.iinl-Heiioîl , l'omlii vers l'ail 708, por Pépin, maire (lu palais, a;ilour (l'une cliapelle et d'un liô,tiial h;U;s (pi('l((ues aiiiKies auparavani, par un noniuK} KrOric,(ians !a tenc del'ieur\ ,à cinci lieues de llouen. Pépin le donna à saint B;iin,al>!»é de Sainl-Vanilrillo , voulant qu'il en eût la direction, et (ju'après sa mort l'on en ilon- :i;U la conduite <» un autre religieux de Saint-Vandrille. Ce monasttl're de Fleury (Je- vint dans la suit(î un petit prieuré dépen- dant de Sainl-.Marcel de CliAlons, de l'ordre de Glunv. FLINKS, ou V Honneur Nntre-Dmnc, Flinr, Flelinip, ou lloimr H. Mitriœ (^Nord, France). — Célèbre abhave de fennncs , de l'ordre ilc (liteaux, de la liliation de (^lairvaux, située au bourg de ce nom (Flines-les-Uoches), sur la Scarpe, àdeux lieuesde Douai. Flleruil'on- dée en ll'.i\, par .Mai-giierite de Dampierre, depuis comtesse de Flan. Ire, cl placée d'a- bord auprôs (rOrcliios, au lieu a|)|ielé Vllon- ueuf Notre-Dame, d'où lui vient cette dén(j- niinalion spéciale dans les anci(Mis monu- ments. La pieuse comle^se accorda à l'ali- J>a}e de nouvelles faveurs en 12VI. Dix ans après, en li'il, par les soins de .Maiguenle, liéritière dé Jeanne, sa S(eur, comlesso de Flandre et de llainaut, l'abbaye lui tran>fé- rée auprès lic Douai, au lieu de Flines, qu'elle occupa depuis. Son église fut consa- crée par Pierre, arclievéïpie de P«eims , en riionneur de la bienheureuse vierge Marie, le 5 des calendes de juin 1279, en présence d'une grande asscnddéo de [irinces , d'évô- (}ue3 et d'abbés. La mrtme année, le 10 fé- vrier, mourut Marguerite, (|ui fut inhumée au milieu du chœur. iMu'-ieuis personnages illustres tle la race de l);ii!ipierre , ou des comtes et comtesses de Flandre, eurent éga- lement leur sépulture dans l'abbaye de Fli- nes. — Le Cnmerncinn christ, donne la liste do 37 abbesses, depuis Ogine ou Ogive jus- qu'h Sabine du ( haslel de la Hoturderie , qui siégeait au moment où éclata la révolu- tion fran(;aisc. FLONA (Belgi(iue), Floncnsetnonasleriiiw. — Abba\e d(! (Chanoines réguliers, fondée nprès l'an 1070, un peu au dessous de ilny, sur la rive gauche de la Meuse, et dans le diocèse de Liège. — l.o (iallia chriat.f t, lli, col. 1001, donne la séri(î de '.\2 abbés. FLOOll-CAMI*, l-'Ioridits-Cnmims (ancien diocèse de Locuw arden, dans la l-rise. Hol- lande). — Abbaye de l'ordn; de Clicaux, lillede Claer-CanTp, près la ville de llolsward, J'ille fut fondée l'an IIOI par deux |irôtres, nommés F^ythard et Hcrdrad , cl leur frère Sibol.le.Toiis trois prirent l'habit religieux dans le nouveaii monasièrc. Cylhard en fui Je [iremier abbé, Hcrdrad fui prieur, et Si- boldc frère convers.— Koi/. Andr. CoiiMiLiis, Annal, h'risiœ. FLOKFFFF, Flore f/în (d'abord diocèse de Liège, l'uis de Nan)nr). — Abbaye de Pré- uionlrés,dcuïième(iIlede Prémontré, fondée l'an 1121, par do bdioi, comte de Namui-, oï Frmensende , .-a femme, tille de Conrad, C')mle de Luxendinnrg. ('omme saint Nor- bert , dit Hugo, levenait de Cologne, d'oTi il rapjiorlait un iré.-oi- de saintes reli(pies, \wuv en enrichir son monastère naissant, Frmen- sende vint à sa rencontre, le reçut avec une grande vénération, el, touchée (!c ses hautes vertus, le supplia d'(^tablir une maison île son ordre, [très de Namur. SaiiM Norbert .-e rendant à sa prièie, désigna l'abbé Richard pour chef d'une nouvelle famille, et hM-hai- gea du soin de seconder sans délai les pieux désirs de la noble primesse, Fn nouveau monastère; fut donc constiuit sur les bords de laSambie, h Florell'e, près de Namur (V7). Saint Norltcrt y déposa une partie de ses re- li(jues, el y élablil des chanoines de Pré- monlré. On lui donna le nom de Salve; et Albert, év6i|ue de Liège , lit la consécration solennelle de réglis(!. — Hugo, t. \, p. 77 et suiv., donne la liste de 50 abbés, et fait l'énuméralion des reli(jues cl des nmnus- crils conservés dans celle abbaye. FLOIUCNNFS, Florinœ , où Florincnse^ S. Joan. Jiapt. Cirnnhinm (l{elgi(pie). — Abba\e de l'ordre (Je Saint-Bemn'l, sous l'in- vocaiicii de saint Jeaii-llaptk>te, fondée vers l'an loto, près la ville de ce nom, par (lé- rai-d, (ils d'Arnoul, seigneur de Florence, et depuis évèipie de (Cambrai. Celte abbaye, (pie le Gadia chrisl. place dans le diocèse (ie Liège, devint de |)lusen plus lloiissanle, dit le chioni(jueiir Halderic : l'am afjhtenda renim (/uain sanctitale monacUoruDi. FI h; a continué de (leurir jus(pi'au dernier siècle. — N'oy., (idllia christ. ^ t. lli, col. 077, la no- nicnciature de ii.'} abbés. FLOUKNT (Saint-) , 5. Florcnlius (an- cien diocèse d'Orange, Avignon. France). — Ancienne abbaye, située dans un faulxmrg d'CJrange, avec une église dédiée à sainl Florent, évé(|ue de celle ville. On ignore l'époque de sa fondation. Une inscription f.inèlire, (ju'ony a trouvée il(pron eroitèlro du ix'siècle, prouve ((d'elle était (h'jA con- struite à cette éjuxpie. Ce fi;L dans la suite un prieuré, (pie Pierre IV, évè(pie d'Orange, olilinl li'unir ii la mense épiscopale , l'an IVO'k FLORFNT-LF-VIFIL (Saint), S. Flo- rentins in monte (ilonna. Ancienne abbaye de France, de l'orih^! de Saint-Renoil, dans \n diocèse d'Angers, .M/»ine-et-Loire). — l'-lleeul pour origine un ermitage, construit sur la moi.tagne de (ilomie, sur la rive gauche de la Loue, vers la lin du iv* sièile, par saint Florent, disciple de sainl Martin, (jui s'y re- tira, dit-on, après la mort de son maître, et y (init ses jours. On bAtit dans la suite une /ibbnyp f)res de cel ermiiage. Celle abbaye fui détruite par les Normands, l'an 8V8. — Voij. Saint-Fi.oi\k.nt-i.k/.-Sai'ML'b. FLOHFNT-LFZ-SAUMFK, .S. Florenliii$ Snlmitrieyisis (Maine-et-Loire, France). — Abbaye de l'onlre de Saint-Benoit, dans le dioi;csc d'Angers. Son origine remotite vers (17) Klo;c(Ti' est un bourg ii Jeux lieues tle Namur, 207 FI,0 DES ABBAYES ET MONASTERES, FON ^08 la fin l'anllSG, par une«olonie de religieux venus vie Mansiade, flans le Vivarais, de la fi- liation JeCîteaux. Elle reconnaît pour fonda- teur Raimond, comtede Barcelone et marquis ar Engeiran ou Enguerrand, seigneur de Coucy, Marie, Vervins, etc. et par Thomas, son fils, l-ji 1291, Jeanne de Châlillon, comtesse de Blois, fut aussi donatrice de ce monastère. L'Ab- baye de Foigny était sous l'invocation de la sainte Vierge. — Voy. Histor. Ftisyiiac, psv Jean de Lancï; et, Gallia Christ., t. IX, col. 629, la série de 35 abbés. FOILLANS DE ROEIJX (Saint-), S. Foil- lanus (Hainaut, Belgique). — Abbaye de l'ordre de Prémoiilré, fille de Prémbntré^ qui tire son origine d'une chapelle de saint Foillans érigée dans le lieu Sy/vœ Carbonn- riœ, non loin de Soignies, où ce saint avait souffert le martyre, vers l'an 650. Ce lien ayant été cédé à l'ordre de Prémontré vers l'an 1126, par les chanoines auxquels il a\- partenait, une abbaye de cet ordre y fut construite, près la ville de Roeux en Hai- naut. Cette abbaye a subsisté jusqu'au dci- nier siècle. Elle était du diocèse de Cambrai. —Voy., Gallia christ., t. 111, col. 196, le ca- talogue de 59 abbés. — Annal. Prœmonstr., t. 1, col. 673. ,FOLKSTONE , Folcstanense Cœnobimn, (comté de Kent, Angleleire). — Ancien mo- nastère de fenuues de l'ordre de Saint Be- noît, fondé vers l'an 6^10, jiar Eadbald, roi de Kent; sainte Eanswide, fille dece prince, en fut la première abbesse. Il était situé à peu de distance de la ville de Folkstone. La mer ayant depuis englouti une partie du monastère , les religieuses se retirèrent à Folkstone. On y porta aussi les reliques de sainte Eanswide, cpii furent déposées dans une église bâlie par le roi Eadbald, sous l'in- vocalion de saint Pierre. Cette église ne fut plus connue dans la suite que sojis le nom de Sainle-Eanswide. Le monastère de Folk- slofie a subsisté jusqu'au temps du roi H< nri VTIl. FONDI (royaume de Naples, Terre de La- bour). — Ancien monastère de l'ordre de Saint - Benoît , bâti au vT .siècle, par saint Honorai de For.di , et dan.) lecpiel il assembla près de 200 religieux. Après les avoir éddiés pai- la sainttlé (U) sa vicî, il mourut vnrs l'an 550. Lejilus illustre de; s(;s disciples fui le vénérable Lihcrtinus, |)rieur du monastère du leiups de Tolila, roi des (iolhs. Le |)a|ie saint (irègoire en poile avec de tarauds éloges dans ses lHahxjnes, et louo surtout sa j alience adnnrable. — Fondi est ÎO 200 FON DICTIONNAIRE FON ZOO iiiH' vilic tlu royaume de Najilcs, et le siège d'un éveillé. FOyS ANDREA (Svùsst'). — Abbaye de l'ordre de Prémonlre, fondée vers l'an Iti.'i, près de NeufchAtel, el dans le diocèse de Lausanne, par Kaoul el Mengot, seigneurs de Neuffliâ'.el. (lui, évèque de Lausanne, contirniacelturondiition.— .4n««/./^r(pmo»s/., t. I, Burbach, dans le diocèse de Co- logne (Allemagne), par une noble dame nomutèe (luderada. Celte pieuse fondatrice y fut iidiumée , l'an 1312, avec son mari il'jrman (lever. FOys s: MARLE (ancien diocèse d'A- quilée, Mtats autrichiens, royaume d'IllN rie). — Abbave de l'ordre de Cltèaux, fondée l'an 123V. FOyS mis (diocèse de Parme. Italie rentiale). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, lille de Columba, au diocèse de Plaisance. Klle fut fondée l'an 11 VI. .Mathieu de Luca, l'un de^e>^ religieux, fut créé, l'an IVOV, par Uoniface I\, évèciue d'Accon, ou Saint-Jean d'Acre. (Jonc.elin.) FONT-DK-NIMES (NoTnE-I)AMi: de la), ou SAINT-SAUVEUU , Fous ycmausi ou S. Salvator Nemausensis [h Nîmes, (iard, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Sainl-Henoît, fondée l'an 991, dans un fau- bourg de Nîmes, près l'ancien temple tie Diane et .'i la source de la célèbie fontaine de Nîmes. Klle eut pour fondateur Frotier, évoque de celle ville, et fut soumise tour ù tour h l'abbé de la Chai.se-Uieu et au prieur de Saint-Haudile. .Mais elle fut détachée de kMir juridiction vers l'an IIVO, h la demande d'Ablebert d'Uzès , évù(pie de Nîmes. Le pa|>e Innocent II la soumit h l'évèque de Mn»es,cequi fut ratdié par le pape Adrien 1\', l'an 1156. Cette abbaye continua de lleurir dans sa première demeure de Nîmes juscpi'au xvi* .siè( le, où, détruite par les novateurs, elle vil ses religieux se réfugier h Boaucaire (Gard).— Voy., r;«//irt Christ., t. VI, col. 509, la série de V3 abbesscs. FONTAlNE-I)K-BKSK(LA),Fon5/?r.«Hao,i Besumsr Monasicriiim ((]ôle-d'()r, France). — Abbave de l'ordre de Saint-Benoît, à 4 lieues de Dijon, près le ruisseau de Bèse, (jui coule dans la Sa('>ne, el dont elle prit le nom. Klle fut fondée l'an 616, suivant Ma- i)illon, et en 1630, suivant le P. LeCointe, .sous le vocablede saint Pierre, par Amalgar, duc du palais d\j roi, cl Acpiiline, sa femme. Waldalène, leur tils, moine de Luxeuil, en fut kî premier abbé, et y établit la règle de Saint (>)loMd)an , remplacée plus tard par celle de Sainl-Benoll. I/abbaye de Fontaine- de-Bèse, qui était du diocèse de I^angres, fut enrichie d(> revenus considérables |»ar les évoques de Langres. Kn 883, elle se vit ornée des reli(pies du martyr saint Pru- dence. Le (inlnn christiann énumère huit diUérents déNTstres (prelle eut .'i subir, soit (les guerres iniesiiries, soit 'ierge, fondée l'an 1198,.h(jue!qucslieuesde Bouen, |)arBo- bert le (luerre, comte de Leicester, en An- gleterre. Elle lut dotée ensuite par Jean, roi d'Angleterre, et par Albéric, comte de Dam- martin, avec salemmeMathildc,el Béginald, leur tils. Les rois Philippe II, Louis \ 111 et IX, Philippe III et Charles IV, furent les bienfaiteurs de cette abbaye. — Voy., (iallia christ., t. XI, col. 320, la mention de 2V ab- bes-es. FONTAINEJEAN, Fons Jonnnis ( Loiret, France). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, lille de Pontigny, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge l'an 112V, par .Miloii de Courlenay. Les seigneurs de Couilenay avaient \h leurs tombeaux. Saint (luillaume Berruyer, de l'illustre famille îles comies de Nevers, avait été abbé de Fontaiiu jean, puis deChaalis, avant dôlre élevé, l'an r2o0, sur le siège ar( hiéj)iscoi)al de Bourges, i\u'\[ illuî-tra |)ar son zèle, sa charité, el lesauirej vertus d'un | onlife. Plusieurs donations fu- rent faites par les seigneurs de Ccmiienay 'i l'abbaye de Fontainejean, surtout l'an 1170 et 1179, par Pierre de Courlenay, (ils do Louis NI, et conlirméesau mois d'avril 1180, |)ar Louis VII, son frère. Celle abbaye lut incendiée l'ar les calvinistes, le 7 octobre 1562. Elle était près de M(;nlargis, et autre- fois du diocèse de Sens, (aujourd'hui d'Or- léans). — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 228, !a série de V9 abbés. FON TAIN K-LE-COMTE(Notiie-Dame di ), Fons Comitis (diocèse de Poitiers, Vienne, France). — Abbaye de l'ordre de Sainl-Au- guslin, sous l'invocation de la sainte Vierge, londée de 932 à 118V. Klle est située à une demi-lieue à l'ouest de Poitiers. Elle doit son double nom, suivant le Gallia christ., h la fontaine cpii coule dans ce lieu, et à la dignité de son fondateur, (ïuillaume, comte de Poitiers, le fondateur également de No- Ire-Dame de Sabbmceaux. — A'oy., Gallia Christ., t. II,chommt!S du pays. Elle doit son origine à quelques ermites (pii se donnèrent à l'ordre de Savigny, fon- dé au commcnccMiienl tlu xii* siècle, par h; B. Vital de Morlain. FONTANELLA. Abbaye de l'ordre de Préinonlré, dans l'ancien diocèse de I^on (iriaintenani, Soiisons, Aisne, en France). Elle fut fondée avant l'an llVl. FONTCALDE, Fons Cnlidut ( H.'mvmiU, Frani e). — Abbaye de l'ordr».' de l'rénionlré, liile de Coiubc-Longtie, en (iasifigne, 50us l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1154 par Bernard de Clermont et Arnaud, son frère. Pons d'Arsace, archevêque de Narbonne, ratifia cette fondation l'an 11C4., Le Pape Alexandre III la confirma par deux diplômes, donnés l'un à Sens, l'autre <» Montpellier. Cette abbaye était située dans une agréable vallée, à "trois heures de Bé- ziers, et à cinq de Saint-Pons, dit le Gallia christ. Elle était de l'ancien diocèse de Saint-Pons de Thomières. — Voy., Gallia christ., t. VI, col. 267, la série de 36 abbés. — Annal Prœmonstr., t. I, col. 683. FONT-DOUCE, Fons Dulcis {Charente- Inférieure, France ). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 1117 dans l'ancien diocèse de Saintes (aujourd'hui de la Rochelle ). On en attribue la fondation à saint Gérauld de Sales, et à Guillaume de Conchamp, de Taillebourg, qui en fut Xc premier abbé. Ce monastère fut construit sur un terrain situé, d'après le Gallia christ., presque à moitié chemin entre Saintes et Saint-Jean d'Angély, et qui aurait été cédé, dit-on, l'an 1117, par Etienne de Mercœur, abbé de la Chaise-Dieu. — ^oy-, Gallia Christ., t. II, col. 1120, la série del7 abbés. FONTENAY-LOUVET, Fontanetum (dio- cèse de Séez, Orne, France). — Ancien mo- nastère de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de la sainte \ierge, situé à deux lieues de Séez, et fondé vers l'an 690, par l'illustre saint Evremond, qui en fut le pre- mier abbé, après avoir été consacré par saint Annobert , évêque de Séez. Ce monastère fut détruit parles Normands. — Toj/. le Gal- lia christ., t. XI, col. 712. FONTENA Y , Fontanetum { Côte - d'Or , France), — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, seconde fille de Clairvaux, fondée l'an 1119, par Rainard, seigneur de Montbard, oncle de saint Bernard, près la ville de Montbard, dans un lieu qu'habitait un pieux ermite, nommé Martin, Cet ermite, à la prière de saint Bernard, céda volontiers ce terrain avec, l'agrément d'Etienne, évêque d'Autun, et de (lui, abbé de Molesme. Ebrard, évêipie de Norwii;h,y fit construire une magnifique église, que vint consacrer le Pape Eugène 111, le jour de la fête de saint Matthieu, 1147, en présence de dix cardinaux, de huit évêques et de saint Bernard lui-môme entouré d'une iruiltitude d'ahbéj. Dans le vestibule de cette église était la sépulture, avec répita|)he, d'Eustachic de Mellot, femme! de Drogoa de Mellot, et parente d'Edouard, roi d'An- gleterre, laquelle mourut à Cartha^ène, l'an 1270. Dans le cloître étaient aussi les touibeaux des seigneurs de Frolois. (^elt(î abbaye était autrefois du diocèse d'Aulun. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 491, la sé- rie de 41 abbès. FONTENLLLESou NOTRE-DAMEDE LA F'ONTAINE, /''«n^rtncZ/Mf)!! //. Mnriade Fonle (diocèse de (]and)rai, Nord, France). — .Ab- i)aye de fenunos de. l'ordre de Cîteaux, sou- mise à l'abbé de (^inibrini, sous l'auioii.ô de Clairv.nix. Elle eut pour fondatrices deux .sœurs, Jeanne et Agnès, filles d'IIeil a 3(t:^ FON DICTIONNAIRE FON 301 ti'Auliioy, noble dievolior. Ces ilt'ux sœurs, d'abonl l)éguii)es, érigèrenl vers 1212, h leurs frnis, un oratoire en l'honneur de la sainte A'icrge, vers la fontaine de Notre-Dame aux Pierres, rion loin de l'Kscaut, à une lieue de >alen(iennes. D'autres jeunes (illess'ùlant jointes à elles, elles s'établirent en 12l6, avec l'agrément de l'ablié de Crespin, pins près de l'Escaut, au lieu nu'elles habitèrent depuis. Sans règle jusfju alors, elles adop- tèrent celle de (liteaux en 1218, avec la per- mission des abbés de Cîleaux et de Clair- vaux. Des femmes illustres habitèrent ce couvent ; on distingue parmi elles , Jeanne de Valois, s(cur de Philippe \ï, qui, en 1337, devenue veuve de (luillaunic le Bon, comte de Hainaut, s'y relira, et voulut y être constamment la dernière des religieuses. Klle y mourut saintement le 7 mars 13V0, et (>ut sa sépulture dans le chœur do l'église. On doit noMuuer encore Isabelle, sa jille, femme de Uobort, comte de N.unur, et .\nne de Bavière, lille de rem|)ereur Louis et de Marguerite, comtesse de Hainaut. — Le Ca- meracum christ., [>. 308, donne une série de 30 abbesses, depuis Havide de (^ondé, rpii siégeait en 121G, lors(pieles religieuses em- brassèrent l'institut de Cîteaux, jus(j\i',^ l>hi- li|>|):ne Farez, morte en 1793. — (îilles l'O- liviei' et Augustin Bourdier, tou.> deux re- ligieux de Cambron, ont com|)osé une his- toire du couvent de Fontencllis , sous co tilie : Iterui'il de l'oriijine et fondation de l'dbhaye de Fontcnrllrs, tic, manuscrit in- folio, à la bibliolliè«pio de ("ambrai. FOMKNKLLKS (Notuk-Dame de). Fan- (euflliP, Fintaneltnn, Fonlenacum ou Fonte- lurutn (diocèse de Lnçoii, \'endéo, France). — Abbaye de l'ordre de Saiiil-,\uguslin , sous l'invocation de la .*ar Ciuillaumo de Mau- léon, «eigneurde 'ralmond,etsa femme, Béa- trix, tiamo de Machecoul, de Luçon et de la Uoclio->ur-Von, qui fui (le|tuis fenuuc d'Ai- mery de Thouars, Les dits (luillaumo et Béalrix, avec Jeanne de Thouars, leur lille, lurent inhumés dans l'église do celte abbaye. On voit j)ar i\os lettres do l'an 122."i, de Béa- lrix. la fondatrice, (ju'elle fut d'abord habi- tée par des religieux de l'ordre de Saint- Benoît. Peu do temps après cependant, elle (Mubrassa l'institut des chanoines réguliers de la C.hancolado. Les SiMgneursde la Hoche- sur-Yon conlirmèrent à diverses époques les cfMiccssioiis et privilèges de celte abl>aye. — >ov., (iallia chrint., t. 11, col. U3V, la série de "33 abbés. FONTKVUAILT, Fans Ehraldi (Maine- et-Loire, Fran(e). — (X'Ièbre et riche alibayo. chef d'oKlri», fondée vers l'an 1100. | ar le B. Hobert d'.\rbrissellcs, dans une forêt an- pclée Fonlcvrault, h 13 kil. S.-K. (\(' la ville de Saumur. Le B. Hobert lit cette fondation pour donner un asile aux personnes de toiile sorte (pii s'altachaieril h sa suite, et rjue, coirmie un pasteur «haritable, il accueillait avoc bonté, pour les conduire dans les voies du salut, (le fui vers l'an 1100, h son retour du concde de Poitiers, que Robert jeta les fondements de son ordre. A l'aide des lar- gesses de quelques seigneurs du voisinage, il construisit plusieurs maisons pour loger les troupes nombreuses de ses disciples; trois d'entre elles, séjiarées des autre.s, étaient ilestinées aux femmes : l'une, dite le (îrand-Moutier , sous l'invocation de la Vierge Marie, renfermait les vierges et les veuves; une autre, le Moutier de Saint-I^- zare, abritait les latlres et les jrdlrmes ; entin, la troisième était pour les (illes repenties; on lui doiuia le nom de la Madeleine. Lo m6n)e ordre fut observé h l'égard des hom- mes, qui curent aussi leur habitation dis- tincte et leur nionastère sé|»aré, dédié en l'honneur de l'apôtre saint Jean. On s'occu| a ensuite d'édifier la grande égli>e qui devait êlre commune; elle ne fut terminée (}ue vers l'an 1119. Tels furcnl les couuuence- nients de la riche, de la S[)lendide abbayo de Fontevrault. Le nouvel institut, approuvé, confirn)é par les bulles de Pascal 11, |)rit de bonne iieure de rapides accroissements. Robert vit à Fontevrault plus de 3000 religieuses, sui- vre lidèlemenl la règle (juil leur avait don- née. Ce nondire s'accrut encore après sa mort. ISotre sain! foiula d'autres établisse- ments en diverses provinces de France. l'Ius tard l'ordre se propagea en Angleterre et en Espagne. On sait (]ue Fontevrault, habité par des religieux et des religieuses, fut tou- jours, de[)uis la mort de Robert, gouverné par uneabbesse. Celte singularité apparente dans l'Eglise, s'cxpli(iue par la l'orme spé- ciale d'un institut, dont l'un des [irincifwuix buts, dans la pensée du saint fondateur, éiail de lelevcr la femme de son abaissement, fruit des jnœurs grossières de siècles senu- barbares, et Av lui rembe sa dignité morale c|ue le christianisme avait consaciéo h jamais dans le culle de Marie. « L'inslilut do Fontevrault, dit excellenuuent un écrivain, mérite une attention toute particulière, car il a eu une notable inlluonccî sur les habi- tudes sociales. Im breton R(d>ert d'Arbris- solles prend la femme, qui avait jusque-l.*» un rang secondaire dans les institutions du moyen âge, et il lui donne autorité, puis- satjce, juridiction sur l'iiomiue, et cela au nom Al' Marie et de Jean, disciple de la cha- rité. Le monde a répondu à son appel che- valoroscpio ; c'est à < On sait ce qu'est devenu aujourd'hui Fonlevrault, la royale abbaye, dont le nom se trouve mêlé à tant de pages de noire his- toire? Fonlevrault, qui a eu quatorze prin- cesses de sang royal pour abbesses, et où ont été dormir tant de générations de rois, qu'on ra|)pela le cimetière de rois; Fonle- vrault, merveille de l'art chrétien, avec ses cinq églises, ses trois cloîtres, séjour ma- gnifique de ces pieuses femmes, reines et maîtresses dans les institutions monastiques, Fonlevrault est aujourd'hui une maison de détention, où 2000 prisonniers occupent les débris des vastes bâtiments habités au dernier siècle encore par les pieux enfants de Robert d'Arbrisselles. — \oy. Dictionn. des ordres religieux, t. Il, col. 298; — Gal- lia christ., t. Il, col. 1313. FONT-GO.MBAUD, Fons Gumbaldi (dio- cèse de Bourges, Indre, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1091, par Pierre de l'Eloile ou des Etoiles, compa- gnon de Bernard, abbé de Tiron, de Robert D'Arbrisselles et de V^iial de Mortain, fonda- teur de Savigny. Ce pieux personnage ayant construit des cellules dans le roc, y nissembla quelques disciples, et bâtit au[)rès une chapelle en l'honneur de saint Julien, évèque de Cieraiont. Le nombre de ses dis- ciples s'accroissanl, il bâtit alors, sur une aulie rive de la Oeuse, le monastère dont il s'agit ici. La chionique de Maillozais rap- porte celte fondation à l'an 1191. Mabillon la met un peu (dus lard. Ce monasière fut dé- truit par les calvinistes, en 1559. Plus tard, l'abliaye fut ré()arée; et en 1741, le cardinal de la Rochefoucaud, archevêque de Bourges, y installa les f>rêtres de la Mission : ils y restèrent jusqu'en 1789, — Voy., Gallia Christ., t. II, la série de 21 abbés. L'ancienne nbl)aye de Font-Combaud, re- levée de ses ruines, est occu|)ée aujourd'hui j)ar des religieux trappistes qui entretien- nent une colonie agricole de jeunes orphe- lins ou détenus, el qui sont là, comme par- tout ailleurs, les bienfaiteurs de noire jjays. Ces derniers religieux sont venus en 18i9 de l'abbaye de Bellefonlaine, au diocèse d'Angers. — Font-(jombaud est un village de l'Indre, situé à deux lieues N. O. du Blanc. FONT-r.riLLFM, Foris Goilta et Fons (iuilUlmi (ancien diocèse de Bazas, main- h-nant de Bordeaux, (iironde, France). — Abbaye de l'ordre de Cileaux, fille de (ion- don, filiation ar Uaiiuil de Moiil- l'.ilcuii, l'iin 11G9. Les Papes Adrien \\, l'an 1I5G, et Alexandre III, en 11G3, accordèrent un privilège h celle abl>ave, L'ahbé Gui, J'an 1205, obtint également un insigne pii- vilége du Pape Iiuioceni III. — Vov. (tallia christ. , l. II, col. 19C, la série de 25 abbés. FOHC.\LQUIKU, Furcalcariense Moiuistc- rium (ancien dicwèse de Sisleron, aujour- d'hui de Digne, Basses-Alpes. France). — Ancienne abbaye de Tordre de Saint-Benoît, l'ondée avant l'an 551. F'OKDK, Fordu ou Fordense Monasterium (comté de Dorsct, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, de la lilialion de Cîleaux. F]lle i'ul fondée en 1133, par Uicliard de I)e- von.lil^de Baudouin de ///«V/jijs, baron d'Ôko- barapton, brave cbevalicr norniand. donl la lemme Albrède, était nièce de (luillaunie le IloïKpiéranl. Ledit Bicbard dotnia celte année 1 Î33, une terre <\ Bciglilley, [toui- la fondation (l'une ablKiye de l'ordre de Cîleaux, et de- manda (|uekjues religieux h (iilbert, abbé de Waverley. Celui-ci, l'an 1136, après la cons- tru( lion du bAliment, envoya douze de ses moines pour le nouveau monastère, et Bi- cbard, son [lieux fondateur, en fut lui-même le premier abbé. Cinq années après, l'abbé Bicbard étant mort, les religieux, dénués do ressources, retournaient déjà à ^Vaverley, lorsque Adelis, sccurde Bicbard, et son lié- ritièr9, fut toucbée de leur sort, et leur don- na en échange de leur terre stérile de Brigh- tley, celle de Forde, où ils s'établirent, et demeurèrent depuis. — Monasiic. (oujUcati. FOBKST.MOITILB, Foresti Monasterium ou Àryuhinin (diocèse d'Anuens, Somme, France). — Monastère de l'ordre de Saint- Benoit, sous l'invocation île la sainle ^'ierge, fondé peu avant l'an G'*5, par saint Biquier, abbé de (À'nlulc, (jui en fut le jiremier abbé, et y mourut l'an GV5. C'était plutôt une Celle, dépendante de Centuîe, dont elle fut détachée vers la lin du viu* siècle, et (jui lui fut rendue l'an 798, par Cbarlemagne, au temps de l'abbé Angilberl; Centub; el F'orestmoulier furent dès lors, comme aupa- ravant, sous le gouvernement d'un seul idibé. L'an 831, il y avait à Forcstmoutier 30 chamjines sounns h l'abbé de Centule, (ar, connue dit le (iallin christ., il y avait ainsi auliefois dans les C'r//r.sd('s clercs sous des abbés. Cenombn; fut peu de temps après réduit \\ 1-2.— Voy. i6«(/,t. X, col. 1308, lor- die de 2\ abbés. FOBBACII (Irlande). — Ancien motiaslèro b.Ui au V' siè( le, jiar saint Ficfjue, évéoue de Slepten, (pii le gimveiiia en qutdiléd'abbé. F()SSI% Fossœ. — Ancienne abba.\e du Hainaul, fondée vers l'an 650, par saint Foil- lan et saint Ullan, frèresile saint Fursy, sur >in fonds donné [lar sainti' (iertrude, abbesse de Nivelle. Saint Flian [Mit le soin de celle abbaye, qui était voisine de Bolduc, suivant le ^f'ii//irt f/jrj»/. Saint Ullan, l'un des fonda- teurs, (jui s'y rendait quebiuelois du mouas- tè.c; de Sainle-(iertrudc pour visiter les re- ligieux, fut assassiné sur sa roule par (pid- (pjes scélérats, vers ranG56, dans la forêt de Son(?sia. Son corps, retrouvé a|irès soixante- dix jours, fut inhumé dans ce monastère de Fosse. C'était |»lus lard un collège de clia- noines. — Le Galliu christ, place ce monas- tère dans le diocèse de Liège. FOSSFNEU Vt:, Fossanova (diocèse de Ter- racine, Fiais romains). — Célèbre abbaye d'al>or(l de l'ordre de Saint-Benoît, et (jui devint plus lard, l'an 1135, de l'ordre de Cî- leaux. Des religieux de Haulecombe, on Sa- voie, en furent alors les premiers habitants. Celle abbaye, siluée près la ville de Terrn- cine, au lieu où étail anciennemenl la ville appelée Forum Appii, était sous l'invocation de saint FUienne et de saint Martin. Ce l dans ce monastère (jue, le7mars 127V, mou- rut l'illustre docteur saint Thomas d'Aiiuin, loiS(ju'ilse rendait au concile de Lyon, par l'ordre exprès du pape Grégoire X. Atleiiil d'une lièvre violente, le .saint se détourna de sa route pour s'arrêter à Fossa-Nuova. lùi entiant dans le cloître, il pronon<;a ces [)a rôles du Psalmisle : C'est ici pour toujours le lieu démon repos. [Psal. cxxxi, li. ) II demeura malade près (J'un mois, et fut en- touré jiis(ju'à la (in des plus grandes niar- (pies de respeijl el de vénération par tous les religieux, au milieu des(}uels le grand doc- teur rendit son Ame h Dieu; ^a dépouille mortelle re|)Osa dans le monastère avec cette épitaphe en distiques latins : On 'util lue Thomas lux ul foret amplior orbi Ll emidelnhnun sic Nova Fossa lorel. l'.ditus (irdixiti luciis est, tioii fossa liucnia, liane itjilur Fotsam, qitis iicyet esse Novam? L'abbaye de Fossanova a produit plusieurs illustres nersonnages, abliés, évôi^ues, etc. — Jongelin (liv. vu, p. 79) donne une série» de 30 abbés de l'ossanova, et les noms de plusieurs cardinaux et prélats sortis de cet illustre monastère. FOLCABMONT, Fitlcardi Sîons (diocèse de Bouen, Seine-Inférieure, France). — AIh baye de l'ordre de Cîleaux, fondée le 25 juil- let 1130, [>ar Henri I" du nom» comte d'ICu, sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Jean Tlîvangéliste.Ce seigneur, issu des princes Normands, se fit plus lard moine à Fou- carmont. Il y mourut le IG mars 1139, et y fut enterré, bu conserva longtemps la cham- bie (pTil avaii occupée, et I église d'Lu cé- lébrait son anniversaire le iv des ides de juillet. La piété de ce jirinco a été louée par saint Bernard L'abbaye de Foucarmonl fut dotée et en- richie successivement par les comtes el com- tesses (l'Lu, dont plusi(Mirs furent inhu;nés avec honneur dans l'église de l'abbaye. — \o\ . Lu ville d'Fu, par Désiré Le Belf. Jean I", comle d'ICu, lils de Henri I", le fondateur de Foucarmonl, fut aussi l'un des bienfaiteurs de l'abbaye. A l'exemple de son j)èrc,ily prit Ihabit religieux et, étant mort le 2G juin 1170, il fut déposé dans le même tombeau, derrière l'autel. On leur avait fait une épitaphe en vers latins. L'abbaye de Notre-Dame elde Saint-Jean de Foucarmonl était située sur la rivière d'Yèrcs. Ce lieu, 300 ntv DF.S ABBAYLS KT MONASTtllKS. FHA ."là fl;'pclo dans l'origiiie Fonds de Théotloric, dit un récent historien de la ville d'Ku, a été appelé Foucarmont d'un certain géant Foucart, retiré dans la forêt d'Eu et parcou- rant quelquefois avec ses chiens celte hau- teur. (Désiré Le Belf.) L'abbaye de Foucarmont a été la mère de , elle fui unie nu nionastèrede IVechenshofenou CorouaS. Mn- 3li FKI DICTIONNAIRE FRO )I2 riœ fin mCina aexe ol du même ordre, dans le Wirlei)l)org. Mais l'an 1503, ces deux monastères, au rapport de Bernaniin, abbé «le Lutzell et de iMaulbrun, furent occupés l-ar le du(^ de Wirtenberg. FREISTROFF ou SAINT - GKNGULPH , Freistorf/iuin ( diocèse de Metz, Moselle, Fianco,) — Al)baye de l'ordre deCîteaux, près de Metz, sous linvocalionde la sainte \ ierge etdesainKiengulphousaintGengou, martyr, Ibndée l'an 1130, sur la Niède par Virric de Valcourt el sa fennne Adélaïde. Les moines cisterciens, expulsés dès l'an lli7 j>ar ordrede Matthieu t" ducde Lorraine, fu- rent remi^lacés par des religieuses ; reve- nus (juelque temps après, ils furent une seconde lois rem[)lacés par des sœurs vers l'an 1V14. Enfin ce|)cndant, ils revinrent en- core dans leur monastère vers l'an 1V70, el l'occupèrent toujours depuis. — Voy., (moI- liii Christ, t. XIII, col. 9V3, la mention de 13 abbés ou abbesses. FUKNADK (L\) Frenada (Charente, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille d'Obasine, lilialionde Cîieaux, fondée, sous rinv(j(.ation de la sainte Vierge, Tan 11V8, dans une riche plaine au bord du Nez qui se perd près do là dans la Charente, et h une lieue de la ville de Cognac, dans la paroisse de Saint-llemy de Merpins Ce liionaslère fut détruit |)ar les héré- ti(pies (p.ji ne laissèrent (pie les murs du réfectoire lescjuds servirent à réédilier l'é- glise. Les prieurs Jean du Burgel Jean Vit- lier, restaurèrent les autres bâtiments. — \\)\.(iallin christ. ,'Uim il, col. 113'i- la série de 2i)r.bbés. FrilDI'.NWKYLKR, Villa Pac/s (Allema- gne). — .\bb.iye de feuunes de Tordre de Cîteaux, située dans la Forùl-Noire,etdansle voisinage de Lclling, ville du Furstenberg. Elle était dans l'ancien diocèse de (Constance. i'ille fut d'abord fondée vers l'an 1123, [lour des religieuses de l'ordre d«î Saint-Renoît, |>ar Jean, abbé de Saint-Ceorge dans la forôt .■N'oire.b.iron de Cimbem ; mais dans la suite labba\e.iyaiil été dévastée, elle s'agrégea à l'ordre d<^ Cîteaux, ver.> l'an 1570, aux prières de ilenii, comte de Fiirslenberg : la l'remière abiicsse tut appelée de l'abbayo de Li<:htenllial ou \allis lucidu. — Voy. 6'«/- lia christ. , t. V. col 1101. FKIDKsWIDK ou FRKWISSK (Samte) (i'Oxforlère de femmes de ror. tn Mil, Roj,er, évêiuc de Saii^ba- ry, y mit des chanoines réguliers de Saint- Augustin. Le caidmal \ oisey voulut, en 1505, y fonder un collège ; liiais son [iro- jet ne [)ut avoir son exécution. En 1529 , Henri \ 111 s'empara des revenus du monas- tère, et il y établit en 1532 une église col- légiale, qui avait un doyen et douze cha- noines. Cet établissement fut détruit en 1545. Le roi érigea un nouvel évôché pour le comté d'Oxford, et il en lixa le siégea Osney, (jui était un prieuré de chanoines réguliers de Saint-Augustin. 11 le transféra à Oxford en 1546. L'église de Sainte-Fri- deswide, appelée ov. Galliu christ., t. V, c(d. 9^18. FRIClLLO^iï. Maria (/c), (diocèse de San Severo, royaume des deux Suiles). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, dont on ignore l'oii- gine. Un de ses abbés,!). Jaccjues d'Alborel- les, devint dans la suite archevêque d'Arborée dans le royaume de Sardaigne. FIUTZLAR , Frislariense (Hesse-Electo- rale, Allemagne). —Monastère de l'ordre de Saiîit-Benoîl, sous l'in vocation deSaint-l'ierre, fondé vers l'an 732, par lillusiro saint R<>- niface, qui fut arclievô(|uo de Mayencc, l'a- pôtre de l'Allemagne. (Fritziar est aujour- d'hui une ville de la Hesse électorale, à 2V kd.S. O. de Cassel.) Le monastère eut pour premier abbé saint Wibert, moine d'Angleterre, et «jui fut aussi abbé d'Ordorf. Il eut pour disriple, à Fritziar, saint Etienne, (pii fut définis l'un des l'ondaleurs de la cé- lèbre abl>ayc de Fulde. — \ oy. la lie de *«<«< tVibert, écrite l'an 830 par le savant Loci', depuis abbé de Ferrières. FROIMONl, Frigidus Mon» (diocèse de Reauvais, Oise, France ). — Ablwjyc de Tor- dre de Cîteaux, à deux lieues de Beauvais, fondée sous Tinvocalion de la sainte Vicrgo Tan 113V. Ses fondateurs furent les seigneurs de Bulles, ses tils Lancelin et Manassès, el leur so.'ui Béalrix, conmie le prouve un di- plôme d'Eudes, évoque de Reauvais, de Tau 113'*. . ilé par Jongelin (liv. i, p. 46). Vincenl de Beauvais, dans son Miroir historique, el (piehpies autres, ne placent cependant la fondation de Froidmont ({u'en Tan lUO. Cette ditlérence provient sans douie, connue à l'égard d'un grand nombre d'autres aL baycs, de ce (jue celle de Froidmont, fou'iétf ;i3 FUL DES ABBAYES réollomenl l'an 113'», ne fut habitée par ses premiers religieux, venus tl'Orcamp au dio- cèse de Noyon, que vers 1140. Elle fut ri- chement dotée par les comtes et comtesses de Clermont l'an 1190, 1192, 1217 et 1218. Le célèbre historiographe Hélinantfufmoine de Froidmont au commencement du xiii' siècle. Son dernier abbé fut Claude de Bèze, oncle du fameux hérésiarque Théodore de Bèze. — Cette abbaye eut aussi pour habi- lani un savant religieux anglais nommé Tho- mas, qui, après avoir été quelque temps le compagnon d'exil de saint Thomas de Can- torbéry, se retira dans la solitude du cloître, où il s'adonna avec succès aux lettres et à la culture de la poésie. 11 com|)Osa une Vie du vénérable archevêque et martyr, son pa- tron, un Traité du mépris du monde, qu'il dédia à sa sœur Marguerite, dite de Jérusa- lem, religieuse à Montreuil-les-Dames; enfin un poëme latin, en forme d'élégie, où cette Marguerite elle-même est supposée raconter sa |)ropre histoire. Ce poëme, où l'on trouve beaucoup de vers léonins, genre de poésie fort en vogue aux xu' et xiii' siècles, n'est pas sans mérite, et le style, dans sa simpli- cité, est souvent d'une rare éloquence (48). \'oy. Gatlia christ., t. IX, col, 830, la men- tion de H abbés, dont le pK^mier est Manas- sés, moine d'Orcamp. FULDE, Fulda, quelquefois 5. lionifacii monasterium (Allemagne, électorat de Hesse- Cassel).— Célèbre abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, fondée l'an 744 par saint Boniface, avec J'aide du roi Pépin de Sturm, etdesaint Etienne, moine de Fritzlar. C'est la dernière, DJais la jilus illustre des quatre abbayesfon- dées par ce saint apôtre de l'Allemagne (A9}. Elle a été longtem[)sunepéj)inière de grands hommes qui alliaient le savoirà la piéié. Pla- cée sous l'invocation de saint Sauveur,desaint Pierre et plus tard de saint Boniface, elle fut reconstruite en 778. Saint Sturme, d'une maison noble de Bavière et l'un des trois fundateui>, »;n fut le premier abbé. Accom- }i«gnô de deux de ses religitux, il alla visi- ter les principaux monastères de l'Italie j>our inlrodtiireà Fulde ce qu'ils y auraient remarqué de plus parfait. (Irûce au zèle de ce saint homme, l'abbaye de Fulde fut bénie du ciel elle et devint dans le cours des lemps l'une des |)lus illustres de toute l'Al- lemagne. Ses premiers religieux, prali(piarit la règle de Saint-Benoît, menaient une vie très austère : ils s'interdisaient l'usage du vin et de la viande, subsistaient du travail de leurs mains et n'avaient point de servi- teurs pour les soulager dans les pénibles labeur». Saint Boniface, devenu arclievôquo (48) Manri«|a«;, l'annaliste de l'ordre de Citeaux, autrcï s'nl riilAlii, llinu nihourj; ET MONASTERES. FUL 314 de Mayence, alTortionnait singulièrement l'abbaye de Fulde; il la visitait souvent. C'est de Fulde que sortaient les archevê- ques (le Mayence, tels que le savant Raban- Maur, l'une'des plus belles gloires religieu- ses du y\\\' siècle. C'est là que se formaient d'illustres religieux, tels que Loup de Fer- rières, l'un des hommes les plus savants de son époque. Déjà, vers la fin duviii* siècle, Fulde était une école célèbre. Charleraagne, écrivant à Bangulfe, son second abbé, l'exhorte à faire fleurir les bonnes lettres dans sa commu- nauté, «afin, dit-il, que les religieux puis- sent plus aisément et |)lus sainement péné- trer les mystères de l'Ecriture sainte (50). » Le vénérable abbé Eigil, l'un des succes- seurs de Bangulfe, embellit beaucoup le mo- nastère. Raban-Maur, qui lui succéda, avait été offert à Fulde à l'âge de dix ans par ses parents. Devenu abbé, il orna encore l'église et augmenta les bâtiments de son monastère. Sous la direction de Raban, le couvent de Fulde vit accroître le nombre de ses reli- gieux en même temps que la renommée dont il jouissait déjà. La conduite exemplaire de ses moines fut admirée par tout l'empire des Francs. Le nom de l'abbé se répandit dans toute la Gaule et l'Italie. L'école qu'il avait ouverte à Fulde devint la plus célèbre do toute l'Allemagne. Les savants etles person- nages distingués de tous les pays accouraient pour voir l'illustre savant, et ils s'honoraient de son amitié. Des gentilshommes, des prin- ces, lui confiaient l'éducation de leurs fils, croyant pouvoir tout attendre d'un si grand maître, tant sous le rapport de la religion que sous celui des sciences. La mémoire de Raban, qui a été l'un des premiers, ou, comme dit Baronius, le premier théologien de son temps (51), est en grande vénération dans ces contrées du Nord. Autrefois, en Alle- magne, quand on voulait louer quelqu'un l)Our sa science, on disait de lui : il est docte comme Raban : Uoctus ut Rabanus. [Voy. sa Vie, 4 février.) Le corps de saint Boniface, transporté successivement à Utrecht, à Mayence et à Fulde, après son maiiyi-e, fui ilépOïié [)ar les soins de saint Lulle, l'un de ses dignes suc- cesseurs, dans le moiia>tèrc de Fulde, dont il a toujours été regardé comme le plus pré- cieux ornen#ent. (Jn conserve aussi (laiis l'église de l'abbaye de Fulde, (jui a été sé- cularisée et érigée en évêclié, les reli(juos de saint Sturme, son premier abbé et l'un de ses fondateurs. Voy., Gallia christ., t. V, col. 004, l'Iiis- cl Ordort. (.^0) il fncilius et recdui diviuarum Script'irarnm mtjuletia vakdlih pciictrare.— Siiim'»m>. (.'<;,•;<•./., I.\ I. p. 177'J, - On aime à voir le grand inoiiar(|ue im- primer ainsi le |)n;micr clan aux cliidcs lilUrraiies dans l'aiiiiaye de Fulde, ri idlufiicr lui même de son soullU; |iiiissaiil ce loyer inlelle) tiii'i du nio>eii à^e. (if KiMiMiiir de l'Iiisloirc nionastiipic i|iic nous reil- (on'rims (dieinin taisant est lion à i i iicillii {'.)\) I5ah')>. ad uiin. Hïl. 315 FLU DICTION.NAIUE ruR 51 1> loire (fo 79 nbbés de Fuldc. — Le Pape Jean XIII avail déclaré, dès l'an 9G8, ral)bé de Fulde primat de tous les abbés d'Allema- gne. I/em|)oieur Charles IV lui conféra, en i;ioG, la dignité d'arcliichancelier de Timpé- ralrice, dignité purement hotioraire, iloiit les fonctions consistaient h ôter, tenir et remettre la couroiuie au couronnement de celte princesse. Benoît XIV, en conservant h l'abbase de Fuldc son état régulier, l'éleva, en 1752^ au rang d'évèrhé exemiU. Erdin Jabbave de Fulde lut sécularisée en 1803. — Fuide est aujourd'hui une ville d'Alle- magne, dans l'électoral de Hesse-Cassel, à 8 kil. S. de Ho>sc-Cas^el, sur la Fulde. FL'UNES, Funiuin (Flandre occidentale Belgique). — Aille et abbaye de l'onlre de Prémontré, sous l'invocation de saint Nico- las de Bultenburcli, fondée l'an 1120, par Tliéodéric- Rufo, tils de Folpold, avec Tagré- incnt de Charles le Bon, comte de Flaiulre, et de Jean, évô(pie do Thérouane. Le Pape Calixte 11 la prit sous sa protection l'an ll'iV, et .Milon, évôtiuc des Morins, lui ac- corcJa un privilège d'immunité l'an 1135. Llle était tille de Grimbergue. Construite d'abord dans les murs de Furnes, alors du diocèse de Thérouane, et plus tard d'Yprcs, elle fut transférée dans la campagne l'an 1170; et, onlin, au commencement du xvn* si^. le, elle revint dans les murs de la ville de Furnes, après qu'elle eut été entièrement détruite l'an 1578. Klle a donné naissance, l'an 116V, à l'abbaye de Saint- Augustin de Thérouane. — Voy. (inllin christ., t. V, col, 30V, la série de V8 abbés. FlUM'^S ( Saint-Jo icpii de), S. -Joseph Furncnsis (avant Ilclhania). — Abbaye de femmes d(î l'ordre de Prémontré, lillo de Samt-Nicolas de Furnes, fondée lan 1()18, à Furnes, (lans l'ancien dioiè^e d'Ypres (Beki(iue). C'était auparavant un hôpital situe liors de la ville et desservi par des religieuses, qui, sans être de l'ordre de Prémontré, étaient soumises (epemlant à l'abbé de Furnes. Cet hôpital ayant été dé- truit par les hérétiques sur la lin du xvi* siô(-le, les sœurs se retirèrent dans la ville, où depjis elles end)rassèrent l'ordre de Prémontré. — Voy. Annal. Prœmonstr., t. I, col. 339. FIHSTENVKLD ou Furslcnfcld, Campus priticipum (diocèse de Freisingen, Bavière). — .\bbay(! de l'ordre de Cileaux , (ille <)'Alder>paih, (b; la hlialion de .Morimond. Klle fut fondé(î en 1702 par Louis, duc de Bavière, père de l'empereur Louis, (mi expia- lion du meurtre de .Marie de Braba;it, sa première lemme, qu'il avait fait |)éiir de la main du bUATOKi;. hoiortim clartis jiuit luvr fuuduwhui priiicos In pretium ciiliuv amjutjis 'niiioiuœ. Jongelin (liv. m, p. 18) donne la liste do 29 abbés, jusipia l'an 1010. — (^ette belle abbaye fut dévastée par des liouiies enne- mies, l'an '033. FUUSTENCKL, Cella Priuripum (diocèse de Passaw, Bavière). — Abbaye de l'ordre de Citeaiix, lille de Wilbering, de la liliatiou de Morimond, dans la Basse-Bavière. Les fondements en furent posés par llar\vi(% chanoine de l'assaw, auquel les ressources mau(|uèrent jiour !a ierminer. Henri, duc delà Basse-Bavière, acheva l'abbaye et en fut le secoîid fondateur : il lui donna le nom do (\ll(t Principum ou Furstencel. — Jongelin (liv. III, p. 18), raconte l'origine et les pro- grès de celte al)bave, et donne la série de *3 abbés, jusqu'à 1009. FUBSV (Saint-) de Péronne, S. Fursa-us Pcronensis (Somme, France). — Ancienno abbaye, fondée vers l'an 058 à Péronne, dans l'ancien diocèse de Noyon (aujourd'hui d'Amiens.) Elle avait été commencée cpiel- ques années avant par les soins de saint Fui sy, abbé de Lagny, qui mourut pendant sa (onstruclion. Saint titan, ScotJtu Irlandais, l'un des compagnons do saint Fursy, en fut le premier al)bé. Il la peupla de religuMix de sa nation, cear le cardinal George d'Araboise, et qui servit de maison de plaisance aux archevô- (|nes de Uouon. Cette chartreuse était l'une des plus riches et des plus considérables de France. L'église, rju'avait fait construire le cardinal de Bourbon, était d'un assez beau dessin : le chojur en était vaste et enrichi d'un autel de marbre. Son portail passait pour un beau mon eau d'archilecture, et l'on voyait dans une chapelle de cette église, à niain droite rlu chf)sé dt' (|ualre galeries ayant chacune cinquante petites ar( ades. Le petit cloître, près du chœur, était orné de nelles verrières peintes. L'enceinte de ce monastère qui était fort étendue était en- tourée de hautes montagnes, Gaillon est aujourd'hui une petite ville, chef-lieu de canton, du département de l'Eure, à 13 kil. S.-E. de Louviers. On y voit une maison centrale de détention. GALESIUM (diocèse de Tarente, royaume des Deux-Siciles). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1233. Ses premiers re- ligieux lui viennent du monastère de Sara- buccine , en Caiabre. GALGAN (Saint-), Sanctus Galganus {dio- cèse de Volterra, Toscane, Italie). --Célèbre abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée par une colonie de religieux de Casemario, l'an 1180, et par les généreuses largesses d'E- tienne de Ceccano, cardinal et abbé de Fosse- neuve. Cette abbaye a jotii de nombreux privilégies qui lui furent concédés par les empereurs et les souverains |)ontifes. Jonge- lin (liv. vn, p. 83) cite quelques-uns de ces privilèges; et donne la nomenclature des ab- bés de Saint-Galgan. GALL (Saint-), Sanctus Gallus, San-Gal- lence Monasterium fcanton de Saint-Gall, Suisse).— Célèbre abbaye de l'ordre de Saint- Colomban et puis de Saint-Benoît, à deux lieues du lac et à se[)t lieues de la ville de Constance. Son origine remonte à l'an 613 environ. C'était le princi|)al monastère de la congrégation des Bénédictins de Suisse, qui fut formée en 1602, et qui consistait, dit-on, en neuf abbayes de moines, en trois prévô- tés conventuelles, et en cinq monastères de tilles. L'abbé de Saint-Gall était prince de l'empire, et [louvait lever une armée de dix à douze mille hommes. L'abbaye était exem|>te de la juridiction de révô(pie de Constance. \'oici l'Iiisloire de son origine : Vers la (in du vi' siècle, saint Colomban, chassé du monastère de Luxeuil par le roi Thierry, qu'il avait refiris de ses désordres, se relira avec saint Gall, son disciple, dans 'es Etals de Théodebert, alors roi d'Auslra- .' e, (!i qui faisait sa résidence h Metz. (,)ucl- que tem|)s après, le pieux \illemar, prêtre d'Arbon, piès du lac de ('onstance, leur pro- (51') Cher-lieu d'arrondissement du Tarn, à 25 kil. 0. d'Alby. 519 C.VL cura une retraite. Les serviteurs do Dieu se construisirent des cellules dans nn désert, à [)eu de distance de Brngenz (52). lis y trouvèrent des païens dont ils entréprirent la conversion; touchés de leurs discours, ces inlidèles biisèrent leurs idoles, et les jetèrent dans le lac. QucUiues-uns cepen- dant, 0|)iniAtrérnent atlacliés à Terreur, jier- séculèrent les moines, et mirent h m'Mt deux des compagnons de nos saints qui fu- rent honorés comme martyrs : le lieu de leur sé|iulture donna naiss.-ince à la célèbre ahhaye d'Augia-M.ijor ou Briganlina, appe- lée depuis Méreran. Thierry 11, étant devenu maître de l'Aus- trasie, par la défaite et la mort de Théode- l)ort H, son ennemi ((>12), saint ColoQihan se retira en Italie. Saint (iall, n'ayant [)u l'y suivre, remonta le lac et hAlit (juclques cel- lules pour lui et pour ccuv (jui désiraient servir Dieu sous sa conduite. Ces cellules ont donné naissance à leur tour au monas- tère connu depuis sous le nom de Saint- (jflll. Après la moit de ce saint, qui fut comme l'apôlre du territoire de Constance; sa mémoire resta en grande vénération dans tout le pays (53). Les (Mêles, attirés par les miracles (jue Dieu opérait dans l'église de son ermitage, allaient y prier et piésenter des otfrandes. L'évoque de Constance pré- posa dès lors queliiues religieux pour gar- I der les reli(iues du saint. Plus tard, au vin' siècle , sous l'admifiistralion de Charles >FarteI, la solitude où était cet ermitage étant échue par droit d'héritage h nn pieux per- sonnage nommé Waldram, celui-ci résolut d'y établir une communauté régulière. Dans ce dessein, il y appela un saint prêtre nom- mé Othmar, qui avait été dès sa jeunesse au service de Victor, comte de Coire; Othmar, avec rap,)ui de Charles .Martel , bAtil donc un monastère jtrès du loml>eau du saint, et il en fut le premier al)bé. Pépin, Ijls de Charles .Martel, favorisa beaucoup i e monastère. Il h' reconnnanda à (]arloman, son frère, alors religieux du .Moijt-Cassin, lui accorda des lettres de protection, lui assigna des revenus, et lui lit encore d'autres grûces. On dit (ju'il donna lui-môme à sairt Othmar la règle de Saint-Benoit, et lui recouMiianda surtout d'établir la vie régulière ))armi (eux (jui avaient la garde deô reliques de saint (iall. Telles sont les origines de la célèbre abbaye de Saint-Call, (pii joue un si grand iù\v dans l'histoire monasti(pie et dans celle de la civilisation chrétienne en Suisse. Les bornes d'une notice ne ikmis oermettent jutiiit de parcourir ici ses Ann'ilcs, comme l'ont fait tant d'aiitr.'s historiens. — Voy. lu JtcnicH des historiens de Saint-(i(tH , par Cori)AST, t. Il Mcninn.rcrutn, ci Félix LG(;iiii, Jden ord. S. I{pnrdi(t., t. II, p. 575. —Disons seulement (|ue cette abbaye, enrichie! suc- cessivemeni par les libéralités de Charles .Martel, Pépin, Louis le Débonnaire et Louis DICTIONNAIIŒ GAN 52i) le (iros, oevint l'une des principales de l'ordre de Saint-Benoît, dont elle embrassa la règle dès le vin* siècle. Klle devint aussi une péfiinière de grands hommes et d'il- lustres saint.-, ou écrivains. Tels sont entre autres, (irimaUi, abbé de Saint-(iall au ix* siècle, auteur du Livre des Sacrements, et son successeur Harnol,qui augmenta consi- dérablement la bibliolhèciue du couvent ; le moine Hutpert, poëte et auteur de VOrigine et des phases histori(/ues de Saint-Galt. (Voy. Coursdepntrolo'jie,l. CXX.VI, col.721); saint Tutilo, poêle également; le bienheureux Notker Balbule, moine de Saint-Call en 911, poëte, auteur d'un Livre des Sé(/ucnces, en vers, d'un Traite de la tnasi(jue , etc. (\ oy. Coursdepatrolo(jie,[. CXXXI,c.770); etenjin l'auteur anonyme des Gfs^ps de Charlemayne, appelé simplement le moine de Saint-(iall, parce que tout ce qu'on sait de cet écrivain, c'est qu'il était moine tie l'abbaye de Sa int-tiall; il écrivit vers 88i, et dédia son livre h l'em- pereur Charles le Gros. Son histoire est précieuse, n)ais, remplie de fables et d'in- exactitudes, elle jouit de peu d'autorité. Les biens et la juridiction civile de l'abbaye de Saiiit-(iall ilevinrent si consi- dérables dans la suite, que Heiu-i I" l'érigea en principauté de l'empire. Dès le x* siècle, elle s'était trouvée entourée dune ville, dent es habitants entrèrent en lutte avec les abbés du monastère pour conciuérir leur indépendance. Kn embrassant le nrotestan- tisme, la ville de Saint-Call priva l'abbé des droits qu'il y avait auparavant. Toutefois son indépendance; ne fut solidement établie (]u'au xvn' siècle. L'abbaye de Saint -Call (iemeura longtemps célèbre également itar sa bibliothèque remplie d'un grand nombre délivres imprimés ou manuxrits , malgré la perte d'une partie d'entre eux dans les guerres civiles. — L'abbaye ,fut évacuée en 1805 seulement. Ses vastes bâtiments servent aujourd'hui de résidence au gouvernement du canton. \o\.,(iallia christ., t. V, col. 9i6, l'his- toire de G8 abbés. CiALLLVTA (près de Bavenne, Klats do ri'lglise). —Ancien mona>tère , bAti au vi* siècle par saint Ilar, natif de Toscane, (jui mourut vers l'an 558. Ce monastère fut ha- bité vers l'an 1V88 par des religieux Camal- (Jiiles, cpii le possédaient encore vers la lin du xvn' siècle. C.ANDKBSIIKIM (duché de Brunswick, Allemagne). — Monastère de femmes, de Tordre de Sainl-Beiioii, fondé Tan 852, par Liilolfe le Ciranl, duc de Saxe, et Ode, sa femme. Ce monastère ftit d'abord établi à lii uni tleshasen, et ensuite h (îandersheim, à trois lieues d'Eyinbek, et h six de (loslar, dans Tévéihé d'Hildesheim ; Hathmulhe, (ieiberge et Christine, toutes trois filles du fondateur, s'y consacrèrent h Dieu, et le gouvernèrent successivement, (x'tte abbaye a été Tune des jilus considérables d'Alle- (■>:i) Drigauiia, ville des Klais aiiti icliiciis (Tyiol), bui le l.ic de Constance. <î>j) Il niuuiut V'.Tb 'Mii. 321 CAR DES ABBAYES ET MONASTERES. GAU 522 iTiagno, et \Ypez la met au nombre fies qua- tre -abbayes princières où l'on ne recevait que des (illes de princes. L'abbesse était |)rincesse de l'empire. La religieuse Roswid, qui s'est rendue célèbre par les ouvrages qu'elle a composés en prose et en vers, était professe de ce monastère. Elle mourut l'an 9G7. Dès le xi' siècle, le relâchement s'in- troduisit dans l'abbaye de Gandersheim; les religieuses qui vivaient depuis cette époque en séculières, embrassèrent facile- ment l'hérésie de Luther, lorsque toute la Saxe en fut infectée, ce qui arriva, sous le gouvernement de l'abbesse Claire, fille d'Henri 111, dit le Jeune, duc de Brunswick; l'abbaye de Gandersheim devint dès lors un cha|)itVe de chanoinesses protestantes. GARD (Le), Gardum (diocèse d'Amiens, Somme, France). — Abbaye de l'ordre de Cî- teaux, fille de Cherlieu^^ filiation de Clair- vaux. Elle fut fondée dans le Ponthieu , à trois lieues d'Amiens, l'an 1137, par Gérard, Vidame d'Amiens, et seigneur de Piquigny, et par les soins de saint Bernard, qui, sur les instances du fondateur, se rendit lui- niêmeence lieu. Son fondateur y fut inhumé avec honneur l'an 1176. L'abbaye du Gard était sous l'invocation de la sainte Vierge. Après une existence de six siècles et demi , elle fut rebâtie avant la Révolution du dernier siècle; elle était à peine finie que les révolutionnaires la démolirent. Quand, après les jours d'orage, les Trappistes en reprirent possession, il n'existait plus qu'un seul corftsde bâtiment. D. Germain Gillon fut élu abbé, en 1818; il rebâtit l'église et gouverna ce monastère jusqu'à sa mort. — L'abbaye du Gard était il y a peu d'années encore, un pieux asile de Trappistes, qui vivifiait et remplissait de ses bienfaits la riche contrée de la France où ils avaient établi leur demeure. Ces bons religieux, troublés dans leur paisible demeure par le passage du chemin de fer de Paris à Boulogne, se sont, en 1836, trans- portés à Sepifonts; ils ont été rem|)lacés à l'al)l)aye Notre-Dame du Gard par la congré- g.«tion Ju Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie. Voy., Gallia christ., t. X, (ol. 1331. la sé- rifMlè 30 abbés, jusqu'à Armand Jules de Rohan , archevêque de Reims, abbé com- mendaiaire, l'an 1715. GARDE-DIEl' (La), Guarda Dei ou Cuslo- dia Dci (diocèse deCahors, Lot, Franco). — Abbaye de l'ordre (le(]îteaux, (ille d'Obasinc, fiii.-aiondeCîteaux. Elle fut fondée l'an 11.40, par le R. Etienne, abl)é d'Obasinc. Elle était située à cin*] lit:ues de Caliors, dans une agréable vallée, sur le ruisseau de Laiii- bous, qui coule dans le Tarn. Ene bulle d'innocent IV qui corilirme les biens, égli- ses, dîmes, etc., jxissédés par lelte abbaye avant (ju'elle embrassât la règle de (>ll(,'aux, porte à croire (ju'elle était primitivemenl de l'ordre de Sainl-Renrjlt. Le plus iii.si;^no l)ienfaiteur de ce monastère fut ItainiDiid, comte de Toulouse, qui, l'an 1181, lui con- féra plusieurs biens. — Voy. Gullin ihriat., t. 1, col. 186, la série de 41 abbés, depuis Gérard 1" jusqu'à Henri de Briqueville de la Luzerne, évêque, baron et comte de Cahors, qui, nommé à l'abbaye de la Garde-Dieu l'an 1707, réédifia le cloître, le réfectoire et les lieux réguliers. GARENDON (comté de Leicester, Angle- terre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1133, par Robert de Montfort, comte de Leicester, dit le Bossu. Les abbés de Garendon avaient un siège r.u parlement. Plusieurs Papes dotèrent cette abbaye de plusieurs privilèges. Elle était située près de l'endroit où se trouve aujourd'hui l'ab- baye de Trappistes de Mont Saint-Bernard. GARDE NOTRE-DAME (La) ou LA GUI- CWE, Custodia B . Mariœ,ouGuichia (diocèse de Blois, Loir-et-Cher, France). — Monastère de filles de ''ordre de Sainte-Claire, dites Urbanistes, fondé l'an 1277, par Jean de Châtillon, comte de Blois, et Alix de Breta- gne, sa femme. Ce fut, dit-on, la découverte d'une image de la sainte Vierge, précédée de quelques ap|)aritions merveilleuses, qui détermina Jean de Châtillon à fonder ce mo- nastère. 11 le fit construire en l'honneur de la sainte Vierge, dans son propre fonds, au lieu dit/a Guiche, alors du diocèse de Char- tres, et voulut qu'il fût institué selon la rè- gle du monastère de l'Humilité Notre-Dame de Paris. Martin IV donna l'an 1285 une bulle d'exeniption en sa laveur. Outre les pieux fondateurs, Louis de Châtillon, comte de Blois, et Jeanne de Hainaut, sa femme; Hugues de Châtillon et Béatrix de Flandre, sa femme ; Jean de Blois, fils de Hugues dj Châtillon, et frère de Gui, comte de Blois; Marguerite, fille de Louis, duc d'Orléans, ot mère de François, duc de Bretagne, furent inhumés dans ce monastère. — Voy., Gallia christ. ,^ t. VilJ, col. 1605, la série de 52 ab- besses. GASTINE, Gastina. — Abbaye de France, de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge, fondée dans le diocèse de Tours, et à quatre lieues environ de cette ville, un peu avant l'an 1138, par les comtes de Blois et de Vendôme. Cette maison fut érigée en abbaye l'an 1138, par Hugues, archevêfiue Tours. GAUDENS (Saint-) S. Gaudericus ou S. Gnudcntius (diocèse d'Alby, Tarn, France). Ancieime abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Etienne, qui a existé dans le diocèse d'All)y. On ignore son origine. G AU 1)1 AN U M. —^om latin de l'un des trois mona-.tères, qyi'au rap|)ort de Jonas, dans les actes de saint Eustase, «bbé de Luxeuil, un vénérable personnage, noiinnùTliéoduHe et surnonnné Robolène, fonda dans le pays de Bourjzes (Fraïu^e). Celui-ci fut bâti non loin de la rivière l'Aubois et institué sous la règle t-) lie Rennes, S. Geor- (jius Rrdonensis (à Ueiiiies, lle-et-^'ilaine, Fiance). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît londée l'an lOOti, par Geofroi I", duc de Bre- taj:ne, dont la lille Adèle lut choisie pour abbesse. D'autres attribuent la l'ondation de celle abbaye au duc Alain IiI,son tils et son successeur, et placent son origine à l'an 1032. Ce dernier duc lut probablement son bienfaiteur, CiK.MBLOURS ou GIBLOUS. Gemelaus ou Gemhlacum (diocèse et province de Naniur, Belgique). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- noît, londée par saint Guibert ou Wibert sous l'invccanonde saint Piernsapôlre, et de saint Exupère martyr. Guibert, après avoir suivi durant cpichpiès années la prufession des ar- mes, se retira dans un de ses domaines pour y faire ra|>prentissage delà vie solitaire. Il don- na, vers l'an 922,sa terre de Geaiblours, l'abbaye de Gorze au diocèse de Metz. Olhon 1", dit le Grand, conlirma l'an 9V8 la l'ondation de (iemblours, |)ar des letires- j)alenles ([u'il accompagna de beaux privi- lèges. Ce |)rince |)laça l'abbaye sous son au- torité immédiate et en coniia la protection spéciale à Cambert, comte de Louvain, ra//- lotil (jHcrricr (jui saurail défendre «h nom du roi, tes moines eonlre tous leurs ennemis. L'illustre fondateur dcGemblours mourut à Gorze, le 23 mai 9tJ2. Immédiatement après sa niorl, son beau-trèie le comte de Namur, et rl'autres personnages s'emparè- rent des biens de Gemblours, malgré la pro- terlion rl'Othon, et la sentence d'excommu- nicalioii piononcée par le Pape contre les violateurs des droits de l'abbaye. Le prince ne |tut obtenir (jue la restitution de la moi- tié des dits biens. Les abbés de Gemblours ont conservé jus- qu'à la lin du dernier siècle le titre et le rang de comtes, et ils occupaient dans les .is^em- blées des états de Brabant, la première place parmi les nobles. (Moi.am s Nat. SS. Helijii, 23 maii; — .>]in()i:i s. Diplmn. behj. t. L) (iemblours, jddi-. pl.ice forte, est aujour- d'hui une petite ville île Bdgicpie, à L^ kil. N'. (). de Namur. Fn L")7H don Juan d'Autri- rlioy battit l'armée; des Ltats généraux, et en 179V, les Autrichiens (omniandés par Beau- Jieu, y furent défaits par les Français. Voy., Gallin christ., t. III, (ol, îi.'i.'i, la série «le VO abbés.- -Sigcberl d(! (iemblour>, Bénédictin biabançon (1030-1112), entra fort ieiine à l'abbaye de Gemblours. H savait l'hébreu et professa plusieurs années h l'abbaye de Saint-Martin de Metz. On a de lui une Chroniffue (latine) qui va ar Ilobeit de Ihoiigny jusqu'en 12GG); les Vies de saint Thierry, de saint Siyeberl, roi d'Austrasie, de saint Guibert, de aaint Maclou, etc. GEMIELNICH, Gemielnicum (diocèse de Breslau, Silésie i)russienne , royaume de Prusse). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1280,' i)ar les ducs d'OppeIn en Silésie, sur le territoire desquels elle était située. Elle était hlle de Bauda, de la fdia- tion de Morimond. Par suite tle désastres qu'elle avait essuyés, elle stdlisait à peine à l'entretien de queUpies religieux, dès le XVir Siè(-Ie. (JONGELIN.) GEM.ME (Saint-) S. Gemma (diocèse de Chartres, France). — Ancien prieuré de fem- mes, fondé l'an lliS, par Garnier Bisol, et soumis au monastère de Sainl-Avit de CliA- teaudun. Il devint ensuite abbaye, et vers le commencement du xin' siècle il s'atrranchit de la dépendance des religieuses de Sainl- Avit. .Mais vers l'an 14H, il n'avait plus son titre abbatial, et ce lieu avait été atlribuéau monastère de Colond)e. — \oy., Gallin christ., t. Vin, col. 1201, la mention de 16 abbes- ses. GENES (Saint-) S. Genesius (Hérault, France). — An(;ienne abbaye fondée avant l'an lOôi dans le comté et ran<;ien diocèse de Béziers. Le comte Pierre et sa fenmio Bangarde, la concédèrent l'an lOoV , aux chanoines de saint Nazaire. Cette abbaye n'existait déjh plus au xviii' siècle. GENES(SAiNT-)de Clermont, avant SAINT SV.MPHOItlEN, S. Genesius Cluromontensis, (h Clermont, Puy-de-Dôme, France). — Ab- i)aye fondée près l'église de saint Sympho- rien, ipie saint Gênez, évèqiie de Cieriuonl (do t);iG h 062), avait fait consliuire dans sa ville épiscopale, en riionneur de ce saint marlyr, et dans latpielle il avait été lui- même enseveli. Cette église de Saint Syin- phorien portait dès l'an 1000 le noindeSainl- tienez; mais on ignore h quelle épo(|ue elle devjiit abbaye, et si elle fut d'abord liabitéo par des moines ou par des chanoines. C'é- tait au xviii' siècle un collège de Chanoines. G EN ESTA (Saint-Jimkn i>k) Genestense Movaste.rium (diocèse de Clermoiit, Puy-de- Dôme, Fram^e). — Abbaye de femmes, près celle (le Saint-lieniez. Elle fut foiîdée dans le XI* siècle par saint Robert, abbé de la Chaise-Dieu, ou par son successeur. Elle est comprise parmi les maisons dépendant de celle «élèbre abbaye, dans des lettres du Pape Luce III, de l'an 118V. — Celle com- munauté tlorissait (encore au commencement du dernier siècle, et il y avait une tren- taine de religieuses, suivant le Gallia christ., t. Il, col. 322. (îENESTON. Genestum (diocèse de Nan- l«'s, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Augustin, sous l'invocation de sainte Marie Madeleine, fcunlée avant l'an 1163 h (piel- qiies lieues de la ville do Nantes. Elle était occujiée en dernier lieu par les Chanoines réguliers, de la Congrégation de France, dite de Saint(;-Geneviève. G ENEVI EV E-DU-MONT (Sainte), S. fïcrjc- refa (à Paris, France). — Célèbre abba^je, dont CEN DES ABBAYES ET MONASTERES. GEN 32G l'origine remonte à une b:\silique que dlo- vis converti à la foi fit élèvera la prière de Geneviève et de Clotilde, en l'honneur de saint Pierre et de saint Paul. L'édifice n'é- tant pas terminé en 511, à la mort de Clo- vis, fut terminé par Clotilde. En 857 les Normands l'incendièrent; en 1190 il n'était pas encore rebâti; mais depuis la fin du i\' siècle il portail le nom de la sainte patronne de Paris, qui y avait été inhumée avec sainte Aide, une de ses compagnes. « La basilique de Saint-Pierre, dit l'auteur d'une notice à ce sujet, paraît avoir été des- servie, dès l'origine , [)ar des chanoines séculiers, que les rois de France honorèient de leur protection et qui, depuis, lurent nommés chanoines de Sainte-Geneviève. Un diplôme du roi Robert, de l'an 997, confir- mant les donations qui leur avaient été fai- tes, en ajoute encore de nouvelles, leurdon- ne le droit de nommer leur doyen et de dis- poser de leurs prébendes. Par une charte donnée en 1035, Henri 1" se déclare le pro- tecteur de la vénérable congrégation descha- noines deSainle-Geneviève.M(i\S' un siècle plus tard, de graves désordres s'étant manifestés dans celte communauté, le Pape Eugène lil et l'abbé Suger, premier ministre de Louis îe Jeune, y introduisirent la réforme. Après de grandes dilficultés, ils parvinrent, en ll'i-8,ày faire entrerdes chanoines réguliers de Saint-Augustin, que l'on lira de l'abbaye de Saint-Vicior, fondée quarante ans aupa- ravant, et alors célèbre par une multitude (!e grands hommes qu\ s'y distinguaient , autant par leur science que j>ar leur piété et l'.justérité de leur vie. « L'ancienne et primitive église etaitornée, disent les historiens, d'un triple poi tique, sur lequel on avait peint l'histoire des j atriarches, des prophètes, des martyrs, des confesseurs. Après le départ des Norn)ands, les chanoines de Sainte-Geneviève n'avaient lait à leur église que les réparations urgen- tes. Ce fut Etienne de Tournai, élu abbé en 1171, qui résolut de restaurer entièrement la vieille basiliijue ; et à la fin du siècleder- nicroti distinguait encore les |)arties répa- lées au dehors de l'église, au midi et du côté de la nef. .«Au XVII' siècle le pieux cardinaldela Ro- chefoucauld, évftfpje de Senlis, ayant été nommé al'bé de Samle-Geneviève par Louis XIII, erilre|)r;t d'établir dans le monastère! de Paris lérieur général de la congrégali()n. On Jiul fixer h celle époipie la Irimnnlité des abbé^deSainteGeiM'viève,la/)rùn«//e(|(!cetto (ibb.iye, chef de l'ordre, el le '.lire de i'hnnoi- II ft régulier» de lu (Congrégation de France, rionné aux membres de ccrt'.e (ommimaiiié. La congrégation de Sainte-Geneviève se com- posait de neuf cents maisons en France et nommait à plus de cinq cents cures: l'abbé était électif avec le titre de général et jouis- sait du droit de crosse, de mitre et d'an- neau. « Le cardinal de La Rochefoucauld fit re- construire le grand autel, le jubé, le réfec- toire,l'autel abbatial et la crypte souterraine oij l'on conservait le corps de sainte Gene- viève; il rétablit encore le tombeau de Clo- vis élevé au milieu du chœur. En recon- naissance des services signalés que le car- dinal rendit à la communauté, on lui érigea, lorsqu'il mourut, un tombeau en marbre noir qu'on voyait près du maître-autel. « L'abbaye de Sainte-Geneviève possédait une riche bibliothèque, le nombre des vo- lumes s'élevait à cent douze mille ; on y comptait près de trois mille manuscrits. La collection d'antiquités et de médailles a été réunie en 1791 au cabinet de la Bibliothèque du roi. Les livres, après avoir été transférés provisoirement dans l'ancien collège de Montaigu, sont réunis aujourd'hui dans une vaste bibliothèque qui a été construite sur cet emplacement, et qui a conservé le litre de Bibliothèque de Sainte-Geneviève. « Supprimée, comme tous les monastères, en 1790, l'abbaye de Sainte-Geneviève devint propriété nationale, et un décret de 1802 afl"ecta ses anciens bâtiments au Lycée Na- poléon. L'église a été démolie vers 1808, et la rue Clovis passe sur l'emplacement de cet ancien monument qui était parallèle à l'église Sainl-Eiienne du Mont. La tour a été conservée : elle fait partie des constructions affectées au Lycée. « Au mois de mars 1757, Louis XV donna les lettres patentes qui ont autorisé l'érection de la nouvelle église dédiée à sainte Gene- viève, et qui fut construite sur les plans du fameux architecte Soufllot. « L'emplacement que devait occuper l'édi- fice fut béni par l'abbé de Sainte-Geneviève, le 1" août 1758, et l'église souterraine ache- vée en 1763. L'église supérieure était déjà élevée h une certaine hauteur, lorsque le roi Louis XV vint solennellement, Ie6 sep- tembre 17G'», i)oser la première [lierre du dôme. Le plan de ce monument présente une croix grec(jue. L'édifice a 100 mètres de longueur, en y comprenant le péristyle); sa birgeur est de 81 mètres 70 centimètres. Les (pjatrenefs, formant les bran(.hes de la croix viennent se réunir relitpies de sainle(ienvièvelors(pie le torrent révolution- naire se déborda sur la France, el riniiiiélé en délire jeta dans ce sancluau'Cï profané les chefs delà philosophie anti-chrélieiine el les restes de Marat. « Un décret du 20 février 1806 rendit le Panthéon au culte c.itliolitpie ; mais ce no ftjl il, col. 872, mentionne 5 abbesses. CiENCiEBAC, Geriyehanim (drand duché de Bade,) .MIemagne. — Abbayedile impériale, de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge, fondée Tan 7V0, non loin d'OlFenbourg, au delà du Bhin, par S. Pirmin et par Butliard de Zaringen (pi'on dit avoir été duc d'Alsace. Luitfride, comte de llabs|)ourg, fut son insigne bien- faiteur l'an 855. Celte abbaye était du dio- cèse de Strasbourg, suivant le Gallia christ. Néanmoins Henri H, roi des Boinams, l'at- tribue au siège de Baudierg par un diplôme donné à Francfort l'an 1007. File s'unit à la congrégation de Fursfeld l'an 1503 ou l'an 1571; enlin elle s'agrégea à la congrégation bénédictine d'Alsace. — Vov., Gallia christ. t. V, col. 870, la série de 48 abbés. (iKNlFZ (Saint-), S. Gencsius (diocèse de Clermonl, Puy-de-Dôme, France). — Abbaye de femuies, près la ville de Pontgil)aidl, fon- dée avant le xii' siècle, épofiue où elle était so;imise à la Chaise-Dieu. Klle llorissait en- core au cunnnencement du dernier siè- cle. Cl KM KZ(Saint-1 s. Genesius ou Carus Lo- chs in paijo Suslantionensi (diocèse île Mont- pellier, Hérault, France). — Abbaye de fem- mes, de l'ordre de Saint-Benoit, fondée l'an 1019, par un noble personnage nommé CiO- dran, et >es his llelesiar et Bérenger. Elle était siluée l\ deux lieues de Montpellier, dans l'ancien diocè^e de Maguelone (depuis de Montpellier) sur le lieu où existait déjà une égli>e de Saint-Cienioz, martyr, d'où elle a tiré son jiom. Judith, tille du fonda- teur, en fut élue premièie abbesse, l'an 1025. — Voy., (;nltia christ., t. VI, col. 834, la série de 29 abbesses), (iEMEZ DES FON TAiNES(SAi!iT-),5.(;c- 7irsius de Fonlatiis ( Pvrénée.«--()rierilalcs, France). — Ancienne aLbave de l'ordre de Saint-Benoit, l'ondée de 81^^'^819. Elle était «lans le di()(;èse d'iilne ou de Per[)ignan.h une lieue environ de la ville d'Elne. Elle eut pour fondateur un } ieux personnage, nom- mé Scniin)iie. Dans ce monastère se tint vers lan 888 un svtiode des évAijues des deux provinces de Sarbonne et d'Arliîs. Dé- truit par les païens, il fui ensuiu? restauré •ivant l'an 981. Il fut uni l'an 1507, par le Pape Jules II, à 1 abbaye de .Montserral, qui le gouverna alors |>ar des abbés triennaux, juscju'en IG59, épo(jue où le Boussillon étant échu h la France par les traités des Py- rénées, l'abbé de Sainl-(;enie/, institué par l'abbé de Montseriai, commençah résider h Montserral môme. — Vov., Gallia christ., t. VI, col. 1105, la série (ie 31 abbés, jusqu'à Bernardin de Caravajal, cardinal qui obtint celte abbaye eu couunende, l'an ISOV, et l'abdiqua liienlôt après; et ensuite la sé- rie de 50 abbés ou prévôts temporaires. CiENLIS, GenliacHin (Aisne, France). -- Abbaye de l'ordre de IMémontré, [très de Chauny (Aisne), et qui éiait dans l'ancien diocèse de Noyon. C'était d'abord un hôpi- tal sous l'invocation de sainte Elisabeth, fon- dé l'an 1221, par Alberl de Hangest, sei- gneur du lieu, et sa femme. Jean de Hangest, lils du fondateur et sa fiMume Béalrix, le convertirenl ensuite, vers l'an 12iG, en un monastère de tilles (le l'ordre de Saint- Au- gustin. Flnfin l'an 1421, ce monastère fut transformé en une jtrévôlé de l'ordre de Pré- monlré, soumise h Cuissy, par Jean de Han- gest et sa femme Marie de Sarbruche, avec, l'agrément du Pape Martin V,el de Baoul de Coucy, évoque de Noyon. Celle prévôté fui érigée de nouveau en abbaye l'an 1496, dans le chapitre général de Prémontré, tenu à Chauny. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 1142, 3 abbesses de l'ordre de Saint-.Xugus- lin; 5 pié'vôtés et 13 abbés de Prémontié. — Annal Pneinonstr., t. I, cul. 715 (î ENOF (Saint-) 5. ^ffn»//'«.« ou. S/rnf/fp (dio- cèse de Bcturges. France). — Abbavedc l'ordre de Saint-Benoît, sous l'inNocation de Saint- Sauveur, de Sainte-Marie et de Sauit-(ienou, fondée l'an 828, sur la rivière d'Indre, par les libéralités de Wicfred, comte de Bour- ges, de race royale. Ce noble foiulaleur y fut inhumé avec Oile, sa tiès-noble épouse, dit le Gallia christ. — Voy. Gallia c. christ., t. II, p. c(d. 145 et suiv., la série de 32 ab- bés, depuis Dode le premier, justiu'à N. de la Fayette, élu l'an 1712. (lEOBC.ENTHAL, Yallis S. Gcortjii. — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Be- noît, fondée peu avant l'an 1043, dans lo diocèse de Mayence (Allemagne), et dans la Thuringe, par Si/zon, comte de KelTernberg. L'archevô(iue Henri, l'année 1143, conrii- ma la fondation de cette abbaye, et la mit sous la |ii'ot(>ction de saint Martin, palron do l'église cathédrale. — Voy. Gallia christ., t. V, col. 587. (;E()B(;ES (Saint-) (Lombardie - Véni- lieiuicj. — Al)ba\c fondée vers la fin du vil* siècle, par Cunibcrt, roi des Lombards, dans un lieu appelé le champ de la Couron- nre, où il venait de vaincre Alacbis, duc de Trente et de Brescia, l'usurpateur de ses E- t.its. Ce prince dont Paul Diacre fait l'élogo en ces trois mots : cunctis amahilis Prin- i-rps, voulut (jue c(îlte fonilalion fût un mo- nument de sa victoire et de .ix chanoines réguliers de la congréga- tion de France. GEORGES EN HERCINIE (Saint-) ou FO- RET-NOIRE, S. Georgius inUerciniao\i Ni- j/ra.Çf/ro.—Abbayede l'ordre de Saint-Benoît sous l'invocation de saint Georges fondée -'an S2k, dans l'ancien diocèse de Constance (grand duché de Bade, Allemagne). On lui donne pour fondateur un pieux et noble personnage, nommé Hézilon. Quelques-uns, à tort sans doute, placent sa fondation à la f.n du XI* siècle, car on voit un nommé Wi- gerie, abbé de Saint-Georges, en Hercinie, devenir évoque de Metz, dès l'an 923. II s'a- git plulôt d'une seconde fondation ou d'une restauration. Cette abbaye fut transférée successivement au pays de Bara, ensuite h Waldaw, et enfin dans la ville de Willinga. Le duc luthérien de Wittenberg s'empara de ce mon!isièrc.—\oy.,Gnltia christ. ,i. V, col. 1001, la série de Vo abbés. GERARD F)E BROGNE(Saint ),5. Bronium ou SanfjrrarJien.tn monaslerium (diocèse de Nninur, Belgique). — Abbaye de l'ordre de Sainl-BenoU, situé;; eniie les rivières de Meuse oi de Sainbrc, dans l'ancien comté et à .'{ lieues de Namur. Elle fut fondée l'un 918, 928 ou 931, paisaint Gérard, religieux de Saint-Denis en Franco, et le réformateur d'un grand nombre de monastères. Ce snint homme conduisit dans sa terre de Rrogiie, concédée par lui [)0ur un monastère, douze religieux de ladiie abbaye do Saint-Denis. Il fut placé sous l'invocation de saint Pierre et de «-ainl Eugène, nuirtyr et arche- vêque do Tulèelciir, roi do Germanie Dictions, de» Abhayes. en 932, et enfin les comtes de Namur, prin- cipalement Godefroi l'an 1131, et Henri l'A- veugle, l'an 1154, confirmèrent aussi les liber- tés de Sainl-Gérarc'de Brogne. Celle abbaye après avoir subi des fortunes diverses, dans les guerres des Pays-Bas, était proche de sa ruine, lorsqu'elle reprit son existence, dit le G allia christ., sous les auspices et par la vo- lonté du roi très-chrétien Louis le Grand. Elle était avant l'érection de l'évêché de Na- nmr, du diocèse de Liège. — Vjoy., Gallia christ .. t. m, col. 552, la série de 39 ab- bés. GERCY ou JERCIS , Gerciacum ou Jen- ciaco [N. Domina de), France. — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin, et puis de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle fut fondée l'an 1269, dans le diocèse de Paris, par Alphonse, comte de Toulouse et de Poitiers, frère de saint Louis, et Jeanne de Toulouse, sa femme. On voyait dans le chœur de l'église des reli- gieuses le mausolée de cette pieuse comitesse, qui mourut l'an 1270, le jour de l'Assomp- tion de Notre-Dame. Ce monastère, d'abord de l'ordre de Saint-Augustin, fût transformé, au XVI' siècle, en une abbaye bénédictine. On y conservait entre autres reliques un bras de raj)ôtre saint Barthélemi, dans une précieuse châsse d'argent doré, fabriquée, dit-on, aux frais de Nicolas Gouffette, an- cien religieux de Saint-Germain des Prés. — Voy., Gallia christ., t. VII, col. 625, la série de 8 abbesses de l'ordre de Saint-Au- gustin, de trois abbesses triennales de l'or- dre de Saint-Benoît, et de 9 abbesses per- pétuelles, jusqu'en 1740. GÉRENKODE (Saxe). — Abbaye située dans la principauté d'Anhalt , à trois lieues de Quediimbourç, et qui fut fondée pour des religieuses de I ordre de Saint-Benoît, par le duc Géron, l'an 965. L'abbesse était prin- cesse de l'empire et du cercle de la Haute Saxe, fournissant pour son contingent, en temps de guerre, un cavalier et six fantas- sins. Elisabeth, comtesse de Wied, qui en était abbesse , y fit recevoir la Confession d'Ausbourg en 1521. Ce fut dès lors, comme Grandersheim et Hcrford , un chiT[)itre de chanoi liesses prolestantes. GER.MAIN-D'AUXERRE (Saint-), S. Ger- manus Aulissiodorensis (à Auxerre, France). — Abbaye célèbre de l'ordre de Saint-Be- noît, fondée vers 422 , par saint Germain, évoque d'Auxerre, dans sa maison pater- nelle. Il dédia son église sous l'invocation de saint Maurice et de ses compagnons. C'est là qu'il fut enterré en 448. L'abbaye ayant été rebâtie avec plus de magnificence, par sainte Clotilde, vers le cominoncemeni du VI' siècle, elle prit le nom de Saint-Ger- main, qu'elle ('onscrva (hifiuis. Dans celle abbaye, d'une arciiileciure romane, on compt.iil, dit-on, jusfpià 60 corps saints et une quaiilité prodigieuse; de reliques, dont l'avaient enrichie les Papes Nicolas I", Jean \'I1I et Jean IX. Elle fut justement célèbre au moyen âge par ses éi'oles et les grands hommes qui en sont sortis. Elle avait em- 11 zr.\ GER DICTION brasse, 1 an 1G29, la réforme (le la congré- l^alioii de Saint-Maur. — >'oy., (iaHia chrisl., l. XII. 370, la série do G-2 ahbés. (IKHMAIN-LAUXKIUIOIS (SAI^T-), ou LK IXO^SD, S. (termnnus Aulissiodorensis ou Rotundtts (Paris. France), — Ancien inoiias- lère fondé de l'an 551 à l'an 58i, par le loi Childeberl, suivant une vieille tradition, et appelé d'abord Saint-Vincent, connue celui de Saint-Geruiain des Prés 11 figure dans un vieux registre parmi les (}ualre abbayes célèl>res qui, vers l'an 581, entouraient la ville de Paris, savoir ; SaitU-Laurenl à l'o- rient, Sainle-tieneviève au midi, Saint-Ger- main des Présh roccidentjetSaint-Ciermain- rAuxerrois au nord. Cette tlerniére porte dans divers actes le nom de Saint-llermain- le Rond. Détruite par les Normands, elle fut restaurée par Louis le Pieux, et elle re- tint le nom d'abbave, (|uoi(prà la fin du \i' siècle elle soit devenue église coliég aie régie par des doyens. Saint- Cîeini.iin l'Auxerr ois, après plusieurs vicissitudes, e- 1 aujourd'hui une église paroissiale de Pai i>, et la paroisse Imjiériale. On trouve tous les détails concernant cet antique nionun)cnt dans la belle et savante Histoire de Saint- (J ermain l' Auxerrois, [lubliée parM,Tro'incent. La condition fbl acceptée, et l'évoque doima au roi l'é- tole que le saint diacre portait .'i l'autel. Childebert tint sa parole et lit retirer son armée. De retour h l'aris, il y fonda, sous le vocable de la sainte (>roix et de sairU \'in- cenl, !a belle église et le vaste monastère qui devinrent depuis l'illustre abbaye de Saint-Germain des Prés, Ce pieux monarque, cpii mourut le 23 dé- cembre 558 , avait choisi l'église de Saint- Vincent pour le lieu de sa sépulture, (jer- lu'.in, alors évè(|uc de Paris, en lit la dédi- c-ace ce même jour, assisté de six autres pré- lats. Cette église, à cause de sa magnili- cence, fut appelée ('fjlise d'or. Les murailles étaient convoites on dehors de jilaques de NAIRE GI.R S33 cuivre dore; en dedans, elles étaient ornées de peintures appliquées sur un fond très- riche qu'on avait aussi doré. (On peut voir la description de celte église dans la Me da sa/nfDroc/oi'fV, écrite par le raoineGislemar.) L'église abbatiale est aujourd'hui l'une des paroisses de Paris. Restaurée et ornée de i)elles pointures murales dans ces dernières années, elle a recouvré une partie de son anc-ienne splendeur (5V). Quant au vaste monastère que Childeberl fit bâtir à côté de l'église, c'est l'un des plus célèbres de l'ordre de Saint-Renoît. Le pieux monarque lui donna le fief d'Issy et d'autres terres, dont une partie a servi d'emplace- ment à un faubourg considérable de la ville de Paris. Le soin de ce monastère fut confié \\ l'évérjue saint tiermain : saint Doclrovée, qu'il avait fait venir d'Autun, en fut le pre- mier abbé. La règle que sainl Germain éta- blit d'abord dans l'abbaye de Saint-^■incent, dite plus tard de Saint-Germain des Prés, était empruntée de moines orientaux; mais celle do Saint-Benoît lui fut deiiuis substi- tuée. C'est dans celte illustre abi)aye que le général de la congrégation de Saint-Manr faisait sa résidence ordinaire. Là, revivent les souvenirs des d'Aohéry, des Mabillon, des Montlaucon, des Ruinard, et ûiis plii.s doctes enfants de cette congrégation h. jamais illustre. Des têtes couronnées ont aussi habité ces vieux ( loîtres, dont il no reste plus rien aujourd'hui. Vers l'an 1667, Casimir V, roi de Pologne, ayant j)erdu son é|>ouse, sembla dégoûté du gouverne- luent, et abdiquant le trône, il se retira en France, dans l'abbaye de Saint-(»erniain des Près, dont il «levin't abbé. On voit encore son tombeau |)rès du chœur, dans le bas- côté gauche de l'église. Les abbés de Saint-Germain des Prds avaient autrefois juridiction spirituelle el temporelle sur tout le faubourg de Saint- Germain. M. de Péréfixe, archevêque do Paris, recouvra la première en 1668, el le Chûtelet la seconde, en 1674. En vertu d'une transaction faite en 1669, ie prieur régulier de l'abbaye était grand vicaire-né do l'ar- chevê(iue. L'exemption et la juridiction ab- batiale (jui s'étendaient sur les séculiers, furent depuis reklreinles intrn claustra. Eu 1675, le roi déclara (jue l'abbaye continue- rait de jouir de l'exercice et des prérogativ(>s de haute-justice, dans tous les lieux occupée j>ar les moines uu leurs serviteurs; et dans le territoire appelé l'enclos de l'abbaye, el la cour abbatiale; ce (pii comprenait uu assez grand terrain, où l'on voyait, dit-on, (luantité de maisons et de bouti(|ues. Il y avait à Saint-Germain des Prés, une vaste bil)liotliô(jue, et des archives considé- râbles, qui furent transportées l'an 1795, à la bibliothè(iue Nationale (aujourd'hui Im- (5i) L'église de S:iint-Vinrcnt fui pilN-c p.ir les Noini.iiids «l.ins les années 845, 857, 8i>8, el bril- lé n.Tr ces l);irltaies en 801 Cl 881. On l.t rr|j;i- lil en lOU, el le Pape Alexandre lil en Til la dedi- caee en 1IU3. Le Las de la grande tour, ainsi (pic la porte cl les statues de Clovis , de Clodoinir, de Thicrri, de Cliildel)Crlcl de sa feininc Ullrogole, de Clolaire, etc., paraissent éire, dil-oii, du temps du roi Cliildebeit. 1 GLR DES ABBA\ES ET MONASTERES. GER 554 périale) par les soins de D. Poirier, garde de ces belles archives, depuis 1780. Ce |)ieux et savant bénédictin avait assisté à l'expro- priation, qui, en 1790, priva la congréga- tion des bâtiments de l'ancien monastère. En 1791, il avait vu la belle église de l'ab- baye transformée en paroisse, et l'année sui- vante il dit adieu à la plupart de ses con- frères. D. Poirier, et un petit nombre d'au- tres religieux, à cause de leurs fonctions, de leurs infirmités et de leurs occupations littéraires, obtinrent de conserver provisoi- rement leur logement à Saint-Germain des Prés. Vers le mois de juin 1792, û. Poirier, écrivant une notice nécrologiipje sur son confrère D. Lenoir, décédé à Saint-Germain le 18 mars précédent, disait en terminant : « D. Lenoir est le dernier religieux de la congrégation de Saint-Maur, enterré à Saint- Germain des Prés, lorsqu'il subsistait en- core une ombre de communauté. Au mois de mai suivant, cette communauté a été en- tièrement dissoute, les uns ayant pris le parti de vivre hors du cloître, et les autres s'étant retirés dans l'abbaye de Saint-Denis, qu'oiî avait assignée pour ceux qui vou- draient vivre en communauté. Ainsi a fini la société religieuse établie juir le roi Chil- debert, fils de Clovis, et par saint Germain, évoque de Paris, après avoir subsisté sans interruption l'espace d'environ 1260 années. Rien de stable sous le soleil I » « Rien de stable sous le soleil ! dit l'au- teur d'une curieuse Notice sur notre béné- dictin. K.C triste adage se vérifia bientôt une seconde fois, aux yeux de D. Poirier, par l'anéantissement de cette glorieuse monar- chie française, de quelques générations plus vieille que l'abbaye de Saint-Germain. Pen- dant que s'accomplissait celte dernière rui- ne, D. Poirier restait à Saint-Germain des Près, dans l'espoir que son titre officiel le mettrait à même de protéger, dans l'occa- sion, le dépôt qui lui était confié et la biblio- thèque de l'abbaye contre les fureurs d'une populace en délire. Du fond de sa retraite, il avait entendu les cris, il avait pres(pie vu fumer le sang des victimes de septembre, et l'unique espoir d'être utile à la science et à son l'rtys, lui avait donné la force de sur- monter l'horreur de ces elfroyables scènes. Que ne duient-ils pas endurer pendant cette redoutable époque de la 'Jerreur, ces pau- vres moines, retirés dans un monastère en ruine, qui voyaient se remplir et se vider <.our à tour la [irisori établie dans leur pro- f)rc demeure, et qui h chaque instant de- vaient .s'attendre à suivre les prisonniers à j'échafnudl Par »in miracle de la Providence, ils avaient été complètement oubliés. Ils res- tèrent, sans être inquiétés, dans leiu- retraite jusqu'au 20 août 179'*, jour où un terrible incendie consuma h-ur logement et leurs elfets, et les contraignit h cher(-her ailleurs un asile. D. Poirier (iemeuia seul, comme Cassandre sur les ruines d'ilion, à côté des (!i.S) Hcrr. Gtiauil, île IT.coic des Cliaue> restes fumants de la bibliothèque de i'ah- baye (55). » Le docte religieux, presque oublié, fut retrouvé sept mois après, travaillant encore, au milieu de livres et d'archives accumulés dans ces décombres. A peine rentré dans le monde, [)auvre, isolé, plus que septuagé- naire, D. Poirier sollicita son admission dans un hospice de vieillards. Le gouverno- nient l'envoya connue simple employé à la bibliothèque de l'Arsenal, oii il devint bien- tôt sous-bibliothécaire. Plus tard, en 1800, l'Institut national l'admit au nombre de ses membres, dans la section d'histoire. Ce sa- vant bénédictin , dernier rejirésentant de l'illustre congrégation de Saint-Maur, s'étei- gnit tout doucement dans la nuit du 2 au 3 février 1803, n'ayant pas tout à fait accom- pli sa 77' année. 11 fut remplacé à l'Institut par Lucien Bonaparte. Voy., Gallia christ., t. YII, col. 409, l'his- toire de 86 abbés.— Voy. aussi V Histoire de Vabbaye de Saint-Germain des Prés, par Bouiliart. GERMAIN (Saint-), près de Spire, S.Ger- manus (Bavière). — Ancien monastère béné- dictin, fondé de l'an 674 à 679, dit-on, par Dagobertll, roi d'Austrasie, près la ville de Spire. GERMER DE FLAIX (Saint-), S.Gerema- rius de flaviaco ou Flaviacum. — Ancienne abbaye de France, de l'ordre de Saint-Be- noît, dans le diocèse de Beauvais (Oise). Elle fut fondée par saint Germer, l'an 655, cl 5 lieues O. de Beauvais, et porta d'abord, dit-on, le nom de la Trinité. Saint Germer en fut le premier abbé et lui donna plus tard son nom. Cette maison, gouvernée par le saint, devint bientôt célèbre. Saint Gennard, saint Bénigne et plusieurs autres abbés d'une grande sainteté, qui lui succédèrent, perpé- tuèrent son ouvrage. Cependant, l'abbaye était déjà occupée par des chanoines l'an 831, et on réunit ses revenus à lévêché de Beau- vais; mais elle fut restaurée environ deux cents ans après, et rendue aux Bénédictins l'an 1036, par Dragon, évêque de Beauvais. Une colonie de Saint-Maur les Fossés, vint alors prendre possession de l'abbaye qui a toujours été depuis de l'ordre Bénédictin, jusqu'au dernier siècle. Elle s'unit l'an 1643 à la congrégation de Saint-Maur. — Voy., Galtia christ. , t. IX, col. 788, la série de 52 abbés. (iKRON, Geroda, B. Maria in Gcroda. — Ancienne abbaye de l'ordre do Saint-Benoit, sous l'invocation de la sainte Vierge et do saint Michel, fondée avant l'an 1124, près la ville de Duderstadt (Hanovre), dans le dio- cèse de Mayence (Allemagne), parRiggarde, veuve du marquis Rudol|»he, Ldon, son fih et Itudolfe, son frère. Adelbert, archevêque de Mayence, la prit sous sa protection vers l'an 1124. Elle s'unit, l'an 1467, h la congré- gation de Bursfeld — Voy., Gullia christ. t t. V, col. .588, la mention de 2 abbés. GERONS ou (ilRONS, S. Gcronlius (dio- S3S GER DlCriONNAlKE C.Kn sw rî'SP d'Aire, Landes, Franco). — Abbaye de l'ordre de Sainl-Benoîl, fondée en l'hori- neur de saint G('rons, martyr, dont on eé- lébrait la fôte le 9 décend)rè. Elle existait déjà vers le coniniencement du i\* siècle; mais, bien longtemps avant le dernier siècle, elle avait perdu son état régulier; sa basi- Ji(]ue,ri(liecn pieux irésors,fiit pillée par les «alvinistes, l'an 15G9. — \'o\., GuUiu chrisl., t. I, <(>1. 118V, rindicalion'de 15 abbés. (iKiU)NSAI\T, Geroldi Sartiim, ou Geron- tnrtum Miocèse de Nan)ur, Helgique). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'ail 113V, et tères. Le Gallin christ., t. IH, col. 581, dontic les noms de (pu'hpu's abbés depuis 1G17. CKUTIU DKDK LOI VAIN ,Sai\tk-),.S .^'rr- Irudis Lorunitnsis (à Louvain, Beigi(iue). — Prévôté de cbanoines réguliers de l'ordre do Saint-Auguslin, de l'ancien institut de Saint- Victor, fondée l'an 1-207, par Henri 1", «hic (le Lorraine et de Biabanl. C'était, aupara- vant, une sim|>lo cliapellenie dépendant do Saint Picrre de Louvain. Ln lVV9,NicolaslV, sur les prières tle IMiilippe, duc de Bour- gogne, de Brabant, etc., l'éi'igea en abbaye. Ses al)bés avaient droit de séance entre les outres jirélats dans les assend)lées générales du pays belge. — Voy., Gallia chrisl., l. V, col. ci, la série de IV prévôts et 17 abbés. (IKKS (Saint-I'iuvat pe), Garlium ou S. Prirntus de Garlio (tlard, France). — An- cienne abl)aye sous l'invocalion de saint Privât, fondée avant l'an 1L56, dans l'ancien diocèse d'U/.ès (maintenant tle Nîmes). GFRVAÎS ET PUOTAIS (Sa^ts-), SS. Ger- rasius et Prota.^iHs (h Sens, Yonne, France). — Ancienne église et abbaye fondées ver» l'an 38G, par saint Ursicin, archevêque de Sens, en l'honneur des saints martyrs Ger- vais et Protais. Ce pontife y fut inhumé, et après lui ses successeurs Théodore, Sedin, saint Ambroise, .saint Agrèce, et enlin saint Léon, si célèbre par ses miracles, dit le Gallia christ., que la basilitiue de Sainl-Ger- vais et Sflinl-Proiais prit le nom de Saint- Léon. — \ov. Gallia christ., t. Xlll. GEKVAIS ET PUOTAIS (Saintj»), 55. Ger- vasius et Protasias. — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoit, dans l'ancien dio- cèse d'Arles (Francr), londée au lieu dit des Fossés, avant l'an 923. Celle année-là, en etfel, elle fut donnée par Manassès, arclie- vêuuo d'Arles, à Drogon, évôcpie de Mar- seille; elle avait alor.s le titre de Saint-Ger- vais et de Saint-André. Une charte de Bos- tang, archevêque d'Aix, de l'an 1181, nous montre ce pontife avec son frère Amelius et ses neveux, donnant à son tour, h l'ab- baye de Saint-Pierre de Cluny, pour y éta- blir la discipline, un monastère, dit de» Fossés des SS. Gervais et Protais, tombé en leur héritage. Mais, selon quelques auteurs, (lU une note du Gallia christ., il .s'agit ici du monastère de Saint-Geniez qui fut cédé à Saint-Maurice de Vienne, l'an 855, par le roi Cbarli'S (t. 1, p. 601). GEKVAIS ET PKOTAIS (Saints-). 55. Ocr- rasiuset Protasius ou 5. Lupercaltts (diocèse d'Auch, Gers, France). — Al)baye fondée dans le pays d'Euso, et qui existait dans le xr siècle, au temps de Guillaume de Mon- talte, archevêque d'Au(h. Elle avait alors pour abbé Baimond, qui souscrivit à une charte de ce pontife, en laveur des moines U1 1 ^V: tl Kj f.y ^ ^ IIKI ■ Il t^llUII I l.l\J l^JllIl.^f. \'lltl| »\y IIV. vu |'«^IIIIA«^, t. Il JCIIUIII «iV^O llll_llll\.d GI'UL'DON, Gerudoniutn, Gerondiinensis de Cluny. Cette abbaye fut donnée au mo- ahbatia (comté de Leicestcr, Angleterre). — naslère de Cluny l'an 1088, par Aimeric, Abbaye de l'ordre de Ctteaux, tille de Va- >\('rlèy, de la libation de CIteaux. Elle fut fondée en 1133, par Bobert, coude de Lei- cester. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. — \o\ . Monasiic. atujiican. (iEKUSSEN, Gerusium. — Abba\e d'Alle- niagne, de l'ordre de Prémontré, fdle de Siloè, fondée l'an 1159, nrès de Paysan, par E( kbert et L'iric, son hls, comtes de Per- ne« k. Cette abbaye de Prémontré existe en- core aujourd'hui ; elle est, dit-on, du dio- cèse de Passau (Bavière). — Voy. Annal. Pr(rmonstr.,i. I, col. 739. GEB\ AÏS {SAiyT-),S.Gervasiug (à Rouen, France). — Ancienne église située dans le faubourg occidental de Bouen, et dans la- cpielle avaient été inhumés saints Mellon et Avilien, son successeur, archevôipics île Bouen ; elle ilevint une abbaye avant l'an 1012 ou 1015, (jù Bichard 11, duc de Nnrmandie, la donna aux moines de Saint-Pierre de Char- tres. Dejtuis, ce môme prince la donna aux religieux de Fécamp, (pii l'occupaient en- core à la lin du xii* ^iède. — Vov. Gallia christ., t. XL comte de Fesensac. Elle était, au commen- cement du dernier siècle, un célèbre prieuré de Tordre de Cluny. 'i4':BV (Saint-)', 5. Gaugcricus (Nord, Fronce). — Ancienne abbaye de l'ordre do Saint-Benoît, dans le diocèse de Cambrai, ainsi ap()eléo de saint Géiy, son fondateur, évô(jue d'Arras et de Cambrai (5()i, qui y fut inhumé. Il l'avait fondée vers l'an GOO, en l'honneur de saint Médard, au somuiet d'un moiit, près des murs de Cambrai, où se trou- vait un iiois consacré au culte des idoles, et (ju il transforma en une maison de prière. Il y mit pour abbé Landon, son parent. De- venu céb'bre par les miracles opérés au tombeau de saint (îéry, ce lieu prit le nom de ce saint évê(jue. L'abbaye fut changée en église collégiale, tout en retenant son nom d abba\e, par saint Théoderic, évêquo de (lambrai. L'an 850 ou l'an 8G3, fut commencée l'église de Saint-lîéry. Bavagée par les Nor- mands et d'autres barbares, celte abbaye, non-seulement, ne put jamais recouvrer son ancien étal, mais elle cfuilinua à décliner, jusqu'à ce qu'en I5V0, l'empereur Charles- (■'>Gj Ccb (Iriix âii'^'s rurctU imik dipiiis la mort de saiiil V^iast jnsqu'on lO'JÔ. yj CIL DES ABBAYES ET MONASTERES. CIL 238 Quint (it construire, en sa place, une cila- «JelJe. Les chanoines émigrèrenl alors dans la basilique paroissiale de Saint-Vaast de Cambrai, qui porta, dès lors, le nom de Saint-Géry. — Voy. Gallia christ., t. III, col. 73. GIF, Giffum {Seine-et-Oise, France). — Abbaye de lemmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, située à trois lieues S. de Versailles, et qui était du diocèse de Paris. On dit qu'elle fut fondée par Maurice de Sully, évéque de Paris (xu' siècle); mais elle paraît avoir existé long- temps auparavant et avoir eu pour fonda- trice une reine de France. L'évêque Mau- rice, l'aurait donc seulement restaurée veis l'an 1180. Ce monastère fut double dans l'o- rigine, c'est-à-dire d'hommes et de femmes. — Voy., Gall. christ., t. VII, col. 597, la série de 16 abbesses, ensuite de 5 abbesses triennales et de 13 abbesses titulaires. GIGEAN, Gigeanum ou 5. Félix de Mon- teceno (diocèse de Montpellier, Hérault, France). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Félix, fondé avant le xn' siècle, près de la ville de Gigean, à quelques lieues de Mont- f)ellier. On ignore par qui et en quelle an- née il fut fondé. La reine Marie d'Aragon lui légua, en mourant, le castel de Méraval, et Déranger, évêque de Maguelone, lui céda l'église de Saint-Michel de Villapaterne. Ce monastère fut d'olK)rd régi par des prieures, ensuite par des abbesses; il fut souvent dé- vasté durant les guerres ci viles. — \oy., Gallia christ., t. VI, col. 856, la série de 31 prieu- res et de 6 abbesses. GIGNY, Giyniùcum (Jura, France). — An- cienne abbaye sous l'invocation de saint Pierre, fondée avant l'aii 895, dans la Bour- gogne, entre la ville de Lons-le-Saulnier et de Saint-Amour. Elle fut soumise par le Pape Grégoire VII à Hugues, abbé de Cluny. L'an 1155, elle fut réduite en un prieuré conven- tuel. — Le Gallia christ., qui place cette ab- baye dans le diocèse és seulemenl) ; l'in- juro dos tefnps, le^ orages des guerres et des hérésies, peut-être aussi l'incurie des chanoines, comme ditle Gallia christ., ayant fait disparaître les souvenirs de la plupart d'entre eux. GILDAS (Saint) DE RUYS, S. Gildas ou Gildasius Ruyensis (diocèse de Vannes, Mor- bihan, France). — Ancienne abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée dans la pres- qu'île de Ruys, à 7 lieues environ au sud de Vannes, par saint Gildas, dit le Sage, qui tlorissait dans le vi" siècle. La fondation de ce monastère, fut, à ce qu'on croit, le fruit des jùeuses libéralités de Guérech, seigneur des Bretons qui habitaient aux environs de Vannes; saint Gildas en tut le premier abbé. Quelques-uns cependant ne |)lacent la fon- dation de ce monastère qu'en 630. Il fut ruiné par les Normands, et ensuite rétabli. Les reliques de saint Gildas, qu'on y con- servait, furent tran.'-féiées, vers l'an 919, en Berri, oii l'on fonda une autre abbaye du nom de Saint-Gildas, sur le bord de l'Indre, Quant à celle de Ruys, elle continua de fleurir. Le célèbre Abailard, qui en était abbé au xii* siècle, fut contraint de l'aban- donner par la méchanceté de ses moines, qui tentèrent de l'empoisonner. L'abbaye de Saint-Gildas de Ruys embrassa, l'an 16^5, la réforme de Saint-Maur. Son église, devenue paroissiale, possède, dit-on, encore ((uelques reliques de Saint-Gildas. — Voy. Hist. delà Bretagne, par D, Lobineau; et les Mes des saints de la Bretagne. GILLES (Saint-), S. JEgidius (diocèse do Nîmes, Gard, France). — Ancienne et célè- bre abUaye de l'ordre de Saint-Benoît, h 20 kil. S. de Nîmes. Elle doit son nom à uu saint ermite nommé Gilles, athénien do naissance, qui aurait vécu, selon quelques- uns, du temps de saint Césaire, mais qui beaucoup plus vraisemblablement fleurit vers la fin du vu' ou au commencement du vm' siècle. — loy. Stilting, dans une savante dissertation à ce sujet. — Il passa en France et choisit pour sa retiaile une forêt du diocèse de Nîines. Plusieurs miracles opérés par ce !-aint ermite le firent bientôt connaître. Il reçut (pjehiues disciples et fonda autour de sa cellule un monastère, sur un emplacement qui lui fut donné, suivant les actes du saint, par Vamba, roi (les Visi- goths. Ce monastère devint bienlôl célèbre, et la règle de Saiul-Benolt y fut longtemps observée avec édification. Los abbés de Saint-Gilles étaient au moyen .Ige de puis- sants seigneurs du Languedoc. Plus lard, ce mona.>tère devint une collégiale de chanoines séculiers. Il sesl formé peu à peu aux envi- rons une ville dile aujourd'hui Saint-(iilles- lez-Boucherios , que les guerres des Albi- geois ont rendue fameuse. 1^'église de la vieille abbaye subsiste encore, et se fail r;;- :nar(pier par s(ui magnili(|ue portail en style roman. On allait on pèlerinage au moyen «Ige au monastère où était la cliAsse dt; saint Gilles. Les relupu^s de <;e saint abbé fiiKUit) transférées plus lard dans l'église abbatiale d(! Saint Sernin de 'loiilonse, vers l'épocpiu où les calvinistes pillaient et profanaient hv »9 CIL DICTIONNAIRE GLA SiO églises en Languedoc. — Voy. uans le Gal- lia christ., t. VI, col. 482, la série de 67 abbés. GILLES (Saint-) DE LIEGE, 5. Ej/jrfjMsLro- diensis {h Liège, Belgique). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin , dont l'origine remonte h un certain Goderan, natif de la ville de Saint-Gilles, dans la Gaule Narbon- naise, qui, vers l'an 97G, converti de son métier d'histrion, vint fixer sa demeure à la cime de Publemonl, à cinq cents |)as environ de Liège. Là, sur ce jouimel couvert de bois et infesté de brigands, il prenait soin de remettre les passants dans leur chemin. Plus tard, il y bâtit des cellules et une chapelle en riionneur de saint Gilles. Vers l'an tlOO, Bérenger, abbé de Saint-Laurent de Publc- moiit, donna cette chapelle à des chanoines réguliers de Sainl-AugUblin, et peu de temps après, l'an 1120, .\(lall)éron, évôijuede Liège, y ajouta un monastère. Après avoir fait res- taurer l'église par de nouveaux travaux, il la consacra le pénultième jour de décembre 1126. C'est là (ju'il fut inhumé devant le principal autel le 1" janvier 1128. Voy., 6\i//m christ., \. 111, col. 1109,1a série de 3'i- prévôts et abbés. GILDNG (comté d'York, Angleterre). — Ancien monastère fondé vers le milieu du Tir siècle, près de Uichemond, à l'endroit môme oh saint (3swin, roi de Deire, avait été lâchement assassiné par Oswi, roi de Berni(Me, le 20 août 651. Il eut pour fonda- teurs Eanflède, femme d'Oswi, et [)roche po- rente d'Obwin, et Oswi lui-môme, qui, ayant reconnu la grandeur de son crime. tAchait de l'expier par de bonnes œuvres. On y mit des religieux chargés de prierions les jours pour les deux rois, tant pour le meurtrier (pie pour sa victime. Leur pren;ier abbé fut Trumhère, qui était aussi de la famille du saint roi, et (jui fut depuis évoque de Lich- feld. Le monastère de Gilling, anciennement connu sous le nom d'Ingellingum, fut détruit par Hingen et Hubba, princes danois. Le corps (le saint Oswin fut porté h Tinmouth. — Voy. la Vie du saint, [»ar Hède, Ilisi., t. in, col. 1'»; et par un moine de Sainl-Alban, urieurde Wimundelhem, dans Leiand, Col- lect., t. V. GILLINGHEM et Guiscnhicn, Gislenghe- miMmet (îilliijium (Belgi(pie, Hainaut).— Ab- baye de femmes de l'ordre d(! Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte ^'iorge, fondée l'an 1126, entre Athel Anguien, par Ide, mère (le Nicolas, év6()ue de Cambrai, et une autre Ide. femme de (iuy, domiui Ccmensis, dit le Galtia christ. Ces deux fondatrices ayant dans la suite pris avec elles quelques vierges du monastère d'Estrem , près d'Arras, se consacrèrent à la vie monasti(iuo dans ( o niéme lieu, ap[)elé la Vallée des vierges. Lièlard, é\é(iue de Cambrai, ronsiilua ai lieu en abbaye en le déclarant libre ah omui advocatia et nlia aualibct exaclinnc, par des lettres données Van 1132. — Voy., Gallin christ., i. lli, col. U8, la série de i7 abbesses. (••i?) A six lieues ouest de DiigieUInrf. GIMONT ou GIMONS, Gimundium, Gi- tnundiis (diocèse d*.\uch, France). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Berdoues, do la filiation de Morimond, fondée sous l'in- vocation de la sainte Vierge, l'an 1142 ou 1144, par Girald de Breuil, Gauzene, sa femme, et leur fils. On compte narmi ses abbés Guillaume, qui fut |)roinu, l'an 1413, par le Pa|)e Jean XIII, à i'évôché de Vabres. — Voy., GaUia christ. ,i. I, col. 1026 et suiv., les chartes de fondation, de confirmation, et la série de 54 abijés. GIV-LEZ-NONNAINS,, ^«icjm ou Giacus in Wastinensi paya (Loiret, France). — Ab- baye de femmes sous l'invocation de la sainte > ierge et de saint Pierre, fondée avant lan 800, près de Montargis, eriGatinais. — Elle éiait autrefois du diocèse de Mcaux (auj. d'OrJéans). GISTEL ou SAINTE-GODELEINE, Gis- tella (Belgique, Flandre occidentale). — Ab- baye de femmes de l'ordre bénédictin, fon- dée vers l'an 1090, à 2 lieues d'Ostende, près (ihislel, par la lille (jue Bernulfe ou Berlon , gentilhomme llamand , avait eue d'une se((;nde femme, ajirès avoir fait mettre à mort la première, sainte Godeleine. Le mo- nastère ayant été entièrement détruit par les hérétiquels de Hollande, l'an 1577, il fut transféré dans la ville même de Bruges. — Voy., GaUiuchrist., t. V, col. 276, la série de 14 abbesses. GLADB.VC, GUidbacum ou Gladbacense monaslcrium (Prusse, province Uhénane).-- Ville(57)et abbaye de l'ordre de Saint-Be- noit, sous l'invocation de saint > ite, fondée l'an 973, par saint Géron, archevèciue do cette ville, auquel un céleste oracle révéla, dit-on, le lieu et le patron (|u'il devait choi- sir pour un nouveau monastère dont il rê- vait la construction. Ce lieu était situé, dit le Gutlia christ., sur un mont inculte, cou- vert d'un bois épais, dans le duché de Ju- liers, non loin de la Nierfe, entre la Meuse et le Uhin, alors dans le diocèse de Liège, et plus tard dans celui de Cologne. Ce monas- tère s'unit en 1511 h la congrégation de Bur.sfeld. — Le Galliu christ., t. 111, col. 7V3, donne la série de 43 abbés de Giadbac, (pi'il place dans le diocèse de Cologne. GLANDIE, Vallis Dci (Irlande). — Abbaye de l'ordre de (litram, lille d'lcri|)ons. Ellu fut fondée l'an 1227, et unie au monastère de Saint-Sauveur ou de Duiske, par Bernard, abbé de Froimond, en France, vi.sileur gé- néral de l'Ordre, (pu était venu celle môme aimée en Irlande. GLANFEl IL ou SAINT - MAUR - SUK - LOIBE, (iinnnafolirnse motiastcrium , ou .S. Mnuriis ad Liyerim ( diocèse d'Angers, France). — Ancienne abbaye de l'ordre do Saint-Benoît, fondée par saint Maur, dans l'Anjou, vers l'an 543. Saint .Maur, disciple de saint Benoît, (ju'il avait suivi à Sublac et au Mont-Cassin, fut envoyé par lui en France, pour y propager son ordre. ( Voy. sa \'ip au 15 janvier.) S'étant arrêté dans 1 An J S4t r.LA DES ABBAYES ET MONASTERES. GLA 3Î2 jou, il y fonda, avec le secours des pieuses libéralités de ïhéodebert I", deuxième roi de Metz ou d'Austrasie, la célèbre abbaye de Glanfeuil, dont il fut le premier abbé. Il eu quitta le gouvernement dans sa vieillesse, et le rerail, en 851, à un de ses disciples nommé Bertulfe, fils de Flore, noble sei- gneur de la cour d€ T héodebert, et l'un des londateurs du monastère. Il y avait quatre églises à l'abbaye de Glanfeuil, qui fut dé- diée par Eutrope, évêque du diocèse, et d'autres prélats de la province, huit ans en- viron après sa fondation. Elles étaient sous Tinvocation de saint Pierre, de saint Martin, de saint Séverin et de saint Michel. Le saint abbé, étant mort le 15 janvier 58i, fut inhu- mé [»rès de l'autel de l'église de Saint-Mar- tin. Plus lard, la crainte d'une irruption des Normands tit transporter ses reliques chez -es Bénédictins de Saint-Pierre des Fossés, près Paris. — L'identité de saint Maur, abbé en Anjou, avec saint Maur, disciple de saint Benoît, a été niée i)ar (juelques critiques modernes; D. Ruinart les a victorieusement réfutés dans son Apologie de la mission de saint Maur, Append. 1, Annal. Bened., t. I, p. 630. La célèbre congrégation de Bénédictins, qui prit au commencement du xvir siècle le nom de Saint-Maur, était une réfoime de l'ordre de Saint-Benoît qui fut accomplie vers l'an 1613, par quelques pieux religieux de Saint -Vannes et de Saint - Hydulphe , en Lorraine. Elle fut approuvée par le Pa[)e Grégoire XV en 1621, et par Urbain VllI, son successeur. Cette congrégation était divisée en six provinces, dont le général résidait à Paris, dans l'abbaye de Saint-Germain des Près. Elle compta bientôt un grand nombre de maisons florissantes : Saint-Maur, Saint- Denis, Saint-Germain des Près, Saint-Remi du Reims, Marmoutier, Saint-Pierre de Corbie, Fleury ou Saint-Benoît-sur-Loire, Fécamp, la Trinité de Vendôme, etc. On connaît les grands hommes qu'a produits la congrégation de Saint-Maur, et les services qu'elle n'a cessé de rendre à la religion et aux lettres. ( Voy. Hist. de la Congrégation de Saint-Maur, par D. Tassin.) — L'abbaye de Glanfeuil. qui était dans un état llorissanl vers le milieu du viii' siècle, avait euà souf- frir à cette épo(jue une première ruine. « La puissance séculière, dit Bultcau, l'ayant fait tomber entre les mains de (iaidulè, origi- naire de Ravenne, cet étranger, soit par avarice, ou par une aversion qu'ilavait pour l'ordre monastique, la ruina entièrement. D'abord il mit en fuite la plupart des reli- gieux, en ne leur donnant pas de qui>i sui)- sister. Il en resta (pialoi/.c, (pii continuè- rent h chanter l'onice devant 1« tombeau do ^aint Maur, mai^ qui étant abattus de faim el de misère, cessèrent d'observer la .>ainle Règle, el se revêtirent de l'habit de cha- :iuine. « (iaidulfe se [irévalut de ce changement comme d'un prtHcxlo [tour les mallrailiT avec quehpjc app/irence . GLASTENBURY, Glastonia, ou Glasto- niense coenobium (comté de Sommerset, An- gleterre ). — Très-ancienne et magnifique abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, dans une presqu'île marécageuse, dite île d'Avalon, où, du temps des anciens Bretons, il y avait une égl'se et un ermitage fort célèbres, fon- dés par les premiers a[)ôtres d'Angleterre, parmi lesquels certains auteurs ont compté saint Joseph d'Arimathie et Arislobule. Celle abbaye, dont on voit encore les belles ruines, a été' fondée à une époque fort ancienne. Suivant Guillaume de Malmesbury, dansson livre De antiquilatibus Gtastoniœ, l'antique église de Glastenbury fut bâtie par ceux qui jetèrent dans la Bretagne les premières se- mences de la foi, c'est-ù-dire vers la Un du règne de Tibère, au ra[)port de Gildas. Sui- vant le môme auteur ( Guill. de Malmesb.), saint Patrice, ({ii'on ne doit pas confondra avec l'apôtre d'Irlande, ayant trouvé dans cette contrée douze; anachorètes, les rassem- bla dajis un ujonastère qu'il bâtit au[)rès do l'ancienne église, et au milieu desquels il mourut dans le v* siècle. Celte église pas- sait pourlaplusancienne de toute la Grande- Bretagne et l'abbaye elle-même était déjà fa- meuse dans le temps des Bretons. La plu- part des saints illustres de la Bretagne qui llorissaient avant l'arrivée des Saxons, vé- curent quehiue tenq»s dans cette abbaye ot y furent iidiumés. Le roi Arthur, el la reine (iueidiavère, sa femme, y eurent également leur séijulture. L'historien Jean de Glasten- bury donne le détail des principales reli- (jues que possédait cette abbaye. On / voyait celles de saint Aidan, de saint Céc > 3iS (.LE DICTIONNAIKE GOA S44 frid, de saint Boisil, de saint IJenolt-Bis- cop, de saint Oswald, de saint Abdon, de saint Sennen, de saint David et d'un grand nombre d'autres. 11 y avait aussi un mor- ceau considérable de la vraie croix dont le Pape Martin avait fait présent au roi Al- fred, et que ce prince avait ensuite déposé dans l'abbaye de Glastenbury. Les reliques n'étaient pas le seul trésor qui enrichît l'église de celte abbaye : il s'y trouvait encore beaucoup d'autres monu- ments de la |)iété des rois des Saions occi- dentaux.— {yoy. Jean de Glastenbury, et le Monastic. Anfjlican.) Parn)i les abbés de Glastenbury, on doit distinguer saint Brivaud ou Briwald, (|ui fut archevêque deCnntorbéry en G92, et l'il- lustre saint Dunslan, l'une des gloires de l'Angleterre, qni fut élevé sur le môme siège, à la muit do saint Odon, l'an %1. L'abbaye de (ilastenbury a|.rès avoir été détruite jiar les Danois eîi 703, rebâtie |)ar le roi Edmond en 8*33, et enrichie jiar ce prince et ses successeurs, fut supprimée comme tant d'autres par Henri VIII, et ses revenus furent saisis au profit de la cou- ronne. L'église de celte abbaye était sous le Tocablo de la sainte Vierge. L'abbé de Glas- tenbury était baron et avait droit de siéger au parlement. Entre autres |)riviléges dont louissail cet illustre monastère, on doit men- tionner celui en vertu duquel l'abbé elles religieux pouvaient délivrer les criminels 3ue l'on eoflduJsait au supplice, si l'un 'eux se Urouvait dans le chemin par où pas- saient ce« malheureux. Ce privilège leur fut accordé pour toule l'étendue du royaume par le roi Edgar, l'an 971. Le saint roi Ina, roi des Saxons occiden- taux, avait enrichi et augmenté tellement l'abbave do Glastenburg, que nnei(jues au- teurs l'en ont regardé comme le fondateur. Elle passa dans la suite à l'ordre de Saint- Benoit. C'était un des plus beaux monu- ments qui fussent en Eurofie. — Yoy. les Histoires de Glastenbury. |)ar (iuillauine et Jean de Glastenburv; le Monasiiron Anglic. t. I ; \\i\\'\s, Ilist. des abbayes d' Anfjleterre, vol. I; Tanner, iVor. monant., |). 4;)8 ; Hens- chenius, sur la Me de saint /na, au 6 fé- Trier, Saint Joseph d'Arimalhie, dont lo culte était autrefois célèbre en Angleterre, était, après la sainte Vierge, le principal patron de Glastenlmry. — Les ruines de cette ma- gnifi(|ue et riche abbaye altirciit chaque année encore un grand nombre de curieux ; il s'est formé autour une petite ville, dite Glastonbury, qui eA à 9 kilomètres S.-O. do Wells. G L E A N D E L O C H ou G L E N D E NOCH, ( Eeinsler, Irlande ). — Ancien monastère l'onde [tar saint Coemgen ou Keiviii, qui mourut en 615. Ce monastère devint un siège épiscopai, qui fut uni dans la suite à celui de Dublin. (iLEIN-BL'RLOE, Yinra B. Mariœ o\i Mi- nnr Burloe. — Ancien monastère d'Allema- gne, situé dans le diocèse de Munster. Sui- vant Jongelin, il fut habité par des Guiiie- mites jusqu'en l'an i'*'*S, où il se soumit aux religieux cisterciens de Campen, on même temps q .e le monastère de Gros-Bur- loe dans le même diocèse. GLEN LUCE, Vallis Lucis {comlé de Gal- loway, Ecosse). — Abbaye de l'ordre de Cî- teauî, fondée l'an 1190 par Roland Macdoval, prince de Galloway. Elle est fille de Dun- ilranain,de la filiation deClairvaux. GLOCESTEK (Sai?(t-Pierre de), Glouces- trense cœnobium (Angleterre). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint-Benoîf, fondé en l'honneur de saint Pierre, dans la ville de Glocester, vers l'an G80, par les libérali- tés d'Ethelbert, roi de Mercie. Ofrich, vir«- roi de Worcestcr, le fit construire au nom de ce [)rince, et lui donna jiour abbosse sa propre sœur Kineburgo, à laquelle succéda Eadburge, sa parente, qui avait été reine do Mercie. Ofrich, le fondateur, devint lui- même roi des Northumbres, après le roi Kenred, et à sa mort, en 729, il fut inhumé dans l'église do Siiint-Pierre, du monastère de Glocester, qu'il avait fait con>truire. L'an 1022, des clercs et des religieux furent attacliés a celte église de Saint-Pierre de Glocester, qui fut enrichie successivement par diverses donations. — Voy Monastic. Anglican. GLOOSTER-CAMP, New-Camp, Rosetum B. Mariœ ou Novus Campus ( Poméianie, Etats Prussiens ). — Abbaye de l'ordre dî Citeaux, fille de Campen, fondée l'an 1231 ou 123V, par Wilzlaus, prince de Rugen, qui mourut l'an 12il. On y voyait entr au- tres sé[>ultures, celle de Wilzlaus IV, prince de Rugen, (jui mourut l'an 1325 ; et de sa femme Marguerite, fille de Mesleviii, duc de Poméranio. Wartislaus X, ducde Poméranie, (|ui mourut en 1V78, y fut aussi inhumé, (^elte abbaye fleurit jus(|ue vers l'an 153V, époque où elle fut dépouillée de ses reli- gieux par les princes luthériens (Jonge- lin ). GLOSSINDE (Sainte-) de Metz, 5. Glode- sindis (à Metz, Moselle, France). — Abbaye de femmes de l'ordre deSaint-Beiioil,foiuléo l'an 60V par sainte Glossindo, vierge, et fille de Wintrion, duc de Chamnagne, (jui avait été mis à mort l'an 598, à I insligation dp la reine Brunehaul. Sainte Glossinde en fut la jiremière abbesse. Celte abbave prit d'abord le nom de Saint-Piorre. Elle l^ut réformée et reconstruite l'an 9V5, par l«»s soins de l'ab- besse Himiltiude, niè de Chouis le Pieux, parles onii'creurs Olhon 1", Ollion II, Frédéric, Rodol[)bc, la reine Uicbilde, clc. Les évo- ques de Melz, el les Papes eui-niômes furent aussi ses bienfaiteurs. Cette abbave. grAce aux dons et à la proleclion des plus éiuinents personnages, était devenue, à ce qu'il [)araît, l'une des |ilus cûiiï-idi'rables de la province, sii l'on en juge du moins d'après la notice détaillée que lui consacre le Gallia christ. — Voy. ibid., t. Xlll, col. 881, le catalogue de 7V abbés. (iOTHO, S. Gothardus (diocèse de Raab ou Javarin, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Clteaux, fondée l'an 1 185, par une colonie de religieux venus de l'abbaye de Trois- Fontaines, en Champagne (France), de la filiation de Clairvaux. GOTTS-DAEL, ïaUis Dei. — Abbaye de l'ordre deCHeaux, que Jongclin i)la<è dans le duché de Limbourg, et dans le diocèse de Liège. Elle fut fondée, dit-il, l'an 1-216, par Lothaire, comte de Hostaden. — Suit la série de 35 abbés, avec le texte de plu- sieurs chartes données en faveur de cette abbaye (liv. ix, p. 47). GOTTESCELL, CeUa Dei (diocèse de Ra- tisbonne, Bavière). — Abbaye de l'ordre de Ctteaux, fille d'Alders|)ailu de la filiation de Morimond. Elle fut fondée l'an 1285, par noble Henri do Pfollingcn, et Mathilde sa femme, sur son domaine de Droslac, avec les débris (lu cbûleau voisin de Uumasfeld, abattu par l'ordre d'Henri, duc de Bavière. Henri, évé.iue de Uali>b()iine, l'an 1-287, et Othon, duc (le Bavière, l'an l-29'i-,c()nlirmèrent celte donation. L'abbaye de (i()tto>(oll, de- puis sa fondation jus(]ii'eii IGOV, recevait ses abbés de rabl)aye d'Alderspa h; à cette éooque Jean, abbé d'Alders[»acli, régla les choses autrement. (iOTTESZKLL, Gullenzelle, Cclla Bonn ou Dii Ceila (Allemagne). — Abbave do fenimes de l'ordre de Liteaux, sous l'invo- cation de saint Cosme et saint Damien, fon- dée avant l'an 1330, par deux soeurs, com- tesses de Schlosberg ou Schlusselbcrg, dont on ignore les noms. Elle était située en Souabc, non loin d'Ochscnhusen, à (pialre milles de la ville d'ilm, et de la ville de Memmingen. Elle éiail de l'ancien diocèse de Consternée. Les comtes d'Aycham la do- tèrent libéralement l'an 1330.—" Voy. (iallia christ., t. N', col. 1102, la série de 17 ab- bcsses. GOTTIS.WV, Gottis Augia ou Angia Dei (Allemagne). — Abbaye de I, ordre de Saint- Iknolt.sous l'invocation de la sainte N'iergc, fondée l'an 1110, sur la rivière d'Albe, h (jneh^ues lieues d'Uirsauge, dans le diocèse de Spire (Bavière). Elle eut |)our fondateurs Berthold, ((jnit<î d'Humcberg, et sa femme Luca. Les Papes et les empereurs l'enri- chirent do privilèges. Elle lut unie, en lioS, h la ( ongrégalion de Hursfeld ; mais vers l'an 1520, «lie fut entièrement délruile. - Le Gallia christ., t. V, çqI, 751, mentionne 4- abbés. GOTTWICH ou KETTWEIN (Autriche). — .\ncienne abbaye de l'ordre de Saint-Be- noît, fondée entre 1072 et 1083, en l'honneur de la sainte Vierge, par le B. .\ltmann, évèque de Passau. Elle est située sur une montagne de la Crimée en Autriche. Celte abbaye devint si considérable et si riche dans la suite, qu'elle fut nommée, dit-on, Vabbiiye du denier sonnant. En 1718, elle fut réduite en cendre; mais l'année suivante elle fut rebcllie. L'empereur Charles VI en posa la |>remière pierre. GOUUDAIGNES , Gordanicus ou Casa nova (Gard, Fran(^e). — Ancien monastère, sous l'invotation de la sainte Vierge, fondé vers l'an 800, clans le |)ays et l'ancien dio- cèse d'Uzès, sur la rivière de Cèse, par Guil- laume, comte d'Aquitaine. Ce monastère passa plus lard sous la juridiction des ar- chevêques d'Arles. Bai moud, comte de Uo- (Jez, le soumit l'an 1065 à l'abbé Hugues et au monastère de Cluny, pour être régi et constitué suivant la règle de Saint Benoit, mais toujours sous la conduite du prieuré de S.-Salurnin du Port, qui était une cetla dé- pendant de Cluny. — Voy., Gallia christ., l.|VI, col. 656, les noms de 3 abbés et do 9 prieurs. GOUBDON, Gitr'.honcnse nwnasterium. — Ancien monastère de France, (jui ilorissait dans le diocèse de Chalon-sur-Saône, l'an 53V, mais dont on ignore l'origine, (irégoire de Tours en fait mention dans son livro De (jloria confessor., cap. 86. 11 y avait dans ce moiiaslère, lorsque le royaume de Bour- {jOgne fut réuni à la France, dit le Gallia christ., un saint [»i6lre nommé Désiré, dont les prières guérissaient des Irissons, des maux ej. — Ab- baye d'Allemagne, de l'ordre de Prémontré, fille de Saint-Marc, de Magdebourg, fondée dans le diocèse de Magdebourg et près Ja ville de Galba, l'an 1131, par Otion, comte de Crudorp. On regarde aussi saint Norbert lui-même comme son promoteur, et presque comme son fondateur. — Voy. Annal. Prœ- monstr.f t. I, col. 7630 GKACK-DIEU (La), dilLeyme, Gralia Dei ou Lumen Dci (diocèse de Cahors , Lot , France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Citeaux. Elle doit vraisemblablement sou origine à Guillaume de Cardaillac, évôtpie de Cahors (1208 à 1234), qui ayant obtenu des bénédiciines de Notre-Dan)e-la-Dorée, de Cahors, l'église de Lumen Dei, située au sein des bois et des montagnes, .'» une lieue de la ville de Saint-Seurin, et à huit de (]a- li-rs, |)laf;a dans ce môme lieu des religieu- ses de l'oidre de Citeaux. C'est du moins ce (JUi semble résulter de !a charte de fondation ue celle abl)ave, rapportée dans le (ïallia christ., t. 1, col. 180. — Vo.) . la série de 29 abbesses, col. 102. (jRACE-DlEU (Nothk-Dame de i.a), Gratia Dei (diocèse de Resat)çon, Doubs, Fianc(!J. — Abbaye de l'ordre de (>lleaux, fille de la Charité, rie la lili/ilion de Motiiriotid, l'ondée l'an 113.'> (Ml 1 li>2, dans h; Ih'iilliago d'Amont, |)nr les lib(Mal.té.s des seigneurs du pays. Cette abbaye a toujours eu ses abbés régu- liers jusqu'à la .suppression de.s ordres rtdi- gicux en France. En IHVV, ce monastère fut rendu h la religion ei h l'ordro de la Trappe I»ar les soins «le Mgr le lardinal archevô- que de Besançon, mais dans un état de complet délabrement. Grâce aux dons de ce pieux pontife et aux libéralités des fidèles, i'abbave de la Grâce-Dieu a été réparée cou/. venablemenl; elle conserve encore mainte- nant son titre d'abbaye, et le supérieur esl un abbé. La communauté se compose d'en- viron 65 religieux. Le monastère fait partie de la commune de Chaux-les-Passavant , canton de Vercel, arrondissement de Baume- les-Dames (Doubs); il est situé dans un beau vallon solitaire, à 27 kilomètres E. de Besançon. GRÂDIZ, Gradicium. — Abbaye d'Allema- gne, de l'ordre de Prémontré, fille de Stra- now, fondée l'an 1151, près la ville et dans le diocèse d'Olmûtz (Moravie), par Otton, prince d'Olmiitz, et Euphémie, sa femme. — Voy. Annal. Prœmonstr., t. I, col. 749. GRADIZ , Gradicesium (ancien diocèse d'Hammar, Norwége). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fondée l'an 1177. Elle est fille de Plas.en Bohême,de la filiation deMorimond. GRAFFSCHAFFT, Grafscafense monaste- rium. — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Alexandre, martyr, et de ses six compagnons. Elle était située, suivant le Gallia christ., en Westphalie {apud Westphalos), sur la pente d'une mon- tagne et dans le diocèse de Cologne. Elle eut pour fondateur saint Annon, archevêque de Cologne, qui y plaça, l'an 1072, douze religieux du monastère de Sigeberg, déià fondé par lui. Cette abbaye décrut dans la suite des temps ; mais grâce à l'industrie des prélats, dit le Gallia christ., elle devint si prospère qu'elle le cédait, soit par la dis- ci[>line et la si-ience, soit par ses revenus, à bien peu de monastères de la congrégation de Bursfeld, à laquelle elle s'unit l'an 1508. — Voy., Gallia christ., t. III, col 767, le ca- talogue de 28 abbés. GRAND-CHAMP, Grandis Campus (Seine- et-Oise, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, fondée vers l'an 1214, parSimon, comte de Montforl, comme un pieux mémo- rial de la victoire de jMuret, rcm|)Orlée l'an 1213, contre les Albigeois, et dans laquelle périt Pierre, roi d'Airagon. Il la mit sous le |)atronagode la sainte \ierge, et y plaça des religieux Prémontrés. Celte abbaye fut in- cendiée |)ar les calvinistes, l'an 1568. Elle fut restaurée (pielques aimées ajtrès ; mais dévastée de nouveau au conunencement du xvir siècle , dans le tumulte des guerres. Les abbés commendalaires complétèrent sa ruine totale. — \oy., Gallia christ., t. \ lli, col. 13.'J2, la suite de 15 abbés. (iRAM)-PRK, Grande Pratum (diocèse do Nanujr, avant de Liège, Helgicpie). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1231, j)ar Marguerite, comtesse de Viaiie, fenjme du coniti! Henri, des biens que lui avait légués .son frère Philippe, marquis d(' Na- miir, mort l'an 1227, en Afpiitaine, où il était allé guerrftyer contre les Albigeois. Jean d'Appi.'i, évè(piede Liège, cftnsMcra son église l'an 1232; fcllemêMKf année, Fernand, comlo de Flandre cl de llainaul, et Jeanne sa fvm SSl eu A DICTIONNAIRE GRE 5M me; d l'an 1238, Thomas, comte de Flandre et de Hainaut, et la comtesse Jeanne, sa femme, a|»|)rouv('rent celte fondation. — Voy., (inilia christ., t. III, col, 59i, l'indica- liori de V5 abbé-^. (iUAND-SKLVK, Grandis Si lva{t\iocèse de Toulouse, Haute-Garonne, France). — Célè- bre abbaye, d'abord de l'ordre de Saint- Benoft, fondée l'an llVi, par le H. (léraud de SaUîs, le f()nes Innocents II et Cré- goire IX donnèrent des bulles de conlirma- tion en sa faveur. Klle jouissait de nond)reux privilèges, et d'illustres personnages, évo- ques ou abbésj sortirent de son sein. File eut à souffrir un grand désastre de la part des Anglais au xiv* siècle. — Vov., Gnllia christ., t. XIII, col. 129, la série de 45 abbés. (iKAND-MONT, GEI\AD-MONT, Gerardi Mons , ou S. Adrianus de Gerurdimonle (Flandre orientale, Belgique). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, d'abord sous l'invo- cation de saint Pierre, puis de saint Ailrien, martyr, lorsque ses reliques y furent appor- tées l'an 1110. Son premier fondateur fut saint Hdduard, depuis évoque de Toul, nui ayant converti au christianisme les peuples encore païens du pays du comté d'AlosI, entre (land et Audenarde, bâtit au lieu de Dickelvenn, un monastère de l'ordre de Saint-Benoît, l'an 750, ou (juelques années plus tard. Baudouin IV, dit Montan, comte do Flandre et de Hainaul, restaura ce lieu l'an 10G8, en y appelant des religieux.d'.Vn- chin ; enfui (îéraril II, évèfjue de (Cambrai, l'an 1071, transféra ce monastère à Grand- mont. Manassès, son successeur, confirma cette translation; et l'an 1096, aux prières de Robert le Jeune ou de Jérusalem, comte de Flandre, il consacra l'abbaye en l'hon- neur de saint Pierre. C«'tte abbaye, alors du diocèse de Cambrai, fut plus tard de celui de Malines. — N oy., Gallia christ. , t. V, col. W, la série de 7i abbés. GRAND-MONT ou GRAMMONT, Grandis Mons (diocèse de Limoges, Haule-Vionne, Frarii'o). — Abbaye chef d'ordre, fondée, sehm le Gallia christ., l'an 107G, mais plus vraisemblabl(Miicnt quelques années après, I ar saint Etienne de Muret ou do Grammont. (\'oir la Vie de ce saint au 8 février.) Etien- ne, lils du pieux vicomte de Tliiers, illu>tro gentdhomme d'Auvergne, s'ét.int r. tiré sur la nio tagiie de Muret, dans le voisinage de Limoges, y mena une vie fort nusl<"'re : le bruit de sa sainteté lui ayant attiré plusieurs disci|»les, il les gouverna avec une sagesse admirable et leur laissa en mourant (l'an 112'»), une règle, (pie le Pape Urbain III ap- piouv^ l'an 1186, et qui fut pn>uitc mitigée par Innocent IV en 1247, et par Clément V en 1309. — Voy. Ordre de ùrandmont, au Dictionnaire des ordres religieux, t. II, col. 412. GRANE, Granariïun (diocèse de Valence, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- noît sous l'in vocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1095. GRANSELLO, Grasellum (ancien diocèse de Vaison, Vaucluse, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an G8V, sous l'invocation de saint Victor et de saint Pierre. GRASSE (Notre-Dame de la), Grassa ou (^assense in Sepfimania ou B. M. de Ur- f;lère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé avant l'an 7V6. Il en est fait mention dans un privilège donné celle année 746 par Rachis, roi des Loin- b.uds, à l'église do Plaisance, à la prière do I homas, évérjue de cette ville. (iREGOIRE (Saint-), de Douai, S. Grc- ijorius (diocèse de (Cambrai , Nord , Kiance), - Prieuré bénédictin, fondé h Douai , sous le vocable de saint Grégo;re, vers l'an 1603, par Philipfie Caverel, abbé de Saint- Vaast, pour des Bénédictins anglais, chargés d'y instruire des jeunes gens de leur nation. C'était comme un séminaire de missio;i- naires destinés à travailler à la conversion des liéréticjues dans la (irande - Bret 'gne. Otte maison établie avec l'agrément du Pape Clément VIII , a produit un très-grand nombre de vertueux et savants personnages. {(^amernc. Christian.) GREGOIRE (Sai!st-) du mont Ararat. - Monastère situé sur le penchant inférieur 5&S GRE DES ABBAYKS ET MONASTERES. CRO zu du mont Araiat ou monl Saiiil-Grégoire , dans l'Arménie russe. C'est une solitude d'un aspect effrayant et imposant tout à la fois. D'après la tradition conservée dans l'Asie-Mineure, c'est sur cette montagne que s'arrêta l'arche de Noë ; aussi est-elle en vénération chez les Arméniens. Le cou- vent est proche du village d'Argure, nom qui signifie en musulman planlalion de la vû/ne , et rappelle sans doute que c'est là que Noë a planté les premiers ceps. GRENETlEHIii (Notre-Dame de la), Gra- nalaria (diocèse de Luçon, Vendée, France). Abbaye de l'ordre de Saint-Benoit, fondée d'abord vers l'an 1130, par Gisleljerl de Case, qui donna ce lieu à Guillaume de Conchamp, j'remier abbé de Fontdouce, et ensuite par Geotfroi, le second abbé, qui plaça dans ce même lieu des moines deSainl-Cenoît. Cette abbaye, située à une lieue des Heibiers,fut gratifiée d'une charte d'inmiunité par le roi Charles Vil qui, l'an li20, la prit sous sa protection. Arthur de Bretagne, comte de Kichemont,la prit également sous sa protec- tion, l'an 1428. Les -eigneurs de Parthenay paraissent avoir été à leur tour ses bienfai- teurs. — Voy., Galliachrisl., 1. 11, col. 1429, la série de 32 abbés, GRESTAIN, Greslelnum (Eure, France). — Abbaye de l'ordrt^ de Saint-Benoit, sous l'invo- cation de la sainte Viei-ge, fondée peu après l'an lOoO, près de Honileur, par Herluin de Courteville, et par son fils, Odon, évoque de Baveux. Les rois d'Angleterre Henri 1", Ri- chard l"et Edouaril 11, donnèrent desdiplômes en sa faveur. — Voy. Monast. Anglic. — Her- luin, le fondateur, qui avait épousé Herlewo, mère de Guillaume, duc de Normandie, fut inliunié dans ce monastère, avec son fils Ro- beit, et Malhilde, femme de celui-ci, fttle de Roger, comte de Monlgommery. Plusieurs fois (létruite, son église fut plusieurs fois consacrée p,ir Jean et Ariiould, évê |ues de Lisicux. et par Rotrode, évêque d'Evreux. Cette abbaye était du diocèse de Lisieux, suivant le fiallia christ. — Grcstainest au- jourd'hui de celui d Evreux. — Voy,, Gut- Ha christ., t. X, col. 843, la série de 38 ab- bés. GREVEMBROCH, Palus 6'owùw.— Abbaye (l'Allemagne et du diocèse de Cologne, fon- dée en l'honneur de la sainte \'ieige, de saint (Guillaume et de sainte Catherine, par Waliain, comte de Broich et de Kessel ; elle fut h.tliiiée [lar des religieux Guillemites ou Blanc-manteaux, jusqu en 1G28, où, devenus Ci-slerciens, ces rtdigieux furent soumis, eux «^t leurs biens, [»ar lautoiité apostjlogiie, .'i la prière de Wal- laiml ; ce pieux coinle élaiil mort en 1305, fut inhumé avec (>;ith»'riiie, sa femme, dans ce monnslère (pj'il avait fondé. (iRK\ KNDAELou Niew Ctooster; Vatlis Comilif ()[i Novuin (Aauslrum (ancien dio est* de Hurcmonde, ville du Liiiihourg hollan- dais) — Abbaye le ffiMiiies de l'ordrfî (h; Cileaux, fomlée l'an 1250, j./u Olhon III, comte deGueldies, et achevée l'an 1255. On y a[tpela des religieuses du couvent de Ru- remonde : elle prit de son fondateur le nom de Yallis Comitis. Reconstruite de nouveau l'an 1474, elle lut ap|)elée aussi dès lors Novum claustrum ou Novum monasterium. — Le Gallia christ., t. V, (ol. 390, rappe'îo les noms de trois illustres abbesses, GRIMBERGUE, Grimberga (Belgique), — Abbaye de l'ordre de Prémontré, fille de Prémonlré, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge et des saints apôtres Pierre et Paul, entre Bruxelles et Vilvorde et non loin de Malines, par Walter Berthold, sei- gneur de Malines et de Grimbergue. II y plaça d'abord des religieux bénédictins, aux- quels succédèrent des chanoines réguliers qui furent remplacés eux-mêmes l'an 1128, par des chanoines de l'ordre de Prémontré. Liétard , évêque de Cambrai, approuva l'an 1132, cette transformation. Cet e abbaye a été successivement des diocèses de Cam- brai et de Malines, — Voy., Gallia christ., t. V. col 93, l'index de 45 abbés ; Annal. Prœmonstr., 1,1, col. 774, GRIPHIN. — Abbaye d'Allemagne ae l'or- dre de Prémontré, fondée l'an 1236, dans le diocèse de Salzbourg (haute Autriche), et près de la ville de Griphin, parEckberl, é- vêque de Bamberg, frère de la reine de Hongrie, et par Guillaume, comte d'Hainen- burch. — Voy. Anna/. Prœmonstr., t, I, col. 782. GRISSAW, Grissovia, AbbatiaGrissovien- sis ou De gratta sanctœ Mariœ in Grassavo, (diocèse de Breslau, Silésie prussienne, royaume de Prusse). — Abbaye de l'ordre de Cîieaux , fille d'Henrichaw , fondée l'an 1292 par le prince Boleon ou Bolislas, duc de Schrweidnitz en Silésie, et seigneur do Furstemberg. On trouve dans Jongelin (liv. V, pag. 57 et suiv.) le récit détaillé de cette fondation et de l'histoire de cette abbaye, avec les chartes de fondation par le duc de Schweidnitz et de confirmation par le Pape Jean XXlll, l'an 1318, et la série de 36 abr bés de Grissaw, de 1292 à 1632. Cette ab- baye était située dans le duché de Schweid- nitz en Silésie. Quoiqu'elle eût beaucoup soutfert |)ar les guerres, ses Mtiments é- taiont encore entiers au temj)s de Jongelin (1640), comme aussi ceux des autres mo- nastères cisterciens de Silésie, excepté ce- i)endant Henrichaw et Gemielnich, GROENAMBIERE ou GROENENBRIEL.^ (Sainte-Makglerite de), s. Margareta Gro- nembritensis ou Cœnobium novum ganda- vense (à Gand, Belgique), — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin et de la congrégation de Saint-Victor, fondée dans la ville de Gand, avant l'an 1359, par Simon Mirabel, dit de Haie, seigneur de Perwix et Elisabeth, sa femme, qui donnèrent une partie de leurs biens pour sa (onslrut tion, — Voy., Gallia christ., t. V,col, 213, la sé- rie de 23 abbcss(!s. (;R()EM.N(il^N, Grœningua ou Spéculum It. Mariœ (près de Coiutray, BelgKpu;), — Abbaye de femmes lio l'ordre dy (liteaux, S53 GUE DICTIONNAIUE CL'I 5:i6 soiis Tin vocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1238, à Martk près la ville de Courtrai, par Jeanne et A^nès, filles d'un noble per- sonnage nommé (laulier de Kodemhourg. Mais l'an 1285, elle fut transférée dans un faubourg de Courtrai, par Béatrix, fille de Henri 11, duc de Brabant, et veuve de (luil- laurae de Dam|)ierre, appelé par sa mère Marguerite de Conslanlinoi)le, à la princi- pauté de Flandre. La n)ême Béatrix fut in- numée dans ce monastère qui était plus tard compris dans l'enceinie de la ville. — Voy., Gnilia chrisl., t. 111, col. 317, la série de 26 abbesses. GROS BURLOE, Hortus B. Mariœ ou Ma- jor Burloe. — Monastère d'Allemagne, qui était situé dans le diocèse de Munster. Suivant Jongclin, il fut d'abord habité par des Guillémites, jusqu'à liV8 : à celle épo- que il se soumii à la règle de Cileaux et à la visite de l'abbé de Campcn. Le Pape Nico- las V approuva celle mutation. (Jongelin, lib. II.) r.ROS-BOS ou GROS BOIS (Notre-Dame nvi),Grossiim Boscum, (juolquefois Fonsvivtis (diocèse d'Angoulôme, Charente, France). — Abbaye de l'ordre de (".îleanx, lille d'Oba- sine, fdialion de (^.îteaux. File était aupara- vant de l'onlie des chanoines réguliers, et elle fut fondée, dit-on, l'an 1106, par les seigneurs de la Rochefoucauld de .Marthon, à quatre lieues de la ville d'Angoulème.On y nonorait d'un culte spécial , la vierge .sainte Quilaire. Quoique les frères Sainte- Marlhe rappoilont sa fondation h l'an 1166, on doit, dit le Gnilia chrial., la faire remon- ter plus haut, dairès (pichpies paroles de l'auteur de lo Vie du B. Ktienne, abbé d'O- basine. On peut croire avec les auteurs du Gallin (|u'elle ne fui pas fondée par les luoi- nes d'Obasine, mais seulement qu'elle leur fut livrée lors(pi"cIlo existait déjà. — ^oy., Gnilia christ., l. Il, col. 1()V9, la série de 30 abbés. GHI'MIAIM, Gruvliaiwium (an* ien dio- cèse de .Meissen, Saxe, Misnic). .\bbaye de l'ordre de (liteaux, fondée lan 1236, par une colonie de religieux de Sicheni. Les llusslies la dévastèrent l'an 1V29, et massa- crèrent ses paisibles habilanls. GUKNAILT (Saint) 1)F CORBFIL, S. Gtte- nailiis ou Gurnaldus (A>rbolieusis (Seine-el- Oise, France). — Ancienne église fondée dans la ville de Corl»cil en l'honneur de saint rpuénault : elle dépenda.l du diocèse de Paris On attribue sa fondation à Aiinon, <'omte de Corbeil, (|ui y lit apporter les reli- /Mies de saint (iuénaull, abbé de Landevenec en Bretagne. Plus lard, le roi Louis le(iros, donna par des lettres de l'an 113V, rette é- glisc à l'abbaye de Saint-Victor de Paris ; elle devint alors un prieuié tie chanoines réguliers. Par les lettres de cette donation, « il apparaît, dit Jean de la Barre, (jue celle église éloil lors deservie par qualie chanoi- nes réguliers, y établis [)ar le comte Hémon auxiiuels présidoil un (pii (lorloil le nom d'abbéet conféroil les itrébendes ijuand elles vaquoient : l'abbé se nouimait Godefroy. >» [A)Ui(piites (le Corbeil.) Au milieu du xviT siècle, celte église é- tail desservie encore | ar un religieux do l'abbaye de Saint-\'iclor, sous le lilre de jirieur de Saint-Guenault. tiL'ERKT (Saint Pieiire de), Waractumou }yarac1enge monnsterium (Creuse, France). — Ancienne abbaye ilu diocèse de Limoges fondée par le comte Lantarie, sur la Gar- tempe, au lieu où est aujourd'hui la ville de Guéret. Saint Pardouxful le plus illustre abbé de ce monastère, qui était au xviu* siècle un prieuré à la nomination de Saintp Savin de Poitiers. GUI (Saint), d'Eina ou du Mont Gibel (Si- cile). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant" le pontiticwl de Grégoire le grand (590). Le pape Pelage lui avait donné un privilège, adressé à La[)ide, évécpie de Catane. Des désordres s'élant introluits dans cette abbaye louchant la discipline et l'ad- niinistralion des biens temporels, un des religieux nommé Man^en alla h Rome, pour supplier le Pape d'y apporter remède. Le saint Pontife, (irégoiie le Grand, écrivit aus- sitôt à Léon, év6(]ue de Catane, h ce sujet, et lui envoya une copie du privilège du Pâ- lie Pelage, en lui témoignant son désir qu'il fût observé ponctuellement, GUI LLAIN (Saint-) f^rsù/on^K» ou S.Sigis- Icîii cœnobixim (Hainant, Belgique). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 653, par l'hermilesîtint Guillain ou Guislein, entre les villes de Mons et Valencienncs, et qui adonné naissance à la ville de ce nom. Suivant Balderic, le saint fondateur, con- duit par une vision céleste dans ce lien, y fonda un monastère par l'ordre de saint Ausbert, évoque de Cambrai, et l'appui de saillie \'aud«u. Une charte «le remjiereur Othon, publiée \wr le Mire, nous apprend que ce lieu, doté par Dagobert avec une royale magnilicence , fut dédié par saint Autberg avec saint Amand, en l'honneurdes saints apôtres Pierre et Paul. Celte abbaye a été loiiglemjis appelée la Celle. Le fondateur l'aurait mise d'abord, dit-on, sous la règle do sainte Basile, ou des moines d'Orient. En 9.'U) elle quitta la Règle des chanoines sécu- liers (jii'elle avait adoptée, pour embrasser celle (le saint B(!iio|i. Il s'y (î<.i formé dans la suite une ville (pii est devenue une [le- tile place forte. — \oy. Gallia ( col. 91, la série de 59 abbés. une pe- /., l. 111, (il ILLAUME-LF-DFSFRT (Saint), GEL- LONF ou SAINT-GUILLEM DU DLSFRT, .S'. Giiillclmus de Dcsrrlis ou Gellonense Mo- naslrrium (Hérault, France). — Monastère de l'ordre; de Saint-Benoit, fondé l'an 80i, par saint Guillaume, duc d'Aquitaine, célè- l)re par ses victoires sur les Sarrasins. Il était situé dans un désert du |)ays de Lodève, sur l'IIérault, |»resque à moitié chemin en- tre Lodeve et .Montpellier, (^e pieux fonda- teur y lit bAtir une église en riioiineur du Saviveur, sous I invocation de la sainte N'ier- ge, do sailli Pierre et ^alnt Paul, de saint Jean lévangéli.-te el de saint André. Il pla(;a haï DES ABBAYES ET MONASTERES. HAM 438 des religieux de l'abbaye d'Aniane, sa voisine, dans ce monastère, qu'il dota do riches possessions, et qu'il soumit à l'abbaye d'Aniane. 11 y déposa un morceau de la vraie Croix et d'autres reliques qu'il avait reçues de Charlemagne. — Il y prit lui-même l'habit religieux et y mourut saintement Tan 812. Le monastère de Gellone fut dévasté par les calvinistes au xvi* siècle ; ii fleurit ensuite de nouveau sous la congrégation })énédictine de Saint-Maur. Son abbé exer- çait la juridiction épiscopale sur la ville de Maguelone et les deux, églises paroissiales de Saint-Barthélemi et de Saint-Laurent, comme aussi sur toute la vallée de Gellone. Cette ancienne abbaye offre encore de belles ruines qu'on visite avec intérêt, et que des éirivains modernes ont décrit avec de longs détails. Voy., Gallia christ., t. VI, col. 581, la sé- rie de 59 abbés, commençant à saint Benoît d'Aniane, auquel succéda Juliofred, parent de Charlemagne. GUITUES, Aquistriœ ou Guislrium (dio- cèse de Bordeaux, Gironde, France). — Al)- baye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1108. Elle était de la congrégation de Cluny, et située |»rès la ville de Libourne. Nicolas Claude de Fabri de Peyrece, son vingtième abbé, y rétablit avec soin la dis- cipline régulière, vers l'an 1625, comme le prouve un bref du Pape Urbain VUI, adressé le 5 avril de cette année 1625, à François de Sourdis, cardinal, archevêque de Bordeaux. —Voy., Gallia christ., t. Il, col. 878 et 879, la série de 22 abbés. GULDEN-HOL.M , Aitrea insula (ancien «liocèse de SIeswig, Danemark). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, tille de Borcschow, de la filiation de Clairvaux./Elle fut d'abord fon- dée près de SIeswig, l'an 1171. Mais comme elle se trouvait trop voisine de la ville, l'an 1210, avec l'agrément de Nicolas, évê jue de SIeswig, elle fut transférée au lieu dit Rus- rogium ou Rie-Clooster, et f)rit dès lors co dernier nom. — foy. RieCloosteu. GUNTERSTHAL, Gunterina vallis, Tallig Guntheri. — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, en Allemagne, fondée avant l'an 1224., dans l'ancien diocèse de Constance, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle était située dans une très-belle vallée, près de Fribourg en Brisgau (grand duché de Bade); et elle était soumise à la visite do l'abbé de Tennebach. Elle eut pour bienfai- teurs les comtes de Fribourg, et d'autres nobles personnages, dont elle fut la sépul- ture. —Voy., Gallia christ., t. V, col. 1094, le catalogue de 19 abbesses. GUOTTNAU, GUTNOW, Guotlnaviam.^ Ancienne abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît , sous l'invocation de sainte Marie, fondée l'an 1181, dans l'ancien dio- cèse de Constance. Elle eut pour fondatrica une noble religieuse nommée Gutta, qui ayant eu en héritage de son frère, le castel d'Augia, y construisit un monastère, lequel reçut d'elle et du castel le nom deGuottnau. Le Pape Alexandre V, le prit en 1256 sous sa protection. Ce monastère fut dans la suite occupé par les hérétiques. — Gallia christ., t. V. GURK (Illyrie, Etats autrichiens). —Mo- nastère double de l'ordre de Saint-Benoît, fondé au xi' siècle, dans la Carinthie, par sainte Hemrae, veuve, proche parente do l'empereur saint Henri. Elle prit elle-même le voile parmi les religieuses, qui devaient être au nombre de 72. Elle y termina sain- tement sa vie l'an 1045. i-es revenus de l'abbaye furent unis, l'an 1120, à l'évêché de Gurk, fondé l'an 1073, par l'archevêque do Strasbourg. Le monastère des filles fut alors détruit, et les moines devinrent chanoines réguliers. Ils ont desservi deouis l'égliso cathédrale. H HADINGTON, Jladinrjtonium (ancien dio- cèse de Saint-André, comté d'Uaddington, Ecossej. — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fondée vers l'an 1160, |»ar Henri, prince d'Ecosse, (ils du roi David 1", et sa femme, A de de Wnrem. HA(iUENAU (Saint-Nicolas d'), S. Nico- laus Hatjuenoensis (diocèse de Strasbourg, Bas-Rhin, France). -- Abbaye de l'ordie de Prémontré, fille de Toussaints, fondée dans la ville d'Hamienau , vers l'an 1189, par l'empereur Krédéru; Barbcrousse. — Voy. Annal. Prremonstr., t. 11, col. 359. HAILKiEN (-RKI:TZ,.S'. Crucis cœnolnnm (diocèscdei.infi-l'iglises, Hongrie).— Abbaye de l'ordre fh' (liteaux, lille d'Kgres, fondée, oux. lille était, suivant le (îallia christ., du diorèse d'Arras. Celle nbbayti fut d'a- bord régie par sainte tiertrude , sa fonda- trice, mèie ou aïeule du duc. Adalbald, époux de sainte Riclrude, et (jui mourut l'an Gi9. La deuxième abbesso fut sainte lilusébie, l'une des lilles de Sciinle Ri'jtrude, élevée à Ila.iiage par sainte Gerlrude, son aïeule ou l)isaieule,à lacjuelle elle succéda, n'étant U^ée (jue de douze ans. Elle siéga 11 ans. Balderi'-, en parle a nsi : « Eusébie, bienheu- reuse servante de Jésus-Clinsl, éleva, à Ha- uiage , une église sur son |»alrimoine. Elle V élablil des rebgitu>es dont elle fut l'ab- uesse, et dota rii bemciil, selon ses facultés, celte maison, qui depuis, loml>a dans la sé- cularisation , et n'a plus aujourd'hui ipie quelques ci)anoine^. » Il faut en conclure, u.K le Cameracum christ., que Hamage fut d' .bord un couvent de femmes, puis un col- lège (Je chanoines, auxtjuels on subsliiua des moines, vers l'an 1028, époijue où, à Marcluennes, on établit aussi des moines après avoir expulsé Icn religieuses. Eusébie mourut k 23 ans, l'an 6C0. liertiude 11 gou- verna Hamage aj>rès sainte Eusébie ; elle érigea une église à Notre-Dame, non loin de celle de Saint-Pierre, et la lit consacrer par Vindicien, évé(|ue de Cambrai. On y irans- j)orta alors le corps de sainte Eusébie lîo l'église de Saii.t-Pierre. Plus tard, ce mémo corps fut trans|)orté à l'abbaye de Marchieii- nes. — Au xvin' siècle, Hamage n'élait plu5 qu'un |)rieuré, dépendant de cette abbaye. HAMBIE, llambia (diocèse de Coiita'nces, Manche, France). — Abbaye de l'ordre (le Saint-Benoît , sous l'invocation de la sainte A'ierge, fondée vers l'an 1145, à ciiKj lieues de Coutances, et à six de Grandville, [>ar Guillaume Paganel, et Algar , évoque de Coutances. Elle devint peu de temps après, la mère de plusieurs autres , tant en Nor- mandie qu'en Angleterre. Alexandre III, Grégoire X et d'autres Papes, confirmèrent ses possessions, et l'enrichirent de privilè- ges. Henri II, roi d'Angleterre, et Jeanne Paganel, héritière du château d'Hambie, qui, avec son mari , Louis d'Estouteville, fut inhumée au milieu k\v\ chœur de l'église du monasière, sont regardés comme ses restau- rateurs. Un grand nombre de seigneurs fu- rent à leur tour ses bienfaiteurs. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 931, la série de 39 abl)és. HAMBURY (comté de Slrafford , Angle- terre). — L'un des trois monastères de fem- mes fondés au vu' siècle, par sainte Wéré- burge, abbesse et patronne do Chester. — Voy. les deux autres , TnRENTnA>s et We- DON. Wéréburge, fille de Wulfère , roi de Mercie, et de sainte lù-inénilde, avait pris le voile h lîly, sous l'abbesse sainte Audry , lorsque son oncle, le [lieux Elhelred, roi de Mercie, la chargea de rétablir la discipline monastijpie chez toutes les religieuses de son royaume, et lui donna des ronds su/li- sants pbiir bâtir trois monastères. Hanbury, près de Tutbury, daus le comté de Stalford, fut l'un d'entre eux. HAMEMBOURG ou OMEMBOURG. — Nom d'un ancien monasière d'Allemagne, de l'ordre de Saint-Benoît , qui reconnail pour fondateur saint Boniface , archevêque de Mayence. Il fut fondé l'an 732, sous l'in vocation de saint Michel. HANEPOL, Ilampolcnsis abbalia (comté d'York , Angleterre). — Abbaye de femme5, de l'ordre de Cîleaux , sous l'invocation de la sainte Vierge , fondée et dotée p.ir daiim Avicie de Tanai , dont les donations furent ensuite confirmées par ses pelits-lils, Radulfe et Roger d" Tilli, et par Roger, archevô(iue d'York. — Vfiv. Movnslic. Aiujlicnn. HARDENHÂl'SEN , Hardevhusium (dio- cèse de Paderborn, Etats prussiens). — Ab- bavedc Tordre de Cîleaux, fille de Campen, fondée en lO'tO, par les soins et les libérali- tés de Bernard d'Oze, évftque de Paderborn, qui y fut inhumé l'an 1159. Vers H83, Henri, abbé de Campen, rétablit la discipline dans ce monastère avec l'aide de Simon, évèquo de Pailerborn. HAROSWALD, Ilerivadum (Suède, ancien diocèse de Lund).— Abbaye de l'ordre de Cî- leaux, fondée en f Ui , par Eskil , archevê- que de Lund, (lui mourut ensuite moine de Clairvaux. Ses premiers religieux vinrent SGI IIAS DES ABBAYfclS ET MONASTERES. H AU zn de la maison mère de Cîteaux. (JoNGEHif.) HASELAC, Haselacum. — Monastère bé- nédictin , qui existait autrefois dans le dio- cèse de Strasbourg. 11 fut fondé de Tan 674 à 679, à trois lieues de Molsheim, et à six de Strasl)onrg, sur le ruisseau appelé //ase/, j)ar saint Florent, successeur de saint Arbo- gasl, sur le siège de Strasbourg, à l'aide des libéralités de Dagobert II, roi d'Austrasie. Cette abbaye fui transformée dans la suite, en un collège de Chanoines séculiers. HASENRIED ou HERUIED (Bavière). — Ancien monastère, qu'on place dans le ter- ritoire d'Eichslaedt, et dont on attribue la fondation à Charlemagne. Saint Déocar, so- litaire, s'étant retiré dans le désert d'Hasen- ried, y bAlit d'abord, dit-on, une petite cha- pelle en l'honneur de la sainte Vierge , par la libéralité de Charlemagne. Ensuite, avec raj)pui de ce môme prince, il fonda un mo- nastère où, (le|)uis , sa vertu éclata par des miracles opérés à son tombeau. Cette ab- l)aye ne subsista pas longtemps sous la rè- gle de Saint-Benoît. Vers le commencement du X* siècle, Erchanbold , évolue d'Eich- stacdt, l'ayant obtenue du duc Arnoul, pour prix de ses bons services, en remi»laça les religieux par des chanoines, auxquels il n'attribua qu'une partie des revenus })Our leur subsistance; le reste des terres de l'ab- baye, fut consacré par ce jtrélat à d'autres usages. (Bllteau.) H.\S1NGEN, Uasinrjcnsïs. — Abbaye de l'ordre de saint-Benoît , sous l'invocation de saint Pierre et de saint PanI, fondée l'an 12Di , dans le diocèse de Mayence {Alle- magne). IIASNON (Saint PiEURE d'), Ilasnonicnse Monasterium (Nord , France). — Monastère de Bénédictins, situé sur la rive droite de la Scarpe, entre les villes de Marchiennes et de Saint-Amand-les-Eaux, à trois lieues de Valencienncs. Il était ilu diocèse d'Arras. D'abord divisé en deux parties, l'une pour les hommes, et l'autre pour les femmes ; il reconnaît comme fondateur Jean, seigneur de ce lieu, et Eulalie, sa sœur. Les fonde- ments de ce monastère furent jetés, dit-on, en 670; et vingt-ct-un ans j)lus lard, le 30 avril 691, Vindicien, évoque de Cambrai et d'Arras, consacra sons le vocable de saint Pierre et de saint Paul la basilifiuc, ou plu- lô; les deux basili(|ues. Alors, selon Le (>ointe, furent introduits dans l'abbaye des religieux et des religieuses, vivant dans des clolires séjiarés. Plus tard, vers Tan 880, le double monaslère fut détruit par les Nor- mands. Celle abbaye, auparavant royale et très-riche, selon Balderic, n'entretenait cpie quelques chanoines ou clercs séculiers, lorsqu'on 1065 Bauduin VI, de Mons, la res- iflurH, avec ra|»prf)l)alion de Philippe 1", roi de France, ei y étnl)lii des religieux ; d'où vint à ce f)ritu;e le nom do Bauduin de Uasnon. Il mourut en 1070, c\ fut enterré dans ce monastère. La dédicace de l'at)- cienne église, ré[)arée par ses soins, fut faite, dit-on, le 3 juin de la môme année, en l'honneur des saints apôtres Pierre et Paul, et des saints Pierre et Marcel'lin, par les évoques Liébcrt, de Cambrai, Ratbod, 'de Noyon, et Rainier, d'Orléans, en pré'seiice de 15 abl)és et de 2 abbesses. — foy. la sé- rie de 68 abbés et abbesses au Gallia christ. ^ t. III, col. WO; — Yoy. aussi le Cameracum christianum, p. 212. HASPRES, llasprcnsis Prœpositura (dio- cèse /le Cambrai, Nord, France).— Ancienne prévôté située sur la Sele, au bourg de ce nom, à mi-chemin de Cambrai et de Valen- cienncs, et dépendant de l'abbaye de Saint Vaast d'Arras. Elle futfondée, dit-on, par Pé- pin, maire du palais d'Austrasie, après la victoire qu'il remporta sur Thierry, roi des Francs. Ce [irince y plaça des Bénédictins appelés de la célèbre abbaye deJumiéges, en Normandie. Mais l'an 1024-, f)ar les soins de Gérard, évoque de Cambrai, les monastères de Saint-Vaast et de Juniiéges firent un échange en vertu duquel Saint-Vaast céda à Jumiéges le prieuré d'Anglicourt, au diocèse de Bcauvais, et.Iumiéges abandonna Haspres à l'abbaye de Saint-Vaasl. — Camerac. Chris- tian. HASTIERES, Hasteriœ (diocèse de Na- mur, Belgique). — Ancienne abbaye de femmes, s'elon Grammage et Le Nire, fondée, disent-ils, dans le vu* siècle près de celle de Wasor, sur l'autre rive de la Meuse, par le comte Wibert. Cette abbaye ayant été dé- truite passa entre les mains de laïques, et échut à Wigerie, père d'Adalbéron, évêouo (le Metz ; lequel l'ayant reçue en héritage, 1 at- tribua au monastère de femmes de Sainte-Glos- sinde. — Voy. Gallia christ., t. 111, col. 575. HASUNGEN, Hasungcnse Monasterium. — Ancien monastère de l'ordre de Saint-Benoît qui existait dans le diocèse de Mayence (Al- lemagne). Il devait son origine à Àribon, ar- chevêque de Mayence, qui le commença l'an 1021 ; il fut terminé vers 1070 par l'archevê- que Sigefrid, et consacré en l'honneur des saintsapôtres Pierreet Paul, et de sainl Hai- mard confesseur. On y conservait le corps de ce dernier en grande vénération. — Le Gallia christ., t. V, col. 581, mentionne quelques abbés. HAIJTECOMBE, Alta Comba on Alta Co- lumba (Savoie, Etats Sardes). — ■ Belle et cé- lèbre abbaye de Cisterciens, située sur les bords du lac Bourget en Savoie, dans le dio- cèse de Chambérv, et autrefois dans celui de Genève. Cette abhaye, qu'on |)eut appeler le Saint-Denis de la S(ivoie, futfondée, dit-on, l'an 1135 par Humberl, comte de Savoie (59). Une colonie de religieux de Clairvauxs'y ins- talla à celt(! épofpie, et Bivicnfutson premier abbé. Bivieri ayant bientôt déposé la crosse pour revcfiir dans sa première retraite, saint Bernard dotina pour abbé ^i la nouvelle (59) lliiinberl III, dit le S.iiiil,.l<>nl il rsl ici qnos- vrtnl VArt de vérifier les dnles: il n'.i donc giièro pu iroii, iiH sii««éila qu'en 1148 ;m coiiilt; AmkmIcc II, (oiidrr mu; .'ibltuyr' <'n ll^.'i. Il y a ici, s;uis douli», tuii i»cn'. Il ( l.iil e eut ses temps niallieuriMix, elle succomba aux attaques de ses injustes voisins. I.a terre était inj^rate ol^slérile. Malgré la générosité du fondateur, la communauté se trouva victime d'une dé- tresse pressante. La maison était superbe néanmoins; Hun)bert l'avait bAtic avec ma- gnilicence. On rajtpoite (jue saint Bernard, quand il la visita, l'ut déionccrté de ce qu'on avait outrepasséses ordres dans la ccnstruc- tion : « O ma tille Hautecondje, s'écria-i-il. lu es trop sn|t('rbo, tu ne subsisteras pas longtemps. » (-et oracle fut vérifié. Les cloî- tres lombèrciil en partie, les fondateurs de la maison cessèrent de laiVectionner, el choisirent leur sémillure ilans un monastère "voisin; enfin, plus lard, les commendes enlevèreiU la a>eilleure partie de son re- venu. Mais Haule(ond)e recouvra sa gloire : au- jourd'hui, malgré la lempéle de la fin du dernier siècle , elle est encore brillante et Jionorée.Kllen'aplus,il est vrai, ses imnienses jtossessions; elle ne verra plus .son abbé te- nir, comme aulrefois, un rang distingué dans le sénat de la Savoie; mais elle conserve le souvenir et la gloire du grand nombre de saints religieux (pi'elle a vus fieurir, et(lonl deux furent élevés à la papauté itlélestin l\ el Nicolas III). Knfin elle est redevenue Ja sépulture des rois de Sardaigno (liO) ; le pèlerin (|ui la visite voit encore au- jourd'hui les colonnes de l'autel où saint Bernard célébra la nn.'sse. Restaurée el dotée de nouveau en 18-22, jiar le roi Charles-Félix, clic l'ut rendue à l'ordre de Citeaux au(piel elle avait toujours appar- tenu. Soumise aujourd'hui à l'archevêque de Chambi'rv, celle rovale abbaye voit rc- lleurir dans son sein la piété el toutes les vertus. Sans doute on ne suit point à Hau- lecoinbe la règle si austère de la Trap|>e, mais l'crdre, la paix, la charilé régnent dans celte maison de BcMiiardins. C'est un asile précieux ouvert h ceux (jui, jaloux de se lier au noble institut de Cilcaux, n'ont ce- j)endanl pas la force de suivre les obser- vances austères des vingt monastères de cet ordre (pie la divine providence a relevés parmi nous. Haulecombc est un monumonl précieux, tout à la fois i\ la religion, à TLial el à l'art. Une somme de près de deux millions vient dil-on, d'être em|iloyée à sa reconstruction. L'église de shle ogival, dit gothi(jue, passe j.our un chef-d'œuvre. Une foule d étrangers (a visitent en été ; les connaisseurs admirent ics sculptures, ses pciniures et les belles verrières ne .a chapelle de Saint -André. Cette abbaye vénérable, située dans une so- litude charmante, sur le lac du Ilourget, à deux lieues d'Aix-les-Bains, n'est (ju'à six ou sent lieues des frontières de la France. Que (le motifs pour engager les nombreux pèlerins de la (Irande-Charlreuse h passer lo Ciuier, el à faire aussi un pèlerinage à Hau- lecomlie ! HAUlIîCRFSTïï, Alla Chrisla (ancien diocèse de Lausanne, Suisse). — Abbaye do l'ordre de Cîleaux, fille de Clairvaux, fondée l'an 1IV2. HAUTK-FONÏAINE, Allas Fon.f (diocèse de Chaions-sur-Marne, Marne, Fram-e). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fille de Ti ois- Fontaines sous Clairvaux, fondée sous l'in- linvocationde la vierge Marie, l'an 11IlG,sur une colline baignée par la Marne et près de Saint-pizicr. Son nom lui vint, dit-on, d'une fontaine (jui , coulant d'une monlagne sur laiiuélle ral>ba\e était située, allait se rendre dans la Marne ; son principal fondateur est Isambard de \'ilry, dont la donation fui ap- prouvée paç Thibaut H', comte de Champagne, — Voy., (iallia christ., t. IX, col. 952, la sé- rie de k3 abbés. HAUTE-SKILLF, Alla Sylva (diocèse de Nancv, Meurthe, France). — Abbaye de l'or- dre de Cîleaux, fondée l'an 1140, sur le Vc- /ouse, dans la paroisse de Tanconville, non loin de Blamont , par Agnès de Langcsiein, comtesse de Salmis. File est fille de Tholey en Bourgogne, et fut consacrée sous l'invo- cation de Ta sainte Vierge. — \o\. Gallia christ., t. XIII, col. 1.37.'), la série de '32 abbés- HALTFS- BHi:Yi:ilFS , Alla- lirucriœ (France), — Abbaye fondée |)eu avant l'an 1071, dans le diocèse de Chartres (Fure-et- Loir). HAUTMONT, Mons Allus. — Ancienne ab- Ivaye qui exisiail dans le diocèse d'Aire, (France). On en retrouve les traces dans deux rescrits adressés par le Pa|)e Sixle k l'un de ses abbés, au sujet d'un dillérend survenu cntreHugues d'Kspagnc, administra- teur |terpéluel, et les moines de Sainl-Scver, Cap (le (lascogno. L'un de ces rescrits esi de l'an 1i72. llAlJTM0NT,.4//us Mons (diocèse de Cam- brai, Nord, France). — Abbaye de Bénédic- tins située sur la Sairdire, à un mille de Maiibeuge.f((n(Ié(.' en 6'»9 par saint ^'in(•ent, éjioux de sainte \'audru, (jui avant sa con- version por'ail le nom de comte de Malde- gaire. Saint Auberl, évè(pie de Cambrai, la dédia aux sainlsapôlres Pierre et Paul. C'est dans ce monastère (pie saiiil Ansb rt, arclie- vêtpie de Houen, chassé de son diocèse, trouva un asile contre la colère du roi Pé- pin. Il y mourul l'an 095. Fn 870, lors du , |iarlage enlre les rois L(juis et Charles (\i^s monastères du royaume de Lolhaire, celui d'Haumonl tomba dans la jiail de Charles. Voy. dans la Chronique de Cambrai, liv. ii, cliap. 35, el liv. iii, ( hap. G, l'histoire dei divers changemcnls qu'éprouva ce monas- iiiO] L(?s sc'pîiluresiniiuières cl royaies ae Haulecombc sont Jiiioiiiiaij à la Snj>crga, près Turin. Sf^5 IIEC DES ABBAYES ET MONASTERES. Il El SC6 1ère. — oy. Galtia chnsl.,{. III. col. 114-, /a série de Vj abbés. HAUTIÎIUVE, Alla ripa (Suisse). — Al> l»aye de Tordre de Cîtcaux, tille de Cher- lieu, de 1^ filialion de Clairvaux. Elle fut fondée l'an 1137, dans le diocèse de Lau- sanne, par Guillaume, seigneur de Glaris, qui y finit ses jouis saintement sous l'habit de frère convers, en lli2. HAUTVILLKUS, AUam Xillare (Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- noît, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul, fondée vers l'an 662, dans le diocèse de Reims, à quatre ou cinq lieues de cette ville raélropolilaine.On voyait près de là avant celle époque, sur les bords de la Marne, les ruines d'un vieux monastère a()- nclé ïHlers (Villare), et détruit par les bar- bares. Saint iîercaire d'Aquitaine, moine de Luxeu', et l'arclicvi^que Nivard, en fondèrent lin enlièrement nouveau sur la penle d'une montagne voisine, u'où il futap|)elé dans la SAiile Haut'Villers [AUum Hilare). Saint Nivard y établit des religieux sous la règle de saint Benoît et de saint Colombeau; et y bâtit une église en l'honneur de saint Pierre et de ttlusles apôtres, et une autre en l'hon- neur de la vierge Marie; et, il confia à Ber- caire le soin du monastère auquel il fit en- suite la session de tous les biens qu'il pos- sédait avant son épisco|Wit. Celte abbaye a pFoduit un grand nombre de personnages remarquables» qui ont élé archevêques de Beims, ou anbés de divers monastères. La disci|)line monastique s'étant enfin fort re- lâchée dans l'abbaye de Hautvillers, le soin de sa réforme fut confié, l'an 1635, aux Pères de la congrégation de S/iint-Victor, qui con- sacrèrent à celte œuvre leurs etfoils j)er;é- vérants. — Voy. Gallia christ., t. IX, col. 252, la série de 68 abbés. liAYES (Les) Ilayœ, Ifaymœ (diocèse de Grenoble, France). — Abbaye de l'ordre de Cîtcaui, fondée l'an Wiii, par Marguerite de Bourgogne, fcnmie de Guignes IV, dau- j)hin de Viennois. ll.W LES, Haijlœ , Ilaylenense Cœnobium (ronil^ de (ilocesler, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fondée près de (îio- rcticr, cl non loin de Winchecombe, l'an 1246 par Richard, coriile de Cornoudilles et lilsdu roi Jean sans Terre. Ce prin<;(; la fon- da, dit-on, par suite d'un vœu qu'il avait f'iil, se trouvant en péril de mer. Il y fut in- humé avec de grands honneurs, ainsi que sa fciiune Cynllii<;, dont il avait eu deux fils, Henri ♦•l Edmond. Ce dernier, dit Jon- gelin, enrichit r.ibbaye de Ilaylesd'un va^e d'or «onleiiant du sang de Noire-Seigneur Jésus-Chnsl, appoj lé d'Allemagne en Anglo- lerre. Celle précii'iise r{'li(]ue rendit célè- brnigsl)nirk. Mais vers l'an loGV, rnlibave l'iilorcupée par In prince |ialalin. Rétablie en 1622, clic rclomha de nouveau l'an t6i8, sous la puissnnredu prince palatin. HEILSBUI:NN, Fons 5«/n/js. (diocèse ilc Baniberg, Bavière). — Belle el opulente nl>- Laye de l'ordre de Cîieaux, tille d'Iihracli, sous Morin)ond, fondé'» en 1132, en l'hon- neur de la sainte Vierge et de saint Jacipics le Majeur, ])ar Olhon, cvêque tlo Banibcrg, conUes d'Andocz.et |)ar Uapathon cl Conrad, comte d'Ahenbergli, et leurs feunnes Ma- Ihilde etSopiiie. — Voy. Joi^gelin, lib. m, p. 82, et suiv. HKISTl'UBACn, nàslerhneum ou \aUis S. Pelri. — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, située à ropi)0.<-é de la ville de Bonn, non loin du Uliin, et cpii était dans le diocèse de <'.ologne. Klle lut fondée l'an 1188, sous l'invocaliou de saint IMcric, par Philippe de Hcinsbcrg, anlic\èque de Cologne. Mlle était fille d'Jlinmieliod, de la (ilialion de (ilairvaux. Douze moines de cette abbaye, sous la conduite d'Hcrman, [irieurd'Himiiiel- rod, vinrent d'abord s'établir sur le mont Stromberg, dit de Saint-Pierre, hcaused'une cha|>clle de ce nom. Mais la pénurie du lieu les fit descendre dans la vallée quatre ans après : 15 ils s'établirent dans un lieu nommé Jlcistcrbach, où l'on vil depuis un monastère appelé aussi Valtis S. Pelri, h cause du voisinage du niont Saint-Pierre, — Voy., (iallia christ., l. 111, (ol. 792, la sé- rie de 35 abl)és. HKLKNK (Sainte-), en Slavonie (Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux> fondée l'an l'i7. H r:LENESïO'NV,c'cst-à-dire Helenœ stalio; Helenstoyrensc Ccunobium (comté de Berks, Angleterre). — Monastèrtî de femmes de Tordre de Saint-Benoît, fondé du temps de (iuillaume 1", le Conquérant (xi* siècle), par la comtesse Judith, femme du comte Wa- Jevi, et nièce de (Iuillaume le Conquérant. 11 était sous l'invocfltion de la sainte \ ierge. Le roi Henri II, confirma et accrut ses pos- sessions. — ^ov. Monastic. amjlicun. H KLICH KM (NoTHE-I)AMED')//f//c«f Ai;HM, //f/issemium (Belgi(pie). — Abbaye de l'or- dre de Prémontré, sous l'invocatiun de la sainte \'ierge el de saint Jean l'I-^vangéliste, fondée vers l'an 1130, près de Tillemont, par Keinicr de Setru, chevalier, et par une colonie de rcdigicuxde FlorclTe. Alexandre, évC(iue de Liège, au diocèse ducpicl elle ap- jiarlenait alors, confirma celte fond.ition, ainsi que le pape Innocent II, l'an 113V. Les ducs de Brabant el les seigneurs voisins Il crurent les possessions de celle abbaye, (pii avait eu bpaiKoup à soulfrir des fré- (juents tumultes des guerres et d'autres de- sastres. Le linllia christ., la place dans le diocèse de Malines.— Vov. t. V, col. lOV, la série de 3V abbés. — Annal. Prœmnnsir., t. I, col. 811. HLLLIKU ^Sai>t-), S. Ilclrrius ou Jmula ^'rr.çryt (dans rile de Jersey, oulrefrois, au diocèse de Coutaiice-, en France, aujourd'hui apl»ar tenant h l'Anglelerre, et dépendant du comté de Soulliampton). — Ancien monas- tère baii au VI' .siècle |)ar saint Marcou, abbé deNanteuil. On dit que ïe saint ayant passé dans l'ile de Jersey, avec queUpies-uns »ie ses dise iplcs, entre autres saint Hélier, la défen- dit contre l'invasion des barbares, et que le seigneur de l'ile, dans sa reconnaissance, en donna !a moitié au saint pour y bâtir un monastère. H fut appelé Sainl-Hélier, du nom flu disciple de sainl Marcou, (jui, après y avoir mené la vie d'ermite dans une grotte située sur un rocher escarpé, fut massacré par ui;e troupe de barbares, et mérita d'être nonoré rdre de Cîtcaux. HENNIN-LIETABD, SAINT-MABTIN ou NOIBIl-DAME SOUS E\ BIN, Jlmniaduin Lielardi (diocèse d'Arias, Pas-de-Calais, France). — Abbaye de l'ordre de Saini-Au- gusiin, l'omlée sur le sol où est aujourd'hui la ville de ce nom. Son origine remonte h lévéque sainl Aulberl (vu* siècle). Ce pon- tife ayant converti par .ses prédications le hourg de ce nom, y consa»y , confondt.-nt avec sainte; lîége ou Besse, se relira depuis ii CalceMer, aujour- d'hui Tadeasler, après avoir établi sainte Hiidc;, abbessc de son monaslèn;. HKBKOBD (^ancien comté «le Uavensbf;rg, Wf'sipbalie, Etais |irussi(Misj. - - Abbaye do feuMMCs rie l'ordre de Saitil-Biinoit, [ondée vers l'on 822, |iar le roi l^oui->l(' Déboiniaire. Ce monaniue, déjà fondnUiiir de (^orvey ou l.i Noiivclle-Oorbio , voulut (pic l'abbaye d'H'wl'ord fût f'MUJéc «-ur le modèle de celle do Notre-Dame de boissons, alors l'une'des plus célèbres de France. U fit donc venir de cette abbaye Tette, qu'il établit [)remière ab- besse d'Herford. Celte dernière abbaye fut ruinée par les Huns ou Hongrois, en 933. Elle fut ensuite rétablie et jouit d'une grande splendeur. Mais les religieuses abandonnè- rent les observances régulières au commen- cement du XII' siècle, et elles ont eu enfin le malheur de loml>er dans l'hérésie qu'elles embrassèrent l'an 1613. — Y oy. Dictionnaire des ordres religieux, t. II, p. 377. HERIVAUX, UerlvaUis (Seine-et-Oisc, Fr.mce). — Abbaye de l'ordre de Saint-Au- gustin, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1130, à deux lieues de Luzar- chcs, dans le doyenné de Montmorency, par un ermite nommé Ascelin, qui reçut en don des comtes de Clermont et de Beaumont lo dit lieu d'Hérivaux, pour l'entretien des compagnons de sa vie érémitique. Maurice, évoque de Paris, prit sous sa protection ce lieu situé alors dans son diocèse; il le dola de ses propres biens, et se montra tellement son bienfaiteur qu'il est regardé comme le fondateur de l'abbaye d'Hérivaux, Tan 1196. Cette abbaye embrassa, vers la fin du xn' siècle, l'institut de Saint-Victor de Paris. On voyait dans son église d'insignes sépul- tures d'hommes et de femmes. — Voy. Gallia christ., t. VII, col. 817, la série de 31 abbés. HEIIKENRODA (diocèse de Liège, Bel- gique). — Abbaye de femmes, de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vier- ge, fondée l'an 1182, non loin de la ville d'Hasselt, dans le comté de Lootz, par Gé- rard, comte de Lootz, qui, étant mort l'an 1191, fut inhumé dans son encejnlc. Ce no- ble seigneur, suivant Fiscn, avait là sou tombeau avec celui de huit enfants, que lui avait donnés sa femme Alix. — Voy. Gallia christ., t. III, col. 1132, l'ordre de 29 ab- besses. HEKME(Saint-) (àPalerme, Sicile).— L'un des six monastères fondés par saint Grégoire le Grand, en Sicile, où il possédait des biens considérables. Bulleau {Abrégé de l'histoire de l ordre de Saint-Benoît, t. I, p. 161) cite une lettre de ce pontife à Urbic, abbé de Saint-Herme, louchant l'élection d'un abbé, pour le monastère de Lucube qu'il avait éga- lement fondé à Palorme. HEIIME(Saint-) de Sardaigne.(h Cagliari, Sardaigne, Etals sardes), — Ancien monas- tère de femmes, fondé par Pompeiane, et qui était déjà bAli du tenq)s du pa|)e saint Grégoire le Grand. Il en est (pieslion dans les lellres de ce pontife à l'occasion d'un au- tre! monaslère d'honuiies, dont Epiphane, l(!cleur de l'église de Ca;^liari, avait ordon- né, par son testament, la ceuistruclion dans dudii monastère de Sainl-Ilermo .', proche . (L. II, uni! maison epi'il avail eu celle ville, proche iludil ni é,.. 59.) MEB.MES (Saint-) de Vrlicaria (diocèse do l'i-ic, Toscane;). — Abbaye ele l'ordre elc Cl- leaux, epii a e!xislé ne)n leiin eie la ville «le Pi^e l'aile éiait ih' la lilialiejn de Clairvaux. 571 IIIT DICTIONNAIRE HIB 37"i HKUREN-ALB, Alha Dominonim (Allema- gne). — Ancienne ahltayc i^c l'ordro de Cl- teniix, f()n(l<^e l'an 11V8, [uir BoiIIkjM. nonite (l'Kbersiein et Ollia, sa femme. l'-lle était si- tuée, suivant le Gallia christ., dans le dnclié de Wirlenherg et le conité d'Kberslein, à J(i source de la rivière d'.Mbo, d"où elle a pris son nonu et dans le diocèse de Spire (Bavière). Kile était liile de Nuwenharj;, d'où lui vinrent un abbé et douze religieux. Elle a été soumise h. l'abbaN c de Salmousch- w eiler. Kn 10V8, elle fut cédée de nouveau, dit le (iallia chrht., au duc hérétique de Wirtcnberg, jvir les articles de la paix de Munster. — loy. l. \, col. 759, la mention des abbés. HEUMIERES, Ucrmcriœ (Seine-et-Marne, France). — Abba\ e de l'ordre des Prémon- trés, sous l'invocation de la sainte Vierge et flo saint Nicida^s, tille de Val-Secret. l'-lle était située auprès d'un bois dit des Trente arpents, entre Crécy et Lagny-sur-Marne. Elle était du diocèse de Paris. Elle fut fon- dée vers l'an IIGO, l'ar un nommé Uegnaud, ou bien, vers l'an IKiG, par 'Ibibaud IV, conilc de Champagne. Adèle, épouse du roi I.ouis N'II, (luy, Ancel, Robert de (iarlande cl Maurice, évôijue de Paris, sont regardés comme I(;s [irincipaux bienfaiteurs d'Hrmic'- ves. L'église, en forme de 'croix, était \m édifice du xiii' siècle. L'abbaye n'existe plus : une maison bourgeoise et une ferme la remplacent. — Voy., (iallia christ,, t. ^'II, col 9.'39, la série de 37 abbés. — Annal. Prœ- monstr., I. I, col. 821. HERTFOKI), Ilrrlfardnise Cœnobium l\n- glelerre). — Monasière de l'ordre de Saint- Jk'noit, Mjus l'invocation de la sainte N'iergc. Il fut fondé par Radulfe de Limesey, ([ui céda à l'abbayc! de Saint-.Vlb.ui, comme Celle, \ïuc église (|u'd avait construite h Hertford, à la charge par l'alibé de Saint-Alban, de la desservir, de l'orner et d'y ét.iblir des reli- gieux, les(|uels prieront p.our l'Ame du fon- dateur, de son épouse et de leur postérité. — Voy. Monastic. awjlican. HESSE, Ilcssn ou flissa (Meurthe, France). — Abbaye de fenunes de l'ordre de Sainl- Renoîl, sous rinvocalion de la sainte \'ierge, de saint Martin et de saint Laurent, fonclée vers l'an 1000, près Sarrebou'-g, au pied des Nosges, par les parents de Rrunon , depuis év<^(|ue de Toul, et enfin pa[)e sous lenom de Léon IX. Ce même pontife renri( hit d'un insigne |)rivilége. C(;tte abbaye devint dans la su'le un simple prieuré (|ui fut soumis à l'abbaye de Haute-Seille, de l'ordre de Ci- t(\iux. - Le (iallia christ., (jui place cette abbaye dans (e diocèse de Strasbourg, men- tionne une seule abbessc, Serberge ou (ier- berge, nièce du |)a[)e saint Léon IX (t. \', col. 8VH^ HETH (pays de Galles , Angleterre). — Ancien monastère bAti dans le vi' siècle, par siiint Comgall, illustre abbéen Irlande, fon- dateur rie la célèbre ahba\e de Rangor, et rt 'pii mourut l'an (»0l HEYLK.EN-CRErSZ ou SAINTE-CROIX, Sanctœ CracisCœnubium (diocèse de Vienne, Autriche). — Célèbre abbaye de l'ordre de Cîteaux, la première de cet ortlre (jui ait été fondée en Autridie, appelée autrefois Sai~ telbach. l-'lie prit depuis le nom de Sainte- Croix, en l'honneur d'un morceau considé- rable de la vraie croix cju'on y conservait précieusement, entre autres reliques, en- châssé dans l'or et les diamants. Celte ab- baye fut fondée l'an ll^V, suivant Jongelin, ou en 1-27, selon d'aulres, par saint Léo- pold, margrave d'Autriche, à quelqiies milles de Aienne, près du diAleau de Kaln|)erg» où il faisait sa résidence. Ce pieux i)rin(e dota de grandes richesses celte maison qu'il avait fondée, dit J(uigelin, à l'instigation do son l'ds Othon, évè(|ue de Frisengen, et cé- lèbre lii>t()iien. Conrad, autre lils du mémo (irince, fut abbé du couvent de Sainte-Croix, jiuis évé(iue de Passau, et enfin archevè(|iie de Sall/.bourg. Jongelin (liv. iv , |». V) donne de longs détails sur celle abbaye; il énumère les rioms de 38 abbés et donne le texte de V tliplômes, savoir : de saint Léo- pold, le fondateur; du pape Innocent H, de- 1 139; de l'empereur Frédéric. Il, de 1227, et tie Ri la, loi de Hongrie. HEYNou AULESRURG, Hegena,Ifei/na (Al- lemagne).— Abbaye de l'ordre de (>îleau\, lille d'Aldenberg, à cin(| lieues environ delà ville de Marbourg. I^llo fut fondée l'an IIVO, sous rinvocalion de la sainte Vierge, par Roppon, comte de Richenbacli, et Rerlhe, sa femme. — Jong(diii (liv. m, p. 5()) donne la charte de fondation, et plusieurs autres con- cernant cette abbaye. — Elle était du diocèso de Mayence. L'archevêque Henri conlirma cette forxiation l'an IIVV. Cette abbaye était la sépulture ordinaire des landgraves de- liesse, ses bienfait<;urs. 'roml)éiî |>lus tard aux mains des hérélifpies, (dh; fut transfor- mée en un hùpita! tins pauvres. — Voy. (iallia christ., t. V, col, 598, la meniion d» (|uel(iues abbés. HIDA, Ilidensc Cœnobium (comlé de Sou- Ihampton, Angleterre). — Monastère fondé au (onnnencement du x* siècle, darrs la ville de Winchester, par Edouard, dit l'.iHcù'n, roi d'Angleterre, a[)rès avoir été projeté par son père, le roi Alfred le Grand. Il fut on, une communauté de vierges, à trois mille d'Hiè- res. Cl. Esliennot donne la série de 23 ab- besses. On voit encore, au bord de la ujor, écrivaient les auteurs du Gallia christ., les débris d'un vieut monastère, (pii fut trans- féré dans la ville d'Hières, pour raison cfe plus de sûreté. H1EP.RE, Edera ou Ilcdern (Seine-et- Marne, France). — Abbaye de femmes de Tordre de Saint-Benoît, sous l'invocition de la sainte \'ierge, ff>ndée vers l'an 1138, dans la Bric, à quatre lieues environ au-dessus de Paris, près de Grosbois. Elhî était du diocèse de Paris; clic eut pour fondatrice liustachic de Corbeil, (pii la fit construiie et la dota avec rassentiment de son n)ari, Jeand'Etam- pc-, de son (ils Frédéric, de son gendre Baudoun de Corbeil, et d'Aveline, sa fille. ■ ~\'oy., Gallia christ., [. VII, col. GOo, la ^érie de .30 abbesses triennales, et de G ub- besses titulaires 'i nomination royale. HIEUO KOMIO (près de Pntras, (irèce). — Monastère de l'ordrCMlo Saint-Ucuioll, ou prieuré, voisin de la ville de P.ilras, (jui fut donné, h titre gracieux, l'an 1210, nux reli- gieux de (>lunv, pflr Anldnie, arclicîvèque latin de IViKas : Uomum Snnctœ Mnriœ de Ju- Tocovxnla silam propc rivitatcm Palrnrcnscin. « Quant au lieu de Sainte-Marie de Jeroco- mata, dit un érudit écrivain, nous pouvons en |)réciser la position. M. Pouqucville avait parlé d'un monastère de Hierocomion, situé auï environs de la ville de Patras. {Voyage en Grèce, t. 111, p. 538). — La carte deMorée, exécutée par les odiciers d'élat-major, sous la direction du général Pelet, marque eu effet une croix avec le nom de Monastère Hiero-Komio, à l'ouest des hameaux de Rho- manou et Kynigou, à un quart de lieue à ])eu près à l'orient de Patras. C'est là noire monastère, qui dut rester latin et français tant que les successeurs de Geolfroi de Vil- lehardouin furent maîtres du Péloponnèse. «11 est situé à mi-côle de la montagne, en vue du golfe, au-dessus d'un ruisseau bai- gnant sans doute des plants d'oliviers, et dans une situation qui ne devait jias man- quer d'agrément, ainsi que le rappelle cette ncte écrite à Cluny, au xiii° siècle, sur le revers de la charte : Prioratus Sancte Marie de Jerocomata, qui est situs prope civitatem Patras, in pulcro loco et ameno positiis. » — Voy. L. de Masiatrie , Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 2° série, t. V, p. 311. On sait, du reste, que le riche monastère bourguignon com|)tait d'autres possessions : « L'abbaye de Cluny, dit son estimable his- torien, avait, jusqu'ici, fait assez de con- quêtes dans toutes les parties de l'Europe; c'est à l'Asie qu'elle devait tendre, et les établissements des croisés leur en ouvrirent le chemin. Des noms bibliques s'ajoutent à tous ceux que nous avons prononcés en parlant des Clunistes. On les voit créer un monastère dans la vallée de Josaphet, dont Gelduin, nvine de Cluny, devint abbé; un autre, sur le mont Thabor, et pour prendre leur part aussi des dépouilles de l'enipire lalin de Byzance; ils établirent le monastère de Civitot jusque dans les faubourgs de Constantinople. ( P. Louain, Essai histor, sur l'abbaye de Cluny.) HILAIRE (Saint-)', S. Hilarius (diocèse de Carcassonne, Aude, France], Abbiiye de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée, dit-on, vers lo vi" siècle, par saint Hilairo, premier évêque de Carcassonne, qui la plaça d'abord sous le patronage de saint Saturnin, martyr, lille était située sur le Lauquet, à une lieuo de l'Aude, à deux lieues environ au midi do Carcassonne, et non loin de l'abbaye de la Grasse; mais lo nom de son vrai fondateur est cependant iticertain, dit le Gallia christ. Toujours, parnîl-il constant (jue saint Hilairo fut iidmraé dans une église de son diocèse, dite de Saint-Saturnin, à laquellefut joint ensuite un monastère appelé déj;i, au com- mencement du iv" siècle, Sainl-llilaire et Saint-Saturnin, et dans la suite;, Sainl-llilairo seulement. — Voy., 6'«//m christ., t. VT , col. 1000, la série de !iO abbés. IIILAIlti: LKtJRAÎNI) (Saint-), .S. Ililn- rius (diocèse de P(jili(!rs, N'icniu', France). — An(;ienne et noble église, aveu; abbaye, rjui fut fondée; avant l'an 511, dans la ville de Poitiers. Saint Grégoire de Tours, i\\ù eu fuit mention', n/jmme même deux de ses an- 375 II1M DICTIONNAIRE iim 57« l.és. An rapport ilc Vénanco Forlunat,qui a »'»crit lieux livres De la rie et des miroeles de Snint-IIilaire, une éclalaiite luniiùre jaillil (le toile basilique pour annoncer la pro- ( haine victoire de Clovis sur le roi Alaric. Détruite par les païens en 8G3, celte basili- tpie fut restaurée, et ensuite consacrée l'an i0't9, en présence de treize prélats, j)ar les Noins d'Agnès, ( omlesse do Poitiers, ({ui réé- difia une grande nariio du monastère, comnio le rapporte la tnronique de Maillezais. Ce monastère devint peu de temps après un crtllége de chanoines. Nos rois très-chrétiens s'honoraient de |)orler le lilre d'abhé de l'in- signe collégiale de Saint-Hilaire de Poitiers, qui ap|)arlenait inunédialement à l'Eglise romaine; à leur entiée dans la basilique, le trésorier leur olFrait )o sur()lis, l'aumusse et la cliap|)e. Louis XI, qui confirma tous les droits de cette église, défendit, }>ar un dé- cret du mois de septembre U81, de comluire flucun criminel au supplice par ie chemin du bourg de Saint-Hilaire. Pro sinyuUiri, dit h' roi, deiolione et studio qiiod habemus crga prœdictiiin ecclesiam, ciijus sumus Caput et Abltas. Lo premier dignitaire après le roi était le trésorier, (jui était en môme tem|is chancelier de l'académie de Poitiers, et juge métropolitain de l'archcvôiiue do Ilordeaux. Il avait l'usage de la mitre et des gants (Chirotecis) sans la crosse. — ^ oj/. dans le (idilia Christ., t, II, col. 1223, l'in années après, vers 1138, iU transpor- tèrent leur demeure dans un lieu plus com- mode, et rabl)aye prit le nom iVIUmmelrod. On conservait dans son église d'insignes sé- pultures, entre autres, celles de plusieurs archevêques, électeurs de Trêves. — Voy. Jongelin, et ^HJia/. Trevirens., par Christophe Brouwet. Yoij. aussi dans le Gallia Christ., t. XIII, col. 63V, la liste de 55 abbés. HIPPOLYTE (Saint-), en Beaunois, S.Hyp- polytus. — Ancienne abbaye de France, fon- dée avant l'an 1030, dans l'ancien diocèse de Chûlou-sur-Saùne. Koberl, roi de France, confirma ses possessions, l'an 1030. HIPPOLYTE (Saint-), de Bourges, S./7yp- polytus. — Ancien monastère de femmes, (|ui existait dans le xu* siècle, à Bourges, (France). 11 subsista jusque vers l'an 11V5, epoifue où les religieuses s'étant dispersées en divers monastères, il fut réuni h la Sainle- Chapelle de Bourges, fondée par Jean 1", duc de Bourges. Son église était encore pos- sédée par les prêtres de l'Oratoire, au com- mencement du dernier siècle. — Voy. Gal- lia christ. f l. II, col. 12i., la mention do 7 abbesses. HIKSAlTiE, Hirsaïujin (Allemagne). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, situé dans la Forêt-Noire, dit le (iallia christ., (pii le iilace dans le diocèse de Spire, (Ba- vière). Son hislorien, lo savant chroni(|ueur Trithème, l'a rendu célèbre. —Voy. Chro- vi(pte (/■/y/r.';rti(7c, conlinuéi' jusqu'en 1503; SaiiU-(iall, 1690, 2 vol. in-1". Son origine est ainsi racontée : Notinge, évoque de N'er- ceil, en Italie, voulant repasser en Allema- {^ne pour voir son père, le comlc Erla- Iroy, et désirant lui faire présent du co^fts de saint Aurèle, évoque arménien, qui était en sa disposition, avait cependant (jueîciue scrujMiIo de tirer ces reliques de son dio- cèse, lorstpie le saint lui révéla que son des- sein lui était agréable , et qu'il souhaitait voir bAlir un monastère dans le lieu <)ù Dieu rendrait la vue à un aveugle. Nolingo alla donc visiter ses |)areQts en Allemagne, et y transfera les reli(iues du saint. Non loin tlu clwUeau d'Erl.ifroy était une chapelle dé- diée h saint Nazaire, où il jugea devoir met- tre ce précieux dépôt. Comme il l'y portait, survint un aveugle (lui recouvra subitement la vue, en présence de tous les assistants. Ce miracle accrut singulièrement la vénération (lu'oii avait ["our le saiiil; et bientôt, à la persuasion de Nf)tinge, le comte Erlafroy fonda un inona>tère dans ce niême lieu. On en posa les fondements l'an 830, et il fut aclu,'vé sept ans après. Erlafroy |iria Buhan, alors abbé de Fulde, où il gouvernail 870 religieux, de lui donner seize de ses disci- ples, pour peupler son inonastèie : il obtint facilement celle faveur; et 15 religieux do Fulde, sous la conduite du vénérable Lim- bert, vinrent prendn? possession du nou- veau monastère, «pii fut appelé Hirsauge. Olgar, archevêque de Mayence, ilédia l'é- glise l'an 838, et y transféra solennellement les rclKjues de saint Aurèle. Cette" église Vt>t} L'un* des (pialrc m1Ic& de U confiMlciatiuii ^'criiiauiiuc. 57- lion DES ABDAYES ET MONASTERKS. non 578 élail sous l'iiivoralion «le saint Pierre. l\u- tard, disciple de Raban-Maur/i'un des seize religieux venus de Fulde, enseigna les let- tres dans l'abbaye d'Hirsauge , avec une grande réputation de savoir et de piété. 11 refusa l'évêché d'Halberslat , (\yv. lui l'ut otîert après la noort du savant Haimon. — Vov., Gallia christ., t. V, col. 764, la série de '48 abbés. HIRSFELDouHIRSCHFIELD, /Zers^/dm, ncrucampin (Allemagne). — Célèbre monas- tère de l'ordre de Saint Benoît, bâti au viu* siècle, et vers l'an 763, dit-on, par saint LuUe, archevêque de Mayence, dans un lieu désert où l'on voyait un ermitage habité quelque temps par saint Sturme, avant la fondation do la célèbre abbaye de Fulde. Ce même lieu ayant été donné depuis par saint Boni- face à saint Lulle, ce dernier y mit une com- munauté de 150 religieux, y bAlit une église, qui fut dédiée à saint Simon et à saint Tha- (iée, et y fit transférer les relicfues de saint Wibert, abbé d'Ordorf et de Fritzlar. Saint Lulle, ayant quitté le siège de Mayence avant sa mort, se retira dans ce monastère de Hirsfeld qu'il avait fondé. Il y mourut le 1" novembre 787. Ce monastère était situé 'I neuf lieues environ de Fulde, et dans le d ocèse de Mayence. C'était l'un des quatre monastères im|)ériaux de la Germanie, et il était soumis immédiatement au Saint-Siège énéralion des [teuples. -- Voy. dans Jongelin, lib. vi, l'épitapho de l'abbé Uay- Uiones revenus, afin qu'elle con- vertît re rasiel, jusqu'alors princiiml boule- vard de l'Alsace, en un asile inviolable des- tiné à de pieuses et nobles lilles décidées à se consacrer enlièiement h Dieu. » Telle est l'orij^ine du monastère de Ho- honbourg ou du Mont-Sainle-Odile , dit aussi Allilona, du premier nom de la mon- ta;^ne sur lequel il fut bAti. Vers l'an 700, sainte Odile fonda, |irès de riiôi)ital (lu'elle avait fait con.-truire au pied de lamoniap^ne, un autre monastère, (pii fut ap])elé Nidcr- munslcr ou liag-Mousticr. ( Voy. ce mot. ) Klle avait la conduite des deux communau- tés. Ce ne fut qu'après sa mort (pie cluKjue monastère eut une abbesse particulière. Le savant abbé (irandidier a prouvé que du temps de sainte Odile on ne suivait point la règle de Saint-Benoît dans les monastères de Holienbourg et de Nidermunster, et que les filles de celte sainte abbesse éiaient clianoi- nesses; mais ces clianoinesscs étaient de véritables religieuses. On leur donnait éga- lement le nom de Moniales ou de Sanctimo- niiiles, et à leurs maisons celui de cloîtres ou de monuslères (03). Odile avait a((piis le goût des lettres h l'abba} e de IJaume-lcs-Noiines , où s'était nassée sa |)remière jeunesse; elle possédait a fond la coimaissance de la langue latine, des saintes licrilures et de l'Iiisioire ecclé- siasticpie. Son leslament, (pii été conservé, prouve (pi'ellc avait autant de lumières (|ue de vertus. Les couvents fondés par elle ne dégénérèrent point sous ce rapport et de- vinrent les asiles de l'élude et du savoir. Ses disciples se distinguèrent | articulièremenl par leur goût pour les lettres, les sciences et les arts, qu'elles cultivèrent avec succès. Les noms do Uélinde, d'Herrado et de Gcr- linde furent bienlôt réjiétés avec respect jiar l'Kurope, charmée du i)rofond savoir tles ab- besses d'Hohenbourg. Nous avons encore des vers latins de Uélinde, qui réforma ce monastère l'an 11 VI. H( iiade de lATtKlsi)eig, qui lui siK^céda lan 1107, s'acquit encore t>Ius de célébrité dans la même carrière. La )ibliolhèque de Strasbourg conserve un re- cueil manuscrit intitulé Ilorlus deliciaruin, entièrement écrit de sa main, et qui forme une véritable encvclopédie. Ce manuscrit, de 32i feuillets ou '6V8 pages grand in-folio, écrit sur vélin, en bcau\ caractères et dans le latin en usage au \n' siècle, est orné da peintures curieuses jiour l'Idsloire des arts, des armures, des costumes, des meubles et des ustensibles à celte époque. « Cet ouvrage, dit un écrivain moderne, est inléres"^anl surtout en ceipi'il peut faire apprécier l'état des sciences, des lettres, des mœurs, des usages publics et^ privés au xii* siècle. L'œuvre se com()Ose d'une collection systémalicpie d'extrails tii-és de l'histoire ecclésiasti(iue et des Pètes, mêlés à des ré- flexions et i des observations sur l'astrono- mie, la géographie, la philosophie, l'Iiisioire et la niylliologic, amenées naturellement par le sujet (pie l'auteur traite. A ces extrait» sont annexées les poésies de Herrade, !\c- compagnées do naïves et gracieuses minia- tures. L'cDuvre est dédiée par l'illuslro abbesse à ses lilles spirituelles, et elle leur expli(pic dans une préface écrite en joinl coin Inrc, «lit l'iiiiloiir «Icjà « ilc «le la t ic (/(' *Hi)i(c Odih', (|iic les « ()m|»a;,'hfs tl Otiil*; Itissenl (lis cliaii(iiiie>scs îM'ciiiicif.s, lelles (pie le fineiil par la siiiU; celles il<- ileiiiireiniiiil en Lorraine, el (elles (l'Aïuilaii, lontlc-es par l'ni pc- ralrice sainte Rm liarde. I^es dames de llcditnbdiir;; élaieiiUde vraies relijj'i' uses, rpii rcnoueaii-iil '^^l monde et rorniaienl nue < Diinniiiiaiité mmis la iti- rttluju d une al)l/'»S)C. On les iiu:iiinail tlianoiiiLi- ses siniplemenl ponr les dislinfçncr des noniifs soiiiiiises à la rèj^le de saint IJenoil; le t-'-iiie <.e V e des rlianoiiiessis elail moins sévère à la veiiie, mais (elle rigidité moindre eonsliUiail la seule d»l- lëiciice i|iii (!\is àl enlie les deux ordres. (()i) C'est à Ion (|iie r.iaiulidier Ta eoiirondtie avec Ldelinde de Landsberg (jui clail abbesse de Saiii'.e Odile en 12UU. 3:^ MOL DES AJiBAYi:S IvT MOiNASTEKKS. noM 382 La régubrité se conserva h Holienbûurg jusqu'au xi* siècle, époque à laquelle il y eut encore une pieuse abbesse du nom (J'Odile. L'église fut détruite par accident en 10i5, mais rebâtie et consacrée à la sainte Vierge p.ar Brunon, comte de Genscheim et de Dagsbourg, évêque de Toul et landgrave d'Alsace. Peu d'années après, elle fut ren- versée de nouveau, lors de l'invasion de l'Alsace par les Hongrois, et reconstruite encore par les soins de Brunon, qui. Tan 1049, fut élevé au souverain pontificat, sous le nom de Léon IX. Au siècle suivant, un grand relâchen^ent s'introduisit dans la com- munauté de Hohenbourg. L'abbesse Ric- klende ou Kilinde, nièce de Frédéric Bar- berousse, venue du couvent de Bergen, au diocèse d'Eichsladt, sut tout réparer, cl, sotrtCDue par l'autorité de l'empereur son oncle, elle réussit en moins de deux ans à rétablir l'ancienne régularité à Hohenbourg. L'abbaye de Hohenbourg ou de Sainle-Odile fut saccagée aux xiv' et xv siècles succes- sivemjont par les grandes comfiagnies, par les Armagnacs et les Bourguignons. Elle fut incendiée le 24 mars 1546. Le monastère, rebâti en l'année 1607 par le cardinal Charles de Lorraine et l'archiduc Léopold, son suc- cesseur, devint encore une fois la proie des flammes, le 7 mai 1681. Les religieux Piémonlrés s'établirent, en 1063, à Hohenbourg, qui fut alors converti en prieuré. Us commencèrent à rebâtir en 1684: l'église, achevée en 1692, fut consa- crée en 1696. Deux de ces religieux, le P. Hugues Peltre et le P. Denis Albrecht, ont recueilli avec soin tous les anciens récits relatifs à la vie d'Odile, et ont écrit les bio- graphies de la sainte. Enfin vint la révolution française, qui, le 13 février 1790, fil évacuer le' couvent de Sainte-Odile. Cependant le pèlerinage de la sainte f)atrone d'Alsace a continué h être fréquenté. Presque tout ce qui |)Ouvait nour- rir ou exciter la f»iôté avait disparu de l'an- tique enceinte d'Altitona ; maison y retrouve encore les souvenirs et le tombeau de sainte Odile, et ce molif sudil pour y attirer h cer- tains jours une nombreuse afiluence de pè- lerins. HOLCOTRAM, Holcotranium ou I/olmcol- trum (Cumberland, Angleterre). — Abbayo de ronlredeCîlcaux, fille ûaMelros. Elle lut fondée I <-in 1L">1 par David 1", roi d'Ecosse. Le roi Henri H donna à ses religieux, par une charte, toute l'Ile de Holcotram avec ses dépendances. Henri, comte de Cumberland, li!s de David, roi d'Eco^se, et les rois Ri- chard et Hfnri |II ar crurent ou confirmèrent ses possessions. — Vov. Mnnaslir. AnqUcan HOIA'VVLLL (comté d- Kiril, dans le pavs de Calles, Anglclf-rrcj. \ ilh; (O.ij d „,;m d'un ar.;:ieii nionasiccc, fondé l'an li;{2par Ratidre, comte d(r Chesler. En ILiO. h; roi Henri H y fil des aiiginenlatioris si consrdé- lables et le d(.la avec tant de libéralité (G.'i) A viiiyl-dciu kiloiiHlrcsdc fliril sur l:i hrf. ('if») lloriiblicici csl .-injouidljui un m\\.\^(. picj fjii'il en est regardé comme le [»rincipal fon- dateur. Holywell était bien longtemps avant cette é|)oque un lieu célèbre de dévotion et de pèlerinage. On y voyait une église qu'a- vait fait bâtir saint Beunon, oncle, dit-on, de sainte Wénéfride, vierge et martyre du vu' siècle. C'est dans celle église que cou- rait se rélugier la sainte pour conserver su pureté, lorsqu'elle ex[)ira sous les coups de Caradoc, fils d'Alain, prince du pays, furieux de ne pouvoir satisfaire la violente passion qu'il avait conçue pour elle. Suivant divers auteurs, il sortit du lieu oii la tête de Wé- néfride était tombée une fontaine miracu- leuse que l'on y voit encore, et qui jouit depuis longtemps d'une grande célébrité. L'eau de celte fontaine, singulièrement claire, est si abondante, dit-on, que chaque minute en donne plus de cent tonneaux. Sou bassin, qui a plus de quatre pieds de pro- fondeur, est rempli dans le fond de i)ierres et de morceaux de rocher parsemés de veines rouges ; sur ses bords croît une mousse de couleur verte qui répand une odeur très- agréable et qui s'a|)plique avec succès sur les |)laies ulcérées. Cette vertu, selon le doc- teur Linden, habile médecin, qui a lorig- tem|)s demeuré sur les lieux, vient de l'es- prit végétatif que l'eau communi(|ue à la mousse. — Voi/. la \xe de sainte Wcne'fridey 3 novenibre. HOLYWOOD, en latin Sacrum Bosciwt (Ecosse). — Ancienne abbaye fondée [)ar saint Vimin ou Vivien, évêque en Ecosse, et abbô d'un monastère dans le comté de Fife. Cette abbaye produisit dans la suite un grand nom- bre de savants, entre autres Jean, dit de Sa- cro Bosco, célèbre mathématicien qui floris- sait dans le xiii' siècle. Quant à saint Vimin, il mourut, dit-on, l'an 615. Sa mémoire était autrefois en grande vénération dans l'Ecosse. HO.MBLIÈHES, Ilumoluriœ. —Abbaye de France, de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation tie la sainte Vierge, fondée pour des religieuses avant l'an 650, dans l'ancien dio- cèse de Noyon (66), par s;unt Eloi, évoque de Noyon. SaiuleHunégonde, issue d'une famille nobledu \'ermand(tis, et (jue ce saint | ontife avait tenue sur les fonts de baplônie, fut reli- gieuse à Homblières, oiî elle niourut le 25 août, vers l'an 690. L'an 0V8, Albert, comte (leN'ermandois, mit des Bénédictins dans cette abbaye, et C(;s religieux l'occupèieni depuis cette époc|ue. — Voy., 6'«//m christ., t. IX, col. 1074, la série de 2 abhessos et 34 abbés. HOMBROC ou OTHILBKRt;, Mons S. Odilœ ou li('r(jcnse. Mouastcrinm (è Rure- monde, Lirnbourg hollandais). — INIonastèie fondé avant l'an 858 par saint Viron et ses conipagnons, sur un fonds, près Ruremonde, (oncéiJé par Pépin d'IIéristal. L'an 858, Lo- lliaiie, roi de Lorraine, fils de l'empereur Lolhaire, la confia aux chanoines de la ca- thédrale dl'lrecht, lorstpie les Normands ra- vageaient la Frise et la Hollande. Celte al)- ba\e fut dans la .suite aj»pclée MontSainte- i\v. Sailli ynciitiit, «l.iiis I»; (l<']i.ii (ciiiciil (le lAisiic cl le iJioi^s»; (J« Suifcboiib. 58S HON DICTIONNAIRE IlOR 384 Odili', dil-on, cl devint une Golléi|ti«le do chanoines avec un prévôt, qui lui Iranféréo vu 1301 à Uuremonde, dans l'i^glise du Sainl- Ks|tril, à la demande de Rainaiid, duc de (lueldre, el [lar l'aulorilé des évêques d'U- trechl et de Liùge. Celle église du Saint-Es- prit devint calliédralc l'an 1559. HONCE (La), Leunsium (diocèse de Rayon- ne, Rasses-l'\ rénées, France). — Ahhave de l'ordre de Préniontré, fondée vers l'an 1-20:), par Rerlrand, vicomte de Rayonne, h trois Jieues environ de celte ville. Elle est (illo de la Case-Dieu. Elle fut dévastée par les liéréli((ues l'an 1570. — Voy. Annal. Prœ- monftr., t. Ih, col. kl. HONCOL'R, HLT.UES-HOFEN, Ifugonis Curia (diocèse de Strasbourg, Ras-Rhin, France). — Ancien monastère de l'ordre (le Sainl-Renoît, sous Tinvocalion de saint Mi- chel, situé dans la vallée d'Alherthal, non loin d'Andlau, el à trois lieues environ de Schélestadt. On lui donne divers fondateurs; .«savoir, Verner de Hal).slto\irg, surnommé d'Ortenherg, ou de Hurmingen; ou hien Hugues, comte de Hal)sbourg et landgrave d'Alsace, dont il aurait pris le nom, et (|ui l'aurait fait hâlir l'an 918. Mais suivant le P. Laguille, historien de l'Alsace, ce mo- nastère, beaucoup moins ancien, fut fondé vers la fin du \i' siècle, par Hugues d'Egis- lieim, alors le principal seigneur de l'Al- sace. Cette opinion semble plus probable. Quoi qu'il en >oil, le Pape Calixtell, et après lui Innocent II, l'an 1137, approuvèrent cette fondation. L'an 11G2, l'empereur Frédéric I" prit ce monastère sous sa protêt ti'in : il fut uni, l'an 1513, à la (;ongrégation de Rurs- feld. — Le Gallia christ., t. V, col. 837, nu'nlionn(ï (pichpies abbés. H()\M:(:()rRT,ou IIIINLLCLRT, n,tnno- curliiin, Uanonia, ou Jliinnonis Curia, llun- nnlfu-urtis (diocèse de Cambrai, France). — Amienne abbaye de Rénédiitins sur l'Es- a (ille, jiis- (pià leur mort. Après la mort d'Amalfrido el d'Auriane, les successeurs de Rerlin r(Mn- jilacèrent les religieuses par des religieux. Le monastère devint llorissanl par sn disci- pliiu* el SCS richesses. Cet état prosjière ne dura (jue jusipi'au règne de Cliailemage. Alors, en elfet, suivaiU Carpentier, il n'y avait pres(pie plus ni biens ni religieiix. il se releva vers 911, grAce » la munificence «rodon, ch/ltelain de Cambrai; mais il dé- chut encore : « Ce niona-tcre, écrivait Hal- deric, liv. u, chap. 10, ayant été donne eri bénéfice h, des hommes de guerre, e^t réduit à un petit nombre s environ au-ilessous de Stras- bourg. Il fut fondé, suivant la tradition, avant l'an 723, sous l'invocation do saiui; .Michel, par Adalbert. frère de sainte Odilo, fiunlalrice de celui de Hohenbourg. On y plaça des moines Sct)ls ou Irlandais. Ce mo- nastère était déjh habité par des chanoine.*; séculiers au ix' siècle, lorscjue l'empereur Charles le (iros confirma ses piOssessi(uis. L'an 1290, les chanoines, h cause des fré- (pientes inondations du Rhin, transférè- rent leur demeure à Rheinau, sur le Rhin, h six lieues au-dessus de Strasbourg. Enfin, l'an 1398, ils se transportèrent dans la ville de Strasbourg, h Saint-Pierre l'Ancien, aveu l'agrément de l'évôcpio (luillaume IL — Le Gallia christ., l. V, col. 833, mention no (pielijues abbés. HONORl'^ (Saint-), de Tarascon, S. Ilono- ratus Turasconenais (à Tarascon, Rouches- du-Rhône, France). — Abbaye de l'ordre de Sainl-Renoît, fondée l'an 1358, pour 30 re- ligieuses et une abbesse, et en môme leni[)s pour 8 religieux de Léiins, ainsi ipie l'aj»- prend une charte du Gallia rhristiana (t. I, col. 891). En IVO!), le monasièio de Saint- Nicolas fut réuni h la nuMise abbatiale cl con- ventuelle. Cette abbaye, «pii exi>tail encore au commencement du xviu* siècle, était sou- mise h la règle de l'abbé de Lérins (pii la visitait tous les trois ans. — Voy. Gallia christ., t. I, col. 891, [lour la série de 25 ab- besses. HORE-ARREY, de Rupe Cashell (diocèse de Cashell, conUé de Tipperary, Irlande). — Abbaye de l'ordre de (liteaux, située près la ville de (lashell. Ce fut d'abord une abbaye de Rénédiclins, aux(iuels succédèrent, l'an 1200, des religieux cisteiciens, appelés par David Mac-(]ar\vill, surnommé O'Corroll, archevèfpie de Cashell. Ces premiers reli- gieux vinrent de .Melliffuit ou de Clairvaux en France. Dans les arc hives royales con- servées à Rirmingham, il est fait mention, dit Jongcdin, d'un motif ridicule qui aurait donné lieu h cotte fondation. L'archevêque David ayant ap{tris en songe (pie les moines Noirs de l'abbaye, sise |)rès la cathédrale do Saint-Patrice de Cashell vcuilaienl lui couper la tùc (amputare caput suum), fit part de ce songe a sa mère, laquelle lui conseilla, dit-on, do renvoyer au plus vile ces reli- gieux. C'(vst ce (|ue fit, au reste, le prélat, (piel qu'en soille niolil. 11 prit lui-même, eu 1209, l'habit de Cîteaux dans celte nouvel'i abba\c (pi'il avait fondée; cl à sa mort, en 12S9, il y fui enseveli. — Yoy. Jongclin, lil). \Mi, p 31. 3S3 IlOV DES ABBAYF.S KT MONASTEKKS. HUE 586 lïORNEBACH, IlorneOachum on Gamun- dlœ (diocèse de Metz, France). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, bâti vers Tan 727, sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Pierre, par saint Firmin ou Pirmin, le fondateur de Reiclienau et l'apôtre de celte contrée. Le saint le fonda dans un lieu nommé Gamond, à la jonction des rivières do Bliesse et de Sarre, lequel lui fut donné par Verner, riche seigneur et Français d'o- riçine. Saint Boniface étant venu visiter saint Firmin à Hoinebach, reconnut avec joie que son mérite était encore au-dessus de sa réputation. Après le martyre de saint Bonilace, Firmin voyant la régularité et la piété fleurir dans les monastères, se relira dans celui de Hornebach, où il passa le reste de ses jours dans la prière et la con- templation. On ra|)porte sa mort à l'an 758. (Voy. sa Vie écrite durant le xi' siècle, [lar Warman, d'abord comte de Dilingon, puis religieux de Richenau, et enfin évêque de Constance.) Suivant Trithème et d'autres écrivains, saint Frmin aurait été religieux à Saint-Maur sur Loire. Quoi qu'il en soit, la règle qu'il faisait observer dans ses monas- tères était celle de Saint-Benoît. — Voy. Gallia christ., t. XIII, col. 831, les noms de quelques abbés, après saint Firmin. HOUTON, Horlonense Cœnobium (comté de Dorset, Angleterre). — Monastère de l'or- dre de Saint-Benoît, fondé avant l'an 971, f)ar Ordgar, comte de Devon, et beau-père d'Edgar, roi d'Angleterre. Dans la suite, Roger, évoque de Sherbourne, obtitit, du roi Henri I, que les possessions dudit mo- nastères de Horton, fussent transférées à celui de Sherbourne. HOSPITALE (diocèse de Venise, Italie ). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de Sanavalie sous Clairvaui. On ignore son origine. Elle devint mère de celle de Plaga dans le même diocèse. HOULD ou HOILDE (Sainte-), S. Hoildis (France). — Abbaye de femmesde l'ordre de Cîteaux, située è deux lieues à l'ouest de Bar-le-Duc (Meuse), et fondée vers l'an 1229 jiar Henri II, comte de Bar, et [)ar sa femme Philippa. Elle était de l'ancien diocèse de Toul. (irégoire IX confirma toutes ses pos- sessions |Mjr un insigne [)rivilége,ran 12^6. Kilo fut consacrée sous l'invocation de la sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste et de saint Jean i'Evangéliste. On vénérait dans .son église les relitiues de trois saints mar- tyrs de la légion Ihébéenne , et d'une des onze mille vierges, niarlyres de Cologne, donnée |)ar Marguerite, comtes'^e de Khiti- dres.— - Voy., GiUlia christ. ,\..W\\, col. 1122. la série de 31 abbesses. HOVEN ou HOVENES. — Abbaye de fenunes do l'ordre de (liteaux, firès des murs de Tolbiac ( Allemagne j, fondée vers l'an 120S, par une colonie de religieuses venues de Mont Sainle-Wnlburge. La première ab- besse fut dit-on, la B. ^ophie, f>rieure tlo Mont Sflinle-Wniburgc, et qui devint célù- Uie l"«r ses veilus et >e5 miracles. — Le Gallia christ place cette abbnye dans le dio- cèse (le Cologne. HOYDONCK, Hoydoncanum (ancien dio- cèse de Bar-le-Duc, Hollande). — Ancienne abbaye de chanoinesses régulières de l'or- dre de Saint-Augustin, fondée l'an Wkk, au hourg de Neder-Wetten, près Helmont, jiar un chanoine régulier de Rolduc, au du- ché de Limbourg, nommé Léon. Philippe, comte de Catzenelleborghen, évoque d'Os- nabrug, la consacra l'an 1148, sons l'invoca- tion de la sainte Vierge et de saint Jean I'E- vangéliste.—Vov.Ga//tacft/-j5;., t.V, col. 410. HOYENSE MÔNASTERIUM{h Huy, pro- vince de Liège, Belgique).— Collégiale sous l'invocation de sainte Marie et de saint Domitien, qui appartint quelque temps à l'église de Cambrai, d'après Balderic. Vers l'an 934, elle devint une abbaye séculière soumise à la collégiale de saint Lambert. Théoduin, évêque de Liège, la dota et la consacra l'an 1066, avec l'aide de Lietberl, évêque de Cambrai. HUBERT EN ABDENNES (Saint-), vlnrfo^i- num S. Pétri et Andainum (diocèse de Liège, Belgique). — Abbaye d'abord de Chanoines, ensuite de Bénédictins, fondée l'an 687, se- lon qiiel(^ues-uns- Le Cointe recule son ori- gine à Tan 704 environ, et lui donne pour fondateur saint Bérégise, chapelain de Pé- I)in, maire du palais, qui la fit bâtira l'aide des libéralités de ce prince et de sa femme Plectrude. Valcand, évêque de Liège ( 810- 836), changea ensuite les Chanoines en reli- gieux de Saint-Benoît. Celte abbaye était connue autrefois sous le nom de Saint-Van- nes, et l'on y menait les hydrophobes pour les guérir de la maladie de la rage. Les re- ligieux défrichèrent toute cette fiarlie des Ardennes, qui n'était qu'un vaste désert nommé Ondain à cause de ses sources d'eau vive. Une ville se forma dans le voisinage, et prit le nom de Saint-Hubert, ainsi que l'abbaye. Celle-ci est aujourd'hui détruite ; la ville subsiste encore et fait partie de la province de Liège. L'abbaye de Saint-Hu- bert avait adopté la réforme de Saint-Van- nes et deSaint-Hidulfe, et elle fleurit à l'om- bre de cette sainte congrégation jusqu'au dernier siècle. — Voy. Gallia christ., t. III, col. 966, la nomenclature de 62 abbés. HUERTA, Uortus Ji.Mariœ (diocèse de Si- guenza, Espagne ). — Abbaye de l'ordre de (;!ieaux, fondée en 1150 par Alphonse VIII, roi de Castille, et de Léon, qui s'était fait couronner empereur d'Espagne. Il appela pour cet effet des religieux cisterciens de la Bardoiie, en Cascogne, auxquels il lit don d'un territoire dit Cantavos. Il y ajouta lo lien dit Uortus l'uricœ. Le pa|)e liugène III approuva celte donation en 1152; mais co monastère construit sur un sol trop sec eut bientôt h souffrir de la disette des (iaux. Il fut transi)orlé alors, avec l'autorité de San- che, roi de (laslille, dans une vallée aux confins de la Castille (;l de l'Arragon, au li(;u (pi'on ap[ielait JIucrta{ v. h (]. jardin). Le pape Alexandre III, par une bulle do l'an 1164, conlirma cette Ironsrnigralion. 537 ICN Les ducs de Medîna Celi avaient leurs sé- nultures dans ce nionastèro, distant de 7 iieiips (!e celte ville. (Jongf.lin.) HL'LMKN, Jliilmenae ou de llulmn firno- iium (comté de ISorfuIk, Angleterre). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Benoîl, fondée par Canut 1", roi d'Angleterre, la dernière an- née de son r^gne, c'est-à-dire l'an 103G. Ce prince la fonda dans un cerl.iin lieu appi'lé autrefois Conholni et Cavelseroft, où ancien- nement, avant l'arrivée des Danois en An- gleterre, était venu habiter un pieux frmile, nommé Suneman, amené par la voix d'un r.nge qu'il avait vu en songe. — Voy. Mo- iiastic. atu/licnn. HILTON, JluUonensis Ahhatia fcomlé de Slalford, .\ni:lcterre ). — Abbave cle l'ordre de Cîleaux, fdndée et dotée l'ati l'223, par Het)ri d'Andellièlo, ou d'Andiddeley, sous l'invocation do la sainte \'ierge. — Voy. Movaslic. autjlican. H\ JONA, ou Y COLM-KILLE, (Ecosse) — Célèbre monastère , fondé par saint Colondi ou Colomkille , vers l'an KGo ou environ. Cet illustre saint, Irlandais, étant passé en Lcosse, convertit les Piclcs (lu Nord par .-es prédications, ses vertus et SCS u^iracles. Ayant obtenu de Connal, son parent, alor;-; roi des Scots, la concession de la petite île d'Wy ou Jona, sur la côte ouest de riîcosse, cpu était une dépendance du nouveau royaume scolifpic, saint Colomb, accompa^Mié de douze de ses disciples, mit «i la voile l'an 5G3, vers cette île. Après en OToir expulsé rpielques druides qui y fai- saient leur demeure, il y bAlilune égîise et un grand monastère, (pii durant plusieurs siècles, Alt le principal séminaire des Bre- tons du nord. Les lois dKcosse y eurent longtem()s Icursépulture. Ony enterra aussi les corps d'une multitude presipie innom- brable de saints. (]e monastère donna nais- sance à plusieurs autres (pie saint Colomb fonda en Kcosse. Là se foruièrenl les célè- l)res évoques Aïdan, Finian et Colman, cpii ron\ertirei.t h la foi les Anglais Northum- bres. Dans la -uile, le monastère de Hy em- brassa la Uè''le de SaiiU-Ilenoît. L'Ile de lïy, i'un(^ des liébrides, appelée nujcurd'liui Saint-Colomb ou Y Colm-Kille, a près de trois milles de long, sur un peu })lus d'un mille de large. VA\o. est h douze milles de la terre ferme. Parmi les ruines (le l'am'ien cloître de l'abbaye, est un cime- tière h ro(cid»'nt (bupu'l soûl les lomboaui de quarante-huit rois d'Kiosse; à la dioile de (es tombeaux, sont ceux de (juatre rois d'Irlande, et h la gauche, ceux de huit rois de Noruége. Les premières lamilles des lies Occidentales avaient leur sépulture dans le DICTIONNAIÎIE IGN S8» reste de ce cimetière. On lit dans Bède, 1. V, c. k, que, bien que saint Colomb n'eùl point été évoque, il était fiasse en usage (]uo tous les habitants de l'île, sans en excepter révècjue, devaient être soumis à l'abbé d\i monastère. Les protestants se sont prévalus de ce fait, dit-on, connue s'il détruisait la prééminence de ré)iiscopat dans l'Eglise; mais leur prétention est (léiiuée delout fon~ dément. Il s'agit dans le cas présent, connue le fait remar(]ue dans l'île de lly, et (ju'il faisait sa résidence dans le monastère ou tout auprès. La grande vénération (|u'on avait pour saint Colomb avait introduit cette sujiériorilé de juridiction civile sur les évoques (jue l'on tirait ordinairement du m'ma>tère, et (jui môme, jiour celle raison, conservaient leur premier respect envers leur ancien abbé. Saint Colomb mourut en 597, h l'Age de 76 ans. On renterra dans l'îh; de Hy ; son corps fut ensuite lrnns[iorlé t» Doavu, dans l'CIs- ter, et déposé dans un caveau avec ceux de saint Patrice et de sainte Urigide. — >oy. sa Vie, au 9 juin. Adamnan, célèbre abbé de Hy, à écrit la \ie de saint Colomb. HYKHKS (l'Abbaye pes îles d' ), Abb'iiia ininsulu Arenrum ( ancien diocèse de Tta- lon, aujourd'hui deFréjus, \ar, France ). — Abbaye de l'ordre de Cîtcaiix, fondée au xir siècle, dans l'une des rjualre îles d'Hyè- res, sur la vùle du départementduVar. Em- menés en servitude par les Sarrasins qui désolaient ces rivages, les religieux cister- ciens firent place plus lard l\ des chanoines réguliers. .Mais la pauvreté de ceux-ci no leur peimit point de s'établir convenable- ment et d agrandir leurs bâtiments ou leurs possessions. Le |tape Innocent lli, en étant informé, écrivit à l'archevècpie d'Arles, pour (pie de concert avec l'évéque diocésain if rétablît dans ladite lie d'Hyères, l'ancien monastère de l'ordre de Cîteaux. Le môme pontife écrivit jtour le môiiio motifaiixévê- ((ues de Marseille et d'Agde, à la prière do I abbé de 'J'oronet. Peu de temps après, une colonie do moines cisterciens sous la con- duite d'un abbé, vint de cette abbaye de 'ioronel, et l'ordre de Cîteaux relleuiit do nouveau dans les îles d'Hyères. Celle res- tauration eut lieu vers l'an 1200. — Voy. dans Jo,NGELi>, liv. i, p. 73, la lettre d'In- nocent lli à l'évoque de Marseille, tirée cici ses Dérrétnles. — Le (iallia christ, ne parie j»oint cle celle abbaye. ICNV, Iijniiicum (Marne, France). — Célè- bre abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de (Haiivaux, fondée l'an 112C, par Ilainaiid 11, fin hevôque^ de Reims. Ce mômeponlifc la consacra l'an 11.30; cette môme année, il concéda à la dite abbaye lout ce qu'il j)ossé- clail ,'i Igny, avec les bois adjacents et toute la te.'.re de Monîe Taonis; et jiar un dipl6- 3S9 IKA DES ABBAYES ET MoNASTEîlES. ILE 39(i me à co sujet il confirma les donnations l'jiles audit lieu par divers nobles person- nages, entre autres par Henri de Chalillon, Ermengarde de Montiay, son épouse , et Gaucher, leur fds. L'abbaye d'Ignj était du diocèse de Reims {ce lieii dépend aujour- «l'hui du diocèse de Chalons). D'autres per- sonnages de la contrée enrichirent succes- sivement l'abbaye par diverses autres dona- tions. En 1205, Robert comte de Dreux, fut h son tour un bienfaiteur de ce lieu. Gautier de Basoches Finnla l'an 1283. Le premier abbé d'Igny fut le bienheureux Humbert, tant vanté par saint Bernard dans son Eloge f'inèbre. jgny eut encore pour abbé le bien- l.eureux LtiVune Gérard, ci-devant abbé de Fosse-Neuve (en Italie), puis 6' abbé de Claivaux, et qui fut le premier martyr de l'ordre de Cîleaux ; et Thibaut de Luxem- bourg,qui mourut l'an 1i74',évêqueduMans. Le bienheureux Guerric, abbé d'Igny, est encore l'une de ses illustrations. Il était . chanoine et écolâtre de Tournai, sa ville natale, lorsque saint Bernard était abbé de Clairvaux, La célébrité de ce saint homme attira Guerric dans cette abbaye, vers l'an il8I. Il devint bientôt l'un de ses premiers disciples; et le i)ieux Humbert, abbé d'Igny, s'étant démis de son gouvernement, Guerric fut nommé, en 1138, pour lui succéder. Il se montra disciple fidèle et imitateur parfait du saint abbé de Clairvaux, auquel il sur- vécut peu de temps, étant inoii vers l'an 1137. Le Missel de Cîleaux et D. Ménard, dans ses SuppU'incnls au Martyrologe des Bénédictins, mettent Guerric au nombre des saints. Il a laissé des homélies ou sermons fort estimés, qui ont eu plusieurs éditions. Ils contiennent une morale solide et ofl'rent j)lus d'une fois des pensées neuves et des traits sublimes, dont quelques-uns ont été cités |>ar nos grands prédicateurs français {Voir au 19 août). On voyait à l'abbaye d'Igny d'illustres sépultures, entre autres celle de son fonda- teur Rainaud, archevôcpie de Reims, et du bienheureux Sampsond'Es|)relz, son neveu, aussi ai(,hevft(jue de Reims. Jongelin donne lert de ce iKim, par saint Botulplie ou Bolholf, anglais de naissance. A la demande du saint, le loi Kthelmond lui avait (concédé ce terrain pour servir d'emplacement ape (irégoire Vil, érie de 2V abbesses. INACHUriN (comté de Cal way, Irlande).— Ancien mona-^tère de femmes, près de Tuam, fondé au vi' siècle par saint Brendan l'An- cien, |)Our Rriga, sa sœur. Ce saint Irlandais auteur d'une règle monastique, y mourut en 5V8, et il est honoré le 18 de mai. IMS ou INIS CUUr.II, c'est-à-dire Insula Curcii (dans l'Ulstcr, Irlande). — .\bbaye de l'ordre de (liteaux, lille de Fermoy, de la filiation de ClaiVvaux. File fut fondée, dit Flatsburius, l'an 1187. On l'appelait aussi Cella (Àrnolni Forncssicnsis. IMS-FAl.LFN (Irlande). — Ancien monas- tère fondé d;ms le pays de Desmond par saint Finian Lobhar ou le Af'pr^Hj:, disciple de saint Rrcndan, et ;iui mourut vers l'an 615. IMSLAWNAilTH (ancien diocèse de Lis- iliore, comté de Tipperary, Irlande). — Ab- baye (Je l'ordre de Cîleaux , lille de Nenay. Elle fut fondée l'an 115J. Celle abbaye , si- tuée sur la rivière Surius, est souvent ap- pelée Suriense ccrnohiutn. INDF (S*iNT-Cou>Eii.LE D*), liula S. Cnr- nclii o'd Cornelismunstcr (province Rhénane, Etats prussiens). — Monastère de Réné- dictins , ainsi nommé de la rivière d'Inde, et fondé [très dAix-la-Chapelle vers ran8U, par l'empereur Louis le Pieux, dans le dio- cèse de Cologne. Ce prince le lit bAlir dans le voisinage de son ftalais, afin de jouir plus facilement de ia présence de saint Benoît d'Aniane, qu'il révérait connue un père. Les édifices ayant été construits avec une magnificence royale, l'empereur assista lui- même h !a dédicace de l'église, (pji fui con- sacrée so'js l'invocation de saint Corneille, pape et martvr. Il dota ensuite ce nionas- tère de très riches revenus pour l'entretien de 30 religieux, et lui accorda une charte d'immunité. — La Gnllin christ., l. ///, <(d. 732 . dorme la liste de 27 abbés, depuis Be- noit d'Aniane jus(pi'h Hyacinthe, cpii sié- geait encore en 1623; et place celte abbaye dan; le diocèse de Cologne. jysULA DiCiSou (iKMPE (Belgique).— Abbaye de filles de l'ordre de Prémontré, lundcc dans le Brabant, entre Louvain et an 1219, par Rainierd'Udechim. cho- 1)1 ost, valier. Elle est lille de Park,""iM-ès1!ou;ain • Cl elle a eie su-cessivement des diocèses dé Liège et de Malines. — Voy. Annal. Prœ- fiionstr., t. L col. 887. /iVi>X/:.4 METENSIS AD MOSELLAM (brance) — Nom latin d'un monastère de V »7l '^''*'''*^ ^^^' Saint-Benoîl, fondé vers i an lOOo, dans une île de la Moselle, près le monastère de Saint-Vincent de Melz II fut entièrement détruit en 1560 ; et les reli- gieuses furent transférées à Tabbavc de Saint-Pierre de Metz. IRANZO, /ransH»! (diocèse de Pampeinne, Espagne). - Abbaye de Tordre de CIleaux fondée en 1178, par Pierre Paris, évoqué de I ampcluno, avec une colonie de reli«ieux cisterciens, venus de Lorroy eu France, de Ja filiation de Cîieaux IRENEE (Saint-) S. Ircnœus (h Lyon. hrance)._Ancien monastère fondé, dit-on, an 499, par .siint Patient, arche\6.iue dé l>yon, et reconstruit vers l'an 8G8, par l'ar- chevôque Rémi, l'un de ses successeurs || lot habité tour h tour par des chanoines réguliers et séculiers ; il était uni au der- nier siècle h la congrégation de Sainte-Ce- neviève. Saint-lrénée est aujourd'hui une {•aroisse de la ville de Lyon. ISLE BARRE (L'), Insula barbara (h Lyon, France). — Antique et célèbre monastère do Bénédictins, situé dans une île de la Saorio un peu au-dessus de Lyon. Hfut fondé se- lon le P. Lecointe, en l'honneur do saint André et i\c9, autres apr)lres, à peu près vers le tem|)S (»ù la paix fut rendue à l'EglIso sous les empereurs chrétiens. Il existait dé- jà certainement dans le iv* siècle, comme on le voit par le catalogue doses abbés; mais a- t-il précédé l'arrivée de saint Martin dans le« Gaules ? C'esl-cc (juo la dO( te Mabillon hésite à croire. Sous cpielle règle a l'il vécu avant l'introduction en France de l'ordre de Saint-Benoit? c'est ce qui est encore incer- tain. Mais il est|liors de doute (pi'il adopta de bonne heure etqu'il suivit la règle béné- «licline jus(pie vers le milieu du xiv* siècle , époque où les moines l'ayant abandonnée, furent convertis en Chanoines séculiers. L'abbaye de l'Ile-Barbe, détruite par les Sarrasins, fut resiauiée vers ie commence- ment duiv* siècle par Leidrade, archevêque de Lyon, et par les bienfaits de Charlemagno qui lui donna pour abbé saint Benoît d A- tre monas- tère, autour desquelles la population lyonnaise vient se livrer les jours de ânes aux plaisirs de la promenade ou a d'aulres délassements qui lui font oublier toute une semaine de travail.— A oy. les Ma- zures de riste-Barbe, par Claude Le Labou- reur, 2 vol. in-i°.— Voy., Gallm christ. y l.lv, (U3i. 222, la nomenclature de 92 abbés. iSLE-EN-BARKOISiL), Insula barretisis ou barriducis (Meuse, France). — Insigne et riche abbave de l'ordre de Cîteaux dans Taneien duché Barrois, foiîdée en llM, sous l'invocation de la sainte Vierge. C'était au- paravant une église occupée par des chanoi- nes réguliers, et qu'avait fait construire vers Tan llU, Euslachc, abbé d'an monastère en Argonne, au lieu d'Knglicourt, concédé audit abbé par Olric de l'Ile, avec sa femme Matilde. Ces chanoines fuient remplacés vers Van 1050, par des religieux de l'ordre de Cîte.tux, venus de Saint-Benoît en A oivre, i\u diocé.-e de Metz. L'abbaye fut transférée en^uite à deux lieues d'Englicourt, et à quatre de la ville de Bar sur l'emplacemeiit qu'elle occupe depuis. Une nouvelle église fut bâtie l'an 1161, et consacrée l'an 1212. Ce monastère prit le nom de l'isle du sur- nom de son premier fondateur. Il perdit son titre abbatial l'an 1777, et ses revenus furent aifectés à la dotation de l'évèché de Nancy, récemment institué. Ce numastèré était, sui- vant le GalUa christ., de l'ancien diocèse de Tùul. L"isle-en-Barrois est aujourd'hui du diocèse de A'erdun. — N'oy., Galiia christ. ^ t. Xlll, col. 1117, la série de iO abbés. iSNIoulSNA. — Abbaye d'Allemagne, de l'ordre de Saint-Benoît , fondée un \^\x -avant i'an 10i2,par Wolfliard le Jeune, comte (le \ aringen, avec sa femme liillrude. Elle fut cûn^acrée l'an 10V2, sous l'invocation de saint Jacques le Majeur et saint Georges, martyr, par Ebcrhard, évoque de Constance; Mangold, frère de Wr^lfliacd, et sa .sœur la veuve Irmengarde, accrurent ensuite cette fondation, et ayant achevé l'abbaye vers l'an 1096, ils y établirent des religieux. Cette ai)baye était située dans la haute Souabe, dans l'ancien diocèse de Constance. — V'oy., /.iallia christ. j t. V, (toi. 10i6, la série de W abbés. ISSOIHE(Saint-Austremoine d'), fssiodu- riim (diocèse de Clermont , Puy-di-Dùmc, KraniM;). — .\bbaye de l'ordre de Saint-Benoit fondée sur la Couze, à huit milles de Cler- mont. On dit qu'elle lut bâtie dès le iii* siè- cle par saint Austreinoine lui-m^mo, mais son origine est obscure. Elle fut restaurée, fuivnnt l'hiitoire de la transl.-ilion «le saint Austremome, par des inoincs de Charroux, qui s'étant enfuis en Auvergne «emportant le rlicf de ce saint et leurs trésors, pour les dérober aux mains des barbares, voulurent h*i soustraire h l'obéi-sance de leur abbé et danscedessoin reliitiifut le mona^tère d'Is- soirc, jadis fondé jiar saint AustKuiujiiu'.lls y transférèrent le chef de cet apôtre de l'Au- vergne, et choisiront |)Our abbé (iislcbcrl, l)n.i !()>)». i)i.«. \Hn\vk>. MONASTERES. IST ^U l'un d'eux, qui construisit une église d'une admirable grandeur. Bernard, évêqu« dt3 Clermont, aux' siècle, la consacra sous l'in- vocation de saint Pierre et de saint Austre- moine.— Voy., Galiia christ., 1. 11, col, 357, la série de 35 abbés. ISSOUDUN (Saitst-Dems d'), Auxelio ou Exoldumun (Indre, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1H5, à Issoudun (chef-lieu d'arrondissement de l'Indre, à 27 kil. N.-E. de Châteauroux). L'église de l'abbaye fut dans la suite des tenjps changée en collégiale. ISSOUDUN, Exoldunum (Cher, France), — Ville et ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, à huit lieues de Bourges, sur la ri- vière la Thiole. On rapporte son origine à l'an 9i7, et on lui donne pour fondateurs Uaoul et Baltilde sa femme, avec -Hugues de Saint-Odilon, très-hauts seigneurs de la ville d'Issoudun. — Le Galiia christ, fait re- marquer que s'il s'agit ici de saint Odilon, abbé de Cluny, on ne peut accepter celte date, puisque saint Odilon ne vivait point encore et qu'il mourut au siècle suivant. Quoi qu'il en soit, dit le même ouvrage, on honorait d'un culte singulier dans cette ah- baye les saints martyrs d'Issoudun Thalasius et Baius, dont les reliques opéraient de nombreux miracles. On y vénérait aussi les corps de sainte Brigide et de saint Patrice, les apôtres de l'Irlande, et celui de saint Paterne, évé({ue de Vannes. Dans ce monastère lut inhumée Jeanne de Luxembourg, reine do F'rance, avec son tils (jui mourut en nais- sant; et aussi, l'an 1480, Anne de Savoie, femme de Frédéric d'Aragon, prince de Ta- rente et seigneur d'Issoudun. — Voy., Galiia christ., t. Il, col. 157, la série de 56 abbés. ISSY, Jssiacum (près Paris, France). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation de sainte Anne, fondé l'an 1637. Ce fut d'abord un prieuré sous l(i titre de Sainte-Anne, que commen- ça à bâtir dans la ville de JMagny, alors du diocèse de Bouen, Louise Charrelon, reli- gieuse de l'abbaye d'Arcisses, au diocèse de Chartres. Elle en fut elle-même la première abbesse. Françoise Henrlca de La Fontaine, religieuse de Montmartie et parente do Vic- toj- Bouthillicr, archevêque de Tours, lui succéda l'an 1642. Mais dès l'an 16V5,avec la l<;rtnission de l'archevêque de Bouen, lo prieuré de Saint-Anne de Magny fut trans- féré au bourg d'Issy près Pans. Le Pape Alexandre VII, à la demande du roi Louis \IV, érigea ce nouveau prieuré en abbaye, par une bulle du mois d'octobre 1659, (jui fut corinniiée par un diplôuK! du roi du mois d'avril lf)G2. — \oy., GnHia christ., t. VU, vj)\. 631, l i U: IHCTIONNAIRE pèrecl int'ic Tiullier et Berllie. Elle fut unie d'abord, l'an 1V5V, au oliapitic de SairU-Ai- bogast, hors la porte de Strasbourg; mais peu a()rès, l'évôijue Uobert, ayant dissons rottc preinièro union, l'unit à son tour an monastère de Trulthenhusen Enfin elle de- vint un |>rieur6, et plus tard, lors des guerres de religion, ses revenus furent attribués h l'é- y^rhé de Strasbourg. — A'ov., Galliu christ., 1. V. IVEKNAUX, Hibernale (Seine-et-Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Au- gustin, sous l'invocation de la sainte Vierge, fou'iée l'an 122G, aune lieue deflrie-Comte- Kobert, dans le diocès(Mlc Taris (Ivernaux e>t aujourd'liui du diocèse de Meaux). Saint Louis fut son fondateur, comme exé- cuteur du testament du roi Louis VIII, son père, avec l'abbé de Saint-Victor, second exécuteur testamentaire du roi défunt. Ses premiers abbés lui vinrent de l'abbaye de S;iint-\ictor dont elle avait end)ra»sé la règle. Son nom liguée en elfel dans la table lies abbayes (jui formaient la congrégation de Saint-Victor, et jouissaient des mômes droits. — Vov., (îallin christ., t. ^'ll, cy.,(i(illia christ., t. VI, col. Vli, la nomcn';lalu'"e de 40 ab- bés. JACOFFS DE JOCON (Saint-), Jncuudum ou Jocundrvsr monnstcriuin (.\ude, France). - Ancienne abbaye de l'ordre de Sainl- Henoil , fcmdée avnnt l'an 873 sur le rul^- scau d(^ l\abent,au milieu du pay.s de Saui, (ï\[ \c (initia christ. KWc était de l'ancien diocèse d'Alelh. Elle eut des abbés au moins jusqu'en FV59.0n la voit unie, vers l'an 1317, h l'église alors collégiale de Saint-Pierre de Feiiouillcde*;. Elle fut soumise d'abord à labbaye de Sainl-.Michel de Cluse, près Tu rin; et ensuite à celle de Saint-> iclor de Marseille, par une bulle du Fape Urbain \ «ionî'ée, l'an I3G7, a Montpellier. — \o\., Gallia christ. , t. VI, col. 288, la série do 21 abbés. JACQUES (S'.int-) de LIEGE, .S. Jacohits I.codicensis ou Insula Mosœ (Helgupic). — Abbaye de l'ordre de Saint- Bentu'l, fondée h Liège, sous linvocalion de saint Jac(pi"s le Mineur, l'an lOli, dans une île de la Meuse, par Baldei-ie le Jeune, évé(juo de Liège. — Voy., Gallia christ., t. 111, foi. 980, le catalogue de 50 abbés. JACQUFS (Saint-) DE PARIS (.hPari^, France). — Célèbre couvent de l'cudie Domi- nicain , (onde l'an 1218 par Mathieu i.c France, l'un des compagnons et disciples (!(,• saint Dominique, et ipii en fut le premier [irieur. « En ce temps-b'i, dit le P. Lacoi- daire, Jean de Parastre, doyen de Saint - Quentin, chapelain du roi et professeur à ILiiiversitéde Paris, avait fondé h l'une des portes de la ville, appelée la porte de Nar- bonne ou d'Orléans, un hospice pour les fiauvres étrangers. La cha}>elle de l'hospice était dédiée à l'apôtre saint Jacques, si cé- lèbre en Espagne , et dont le tombeau est l'un des grands pèlerinages du monde chié- lien. Soit que les Irères espagnols s'y fus- sent i»résentés par dévotion ou de toute au- 397 JAC DES ABBAYES ET MONASTERES. JAN :m tre manière, Jean de Barastre vint à savoir qu'il y avait dans Paris des religieux nou- veaux qui prêchaient l'Evangile à la façon des apôlres. Il les connut, les admira, les aima, et sans doute comprit l'imporiance de leur institut, puisque, \c 6 août 1218, il les mit en possession de cette maison de Saint- Jacques, qu'il avait préi)arée à Jésus-Christ dans la personne des étrangers. Jésus-Christ reconnaissant lui envoya de plus illustres hôtes que ceux sur lesquels il comptait, et !e modeste asile de la porte d'Orléans devint un séjour d'apôtres, une école de savants, et le tombeaudesToi.*!.... Le 3 mai 1221, Jean deBarastre confirma par un acte authentique la donation qu'il avait faite aux frères, et l'Université de Paris, à la prière d'Hono- rius m, abandonna les droits qu'elle avait sur ce lieu, en sti|»ulant foutelbis que ses docteurs, à leur mort, seraient honorés des îuêmes suffrages s|)irituels que les membres de l'ordre h titre de confralernilé. « Ainsi pourvus d'un logement stable et public, les Frères commencèrent à être con- nus davantage. On venait les entendre , et tis faisaient des conquêtes parmi res innom- brables étudiants qui, de tous les points de l'Europe, apportaient à Pari.-> l'ardeur com- iimne de leur jeunesse et le génie divers de leurs nations. Dès l'été de 1219, le couvent »]e ^'aint-Jacque^ renfermait 30 religieux. Parmi ceux qui prirent l'habit onge, et lui dit ; <• Prends la croix en cxfMation de mes fau- « les, et passe la mer. Quand tu seras de re- " tour de Jérusalem, tu trouveras à Paris un '< nouvel ordre de prédicateurs, à qui tu te « donneras. N'aie pas peur de leur pauvreté et « ne njéprise |)as leur petit nombre; car ils '< deviendront un |)euple et se fortifieront {)Our •< !e salut de beaucoup d'hommes. ))!Ienri passa on ellel la mer, et revenu à Paris dans le temps où les Frères commençaient 5 s'y éta- i)lir, il embrassa leur institut sans hésiter. Ce lut un des [)remiers et des plus célèbres prédicateurs du couvent de Saint-Jac(jues. l.c roi saint Louis le prit en ulfeciion et l'emmena avec lui en Palestine l'an 12li'i.. li inourulau retour dans lacompagniedu roi.» (Vie de fainl Dominique, c, 13.) C'e>l de ce premier couvent de Saint- Jactpies (pi'est venu le nom de Jacobins, lionne en France?» l'ordre des Doniinii ains. Ils av.iienl au^si au d<.'rni<,'r siècle, dans la rue Saint -Hon(»ré, à Paris, un couvent dc- vtTiu célèbre comuie siège du l'ameux club dos Jacol)in5. — Voy. Saint-Nicoi.as de Ho- I.OO.NE. JACQUES f)K PHOVINS (Saint), .S. Jacn- ou$ Pruvlnin.iis (a Pr(>vins, Seine-et-Marne). — Abbaye de France de l'firdre de Sainl- Auguslih, qui était autrefois dans le dio- rè^e de Sens; faujourd'hui Provins est de celui de .Mcaux.j LY'gli>e , dilo de Sainl- Jacques ou la Maison des paiiirrs de Pro- vins, avait été fondée l'an 1146. Henri, con>te de Troyes, fils du fondateur de celte église , la donna l'an 1159 aux chanoines réguliers, récemment institués dans Téglise de Saint- Quirice de Provins, en échange de celle-ci , par un accord [kissé entre lui et l'abbé de Saint-Quirice. Hugues, archevêque de Sens, Thibaut , évoque de Paris , et Manassès, évêque d'Orléans, délégués par le Pape Adrien IV, approuvèrent l'an 1160 celle transmigration/Pelle est, dit le Gallia christ. l'origine de l'abbaye de Saint-Jacques de Provins, qui s'unit l'an 1640 aux chanoines réguliers de la congrégation de France. — Voy., t. XII, col. 205, la série de 45 abbés. JACQUES DES SCOTS (SAI^T-) , S. Jacobi Scotorum in Erfordia monasteriuin. — An- cien monastère de l'ordre de Saint-Benoît , fondé, dit-on, dans la ville d'Erfiiit (Saxe, Allemagne) pour des moines Scots, lan 1036, jiar Walter de Glisberg, qui y fui inhun;é. JACQUES-LES-VITRY (Saint), ^\ Jaco- biis Vitriacensis (diocè^^e de Châlons-sur- Maine, Marne, Fiance). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, filiation deClairvaux, fondée l'an 1235, près la ville de Vitry-le- François, par Thibaut VI le Grand, coailo de Cham[)agne. — \oy., Gallia christ. ,1 IX, col. 974 , la table de 2.9 abbesses. JACU (Saint-) ou SAIN T-JACET, 5. J«c»- tiis (France). — Ancienne abbaye de l'ordro de Saint-Benoît en Bretagne, dans l'ancien diocèse de Dol (Ille-et-\'ilaine), sur la rive gauche de la rivière d'Arguenon. Elle fulbA- l:c, dit-on, dans le v',siè".!e,et elle appartenait en dernier lieu aux Bénédictins de la con- grégation de Saint-Maur. JANDUBES,/anrfwrta?.— Abbaye de France de l'ordre de Prénionlré, sous l'invocation de la saillie Vierge, fondée |!eu après l'an 1140, à deux lieues de Bar-le-Duc (Meuse), sur le Sal et dans l'ancien diocèse de Toul. Son origine eut [»our cause la donation do quehpjcs biens que firent, l'an 1140, l'abbé et les religieux de Saint-Léon de Toul à Her . bert, abbé de Bicval, sous un cens annuel. Quelques annéesaprès, Gérard, châtelain de Bar, ayant concédé aux Prrmontrés de Bie- val un alleu qu'il possédait à Jandures, uiio abbaye fut érigée dans ce même lieu et le- dit (iérard en fut regardé comme le fonda- teur. Ses [irincipaux bienfaiteurs ou ibiula- tcuis aprè.-) lui, sont les religieux de Beau- lieu en Argonnc qui, avec leurabbé Gervais, ( fuicédèrent le lieu de Jandures pour y éta- blir un monastère. Henri, évêfpie de 'loiil, ( on fiinia celle fond alif)ii l'an llO.'J.lùigèncHI. l'an 1145; Alexandre III, en 1180, el Hoiu»- riiis III, l'an 1211, doniièieiit aussi des | n- viléges en sa faveur. — \'oy., Gallia christ. I. XIII, col. 1140, la série de 43 abbés ; Ann.il l'nvmonslr, 1. 1,852. JANSBEBG (Saint-), Mons S. Jcannis (lioccsc (le Liège, Beli^ifiuej. - Abbaye de Ididic (il,' Piéiiionlrè, fondée l'an 1143, prc» Maveyck, par les soins dAinlié, prennef abbé d'I'.vi I b(!iirs el dotée par Walter, dovcfi de SaiiilGéiéon de Cologne, .ivcc son fiè.o aOO JAR Hiil»erl. Lo Pape Célcsliii III confirina relie JbiKl.ition l'an 11V3. Celle abijayc avait cessé d'exi>lor en 16"20. JAUD (Le), Jardtnn (Seine-el-Marne, Fran- ce).— Abbaye de l'oi'drc de Sainl-Aiignsliii, sous l'invoralion de sainl Jean-Ha(>ti,sk'. fondée près de Melun, l'an 1171. Celui d'a- lM»rd un prieuié dit de de Sainte-Marie de Pary, commencé par rermile Fulbert. Michel de Corbeil, archevêque de Sens, convertit lo jiricuré en abbaye lan 1196. Adèle, reine de France, ayant bâti, un monastère dans son palais du Jard, y transféra les chanoines ré- guliers de Pacy, l'an 1205t. La reine Adèle ost donc justeiiient regardée comme la prin- cip;defo!idatrico duJard. On voyaildans l'é- glise de celle abbaye plusieurs tombeaux des vicomtes de Miergc souIVrail enfin (\uii son image lût rapportée h N'alcour. Son désir a3ant été exaucé, il accomplit son vœu en construisant lo monastère du Jaidinol. OneUjuos années aprè^,en 1332, ui> autre Théodoric et (ierlrude, safem!ne,oirrirenlce monastère à l'abbé Jean Oignios, poui- (pi'il y établît dos religieuses do l'ordre deCîtoaux; des moines du mùme ordre leur furent substitués l'an 1430 ou 1V32 o«i 1V35. >'oy., (iallia christ., t. III. col. 59'>, la men- tion (l'une seule abbesso et la série de 19 abbés. JAUUOW (Comié de Durnam, Angleterre). — Célèbre abbpye de l'ordre de Saint-Hennît fondée sur le bord de la Tine, à six milles de celle de Wérémouth (67), par saint Ke- noll iJiscop. Kilo était anciennement aj)polée Ciirwy. I-'lle fut bâtie vers l'ati 680, comme celle de Saint-rierre de NVérémouth, par les libéralités du pieux roi Kgfrid, lils et successeur d'Oswy. Kllc était sous l'invoca- tion de saint Paul. Il régi ait une si btdio liarmonie entre les deux maisons qu'elles étaient souvent gouvernées [)ar le mémo DICTIONNAIRF abb'^ JAR 400 — )é, et (lu'on les désignait sous le nom com- mun de Mmutslvre de Saint- Pierre et de Saint - Paul. C'est ainsi que sainl Céodfrid, parent de saint Benoît, fut abbé des deux. monas- tères pendant 27 ans. Le saint fondateur, aussi savant que pieux, procura à chacune tl'ellos une excellente collection de livres qu'il availapportés do Rome et d'autres pays étrangers, et il décora leur église de divers tal)loaiix afin d'instruire plus aisément par les yeux le simple jieuple, qui le plus sou- vent ne sait pas lire. On voyait dans ceux do Jarrow plusieurs sujets tirés de l'Kcrilui e sainte, et disposés de telle manière qu'ils montraient les rapports des deux testaments et (pie les figiu-es étaient explitjuées par la réalité. Par exemple, Jésus-Christ chargé do la croix sur laquelle il allait consommer son .>acritjce , était représenté h côté d'Isaac |)ortanl le bois qui devail servir à son im- moliition. Le monastère de Jarrow est surtout cé- lèbre pour avoir été comme l'école où se f(»rma le >'énérable llèdo, l'une des biillantes * lumières de l'Eglise luitannique. Confié dès son enfance aux soins de sainl IJenoît iJiscop, Hèile fut envoyé pai lui dans lasuitdVJarrow, aliii (pi'il continuât ses éludes sous le saint abbé Céolfrid, que Henoît avait choisi pour gouverner cette connnunaulé naissante com- I osée alors de 70 leligieux. Rède nomme lu'irmi les maîtres habiles dont il prit les lo(jons le moine Triimbcrt, disciple de sainl lliad, év6(]ue d'Vortk, puis do Lichfield, -ccjuel avait établi une école célèbre dans le monastère de L(!stingan,au comté d'Vorck. Le chant ecclésiasli(pio lui fut ensoigm'ï par Jean qui de grand-clianire deSainl-Pier- r(! du \'ati(an, était devenu abbé de Saint- .Mai tin de Rome, et (pie le Pape Agalhoa avait envoyé en Anglolorre avec sainl Ro- noît Riscop. 11 apprit le grec, de saint Théo- dore, archevôque de i'anlorbéry,et de l'abbé .\drien, les'piels rendirent celle langue si familière à |)lusieiirs Anglais, ([uelle sem- blait être leur langue maternelle. — « Les s^ moines de >Véréniouth et de Jarrow, à l'exomplo de sainl RonoUBiscop, dil(J0de^- card, (Jonnaienl un certain temps au travail des mains. Ce travail consistait à battre et à vann'M- le blé, à prendre soin des bestiaux, à liécher la terre dans lo jardin, h faire le pain et h préparer te (|ui devait servir de nourriture à la communauté. Bède travail- lait ave(; ses frères; mais sa principale occu- pation était d'étudier, d'écrire, de prier et de méditer ; souvent il copiait des li- vres. Aussiiût après (ju'il eut été ordonné piôtre, il prit la plume pour l'honneur de la religion. Il se vit ii-vi.s «l.- NfWHblle. *ïl JF.V de Dieu à l'église et romfili ce que la règle j rescrivait, son plus grand plaisir était d'ap- prendre, d'enseigner et d'écrire (G8).» — «On est surpris, dit Folchard, ahbé de Thorney (69), lorsqu'on considère jusqu'à quel point ce grand homme réussit dans toutes les scien- ces auxquelles il s'appliqua. U vainquit toutes les difficultés qui s'y rencontrent et mit ses compatriotes en état de se former de justes idées des choses. Les Anglais re- noncèrent à la grossièreté de leurs ancê- tres; ils se civilisèrent et se polirent par l'étude des lettres. Non-seulement Bède leur enseigna durant sa vie la route qui conduit au vrai savoir; il a encore laissé [)0ur l'ins- truction de la jeunesse des écrits o\l l'on trouve une espèce d'encyclopédie ou de bi- bliothèque universelle.» — «Il expliqua pres- que toute la Bible, dit Fuller ; il traduisit en Anglais les Psaumes et le Nouveau-Testament; et c'est surtout à lui qu'on peut appliquer ces paroles de l'Afiôtre : // brilla comme une lumière aumiiieu d une génération ignorante €t perverse. {Philip, ii, 15.) L'abi^aye de Jarrow, comme celle de Wé- rémouth, fut détruite par les Danois; on la rétablit en partie. Elle existait encore sous le titre de prieuré à ré])oque de la des- truction des monastères, sous Henri VIII, vers l'an 1538, Depuis l'an 1083, Jarrow comme Wérémoulh était soumis à l'abbaye de Durham. — Voy. Monasticon Anylic. ; Léland, Coltecliones ; Bède, Vita abbatum ; Tanner, ^'odtia monastica; Vie de saint Be- noît Biscop.y 12 janvier, et de Bède, 27 mai. JASSAU, JASZO (Hongrie).— Abbaye de Tordre de Prémontré, fondée près de Cas- sovia par les rois de Hongrie, et restaurée l'an 1255 par le roi Bêla IV, et son frère le ducColoman, tous deux fils d'André II, roi de Hongrie. Cette abbaye existe encore. Su|)- ftri niée comme celle de Czorna , [)ar Joseph II, elle a été rétablie l'an 1802 par l'empereur Franf;ois I" qui l'honorait de sa protection. — Voy. Afinal. Prœmonstr., t. I, col. 826. JEAN-AU-BOIS (Saint-), S. Johannes in Bosco. — Prieuré de France, de l'ordre du Val des-Ecoliers, situé i)rès de Pierrefonds et de Couipiègne (Oise). Il fut fondé l'an 1303 fiar le roi Philippe le Bel, en l'hon- neur de la sainte Vierge et de saint Jean- Baptiste ; il était du diocèse de Soissons (ce lieu e>l aujourd'hui de celui de Beauvais). Les religieuses de l'ordre de Saint-Benoît, de Royal-Lieu, ^ deux lieues de Compiègne, firent dans la suite un échange do leur mai- son avec celle de Saint-Jean-au-Bois, dotit nous parlons. A la suite de cet échange, (pii eut lieu l'an 163'», dos chanoines réguliers de la congrégation de France succéflèfcnt aux chanoines régtjliers de l'ordre du \ ai- des-Ecoliers. — >oy.. fiallia christ., t. I\, col. V70, !a série de 25 prieurs. JI:a>-BAI'TISTK (Saint), de Vnlencien- nes, .S'. Joannes Baptista (diocèse de <]am- brai, Nord, France).— Ancieinie abl)a\e de DFS ABBAYES ET MONASTERES. JEA 402 l'ordre de Saint-Augustin, h Valenciennes. Elle fut, dit-on, fondée d'abord pour des religieuses bénédictines vers l'an 680, par le roi Thierri, ou par Pépin d'Héristal, maire du palais d'Austrasie, en 690, et elles y demeurèrent jusqu'en l'année 7'*9. A cette époque, Pépin, roi des Francs, ayant relevé le monastère de ses ruines, y plaça des cha- noines séculiers, auxquels des chanoines réguliers furent substitués par Arnoul, comte de Valenciennes, d'après le conseil de Bo- thard, évéque de Cambrai, vers l'an 990. Ces derniers religieux, forcés, peu de temps après, de rendre le monastère aux chanoines séculiers, n'y furent rétablis, par l'influence de Rainier, châtelain de Valenciennes, que vers le milieu du xu' siècle. Suivant une charte de l'an llil, le premier abbé de cette église fut Glarembauld. L'abbaye de Saint- Jean-Baptiste fut jadis dépendante de la con- grégation d"Arrouaise. Le Cameracum chri- stianum, p. 265, donne la liste de 42 abbés, de[>uisClarembauId, religieux de Saint-Denis de Reims, jusqu'à Charles-François Lessa- fre, de Lille, élu en 17i3. En 1787, ce der- nier abbé reçut dans son abbaye l'assemblée provisoire de la [iroviiice de Hainaut, prési- dée par le duc de Croy. Quoique très-vieux, il survécut à la suppression de son monas- tère. Parmi les autres abbés, on distingue Antoine d'Outreman, élu en 16'*d, person- nage érudit qui écrivit dans un style éHgant les chroniques du monastère ; et son succes- seur Louis le Mercier, d'Ath, qui publia, n'étant encore que simple religieux, un Abré- gé de la naissance et prosgrès de la maison et abbaye de Saint-Jean à Vallencienne , et du, triomphe fait à l'entrée joyeuse des glorieux martyrs saint Pierre et saint Julien, y en- voyez par notre saint Père le Pape irbain yjJI. In-8% Douai, 1623. JEAN-BAPTISTF(Saint-), de Messine (près de Messine, Sicile). — Ancien monastère fondé en Sicile, vers Tan 5'4.1, par saint Pla- cide , l'un des premiers disciples de saint Benoît. Le patrice Tertulle, père de Pla- cide, l'un des principaux fomlateurs du mo- nastère du Mont-Cassin, avait donné encoie au saint patriarche divers biens en Sicile. C'est à l'aide de ces libéralités que Placide, envoyé dans celte île par saint Benoît, y fonda le tnonastère dont nous jiarlons, et dont il fut le premier abbé. Ses disciples, bientôt au nombre de trente, trouvaient en lui une règle vivante et un modèle de la j)erfeclion religieuse. Mais ce li!s adoptif de saint Benoît ne jouit pas longtemps de la traïKiuillilé (ju'il s'était promise dans la so- litude. Une Hotte de pirates païens ayant abordé en Sicile, ces barbares, ennemis d(;s t^lirétiens, et surtout des moines, massacrè- rent le saint abbé avec ses religieux et mi- rent le feu au monastère, vers l'an 5V6. Le monastère de Saint-Jean- Baptiste bit rebâti quehpie temps n|)rès à Messine. Le Pape \ igile conlirnta aux ndiucieux lc> po:>- (OH) Sailli Finir, '27 m.ii ('• ) biii'i M ] ir fit: .•,11111 Juin dr ll/irilrij, l'iU'j'. |'.ii f,.laii(|. 4(n ji:a DICTIOX.N.NAIRE JFA 401 sessions qu'ils avaient en Sicile et dans 1"I- lalie, et unils tenaient piiinilivemeiil du sénateur TertuIIe. Mais les Sarrasins ve- nus d'Alexandrie détruisirent le nouveau monastère et en massacrèrent les moines, en GOO.Un désastre du môme genre eut lieu en - rore vers l'an 880. — [Voy. les Chroniques du MoiU-Cassin.)— Les moines massacrés en 880 sont honorés comme martyrs, et nommés 5^ous le 1" août, dans les martyrologes de l'ordre de Saint-Renoît. Vers Tan 10(K), Ro- ger, comte de Sicile, donna le lieu où était celte abbaye aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 127G, on découvrit à Messine, sous les ruines de l'église de Saint- Jean-Ba|il:ste, les corps de saint Placide et de SCS compagnons. En 1558, on Ut une nou- velle invention sous ces mômes ruines, des corps de saint l'iacide et de ses com- })agnons, avec ceux des saints Kutychius et \iclorin. ses frères, et de sainte Flavie, sa 5(i'ur, (jui «ivaionl, dit-on, souiïert le mar- tyre avec lui. On y trouva aussi plusieurs antres corps saints sous le ponlilicat de Paul V. On garde aujourd'hui la plus grande jiartio de ces reli(iues, dit-on, dans 1 église du |)rieuré de Sainl-Jean-Ha| tiste h Mes- sine. — Voy. les diverses relations de ces translations, avec riiistoire italienne t|u'oi» en a publiée; les bulles de Sixte V, en 1588, et de Paul V en 1621, qui pern^ettent de l'aiie à Messine la fôte de ces transla- tions; .M'a!)illon, De cnllu SS. irpiniurum, p. 20, et. surtout Benoît XH', De c:inoiiiz., 1. IV. JK.VN-l)'ANin, roi d'.Vipiilaine, qui, de l'avis de Louis, son jtère, converti! en un monastère un palais situé dans ce lieu. La vieille basili(}ue qui était sou> l'invocation do la N'iergc Mère de Dieu, reçut le nom de Saint-Jran-Iiaptiste, par l'ordre de Péjiin, à cau>c de la transla- tion du chef du saint précurseur l'aile dans son enceinte, comme on le croyait alors, dit le Gallia christ. Ce monastère fut entière- ment délruit I ar les Normands, l'an 867, et recon>lriiil .ivant le milieu d\i x' siècle, par le comte Uatgaire, et Lbics, avec l'assenti- incnl de Louis d'Outremer, et de (îuiilaume Tète-d'l'.loupe , duc d'Aquitaine, dont le (inllin christ, rapporte les chartes relativo à cette re.xtauration. (T. Il, Insl. col. 465.) Après avoir essuyé divers autres désastres, l'abbaye de Sa.ni-Jcan d'Angély s'unit ji la congrégation de Saint-Maur, en ll)2:i , et continua de fleurir sous cette nouvelle ré- forme. — \'oy. (inllin christ., l. IL col. 10%, 1.1 sér e de 66 .ibbé>. JKAN I)L FALAISE (Sai>t-), 5. Johannrs (le f'fi/f.sm. — Abbaye de France, située près des murs de Falaise (Calvados), C/élail d'a- bord un l)0>t)ice île pauvres, avec une église sous l'invocation de saint Michel ardring"» (|u'avait fondé, l'an 1127, (iunfrid, lilsde Hoger, citoyen de Falaise, du consenlemenl de Henri I", roi d'Angleterre cl duc île Nor- mandie. Dans la suite, les (tlercs qui desser- vaient cette église en construisirent une autre en l'honneur do saint Jean-Ilaplisle, (pii fut consacrée l'an 113V; et ils embras- sèrent la règle de Saint-.Vugustin. Enfin les ( hanoiiîes de Saint-Jean, changeant d'ordre <>t li'fiabit, s'unirent h l'ordre de Prémontré, l'an 1158, e/i appelant dans leur monastère lias religieux de Saint-Josse-au-Hois. Des abbés de cet ordre remplacèrent alors les prieurs. — Voy. GalUa christ., t. XI, col. 75i, la série de k\ abbés; Annal. Pmmunstr.f t. L col. 916. JEAN DE LAON (Saint-), S. Johannes Laudunenfis (à Lflon, Aisne, Fiance). — Abbaye de femmes et ensuite d'imnnues, de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 6V0, par sainte Salaberge, veuve, cjui en fut la pre- mière al)besse, et par les soins d'Atlilon, évôiiue de Laon. Sainte Anlhu le, lille de Salanerge, lui succéda comme abbcsse, l'an 65V. Cette abbaye avait sept églises, dit-on, cl contenait plus «le 300 reUgieuses. Fille fui donnée vers l'an 1136 à des religieux Béné- dictins, (jui remplacèrent les religieuses. Le premier abbé futDrogon, prieur de Sainl- Nicaisc de Ueims. Ces religieux, l'an 16V8, s'unirent à la congrégation de Saint-Maur. —\oy., G allia christ., l. IX, col. 591, !a série de 1 1 alibesses et .V2 abbés. JEAN DE LAONE(NorHE-DAMEDK), lafo- na, Lodonn, Lothona ou Laumpna. — An- cienne abbaye de Frarn-c , de l'ordre de Saint- Benoît , fondée vers l'an 613, par Thierri, roi de Bourgogne, lils de Childe- bert, au conlluent de la Saône <'l de l'Onchc, dans l'aïu-ien diocèse deChalons snr-Saonc. i:ile fut (b^tée par ce monarijue, ad hoc ut dicta ahhatia sccuuda sedes esscl ecctesiar Cahiloncnsis. (Mahm.l., t. I Annal. liencd.) C''ite abbaye a sidjsisté jusipfà la lin du xvii' siècle, auciuel tenq)s des raisons politi- (iues,dit le ^/u?/j«c/tr<'sf., la firent entièrement détruire, et transférer les moiiu's ailleurs. JEAN (Saint-) DEMACO^, S. Johannes Ma- tisconensis. — Ancienne abbaye fondée à Ma- çon (France), avant l'an 9^6, où elle fut concé- dée à l'abbaye de Cluny, par Louis IV, roi do France. JEAN (Saint) DE MEL1NAIS,.*>. Johannes Melinensis (France).— Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'an 1138, i)rès la ville de Ta Flèche (Sarthe), et (jui était du diorùse d'Angers. Sou principal bienfaiteur, sinon son premier fondat(;ur, fut, dit-on, Henri II, ri)i d'An:.ileterre et comte d'Anjou. Le mense abU'itiale de celle abbaye fut unie ilans la suite au collège ûes Jésuites de la Flèche. J EAN (Saint ) DE MONTSAINT, S. Johan- nes de Sancto Monte { diocèse d'Auch, tiers, France).— Abbaye de l'ordre de Sainl-Bcnolt, sur la rivière l'Adour, et dont on ig4iore l'o- rigine. Elle fut restaurée dans le xi* siècle. ("<>) CUci .icu d'.nroiidis^cnicnt de la Charnite-IufëiiniiT. 405 n:.\ DES ABBAYES ET MONASTERES. ji:a lœ au tera|)s de l'abbé Raimond, qui figure dans un acte de l'an 106t; et afin que la disci- pline régulière continuât de s'y maintenir, elle fut donnée à Hugues, abbé de Clunv. 3EAN-DE-NARB0NNE (Saint-), S. Johan- nes Narboneyisis (à Narbonne , Aude, Fran- ce). — Abbaye fondée peu avant l'an 1215. Elle figure dans une bulle d'Innocent lil, parmi les églises et abbayes soumises à Saint-Michel de Cluse, près Turin. — Voy. Gallia christ., t. VI. JEAN DE PRAVIE (Saint-) (Espagne).— Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, bâti rar Silo, roi d'Oviedo, qui monta sur JetrAne j"an T7V. Ce prince y fit transférer les reli- ques de sainte Eulalie de Merida. Suivant Yepez, ce monastère de Saint-Jean fut habité par des religieuses, et ai)rès la mort de Silo, Adosinde sa femme, fille du roi Alphonse le Catholique, et leur fille Marie, y [irirent le voile. Mauregat, roi d'Oviedo, successeur de Silo, fut inhumé dans cette abbaye de Saint-Jean qui est aujourd'hui une i-aroisse, é.rivait Bulteau à la fin du xvii' siècle. JEAN D'YPRES (Saint-), Abbatia S. Jo- hannis in Monte (Belgique). — Abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, dite d'abord Saint- Jean du Mont, à cause de sa situation sur un mont dans la ville de Thérouanne. Cette ville ayant perdu de son étendue par suite (les guerres, le monastère, détaché alors de son enceinte, fut appelé depuis l'an 1287, Saint-Jean-lez-The'rouanne. Il avait eu |)0ur fondateur l'an G8G, Thierri, roi de France, qui le fit construire en ex[)ialion du meur- tre de saint Lé 'cr, évoque d'Autun. Après avoir fleuri penclaiU huit siècles etdemi sous la règle bénéiictine, il fut détruit aftrès un long siège souffert par la ville l'an 1553. Les religieux se disj)ersèrent. L'hôjiital de Snirit-Antoine près Bailleul, dans le diocèse d'Ypres, qui leur fut donné en 1568, par Philippe II, roid'Espagne, ayant été détruit également, parles liéréliiiues, ils se trans- férèrent enfin dans la ville d'Yi'res (Belgi- (pie), où sous les aus[)ices d'Ibal)elle-(Jairc- lùigénie, infmte d'Es|)agne, et do Pierre Simon, évôijue d'Ypres, ils s'établirent vers l'an 1599. — Voy., Gallia christ., l. V, col. 328, la série de 37 abbés. JKAN-DES-VKINES (Saint-), 5. Johannes lîaptista in Vineis ou Vinearam, S. Johannes in Monte, et .S. Johanves in Colle. — C6\(:\n-(i abbaye de Fiance, do Tordre do Saint-.\u- gustin, fondée sur une montagne près de Soissons (Aisne), l'an 107G, par Hugues comte de Château-Thierry, et par Tliibaud, évê pie de Soissons. Elle était sous l'invo- ralion de saint Joaii-B.ipli>te. Le roi Phi- lippe I" coiifirnia celle fondalidii par un diplôme, laii 1070. — V(tv., (ialtia christ., t. IX, col. k.)!, la série do 39 abbés. JKAN-I)i;-.\IONT (Saint-) doThôiouanne, S. Johannes in Monte. — Aiioiontio abbayodo Franco do l'ordre do .Saint-Hcnolt, foiiiléo, dil-on, l'aiiGHG. Kilo était niilicfois do l'an- oion diocoso de i liérouanrio. On dit (piollc lut Hniiiiiise «'i l'abbayo d'' Fécauq). I.;i villo de Tliéroiianno nyanl élo pri.')0 et entière- ment ruinée par Charles-Quint, l'an 1553» les religieux se retirèrent d'abord dans un lieu nommé Bailleul ; ils s'établirent ensuite dans la ville d'Ypres (Belgique), où. ils de- meurèrent depuis. JEAN (Saint) EN VALLEE-LES-CHAR- IKE'è, S. Johannes in Valle (diocèse de Char- tres, Eure-et-Loir, France). — Abbaye de l'or- dre de Saint-Augustin, située dans une vallée près Chartres. Son église fut fondée, dit-oîi, l'an 1038, et dotée de biens et de clercs par un prêtre nommé Toalde, qui y fut inhumé. Après sa mort, Yves, évêque de Chartres, érigea celte église en abbaye, l'an 1099, et y plaça des chanoines réguliers, venus de Saint-Quentin. La basilique de Saint-Jean en Vallée fut consumée l'an 1215 par un incen- die; elle souffrit ensuite plusieurs désas- tres des inondations et des Calvinistes, et fut enfin presque détruite l'an 1591, lors du siège de Chartres. Les évêques de Chartres, Pierre de Minciac, Tan 1202, et Jean le Fè- vre, en 139G, travaillèrent à y rétablir la dis- cipline régulière. Enfin ce monastère fut concédé aux Pères réformés de la congré- gation de Franco, qui s'appliquèrent à lui rendre son ancienne splendeur. — Voy., Gai' lia christ., t. Vlll, col. 1311, la nomenclature de '*ï abbés. JEAN ET MARCEL (Saints), de Cavaillon, S. Joannes Cavatlicnsis (Vaucluse, Fram c) — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint- Benoît, fondée on ignore à quelle épocjue. Le Gallia christiana ne commence la série- de ses abbesses qu'à l'an 1252. Située d'a- bord dans une vaste solitude du diocèse do Cavaillon, sous l'invocation de saint Marcel, elle fut transférée ensuite dans la ville mémo par le Pape Jean XXII, dans un ancien Hos- pice de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem,, et fondée alors de nouveau sous le patro- nage de saint Jean, ou plutôt sous Tinvoca- lien des saints Marcel et Jean. Entièrement détruite par les guerres, elle tleurit enfin une Iroisième fois dans uneancienne mai.^on des Templiers cpii lui fut donnée avec une chapelle de Sainte-Catherine, |)ar le Vapo Urbain V. — Voy., Gallia christ., t. I, col.. 9G3, la >érie de 39 abbesses. JEAN-L'EVAN(1ELISTE (Saint-), de Latran (près du palais de Latran, à Uomo). — An- tique monastère bâti vers l'an 580, par saint Bonit, abbé du Monl-Cassin,et ses religieux, lors(iuo, après la ruine de celle illu>tre ab- baye par les Lombards, ils vinrent chercher un asile à Rome. Avec la permission du Pape Pelage MI, ils y fondèrent un monas- loro sous le titre de Saint-Jean l' Evan(/<'listc, près du [lalais do Latran. \'alonlinion, illus- Iro par sa naissance autant (pio par sa voi lu, (Ml fut le |irornier abbé. Il eut Théoiloru pour successeur, vei's Tan 000. A celui-ci siiocé lèrciit l(!s abbés J(^•ln, Léon, L'rfo, Agaiiol, Léon H, Jean IL 'Ihoopliilo, et oiifiii Adrien, sous lequel les religieux t'ui'onl ré- tablis dans finir monastère ou Monl-Ca^sin. (Bi i.tkmi.) JEAN LE (iUANI) ( Saim- ), d'Autua. 4D7 JElt DICTT(XN>'AIICL' iOM It^S S. Johinnn lithiensis (à Atilun, FraiUM>). — Abba.ve de foiiiinos, de l'ordre de Sâinl- Beiioit, siliiée dans la ville d'Auiuii, sur les ruines d'un lénifie consacré h Cérès, lanière des dieux. Elle fui fondée par Svagrius, 6\ù- <|ue d'Autun, et la reine Brunehaut, sur la lui du M' siècle. Elle le fut avant l'an 589, si, ionime le \tonsc le CmUia chrisliana, ce nio- jiastùre est celui où Clirodilde, religieuse de Poitiers, étant venue avec ses compagnes, celte niôine année 589, voir le roi Gontran, - laissa l'une d'elles naunné'éiait vers l'an 830 un monastère de cha- noines. M;iis l'an 88G Geilon, év6(|uo d(! I.angres, leur substitua des religieux do l'oiiire de Saint-Benoit, el accrut les reve- nus de celte abbaye. Elle avait repris la rè- gle des (dianoines au teinps^le Pascal II, et peu de lemjis après. fdU^ n'en suivait aucu- ne, lorsque l'an ll'i?, Godefroi, évèquc do Langres, confia le soin de sa réforme à Her- bert, abbé de Saint-Etienne de Dijon. C'é- tait cr.coïc au dernier siècle un pncuié cou- 4()d JOS DES ABBAYES ET MONASTERES JOS l!0 ventucl de cnanoines réguliers de l'oidie de Sainl-Anguslin. JONCKLS ou J\USSALZ, Jimcellum (Hé- rault, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous rinvotation de saint Pierre, située dans le territoire de Lnnas, à deux lieues de Lodève et à huit au nord de Bé- ziers. Elle était dans l'ancien diocèse de Béziers. Son origine est incertaine; détruite t)ar les Sarrazins, elle fut rétablie j)ar le roi *é[)in, vers l'an 768, à la prière de Benoît, alors abbé de Joncels. Les Papes Grégoire VII, Pascal II, Innocent II, Luce III et Clé- jnenl IV, confirmèrent ses possessions, ac- crues et confirmées déjà par des rois de France. Au Synode tenu l'an 817 à Aix-la- Chapelle, Sairiï-Pierrede Lnnas ou Joncelz, figure comme ne devant au roi que des priè- res seulement. Celte abbaye était déjà unie à celle de Psalmodi, l'an 909, comme le prouve un di|»lôme de Charles le Simple, qui confirme les possessions des deux mo- nastères. Celui de Joncelz fut encore recon- struit et restauré à la fin du x' siècle, par Fuicran, évoque de Lodève. Il fut encore uni ou soumis à Saint-Victor de Marseille, }»ar le Pape Urbain V, l'an 1360. Fnfin il fut presque entièrement détruit par les nova- teurs au xvr siècle. — Vov. Gallia christ., t. VI, col. 398, la série de 40 abbés. JORAVAL, Joravallis, Jorevaulxensis ab- batia (comté d'York, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Bilauil, de la filiation de Clairvaux. Elle s'est a|)pelée >uc- cessivement abbaye de Fort, puis de Wan- dcsleydale, ensuite de la Charité, et enfin de Joraval. Elle doit son origine à la donation d'une ferre qu'un riche chevalier nommé Akarius, fils de Bardolfe, fit à un h.ibile mé- decin nommé Pieire de Quincy, et à quel- ques moines de l'abbaye de Savigny, au temps du roi Etienne, successeur de Hen- ri I", au trône d'Ang'eterre (1135-1154). Alain, comte de Bretagne et d'Angleterre, Roger de Molbray, Serlon, Guillauuje et Ri- chard, abbés de Savigny; Conan, duc ence. JOSAPHAT f|.rcs Chartres Eure-et-Loir, France). — Ani icn mrxiaslcrc di; lonlre de Sftint-Berioll, fondé vers \'i\\\\\\l, s«jus l'in- vocation de la sainte ^ lergn, dans une val- lée à six cents pas deChailrcs {(iallia christ). Ses fondateurs lurent Geoffioy, évéque de Chartres, tt Goslen son frère, seigneur de Lenges : on lui donna le nom de Josa[)hat en mémoire d'un sanctuaire qui se trouvait à cette époque dans la vallée de Josaphat, près Jérusalem, et afin que rien ne man- quât à la ville de Chartres de la ressem- blance qu'offre, dit-on, sa position avec celle de la ville sainte. On rapporte que j'évèque Geoffroy entreprit cette fondation sur l'in- vitation du Pape Pascal, encommutation du vœu qu'il avait fait d'aller à JérusaleuK Ce Pape voulut bien l'en dégager, à la condition par lui d"édi*icr, aussitôt qu'il en aurait les moyens, un monastère où l'on prierait con- tinuellement {)Our les besoins de la Terre- Sainte. Le pieux évêque accomplit donc son œuvre avec J'aide de son frère Goslen. Ce monastère de Josaphat fut incendié durant le siège de Chartres, l'an 1466; il fut plus tard ruiné encore f)ar les calvinistes, vers l'an 1564. Enfin l'an 1640, il s'unit à la con- grégation de Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. VIII, col. 1280, le tableau de 47 abbés. JOSSE-AU-BOIS (Saint-), ou DE DOM- MARTIN, S. Jodocus in Nemore on Domus Murtinus. — Abbaye de France de l'ordre de Prémontré, fondée l'an 1020, près la ville d'Hesdin (Pas-de-Calais), par un ermite nommé Mi Ion, depuis évêque de Thérouanne. Elle était sous l'invocation de saint Josse, et autrefois du diocèse d'Amiens (Sainl- Josse-au-Bois est auj. de celui d'Arras]. Milon, le fondateur, qui avait lui-même pris l'habit religieux à Prémontré, fut établi le premier abbé de Saint-Josse, par saint Nor- bert. Cette abbaye fut la mère de plusieuis autres. L'abbé tenait rangdans les assemblées de l'Artois. Elle souffrit de grands désastres dans les guerres des xvi' et xvii' siècles. — \oy., Gallia christ., t. X, col. 134, la série do 54 abbés; Annal. Prœmonstrat., t. 1, col. 021. JOSSE-SUR-MER (Saint-), S. Jvdocns ad Mare, Cclla mariiima ou Criicismonasteriuin (Pas-de-Calais, Fiance). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, située non loin de l'Océan,, et qui eut |)Our origine un ermitage où s'était retiré, vers l'an 636, saint Josse ou iodoc. , prince breton, devenu prêtre et chapelain d'Haymon. comte de Pontliieu. Cet ermitage avait été agrandi et orné, par Haymon, d'une belle église sous l'invocation de saint Martin. (Je fut là (pie saint Josse mourut, vers l'an 669. Cet ermitage fut de- puis changé en un nionaslèrc; c'est un do ceux (|ue Charlemagne donna à Alcuin, aliii. de retenir ce granil houuue auprès de lui. (x'tle donati(Ui eut lieu vers l'an 792. Ce monastère fut (élèbrc, comme tant d'autres, l'ar les services (piil rendit aux leltio."-:. Lo célèbre Loup, «ibbéde Feirièies, en Câlinais, et l'un des meilleuis é( rivaiiis du ix' siècle, avait éi.ibli une cidoiiie de copistes, à son usage, à S.iinl-Josse-sur-Mer, (pii ajiparle- nait alors à Fcrrières, coimiic prieuré, par don de Louis le Pieux. >\ arend>aid, succe^r seur d'Alcuiii dans le gouvcrnenuiil de 4tl JOU DICTIONNAIRE JOU 413 rabl>ave, oblitil de si graiuls privilèges de Cliarlèmaguo et du Pape Léoa III, que ce luonar.jue en est regardé comme le second fundaleur. Elle fut ruinée lour h tour, comoie laiit d'autres, par les Normands, au ix' siècle, puis |>ar les Anglais, et enlln |)ar les abbés cle la commende. Saint-Josse s'unit h la congrégation de Saint-Maur, l'an 1GG3. On api'elail celte abbaye Saint Josse-sur-,Mer, jiour la distinguer de Saint-Jossc-au-Hois ou Dommartin, de l'ordre de Prémonlré. Elle était devenue célèbre par le concours des pèlerins q\ii s'y rendaient pour accomplir des vœu\ faits en péril île mer. Cette ab- baye était autrefois du diocèse d'Atuiens. (Sàint-Josse est aujourd'hui de celui d'Ar- ras). \oy.yGnUia christ., t. X, col. 1292,1a série de 06 abbés. JOIAUUE ou JORAS, /o/f-Mm (diocèse de Meaiix, France), — Célèbre abbaye de femmes do l'ordre de Saint-Benoît, près le bourg de Cl! nom, canton de la Ferté-sous-Jouarre, dépaitemenl de Seine-et-Marne. Son fon- dateur fut Adon , frère aîné de saint Ouen. Ce noble seigneur, dégoûté des vaines joies du sièvle, bÀtit (de 028 à 038) un n)onasière dans les bois de Jouarrc , nonnnés Jorannus saltus 0^1 silva Jotrensis , i\\i\ lui ajifiarte- naient , et s'y retira pour n'avoir plus de société ([u'avec Dieu. Son exemple eut des imitateurs |iarmi de jeunes seigneurs de la cour, au nombre desijuels furent Agilberl, (|ui Occupa depuis les sièges épiscopaux de Dorcliestre, en Angleterre, et de Paris; et Ebrigisile, (|ui fut évè(|ue de Meaux. (Jncl- «pies femmes, parentes pour la |ilu|)ait du fondateur, suivirent leur exemple et mirent h leur tète Tlielcbilde (»n Tliéodéi bible, re- ligieuse de Faremoiitier et cousine germaine d'Adon. Le monastère de Jouarre renferma donc dans son principe des hommes et des femmes également consairés h Dieu. Ces n>sociatioMS pieuses, (jui n'étaient |ioint rares î\ celte épo(iue, avaient lieu sans pro- duire le moindre scandale. Aux premiers solitaires de Jouarre suc<édèrenl, dès le xii* siècle, des moines qui veillaient aux besoins spirituels du monastèrt;, mais sous la domination des religieuses. Au \ni' siè- cle, ces moines avaient été remplacés par (les clercs séculiers (jui priieni bientôt le litre de chanoines; mais, dans le xv* siècle, ces chanoines, prétendant remplacer les an- ciens fondateurs, voulurent >'iMuparer du monastère et n'y tolérer les religieuses (jue < omme leurs subordonnées. Alors naquit un misérable procès qui duia plus de .'JOO ans et ne fut terminé (pi'cn 17()V. Les daines de Jouarre eurent enfui gain de cause, et les chanoines, restant sous leur dépendance, durent prendre ù l'avenir ie titre de cha- pelains. Ces mêmes religieuses soutinrent aussi un long procès contre les évôipies de Meaux ; elles so croyaient exem|ites de la juridiction épiscopale et |)rétendai(Mit que leur monastère relevait immédiatement du Saiiii-Siége. Cette discussion, après avoir duré plusieurs siècles , ne fut terminée (ju'en 1G90, sous Bossuet. Ce prélat obtint un arrêt du parleoicnl (jui le maintenait, lui et ses successeurs, dans le droit de gouver- ner le monastère de Jouarre et d'y exercer la juridiction épiscopale comme sur le clergé, le |)euple et la paroisse du bourg. l'n ancien auteur prétend qu'avant la fon- dation du monastère, Jouarre était une ca- verne de voleurs ; il est certain , du moins, (pie l'abbaye a précédé l'existonce du bourg. On croit ({ue le nom de Jouarre dérive de Jolis ara ou Jovis alriitm. Les plus anciens auteurs ap|iellent ce lieu Jotrum et Joranns s(i/filusieurs saintes parnu ses abbesses et parmi ses religieuses. La plus illustre est sainte Bertille, qui était prieure de Jouarre, lors- (pie , vers l'an 0'i6, elhr fut mise à la této (l'une pieuse colonie et choisie pour pre- mière abbesse de Chelles, réceunuent fondé par sainte Bathilde. Jouarre a eu aussi pour abbesses plusieurs princesses du sang royal. L'une d'elles, tristement célèbre, fut Char- lotie de Bourbon , (ille de Louis de Bour- bon, duc de Montpensier, qui embrassa ou- veilement le calvinisnie et épousa, le 10 juin 1d7V, Ciuillaume de Nassau, prince d'Orange. On prétend (pien pronon(;ant ses vœux, elle protesta, par un art(! (icvant notaire, ([u'clle n'agissait que par contrainie. Ce Irait isolé, joint aux longs procès de l'abbaye de Jouarre, ne doit pas faire oublier la régularité et les hautes vertus (pii régnèrent dans celle mai- son pendant l'espace de douze siècles. On doit remarquer (jue, malgré son opulence, elbi n'a pas eu besoin de réforme, ou du moins, de réforme sérieuse. L'abb(?sse de Jouarre jouissait de jdusieurs i>riviléges considérables : elle était dame du lieu, où elle avait droit de jusli(o ; elle présentait à plusieurs cures dans les diocèses de Meaux , Noyon, Chartres et Soissons, nonnnait de nlein droit les chapelains d'un grand nom- lire de chapelles , etc. L'abbaye de Jouarre a été supprimée en 1702; son église, ses bAliments ont été en grande partie démolis. Mais plus heureuse (\\u) la plupart de ses .xeurs, la vieille ab- baye fondée par Adon ei sain te Thelch il de s'est relevée de ses ruines et renferme cncor»* des tilles de Saint-Benoît. Des dames Béné- dictines venues de Pradine, dans le Midi, ont restauré une parlie des bâiiments vrai- ment royaux de l'ancien nionastère, et là, dans l(î site le plus pittores(jue, sur celle terre fertile en souvenirs, elles se font un bonhrurde partager leur temps entre l'ob- servation de Icur.^ >aMites règles et l'éiluca- lion de la jeun/jsse. Le pensionnat de Jouarre 4:3 J{)V DES ABBAYES El MONASTERES. JUL iU et ja^lemenl célèbre aujourd'hui dans les pays d'aleniour. Nous ne terminerons f)oint celte notice fans parler de la crypte souterraine appelée vulgairement Chapf.He de SainC-Paul, ou la Sainte-Chapelle de Joiiarrc, et qui se trouve enclavée aujourd'hui dans le cimetière de la paroisse. Ce petit édifice est de la plus haute anti(|uité. On y entrait jadis du couvent par un long souterrain éclairé par deux soupi- raux. On prétend que les premiers chrétiens se rassemblaient dans ce lieu pour y célé- brer les saints mystères, et que plusieurs y souffrirent le martyre. Cette enceinte ren- ferme plusieurs tombeaux, que l'on croit être ceux du fondateur du monastère, de sainte ïhelchilde, et d'autres saints person- iMges.Il se fait encore, le mardi de la Pente- côte, à cette chapelle, un j^èlerinage où se rassemble un grand concours de peujjle. JOUG-DIEU (Le), Jagum Dei, on B. Maria de Jhqo Dei (diocèse de Lyon, Rjjône, Fran- ce). — Ancien monastère Bénédictin jirès de Vilk'fianche, dans le Beaujolais, fondé par GuicharddeBeaujeu et Lucienne son épouse, vers l'an 1110 ou 1118. Le pieux fondateur ayatit pris lui-même l'habit religieux à Cluny, mourut saintement en 1137, et son corps re- |)Osa dans cette illustre abbaye. Les frères de Joug-Dieu, prétextant l'insalubrité du lieu qu'ils habitaient, demandèrent, l'an 1G81, et obtinrent du roi la permission de se réunir au corps des chanoines de Villefran- che. Celte permission, qui leur fut confirmée par l'archevêque de Lyon, reçut son elfct l'an 1688. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 281, l'index de 28 abbés. JOUY, Joyacum on Joviacum (Seine-et- Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Cî- teaux, fondée dans la Brie, un f)eu avant l'an 1124; c'est la cinquième fille de Ponli- gny. Celte abbaye était autrefois du diocèse de Sens (aujourd'hui de Meaux), Mlle eut pour fondateurs Pierre de Castel et Milon de Naud, qui donnèrent le fonds du monas- tère, où il y avait déjà auparavant un prieuré de moines. Thibaut, comte do Champagne et de Brie, fit ensuite construire les bâli- menlsipji furent terminés l'an 112'i.. Les re- ligieux Cisterciens prirent celle mônio an- née possession de l'abbaye de Jouy, dont l'église fut consacrée, sous l'invocation de la >ainte Vierge, la veille des calendes de septembre, par Pierre, archevêque de Sons. — Voy., Gallia christ., t . XII, col. 223, la série de M abbés. JOMLLIUBS, Jovillare (Meuse, France). — Abbaye de l'ordre do Prémonlré, fondée l'an llVl, dans l'ancion dif)(è.so de Toui. Son origine fut une ddualion l'aile l'an ll.'M ou ll.'}2, parfleoiïroi, seigneur de Joinvillc;, par Félicité, sa feunno, et Hubirt, son frère, a Herbert, abbé de Kioval. Celte abbaye élail située, suivant le Gallia christ., sur la cime •l'un monlic(do, ,'i trois lieues de Bar-lo-Duc et [jfosfpio h même dislance de Ligny. Ses premiers religieux vinrent de Biéval. - \ny., Gallia rhri.sl., t. XIII, <»»l. 1 l'io, \n série de 36 abbés; Annal. Prœmonslr., t. I, col. 921. JOYKNVAL . Gaudium vallis ou Essarlo- riim Capella (Seine-et-Oisc , France). — Abbaye de l'ordre de Prémonlré, sous l'in- vocation de la sainte Vierge et des mar- tyrs saints Laurent et Quentin, fondée'l'an 1221 par Barlliélemi de Boia, chambellan de France. File était du diocèse de Chartres. Le roi Philippe-Auguste qui la dota avec munificence, est aussi regardé comme son fondateur. C'est pourquoi elle avait pour armes, comme les rois de France, un écu avec Irois fleurs de lis d'or. Cette abbaye fut unie, l'an 1697, à l'abbaye de Chartres. — Voy., Gallia christ., t. VIII, col. 1336, la série de 36abbé3; Annal, Prœmonstrat., t.I, col. 705. JUILLY, Juliacum (diocèse ae Meaux» Seine-et-Marne, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge, dans une petite vallée, à 13 kil. N.-O. de Meaux, non lo^n de Dammartin. Elle fui fondée, l'an 1182» par Fulcaud de Saint-Denis, pour l'âme de son fils Guillaume. 11 y appela des chanoines réguliers de l'abbays de Notre-Dame-des- Champs, et l'établit sous la forme et la règle de Saint-Victor de Paris; Simon, évêque de Meaux, apirouva celte fondation, l'an 1184-. Plus tard, celle abbaye fut transformée en un collège, fondé en 1639, qui a été dirigé jus- qu'à la révolution de 1789 par les Oralo- riens.Juilly est aujourd'hui encore un bel établissement d'instruction i)ublique, dirigé })ar des ecclésiastiques, et qui jouit, comme autrefois, d'une réputation justement méritée. — Voy., Gallia christ., t. VIII, col. 1677, la mention de 22 abbés. JULIF (Sainte-) DE BRESCIA (roy. Lom- bard-Vénitien). — Célèbre abbaye de fem- mes de l'ordre de Saint-Benoît , fondée à Brescia dans la seconde moitié du viu' siècle, I)ar Ansa, femme de Didier, dernier roi des Londwrds. Elle eut pour première abl)esse Ansperge, leur fille. Charlemagne maintint les religieuses dans la possession de leurs biens, par ses lettres de l'an 781. Ce mo- nastère s'appelait aussi de Saint-Sauveur. Il sub>istail encore h la fin du x\\\' siècle, et au commencement de ce même siècle, il yaye de l'ordre do Saint-Bcuioît, fori(loe au viii* siècle, dans un lieu fort so- litaire, |iar Argeri( , prêtre, h l'aide des li- béialilés de Froila I", roi d'Oviédo. Son église fut dédiée sous l'invocation de saint Julien et do saint Basili-s(.', Ce nionaslèie i\ry JLM DICTIU^NAIUE JLM 4I« jouit dans îa suite de grands privilèges. Sou abbé éiait archidiacre de l'église de Lugo. Al(>lioi)se le Chaste, roi d'Oviédo, tils de Froila, fut élevé dani sou eniauce à Saiul Julien de Sanios. (Bultkal.) JLLlKVDIiS-FXHKLLKS (Saint), S. Ju- Itaiiiis de Scalariis (à ['(uirs, Fraïu-e). — Ancienne abbaye île l'ordre de Saint-Benoît, l'ondée, dit-on, dès l'an 57G. Kl le fui recons- truite vers l'an 7il, par Thoeolole, arclievô- i|ue de Tours. Elle entra dans la congréga- tion de Sainl-Maur, l'an 1G37. JULIEN ULZES (Saint-), S. Julianus Uze- ticensis (Gard, Franco). — Ancienne abbaye fondée avant l'an 897, dans la ville d'IJzès. Wilard, son abbé, assista au concnle tenu h Purio, l'an 897. (Aiu.ien diocèse d'Uzès, au- jourd'hui de Nîmes). JL'LIEN-LEZ-Al XERUE (Saint-), 5. Ju- lianus (à Auïerre, Franco). — Ancienne abbayo de l'ordre île Sainl-Henoîl, dont l'o- rigine reuionle , selon quidiiues-uns , au lonips de ^aint Pérégrin, |)rcMiicr évôtiuo ans J)aplème, el que les mérites et les i)rièros du saint rappelèrent cl la vio.Siint .Mailin, dans sa reconnaissance, fonda un monastère sur les biens paternels des di'ux jeunivs ressuscites, qu'il consacra lui-même à Dieu comme re- ligieux. Cette abbaye fut délruite par les Normands, et devint dans la suite un prieuré. — yoy.dalliachrisl., l, XI, col. WG. H'MlVAWi^, (jerniiialicKin, ou (îimcht et liimp(ji(v. — Célèbre el magnili(|uo abbayo de France, de l'ordre Bénédictin, à 19 hil. ouest de Kouen, dans ramuenne Normandie, dans une proscpi'ile foruu'O jiar la SiMue /^diocèse do Uouon, Seine-Inférieure ). Elle rut fond('(> l'an Glio par saint Pliilil)ert, nro- mier abbé de Kebais, et consacrée sou> l'iu- vo( ation de saint Pierre. Juuïiéges vit siui berceau, chose fréijuenle alors, environné d'une auréole de miracles; nous devons les riq)poler brièvement. Le [ilus grand sans doule, et celui-ci no [tcut-élre contesté, fut l'érection spontanée de celte magndiquc ab- bay« sur un sol [leslilenliol, marais impur, infosié de ropiiles et resserré dans d épaisses cl rioiics forôls. C'est dans cette affreuse solitude, dont le roi Dagobert 1" avait fait concession à Phi- lii)ert, que vivait ce saint homme, ne s'en- trolonant qu'avec le ciel, lorsqu'un jour sa surprise fut extrême en voyant arrêtée, dans les roseaux du fleuve, une barque richement décorée. Un seul homme debout, montrant du doigt le fond de l'esquif, semblait récla- mer sa pitié en faveur de deux jeunes in- fortunés étendus, privés de niouveinoni el presque sans vie ; or voici leur déplorable iiistoire : Clovis !I, qui régnait alors en France, cé- dant au pieux désir de visiter les lieux saints, avait conlié [tendant son absence le soin de ses Eials h Balhilde, son épouse : deux de ses (ils, dont les chroniques no di- sent point les noms, s'étaient à main armée rebellés contre leur mère. Clovis rappelé à temps, avait dans une bataille vaincu el pris captifs ces enfants ingrats. La reine alors, étouiranl le cri de la nature, el sacri- liant l'amour maternel au besoin d'un grand exemple, avait ordonné de brûler, en y appli- quant des lames ardentes d'airain, les jar- rets et les bras des deux coupables princes. Puis ces infortunés furent abandonnés à la merci de la Providence cl au cours de la Seine, dans une frêle barque où un seul ser- viteur s'aventura avec eux. A l'asitect iWs royaux mutilés, saint Philibert fut touché d'une pitié profonde, il ol)lint du ciel lenr guérison subite et miraculeuse, el bientôt t;iovis el Balhilde instruits de ce |)rodigo, élevèrent le monastère de Jumiégos, où letiis fils ainsi énervés el devenus moines, passè- rent le roslo do leurs jours. A leur mort ils furent inhumés dans l'église dcSaint-Pierre. Leur séjour était devenu une source de prospérités pour l'abbaye, que Clovis el la reine B.ithilde doteront avec magnificence. Or c'est vers l'an 65i que les naïves chroniiiuos rappoitent cet événemcnl. H donna lieu, disent-elles, à l'érection du fa- meux tombeau des Enervés détruit à l'épo- que de la révolution, dans une des églises de l'abbaye, celle de Sainl-Pierre. Ce qui est certain au moins, c'est que Balhilde, principale fondalrice desabbayes de Chellos et do Corbic, le fut également de celle de Jumiéges où, sous saint Aichadre, succes- seur immédial de saint Philibert. 900 moi- nes el loO;) frères convers faisaient relonlir des louanges du Seigneur les voûtes d'une splendide ba>ilique. On raconte encore que ce môme saint Ai- chadre, accablé d'années, sentant sa lin aj»- procher. et craignant qu'après lui les |)lus fragiles de ses (mailles ne tombassonl dans le tidilchemcnt, conjura le Seigneur de les préserver de ce péril; la nuit suivante, le pioux abbé vil l'ange gardien du monastère parcourant en silence l'immonso el paisible dditoir, ol tonchant du bout d'une baguette '•00 religieux plongés dans le sf)iiimeil. Le lendemain, pendant le cours de l'oflicedivin, ces nombreux prédestinés niajesiueusomenl assis dans leurs stalles, exhalèrenl doiicw- iru'iil leur Ame au Seigneur; le premier cent i\- JUM DES ABBAYi:S ET MONASTEllES. JUM 418 à l'heure de Tierce, le second h Sexte, le troisième î> None, elle quatrième au premier chant (le Vêpres. Telles étaient les candides légendes qui faisaient de Jumiéges un lieu de jirodiges : mais ces prodiges, l'histoire et la vérité les récusent froidement. En effet, quant aux Enervés, on sait que Clovis II ne sortit ja- mais de ses Etats, mourut fort jeune, et n'eut que trois tils qui régnèrent tous après lui et dont on connaît Ihistoire. Quant à la reine Bathilde, comment croirequ'une mère, qu'une sainte ait pu ordonner ou permettre seuleujent une telle barbarie à l'égard de .ses lils? «Pourquoi donc, dit un antiquaire normand, cet obit annuel fondé pour les fils mutilés de Balhilde? à qui appartenait ce tombeau célèbre dont les plus habiles anti- quaires out voulu pénétrer le mystère ; mo- nument qui d'ailleurs portait le cachet du lègne de saint Louis? Quoi qu'il en soit, au milieu d'un dédale de conjectures, les uns ont cru qu'il recelait les os de Carloman, fils aîné de Charles Martel et frère de Pépin le Bref; les autres, ceux de Thassilon, duc de Bavière, et de son fils Théodon, qui moururent en effet dans cette abbaye, où les avait relégués Charlemagne ; d'autres enfin n'ont voulu voir dans ce mausolée qu'un simf)le cénotaphe naïvement élevé sur la foi de l'anecdote mérovingienne. Quanta l'his- toire des moines de saint Aichadre, la criti- que la réduisant à une simple probabilité, n'y voit qu'une peste violente décimant ra- pidement les cénobites soumis à ce vénéra- ble abbé (71). » Mais revenons à l'histoire de l'abbaye. On l'appelait au moyen âge Jumiéges- Vaumô- nier. Que de gloire en deux niots 1 Ils rap- pellent que jamais le pauvre ou l'ailligé ne sont venus heurter en vain à la porte du monastère : tant que les moines y fuient, le pays ne compta pas un malheureux, et cela dura plus de dix siècles. Maintes fois l'ab- baye tomba dans le désordre; plus souvent encore elle fut ravagée et apauvrie; mais ja- mais elle ne cessa d'être digne de ce beau titre û'Aumônier, que la recoiînaissance du peuple avait accolé ù son nom. Dans la posto, dans la guerre, dans la famine, ses |)ortes s'ouvraient «i tout venant : non contents de verser dan.î le sein des ()auvres les trésors dont ils n'élaient que Jes dépositaires, les religieux y joignirent souvent le sacrifice de leur vie, en j)rodiguant leurs soins aux ma- lades et aux mourants dans les temps de contagion. Asile de la charité, Jumiéges était encore un asile de la science, l-'iiides à l'esiiril de i'Eglise, qui ordonne (J'instiuire les igno- laiits, les leligieux travaillèrent constam- ment à jiropagf.T les ci)n naissances utiles. Bien n'était imoux mérité que leur réputa- tion scieiitifiipie. Qui n'a entendu parler do (luillaumc, I historien de Jum;éges, de ses cluo'iiques et de >es travaux? Il serait trou long de vanter les hommes et les ouvrages remarquables que Jumiéges a produits. Go- defroy, l'un de ses abbés, faisait un tel cas de la science, qu'il avait fondé un service pour le repos de l'âme des auteurs, des co- pistes, et de ceux qui donnaient des livres, etc. Des écoles gratuites dans lesquelles les ab- bés eux-mêmes donnaientdes leçons, furent toujours ouvertes à ceux qui voulaient ap- ])rendre. On y admettait les séculiers sans aucune distinction de riches ou de pauvres; érirenl pres- que tous; (piatre d'entre eux seulement sur- vécurent; sans se décourager, ils se mirent h l'œuvre et parvinrent à relever l'abbaxe, qui revit quelque temps sa splendeur, jiar les bienfaits de Charles VII et d'Agnès Soiel. l'-IJe fut encore pillée par les |)rotestanls dans les guerres de religion. Jumiéges eut aussi à soutfrir des désordres qui parfois se glissèrent dans l'intérieur du cloître. Le vieux monastère fut plusieurs fois réformé, tantôt sans aucune intervention extérieure, tantôt par l'autorité des archcvô(iues de Uouen. Le [larlement de Rouen s'inunis(;a dans une de ces réformes : par un arrôt ou IV juillet 1G1G, il défendit de rien changera l'état de désordre où se trouvait le monas- tère. Cei»endant la réforme linit par s'o- pérer. Lors de la révolution du dernier siècle, Jumiéges subit le sort des autres maisons religieuses: les bâtiments de l'abbaye furent vendus à vil prix; la maison de l'abbé de- vint une habitation privée et demeura in- tacit! ; mais la pioche et la niine sapèrent les bâtiments de la communauté. Uicn ne fut épargné. Les belles églises de cette abbaye, les bâtiments claustraux qui répon-.laient à la magnilicence de ses teniples ; la vaste et supcrl)e pièce ifite \a Salle des gardes de Char- les VU: tous les lieux réguliers enlin de ce nionaslèrc qui, juMidanl tant de siècles, ré- jianditau loin les trésors de la charité ut reçut sous ses toits hos[)ii;di(M\sjiiS(pi'h plusieurs de nos mrmanpies même ; tout fut détruit impitoyablement. Aujourd'hui il ne reste de remarcjuable dans ce vaste enclos que les ruines de la grande église dédiée sous l'in- vocation de Notre-Dame, et celles de l'église rie Saint-Pierre, fondée par saint Philibert, (pii fut reconstruite ou du moins considé- lablement remaniée sous Philippe de >'a- lois. (;;t's ruines toujours iuq>osantes, ma- jestueuses, attirent chaiiuo année encore dans la presqu'île de Junnéges de nombreux visiteurs. Il est impossible de voir un plus {'i) Le 1" juillet iOfiî), saint Maiirilo , archevê- que lie Uuuen, consacra celle li;isili»eiice admirable spectacle que ce groupe do débris gothiques éclairé par les rayons d'un beau soleil couchant. Mais chaque année, hélas ! quelques parois se détachent, quelques parties de ces belles ruines s'écroulent. Confiées à la garde d'un antiquaire distingué, M. de Caumont, les ruines de Jumiéges avaient été jusrpi'ici conservées avec un soin religieux. Les amis des arts et de nos vieux souvenirs font des vœux pour que le propriétaire actuel de ces grands et vénérables débris continue, comme son estimable devancier, à les disputer à l'action des éléments et au vandalisme des hommes. Voy., Gallia christ., t. XL col. t8o, la sé- rie de 7'» abbés de Jumiéges, depuis saint Philibert. — Voy. a\issi Neuslria ;)ùi, d'Ar- thur Monstier; Uist. de rabbayc royale de Jumiéges, par Deshaies, 1829; in-8", tig. el(?., etc. JUNQUERA , Juncnria (en (ialicc, Es- pagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de Monte-Uamo, dont elle n'est qu'à deux lieues de distance. Elle fut fondée en 1170 sur la même montagne. Le Pape In- nocent 111 conliinia celle fcjudation le 2 des nones d'aoïU 1199. — Voy. Epist. décret. Jnnocenlii IH. (Jongki.in.) JUST i^Saint-J (Eslramadure, Espagne). — Monastère de l'ordre des Hiérony mites, ii ko kil. de Placentia. Il est devenu célèl)re par le séjour de rem|)ereur Charles-Quint, (]ui s'y retira après son abdication (1556). Le moiiar(pje y mourut l'an 1558. JCST (Saint-), 5. Justus (à Lyon, France). — Ancienne basilique et monastère fondes l'an 6VV hors des murs de la ville de Lyon, par l'archevôiiue Aridius ou Arigius, (|ui y fut inhumé. L'église portait le nom des Saints Machabées avant quelle fiit devenue la sé- pulture de saint Jiist. Plusieurs archevê(jues de Lyon, entre aulrcîs lUini, vers l'an 800, et Anschère, l'an 920, dotèrent libéraleniiMit ce monastère. Le Pape Inno eut IV séjour- nant dans le cloître de Saint-Just, y bénit la rose d'or suivant l'usage, le dimanche de Lœtare, et en lit don h celle église avec plu- sieurs indulgences, qui lureiil ensuite con- firmées par Alexandre 1\'. C'est dans cette basilique de Saint-Just (jue Clément V, l'an 1305, fut proclamé Souverain Pontife, en pré- sence dos rois de France, d'.Knglelerre et d'Arragon , des ducs de IJourgogne et de Urctagne, et d'une foule d'autres princes ou prélats. Piert(r de Savoie, archevêque de Lyon, fut inhumé l'an 1332 dans celte église, (]ui était au dernier siè( le la première collé- giale de la vide. — Voy., Gallia christ., l. IV, col. 21V, les noms de 7 abbés. JUST (Saint), S. -Justus {ancien diocèse d'.Vnglona, royaume de Naples). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, lille de Casamario, fondée l'an UVO. Elle est de la libation de Claiivaux. JIST (Saint-), S. Justus (diocèse de (le riii.ilanmc le Conquérant, que sa vicloire d'Ha- sliii;; venu l tie la.rw coinonncr roi d'Angleterre. 421 K!'I DES ABBAYES ET MONASTERES. KEI iîl Beauvais, Oise, Fiaïuc). — Abbaye de l'or- ilre de Prémontié à ciiK] lieues de Beauvais, fondée par une colonie tie religieux de Doni- marlin. C'était d'abord, avant lan 1107, un monastère de femmes, aux<|uelles succédè- rent ensuite des chanoines séculiers; et après eux, l'an 1119, des rlianoines. réguliers de Sainl-Qucntin, Knfin l'an 11^7, par les soins d'Odon 111, évoque de Beauvais, des religieux prémontrés de Saint-Josse ou Doni- marlin vinrent prendre f>ossession de cette abbaye. — Voy., Gallia christ. , t. IX, col. 8i9, ia série de 37abbés; et Annal. Prœmonstr. t. l", col. 9il. JUST (Saint-) DE ROMANS, S. Jnstus (France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée au xiv' siècle parBéatrix de Hongrie, mère de Humbert 11, dernier dauphin de Viennois, laquelle, après la mort de Jean II, son époux, l'an 1319, s'était re- liiée au monastère du Val-Bressieu de l'or- dre de Cîteaux, dans le diocèse de Vienne. Celte abbaye était d'abord, dit-on, du diorèse de Die. Elle fut depuis transférée dans la ville de Romans (Drôme), et dans l'ancien diocèse de Vienne. (Romans est aujour- d'hui du diocèse de Valence.) JUSTG.MONT, /usfws Mons ( aiocèse de Metz, Moselle, France). — Abbaye de l'ordre de Frémontré sous l'invocation de la sainte >'ierge, fondée vers l'an 1132 par quelques j;ieux ««^iitaires qui habitaient un lieu ap- (»elé Granfjia doniinarum, sur la Moselle, non loin de Metz, et qui se disaient de l'or- (ire de Saint-Eloi, évêijue de Noyon. Ayant résolu d'embrasser l'institut de Saint-Nor- bert, ilî avaient fixé leur demeure dans l'al- leu de Buris, près de .Metz, lorsfpie Zacha- rias, abbé de Bel val en Argonne, leur cons- ti'uisit un monastère au lieu dit de Juste- mont. qu'Euphémie, dame de Vaudonville, lui avait concédé [;our le consacrer à un pieux usage. Telle fut l'origine de l'abbaye de JusteuKjnt, dont Zacharias fut lui-u:è:i!e le |)remier abbé. Elle était située, suivant le liullia rliriat., 5 (Jeux lieues de Tliionvillrî, et à quatre de -Metz.— Voy., t. XIU, ( ol. 9V8, la série de 50 abbés; q\. Annal. Prœmons.'7\, t. I", col. 9k^. JUSTINE DE PADOCE (Saiî^te-) (Italie). — Ancien monastère de Bénédictins bâti à Pa- doue, dans le ix' siècle. Eoiiis Barbo, noble vénitien, y établit l'an H09 une réforme qui fut adoptée par un grand nombre de mo- nastères d'Italie. La congrégation du Mont- Cassin s'étant unie en 1504- à celle de Sainte- Justine , celle-ci a quitté son nom pour l)rendre celui du Mont-Cassin , qui est le monastère patriarcal de tout Tordre. JUVENAL (Saint-) (près d'Oslie, Etat Ec- clésiastique).— Ancien monastère bâti près d'Ostie, à l'embouchure du Tibre, du temps du Pape Vigile (537-555), par le célèbre Bélisaire, général de l'empereur Justinien. Il le construisit en l'honneur de saint Juvé- nal, et lui donna des terres pour la subsis- tance des religieux. Par cette fondation et par d'autres bonnes œuvres, l'illustre géné- ral consacra à Dieu une partie des dépouilles des Vandales dont il venait de détruire le règne eu Afrique. JUVIGNY, Juviniacum (Meuse, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint- Benoit, qui reconnaît pour fondatrice Ri- childe, femme du roi Charles le Chauve. Elle était située non loin de la ville de Sle- na}', et dans le diocèse de Trêves. Richilde ayant reçu quelques reliques de sainio Scholastique, les mit dans ce monastère, fondé par elle, l'an 874, et qui fut dès lors placé sous l'invocation de cette sainte. L'em- pereur Henri 111 avait attribué cette- dbbaye î'an 1086 à Thierri, évèque de Verdun, qui institua Galburge, abbesse de ce lieu. Mais le marquis Roniface et sa femme, Béa- trix, dit le Gal.'ia christ., offrirent cette même abbaye à l'Eglise romaine. Le |)ap» Urbain H lui donna un privilège de piotcc- tion, et conféra aux religieuses le droit d'élire leur abbesse. Nicolas III donna éga- lement un privilège en leur faveur. Le lieu de Juvigny est dans le département de la Meuse, au dio(è^e de ^'crdun. — Voy., Gallia christ., t. XIU, col. OIG, la mention de 31 abbesscs. KAFFUNCEN ou CAPPUNC, Confugia.— Petite ville et mona'-tèie d'Allemagne, près d(r Casse! (Hesse). Il fut fondé dans le diocèse de Paderborn, I ar rim;.ératric(; sainte Cuné- gomle, femme de rem[«ereur saint Henri. KAMORMACII, S. lùlunrdi Cœuolnum (ancien diorè>e de Saint-André, Ecosse). — Abbave de l'ordre de Ctleaux, fondée l'an l-2-2G.'Elle e,>t fille de .Meiros. KARLION (pays de (iailes, Angleterre).— Abl>ave de l'ordre de Cileaux, fondée vers l'an it>47. K EISERSNVERDT (Allemagne. Etal.,-Prus- siensj. — .Monastère de l'ordre de Sainl- Bortott, fondé ver» le rommcncemenl du vni' siècle par saint Swibert, évèque région- naire et apôtre de la Frise. Ce saint s'étant retiré vers la fin de sa carrière dans une petite île du Rhin nommée Kcisrrsurrdi, c'est-ci-dire île de Ccmpercur, dont Pépin de Héri.'îtal lui avait fait préseni,y fonda le mo- nastère dont nous parlons; il y mourut dans les exercices de la pénitence, le 1" mars 713. Ce monastère, après avoir été fort cé- léi)re durvint | lusieurs siècles, fut changé en une collégiale de chanoines séculiei's. L.i ville reniicr 6vô(|uc de Wordeii ou Ferden, dans la Westplialie, au loinnience- nient du ix' siècle. KKLDEHOLM , KeMehohncnsis ahbalia [roinié d'York , Angleterre). — Ahbaye de renimes de l'ordre de (jleaux, sous l'invo- caliou de la sainte Vierge, située sur la rivière de Duna, et fondée avant l'an 1201. Les seigneurs de Sluteville furent ses fon- dateurs ou bienfaiteurs. Le roi Jean donna deux chartes de confirmation en sa faveur, dans la seconde annéG de son règne (1200 ou 1201). KKLDER, Caidrn, Cahhaensts nbhntin ^comté de Cumberland, Angleterre).— Ab- i)a\e de l'ordre tle (".îteaux, fondée l'an ll.'JV. Llie e>t lille de Feruioy, sons Clairvaux. Le roi Henri 11 confirma ses [lossessions. — Vo,. Afouastic. Ànylicaii. KI^.MPTEN, Cainpidona , Campidonnm (Haut-Danube, Bavière). — Célèbre abbave de l'ordre de Sainl-Benott, sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint (lordicn, (|ui éiail située hors de la ville de ce nom, et (|ui fut Ibndée, dit-on, l'on 7o*2, par Ande- gar ou .\melgar, fille du noble duc Uol.uid et de Bertiuî, >œur de Charleujagmî. Mais la reine Hildegarde, lenuue de (>harlemagne, la dota ensuite avec tant de muniliconce qu'elle est regardée couuuunément comme .sa fomhitiite , l'au 77.1. Cet e abbave est H)6me quidipiefois appelée Cœnohium S. llildvijardis. Klb; aviiil diverses charges ou «itUces hérédilaire> d de 78 abbés. KLULOT, K LU LE Y ou K AU LES (Notkk- Dami: i)k.) (diocèse de (Juimp«'r, Eram;ej. — Abbaye de femmes, de l'ordre de Citeaiix, l'ondée lan 1652, sous linvocalion de la sainte Vierge. Elle fut de[iuis transférée à ous la | ro- tectiondc Lothaire, duc du Saxe. (]e [irime, devenu ensuite emjiereur (1125), fil rebiUir plus grandement ce luonastère ; cl il rem- |ilaça les religieuses fiar des moines de l'ordre de Saint-Hi'Moît, liiés d'un mona.'îlèrc de Saini-Jean-Bapliste, situé sur une moiUagne auprès ue Magdebourg. Ce monanjue lui lit de riches donations. Après sa mort, arrivée l'an 1127, son corj)s fut jiorlé dans I aii)aye ilo KIL DES ABBAYES ET MONASTERES. KIM 426 l'abbaye, el la liste de 31 abbés, depuis Udal- rie, religieux de Lutzell, jusqu'à Jean-Mos- bach,qui mourut l'an 1639 (liv. ii, {>, 89.) KIERS ou RORS (diocèse de Chanad, Hongrie). Abbaye de l'ordre de Cîleaux, (ille d'Egres, delà filiation de Pontigny, fon- dée l'an 1239. (JoNGELiN.) KILCOWBY, Auri Campus, ou Kikow- lense Ccanobium (diocèse de Cashell, comté deTippérary, Irlande). —Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1209, par Donald, O'Brien, roi de Munster. KILDARE (Leinster, Irlande). — Célèbre monastère, àdouzc lieues environ deDublin, fonJévers la fin du v' siècle, par sainte Bri- gide i)atronne de l'Irlande, appelée Thauma- turge, à cause du grand nombre de ses mira- cles. C'eslle plusconsidérableenlretousceux qu'elle fonda dans les diverses provinces d'Irlande. La sainteté de vi<3de celle illustre vierge et lesdons surnaturels qu'on lui attri- buait, étendant chaque jour davantage sa réputation, des multitudes de jeunes femmes et de veuves demandèrent h être admises dans Tordre qu'elle avait fondé. « Ce fut alors, dit un historien de l'Irlande, cpie le peuple de Leinster, qui prétendait avoir droit plus particulièrement à sa présence, parce «lue î'iilusire famille à laquelle elle appartenait était originaire de cette pro- vince, lui envoya nnedéputation pour la snjv j'iierde venir y fixersa résidence. I.a sainte accéda à cette demanilc, et on lui fournil aussitôt, à elleel aux reli.,'ieuses ses sœurs, une habitation qui devint le commence- ment du grand monastère et de la ville de Kildare. Lo nom de Kildara ou cellule du chêne, fut donné à ce monastère, à cause d'un chône très-haut qui s'élevait près delà, dont le tronc existait encore au xir siècle, et que personne, nous dilGirald. n'osait tou- cher avec un couteau. Là vénération extrême (]ue l'on avait pour sainte Brigide amena dans ce lieu un si grand nombre de person- nes de tout rang, une telle foule de jiéni- tents, de pèlerins el de mendiants, (ju'une nouvelle villes'élevarapidement tout autour, laquelle s'augmenta successivement avec la pro.s[)6rité croissante de l'établissement. I^ néc 'iMenaicMlà Tordre de Sainte-Brigido, (i,ins tout le royaume. » (Thomas-Mooue, trudait de l'anfjlais). Le monasière (k Kildare, où sainte Rrigido lormi na,,l-à-diie [irès de (iOO /iirs a| rcVi la moii de sainte Brigide, cf; btu pcr, étuci ne s'était j"is encore éteint, connut; cci auteur nous l'ap|irernl lui-mfiriK!. ICnliu vers Tan 12-20, liecri Louudrcs, «ilors ar( licvôque de Du- Ul( ri(;N>. DIS Aiuiwi.s. blin, le fit éteindre, dans la crainte sans doute que cet us;igo antiipie et singulier, n'eût quelque chose de [)rofane et de su- perstitieux, et ne pai ût une imitation du feu sacré des vestales du paganisme Kildare, chef-lieu do comté, jadis forte et bien peuplée, n'est plus aujourci'hiii qu'une ville ruinée, par suite des guerres civiles d« l'Irlande. KIIDER, Caldra ou Canahium de Calora (Lincoln, Angleterre). — Abbaye de Tordre de Cîleaux, fille de Fermoy, de la filiation de Clairvaux. Elle fut fondée Tan 1134, KILFOTHUIR(dansleTyrconnell, Irlande). — Abbaye de Tordre de Cîteaux, l'ondée vers Tan ll9i, jjar Eachmharce O'Bochaitaig, qui, af)rès avoir gouverné le pays de Tyrconnel, périt-, dit-on. Tan 1197, dans un combat con- tre Jean de Curty. Cette abbaye, dépourvue peu à peu de religieux, cessa cidln d'exister et fut réunie à celle d'Ashroe ou Sameria, dont elle était fille. KILLFOS ou KILLOS {Champ des Fleurs) — Cella Floriim (ancien docèse de Rlurray ou Elgin, Ecosse). — Célèbre et belle abbaye de Tordre de Cîteaux, fondée Tan 1151, par David I", roi d'Ecosse, à Taide d'une colo- nie de religieux de Melros. L'origine de cette abbaye est gracieuse et poétique comme son nom. Suivant Jongelin, ce nom lui viei.t des (leurs qui, dans la saison d'hiver, appa- rurent tout à coup dans un champ déseil, 011 Ton découvrit, par un miracle, le corps de saint Dulli, roi d'Ecosse, martyrisé cruel- lement. En mémoire de cet événement, une aljbaye fut construite sur ce même sol. Ro- bert,^ l'un de ses abbés, figure, en 154-1. comme évoque de Scop, dans les îles Or-, cades. KILLINGE, NunIceUingensis Ahhatia (com~. té d'York, Angleterre). — Abbaye de femmes de Tordre de Saint-Benoît, sous Tinvocatioji de la sainte Vierge et de sainte Hélène. — Voy., Monaslic. Anglican, diverses chartes données en sa faveur. KILSON, Kilsona (diocèse de Tuam, Con- naught, Irlande). — Abbaye de Tordre do Cîleaux, fille de Corcumro. l'aile fut fondée Tan 1198. On la trouve jjIus souvent sous co nom : Cella de Corcumro. KILWINNING (comté d'Ayr, Ecosse). — Célèbre monastère bâti Tan 1140. On en voit I encore les ruines àKilwinning, aujourd'hui bourg d'Ecosse, à 5 kil. N.-O. d'iivine. KLVH'ERLAY, Kimprrhxjium (diocèse do Quimpcr, Finistère, l-rance). — Ancien mo- aastèie de Tordre d(; Saint-Benoît, fondé l'ers ran550 pars.iintduilhien ouCiunthiern, jirince du jiays de (i.'illes, (jui s'était rctio' dans rArmoiiipie pour y mener la vie d'ana clKjièle. Gr.illon, comte du pays, fut si édifice de ses vertus, ipj'il lui donnn, pour fonder un iiionast(','re, un terrain au picil du iii>rrlr abbé. Lu mira- cle (ju'il opéra, dil-oii, en délruisanl aveu tie 1 eau bénite une prodig'(.'Use (pi/iiililô n 4?7 Km niCTlONNAIiU-: KNO 428 d'insectes qui mangoaienl le hié et faisaient crairulre la famine, lui mérita la reconnais- sance des habitants et celle de Guércch 1", coinie de Vannes. Ce ^irince lui ilonna une terre auprè.? de la rivière de Blavet, nommée A crnac, aujourd'hui Hervegnac ou Cherve- giiac. On gardait, dans le monastère de Kim- j)erlay,lc corps de saint (iiinthiern, qui, après «voir été cadié dans l'île de Groic durant les incursions des Normands, fut découvert au XI* siècle. Celte abbaye fut reconstruite Tan 1029, par Alain Cagnart, comte de Cor- nouailles. L'église de l'abbaye, qui est sous le titre de Sainte-Croix, a été conservée et est devenue paroissiale. KIN(1-LY, Jie(jins Locus (comté d'Oxford, Angleterre). — Abbaye de l'ordre deCîleaux, lille de Heaiily, fondée près d'Oxford, l'an 1-2'2o, |»ar lùlmond, comte de Cornouailles. ( JONGI-LIN.) KING VALLY, Yallis Regia (Sussex, An- glelerrej, — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de King-Lv, l'ondt^e }iar Kdouard I", roi d'Angleterre, l"an 128'*. Quelques-uns met- tent sa fondation à l'an 1252. (Jongelin.) K1N(;ST0N - SUR - UL'LL , Kitu/stoncnse rœnobiam super JIull (comté d'York, Angle- terre). — Monastère de l'ordre des Char- treux, fondé l'an 1378, par Michel de la Pôle, chevalier, seigneur de Mingfeild, en l'hon- neur de la sainte Vierge, de saint Michel ar- change , de saint Thomas de Cantorbérv, et des autres saints, avec la |)ermission qu*il avait obtenue d'Edouard 111, roi d'Angle- terre. — Voy. , Munaslic. mujlican. , la charte do fondation. — Hull, ou Kingston iipon llull, est aujourd'hui une ville mari- lime d'Angleterre (York), h GO kilom. S.-E. d'York, an conlluenl (le rUund)er cl de l'Hull. I KINGSWOOD, Kingeswoda, Kingeswo- densis Abbalia (comté de Glocester, Angle- terre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, tille de 'l'intern, de^ la libation de Cîteaux. l'allé était sous l'invocation de la sainte Yierge. J'^lle fut fondée, en 1139, par Guillaume do IJerkeley. L'impératrice .Mathilde, lille du roi Henri I", contirma ceite fondation. [Mo- naslic Anglican.) KIHKKNSTALL, Kirhcnslallnm, Kirhslal- len*is Abbalia ( coudé dVorck, Angleterre ). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de Fontaines, de la filiation de Clairvaux. Llle fut fondée l'an 11V7, jtar un noble person- nage, nouuué Henri de Lacy. Idie était sous l'invocalioii de la sainte Vierge. — N'oy. Monaslic. Anglican KIltKKNSl Kl), Kirkrnfitadium, Kirktte- (Icnsis Abbalia ( comté de Lincoln, Angle- terre). - Abbaye de l'ttrdre de Cîteaux, lille de l'abbaye de Fonlaintis. lUIe l'ut fondée sous l'invocation de la ."-ainte \icrge, l'an 1139, par Hugues Breton, chevalier et baron, avec les soins d'AlexatuIre, évècpie de Lin- coln, et de Richard, abbé de Fontaines. — Voy. Mouastic. Angiican. KlUKLFtiHKS , Kirkleicnse Cœnobium (comté d'Vorck, AnglclcMe). — Abbaye de l'-iumestie ronlrcdc Sainl-Iîonoît. ";ous l'iu- voc.dion de la sainte Aierge, fondée ou do- tée par néynier de Flandres, lils de Guil- laume de Flandres. Le roi Henri 111 d'Angle- terre coidirma cette donation.— Voy. A/oHfli- lic. Anqlican. KIUSCHGARTFM ou Ilortus B. Marias (h AVorms, Hessc-Darmstadt , Allemagne). — Ancien monastère de femmes de l'ordre do Cîleaux, fondé hors des murs de la ville do Worms, par Henri évôipie de Worms, vers l'an 1226. KnlVW, l'évôciue Frédéric en ex- pulsa les religieuses,^ cause de leur vie peu régulière, dit Jean 'Irilhème, dans sa Chro- nique de Spanhfim, et il y introduisit à leur jdace des chaïunnes réguliers réformés de bonne observance do la VVindesheim. KITZINGEN ( diocèse de Wurtzbourg, Bavière). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint-Benoîl , fondé au vin' siècle, au temps de Saint -Boniface, archev6(iue do Mayence. On attribue sa fondation h sainte Hadeloge, fille de Charles Martel et de Ro- trudc, et à un pieux personnage, aumônier de cette princesse. On croit que sainte Ha- deloge fut disciple de sainte Thèclc, Anglaise do naissance et religieuse h. Winburg, la- quelle vraisemblablement virden Alleniagno avec sainte Liobe. Quoicju'il en soit, sainte 'ihècle, à la prière de saint Boniface, devint abbesse de Kitzingon et d'Ochsenfurt, autre monastère dans le voisinage. D'autres disent ce[)en(lant (juc Kitzingen eut pour première abbesse sainte Hadeloge elle-même. Charles Martel, son père, d'abord irrité contre celle j)rinccsse, q\ie la calomnie avait décriée dans son esprit, s'adoucit depuis, et augmenta sa fondation jiar ses grAces et ses libéralités. Sainte Hadeloge était fort charitable envers les pauvres et fort dévote à la sainte Vierge. File mourut le jour de la Purification, l'an 755 ou7oG. (Voy./yo//flrjrf.,2 lévrier.) La dernière supérieure de celle abbaye, dit Biilleau, mourut l'an 15V4. Depuis, rév6(juo do Wurlzbnurg ayant engagé, pour quehjue argent, ce monastère au marquis d'Ansbac, de la maison de Brandebourg, ses succes- seurs ne l'ont pu retirer, et il a été détruit par la tempèle du luthéranisme. [Uist. de Cordrede Saint Ilenoit, t. 11.) KlSIiS Tl'iDFN, Knestedenium (Allemagne). — Belle cl grande abbaye de l'ordre de l'ré- montré, lille de Frémontié , fondée dans lo dio(èse île Cologne, l'an 1130, par Hugues, comte de Spanheim. File est peu éloignée de la ville de (À)logne. — \'oy. Annal. Prœ- mimslr., t. 11, col. 5. KNOCKMOYou KNOCKHOY, Collis Fi'c- (orjVr(Connauglit, Irlande, diocèse de Tuam). — Abl)aye de l'ordre de Cîteaux, fille de Boyte, (ie la filiation de Clairvaux. File fut l'ornlée l'an 1190 ou 1200, dans Jle (omlé de (iahvay, i ar Charles, prince de Connacie (Connau<'lil),surnonuné Crovederge, en mé- moire d une victoire (ju'il avait remportée sur re même sol. Le itieux fondateur prit l'habit (le Cîteaux, cl étant mort on 122V, il fut inhumé dans l'abbaye, (pii rappelait son triomphe et sa religieiise reconnaissance. \ cr-^ 12()2, riiom.'is O'Cijniier, ar( hevôque de 4-29 LAG DES ABBAYES ET MONASTERES. LAN 430 Tnam, lit de ce lieu le siège de la Rectorie d'Iderraade. KONIG KLASTER, Reginœ Movasterium (diocèse d'Olmiitz, Moravie, Etats Autri- chiens).— Abbaye de femmes, de l'ordre de Cîtcaux, près la ville û-e Brûnn. Elle fut fon- dée l'an 1323, par Elisabeth, deux fois reine de Bohème et de Pologne, dit une inscrip- tion qu'on lisait dans l'église. Celte prin- (Csse avait été inhumée dans celte même église, sous l'autel de Sainte-Croix. Le tom- beau était encore entier au temps de Jonge- lin, et vingt-six religieuses avecune abbesse habitaient alors ce monastère, où l'on voyait une magnifique église. L'an li67, il avaifété brûlé et dévasté par des ennemis. I^s autels, Ifis orgues, les vitraux fiu-ent brisés et dé- truits, dit Jongelin; les religieuses furent tristement chassées, et restèrent quelques années en exil. Enfin elles revinrent dans Jeur cloître au temps de Matthias, roi de Hungrie et de Bohême. — Jongelin, liv. v, p. '*%. KONIGSBRUCH, Pons régis ou Régis pon- tanum cœnobium (diocèse de Strasbourg, Bas-Rhin, France). — Abbave de femmes de l'ordre de Cîteaux, sur laSura, à trois lieues de Hagueneau. La tradition attribue son ori- gine à Dagobert II, roi d'Austrasie (de 674 à 679). On lui donne aussi pour fondateur l'empereur Frédéric Barberousse, vers l'an 1180, ou vers l'an 1166, suivant le P. La- guille. Ce prince la confia, dit-on, aux soins de l'abbé de Mulbrun. Détruite par le feu vers l'an 1620, au temps où Mansfeld ravageait l'Alsace, cette abbaye vit ses religieuses se retirer h Hagueneau, où elles continuèrent de vivre en communauté. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 889, la mention de quel- ques abbesses. KYLBURN, Kylhurnense cœnobium (comté de Middlesex, Angleterre). — Monastère de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondé par Hérebeit , abbé de Westminster , au temps du roi Henri I" (1100-1135). C'était une Cella de l'abbaye de Westminster. Elle fut fondée dans l'origine pour trois pieuses filles, Emma, Guriildeet Christine, auxquels les ledit abbé Hérebert concéda l'ermitage de Cunebur, qu'avait construit l'ermite God- w;n. — V^oy. Monastic. Anglican. LABÀIX, De Lubaciis cvenobium (diocèse d'L'rgel, Espagne). — Abbaye de ''ordre de Cîteaux, fondée en 1223, en Catalogne, par de? religieux et un abbé venus du monas- tère de Bonnefonl, en France, delà filiation ///Jor//s de Lnfoens (diocèse de Viseu. Rcira, Poiiiig;dj. — Abbiye fuidée vers l'an 1120, par Jean, surnonuué Pcculiaris, Fran- çais do nation, rpic son rare mérite lit de- puis élever au siège archiéjiiscopal de Bra- ga. KUefut daboid habitée par des religieux ermites, que gouvernait, sous le titre de prieur, l'an 11.37, le vénérable Jean Ccrila (le même sans doute dont il est parlé h 'i'a- rouca, {Voy. co mol). Il paraît (pi'entre les années 1137 et 11>0, Je.in (Mérita r-l ses ermites embrassèrent In règltj de Citr^aux. Ce [lieux [tcrsorniago iiuturut en 116'», après avoir gouverné plusieurs monasi('-r(!s cister- ciens de Portugal. — Voy. Jongelin, liv. vi, p. 27, LAGNY-SLR-MARNE (SAi-^T-l'iKnhK ni;), Lnliguiftruni ad Hlnlroniiin fanlrcrois duiccse «iePari"», mninlcnanlde .Mcaux,SeiiM!-ei-Mnr- iic.l-'ranc»!). —Ancien iiionaslcrf" de l'ordrede Sailli Bcimli, sous l'iiivoralioii du Sauveur et de saint Pierre, fondé vers l'an 6^4, par saint Fursy, fils de Fintan, roi d'une partie de l'Irlande. Ce pieux personnage, après avoir gouverné quelque temps un monastère dans sa patrie, et fondé ensuite, par les pieuses li- béralités du roi Sigebert, l'abbaye de Cnob- bersburg,dans le comté de Suifolk, en Angle- terre, passa en France, où son mérite lui attira bientôt une haute renommée. Les libéralités du roi Clovis II et d'Archambaud, maire du palais, le mirent en état de fonder le monas^ tère de Lagny, alors dans le diocèse de Pa^ ris, et dont il fut le premier abbé. Ce mo- nastère a donné naissance à la ville de La- gny (à 15 kil. S.-O. de Meaux). Deux cents ans après sa fondation, il fut détruit par les Normands. Le comte Herbert III, de Ver- mandois, le restaura et lui lit rendre ses pos- sessions, tombées en des mains séculières. Ce ()rinceyfiJt inhumé l'an 993. L'abbaye de Lagny, entra l'an Mîki, dans la congrégation de Sauil-Maur. — Voy., Gallia christ., t. VII, col. 491, 1 1 série de 60 abbés. LAMBRON ou SAlNT-(i HUMAIN D'AUX, Liziniacum in Ambronio (diocèse de Sainl- Flour, Cantal, France). — Abbaye fondée vers l'an 9'»5, oar Etienne, évô(pje de Cl or- mont, sous le titre de Saint - Germain d'Auxerre, et soumise .^ l'église d(i Saint- Julien de Brioude. Son premier abbé l'ut Robert, fpii gouvernait aus^i l(> luonastèio de Clianleuge. — N'oy. Gallia christ., t. il, col. 497. LANCKIIFIM, I.anchcvhrymium (diocèse de Raiiiberg, Ravièiej. — Abbaye iiiagni(i(juo de l'ordre de Cllc-aux, près de Bainberg, fonilée en 1132, par Otlion, évoque d(! Baiii-r berg, (jui (huma le terrain sur lequel cllu r.\ I,AN lui rotT>lriiito. Ci; iiiona>t( ro cul plus lard (l'insinues hienfailcurs |)aruii los seigneurs (lu pays, rpii ac<.rurcnl siutjulièreuienl son iiuporlancu cl sa ricliosso. LANDA, Landetifip Cœiwbium ((Jiocèsc de rinesne-el-Posen, Klals piussicns. — Ab- i-aye do l'ortlre de Cîleanx, siir la Varia, Jbndée, suivant Jongclin, l'an 11V6, par Mi- cislas, dit le Vieux, roi de Pologne. Ses pre- miers religieux, avec un abbé, lui vinrent de l'abbaye d'Aldcnbcrg, près de Cologne. <',elle abbaye était, dit-on, la |)romi('re et la plus ancienne de l'ordre de Cîtcaux, dans toute la Pologne; son abbé avait le pas sur tous les autres; et dans les assemblées du royaume, il occupait la première place entre les abl>és de ( jHeaux. I.ANDAIS, fMndrsium fdiocèsede Bourges, Franco). — Abbaye de 1 ordre do Cileaux, fille de l'Aumône, de la fdialion de rJtoaux. Klle l'ut fondée sous l'invocation do la sainte ^■ierg(', l'an 1115, à ce fine l'on croit: ses bieni'uiteurs, sinon ses principaux fonda- teurs, sont les seigneurs de Huzen«,'ai>, dont on voyait les tond)eaux dans son église. i'ierre de Urilliac, seigneur d'Argv, Tan 1'(8V, cl d'autres mend)res de celte famille, lui concéd("'rent des biens considérables. — \ oy., (îallia christ., tom. 11, col. 201, la sé- rie de U\ abbés. LAND-KLO, plus lard LIN-ALLl (comté de King's-Counly, Leinster, Irlande). — Ancien monastère fondé par l'Irlandais saint OA- man, dit Elo, pour le distinguer de plu- sieurs autres saints du môme non). Celui-ci, «pii avait été intimement lié avec saint Co- Iftiukille. mourut, dit-f)n, dans ce monas- tère, le 2() s(-ptembre 610. LANDKVKNKC (SAl^T-C.lIGN0Ii: ni-) Lan- (hvencchum (diocèse de Ouimper, Finistère, l-'raiice. — Ancien monastère- de l'ordre je Saint-Henoîi, fondé vers l'an kHi), par saint (iuigMolé, (jiii en fut le premier abbé. (1 oj/rr sn N le nu 3 mars.) Disciple de saint ihidO(-, fondateur d'un monastère dans l'île des Ix-niriers (aujourd'hui l'île >erle), (lui- giiolé lit des progrès si rapides sons un tel maîlro, (ju'il fut bient(*»l dotmé pour su|)é- lieuràonze des disciples de Hudoc, et envoyé aveceux pour fonder un nouNcau mnnast(i('. (j's religieux ayant traversé la Domnoné, ou côte septentrionale de l'Armori(iuo, s'ar- rôl("'rent dans une île déserte, près de l'cm- I oucliure le la rivière d'Aven, dite aujour- d'hui Ch.Ueaulin, et s'y construisirent de petites ccdlules. Trois ans après, (piittant cette île (pie des vents furieux rendai(>nt in- habitable, ils passèienl de l'autre (olc du golfe, 011 ils bAtirenl un monastère dans la /fllIéedeLandevenec, j\ trois lieues de Hresl. C.ralUm, comie de Cornouailles, (pii donna 1 emplacemeni, et fournil tout ce (pii était nécessaire pour sa consirnction, est reg.u- dé avec raison comnie l'un des fundal(!uis de ce monastèi'c. Saint (iiiignolé gouverna son abbaye jii'^- fliie vers l'an .')"29,où il moiiruteii désignant pours(m successeur saint Cuenau, son dis- ciple, lequel fut depuis un dos a['(Mrcs de DICTIONNAIRE LAN 4-2 l'Angleterre et de l'irlanilo, et rétablit la ré- gularité dans [ilusieurs monastères. Quant à celui de Landevcnec, il suivit, jusqu'au i\' siècle, la règle (pi'il avait reçue de saint (luignolé, son fondateur, l-llle était, quant à la substance, la munie que celle des monas- tères de la Cirande-Rrelagne, de PFcosse et de l'Irlande, la(|uelle paraît être tirée des règles monastiques d'Oiient. Vers 818, Louis le Débonnaire lit substituera celle règle celle de saint lîenoît. Le monastère de Lende- vencc fut réuni à la congrégation de Saint- Maiir, en 1036. LANDSTllAS, Fons I{. Mariœ in Lnnûslras (diocèse de Ciurk, lllyi'ie, î'ilats aiitiicliiens). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée vers l'an 1130, par Bernard 1", duc de Carintliie, avec sa feinmc Guta, (illc d'Otrocar, roi de Bohême. Klle est tille de Villers, près Metz, en Lorraine, de la libation de Morimond, comme les autres monastères cisterciens de cette contrée. LANCHAHRE (Notre-Dame de), B. Marin de Lancharre (à Chalons-sur-Saône, Saône-el- Loire, France). — Abbaye de femmes de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 1236. ("e fut d'abord un |)rieuré, et plus tard une abbbayc. Klle s'appelait Lancharre, du bourg de ce nom, où elle était située, avant qu'elle iiït transférée dans la ville de ChaUms. — Le (iallin chrisl., t. IV, col. 979, donne la série de 20 abbesses. LANCiONKT, Langonium (Franco). —Ab- baye (Je l'ordre do Cîteaux, fondée l'an 1136, par Conan III, duc de Bretagne. Klle était située en Basse-Bretagne, et dans le diocèse de Quimper. Klle était sous l'invocation do la sainte > iorge. LANCiUKST, Vallis Crucis ou Langueslcnse Ccmohimn (pays de dalles, Angleterre). — Abbave de l'ordr? de Cîteaux, fille de Strat- marciicl. Klle fut fondée en 1180 ou en 1200, par Madoc Ap-dryllith, seigneur de Broju- ieild. Les évoques de Saint-Asse accrurenl successivement ses possessions. On complu parmi eux Bobcrt, abbé de Languesl, (pii lut promu h ce siège, l'an 14-10, par le Pa[ie Jean XXIII. (.Ionc.ki.in ) LANNOV de Briostel, Alnetum, Lanneium ou Itriosirllum (diocèse do Beauvais, Oise, l'rance. — .\bbaye do l'ordre de Saint-Be- noît, sous l'invocation de la sainte \ierge, londée l'an 1135, par Lambert de Briostel, ensuite reconslruile l'an 1137, et transférée au lieu (h; Lannoy. O'tte abitaye fut d'abord soumise <*i Savigny, et, de l'ordre de Saint- Benoît, elle passa, l'an 11V7, ;"» l'ordre de Cî- teaux. Kilo est lillc do Beaubec, première lille olle-mème de Savigny. L'abbayode Lan- l'.oy prit bienl('>l un grand accroissement par les bienfaits dos rois de France, des souve- rains pontifes, des évè(jues do Beauvais et (i'Auiiens, et de divers soigneurs. D'illustres personnages furent inhumés dans son église ( yoy. Jov/clin , t. I, p. 52.) Celte abbaye fut dévasté(;, comme tous les monastères du di'xèso, principalement l'an 1592; ujais ayan été restauré(>, elle llouril do nouveau jus (pj'au ilerniei' siè(de. — Aoy., (ïullia christ. 433 LAU DFS ABBAYES ET MONASTERE?. LAU hZ\ t. IX, col. 838, la mention de ^1 abbés. LANTKNAC (Notre-Dame de), Lantenia- ciim (diocèse de Saint-Bi'ieuo, Côtes-du- Nord, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- lîi.-noît, fondée l'an 1153, sur la rivière de RIavet, près la petite ville de la Chèze, par Eudes, duc de Bretagne. Elle s'unit, l'an leVC, à la congrégation de Saint-Maur. LANVAUX on LANVAS, Landuvallis ou. Monasteriumde Lanvanciis (diocèse d« Van- nes, Morbihan, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, près Auray et le bord de la mer. Fille de Bégars, sous Cîteaux, elle fut fon- dée, vers l'an 1138, par Alain, baron de Laii- vaux, et ensuite richement dotée, en 1250, par Jean, duc de Bretagne. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. LAON (Saint-), à Thouars, Touarcium S. Launi (diocèse de Poitiers, Deux-Sè- vres , France). — Monastère de l'ordre de Saint-Augustin, fondé avant l'an 1021, dans la ville de Thouars. 11 doit son origine à un certain Achard, et à sa femme Roscie, qui placèrent d'abord quatre chanoines dans cette église. Ce nombre, accru par des donations des évêques de Poitiers, s'éleva bientôt jus- qu'à douze. Aimery, vicomte de Thouars, conféra plusieurs biens à ce monastère , l'an 1117. Il eut aussi pour bienfaiteurs Henri, roi d'Angleterre, et Marguerite d'E- cosse, femme de Louis XI, dont le corps fut inhumé dans son église, à droite du chœur. — V'oy., Gallia chrisL, t. II, col. 13H, la sé- rie de 31 abbés. LAPASIS (île de Chypre).— Abbaye de l'ordre des Humiliés, dit vulgairement la Belapois ou laBeaupois, à l'est de l'ancienne villa de Cérines, non loin du cap de Saint- André, sur le penchant d'un coteau dont la perspective est admirable. On y découvre la mer et la côte de la Karamanie. Cette abbaye fut bAtie au xiu* siècle, par Ugon III, des Lusignans, prince illustre par ses belles ac- tions, à qui saint Thomas d'Aqtjin dédia son livre De regimine principum. Le fondateur lui accorda divers privilèges. L'abbé, lors- qu'il montait à cheval, avait le droit de jwr- ter l'épée et les é[)erons dorés, à la manière communauté d(! nioiiKîS formés sous la disci|dine de saint Richard, abbé de Verdun. — N'oy., ^'«//m m lau WCTiO^fNAIRE LAZ *% «7(/jv/.. t. m, roi. 987, la série de 43 abbés. LAl'UK.NTDI': MAÇON (Saint-). 5. laumi- ttus secus Miitisconem ( Saônc-ci- Loire, rrance). — Ancioiiric «bbaye fondée avaiil laii 83Ô. Le Gallia c/iri*7.,»danssa revue des Aicux iiionaslèresdu diocèse de .Maçon, nicn- iionne son existence d'anrès qnchiues actes des i\', X' et XI' siècles (t. IV, 1109). LALUKN r-DF.S-AL lîATS (Saist-), 5. Lau- rcniius de Abbatia ou Longoretum. — A 1)1)3} e de France, située d.uis l'ancien diocèse d'Auxerre. Llie (tait de l'ordre de Saint- Augustin et M fondée avant Tan 578. LUc s'ajipela d'abord 5. Wilfinus. Llie fut ré- formée du 107G à 108'*. Klle ava t pour \m- tions saint Laure'it, inartvr, et saint Hilaire. ~\oy., Gallia uhrist., l XIII, col. 430, la liste de 33 albés. LALllKNT-Eï-THEODORET (Saints-), 5. Launntius (h Avignon, Vaucluse, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saini- IJenoît, fopJée, avant l'an 951, dans la ville d'Avignon, sous l'invocation des saints mar- tyrs L?-4rent et Tbéodoret. On attribue sa fondation à Amélio, comte d'Avignon, cl à fca femme. L'an 951, Lanfrcd et sa femme, Mabile, lui assignèrent de grands biens. — Voy. cette cbarte de donation et la série de Gl «bbés, dans le Gallia christ., t. 1", col. 886. LALIU:.Nr-LKS-I»AKIS (Saint), S. Lau- rentius, elc (h Paris, France).— Ancienne ab- baye, fondéel avant l'an o91 , dans un fau- l)ourg do Paris , au(jucl elle a donné son nom. Il en est fait mention dans saint Grégoire de Tours (lib. vi, .'ap. 9). — C'é- tait au xviii* siècle une église paroissiale sous la juridiction de l'abbaye de Saint-Mar- tin des Cbamps. Saint-Laurent est encore aujourd'Ilui l'une des princi|)ales paroisses de Paris, sur la rive (Jroite île la Seine. — Voy. Dubois, Jlist. ecclcs. Paris., p. 98; Sauvai, Antii/uit. de Paris, f). 303 ; etc. LAI !U;M-SI U-LA-MFLLK (^Saint-), S. f.aurcndus de Cabbcrcssa ou ad Nigcllam (amien diocèse de Narbonne, maintenant de Carcassone, Aude, F'rance). — Ancienne abbaye fondée avant l'an 817 sur la ISicllo, à trois lieues do celle de la tirasse. On l'ap- pelait vulgairement Saint-L.^urent de Ca- breressa. i-Jle fut soumise 5 l'église de Nar- lionne par le roi Carloman, h la demande de l'arcbevéïpie Sigebold (lin du i\' siècle). L'an 1090, elle fut unie h l'abbaye de (îrasse, dont elle devint unejcelle ou |)rieuré. LAUIILSIILIM, LAI lUSIIAM ou LOllCII; I.aurissa , jMurishamnm , Aazarius in parjo Wurmatirnsi ()\\ Ollrum (Allemagne). — An- cienne abbaye de l'ordre de Saint-BeiKdt , située dans l'ancien diocèse de Worms, à (|uel(pies lieues de Worms et non loin d'Heidelberg. C'était l'une des (|uatre ab- bayes in)|tériales. IClle fut fondée vers l'an 763, par \Villisvinde , veuve du comte Ilii- pert, et par leur fils Cancor, comte de Ha- genbeim. Saint (>bro(lcgand , évoque de .M(>tz , proclie parent de la fondatrice, prit soin du nouveau monastère; il y mit seize Hligieux , tirés do l'abbaye de (iorze , dont Il éiuit le fondateur, ci il en conlia la conduite à Gundeland , son frère, L'é- glise de ce monastère fut d'abord dédiée h saint Pierre; mais saint Chrodegand l'ayant enricbie des reliques de saint Nazaire, il porta depuis, le nom de ce saint martyr. Cbaric magne fut l'un de ses grands bienfaiteurs, comme on le voit par des chartes données en sa faveur, l'an 776 et l'an 779. Helmeric, qui succéda 5 Gundeland, orna de divers ou- vrages d'or et d'argent , l'église et le tom- beau do saint Nazane. Il y lit construire \u\ autel fort riche, qui fui depuis porté h lé- glise de Saint-Pierre d'Altenmunster. Le monastère de Lauresheim fui recons- truit l'an 1244; il devint peu après l'an 1248, de l'ordre do Prémontré, |)ar les soins de Cancron, conito du Rhin. Ses premiers reli- gieux vinrent do Prémontré ou de Tous- saint. — Voy., Gallia christ. j t. ^', col. 696, Ja série de -52 abl)és, cl do quelques au- tres ; et Annal. Prœmonstr., t. JI, p. 23. — Cette abbaye était du diocèse do Worms; l'annaliste de Prémonlrô la ("lace dans celui de Mayenco. LALIIUS ou TAUllUS (Grèce). — Abbaye do l'ordre de Citeaux, fdlu do Bonnevau'x, de la filiation do Morimond , fondée vers l'an 1256. L.W AL(SAiNT-TnoMA8DE), Vfl//i5 (France). — Prieuré de femmes do l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation do saint Thomas, fondé avant l'an 1163, et d'abord au lieu de Laval, près Dannnaric, en Brie, alors du dio- cèse de Sens. Il dé[)endait, connue le prieuré de Sainte-Madeleine deTraincl, de l'abbaye du Paraclet. Il fut transféré [ilustard, |)ar suite des guerres, à Lagny-sui-.Marne, alors du diocèse de Paris, et aujourd'hui du dio- cèse do Meaux (Seine-et-Marne). — Voy., Gallia christ., t. VII, col. 642, la série de 19 prieurs. LAZARE (Saint-) de Cambrai, S.-Lazarus (diocèse de Cand)rai, Nord, France). — Ab- baye de fennnes établie h Cambrai, au pied du mont des Bœufs, vers 1116, pour le sou- lagenjent des lé[»rcux, par l'évoque Burchard, le seigneur d'Oisy et Jean de Montmirel. Ses revenus furent augmentés plus tard par l'é- vè(|uo Nicolas, par Simon d'Oisy et Goran, chanoine de Saint-Géry. L'hôpital de Saint- Lazare fut d'abord de.-servi par des frères et des S(uurs, comme la plupart des maisons lK)spitalières du moyen auvre ami du Sauveur. « Aujourd'hui son nom est connu dans tout le monde savant de TEurope, et il est devenu célèbre dans l'Orient. Comment s'est opéré ce cliangement si soudain?... Voici la ques- tion que font communément les nombreux étrangers, qui, dans leur voyage d'Italie, vietment faire le pèlerinage intéressant de l'fle de Saint-Lazare (73). » Méchitar, né l'an 167G, à Sébaste, ville de l'/irménie-Mineure, est l'auteur de ce mer- veilleux changement. Jeune religieux du couvent de Sainte-Croix, près de Sébaste, il conçut l'idée de créer une société religieuse destinée à la ré^jénération spirituelle et scientifique de sa nation. Il mit cette idée à exécution, au milieu de fatigues et d'obsta- cles de toutes sortes que son courage sut vaincre et dominer. Après avoir jeté les bases de son ordre à Constantinople,et à Modon, en Morée, il fut chassé de ce dernier 'asile par les Turcs, et vint se réfugier à V^enise, et réaliser enfin, dans l'île de Saint-Lazare, ce que sa volonté forte et inflexible avait mé- dité pendant tant d'années. Laissons parler ici M. Eugène Bore, aujourd'hui religieux lazariste, et ci-devant l'hôte et l'illustre élève du couvent dont il a voulu ôtro aussi le fidèle historien (en 1835). « ... Au moment où les alfaires semblaient le plus désespérées, c'était alors que la Pro- vidence venait à son secours. ■ Un jour, en quehjue sorte pousse |)ar une inspiration intérieure, Méchitar jeta les yeux sur la petite île de Saint-Lazare, et sa position le frappa. Elle est séparée do la ville de Venise, et cependant, par sa proximité et la facilité des couununications, elle sendjie y tenir. Son isolement était favorable à la r(!trailo dans larjuclle vivaient ses religieux; «•t bien que peu étond\i(!, elle olfrait encore un omphKcment su(lis;uit. Il se trouvait qu'elle était ahjrs déserte. Sa vieille église et lus pans démantelés do quelques masures, é. aient les seuls vestiges de son ancienne dosiinalion. Dans le xii* siècle, Hubert, abbé de IJénédiclins , l'avait cédée au chari- (75) Eii|;ç^rio Borf-, Histoire de la iociétfi relujictise arménienne, 1X3'>, Vcriiso, impriiiicri(; ilt; S.iiiil La- zare. (71) C'est aussi U; 8 soiiIi-ihImc i|ii'iI .iviiil pris table Lione Paolini, qui y avaitélové un hô- ]»ital pour les lépreux, alors fort nombreux dans la ville, et y avait bâti celte église. Lorsque la lèpre eut disparu, cette maison reçut une autre destination : elle fut réser- vée pour les pauvres ; et comme ce dépôt de mendicité n'était qu'une succursale de celui établi dans la ville, lequel était consa- cré à Saint-Lazare, on changea le nom de Saint-Lione,que portait anciennement cette île, en celui de Thôpital de Venise. « Méchitar consulta ses religieux, et tous admirèrent la convenance de cette position. U ne s'agissait plus que d'obtenir l'île, et c'é- tait au sénat qu'il fallait encore s'adresser pour en avoir la concession. Méchitar en ha- sarda la demande et elle fut exaucée. Il pa- rut un décret du sénat, le 8se[)tembre 17j7, jour qui, par une singulière coïncidence, se trouvait être l'anniversaire de celui où il avait fondé proprement son ordre, en le mettant sous la protection de la Vierge (74). Ce décret faisait la concession perpétuelle de l'île, dans l'état où elle se trouvait, à la nouvelle société arménienne. « Nos religieux s'établirent comme provi- soirement dans les chambres demi-ruinées qu'ils trouvèrent, attendant avec patience le moment où ils pourraient bâtir leur monas- tère. Méchitar fut obligé d'aller à Rome, pour s'expliquer franchement sur ses inten- tions et le but de sa société, et afin de dis- siper les préventions que ses ennemis avaient pu répandre. Il fut reçu avec une bienveillance toute particulière par le saint Père, qui l'entretint souvent et lui donna les encouragements les plus flatteurs, en lui conférant le pouvoir d'envoyer dns mis- sionnaires dans l'Orient. « Dès que sa mission fut terminée, il re- tourna dans son couvent, dont il s'occupa d'abord d'organiser la discipline intérieure. L'e5f)rit de charité, d'obéissance et d'humi- lité fut le triple fondement qu'il donna l sa règle, et il sépara ses religieux en trois classes, les varlabicds ou docteurs, ceux qui achèvent leurs éludes dû théologie et de philoso[)hie, et les enfants dont ils dirigent l'instruction. Sa sollicitude s'étendait au delà do l'île do Saint-Lazare, et il pensait continuellement au bien qu'il pouvait faire à sa nation. Voici coumicnt il s'exprimait à ce sujet dans un de ses écrits : « Tant (jue « je vivrai, dit-il, je m'efl'orcerai de travail- « 1er au bien et h l'avaiHiement spirituel do « mes com|)alriotes. Le njé[)ris et la défiance « que quel(iues-uns m'o|)posent ne me rebu- « teront pa^>..., » On peut mônuî ajouter (pio sa nation était le but dirc'ct et conslant (h; tous ses ti-avaux; c'était pour elle (jii'il avait formé sa société, alin de réfiandre v\\ Arménie les lumièr(!s, aumoy(Mi de ses mis- sionnaires et d(!S divc'is ouvrages ipi'il im- primait dans son couvent, espérant ipie la possession de son ronvcnl foinh'! on Muk'-o, cl, rliose singnlirrc, W. drcrcl |»arli(iiliros- uén.T, vinrent 5 son aille par leiirs libérali- tés, cl lui permirent d'élever le monastère dont nous admirons l'élégante simplicité. Comme l'activité et la capacité de son esprit s'appliquaient à tout, il fut lui-môme l'archi- tecte. Aux deux côtés de l'antique église «pii était assez bien conservée, et dont il bâtit le nouveau clocher, il adossa un (Mirps de billimenls qui s'étendaient au nord et au midi, pour se prolonger ensuite parallèle- ment vers l'ouest et venir se réunir, en for- mant un carré parfait, (jui à l'intérieur ollro un cloître soutenu do |>etils pilasti'cs, don- nant sur un jardin planté de lleurs et propre h servir de promenade aux religieux. Au j)remior étage s'étend un long corridor pa- rallèle h ce premier cloître, et sur lequel s'ouvrent toutes les cellules des religieux. Il n'oublia rien, ni les deux salles de la bi- bilotliètjue, ni les ateliers pour l'imprimerie, ni le local destiné aux enfants, qu'il détacha du reste du monastère. Tout fut exécuté avec soin, et il [)résida à tous les travaux. « 11 cul la douce consolation de vivre quchiues années dansce couvent, qu'il voyait charjue jour itrospércr, et qu'il édiliait par ses vertus. Mais il avançait en Age, car il avait atteint .«a soixante (Miatorzièmo année, et SCS disciples voyaient avec douleui' qu'il le periJraient bienlot; sa santé naturelle- ment fdible, ayant été i»rofondément altérée par l'agitation et les latigues continuelles de sa vie évangélitjue. 1mi ellet aux i»remiers jours d'avril de l'année ITiO, il ressentit les premières attein-^es do sa maladie mortelle. Le mal tit des progrès ra|tides, et Méchitar comprit (pi'il allait bientôt [)araîlre devant celui jiour la gloire de (pii il avait travaillé ( or)stannnenl. Dans un des derniers jours de >a maladie, il (il venir tous les religieux, et (le son lit do mort il leur adrcs;sa les paroles les plus touchantes, puis on l'entendait s'é- ( ricr : <( O Seigneur, aie pitié de ton |)auvre << serviteur, cl donne-lui la grâce de suppor- « ter ses douleurs! Aie pitié de cette coni- n niunauté, et (-onservc-la dans ton amour; « donne lui la paix et administre-la suivant »< ta volonté ; (pie ta droite toute puissante « la protège de son ondjre; alfermis l'dîuvro n (jue lu as loi-môme établie, et ijuo ta « loulc-misériçordieusc Mère soit toujours « son aide el son appui 1 » « Peu après, il s'endormit du sommeil des (7;i) Les al)i:cs qui ont siiocéch; an liienlieiir(;iix Mi'iliii:ir sont le ({(Klonr Klicniic Mcicliior (i(! (^(»ns- i.inlinopie, suiis le(|ii(.'l (|!i('l(|ti(-s iii(;iiil)r(;s du l;i su- « icli; (le S:iinl-L,-)7.;ir(' soriiruiil du C(mi\(MiI pour ;d- l( r roiidir, (i';i|ii)i'i'rc iii.iiM)ii, iiii ils |ii)rt< m c^:il«'iii(>iil lu liolii «le .^l' I liil.instci, iii;iib eu loruiaiil une bi.inclic dis- justos. le 27 avril, cl son corps fui déposé, d'abord dans le chœur, puis ensuite dans le sancluaire de l'Kglise. On lit sur sa tombe uneé|)itaphc en langue arménienne, qui est un panégvrique complet de toutes ses ver- tus (75). " « Telle fut la vie de cet homme qui tra- vailla pendant plus de cinquante ans avec une énergie de volonté infatigable à réaliser la sainteidée(|u'il avait conçue, de ramener sa nation à l'unité de la foi par les lumières de la science, il édifia avec peine son édilice, mais il parvint enlin à l'achever, el il se survit aujourd'hui dans ses œuvres » Méchitar avail [>ris d'abord pour base de son ordre la règle de Saint-Antoine, géné- ralement adoptée dans les monastères il'Ar- ménie. Mais i)lus tard il la moditia el il choisit celle des Bénédictins. « Kn elfet, con- tinue M. tug. Bore, outre d'humbles et de simples r(;ligieux adonnés à tous les exer- cices do la vie ascéti(iuc, il fallait encore des hommes de science ou d'études, embrassant chacun une spécialité, et pouvant concentre;* au besoin leurs richesses el leurs travaux sur une mémo matière. Ils doivent se pro- poser doux choses dans leurs études : rac- (|uisition do certaines connaissances, puis l'emiiloi de ces mômes connaissances ac- quises pour l'enseignement spirituel, oral ou littéraire des autres. Car chacjue Méchi- larisle doit ôtre ou vartabied, c'esl-h-dire docteur spirituel , prêchant el évangélisant comme missionnaire lorsqu'il le faut; ou vai-jabied, c'est-à-dire docteur ès-lettres, enseignant el initiant les enfants à la science, cl enfin auteur et écrivain tenant un rang dans le monde liltéraire; et, bien (jU(; la chose soii diflicile, plusieurs membres de la société réunissent ilans leur personno ces trois (jualités ou conditions. « Tout en les faisant participer aux lu- mières et 5 la science d'(>ccident, Méchitar meltaitcependant en première ligne de hîurs études, la connaissance ap[>rofondic de leur langue, do leur histoire et de leurs Pères. 11 voulait (|u'eiJ s'unissant h la foi et à la communion catholique, ils restassent tou- jours Arméniens. C'était le seul moyeu d'iitteindre le but (}u'il se proposait, d'exer- cer une action directe sur sa nation (pi'une dispute do mots mal compris peul-ôlre, sépare seulement de l'unité chrétienne, et (pii, oxlrômemeiit jalousede la gloire (pi'onl répandue sur l'iijlisc arménienne les pie- mieis patriarches, n'a pa>i répondu aux tcn- talivcs d'union faites h diverses époques, (jiie parce qu'elle croyait sans doute (|u'oii voulait porter atteinte à ses anciennes tra- ililioiis, h la mémoire de ses saints poiitif(!S et de ses docteurs, ou du moins (ju'on ne les respectait pas assez. Iiiu;l(! cl S('parée. A sa mort, qui .irriva eu Ib'iO, (Ml ('lut le (l()(l(;ur Kticiiuc Acoiiliiis Kovcr, iioblu Ar.iuiiifii de Traiisylvaiiic, (|ui lui sacic aiciicvè- (juc il Koiiiu eu l;iuu(!c, I8()i. Kn l8-2i, épo.iuc du s.i iiHiri. il lui itiiiphin! par le rcvcicnd duclcur Suki.is Sdui.il de (.(iiisl.iiilinuplr , éyalciiieiil arclic- VC'pif i» jnnlibus. m LAZ DES ABBAYES ET MONASTEBES. LAZ 442 « La première condilion exigée pour être reçu dans la société, est d'être Arménien (l'origine, et atin de se |)énétrer mienx de *ion esprit et de l'objet de ses institutions, vn préfère les sujets encore jeunes, élevés dans la maison, sans qu'il soit fait la plus V^gère distinction entre le riche et le pauvre. Lorsque ces jeunes enfants ont fait preuve de leur capacité et de leurs dispositions, ils revêtent la robe, costume de l'ordre. Ils habitent un corps de bâtiment séparé, nom- mé le noviciat, oii ils ont des maîtres ca- pables de les diriger dans leurs études, qui correspondent alors à celles de nos gym- nases ou collèges (76). Lorsqu'elles sont ler- minées, et qu'a une bonne santé capable de supporter les travaux de la vie de savant ou de missionnaire, se joint une capacité intellec- tuelle suffisante, on les laisse libre d'enirer ou non dans la société. S'ils manifestent le désir d'être admis , on les présente à la société, dont la majorité des membres doit 0[)ter pour leur admission. Alors ils passent dans l'école appelée professorat, oii ils se livrent à l'étude de la théologie et de la philoso{)hie, en y joignant celles des Pères. « Lorsqu'ils ont achevé ce nouveau cours, ils reçoivent le sacerdoce, et on leur assigne pour chambres, celles qui sont occupées par les docteurs. S'ils en sont dignes, et s'ils soutiennent avec avantage les examens re- quis, ils reçoivent aussi ce titre de varta- bied, et, suivant leur vocation ou les dispo- sitions qu'ils montrent, on les envoie dans l'es missions d'Orient, ou ils restent dans le couvent pour vaquer aui travaux littéraires. a L'office do la liturgie arménienne pré- sente cette pompe et celte magnificence que déployaient les anciennes églises d'Orient, et rien n'élève mieux l'âme vers Dieu, ou la plonge dans un plus doux recueille- ment que l'assistance au sacrifice de la Messe célébrée avec solemnité, un jour de lète, dans le couvent de Saint-Lazare. La richesse des vêtements sacerdotaux , la tiare aue ceint le célébrant, et qui ra[)pele celle u poniife suprême do Jérusalem, le rideau qui dérobe aux yeux des fidèles la consom- mation du redoutable mystère, et l'ordre symétrique ei silencieux do tous les acco- lyles rangés hiérarchiquement et chantant avec mesure les belles prières du rituel, tout cola agrandit l'idée que nous devons avoir de notre sainte religion, en la voyant toujours la même, olliir néanmoins colle variété do formes oriontalos (jui ont un gcme do boaulo que ne présente pas iiotr<.' rite d'Occident. Mèchitar pril un soin [jarli- (iilier do former ses religieux aux cérémo- nies lilurgi(pjos do son Kgliso, et il voulut que lous les dimanches la uiosse lût célébiée (70) l/f!ns(;i;{ncmf;iil s<''i:iili<;r 'pour les onf;iiil.s fiaiivrcs (le la iLilioii .'iriiiôiiiciiiic ri^nirc aussi dans i: |)laiMl)-s travaux tic la soch-Ic ; «l, grà(;«: ii la ii- Ix-ralilc d'un riclit; tM-^'or ianl arnuiuicii, (-(abli dans l Iridi;, à Madias, Samuel Mooi.id, (|ni a laisse': «laiis smi Icslanieiil un I(-;^h (oiisidiralt'i;, ii coiidilioii »|u'il lïil alli;' le à «cl rui|iloi, les Mécliilarislfs de, S.iiiil I,a/,.ir<' rinl |»m lnndri, r.m l.S",i ,t I'hImui-, en grande pompe. L'ordre et k piété avec lesquels tout s'exécute à la grande édifica- tion dos étrangers, prouvent que renseigne- ment du grand maître se conserve dans le couvent avec une exactitude scrupuleuse. « Trois fois par jour les religieux s'as- semblent dans l'église, pour réciter en com- mun leurs prières, le malin, ays pnr des con(]néranls inliainains et forcée de (.l.crclier ailleurs une autre |)atrie, la nation arménienne a été disséminée ilans tout l'O ■ rient, comme les sables que lèvent emporte, et on trouve ses colonies élal)lies dans toute la pres(]u'île de l'Inde, on Perso, dans la («éorgie, dans tout l'empire Ottoman, et jiis- (|u'au fond de la Uus>ie. fous, mali^ré leur éloignemeni et la divoisité de religion des peuples au milieu desipiels ils se trouvent, sont demeuiés iidèles à la foi chrétienne, et jamais la persécution ou la force, la séduc- tion ou rintérél n'ont |)u les faire aposta-ier. Ouel(|uefois certaines Kglises man((uent de j)asteurs, ou ceux qui les dirigent, n'ayant pas trouvé le temps ou les moyens d'acqué- rir toutes les connaissances né(;ossaiies à leur état, n'entretiennent pas leur Iroujteau dans un degré d'instruction sullisante. Mé- chilar voulut en conséquence former dans sa Société des missionnaires capables de su^ipléer, par leur zèle et leur science, à ce qu il |)Ouvait y avoir de ('él'ectueux dans ces uiverses Eglises, el en même t(unps il espé- rait que ces missions ramèneraient à l'unité de foi les croyances divergentes. Les reli- gieux (]ui se sentent la force et la vocation d'exercer le rude ministère des missions évangéli(iues, parlent, lors(ju'ils ont reçu lo degré de docteur, pour ces diverses contrées si lointaines. Kn jiortant le flambeau de la foi dans ces pays, ils y répandent aussi les lumières, au mo^endès livres et des ou- vrages in)piimés dans !c couvent do Saint- Lazare. «On peut donc dire (pic ics disciples de Méchitar sont aujourd'hui pour le monde oriental les courtiers de la civilisation de l'Occident, el tous ceux qu'un généreux es. 'rit de sacriH(*e porte h travailler au biciî ot au progrès toujours ascendant de l'iiu- inanilé, doivent applaudir h leurs ell'orts ot se réjouir de les voir couronnés de succès. I»'un autre rùu'', nons ne, leur faisons |)oint rainuùnegraluitedenolrescience, et nous re- cevons un riche dédommagement (Je ce don, en voyant ;• la fois le domaine de la littéra- ture orientale accru par les livres de tout genre qu'ils publient, avec un luxe et un goilt remar^inables, el dont plusieurs sont Ir-aduits, et l'histoire de l'Kglise en général, com|)létée par la connaissance de l'Kglise d'Arménie, (]ui a une philosophie et une théologie |iarliculièros, et (pii compte dans son sein tant de l»ères et d<> docteurs cl d'é- crivains ascétiipu's vraiment remarquables, m M:HKU ou LKBKHAW, Lrhrahense. - Monastère de l'ordre de Sainl-Herroll, fondé vers l'an 77V par Fulrad, (pii était alors, ou r^ui fut (l(!|»uis abbé de Saint- Denis, en Irance. 11 porta depuis, le titre de saint Alexandre, lors(}ue Fuirad l'eut enrichi des reliquos de ce saint nrartyr. Il était aussi sous l'invocation de saint HippoIUe. Ce mo- nasij'To était situé en Alsace, dans le diocè>c de Sfrasboiirg LMFFLIA (Belgique). — AJjbayo de .'.^i-dro de Pi'émontré, sous l'uivocationde la sainte Vierge et de saint Jean l'Kvangéliste, fon- dée ver-s l'an 115-i, et (jui était autrefois du diocèse de Liège. Ouehiues-uns font re- monter son origine h saint Materne, évè(jue de Cologne et de Trêves, au iv' siècle, lille était située dans un des faubourgs de Dinarit, sur la rive de la Meuse. C'était arrparavant une maison occupée par des religieuses. Fille devint la demeure do clercs ou chanoi- nes séculiers, vers l'an 1152, épocpie où (ierlariil, abbé de Floreffe, do l'ordre de Prémonlré, (il ra((|uisition de ce lieu pour son monastère. iMiliii, l'an 1*200, dit-on, Jean, abbé de Florelfe, [lermit h cette mai- son d'être régie par ses propres abbés. Ilenr'i, comte do Namur, est regar-dé comme l'un des fondateurs de cette abbaye — ^'ov., Gallia christ., t. III, col. lOW, la ^érie de 36 abbés; Annal. Prœinonstr., l. II, col. 21). LFC.FU (Saint-) ou SAINT-LIC.AIUK, >'. Leodryarius. — Ancienne abbaye de France, de l'or-iiro de Saint-Benoît, .située sur la Sèvre, près la ville de Niort (l)eux-Sèvr-es). Kilo fut fondée, d'après la ChronUiuede Mail- tczais, l'an 901, et dès sa fondation, elle fut soumise au monastère de Saint-Maixont. Le (iallia christ, la place dans l'ancien diocèse do Saintes. Elle dépend aujourd'hui do celui de Poitiers, quicomprend le département des Deux-Sèvres. — Voy., (iallia christ., t. Il, C(d. 112'i-, la série de 33 abbés. LEGER DE SOISSONS (Saint-), S. Leode- yarius (diocèse de Soissons, Aisne, France). — Abbave do l'ordre de Sairrt-Augustirr, fondée Tan 1039, dans un faubourg de Sois- sons, par (lozlin, évè(pie de cette ville. Les i)a[-.es Alexandro III et IV, Innocent II el III, Eugène III, etc., et les comtes de Sois- sons, fTiront les bienfaiteurs de (elle abbaye, (pli fut dévastée (•oiinne tant d'autres par les novateurs, l'an 1507. l-llle s'agrégea l'an 1000 h la congrégation de Fr'anco. — V Oy., (iallia christ., t. IX, col. 4G7, la série de 31 abbés. LEKl, Jugum Dei, en latin, vulgairement Ahhalia yrisca, (ircy-Abbcy ( ancien diocèse de Down, dans l'Ulster, Irlande). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée on 1193 ou 1197, par Afrique, fille »le (iodefroi, roi de Mari, et femme do Jean de (irrrty, le vairr- queur de ITIster. Cette abbaye est lillo de H(.l(otran, on Ecosse, de la liliationde Clair- vaux. LEIX ouMANASTEU LAIf.HST, Lcx Dri (Irlande). — Abbave do l'ordre de Cîtoarrx, fille do Baltinglas. Elle fui fondée vers 1 lvS3. par unnobh^ personnage, nf)rnméCochegeri O'Moore, d'une des plus illustres familles d'Irlande, dit Flatsburius,(]ui aienlcombAltu (•(U)lre les Anglais pour la défense do la foi et de la nationalité. LE LA(>, Lacus ( Allemagne ). — Abbaye de l'ordre d(; Saint-Benoit, située h un mille d'AndiTiiach, ot h trois milles de Cobleritz, et(]iii était dans lo diocèse de Trêves. Elle firt l'ondée vers l'an 1093, en l'honneur de la sainte \ierge cl de saint Nicolas, sou? les a& LEO DES ADBAYES ET MONASTERES. LKR 4iG auspices d'Egilbert, an.licvôqiie de ïiève», par Henri, comte palatin, et sa femme Adé- laïde. Sigefroi, comte de Biabant, héritier et successeur dudit Henri , son beau-jère, dans \e l'alatinat, termina vers l'an 1112 ( ette pieuse fondation. Cette abbaye s'unit, Tan li70, è la congrégation de Bursield.— Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 6C6, la série de 40 abbés. LENYN, Le.ninum ( ancien diocèse de Brandebourg, Ktats prussiens). — Abbayede Tordre de Cîteaux, fondée près la ville de Brandebourg, Tan 1180, par Othon 1°', mar- grave et électeur de Brandebourg, qui y fut fnhumé l'an 1198, avec sa femme Agnès, duchesse de Saxe. C'était la sépulture ordi- naire des margraves de Brandeuourg. LEON (Saint-), 5. Léo. — Abbaye de France, de l'ordre de Saint-Aug4jstin, fon- dée vers l'an 1091, hors des murs de la ville de Toul ( Meurthe ), par Lutulfe, doyen de l'église de Toul. Elle fut fondée dans une église que ce personnage venait de faire construire en l'honneur du pape saint Léon IX, ci-devant évoque de Toul, et en l'honneur de saint Nicolas. Cette abbaye de- vint très-considérable et très-illustre dans la suite, soit par le grand nombre de sain- tes reliques qu'elle renfermait, soit par ce- lui des |)rieurés unis à elle comme ses mem- bres. Lors de la guerre entre CharlesII, duc de Lorraine, et Tes habitants de Toul, les chanoines de Saint-Léon détruisirent leur monastère, dans la crainte qu'il ne devint un obstacle à la ville, et en rebâtirent un nou- veau l'an 140i, dans les murs de la ville même, dans l'église de Sainl-Aignan, qui leur fut concédée par les chanoines deSaint- Gengou. La réforme fut introduite dans ce monastère, l'an 1627. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 1105, la mention de 42 abbés. LEONARD (Saint-), S. Leonardus ( Espa- gne).— Abbaye- de l'ordre de Prémontré, îille de Relorte", fondée vers l'an 1154, près d'Abula, dans le diocèse de Salmantine, par Alphonse VII, roi d'Espagne. — Voy. Annal. Prœmonst., t. Il, col. 37. Li:ONARI)-DE-CUINES (Saint-), S. Leo- nardus de (Jhisnis ( l'as-de-(^-ilais, France ). — .Monastère de femmes do l'ordre de Saint- Benoît, fondé lan 1117, dans le faubourg de (iuines, pir .Manassès, comte de Cuines, et Emma, sa feninie, en l'honneur de la Sainte- Trinité et de saint Léonard. —Voy., Gallia christ., t. X, c(d. 1G07, la série deo abbesses. — (>c ujonastère était de l'ancien diocèse do Boulogne (aujourdhiii d'Arras' LEONARD - DLS-CMAIMLS (Saint-;, S. Leonardus rVf rrj/mj.s diocèse de la Rochelle, Ctiarenle-lrdérieufc, France). — Abbaye si- tuée «^ une liciic delà Rochelle, ff)ndée vers l'an lO.'JCi, I ar Ijidcs, duc d'Acpiilaine, sui- vant Jean Besly. i;il(; fi.t .san> doute d'abord de l'ordre do Saint-Benoli. 11 paraît certain uu'eile s'agrégea à l'ordre do CIteaux, l'an 1168. Elle était Iille de Le-Beuil, sous Pon- ligny. Richard, roi d'Angleli-rre, lui concé- da des privilèges et innnnrniés, cpii furent tordirmés par son neveu Olho/i, duc d'Aqui- taine; d'autres princes et seigncursdu |)ays lurent aussi ses insignes bienfaiteurs. Cette abbaye fut entièrement détruite par les cal- vinistes, hors doux pièces du réfectoire, qui furent transformées en chapelles, dit le Gal- lia christ. — Voy., t. Il, col. 1401, le catalo- gue de 34 abbés. LEONCE ( Saint- ). — Ancien monastère situé à deux lieues de Rome, et dédié à saint Léonce, martyr. H était déjà bAti au temps du pape saint Grégoire le Grand. Des voleurs ayant enlevé quelques reliques du saint martyr qu'ony conservait, Opportun, qui en était alors abbé, obtint, l'an COI, des lettres du pape, à Pierre, évèque d'Otrante, et visi- teur de l'église de Brindes, où reposait le corps de saint Léonce, afin que ce prélat lui donnât quelques autres reliques du même saint, pour remplacer celles dont il déplorait la perte. LEONCEL (Notbe-Dame de), Lepncellum •'Drôme, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Bonnevaux, fondée l'an 1137, à quelques lieues de Romans, et dans l'an- cien diocèse de Die, maintenant de Valence. LEOPOLD DE NANCY (Saint), S. Leopol- dus ( à Nancy, Meurthe, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 1616, dans la ville de Nancy, par les libéra- lités de Henri II, duc de Lorraine, avec l'a- grément du pape Paul V. Ce fut d'abord un simple prieuré dépendant de Saint-VanDC, et appelé le prieuré de Sainte-Croix. En 1701, Léopold, duc de Lorraine, permit aux su{)érieurs do la congrégation de Saint- Vanne d'augmenter ses revenus, et de l'é- riger en abbaye, sous le nom de Saint-Léo- pold. François Blouet de Camilly, évoque de Toul, consacra son église, le 14 novend)re 17C6. — Voy. Gallia christ., t. XIII, col. 1353. LEPROSARWM ou B. MARIA LAZA- RIORUM(h Gand, Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoit, fondée, ou plutôt réformée, dans la ville do Gand, l'an 1628, par une colonie de religieuses venues du monastère de Courtemberg, près Bruxelles : cette abbay» existait sous une autre forme, depuis l'an 1236, où Walter, évoque de Tournay, avait |)rescrit (juehjuos simples règles aux frères et sœurs de cette môme maison. Telle avait été, dit-on, la première origine du monastère. — Le Gallia christ., t. V, col. 213, mentionne 5 abbesses bénédictines. LÉRINS ( Saint-Honorat de ) , 1-crinus , (ancien diocèse de Grasse, aujourd'hui do Fréjus). — L'un dos plus anciens et des plus célèbres monastères de France, fondé vers l'an 410, |>ar saint Honorât, dans une île do la Méditerranée, près la côte auvres, ils se mirent sous la direction d'un saint er- mite nommé Capraise, qui demeurait dans les îles de Marseille. Us enlreprirent avec lui un vova^e , et demeurèrent quel'iuc temps en Acnaïo. A'enance mourut à Mé- tlione, et Honorât revint en Provence. I.a vénération (|u'il avait pour Léonce de Fré- jus le porta à s'établir dans son diocèse : il choisit |;our retraite la petite île de Lérins. Cette île, alors déserte, é'.ait remplie de nondjreui reptiles (jui la rendaient inliahila- ble. Les prières du serviteur de Dieu l'en purgèrent entièrement. Il y l)Alit un monas- tère, (pii obtint en peu de teiups une grande célél)rité. Saint Honorât fut élevé depuis sur le siège d'Arles, (|u'il gouverna avec fçrande sagesse pendant deux atis seulement; il eut pour successeur saint Hilaire, son pa- rent. Des religieux de foutes nations s'empres- sèrent de se rendre h Lérins. Maxime et Fauste, qui furent tous deux évé(pies de Hiez, suc( édèrent tour h tour h saint Hono- rai, dans le gouvernement de l'abbaye. Les moines demeuraient dans des cellules sépa- rées, et ils rappelaient, par l'austérité de leur vie, les solitaires de la '1 liébaide. Lérins ne rerui la règle de Saint-Benoît (jue dans le \ii' siècle : encore y lut-elle observée d'a- bord conjointement avec celle de Sainl-Co- loniban. Lérins était devenue dès lors une pépinière sacrée, û'où sortirent une foule de savants prélats, d'hommes éminents qui bril- lèrent d'un vif éclat, dans les cloîtres' ou sur le siège épisco|)al de nos grandes cités. Tels furent Cassien, ^■incent do Lérins, Aigulfe, Svivain, Amand, l'orcaire, Fucher, et tant d autres saints abbés, évoques, confesseurs ou martyrs. L'alUuence îles cénobites de l'Ile do Lérins devint si prodigieuse, (pie saint Amand, l'un de ses abbés au vin* siècle, comptait, dit-on, sous sa conduite, jusrpi'à 3701) religieux. « L'antique monastère eut à .subir, vers celte é|)0(jue, dit un écrivain, une cruelle invasion des Sarrazins (731). C.iiK} cents moines , encouragés par les exhortations du saint abbé Porcaire, lendi- rent avec joie la lète au glaive des infidèles, et soullViront généreusement la mort pour Jésus-dhii.sf. L'église et les bAtimentsde l'ab- baye furent renversés. Mais par les ^oins de (piehjues Irères échap[iés du massacre, le monastère de Lérins s(»rlit de ses ruiiuis et se re|)eupla de nouveau. Ses richesses et sa liuis>ance s'accrurent par de nombreuses fondations. 11 possédait des biens non-seule- ment en Fraiice, mais en Fspagne, en Italie, il.ins l'Klal (le (iènes et dans l'Ile de Oir^e. L'île tout entière de Lérins, nommée Plana- «»a (lar les Uomains, était dépendante do labbayc. File fut surprise en l'an 10;i."> par les Fsnagnols, qui la dépouillèrent inhu- (■J7) l'no uwUc ilo, v(li^ino ainl Jean-Baptiste. File doit son ori- gine h un certain chevalier, nommé Lopo- lorl, (pli, pour ex|)ier le meurtre d'un vi- comltî (le (iascogne, prit lui-même l'habit religieux, et se r(Midil, par le conseil de l'évèque, dans le lieu dit de Lcscnr, (n\ il lUa sa demeure, près d'un bois et d'une église de Saint-Jeau-Baptisle et de la saint^e Vierge; diverses donations lui ayant été faites, son monastère fut érigé dans ce mèm 3 lieu. Des moines noirs riiabilcrent juscju'à nn clijlcnn colf'lirc par la dolonlion du prisonnioi dil le MaufHc de Ivr. Ces «k-iit Iles sont dites de lé- ritis. *i9 LEU DES ABDAYES ET MONASTERES LEZ i'JO Tan 1100, où l'évêque, par le conseil de Gas- ton, vicomte de Bigorre, en fit cession h des Chanoines réguliers. Lescar lut érigé en siège d'évêché, vers l'an 1000. — Voy. His- toire de Béarn. LESSAY, S. Trinitas Exaquensis (diocèse de Coutances, Manche, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 1064, à quatre lieues de Coutances et de Saint- Sauveu'r le Vicomte, et non loin de la mer, l'an 1056, ou, suivant d'autres, l'an 1064. Elle était sous l'invocation de la Sainte-Trinité. Son fondateur fut, dit-on, 'Jurstin Haldup, avec sa femme Anne ou Emma, et leur fils Eudon. Guillaume!", roi d'Angleterre, con- firma" la charte de fondation. Les rois d'An- gleterre, Henri 1" et Henri II, confirmèrent ensuite, l'an 1126 et l'an 1183, toutes les do- nations des fondateurs. Plusieurs Papes, et les évoques de Coutances à leur exemple, se montrèrent aussi les bienfaiteurs de cette abbaye, qui s'unit, l'an 1705, à la congréga- tion "de Saint-Maur. — Vov-, Gallia christ., t. XI, col. 918, la série de"^37 abbés. LESÏINGAY. Lestingense cœnobium (Yorck, Angleterre). — Ancien monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé au vu* siècle, par saint Cedde, religieux de Lindisfarne, et en- suite évêque de Londres. 111e bâtit au milieu de montagnes escarpées, sur un emplace- ment donné [)ar Edilwald, fils d'Oswald, qui régnait sur les Déirois, dans le comté d'Yorck. Le saint, avant de rien entreprendre, résolut de consacrer en quelque sorte ce lieu, en y passant les 40 jours de carême dans le jeune et dans la prière. Un œuf, avec un peu de pain et de lait mêlé d'eau, étaient, vers le soir, sa seule nourriture et son unique re- pas. D'après saint Colomb, celte manière de vivre en carême était celle que l'on suivait au monastère de Lindisfarne (78). Le nou- veau monastère fut terminé en 658, et prit le nom de Lestingay. Saint Cedde y mit un abbé et des moines tirés de Lindisfarne. Il en fut ce|fendant toujours le premier supé- rieur, et il s'y rendait quelquefois de Lon- dres pour y faire sa visite. 11 y mourut lo 2G octobre Ô6V, de l'horrible peste qui rava- geait alors l'Angleterre. Les Danois détrui- sirent depuis le monastère de Lestingay. On no connaît pas bien aujourd'hui le véritable lieu oij il était situé. — Voy. Monaslic. nn- (jlican. LETLEY, ou LIEU-SAINT-EDOUABD, Lelleyensis Abbatia (Southamplon, Angle- lorre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, sous ritivocalion de la sainte Vierge, fondée par Henri lil, roi d'Angleterre, avant l'an 1250. Ce monar(pie lui fit don et conlirniaiion du lieu de Lelley et de plusieurs autres, par une charlc donnée la 'J5 année de son règne (1250 (ju 1251 j. — N'oy. Monaslic. un jHran. LI'M'ZE, Lnlosa (Hainnut, Belgique). — /illc (79) et ancienne al»ba\e del'oidrede Saint-Benoît, sousPinvocalion desa'nt Pierre et de saint Paul, fondée vers l'an 072, par saint Arnaud. l'^lle fut ensuite restaurée et enrichie vers l'an 742, par Gérard, comte de Bourgogne, et Bcrthe, sa femme. Leuze fi- gure parmi les monastères rpii, dans le par- tage entre les rois Louis et Charles, fait l'an 870, appartenaient à Charles. Ce fut dans la suite un collège de chanoines. Cette abbaye était autrefois dans le diocèse de Cambrai. LEWES, Lewesense cœnobium (comté do Sussex, Angleterre). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, et de la congrégation de Cluny, sous l'invocalion de saint Pancrace. Il fut fondé vers l'an 1077, par Guillaume de Garenne, comte de Surrey, etGondrède, sa femme, au temps de saint Hugues, abbé de Cluny. Ces pieux époux ayant entrepris un pèlerinage à Sa'int-Pierre de Rome, se trouvèrent arrêtés à Cluny, par la guerre qui existait alors entre le Pape et l'empereur. Leur dévotion envers l'ordre de Cluny les porta alors à réaliser un projet qu'ils avaient conçu depuis longtemps, par le conseil de l'archevêque Lanfrànc, telui de fonder un couvent en Angleterre, pour le salut de leur âme. Il demandèrent à saint Hugues, et ob- tinrent de lui quatre de ses religieux, aux- quels ils concédèrent divers biens, pour la fondation d'un monastère, et principalement l'église de Saint-Pancrace, située dans leur castel de Lewes. Lanzon filt le premier prieure de Saint-Pancrace de Lpwes. — Voy. l'histoire détaillée de ceite foudation dans la charte de Guillaume de Garenne, citée dans le Monaslic. anglican. LEYRA (San Salvador de), ou LEYRE (diocèse de Pampelune, Espagne), — Ab- baye fondée vers l'an 860, par un roi de Na- varre. Leyre fut d'abord un monastère de Bénédictins. Fortun, dit le Moine, roi de Na- varre, après un règne de 25 ans, embrtissn la vie monastique dans ce cloître, l'an 905. C'était la sépulture ordinaire des rois de IVx> varre, et l'on y conservait entre autres, dj»ns un magnifique tombeau de marbre, les restes des rois Garcie Ximinès^et Fortun, son fils, ('elui-là niêmc dont nous venons de parler. Le roi donPedre I" fut l'un des bienfaiteurs de l'abbaye, l'an 1098, sous l'abbé Raymond; il fit consacrer léglise en sa présence, par jdusieurs |)rélais, au milieu d'un grand cou- cours du clergé et du peuple. L'abbaye de Leyra, vers l'an 1170, devint une maison do Tordre de (^îleaux. On a vu sortir de son sein plusieurs évêcpies de Pampelune et d'autres sièges. (Jongki.in.) LLZAT (Saint-Pikuui: di:), S. Pclrus de Lezato (diocèse de Pamiers, Ariége, France). — Monastère de l'oidre de S.iirit-Bcnoîi, fondé vers l'aiiO.iO, selon dont M,d»illon, (pii attribue sa londation h Alon de J^enoîl, vi- comte de Bé/.iiMs, dont la leuun(! Amélie, fonda en même temps Mans-tiarnier. Il élai« siiiié dans le Jiays de Foix, sur la livière do (78) \.v% ciuKiiis (le l"Eglis ki'u.n.-lii-s !.. di; Idiii ii.ii. 4oi LIE DICTIONNAIRE LIE 45i Lczat, d'où il prit son nom, entre lArié^e cl la Garonne, et à cinq ou six lieues de la ville de Toulouso. — Voy., Gallia christ., t. XIIL col. 206, la série de 67 abbés. I.KZKK (Saint), ou SAINT-LICAR DE lîlCiOiUUi;, À\ Lecerius (diocèse de Tarbcs, llauies-Pvrénées, France). — Al)baye située sur l'Adour, dans un faubourj^ »le là ville de Bi^orro, et qu'on croit avoir été fondée jtar saint Lézer, dans le vi* siècle. Un de ï^os abbés, noMiuic Kicliard, (igure dans un acte dejugenuMii de la 30' année du règne ilu rdi Robert, c'(;st-à-diro de l'an 1026, ou 1027. L'abbaye tle Sainl-Lézcr, tombée entre des mains séculières, avait vu disparaître en son sein l'ordre monaslirpic, lorsqu'on lOoV, Hér-aclius, évoque deTarbes lal^igorre, et le comle BeiMiard, en iircnl cession h Hugues, a!)bé de Cluny, pour (pi'elle fut restaurée. Depuis ce teiu|is elle fut babilée par des moines de Lezat et de (Juny, et régie par des prieurs. — Voy., Gnllia chrisl., 1. 1, col. 1263, la charte de bon.lion de l'évoque Hé- raclius. LLZIfiNAN (Ci.ARissES df.) ClarifsT l.ici- «if/cj(Audp, France). — Munaslèie de Tor- dre des Clarisses, ou Frlianisles, fondé h Lé/.ignan ; on ignore à ({u'elle époque, et par (picl iiorsonnag(ï. Il fut restauré Tau lV3vO, avec I assentiment de Fran(;ois, ardicvôipie de Narbonne, dans le e du(pjel il était situé. — \()\.,(jallia chrisl., t. Vi, col. 219, la série deiO abbesses. LIATH-MOCllOKMOC (Munster, Irlande). — Ancienne abbaye fondée dans le vi' siè- cle, dans le lieu où Ton a depuis bâti la ville de ce nom. Il eut pour fondateur saint Moclioémoc, npptAé Piilcherius [lar les Latin»;, qui fut disciple de saint (lomgall, le fonda- teur de la célèbre abl)aye de Baugor. Saint .Mo( lioémoc ujourut, dil-cui, le l.J luars 655. LIDLIM (Allemagne). — Abliaye de l'or- dre de l'rémonlré, lille de llor-ius Muriœ, fondée l'an 1182, par Sibon et Tralling de Bonneterp. Klle était du diocèse de Leuwar- den. — \'oy. Annal. Prœmonslr., t. Il, col. ^5. 9 LIKDFKKRÇA (Belgique). — Nom d'une abbaye de clianointss réguliers, fondée l'an 1092, près Alost, par Raoul d(i Tournay, et llelvige, sa fenuue, avec ras in- cli.iiil; 800 selon (iazet ; et 76'», d'après Ma- bdlon,n.rendre sur le village de Saint- Aul>in, près Dieppe. En 1270, Robert, comte (Je Dieux, de Moiitfort et de Sainl-N'alery, «onliriiia une dernière fois la possession de l'abbaye, déjà octroyée par son Irère Robert fie Dreux, et son ^lieule Béatrix de Mont- loi t. La i>iéîé des rois de France éclata aussi envers l'abbaye de Lieu-Dieu. On cite un monument émané de Philippe le Bel, en IJOi; les évoques et les souverains Pontifes ><'uiclionnèrent de leur autorité spirituelle les kùens leiiipouvien- nent des chants de prières qui s'élevaient;au- trefois de ces rives bénies. Leur mémoire n'a gardé qu'a grand'jieine l'image de ces robes blanches des enfants de saint Bernard, «pji glissaient dans ces vallées comme des anges du ciel » — {Les églises de l'ar- rondissement de Dieppe.) LIEU-NOTUK-DAMU, près Romorantin, Lochs B. Mariœ (Loir-el-Cher, France). — Abbaye de femmes de l'ordre do Cîteaux, fondée l'an 1218, sous l'invocation de la sainte Vierge, à une lieue au nord de Romo- r.intin.Elle était du diocèse d'Orléans, avant léreciion de l'évôché de Blois, en 1697. Sa fondatrice fut Isabelle, comtesse de Chartres, fille de Thibauir',comte de Rlois et de Char- tres, et d'Alix de France. Sa fondation fut confirmée par saint Louis l'an 12^*. Jean (leChAlillon, comte de Rlois, |)remicr du nom, fut ensuite l'un de ses principaux bienfai- teurs.—Voy., Ga//iaf/irisf.,t. Vlll,col. 1592, la série de 22 abbés. LIKU - RESTAURÉ, Locus Jtcstauratus. (Oise, France). — Abbaye de l'ordre de Tié- nionlré, fondée l'an 1138, par Raoul, comte de Vcrmandois, prôs de (îrépy en Valois, sur la rivière d'Automne. I^lle était du dio- cèse (le Soissons. — Lieu-Reslauré est au- jourd'hui du dio.èse de Reauvais. \o\., Qallia christ., t. Il, col. 502, la n)en- tiori (le ùk abbés. LIEU-SAINÏ-RENOIT, Lochs S. Bcne- dicli. — .\bbaye, fille de Camp-Flory, qui fut fondée l'an 1172, dans le diocèse de Liège (Reigi(iuc). LIEI-SAIM-RERNARI), Locus S. lier- nnrdi ad Scaldim (Belgique). — Abl)aye de l'ordre de Cîteaux, sur l'Escaut, près An- vers. Elle doit son origine h Henri 1", duc de Lorraine, , un fonds, <*! la condition d"y établir des religieux appelés (lu monastèie de \'illers. L'abb.iyc fui fondée, en etfet, dansée lieu, dit de ]rniide,\'!i\) 1237, par le moine Hugues, «pii vint de > illers avec douze religieux. Mais Tan 12VV, elle fut transférée au licf de Hcmix'ii, (prelle avait acquis de (ioswin de Bo.k; c'était sur le bord de l'Escaut, près d'Anvers, au lieu (pTcUe occupa toujours (le|iuis. L'abbé de ce monastère avait le viomaine spirituel sur six ûbbaycs de fcinnits du n:ô.i c ordre, savoir, Noire-Dame de la Vigne, de Louvain; Roo- seriilael, ptèsMalines; Notre-Dame de Naza- reth, [irès Lire, Swyvick, près Termonde; N'al-Saint Bernard, près Diest., et Sparmalia de Bruges. Vov., Gallia christ., t. V,col. IW, la sérU de 43 abbés. LIFFARD DEMEHUN (Saikt-),5. Liffardus (diocèse d'Orléans, Loiret, France). — An- rien monastère, fondé vers l'an 565, h Meung sur Loire, à 17-kil. S.-O. d'Orléans l)ar le comte Urbicius. Ce monastère paraît avoir été assez célèbre au commencement du IX* siècle. Mais, dès l'an 1068, les reli- gieux avaient déjà été reiuplarés par des chanoines. LIGNO (Sancta Trintta de) (diocèse de Reggio, en Calabre, royaume de Nanlos).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, de la ligne do Clairvaux, fondée l'an 1185. Ses premiers religieux lui vinrent avec un abbé du mo- nastère de Ferraria, dans le royaume de NapleS. (JONGELIN.) LICL'EUX, Liguriumaxj B. Maria de Ligurio (diocèse de IN'^rigueux, Doidogne, France). Abbaye de femmes de l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, à six milles de la ville de Térigueui (80). Elle paraît avoir été primitivement un mo- nistère double, c'est-à-dire d'hommes el de femmes. Un pieux solitaire, nommé «liraud de Sales, fournit un fonds pour la bAlir Celle fondation eut lieu, dit-on, vers l'an 1000. Les privilèges de celte abbaye sont rappelés dans une bulle du pa[)e Clément III, (i(î l'an 1188. — Voy., (iallia christ., t. II, col. 1V97, l'index (le 33 abbesses. LlCiUCif:], Locociacum (diocèse de Poitiers, Vienne, France.) — Anli(pie monastère bûli par saint Martin, dans la (iaule. Cet illustre saint ayant suivi en France saint Ililaire, évè(pjo de Poitiers, qui revenait de l'exil, en re^'ut en don une petite terre à deux lieues de Poitiers, dite Lncociacurn. C'est là (pi'il fonda, vers l'an 360, le monastère de Ligugé, en y formant une communauté de religieux dont il prit la conduite. Il y de- meura environ quinze ans, et en fut tiré comme par force pour venir occuper le sié^e de Tours. Devenu évôcpie, saint Martin ne cessa point de vivre en religieux, et pour remidir les exercices monastiques autant qu'ils |)ourraient se concilier avec les de- voirs de sa (barge épiscopale, il fonda l'ab- baye do jMarmoutier.(>'oî/. ce mot.) Quant au monastère de Ligugé, s'il est moins célèbre que ce dernier, il est plus ancien encore, (i'est le premier, à ce (|u'il paraît , (pii ait été construit dans les Caules. A ce titre, du moins, son souverain doit être vénéiable. Ce monastère devint dans la suite un prieu- ré, qui fut cédé aux PP. de la Compagtiio de Jésus, (dallia christ., t. Il, col. 1222.) Mgr Pie, évoque de Poitiers,.ayant ac(piis récemment ce lieu de Ligugé, si véiiéialilo par son pieux el anticpie souvenir, s'oe( u- l'e, dit-on, iï'y ériger un prieuré bénédictin (SU) (".;n:lo:i .li S;i\ 1^:11 (c. 457 LIN DES ABBAYES ET MONASTERES. LIT m de la nouvelle congrégation de France. C'est une nouvelle qu'apprendront avec bonheur les arais de la religion et des in- stitutions monastiaues dont elle retire tant de gloire. LILIENSELDT, Campus liliorum (Basse- Autriche.) — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , fondée l'an 1206 ou 1207, par Léopold, dit le Glorieux, duc d'Autriche, avec quelques religieux tirés de l'abbaje de Sainte-Croix. Elle était, au xvii' siècle, dans le diocèse de Passau, comme l'indique Jongelin. LIMPURG, Limpuryense et Limborgense monasterium. — Ancienne abbaye d'Allema- gne de l'ordre de Saint-Benoît, quijétait située sur le mont Limpurg, près Bureckinn, entre Spir.e et Worms et dans le diocèse de Spire (Bavière). Elle fut fondée, dit-on, par l'em- pereur Conrad 11, en l'honneur de la sainte Croix et de saint Jean l'Evangéliste, Hen- ri 111, fdsde Conrad, fut son insigne bien- faiteur, et termina 1 œuvre de son père. Cette abbaye fut réformée en H81 , par le soin des religieux de Saint-Jacques de Mayenne ; entin elle s'unit en 1485 à la congrégation de Bursfeld. Après avoir subi plusieurs vicissitudes en 1504- et 1556 , elle fut dépouillée de tous ses biens en 1561 , par Frédéric Il.I, électeur palatin. — V'oy., Gallia christ., t. V, col. 749, la mention de quel- ques abbés. — Cette abbaye est appelée quel- quefois la (]roix Saint-Jean. LINDAW, Lindavia et Lindaugia (Bavière, haut Danube). Célèbre abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoit, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée dans une pres- qu'île du lac de Constance, avant l'an 841, par le comte Adalbert, dit-on, avec ses frè- res Mangold et Udalric. Elle a donné nais- sance à la ville de ce nom, située sur trois îles du lac de Constance. L'empereur Louis II, fils de Lothaire, confirma, l'an 866, la fondation d'Adalbert, et concéda à l'abbesse l'insigne privilège d'avoir le titre de prince du Saint-Empire, en vertu duquel on [)or- taU anciennement devant elle l'épée nue dans les cérémonies publiques. Cette abbnyc devint dans la suite un collège de nobles chanoinesses. Son église était d'une grande ujagnifi':ence. — Voy. (rallia christ. ^ t. V, LINI)ISFAKNE(Berwi(k, Ecosse).— Mona- stère fondé au vu* siècle par saint Adam, depuis évoque de Lindisfariie, qui le sou- mit à la règle de Saint-Colomb, L'île de Lindisfarne, où était situé le monastère de Lindisfarnc, oM b 4 milles de Bcrwick. Cotte île a depuis été appelée Holy-Island, c'est-à- dire île sainte, à cause (Ju grand nombre de saints qui l'ont habitée. C'est ce mona-.tèro que saint Adam, fondateur aussi de M«!lro.ss, choisit pour le principal lieu de >.i rési- dence. Un religieux, qui a écrit la \ ic do saint Culhbert avant lan 70l> , dit que les moines de Lifidisfurne gardaient aussi la rè- gle de Saint-Benoît. LINI)ISFAUNE(SAnT-PiKnBE i>e) (Angle- icri e.) — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît tonde au rommeiirement du vu' siècle par le duc E iiiiond, qui venait d'encourii' la dis- DlCTIUNN. DKS AlSliAVi:s. grâced'Osred, roi des iNorthumbres. Edmond s'y retira lui-même et en fut le premier ab- bé. Ce monastère de Saint-Pierre de Lin- disfarne n'était pas , dit-on, dans l'île de Lin- disfarne, où fut le siège d'un évêché, mais en terre ferme, sur une colline, près d'une ville. Eltehwolphe, moine de Lindisfarno au IX' siècle, a écrit en vers l'histoire de cette abbaye. LINDORE (Ecosse). — Nom d'un ancien monastère qui existait dans le pays de File en Ecosse. Il fut détruit par les partisans de la prétendue réforme. LIOCHTENTHAL, Yallis lucida (Alle- magne). — Ancienne abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée Vp.n 1245 à une demi-lieue de la ville de Baden au lieu de Béren, dit le Gallia christ., par Er- mengarde, palatine, sœur de la duchesse de Bavière, et veuve d'Herman , marquis de Ba- den. Elle eut pour son second fondateur ou plutôt pour bienfaiteur Rudolfe, marquis de Baden , qui mourut l'an 1333. Cette abbaye fut agrégée en 1248 à l'onlre de Cîteaux, et soumise tour à tour à l'abbé de Maulbrun et deNuwenburg. On voyait dans cette abbaye plusieurs insignes sépultures des marquis de Baden. — Le Gallia christ, en fait men- tion dans le diocèse de Spire, et nomme quelques abbesses. (T. V, col. 762.) LI(JUES, Licum, Liskia, Liskœ. — Abbaye de France, de l'ordre de Prémontré, située près d'Ardres (Pas-de-Calais), dans l'ancien diocèse de Boulogne (maintenant d'Arras) Elle fut fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, d'abord par Robert de Liques, dit Barbai, qui y établit quatre chanoines sécu- liers. Baudouin, son successeur, en partant pourJérusalem,assignasesquatre prébendes aux chanoines de l'église de Waten. Enfin, Milon, évèque de Thérouanne, appela des re- ligieux Prémontrés de Saint-Martin de Laon, et leur confia l'an 1132 la garde et le gou- vernement de l'abbaye de Liques. Cette ab- baye devint très-célèbre, et la mère de toutes celles de l'ordre de Prémontré en Angleterre. Elle eut beaucoup à souffrir pendant la guerre avec les Espagnols. Elle fut consu- mée par les flammes l'an 1674, et se releva de ses ruines l'an 1702. — Voy., Gallia. christ. ^ t. X, col. 1618, la série de 35 abbés; Annal. Prœmonslr., t. II, col. 57. LIRA, Lira. — Abbaye de France, en Nor- mandie, dans le diocèse d'Evreux. Elle était de l'ordre de Saint-Benoît, et sous l'invoca- tion de la sainte Vierge. Itlle fut fondée, dit- on, l'an 10V6 ou 1050, j)ar le comte (iuil- laume, sénéchal de Noriiiandie, et Adelinc, sa femme, fille de Roger de Toleney. (^etlu abbaye s'unit l'an 1646 à la congrégation de Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. XJ, ((»l. 645, la mention de 58 abbés. LIT rLi:MABCHI'3S, Litlemurcisense cœno- biam ^comté d'York, Angleterre). — Monas- tère de femmes de l'oiure de Saint-Benoîf, sous l'invocation de la sainte Vierge, [irts Pi'dingham, fondé ou doté, avant 1 an 1241, ])ai- Roger (Je Clère. On trouve dans le Mo- imslic Anulican. nlusit-uis chartes de do- 15 450 LLA blCTIONNAlKE LOC 460 nation ou île confirmalion en sa Iviveur. LIL'S(]K, Lysn (ancien (liocèse de Bergen, Norwége. — Abhaye de l'ordre de Cîleaux, fondée en lliG. Ses premiers religie\i\ lui vinrent de I'al>i)a\e de Fontain, en Angle- terre, de la filiation de Clairvaux. LIN UY-EN-LAINOIS, Livriacum in Al- tirto (Seino-ot-Oise, France). — Altknye de l'ordre de Saint-Augustin sous i'invocalion de la sainte > ierge , fontiée l'an 1186 par (iuilli»un)o de (lailande, seigneur de Livr.v, et sa fennnc Monée. Ils y placèrent des cha- noines r('\guliers de l'ordre de Saint-Augus- tin, |)ris dans l'alihaye de Sainl-N'incenl de Senlis. Klle (^lait du diocèse de Paris. Le roi riiilii'i'O-Augusle qui fut son hienfaileur l'an 119", est regardé h son tour comme le iondalcur de ce monastère. Les i'apcs liuio- eent IH, Honorius III et Clément IV dotèrent de divers privilèges cette abhaye, qui semhie loujour-.s avoir été tinie, comme une tille à sa mère, à Saint-Vincent de Scidis. — \oy., fiallin christ., t. Vil, col. 829, la série de 42 ahhés. — Livry est aujourd'hui un village du département de Scine-et-Oise, h 13 kil. K. de Paris, près de la l'orèt de Bondv. LLAN-KLWV (/rr/e f/f;/»r»/) ou KLC.WV (jtays de dalles, Angleterre). — (X'Ièhre mona- stère fondé vers le milieu du vi'siècleau con- lluentdesrivièresd'LKvyeldeCluiil, parsaint Kiiitigern, évè(}ue do (ilascow, en Kcosse Il le fonda dans une terre que lui avait donnée Cailhwallain, prince d'une partie de la pro- vince de Deul)lgihshire, et oncle de Maèlgun Gwyncdh, roi des Cundiriens. On dit (|u*il y àssend)la i)lus de G(M) religieux. Sl-Iou (>n toud)eau a été toujours en grande vénération, jusiju'ù l'élal)lissen)ent du calvinisme en Kcosse. LLAN-ILTUT, LLAMWIT ou SAIM- ILTUT (comté de Claniorgan, Angleterre). — Ancien monastère bûti au \i* siècle, par .saint lltul, disciple de saint Odoc, abbé de LIanl-Carvan. Il était dans le voisinage de ce dernier monastère du côté de la mer, et comme lui dans le diocèse de Landail. Comme lui aussi il devint célèbre rar son école. Ou com|tte parmi les disciples de saint Iltut, saint David, saint Samson, saint Magloire, saint Gildas. et plusieurs autres saints, dont quelipies-uns furent élcYés h lé pi SCO pat. LLAM'-CAUVAN ou SAIM-CAI)OC(conité deClamorgan, Angleterre). — Ancien monas- tère bûli vers le commencement du vi' siè- cle [»ar saint Cadoc, (pii le gorrverna le pre- mier. (F. sa Vie, 2'* janvier.) Il était situé h trois n)iHes de Cowbrirès sa mort, qui arriva le 22 février 1270. Elle avait environ 45 ans. On gardait ses reliipies 5 Loiigcl)am(), mais elles ont disparu dans la tempête révolutionnaire. Quant au monastère, il a été entièrement détruit et le lieu qu'il oc(;upait a été trans- formé en une ferme. Le nom de Longchamp rapijclle une promenade que les Parisiens font encore pendant trois jours de la semai- ne sainte, 'e long des Champs-Elysées et sur la roule de Longrhamj» : mais celte pro- menade n'a plus, comme autrefois, un but religieux, celui d'entendre les pieux caiiti- niies des religieuses. On n'y vicMit que pour étaler les nouvelles parures et jtiendre les modes.— Voy.,6'a//ia christ., {. Vil, col.9'*5, la série de 06 nbbcsses. LON(;iS (Sai.nt) (.ivant, SAINT-Pir^UKE), S. Lenogisilus (au .Vians,*S/irlhe, Franc»'). - Ancien monastère fondé l'an Cil). LONGPONT (Notre-Dame de), S. Maria de Longo-PonCe (Seine-et-Oise, diocèse de Versailles, France.) — Ancienne église sous l'invocation de la sainte Vierge, située dans le doyenné de Montlhéry et qui dépendait du diocèse de Paris. Elle fut agrégée vers l'an 1061 à l'ordre de Cluny par Gui Trosel, seigneur de Montlhéry, et sa femme Ho- dierne,avec l'assentiment de GeofTroi, évê- que de Paris. Cette église devint dès lors un prieuré de l'ordre de Cluny Le prieuré devint lui-même célèbre et puissant dans la suite. Beaucoup d'autres prieurés étaient sous sa dépendance, tels que Saint-Julien- le-Pauvre, de Paris, qui fut uni à l'Hôtel- Dieu l'an 1697; le prieuré de Saint-Laurent de Montlhéry; le prieuré de Notre-Dame d'Orsay> etc. L'église Notre-Dame de Longpont, aujour- d'hui paroisse dans le diocèse de Versailles» est encore de nos jours un sanctuaire de la sainte Vierge, célèbre par ses pèlerinages. — Voy. Dictionn. des pèlerinages; et dans le Gaïlia christ., t. VII, icol. 554, le catalo- gue de 57 prieurs de Longpont. LONGPONT , Longus Pontus (diocèse de Soissons, Aisne, France). — Abbaye de l'or- dre de Cîteaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1131, par Joslen, évo- que de Soissons, et par une colonie de moi- nes de Clairvaux. C'était la sépulture des comtes de Vermandois. Elle fut comme fon- dée de nouveau quelques années après par Baoul, comte de Vermandois, et la comtesse Adélaïde, qui firent construire la belle église et agrandir les bâtiments. Les seigneurs de Pierrefond, de Montmirel, etc., furent aussi ses bienfaiteurs. Cette abbaye compte parmi ses illustrations le B. Jean, seigneur de Montmirel, depuis religieux de Longpont, dont le P. J.-B. de Mâchant, jésuite, à écrit l'histoire (Paris, 1641, in-S"). On y voyait le tombeau de ce saint religieux. Il y avait à Longpont une belle bibliothèque riche d'un bon nombre de manuscrits. La chroni- que de cette abbaye a été écrite en latin, par Antoine Muldrac, sous-pricur de Longpont (Paris, 1652 , in-8°). — Vov., Gallia christ., t. IX, col. 474, la série de 43 abbés.) LONGUAY, Longum vadam (diocèse de Langres, Haute-Marne, France). — Abbaye qui fut agrégée à l'ordre de Cîteaux, l'an 1149. Elle était auparavant de l'ordre do Saint-Augustin, etalfectée, connue dit le Gai lia christ., servitio paupcrum et hospitum. — ■ Voy.,t7;j(/.,t.IV, col.838,lasériede32abbés. LONGUES, Longœ. — Abbaye de Franco (diocèse (le Bayeux, Calvados), de l'ordre de Saint-Benoît, et sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1168, h une lieue O. de Bayeux, par un noble personnage nommé Hugues Wac... Ueini II, roi d'Angleterre, donna, l'an 1168, une charte; de confirma- tion en sa faveur. — Voy., Gallia christ., t. XL<'ol. 430, la série de 34 abbés; et Neus- Iria pin, p. 8()o.) I.ONGI'KMLLI'.tir.ANDIEBESou SAINT- MAKI IN AUX CHFNES, Longa Villa, (ilan- drricnse monastcrium, (diocèse de Metz , m 1.00 IHCTIONNAfRE LOll A^S France. — Ancienne abbave de l'ordre do Sainl-Ik'rioll, fondée vers \\-\i\ 587, en Thon- neur és. I.ONCî-\ K, Longnm }adum. — Abbave de France de l'ordre de Préiuontré, à 5 lieues de llélhel, qui fut fondée vers l'an lloO par le (omle do Hélliel, dans la villa dite Mare ou Lameili, dans le diocèse de Reims. Elle fut reconstruite l'an 1218 par le comte Hugues avecFélicilé, sa femme. Détruite encore dans la suite, elle fut transférée l'an 1350 au lieu de I.ong-N é,où elle resta depuis. — N oy., (inllia christ., t. \\ , col. 330, la série de 23 abbés, cl Annal. Prœmonslr., t. II, col. 81. LONCVILLIKHS, Loiujum V/V/rirc (Pas-de- Calais, France). — Abbaye de l'ordre de Cî- teau\, fondée sous l'invocation de la sainte \ierge, l'an 1135, parFlienne, comte de Boulogne «îl de|»uis roi d'Angleterre, avec sa femme Mahaut , au temps où saint Ber- nard vint h Boulogne, l-lllc était de l'ancien diocèse de Boulogne, réuni aujourd'hui à ce- lui d'Arras. — \ ov., Gallia christ., t. X, col. 161 G, la série de 2^ abbés. LONLAV, Lonlcyum, LoïKjolatum , Lon- guin Latus (Orne, France) — .Mibaye de l'or- dre de Saint-Benoît, sous rinvocât:on de la sainte Vierge. File fut fondée l'an 1020 ou 1026, par (iuillaume 1", comte d'.Mençon et du Perche. File était située sur la rivière d'Fgrenno, à 8 kil. N. F. de Domfront. Cv.si d'elle (ju'a pris son nom la ville de l.onlay- l'Abbaye. File étail autrefois du dio( èse du Mans. (Lonlay-l'Abbaye est aujourd'hui du diocèse de Séez.) F'abbaye de Lonlay em- brassa , l'an 165*7, la réforme de la coiigréga- lion de Sainl-Maur. LOOS NOTBF-DAMF, Laus li. Mariœ ou B. Maria de Laudc (autrefois diocèse de Tournai, aujourd'hui de Cand)rai , Nord, France). — Célèbre ahbaye de l'ordre do Cî- teaux , fondée sur la Haute-Ueule, h une lieue de Lille» vers 1146, par Thierri d'Al- sace, comte de Flandre, el | ar Sibille sa femme. Fii 1176, le comte l'hilippe d'Alsace son lils continua celle fondaliou. Fe noudtrc ordinaire des religieux de Loos, dit le Galtia christ., était do 50 environ. L'abbé avait sous sa direction .six maisons de femmes, savoir : Nolre-Damo de Bradie ou Annay, près de Lens ; Notre-Dame de Sauchois près de Tournai , toutes deux tilles de Cîleaux ; Notre-Dame du > erger, enlre Dftuai cl <;am- biai ; Notre-Dame du Monl-d'Or ou NVivel- glien», près <1<.' Menin ; le Repos de Nolre- Damo ou Marguelte, près de Lille; el enlin l'Hoiuieur-Nolre-Dame ou Flines, près de Douai : ces quatre dernières abbayes, de la libation de Ciairvaux. {V. tous ces noms). L'abbé do Loos était en oiilre proviseur per- pétuel desliôpilaux dits Cotniesse, h Lille et ^ Sedin, et consorvaleur, délégué de la part -du Sainl-Siég(>, des privilèges îles religieu- ses do l'Abbielte, ordre de Saint-Domini- (}ue, do Lille. — Le Camrracum christ., p. 150, donne la liste de iO abbés de Loos, de- puis le B. Jean 1", envoyé vers IIVO par son maîlie .«-aint Bernard, jus(]u'à Boniface Bre- ton , élu en 1756. On distinguo iiarmi eux Pierre IL Carpentier de la Bassée (1575- 1606), qui éleva non loin du monastère une chapelle dédiée 5 l'image miraculeuse de Notre-Dame do (irâce,el célèbre par le nom- breux concours des |)èlerins. 11 obtint |)Our lui et ses successeurs l'usage de la mitre et des autres ornements ponlilicanx. (Vest dans cet appareil qu'il reçut solonnelloment de l'archiduc Albert d'Aulriche, souverain des Pays-Bas, et d'Isabelle, son épouse, lors de leur piemière entrée à Lille, le serment de iespe( 1er les droits du pays. On doit citer encore Igiiat e Delfosse, de Lille, élu en 1704, savant écrivain, autour d'une histoire fort lomarquable de son mona^lèie (80). Ce fui au iem|)s do cet abbé (pie les' alliét assiégèrent Lille en 1708, el y enlrèrenl par capitulation le 22 octobre. L'àbbaye de Loos eut beaucoup h souifrir pendant ce siège, et même depuis. Le prince Fugèno de Savoie, le prince Maurice son neveu, le roi do Po- logne Frédéric- Auguste et le duc de Marl- borough y prirent tour h lour leurs loge- ments.— Voy. IIist.de l'nbb. de Notre-Dame de Loos, par Lucien do Hosny, in- 8°; Lille, 1837. LOBFTTF (NoTRE-DÀ.ME i)i:) (diocèse do Salainanipie, Fspagnc). — Collège el abbaye de l'ordre de (iîtoaux, fondés dans la viflo môme de SalamaïKpie vers l'an 1580, au temps de Philippe 11, roi il'Fspagno, par la congrégalioii de l'ordre de Cileaux en Cas- slille, (pii y enlrolcnail cin»; ou six dodeurs en théologie. C'était commo une académie célèbre où les jeunes religieux cisterciens se livraient aux éludes philosophicjucs et théo- logi(iuos. Jongelin nomme les trois doc- teurs de l'ordre de Cîleaux qui, en 1633, occupaient les trois premières chaires de cette académie, savoir: 1). Louis Bernald deOuiroz, D. AngeManricpiez, D. Christophe do la Zarraga. De ce collège, njoute-l-il, soï- tirenl d'autres personnages éminenls, (]ui ont illustré l'ordre de i.îleaux par leurs écrits et leur doclrine. L'abbé de Notre- Dame de Lorelle était élu el renouvelé tous les trois ans par le réformateur et les déli- niteurs de la ( ongrégation de Castillo. LO-BOV ou LOHKOV, Aoci/s 7?cf/jMS (dio- cèse do Bourges, France). — Abbaye du l'ordre de Cîleaux, lillo do la Cour-Dieu, (ia la libation de Cîleaux, cl mère d'Fllant, fon- dée lan 1125, 1128, 1120, ou hien l'an 1135. Son foiidaleur est \ ulgriîi, aichevèque de Bourges, qui céda à Robert, abbé do la Cour- Dieu, le lieu t-) d'Orléans, .S'. l\ipt(s ad Li- gerim, auparavant Mnea B. Mariœ (Loiret, France). — Prieuré de femmes de l'ordre de Saint-Benoîl, fondée l'an 1235 près d'Or- léans. Il eut pour origine le don de trois arpents de vigne dans un clos près la cha- pelle de Saint-Aignan, qui fut fait par le loi saint Louis et la reine Blanche sa mère aux filles pénitentes, dites Filles-Dieu, de- meurant à Orléans. Ce prieuré fut érigé en abbaye par le Pape Urbain VIII le SOnovera- 1639, du consentement du roi et de Gaston, duc d'Orléans, — Voy,, Gallia christ, t. VIII, col, 1571, la série de 27 prieurs et de 5 abbesses. LOUP (Saint-) près Tours, S. Lupus (dio- cèse de Tours, Indre-et-Loire, France). — Ancienne abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, située à 800 pas de la ville de Toiirs, sur la route qui côtoie la rive gauche de la Loire etconduit à Amboise. On ignore l'époque précise de so/i origine. Son exis- tence n'est pas constatée avant le x" siècle. Deux chartes qui la concernent, l'une du moisdejuillet939, l'autre du mois d'août941, sont les plus anciens documents fournis sur elle par l'histoire. L'on peut croire cepen- dant avec l'auteur d'une savante Notice sur l'abbaye de Saint-Loup (voy. Bibl. de Vécole des Chartes, 2° série, 1. 1, p. 136), qu'elle est antérieure aux invasions normandes, et qu'on doit placer sa fondation vers le vu' siècle, époque oiî le culte de saint Loup fut le plus en vigueur et oti l'on consacra un grand nombre d'églises sous l'invocation du saint évêque de ïroyes. Cette fondation pa- raît due aux archevêques de Tours qui gar- dèrent l'administration spirituelle et tem- porelle du monastère. Mais dès l'an 1007 les bâtimentset l'église restés debout, avaient été désertés par les religieuses. L'abbaye de Saint-Loup a|)pariintdès lors au monas- tère de Saint-Julien de Tours depuis 1587 jusqu'en 1699, et ne fut plus qu'un domaine rural loué à des cultivateurs. Enfin, après un intervalle de sept siècles, Jose|)h Sain y établit sa comiiiuiiau*té naissante des Filles de l'Union chrétienne, qui l'habita depuis 1699 jusqu'en 1789, A cette dernière é|ioque, la propriété des moines de Saint-Julien, qui avait été seulement louée aux religieuses» fut vendue cûumie bien national, LOUP (Saint-), de Troyes, S. Lupus {h Troyes, Aube, France), —Abbaye de l'ordre de Saint-Augusiin. Elle fut fondée vers l'an 841, dit-on, sous les murs de Troyes, dans une ancienne église consacrée sous l'invoca- tion de la sainte Vierge, et dans laquelle saint Loup avait été inhumé. Celte église prit le nom de Saint-Loup à cause des fré- quents miracles opérés au tombeau de ce pontife. L'abbaye fut dotée de ri(Jies reve- nus ()ar le roi Charles le (Chauve. D'abord habitée par des moines, dit-on, elle le fut ensuite par des chanoines séculiers, qui l'oc- (îupaicnl, vers l'an 889, lorsipie l'église de Sainl-Louj> fut, avec la ville de T'royes, li- vrée aux llammes par les Normands^ Après le départ des Nonnands, les ch'rcs d(! Sainl- Loup biUirent une autre égli-'^e dans les murs do la ville. Plus lard, vers l'an 1135, Thi- 467 LUB DICTIONNAIRE LUC m haut, comte de Champagne, introduisit dans celle église l'ordre des chanoines réguliers. — Voy., Gallin christ., t. XII, col. 585, la sé- rie de 56 ahbés. LOUP DE NAUD (Saint-), Lupus de Xnw do (diocèse de .Meaux , Seine-et-Marne, France.) — Prieuré do l'onJre de Saiul-Bo- noît, qui a été riche et renommé dans le moyen âge. Il a[)|taraît pour la premicre fois dans l'histoire en 980. H dépendait de l'ah- bayo de Saint- Pierre- le-Vif , diocèse de Sens. L'église de Saint-Louj), près de la- quelle on voit encore ijuelques pans i\e mur et les tourelles ï demi ruinées du [»rieuré, est située au sommet d'un monticule, dans le village de Saint-Loun, silué lui-même h 8 kil. de f-rovins. Ce village existe depuis une assez h 'ule anlicjuité, et on le voit men- tionné h la tin du x' siècle sous le nom de Aaudus villa in pnjo Pruiinrnsi. — Voy. une N:>(ice hislorirjKe cl archvolotjique sur le prieuré de Sninl-Loup de Naud (Seine-et- 3/«r«^),[tar.M. Félix Bour(iuelot, ancien élève de l'école di^s Chartes: — Biblioih. de V école des Chartes., t. II, p. 2VV). LOUKCINK-LKZ-SAINT-MARCEL, Pau- pcrlas It. Mariœ {h Paris, France). — Mo- nastère de (illes tic l'ordre tle Sainte-Claire, dites Urbanistes , d'abord fondé vers l'an 1270, près de Troyes, par Thibaud, comte }>alatin de Champagne et de Brie, et roi do Navarre, h la persuasion de son épouse Isa- belle, fille du roi saint Louis. Celte princesse le fil construire pour son institutrice Fgidie aint Louis, Fgidie, vers l'an 1287, transféra sa coinnuinaulé h Paris, dans le faubourg Saint-Marceau. Marguerite fil h son tour «onstruire [)our elle et ses com- pagnes un monasièro au (juartier ilil de Lourcine. On regarde justement ceth; pieuse reine comme la principale fondatrice de celte maison. —Voy., (iallia christ., l. VII, oqI. 952, la série de i3 abbesses, et de 20 ab- besses triennales, LOUTH-PAUCH, Ludœ Parcum , Pnrco Ltide ttbhatia (comté de Lincoln, Atigle- terre). — .\bbaye de l'ordre de Cîleaux, fon- dée l'an 1 !.'{!>, par Alexan re, évèque de I.incoln. File est fille de Fontaines. Son [ire- inier abbé fut I). Cervais, honune én)incnt ))ar sa piété et sa doclcino, et disciple du U. Açlred, abbé de Hiéval, dit Jongie prus- sicnuf», royaume de Prusse). Al>ba\e, d'a- bord de Bénédictins, plus tard, de Cister- ciens, fondée vers l'an 1050, par Casiniir 1", dit le Pacifique, roi de Pologne, qui avait été auparavant moine de Cluny. Ce prince, plein de reconnaissance pour l'Ordre dont il avait été membre, appela quelques religieux clunistes de Pologne en Silésie, et fil cons- truire un monastère dans un lieu dit Lubens, où Jules César avait, dit-on, placé son cani|), el où avait existé un tem|de d'idoles. Mais l'an 1175, Boleslas le Haut, duc de Silésie, concétia ce monastère aux Cisterciens, en y irans|ilantanl des religieux de l'abbaye de Pfoort , près la ville de Naumbourg' ( ré- gence de Mersbourg), de la filiation de Mo- rimond. Ce nionaslèie, situé sur l'Oder, était vaste, magnifique, suivant Jongelin. On y voyait encore de son temps la première église lies Bénédictins et le couvent érigé par le roi Casimir. Le duc Boleslas étant mort l'an 1201, après avoir dignement gou- verné son duché pendant 38 ans, fut inhumé dans l'abbaye qu'il avait fondée, et devant le grand autel. Lubens, au rapport de Jon- gelin, était la première abbaye de son onlre el des autres dans toute la Silésie. Son abl)o était visiteur el vicaire général. LUBIN-DES-VIC.NFS (Saint), S. Lubinus in Vineis (h Chartres, Fure-et-Loir, France). — Monastère fondé vers le milieu du vi' siècle, par saint Lubin, évoque de Chartres, dans un faubourg de celle vil'e. Il passa dans la suite, sous le titre de prieuré, en la puis- sancedes religieux de Saint-Pierre en Vallée, qui cédèrent ce lieu, l'an 1585, aux Pères Capucins. LUC (Le), dit Saudebone de Luc, Lucum, ou Saltus bonus, S. Yincentius de Luco ou de Saitu bono (ancien diocèse d'Oléron, au- jourd'hui de Bayonne , Basses -Pyrénées , France). — Abbaye de l'ordre do i>ainl-Be- noîl, sous l'invocation de saint Vincent, fondée de l'an 977 h 98V, par (luillaume San- cis, duc de (lascogne. File était située entre les deux gaves d'Oléron et de Pâli. Cette abbaye ayant entièrement décliné dans la suite des temps, Louis XIII, l'an 1611, en lit cession aux Pères Barnabites. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 1281, la série de 33 abbés. UJCE (Sainte-) (à Syracuse, Sicile). — — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, déjà fondée du temps du Pape saint (irégoirelo (Irand. Un abbé, nonmié Jean, la ^jouver- nait vers celle époque, c'est- à- dire l'an 597. LUCE-DE-COUVE (Saint-), S. luciug cu- riensis (Suisse). — Abbaye de l'ordre de Prémonlré, fille de Beggenburg, située hors des murs (le la ville de Coire. Elle fut fon- dée l'an IIVO, par Conrad, comte de Bibregh, évètjue de Coire. C'était auparavant un an- cien monastère de Bénédictins, fondé, dit- on, par saint Valentinien, év6(jue de Coire, — Annal. Prœmonstr., t. I, col. 103. LUCFNTIA (Dic) (diocèse de Kolocza , Hongrie). — Abbaye de Cîleaux, de la filia- tion de Clairvaiix. On place sa fondation ^ l'an 1196 ou 1198. 469 LUC Di:S ABBAYES ET MONASTERES. LUP m LUCKUNE, Luciaria , Luccrna et Lii- ceria (Suisse). — Ancienne abl)aye do l'or- dre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 768, sous l'invocation de saint Maurice et de saint Léger. Elle était soumise à Mor- l)ach, et située dans, le diocèse de Cons- tance. Les rois Pépin et Charleraagne lui tirent des donations qui furent contirméos par le roi Lothaire. Celte abhaye fut restau- rée et accrue l'an 818, par Wighard, frère du duc Robert. Elle a été l'origine de la belle ville de Lucerne, chef-lieu du canton de ce nom en Suisse. — Voy. Gullia, christ., t. V, col. 93-2. LUCIEN-LÈS-BEAUVAIS (Saint-), S. Lu- cianus Belvacensis (diocèse de Beauvais, Oise, France). -- Très-ancienne abbaye de Tordre de Saint-Benoît, dans le voisinage de Beauvais, fondée, dit-on, [lar le roi Chil- debert, vers l'an 5W. D'autres placent sa fon- dation à l'an 582. Ce fut d'abord une église sous l'invocation de saint Pierre, desservie j)ar quelques religieux. Plus tard, au vu' siècle, elle prit une grande importance, quand on y eut transféré les corps de saint Lucien, apôtre de Beauvais, et de ses com- jiagnons Julien et Maxien, tous trois marty- risés dans cette ville, vers la fin du ni° siè- cle. On gardait leurs reliques à l'abbaye de Saint-Lucien-lès-Beauvais, dans trois châs- ses enrichies d'or. Cette abbaye fut rebâtie et enrichie au milieu du viii' siècle, par le roi Chil[)éric II, qui la prit sous sa protec- tion, et peut ainsi en être regardé comme le fondateur. Elle devint célèbre dans la suite des temps et très-fréquentée du peuple, à cause des miracles que Dieu y opérait par l'intercession des saints martyrs, ses |)a- trons. On conservait dans le trésor de la nième église beaucoup d'autres reliques fort précieuses et fort anciennes. Les châss(!s des trois martyrs, avec les reliques qu'elles contenaient, furent trans- férées de l'abbaye dans la cathédrale de Beauvais, le 25 n'^iars 1701. Los reliques fu- rent livrées aux flammes au con)tucncement de l'année 179^; niais on eut le bordieur de sauver (pjehpies ossements de saint Lucien, que l'on conserve encore dans la môme ca- thédrale. Labbaye de Saint-Lticien-Iès-Beauvais appartenait aux Bénédictins de la congréga- tion do Saint-Maur, depuis Tan 10G5. Kilo avait été dévastée |»ar les Normands, l'an 8V5; |)uis |iar l'armée li- béralilés de Clolaire il, qui, par la mort de Thierri , avait réuni en 013 la Bourgogne à ses Etats, Saint Déicole en fut le j)renMer ûbbé. Sa sainteté éminente et ses nombreux miracles attirèrent h sa communauté la vé- nération de tous , et la protection des prin- ces. Déicole se sentant accablé de vieillesse, lit dire h sa place saint Celle en l'honneur de la Sainte-Trinité. 11 y mourut entre les bras de saint Colombin, le 18 janvier, vers l'an 025. C'abbaye de Lurc, ^rAce h do nombreuses donations, devint fori i»ui.ssanle et fort cé- lèbre. Son abbé portait autrefois le litre (le jiniice du .saint Knipirc. — Voy. Dunod , Hist. de l'Eijlisc de Besançon, t. 'il, p. 130. — Kn 1500, l'ie IV unil celle abbaye h celle de .Morbach.on AL^ace. (-lénuMit Xill le» sé- cularisa l'une et l'autre en 170'*. LL'TZKLL, Lucis Ccllu ou Lurilla («lio- rèso de BAle, Suisse). — (Célèbre monaslère de l'ordre de r.îic.uix, londé l'an 112'», cl (jui devint la mère féconde d'autres illustres monasières. Ses prenncrs religieux vinronl de labbayc de Bol le vaux , la première fille de Morimond. Lutzell reconnaissait pour ion-Iaicurs les comtes de Montfakon. Ce monastère fut brûlé entièrement par les Suisses. (JONGELIN.) LrXKMBOLUr. (Notre-Dame de), dit ML'NSTEK 2?. Maria Luxcmbiirgensis , ou Munstericnsis (Belgique). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, situé non loin des murs de Luxeml)Ourg, et qui était du dio- cèse de Trêves. 11 fut d'abord construit sous le titre de Saint-Pierre, et dans la suite, con- sacré sous le nom et le patronage de la sainte Vierge. Sa prééminiuice sur tous les autres monasières de la «ontrée lui valut le nom général de Munster. Il eut pour fon- dateur vers l'iîn 1083 Conrad , comte de Luxembourg , et sa femme Clémence. Le comte Ciui termina la fondation commencét; l)ar son frère, vers l'an 1122. ArnoUi, arche- « vè comme leur père. Le saint abbé portant son zèle au delà des limites du cloître , fut l'a- pôtre de la Bavière et de la Fran(he CodjU''. Il eut entre ses disciples Chagnoald , de- puis évoque de I^on , Achar, évoque de 473 MAC DES ABBAYES LT MONASTERES. MAC m Noyon et de Tournai, Ragnachar, évêque d'Augt ou de Bâie ; et saint Oiiier, évoque de Boulogne ou Thérouanne. Son successeur fut saint Valbert (Gîi5). C'est dans le monastère de Luxeuil que furent enfermés tour à tour Ebroïn , maire du palais sous lesroisNeustriens,ClotaireIlI et Thierry III ; et saint Léger, martyr, dont Fbroïn était l'ardent persécuteur. Luxeuil est aujourd'hui une petite ville, chef-lieu de canton (Haute-SaAne). On y voit un su- perbe établissement thermal. Luxeuil fut ravagé par les Sarrazins, dans le vin* siè- cle, vers 1 an 732. Ces barbares tuèrent Tabbé Milis ou Mellin , avec plusieurs de ses dis- ciples ; les autres religieux prirent la fuite. L'abbaye fut relevée par Charlemagne, et refleurit de nouveau. Elle ap|)artenait en dernier lieu aux Bénédictins de la congré- gation de Saint-Maur. LUZERNE (La), Lucerna (Manche, France). — Abbaye de l'ordre de Prémonlré et sous l'invocation de la Trinité. Elle était de l'an- cien diocèse d'Avranches ( maintenant de Coutances), à 4 lieues d'Avranches, et à 3 environ de Grandville. Elle fut fondée l'an 1143 par Hasculfe de Suligny, d'après le conseil de son frère Richard, évêque d'A- vranches. Tancrède, religieux deDommartin ou Saint-Josse au Bois, fut choisi pour in- .staller la nouvelle colonie de la Luzerne. 11 îa gouverna comme prieur pendant un an. Teschelin en fut ensuite le premier abbé.— Voy., Gallia christ., t. XI, col, 557, la série de 36 abbés; Neustria pia, col. 92; Annal. Prœmonslr., t. H, col. 93. LYMING, Limingense cœnobium (Kent, Angleterre. — Monastère de Mlles de l'ordre «le Saint-Benoît, fondé dans le vu' siècle par sainte Ethelburge, surnommée Tata, fille d'Ethelbert, roi de Kent, et femme du pieux Eciwin, roi des Northumbres. Cette princesse, étant devenue veuve, se consacra à Dieu, et fit bâtir un monastère sur un emplacement qui lui avait été donné par le roi Eadbald, son frère. Elle mourut abbesse de Lyming, vcis la fin du vu' siècle, LYS (Le), près Melun, Lilium (Seino-et- Marne, France). — Célèbre abbaye de fenames, de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1244, par la reine Blanche de Castille et par le roi saint Louis, son fils, qui la firent construire et la dotèrent avec une munificence royale. Elle était, autrefois, du diocèse de Sens (auj. de Meaux). Les rois Philippe III et Philippe lY se montrèrent, à leur exémf»Ie, ses généreux bienfaiteurs. Innocent lY, Alexandre IV, Urbain IV, Clément IV, Grégoire X et Mar- tin lY, donnèrent aussi des bulles en sa fa- veur. On y conservait, sous l'autel, le cœur de la reine Blanche, qui avait voulu être enterrée àMaubuisson; le cilice de saint Louis et quelques autres reliques du pieux monarque, dont Philippe le Bel, son petit- fils, avait fait présent au monastère. Mme de la Trémouille, qui en fut abbesse au xvii* siècle, y établit une réforme. Cette abbaye a eu souvent, pour religieuses ou abbesses, de nobles et illustres princesses. On y voyait un magnifique ostensoir d'un prix inestima- ble, monument de la piété d'une sainte ab- besse, qui, ayant, dit-on, rassemblé, pendant plus de vingt ans, tout ce qu'elle avait pu d'argenterie et de jiierreries des filles de qualité qu'elle avait reçues à profession, fit hommage à Dieu de ce qui avait servi à la vanité du monde. La reine Anne d'Autriche elle-même, dit-on, avait enrichi cet osten- soir de nombreux diamants. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. 247, la série de U ab- besses. M MACEIRADAM, Macrnaria (diocèse de Coiinbro, Beira, Portugal). — Abbaye cons- truite d'rtbord ()0ur des Bénédictins, vers l'an 1139. Son premier fondateur fut un nommé Albarac, Sarrazin et Musulman, qui, de vaillant guerrier et violent ennemi de l'Kglise, devint un nieux chrétien et un liumi)le anachorète. S étant retiré dans une vaste solitude, il y mena une très-mainte vie, biUit un oratoire et donna 5 i)lusieurs com- pagnons (pii vinrent se ranger sous sa con- duite la règle et lliabii de Saint-Jfenolt. Après .>fl rnr»rt, un honune vénérable, nommé Suerus, élu abbé à sa [.Lice par les sutli-agcs df.'s frères, soumit ce monaslère a la réforme de Clleaux et h l'abbé d'Alcnl.n.a coimu(! l'ère immédiat. Suiv.int fiuelqnes-iitis, tteUe iransformation aurait eu lieu l'.iti Ml)!- mais il est (»rouvé, fiar divers moiiuineiiis, .pictlle n estsurvenueque vers l'an 12esi.es. MACHEKAT, Mucheretum. — Monastère dp France de l'ordre de llrammont, fondé i'an 1168, dans le diocèse de Tioyes et à 7 lieues de cette ville, par (iuillaume do Dampierre et Hugues lie iMancy. Les comtes de Chauipagne furent ensuite ses principaux l»ienfaileurs. — Voy., (iallia christ., t. \II, col. 596, la mention de 38 prieurs ou al)l)és. MACHLINK, .Machliuia (ancien dio(è>e de Saint-André, eomlé do File, Kcosse).— Ah- baye de l'ordre de C.îleaui, fondée lan ll'*5, par David I", roi d'Ecosse. (Jongei.ix.) MADELEINE (Sai>te-), de CliAlcaudun , S. Maydalrna (à CliAteaudun , diocèse de Chartres, E\ire-et-Loir, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, dont l'origine paraît incertaine. Des lettres d'Ives, évèque de Chaitres, nous ap[)reniient qu'il y avait, ou commencement du xn* siècle, des clercs séculiers ailachés h l'Eglise de la Madeleine de Châleaudun. On y voyait une (hapello des comtes, capclla comilum, d'où le (înllia christ, conclut (ju'il y avait aussi vraisom- l)lemetit des chanoines institués par les comtes de Champagne vers la tin du x' siècle. Thibaut IV, comte de Champagne et de IJrie, substitua, à ces clercs séculiers, des clianoi nés réguliers, vers l'.in 1130,etilsriirenlcoidirmés parle Pape Innocent II l'an 1 131 . Plus tard, ils se joignirent à la longt égalion des cli.inoirits léguliers de France. — Vov., (înllia christ., t. VIII, col. 1318, la suite de 33 abbés. MADELEINE (S\i>ti: ) DE METZ, S. Mn,j- lUiIrnn .}fetriisis (;i MertHM»j (dicK:è.«ede Taibes Hautes-Pyrénées, France). — Abbaye .-ous l'invocation de la sainte >'icrge ," l'ondée l'an 1206. MA E(i H D EN D A EL, VaUisrirginum, B. Ma- ria de Lintris ou Lintrensc Monastcrium (I>el- giipje). — Abbaye de femmes de l'ordre île (beaux, fondée vers l'an 1220, selon l'opi- nion la plus probable. Suivant le GalUa christ., elle était, autrefois, du diocèse de Liège, avant d« l'être de Malines. On émet deux opinions sur son fomlalcur, mais au- cune ne paraît ap[)uyée sur de solides rai- sons. Ses premières religieuses lui vinrent du couvent de Uameige, du diocèse de Na- mur. Cette abbaye était S(uis l'obédience de. labbé de \illers. — Voy., Gallia christ., 1. \, col. 77, la série de 31 abbesses. MACDENAW ou MAGDENDAW, Auyia Virfjinain. — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîieaux, fondée, l'an l2iV, dans l'ancien diocèse lie Constance, dans le comté de Tog- genburg, et dans le doyenné de Saint-Call. ir fondateur Uu- donl la j)ieu.so munih'-ence fut imitée dans la suite |)ar les princes de Saint-liall, les comtes de Toggcn- hurg, de Habs|)urg, de Kiburg, de Fuistisn- berg, et plusieurs autres nobles seigneurs. —Voy. Gallia Christ., I. V, col. 10118. M.UiDENDAL, Vallis Yiryinum (Belgi- (pie). — Abbaye de femmes de l'ordre de Clleaux, «jui a d'abord eu de faibles com- mencements, d;ins la )taroisse de Wlœsber- glie, mais (]ui fut ensuite, l'an 1233, trans- lérée h Audenarde, |iar Arnold, banui do Pamcliaiii, et dotée de nouveau. Elle fut brillée par les héréti(pie.s, vers l'an 1573. — \ (»y., (iallia christ., t. \', col. 230, la ïérie de 19 abbesses. MAtillIULE (Ulslor, Irlande). - Ancien monastère bâii au ^l'siècle, par saint Finieii ou ^^■ill;lin, depuis év5(pie en Irlande, et qui est honoré connue le princi|al | airon de l'L'Ister. MACLOIHE (Saint-) de Paris, .S. Mu(jlo- riiis ou .S. Harlholomœas (à Pans, Fiance). — Monastère de l'ordre de Saint-Henoîl, (bint l'origine remmite h uik; ancienne ba- silKjue ou cliap(dle de Saint-liarllu lemi , si- tuée près du l'alais du duc Hugues, et ipii avait été cfmstruite par la muuiiicem e (les rois Eudes et Uoberl,et enrichie d'un graiiil nombre de reliipiesde saints. Les chanoines (pii riiabilaient d'abord fuient Iranslerés ensuite dans une chapelle dans renceinto du palais qu'on appelait plus larcJ de Saint Michfd,eton leur substitua des religieux. Ce i haiigeinent eut lieu vers l'un 965, a l'oc- casion (le la translation du corps de saint Magloire, (jui, avei; d'aulres reli(pies de saints, fut apporté do la Itrelagne à Paris, dans la craint! des barbares, par Sauveur, évèque d'Alet ou de Saint-Malo. Hugues le (il and , duc des Fram.ais et comte de Paiis, père de Hugues Capel, lit don à ce pont. le de la basilxpie de Saint-ISarthclemi poiir ou'il y déposAt le (orps . e saijil .Magloire; il le lii dédier en l'honneur de saint Ifai iIm'- 477 MAI DES ABBAYES ET MONASTERES. MAI 478 lemi et de saint Magloire; il l'enrichit de nouveaux revenus et y plaça des religieux. Ce prince est donc regarué justement comme le fondateur de ce monastère vers l'an 975. On donne aussi le titre de fondateur de Saint-Magloire à son tils Hugues Capet. Au xvr siècle, Catherine de Médicis vou- lut que celte abbaye devint séculière, et elle obtint des bulles de Pie IV en 156i, et de Grégoire XIII en 1575, pour qu'elle fût unie à la mense épiscopale de Paris. Cependant l'an 1572, les religieux de Saint-Magloire furent transférés à l'hôpital ou prieuré de Saint-Jacques du Haut-Pas, qui prit aussi dès lors le nom de Saint-Magloire. La mai- son desdits religieux, qui était située dans la rue Saint-Denis, devint la demeure d'une communauté de filles pénitentes. Entin,vers lan 1618, le monastère de Saint-Magloire cessa d'exister, et ses Dâtiments firent place 5 un séminaire de la congrégation de l'Ora- toire. Ce séminaire devint célèbre dans la suite par les pieux personnages qui s'y for- mèrent dans l'étude des saintes lettres. On «loil distinguer entre tous l'illustre Massil- lon. — Voy., Gallia christ., t. VII, col. 309, l'histoire de 39 abbés. MAHÉ DE FINISTERRE (Saint-), S. Mat- thœus Finis terrœ (ancien diocèse de Saint- Paul de Léon, aujourd'hui do Quimper, Fi- nisterre, France). — Ancien monastère si- tué à quelques lieues de Brest, près de la mer. Il fut bâti avant l'an 555 sous l'invoca- tion de saint Matthieu, dont le chef fut, dit-on, apporté vers celte époque dans le diocèse de Léon, en Bretagne, gouverné alors par saint Paul, son premier évêque. Saint Tanguy le peupla de religieux tirés de l'abbaye de Gerber, qui était sous sa con- duite. Ce monastère avait embrassé en der- nier lieu 1(1 réforme de Sainl-Maur. MAILLKZAIS (Saint- Pierre de), Mal- leacum (^'e^déc, France). — Ancienne abbaye de Bénédictins sous l'invocation de saint Pierre , fondée vers l'an 980 |/ar la comtesse Emma, femme de Guillaume IN', duc d'A- quitaine et de Poitou, cl lille de Thibaut le Tricheur, comle de Blois. Son preinier abbé parait avoir été (iaulbert, qui fut en mèuîe temps abbé de Sainte-Julie de Tours ot de Hourgueil. — Voy., Gallia christ. , t. II. col. 13()i, la série de 18 abbés jusfpj'au dernier, Geotrroi H de Pouverelle,(pii fut lo premier évéïjuo (le Maille/ais ; l'abbaye ayant été érigée en siège épiscopal l'an 1307. Ce nou- veau siège fut transféré à La Bocholle en l().'i2. — Voy. aussi V Histoire de l'ahbaye de Mailleznis, par M. l'abbé Lacurie , in-8" (nouvelle publication). Nous trouvons dans la Bibliothèque de l'école drg Chartes {l" série, t. II, |». 1V8) (juehjuos noies intéressanles sur l'abbayê (le Maillezais, publiées par un érudit archi- viste, ancien élève de cette savante école. Nr)ijs aimons .'i les transcrire à la suite de celte trop courte notice. '.'■'i ^( L'abbaye de Maillezais était située en •■- Bas-Poitou , dans une île dont elle a pris Je , nom , et qui est formée par l'Antise et la •| Sèvre-Niortaise. Elle a été fondée vers î'an, , 980 par Emma, fille de Thibaut le Tricheur, comte de Blois, et femme de Guillaume II,?, duc d'Aquitaine. Cette princesse la cons-^ Iruisit sur les ruines d'une ancienne basi-i; lique détruite par les Normands, la consacra / à saint Pierre et y établit une communauté d'hommes soumise à la règle de Saint-Be- noît. « Arrêtée au milieu de sa prospérité nais- sante par les graves dissentiments qui avaient éclaté entre Emma et son époux, l'abbaye de Maillezais trouva heureusement un pro-,,, tecteur dans leur fils, Guillaume V. Le nou- ,, veau duc d'Aquitaine ne se borne pas à rap- „ peler les religieux dans l'église et dans les j possessions dont le ressentiment de son.,^ père Jes avait dépouillés. Digne continuar • teur de l'œuvre commencée par Emma, il s'applique en outre à augmenter les biens et j les privilèges que le monastère avait reçus-, d'elle ; puis, sentant sa fin approcher, il se ;. retire h Maillezais, et, à l'exemple de plu^ !? sieurs de ses ancêtres, termine sous JefrQc ! une vie passée au faite des grandeurs. La ' î)rotection accordée par ce prince à l'abbaye ,,' de Saint-Pierre lui fut continuée par ses Jj successeurs ; de nombreuses chartes attes- reuso,mais encore. (die avait uroduil ('.es (Kl) l/ai>liayi' de S.iini Klicniii- ijc V.iiix, diocèiC ilc S.iiiilcR, cl. ccUn d« S.iiiil • Pinic de Sidly, dio- lèsi' de Toiiis. 179 MAI DICTIONNAIRE MAL 480 ouvrages d'une grande importance pour J'hisloire générale comme pour celle de la province. En un mot, elle avait conquis les plus justes litres h l'admiration et h la re- • onnaissance puhli(}uc ; et elle avait m^M-ité l'honneur que lui fit le Pape Jean XXII, lorsqu'en 1317, il fixa à Maillezais le siège d'un des deux évôchés qu'il venait d'établir en Poitou (82). «Connue évôclié, la ville de Maillezais n'a pas manqué non plus d'un certain éclat; mais elle ne jouit pas longtemps des avan- tages que lui promettait ce nouveau titre. Occu|)ee à diverses repri>es par les callio- liques et par les calvinistes pendant la guerre civile du xvi* siècle, elle finit par rester au j)Ouvoir des religionnaires, et devint s(ms lo célèbre Agrijipa d'.Vubigné une de leurs forteresses les plus importantes, (le fut >ous leur domination que périrent à .Maillez.iis, comme dans toutes les églises voisines do la Rochelle, les trésors littéraires réunis par le zèle éclairé des moines. La ruine des prolestants par le cardinal de Uichelieu , au lieu de rendre h .Maiilezais son rang de siège diocésain , ne fil , au contraire, ([ue consa- crer sa spoliation. L'évèché, qui avait été transféré provisoirement h Kontenay - le - Comte par le Pape Urbain Vill, fut, en 1GV8, fixé à la Uochelle par Innocent X ; et, en cessant d'être chef-lieu du diocèse, Maille- zais fui en outre dépouillé j)arciî Pontife du rang de ville, auijuel Jean XXII lavait ja- dis élevé. La révolution Irançaise, auprès de laquelle les souvenirs leligieux étaient une bien mauvaise recnmmamlalion , ne lui M pas rendu son ancien titre de ville; mais, s'il n'est encore aujourd'hui (ju'nn bourg du département de la Vendée, Maillezais peut du moins se consoler en vovant la richesse du pajs cpji forme sa circonscription can- lonale. » (Paul .MAucni-f; w.) MAILLV ou SAIM-MKNOi:, Malliacum ou S. Mvnulfus (diocèse de Honiges, France). — Abliav e de fenmies, à trois lieues de Mou- lins et h deux de IJourbon-l'Archandjauld. Kllc était de l'onlre de Saint-Henoîl et fut fondée, dit-on, l'an 1158. On peut conclure (le la vie do saint Menou qu il y cul dans l'originedes religieux. Ses jirincipaux bien- faiteurs furent Tes seigneurs de Kourbon, de Montfalcon et de Cbarenton. Cette ab- bave fut réformée l'an 1507, sous la congré- gation de Chézal-Benoîl; elle fui ensuite Agrégée h la congrégation de Cluny. — \oy., Cnll. christ. f t. Il, col. 179, la série de 21 abbesscs. MAIMKNAY-SAINT-Lit, 3/rn/»«i«ru/», ou Minituniaccnsc (diocè>e de Troycs, Aube, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Henoîl, fondée vers lan 530. à deux lieœs environ de Troyes, par saiiu Komain, qui fui le successeur de saint Ueuu sur le i-iége de Beims. 11 la lit dédier sous linvo- calion de saint (iervais et do saint Piotais, Cl en prit lui-même la conduite. Saint Lié lui fut substitué dans le gouvernement de son monastère, et lui donna son nom. Ce monastère paraît n'avoir eu qu'une très- courte existence. MAIXKM (Saint-) , :». Maxenlius (dio- cèse de Poitiers, Deux-Sèvres, France). — Ancien monastère de l'ordre de Sainl-Be- noît, silué sur la Sèvre, cl dont il est fait mention jiar saint Grégoire de Tours (lib. ii, cap. 37). On doit rapi-'orter |)iopiement son origine au temps du roi Clovis (vers l'an 5t)7), bien (ju'il eût été fondé auparavant, vers l'an 'V59, sous le litre de Saint-Saturnin de Toulouse, évoque et martyr, par Bagapit ou Agaftius, venu dans ce lieu, dit-on, avec ses compagnons du monastère de Sainl-Hi- laire, détruit par Attila, roi îles Huns. D'a- près une vieille cliarto, « lovis, en concér dant ce môme lieu h un saint personnage notnuié Adjuteur .Maixent, le dota riche^ ment. Ce monasièro fut restauré dans la suite par Louis le Pieux. Dans le recense- ment fait sous ce prince en 817, il ligure parrni ceux de l'Aquitaine qui no doivent (jue ili^s prières. Knnobli par de nond)reux privilèges de rois et de princes, accru [lar de rici.es donations, il a donné naissance ù la vilh. de Saint-Maixenl (aujourd'hui chef- lieu de canton, arrondissement de Niort, Deux-Sèvres). I)L'lruit prestpie entièrement par les calviniste-;, il avait recouvré |)lus lard son ancienne splen leur par son union Jt la congrégaiion (le Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 1:245, la brève his- toiriî de 83 abbés. MAIZIFBKS, Maccriœ. — .\bbaye de Franco de l'ordre deCîteaux, sons l'invocation de la sainte N'ier.^e, h deux lieues de la ville do Beaun(',en Bourgogne. Klleestfdlc de La Fer- té, et fut fondée vers l'an 1132 dans l'ancien diocèse de ChAlon-sur-Saône. KUe reconnaît pour fondateurs Falcon de BeunJ, neveu, dit- on, de Hugues III, duc de Bourgogne; Kléo- nore, sa femme, cl leurs fils, dont on voyait le tombeau h la gauche du cloître, près do l'entrée de l'église. On voyait encore dans celte église les sépultures d'Alexanilre de Motitaigu, de la maison de Bourgogne, et d'Olivier de Matreul, VG' et C3' évôcpies de CliAlon, morts en 1201 et en 1V05. Les sei- gneurs de Monlaigu y re|)Oscnt également, dit \e Gallia chri.st., (|uoi(jue aujourd'hui on Tic découvre point leurs tombes. — Voy., t. JV,col. 1030, la série de 39 ai)bés. MALKNOUF, Malaiino', Malnodœ, ou Bos- cus dotninantm (Seine-et-Marne, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Be- noît, sous l'invocation de la sainte \'ierge et de saint Fra>me, fondée avant l'an 1129, à (jualre lieues environ au-dessus de Paris, entre la Seine et la Marne. On ignore soii origine et le temps de sa fondation. Fille était du iliocèse de Paris. l'iie partie des rt'- ligieuses d'Argenteuil, ex|»ulsées l'an 1129 de leur monastère par l'autorité d'tin con- cile de Paris, vint se retirer à Malenoùe, tandis (prune autre partie émigrait avec Héloïsc fiu prieuré du Paradct. Ce luonas- (8i) r.tr siiiitj (lu démemhroiiiriil rlii diocèse de Poitiers 4»» MAL DES ABBAYES KT MONASTERES. MAN m 1ère fut réformé, avec quelques autres du diocèse do Paris, par Poiuhet, évoque de Paris, au cnmraencenient du xvi' siècle. — Voy., Gallia christ., t. VII, col. 587, la série de 19 abbesses, de 7 abbesscs Iricunaies, et de 10 abbesses titulaires de nomination royale. MALMEDY EN ARDENNES, Malmnnda- rium (Prusse Rhénane). — Abbaye de l'oidre de Saint-Benoît, fondée dans la forôt dos Ardennes, sous l'invocation de saint Pierre et saint Paul, vers l'an 6i8, par Sigebert 11, roi d'Austrasie, à la prière de saint Remacle. Ce saint, qui succéda l'an 650 à saint Armand sur le siège épiscopal de Maëstricht, gouverna d'abord celte abbaye ainsi que celle de Sta- velo, fondée un peu plus tard dans son voi- sinage par le même monarque. Ces deux abbayes, éloignées d'une lieue l'une de l'autre, n'avaient qu'un seul et même chef, quoiqu'elles fussent distinctes. On distingue parmi ces abbés, Florbert, qui succéda l'an 727 à son f)ère, saint Hubert, sur le siège de Liège, transféré de Maëstricht, et Agilulfe,qui fut évêque de Cologne. Les deux abbayes de Malmédy et de Siavelo ont donné chacune l'origine aux villes de leur nom. On doit à leurs religieux les défrichements d'une grande partie de la forêt des Ardennes. Les moines de Malmédy avaient, dit-on, deux des plus florissantes tanneries de l'Europe. L'abbé de Malmédy et de Siavelo portait le titre de prince d'empire et de comte de Logne. La première de ces abbayes était du diocèse de Cologne, et la seconde du dio- cèse de Liège. Malmédy est aujourd'hui une ville des lilats f)russiens (province Rhénane), à 37 kil. S. d'Aix-la-Chapelle. M ALMESBURY, Malmesburiense coenohium (comté de Wills, Angleterre). — Ancienne et célèbre abbaye de Tordre de Saint-Benoît, dont on voit encore de belles ruines dans la ville de ce nom. Elle fut fondée avant 675 par un saint moine irlandais appelé Maidulf, d'où elle fut nommée Maidulfsbury, et par corruption Malmesbury. Presque à sa nais- sance elle eut pour abbé un personnage il- lustre, qui lui donna tout aussitôt par ses vertus et [»ar sa science un splendide éclat. C'était saint Adhelin ou Adhelin, né parmi les Saxons occidentaux, et proche [)arent du roi Ina. Après avoir été élevé à Canlorbéry, sous saint Adrien, il prit l'habit religieux dans le monastère de Malmesbury, dont il devint abbé en 675 [)ar la démission de Mai- liulf. (^0 monastère jusqu'alors peu connu acquit beaucoup de rèpulalion sous le nou- vel abbé. I>;s bAliuienls et les reveinis en furent considérablement augmentés. Adhelin dédia l'église en l'honnetir do snint Pierre, et en ajouta deux autres sous l'invocntion de la sainte Vierge et de saint Michel. Il vil son «ibbaye comblée de biens et de privilèges |iar les princes et les rois. Dans un voyage qu'il fit h Rome, il lui obtint nu ample in- duit du Pape Serge. Cuill.iume de M.'ilmes- bury a rempli toute la seconde partie de la Vif du saint d'cxlrails ou de copies d'acles concernant les fondations et les privilèges de cette abl)aye, devenue dès le vu* siècle le plus bel édifice qu'il y eût alors en Angle- terre. Guillaume ou William Somerset de Mal- mesbury, religieux bénédictin et historien anglais du xu* siècle, surnommé le Biblio- thécaire, est l'une des illustrations de celte abbaye. Il a écrit :-Rtgaliamy sive de rcbus gescis regum nnglorum libri v (de 4i9 à 1129); De HistoTia Novella, libri ii (de 1127 à 1143); De gestis ponti^cum Anglorum , etc. Ce der- nier ouvrage contient l'histoire de l'abbaye de Malmesbury. — Voy. Guillaume de Mal- mesbury, dans ÏAnglia sacra de Wharton. Saint Aiihelm, qu'on peut regarder comme l'un des principaux fondateurs de Malmes- bury, après avoir été trente ans abbé, fut tiré de sa solitude et placé sur le siège de Shefburn, qu'on transféra depuis à Salisbu- ry. Il mourut le 25 mai 709. Guillaume de Malmesbury dit qu'il opéra des miracles avant et après sa mort. Le psautier, et plu- sieurs autres objets qui avaient servi à son usage, se sont gardés dans son monastère jusqu'à la prétendue réforme. En détruisant l'abbaye de Malmesbury, l'un des plus beaux ornements de Wiltshire, on détruisit en même temps le tombeau du célèbre roi Athelstan, que l'on y conservait. — Voy. Monastic. Anglican. MALOIGNE, Malonia (Belgique). — Ab- baye sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 685, sur la Sambre, à une ou deux lieues au-dessus de Namur, par saint Berluin, Anglais de nation, qui, de reli- gieux bénédictin, devint ensuite évêque. Elle dépendait de l'évéché de Liège suivant \à Gallia christ. Le fondateur la bâlit avec l'aide d'Odoacre, prince de FloreH'e, et de Pé()in, duc de Brabant. Elle fut d'abord ha- bitée par des moines de Saint-Benoît, elle devint ensuite abbaye séculière ; elle était au dernier siècle occuoée par des chanoines réguliers.— Vov., Gallia christ., t. III, col. 1111, la série de 28 abbés. MANANCHA (ancien diocèse d'Apt, Vau- cluse, France). — Ancien monastère dont il n'existe plus aucune trace. Il était siluô là où est aujourd'hui la ville de Mènerbe, et avait été fondé j)ar saint Castor, qui fut de- puis évô(pie d'Aot, vers le commencement du v' siècle. MANLIEU, Magnus Locus (diocèse de Clermont, Puy-de-Dôme, France).— Abbaye fondée dans le bourg de ce nom, sur l'AI- liout, |)rès Clermont, vers l'an 656, par saint Genès, évêque de Clermont. Elle fut dédiée sous l'invocation de saint Sébasiicn, à la suite de (|uel((i]cs miracles opérés en ce mémo lieu ()ar rintcrc(;.ssion de ce saitU, au tombeau dmjuel un saint homme, nommé Magne, él.'inl malade, avait fait un pèlerinage et recouvré la santé. Le seigneur du fonds bAtit une ciiajielle t\u'\ fut appelée lieu de Mngnr, ou Manlien , (.-t de|)uis changée en un monastère iiar saint (ienès. Celle abbaye appartenait à 1 ordre de Saint-Benoît. Evodo en fui le [n-emier abbé, et eut pour succès- 48S UAR DICTIONNAIRE MAR 48« scursBol)oet Atiel[)lie. Lesrplij^ieux ile Mnii- lieu érrivirrnt une lellre roiUrcles hérésies de Novalet ileJoviiiiiMi, que l'on avait renou- velées el répandues dans l'Auvergne. Saint Bonet , grand échanson et diancelier de Sigeherl 111, roi d Austrasie, et cjui lui de- puis évècpie de CIcrnjont, |>rit l'habit reli- gieux à Ma.ilieu après s'être dén)is de l'é- piscopat. Manlieu figure parmi les monas- tères que Louis le l'ieux restaura ou lit bAtir entièrement. — \oy., Gallin christ., t. 11, col. 361, la nomen».lalure de 30 abbés. iyiAMLL.\ (Notre-Dame ue ) , Maniliu (diocèse de Pampelune, Espagne). — Abbaye do l'ordre île (liteaux, et |troltablement de tilles, suivant ro|)inion de Jongelin, qui dé- clare n'avoir [tu découvrir l'époque de sa fondation. MANSKK, MANAISER ou LUNKLACH, Lmurlacense (diocèse de Saltzbourg , Ba- vière).--Abbaye de l'ordre de Sainl-IJenoît, fondée vers le milieu du viii* siècle, et dé- diée à saint Pierre et h saint Michel. Klle fut d'abord habitée, dit-on, par vingt relig eux tirés du Mont-(-a.-.sin, sous l,i conduite (l'Op- portun cpii en lut le piemier abbé. Bulteau pense que, si elle a été l'ondée par saint Fir- min, le saint fondateur dut y établir plutôt des moines de Ueichen.iu, auxcjuels purent se joindre ensuite (piel(|ues autres venus (l'Italie. C'est ainsi, du moins, (|u'il en usa h l'égard d'Allaicht, de.Morbachetde Pfellcrs, en envoyant dans chacun de ces nouveaux monastères douze religieux de Beichenau, où il n'en resta ei.lln plus (juo douze éga- joment. Mais ce nombre fut sans doute bienlùt augmenté. {Ilist. de l'ordre de Saint- Jienoil). MANSUY-LKZ-TOUL (Saint-), S. Man- suefus (Meurthe, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Benoît fondée Tan 965, par saint (iérard, évècpie de Toul. C'était anciennen)ent un oratoire bAti en l'honneur du prince des apôtres, par saint Mansuy, le premier apôtre de Toul, et (pii fut appelé plus lard Sainl-.Mansuy, à cause du grand nombre de miracles opérée au tombeau de ce saint pontife. Saint (Jauslin, évè(jue de Toul, lit restaurer cet oratoire ou cette église. Saint (iérard, son successeur, érigea à son tour une abbaye dans celle même église, où avaient été iidiumés les premiers évô(iues de Toul. Celle abbaye devint considérabl<' el célèbre dans la suite. Après plusieurs vicis- situdes, désastres et restaurations, elle em- brassa enfin, l'an KilO, la réforme de la con- grégation de Sainl-> armes. — \o\., Gallia christ., t. Xlll, col. 1087, la série de 55 ab- bés. MANNEL, Manneliiim (comté de Stirling, Ecosse). — Abbaye de l'ordie de Cîleaux, fm- dée vers l'an lliO, dit-on, par Malcolm 1\ , roi d'Ecosse, suriionuné le Vierge (83-8'»). .MABBACH, Mnrlnicum (diocèse de Stras- bourg, Haut-Rhin, Frarice). — .M)bave de l'ordre de Sainl-Augu>lin, sous l'invocation (83 84) MalrohnlV, suiv.nnl l'/lr( de vérifier Icx daiiK, mourut un 1IG5. a l'âge de viiigl-ciiiq ans. Il de saint Irénée, fondée l'an 1089, en l'hon- neur de saint liénée, martyr, svu- le Rhin, un peu au-dessus de Cohnar, par une nnblu dame, nommée ("iuta,si l'on ajoute foi à une vieille chaite île l'an 115-V. Maison s'accorde généralement à lui donner pour premier auteur Burchard, chevalier de (lebliswih, dont on voyait le tombeau h droite du grand autel dans l'église de Marbach. Cette abbayc de Mai bach devint plus lard une prévôté ou un |iricuré. Elle s'unit enfin vers l'an 1535 à la congrégation de Windeshem. — Voy., (iallia christ., t. V, col. 88V, la série de 13 prévôts, abbés et prieurs. MARC (Saint-), de Florence (Toscane, Ita- lie). — Célèbre monastère de l'ordre domi- nicain, (lui fieurit encore de nos jours, et qui par plusieurs titres de gloire, est devenu 1 un des plus illustres de l'ordre. C'est dans ce pieux asile que vécurent tour h tour le célèbre |>eintre Jean-.Vnge de Fiésole, dit le liiato, 1 un des meilleurs maîtres de l'école mystique; Barthélemi de Saint-Marc, dit aus>i ïiaccio délia Pori(i,\\\n des plus illus- tres peintres de l'école llorenline, el enfin Jérôme Savonarole, léloijuenl orateur do- minicain, connu |iar plusieurs écrits, mais surtout par son zèle ardent et par son exal- tation religieuse el pati iotitpie. Ce dernier avait été élu prieur de Saint-Marc de Flo- rence, l'an 1Ï88. Ce monastère est célèbre encore, comme chef d'une réforme ou c(m- grégalion dans laquelle entrèrent plusieurs autres monastères dominicains en Italie Le couvent de Saint-Marc de Florence, riche de tant de précieux souvenirs, est l'un de ces sanctuaires d'Italie que le pèlerin aime h visiter. Nous l'avons visité nous- mème avec bonheur, en admirant les belles peintures de Jean de F'iésole, qui décorent ces murs sancliliés (lar tant de venus et de jtieux talents. MARCEL ou MABCEAi: (Saint-), avant SAINT-CLEMENT, .S. Hlarccllus [h Paris, l'rancej. — Ancien monastère fondé dans léglise de Saint-Marcel, situé dans le fau- bourg de Paris ampuel elle adonné son nom. Cette église avait été bûtie, dit-on, par le célèbre Roland, neveu de (^harlemagne, qui la fit consiruire d'abord sous le patronage «je saint Clément, pape cl martyr; elle fui appe- lée }ilus lard Sainl-Marce], du nom de ce sainl évèque de Paris, cpii y avait élé in- humé. Dans les chartes des successeurs ih- Chai lemagnc, pendant presque 200 ans, on la voil mentionnée sous le nom de monas- tère de Sainl-.Marcel. Fille devint enfin un collège de chanoine'^, avant le xir sièi le. Les évôcpies do Pans, Ingelwin el Théo dulfe, aux ix' et x' sièch^s, se inonlrèrenl priiK ipalemenl ses bienfaiteurs. — Voy., (iallia christ., l. \ll, col. 302, la série de 'V2 dovens. MARCEL (Saint-), 5. J»/a>Tc//u» (diocèse de (^ahois, Lot, France). — Abbaye de l'or- dre de Cîleaux, fondée l'an 1130. Elle est ric peut donc être le roiidalcur de celle abbayo, du moins quant à l'époque ici assignée. 4«5 MÂR fille de Cadouin, de la filiation de Pontigny. Elle était située, dit le Gallia christ., à six lieues de Cahors, et à deux de Montauban. Elle reconnaissait pour fondateurs Armand de Monlpesat et ses frères, qui donnèrent le lieu de Saint-Marcel à Dieu et à la bienheu- reuse Vierge, dans la main de Pierre 1", abbé de Sepl-Fontaines, de l'ordre de Cîteaux. — Yoy., Gallia christ., t. I, col. 182, le catalo- gue de U abbés, de 113i à 1713. . MARCEL (Saint-), à Chalon-sur-Saône, 5. Alarcellus Cabilonensisoa Ohiliacum (Saône- et-Loire, France). — Ancienne bas'ilique et abbaye fondée vers l'an 5'7 ou 584, parle saint*^ roi Contran, deuxième fils de Clo- taire I", roi de France, et qui avait en par- tage les royaumes de Bourgogne et d'Or- léans. Elle' fut bâtie près la ville et dans l'ancien dio èse de Châlon, au delà delà Saône, au lieu dit Obiliac. Cette abb.iye échut dans la part du roi Charles au partage des monastères fait, l'an 870, entre les rois de France, Louis et Charles. Mais dès l'an T79au moins, elle était habitée par des clercs séculiers qui y demeurèrent jusqu'à la fin du X* siècle, oii cette église de Saint-Marcel fut restituée à des religieux sous la disci- pline de saint Mayeul, abbé de Cluny. Cette basiliaue, qui n'avait point perdu sa splen- deur, lut souvent honoréepar des assemblées d'évêques, savoir en 875, pour le sacre d'A- dalgaire, évoque d'Autun, en 887 et 915. — Yoy. Biblioih. Cluniac, col. 1706 et 1710. — C'est dans cette abbaye ou prieuré de Saint- Marcel que mourut le célèbre Abailard, l'an 1U2. Le Gallia christ., t. lY, col. 958, donne la série de 39 abbés, prévôts et prieurs de Saint-Marcel. MAKCKL (Saint-) DE DIE, dit Fellinis Lo- cu$, S. Mnrccllus Diensis (diocèse de Ya- lence, (avant de Die) Drôme). — Abbaye de France, de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 985. MARCHE-LES-DAMES, Marchia, Martin (diocèsedeNamur, Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invo- cation de la sainte Yiergc, h une heure de dislance de Namur. dit le Gallia christ. Elle fut fondé»; Tan 1096, et l'an UOO elle em- brassa la règle de Cîteaux. On l'appelait au()aravant Vivarium Ji. Mariœ. Elle avait eu pour fondatrices quelques pieuses darnes Îui, après le dé[)art de leurs maris pour la erre sainte, i;ornme croisés, se retirèrent dans cet asile. Son église fut consacrée l'an 1103. — Voy., Gall. christ., t. III, col. 609, la montion de 13 nbbesses^ MARCHEROCX, MARCHE-RAOUL, Mar- chasium Hndnlphi (Oise, France). — Abbaye de l'ordrc! de Prémontré, sous l'invocation de saint Nicolas, fondée dans le diocèse de Rouen, l'an 1122, |»nr L'Iric, disci|)le de saint Norbert, (^esl la première fille do Sainl-Josse au Rois. Elle avait d'.-ibord été construite sur un fonds de la torèt ilo 'lillé, d'où elle (»rit le nom de Snint-Nicnlan in riVm, Mais, vers l'on 11W, elle lut trans- fér''ie par le môrae Llric, près de léi, au lieu DES ABBAYES ET MONASTERES. de Marché-Raoul, MAR iSÔ situé presque à moitié chemin enire Beauvais et Pontoise, et à 4 lieues de Gisors. Ulric en fut le premier abbé. Il fonda peu de temps après, dans lo voisinage, au Heu de Beaumont, un monas- tère de femmes, qui fut entièrement détruit vers l'an 1192; ce lieu s'appelle aujourd'hui encore Beaumont-aux-^Jonnains. L'abbaye, . de Marché-Raoul était comme celle de Beau- mont du diocèse de Rouen : ces mêmes lieux sont aujourd'hui du diocèse de Beauvais. Voy., Gallia christ., t. XI, col. 329, lasériede 56 abbés; Annal. Prœmonstrat., t. Il, col. 127. MARCHIENNES, Marchianœ, ou Martianœ (Nord, France). — Abbaye située sur la Scarpc, au pays d'Ostrevanl, à' 3 lieues de Douai, et à peu près à la même distance d'Elnon. Elle fut d'aljord de la règle de Saint-Colomban, ensuite de Saint-Benoît. Elle fut fondée vers l'an 643, sur une propriété du duc Adalbald, que ce seigneur offrit, à la prière de saint Araahd, et elle fut dédiée le 27 octobre 653, par les évêques Aubert et Amancl, en l'hon- neur des saints apôtres Pierre et Paul. C'est dans ce monastère que se retira, en 646, sainte Rictrude après la mort d'Adalbald» son mari. A dater de ce temps, l'abbaye d''a- bord exclusivement réservée aux hommes, commença à devenir double, les femmes y avaient même la principale autorité. Cet état de choses se maintint trois cent trente-trois ans, c'est-à-dire, à partir à peu près de la mort du premier abbé, saint Jonat, jusqu'en 1024, épO(]ue oij l'expulsion des religieuses permit de nouveau aux hommes d'habiter seuls le monastère. Suivant Mabillon, une irruption de Normands la renversa en 851 ; ensuite, vers 879; et elle demeura en ruines jusqu'au règne de Charles le Simple. — Yoy. Cameracumchristianum ; et, Gallia christ., t. III, col. 395, la série de 52 abbés et abbes- ses. MARCHTHAL, Marchtallum, Martallum (Allemagne). — Abbaye de l'ordre de Prémon- tré, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul. Elle était située dans l'ancien diocèse de Constance, et construite sur une énorme roche, sur la rive droite du Danube, entre les villes de Riediinglien et Ehingen (VVurtemberg). Elle fut fondée ou plutôt transformée d'un collège de chanoines en n)onasière, l'an 1170, par Hugues 111, comte (lalalin de Ttibingue. Ses |)remiers religieux vinrent do l'abbaye de Munchbroth. (^'étail la sépulture des nobles chevaliers de Slaiu ou de La Pierre. Ce fut d'aboni une i>révôlé, et dans la suite une abbaye dite in>|iériale. lille était très-considéiable et comprenait de vastes et beaux bAliments, comme on peut levoirdans la[)lanchedeSi-ln«H/. Prœmonstr., t. IL, col. 136. — Voy. aussi Gallia christ., t. V, col. IKH. MAItCI(;NY-LES-NONNAINS,Mirctniacum (Côtf-d'Or, Franco). - Prieuré de femmes d(; l'ordre de .^:Mnl-Benr)U et de la congréga- tion de Cluny, da's la petite ville de c»; nom, en Ronrgogtie, près la source de la Loire. Ce prieuré, (pii était sous riofocation de la i«7 MâR DICTIONNAIRE MAI\ 488 saillie Vierge, a toujours élé double, c'es(-à- dire d'Iiomincs et de femmes, depuis sa fon- dation jusqu'au xviii' siècle, suivcinl le Gui lia christ, il fut fondé au xi' siècle, dans le diocèse d'Aulun, |.)ar saint Hugues, abbé do Cluny. Ce lieu était célèbre dans les annales de l'ordre, connue ayant été pendant près de vingt ans témoin des vertus /le la B. Uain- ■ ganle, njère de Pierre le Nénérable, abbé de Cluny. Celte pieuse dame y mourut et y fut ensevelie. La seigneurie de la ville de Mar- cigny appartenait à la dame prieure régu- lière de ce lieu. Le curé de la [laroisse de la ville était à sa nomination, et la justice y était exercée par ses officiers. Le Gallia christ, donne les noms de cinci prieurs et de trois prieures. (T. IV, col. i86.) M.\UCILLAC, Sfarcilliacum (diocèse de Cahors, Loi, France). — .Vbbaye de l'ordre de Saint-Benoît, .^ous rinvocàtion de saint Pierre, fondée non loin de Figeac, sur la ri- vière de la Selle. On fait remonter son ori- gine vers l'an 053, mais la tradition popu- laire l'attribue au roi Pépin, fondateur ia jusque vers le xv* siècle, o\ï il fut uni i l'abbaye île Bouli)onnc, donl il était sorti. et dont il fut dès lors comme un domaine. — Voy. Gallia christ., t. XHI, col. 88. — Carla.'dans le département de l'Ariége, est aujourd'hui du diocèse do Pamiers. ' MABCiAN (^paysde Cialles, Angleterre.) — Abbave de 1 ordre de Sainl-Berioît, fondée l'an iU7, [»ar Robert, comte de (ilocester, qui construisit le cliAleau , la tour et le prieuié de Saint-Jacques, Bristol. MARCCERITE DE BEALNE (Sainte-). S. Margarila. — Abbaye de France de l'or- dre de Saint-Augustin, |>rès de Beaune(Côle- d'Or). L'éftoqiie de sa fondation paraît in- connue. Le Gallia christ., t. II, col. V90, commence la série de ses abbés h Olberl ou Olberl, vers 1150, et la termine vers 1719. Cette abbaye était autrefois du diocèse d'.\iilun. MARIA DEL REC.ALO (Santa-) , /îrrya/e Cœnobium {i\c(\c Majorque, Espagne).— .Vb- baye royale de l'ordre de Cîleaux, fondée vers l'an 1230, par Jayme ou Jac(|ucs 1", roi d'Aragon, h l'épocjue où ce vaillant monar- (pie conquit cette île sur les Sarrazins. C'est à tort, suivant Jongelin, que quelques-uiîs lui donnent pour fondateur Alphonse VIII, roi de Castille, dit l'Empereur. Celle abbaye eut pour premiers abbé ei religieux des moi- nes Cisterciens, venus de Pobict, de la tilia- tion de Ciairvaux. (Jongelin.) M.iRli DE P H ATI S ou DE Y ALLE nONA (li.) (Var, France). — Abbaye de l'ordre ae Cîleaux, dit-on, mais qui parait avoir élé plutôt de l'ordre de Saint-Benoît. Elle fut fondée l'an 1197, dans l'ancien dio- cèse d'Anlibes (plus lard de Crasse) et au lieu de Sartous, par Olivier, évècjue d'Anlibes, daucelin de Sainl-.Marcel, évô(|ue d'Anlibes, la réunit h l'abbaye de Fail-Foc, l'an 1212. Elle fut ensuite s'oumise, en 1297, au mo- nastère de Saint-André d'Avignon. Enfin, en 1303, elle fut transformée en un juieuré, qui fut acipiis l'année suivante par Ciausclme, abbé de Lérins, du chapitre de Grasse, en échange de l'église de Saint-Ambroise do (îordon. — \oy., Gallia christ., tom. III, col. 1210, les ncmis de li abbés. MARIA DE SALIS {R.) (diocèse de Bour- ges, Fnince). — Ancienne abbaye de femmes, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondéo avant l'an GVO, par l'abbcsse Bcririame la Dehors, fju'elle occupa jusqu'en 1169, ou elle vint (ixor son siège dans l'église do Saint-Mar- tin, hors de )a ville. Cette dernière église ayant été occupée par les Anglais l'an 1358, les Prénionlrés retournèrent h leur monas- tère de Notre-Dame la Dehors, où ils res- tèrent jusfiu'au 28 juillet 1373, épocjuc où ils vinrent habiter une plus grande maison h Saint-Marian, la première ayant été abat- tue dans la crainte qu'elle ne servît de re- iror;chf'ment aux ennemis. Enfin ce dernier monastère ayant liii-môino été détruit par les calvinistes l'an 1567, les Préuiontrés re- tournèrent encore h celui de Notre-Dame la Dehors. — \o\., Gallia christ., t. Xil, col. U2, la série de k^ abbés. MARIL-AI'-HOIS ou NLVJI.rRI': fSviMTi;-), .S. Maria in Uoso, de Nemore, Mussijjonlana {h Ponl-h-.M')Usson, Meurltie). — Abbaye de France, de l'ordr») dePiéuiouiré, fondée l'an 1126 par Simon de Lorrain»;, en fivcMir dt; saint Norbert, (pi'il avait eu pour liole <'i son retour de Rome. Cette al)l)ayo était du dio- (èse de 'l'oul (aujourd'hui celui de Nancy) ~ Voy., Gallia (firist., t. MIL col. 112H, la sérfc rie.'i'i abbés ; cl Annal. Prœmonstr., t. II, col. 199. DicrH)N>. i»i;s AniiAvrs. MARIE AU ROYAL- LIEU (Sainte-), S. Maria in Regali loco (Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1282. Marie DAIX-LA-CHAPELLE (Sainte-),S Maria Aquisgranensis, de Aquis ou m Cas tello novo (à Aix-la-Chapelle, province Rtié nane , Etats Prussi'ens). — Ancienne e' célèbre abbaye de clercs, fondée ou restau rée i)ar Pe[)in d'Hérisfal, aïeul de Charle- lemagne,versran700. Charlemagne restaura ensuite lui-même l'église avec magnificence, il la fit construire en forme de rotonde, et la décora de colonnes de marbre amenées à grands frais d'Italie ; c'est là qu'après sa mort, le grand monarque fut enseveli. Celte église était desservie par 20 clercs ou cha- noines institués par Charlemagne, qui vi- vaient régulièrement, dans un cloître en commun, sous l'obédience d'un abbé, et se- lon les statuts du concile tenu à Mayence, sous Charlemagne. C'était donc un véritable monastère. La basilique détruite par les Normands, fut restaurée [ilus lard par l'em- pereur Othon III, et Notger, évêque de Liège , qui instituèrent 28 chanoines sécu- liers, à la place de 20 clercs réguliers. — Le Gallia christ., t. III, col. 934-, (uentionne quelques abbés. MARIE D'ARLES (Sainte-), S. Mfna Arc- laiensis[h Arles, Bouches-du-Rhône, France). — Ancien monastère de femmes fondé dans la ville d'Ai'les, par saint Auréiien, évoque de cette ville (de 5i6 à 553). Il fut détruit, suivant le Gallia chn'siiana, dans le ^'in' siècle par les Sarrasins, en môme temps que celui des Sainls-Aoôlres dans la même ville. MARIE DE BOULOGNE (Sainte-), 5. Ma- ria Boloniensis (à Boulogne, Pas-de-Calais). — Ancienne abbaye de France, de l'ordre de Saint-Augustin, fondée au xii' siècle, et do- tée par Euslache III, comte de Boulogne. Elle fut placée dans l'ancienne église où l'on vénérait l'image miraculeusede Notre-Dame apportée sur une barque à Boulogne, xeis l'an 635; laquelle église servit de cathédrale aux évoques de Thérouanne. Plusieurs fois restaurée, elle avait été reconstruite ei- grande [)artie au xi" siècle, et enrichie d' dons par la B. Ide, comtesse de Boulogne C'est là que furent établis au xn" siècle de- religieux de la congrégation d'Arrouaise. Celle église de Sainte-Marie do Boulogne était la première de la ville; et elle eut tou- jours le troisième lang dans la congrégation d'Arrouaise, jus(prau temps des guerres do la Flandre, où elle fut unie à Saint-Yiclordo Paris. Lois(pi'après la destruction de Thé- rouanne, les chanoinesse transférèrent à Bou jogne, ils vinrent habiler celle église, (pi icessn d'être un monastère l'an 1553. — Yoy., Gal- lia christ. ,\. X, col. 1586,lasérie de 25 abbés. MARII': DI-: CAIIORS (Saintk-), .S\ Maria Cnditri-.ensis {h Caliois, Loi, Framx"). — Ab- baye f(»ndé<; par saint Didier ou saint Géry, évêipje de Cahor> (do 630 ii 6.52), en riionneut d(! la Viergf! Marie. Ce pontife y éta- blit pour abbé ce môme Claude (pi'il députa ensuite avec des lettres et des présents vers 16 iJl M\R DICTIONNAIRE M AU i92 Modoakl, évoque île Trêves, pour le remer- cier du paternel ai-cucil qu'il avait reçu de lui lors (1 un vovage dans celte contrée. MAIUE DE JÙBINO (Sainte) ou SAIM - CEOlUlES DK JIHINO. - Abbaye de l'or- dre de Citeaux, tille de Loccdîo, de la ligne de La Ferlé, (jui fut fondée l'an 1136 dans le diocèse de (lénes (Eliits Sardes). Ouelques-uns, suivant Jungelin, [dacent ce nionastùre près d'Antiuclie in rcgione niyra vwnluna , mais il croit (juc c'est par erreur de nom. MAIUE DE LANIANO (Saitite-) (diocèse d'Acerenza, royaume de Naples). — Abbaye de l'ordre de Ciioaux, fondée vers l'an 1198, et dont on attribue la fondation à Robert, comte de Licii. (Jox.klin.) MARIE DE METZ ^Sainte-), S. Maria Mc- lensis[h Mclz, Moselle). — Abbaye de France, de l'ordre de Saiid-Renoît, fondée vers l'an 985, par Adalbéron 11, évù(iue de Meiz. — Voy., (mUin christ., \, Xlll, col. 833, la meniion de l'abbesses. MARIE DE NAZARETH (Sainte-), Maria de Nazareth province d'Anvers, Hel^icjue). — Abbaye de t iniiies de l'ordre de Citeaux fondée l'an 1220. Elle était située hors des murs de la ville de Lire, sur la live gauche de la Petite-Nèlhe. On lui donne divers fon- dateurs. Réatrix, fille de son fondateur, quel qu'il soit, connue dit le CîaU. christ., venue du monastère de \'al-FIeuri , en fut la pre- mière abbesse ; elle mourut en 1268, et elle ligure parmi les saints de l'ordre. Henri, duc de Lorraine, dota libéralement celte abbaye, l'année môme de sa fondation, en 1220, et ensuite l'an 1235. —Voy., (Jallia christ., t. V, col. 151, la série de 45 ab- bcsses. MAlilE D'OBONE(Saintf.-) (Espagne). — Monastère de l'ordre de Saint-Renoît, fondé au vm* siècle dans la principauié des As- turies, par Adelgaslre, lils naturel, dit-on, de Silo, roi d'Oviedo , et Rrunilde sa fem- me. Son église fut tlédiée sous l'invocatidii de la sainte >'ierge, de saint Michel et de saint Jean l'Evangéli.ste, de saint .\ntonin, martyr , et de saint Renoîl. D'après des li- tres du XI' siècle, le monastère de Sainte- Marie était double, h celte époque, c'est- •i-dire conqiosédedeux connnunautés entiè- uient séparées , l'une de nioines et l'autre «Je religieuses. Aujourd'hui, éirivait JJul- leau dans le xvii' siècle, il n'y a plus ijue des religieux de la congrégation de Saint-Benoît de >allad(did. MARIE I) YORK (Sainte-), S. Maria- Eho- rac. Cœnohinm à Voi k, .Vngleierre). — Mo- nastère de l'ordre de Sainl-Renoit , fondé vers l'an 1088, par le coinlc Alain, fils de arlement h York, .fl seconde année de son règne (1089) , vint .ivcc toute sa cour, h la prière dudit comte, visiter ce nouveau monastère. Le trouvant trop petit, le monarque cliangea la place et le nom de l'église, qu'il appela de Sainte- Marie. 11 posa ensuite la première pierre d'un nouveau bAliment, et il cnricliit le monastère de diverses dotations. — Voy. le Monastic. Anglican. — Plusieurs princes, à son exem[)le, furent dans la suite ses bienfaiteurs. MARIE DES CHAMPS DE MAYENCE ^rv:-),Sancta Maria Mogitntinensis in Canipis h Mayence, Hessc-Darmstadt.) — Abbaye de fennues de l'ordre de Saint-Benoît , fondéo vers l'an 1011, hors des murs de Mayence, par Erkcnd)auld, qui d'abbé de Fulde était devenu arche>è(iue de Mayence. Elle était appelée |)lus tard Sanctœ Crucis templuw. MARIE DES ('.RACES (Sainte), li. Maria de Gratiis, abbatia juxta Turrim Londini (à Londres, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée par Edouard III, roi d'Angleterre, sous l'invocation de la sainte Vierge, la 21t' année de son règne (1350). Ce nionar(iue la fonda dans le nouveau cime- ièret de la Sainte-Trinité, l'iès la tour de Londres, en actions de grûces des périls, tant sur terre ijue sur mer, auxquels il avait échappé en invoquant le secours divin, par la protection et l'intercession de la glorieuse \'ierge Marie. Le roi Richard II, son pe- tit-tils, doiiua une charte de confirmation en faveur de cette al)bH\e. [Monastic. Anglican.) MARIE Di: CAPITOLE [existe-), Abbalia B. M. V. in Capilolium, ou Ji. M. Y. de Alla ecclesia, ou Cotoniense S. Mariœ Monaste- rium (h Cologne, Prusse rhénane). — Ab- baye oe femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 689, en l'honneur de la sainte N'icrge, nar Plectrude, femme de Pépin d'Héristal. Celle princesse, dédaignée par son époux, qui lui jtrélérait Alpaïde, s'était retirée à Cologne -, et c'est là que dans le (^a- l»itole, palais des ducs d'Austrasie, elle ionda un insigne monastère de vierg((s bé- nédictines dans leciuel elle se retira dans sa vieillesse, et où elle fut inhumée au milieu de la basilique. Celle église fut transformée dans la suite en un chapitre noble do chanoinesses séculières. Dans le chieur op- posé, il y avait, suivant le Gallia christ., douze chanoines el vingt-trois vicaires sans prévôt ou doyen. L'abbesse était à la tôle du chapitre. — Le (îallia christ. , t. III, col. 770, mentionne ï abbesses. MARIE DU MONT (Sainte-) (diocèse do Cambrai, Nord, France). — Abbayi; moderne de religieux Irappistes, fondée le 2G janvier 1826. Ce monastère se nommait d'abord Mont des Cats. Mais lors de son érection en abl>aye, qui eut lieu le 9 décembre 18V7, Mgr ie cardinal Ciraud, archevècpie de (Cam- brai, lui donna le nom de Sainte-Marie du Mont. La communauté so coinpose aujour- d'hui de kl religieux. .MARIE(Sainte-), et SAINT-LAMBERT DH LlEtiE {h Liège, Belgique). — Abbaye sécu- lière (JUI a lleuri autrefois dans la ville de Liège. — Le (ialliu christ, (t. III, col. 936] mentionne deux de ses abnés, Boson et Leiin, morts l'an 10'»i et vers l'an 1113. MARIE (Sainte-) cl SAINTE-PERPETUE I 49S MAR DES ABBAYES ET MONASTERES. MAR m DED\^\^T (Belgique]. — Collégiale qui paraît avoir été un monastère. Elle figure dans le partage des abbayes et naonastères du royaume de Lothaire, fait l'an 870 entre Jesroisdc France, Charles et Louis. Elle devint ensuite abbaye séculière au temps Je Kicher, évêque de Liège, l'an 934. MARIE LA ROYALE (Sainte-) , LAS HUELGAS DE BORGOS (près Burgos , Es- pagne). — Célèbre et magnifique monastère de filles de Tordre de Cîteaux, bâti par un roi de Caslille Fan 1187. C'était le plus con- sidérable de tout l'ordre en Espagne, tant par la magnificence de ses bâtiments, et par ses grands bien?, que par l'étendue de la juridiction de l'abbesse. — Voy. Dictionn. des Ordres religieux, t. I, p. 467. MARIE-MADELELNE DE CAR PENTRAS (Sainte-), B. Maria Magdalena (Vaucluse, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée" l'an 13.ji dans la ville et dans l'ancien diocèse de Carpentras. Elle doit sa première origine à Jean Blanc, da- moiseau d'Avignon, qui laissa par son testa- ment tous ses biens pour la fondation d'un monastère de femmes de l'ordre de Saint- Benoît, au lieu de Montilles(Monri/ù's). Cette fondation avant été entreprise l'an 1354, et approuvée l'an 1359 par l'évc^que Jean, elle fut enfin transférée à Carpentras par au- torité apostolique, ainsi que l'enseigne une bulle du Pape Clément vn. Ce monastère adopta dans la suite la règle de Cîteaux. Voy., Gall. christ. , t. I, col. 917, la série de 38 abbesses. MARIE-NOUVELLE (Sainte-), Santa Ma- ria Novella{^ Florence, Toscane).— Célèbre église et couvent de l'ordre dominicain , fondés au xiii* siècle, remarquables par leur noble architecture, et par les peintures et sculptures qui les décorent. On admire sur- tout dans cette église la célèbre madone de Cimabuë, premier monument de la renais- sance de l'art à Florence , et dont l'appari- tion excita, dit-on, un enthousiasme prodi- gieux , lorsqu'au bruit dos fanfares elle fut portée en triomphe par le peuple, de l'ate- lier du peintre h Sainte -Marie-Nouvelle. Michel-Ange, qui visitait celle église tous les jours sans se lasser de l'admirtr, l'appe- lait lasunSposa {su fiancée), d'où lui est venu le nom vulgaire de la Sposa, fjue lui donne encore le fienpic florentin. MA RI EN A \V, iiuf/m .S. A/ariVp (grand duché de Bade, Alleinagne). —Abbaye de femmes de l'ordre de CIUmux, fondée hors des murs de Brisach.en Hrisg,'ni,el dans l'ancien dio- cèse de (Constance, par le comte de Fri- bourgou le marquis de Harhlxug, o\i bien par l'un et l'nutro. On ignore en (juelle an- née. En li>2iiles habitants de Brisach, corn- pli«:es des (taysans révoltés de l'Alsace cl de Brisgau , la dévaslèjonl misérablement et mirent en fuite les religieuses. Les abbés de Lutzcll qui avaient droit de visite sur cette jbbayc, portèrent une |»lainle au gouveruc- /neni d'Autriche. La cause était encore en litige l'an KKiO, dit le (Jatlin rhris'.iana,l.\ . MWWK'SUl'Md (Saint j. Mous S. Marin: (diocèse de Cinq-Eglises ou Fiinfrin^lien, Basse-Hongrie). — Abbaye de l'ordre tJe Cî- teaux, fille de Sainte-Croix en Autriche, d;-; la filiation deMorimond. Sun origine remont«=' à l'an 1197 ou 1198. MARIEN-CROON, Corona B. Maria (ancien diucèse de Bois-le-Duc, Hollande). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, d'abord d^ femmes, fondée vers l'an 1338, près la ville d'Heusden, aux confins du Brabant et de la Hollande, \)vs les dons de Mechtilde de Riede, veuve du chevalier Herbern, et fon- dalrice du chapitre d'Heusden. Les reli- gieuses ayant quitté ce monastère, il s'y forma une abbaye d'hommes l'an 1382, pour laquelle Albert, duc de Bavière, comte de Hollande, etc., donna un fonds, La nouvelle abbaye fut aussitôt transférée dans la ville d'Heusden, et largement dotée par Willelme de Croonemburg Ses premiers religieux lui furent envoyés par Guillaume de Cologne, abbé de Campen.Ce monastère jouit du titre d'abbaye jusqu'en 1421, oh dévasté par une inondation de la mer, il fut résilié entre les mains de Jean de Boltenbrock , abbé do Campen. Il devint un prieuré l'an 1426. Plus tard, lors des guerres civiles du xvi* siècle, la ville d'Heusden ayant été prise par lest Hollandais, les moines se retirèrent à Bois- le-Duc. — Voy., Gallia christ., t.V, col. 408, la série de 13 prieurs et abbés. MARÏEN-DONCK, Doncka Mariœ (Hol- lande).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, près la ville d'Heusden, dans le Brabant septen- trional. Elle était fille de Campen et fut fon- dée l'an 1439. Elle a été dans les diocèses d'Utrecht et de Bois-le-Duc. MARIENFELD, CampusB. Mariœ (diocèse de Munster (Etats Prussiens). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de HardenhaUsen, fondée en 1185 par Herman, Evoque de Munster. (Jongelin.) MARIENFLOS, près de Sierk (diocèse de Metz, Moselle, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée et do- tée l'an 1242 par Mathieu 11, ducde Lorraine, et sa femme Catherine de Lind)Ourg. L'ab- bess3 Valkerenga céda ce lieu l'an 1414 au duc Charles II, pour y établir des moines de l'ordre des Chailreux. MARIEN HOOF LEZ-NEÎDINGEN, Cicria B. Mariœ pr ope Ncidingam (Allemagne). — Abbaye de femmes de l'ordre de (liteaux, située dans l'ancien diocèse heim, — .\lil)a\e de l'ordre de Citeaux, ler>busen, fondée l'an \-l\'* par Agnès, fdle de Conrad, marcpiis de Lands- lierg, et seconde l'enuuo de Henri, duc de Saxo et [laiatin du lUiin. Cette princesse devenue veuve en 12"27, consacra ses grands biens à fonder des églises et des monas- tères. Elle construisit d'abord l'abbaye de femmes de Winhusium |)rès Lunebourg, où elle élut sa sépulture : voulant ensuite en fonder une autre do religieux, elle manda Arnold, abbéde Kidflershusen, et do concert avec lui, elle fonda une abbaye sur son do- maine d'Isenliagen. Arnold y envoya Ireizo de ses religieux dont l'un, l)ellimar, fut le premier abbé (de 12V3 à 12i5). Un cruel incendie ayant dévasté Isenhayen , l'abbaye fut transférée en 12:'»9 par Jean, évè(pie d'Hll- «lolieim, au lieu dit Havcrode, où elle rem- plaij'a une abbaye do clianoines réguliers (]ui parait avoir été fondée l'an 1130, par Ker- lliold évèquod'Hd(lesbeim,près de celte ville. MAKIKN-SIADT, Locus sancuc Mariœ. — Abbaye do l'ordre de Citeaux (en Alle- magne), fcjndée l'an 1215 par les soins do Henri , troisième abbé d'Heislerbacli , et d'Herman, d'abord prieur d'Hennnerode, ensuite premier abbé d'Heisterbacli, et en- lin premier abbé de Lieu-Sainte-Marie ou Marien-Sladt, où il s'établit avec des reli- gieux venus d'Heisferbacb. Cette abbaye fut fondée h la demamb^ d'Kverard, burgrave d'Arberg. Kilo fut d'abord construite dans un lieu du diocèse de Trêves, dit Ictus daitstrum, suivant le (inllia christ. ; mais peu de temps après, du consentement de rarclievô pie (le Trêves, elle fut transférée 'oy. Gallia christ., t. MIL (Peul-ôtre la môme •pie Maricn-Stadt ci-dessus.) MAUIEWALD, Ncmus S. Mariœ (ancien dio( êse de Lund ou Lunden, Suède). — Ab- i)ave (le l'ordre do Citeaux, lille de Colbar. Elle fut fondée vers l'an 1188. (Jo.ngemn.) MAIIKE, Marca. — Abbaye de France, do l'ordre de Sainl-Henoîl, sous l'invocation do la sainte \ierge, fondée l'an 1090. Elle était dans l'ancien diocèse de nouhjgne, réuni aujourd'hui ."i celui d'Arras (Pas-de-Calais). .MAKKdA ri-;, Mi-rf/at crise Cœnofiium (comté de Ik'dfort, Angleterre). — Monastère do femmes de l'ordre de Saint-Henoîl, fonde dans le xir siè(;le par Caulrid , abbé do Saint-Alban, <(ui lui assigna divers revenus, et y mil pour prieure une vierge nommée Christine, dont le Monastic. Anylicanutn ra- conte la merveilleuse l».sloiro. MAUMOSOC.LK), Marmofolium { diocèse de Terracine, Elats-Komains). — Monastère du l'ordre de Cîleaux, dont on place l'ori- gine ù l'an 11V5, Ses premiers religieux lui vinrent avec un abbé de l'abbaye de Fosse- neuve, d.ins le uiême diocèse. (Joxiki.in.) I 407 MAR DES ABBAYES ET MONASTERES. MAR 498 MARMOUTIER-LEZ-TOUUS, Majus ou Martini Monasterinm (diocèse de Tours, In- dre-et-Loire, Fiance). — Antique et célèbre abbaye, située h une lieue de Tours, et bâ- tie par saint Martin, évêque de cette ville, vers l'an 375. C'est après Ligugé, le plus an- cien monastère des Gaules. Le lieu où il fut Mti était alors un désert situé entre un ro- cher et la Loire, et Ton ne pouvait y arriver que par un chemin loit étroit. Marmoutier fut bientôt composé de quatre-vingts reli- gieux, qui menaient avec saint Martin la vie la plus édifiante. Le saint prélat habitait dans une cellule faite de bois ; quelques au- tres moines en avaient de semblables, mais la plupart avaient pour demeures des trous creusés dans le roc. On montre encore une de ces cellules où l'on dit que saint Martin demeura quehjue temps. Voy. la Me de saint Martin, au 11 novembre. L'abbaye de Marmoutier qui adopta de- puis la règlede Saint-Benoît, et qui apparte- nait en dernier iieu à la congrégation de Saint-Maur, fut la mère de plusieurs autres abbayes, et une péjùnière de saints prélats : il n'y avait point d-'église en effet, qui ne souhaitât d'avoir des pasteurs formés dans ce monastère. Le nombre dos religieux s'ac- crut tellement dans la Tourai'ie, qu'il s'en trouva près de 2000 à l'enterrement de saint Martin. Ceux de Marmoutier observaient un jeûne continuel, ne possédaient rienenpro- jjre et menaient une vie très-austère, quoi- que plusieurs, de famille noble, eussent été élevés délicatement. Les plus âgés ne s'oc- cu()aient qu'à la prière; les jeunes em- ployaient une partie de leur temps à trans- crire les livres. Cette abbaye fut longtemfis si florissante, qu'on nommait son supérieur ÏAbbé des abbés. Elle ne subsiste plus au- jourd'lnii. Vendue au commencement de la révolution, elle a vu tous ses bâtiments dé- molis successivement par l'acquéreur, et c'est à ()eine si qucl(iues pauvres ruines rap- pellent encore de nos jours la célèbre ab- baye des bords de la Loire. Elle avait déjà été détruite parles Normands l'an 853. Elle relevait immédiatement du Saint-Siège. C'é- tait l'une des abbayes les plus considérables de l'ordre de Saint- Benoit, cm France. Les Bénédictins de la congrégation de Saint- Maur y tenaient d'ordinaire, dit-on, leurs chapitres généraux. MAROEIL-LEZ-ARKAS, Marcoluin ou Muraculum S. Amundi ( [irès d'Arras, Pas- de-Calais, Fr.iuco). — Abbaye de l'ordre de Saiiit-Augiistiii, sous linvoi ation de saint Arnaud et de sainte Bcrtile, l'ondée vers l'an 035 par Fulbert, évècpie de Cambrai et d'Ar- ras. Le roi Lolliaire la répara l'an 977. Jus- qu'alors cl longleui;.!S après, dit h; (înllia christ., dos chanoines séculiers habitaient celle abbaye, lorMjue Alvi.se, évèiiue d'Ar- ras, l'iui 1132, h's convertit en chanoines réguliers. Ils otaif-nl, dès l'an 1135, unis à la (oiigrégalifjn d'Arroiiaise. — Vov., (Jallia (hrisl., I. III, <■(,!. \\-2, la sérif de Vci ahbés. MAROILLES. Mnriroliv, i^Mrrrlia; Mnr- ilifc, ou Mnnjilrnsr. Monastcriuin (diocc.se de Cambrai, Nord, France). — Ancien mo- nastère de Bénédictins, situé dans le pngus de Famars, près la rivière d'Helpe, à deux milles environ de la ville de Landrecies. Il fut construit vers l'an 653, en l'honneur de sainte Marie et des saints apôtres Pierre et Paul, par Chonebert, noble personnage, qu'Aubert le Mire pense être le comte Cho- nebert qui souscrivit à la donation d'Adroald, la onzième année du règne de Clovis. Cette abbaye ayant été détruite par les Normands, quelques clercs ou chanoines séculiers vin- rent y fonder une nouvelle maison. Plus tord bile devint un bénéfice de l'église de Cambrai, par un diplôme de Charles le Sim- ple, de l'an 920, donné à la prière des com- tes Hagaiion et Radulphe. Vers ce même temps, au rapport de Gazet, elle fut restaurée j;ar le comte Ingranne. Les clercs cepen- dant continuèrent à l'habiter jusqu'à l'année 1020, d'après les Annales du Hamaut: c'est à cette époque, dit-on, que Gérard, évêque de Cambrai, mit des moines à leur place ; depuis lors des abbés gouvernèrent ce mo- nastère. Saint Humberl fut son premier abbé au vu* siècle. (Voir sa Vie.) il était re- gardé comme le second fondateur, et hono- ré comme le |)atron. — Voy., G allia christ., t. III, col. 127, la série de i5 abbés. MARQUETTE ou REPOS-NOTRE-DAME, Reclinatorium ou Bona rerjuies B. M. (Nord, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux. Elle était autrefois du diocèse de Tournay, et de la dépendance de Clairvau^. On l'appelait d'abord Reclinutoire ou Bon- Repos de la B. V. Marie. Fernand, comte d(; Flandre, et la comtesse Jeanne son épouse, l'érigèrenl en 1226 sur le territoire du village de Marcq. Mais dès l'année suivante les fondateurs songèrent à changer l'emplace- mentdu monastère, dont le repos était trou- blé par le voiï^inage d'une route très-fré- quenlée, allant de Lille àCourtrai. Le nou- vel emplacement fut Marquette, aune lieue de Lille. On en fit l'acquisition en 1227 par un échange avec les moines de Laon. Los religieuses y furent transférées vers l'an 1236, après l'entier acliôveraent des édifices que Jeanne y faisait construire. Au mois de mai de la môme année, la comtesse confirma toutes les possessions de cette abbaye. Le roi saint Louis k's appiouva également. Les deux fondateui's furent inhumés dans l'é- glise de l'abbaye. Peu de temps avant sa mort, 12^i.V, la comtesse Jeanm; y avait pris le voile, du consentement de T'homas, sou second époux. — Le Camcracuin christ., ',■>. 317, donne la liste de 38 abbesses de Mar- (pielte, depuis la R. Hertlie de Marbais, jus- qu'à Pélagie Jos('i)lie de Frani(|ueville (l'A- I)an(:r)urt(l767-1778j. L'une d'cdli-s, Margue- rit(î Tourct, qui fut iirstallée en 1312, écrivit l'Iiislfjirc de son m()na>lère. L'i bibliolliè- (pic d(! Lille conserve iiih! autre histoire ini'îdile de l'abbaye de Maïqui'tto, [Wir Doiu (ioiiselaiic MAUTIAE DE LIM()GES(SAnT-), d'abord SAIN r-SAl\ EUR, .S. ^/arfm/i* ( Hauie- N'ieiMie, France). — Célèl"-' ••'»•" do l'or- 499 MAU DICTIONNAIRE M.M\ :m Ire (le Saiiit-Hiuioît, fondée avant Tan 80i, àians la ville de LiniOf^es, |)ar le roi Louis le l'ieiix, (|ul y lit transférer le cor[)s de saint .Martial. Le môme prince conféra à son abbé e domaine sur la ville de Limoges; l'abbé le céda dans la suite au vicomte de Limoges, sous l'obligation de foi el hommage. Cette abbaye enrichie par les dons des. comtes, vicomtes, et évô(jues de Limoges, devint Irôs-considérable et très-illustre ; les rois et ducs d'Aciuitaine y venaient recevoir leur diadème. Appelée d'abord de Saint-Sau- veur, elle |>ril ensuite te nom de Saint-Mar- tial. L'église ou basili([ue de Saint-Martial, dite ro*/«/c, jouissait de beaucoupde privi- lèges. On y conférait, par exom|)le, le bap- tôuie dans les solennités de IMques et de la J'enlecole. Plusieurs autres monastères lui étaient autrefois soumis. Celte basilique était encore llorissante au dernier siècle, connue l'apprend le Gallia christ., mais au lieu de moines, il y avait des chanoines sécu- liers,établis [)ar une concession du Pape Paul IIL — Voij., t. Il, col. 555, la série de GOabbés. MAliriN ( Saint- ), S. Martinus [ ancien diocèsiî d'Api, ^■a^lcluse, France). — Ancien monastère mentionné ilans le Gallia christ. t. L col. 370; mais dont il n'existe plus au- cune trace aujounriuii. MAHTIN (SAI.NT-), S. Murtino ( f)rès Pa- lerme, Sicile!. — lieau nionaslère de Béné- dictins, situe à sept milles île l'alerme, vers l'occidenl, sur une colline (jui domine une vallée solitaire et pilloresLVKIiN ( Saint- ). — • Ancienne abbaye dédiée à saint Martiti, et située enlie Sa- gonle el Cai ihagène, en Kspagne. 11 en est fait meiitiiin dans saint (liégoiie de 'l'ours. Ine i)ande de sfddals du roi arien Leuvi- gilde(de 572-580), qui faisait la guerre aux ealh(di(iues, étant venue à ce monastère pour le ravager, les religieux s'enfuirent dans une île voisiiu". Il ne resta dans le cloître que l'abbé tout cassé de vieillesse, maisd'iiuti grande vigueur d'Ame. Or, tan- dis (jue les soldats pillaient le monastère, l'un d'entre eux voulut couper la tôle au saint vieillard, mais frappé lui-même l'une main invisible, il tourna mort à terre. Son malheur, elfrayanl les autres, les mit en biite. De retour 5 rariiu''e, ils racontèrent à Leuvigilde ce ()ui était arrivé ; le piiiice arien en conçut tant de vénération pour le saint abbé, qu'il lit rendre à l'abbaye de haiiil-M;Mtin tout ce «pie l'on venait d'y|»il- Jer. ((;ni:«;on. luron., Pe i/loria cotif., c. 12.) MAIIIIN Ai; IJOIS ( Saint-), dit UL'IU- r.orUT, Martinus m lioscn yS.) (diocèse (le HfMiivais, Oise, France)- - Alibaye de l'or- dre de Saint- Augustin, fondée versl'an 1100. ICIle f'»l df ffuidalion i()\ale, suivant les ïièiCN lie Saiule-Mailhc. hile s'unit vers l'an lOii aux chanoines réguliers de la congré- gation de France; les revenus de la mensfe abbatiale furent all'ertés l'an 1078 au col- lège de la Compagnie de Jésus, h Paris. — Vov., Gallia christ., t. IX, col. 8*20, la série de 40 abbés. MARTIN - AUX - JUMEAUX (Saint-), S. Martinus Gemcllorum ( iliocèse d'Amiens, Somme, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'an 110*J. C'était auparavant une ancienne église que liiiy, évèque d'Amiens, avait reconstruite el confiée l'an 1073 h des clercs séculiers ; c'était plus anciennement encore, et du temps de saint Ciégoire de Tours (avant 593 ), un oratoire ou monastère de lilles, construit ù la porte d'Amiens, où saint Mar- tin, encore cate'chunu'uc , avait coupé son manteau pour en reve'tir un pauvre nu. C o monastère était détruit en 1073, lorsqu'il fut restauré par révô(iueCiui,ct donné à des clercs qui embrassèrent, l'an 1109, la règle de Saint-Augustin. Le Pane Pascal II donna cette même année une bulle de conlirmatioii en leur faveur. Cette abbaye après avoir subsisté jusque vers l'an 103i, n'avait plus (|ue deux chanoines, lorsque Louis XIII donna, celte année, l'église de Saint-Martin aux Célestins, les(juels la restaurèrent en- suite avec grand soin et h grands frais, dans le lieu môme où saint Martin avait partagé son manteau avec un |)auvre. — Voy., Gallia christ., t. X, col. 1218. la série de 27 abbés. MARTIN D'ALCHY (Saint) ou AUMALF, Alciacum, Albamarla ou S. Martinus de Al- rfio (diocèse de Rouen, Seine-Inférieure, France). — Abbaye de Rénétiictins , située dans un faubourg de la ville d'Aumalc. (hé- lait dans l'origine une collégiale de six cha- noines, fondée sous le nom de Saint-Martin, par le comte (luérinfroi, vers \o comiiicnce- ment du w' siècle. Klle i as>a ensuite aux moines de Saint-Lucien de Reauvais, aux- (luels elle fut donnée l'an 10% par F.tienne, vicomte d'Aumale : elle ne fut érigée en ab- baye (jue vers l'an 1130, par duillaume, li'set successeur du comte Llienne. Kn 1393 elle était tellement ruinée, qu'à peine y pouvait- on célébrer l'ollice divin ; en 1H7, ce n'élait plus guère, dit-on, (lu'un monceau de pierres. L'abbé Pierre Roussel es>aya de la relèvera cette épo(pie, avec les auniAnes des tidèles. Lu lOiiO elle n'(!xislail déjà [ilus. On dit (|ue des fondements mal assis fuient la cause de sa ruine. L'abbé de Chaulieii, nommé l) cette abbaye en 10V9, entreprit de la séculariser, mais" il ne put réussir. Pierre de l'Kpine , son successeur, essaya à son lour d'y intro- duire l'ordre de Cîteaux. N'ayant pas mieux réussi, il traita avec la congrégation de' Saint-.Maur , (pii prit possession du monas- tère, l'an 170V, et le lit reconstruire. Cette abbaye se vantait de posséder les plus an- ciennes cloches de toute la Normandie. Klle fut la sé;>ulture, dit-on, de (juatorze ou ipiinze seigneurs de (luiso et de Nemours. Les religieux bénédictins étaient «urés primitifs de la ville, el avaient conservé clici eux Je droit curial , pour 'e faubourg 501 MAR DES ABBAYES ET MONASTERES. MAR soi* où ils restaient. Les bâtiments de l'abbaye laissent à peine quelques traces aujour- d'hui.— Voy., Gallia christ., t. XI, col. 276, la série de 38 abbés; et Neustria pia, p. 731. MAKTIN-DU-CANIGON (Saint-), Cunigo {diocèse de Perpignan, Pyrénées-Orienlales, France). — Abbaye de l'ordre de Saiiit-Be noît, fondée l'an iOOl, pa-'Guifred, comte de Cerdagne , dans un lieu sauvage et désert : il y prit lui-même l'habit religieux l'an 1036, et y fut inhumé l'an 1050. 11 avait obtenu l'an 1011 une bulle pour la liberté de cette abbaye. L'égHse avait été consacrée l'an 1009., par Olibe, évoque d'Elne. Cette abbaye fut soumise l'an illi à celle de La Grasse, |)ar Bernard de Guillaume, comte de Cerdagne ; mais dès l'an 1159, elle recouvra sa lil)erlé. — Voy., Gallia christ., t. VI, col. 1110, la série de 39 abbés. MARTIN DK CHAMPEAUX- Ex\ - BRIE (Saint-), S. Mnrtinus de Campeltis. — Ancien monastère fondé avant l'an 700, dans le dio- cèse de Paris. Le lieu qu'il occupait est au- jourd'hui du diocèse de Meaux (Seine-et- iMarne). MARTIN DE CORES ou DE CURES (Saint-), S. Martini de chora Cœnobium l France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, ainsi dite de la rivière de fwre, sur laquelle est situé Vezelay. Le Gallia christ, en fait mention parmi les anciennes abbayes du diocèse d'Autun, et rafipelle les noms de 9 de ses abbés (t. IV, col. kkQ). M \RT1N DE FIVES (Saint-). S. Martinus de Fivis (Nord, France). — Ancien prieuré bé- nédictin, près de Lille, fondé vers 1104, [lar Herrnan, chanoine de Lille, et dépendant de l'église Saint-Nicaise de Reims. On y véné- rait une image de la Vierge Marie , qui atti- rait un grand concours de pèlerins ; on y venait tous les vendredis , chercher un re- mède contre la fièvre [Camerac. Christian.). MARTIN DEGALLdVVAY (Saint-) (dis- trict do Galloway, Ecosse). — Très-ancienne église , accompagnée d'un célèbre monas- tère , bAtio, dil-on, au v* siècle, en l'hon- neur de s.iinl Martin, flans le ()ays de Gal- loway, par saint Niiiien, évôcpie, lun des apôties d"s Picles. Du temps du vénérable Belle, c'est-à-dire vers Tan 730, les reli(pies du ^ainl fondateur reportaient dans celte église de Saint-.M;utin, qu'il avait l)Alie. .MARI IN DE LAON (Saint-), .S. Martinus Landunensis (.\i>>ne, France), — (Célèbre ab- baye, [)remier(! tille de Piemonlré, fondée dans la ville de Laon , par Bailhélcmi de Vir, évoque de celle ville, l'an \\1\ , et par les soins de saint Noibeit. Elle établit son siège dans l'église collégiale de Saiul-.Mar- tin, située dans un faui)ourg de Laon , donl les chanoines, (pii étaient tombés dans le relâchement, fuient e\|»ulsés pour faire olace h ces nouveaux hole-. : celle abbaye «levinl très-célèbre. L'abbé de Sairil-.Marlin était regardé cminne le second Pèn; de l'or- dre, et le premier visiteur, après les abbés de FIor«,'tle et de Ciiissy. On conservait dans celte alil)a\(! d'insignes rcdiques, nieii- lionnées par ^.ln^all^l« d(! Prémonlré. Le même historien donne la liste do 46 abbés, depuis Gauthier de Saint-Maurice, jusqu'à Etienne Joseph de la Fare, qui fut évoque de Laon en 1724. (Hugo, t. I, p. 57, 76.) MARTIN DE L'ESTRÉE (Saint), 5. Strata ou Martinus de Strata (diccèse de Paris., France). — Monastère fondé avant l'an 10201 MARTIN DE LEZ-SUR-L'AUDE (Saint-), S. Martinus de Lents (Aude, France). — An- cien monastère fondé en l'an 965, dans la vallée de Valcarne , au pays de Fenouillet , au lieu dit i)lus tard Saint-Martin de la Pierre. On ignore quels furent ses fonda- teurs. Il eut pour bienfaiteurs Senifred, comte de Barcelone , l'an 965, et Bernanl de Bisuldun, l'an 1020. Il fut commis l'au 1070 sous le gouvernement de Frotard , abbé de Saint-Pons de Thomières, et fut ré- gi alors par des [)rieurs , jusqu'à l'érection de Saint-Pons en évôché. Cette abbaye de Saint-Martin fut entièrement détruite par les hérétiques. Elle était de i'anoicn diocèse d'Aleth. — Voy., Gallia christ., t. VI, col. 290, la mention de 14 abbés et de 5 prieurs. MARTIN DE LIMOGES (Saint-) dit DE LA HASILIQVE, S . Mari inns Lemovicensis{E!xnte'- Vienne, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée, dit-on , par Aldéon, frère de saint Eloi ; ce saint évêquo y aurait établi vingt religieux, et ses pa- rents y auraient été inhumés. Elle fut res- taurée vers Tan 1012 par Alduin, évêque de Limoges, frère de Godefroi, abbé de Saint- Martial , et du vicomte Gui. — Voy, Gallia christ., t. Il, col. 583, la série de 42 abbés. MARTIÎ^ DE MEVRE (Saint-), Circinia- cum, Mogahrium, ou Magaverum, ou Ma- grabense Monusterium (diocèse d'Autun, Saône-et-Loire, France). — Abbaye sous l'invocation de saint Martin, fondée avant l'an 843, à deux lieues d'Autun. Waltin, évoque d'Autun, la céda dans la suite à saint Odiion, abbé de Cluny, et elle devint un prieuré de cet ordre. — Le Gallia christ., t. IV, col. 442, mentionne deux abbés et deux prieurs. MARTIN DE NEVERS (Saint-), 5. Mar- tinus Nivernensis (Nièvre, France). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Augustin, dont l'origine est très-ancienne en apparence; mais elle fut tellement ravagée par les bar- bares qu'on en trouve à peine quelques vestiges dans le vnr" siècle. On y vit au xii" siècle des chanoines réguliers succéder à des chanoines sé<;uliers, qui avaient peut- être remplacé euv-mêmes d'anciens reli- gieux. Ces nouveaux chanoines reçurent leur dotation, suivant les frères de Sainlo- Marlhc, de Hervé, baron de Don/y, et de sa femme Maihilde (Je (loiirlenay. Celle réforme eut lieu vers l'an 1130. Les chanoines régu- liers de la congrégation (Je France |)rirenl nossession do celle abbaye l'an 1629. - V'oy., (îall. christ., t. XII, c(d. 678, la men- tion de 4.3 abbés. MAB UN DE PONTOISE (Saint), S. Mar- tinus l'ont isarcnsis ou ad lignain (Seiiie-Cl- 0;se, l'iancei. — Abbajede l'ordre de Saint- t03 MAU DICTION.NÀIHE MAR 504 Beiii'îi, fuiulce vers l'an 1050. Klle était aii- igne chapitre de chanoines, et avant ancienne abbave formée dès le v* siè- cle dans la grande église que saint Per|)tt, l'un des successeurs de saint Martin, avait fait bâtir en l'honneur de ce saint pontife, et dans laquelle il avait fait transférer son corps. Cette abbaye, composée d'abord, sui- vant la tradition, d'un choix d« disciple.' que saint Marliii avait à Marmoutiers, devin' bientôt nombreuse et florissante, et nos pre- miers rois chrétiens la comblèrent de leur.' libéralités, La grande vénération (]ui s'atta- chait à celle église. dé|)0silaire du ttunbeao de saint jNIarlin, lui valut de grands hon- neurs et de grands privilèges. L'abbaye d« Saint-Martin de Tours fut sécularisée dans la suite et devint un insigne chapitre dont plus de cent bulles des Payes ont, dans le cours des sièclt^s, alfcrmi l'indépendance. Les rois de Fiance s'honoraiiMii autrefois du lilre de chanoinesde Saint-.Martin de Tours, Cette antique église, jadis si vénérable k toul l'univers chrétien, a disparu enlière- nient aujourd'hui. — Voy. Défense des pri- vilâjes (le Saint-Martin de Tours. >iARTIN DK TRKVES (Saint-), S. Marli- nus Trevirensis (à Trêves, Prusse rhénane), — Abbaye de l'ordre de Saint-Renoît, fondée par saint Magneiie, archevêque de Trêves, en l'honneur de saint ,Mariiii, hors des murs de Trêves, dans un lieu où cet illustre apô- tre des (iaulcs avait autrefois établi une église. C'était, dit-on, la maison du procon- sul Tétrade, Cette église fut restaurée par .saint .Magnerie, (jui plara dans ce même lieu, vers l'an 587, un monastère de l'oidn; de Saint-Benoît. Ce monastère devint célèbre dans la suite. Il fut détruit avec la ville de Trêves par los Normands, l'an 882, et res- tauré ensuite, l'an 888, par rarclievê(pio Ratbode.Plus lard, sous rarclievô(jue Henri (de 956 à 96i) des chanoines séculiers rem- placèrent les religieux. Mais ces chanoines, dit une légende, furent bienlôl contraints j»ar une voix céleste d'eu sortir h leur tour. Le jour de la translation de saint Martin, lo ^ des noues de juillet, i)endant (juc, sur l'aurore, ils psalmodiai'Uit languissammenl, selon leur ( outume, un homme vénérable, à (heveux blancs, et revêtu d'un ornemeni l>ontifical, parut soudain au milieu d'eux et s'écria : Exile, ignavi, exile; monachus Mar- linus fuit, 7ion canonicus. Frappés à celle voix comme d'un coup de tonnerre, les cha- noines, dit-on, s'enfuirent tous, et pas un d'entre eux ne survécut longtemps. Le mo- naslère, demeuré vide, fut habité de nou- veau par «les moines, vers l'an 975, par les soins de rarchev6(iue Thierri. Il s'unit enfin, 1 au 1V99, à la congrégation de Rursfeld, — \ oy,, Gallia christ., t, XIII, col. 553, la sé- rie de 53 abbés. MARTIN DK MTKRRK (Saint-), S. Mar- linus de r/fcr^jo ('diocèse de Viterbe, Ktals- l.omains, Italie), — Abbaye de l'ordre de (li- teaux, fondée vers l'an 1200, par Raynier (apoceius, et Albiis, tous deux de Viterlie, (pu parvinrent h la dignité de cardinal. Le piemier était religieux au monastèi'e de Sainl-Anastase-aux-lrois-Fonlaines , à Rome; le second était un pieux ermite des Apennins, (jui prit lui-mèuie l'un des pre- miers l'habit de Cîteaux dans ce nouvcai monastère de Saint-Martin de Viterbe, fondé ( n partie par ses soins. Celte abbaye était 503 MAR DES ABBAYES ET MONASTERES MAl\ 506 fille de Pontigny, en France, d'où lui vin- rent ses premiers religieux. MARTIN-DFS-AIRES (Sai>t-), S. Mnrti- mcs inAreis (près deTroyes, Aube, France). — Abbaye de Tordre de Saint-Augustin, fondée fan MOi. — Yov., Gallia christ., t. XII, col. 580, la série de il abbés. MARTIN-DES-CHAMPS (Saint), 5. Mar- tinus a Campis (à Paris , France). — An- cien monastère fondé avant l'an 581 , hors des anciens murs de Paris, d'oià lui vint le surnom des Champs. Détruit entièrement })ar les Normands, il fut reconstruit plus grandement dans le xV siècle par le roi Henri I", qui y plaça des chanoines régu- liers, sous la conduite de l'abbé Ingelard , et le dota de riches revenus. Le roi Phi- lippe 1" confirma ces donations , et les ac- crut encore Tan 1063 et l'an 1067, A la mort de l'abbé Ingelard, le même monarque con- fia la réforme de ce monastère à saint Hu- gues, alors abbé de Cluny (1079). Des reli- gieux de Cluny vinrent aussitôt l'habiter sous la conduite d'Urse ou Urson , qui leur fut donné pour prieur par saint Hugues. C'est ainsi que l'abbaye de chanoines régu- liers de Saint-Martin-des-Champs fut trans- formée en prieuré bénédictin de l'ordre de Cluny. Ce prieuré devint célèbre et très- considérable. C'était la seconde fdle de tout l'ordre de Cluny ; nous lisons que 29 p-rieu- rés lui appartenaient comme à leur mère, en outre de six cures dans la ville de Paris, do vingt-cinq dans le diocèse, et de trente dans d'autres diocèses. — Voy. Hist. de Saint - Martin -des~Champs , [lar Marrier; et, Gallia christ., t. VII, col. 517, l'indication de 63 prieurs. MARTIN DU PUY (Saint-), S. Martinus de Puteo (Aude, France). — Ancien monastère fondé avant l'an 1093, dans l'ancien diocèse deNarbonne (aujourd'hui deCarcassonne). Il fut donné, cette année 1093, à Robert, abbé de La Grasse, f)ar Bertrand de Durforl, qui reconnaissait le tenir injustement. Depuis l'an 1099, ce fui un prieuré régulier, dont le firieur était tenu à une redevance annuelle envers l'abbaye de La Crasse. — Voy. Gal- lia christ., t. VI. MARTIN EN VAL (Sai!st-), S. Martinus in Va/le {h Chartres, Eure-et-Loir, France'. — Monastère qui existait dès le vi' siècle dans une vallée du faubourg de Chartres. On ignore h quelle époque et f)arqui il fut fon- dé. Saint Liobin, évêquo de Chartres, et saint Lauriomer, .-ibbé, y furent' inhumés, dit-on, (Ifiris le VI' siècle; on en a conclu fjue tous deux avaient professé la vie monastiijuedans , ce monastère. Les moines firent place, vers ' l'nn %0, à des clercs sé'ulicrs, jus(|u'au l'oritilicrtl d'HfMiorius H, auquel temps le 'iionaslère de Saint- .Martin en \ al fut rendu h lies religieux sous la puissance de l'ab- nayo de .Mannouliers di; Tours. || d(;vini un (.neuré vers \i\n 166;), et la d(Mible inense du prieur et des moiiiiîs fut /iilnl)né(! au ni(jfiaslèrf! do Nolre-D/mie de Ronnc-Noii- vellc d'Orléans. I^ Iwisilique de Sainl-Mnr- liii en Val fui eonccdée aux Pères raiiucins, qui jetèrent solennellement, Tan 1064, la première pierre de leurs bâtiments. MARTIN EN VALLESPIR (Sai?(t ), Rivus Fcrrarius (diocèse de Perpignan, France). — Ancienne abbaye fondée l'an 993. MARTIN- LE- GRAND DE COLOGNE (Saint-), S. Martinus Major ou ad Scotos, ou Insula Scotorum (Prusse rhénane). ■ — Ab- baye de l'ordre de Saint-Benoît, dont on at- tribue l'origine aux bienheureux Plechelme et Otger, compagnons de saint Boniface et de saint Gutberl, lesquels avec l'aide de Pépin et de Plectrude, convertirent en un cloître de religieux une île du Rhin, plantée d'ar- bres. Le Gallia christ, lui donne pour fon- dateur Warin, archevêque de Cologne, qui vers la fin du x' siècle, dit-il, bâtit ou res- taura dans une île suburbaine du Rhin, h Cologne, le monastère des Scofs, dans lequel il prit l'habit religieux, vers la fin de sa vie, après s'être démis de l'épiscopat. Ce monas- tère fut plus tard transféré dans la ville même et sur la place du marché, à Cologne. Il possédait le corps de saint Eliphe, et '1 avait été enrichi par l'archevêq^ue Bruno I", de plusieurs dons sacrés etproianes. Il subit plusieurs vicissitudes, dont il sortit toujours plus illustre; mais il tire sa principale gloire, ajoute leGallia christ., de la réforme qu'amena dans son sein , l'an 1448 ou 1450, son union avec' la congrégation de Bursfeld. — T'oy.jt. III, col. 749,1a série de 50 ab- bés. MARTIN-LEZ-AUTUN (Saint-), S. Marti- nus apud Eduam ou Monasterium Augusto- dunense (diocèse d'Autun , France). — Mo- nastère bénédictin, près Autun, fondé par la reine Brunehaut , vers l'an 599, comme on le voit par une lettre du Pajie saint Grégoire le Grand, à Loup ou Louppo , son premier abbé (epist. 10, lib. xiii). Cette reine fut inhumée l'an 614 dans la basilique de ce monastère, devant la porte de la sacristie , sous un tombeau de marbre noir. Saint- Martin-lez-Aulun (ut restauré par le comte Badilon , sous les auspices de Charles le Chauve. Plus l,ird, vers le milieu du xvii* siècle, il fut soumis à la congrégation de Sainl-Maur. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 449, la nomenclature de 61 abbés. MARTIN (Saint-) ou SAINT-THURIBE DE LIKVANE (Esi)agne). — Ancien monas- tère, bâti, selon la tradition, du temps même de saint Benoît ; mais on n'a point de certi- tude sur son origine. MARTIN PRES DE METZ (Saint), S. Martinus prope Mctas (Moselle, France). — Ancien monastère dont on attribue la ton- dation au pieux Sigebert, roi d'Austrasie, qui fonda cpiatorze abbayes, suivant l'un de ses biographes, bien (ju'on ne puisse en dé- couviir (pie (pi.itre, dit le Gallia christiana. Celle de Saint-Martin, dans le faubourg de .M(!l/., serait I une de cesrpialre. Sa fondalioii ser.iil donc antérieure! à l'an 575. Ce pieux moiDiripje voulut y être inhumé. Ce monas- tèn; tut délriiil I an i'.V.yl, pendant t-Nicolas. MAS D'ASIL (Fk), Mansum Azilis. — An- cien monaslère (le France, sous rinvocali(Mi à l'est de Pam:er>,dans le |i.i;.s de Foix. 11 fut dans la suite de l'ancien dio cèse de Rieuv (Haute-Garonne). H eut pour insignes l)ienfaiteurs, l'an 817, un noble per- sonnage, nonnué F^bolat, et sa femme Ve- rane, qui lui liront diverses donations; et ensuite le Pape Innocent IV, qui, l'an 12V7, confirma toutes ses possessions, telle ab- baye fut tellement détruite par les calvinis- tes, vers l'an 1570, dit le Gall. christ., qu'il ne resta plus aucune trace de son ancienneté et de sa magnificence. La pluiiart des moines furent tués ou mis en fuite, et f)endant 50 ans, le monastère demeura désert : ces dé- sastres furent suivis d'autres vicissitudes. Après tant et de si grandes calamités, dit le (jall. christ., il est étonnant qu'on trouve en- core (piehpies notions sur ce monastère. — loj/., t. XIII, col. 201, la série de VO abbés. MAS GABNIKU ou MAS DK VERDUN, Mansum (iarncrii ou y'irduni, ou (larniensc Monasteriam. — Abbaye de France de l'or- dre de Saint-Benoît, sous l'invoialion de saint Pierre, située dans le diocèse de Tou- louse, 5 ciiui lieues de celte ville, et sur la rive méridionale de la iiaronne. I^lle lut fondée, suivant quehiues-uns, avant l'an 817. D'aulres rapportent son origine h l'an 9V0, et rallribuent à une comtesse Amélie, femiiu; d'Alon Benoît, ipii fomla !e monastère de Lezal. Cette abbaye s'unit en IGVl à la con- grégation de Sauit-Maur. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col, 115, la série de 45 anbés. MASSAY, Masciaciim ou Massatjum (dio- cèse de Bourges, France). — Abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, près du Cher, non loin de Vicrzon, fondée sous l'invocation de saiiu ISIarlin , par le cotnie ICgon, vers l'an 738. Suivant une brève chroni(|ue de ce lieu, elle fut restaurée sous Charlemagne par Fouis le Pieux, son (ils. Mais la même chronique n'assigne (|u'à l'an 8FV, l'arrivée ou le retour des moines, au temps du réformateur saint Benoît d'Aniane, (pii lui conféra plusieurs biens, et lui amena une colonie de (piaranle religieux. Son premier abbé est Abl)on, né l'an 817, élu eir 8V7, et mort en 8GG, suivant la ChrotiiijHe de Massay. — Voy., (Hall, christ., t. Il, col. 1V2, la série de 39 abbés linrssant h François de Mailly. ar'chovô(pie d'Arles, puis de Beirns, élu abbé l'an lG9o. MATALLANA, Matnphmu (diocèse de Pa- lencia, Ivspagne). — Abbaye de l'ordre (W. (liteaux, [très do liio-Seco, dans la vieille Ca>lille. Elle fut fondée l'an 1150 par des inoirres venus du monaslère de Sacra Mœ- uiu, au temps de Robert, son premier abbé. MATHIAS DE TREVES (Saint-), .S. Ma- ihias (à Trêves, Prusse rhénane). — Très- ancierrneéglise dite d'abord de Sainl-Eucher, (pii existait dès les prenners temps du ehris- lianisme, hors des murs de Trêves, et (jui fut restaurée ( »r saiirt Cyrille, évêfjue de Trêves, ver-s le milieu du \' siècle. Ce pon- tife élal)lit un monastère dans le voisinage, et y (il transférer les corps de saint Eucher*, el des évoques de Trêves, ses successeurs. L'église et le nionastèrc de Sainl-Eucher, furent restaurés vers lan 97"), | ar Fgbert, 509 MAU U!-.a ABiJAYES ET MONASTERES. MAL 510 archevêque de Tièves. Plus tard entin, Tau il27, rinveiuioii du corps de saint Mathias, apôtre, qu'avait apporté de lloine à Trêves, dit on, révoque saint Agrice, ayant eu lieu tians ce môme monastère, il changea de nom, et |)rit celui de Saint- Mathias, sous lequel il tleurit depuis. On voyait dans ce monas- tère quatre églises, dont la iilus grande avait été consacrée par le Pape Eugène III. Il y avait aussi une célèbre école, d'oiî sortirent d'illustres personnages. De cette ancienne abbaye est venue la réforme qui a été l'ori- gine de la congrégation de Bursfeld. — Voy., Gallin christ., t. XIII, col. 5i4, la sé- rie de io abbés. MATINA (diocèse de Reggio en Calabre, royaume de Naples). — Monastère de l'or- dre de Cîteaux, fils de Clairvaux. Jongeiin ne donne point l'année de sa fondation. Il mentionne seulement un de ses abbés, Pierre do Cambinis, qui l'an 1361 fut transféré au monastère de Saint-Sauveur-de-Septime, près Florence. MATTHOEO (San) (de Rieti, Etats de l'E- glise). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, de la filiation de Clairvaux. Ses premiers re- ligieux lui vinrent du monastère de Case- neuve, au diocèse de Turin, dans le Piémont. On ignore l'époque de son origine. MAUBEG ou MEOBEC, Millebeccus (dio- cèse de Bourges, France). — Petit monas- tère de l'ordre de Saint-Benoît, sur les con- fins du Berri et de la Touraine, fondé fiar saint Cyran, archidiacre de Tours, plus tard abbé de Lourcy ou Saint-Cyran en Braine. Cette fondation eut lieu de 628 à 638, uar les iibéialités deFlaocale, maire du pa- lais i)0ur Te royaume de Bourgogne, qui ve- nait de donner deux terres dans le diocèse de Bourges, à Cyran, son aniien ami. — Voy., Gallia christ. ,i. II, col. 169, la mention de (|uelques abbés. ^\\[jliE[JGli, Melhodium, Malbodium, Mel- Oariam, ou MelOodiensis Parthenon (diocèse de Cambrai, Nord, France). — Ancien cou- vent de fournies, menliormé dans le tableau des abbayes et monastères que se parta- gèrent entre eux les rois Louis et Cbarlesen 870, lors de la division du royaume de Lo- tliaire. Cette maison estsituéc sur laSambre. à une lieue de l'abbaye d'Hautmont, sur un terrain où s'éleva dei)uis la ville de Mau- beuge. Elle fut fondée par sainte Aldegonde en 661, dans le bois de .Malbode, où s'était retirée celte pieuse (ille do VValbort, do la maison royale de France. Elle y établit d'a- bord des religieuses bénédictines; mais dans la suite, le malh(!ur dos temps h-slit remplacer par des clianoinessos qui no fai- saient pas de voMJX. Déj.'i, vers le milieu du XI* siècle, la discipline semble s'y être relflchée i)uisqiie Cér'ircJ, évèque de (Cam- brai, établit, dit-fjn, la réforme à l'aide d'AnsoabJe, vierge d'une gr.'uid(! vertu, ttfeur de Tliierri, abbé (,-t réffjrmalenr de Saint- Hubert. Los bénédictins, (pii vou- Jaient donner une liisloii'o des abbesses do Maubeuge dans le (jatlia christ., liront, di- sent-ils, de longs cl vains enorlsan[>rès dos chanoinesses pour obtenir la permission de visiter leurs archives. Les dames refusèrent toujours, en disant qu'elles attachaient peu d'importance à ce qu'on écrivît l'histoire de leur maison, et même qu'elles verraient avec peine la réalisation de ce projet. L'ab- besse de Maubeuge conférait elle même les prébendes, tandis que chez les chanoinesses de Mons, ce droit était dévolu au comte du Hainaut, en sa qualité d'abbé. Au dernier siècle, le couvent doMaubeuge, ditde5am^e- Aldegonde, était un chapitre de dames, qui jouissait dans la contrée d'un certaine célé- brité. L'église était sous l'invocation de la sainte Vierge. Ses bâtiments sont aujourd'hui affectés à d'autres usages. — On trouve dans le Cameracum christicinum de M. Leglay, p. 248, une liste beaucoup plus complète que dans le Gallia christ., des abbesses de Maubeuge. Il en compte 39, depuis sainte Aldegonde, sœur de sainte Vaudru, abbesse de- Mons, jusqu'à Adrienne-Florence de Launoy, élue le 15 mai 1775. — Voy. le curieux ouvrage de M.DucaSjLcs chapitres nobles de Dames, in-S", Paris, 1843; et la Fférer les reliques de saint Maur. S.iiiit Babolein en fut le premier abbé. Saint Maieiil,al>bé de Cluny, y étalilit \ine réforme l'an 988. Le Pape Clément \ II l'ayant sécu- larisée l'an 1533, à la re(juôlede François I", on en fil une collégiale, dont le doyenné fut réuni à l'évèque de Pans. Kn 1750 les cha- noines furent transférés à Saint-Louis du Louvre (autrefois Saint- l'homas de (>antor- bérO, et les rcdiques de saint .Maur furent porteesalors h l'abbayo de Saint-Ciermain des P(és. L'église, ainsi'tpie le village de Saint- Pierre-des-Fossés, avaient prisaneiennement !e nom de Saint-Muur, qu'ils portent en- core aujourd'hui. MAIU DF VKUDUN (Saint-), S. Mourus }ir(lunni.- bcsse Catherine de Choiseul. La ilite abbcsse reçut l'habit de la réforme le 21 mars do celte année, des mains do 1). Didier de la Cour, et se soumit, elle et ses religieuses, à la conduite des moines do Saint- \'aiines. — Voy., Gallia christ. ,1. XIII, col. 1313, la sé- rie de 73 abbesses. MAURFS ou MAURTZ , Maurlium ( dio- cèse de Sainl-Flour, F'raiice). — Abbaye de Tordre de Saint-Benoîl, sous l'invocation do saint Pierre, fondée avant Tan 1255, dans la vallée d'Arcambe, sur la rivière d'Alrence. On ignore l'époque de sa fondation. — Voy,, Gallia christ., t. Il, col. H8, le catalogue de 22 abbés. MAURICE ou MAFBIN (Saint-), S. Mau- ricius ou Fanuin S. Maurini (iliocèse d'.\- gen, Lot-ct-(iaronne, France). — Al)baye de Tordre de Saint-Benoîl, siiuée dans unu agréable et fertile plaine sur les confins des diocèses (TAgen et de Cahors, dit le Gallia christ. I-lllea été appelée abbaye de la Sainlc- l'rinilé, de Suinte-Croix, de Sainte-Marie, et enfin simplement >'aiHr-3/a»rj;i. On ignore en que) siècle et [lar qui elle fut fondée. On ne trouve point de chartes d'ello avant Tan 1050; mais celles (]u'on trouve cons- tatent une existence bien antérieure. L'ab- baye de Saint-Mauiin fut soumise h Tordre de Cluny et à l'abbaye de Moissac. >ers le commencement du xii* siècle et le milieu du xiV elle eut beaucoup à souffrir des Al- bigeois et des Anglais. Plus tard les calvi- nistes la détruisirent prescjne entièrement. Réparée par Pierre de \illamont, son abbé, au rommencemenl du xvii' siècle, elle |)ut enfin fleurir encore sous la congrégation do Sainl-Maur, à laquelle elle s'unit Tan 1051. — Vov., Gallia christ., t. il, col. 9ïk, la série de 20"abbés. MAURICE DE COLOC.NE (Saint-), S. Mauricius in urbc Colonia ( à Cologne , Prusse rhénane). — Abbaye de femmes de Tordre de Saint-Benoit, fondée vers Tan 11 VO par Hermaii de Baculo, patricien d(! Cohigiie, et Ide, >a femme, en 1 honneur de saint Maurice et de la légion 'riiébé(;tine, dans un loiuis de l'abbé de Saint-Pantaléon, à la direction duquel elle fut soumise. Se> premières religieuses lui vinrent du monastère de Tîle de Rolandtwerth, dans le Rhin, non loin de Bonn , fondé vers Tan 1099 |)ar Frédéric, archevêque de (>ologne. — \ Oy., Gallia christ., l. III, col. 782, l'index de 27 abbesses. MAURSMUNSTFR, près de Savernc,Mai<- >■/' Monasterium ou Cella Leobardi (diocèse de Strasbourg, Bas-Rhin, France}. — Abbaye de Tordre ue Saint-Benoîl, fondée vers Tafi ^15 MAX DES ABBAYES ET MONASTERES. MEC 514 599 par saint Léobard , en Tlionneur des saints apôtres Pierre et Paul, et de saint Mar- tin. Saint Léobard en fut le premier abl)é ; le cinquième abbé fut saint Maur, d'où le mona- stère prit son nom de Maursmunster. Le roi Louis le Pieux le concéda plus tard à saint Benoît d'Aniane, qui y plaça des religieux d'Aniane, vivant selon ses lois. Détruit l'an 828, il fut restauré par ordre du même prince et par les soins de son frère Drogon,évêque de Metz. Ce monastère fut uni l'an 1517, selon Buzelin, ou plus tard, selon le Mire, à la congrégation de Bursfeld, d'où il passa à la congrégation bénédictine d'Alsace. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 867, la série de \'* abbés. MAUZAC, Manziacum, Musiacus, Musia- ras et Mosiacus (diocèse de Clermont , Puy-de-Dôme, France). — .\bbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de l'afjôtre s.iint Pierre, et saint Caprais martyr, fondée avant le vi' siècle, près la ville de Riom, sur un sol très-fertile et très-agréable, dit le Gallia christiania. D'après d'anciens monu- ments, elle fut bâtie par Calmit ou Calmin, sénateur romain, et par sa femme, Numade, qui furent tous deux inhumés dans son sein. Celte abbaye fut restaurée par le roi Pépin. Elle fut unie l'an 1095 à la congrégation de Cluny, par Durand, évêque de Clermont, et enfin" l'an 1675 elle fut réunie à la même congrégation réformée, j.ar François d'AI- bon, alors abbé do Mauzac. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 352, la série de 43 abbés, MAWUF., Fons \ivus (ancien diocèse de Ross, dans le Munsler, Irlande). — Abbaye de i'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1172 par une colonie de religieux de l'abbaye de Bal- tinglas. MAXIMIN DE TREVES (Saint-), 5. Maxi- minus là 'J'rèves, Prusse rhénane). — Très- ancienne église, bâtie, dit-on, vers l'an 330, par l'empereur Constantin, à la sollicitation de sainte Hélène, sa mère, et dédiée sous le titre de saint Jean l'Evangéliste, par saint Agrèce, évêque de Trêves. 11 païaît qu'elle fut occupée j)ar des religieux avant le v* siècle. Elle reçut le nom de Saint-Maximin lorsqu'elle eut* été honoiée des relitiues de ce saint évêque. S.jint Hidulfc, archevêque de Trêves, restaura celte abbaye vers l'an 6G7; il y ramena la discipline, et y établit, dit on, une commuîiauté de cent religieux. Charlcmagne, qui recoruiaissail avoir recou- Tré la sanlé au tombeau de saint Maximin, dota cette abbaye de divers l)iens. Elle fut restaurée de nouveau vers l'an 93V, par la muniliccnce du roi Henri 1". Celle abbaye était soumise immédiate- ment h l'empereur et au saint empire ro- main, comme le montrent clairefnerU les di- plômes des monarijues et les lettres ries Souverains Pontifes. Ses abbés jouissaient d'insignes honneurs : ils étaient archicha- pclains des empereurs, d'a(irès une conces- sion d'Olhon Ifî (irand, de l'an 9«)2, f]ui fut C(»nlirinée par Hr;iiri IV et Kfr(liii<'n(l IL Ils étaient aussi princes du saint empire. L'ab- ba\o de Saint- Maximin de Trêves, où lleutit une célèbre académie, a produit un grand nombre de personnages illustres par leur sainteté et par leur science; tels furent entre autres saint Adelbert, l'apôtre des Busses, premier évêque de Magdebourg; Aimon, évêque de Worms, et Otwin, évêque d'Hildensheiin. De son sein sortirent égale- ment de nombreux abbés qui établirent ou restaurèrent divers monastères. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. 526, la mention de 88 abbés. MAYO ou MEGEO(Connaught, Irlande).— Célèbre monastère fondé par Colman de Lin- disfarne, dans le vu' siècle. Colman qui venait de fonder un autre monastère pour ses disci- ples dans l'île de Bovinde, à l'occident d'Ir- lande, voyant avec peine sa communauté, composée d'Anglais et d'Irlandais, vivre en désunion, ne trouva point d'autre remède que de séparer les religieux des deux pays. Laissant donc les Hibernois dans la petite île, il fonda dans la province de Connacie (aujourd'hui Connaught), le monastère de Mayo, où il mit les Anglais. Bède, racontant cet événement, ajoute que ce monastère, de petit qu'il était dans son origine, devint fort considérable, et que tous les solitaires ayant « embrassé un meilleur institut, il forma une excellente communauté de moines Anglais servant Dieu, à l'exemple des véné- rables Pères, sous une règle et sous un abbé canonique, i; (L. iv, c. 47.) Ce meilleur institut signifie sans doute la règle de Saint- Benoît, que saint Wiifrid avait portée dans le Norihumbre. Quoi qu'il en soit, il y eut dans Mayo, dit-on , jusqu'à 3300 religieux sous saint Gérald, successeur de Colman de Lin- disfarne. Les deux abbés qui suivirent saint Gérald, furent Adamnam et saint Muredach, fils du roi de Connacie. Colman mourut, dit-on, dans Bovinde, l'an 676. MAZAN, MAP^ZAY ou MANCADE, Man- siada (diocèse de Viviers, Ardèche, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1119 par des religieux venus de l'abbaye de Bonnevaux, dans le Dauphiné, de la filiation de Cîleaux. MEAUX (Notre-Dame de) (avant d'OR- MONT), S. Maria Meldcnsis ou B. Maria de Monte Aurco (à Meaux, Seine-et-Marne, France).— Abbaye de femmes, fondée dabord l'an 123V, près de Fismes (Marne), dans le diocèse de Reims, par Jean, seigneur do Coiirlandon, avec rap[)ui de Henri de Dreux, archevê(jue de Reims. lille fut occupée dès l'an 1236 par des religieuses de l'ordre de Cîleaux. Elle i)assa ensuite vers l'an l'2V8 à (\iiii chanoinesses régulières de l'ordre de Saint-Augustin. Après plusieurs vicissitudes et désastres, celte abbaye fut transférée l'an 1629 dans la ville de Meaux, sous l'abbesso Lf)uise do la Vieuville , sœur de (Charles do la Vieuville, lieulenaiil du gouverneur gé- néral (le la Ctiaiiqiagne, —\o).,(înllia christ., t. VIII, toi. 1722, l(î catalogue de 26abbess3S. MI;(:H]|':RKN,.S'. Aprr il s. Itartholomœus ou Monastcrium ad Martyres (à Cologne, Prusse rhénane). - Alibaye l'ondée d'al/ord hors des iiiuis de Cologne, et dile .SV/nj^- 515 MED niCTlONNAIRE MED 6:g Barthélémy aux Martyrs ou Mechtercn, h cause (les corps des hicnlieurcux martyrs 'lliél)éens , dont la présence avait ronsacré le seuil de son église. Philippe, archevêque de Cologne, y i^laça, l'an 1180, des clercs réguliers suivant la règle de Saint-Augustin. En 1-277, j)ar l'ordre de rarchevôquc SillVid, ces clercs furent remplacés par des reli- gieuses cisterciennes du monastère de Ben- den, qui plus tard, après la ruine de leur îiionaslèrc de Saint-Barlhélemy, l'an lV7'i-, .«;e transportèrent dans celui de Saint-A|)er ar des religieuses franciscaines, qui cédèrent leur l'ordre de C.îieaux. jdace 5 leurs sœurs de Un nouveau monastère fut édifié alors par . I.c ((>r|)s du saint fut déposé au village de Crouy, j)rès de Soissons, et on y éleva un oratoire de bois, en allendant la construction do l'église de ral)baye dans la ville; mais cette abbaye ne fut achevée que sous Sigebert, fils de Clolaire. Ce dernier monarque y fut cependant inhumé h sa mort, Tan 5G1. L'ab- baye de Saint-Médard de Soissons devint très-célèbre dans la suite; plusieurs Pa[)es l'appellent la princii)ale de toutes celles que les Bénédictins avaient en France, l'n grand nombre d'entre eux la décorèrent de privilè- ges. Son église était fort riche en reliques. On y avait transporté celles de saint Sébastien de Home, de saint Godard et de saint Hemi, évèques de Rouen, avec la tète de saint Romain, évoque de la même ville. La basili- que de Saint-Médard fut ajipelée Notre- Dame, puis Saint-Pierre et Saint-IUienne. On la voit quelquefois aussi apjiclée Saint- Sébastien el Saint-Ciréqoire. F'nlin elle retint le nom seul de Saint-M(kUird. Celte basiliqucî a joui de grands honneurs et d'une grande célébrité. I.e (iallia rhristiana cite justju'il ilouze conciles qui ont été tenus dans son enceinte. Plusieurs rois y furent ronronnes, entre autres le roi Pe|)in, qui le fut [lar saint Boniface, l'an 752. Ouant h l'abbaye de Saint- Médard elle fut pillée |>ar les Normands, vers l'an 88'i-. Son église fut consumée par eux l'an 886. Elle fut détruite par les Hongrois au X' siècle. F^lle eut i)lus tard beaucoup h souf- frir, durant les guerres des Anglais, et les guerres religieuses. Fjilin elle s'unit l'an 1637 à la fongrégation de Sainl-Maur. Sept autres abbayes lui étaient soumises. — Voy.. (iallia christ., t. IX, col. 410, la série de 88 abbés. MEDIANUM MONASTKRWM.— Ancien monastère de femmes fondé vers l'an 624, sous le ponlilîcat de saint Sulpice , évèquo de Bourges, par une noble dame, sainte Eustadiole, du consentement de son mari Telrad. Elle le gouverna (juidque tem|ts avant sa mort, arrivée le 6 des iiles de juin. C'est peut-être, dit le Gallia christiana, le monastère Medianum (pii fut changé en un collège de chanoines vers l'an 1012. MICDICION (SAiNT-SEnr.E de).— Ancien monastère d'Orient, fondé vers l'an 770, i-ar saint Niiéphore, (pii en fut abbé. Il était situé, dit-on, sur le Mont-Olymite du côté de la ville de Prusa, en Bith\nie, et il sui- vait la règle des Acémétes. Après la mort de Nicéphore, arrivée vers l'an 800, saint Nicé- tas désigné par lui pour son successeur, en devint abbé et se montra digne par ses ver- tus lie la place qu'il occu|>ait. Saint Nicétf«s fut un illustre confesseur de la foi, dans la guérie contre les saintes images, renouvelée par l'empereur Léon l'Arménien. Il soulfrit l'exil, la prison, et toute sorte de mauvais traitements. Enfin ra[)pelé de l'exil |)ar Mi- chel le Bègue, successeur de Léon l'Armé nien, il se renferma dans un petit ermitag- auprès do Constantino()le, el y mourut l{ .'{avril 82V. 11 est honoré par les drecs, lî:- 4 mai. w MEL DES ABBAYES ET MONASTERES. MEL 518 MEEN DE GHE (Saint-), S. Melanus (Ille- et-Vilaine, France).— Ancien monastère de J'ordre de Saint-Benoit, fondé, (lit-on, vers l'an 565, par Judicaëi, petit roi ou seigneur du pays, et par saint Méen, qui en fut le premier abl)é. 11 était situé près la f»etite ville de Saint-Meen,aujourd"l]ui chef lieu de canton, à 20 kil. de Montfort. 11 était de l'ancien diocèse de Saint-Malo (aujourd'hui de Ren- nes). Celte abbaye fut donnée vers l'an IGiO aux prêtres de la Mission, pour y établir un séminaire. Elle s'était appelée dans l'origine Saint-Jean-Baptiste de Gaël. Saint Méen mourut à Gaël, vers l'an G17. La dévotion attirait jadis un ;:rand concours de peuple à son tombeau, devenu célèbre par les mi- racles qui s'y opéraient. MEERBECKE, Merbccca (Flandre-Orien- tale, Belgique). — Ancienne église collégiale, sous l'invocation de saint Pierre, qui exis- tait [)rès de Ninove, là oiJ fut autrefois une abbaye de chanoinesses, appelée Merrebecchi dans"^ la division du royaume de Lothaire, faite l'an 870. Dans la petite église de Saint- Pierre, que le pieux Odelard y avait fait bâtir à la fin du vu' siècle, on voyait le tom- beau de ce même personnage, celui de sa iemme Nona et de leur fdle sainte Berlinde ; avec ceux des pieuses vierges Nona et Celsa, dont parle Le Mire , Fast. Belg. ad diem 3 Febr. MEGEMONT, près d'Issoire, Médius Mons (diocèse deClermont,Puy-de-Dôme, France). — Abbaye de femmes, puis d'hommes, de l'ordre de Cîteaux, fondée par les dauphins et les comtes d'Auvergne. — Le Gallia chri- sliayïu mentionne les noms de quelques ab- besses ei abbés , commençant à l'an 1274. (t. Il, col. ilO.) iHElMAC, Meimacum, Manica ou Mernica ou Ahbaiia Meimacensis (diocèse de Limo- ges, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation (!e la sainte Vierge, située aux confins du diocèse de Limoges, dit le Gallia christiana. Elle fut fondée vers l'an 1080, par Archcmbauld, vicomte de Com- born, suivant Mabillon, ou vicomte de Ven- ladom , scion Martennc. — Voy. Gallia christ., t. Il, col. 598.) MELAINE DE RENNES (Saint-), 5. Mcla- nius (Ille-et-Vilaine , Francf;). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 8V0, riil-on, [lar Salomon, roi de Bie- tagnc, dans un des faubourgs de Reiuies. Quelques auteurs placentce|)endatit son ori- gine l'i lanO.'lO. (^ctte abbaye a joui de quel- que céléljrilé et a éprouvé diverses vicissi- tudes. On s'occupe aujourd'hui, dit-on, de restaurer les vieux biUiuietits pour les af- fecter li une destination r(;iigieuse. MELCK (Basse-Autriche). - Célèbre et belle abbavc; de l'ordre de Saint-Benoît, bil- tie sur une colline (pii domine laoctite ville de ce nom. Elle fut fondée par Léopold, margrave d'Autriche, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul Ce prince y fut inhumé avec sa femme Richarde, fille de l'empereur Henri; il avait mis dans cette abbaye douze chanoines séculiers, qui y demeurèrent jusqu'en l'an 1085 ou 1089, où Léopold II, surnommé le Bel, les remplaça par des moines bénédictins tirés de l'abbaye deSubiaco, en Italie. Cette abbaye de Meick, l'une des plus belles de l'Autriche, est de- venue dans la suite le chef d'une célèbre congrégation de Bénédictins en Allemagne; c'est encore aujourd'hui un monastère très- florissant et fort remarquable, tant par la grandeur et la beauté de ses bâtiments, que par ses précieux établissements scientifi- ques. Son église possède le tombeau de saint Colman, prince du sang des rois d'E- cosse. — Voy. Dict. des Ordres religieux, t. II, p. 1033. MELLERAY ou MILERAY, Milercyum ou Melleraium (diocèse de Nantes, Loire-Infé- rieure, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée vers l'au 1132, à quelques /'^ lieues de la ville de Châteaubriant. D'après une vieille tradition très-accréditée, deux religieux de Pontron, abbaye cistercienne du diocèse d'Angers, furent envoyés dans les forêts des environs de Châteaubriant, pour y chercher un lieu propre à une nou- velle fondation. Ces bons religieux, égarés dans les bois, se reposèrent la nuit sous un chêne séculaire dont le tronc était habité par des mouches h miel. Le miel fut leur nour- riture, et en souvenir de cette circonstance, la maison des cénobites, fondée au même endroit, fut appelée la Melleray (rayon de miel), en latin Mellarium ou Melleraium (85). Ce monastère fut éiigé en abbaye l'an 1H5. Quelques-uns lui donnent pour fondatcurà cette époque, un seigneur nommé Alain Hamon. L'église fut consacrée sous l'invo- cation de la sainte Vierge, l'an 1183, [)ar Robert, évoque de Nantes. L'abbaye de la Melleraye après avoir fleuri longtemps, avait disparu comme les autres dans la tempête révolutionnaire, lors- qu'au mois de juillet 1817, le R. P. dom Antoin(î vint en France avec; sa communauté de Luthworth, près de Warcham, dans le Dorsetshire ( Angleteri-e ) , et s'installa à la Melleray. Depuis cette époque, la nouvelle communauté a conslauunent [)ros- péré. Elle se compose aujourd'hui, dit-on, d'environ IW r(digieux. C'est l'une des plus belles et des plus florissantes maisons do Tra|ipistes de France. On y admire entre autres une école d'agriculture qui est une source précieuse de bienfaits jjour toute la contrée. On se ra[)f)elle encore le célèbre I)rocès fjuc! soutint cett(; abbaye l'an 1832, et (pii fournit à un élor|uent avocat (M. Janvier, d'Angers), une occasion solenmdlc de dé- fendre la cause de la liberté religieuse dans (8'») I/aMi.nyo «le Pnnlrori ru; fui fondre, dil-oii, qiio r.iii 1l3i. l'd'ir q'i'cllc sol irn-ii- ili; l;i .M<'llc- r:ivr>, il r.iiit donc .tvnnror nn peu sn r(ind;\lion ou |il.i( iT (|iiilqiiis îiiiiicfs plus lani celle do s.t (illc. ;i9 MEL DICTIONNAIRE MEL ri20 celle des vénérables Trappistes injustement persécutés. MELLIFONT ou MAMSTHRU MHOR , Monaslerium niaf/num, McKifons ou Fons Mftlis en lalin (dïorèse et comté (rArniagh, Iilande). — Abbaye de l'ordre deCîteaux. Klle iiit l'ondée vers l'an lliO par DonatO'Carroll, petit souverain du |>ays, et saint .Malacliie, irchevéque d'Armagli , et l'ami de saint Ber- nard. En revenant d'Italie, le saint prélat |)assa par Clairvaux et donna, dit saint IJer- nard, sa bénédiction aux religieux de cette abbaye. El conime il ne pouvait rester avec eux, il leur laissa son cœur et quatre de ses coni()agnons, (juj, après avoir fait |>rofession, rdoiirnèrtiit en Irlande , et fondèrent le monastère de Mellifont. La dédicace de l'é- glise de Mellifont eut lieu en grande pompe, l'an 1157, en présence du roi Maurice, et de pres(}ue tous les évoques et abbés de l'Ir- lande. — Voy. Jongeljn, lib. vin, p. 21. — L'abbaye de Mellifont joue un rôle impor- tant dans l'histoire monasti(]ue de l'Irlande. J'Jle a été la mère de plusieurs autres ab- bayes du môme ordre dans cette contrée. ÂIELLINii, Mallingensc ou de Mellingis Cœnobium (Kent, Angleterre). — .Monastère (le femmes de l'ordre de Saint-Benoiî, fondé sous l'invocation de saint André, apôtre, avant l'an OVO. Edmond 1", roi d Angleterre, accrut ses revenus. — Voy. Monastic. Angli- can. MELLON (Saint-), h Ponloise, S. Mello (Seine-et-Oise, France). — Ancienne ab- baye fondée vers l'an 899, à Pontoise, où l'on venait de transférer le corps de saint Mellon, archevêque de Konen. L'église dans hujuelle il fut dépensé fait le nom de ce saint, et l'on y établit alors des chanoines séculiersi L'Ile ligure avec Notre-Dame d'l':iam[)es, Notre-Dame de Corbeil , Notre-Dame de .Plantes, Notre-Dame de l'oissy, etc., parmi les abbnycs séimliôres et les églises (juc les rois ont fondées, ou accpiises après leur fondation. Philippe I" la donna en (ief, l'an 1091, h l*archevù(pie de Rouen. Aux abbés séculiers succédèrent des doyens. Cette ab- baye ou collégiale était autrefois du diocèse de Rouen. (Pontoise est aujourd'hui de celui de Aer>ailles.) MELON (DE), (le Mclone (Galice, Espa- gne). — Opuloiilo abbaye de Tordre r|e Cî- leanx, fondée vers ll'»0 ou 11V2, sur la rive de l'Avia, |iar des religieux envoyés do (llairvaux \Hir saint Bernard, pour cultiver ce teiritoire. MELROSS ou MAILROS, Mclrora (Rox- bnrgh,lù'0ssc). — (iélèbre abl)a\e(lonl on voit eni'ore les ruines aux environs delà petite ville de Meirosc, à oG kil. S. d'Ivlimbourg. Elle fut fondée sur la Twoed, au vu' siècle, par saint Ai lan, depuis évèqiie de Lindis- larne, (pii la soumit à la règle de Saint-Co- lomb. (>eite abbaye devint bienlcM célèbre; saint Cuthbert, ji-une bcrgc'r des montagnes Toisines, priant une nuit, selon sa coutume, auprès de son troupeau, vit, dit-on, monter au nel, au milieu des anges, l'âme de saint Aidan, qui venait de mourir dans l'Ile de Lindisfarne. Ses réflexions sur la gloire (pie Dieu réserve à ses élus l'ayant entièrement détaché du monde, il alla prendre l'habit dans le monastère de Maiiros, dont saint Eat était abbé, et saint Boisil |)rieur. Sous ce dernier il acquit une parfaite connais- sance de l'Ecriture sainte, et fit des progrès très-rapities dans la perfection. A sa mort, arrivée l'an 003,11 lui succéda dans la charge de prieur. Saint Cuthbert fut depuis évêcjue de Liiulisf;irne, et le don des miracles que Dieu lui accorda le fit surnommer le Thau- malurgc de la (irande-Bretagne. L'abbaye de Maiiros faisait [larlie auxiii* siècle du royaume des Anglo-Saxons du Northumberland, lequel s'étendait h l'orient de l'Ecosse juscpi'ii la mer. On y adopta au XII' siècle la règle de Cîteaux. Vers cette époque, elle eut pour abbé saint Walthen ou Walène, fils de Simon, comte de Hun- tingdon , et de Malhilde, fille de Judith, nièce de Guillaume le Concpiérant. Ce saint lionnne brilla par ses vertus et surtout par son éminenle charité. Ses aumônes étaient extraordinaires, il pourvoyait à la subsistance de tous les malheureux du pays voisin de Melross. Durant une famine qui arriva l'an lloi il nourrit, dit-on, pendant plusieurs mois, environ '»,000 pauvres étrangers qui étaient venus implorerson appui, et s'étaient construit des cabanes 'autour du monastère. il engageait ses religieux à retrancher la moitié du pain qu'on leur donnait, afin de secourir ceux qui étaient dans le besoin; deux fois il multiplia miraculeusement les jirovisions qui lui restaieiU. 11 lui arriva aussi de donner les troupeaux appartenant à l'abliaye. Saint Walène mourut le 3 août 1160. — Voy sa \ic, par un de ses disci- ples. AclaSS.^i. I, Aug. Les religieux cister- ciens (jui habitèrent Melross, conservèrent (lit Jongelin , l'habit noir des Bénédictins. Parmi les princes (|ui lurent inhumés dans cette abbaye, on tlistingue le pieux roi David, Alexandre 11. roi d'Ecosse (l'2V9), Jacques, comte (le Douglas (1388), et sa femme Euphé- mie, fille de Robert II, Stuart, roi d'Ecosse. L'abbaye de Melross est justement célèbre par le grand nombre de saints et savants personnages (pii fleurirent dans son sein, et dont la plupart (piiltèrent la houlette abba- tiale pour la crosse éj)iscopalc. — '«y-, Jongelin, lib. viii, p. IV et lo. — Nous cite- rons seulement saint Oduvald, saint Boisile, le >'éiiérable Bède, et le saint abbé Wallène ou NWilihen, disci|ile de siiint Bernard, et oncli! du roi Malcolm, dit-on, (pii préféra lo cloître h rarcliovôché de Saint-André et mourut sur la cendre, à Melios, l'an IKiO. — MELSE , MELSA , Mclsacnsis Ahhalia (comté d'Yoïk, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, tillo de Fontaines. Elle fut fondée, l'an 1150, par Guillaume le (iros, comte d'Albemarse, et seigneur de Holder- nes, (jui ayant fait le vceu d'aller à Jérusa- lem, se voyait par son Age et sa santé hors d'état d'accomjiiir ce voyage. Un religieux do Fontaines, nommé Aiiau:, (pii fut depuis |tremierabbé de Melse, lui suggéra la pensée 521 MEN DES ABBAYES ET MONASTEBES. MEB .•.2?, de racheter son vohi par la fondation d'un monastère de l'ordre de Cîteaiix. Le coralc goûla celte pensée, et par ses libéralités et les soins du moine Adam, fut construit le monastère de Melse, dont le roi Jean sans Terre confirma plus tard les possessions. — "N'oy.,Monasfîc.An<;/îcan.,rhistoii'e détaillée do "cette fondation. MENAT, Menatum, Bracum (diocèse de Clermont en Auvergne, France. — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, située en- tre ia Sioule et la Bouble, àneuf lieues de Clermont. Elle fut fondée sous le règne de Clovis, avant l'an 500, et consacrée sous l'invocation de saint Sauveur et de saint Martin. Elle devint bientôt célèbre; saint Calais, saint Avit et d'autres saints y prati- quèrent les exercices de la vie religieuse. Saint Brach est son premier abbé mentionné tians le Gallia christ. Cette abbaye fut res- taurée au vni' siècle par saint Ménélée et ses compagnons, Savinien et Constantien, qui avaient passé sept années dans le mo- nastère de Saint-CliatlVe. Menât portait aussi Je nom de Saint-Ménélée, et conservait reli- gieusement le corps de ce saint abbé. — Vcy., Gallia christ., t. II, col. 3G7, la série de '30 abbés. MKNEVE ou SAINT-DAVID (principauté de Galles, Angleterre). — Célèbre monastère, fondé vers l'an 490, dit-on, près de l'an- cienne Mcncvia , aujourd'Jiui Saint-Da- Tid's, ville d'Angleterre. Il fut bAti par saint David, de|)iiis archevêque et patron du pays do Galles. Ce saint, quittant sa solitude de lile de Wighl, où il vivait sous la conduite du pieux et savant Paulin, disciple de saint (ierm'ain d'Auxerre, vint prêcher la foi aux Bretons, et après avoir l)âti une chapelle à (ilastonburg, lieu que les premiers apôtres do la Grande-Bretagne avaient consacré au vrai Dieu, il fonda successivement douze monastères. Le principal est celui dont nous parlons. Il était situé dans la vallée de Ross, près de Ménévie, d'où vient que dans les at;lcs de [)lusieurs saints irlandais, il en est souvent parlé sous le nom de monastère de ïtosnat ou Rosnan. On vit se former dans ce monastère un granJ nombre de saints, dont plusieurs gouvernèrent l'Eglise en qualité de premiers pasteurs. La règle que saint David donna à ses moines était fort au>ière. « Ils travaillaient continuellement des mains en esprit de pénitence, dit le traducteur d'Albari Butler, sansjaniais faire usage des animaux [)ro[»res nu i.ibourage, et cela pour (pie le travad fût [tlus [ténible. La nécessité seule [touvait les autoriser h rompre le si- lence, l'ne [Mièrenon ititeriom[)U(;,au moins mentalement, s/inctifiait toutes leurs ac- tions extérieures. Vers la (in du jour, ils rentraient dans le monastère pour v.iquer h l.'i lecture et ii la prière voc.ile. Du pain et des r.'icines, dont le sel était le seul.issai- • sonnemtMit, f-iis.'iient toute leur nouiiilure, et Ils n'avaient d'autre briisson qu(! de l'eau mêlée avec un peu de lait, A|»rèsleiir repas, lis [tassaient trois heures en oraison; ils donnaient ensuite ipielipie temps au som- Dl^.TlO^N. DKs Aiiuayi:;». meil. Ils se levaient au chant du coq, et se remettaient à prier jusqu'à ce que le mo- ment du travail fût arrivé. Leurs vêtements étaient grossiers et faits de peaux de bêtes, Ouand quelqu'un demandait à être reçu dans le monastère, il restait dix jours à la porte; et pendant ce temps on l'é[)rouvait par des paroles rudes, par des refus réitérés et par des travaux pénibles, afin de l'accou- tumer à mourir à lui-même. S'il soulfrait cette épreuve avec constance et avec humi- lité, il était admis dans la maison. Quant à ses biens, il les laissait dans le monde, la règle du monastère défendant de rien rece- voir pour l'entrée dans la religion. Tous les frères étaient obligés de faire connaître leur intérieure l'abbé, et de lui découvrir leurs pensées et leurs tentations les plus secrètes.» (GoDEscARu, 1" mars.) Saint David fut élu, vers l'an 519, arche- vêque de Caerléon, à la place de saint Du- brice. Il obtint de transférer son siège à Ménévie, aujourdhuiSaint-David's. Il fut par la fondation de ses divers monastères, le père spirituel d'un grand nombre de saints, qui illustrèrent l'Angleterre et l'Irlande. Enfin, après un épiscopat long et laborieux, il mourut vers l'an 5i4, dans un âge fort avancé. Son corps fut enterré dans l'église de Saint- André, qui depuis a pris le nom de Saint-David, ainsi que la ville de Méné- vie. MENGK (Saint-), ou S. MEMMIE-LEZ- CHALONS SUR-MARNE, S. Memmius (Mar- ne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Augustin, fondée avant l'an 676, dans un faubourg de Châlons-sur-Marne. On voit en efl'et des .religieux dans la basilique de Saint- Menge dès la seconde année du règne de Dagobert II, roi d'Austrasie. Il est à croire, dit le Gallia christ., que, détruite par les Normands, cette al)baye passa sous la juri- diction de l'Eglise de Chûlons, et fut attri- buée à des clercs séculiers. Plus tard, vers l'an 1130, ils furent remplacés par des cha- noines réguliers. Cette abbaye s'agrégea, l'an 1633, à la congrégation de France. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. dïk, la série de 41 abbés, chanoines réguliers. MEBCKEM (ancien diocèse d'Ypres, Rel- gicpic). — Ancienne al)l)aye de femme? de l'ordre de Saint-Benoît, "fondée vers l'an 1099, à deux lieues environ de la vilic d'Y- prcs. Elle fut fondée par Clémence, comtesse de Flandre, vers la fin du xi' siècle ou le commencement du xii', et dotée [ ar le coiule de Flandre, IMiilip|)e d'Alsace, l'an 1181). Elle fut détruite vers le milieu du XVI' siècle, et ses biens furent (concédés au collège des Pères de la Compagnie de Jésus d'Yfires. — Le Gallia christ, mentionne les iHHiis de 8 abbesses (t. V, col. 326). TNIKUCOIBE (Notiii;-Damk di), Mcrcoria (diocèse do Monde, Lozère, France). — Ab- l)aye de l'oidic! do (liteaux, sous ['invoca- tion de la sainte \ iergc;, lille de Mansiado. fili.itioii de Cileaux. Elle lut fftndécî sur la cime des monts Javoux, dans le xiT ou xin' siècle. Elle a été pliisiems fois délruiie et 17 5i3 ME DICTIONNAIRE MIC ^U brAléo par les ralvir.isles. On y vénéraii la suinte corde j)ar laquelle fut lié >ioti'e Sei- gneur Jésus-Chris*. Cette abbaye est entiù- rcnjcnt détruite -- Voy., Galtia christ., t. I, col. 113, la série (le 36 abbés de[)uis Amable (Je Rocliefort. l'an 12oi. MEUCY-D5EU (Notre-Dame de la), Mise- ricordia Dei (diocèse de Poitiers, Vienne, France ). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lillo de Chcrlieu, liliation de Ponligny, fon- dée sous l'invocation de la sainte Vierge, i'an 1151, et dite d'abord Jiocherou, du nom du fonds sur lequel elle était située. Elle garda ce nom jus((u'en 1175. Son fondateur lut Escliivart ou E^rjuivard, seigneur de l'rully, (]ui y fut inliumé avec son lils, Ptcrre de Mont-Rabial, et d'autres seigneurs do Trully; Louise, dame de Toul, et le seigneur deLaCatinifîrey eurent aussi leursépullurc. Son égli.^e fut consaciée l'an 1-22V par (îuil- lanme, évô(]uc de l'oiliers. — ^'oy., (iallia Christ., t. 11, col. 135G, l'indication de 39 al)bés. La Merci-Dieu est dans la paroisse de Pezai-le-Vieux , faisant partie aujourd'hui de la counnuiie de la iloche-Pczay, (anton de Plumaslin, arrondissement de Châtelle- rauli. I\IER!D.\ (Sainte Eh.ame de) (Espagne). — Ancien monastère bAti en l'honneur iic sainte Eulalie, vierge et martyre de Mérida, dont le i)oëtc Prudence a célébré le glorieux triomphe. Il fut fondé, dit-on, aver puisi(!urs autres, par saint Masson, rpji était év(îi|ue de Mérida, sous les règnes (Je Luivigilde et de Uécaièdc, rois Visigoths d'Espagne, vers la fin du vT siècle. (Ih i.teai.) ]\IESSINES, Mcssina et Misseniacum (an- cien diocèse d'Vpres, IJelgique). — Abbaye de fennnes de l'ordre de Saint-lienoîl, sous l'invocation de la sainte >'ierge, fondée l'an lOGO, près la ville d'^'pres, par la comtesse Adèle et son mari Baudouin, con)to de Flan- dre. Philippe 1", roi de France, coidirma, l'an l()(j(), les donations faites à celle abbaye par Baudouin de Lillo et sa femme ,\dèlc; Irvan do (land, comte d'Alost, la dota également de divers biens vers l'an 1170. — ^'oy., Gal- lia christ., t. V, col. 3i2, la suite de" 31 ab- b(>sses. METANEE. — Ancien monastère fondé flu i-y* siè( le dans l'île de Canope (l-'gypte). Vil fameux temple (pii était dans cette île ayant été donné h l'ordre de labemie, il lut transformé en un monastère, apjielé dej-uis Métance, ( 'est-à-dirc Pntilencr, parce que ce lieu, souillé dans son origine jinr les abo- tninolions (les païens, élail devenu la relrail(i do saints religieux qui (diraient sans cesse à Dieu des >a( rifices de justice par l'austé- I ilé de leur vie. On conserva à ( ctie maison, dit IJulleau, le même droit d'asile dont elle jouissait lorsqu'elle était profanée par le culte des faux dieux. Qut-j, .S. 7»//r/u/r/ Silrancrlmsis (Oise, Finncc). — Ancienne alibayc l'ondée h St-nlis , longlem|»s avant l'an 1094. l-llle était de l'ancien diocèse de Serdis .•nijourd'lmi de Hcauvais). MICIIEI, DE rONNEHKI': (Saint-), .S. Mi- chael 'l'ornodorcnsis (Vonne, France). —An- m MIC niCTlONNAUlK MIII .'23 ciennc el célèbre abbaye de b>5iiéiliLliiis , près la ville do Tonnerre, sur lo inonl Vo- lulc, nu l)ord de l'Arnianson, el tiaiis une jiosilion Irès-piltoresque. On fait remonter sa première origine à un ermile (jui existait au temps de Clovis I". On place c:ependaiit sa fitndalion vers l'an 800. F.lle fut restaurée vers l'an 980, [)ar Mi Ion, coujle de Tonnerre, avec l'appui de Vedric, évù'|uede Langres ; ce prince y prit lui-mémo lliabit de saint Benoit, dit-on, sous l'abbé Vodon, à la fin du \' siècle. Cette abbaye était devenue si célèbre au xv' siècle, que le cardinal Alain, légal ilu I'a])e Calixte 11, la com|)te au nom- l)rc des douze j)lus illustres de la Gaule. On y vénérait les relitpiesde saint Thierry, évêque d'Orléans. Elle embrassa dans la suite la réforme deSaint-.Maur. Elle était au- trefois du diocèse île Langres. (Tonnerre est aujourd'hui ilu diocèse de Sens.) — Voy , Gallid (iirisl., t. IV, la suite des abbés. MICHEL DE VEUNIA (Saint-). —Abbaye de l'ordre tie Cîleaux, qui est mentionnée par Jongelin comme asanl existé dans le «iiocèse de Pise (Italie centrale). MICHEL EN L'ERM (Saint-), S. Michacl iii Ercmo (diocèse de Lu(;on, Vendée, Fran- <;e). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint- Benoît,.'! trois milles environ de Luçon, l'ondée vers l'an 830, suivant WGallin christ., par An- soald, évéïpie de Poitiers, fondateur égale- ment de Noirmoutiers. Détruite en 877, sui- vant la chroniipie île Maillezais, elle lut restaurée par Ebule, évû(iue de Limoges, qui vcmlut y Cire inhumé, (juillaumo Téle- 'J'Eloupe, du(; d'Aquitaine et comte de Poi- tiers, iVère de ce prélat, lui conféra divers biens, l'an 961. Son église fut dédiée l'an 10V7. L'abbé était baron du bourg de Saint- Michel. En 1G71, ses provonances abbatiales furent unies au collège .Mazarin de Paris, jiar \ine bulle de Clément X, donnée h Uome, a Saiiile-Mnrie-.Majeure , le 3 des nones (l'aoïlt IG;)!.— Voy., 6'«//m Christ., t. H, col. 1V19, la série de 3V abbés. MICHLL EN THIEHACHE (Saint-), S. Mi- vhdil in 1 hii rdschiii (.\iMie, France). — Ab- ba\e de l'ordre de Saint-Benoît, dans l'an- cien diocèse de Laon (auiourd'hui de Sois- sons), fjui fut fondée ou plutôt restaurée vers l'an 9V0, par le B. Malcalen, Scol ou Irlan- dais, l'un des com[)agnons de saint Cadocn, ])èleiin comme lui au tombeau de saint Fursy. Il fut le |)remier abbé de Sainl-.Michel, et ensuite abl)é de Saint-\iiuent de Laon. Ce monastère s'unit, l'an IGOl, h la congré- gation rélormée de Saint-^'a^nes. — Voy., (rallia christ., t. IX, col. GOO, la série de iO abbés. MICHELFED. — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux , fondée près de Bille (Suisse), vers l'an 1:25-2, par Bcrlhold, évè- ']\\r de Bille, avec son frère le co.'ute Ulric. Henri, successeur de Hcrthold, la transféra, l'an 12()7, h Bladolzhemium. Le Pape Félix V substitua des moines du même ordre aux religieuses, l'an l'»42. Ouehjues années a;>rès, relie abbaye avant été ravagée par uii incendie, fui contide à colle de Lulzcll, el transformée en une prévôté. — Schokp- Fi.iNis, Aisalia illuslrata, t. ]L iMICHELSTF:iN, LopisS. Michaelis (ancien diocèse d'Halberstadt, ville des Fatals prus- siens, en Saxe). — Abl)aye de l'ordre de Cî- leaux, tille (le Campen, fondée d'abord l'an 11 VG, sur le monl dit Wolckman. L'incom- modité du lieu la fit transférer dans la suite sur le sol qu'elle occupa depuis ; celte trans- lation eut lieu par les soins de Béatrix, ab- bcsse de Quediimbourg, de l'orilre de Saint- Benoît. (Jongelin.) MICVou SAINT-MESMIN, iJi/naoum (dio- cèse d'Orléans, Loiret, France). — •Très-an- cienne obbaye de l'ordre de Sainl-Benoîl, fondée [irès d'Orléans, vers l'an 498, sous l'invocolion de saitit Etienne. Elle reconnaît pour fondateurs saint Fàispiie (honoré le \k juin) et saint Maximin ou Mesmin, son ne- veu, dont le nom est resté au monastère. Saint F'uspiee, ou Maximin, selon d'autres, en fut le jiremier abbé; saint Avil ou Avy, fui aussi après eux abbé île Micy, d'où il s'éloigna |)Our aller vivre en solitaire dans le jiays (le Dunois, et fonder l'abbjiye de Sainl-Avy. de Chûleaudun, au diocèse de Chartres. L'abbaye de Sainl-Mesmin tomba en rui- nes dans le viiT siècle, en partie par le re- lilchemenl de la discipline, et en partie par les ravages (ju'elle soulliit pendant la guerre entre Péjiin et (luaifre, duc d'Aquitiiine. Elle cessa d'être habitée par des religieux; elle fut rétablie par Théodulfe el Jcnas, évè- (pies d'Orléans, au temps de Louis le Dé- bonnaire. Elle fut de nouveau pillée par les Normands, au ix' siècle, el restaurée ensuite par l'abbé Lélalde. Dévastée plus tard piir les Anglais au xiv* siècle, cl enlin [irexjue en- tièrement détruite )tar les novateurs, au xvi% elle fut concédée au eomiiiencement du xvii* siècle, aux religieux de la congréga- tion des Feuillants, (jui s'appliquèrent de tout leur soin h la restaurer. — Voy., Gal- lia christ., t. VIII, col. 1527, la série de 65 abbés de Slicv. MIDDELTÔN, Middi-Uoncusc Cœnobiunt, comté de Dorset, Angleterre). — Abbaye de 'ordre de Saint-Benoît, fondée par Alde.slan, roi d'Angleterre, en mémoire de s(»n frère F^lwin, ([u'il avait fait périr l'an 933 sur une fausse accusation. Ce prince y déposa de précieuses reliinde. Chailemagno conlirma ses iumiunilés l'iui 772. Au siècle suivant, ce monastère fut tianféré sur la .Meuse, à deux lieues du ,Mont-de-Chatillnn. Cette translation eut lieu ran819sous l'abbé Smaiagde, l'ami de (>hailemagne, el l'un des plus illustres personiiiiges de cette époque. Celte abbave devint dans la suite Irôs-con- S20 MIN DES ABBAYES ET MONASIEIIES. MIS sidérable. Le cardinal Charles de Loi-raiiie, l'un de ses abbés, y introduisit, l'an lOOG, la réfornae de la congrégation de Saint-Vannes. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 1272, la suite de 71 abbés. MILZE (Bavière).— Ancien raonaslère de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, qui était situé, comme on croit, dans le diocèse d'Ei- chstadt. 11 fut fondé dans le via" siècle par une dame fort riche, nommée Einite, qui s'y consacra à Dieu avec tous ses biens et en fut la première abbesse. Environ 16 ans après, la fondatrice soumit son monastère à l'abbave deFulde. MINDEROW ou WEISSENAW , Augia Minor o\x Pratum Altum (Allemagne). — Abbaye de l'ordre dePrémonlré, fondée l'an 990 on l'an llio , selon d'autres, près la ville de Ravenspurg (Wurtemberg). On lui donne pour fondateur Gébizon de Wy- senburg, noble et riche chevalier,et sa sœur Loïcarde ou Luitgarde. Elle fut peut-être restaurée l'an llio. Vers l'an 1282, elle fut tellement accrue et enrichie par l'empereur Rodolfede Habspurg et parsafemme Agnès, comtesse de Hohenbourg, qu'on les a re- gardés comme ses seconds fondateurs. Elle était dans l'ancien diocèse de Constance, Cette abbaye était très-belle et irès-consi- dérable, comme on peut voir par la planche dos Annal. Prœmonstr., t. 11, 288. — Voy. aussi Gallia christ., t. "V, col. 104-, MINERVE (Sainte-Mabie sur) , Santa Maria sopra Minerva (à Rome). — Célèbre église et uîonastère de Dominicains, plus connue sous le simple nom de la Minerve. Ce monastère, situé au centre de Rome, est de- puis l'an 1273 la résidence du maître général de l'ordre dominicain. Son église est remar- quable. C'est la seule gothique qui soit restée à Rome, et son nom, selon la remar- que d'un illustre écrivain (86), est comme le symbole de la victoire éternelle du chris- tianisme sur le paganisme au sein de la ca- pitale du monde : Sanla Maria sopra Mi- nerva. Frère Jean Angélique de Eiesole, dii il Beato, illustre peintre dominicain, étant mort à Bomi; en 1W5, û l'âge de 68 ans, fut enterré dans l'église de la Minerve. On y voit encore sa tombe, avec sa ligure en pied et les mairisjoinles, gravée au trait, et on y lit cetl(! épilajihe : Non milii sil lundi (fiiod eram vehtl aller Apelles, Sed (juod lucra luis omnia, Chrisle, dubain : Altéra nain lerris opéra cxulanl, altéra co;lo ; Lrbi me Jounnem flos mlil /Llruriœ (87). MINS'I'RKV, Thanetense Cœnobium S. Mil- (Iredœ (Kent, Angleterre). — Ancien luonas- tùre do femmes de l'ordie de Saint-ltenoît, fiuidé au vn' siècle par Eniienburge, suMir des deux jeunes princes Ellieired et Etliel- hriglil, qu'l']gl>crl, roi de Kctit, leur cousin, avait foii meilre h mort dans l'Ile de Tlianet. Le conile Tli'irirjr, chargé tic celte exécrable commission, enterra le corpsdes deux |irin- (K(j) l)i; M()iil:ilriiil)<-it. (X7) ♦ Qu'on iio im; loue |t.'i.s de te (\\u: j'.ii peint coiiiiiie un iiiiIk; Apelli', iii:iis de le (|iie J'ai don- ne loiil ( e <|ii à lis» |i:invies. ô (^liri^l '. ces SOUS le trône môme du roi, dans le palais qui était à Estrège, aujourd'hui nommé Estrie. Mais Egbert, croyant voir sortir une lumière de leurtomboau,fulsaisi d'une telle crainte que rentrant en lui-même il voulut, en réparation du meurtre, jiayer aux f)a- rents des défunts l'amende prescrite par les lois. Il fit donc venir de Mercie Ermen- burge leur sœur, belle-fille du roi Penda, et lui donnadans l'île de ïhanet,Ia quantité de terre que quarante-huit charrues peuvent la- bourer. La princesse les employa h fonder le monastèredeMinstrey. L'archevêque de Can- torbéry, Théodore, en dédia l'église en l'hon- neur de la sainte Vierge, Ermenburge, qui est aussi appelée Domnève ou Meldève, se re- tira à Minstrey. Devenue veuve, elle en gouverna la communauté et envoya à Chel- les sa fille sainte Mildrède, pour y appren- dre la discipline religieuse; à son' retour la sainte fut élue elle-même abbesse de Mins- trey; elle eut 70 vierges sous sa conduite. Sainte Mildrède mourut vers la fin du vu* siècle. Ses reliques furent transférées en 1033 au monasètre de Saint-Augustin , à Cantorbéry, où on les gardait avec beau- coup de vénération. {Voy. sa Vie, au 20 fé- vrier). A sainte Mildrède succéda sainte Eadburge ouEsburge qui bâtit une nouvelle église de Saint-Pierre et de Saint-Paul, et y fit transporter le corps de sainte Mildrède. On met sa mort vers l'an 751. [Monast. An- g'ican.) ItilREVAL, Miravallis, Mircvallensis Ab- hatia (comté de Warwick, Angleterre).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée dans ^ le XII' siècle, par Robert, comte dcFerrariis. Le roi Henri II confirma ses donations, (Monastic. Anglican.) Cette abbaye était fille de Bordesley, de la ligne de Cîteaux. Elle était sous l'invocation delà sainte Vierge. MIROIR (Le), Miratorium on B. Maria de Miratorio (Saône-et-Loire, France). — Ab- baye de Tordre de Cîteaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1131, par Humbert de Coligny, près de la ville do Cuiseaux, entre la Saône et le Rhô :e, dans la vicomte de Bourgogne et le bailliage de Châlon. Son dernier abbé fut Jean de Moris, nommé l'an 1601. Vers l'an 1610 elle fut unie à l'abbaye de Cîteaux, dont elle était fille. Celle abbaye était autrefois dans lo iliocèse de Lyon, comme on le voit dans io Gallia christ. — Voy., t. IV, col. 296, la bério de 39 abbés. MISER A Y, Miseraium (diocèse de, Bour- ges, France).— Abbaye rie l'ordre de Saint- Augustin , sous l'invocation de la sainle Vierge et de saint Nicolas, fondée l'an 1J12, par (iisbert, Hugues, Arl)erl et AinallVed, iKjhles |)('rsonnages (pii demeuiaient au château de Busency, et (pii concédèrent un fonds dans la forêt d'Ogny pour cette coiis- Iruclion. Au temps du Gallia chrislianu , cette abba,\ e était occupée par des chanoiiK^ï. y,\\ travaille |M)iir bt ciel en même teiiips (|iie poiii* la terre; je m'appelais Jean; la ville qui est la llcni- tlc l'ElKirie a été ma patrie. > 551 MOI DICTIONNAIIIE MOI 532 r6guliersderélroileol)servanrequi,clelaNor- iiiandieoù ils avaient été in>liliiés, s'étaient réi'andus dans l)eaucou[) tle monastères , surtout dans le diocèse de Bourges. — Voy. (Hittia christ., t. H, col. 189, la série de 3'* MISERICORDE DU MONT DES OLIVES, (La) (Haut-Rhin, diocèse de Strasbourg , France). — Aiihaye do dames trappislines, l'ondée l'an 1825, par une colonie detrai)pis- tines allemandes (jui, lors de la suppres- sion (leTordro de laTra|i[)een 1811, s'étaient retirées d'abord à Cologne, et ensuite, en 181V, à Darfeld, en West|(lialio. Ce monas- tère de Notre-Dame de la Miséricorde du Mont des Olives avait été auparavant un établissement de PP. Jésuites. Il fut érigé enabbaye, sous latlirection de la B. M. Sta- nislas, (lui en fut élue première abbesse. 11 est situe dans la commune de Reiningen, canton de Mulhouse. MOIREMONT, MIR-VIMONT ou SAINT- CALOCER, AJiratimons, Maurimons ou S. Ca- loceiis. — Abbaye de l'ordre de Sainl-Benott, fondée près de Saintc-Menehould, dans le dio- cèse de Châlons-sur-Marne (.Marne, France), l'an 107i, par les soins de Manassôs, archevô- i|ue de Reims, et des chanoines de l'église de Reims. C'était anciennement un collège de douze chanoines, fondé par un certain comte, nommé Nanter. On vénérait dans celle ab- baye les reliques des saint Calocer et Par- ihénius, martyrs de l'an 250. Elle s'unit l'an ÎG-22 à la congrégation de Sainl-N'annes. — '^ ôy., Galliu ckrist.y t. IX, col. 933, la série in les soins (88) iwki^Ur'ion, liibliolh. dcl' Ecole des Charte», 5' itrif, «. I, [•. 89 553 MOI DES ABBAYES ET MONASTERES. MOI 53i de Pépin, le monastère ne se releva com- plètement de ses ruines qu'après que Louis, fils de Charlemagne, eut pris possession du royaume d'Aquitaine, dont son père l'avait investi. Grâce à ses pieuses libéralités, l'é- glise et le couvent furent entièrement réé- difiés, et sur un plan plus vaste qu'aupara- vant. Devenu empereur en 81i, Louis le Débonnaire n'oublia pas l'abbaye qu'il avait souvent visitée pendant son séjour en Aqui- taine, et qu'il avait toujours, au dire du chroniqueur, honorée d'une affection singu- lière. Dans les statuts du concile tenu à Aix- Id Chapelle en 817, Moissac figure le neu- vième sur la liste, au nombre des dix-huit monastères qui ne doivent ni service mili- taire à l'empereur, ni redevances d'aucune sorte eu lise, mais seulement le tribut de leurs prières pour le salut de la famille im- r.ériale. Un an plus tard. Pépin, fils de Louis le Débonnaire, qui avait succédé à son père dans le gouvernement de l'Aquitaine, con- firma les privilèges de l'abbaye dans les termes les plus étendus (26 avril 818). La suite des annales de Saint-Pierre de Moissac nous montre l'abbaye ayant beaucoup à soutfrir sous le régime des abbés-chevaliers [abbates milites seu /ajci), institution pro[ire aux abbayes des provinces méridionales, mais particulièrement répandue dans les pays voisins des Pyrénées. On la trouve en pleine vigueur au milieu des désordres du X' siècle; mais sa première origine remonte vraisemblablement aux envahissements et aux longs troubles du temps de Charles- Martel. Moissaiî chercha à secouer le joug de cet abbatial militaire par son union avec l'abbaye de Cluny, à laquelle elle fut sou- mise en 1052, au temps de saint Hugues. Le saint abbé confia le soin de sa réforme à l'un de ses plus fidèles disci[)les, moine de son abbaye, Durand de Bredon, qui ne trou- vant partout, dans l'ordre matériel comme dans l'ordre moral, que désastres à réparer, qu'abus à détruire, se mil résolument à l'œuvre, et sut, |)ar ses efforts, oj)érer une complète restauration. « A piielée par un heu- reux concours de circonstances à i)rendre, dans le midi de la France, finitialive et la direction du grand mouvement de réforme qui commenta alors 5 travailler l'Eglise, l'abbaye de Moissac accomplit glorieusement cette double tAchc; tâche laborieuse mais féconde, de Séiiiur, éUiil accouru en toute hAte pour recevoir le Pontile. Urbain II résida |)lu- sieurs jours au monastère ; il y consacra Jiji-int^inc un autel, sous le titre'^do Saint- Sauveur, et corilirnia solennellement les im- munités accordées à l'ahhaye par ses prédé- cesseurs. Le pieux abhé A(|uilin s'est acquis un litre plus considérable h notre intér*H et au souvenir i\cs amis des ail^ ; nous lui devons le magnilique cloître et l'admirable portail qui ont surtout contrijiué à popula- riser jusqu' à notre éi)0(iue le nom de l'ab- bavo. Ces deux chefs-d'œuvre de l'art ro- mano -byzantin ont été élevés de 1100 à 1108. Aqtiilin lit réparer encore le bassin de la lontaine miraculeuse de Saint-Julien , où venaient se baigner les léf reux, et il l'orna de revûtemenls do marbre. Entin il conti- nua la reconstruction et rembellisscmonl des biUiments claustraux laissés inacbevés |)ar ses deux prédécesseurs. Uogcr, succes- seur d'.\(iuilin (1108), mit la dernière main aux travaux ipie la mort du [licux abbé avait un instant interrompus. 11 lit plus en- core : car il eut l'honneur de délivrer enlin le monastère de l'abbaliat militaire qui l'op- jirimait depuis prèsd'un siècle : il y parvint en 1130. L'abbé-chcvalier, lierlranddc Mon- taniès, (jui avait fait vœu d'alh^r en 'l'erre- Saintc, man(piait d'argent pour accomplir son projet. L'occasion était favorable; llo- ger ne la laissa jjoint échapj'ci' ; il donna à son compétiteur la somme dont il avait be- soin, et il en obtint en retour >a renoncia- tion [lieine et entière au titre et h tous les ac. Ces [trétcntions étaient autant de causes de cunlcslalions et de violence , d(! procès et d'arbitrages, dont la succession non inteironqiuo occupe le cours des \u' et XIII* siècles. L'avénemenl de la maison royale (le France inaugura pour l'abbaye une èrede repos autjuel elle n'était point lia- lniuéc, et que nulles piélentioii."> extéricuics ne tlcvaienl plus troubler. Mais lors d(! la réunion du I/mguedoc à la Franco (1-Tl), l'abbayo de .Moi.N>ac , devenue la vassale loiniaine de la couronne, perdit par conlie- coup en inqtortance (lolitifiuc ce qu'elle ga- gnait en honneur et en repos. Elle n'en était pas moins, à la tin du xiii' siècle, au faîte de la puissance et de la grandeur : elle n'avait rien perdu, ni de son autorité religieuse, ni de ses immenses richesses, ni de son acti- vité, et aucun symptôme de décadence ne so manifestait encore. Los abbés de Moissac étaient à la fois de hauts diguitaires reli- gieux et de puissants seigneurs féodaux. Lo Pape Innocent iV leur avait accordé, vers l'an 1250, les ornements pontiticaux. L'ab- baye tenait un rang éminent cl tout à fait liors ligne parmi les monasières de l'ordio de Cluny. Nous "bornerons ici ces détails sur l'il- lustre abbaye de Saint-Pierre de Moissac , extraits de l'intéressante notice publiée pa" notre savant confrère de l'Ecole tles Charles. Aussi bien, à partir du xv' siècle, les his- toires d'abbayes se ressemblent toutes, du moins quant aux faits généraux. Celle do .Moissac ne |>résente plus désormais que des documents vulgaires et d'une inqtortancc tiop restreinte pour être consignés ailleurs tpie dans une de ces histoires complètes et suivies année par année, telles que nous en ont laissé les écrivains ecclésiastiques des deux derniers siècles. L'abbaye était déjà descendue à un tel degré d'atl'aiblisse- ment, dès le xv* siècle, qu'en lii9, lors de l'élvction do l'abbé Pierre do Carmaing, lo nombre des moines réunis à Moissac n'était plus que de vingt. L'abbaye fut sécularisée jiar le Pajo Paul, en 1018 , et les moines de l'on're de Cluny remplacés par un cha- pitre de chanoines réguliers de l'ordre do Saint-Augustin. La bulle de sécularisation, datée du 9 juillet 1018, fut plus tard conllr- niée ()ar Urbain 'N'III. L'abbé de Cluny et le syndic de Moissac ayant formé opposition, un arrêt du grand-conseil, rendu en 1026, déclara l'ajipel nul et la bulle immédiate- ment exécutoire. Dès lors toute opnositioii cessa, et les chanoines prirent paisiblement possession de l'abbaye, qu'ils gouvernèrent jusqu'au jouroù la révolution française vint les expulser do ce pieux asile. La vieille église abbatiale n'existe plus de]iuis plusieurs siècles; mais plus favorisés, le grand portail et lo cloître sont encore de- bout, et dans un bon élat de conseivation. Le cloître de Moissac est considéré aujour- d'hui justement comme l'une des merveilles du pays. C'e>t, sans contredit, le plus vaste, le mieux (onservé et de tous points lo plus rcmar(piablo des monuments du mô- me genre (pie nous ayons en France. — Lo (Jallia christ., 1. 1, col. 159, donne la série d(; .').") abbés. MOLKdOSn M ou B. MAItlA DE MO- I.EdllSlO (ancien diocèse d'Ailes, aujour- d'hui d'Aix, Bouches-du-Hhône, France). — Ahbaye de femmes de l'ordre do (liteaux, fondée l'an 1208, sous l'invoiation de la .>aiiite >ierge, par une dame du bourg d'Arles, nommée Sacristane. La |tieusc fon- datrice, l'an 1218, conqiléta sa donation par (l'aulres largeshes. On voit, néanmoins, l'an 1225, l'archevèauc d'Arles im]'lorer les 537 MOL DES ABBAYES ET MONASTERES. MON 538 aumônes des fidèles en faveur de cette ab- baye, pauvre et mal située; elle fut enfin unie au couvent de Sainte-Croix: d'Api, l'an 14-21, d'a|!rès la Chronique d'Honoré Bouche. — Voy., Gallia christ., t. I, col.G2G, la série de 13 abbesses. MOLÈNES, Molina,Molinium ou Allodium B. Mariœ (diocèse de Namur, Belgique). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, fondée l'an 1233, non loin de la Meuse, près de Dinant. Elle fut d'abord habitée par des religieuses do l'ordre de Cîteaux, avec la permission de Jean d'A[)ia, évêque de Liège. Béatrix, man- dée du couvent de Soleilmont, en fut la pre- mière abbesse ; plusieurs autres lui succé- dèrent ensuite jusqu'en ikik, où, par les soins de trois abbés de l'ordre de Cîteaux, et à la demande de Guillaume, comte de Namur, les religieuses furent transférées dans d'autres monastères et remplacées à Molènes par des religieux du même ordre. —Voy., Gallia christ. y t. III, col. 598, la sé- rie de 24 abbés. MOLESME, Molesmus on MoUsmum (Côle- 'd'Or, France). — Célèbre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sur les confins de l'ancien pays des Lingones, à 17 kil. de Châtillon- suï-Seine, sur le penchant d'un coteau et sur la rive droite de la Leigne. Elle lut fondée, suivant les uns, l'an lOOG, suivant d'autres, en 1074.; et enfin, en 1075, comme le prouve ce distique : Anno milleno quinto cum sepluageno, Sub Pâtre lioberto crevit doiiius hœc in apcrlo. Quoi qu'il en soit, celte abbaye fut bâtie en l'honneur de la Vierge >[arie par un saint homme, nommé Robert de Champagne, parce qu'il était Cham|)onois, sur le territoire de Saint-Pierre le Vif, au lieu où l'on voit au- jourd'hui le bourg de Molesme. On lui donne aussi pour fondateurs Rainalde, évoque de Langres, et Hugues de Merlennac— Vo?/. les Chartes de fondation dans le Gallia chrisliana, t. ly, Inst., col. 147 etsuiv. — Voy. aussi la Vie de saint Robert, premier abbé de Mo- lesme, au 29 avril. L'abbaye de Molesme, qui dépendait alors du diocèse de Langres, est justement célèbre dans les annales monastiques de la France, comme ayant donné naissance à d'autres monastères d'Iirnumes et de fennnes, dont saint Kobcrt fut comme le fondateur et le père. Mais ."-a |»rincipalo gloire est d'avoir ou, pour lille, rabl)aye de Cilcaux, (pji de- vint (dio-inème, au siècle suivant, la mère féi,ondo de l'un des ordres les j)lus illusUes, dont la piO|»a-alion, dan > (dus les [lays, fut la plus merveilleuse. Du désort de Molesmo partirent, en elfet, ces vingt et un moines qui, sous la (onduito de Robert, vinrent traiisplanler au désert de Clleaux, pour l'y faire rellourir dans toute sa beauté, l'arbre monaslifpie dont l'éclat avait disparu dans la pretnière de ces deux solitudes. Durant celte heureuse transmigration, grand issail le jeune et noble Itourguignon sainl Bernard, qui, sous la houleile de Robert, devait bienlôt préluder à sa grandeur future en faisant briller les premiers rayons de sa sainteté et de son incomparable gloire. — Voy. Cîteaux, Clairvaux, et la \ie de suint Bernard. Le Gallia christ., t. IV, col. 731, donne la série de 54'abbés de Molesme, depuis saint Ro- bert, élu en 1098, jusqu'à Louis-Gui Guera- pin de Vaurcal, maître de la chapelle royale, élu le 17 octobre 1723. MOLEZE ( Notre - Dame de ) , Molesia (Fiance). —Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée avant l'an 1189, dans l'an- cien diocèse de Chalon-sur-Saône , et qui était soumise à l'abbé de Cîteaux. Elle avait été soumise, autrefois, à l'abbaye de ïart. — Le Gallia christ., t. IV, col. 1035, donne la série de 37 abbesses. MOLLENBECK.— Monastère considérable d'Allemagne, en Westphalie, dans le comlé de Schawenbourg, près de Binteln. 11 fut fondé l'an 896 |iar Hilleburge, femme du comte UfTon, au temps de Drogon, évêque de Minden. MOLOSME EN TONNEROIS, Molos- mus, Molosmum, Melundum ou Melandense (Yonne, France). — Ancienne abbaye do l'ordre de Saint-Benoît, dont on fail remon- ter l'origine au règne du roi Clovis 1", et avant l'an 511 ; son nom lui vint, yav cor- ru[)lion , d'un bourg dit Mclundis, situé dans l'étroite vallée où elle fut d'abord bâtie. Elle retint ce même nom après même qu'elle eut été transférée sur les bords de l'Armançon, à trois lieues de sa première résidence et près du bourg de Saint-Martin. Son voisinage de ce dernier lieii l'a fait quel- quefois appeler Saint-Martin, bien qu'elle soit sous le patronage de saint Pierre. Elle est à six lieues environ de la ville de Ton- nerre, près du château de Tanley. Elle élait du diocèse de Langres. On y conservait, entre autres reliques, le corps de saint Va- lère, archidiacre de Langres. Saint Guillaume, abbé de Dijon, restaura cette al>baye l'an 1004.. Après avoir ensuite décliné dé siècle en siècle, elle reprit de nouvelles forces et une nouvelle vie, par sa réunion h. la congrégation de Saint-Maur, l'an 1GG7. Elle changea alors |)resque entiè- rement de face; tous les bâlimenls furent reconstruits, et il ne resta, des anciennes constructions, que son élégante église. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 720, la série de 48 abbés, depuis Boi tfride, jusrpj'à Fran- çois II, Phili[/pe Morel, docteur en théolo- gie de la maison de Navarre et chanoine de Paris, élu abbé l'an 1701. .MONASTEU-NE-CHROCHNV, Sanctœ Cru- els Cœnobium (diocèse de (>ashel, comlé do Tipperary, Irlande). — Abbaye de l'otdro de Cîteaux, hlle de Nenay, de" la filiation do Clairvaux. Celte abbaye a longtemps été cé- lèbre par le concours prodigieux de fidèles ipi'y attirail, dit-on, un précieux iVagmeiit de la sainte croix, conservé religieusement ilaiis son sein, et dont elle a pris son nom. File fui fondée vers l'an IIGO et enriihie do i(;v(!nu> considérables par Donald O'Biicii, roi de Limcrick, I>'insignes sépullurcï. do 559 MON DICTIONNAIRE MON 540 princes et de nobles se voyaient dans cette abbaye. On y distinguait, entre autres, celle de Mathieu O'Heny, qui, de simple religieux de celle maison,' devint archcvôque de Casiiel, légat d'Irlande, et mourut en 1-20G. En 16i6, suivant Jongelin, ce monastère avait encore pour abbé D. Lucas Archer, vicaire-général de l'ordre de Cîteaux, en Irlande, et le premier qui, après la suppres- sion, ramena cet ordre dans une contrée où il avait été autrefois si tlorissanl. MONASTKK-OHE ou CHOIU-, Chorus S. Benedicli (dans l'Ulstcr, Irlande]. — Ab- baye de l'ordre de CIleanx, fondée I an 1180. Elle est fille de Nenay, dans le Munster. MONCEL, Moncellum (Marne, diocèse de Châlons-sur-Marne, Fraïue). — Abbaye de l'ordre do Prémontré, sous Tinvocaliou de la sainte \ ierge et de .saint Maurice, fondée de l'an 1133 à l'an lli2, sur la Marne, à deux lieues de V'itry, et à dix de Clitllons. Quelques-uns lui donnent pour foridntrire Agnès, comtesse de Braine, femme d'André do Baldimont. Mais, suivant l'auteur des Annales de Prémontré, son fondateur fut Anselme, chevalier de Moncel, (pii bâtit ce monastère rit d'aboi-d le nom do licrtifjnicourt, du lieu où furent posés ses fondements. Co nom'fut changé dans la suite on celui de Moncel, son fondateur. — ) uy. Hugo, Annal. Privmonstr., t. 11, col. 313, la série de 28 abbés. MONCEL, Moncellum (diocèse de Beau- vais, Oise, France ). — Monastère do filles de l'ordre de Sainte-Claire, dites U(tbanisles, fondé l'an 1309, sous l'invocation do saint Jean-Haplisto, i»rès la ville de Pont-Sainl- Maxence, sur l'Oise, par le roi Philippe le Bel. Ce [)rince dota libéralement cette ab- baye qui était voisine d'une maison royale. Plusieurs rois de France furent ses bicnfai- leurs, h son exemple. Louis \I\' lui-môuio, l'an 1709, donna aux religieuses de M(»nccl Ja maison royale, dite do Fécamp, voisine de leur demeure. Nos rois, dit \o. (Jaltia christ., avaient longtemps et souvent habité cette maison. — Voy., t. IX, col. 853, la sé- rie de 37 abbesses. MONCEY, Mons Cœlrstis. — Abbaye do filles de l'ordre de Clleaux, près la ville d'.\nd)oise (diocèse (i' Tours, France). — Elle fut fondée, l'an 1212, par (pichpies pieuses 11! les, h l'aide des hbéralités de Sul- i>ice, seigneur d'.Amboiso. Ce ne fut pon- dant longtemps qu'une; sorte do prieuré. Le Tape Innocent X, à la demande du roi, l'é- rigea en abbavo l'an lGo2. MONCHOSÈ (Hante-Egypte). — Nom d'un monastère du iv' siècle, ilont les religieux vinrent s'olfrir h saint l'acùme pour se ran- ger sous ses lois, et que le saint enrôla dans sa congrégation. MONDEK, Mons Dei (Calvados, France). —• Abbayo do l'ordre de l'rémoiUré, sous l'invocation de saint Martin, qui fut fondée vers l'an 1202, à deux lieues de Bayeux, dans l'ancien diocèse de Lisieux (mainte- nant de Bayeux), |iar Jordan du Houmet, évoque de Lisieux. Haoul de Percy, cheva- lier, est aussi regaidé comme son fondateur. Ses bienfaiteurs furent ensuite Alienor, comtesse de Saresbery, les rois de Fiance Louis IX et Philippe IV, les évô(]ues de Li- sieux et do Bayeux, etc. — Voy., (iallia christ., t. XI, col. 800, la série de 3V abbés; Annal Pncmonstr., t. Il, col. 315. MONFEKO, Mans Férus (diocèse de Com- }>ostelle, on Calice, Espagne). — Abbaye do l'ordre do Cîteaux, fille de Sobrado, sous Clairvaux. Son origine remonte à l'an 1201. MONKEl'ON, Monkrtoncnse Cœnobiuin (comté d'York, Angleterre). — Abbaye de femmes do l'ordre de Saint-Benoît, fondée ou dotée l'ar Ciuillaumc d'Arches, et Ivetle, sa femme. Le Monastic. An^/tican. cite une charte de Henri Munlac, archovôiiue d'Yorfc, qui confirme cette fondation MOys s. REMlGll. — Ancien monas- tère de l'ordre do Saint-Benoît, du diocèse de Mayence (Allemagne), mentionné par Buzeliiî dans le catalogue des monastères unis h Bnrsfold , n° 48 ad ann. l'i-70, |). 19. MONIAlCiU , Montis Aculi Cicnobium (comté do Sommerset, Angleterre).— Monas- tère de l'ordre de Saint-Benoît et de la con- grégation do Cluny, fondé par Guillaume, comte de Mortain, en Normandie, sous l'in- vocation de saint Pierre et do saint Paul. Les rois d'Angleterre , depuis le temps de Henri I" (1100-1135), accrurent ou confir- mèrent ses possessions. — \oy. Monastic. An(/lican. MONTAIGU, Mons Acutus. — Ahhaye de l'ordre do Cîteaux, fondée dans le diocèse de Lodi (Lombnrdie-\'énitiennc), vers l'an 1212, Ses premiers religieux lui vinrent de l'abbave-mère de Cîteaux, en France. MONT-ALVEBNE (Toscane, Italie). — Célèbre moiit.ignc de l'Apennin, près do Borgo-Santo-Sepolcro, et qui est j)eu éloi- gnée do Camaldoli et de Vallombreuso. C'est aussi le nom d'un célèbre couvent do l'ordre de Saint-François. Le comte Orlando Catanio ayant donné à co saint, vers l'an 1215, une agiéal»le solitude sur le mont Al- verne, on v liûtit un couvent et une église aux frais (le ce soigneur, qui s'estimait heu- reux de pouvoir donner par li^i une preuve de sa vénération [tour lo serviteur do Dieu. François aima toujours beaucoup de|)uis cette* splituilo; il s'y retirait souvent. Les visions et les communications du Saint- Esprit, qui étaient familières à cet illustre saint, no lui lurent jamais plus [irodiguées (|ue dans sa r(!traite sur le mont Alverno. Ce fut là (pi'il mérita, par son humiliié et son ardent amour pour Jésus crucifié, do recevoir sur son corps l'impression dos cin(| plaies de Notre-Seigneur, vers la fêle de I Exaltation de la sainte Croix, ranl22V. ( 1 je de saint François d'Assise.) On a laissé subsister l'ancienne chapelle de Saint- François d'Assise sur le mont Alvorne, par respect pour co saint; mais 5il MON DES .\BBAYES ET MONASTERES. MOiN S42 depuis on a bâti auprès une nouvelle église avec un couvent auquel plusieurs Papes ont accordé de grands privilèges. La dévotion y attire encore un grand concours de pèle- rins. MONT-AMIAT (Saint-Sauveur de), S. Sal- vator de Monte Amiato. — Ancienne abbaye située dans la province de Sienne (Toscane), et dont l'origine remonte au temps du Pape Zacharie et de Ratchis, roi des Lombards (viir siècle). Ce prince ayant abdiqué la royauté et pris l'habit religieux à son retour de^ Pérouse (74-9), fonda, vers cette époque, une église sur le mont Amiat en l'honneur du Sauveur, au lieu même où des bergers apercevaient très-souvent, sur un très-bel arbre, une lumière éblouissante, quelque- fois unique, quelquefois triple. Cette église, dite Saint-Sauveur de Mont-Amiat, fut mer- veilleusement décorée par les dons du même prince. Les rois et empereurs conûr- mèrent ensuite et accrurent h l'envices pre- mières donations. L'abbaye de Mont-Amiat fut d'abord occupée et desservie par des Bé- nédictins; mais, l'an 1231, sous l'abbé Ray- nier,des religieux de l'ordre dcCîteaux leur succédèrent. — Voy., dans Jongelin, liv. vu, p. 23 et suiv., l'histoire détaillée de cette fondation et la série des abbés de ce monas- tère depuis son incorporation à l'ordre de Cîleaux. MONT-BENOIT (Notre-Dame ve), Mons Benedictus. — Abbaye de France, de l'ordre de Saint-Augustin, fondée avant l'an llil dans le diocèse de Besançon. Son origine fut un simple ermitage bûti sur une mon- tagne par un solitaire nommé Benoît, qui lui donna son nom. MONT-CARMEL (Syrie). — Célèbre et an- cien monastère bâti sur la montagne qui Èasse pour avoir été la demeure du prophète lie. On voit encore, dit-on, les ruines de cet ancien couvent. Le Mont-Carmel fut d'abord habité par des religieux ermites institués, vers l'an 400, par Jean, patriarche de Jérusalem, en l'honneur du prophète Elie. Ce sont eux qui ont donné naissance dans la suite à l'ordre des Carmes, lesquels, ainsi que les Carmélites, otit pris leur nom de celte sainte montagne. Un nouveau monastère a été rebâti dans ces derniers temps sur le mont Carmel , à l'aide des aumônes des fidèles recueillies dans toute la chrétienté. Ce monastère vaste et rnagnilique, dit-on, est aujourd'hui habité par des religieux car- mes, chez lestjuels tout ()èlerin français re- ç<>it la plus gracieuse hospitalité. MONT-CASSiN (Aijbaye dl), Mons Caxsi- ncnsi» ; en italien, linrlin di Monte Cassino (royaume de Na|44 core ûc leur amour. Ils en lémoignenl leur reconnaissance au saint patriarche en dotant l'abba-yo deviens considérables. Terlulle lui (il cession de terres tju'il possédait sur le uiont Cassin, de plusieurs îles, d'une mai- son sur le mont Cœlius, à Home, où Placide avait reçu la naissance; de dix-huit villages en Sicile, et d'une terre dans l'Abruzze, au !>ied de Moiite-Majello. Equice, jiôie de Maur, donna pareillement à l'abbaye plu- sieurs belles terres. Ce double exemple de générosité fut suivi parle sénateur Gordien. Telles furent l'origine et la source des ri- chesses et de la puissance du monastère du Mont-Cassin. Quant à Placide et Maur, les disciples chéris de saint Benoît, on connaît leur histoire. Placide, à la voix de son maî- tre, paît, va fonder un monastère sur le ter- ritoiie de Messine, où, jeune encore, il re- çoit de la main dos barbares la i;ouronne du martyre. Maur, alors pri(;ur du Mont-Cassin, l'espoir, l'avenir de l'abbaye, vient un jour, suivi de (piatre icligieux, »e jeter aux ge- noux de IkMioît, et lui demander sa béné- diction. Où vont CCS pieux pèlerin>? Ils franchissent les Alpes et s'acheminent vers la Gaule foW). On connaît le succès de leur mission. Saint Maur vit s'élever sur notre sol plus de cent monastères, et il fut le père de celte innombrable famille de vertueux et savants bénédictins, dont notre patrie a lire tant d'honneur et tant de gloire. Sur (0 mont, berceau sacré de l'ordre de Saint-Henoîl, il se passait, dès l'origine, d'é- tranges S('ènes tour h tour sublimes ou lou- châmes. Totila, roi des Goths, farouche con- quérant, désireux de voir cet homme extra- ordinaire, devenu roi lui-même d'un peuple nouveau , enrôlé sous la bannière de la Croix, se dirige un jour vers le .Monl-Cassin (5V-2). Ce |)iin(e barbare a voulu soumettre à l'épreuve res[>rit nrophéliipie du saint. Iliggon, son écuvcr, s est [viré des vClemcnls royaux, et suivi d'un nombreux et brillant cortège, il vient frapper h l'abbaye. Benoît, l'apercevant, lui dit avec calme et courage : « O'iiltez, mot! (ils, l'habit (|ue vous portez ; il ne convient pas an serviteur de se revêtir (les ornements de son u)aître. » Totila, ins- truit que sa ruse «vs» tiécouverte, paraît à son tour devant le saint, dont il reconnaît la sagesse et la puissance II ^^o prosterne »i ses |)ieds; Benoît le relève. O [ ouvoir de la vertu ! Vi\ humble nxnne en face du lier conquérant (jui f;ut trembler l'Ilalie, lui rcprocln' SOS crimes avtM' la hardiesse d'un jtrophèle : « Mets un terme à tes iniquités, lui dit-il; lu entreras dans Bome, tu passe- ras la mer, tu légueras neuf années; mais datis la dixième, tu mourras, et lu seras cité devant le triliunal du souverain Juge, ]>our lui rendre compte de tes œuvres. » Totila, 5 ces paroles, sent son Ame se rem- plir d'une salutaire fraveur, et oubliant sa fcrociié , il devient dès lors liumain et clé- ment dans la vit loire. " Cet amour de la vie monastique, dit le nniivol historien du Mont-Cassin, avait aussi gagné les femmes. SchoJasIiquc, sœur ju- melle de saint Benoît, s'était retirée avec quelques compagnes dans un asile séparé, silué dans la vallée (lui avoisine le Mont- Cassin..... D'après une très-ancienne tradi- lion, la maison ou le monastère de la sainte était sis en ce lieu de la vallée qui, dans les tem[)s les plus reculés connue aujourd'hui, s'est appelé Plombnriola. Une fois chaque année elle se rendait au |>ied du mont, vers le couchant, dans un certain abri où elle trouvait son frère; et là ils se livraient à do pieux discours, qui embrasaient leur (ceur d'un plus vif désir des biens du ciel, et les rcnqili.ssaient de mépris pour les choses dti la terre. Ces deux âmes goûtaient ainsi par avance les délices du paradis Or il advint un jour (pi'après avoir [iassé la jour- né<; entière h parler du Seigneur ou à ilian- ler ses louanges, quand l'homme de Dieu, le repas du soir terminé, prenait congé do sa .sœur j)Our retourner au moi aslèro : « Vous r.e partirez pas, mon frère, lui dit la «sainte; restez avec moi loule cei.le nuit : « parlons encore, ah ! parlons justju'au retour «de l'aurore des délices du ciel. -- Que « (lile'>-vous,chèresœur, lui répondit le saint; "je U(i |tuis |)0ur aucun motif re>ter hors du «monastère. » Aflhgéedecerefus, Srliola-ti- (jue joignant les mains et inclinant la tète, se mit à prier. Soudain le ciel, jus;pr.ilor.s serein, se couvrit de nuages, et il s'éleva une si furieuse temi)ùle, que tout déi>art devint impossible. Selon qu elle baissait ou levait la tôle, l'orage s'apaisait ou redoublait do force. Le saint voyant ( lairement dans ce prodige la volonté de Dieu, (pii avait écouté la prière de la sainte, conseniil à rester «Dieu vous pardonne! lui dit- « il; mais, chère sœur, qu'avez-vous fait? — Je vous ai |>rié, répomi la saitito, vous no « m'avez point écouté; j'ai prié Dieu alors, « et il m'a exaucée, l'artez maintenanl si « vous le pouvez. » « Ce désir de [irolonger les pieux entre- liens, ajoute l'historien, éîail inspiré sans doute par le pressentiment d'une lin proj chainc. Kn ell'et, trois jours a[)rès cette entrevue, l'homme de Dieu, élant seul dans sa cellule, leva les yeux h une voix d'en haut, et vit l'Anie de sa bien-aiméo s(i;ur (jui, sous la forme d'une blanche colond)e, prenait sou vol vers le (iel. Assuré jiar cette visi.tn de sa gloire éclalar.to , il répandit d'abonilanles larmes do boidieur, et rendit gr.kes ,'i Dieu par des hymnes de louanges. IMiis, ayant fait connaître h ses disciples le trépas de la sainte, il leur ordonna d'aller (luérir.xon corps, et do le lui apporter, a(in de l ensevelir dans le sépulcre (ju'il avait creusé pour lui-même de ses propres n)ains. Ainsi lut-il fait. Il advint donc (pie ceux dont les ;lmes, durant leur vie, furent toujours unies en Dieu, ne furent |récieux homéliaire les pieux dis'-ours des saints Pères sur les «Hllércnles fêles de l'Eglise. Charlemagne le félicite, l'encourage et le comble d'honneurs. En ces temps de demi-barbarie et d'igno- rance, Paul était regardé conuno un oracle : tous couraient h lui comme au maître uni- versel. Cependant, au milieu des grandeurs «le la cour, Paul gémissait encore en voyant dans l'exil ceux rJe sa nation que Charle- magne avait emmenés prisonniers en France. }a délivrance do son irère n'avait point sa- tisfait ses désirs : tous ces Lombar.ls retenus caj»tifs étaient pour lui autant d'autres frères (jui réclamaient sa protection et son appui; I espoir de les délivrer aussi retenait Paul à .'a cour, loin de sa chère solitude. Il n'épar- gnait aucun elfort pour atUiindre h ce but; mais son cœur éiait tourné ailleurs. «Au sou- venir cJe son monastère, lit le nouvel his- torien du Monl-Cassin, la (our lui semblait «ne prison, et la tran(juillilé même des courtisans, (|uand il la comparait h la paix du cloître, lui paraissait une étrange boui- rasquc {una fiera burrasca, lib. i, p. 30). » (90) Celto épitre «le vinsl-cinci vers lutins Iicx.t- niélrps, rpslé»; jnsqn'-dors in((iiiiiii)>, s:»uf 1rs nnii •Icriiiers, rapportes dans Vllistoire de l'abbiiyc du ilvulCa^iin, jtai (".ullola, a »'lc Iraiisrrilo 'I.tiis Ici» Le savant religieux retourna enfin à son al>- baye (787). Le cœur du grand monarque l'y suivit. Sa correspondance fora foi désormais do l'amitié sincère et de l'estime profonde qu'il ressentait pour rilluslre personnage dont il avait apprécié tout le mérite et tout le |)rix. Charlemagne, à son retour d'une expédi- tion contre Kric, duc de Bénévenl, se rendit lui-même à l'abbaye du ^lont-Cassin pour y vénérer le corps du patriarche des moines d'Occiilenl (787). Ce grand monarque enri- chit d'honneurs et de privilèges les vénéra- bles hsi, le jour môme de son exalta- tion, (Irégoire NÏi é. rit-il îi son auii, et réclame-t-il son appui alin de ne point suc- comber sous le (>oids du lourd fardeau dont la vue l'épouvante... « Je suis tombé abattu sur ma couche, éciit co grand Pape en ter- minant, et je ne puis en dire davantage sur les maux (|ue j'éprouve. Je vous conjure donc, par le Dieu Tout-Puissant, vous, vos frères el vos lils en Jésus-Christ, d'intercé- der tous pour moi auprès du Soigm>ur, alin que la prière, qui aurait dû me délivrer du péril, me soutienne et me défende du moins maiiUenant que j'y suis exposé... » Les priè- re*, l'appui, le loncours de gé'iéreiix ell'orls ne furent point refusés par Didier h son ami. Il n'épargna rien, de concert avec lui, pour assurer le triomphe de l'Kglise contre It'S cnlrei)rises saciiléges de rem|)ercur Hemi IV, et de Robert (luiscard, duc de la Pouille. Ce fut par ses soins que ce dernier prince remit en liberté (irégoire ^'1I, retenu «apiif ^ Home. Partout on retrouve les traces glorieuses de l'un des jilus illustres abbés • in Mont-Cassin, mêlées et confondues avec «•(.'Iles d'un des i)lus illustres Pontifes do Home. Ou voit le grand Pape, battu par la lempôle, accouianl se réfugier au Mont- Cassin, pour trouver dans ce paisible abri le calme, la force et les conseils que réclamait >on cime troublée par les orages. On l'y voit revenir une fois encore avant de mourir. Puis, (pianlus glo- I ieux pour noire abbaye, fine ce souvenir d'avoir étéle refugedii chef del'Kglise, alors que, par suile de la lyiannie d(!s primes étrangers, de la faiblesse des prélats, elde la houleuse révolte de ses pro|>res sujets, les «Tllaires de l'Kglise semblaient être arrivées à un étal déscs|»éré. Didier ouvrit Icsjiorles »ic l'abbave à ces vénérables hôtes persécu- tés pour la justice; il accueillit cl nourrit le Pontife avec tous les cardinaux et les évoques (jui le suivirent, jusqu'à leur départ pour Salerne. Le souvenir de cette sainte hospita- lité des religieux du Mont-Cassin envers les Pontifes romains, porta plus tard le Pape Urbain II à la consacrer par ces paroles dans un de ses diplômes en faveur de l'abbaye: « Outre le devoir général de la charité, outre « le singulier privilège de votre monastère «d'avoir été établi siège du [latriarche .'de « tous les monastères d'Occident, cette bonté n magnifique avec laquelle il a de tout temps, « et de nos jours surtout, porté aide et se- « cours h l'Eglise romaine, nous oblige cn- « verslui à une grautle reconnaissance. Il a «été notre appui, notre force dans nos Iri- « bulalions. Les fils du Siège apostolicjue ont « trouvé toujouis dans cet asile un refuge « assuré, un lieu de repos pour leur Ame « abattue. » (Don Tosxr,!. I, p. 388.) Durant la longue période du xii' siecio jusqu'à nos jours, un intérêt non nmins vif s'attache au récit des événements relatifs à l'hi-stoiic (lu Mont-Cassin. Le nom de la vé- nérable abbavc s'y trouve eiuore associé à tout ce qui s'est acconqili de grand, de glo- rieux dans rKgliso : il se môle au souvenir dos Crcdsades connue h celui des guerres que les Souverains Pontifes eurent, à diver- ses époques, à soutenir pour défemlro la liberté des pennies contre le dcs|)otismc des rois, ou pour faire triompher contre d'ir.i- Ç|ues usurpations le règne do celle éternelle jrislice dont ils sont constitués ici-bas les suprêmes représentants. Partout l'inlluence salutaire de ce nom vénéré se fait sentir de quchpie manière sur !a destinée de la bar(pie de Pierre; l'abbaye antiiiue la contemjile avec amour du sommet de sa solitude, tou- jours prèle à voler h son aide, quand l'am- bition des grands, l'orgueil ou les passions des hommes essaient d'entraver sa marche bienfaisante. l-ilU; continue à recevoir ia vi- site d'^s nionarcjues el des Souverains Ponti- fes, cpii Kenrichissenl h l'envi des dons de leur munirrcence. D'illustres seigneurs y con- duisent leurs jeunes fils pour y faire leur premier apprenlissagedans la science el dans la veilu. Painii eux se rencontre Landulphe, conile d'Aquin, (jui suivi de sa femme Theo- dora Carracioles, vient olliir à Dieu et h saint Benoît, le j(!unc enfant (|u'on noinmeia un jour \i- docteur Anyrlitiue. De grands per- sonnages,dont les noms sont demeurés cliers aux science.^, aux lettres et aux arts, se f(u- mcnt encore dans l'auguste monastère. A[>rès Léon lie Marsi, chroniqueurdu Mont-Cassin, le moine Amal, historien des Normands, on V voit h diverses épO(jucs bien .d'autres liommes illustres : c'est Pierre Diacre, noble enfant de Home, l'archivisle-, le bibliothé- caire, le défenseur de l'abbaye, le savant hagiograplie de ses frères du cloître; c'est Ik'iKUt de ri'va, de (Papoue, le poêle sacré, le conlemporain el le rival du Tasse, comme on l'appelait alors; ce sont Honorât Fasci- lelli , Angèle de Fagges, (lit Sangrin; Léo- 555 MON DES ABBAYES ET MONASTERES. MON 5:;4 nard des Oddi, poètes aussi, qui concouru- rent avec tant d'autres à l'illustration du siè- ■c\e de Léon X. C'est encore au même siècie lîenoît Canofile, savant jurisconsulte, qui fiivanl les dignités auxquelles veut l'élever l'empereur Maximilien, se retire au Mont- <^assin, où il écrit, auxa|iplaudissements de tousses contemporains, plusieurs beaux ou- vrages sur le droit canon et le droit civil, l'ius tard, au xvin' siècle, ce seront les deux frères Placide et Jean-Baptiste-Fré- déric de Genève; Jose-ih Maccarthy, d'Ir- tande ; Casimir Corréal, de Sorrente, qui remplaceront dans la science des diplômes et de 1 histoire leur digne prédécesseur Eiasme Gattola, historien de Mor)t-Cassin, le savaiit émule et l'ami de nos vénérables bénédic- iins de la congrégation de Saint-Maur.,. Mais arrêl-ons-nous : tous ces nom?, et Ij?aucoup d'autres (jue je [tasse sous silence, ipéi'itent nos louanges: l'espace nous manque j)Our rappeler leurs titres à la gloire et à nos pieux souvenirs. L'espace, mais surtout le courage nous manque aussi, pour décrire «ih dernier pillage qu'eut à subir, après tant d'autres fléaux, tant cFautres ruines, l'illus- Ire abbaye du Mont-Cassin. Je veux parler tle ce vertige de nos armées françaises, qui se ruant sur le cloître innocent, renouvelèrent })rL'S(]ue, il y a un demi-siècle, les alfreuses scènes des Lombards, des Sarrasins et des Nornwinds. Au reste, rassurons-nous: ce dernier pil- lage qui fait ombre au tableau héroïque de nos fastes guerriers, a laissé subsister bien des richesses, des trésors, que l'œil charmé du yx)yageur vient y contempler de nos jours. Après tant de désastres, tant de rui- nes, l'abijaye du Mont-Cassin est debout en- oore^ el florissante. C'est une de ces demeii- ret. bénies et [)rivilégiées , que le souille de la destruction n'atteint point. BAtieau som- met du roc, elle résiste fortement h tous les orages, voit passer h ses jiieds les géné- rations diverses, et survit à chacune d'elles. Sa magni(i(iue b.'tsilique, sa belle bil)liothô- ^jiie,ses [irécieuses archives, sont encore I oiijct de l'admiration des nombreux [lèle- rinsde l'Italie. L'auteur de ce Dictionnaire les visitait lui-même il y a (juelqufs an- nées. On lui permettra de terniin(r cette notice, en re|)rodui^a:it le fragment d'un ou- rrage dans lefjuel il fait connaître l'état ac- tuel do raritifpjc abbaye. « Le voyageurfpii visite aujourd'hui l'ab- baye du Mont-Cassin, retrouve à ehaijue pas les souteriirs do saint Benoît et de sainte JSchola*'tiqtio, auxquels se joint celui de sainte Ab'Hjudanzia , cotte heureuse mère, 2ui précéda «-a lignée bénite dans les cieux. ,'on entre au rriruiastère par une longue et sombre gtolto faite d(î cailloux, dans laipicdle, selon In tradition, Bt-noll aurait habité. Au- dessus, on montre la eelbih; <;t la h-nèlre d'où le ()iou\ solitaire, conime nous l'avons dit tout h l'heure, vil l'ilme de sa bienlieii- reiiso sœur prendre son essor vers lo ciel. i)/«ns celle cellule, érigée en chapolle, un (jracieiii tableau représcMile cet épisode tou- DiCTioNN. nrs Amuvrj. chant de la vie du vénérable abbé. L'ai)pnri- tion de la brillante basili([ue et de son dou- ble parvis au sommet de cette solitude agreste de l'Apennin , est merveilleuse. Eu entrant dans le prcmiei' de ces paivis , on aperçoit aussitôt de chaque côté de l'escalier les statues colossales de saint Benoît et de sainte ScUolastique. Un corbeau, sculpté au- près de la première, rappelle que, comme l'ermite Paul , Benoît, dans sagrotte de Su- biaco, fut souvent visité par cet oiseau bien- faisant, chargé par le ciel de lui porter sa nourriture. Sur le piédestal , on lit cette inscrip;lion : Bencdictics qui vcnit in nominc Domini I Une plus douce image est re- présentée sur la statue de la sainte : une colombe dorée , symbole de son âme can- dide et pure, repose sur un livre qu'elle tient dans sa main , et sur lequel on lit ces gracieuses paroles : Veni, columba mea, vcni, coronabcris «Au milieu de cette première cour, est un f)uitS : suiv.int les traditions du cloître, c'est le symbole de cette eau vive de l'Ecriture , qui rejaillit dans la vie éternelle. [Joan. iv , 13.) Un large et bel escalier conduit dans I*; second, parvis, autour duquel la reconnais- sance a placé les statues des bienfaiteurs de l'abbaye : \h revivent Grégoire le Grand, Grégoire 11, Zacharie, Victorlîl, Benoît Xlil, Benoît XIV , Urbain V et Ciémont XI, à côté de Ferdinand W , de Charles III de Bourbon , de Robert Guiscard , de Lothaire IIJ et de l'illustre Charlemagne. Dans cette tou- chante galerie de i)ontifes et de princes , on aime à rencontrer les heureux pères de saint Claude et de saint Maur ; et enfin , sous les arcades les plus voisines des portes de l'é- glise, on ne contemple point sans émotion his simulacresd'Anice Eutrope, etdesonéi)Ouse, sainte Abbondanzia , avec ces inscriptions : Benedictus filius meus , Benedictus fructus venLris mci. «. Mais entrons dans l'église ; son éclat et sa magnificence élilouissenl les regards; le marbre et l'or brillent [lartout dans son en- ceinte : des trois portes qui ré|)ondent aux trois nefs, lune d'elles, commandée à Cons- tantino[)le par Didier, en lOGG , offre" dos scul|)tures remarquables: on y voit en let- tres d'argent les noms des terres, cliAteaux cl villages dépendant de l'abbaye. De riches chapelles, de nond)reux tableaux, parmi les- quels on remarque dans^ la nef du milieu la Consécration de l'éfiU.^r, par le Pape Alexan- dre 11, fres(|ue vaiilé(( , de Gionlano; la coupole de Corênzio; le grand autel, orné de |)ierres précieuses, u'alhAlre , (hî noir et de vert antique , de lap[)is-laz/.iili ei de bro- cakelle; enfin, un superbe bulfet fl'orgues . concourent h l'orneiiUMit do ce magniti(|U(! temple. Mais lo trésor le plus précieux est celui q>ie renferme l'église souterraine, dite il Ttiqiirio e il Surrorpn. Lh , en elfet , sotit eon-^ervés les restes vénérés de saint Benoît pl de sa b;en-aimée sojur. Leurs corps réd- uis dans ce mystérieux asile, re[)osent en- semble ilaiis une iik'iik! tombe, comme \U 18 655 M'->> IUCTIO.WAIRK M(>N 55G nvaient liéjà roi'osé enseiiil)le (l.iii> lo sciii MONT-DK-MAUSAN, J/ohs V«r//H//V (dio- de leur mère (91). ( èso d'Aiic, l.and(\«<, France). — Nom d'un « Le inoiiaslère liii Monl-C.issiii a perdu rnotia^tère de feiunios, de l'ordre de Snintc- dcpuis lotigicm[is son ancienne opulence. Claire, dites ^^l»an!^tes, fondé l'an t-2o6, h De longues liles de moines n'errent plus (rois lieues de la ville de Monl-de-Marsan , connue auli'etois sous ses vastes porlitpies . par les vicomtes flaston et Matlion, et Uai- el ne remplissent plus aux heures de la mond , évoque d'Aire. L'an 1*275, en raison prière les larges nefs de la splendide église, du tumulte des guerres, l'évéquo d'Aire fil Le temps n'est plus où ral)l)é drt couvent, transférerce monastère dans un faubourg de découvrant du haut de ses tourelles un im- Mont-de-Marsan, prés d'un hos|iice, sous le mense horizon, pouvait dire: Tout ce que j'atronage de saint Jac(|ues, le<]uel fut con- j'apcrçois m'njiixnlient. Une vingtaine de re- cédé ensuite aux religieuses , à la prière i\c ligieux, (juclques novices et (luelques jeu- Constance, lllle de (ia>-ton, le fondateur. Ci; nés élèves d'un séminaire aliénant h l'ah- nouveau monastère fût pillé et piofané par baye peujdent seuls aujourd'hui cette adnn- les héiéliques, l'an LSlil ; et il fut entière- rable solitude. .>Liis li» vont encore de vrais ment détruit l'an 1;)77. I.es religieuses se sages, sincèromenl pieux, anus de l'élude, réfugièreut alors dans l'enceinte de la ville. el désireux de concourir aussi par le'arracher de ce luel de Trappistes, fondé l'an 18*25, el érigé 5aint asile, (iu'a[>rè.s avoir vu plusieurs lf»i> en abbaye l'an l>in. Le monastère ancien le soleil nailre el s'évanouir derrière la du Mont-de>-Olives fut fondé au xr siècle, montagne. » [La Vicrye et les Suints en pai' lledwige, lille \ini(pic de Louis , comte Italie.) de l)a!)0, mariée à Hugues IV, comte d'K- Nous lermineions ici cette noti(C. M rcs- gesheira, el mère d-i Pape Léon 1\. Il fui terait maiiileiiaat à donner la longue liste oc( upé par des chanoines réguliers de Sainl- dcs '200 abbés fjui ont gouverné le Mont- Augustin juscju'en 15*25, où il fut détruit Ca>sin, depuis >ainl Benoit, jus(iu'à son dei- durant la guerre des Paysans: il ap|iartint nier successeur, qui tient encore de nos dans la suite aux PP. Jésuites, (pii y demeu- jours sa hoMlelte |>aslorale. Mais celle Ion- rèienl jusqu'en 1789. Ivn 17112, ce monastère gue énuméialiun de noms italiens , la |)lu- et ses dépendances furent vendus | ar la part inc(mnus de nous, olVrirail |ieu d'inté- Convention, comme bien national. Hachelé rOt. On les trouvera tous, ces noms , avec le eidin par les Trappistes en 18*25, il e.-.l de- récit détaillé (hîs faits dont nous venons venu aujourd'hui un nionastèredeeet ordre. d'expos(!r l'analyse, el de beaucou[) d'au- Il esi situé dans la counniine de Heinein- trcs encore, dont nous n'avons pu pailer, gen, canton de .Mulhouse, dans le b(d ouvrage de lion To.xti : Storiu MON T-DIDIKU (Notiu:-Dame dk), Mons (lella Badin r.s/r/f»//(dioi èsed'Aiiiiens, Sonune, France). luetlra de rajipeler en terminant, (pu; l'an- — PrieurécéhM)re de l'ordre de Saint-Hennît, leur de < a Dictionnaire des nhl/(iyes | répare sous l'invocalOn «le la sainte \ icrge, fiunlé i.e})uis longtem[ts une tiadudiou françai>e avant l'an 11 10. Il était soumis au mona>tèrt> de ce livre si rempli de faits intéressants, de Cluny. Il bit habile par des chanoines cl Ouil lui soil permis aussi de recommander par des religieux, et jouissait de plusieurs d'avance cette utile imblication b. la bien- privilèges. Plusieurs Papes donnèrent des vjMllance des honorables souscrit leurs do lndles en sa faveur. — \oy.,6'«//m christ., Y Encyclopûlic theoliK/ique. t. X, col. 1.'115, la série de 'l'i prieurs. .M0NT-C011NILL()N (près Liège, Belgi- MONT-DlKi: (Fiance). — Célèbre char- f|ue). — M()na>tère double: l'un, sur le Ireuse située sur la rivière de Bar, eniie liaut de la montagne, bAli pour les hommes, Hethel et Mouzon, h ipiatre lieues de Sedan. el établi vers le ( nmii.enceiiieni du xi' dans l'ancienne provime de Champagne, siècle, pai révè(pie Adalbéron, (pii y mil File bil fondée l'an 1 l.'JO ou 113V par Fude, des religieux de, l'ordre- de Prémontré, .mix- abbé de Saint-Bemy de Beims, avec l'appui quels succédèrent dans la suile des Chai- de (|U(dtjues autres abbés (H seigneurs. Celli» trciix : l'autre, hôpital et léproserie, bAli iu l'ondaliori fut conlirmée par les Panes Iniio- nas de la montagne, par les habitants d(ï cent II et Kugène 111, l'an ll^Gelran 11^5. Liège, et desservi par un couvent de filles lilh; fut apjxdée Mont-Dieu, par oi)positi(»n de I ordre de Sainl-Augu^lin. La B. Julienne, au nom de Monrozin, qui était celui d'un) h qui l'on attribue la première origjne de idole, adorée jadis en ce lieu par les païens l'institution de la fête du très-saint Sîicre- Le premier [trieur fut (iodefroi , disciple do ment, fut élevée au couvent de Mont-Cor- ^aint Bruno. Celle chartreuse était la hiii' nillon ;ellefulensuito prieure de la uiaison. tiemo de l'ordre, (luanl au rang , el la (01) Inc pariictic i|is lidrles. 557 MON DES ABBAÏES ET MONASTERES. MON Z^ iiremière établie en Fiance, après la Granie* Chartreuse. MONTEBOUKCt, Montis Burgus { diocèse de Coulances, Manche, France). — Abba.ve de l'ordre de Saint-Benoit, sous Tinvoca- tion de la sainte Vierge, fondée l'an 1080 isur une montagne, près de la mer, et à u!ie iieue de Valogne, par Guillaume 1", roi d'Angleterre. Les rois d'Angleterre Henri r% Etienne, Henri II, Edouard ill; les rois do France Louis IX, Philippe 111 et Louis X; !e Pape Nicolas IV, l'an 1291 ; Richard de V'ernon et grand nombre de seigneurs furent ensuite successivement ses bienfaiteurs. — \Qy. Monasiic. Anglican., t. lil ; — Voy. aussi Gallia christ., t. XI, col. 927, la série de 36 abbés. MONTE-RAMO, Mons Ramoram {en Ga- lice, Espagne). — Illustre abbave de Tordre de Cîleaux , ap|)elée anciennement 3I:jns Tniinis. Elle est fille de Clairvaux, et située ^1 5 lieues environ de Caldas d'Orense et de Monlfort de Lemos. Elle était encore, au tem|)S de Jongelin, un très-célèbre sémi- naire de {(hilosopjiie pour les moines de Clteaux. Elle fut fondée, l'an 1153, par les soins de Sanche, fille d'Alphonse I", roi cle Portugal, autrement appelée Urraque, qui fut depuis fL'uime de Ferdinand 11, roi de Léon. Trois prieurés lui étaient annexés, savoir-: Saini-Facont', Saint-Adrien et Cas- tel-Roi {Castro det lley). MONTE riF, Monlesle, Monlivier, Mjus j€.sticus (Seine-et-Marne, France). — An- cienne abbaye de chanoines réguliers, fon- *\hi ûnm la -Brie, près Iverneauï, l'an llGi, par Maurice de Sully, évêque de Paris, et .'•oiifirmée par le Pa;:e Clément III. Elle dé- j«.'ndait (Ju diocèse de Paris, H elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. MONTFAUCON, Mons Fakonis (France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Germain d'.Vuxerrc, fondée vers l'an 630 sur les confins du dio- cèse fille d'Eudes, [irince de Bourges, et de Basilic, qui était par son origine maternelle de la famille de saint Yrier. MONTIGNY, Monliniacum (diocèse do Besançon, France). — Monastère de t-illes de l'ordre de Sainte-(]lairo , dites Urbanistes, Xond^ sous l'invocation Je la sainte Vierge, peu avant l'an 1286. MONTIVILLÏERS, Monasterium yjUare (diocèse de Rouen, Seine-Inférieure, Fran- ce).—Ville, chef-lieu de canton, et ancienne abbaye de femmes de Tordre de Saint-Ue- noit, fontiée Tan 682, [:ar saint Philibert, abbéde Jumiéges, dans un domaine appelé filliers, qu'il avait reçu de Waralton, maire du palais du roi. Cette abbaye, détruite par les Normands, fut reconstruite, vers Tau 1030, par Robert, duc de .Normandie, qui confia le soin de sa restauration à Jean, ab- bé de Fécamp. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 282, la série de37abbesses ; et Neustria pia, p. 338. MONTLiiERY (Saint-Pieure ou Saint- Lalkemtde), s. Pelrus ck Monlektherico (Scine-et-Oise, France). — Ancienne abbaye te solitude les re/^ards du YovagfMir. - \'oy., (iallia christ., t. |, c(d- 60.'{, la longue séru; rh; (i.'{ ;dibés. M()M.\L\RrRE Li:/ PARIS, M nu Mur- •mO mon DK.no.N.NAlRh; M(»N .WJ lyrum ^|Mè5 Paris, France). — Alkhaye io\ aie f.'iiijoiir.rimi de {!ou!nnros). Ou «llrilmo na (le feiiiinoH tie l'ordre li»; Sainl-B;Mioîl, fou- roiidalioii h Hnoul; rcligioux dô Sainl-Vicior déc l'an 113V, sons l'invocalion de sniiil De- do Paris, (|ui roncéda h; Ilot' dans Icqnol fut 'lis, et de sailli Kloiilhèic et saint lUistiqne, ( on-iruit le inonastùro. Il en fut lô premier .-es compaf;non>;, sur la nionlagne où ces pr.enr et le premier ahl>L^. On regardait illiislres apôtres do Paris avaient re(,u la aussi les scignenrs de Houme Me Haimo) ' oiironne du mart.vre. I";ile fut l'ondée et dotée connue ses fondateurs. Celle noble famille I lidralenicnt par ie roi l.onis ^ I, dit II' (iros, avait son icmbeaii au milieu (l\i clueur do e lut l'église, avec celte inscription : Lrs tei- ' oiisacrée par le Pape Kngène ill, le 22 avril f/nrurs de lloume sont fondateurs de cette ir»0, sons l'invocation de sailli l)e!ii> et de ahhni/p. — \oy., linllia cftfiit., t.XI, C(d. >es compagnons, martyrs. L'ainieime église 527. la série de 32 abbéo; et JVvusttia j)ia, portait le titre de Notre-Dame de Moutmar- p. 87'J. tre. Les anciens auteurs témoignent que les MONTMOUKNCV (Saisit-Martin nie), .S. peuples des environs avaient une grande Mariinus de Montevwrenciaro (Seine-el- dévotion pour le sanctuaire de MonlmaVtre. Oise, France), — Amien cliapiire île clia- On y accourait en foule po ir visiter dans la iioines, fondé vers l'an 117'», dans sa terre cliapellc soulerraine le tombeau des niar- de Montmorency, par Malilueu de Monuno- lyr's. Les Souverains Pontifes avaient ac- rency. Il dépendait du diocève de Paris, lordé des indulgences aux pèlerins. On sait On voit par l'Histoire de la n aison de Mont- ipie c'e>t dans cette cliapelle soiiierraine de murenci/, par Ducbesne, (ino ce ehapilro Nwtre-Daïue de Monlmaitre qu'a pris nais- avait le titre abbatial. >ance, lan lo3V, riilu>«lre el vénérable Com- .MONT-NOTHF-DAMF-LKS-PROVINS^dit pa.^niede Jésus. LFS FILLKS-DIKF, Moun II. Muriœ Pruri- (^)uanl à l'abbaye, c'était une des premières tjc/j.sis (Sciiie-rl-.Marne , France). — Abbaye ibi royaume. Klle a suUsislé jusqu'il la lin de femmes, de l'ordre de Ollcaiix , (ille de du dernier -ièrie. On vil h celle éj»o(iue la Priilly, fondée l'an I23(>. pr^s de Pro\iiisen dtMii.ère abbesse de Moiitmarlre, de l'illus- Hrie, par Jean Hovier, clerc, et doiée euMiito Ire mais(m de Montmorency, digne tille do l'an IIV^J par Tliibanl le (irand , roi de Na- ccs béros cbréliens auxtiuels Hugues Capot varre , comte de Cbampagne. lOlle était au- avail donné Montmartre, consacrer au Dion trefois du diocèse >le Sens (aujourd'bui de des martyrs les lesles d'une vie vouée aux Moaux ). File fut biûlée l'an 1298,01 ensuite rigueurs de la pénitence. pillée par les Anglais > à la tin du xiv* siè- L'église de l'abbaye e^l devenue paroisse, cle. Les r'digieuses se dis|)ersèrent en di- On a érigé dans ces derniers temps un cal- verses maisons de leur erdre. File fut réla- \aire sur celle montagne si pleine de glo- b.ie l'an lOVH, par D. Nicolas des l.yons, re- rieux souvenirs. — N oy. (îall. christ., t.Nll, ligieux de Priilly, et [irieur ibi Moiil-Notre- nd. GIV. ^ Dame.— \ oy.,6Vj///rt f/jr/«/., t. Xll,(ol. 130, MON T-MI^LLEUAY (comté et diocèse de la menl'on de ii al)l)es>es. Waterf.M-d, Irlande).— Abbaye moderne, de .MONTOLIFF (ui SAINT-JEAN I)F VAL- l'ordre des T.appisies, fondée vers l'an 1833, SI^CriMH A)l\ Mous O.'ivi, Caslrum Malasci, par quelipie-. religieux irlandais, de t'abbav e ci-ueva.il \(illis Seyariitt (diocèse de Carcas- de Jtlilleraij, eu France. La (nmiuunaiité ac- scnine, Aude, France). — Abbaye do l'ordre luelle se compose, dit-on, d'environ 70 ro- de Saint Heiioll, sous rinvocaiion de saii.t ligieux. Jeau-Hapli-ie , fondée vers l'an 800, |ar MONI'MIUFL ou SAINT-POIT.ÇAIN, Mi- Olomond, l'un des lettrés du roi Louis b; r-lcriiioiit, Puy-de-Dôme, Pieux, el (]ui est connu par des vers de l''rancoj. — Abbaye de l'ordre it plusieurs lia^e de 'l'ouriius, dinit le prieu.- Claude- dévastations, dont la plus terrible lui celle Cliarles de Uocbocliouaii lit cession aux pré- des liéréliques albigeois, après l'an 1170, lies de la congrégalion de Saint-Lazare.^ Simon de .>! uni fort rap[»ela plus lard, vers N oy., (îallia christ , t. Il, col. 372 el 373, l'an 1209, les religieux i^ui étaient en fuite, rindicalion de ipudques abbé.s el la série de Celle ahhaye embrassa, comme tant d'autres, i5 l'cieurs. au xvii' siècle, la réforme de Sainl-.Maur. - .MON rMOUFL(NoTHK-DAMK»B),iï/o»M A/o- \ oy., (ialiia chriàl., t. > 1, col. 973, lliisloiio relias (Mancbe, Fran. e). — Abbaye de l'ordre Je .'>7 alihés. di' Saiiil-Augusiin, foiidéede l'an ll(»2à l'an MONT-OLIVF/l' (Toscane, Italie). — Ab- 1171, prèsdu bourgde Durey cl h tiius lieues baye, cbef d'ordie, fondée dans le dioièse •j'Aviaiirli(«s,dan> une |>resqu'ile for::.ée I ar d'AreziO, v(!rs le commencenienl du xiv* les deux rivières l'Ardée el le Beiivron. siècle, par un no))le siennois , api»clé lier- l'.lle é.ait de l'ancien diocèse d'Avrancbes nard loloméi, (jui, a[irès avoir «nseigné à (Oij Monlolicn, vill;igc à 10 kil ciixintii N.-O. ilo Cari .issoiinc. fi61 MON DES ABBAYES liï WONASTERKS. MON Sienne le droit civil et canonique, se retira avec quelques compagnons, sur un rnont , (lit des Olives, où la sainteté de leur vie leur attira un grand nombre de disci[)les : Guy, évoque d'Arezzo, leur donna l'hubit blaïic et la règle de Saint-Benoît , par ordre du Pape Jean XXIil. — Voy. le Dici. de. ordres religieux. MONTPÈIROUX , Mons Petrosns (dio cèse de Clermoi'.t, en Auvergne, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , fille de Pionnevaux, au diocèse de Vienne, de la libation de Cîteaux. Elle fut fondée le 15 avril 1126. Elle eut pour fondateur Falcon de Saligny : selon d'autres, elle dut son oi-i- yine à Jean, abbé de Bonncvaux, et au [lieux moine Amédée, auxquels les seigneurs de Tliicrs et de Mont-BusMères donneront plu- sieurs biens. Son église fut consacrée le U juillet 1175, par le B. Pons, évêque de Clei- ujonl. Cette abbaye était située dans une agréable vallée, sur la Credoine, 5 une (lomi-lieue de la ville de Chateldun , et à 2 lieues de Tbiers. Détruite par le feu presque entièrement, elle fut élégaui- ment restaurée vers Tan 1085. — Voy., Gal- lia christ:, t. 11, col. 399, la série de 30 ab- bés. }^10XT-BEAL, Monreale (Sicile). — Mo- nn lére considérable de l'ordre de Saint Benoît et de la congrégation de la Gava, fondé par le roi Guillaume H, surnommé le I^)n, l'an 1174. Ce prince y fit venir des re- ligieux de la Cava, et saint Benincasa qui en était alors abbé, envoya, dit-on, cent de ses religieux pour fonder celte nouvelle co- lonie. Le monastère de Mont-Iléal fut érigé en archevêché par le Pape Lucius lil, l'an 1183, et (iuillaume, deuxième abbé, en fut Ici premier archevô(|ue. Mais les religieux bénédictins y sont toujours restés jusqu'à présent, et ont tenu lieu de chanoines dans celle cathédrale. Le monastère de Mont- Béal fut uni dans la suite à la congrégation de Saint-Nicolas d'Avesncs, et enfin, avec cctlo dernière à celle du Monl-Cassin. La ville de Montréal est li k kil. de Païenne, dont ou la regarde comme un faubourg. M().NTBKDON(Saim-Mautin dk), S.Mar- (iniis de Monte liotundo (Aude, France). — Ancien mona-itère silué sur le bord de l'Ur- biou, et qui fut fondé avant l'an 897, dans l'ancien diocèse de Narbfjntie (aujourd'hui de Carcassonne). En cotte année, 897, le roi Eudes, il la recpièle de l'abbé Tencrie, lui lit quehiues donations pour subvenir à sa dé- tresse. Cette abbaye fut unie dans la suite à celle de la Grasse. M()NTHEtJlL-Li:S-!)AMKS. MOM BKCIL- SOLS-LAON, SAINTE-VEllO.MyiKou LA 8AIM'L-FACE, Movaslrrioluni (anei(;n dio- cèse de I^on, aujourd'hui de Soissons, Aisne, .France). — Abbayo de feumies de l'fHflre d(; Cîteaux, fondée en Tierache, par .saiirl B(;rnard, rpii lui donna Guiburge ou >Viburg(? pour pri;mière abbe^se, l'an JL'JO. Le nombre des religieuses s'éleva bienlAl .'i 3(K), disant les savants auteurs du (inilid thrisliunu. « Ellcj s'occupaient, non-seule- ment )\ filer et à tisser, ce qui est un travail (le femme, mais encore à creuser des sillons, à cou[)er le bois, à (léracinor les épines et les ronces; et elles préparaient elles-mômos leur nourriture en silence. Leur exem[)le entraîna au désert un grand nombre de fi- dèles des deux sexes. — Parmi les plus célèbres religieuses de Monlreuil, ajoutent les bénédictins, on distingue Hermengarde, qui vers l'an 114-0 fut tirée de cette abbaye pour aller gouverner celle de Fervaques ; et la B. Marguerite, dite de Jérusalem, dont le B. Thomas, moine de Froidmonl, et frère de cette bienheureuse vierge, a écrit la Vie dans un petit discours, stricta oratione. » — } oy. Froidmont. Les vierges de Monlreuil conservaiciit en grande vénération une Véronique, (^'esl-à-dii o une image du visage de Notre-Seigneur Jésus- Chjist, (l'où l'abbaye a prislenom de^aui/e- Face. Elle l'avait reçue en don, l'an 1249, de Jacques de Troyes, dit Panlaléon, alors archidiacre de Liège, et chapelain du Pape, et depuis Pape lui-même sous le nom d'Ur- bain IV, lequel, à la demande des religieuses de Montreuil, avait fait peindre kidile image d'après le modèle de la Véronique de Koiue. Urbain IV, alors archidiacre et chapelaii; du Pape Innocent I\', avait une sœur à Montreuil-les-Dames; il écrivit au sujet de là Véronique, une lettre aux religieuses, laquelle se trouve dans le traité De Hnleis sepulchralilius, par Chiftlet. — \oy., Gullia christ., t. IX, col. 039, la série de 32 ab- besses. MONT-SALUT, Mons Salutis (diocèse de Cuença, Espagne). — Abbaye de l'ordie de Cîteaux, fille de l'Escale-Dieu, en Gascogne, de la filiation de Moriraond, et fondée vers 1206. Elle était devenue célèbre par le grand concours de pèlerins qui s'v rendaient de loin pour s'y guérir de la maladie de la rage. La })lupart d'entre eux, écrivait Jongelin au xvii' siècle, y obtinrent leur guéri>on. Ce n'est donc point sans raison que cetie abbaye esta|)pelée Mont-Salut. MONT SAINT-BEAT, Mons S. Beati (|nôs Coblenlz , Prusse rhénane). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invoca- tion de la sainte Vierge et de saint Béai, qui existait dans le diocèse de Trêves, avant l'an 1153, épo'.jue oij, par l'autorité do Hil- lein, archevêque de Trêves, elle fut mise en possession de l'église des chanoines (h? Saint-Castor de Cobientz. L'église fui re- construite plus grande, et consacrée l'an 1241 en l'honneui- de la sainte A'iergc , et d(!s s.iinls confesseurs Serval et Béat. La di.'îciplinc s'élanl par la suite relAchée dans celle abbaye, ihss chanoines furent suhsli- liiés aux religieux, par l'autorilé de l'archo' vêque Baudoin, (jui rempla(;a enfin ces cha- noines eux-mêmes par dos Chartreux, le 18 aortl 1331. — Voy. (inllia christ., l. Xlli. MONT-SAINT-BEUNAIID ((omléde Lei- cester, Angleterre). — Abl) les pl.iiis dres^s^s ])ar le l»n.vc de l'urdre do Sninl-Iicnoîl, fondée Tair célèbre nrciiiteclc Piigin, «lui ne voulut, dii- 709, sur le soniiiiel d'un roc qui, à la marée OH, I oint accepter d'honoraires pour un Ira- haute, lurnie une île. Ou raconte ainsi son va ri si considéialil»^. L'éj^li-e fut consacrée oii^ine : Vers le coinnicncement du vui' siè- solennellen)ent le 20 août ISV't... Le docteur cte, ce mont, a|i|ielé Tombe, du mol latin lit- ANiseman, aujourd'hui cardinal aichevéque viulus ou tumba, était habité par de pieux de >Vestminster , prêcha un beau sermon à eiinitesqui demeuraient pièsde deux an- t\'lle ocasion. ( icmies chapelles, l'une dédiée h saint Ktien- MONT-SAINT-KLOI-LKS-AUUAS , Mous ne, el l'autre à saint Symphorien. Saint Au- S. £.7i'yij (près (l'A rras,l>;is-de-Calais, France.) bert, évoque d'Avranches, ftit averli en songe — Abbaye de l'ordre des chanoines l'éguliers «l'y l>Alir une église en l'honneur de saint lie Saint-Augustin , située dans le voisinage Michef, archange, pour qu'il y fût désor- • i'Arras, et ainsi nonnnée d'unechapeliecons- mais révéré, comme il l'était au mont (lar- iruile en ce lieu par saint Lloi , évéïjue de gan, en Italie, sur le(juel il était apparu, Noyon.On l'appelait aussi quehjuefois.Sdj'n/- dit on, vers la lin du v' siècle. Saint Aid>ert \indicicn , d\i nom de ce saint, ([ui avait bàlil donc une église sur le mont de Tombe, élu en cet endroit sa sépulture. On dit (}ue et envowi (juehjues clercs ou religieux au saint K!oi établit \h quehiues ermites, où Mont-Gargan, d où ils rapportèrent de pré- ils demeurèrent vraisemblemeiit jusqu'aux cieuses rclitiucs. C'était une petite [lortioit invasions des Normantls , c'est-à-dire juscjue d'un voile rouge, ()ue l'on disait avoir été vers b8t). A eetle épo(iue, l'oratoiie l'ut ilé- laissé par saint Michel sur un autel, et un t.'uitetles ermites dispersés. Ce lieu resjla morceau du marbic sur lc(fuel ce prince des «lésert jusqu'à ce que vers 9."J0, h l'o-jcasion anges était .qtparu : ces relicjnes furent pla- d'un miracle iap|iorlé jtar le chroni(|ueur (ées avec respect dans la nouvelle égli>e de Ualileric, révCi|U(î Fulbert y lit construire Mont-de-Tohibe. Fnï>uile saint Atibert !a une église avec de nouveaux bâiimeuts el y dédia solennellement, el y établit des clercs établit (|uel(|ues clercs ou chanoines sécu- pour y chanter l'ollice divin. Ces clercs, vi- liers, endonnant à la nouvelle église le tilte vaut peu régulièrement, furent reni|)laiés des saints a|iôlres Pierre el l'aul et de saint plus lard par des religieux de l'ordre de ^in(]icien. Plus lard, vers lOGO ou 1070, LieL- Sainl-lienoîl. Ce fui Uichard, duc de Nor- beii,évè(iuedeCanibrai eld'AnaSjiian^forma niandie, qui, l'an DGG, substitua h la collé- ces clercs en chanoines réguliers , mit un giale du Monl-Sainl-Mii bel, ou ]SIonl-de- «bhé à leur tète et dota ce lieu de plusieurs re- Tombe, des religieux bénédit tins. Ce mo- venus. Les chanoines de cette église avaient naslère devint par la suite très-considérable, un vêtement violet ; l'abbé siégeait ilans les cl il a joué un rôle important dans notre ordres de l'Artois. — \o\., ftullin christ. , histoire. L'ordre militaire de Saint-Michel, t. lil , col. km, la sérié de 'lO abbés. inlilué par Louis XL le 1" août T'iGO, en MONT-SAINT-.MAKTIN PllLS LK CA- l'honneur de saint Michel, patron de la 'ITOLLI', Mun.^ S. Mdriiui jiniic ('(iflrllcium France, tenait sou diapilie dans l'abbaye do ou liooui (Somme, Fiance). — Abbaye de ce nom. Le roc de Ti.mbe, sur leipu;! est l'urdie de Piémontré sous l'invocation de bûtie l'ancienne abbaye du Mont-Saini-.Mi- la sainte V ierge, fondée vers l'an 11 17, et (|ui chel, a, dit-on, .'iOO pieds d'élévation. In au- éiait aulrefoi> du diocèse de Cambrai ; elle tre rocher voisin, moins élevé, se nomino e>t lille de Saint-Martin de Lacni. Llle doit Tombchiinc, c'est-à-dire pctilc toiulic. son origine au prêtre Ciuarendwit, (|u-i,s'a(l- L'abbaye de Saint-Michel s'unit, l'an 1G22, j(jignaiii (piehjues clercs el lanjues, leur àt la ( ongrégalion de Saint -Maur, dont les tnn>iruisil des demeures dans un lieu dit religieux devinrent dès lors les vigilants \ iilgaiiemcni Jlooni , concédé par les clia- gaidiens de la sainte montagne. On saii que iKtiiit's de Sainl-Uuenlin, et leur donna une celte même abba\e est transformée aujour- lèglc de \ie avec la permission de Jturchard, d'hui en une prison d'I-ltat. — ^'(•.\■, (iuUUi • sèque de C.nnbiai. Ce pontife .soumit ces (/<;•/.';/., t. XL (ol. 51.'i, l'hisl, de 4G al>bés, et i.ouveaux religieux à l'auloriié de l'abbé de Aruslria pia, p. .'{.'H. — Le Mt>ut-Saint-Mi- .'■•ainl-Aubert de. (. ambrai, (iuaiembeit, aidé chcl émit autrefois du diocèse d'Avranches i ar l'appui de l.iétard , évêque de Cambrai, aujoiird'hiii de Coulances). fiigea sa fondation en alilia,\cel la donna «MON r-SAlNJ'-Ul-''-N'IlN (Ï-k)> Quinlinits • iifiii h (xdie de Saint-Marlin (le Laon , alin de Monte (S.) (|gès de Péronne, Souiuk^ tju'elle fût gonvcrnée selon la règle de Pré- France). — Ancienne abbaye de l'ordre de montré, ;i celle époijuc irè>-llorissante. On Saint-Henoît, londée vers lau Gi4, dans l'aii- ( hercha alors un lieu plus( onvenable pour les cien diocèse de Psoyon. (Péronne e.-t aujour- iiouveaiix religieux, et, par la libéralité de dhni du diocèse d'Amiens.) On aiUibue gé- HinhdpheSliabon, f|ui leur ciuicédaran 118G néralemcnl sa fondation à Lrchinoahi, maire l'î uiotU Saint-Maiiin, ils purent posscs- du palais du roi Dagoberl, (jui y mit j»our sinn (le celle nmivclh! demeure. — Voy., abbé saint L'itan, Irlandais, 1 un des conipa- (idllia r/ir/.s/. . t. JII , c(d. ID.'l, l'ordre de 2.'J gnons de saiiil Fursy. Suivant le (jallia abbés ; /1h>u//. /'?v/'»K;»/;-. , t. Il , col. .'Vil. christ., on devrait rei tinnaître plutôt, ce MoNI'-SAl>r-MI(.m;L, PKFS TO.MIU:- semble, pour ses fondateurs, Albert, comte 1 AlNF, .S. Micharl in Moule l'uiubn, (»u (ul de NCruiandois, ou le comte lîibberl, frère 'eriiiandois. (^e mo- cu!n Mans Marnhe, Frairce). — Célèbre ab- iia>tèie subii de grands el de nombreux dé- 565 MON DES ABBAYKS ET MONASTliRtS MOR ^é saslres depuis sa fondation jU5(ju'à Van 1621, où il s'unit à la congrégation de Saint-Maur, et refleurit de nouveau sous ses auspices. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 1108, la ta- ble de il abbés, MONT-SAINTE-CATHERINE, Irions S. Ca- tharinœ prope Pruvinum (Seine-et-Marne). — Monastère de filles de l'ordre de Sainte- Claiie ou Uibanistes , qui fut fondé près de Provins, l'an î2i8, par Tbibaut, comte de Champagne et de Blois, et auquel le Pape Urbain IV donna la règle des religieuses de Longchamp. Ce monastère élait outrefois du diocèse de Sens (aujourd'hui de Mcaux). — A'oy., Gullia christ., t. XII, col. 255, la KÙrie de 3i abbés. MONT- SAINTE-MARIE, Mons S. Mariœ (Jura, Francei. — Abbaye de l'ordre de Cî- teaux, fille de Clairvaux, fondée l'an 1172, au pied du mont Jura, non loin de Nozeroy. Elle était dans le diocèse de Besançon, avant l'érection de l'évêché de Saint-Claude. Son }iren)ier abbé fui Henri, depuis évêque de ïroyes, qui mourut à Hautecombe, et fut,, dit-on, inhumé à Clairvaux. MONT-SAINTE MAIUE (i)rès Wurtzbourg, Bavière). — Monastère de l'ordre de Saint- Benoît, bâti au vin* siècle, sous l'invocation de saint André, par saint Burckard, évoque de Wurtzbourg. Ce saint avait destiné cette maison pour lui servir de demeure lorsqu'il voudrait passer quelques jours dans la re- traite, et s'a|)['liquer à la contemplation. Ce monastère porta def)uis le nom de Sai^it- Uurckard, lorsqu'on y cul transféré le corps de ce saint évèque, qui mourut, dit-on, le 9 février 752. C'était d'abord un njonas- lère de femmes, bûti quelque temps avant j'ar Immine , i)elitc-lille du duc Cosberi. Elle y avait rasscnd)lé une communauté de tilles "avec les(]uelle3 elle gardait une étroite observance. Jugeant que la possession de ce lieu accommoderait léglisc de Wurtzbourg, l'abbesse luimine l'avait cédé à saint Burc- kard, qui lui donna en échange la terre de Cfirlebourg, oij il y avait une église bûlic sous l'invocation de la sainte Vierge, par unesainte fille nommée (îertrude. Inuninc se lransp(jrta donc h Cailebourg avec sa com- munauté, et y finit ses jours dans le service de Dieu. (Biueai;). MONT-SEHHAT (Notuk-Dame dk), Mons Serratiis (Barcelone, Espagne). — Célèbre abl)ayede Hénédiclins, située en Espagtie, <''est- ii-dire avant l'an 7()V; 'c fut d'abord un er- mitage. Vers l'an KHH, on biUit un monastère oiJ Ion mil des religieus(!S (pi'on lira de celui de Saint-Pierre des Pucelles en Cata- logne. Elles l'ur(!ni remplarées par des Béné- diclins, l'an ÎMK). Ce monaslére fut érigé en abbayr; l'an j'iOl. |! fui eiilin uni à larori- gré^aliop do Nalladolid cir IV'J.'J, \fiv. au Dictionn. des pèlerinages. Notre Dame de Monlserrat ; Dict. des ordres religieux, t. III, col. 835. MONT-SINAI ou SINA (montagne d'Ara- bie, Asie occidentale). — Cette montagne cé- lèbre oiJ Dieu apparut à Moïse pendant qua- rante joui's et lui donna sa loi, fut habitée par do saints nioines, dès le iv* et môme dès le m' siècle, selon le Ménologe des Grecs. La piété et les lettres ont également fleuri dans cette sainte solitude. Saint Jean Clima- que, docteur de l'Eglise, né en Palestine vers 525, mort en 605, passa cinquante-neuf ans dans les déserts du mont Sinaï, et y conqiosa VEchcllc du paradis, son jirincipal ouvi-age. MONT-SION, Mons Sion (diocèse de Mar- seille, Fr-ance). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 12i2, i)ar Pierre Brémont de Rochefort, prévôt de l'église de Marseille, et ses frères Richard et Raimond. Le Pape Innocent IV, la deuxième année de son jiontificat, donna une bulle [)our l'érec- tion de ce monastère de Monl-Sion dans la ville de Marseille. Il par-aît qu'il était d'abord situé hors des mur-s. L'an 1361, le tumulte des guerres ou les tempêtes maritimes ayant r'a- vagé leur liaison, les religieuses se retirè- rent dans ren(;einie de la ville, où elles ha- biièrent depuis. — Voy., Gallia christ., t. 1, col. 701, la série de 23 abbesses. MONT-SION, Mons Sion (diocèse de To- lède, Espagne). — Célèbr-e abbaye de l'or-- dr-e de Cîteaux, près de la ville de Tolède, fondée l'an 1^25, avec l'approbation et la conhrmationdu Pape Martin V. Entre autres insignes sépultures, on y voyait, suivant Jongelin, celle de Fr-ançois de Busleydeiv |)récepteur de Philii)pe d'Autriche, prince des Belges et héritier des royaumes d Espa- gne ; lequel, de doyen d'Anvers, devint ar- chevêque de Besançon, fut créé cardinal par le Pape Alexandre VI, et mourut le 23 août 1502. Il était de la même famille que Jérôme de Busieyden, fondateur du collège des trois Langues, àLouvain. MORBACK , Morbacum , Murbochium (Suisse). — Monastère de l'ordr-e de Saint- Benoît, fondé vers l'an 727, par saint Firmin, fondateur de Reichenaw, dans un fonds qui lui fui donné par le comte Eber-ard. Il élait dans le diocèse de Bûle,sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Léger. Le^sainly mit 12 religieux tirés de Reichenaw. On ap- fiela ce lieu la retraite des pèlerins, h cause sans doute de la charité qu'on y exerçait en- vers eux. Thierri IV conlirrna cette fondatiorr l'arr 731 ou 732. On dit (pr'Eberard embrassa lui-môme la vie religierise, et y fmil ses jours. Ce monastère était l'un d(!s plus corr- sidérables de rAllemagnc L'abbé de Mor- back avail la qualité de j)rince de l'Iùn- pirc. MOREALX ou MOUREAIX, Morelli ou //. Maria de Morcllis Miocèse de Poiticr-s, \ icinif, France'. - Aliba>e de l'ordre do Sainl-Rerroii, sous rinvo(ati(Mr de la sainte N Xr^"', foiirlét! avant l'an 1170, Ix 7 lieues celle ahijaye (Je doiunions el de |'ri\ ilc^yes. Ix' loi iMiilippo 1", qui ]iii concéda l'église 567 MOU jDK;riu>.NAii;i-: mou 568 environ dePoiliers, et prè^ de Cliani|)agné vais, leur aicoidn, ;:oup la construction (riin Sainl-Hilairc. (Celle dernière coininime est nouveau nionasière, hius les biens qu'ait aiijnunriiui dans le canton de (Jengay, et j)Ossédait an bourg d'Klréchy, près Ktaiv.- r.niontlissenient de Givrai.) Au temps du pes, el cr.suite ceux dont il jôuissail sur le (iiiUki christ., il ne restait plus (pie deux territoire de .Moiigny. Des rois de France. moines jnébendaires dans cette abbaye. — des évoques, des seigneurs, les Souverains- \"i»v., t. Il, col. I'2t)8, la mention de quelques Pontiles eux-mêmes, gratifièrent tour h tour i bbés ; M"n\. de lu sociclc îles antit]. de rOiest, 1833, p. 277. MOIUiil'riiiLA, M'jrcrohi (diocèse de Za- collégiale de Saint- Martin d'Htampes" les iPMia, l'isi ag!ie). — Abbaye d'aborl de l'ordre ^ ieilles, el deux autres églises de la mè- deSaiiU-Benoil,f(jiidéc par Allilan elFroylan, nie ville, doit Mre conijilé au nombre de depuis évèques de Zamora el de Léon. Le ses plus insignes bienfaiteurs. Le 3 octobre premier fut abbé el l'aulre prieur de celle IIJO, le Pape Calixlo II, alors en France, se abbaye, qui ver> l'an 1131, adojila 1a règle rendit à l'abbaye de Morigny, et \h, au mi- de (^'teaux. Saint Bernard lui envoya de lieu d'une nombreuse assemblée de prélats «ilairvaux, pour premier al)bé, un vénérable et de seigneurs, il îil avec une grande poiii- relig:eux, nommé Pierre, (lui inliodui>it pe la consécralijii de l'église du monastôie. celte règle dans le monastère. (JoNGKLiN.) Sers celle époque, l'an 1120, une nouvelle MOUFS, Morœ. — Abbaye de France de diarle du roi Louis le Gros, donnée en sa l'ordre de Ciieaux, iille de Clairvaux, fon- faveur, conlirma toutes les donations faites dée en (ibampagne , l'an 1158, par Samson, par le roi son père : ce prince y ajouta lui- arilie\6ipie de Keims, et par les (lianoines mémo d'autres droits, en preiiant sous sa réguliers de Sainl-Uemi de Ueims, (jui con- protection el sauve-garde 1-e monastère , cédùcsnt une église à Mores pour sa tons- avec tous les biens qu'il avait accjuis, et lrucliû"n. On coîiservail religieusement, dans ti)u> ceux (ju'il pourrait plus lard acipiérii. l'abbaye de Mores, la tel»; de sainte Héliiie , « .Vu mois de janvier 1131, dit un hislo- \ ierge martyre «le la clia.>telé, soun le glaive rien de la ville d'Iîtampes, le Pape Innocent d'un infAinc seigneur de Londreville, sur- II, >e rendant de C.hai très à l'aris, voulat nommé i\o Dractij. Les seigneurs île Brodes revoir l'abbaye de .Morigny, au .^cin de la- furenl les grands bienfaiteurs de l'abba) c. (pielle, lors(ju'il nélait (pie simple lé^at en Klledépendaitdu dinièsede Langres.--\'oy., France, il avait re(;u maintes fois la plus iicllia chri:it., t. IV, col. 8i2, la série de 3V digne liosjjilalilé.... Le 20 janvier, il arriva alibés. donc dans la ville d'Klampes : il était ac- .MOUG.VN , Miiryaniuni. — Abbaye de comiiagné de nombreux prélats et d'aulres l'ordre de Ciieaux, fondée I an ll'»7, cliez uersonnes de liante distinction. Innoc(;nt II les Démêles, peuples au sud du |iays de vint de là h Morigny, où il x'journa deux (lalle*;, en .Xnglcterre. Guaîtlier, l'un de ses jouis, durant le>(|uels il fut Irailé avec la abbés, lleurit vers 1209, el composa diveis plus grande splendeur. 'l'ouclié du ixju ac- ouvrages, (îomme rapporte l'ilseus, dans son (ueil (lu'il avail re(;u, il ne voulut point sot^ livre: De ilUtslribus scriploj-ibns Amjliw. tir de l'abbaye sans y laisser un souvenir de (J()N(;r.i.i\.) son séjour. 11 til donc lui ni(Vme, dans l'é- .MOUIFS-N'.VL, Maiifiniana-Vallis (Oise, glise du couveiil, la consei ration d'un aiitef France).— .\bbaye 'al ou évôiiues, suivant la cbr()ni(pie de Moii- est aujourd'hui du diocèse de Beauvais.) On gny. Henry, ar( lievé(|ue de Sens, remplii attribue la première origine de celte abbave auprès du Pape b.'s funcli^tiis de cbapelaia. au roi Dagobert. Fllf? fut d'abord doubîe. Geolfroy, évô(pie de (Chartres, adressa un Des chanoines remplacèrent ensuite les re- beau discours à tonte l'assemblée. Des honi- ligieux. Dans la suite, ce lieu fui occu|)ô mes renommés dans l'Lurope entière par uniipiemenl par des religieuses de rordr(> leur savoir el par leur éUnpn'iice assis- de Saiiit-Buiioit, jusqu'en nV5. — \'o\.,(i(il- tai(.'nt à celte cérémonie. (>'élail Pierre //n f/(r/.s/., t. I\, col. Vil), l(!s noms (le deux Abailard , ce célèbre docteur des écoles, abbés séculiers et de 30 abbcsses. vers le(juel on accourait en foule de tous les MOUIGNV, 3/onV/»j(icM//i (près Ktampes , lieux de la chrétienté; c'était l'illustre Seine-(!l-Oise, France). -- Célèbre abbaxe saint Bernard, le pieu\ solitaire de la Vul- d(; r(n(lre de saint Benoît, sous l'invocaiion Ire d'Absinilic, le front tout rayonnant en- de la Trinité, C(Mnprise autrefois dans le core de son lri(»in|ihe récent, obtenu au sein diocèsede Sens. [Morifjuij e;>l aujourd'hui du même de la vallée d'fttampes (93).... Le leu- diocèsede Versailles.) File l'ut htndée vers demain de celle auguste cérémonie, célé- l'aii 1 102, |)ar un pieux gentilhomnie nommé brée avec, des réjouissances el des téuioi- Aiiscdie, lils d'Arenibert, (]ui, louché de la gnages d'une vive allégresse , Innocent II sain'.elé des religieux de Sainl-Ciermain de (piitla l'abbaye de Morigny, et suivi de son F'ex, près Gournay, au diocèse de Beau- cortège, il se dirigea vers la ville de Liège , (115) Aiie.iiKilcn:ilioii;illcinià El.impo laii \\7jO, cl «iaas Icipiol Imioc. lit II fui rccoium fapc Icgiliii.e, j» la huuli- «J' \ii.u Ici, son aiul.it.ifux ïi\nL 310R DES ABBAYES ET JlOiNASsTLlŒS. MCR i70 nù l'allondail \iiiO enirevue avec Teinpo- reur....» !Essai:< hinior^ sur la ville cVE lam- pes.) L'alibaye de ^roTigny continua do fleurir jusqu'au dernier sièi le. Elle s'était unie, l'au 110(>, à La Congrégation de Saint-Maur. Le village de Morigny , situé sur la Seino, à une demi-lieue N.-E. d'Etaujpes, et re- Hia.quable par sa charmante position et ses gracieux contours, conseive aujourd'hui , tians sa petite église paroissiale, un débris de l'ancienne église de Fil lustre abbaye de Béiiédictins, qui existait autrefois sur ses bords : un joli château de construction mo- derne, avec un beau parc, remplace les vieux bâtiments de l'abbaye et ses dépen- dances. — Voy. Chronic. Maitrin. ; et Gal- lia christ. , t. XII , col. 177, iiour la série de 50 abbés. MORIMOND, Morimundus (diocèse de Langres, Haute-XJarno, Franre), — Ancienne abbaye, quatrième fille de Cîteaux, fondée dans une étroite et profonde vallée du Bas- ^^^ signy, l'an llli, par Olderic d'Aigremont, seigneur de Choiseul, elAdeline, sa femme. Cette abbaye fut la mère féconde d'environ 200 monastères, avec les cinq ordres nuli- taires de Calaliava,d'AlcanLara, de Moiilesa, d'Avis et de Christ, qui tous ont longtemps fleuri en Espagne et en Portugal. On yen ajoute unsixième : celui des saints Lazare et Maurice en Savoie. L'abbé de Moriniond, quoique régulier, éHaitreconnu pourgénéral, père et supérieur iinmédiat de toutes ces milices religieuses. Les seigneurs de Choi- seul et d'Aigremont, regardés comme bien- faiteurs de l'abbaye, avaient leur sépulture dans l'église, qui était fort belle. On y voyait aussi le tombeau du célèbre Olhon, évoque do Frisingen, chronicpieurdcsc.oisades, qui ft;t abbé de Morimoml, et y mourut en reve- \u\n\. d'un chapitre géiiér;d de Cîleaux. Celte abbaye, bAtiesbr lesconhnsde troisévêchés, celui de Langres, de 'l'oul et de Besançon, avait cela de remarquable (prellea[)i)arlenait h plusieurs Etats. Ainsi la moitié du réfec- toire dit-on, était sur les terres de Lorraine,, i.indis que l'Eglise éiail sur les terres de France. On [)riait, on chaulaitdonc en Franco, mais on mangeait en Lorraine. Sur la jiorte de l'église on lisait ces mots écrits en lettres gothiques : Vive le r./j, noire souverain seifjneur, et au milieu de la llè;;he il y avait une couronne de llcurs de lis. Voy. le bel ouvrage : tJisl. de Vabbaije de Mjriinond , jiar l'abbé l)ulx)is; et, (iall. ihrist., l. IV, col. 8L"i, la série de 81 abbés, depuis Arriohl, l'an 1ll5,jusqu'à Nicolas IIJ, Aubertot, élu erj 17.);{. MOIUMOM) DE .MILAN, Mnimundus, avant Coronalum. — Abbaye de l'ordre de Cltcaux, bâtie sur le boni "du 'lessin, dans le diocèse de Milan (Lombardie \ éniti(.'nne), vers l'an ll.'J.'J ou ll-'iO. S(;s premjcrs reli- gieux lui viment de la célèbre abbaye de Morimoad, en Fraiu:e, di>nt elle (tril le nom. L'abbé était comte et sei;;n(;ur de Moiiiiif)iid dfc Coronal, et de plusieurs autres lieux .-.ur Icsffuels il excif-aii Injustice tempoiclle. — JoNGEH^, liv. Vil, p. 72, donne les Ucuii de 3iabbé<. MOllEUlL, MoroHum (diocèse d'Amiens, Somme, Fiance), — Abbaye de l'ordi'e dg Saint-Benoît, sous l'invocat'on de safnt Waast, située entre Amiens et Montdidier, et fondée l'an 1109, par Bernard, seigneur do Moreuil. Ce fut d'abord une Celle dé|)en- dant de l'abbaye de Breleuil ; elle fut érigée en abbaye vers l'an t^i^O. — \ijy., Gallia christ., t. X, col. 1311, la mention de 38- abbés. MOILMENT, Mormenlum, — Ahcienihe abbaye de France, fondée vers l'an 1120, dans le diocèse de Langres, par un nommé Hugues, dont le nom figure dans une charte- donnée cette année 1120, par Joceran, évoque de Langres, en faveur de l'hôpital de Gros- Bois, GrossœSilvœ. MORTEMEU, Morluum Mare (diocèse de Rouen, Seine-Inférieure, France). — Ab- baye de l'ordi-e de Cîteaux, tille d'Orcamp, de la filiation de Clairvaux, fondée sous l'in- vocalioii de la sainte Vierge, l'an 1Î3V ou. 1135. Son fondateur et |)reaiier abbé fui uu- noiiiuié Aii-'xanch^e, qui étant venu avccquel- qiKis disciples dans la forêt dite do Lynis, dans le \'ex:n Normand, y fonda d'abord, Tan 1130. un monastère dit Notre-Dame de Beau- mont, par les libéralités de Robert de ("an- dos, châtelain do Gisors, et d'L^abeile sa femme. Ce monastère fut transféré vers l'an 113V au lieu dit Moriemcr. L'abbé Alexan- dre l'unit à l'ordre de Cîleaux y Wuleran,. abbé d'Orcanif), le reconnut pour tille, et lui envoya quel(]ues uns de ses religieux. Atlam, ir.our dOrcamp, succéda à l'abbé Alexan- dre dans le gouvernement de Mortemer. Les rois d'.Angleterr'e,. aloi s souverains de la Normandie, dotèrent et protégèrent suc- ee^siveiueut l'abbaye de Mortemer, dont les belles ruines rappellent encore l'ancienne s-plendeur. Henri II Plantagenet célébra, dit-on, dans cette abbaye le com-nieucement du carême en UGl ; et il reçut les cendres des mains de saint Pierre de Tarentaise, h'gal du Pape. Les ruines de l'abbaye aj)- liartieuneut, dit-on, à un riche Anglais, qui veille à leur conservation. Mortemer, A/yr- aut/tt3/a;-€, désigne aujourd'hui un boui'g de France (Seine-inférieure), dans ranci(;nne- Normandie, à 9 kil. E. de NeulVliâtel. Ce lieu est célèbre par une bataille entre Guil- laume le Bâtard, duc de Normandie, et Henri 1", roi de France (lOIV»] ; ce dernier- y fut vaincu. — Voy., G.ultia christ., t. XU col. 300, la séri-c do 43, abbés ; Ncaslria piuy p. 708. MOilZELON, MOBSELLE, Myrse//« (Bel- gique). — Abbaye de femmes sous l'invcica- tion du Sauveur et de la sainte \ icrge, dont on alliibue la fondation ù sainte (iudule, lille du comte VVitger et d'Amalbcrge , scuur de sailli lùiiebert, évèipie de Cambrai, et des saintes l^ainelde, iMiarviible, et l'jiiielinde {y>, dit- f»n, avant le lever de l'aurore, elle i»c rcu- Î57( MOU niCTlONNAirUT »r.>i3 d«u à réiiri>c tle Saiiit-Sauvem- de Morzel, «li>trtnt de deux milles du cliAloau de son père (9i) : elle n'était accompagnée que d'une servante, portant une lanterne. Un jour, dit-on , comme il faisait profondément t)l)scur, la lanterne s'éteignit. Dans l'impos- >ibilité de diriger sa marche, la pieuse fille eut recours à la prière et aussitôt brilla une lumière miraculeuse qui lui permit de ter- miner heureusement son pèlerinage. (Vost ))Ourcelaqut' la sainte patronne de Hruxelles e>t ordinairement représentée une lanterne à la main. Sainte Ondule étant morte pleine uc mé- rites, le 8 janvier 712, son corps, enterré d'abord à Ham, fut transporté plus tard à Moftel, dans l'église de Sainl-S.iuveur, du temps de (Iharlemagno. Ce monarque pé- nétré de la plus grande vénération pour sainte (iudule. Ut bAiirdans ce lieu un cou- vent de religieuses qui prit bientôt le non» de Sainte-doule ou (iudule. Ce couvent fut détruit lors des invasions des Normamls. Charles, ducde Lorraine etsouverain du Ilra- jf.inl, lit transférer les reli(|ues de sainte du - duledans léglisedeSaint-liéryà Ih-uxidlcs; et r.ui 10V7, elles fuient |)ortéos'avec beaucoup Luçon. Elle eut pour fondateurs, dit-on, les seigneurs de 'rriayze, et fut vraisomi)la- blemeiit agrégée à l'ordre de Cîteaux, l'an 1152. F'Ilea été autrefois du diocèse de Mail- lezais, puis de la Rochelle ; détruite parles hérétiques, son église fut réparée et décorée de nouvelles voôtes par les sains du [irieur D. Denis Gedouin. Cette nouvelle église fui consacrée solennellement le 19 novembre 1G99, par Charles Madeleine Frézeau de la Frezclière, évêque de la Rochelle. — Voy., (inllia Chris'.., i. 11, col. 139G, la série de 26 abbés. MOURY, Muri (Suisse). — Abbaye de l'ordre de Saint-Renoîl, fondée l'an- 1027, dans le pays d'Argovie et dans l'ancien dio- cèse de Constance, par Werner, évèipie dc^ Strasbourg, en l'honneur de lasainte Vierge, et de tous les saints, et sous le litre de Saint-Martin. La comtesse Itta, femme de Rodeboion,el le comte Rodeboton lui-même, )'ère de l'évoque \Verner, furent aussi ses foiidaleurs ou bienfaiteurs. — Voy,, Gallia christ., t. V, col. 1037, la série de 40 abbés. MOISTIER-EN-DER, Ijervum (Maiile- Marne, France). — Abbaye de l'ordre do Saint-R'Mioîl, sous l'invocation de saint Rercaiie, saint l'ierro et saint Paul, l-llle fut foiiiléc l'an 073, nar s.iiiil Rercaire, premier abbé de Haut-\iliiers en Champagne, .'i l'aide des libéralités du roi Childéric 11. Ivlle était du diocèse de Châlons-sur-Marne. Saint Ik'jcaire en fut le premier abbé, l^lle devint parla suite la plus c(jnsidérable de la jiro- vince. Sa seigneurie s'étendait sur vingt el une paroisses, cl emlirassail un grand nom- bres de cures el autres bénélices. Elle était de la (;()ngrégation de Saint-Vannes depuis l'an 1059. Montier-en-Der est aujourd'hui une ville, chef-lieu île canton de la Haute- Marne, au diocèse de Langres, — >'oy., (Jnllin christ., t. IX, col. 909, ia série de"65 abbés. MOI STIER-NECF,ou MONTIERNEUF DE POiriERS, Monasleriiim Nuvum (Vienne, France). - Abbave de Rénedictins, h Poitiers, l'ondée l'an lOWi ou 101)9 (selon d'aulres en 1075), par Ciuillaume VII, dit Cuy-Cicolfroy, comtfî de Poitiers et duc d'Acpiitaine. Placée dans l'origine sous la direction de l'abbaye de (]luny, elle fut richemonl dotée par son puis- sant fondateur, (juihsa mort, l'an 1080, vou- lut être inhumé au milieu des bons moines, (pi'il visitait |iiesque chaque jour, dit-on, cl auxquels il avait voué une amitié toute par ticulière. Montierneuf s'accrut encore pat les donations successives des comtes idoment. La liste des abbés de Montierneuf pendant 700 ans oifitt CM) On jioiis»' qno lit :lf meure «If sniiilc (imiiilc ,i clç ,* n;r,ii, Il.iiii jucsi'e WiUoiilc. Voy. — Alliés. Ikhjii. prrg (j'Aldst, ri (|ii'clle » clé çiiloiTco à 573. MOU DES ABBAYES ET .UONASTEKLS. MOU 574 dos noms illustres, tels que ceux des Coucy, dos saiuls (iclais-L,usignan, des La Uoohe- l'oucauld et des Cossè. Les abbés de Mon- ti(!rneuf avaient le titre de Conservateurs (tpostolit/uesdes priviléjes de l'Université de Poitiers^ fondée au xv' siècle, et ils surent toujours se niaintenirdans les droits et hon- neurs attribués à ce titre. L'abbé était élu ]iar le chapitre des religieux, selon les sta- tuts de l'ordre de Cluny. L'église de Mon- tierneuf^ sous l'invocation de saint Jean Té- rangeliste et de saint André, avait cela de particulier, que la sainte réserve destinée aux malades n'était point déposée dans le t.ibernacle, mais dans un appareil suspendu j)ar de légères chaîiies à une grande crosse, p;dnte en noir, et placée dans la chapeile de l'abside. On voit là un reste des traditions qui se sont conservées plus religieusement dans les églises d'Italie, oij il existe encore le plus souvent une chapelle du Saint-Sa- crement, contenant le déjiôt sacié. Montierneuf comiite quatre écrivains re- Goramandables : le moine Martin, premier historien de l'abbaye, dont les travaux ont été recueillis et publiés par D. Mnrtenne; Hugues et Richard do Poitiers, auteurs de la Chronique de l'abbaye, publiée ))ard'A- cliéry (ce dernier a composé une Histoire universelle dont quelques fragments se trou- vent dans le Rerum (jallicaram Scriptores); «Milin Pieri'e de Poitiers, secrétaire et ami de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, grand jiricurde Montierneuf, et plus tard abbé de Saint-Martial de Limoges, traducteur de l'Alcoran. Prosateur et poëte, Pierre de Poi- tiers composa l'épilaphe inscylesur le tom- l>«au du célèbre Abailard. L'église qui existe encore aujourd'hui, bâtie au xi* siècle par Pons, moine de l'ab- Ijayfi, ainsi que l'indique sa signature au b/is d'une charte, futconsacrée le S'i- février 1006 par le Paj)e Urbain II, h son retour de (".l< rmont, où il venait de prêcher la croisade. C'est cerpic rap|)elle une inscription placée dans l'intérieur de l'église, et reiMnivorte d'un châssis vitré par les soins de la société des anli(|uair(;s de l'Ouest. Cette église olfre un beau typedc l'archilccture romane pure, unie à celle du xni' siècle. Pendant lesmauvaisjour.îflo la révolution, .nontierneiif était devuiiu un beau magasin d(; fmu'-'jges. Après ces tc^mps d'orgie, il fut rendu au «ulle |)ar XL Salvarain, curé du lieu. Kn 1817, l'église de Montierneuf fut restaurée et la [taroi>>so la jilus pauvri? de !a ville eut dans elle un tcMnpIc assez spa- cieux ; mois ce n'était plus la vieilh; basilique ro;iiarie, avec ses merveilleux orneme-nts. Le 8 juillet 1822, on a retrouvé, après fjuel- ({ues recherches auKpjolles présidaient les autorités religieuses et civiles, la sé|tiiliure du duc (iiiillaiiiue, fondateur de l'abbayo. Tout indiquait qu'il avait été enseveli sous riiabit monacal. Ce fut alors qu'on éleva sur le lien mèmeoù reposa ledu<:, un mausolée, rcdégué depuis dans le coin obscur où on le voit encore. - Voy. Guide du roynijiur à Poitiers; et au Gallia Christ., t. FI, col. 1204, la série de 55 abbés. MOUSTIER-RAMEY, Arremcrense Monns- terium (Diocèse de Troyos, Aube, France). — -Monastère de l'ordre de SainfrBenoît, sous l'invocalion de saint Pierre, fondé l'an 837. à quatre lieues de Troyes, sur la rivière de Barse, |»ar un prêtre nommé Arremar, dont elle porta le nom, et |)ar les libéralités d'Aledran, comte de Troyes. Cette abbaye s'unit à la congrégation de Saint-V^annes^ l'an 1655. On y conservait les reliques de' saint Victor, prêtre de Troyes, dont saint Bernard a lui-même composé l'office. — Voy., Gallia christ., i. XII^col. 552, la série de 55 abbés. MOUSTIER-SUR-S AMBRE , 31onasteriuin: ad Sariin (diocèse de Namur, Belgique).— Abbaye de femmes, de l'ordre de Saint-Be- noît, "sous l'invocation de saint Pierre, fondés l'an 660, non loin de la ville de Namur, par, saint Amand, en l'honneur du i)rince des apôtr.'S. Cette abbaye devint célèbre lors- qu'on y eut transféré de Dorne, près d'An- vers, le corps de saint Fredegand; elle est quelquefois appelée du nom même de ce sainte Dévastée |)ar les Normands, elle fut restau- rée l'an 901 par Ermengarde, d'oii lui vint aussi le nom de Monastère d' Ermengarde- sur-Sambre. Depuis l'an 1282, elle était de- venue un collège dechanoinesses de 70 filles nobles et de 10 chanoines. — Voy. Gallia christ., t. m, col. 579. MOUflER-EN-ARGONNE, Monastcriuim in Arjona (diocèse de Châlons-sur-Marne,. Marne, France). — Abbaye de l'ordre de- Cîteaux, fille de Trois-Fontaines, de la tilia- tion deClairvaux, située non loin de Sainte- Monehould, Ce fut d'abord un monastère de chanoines réguliers fontlé l'an 1134 |>ar Gcotfroi I", évêque de Châlons. Mais l'aa 1144 les chanoines se donnèrent à l'ordre (le Cîteaux. — A'oy., Gallia christ., t. IV, col. 968, la série de 4babbés. MOUTIER- LA-CELLE-LEZ-TROYES, ou CELLE DE ROBIN, CellaBohini, Nova Cella,. ] rtus Cella Trecensis (diocèse de Troyes, Aube, France). — Abbaye de l'ordrede Saint- lieiioît fondée vers 650 par saint Frobert, moine de Luxeuil, dans un marais près de Troyes, couvert de bois et de broussailles, dit Vile Germaine, dont la reine Balhildeei son fils Clotaire 111 lui conlirmèront la | os- session. — Voy. Vie de saint Frobert de Troyes. — 11 9.')' forma une; connnunaulé noml)rcusc et florissante, dont le saint fut le |)èie cl l(! modèle. Il mourut le 31 décembre 673, et fut enterré dans l'église de son mo- nastère, dit alors de Clle Germaine, et (pii fut appelé après sa mort Celle de Saint- J-'robert. Bobin, évôip.ie de Troyos, ayant augmenté ses bâtiments «-l ses revenus, celle abltaye changea de nom uour la troisième lois, et fut apjielée \i\ Celle de Itobin. linliii son dernier nom a été Moutier-la-Celli\ Les rois de Fianc(s et surtout Charles le (ihauvi;, rcnricliirent do revenus et de jiriviléges, l'ji 13'»8, sous r.ibbé A} merir, les An;^lai!> i7: MOT briil^^eiil le monastère, qui «vail écliaj)!.(! à Irt fureur de*; Nortuands |ilus de rini| ceiils ans auparavant. Henri de > ienne, son sue- cesseur, répara ce désastre. L'église de lah- Itive, sous le vocable de saint Pierre, était un modèle d'arL-hiieolure, et l'une des plus belles, dit on, de toute la (>hampa^ne. lille fui reconstruite par les soins de l'aljhé An- toine (îirard, en 1517. On y remarquait de uia- gnifKiues vitraux coloriés, représentant des scènes de l'Ancien etdu Nouveau Teslaineut ; des images desaints et sainlcsdont le tiésor possédait des relii[ues. Il ne reste plus de ce monastère qaedes ruines. Il avait emhia^sé la rélormede Saint-^'annes versio milieu du XVII' siècle. — \'oy., (iallia christ., t. XII, col. 3'vO, la série de 57 ahhés. MOUTIER-SAIM-JKAN, Reonuttts at Reo- mws ((-ôte-d'Or, France). — Abbaye de l'ordre de Saitit-Benoît , h ciiicj lieues de Flavigny, sur la rivière de Keoman, d'où elle a [uis son nom. KUe fut fondée vers iVO, ilil-oii, l»ar un noble personnage iionuué Jean, tils (lu sénateur Hilaire et do Ouitta, tous ileux cités avec éloge par S. Tiréguire de Tours, et tous deux iidiumés à Dijon |)rès du tombeau lie saint Bénigne. Kntraîné par l'amour de Ja solitude, le [lieux fondateur s'était retiré dans un désert, où il Mut ce monastère, ourd la règle de Saint- Macaire, comme on le voit par un di|)lôme du roi Clovis 1". Ce nvonastère, dédié dans l'origine l honoré comme saint. Cette abbaye de M(julier-Saint-Jean devint dans la suite »élèbre et considérable. Klle avait sous sa dé|>endanco ileux monas- tère de femmes. — ^(>y. Uctvcrius, Uist. monust. S. Joannis Uroiiiatnsis ; cl, (îal- Ua christ., t- i\ , col. 0."i8, la série de 82 ab- bés. — Celte abbaye éiail du diocèse de Langres. MOUZON, 3/«5o»ium- (Ardennes, France). — Uiclie abbaye de l'ordre de Saint-Benoîl, sous l'invowaiion do la sainte >'icrge, cl (jui a donné naissance à la ville de ce nom, au- jourd'hui chef-lieu de canton du départe- ment des Ardennes, h i kilomètres S.-E. de Sedan. Cette abbave fut fondée dans le dio- cèse de Ucims, l'an ÎI71 , |)ar .\dalbéron, archevêque de Ueiuis. Ce pontife remplaça par des religieux les ch.inoinesses étal>lies alors dans uneanti(pie ('«glise et (ouveni de lilles, sous l'invoialion de la sainte Vierge, dont saint Remi fait mention lui-même dans son testament. — Voy., (iallia chri$t., t. l.\, col. 259, la série de 57 ai)bés. MOYCOSQUIN (dans TUIsler, comté de Londonderry, Irlande). - .\bbaye de l'ordre «le Cîleaux, fondée l'an 1218. Klle est située j»rès des bords de la Boy ne, non loin de la vdie de Londonderry. Fx's Irlandais, dit Jongclin, l'appellent Muihcoacnoin. MOYKN-MOUTIKU, Maliauum Monoulc- M'OH ou Mcirni Mmost. (diocèse de Sainl- L'ié, ^ o«;g(>s, France). —Célèbre abbayo de DK:TlO.V\.\Ii;E ML. Y 570 l'ordre de Saint-Benoît, sous l'îuvooation de la sainte \ierge et do saint (irégoire, et. foniléo par saint Hidulphe, archevêque de Trêves, qui en fut le |)reinier abbé. K'Ie était situé(; au milieu des uKjntagnes des \'osges, et son nom lui vint de sa position tuuijnwc entre (juaire autres abbayes, celle de Se- nones h l'orient , d'Fslival à roccident. de Saint-Dié ou de Jointures au midi, el de Uon-.Moutier au nord. Ces cinq monastères, dis|)Osés h une petite distance les uns des autres, formaient une espèce de croix, dont le chirur ou le centre était Moyen-Moutier, éloigné pres(pie également des quatre au- tres, de deux lieues environ. Des chanoines furent plusieurs fois sublilués aux r(digieux ù Moyen .Moulier. Kntin la discipline s'y étant relûchée encore, la rélorme de la con- grégition de Saint-Vannes y fut introdute l'an IGOO, par les soins d'Frrir , évùque de ^'ei•(lun et abbé de Mcnen-Mouiier.— \o» ., (i'tdia rhrisi., t. XIU, col. IVOO, la iêrie de 08 abbés. MLNCHFN-NEWBURG, 3roHaehorum no- vnin Castrnm (ancien diocè.-e de Magde- bourg, ville des Kiats-IM-nssiens, Saxe). — Abbave d'aboril de Bénédictins, |)ui> de l'or- dre lie Citeaux, fondée vers l'an lOlV, par saint Geron , archevôiiue de Magdebourg, de concert avec Marcnion Thiedmar, son fière, eti l'honneur de la bienheuieuse \ ierge llarie et de saint Cypricn, martyr. Celle abbaye qui était l'uiie des plus opu- lentes de tout l'ancien diocèse de Mag le- bourg, était dans le voisinage de la ville de (^asde. On ignore à quelle épo(iue elle a]>partint aux Cisterciens. (JoMitLi.N.) MUNCIIROLH, Rothum, Radium au Ro- taum Mnnachorum (.Vllemagne). — Belle ab- baye de l'ordie de l'rémontré, fondée l'an 112G, par Fiuma, femme de l'illustre baron et chevalier doré [tifuitis aurati) Henri de Wildenwergk. Kilo était située en Souabe, h deux milles de la ville de Memmingeu (Bavièie), et dans l'ancien diocèse de Con- stance. Klle eut dans l'origine des prévôts seulement, el ensuite des abbés. Cette ab- baye avait le litre d'impériale el d'exempte. Klle élait très-considéraide et d'une grande magiiiliciMice, si l'on en juge par la plainhe des Annal. Praru;e à la vdle Ac. SaJMl-.Nabor, ijile aujourd'hui Saint- Av'jld (95), L'abbé de Saitit-Nabor jouissait autrf-'fois de grands hfjuu'Mirs. — N <>y., Gnl- lia christ., t. XllI, col. 8^19, la série de 55 abbés. NA.MUK (Notre-Damk m.) Ç.i Natnur, B(.'l- gique), — Egli.se cfillégiale et abl)aye sons rinvoialion d<' la sainte; Vierge, nui reron- n.ill pour l)U'nlViiirifo, sinon pour fondalriic, la B. Ode, fennne de Boggix, duc u'Aipii- (').">) Chrf-liru l'c ( .'n.luii ii !>2 k I. 0. île Surn g;ii'iiviii taine, et la pieuse coopéralrice de Saint-Hu- bert, évèque de Liège, qui mourut l'an 727. — Voy., Gallia christ., t. III, col. 582, la série de 23 abbés, depuis l'an 1049. NANTI'^ITL, Nantum (France). — Ancien niona.'-lère de l'ordre de Saint Benoît, fondé vers l'an 526 dans le Cotenlin, près de la nu'r, et dans le diocèse de Coutances, par saint Marculfe ou Marcou , originaii'e de Ba\eux, (pii en fut le premier abbé. Ce saint pi èire lit cette fondation parles libéralités du roi (^hihlebeit, (jui lui donna remplace- ment et les fonds nécessaires. Le monastère n'était d'abord composé tpie d'un oratoire et de (]nel(|ues cellules. Le saint s'attacha sur- t(jnt à l'aire revivre parmi ses disciples l'es- prit de charité. On compte parmi eux saint Oion, "^aint Domard et saint Héli(;r. Le pieux abbé permettait aux plus lervenls de ses di n iples de se retirer dans Tih; de J<.'rsey. dans le voisinage, pour y mi-ncr la vie d'à nadiorète; il y passa lui-même avec eux cl v fonda unaulrtî monastère. — Voy. Sxint- Hî.'i ii;ii. - Il mourut Uî 1" mai Î^'.VH, et fut iidinmé (i ^al.tvull. Dui'anl l. ^ incursion.-» ÏJ79 NaZ DICTIONNAIRE NES vSSO (les Norin.inils, on p«ortn son oorps à Corbe- riy, près de Laon, où l'on liûtit une é^li-^o, sous l'invocaiiontle sailli Mar(Ou,(iui ilevinl [tar la suile très-célèbre. On y venait en pè- lerinage, et les rois de France cux-niùincs s'y rendaient àprèsLleur sacre. — Voy. Coubi:- ^r. — Voy. aussi (7alli(icfirift.,[.\l,(o\.9l'2. NANTI:L'1L-KN-\ ALI.KK , NantoUum in Valle , ManlOfjHum, yanloliacuin ou .S". Jie- ncdictus de Nanloliaco (arroiulis>cuienl de RuIFcc, Cliarcnte , France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocatu^n do la sainte Vierge et de saint Benoit, qui re- connaissait Cliarlcniagne |)Our son fonda- teur. Elle fut fomlée dans une vallée où l'on avait constiuit jadis une église de Saint- Martial ; elle existait certainement avant lan 100.'{, connue le prouve un passage d'Ainicun de Fleury. Suivant la clironiciue dis Maille- zais, elle fut construite de nouveau lan 10V6, par le soigneur (|ue de Br)rdcaux. — N oy., Gallia christ., t. II. col. 1203, la série de 48 abbés. NAN'IUA , Nnnlu(iru7n in liugcto (.\in, France). — \ ille (90) et nom d'une ancienne flbbaye de Bénédu lins, fondée avant l'an 700 sous linvocation île saint IMtfrro. Kilo appartenait au dioiôse de Lyon, {(iallin christ., t. IV.) On ignore le nom de son fon- dateur, C'ot [lar pure conjecture qu'on at- tribue sa fondation 5 saint Amand, évoque de Maëstriclit. Elle fut soumise vers l'an 900 h l'abbaye de Cluny, et l'an 1100 elle devint un |irieuré, par une bulle du Pape Pascal 11. Elle n'cxi-lait plus au dernier siècle. ~ Voy., Gallia Christ., t. \\, col. -210, la série de 15 abbés. NANTZ, Nantum (ancien diocèse de Va- bres , aujourd'liui de Bhodùs , Aveyron , France). — Abbaye de l'or be de Saiilt- Be- noit, sous l'invocation de saint l'icrrc Elle fut fondée, selon quelques-uns. Tan 070 jiarsaint .\mand, évftcpie d l.'treclil ; mais l.i «batte de fondation ciiée dans le6'a//iV/r/j/-i.s7. est de l'an 878. ('elle abbaye étaii située (ians une agréable vallée, h (pjalre lieues environ de \abres. Elle fut soumise à l'abbaye de >'abres par ses fondateurs, Bernard cl L'dal- f;arJe, sa femme. <^.e fut d'abord un piicuié; e Pape Innocent 11 l'érigea en abiiau' pnr une bulle, l'an 1135. Le Pape Irbain^', l'an 1306, la soumit au monastère de Saint-^■i(•- tor de Marseille en la soustrayant <*! la juri- diction de l'évèque de N'abics. — \(>\.,(int- lia christ., t. I, col. iHï, la .^érie de '29 abbés de Naiitz. NAZAUEIH Noti\i-I)amf. dk), .S. Maria (le Mazarrih ^a .Marseille, France. — Abbavc; de femmes de l'ordre de Sainte-Claire, fon dée l'an 12.")'i.dans un faubourg de .Mar.-edle. Dans une bulle d'Alexandre IV, cl d.ms d'autres cliartes, elle est appelée Mounstr- riiitn de Sazareth, ou //. Maria de Maza- fett , ordinis S. Damiani. Charles II comle do Provence, fut l'un do ses bienfaiteurs, v»^rs l'an 1207. Li reine Sancie d'Arragon, femme du roi Robert, dota aussi ce monas- tère de mille onces d'or. H fut détruit lors des guerres qui dévastèrent la Provence vers l'an 1359. Dix-sept religieuses (]ui l'iiabitaient alors, se réfugièrenl dans l'église du temple, oij elles démoulèrent deux ans, juscju'à la reconstruction des bâtiments qu'elles habi- tèrent do[)uis, i)rès la [)aroissc de Sainl- Cannat. NEAUFEE - LE- VIEUX ou L'AIVEIX, Ncalfa Vvttis ou AfjHusa (Seine - et - Oise, France ). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- n(tît, sous Tinvoialion de saii t Pierre, fon- dée, dit-on, avant la fin du x' siècle. Elle était du diocèse de Chartres cl située sur la ^!auilro. Elle reconnaissait depuis l'an 1100 pour supérieurs, sinon i^^ur fondateurs, les chanoines de l'église de l^haitres, auxquels elle élait soumise. — ^'ov., Catlin christ. , t. VIII, (ol. I2V0, le catalogue de 20 abbés. M:( RI:NSIS PARIIILWO. — Anden monastère de fenuues, fondé par saint Pa- trocle, dor.t [»arle saint (Irégoire de Tours. De Mtis Pair., c. 9. ) Le UalUa christ, en ait nieniioM coni.ne a^\ ant existé dans le dio- cèse de Bourges (t. 1,'col, 119). NEN.VV, en lilandais J/rt/in.s/rr na Maijhc^ Maijium, autrefois, ( comté do Limeri( k, Ir- lande). — Abbaye de l'ordre de Cîteauy, fon iée l'an 1151. N EH LAC ou NOIR-LAC, Mgn- Lacas, Dor.ius Dci de yiyro - Lacu (diocèse de Bourges, Cher, France ). — Abl;aye de l'or- ar François de PériiarJ, évoque d'Evreux : ce i-onlife donna en elfet, pour celte fonda- lion, l'église paroissiale de Notre-Dame et de Saint- Jean - Baptiste. — Voy., Gallia ehrisi., t. X, col. G61, la mention de 6 ab- l)csses. NEL'fFONS, dit SAINT-GILBERT, Novem Fontes, ou. S. Gilhertns (diocèse deClermont, Puy-de-Dôme, France ). — Abbaye de l'or- dre de Prémontré, fondée vers l'an 1250, sur le ruisseau l'Andeloi, h une lieue de la ville de Sainl-Pourçain, par un noble chevalier, nouHiié Gilbert, (jui revenait delà Palestine, lien fut lui-même le premier abbé. L'abbaye de Saint-André de Clermonî était soumise immédiatement <'i celle de Neulfons, — Voy., Gallia christ., t. II, col. 4-15, la série de 33 abbés. NEL'-MOUSTIER, ou LE SEPl LCRE, No- vum Monasterium (diocèse de Liège, Rclgi- (jne). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augus- tin, sous rinvôcation rie s.iint Jean-B.iptisle, fondée avant l'an 1115, | ar le célèbre Pierre riirmiie, 5 «-on retour de la croisade. Il la fonda aux frais (h; Lambert de Glermont, et de Gonnn de Monlaigu, les compagnons de son voyage et de son retour de Jérusalem, et il la confia h dos clianoines réguliers de l'ordre de Saint-Augu^iin : c'est là (|ue mou- rut l'an 1115, ce grand prédicateur de la première croisade. L'église fut consacrée ian 11.30, par Alexandre, évôrjue de Liège, en l'honneur du S«iiit-Sépulcre et de saint Jcan-Haplisle. Gelle abbaye était située; dans une grande et belle vailée, sur la .\l(;use, sons les murs de la ville de Huy. — Vov., Gallia christ., t. III, col. 1002, l'a série de 8 prieurs, depuis Pierre l'Ermite, et celle de 37 abbés. NELMOUTIER PRES OTVEILLER, No- vum Monasterium. — Abbaye de femmes, tie l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la Trinité, commencée au ix' siècle, par Aventin, évêque de Metz, et terminée et do- tée à la fin du siècle suivant, par l'évêque Adalberon 11. Elle est comprise dans le dio- cèse de Metz, au Gallia christ. Otveillerou Ottweiler, dont- elle était voisine, est au- jourd'hui une ville des Etais prussiens, à 12 lieues S. -E. de Trêves, chef-lieu de Cercle. NKUZEISCHEN (diocèse d'Olmutz. Mora- vie, Etats autrichiens). Abbaye de femmes de l'ordre de Prémontré, fondée l'an 1211, par Marquard de Hradek, duc de Militia, et sa femme Woyslava. Ces pieux époux la do- tèrent libéralement. Celte abbaye existe en- core aujourd'hui. — \ov. Annal. Prœmonslr., t. Il, col. 535. NEU-WILLERS, Novum Tillare ou Nova Villa (diocèse de Strasbourg, Haut-Rhin, France ). — Abbaye de l'ordre de Saint Be- noît, fondée dans le vui' siècle, par Sige- baud, évè que de Metz. Elle fut confiée aux soins de saint Fir.iiin, qui en fut le premier abbé. Celle abbaye élait dédiée sous l'invo- cation de saint Pierre et de saint Paul. Elle fut changée l'an liOo en un collège de cha- noines séculiers, par les soins d'Albert, évo- que rie Strasbourg. — Le Gallia christ., t. V, col. 83'i-, mentionne quelques abbés après suint Firmin, NEVEUS (Notue-Dame de), 5. Maria Ni- verncnsis ( Nièvre, France ). — Abbaye de femmes, de l'ordre de Saint-Benoît, fondée fiai' saint Théodulfe, surnommé Bobob n, qui, connue le rap[)orle Jonas, dans la Vie de saint Euslase, abbé de Luxeuil, bâtit trois numastères dans le pays de Bourges, et un quatrième de filles, i)rès la ville de Neveis, tous selon la lègle de Sainl-Colomban. Ce dernier, situé hors des murs, fut plus lard renlermé dans l'enceinte de la ville ; dévas- té par les barbares au ix' siècle, comme l.inl d'autres, il fut restauré sous' le noi.i de Saiiile-Marie et de Saint-Genez, par Ilerman, évêque de Nevcrs, (|ui le concéda l'an 8V9 à des religieuses de l'ordre de Saint-Benoîi. L'eiiqiereur Charles le Gros, à la | rière d'Eiumenon, évê(jue de Nevers, accorda di- vers I riviléges à celle abbave, en 885, 8S0 et 887. — Voy., Gallia chris)., t. XII, col. 672, la série de 36 abbesses. NEVHAM ou NKWENUAM, Ncwhamiii»!, Neuenhamensis Ahh(Uia (comlé de Devi iî, Angl(!l(!rre). — Abbaye de l'ordre de (]il(!ai;\, fondée l'an 12V1, selon le Mouaslic. Angli- can. Son premier fondateur fut, dil-^oii, Henri III, roi d'Angleterre, et le seconnsace, | or Henri, margrave de Misnie et de Lusace, ut le pietiiier de >a famille (jui fut landgrave de 'lliniinge, dit Jongelin. Il y fut iidiuiné Tan 1-288, avec sa femme Cons- tance, tille de Léopold, archiduc d'Anlri- clie. Les Hussites (iévastèrent cruellement celte al)l»aye l'an U-27. Son dernier abhé ré- gulier fui Gaspard Seliossge, qui vivait l'an MIAV -MINSTF.R , Sovum Monnslrritim (comté do Nortlnimherland , Angleterre). — Alihaye de Tonlre de (liteaux, Ulle de Fon- lain ou Fontaines au comté crV(»rk, et de la fdialion do Clairvaux. Saint Uoherl, moine l)énédi(lin de Noire-Dame d'Vorck, venait de fonder, avec douze autres religieux, la célèbre abbaye de Fontaines, lorsque Ka- nulphe de M(Mley, baron de .Morpelli, visita ce mona>lère. Il fut si touché de la vie édi- fiante de ses pieux Iiabilanls (ju'il demantia à Tabbé Uichard quebpjes-uns de ses reli- gieux , et lit biUir pour eux en 1137 le mo- nastère de New-Min>ler, près de Mori eth, dans le Noi tliuud)erland. Uobcrt en lut le premier abbé. Sous la conduite et l'exemple (Je ce saint homme, ou vit lleuiir toutes les vertus nion.i'-iiques dans la nouvelle abbaye. Il fomla hii-n.èmo peu d"ann<5es après un monastère h l'imnelle ou Ilivebelle, dans le comlé de Noitliamjlon. Fne sainte nmiiié l'unit toute sa vie avec saint Hernard et saint Godéric, pieux ermite d'Angleterre. Saint Hobcit mourut le 7 juin ll'JO. Son nom figure dans la .Mait\rolngo romain. I.e monasière de New Minsler vit dans !a .suite ses donations coMllrmées par Henri III, roi d'Angleterre. — ^ oy. Mouas'.ic. AntjU- can. NKWRY ou MANASTFU-iniIAIH CHIN- TltACiHA, en l.itin \ iride Lifjnidii ou AVio- raccnxe Canobium (cou. té de j)()wn, Irl.'iiide^^ — Abbaye de l'ordre de (Jleaux, fondée l'an Wkk. par une colonie de religieux de M(dli- font et par .saint Malachie, évOipie de Down, qui la con^aera s(fus l'itivocMron de la Vierge, .Mère do Dieu, et de saifit l'alrite. Le roi ileiiri \ III convertit celle abliHVi- en collégiale et en nomma prévôt Jean l'row le. le dertner abl)é. .Vais neuf ans ajtiès, elle lui snpp-rimée et convertie en chAleaii. MiWSTAT (iliorÔM» de Wurlzbonrg, Ha- vière).— Abbaye de l'ordre de; Saint-Ilenoit, l>Alie dans la seconde moitié du viiT siè- cle |>ar Mégingoz, évéque de Wurzbouig, avec l'appui de Cliarlemagne. .Megingoz, suc- ce.Nsenr de saint Burtkaid, après avoir or- (iiiéloans le sié^e ili(pie dite de i»«jn/-.l(yrjro/p, martyr. On l'appelait aussi jadis ba5.ili(juc Jovitiienney de Sainl-Juvinicn, préfet de la milice romaine dans les Gaules et martyr, (pii vers l'an 3'iO. éleva h grands frais Ce temple, hors des murs à Torient de la ville de ileiins. Celle basilique p^araîl avoir servi de sépultiue aux premiers évôtpies de Ueims. l'Jle pr.t depuis le nom de Sainl-IS'icuisc, lors(pie, étant devenue le tombeaude ce saint [KT-), .S. MicoluH.^ in Hosco ou de Salin (.\isne, Fiance). — Abbaye de Uénédiclin><, fondée avant l'an 1089 et vraisenddflblement vers l'an 1080, dans l'ancien diocèse de Laon (Rujourd'liui d(! Soissnn>), h trois lieue.> en- viron de Laon. I-.lle fut bAlie au milieu des bois épais ipii environiiaienl alors Monlcor- nel. Cette maison était célèbre aux xiii' et xiv* siècles par son école et ses éludes. Il ne reste plus que des ruines de cette abbaye, autour de laquelle s'était formé le village de S,iii)l-Nicolas-aux-Uois, ipii est h six kil. de^Monlcornet-sur-Serie. File avait 5) monlionne S8§ NIC DES ABBAYES ET MONASTERES. NIC 5S6 parmi los vieilles abbayes du diocèse de Langres un couvent et hôpital, dit iieSaint- Nicolas, qui vers l'an 1170, dit-il, furent bâtis ou certainement restaurés dans un faubourg de Bar-sur-Aube . Habiles d'abord par des ferames, ils le furent ensuite par des hommes, le couvent ayant pris le titre d'ab- baye. Cette al)baye fut agrégée l'an 1401 au Val-des-Ecoliers, dont elle était encore au dernier siècle un prieuré d'hommes. Suivant le Gallia christ., qui donne les noms de trois abbesses de ce couvent sous les années 1252, 1271 et vers l'an 1306, c'est peut-être le môme qu'un monaslèrc de Saint-Nicolas du diocèse de Langres, dont il est dit que personne ne com[tarut au nomde l'abbé ou du prieur, au concile de Lyon de l'an 1527. — Voy. Anecdot., t. IV, col. 415. NICOLAS DE BOLOGNE (SiiNT-) (à Bolo- gne, Italie). — Célèbre couvent dominicain fondé vers l'an 1219, par le frère Reginald, à son retour de la Terre Sainte, dans l'église de Saint-Nicolas des Vignes qu'il avait ob- tenue de révêfjue de Bologne, par l'entre- mise du cardinal Ugolin, alors légat a[)osto- lique dans ces contrées. On y transféra les frères de la petite colonie de Sainte-Marie de Mascarellade Bologne. «Saint-Nicolas de Bologne et Saint-Jacques de Paris sont les deux pierres angulaires de l'édifice dominicain, dit le P. Lacordaire. Là, au foyer des plus savantes universités de l'Europe, venait se former une élite de prédicateurs et de docteurs; là s'assem- blaient alternativement chaque année, selon le texte primitif des constitutions, les dé- putés de toutes les provinces de l'Ordre; là vécurent de siècle en siècle des hommes que ne surpassait aucun de leurs contemporains, et qui per;,étuaient parmi les peuples le respect de l'institution qui les avait nourris. Saint-Nicolas de Bologne eut la gloire de posséder les dernières années de Saint-Do- minique et d'être son tombeau. Saint- Jac- ques de Paris devint par un autre endroit une sépulture fameuse. Tendrement ainiédu roi saint Louis, il reçut sous ses marbres les entrailles et le cœur d'une foule de [iiinccs du sang français. Kohcrt, sixième (ils du saitit roi et lige (h; la maison de Bourbon, y avait été tenu Mil' les fonts (le baptême par lel)ien- heureux Humbeit, cinquième maître-géné- ral de l'Ordre, et y fut inhumé : son lils, son I»clit-(ils et son arrière-pelit-fils l'y rejoigni- rent, et leurs restes unis ne formèrent plus au'un tombeau sur lequel était gravée cette ej)itaphe: « Ici e.^l la souche d(!N Bourbons ; n ici eat renfermé le premier |)rince de leur «nom; ce sépulcre est le berceau des « rois (98j. » (Vie de saint /)omini(jue). Plus heureux rpie Saint-Jacques (h; Paris, Sainl-Niciilas de iJologuf e^l aujourd'hui en- core, après plus d<î six siècles, un monastère «^edominii:aiiis,où le \>'u:u\ pèleritupii passeù B(dognc.s'ein|»re>.sede venir vinèrer l'admira- ble luml)eau de ujarbie blanc de saint Domini- que. Dans la sacristie de l'église, on lui mon- trera deuxstalues grossières de la sain te Vierge etde saint Domini(}ue sculptées, dit-on, avec le bois d'un cyprès qu'avait planté le fondateur de l'ordre dominicain. Et s'il se rencontre par hasard le 4 août, dans la docte cité, il sera té- moin d'une procession solennelle oij l'on jiorle majestueusement au milieu d'un pompeux* corté;e, à travers les places et les rues, le chef vénérable de l'illustre serviteur de Dieu. Celui qui écrit ces lignes a été. lui- même un jour l'heureux témoin de cette fête dont il ne perdra jamais le précieux souvenir. NICOLAS DE MIDDELB0UUG(Saint-),5. Nicolaus 3Iiddclburgensis [Vrov. de Zélande, Hollande). — Abbaye de l'ordrede Prémontré, fon b'e Tan 1256, dans le diocèse d'Utiecht. NICOLAS DE RIBËMONT (Saint), /îiôodt Muns, Riburgis MonsoxxS. Nicolaus de Pratis (à Ribemont, Aisne, France). — Abbayede l'or- dre de Saint-Benoît, située dans l'ancien dio- cèse de Laon (aujourd'hui de Soissons), et q^ui doit son origine à un castel qu'un chevalier de France nommé i^i^od, après les ravages des Normands, avait fait construire dans ce lieu, auquel il avait donné son nom. Anselme, comte de Ribemont, de la noble race des [•rinces de Verujandois , institua ensuite, vers l'an 1083, un monastère dîms ce même lieu, en y appelant, comme on le pense, des religieux de Saint-Vincent de Laon. Ce monastère eut à soutfiir de nombreux dé- sastres par suite des guerres qui affligèrent plus tard cescontrées.II s'unit enrm,ran 1347, à la congrégation de Saint-Maur. — Voy.,6'a/- lia christ., t. IX, col. 617,1a suite de 33abbés. NICOLAS-DES-PRES (Saint-), 5. Nico- laus de Pratis ou S. Medardus Tornacensis (à Tournay, Belgique).— Abbaye de l'ordre de Sainl-Augustin, fondée l'an 1125, au sommet du mont Saint-Médard, alors situé hors la ville de Tournay et qui fut plus tard renfer- mé dans son enceinte. Son fondateur fut Monin, homme riche de Tournay, qui, ayant obtenu du chaj)itre de l'église de Tournay la cha[)elle de Saint-Médard, érigée sur le mont de ce nom, y construisit un monastère avec l'aide d'Oger, chanoine de Mont-Saint- Eloi.Mais sept ans après, l'incommodité du lieu et la disette d'eau engagèrent l'abbé Oger à tranférer ses religieux aulieu dit/*r^Po«r- (■am, voisin de la ville, sur l'Escaut; là il fit construire une église en l'honneur do .•>aint Nicolas, et il voulut que celte nouvelle demeure fût appelécVabbaye de Saint-Nicolas du Pré. Les moines y restèrent jusqu'en 1383, où, avec la permission de révô(|ue Piei- re, ils retournèrent dans leur ancien séjour alors renfermé dans l'enceinte de la ville, tout en laissant une |)Ctite colonie desservir l'église d(! Saint-Nicolas. Vers l'an 1566, cette a 1)1 tayc de Saint-Nicolas étant (létriiito, les moi- ncs(jui riiahitaienl encore vinicnt rejoindre sur la monl.igne leurs compagnons de saint Médard.lOnlin l'.ihbayede Satril-Médard ello- liiCme ayantélé convertie en cham[rde Mars (98) Ilic slirpi liorbomliim. Ilic primus de nomiiie Condilur. Ni luiiiuli relui iucunahula rcgum. Iprincepa (SAWTiaiiL.) Lu:tio\3(. ues Auuayfs. 19 687 MD DICTlONNAmK ME nS» OU e's|.laiia(.icM'ar suite de la tonslruction d'u- ne cil.itlclleilniis le voisinage,|tar Louis XIV, en 1671 cl 1072, les clianoiucs se transfé- itViMit dans la paroisse deSainle-Margucrilo. — Vo\ ., Gallia chrisl., t. III, col. 297, la .'•éiie (le i6 abljés. MCOLAS-DKS-PRES (Saint-), S. Mcolaus de Pratis (h Verdun, Meuse, Frauce). — Mo- nastère de l'ordre de Sainl-Augustin, fondé vers l'an 1219 j»ar Jean d'Apremonl, évô(inc de Verdun, el conlié par lui à des chanoines réguliers, appelés du nionaslère de Saint- Victor de Paris, Le cardinal Conrad, légal du Saint-Siège, approuva cette fondation l'an 122i. Le nowl)re des religieux s'étant aiicru, Jean d'Aix, évoque do N'erdun, érigea te monastère en ahbave l'an 1252. Les Pap.es HoHorius lli, (Irégoire IX, Inno ent 1\', Alexandre IV et Nicolas IV l'enrichirent en- suite de |)rivilég('s. La réforme eut lieu dans celte ahhave l'an 1025, à la faveur de Simon- Denis de Marquemont, cardinal et archevê- que de Lyon, par les soins du(]uel furent introduits dans son sein des chanoines ré- guliers de la congrégation de Saint-Sauveur. — N'oy., (Jallia christ., t. XIII, col. 1317, la série (le 30ahl)és. NICOLAS -LKZ-ANGKUS (Saint-), S. Aicoluus Andeyatcnsis (Maine-et-Loire, France). — Abhaye de l'ordre deSaiiU-Benoît, fondée dans la ville d'Angers, l'an 1020, par Foulque, dit AVrro, comte d'Anjou. NIDAL, Nova Vatlis (ancien diocèse de Linkœping, en Golhie , Suède). — Abhaye de l'ordre do Cîteaux , tille de Clairvaux, fondée l'an UV3. Son premier abbé fut (lé- rard fie ,M(të>lricht, on lJeIgi(jue. Deux cents ans iilus lard , le 18 noveiid)re 13V3, on voit Folclie , l'un de .-ies successeurs, souscrire avec plusieurs autres prélats au diplôme royal , donné h Vardborg nour le recouvre- ment de la S(anie,(iui s était soumise de nouveau aux Danois. — \'oy. Menoloyium Cisfnc. , die 12 Jiilii. MDLK-ALTAICH ou L'INFLIUELR (Ba- vière).— Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sur h* Danube, londée dans le vin' sièi le i)ar Odihju, iluc de Bavière ; elle fut dédiée saint Maurice. On coiii|)te parmi .ses abbés 'l'eutbaulil , (jui oblinl une charte de pro- tection de Louis le Débonnaire ; et (îosbauld, (pii eut beaucoup tle part h la faveur de Louis le Ciormaniipie, roi de Bavière, fut son premier ( h.ipclain et depuis évA jue de Wurlzbourg. .\rnon, son disciple, lui .suc- céda sur le siège de Wurl/bonru. NIDKU-MLNSTKB ou BAS-.MOISTIKU , Jnfrrius Moiuisti rium (diocèse de Strasbourg, Has-Bhin, France). — Ancien moiiaslère île fcmmo fondé par >ainte Oïlile, au pied de la mntiiagne /l//i/on«, aujourd'hui mont Sainte- Odile, veis l'an 700 environ. File le fonda en l'honneur de saint Martin, près d'un hô- pilal (pi'elle avait fait consliuire au bas do (ette monlagm», du côté du midi, pour les pauvres et hîs malades (pii ne | ouvaienl gravir jns(|u'au monastère de Hohenboiirg, tli'jà bAti |iar elle sur le sommet du mont. I^t pieuse lillo des ducs d'Alsace avait la con- duite des deux comuiunaulés. Après sa mort seulement, chaque monastère eut son ab- besse particulière. « On |>ouvaitavec raison, dit un biographe de la sainle, comparer ces doux cloilres à deux arbres (jui croissent séparément hors de terre, n)ais qui tirent leur subsistance d'une seule et même ra- cine. » — Voy. HOHENBOLRU. Le couvent de Nieder-Munsler a été ren- dant de longs siècles en [lossession d une croix célèbre , arrivée en ce lieu d'une ma- nière miraculeuse, au rapport des anciens historiens. — \oy. IJist. de sainte Odile, par le baron de Bussière , note 7. — L'ancienne abbaye de Nieiler Munster ne présente |»liis aujourd'hui (ju'un monceau de ruines. Ro- sine de Slein, élue en loH et morte en 153'»., en fut l'avant-dernière abbesse. Après elle vint Ursule de Ratzenhauser, sous laquelle, l'an loVl , le monastère fut consumé jiar un malheureux incendie.Des chanoines de Stras- bourg occupèrent ce lieude|)uis cotte époque, MDER-I'RLLM, Prumia Infcrior. — Ab- baye d'Allemagne de l'ordre de SainttBonoîi, sous l'invocation lio la sainte ^■ierge, de saint Ciordien et de saint lilpimachus. lillc fut foiulée l'an 1190, dans le diocèse de Trêves, par une noble et pieuse fenunc, nommée Sophie, et par les soins de Cérard , abbé de l'ruim, son parent. Cette abbaye fut appelée Infirior Pruima pour la distinguer de la pre- mière de ce nom. l^lle fut occupée par des religieuses, dont Sophie, la fondatrice, devint la première abbesse. — \oy. (lallici christ., t. XIII, c. 620. MDKR SCIIONENFKLD, Schonenfeld In- fcrior (ancien diocèse d'Augst, aujour- d'hui de B;^le, Suisse). — Abltayc de fem- mes, de l'ordre de Citeaux, fondée d'a- bord au |>ays do Burckhaim par Berdilhold, comte de Leschmoiid, et (liaisspach, et Adé- laïde, sa fe:imio , en l'honneur de saiiil George. Mais ce lieu éiant peu propre h la solitude, l'abbaye fut transférée, l'fin 12Vf , sur un autre sol , dit .Schonenfeld , avec l'a- grément de Sibothon, évô(|ue d'Augst, et le consentement des f(Uidateurs. — Jongelin (liv. m, p. 22) donne la charte de fimdalion et la liste de 25 abbés , jusqu'en 1597. NID-D'OISFAU (Notkk-Dame m), Nidiis Avis (diocèse d'Angers, Maine-et-Loire, Fiance). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin, située en Anjf>u, h une lieue de Sogré, entre Craon et Cli/iteau-Ciou- tin. File fut fondée, dit-on , l'an 1068 |iar Airaud (îassender , *;eigneur du lieu et de ^■ouvant-sur-^A^^tizo. Elle appartenait en dernier lieu h la congrégation doSaint-Maur. MEIL-BENBOSSE, Norum Uoscum, Non- nenihosciis ou Silva Sonnarum (diocèse (!e (iand, Belgi(|ue). — Abbaye de feuunes do l'ordre de Citeaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée, selon Gazet, l'an 1242, non loin de la ville de Gand, par Margue- rite, sœur de Jeanne, comtesse de Flandi»*. Mais son origine e>t plus ancienne, et elle parait avoir été agrégée h l'ordre de Cîteaux, dès l'an 1215. Cetloabbaye fut transférée en- suite l'ail 1247, à cause du l'incomuitidilé du SS9 NIT DES ABBAYES ET MONASTERES. NOA 590 lieu provenant du débordement des eaux, dans la | nroi.^so de Huesden, près de Gand. Enfin, l'an 158^, les rel giciises vinrent, dit-on, dans la ville de Gand; et l'an 1598, à Hoïa, où elles bâtirent en 1603 une église aveo un magii'fiiiue monastère. — \oy. ,Gallia christ., t. V, roi. 231, la série de 32abbesses. NIEUL-SLH-LAUTIZE ( Saint -Vincent nv:) , Niolium ad JZ/tswm (Vendée, France). — Monastère de l'ordre de Saint-Augustin, j rès Fontenai-le-ComIe, fondé l'an 1068, selon la chronique de Maillezais. Il a été au- trefois des diocèses de Maillezais et de la Hochelie. ISieul-snr-l'Autize, aujourd'hui dans le diocèse de Luçon, est une coHuuune du canton de Saint-Hilaire-sur-l'Autize, ar- rondissement de Fontenai. — Voy., Gallia christ., I. II. col. 1393, la série de 13 abbés. NINHUSEN, Neuhausense Monaslerium (ancien diocèse de Worms, Hesse-Darm- stadt, Allemagne).— Monastère sous l'invoca- tion de saint Denis, fondé d'abord près de Worms, par le roi Dagobert (de 628 à 638). Il fut ensuite reconstruit et doté par Samuel ou Simon, évêque de Worms, qui, l'an 847, dédia la nouvelle basilique en l'honneur de saint Cyriac, dont les reliques avaient été a|)portées de Rome. L'évêque Burchard y rétablit, au commencement du xi' siècle, la disci|)line monastique. NINOVE , Ninovia ( Flandre orientale , Belgique ). — Aille et abbaye de l'or- dre de Préraontré, sous l'invocation de la sainte Vierge, de saint Corneille et de saint Cyprien, fondée l'an 1137, près d'Alost, par Gérald, connétable de Thierri , prince de Flandre et seigneur de Ninove. Sept reli- gieux, de l'abbaye de Parck, furent les pre- miers hôtes de l'abbaye de Ninove. Le pieux fondateur y fut inhumé dans son église, près de sa femme Gisle, flile d'Ingelbert, seigneur de Pelenghem. Celte abbaye a été successivement des diocèses de Cambrai et de Malines. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 112, l'index de 46 abbés; Annal. Prœ- monslr., t. Il, col. 309. NITHAU TL'SEN. — Ancien monastère de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation (le sainte .Marie et de saint Jean- Baptiste, fondé l'an 1120, dans le diocèse de Mayence (Allemagne), par saiut Othon, évoque de Bamberg. Il fut réformé l'an 1508, par Jean de Henneber/, abbé de Fulde, h l'aide d'une nouvelle colonie de religieuses venues du couvent d'Aldcndorf. — Le Gallia christ., t. V, col. 591, mentionne quehiues abbesses. MTJDO-LOCO (B. Mauia de) (Hérault, France). — Nom latin d'une abbaye defenunes de l'ordre de Clleaux, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle fut fondée l'an 1195, dans l'ancien diocèse d'Agde, par Hayuiond de Mèsc, Pons et Bérenger de Mèse, chevaliers, qui concédèrenlà Pierre d'Alton, abbéde Val- lemagne, un lieu convenable dans le territoire de .Mèse, |)Our y bAtir nna maison de l'ordre de (liteaux. Le l'ape Innocent IV confirma les donations «les bienfaiteurs de cette abbaye, parmi les(juels figurent (iuillaumo de Lo- dève, qui y fut inhumé; Gui de Levis, sei- gneur de "^Mirepoix; la reine Blanche de Castille, mère de saint Louis, et le roi saint Louis lui-même. — Voy., Gallia christ., t. VI, col. 728, la mention de 8 abbesses. NIVELLE, Nivigella, Nivialla, Niella ou Mella (Brabant mérid., Belgique). — Ville, et abbaye de femmes de Tordre de Saint- Benoît, sous Tinvocation de la sainte Vierge et des saii.t- apôlres Pierre et Paul, fondée vers l'an 645 par Itte ou Iduberge, femme de Pépin de Landen, maire du palais de Sige- bert, roi d'Austrasie. Celle pieu'^e dame, de- venue veuve l'an 640, fit cette fondation d'a- près le conseil de l'évoque saint Amand. Cette abbaye a été double dès son origine. Sainte Gerlrudn, fille de Pépin et d'Itte, en fut la |)remière abbesse, l'an 647, après avoir reçu lé voile des mains de saint Amand. Il y avait, autrefois, trois basiliques dans ce monastère, l'une, sous l'invocation de la sainte Vierge; une autre, de saint Pierre; une troisième, de saint Paul. L'abbaye de Nivelle devint, par la suite, un noble collège de chanoinesses séculières : on l'appelait V Abbaye ducale de Saint e-Gertrude. Les ab- besses portaient le titre de Dames de Nivelle. Voy., Gallia christ., t. III, col. 576, la série de 30 abbesses. NIZELLE, Nizella (Belgique). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, près la ville de Ni- velle, et placée par le Gallia christ, dans le diocèse de Namur. Elle fut fondée vers Tan 1441, sous l'invocation de la sainte Vierge. C'était d'abord une villa de l'abbaye de Mo- lines oij l'abbé députait chaque année quel- ques religieux pour y célébrer les saints oflices. Elle devint ensuite une école de no- bles adolescents, dont la reconnaissance en- richit plus tard cette maison. On distingue, l^armi eux, Jean de Huldeberghe, qui, étant mort en 1458, fut inhumé à Nizelle, Cepen- dant le principal honneur de la fondation de cette abbaye, dit le Gallia christ., est dû h Christine Frankenbergie, abbesse de Ni- velle, qui lui fit don de la villa Rosoriam, et lui procura le titre abbatial. Après diverses vicissitudes et ruines, surtout en 1502 et 1577, cette abbaye, ajoute le Gallia christ., est ressuscitée plus glorieuse par le soin des princes et des abbés. — Voy., t. III, col. 599, les noms de 10 abbés. NIZIEB DE LYON (Saint), S. Nicetius (à Lyon, France). — Eglise et monastère fbndésavant l'an 589, dans la ville do Lyon. Ce monastère fut restauré par l'archevéquo Leitrade, au temps de Charlemagne. Il fut érigé en collégiale, l'an 1305, par Louis de Villars, archevêque do Lyon. — Le Gallia christ., t. IV, eol. 214, donne les noms de 3 abbés de Sainl-Nizier. — L'église de Saint- Nizier est aujourd'hui l'une des principales [)aroisses de Lvon. NOAILLK ou NOUAILLE (S.-Junien de), Nohiliacum (diocèse de Poitiers, Vienne, France). - Ancienne abbaye de l'onlre de Saint-Benoît, fondée «ral)f)rd h Maire, Ma- riacum, par saint Junien, et agrandie [tar le r(;i Clovis vers Tan 539. Elle fut onsuito m me DlCTlONNAlllK NON S92 transft^rée à Nonillé vers l'an 799, par A ton, ('•vû>|ue de Saintes, ci -devant chanoine de la (•.-illiéiirale de Poitiers et ahhé de Saint-Hi- l.iiie (le la môme ville, f.es rois Charlemagne cl Louis le Dchunnaire renrichirent de leurs dons. Kn 830 elle re(;ut, avec les relicjues de saint Junien, de grands accroissemonls et lut comme rei onslruite de nouveau. Ra- vagée et ruinée par les Normands en 8G3, elle éi)rouva d'autres désastres pendant nos guerres étrangères ou intestines, et l'ut brû- lée par les calvinistes en 15G9. Les bûliments claustraux ont été vendus et divisés h la ré- volution. Sa belle église, dans les styles des \in% \iv' et \v' siècles, renferme dès stalles et un jubé du xvi' siècle qui ollVent de l'in- tcr(^t. Cet édilice est classé à bon droit parmi les monuments liistori(]ues. Nouaillé est dans le canton de la Ville-Dieu et l'arron- disNemenl de Poitiers.— ^■ov., Gullia christ., t. Il, col. 1238, la série de 5() abbés. NOHLAC, N()BILL\T ou SAINT -LEO- NAKD-LK-NOHLAT, Nobiliactim (diocèse de Limoges, France). — Ancienne abliaye fun- flée |-ar saint Léonard de Limoges, noble seigneur tpii tloiissait au vT siècle, et eut, dit-on, riionnenr d'avoir pour parrain le grand Clovis et [xiur maître saint Hemi, ar- clievè(pie de Ueims. A|)rès avoir habité ipicl- que temps le monastère de Micy, près d"Or- l'éans, il le (juilla vers l'an 520, à la mort de >aint .Mesmin, (jui en était abbé, passa dans le Betri, où il convertit plusieurs païens, j)uis ga^iua le Limousin et fixa sa demeuie dans la l'orèt de (lauvain, h i lieues de Li- moges. Lh, Léonanl se construisit un ora- toire dans un lieu appelé Nobiliac ou ^'oblac, où il mena une vie très-au>tère. Son zèle l'ayant porté h instruire les peuples du voi- sinage, il rassembla (juebpies disci|>les dé- sii-enx d'innter son genre de vie. Le saint ermite bAlit pour eux un monastère, (jui de- vint célèbre |)ar la suite, et au(piel on donna lo nom do Nobldc, puis de Saint- Léonard de Moblac. On lit dans la >ie du saint (G no- vembre) (pie 'riiéodeberl, lils de 'l'hierri, roi d'.\ustrasie, lui lit don d'une |iartic con- sidérable de la Ibrèt où il vivait avec ses disciples, en reconnaissance de ce (pie la reine, dans une couche très-laborieuse, avait obtenu par ses prières une heureuse déli- vran(e. Telle et peul-Ô.tre l'origine de la dévotion qui fait inqdorer l'intercession de saint Léonard pour les femmes en travail d'er)fant. On rinvo(iue aussi en fiiveurdespri- sonniers. Saint Léoriard mourut versran5.'i9. L'église dédiée sous son invocation h Noblac a élc longtemps desservie i»ar des chanoines réguliers; elle jouissait d un grand nombre de privilèges. NOCIALKS, Nucaria (en Galice, Espagne, diocèse d'Astorga). — Abbaye de l'ordie de (liteaux, fondée l'iin 1171. par des religieux et un abbé venus dcMereru( la, de la libation de (ilairvaux. NOdENT-L'ARTAUD, Novigentum ou No- fjrntum Arlaldi (diocèse dc^Soissons, Aisne, ir.nic(«). — Abbaye de l'ordre de Sainte-Claire ou d'Lrbanistes, sous l'invocation de saint Louis, fondée vers l'an 1299, h 2 lieues S.-O de ChAteau-Thierry, par RIanche, reine de Navarre, comtesse palatine de Champagne é"t de lîrie, veuve de Henri, roi de Navarre, et d'iùlmoiid, comte de Lancastre, fils do Henri III, roi d'Angleteire. — Voy., Gallia r/Jr/^•^,t.lX,col.505, la série de kd àbbesses. NOC.ENT-SOlS-COrCY (NoxnE-DAME de), Novigentum siibtus Cociacum (Aisne, Fran- ce). — Abbaye de l'ordre de Saint-Renoît, fondée rairi07G, sous l'invocation de la sainte Vierge, dans l'ancien diocèse de Laon (aujourj'hui de Soissons), par A'beric 1'% seij:neur de Coucy, avec Adèle, sa femme, Malhilde, sa mère, et quelques autres sei- gneurs (jui donnèrent de leurs biens | our cette fondation. Ses premiers religieux lui vinrent de Saint-Remi de Reims, sous la con- duite de Henri, abbé de Saint-Remi et d'Hom- blières, et (]ui fut en outre le premier ablvé de Nogcnt. ('e monastère s'unit à la congré- gation deSaint-Maur l'an 16V7. — \oy.,6'«/- liarhrist., t. I\, c. GOi, la suitede 38 al)bés. NOIRMOLTIER ( Sai>t-Piiii.ihki«t di:), Nigra Insula ou Nigrmn Monnsleritwt, oit encore Jnsula Hero, lleri, lieras ou Herense Monaslerium ( diocèse de Lu(;on, N'endée, France). — Célèbre al)baye de l'ordre de Saint-Renoît, fondée vers l'an G7V, |!ar .saint Philibert, le i)remierabbé de Jumiéges. Elle était dans l'ile d'Héro, sur la cAie du dépar- tement de la Vendée, qui a pris d'elle le nom de Noirmoatier. Ce nom de Noirmouticr donné au monastère de lîle vient, dit lo (tallia christ., soit du mot Kermoutier, de- venu par corruption Noirmoutitr, so.t du vêlement noir des moines de l'ordre do Saint-Renoît, comme l'abbaye de Nolre-Damc- la-Rlanche, dans la même ile, tire le sien do l'habit blanc des moines de Clteaux. Quoi qu'il en soit, saint Philibeit bâtit cette ab- baye sur un fonds (pii lui fut donné par An- soald, évè(ine de Poitiers. Elh; fut dans la suite enricliie par (^harlemagne. Elle ligure parmi les monastères (pie Louis le Pieux fonda ou restaura, et parmi ceux de l'Aqui- taine qui ne devaient ni présents ni milice, mais des prières seulement. Tranquilles et llorissants juMpie vers 834-, les moines de Noirmouticr, lonrmenlés dès lors p«r les Normands, ( liangèrent plusieurs fois de de- meure, jusqiiTi ce qu'enfin le monastère dn Tournus leur eût été concédé par un (lipl(3me (l(î Charles le Ch.iuve, de l'an 87.'). La paix conclue avec les Normands, Noirmouticr [xii être de nouveau habité par des moines. C'é- tait encore au dernier siècle \n\ prieuré dépendant de labbavo de Tournus.— Voy., (iallia christ., t. iT, col. 1V2G, l'index de 7 abbés seulement depuis saint I hilibert. NONANTL'LE (Saint Syi.vesthe de) (dio- cèse et duché de Modène, Italie). — Abbayo de l'ordre de Saint-Renoît, fondée vers l'an 7.')2, par Anselme, duc de Frioul, sur uno terre à 2 lieues environ de Modène, (jue lui avait donnée Astolphe, son beau-hère, roi des Lombards. Touché sans doute par 'es exem|des tlo. R.itchis et de Carloraan, An- selme reconnut la vanité liiiS biens terres- ^>9r> NON DES ADBAYES ET .MONASTERES. NOT 59 i très, se démit de son duché vers l'an 750, et après avoir fondé une première abbaye à Fanan, à 7 lieues de Modène, il fonda {)eu après celle de Nonantule. Géminien, évêque de Ueggio , avec la permission du Pape Etienne, consacra l'église du nouveau mo- nastère sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Benoît. Serge, archevêque de Ra- venne, à la prière d'Astolphe et d'Anselme, la consacra lui-même plus tard en l'honneur des saints apôtres Pierre et Paul. Le roi As- tolphe confirma cette londation par une charte du mois de février 753, oii, entreautres grâ- ces, il accorde à ce monastère le droit d'asile et oblige seulement les religieux à lui don- ner quarante brochets au grand carême, c'est-à-dire à celui qui précède la fête de Pâques, et autant au carême qui suivait la fêiedesainl Martin. La mêmecharteconfirme aussi l'établissementdu monastère deFanan. Anselme fui durant près de 50 ans abbé de Nonantule. Il obtint du Pape Etienne un privilège oii Nonantule est appelé le Monas- tère de Saint-Sylvestre, sans doute à cause des reliques de ce saint, dont le roi Astolphe l'avait enrichi. — Anselme, qui est honoré comme saint, fonda encore divers hôpitaux, l'un entre autres près Vicence, et un autre sous le titre de Sainte- Justine, dans un lieu a|)pelé 5usonje. H y mit des religieux pour assister les pauvres et les malades. Outre les aumônes ordinaires, Ton y nourrissait, dit-on, 200 pauvres le premier jour de cha- que mois, et l'on y célébrait 300 messes cha- oue année pour les vivants et pour les morts. Anselme acquit une telle ré()utation de piété et de sagesse qu'il se vit le père et le direc- teur de plus de mille religieux, outre les novices et les enfants qu'on élevait dans les monastères. S'étant attiié la colère du roi Didier, il passa sept ans en exil au Mont- Cassin. En son absence. Vigilance gouverna heureusement l'abbaye de Nonantule; il en- richit sa bibliothèque de nombreux ouvrages et fut encore son bienfaiteur de diverses manières. Saint Anselme mourut au milieu de ses religieux, l'an 803. (Bllteac.) NONENQL'E; (Nothe-Dame de), Nonnati- cum, Anonenca on Elnonenca {B. M. de) (iincien diocèse do \'abres, aujourd'hui de Rodez, Aveyron, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, vers le mi- lieu du XII' siècle. Ses premiers fondateurs furent, dit-on, les abbés deSahanès, qui bâ- tirent un monastère dans la vallée d'Elno- ncnca, dont Déodai Uaimond de Montaneuil leur avait fait concession i)ar un acte de l'an 1139. En «pielle année fut fondé ce nouveau monastère et d'où lui vinrent ses premières habitantes? c'est ce (ju'on ne peut savoir au juste. Il est du moins certain (pi'il existait déjà l'an IIW, comme lo prouve un acte d'une religieuse nommée Ponce, qui, it., t. XI, col. G()5, la série de 31 abbés. NOVALEZE (près Turin, Etats-Sardes). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée ou rebiîlie vers lan 756, par un grand sei- gneur nommé Abbon, qui posséda le [)remier, dit-on, le territoire de Suze avec le titre de marquis. H dota richement ce monastère, el y mit pour abbé le vénérable Godon. Asina- liiis le gouvernait Tau 765. Il eut pour suc- cesseur Witgard, à ipii l'on donna le litre (i'évôque. Les ijuatre abbés suivants sont Joseph, Guillaume, Girard et Abbon. Sous le gouvernement de ce dernier, l'an 789, le fondateur Abbon ajouta à ses libéralités en- \ers l'abbaye, en la faisant son héritière eu I ariie, et en lui doiuiant plusieurs terres. Frodoin, que l'on dit avoir été frère de Thi- Kiud, marquis de Suze, gouvernait Novalèze au (-ommencement du ix' siècle; il fut 43 ans abbé, et eut pour disciples des religieux éminents en vertu. Deux d'entre eux, Gus- taram et Agabcrl, députés par lui vers Char- lemagne, obtinrent de ce pr:n e la conlîr- maliondu testament d'Abbon, leur fondateur, Amblulfe, (jui lui succéda dans la charge d'abbé, avait été olferl fort jeune au ma- nasièro par sou père VVidilon, en la forme }»rescrite par la règle de Saint- Benoît. [Chro- nique de Novalèze!) On dit e de Spire (Bavière). Fsllf s'unit^ en 1491, à la congrégati(jn do Burshdd , mais elle en fut séjiarée dès l'an 149.'), cl transformée en prévôté sécnilièro ou collège de chanoines séculiers. Elle fut dé- .09 OLD DICTION N AI !Œ OLI 600 truiie I nr la fareiir des-pajsaDS, Tau 1525, et Iraii-^féréc alors à Bruschal, in tractu Prurrhdùco, dit le Gallia chrinl. — Voy., t. \, col. 752, la menlioii de Irois abbés et d'un j)rév6l. ODORNEY, Kyrie Eleyson (ancien diocèse (TArdloit, coiulé de Kerry, Irlande). — Ab- ba.ve lie l'ordre de Cilcaux, fille de Nenay, de la libation de Clairvaiix. Klle fut fondée l'an 115V. Dans cette ablxiye fut inhumé Chrétien O'Conarchy, premier abbé de Mel- lifont, et depuis évoque de Lismore et légat du Saint-Siège en Irlande. C'était le digne émule des vertus de saint lîcrnanl, qu'il avait eu le bonheur de voir et d'entendre, et du vénérable pontife Eugène III, son com- )iagnon de noviciat à (]lairvaux. Ce saint religieux et évoque mourut l'an 1186. OKUEN, Uorrcum prope Trcviros (diocèse de Trêves, Prusse riiénancî). — Abbaye de lemmes de l'ordre de Saint-Kenoît, sous l'invocation de la sainte \'ierge, fondée piès Trêves, [lar saint Modoald, an licvè(iue de Trêves, avant l'an GVO. Sainte Irmine, que l'on croit avoir élé lille de l)agf)bert 11, en était abbesse vers la lin du vu' .^ièchî. Ce fut elle qui donna à saint ^Villil)ro(l la lei-re d'Epternac, où cet illustre apôtre de la Fri>e et de la Hollande fonda, vers l'an 098, le monastère de ce nom. Sainte Irmine enri- cliit de biens considérables celui d'Oércn. Dans la suite les religieuses de ce monastère embrassèrent la règle de Saint-Augustin, (lu'elles gardèrent jusqu'en 1V95, é|)0(jueoù )l lui rétabli dans son premier état, pnr une colonie d'autres religieuses venues de I{op|)arte-Mabie des), ou NO- TUE-DAME DE LEC, LES OLIVES ou SAINT-BEUNAUD DE LEC, Olirœ , Li- ens, S, Marin ou .S. Jiernardus de Lico (Narbonne, Aude, France). — Abbaye do fenunes de l'ordre de Clteaux, sous l'invo- cation de la sainte Vierge et de saint Ber- nard, fondée vers l'an 1200, par un richo habitant de Narbonne, nommé Jean Bistan. Ouel(iues-uns attribuent sa fondation à Er- mengarde, vicomtesse de Narbonne, mais c'est sars fondement. Elle était d'abord située à deux milles de Narbonne ; elle fut plus tard transférée dans la ville même. — Voy., Gallia christ., l. VI, col. 217, la série de 31 abbesses. OLIVA (diocèse de Pampelune, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée vers l'an 1160 par Saiiche ^'I, dit le Sage, roi de Navarre, et sa femme, Sanche de Cas- tille, lîlle doit son origine h une colonie do religieux de l'F'scale-Dieu, en (îascogne, do la filiation de Morimond. On compte parmi ses abbés 1). Louis d'iVrinumlarez, (jui de moine de Val-Parayso, devint archevô(iuo do Tarragone, et mourut vers 1626. (Joncklin.) OLINA (Prusse). — Abba\e de Tordre do Cîteaux, fille de Colbar, de la lilialion do (Mairvaux. lîlllo fut bdiilét!, |)rês la ville do Danlzick, vers l'an 1180, par Subislao, prince des Cassubiens et des Poméralliens,(iui y.fut inhumé l'an 1187, avec sa femme Anne, liile de Micislas III, roi de Pologne, héritier do la piété de ses [)arenls. Sambor, leur fils, acheva, l'an 1195, le monastère commein'é, et l'enrichit de plusieurs domaines. Les ducs de Poméranie lui donnèrent divers biens, et nlusieiirs d'cntriî eux y furent in- humés. Lan 1628, (iuslave-Adolphe, roi de Suède , allant giuMroyer en Allemagne , occupa cette abbaye. Les religieux, qiiebjue tem|ps dis|)ers6s, revinrent ilaiis leur cloî- tre, (|uand ce prince eut péri à la bataille de Lut/en (1632). Jongelin jilace celte ab- ba\edaiislc(iiorèse de NVIadislavv en (^ujavie. OLIVE-Sl B-L'EUMITA(1E ( L' ) , Oliva (llainaut, Belgi(pie). — Abbaye de femmes de l'ordre de (liteaux, sous l'invocation de la sainte N'ierge, située entre la ville de BuK ho en llainaut et de Nivelles en Bra- baiit, près Marimont, et <'i deux milles de Bonne-Espérance {Gallia christ.). Un pieux ermite, nommé Cuillaume, donna pour cette foiidatio!! un lieu où fut construite une église, en laquelle >l letirèrenl sept clianoi- 601 OOS DES ABBAYES ET MONASTERES. 0R( ()02 lies du monastère de ifouslier, vers l'an 1220, pour y vivre avec l'habit et selon la règle de Cîieaux, sous la conduite de ce même ermite. Le [)ieiix Guillaume y mourut saintement l'an 1210 ou 12il. Innocent IV, l'an 12ii, prit sous sa protection le monas- tère naissant, et confirma toutes ses posses- sions. — Voy., Gallia christ., t. III, col. 189, la série de 29 abbesses. OLIVET-SUR LE- CHER (L'), Olivetum (diocèse de Bourges, Cher, France). — Ab- ])aye de l'ordre de Cîteaux, fille de la Cour- Dieu, de la filiation de Cîteaux. Elle fut fon- dée l'an llii, sous l'invocation de la sainte Vierge, sur le Cher, à deux lieues de IVomo- rantin. Ses principaux bienfaiteurs furent les seigneurs de Graçay, de Luray, de Vier- zon, de Pody, de Lazenaye, de Meneton, de Dompierre. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 214, la série de 25 abbés, OM , Clara Insula (ancien diocèse d'Au- rhuns, Danemark). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée en 1165. Elle est fille de Lekeschow sous Clairvaux. L'un de ses pre- miers abbés, peut-être le premier, fut Gun- ner, qui mourut archevêque de Lund, en 1224. (Joxgelin). OMNES SANCTI \ESALIENSES (Prusse rhénane). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée avant l'an 1259 dans le diocèse de Trêves, et dans les murs de We- sel (province Rhénane), par les seigneurs de la noble famille de Schonemberg, qui avaient leur sépulture dans son église. Elle fut, dit-on, dans l'origine, de l'ordre de Saint- Henoîl ; mais l'an 1259 elle embrassa la règle de Cîteaux. Elle fut consumée par les lîammes l'an 1437. — Voy. Gallia christ., t. Xlll, col. 753. ONUPHRE (Saint-) (à Rome). — Célèbre couvent et église, sur le mont Janicule, à Home, occu|)ée par les ermites de Saint- Jérôme, et qui ont été immortalisés par la mort et le tombeau du Tasse. L'humble sé- pulture du chantre de Jérusalem est là, dans V^.glise des Hiéronimites, sous un modeste marbre, sur lequel on lit ces mots : Torquali Tassi ossa. On aime à retrouver ici l'humi- lité des derniers jours du poêle de Sorrente, alors que, retiré dans l'asile choisi [)ar sa |»iélé, il écrivait à son ami Constantin : « Je me suis fait conduire dans ce nionastèrc de ^^ni.nl-(Jnuphre, non-seulement [larco que l'air, au dire des médecins, est meilleur ici qu'en aucun autre lieu de Rome, mais en- i:ore pour comincncer, sur c(!tte cime élevée, dans les pieux c-nlretiens (l(!s vertueux frè- res (pi i l'habite ni, à m'erilreteniravec lecif'l.» (Leitrii '.Mij. On ,'iiiiie encore .'i voir dans le j'irdiii du couv(;iit, prèwrunc jolio fontaine, un vieux chènf;, dit V Arhrc de 'tasse. L.'i, le poêle, dil-on, ven.iit se reposer souvctii, et i^c consoirtil (le l'injustice des liornmes, en lournanl ses regards vers la (éh.vsie Sion , dont il se v(»vail déjii l'heureux habitant. OOST-LECKLO (.u OISTKRI.OA (dio- cèse de (iand, lUdgupK.'). — Al»bav(! (i(! ft'niiiies (le l'ordre de (iîUîaiix, sous l'invo- lalion de \a sainte Vierge, loiidée avant l'/in 1200 dans le bourg d'Aclschoet, à l'est de la vilie d'Eslon, d'où elle a pris son nom, et à quelques lieues de Gand. Jt^anne ei Margue- rite, comtesses de Flandi e, la dotèrent riche- ment vers lan 1228, ainsi qu'en 1254, un noble personnage, iionmié Jean de Darame. Ce monastère lut entièrement détruit au xvi' siècle, dans les troubles tie la Belgique elles ravages deshéréticiues. Les religieuses se transportèrent alors, vers l'an 1585, dans la ville de Gand, au lieu dit de Posterna, dans une maison qui avait été la demeure de Louis de Maléan, et d'autres comtes de Flandre.— Voy., Gallia christ., t. V, col. 223 la série de 32 abbesses. ORAISON-DIEU (L'), Oratio Dei (France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, «jui a existé dans le diocèse de Toulouse. Elle fut fondée vers l'an 1197 ))ar les libéralités des comtes de Toulouse, et surtout du comte Bernard. Elle est fille de Lumen Dei ou Fa~ vars, dans le diocèse de Comminges. Elle eut beaucoup à souffrir durant les guerres des Albigeois, et elle fut presc^ue entière- ment détruite par les novateurs. Elle se re- leva cependant, et refleurit de nouveau, mais dans une autre demeure où elle s'était transférée, ad oppidum Murelli, dit le Gal- lia christ. Au dernier siècle elle était unie à l'abbaye de Salanques. — Voy., Gallia christ., l. XIII, col. 140, la série de 8 at- besses. ORBAIS, Orbacum on Dorbaccnse Mona- sterium (Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul, fondée l'an 680 par saint Rigule, archevêque de Reims, qui y mit des religieux de l'abbaye de Rebais. Elle était du diocèse de Soissons (Orbais dé- pend aujourd'hui du diocèse de Châlons- sur-Marrie). L'abbaye d'Orbais a acquis une triste célébrité par l'un de ses religieux, l'infortuné Golescalc, dont les paradoxes et les erreurs furent condamnés par un concile, de treize évoques, tenu l'an 848 au château, de Quiercy en Picardie. L'abbaye d'Orbais s'unit h. la'congrégation de Saint-Maur l'an 1667. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 428, la série de 42 abbés. ORBESTIER (Saint-Jean-d), Or/^i's Terium ou Orbis Terminus (diocè>e de Lu(;on, Ven- dée, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation de saini Jean, si- tuée près de l'Océan, h une lieue dos Sables- d'Olonne. Elle lut fondée par i;n Guillaume, duc d'Aquitaine et comte (1(3 Poitiers. On doit placer son origine avant l'an 101)9. (m monastère fut enlièicnumt (h'-tiuit par les calvinistes. — Voy., Gallia christ., l. Il, col. 1428, la brève mention de l."{ (■ibl)(''s. ORCA.MP, rrsi('atn}tiisi-l Orlns Campus. — Abbaye de l'raiice de l'ordre de Cîteaux, fille de (Clairvaux, fondée .mmis l'invocation de la saitit(! N icrge,(lans l'ancien dioièse de N(»yon (Oise), par (piehpies religieux de cclh! ab- l)ay(!, l'an 11:^9. Son |irirMipal fondat(;ur fut Simon, évèipu; (h- No^oii, fils de Hugues ie Gi aii'l, I o:iiie de >'ei mandoi'^, l'un des héros €03 ORl DICTIONNAIRE ORO GOI de la première croisade. Ce|iieaxpontifoy fut inhumé avec les quatre évoques, ses succes- seurs. Orcanif) eut | our premier abbé D. >Va- ïeran de Baudemonl, tils dAndré de Baude- inont, séuéclial de Cliampaj^ne et (ie Br e, (]ui, devenu moine de Clairvaux, l'an 1128, fut envo.vé avec douze religieux à Orcamp par saint Bernard. Celte abbaye s'aj)) elait Lrsi Campus ou Campus Lrsorum , parce que, dit-on, un ours faisait sa retraite en ce lieu, où l'on bAlit d'abord un oratoire en l'honneur de saint Kloi. On prétend môme que, par souvenir sans doute, on v nourris- sait des ours aj'privoisés. — ) oj/. P. Lou- vel. Antiquités de Ileauvoisis. L'abl)ayc d'Onaini» élait fort riclie et très- considéràble. Mlle lut pillée par les .\nglais l'an 1358. Au dire d'un chroniqueur, ils em- menèrent avec eux î^23 chevaux, 552 l)ôles à cornes, 8000 bêles à laines, 800 porcs, etc. — Voy., (ialhn christ , t. i\, col. 1129, la série de 46 abbés. OBDECELL, Yrtus Cella (ancien diocè<^e de Meissen, Saxe (Misnie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, (ille de l'foort. sur la ri- vière de Mulde. I'>lle fut fundée l'an 1175 par Olhon, dit le (Irand, margrave de Misnie, qui y fut inliumé l'an 1189. Presque tous les autres margraves de Misnie, dit Jor.gelin, y cureritaussi leursépullure.Ondistingue pai- nii ses abbés Paul Annicola,nui lleuril l'an 1530, et se rendilcélèbre par plusieurs écrits contre Luther. 01\D0BP, Ordopense Monasierium. — An- cien mona^tère trAllema^ne de l'ordre de Saint-Benoît, fondé dans le viii' siècle, non loin de la ville d'Krfurth (Saxe), sur la ri- vière d'Ora, en l'honneur de saint Michel, par saint Bonif.ice, arclievô()ue de .Mayence. D'autres lui donnent pour fondateur saint Lulle, succe>scur de saint Boniface, qui l'aurait bAli sous l'invocation de saint Pierri'. Saint NVibert en fut le |»remier abbé, ainsi (jUi! i!u monastère de Frilziar. ()UI:NS D'AICH (Saijst), S. Oricntius {h .\uch, (iers, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée jiar Bernard Lute, comte de Fesen.sac, dans la ville môme d'Auch, avant l'an 1042. Saint Au>linde, sou premier abbé, devint ar( hevè(puMr.\ucli. Au (•(tmmencemenl du derniersiè» le cetteabbaye éiail, .s(don le (iallin rhristiaua, un insigne prieuré de l'ordre de ("Juns ; et >es moines, en vertu d'une certaine bulle, portaient la log«! séculière. — Voy., (iallia christ., t. 1', col. 1019, la série de ."JO abbés ou prieurs. ()BKNS-LA-BK()l LF (Sai>t-), dit la R^oule en Biijorrf , S. Oricntius de Hefjulu (diocèse de Tarbes, Hautes-Pyrénées, Fian- ce)^ — Al)baye de l'ordre de Saint-Be- noit, fondée vers la iin Ju x' siècle ou le conuuem emenl du xi* par ()lhon-l)al, vi- comte de .Monlanier, au tenqts de Louis, 'oy., Gallia christ., t. IX, col. G22, la série de 45 abbesses. ORION, HIJIRON, ViR0N,etc.,5. Marti- 71US de Orionr, sru Aurione. — Abbaye de France, de l'ordre de Saint-Benoîl, sous l'in- vocation de saint Marlin, fondée vers l'an 1070 ou 1080, comme on croit, par (lui, sur- nommé liarba ou Barbet, et par les soins de Boger 111 , évècpie de Chûlons. File était dans le diocèse de Châlons-sur-Marne, près \ itry-le-Français (Marne). F^lle s'unit l'an 1CG8 à la cftngrégalion de Saint-Cannes. — >oy., Gallia christ., t. IX, col. 937, la série de 34 abbés. OROFB (L), ou SAINT- PAUL-LEZ- IJIIALN .\IS, Oratorium Bellovacense, ou .V. J'aulus Jiellovacensis (Oise, diocèse de Beau- vais, France). — Anciorine abbaye do fillos de l'ordre de Saint-Boioît, fondée d'abord, près des murs de Beauvais. [lar sainl Evroul, qui après y avoir vécu, y fui iiilnimé. Chro- 6ita ORV Df:S ABBAYES ET MO.\ASTLRtS. OTT 60S dobert, évoque de Paris, y fit bâtir une église et d'autres édifices sous divers noms de saints, d'où vient à ce lieu le nom d'O- ralorium, Oroër. Sainte Angadrème, fille de Kobcrt, grand référendaire du roi Clotai- relil.en fut la première abbes^e; elle mou- rut sur la fin du vu' siècle. Ce monastère' ayant été détruit [jar les Norruands, en 851, on transporta dans des églises de Beauvais les corps de saint Evroul et de sainte Anga- drème. Restauré seulement vers l'an 1036, par le» soins de Drogon. évêque de Beau- vais, le nouveau monastère prit le nom de Noire-Dame de Saint-Paul, en retenant celui de VOroër. On dit qu'il fut construit au lieu môme de VOroër, où était le monastère de sainte Angadi èrae, c'est-à-dire à près d'une liene de la ville. Mais Thistorieu Louvet pense que celui-ci était situé dans un bourg, à trois lieues environ de la ville. Quoi qu'il en yoit, Drogon le restaura et le dota con- venablement. Les rois de France, les évo- ques de Beauvais, les seigneurs et les pieux fidèles l'enrichirent ensuite tour à tour. — \oy., Gallia christ., t. IX, col. 813, la men- tion de 47 abbesses. OUP r)u OUPEN, Orpiuin ( province de Namur, Belgique). — Abbaye de femmes, sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Martin, située dans un pays que le Gallia christ. [)lace dans le Brabant français, et (|ui est maintenant, dit-il, du diocèse de Namur, après avoir été autrefois de celui d'L'trecbt. Elle fut fondée parPéjdn d'Héris- tal, ou par Alpaïde, son épouse illégitime, en expiation du meurtre sacrilège de saint Lambert, ou bien enfin par sa.:itc Adilie, vers l'an 690. Les auteurs varient sur le fon- dateur de ce monastère. Suivant Le Cointe, il fut f)eut-êfre commencé [lar sainte Adilie, qui y établit des religieuses de Nivelle, et ensuite agi andi etdoté par Pépin et Alpaïde, en ex|)ialion de leur crime. Il est certain qu'Alpaïde s'y retira |)0ur faire pénitence. OUVAL, Aurea Vullis { duclié de Luxem- bourg, Belgique ). — Al)baye, d'abord de Bénédu;lins, |)uis de chanoines réguliers, enfin de religieux de l'ordre do Cîtcaux, si- tuée à deux lieues de Monlmédy, et à six de Sedan. Elle fut l'ondée vers l'an 107») par Albert, comte de Chiny, pour des moines bériét-Fonls et la Trappe, elle fiarlage cette gloire qui fut celle de quelques abbaves privilégiées, dont le nom semble entouré désormais de plus de vénération. La réforme d'Orval, en jjremier lieu, est due au zèle de saint Bernard de Mont-Gaillard, si connu en France au temps de la' Ligue, sous le nom du Petit-Feuillant. Elle e^l due ensuite h Charles de Bentzeradt, nommé abbé d'Orval, l'an 1668, qui ré[)ara ce que le malheur des temps avait déjà détruit. C'est à ce dernier surtout que l'abbaye d'Orval est redevable de sa grande célébrité. — Voy. Dictionnaire des ordres relijieux, t.. III, p. 90; et, Gallia christ., t. XllT, col. 617, la suite de 48 ab- bés, OSLOWAN (diocèse d'Olmùtz, Moravie, Elats autrichiens). — Abbaye de femmes de l'ordre de Clteaux, ainsi nommée du pays voisin. Elle est aujourd'hui entièrement ruinée, écrivait Jongelin vers 1640,. .et cam- pus ubi Troja fuit. (Liv. v, p. 49). OSSEUA, LIrsaria (en Galice, Espagne).— Très-belle abbîye de l'ordre de Cîteaux, ap- pelée vulgairement, à cause de sa magnifi- cence, VEscurial des Bernardins. Elle doit son origine à Alphonse VIII, roi de Castille, qui la fonda vers 1140. (Jongeliin.) OSTERHOVEN (Bavièrej. — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé dans le vm' siècle par Odilon, duc de Bavière, et saint Firmin, le fondateur deReichenau. Ce monastère fut le lieu de la sépulture du duc Odilon, qui mourut vers l'an 748. Ayant été ravagé par les Hongrois, il fut rebâti pour des chanoines séculiers, et de[)uis habité par des religieux de l'ordre de Prémontré, vers l'an 1138. Il était dans le diocèse de Passau, et près la ville d'Osterhoven. —Voy. Annal. Prœmonstr., t. II, col. 461. OSTINE (L) ou WESTINE, Vastina { Pas- de-Calais, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1217, à trois lieues de Clairmarais, par Litgarde, reli- gieuse de Blandech, qui eiî fut la première abbesse. Suivant Gazel, Gérard de Reves- taire, chevalier, avait déjà auparavant |)lacé sejit chanoines dans ce lieu, sous la règle des religieux de Waten, lorsque la pauvreté des revenus les fit remplacer |>ar des reli- gieuses de l'ordre de Cîteaux, sous l'obé- dience de l'abbé de Clairmarais. OTINGEN (Haute-Autriche).— Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé au viir siècle, par Gontier, comte de Chemingen, dans une terre de ce nom. Le fondateur vou- lait que ce monastère fût entièrement sou- mis au siège épiscopal de Saitzbourg. Saint Virgile, alors évôfjue de ce siège, en dédia l'église en l'honneur de saint Etienne. Saint Virgile mourut l'an 780. OTTENBCRE.M ( Bavière).— Monastère de l'ordre de Saint- Benoît, fondé au vin* siècle par le comte Sillacli. 1! (,'ut pour pre- mier abbé Tiilo, filsdu ioiidaleur. On conqitc parmi les abbés ses stjccesseurs, |)endant le IX* siècle, Milon, rpii obtint (pi(d(pies grAces d(! Louis le Débonnaire; Neadg'o" ou Nilkar, (Mil mérita p/ir sa piété et son érudition d'Aire élevé au siég(! d'Augsb(»iirg ; et enfin Witgar, qui après avoir aussi gouverni! di- 607 01 K DICTIONNAIRE OYA G08 cndaiit liix ans, Tt^glise d'Augs- émit de ses fondions, pour ilevo- gnenienl, p bourg, se u( iiir l'apôlre des Suisses, et mourut d.'uis ce saint ministère, l'an 902. (Bliteal.) OTTKUBUIU;, Otterbunjttm (Allemagne). — Al)l)aye de l'ordre de Citcaux, sous l'in- vocalion de la sainte N ierge, lille d'Krhacli, de la filiation de Clairvaux. Klle fut ioiidéo en tlVopar Sifrid de Ilobun, comte de Kes- selherg, qui donna à Uulhnrd, premier abbé d'Erbacli, son caslel d'Olterburg avec toutes SOS dépendances, pour v construire un mo- nastère de son ordre'. L'arclievù(jue de Mayence confirma bientôt après cette dona- tion. Les |>remiors religieux venus d'Krbacli pour cette fondation, encouragés par les exhortations de sainte Hildegarde, ([ui llo- ri.ssait alors dans le mona>lèr(: de Saint-Uu- pert, poursuivirent leur tûche avec un nou- veau zèle, et construisirent enfin un monas- tère (jui devint par la suite un des [ilus cé- lèbres de l'ordre de Cileaux, en Allemagne. Il était d ns le diocèse d(! .Mayenie. Il fut occupé depuis l'an 1570 environ, jusqu'en mil, jiar les princes j)alalins calvinistes : à cette époque, il fut cédé au roi catlioliciue avec cette partie du ralatinal, et ensuite restauré en lG3'i-, par les soins (b* l'abbé de Lutzell. Mais en 10*8, le prince palatin s'en empara de nouveau, et le détruisit entière- ment, excepté l'église qui devint dans la suite une paroisse. — Le Galliu christ., l.V, col. 590, mentioi ne k abbés. OL'KN (Saint-). S. Audoenus (5 Rouen, France.)— Célèb.-e et belle abbaye de l'ordre de Saint-Benoit, b/ltie à Uouen, vers l'an 530, par les libéralités de Clolaire 1", ou par les soins de sainte (^lotilde, sa mère. Un l'appela d'abord Saint - Pierre. Saint Ouen, évêque de Boucn, étant mort en 083, fut iiiliiimé dans l'église de c(!lle abbaye, «pii plus tard porta son nom. Quobpies-iins font remonter son origine à saint Viclrix, «•ucbevôtiue de Rouen, (pii mourut vers le ( ommencemenl du v' siècle. l'.Ue fut dé- Iruile par les Normands l'an 8'»1, et réparée ensuite; mais un incendie «lévora ses nou- veaux bâtiments ian 1150. Restaurée par les soins de Ri( hard, roi d'Angleterre, de l'impératrice Malli.Kle, et d'autres grands personnages, elle fut dévastée encore Tan 1201 par un incendie. Kn 12VS, un troisiè- me incendie la ravagea tellement de nou- veau /pie les UKjines furent contraints de chercher ailleurs une autre demeure. Mais le courage des abbés ne fut point abailu I ar tant de désastres, connue dit le (jallia ifirist. : une nouvelle restauration suivit bientôt celle nouvelle ruine. L'an 1319, l'abbé Jean NUI jeta les fonde- ments de l'admirable basib(|ne qui fut (oii- tinuée par ses succes.sT'uis et (|ui subsiste aujourd'hui encore, comme un des plus beaux monuments goilnipuîs de la Norman- die et de la Fiance entière. L'histoire de celte basili(jue occupe une grande place dans celle de laobaye, mais ce n'est pas ici le lieu de la décrire. '*isons seulement que, restaurée de nos jours, elle fixe juslciuenl l'admiralion de Ions les amis des arls et de nos vieux souvenirs. Quant à l'abbaye do Saint-Ouen, il serait trop long également de mentionner toutes ses illustrations et de rappeler tous les bienfaits , libertés et in- signes privilèges dcu)t l'enrichirent tour h tour les Souverains Pontifes, les ducs do Normandie, les rois de France et d'Angle- terre. Peu d'abbayes en France ont joui de tant d'honneur, d'éclat et de célébrité. Avec Jumiéges, Le Bec, Saint-Vandrille, elle (igure parmi nos vieilles et nobles abbayes nor- mandes, riches de tant do souvenirs, et dont l'histoire détaillée demanderait un long récit. Celle de Saint-Ouen a eu son écrivain, auipiel nous renvoyons p.oiir tons les faits (pii la concernent. — Voy. La Pom- nieiaye, Hist. de l'abbaye de Saint-Ouen. — l'MIe s'unit, l'an 1600, î\ la congrégation do Sainl-Maur. — Voy., Galtia christ., t. XI, cul. 135, la série de il abbés. 0L'I;N (Saint-) , S. Audoenus (diocèse du Mans, France).— Al)baye de l'ordre de Sainl- Renoll, fondée |»rès du Mans, vers l'an 710, par Herlemont, évoque du Mans. Ce saint évé(pie venait de fonder en ce môme lieu un hôpital avec une cha'ielle en l'honneur de saint Ouen, lors(|u'il y établit douî;e religieux sous la conduite de labbé Suf- froi. Celte fondalion fut conlirmée par Da- goberl m, fan 710. OLRDAt^H, Lrdacium (diocèse de Bayon- ne, France). — Abbaye de l'ordre de Vvé- iiKMitré , dédiée à Saint-Sauveur. Elle était hlle de la Ca»e-Dieu, et située entre Ici monts de Brène en Navane, mais prcscju'j'i l'entrée de la France. Klle appartint dans l'origine aux chanoines réguliers de Saint- Augustin. L'an 1209 elle embrassa l'institut de Prémontré. L'abbé d'Ourdach avait ju- ritliction épiscopalo sur la ville de co nom. 01 TRILLF-[)K-B()LR(;FS (Saint-), s. Ausirryiaiiis (Cher, France). — Abbaye fon- dée avant l'an 0-23 dans un faui)ou(g do Bourges. Klle fut ajtpelée Sainl-Austreyisiley du nom de ce saint personnage, qui y fut inhumé. Marculfe, le célèbre auteur des Formules, fut d'abord lecteur, puis abbé de la basiliijue où reposait lo corps de saint Auslregisilc. Celle abbaye ayant été délruiti', fut donnée après sa restauration à des ( lercs séculiers, et l'on y vt lleurir un collège do chanoines. Kniin Ian L'iOo elle fut uc.ie à la Sairite-Chapelle, h la demande de Jean, duc. de Rourgo, (jiii peu de ttuiips après cepen- dant y institua un nouveau collège de chanoines. — Nov. Oallia chriiit.,\.. il, col. 120. ON'ILA (diocèse de Siguenza, Espagne). — Abbayo célèbre do l'ordre de Cileaux, fondée en 1185, par Alphon>e, roi de Cas- tille, père de la reine Blanche de Castille. Klle est lille de Rolbonne, en Languedoc, de la filiation de iMorimond. (Jongklin.) OVA (ancien diocèse de licy, en Galice, Espagne). — Le plus ancien monastère do la. Galice, dit-on. Il fut fondé dès l'an 509, pour des moines bénédictins. Des Cisleruicns 609 PAl DES ABBAYFS ET MONASTERES. PAl CIO vcHus (Je Clairvaux leur succédèrent en 1185. Ce nionastèic, situé au boni do la mer, est, (lit Jongelin, le plus fort boulevard (Je la Galice contre les pirates. On y entretient d'ordinaire quelques centaines de cheva- liers, outre des niacJiines de guerre, qu'on emploie à repousser les agressions de Ten- ncmi. {Annal. Cisterc.) PACE PROPE LEODIUM [B. Maria de) (diocèse de Liège, Belgi(jue). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît de l'é- troite observance, fondée près de Liège vers l'an 1G27. — Le Gallia christ., t. 11!. col. 1000, donne l'ordre de 5 abbesses. PACHNLM ou CHNUM (Haute-Egypte). •- Nom d'un très -ancien monastère du iv' siècle, joint [)ar saint Pacôme aux quatre (pii composaient sa congrégation, savoir : Tabenne, Baum, Chcnobosque et Monchose. — Voy. Vie de saint Pacôme. PACY, Paceium (diocèse d'Evreux, Eure, France).— Ville (99), et abbaye de femmes, de l'ordre de Saint-Benoît, sous le litre de l'^ln- nonciation de la Vierge, fondée l'an 1637 par François Alexandre d'Albret, seigneur de Pons et de Maresmes. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 661, la mention de 3 abbesses. PaDIS (ancien diocèse de Bevel, en Es- lljouie, Uussie), — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, tille de Stolp, en Pouiéranie, fondée près Kevel l'an 12i9, en l'honneur de saint Wenceslas, duc de Bohême, martyr, par Eric, roi de Danemark, lors de son expédition contre les Esthoniens, en Livonie. Au rap- port de Jean-Isace Poman {Histoire de Da- nemark], le pieux monarque fit cette fonda- lion h la suite d'une vision merveilleuse qu'il avait eue la nuit durant son soimneil. In saint mariyr lui étant ap[iaru, lui avait dit : « Prends courage, mon frère; je suis le martyr Wenceslas ; le môme destin fe.t rt'-servé bientôt (100) : mais, en attendant, biltis un monastère h la gloire de Dieu, et en mémoire de mon nom » Eric, à peine réveillé, se mit en devoir d'obéir à l'ordre du saint martyr, et l'on vii pre>(jue aussitôt s'élever j)rès de Uevel le monastère de Padis. — Voy. Jongelin, liv. iv, |). 50. PAIN-PONT (Sainte-Marie de), Panis Pons (Ille-ei-Vilaine, France). — Abbaye de ! ordre (Je Saint-Augustin, londée l'an 630 par Judicaël, seigneur dii pays. Elle fut reconstruite l'an 1231. Elle était située dans l'ancien diocèse de Saint-Malo (aujour(J'hui de Bennes), et occupée en dernier lieu par les chanoines réguliers de la congrégation de Sainte-tiencviève. PAIX-DE-DIEU, Pax Dei. — Abbaye de fenjmes de r(Miteaux, fondée vers l'an 1242, prés de Huy , dans le diocèse de Liège (Belgique), par un noble personnage nomme Arnold (iorswarem , écliappè à la mort (pi'il allait recevoir des mains de son piopre frère, de[)uis l(jnglenq>s sou ennemi. (09) Clief-licn lier-siir- Sambre, près Namur, puis religieuse l\ Fli- nes, dirigea avec sagesse pendant vingt-six 9 aoill l-2.'iO, Cl prôcipilc dans la mer par l'ordre do son trorc .A bel. cil l>.\L DICTIONNAIRE l'AN CI2 ans, 1.1 maison de Notre-Dame de la Paix, qu'elle avait fondée à Douai. Ce loiiveni , continue le G allia christ. ^ l'ut \ine vigne l'é- (onde, qui étendit au loin ses rameaux; Flo- rence tnnda le niona>tère de la Paix de Jé- sus, à Arras, en 1612, un aulro h (iramnioiit, un troisième h lîéthune, un (|ualriùiiie à Na- niur, un cinquième à Uru^cs en 1023, un sixième enlin à IJégo on 1G27. — Voy. His- toire de Florence de )ycr(/ui(jva'itl, première ahbesse de la Pais-Sotre-Dnme . à Douai , d institutrice de la réforme de l'ardre de Saint- Benoit, dans le nord de la France, et en licl- (jiiltic , par l'aliUé Parenty ; Lille, Leforl , 18iG. — Le Cameracuni christianum, |>.2oG, donne la liste deOahbesses, dc|iuis Florence de Vcr(iuignœul jusqu'à Anne-Jose|»h Bou- try, élue en 1789, et qui était en exercice lors de la siippression de raliha\e. PALAIS NdTUK-DAMKou NOÏHE-DAMIî DK PALAIS, Palatiam B. Mariœ (diocèse de Limoges , France). — Ahbavc d'abord de l'ordre de Saint-Benoît, ensuite deCîleaux, à ({ui elle fut unie l'on 11G2. Klle fut com- mencée par le B. (léraud de Sales, et termi- née par Boger, ahhé du monastère de l)a- lon, dont elle était tille. — Voy., liallia christ , t. Il, col. 63i, la série de 11 abhés. PALATIOLK (Toscane, llalie). — Monas- tère fondé vers le milieu du viii* siècle, dans rancien diocèse de Piomhino, Populonium, par saint Valfroi, d'une noble iamille de IMse, de concert avec un ami nonnné /•'or//.f, natif de Corse, et un parent appelé (iand- vald, originaire d^ Lucerd fut appelé Palatiole. On le dédia à saint Pierre . et il fut eiwiclii de nond)reuses reliciues. Le B. Valfroi en fut le premier abbé. A sa mort, arrivée \crs 7G5, tlinifroi, son fds, lui suc- céda dans 'e gouvernement de l'abbaye. Il eut lui-môme pour successeur vers 795 le vé- nérable André, lils uni(|uede(lrundvald, l'un (les trois londaicurs : ce troisième abbé de Palatiole a écrit la Vie de saint \alfroi. Le monastère des founncs, bAti également yrs les trois londaleurs, était dans bî diocèse «le Luc(pies, près de la rivière de Versile. Il lleiirit aussi par la sainte observance des ndigi-^usc";, dont le nombre, dit-on, s'éleva l)ieiitAl jiisfprà 90. (Bri.TK.vi ). PAi,/, Patatiolum iirope Treviros. — .\n- cien monastère d(! leiumes, situé près de Trêves (Prusse Bliénano), dans le bourg de l'alz, sur la Moselle, et fondé vers l'.n 630, par saint Modoald , évèque de Trêves : on croit (ju'Adèle , fille de Dagobert 11, roi d'Austrasie. ayant aciieté ce lieu, restaura le moi;asière de Saint-Modoald. Il était déjh liabilé I ar des chanoinesses, lorsque Pftp- l'on, arclievôfjue de Trêves, s'elTorça avant le milieu du xi siècle, de le rappeler h son institution primitive. Le môme pontife lie jxmvant y réussir, dispersa enlin les reli- gieuses de Pal/, en ilivers lieux, et leur substitua des clianoiiu>s, Tan 1037. — Voy. Gatlia christ., t. XI il. PANTALFON (Saint-), S. Panlaleonis monasterinm. — .\bbaye de l'ordre de Cî- teaux, fondée l'an 12'»'i, sur le mont Eremi- tico, dans le diocèse de Lucques (llalie cen- trale). Ses premiers religieux lui vinrent avec un abbé, du monastère de Saint-(ial- gan, au diocèse de Vol terre , de la filiation de Clairvaux. (Jont.ei.is). PANTALFOX DK COLOGNE (Saint-), 5. Pantaleo (à Cologne, Prusse lUiénane). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 936, suivant Mabillon, par Brunon te Grand, arclievè(]ue de Cologne. Ce pontife ayant reçu de Bome les reliques de saint l*anlaléon ap|iortées par Hadamas, abbé de Fuble, lesdé[)Osa dans une ancienne église de Saint-Gervais et Saint-Protais dans le faubourg de Cologne, (|ui prit plus tard le nom de Saint-Pantaléon, et aussi de Saints- Cômes et Damien et de Saint-Qnirice. Le môme | oniife établit, dit-on, des religieux dans ce lieu, sous la conduite d'un abbé nommé Cbrétien. D'autres auteurs, donnant à ce monastère une origine j)lus ancienne, le font déjh exisier sous le règne de Louis le Piaintes sœurs furent exposées dans cette maison à une nouvelle |)er.-é. ulion,de la part de leurs I>arents et des amis de leur Iamille. Mais 6V3 PAR DLS ABBAYES ET MONASTERES. PAU bi4 leur constance les reudil victorieuses. — Voy. Yie de sainte Clairâ, au 12 août. — Ce fut peu de temps après que saint François mit les 'Jeux sœurs dans une })etite maison con- liguë à l'église de Saint-Damien, et établit Claire supérieure de ce monastère nais- sant. PAPOUL (Saint-), S. Papulus (Aude, France). — A'ille (101), et ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée de l'an 752 à 768. Elle devint le siège d'un évêché en 1317. PAR ACLET (Le), Paracîetum ou Paraclitus (dioc. de Troyes, France). — Abbaye située dans la paroisse de Saint-Aubin, arrond. de ^'ogeIlt-sur- Seine (Aube), et surtout célèbre par Abailard son fondateur, et larHéloïse sa jiremière abbesse. On connaît l'histoire de ces deux illustres personnages. Abailard, condamné pour ses erreurs, s'était retiré sur les terres du comté de Champagne oiî, du consentement d'Hallon, évê(jue de Troyes. il bâtit, en 1123, près de Nogent, une petite chapelle, qu'il dédia à la sainte Trinité, et qu'il nomma depuis /eParac/e/ [consolateur), en souvenir des consolations qu'il y ava.t éprouvées. Poursuivi jusque dans sa re- traite, Abailard fut contraint de l'abandonner, et la laissant à deux de ses amis, il se retira en Bretagne. Plus tard, en 1128, il fit don de sa solitude du Paracleta Héloïse, supérieure du couvent d'Argenleuil : celle-ci vint s'y fixer avec ses compagnes, en 1129. Le Pape Innocent II confirma, l'an 1151, rétablisse- ment d'un monastère dans ce lieu; Héloïse en fut la première abbesse. L'oratoire du Paraclet reçut bientôt des dons considéra- bles; il devint par la suite chef d'ordre, et il avait plusieurs n)onaslères sous sa dépen- dance. A la mort d'Abailard, arrivée le 21 cjvril 1142, au prieuré de Saint-Marcel de (ihâlons,son corjis fut envoyé 5 Héloïse, (|ui le fit enterrer au Paraclet. Héloïse mourut elle-même dans ce monastère, le 17 mai 1163, étant âgée de 63 ans, après avoir é.ii- fié et gouverné pendant 33 ans l'abbaye du Pararlel. Klle fut inhumée dans le même tombeau qu'AbalIard. Celte abbaye a vu d'il- lustres abbesses, parmi lesquelles on dis- tingue Catherine de La Rochefoucault. qui la gouvernait en 1701, et Mme de Koucy , (\m fut la dernière abbesse, et marrpia son séjour au Paraclet [»ar des monuments ro- Hiarquabies. lin 1792 l'abbaye du Paraclet ayant été vendue, les notables de Nogent allèrent en cortège enlever les corps d'Hé- Ie de Montréal, Si- cile). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, ainsi nommée, dit-on, de bois voisins qu'au temps de Guillaume II, roi de Sicile, on appelait le Parc-Royal, parce que ce prince s'y livrait souvent au plaisir de lâchasse. Elle fut fon- dée l'an 1307 lar Frédéric II, roi de Sicile, qui donna aux religieux cisterciens ce parc avec plusieurs autres biens. Il ajouta à la dotation de celte abbaye l'église de Saint- George de Kemonia, ajtparlenant à \m mo- nastère de moines Grecs de l'ordre de Saint- Basile. Parmi les abbés du Parc, on distingue de Carus, qui fut archevêque de Montréal en 1390; et Jacques deTudesch, archevêquede Messine, qui mourut en l'i.73, prélat d'une admirable chaiité envers les pauvres, et dont on voit le tombeau dans la cathédrale de Messine. — Voy., Jongelin, lib. ii, p. 92.) PARC-AUX-DAMESou LK PARC BOUIL- LE, Parcus Dominarum (Oise, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocationde la sainte Vierge, fondée l'an 1205, non loin de Crépy, par Aliénor, comtesse de Sainl-Quenlin et dame de Va- lois, et par les libéralités du roi Philippe- Auguste. Innocent Illcoidirma les (ionations des fondateurs par une bulle de l'an 1210. D'autres nobles seigrreurs et princesses, et plusieurs évê(pies enrichirent ensuite celte abbaye de leurs dons. Elle eut beaucoup h soulFrir durant les giierrescpii désolèrent la Picardie et le >'alois dans les \ v'et xv' siè- (101) A 7 kil. E. (le Ca^lrlnnudur). CI5 PAR DICTIONNAIRE PAU 61G çles. — Voy , Gallia christ. ^ t. \, cul. 1515, la s<^ric (le 37 ahhcsses. PAUDOrX (Saint-), S. Pardul fus {d'\ociisc (le Périj^ueux. Dordogne, France). — Monas- tère de l'eninies do l'ordre de Sa'nl-Domini- que, (jui devint dans la suite un |trienré à la nomination du roi. En lo2G, elle avait p(^ur ahhesse Jrhannc haslarde dr (tuyenne, dit le Gallia christ., (|ui le 8 juillet de celle année témoigne dans un acte avoir reçu do (iuillaunie Piudlionuiic, questeur généial, cent livres tournois d'une j)ensior) annuelle dont l'avait gralitiée le roi. (T. Il, col. 1507.) P.\RK, Parcum Dovxinorion ou >'. Maria de Prato ([uès Louvain, Belj^iciue).— .Mihayc de Tordre de Préniontré, sous l'invociition de la .-«ainte \ierge, fondée l'an 1129, par (iodefroi le Rarhu. duc de Lorraine et comte de Louvain, qui lit don de ce lieu de Park à Gualter, abbé de Saint-Martin de Laon. Des religieux de ce dernier mona>tère vin- rent riiabitcr, et la nouvelle. \bbaye s'accrut si rapidement par acrée l'an 977 en llionncurde la sainte Merge, de .-aint Jean-Baptislo et de saint (iraf,évé(iue et (onfesseur, prieurs sous l'aiilorilé des abbés de M').— Monastère do l'ordre des Cliartreux, situé près de Bulle (canton de Fribi.urg), et (pii subsiste encore de nos jours. Il fut fondé l'an 1307 par Wil- Ijclmelie de Firandson, veuve de Pierre III, tonile de (iruyère, ((ui donna aux enlanls de Saint-Bruno une montagne et une loi fit dans sa comté , en y joignant plusieurs arpents de bons pAlurages. ifocbard, moine de la \al.-ainte, couvent de l'ordre déjh an- cieiHiement élal)li près de là par les sei- gneurs de Obarmey, fut le premier [trieur de ce nouveau monastère, f|u'on nonnna, selon lin mot de sa fotidalrice, (pii avait dit vouloir faiie eniin la pail du bon Dieu, la Part-Dieu {Thcil Gottis, Pars l)ri). a Les moines dél'ri- tlièrent leur forèl , dit l'auteur d'un voyage en Suisse, tracèrent qucdques éiroilcs espla- nades .sur les lianes de la montagne, cl ces lieux qui devaient èl;e alors bien sauvage>, puis(|u'ils le sont eiicoie aujourd'hui, clian- gcrent ( ependant d'aspect. La croix qui s'é- levait .sur le sommet du principal édilioe ap- pela bientôt à son ombre les pauvres habi- tants de ce désorl, d'autres y vinrent de plus loin, l'aumône attire. Dévastes étendues de terrain leur fiuer.l concéilées pour des lede- vances minimes. Peu h peu les familles nou- velles rongèrent les bois, couune les trou- peaux'rongent l'herbe, gagnèrent toute la montagne, et le pays se civilisa, toujours bon catholi(|ue, ce ([ui est la vraie civilisa- lion, sous I aile îles religieux. « ('etlepetiteconlrée, protégée parla prière, cul le bonheur d'échapper h pres(]ue tous les malheurs des guerres civiles et étrangè- res. Deux grands désastres seulement vin- rent éprouver la communauté. Durant la peste de looG, (pii accom|»agna le dévelop- pement de la réforme, le jirieur et quatre serviteurs (|ui l'aidaient au soulagement des malades, moururent glorieux martyrs de leur dévouement. Fn 1800, le couvent tout entier devint la proie des llaninies. Les bâ- timents furent bientôt relevés. A force d'or- dre, d'économie, de sobriété , les religieux tirent face à toutes les dépenses sans inter- rompre leurs aumônes, et payèrent leurs dettes en peu dotenqis, » — (Louis Veuillot, Les pèlerinages en Suisse.) PASTOR (.S.) (diocèse de Rieti, Elals do l'Fglise). — Abbaye de l'ocdrede (liteaux, près la ville de Rieti.^ File était (le la liliation de Clairvaux et fut fondée l'an 1137. PASTRO (diocèse d'Fger, Agria ou Fr- lau , Hongrie. — Atibaye de l'ordre de Cî- leauxjscus l'invocation de la sainie N'ierge, fondée, dit-on, l'an 1190. File est fille de Pelis. On la trouve désignée (juelipiefois sous les noms de Parasiuck et Paschuck. (JONGEI.IN.) PAUL (Saint-), S.Paulus (diorèsc de Poi- tiers, Vienne, Fivuice). — Ancienne abbaye fondée avnnt l'an 923, éj o ,uc oCi elle avait pour alibé Fide, vas-al du comte Fbole. File était située dans le pays de Poitiers, au lieu dit l-'orzilltis, et selon (pichiucs autres, dans la ville même de Poitiers. — Vov. Gallia christ., t. II, (;ol. 122-2. PAIL (Saint-), S. Paulus ou Stella S.Pauli (diocère de Coindire, Beira, Portugal. — Abbaye de l'ordre deFîleaux, de la liliatiou d(! Clairvaux, fondée vers l'an 11G3 par une colonie de religieux venus d'.Vlcobaca. PAULDF BFSANÇON (Saint-), S. Paulus PisoîUinrusis [h Besan(;on, France). — An- cien monasièi e bAli selon ipielipies-uns vers l'an 62'» par saint Douai, moine de Luxeuil, ei depuis évèque de Besan(;on. (Je|ontif(î aniaildonc bAii dans sa ville épiscopalo tin monastère sous l'invocation d«' saint Paul, cl il y aurait mis des religieux de Luxeuil, jKMir y >ervir Dieu sous la règle do Saiiit-Be- noil et de Saint-Colomban. D'autres cepen- dant ne placent la fondation de ce monastère qu'en 1(160, au temps de Hugues 1", archevê- que de Besançon, (|ui lit des (ionalions con- sidérables à cette église do Saint-Paul, et y éiaulit des chanoines réguliers avec un do\en. Ces chanoines commencèrent dès lu siècle suivant h embr-asscr la règle de Saiiil- Augu.ilin et jiardegrés cette règle fut la seule observée. L'abbé de Saint-Paul de Besançon CI7 PAU DES ABBAYES ET MONASTERES. PEB 618 toiiait le premier rang après l'archevêque aux étals (le Franche-Comté. PAUL DE LYON (Saint-), S. Paulus (à Lyon, France). — Ancien monastère de l'or- (h-e de Saint-Benoît, fondé vers l'an 545, dans la ville de Lyon, ])ar saint Sacerdos , archevêque de Lyon. Il fut restauré par l'ar- chevêque Leitrade, au temps de Charlemagne. PAUL DE NARBONNE (Saint-), S. Paulus IVarbonensis (Aude, France). — Abbaye ou plutôt égli'ie collégiale de chanoines, fondée, dit-on, |)ar Charlemagne, vers 800, hors des murs de la ville, en l'honneur de saint Paul Serge, premier évêque de Narbonne. Plus tard elle se trouva comprise dans l'enceinte de la cité. Le Gallia chrisliana pense qu'elle fut abbaijc séculière dès son origine. L'abLé de Saint-Paul de Narbonne jouissait de plusieurs insignes privilèges : il tenait le jiremier rang après l'archevêque de Narbon- îie, dans les synodes provinciaux. Béraire, archevêque de Narbonne, avait obtenu un privilège pour celte église de Saint-Paul, de Char'es le Chauve, pendant le siège de Tou- louse parce monarque, l'anSiS. — \oy., Gallia christ., t. VL col. 141, la série de 79 abbés. PAUL DE SOISSONS (Saint-), S. Paulus Suessionensis (Aisne, France), — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin : elle fut fondée, d'abord l'an 1228, par Jacques, èvèquede Soissons,dans une églisede Saint- Etienne du faubourg de Soissons. Les reli- gieuses occupèrent celte abbaye jusqu'en 1619. A cette éjioque, du consentement de révê(iue, elles permutèrent de demeure avec les religieux de Saint-Paul de Reims, de l'ordre du Val des Ecoliers. Ceux-ci, après neuf ans de séjour dans leur monastère de Soissons, l'aliénèrent à de nouvelles reli- gieuses de l'ordre dé Saint-Augustin, dont une colonie, conduite par- Françoise Le Char- ron, élue abbesse de Saint-Paul, vint de Saint-Etienne de Ueims, l'an 1C28, et fonda la nouvelle abbaye de Saint-Paul de Soissons. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 473, la série de 6 abbesses. ,PAI:L de VERDUN (Saint-), 5. Paulus Virdunengis ( Meuse , France j. — Abbaye d'al)ord de l'ordre de Saint-Benoît, fondée jirès de Verdun, de l'an 062 àOGo, par NV ic- i'nd, évêfiue de Verdun, réformée l'an 1131, et qui devint alors de l'ordre de Prémontré. IiMiocent ll,ran 1137, et Alberon, archevêque de Trêves, donnèrent des diplômes en sa fa- veur. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 1328, la mention de 7 abbés de l'ordre de S.iiiil-BenoU,et 51 de l'ordie dn Préinontré. — Annal. Prœmonslr., l. Il, col. 505. PALUS IS initi: (S.).- Nom latin d'une ancierme altltuye de France, fondée flans le (lif)cè>e de la ville de Limoges, avant l'an 597, par Jocond et Pélagie;, pèrt; et mère de saint Viiez, et dotée par saint FerréDi, évêque de Limoges , rpii y fut iidiumè. C'était au vin' siècle, coninie l'apprend le Gallia christ., une; église paroissiale. PAULM:I« vanne (Saint-I, .s. Paulus (h (102) ClicMi.;ii(l;(aiil«n;i22kil.N.-0.(|.-l4fin.'ii. DicTio'iN. i>i;ii Aimiavi'.s. Vanna (diocèse de Sens, Yonne, France;. — Abbaye de l'ordre de Prémonlré, fondée l'an 1221, par les soins de Pierre de Corbeil, arche- vêque de Sens.Elle était située prèsdeSens, non loin du confluent de l'Yonne et de la Vanne. C'étaitauparavant une église, qui avait élé fondée l'an 1090, en l'honneur de la sainte Vierge et de saint Eugène, Pape, et que Gui, archevêque de Sens, donna l'an 1192 aux Prémontrés de Dilo. Après leur avoir ap- partenu près de trente ans comme |)rieuré, il paraît qu'elle fut érigée en abbaye par Pierre de Corbeil. — Vov., Gallia christ, t. Xll, col. 253, la série de 36 abbés. — An- nales Prœmonstr., t. Il, col. 499. PAUNAT ( Saint-Sauveur de ), Palnatum (diocèse de Périgueux, Dordogne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 775, par David, habitant du [)ays de Pé- rigueux, et Bénédicte, sa femme, près Li- mueil, sur la Vezère, et soumise alors au monastère de Saint-Martial de Limoges. Dans la suite, elle paraît avoir eu son abbé propre. Sous Adalgise, l'un d'eux, elle fut détruite par les Normands, l'an 860. Elle fut à la lin du x' siècle restaurée par Fro- tier, évêque de Périgueux. PAVILLY, Pauliacum (diocèse de Rouen, Seine-Inférieure, France). — Ville (102) et abbaye de filles, dans le pays de Caux, fondée par saint Philibert, abbé de Jumiéges, avant l'an 648, sur un emplacement et avec, des fonds qui avaient été donnés par Amalbert, seigneur du lieu. Sainte Austreberte, prieure de Port, bénie par saint Ouen, en fut la |)re- mière abbesse. Cette abbaye fut transférée vers l'an 1000 dans la ville de Montreuil- sur-Mer, PE DE GENEREZ (Saint-), S. Petrus Ge- nerensis (diocèse de Tarbes, Hautes-Pyré- nées, France). —Abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, située au pied des Pyrénées, à la limite des pays de Béarn et de Bigorre, au confluent du Générez, dont elle a pris le nom, et sur le gave de Pé. Elle fut fondée au commencement du xi' siècle, par Sanche, prince et duc de toute la Gascogne, et une colonie de religieux de Saint-Sever de Bus- tang. — Voy., Gallia christ., t. I, instr., p. 194, col. 1, la charte de fondation. La basi- lique du monasière fut consacrée en grande j)om[)e, l'an 1096, sous l'invocation des saints ajiôtres Pierre et Paul. Ce monastère de Saiiit-Pé de Générez fut uni dans la suite établir un abbé Normands. ^'^J^ï^rr^'l'i^''?" « //• /r. N i aï PKNTEMONT (NoTnE-DAME dej, /?. iJ/flrm I ELICK (La) Pelhcea (diocèse du Mans, ^^ Peuiemovie {h Paris, France).- Ancienne Sarlho trance). - Abbave de 1 ordre de g-,,,,,,^ j,. ,•„[„„,,, ,,^ ,-„,,,,^^ .j^ cUcrxix, Saint-Renoi tsous invocation de la sainte f„„,,v^ j-.,,,^,,, .,, pexirèuiité du faubourg \ lerge fomlee an 120o, par Bernard de La Saint-Jcan de Beauvais, l'an 1217, par Phi- Kt é. Elle était située dans le Maine, près n,,,,^ ,,e d,,,,,^^ ^,^^,J„^. ,,^, Beauvals. (Iré- ni^^i'ic 'n';-'^-'^ „,. ,,• , , goire IX coiiririiia SOS possessions l'ail 1230. \esprim ongrio). -Abbaye do ordre de ^ilcs qui désolaient la France, surtout la Lileaux.lillcdoNotro-paniedAcey(lcryum), pj,.^,.,|ic et les pavs voisins de Beauvais, en Bourgogne, do la filiation de L lair- celte abbave fut .l'csque abandonnée, cl de- vaux. Elle iut fondée I an 118k Cet dans ,„,.^j,., ,j„eh,uo temps comme déserte. Réta-' celte abbaye que fut inhumoe Cerlrude ir de 1 ûge par les y^^^,^^^ ^,.,,,5 ,^„ u^.^, ,,^j faubourg Samt-dcr- "T.M nM?"n'',"V'' ^"^'■' ^V/^r 'r. . '"«i"' «ù était uu mouastèro sous le liire do PELPLIN, Pclpinum ou />o/)/unn» ^Etals y^,.,,^ incarné. i;église de Pcntemont est au- ,r"':V''!'.s)- 7:,;V^'''VVC au mona.stèrc, y prit l'habit, et en fut élu abbé. dette abbaye était sous l'invocation de saint Pierre. Selon (îuil'aumc de .Malmes- bury, elle fut appelée Péterboroug, |)arre (jue Kénulphe, un de ses abbés, l'avait fait envirunner de murailles comme une ville. A la destruction des ujonaslùres, Henri Vlll la traita plus favorablement que les autres : par res|ieé (pic di; rpidqucs cellules (/jiarses i-n ai la; Il iTélail | ,is eloi|^né de la liaulc-Egy|)te et de i'Egyplc du milieu. Quelquefois, il est désigné sous le nom de Monastère près le fleuve, et on le met à peu de distance d'Aphrodite, dans l'Heplanome, ou l'Egyiite du milieu. La ville d'A|>hrodite, dont il s'agit ici, était la plus basse et la plus ancienne de ce nom. Saint Athanase semble placer le même monastère dans la Thébaïdeou IIaute-Egy|!te, sans doute parce qu'il était voisin des frontières de cette con- trée, lesquelles avaient d'ailleurs beaucoup plus d'étendue, (juand on ne divisait Vïi- gyf)le q\ren Haute et Basse, comme l'ont fait plusieurs. Les premiers monastères (rits sont conseivés h la bibliolhèipie comiiuiiiah; de Lille. — \ oy. la (y'hronii/itr latiiir di l'Itahinpin, par K. Pietill, 627 PIE DICTIONNAIRE PIE G2S conlinuée, jusqu'à la suppression, par di- vers religieux de celle ruaison. PHEKMK. — Ancien monastère du mont de Nilrie (Kgyple), dans lequel il y avait, vers la tin du iv' siècle, environ cinq cents religieux. Un d'entre eux, nommé Paul, ne travaillait point des mains, mais priait tou- jours, et olfrail, chaque jour à Dieu, trois renls prières. Pour Cire exact dans ce nom- bre, il tenait trois cents [)ierrcs dans le de- vant de sa robe, et il en ôiait une h la (in de clia(jue oiai^on. C'est peul-ôlre sur cet exem- ple, remarciue ici Bulteau, que l'on a in- venté le chapelet. [Abrégé de l'Uist. de l'Or- dre du Saint-Bcnoîl.) PIEDUA (PiicunE), Pelra (diocèse de Ta- razona, Espagne). — Abbaye royale de l'or- dre de Cîleaux, fdie do Poble^ fondée l'an 119.'), l'ar Alphonse II, roi d'Aragon, sur les coiilnis de la Caslille, dans un lieu agréa- ensuitede divers biens. Ces religieux jouis- saient de plusieurs privilèges qu'ils cédè- rent à la ville, en 1327 et 13i8.— Voy., Gal- lia Christ. , t. X, col. 1313, la série de 42 })rieurs, PIERRE D'ARLES (Saiist), S. Petrus Are- latensis (à Arles, Bouches-du-Rhône, Fran- ce.) — Abbaye de Tordre de Saint-Benoit, fondée avant l'an 553. PIERRE D'AL'XERRE (Saiist-), 5. Peints Autissiodoretisis (Yonne, France). — Abbave de Tordre de Saint-Augustin, fondée ù AÙ- xerre, avant Tan 5%. Elle fut reconstruite Tan 7i9, par (Jérard de Roussillon, et sa femme Berthe. Elle fut réformée enfin. Tau 1035, par les chanoines réguliers de la con- grégation de France. — Voy., Callia christ.^ t. XIII, coi. W5, la série de 10 doyens et de 20 abbés. PIERRE DE CHALONS (Saint-), S. Pétri blo, lrès-pittores(iue, où une rivière formait Cubiloncnsis Monasterium (Saone-et-Loire, d'admirables chutes d'eau. Celle alibayo ce lèbre a fourni, à l'Espagne, un grandnom- bre do personnages éminenls et de saints évèi|ues. [Voy. leurs noms cités dans Jon- golin). — Le plus illustre fut D. Ferdinand d'Aragon, qui, de moine de Piedra, devint abbé de Veiuela, puis ar( hevèque et vice- roi de Saragosse en 1539. Ce |)ieux prélat fonda, dota ou réforma jilusieurs monas- tères. Il rappela, dans la ville de Saragosse, vers 1558, la société de Jésus, qui en avait élé expulsée. Il convo(iua un concile [trovincial, qu'il présida, et dans Ictpiel il lit admettre les décrets du concile de Trente. Enfin, après avoir accompli un grand nombre d'excel- lentes œuvres, il s'endormit saintement dans le Seigneur, dit Jongelin, le 29 janvier 15^5, h Tclge (le soixanle-dix-liuit ans, et fut en- seveli dans une chanolle de Saint-Bernard qu'il avait préparée pour son tombeau. — Voy. Sun épitaphe en distiques latins , dans Jongelin. PIERRE AUX MONTS (Saint) DE CHA- LO.NS-SUR-.MARNE, S. Pctrus Calalatinen- sis on .S". Peints ad Montes, de Monlibits ou in Monte [WaruQ, Fronce). — Ancienne église et ensuite abbaye de Tordre de Saint-Be- noît, établie à ChAlons, Tan 1028, par Ro- ger l", évè(pie de ChAlons, qui la dota de biens considérables. Suivant une tradition, saint Mi-mie, premier évèque de ChAlons, aurait dédié h saint Pierre un tem|tle des j)aïens, (pii était en ce même endroit ; et des chanoines TauraieiU ensuite occupé jus- (ju'au commencement du xT siècle. La con- grégation de Sainl-\"annes mit la réforme dans cette a!)baye Tan 1027. Sa bibliothècpie était, dit-on, Tune des plus considérables et des plus riches de la province. — \o\.,(îallia christ., t. I\, col. 02H. la série de Vi abbés. PIERRE D'ABBEN IL!,E (Saint-),. S. /V/n/s Abhavilrus { diocèse d'Amiens , Somme , France ). — Prieuré de Tordre de Saint- Be- noit, fondé à Abbevillc, vers Tan 1075, par tiui, comte do Ponlhieu. Ce seigneur y lit construire une église en l'honneur de saint Pierre et de saint Paul, pour des religieux, que les aut.es seigneurs du pays dotèrent France). — Ancienne abbaye de Tordre do Saint-Benoit, fondée vers la fin du vi' siècle, par le B. Flavius, qui de référendaire du roi Contran , devint évoque de ChAlons. Plusieurs fois ravagée par les barbares, elle fut restaurée, vers la lin du i\* siècle, par Tév6(iue (iirbolde. Elle subsista dans le lieu où elle avait été fondée, hors des murs do la ville, jusqu'en 1502, où elle fut détruite par les héréliciues. Ses religieux vinrent alors habiter une maison voisine du couvent des PP. Carmes, dans le faubourg de Saint- Jean de Meizille. L'ancien monastère fut transformé en citadelle, et le roi Charles IX, par des lettres du 20 mars 1500, alloua aux religieux, en compensation , une rente ilo 3U0 livres. Pons de Thyard, évèque de Cha- lons, consacra , le 2 janvier 1580, l'église du nouveau monastère, (pii, en 1002, s'unit à la congrégation de Sainl-Maur. Une nouvelle église , dont Henri-Félix de Tassy, évèque de ChAlons, po>a la première; pierre, fui consacrée solennellement le 29 août 1713, par Tévô(iue François Madot. Elle coûta jilusde cent mille livres, dit le 6fo//j«c/jris/., et la congrégation fournit ici d'abondants secours au monastère. L'abbé de Saint-Pierro de ChAlons avait droit de séance dans les comices do Bourgogne. Voy. dans le Oallia christ., t. IV, col. 901, la série de V8 abbés, depuis saint Loup, (pii fut évè(pie de ChAlons vers 001, ju.s(|u"à Charles-.Mexandre Le Filleul de LaCha|»elle, évftfiue do Vabrcs, élu abbé le 8 janvier 1721. PIERRE DE COU)C,Mi{SAiîiT-), S. Peints Colunicnsis {l\ Cologne, Prusse rliénane). — Abbave de l'ordre de Saint-Benoîl, fondée Tan 8V0. PIERRE DE CUISINES (Saint-), .S. Petru$ de Cof/uinis (à Toulouse, Ilaute-Caronne, France). — Prieuré et paroisse en mémo tem[>s, fondé et doté Tan 1007, par Guillau- me IV, comte de Toulouse, et la comtesse Almoilis, sa mère. — Il fut cédé au monas- tère de Moissac, au commencement du xii* siècle, par les soins de Tévû(^ue Isarn. Les citoyens de Toulouse, dit le dallia chrirr. , 629 PIE DES ABBAYES ET MONASTEIŒS. PIE 630 so rasscniblaicnl dans ce lieu, 'pour loutes les affaires publiques. Ce prieuré fut enfin uni, l'an 1607, par une bulle de Paul V, à la Chartreuse de Toulouse, et il resta alors seulement église paroissiale. — Vov. Gal- /m C/jnsf., t. XllI, col. 91.- PIERRE DE GUMIEL (Saint-), San Pedro ou S. Petrus de Gumiel (diocè>e d'Osraa, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , fondée vers l'an 1200 par une colonie de re- ligieux venus de Morimorid-, en France. Quelques-uns veulent qu'elle ait eu pour abbé le B. Mamert ou Mannes, frère de saint Dominique; mais, suivant le dernier historien de saint Dominique, Mannes mou- rut sous l'habit de fière Prêcheur. Quoi qu'il en soit, la branche castillane, de l'il- lustre famille des Gusman avait sa demeure à quelques lieues de là, au château de Gus- man. « Le lieu de sa sépulture, pareillement voisin deCalarnéga, était à Gumiel d'izan, dans la chapelle d'une église appartenant à l'ordre de Cîteaux. Félix de Gusman et Jeanne d'Aza(père et mère de saint Dominique) fu- rent portés à cette chapelle aj-Tès leur mort, et couchés sous deux cryptes l'un à côté de l'autre. Mais la vénération môme dont ils étaient l'objet ne tarda pas de les séparer. Vers 1318, l'infant de CasLille, Jean Emma- nuel, transféra le corps de Jeanne d'Aza au couvent des Dominicains de Pennaliel , qu'il avait bâti. Félix resta seul dans le tom- beau de ses ancêtres, pour y être un té- moin fidèle de la splendeur du sang qu'il avait transmis à saint Dominique; et Jeanne alla rejoindre la postérité spirituelle de son ûls pour jouir de la gloire qu'il avait ac- quise en préférant la fécondité qui vient de Jésus-Christ 5 la fécondité de la chair et du sang.» — Vie de saint Dominique par le P. Lacordaire , chap. 2. PI EURE D'IS?- EURE ( Saint-) , Isodrum , Jsoria. — Abbaye de l'ordre de Saint-Au- gusiin, fondée avant l'an 817 hors la ville de Moulins (Allier, France) ; elle fut dotée, l'an 817 ou l'an 832, par le comte Childe- bran , (ils du comte Dibilong. Elle fut sou- mise connue prieuré l'an îlaO ou lloi à l'abbesse Ermengarde et au couvent de Saint- Menou ; mais elle secoua ce joug en se soii- motlant plus tard à la congrég.ition de Ché- zal-RenoitjOt ensuite <'i celle (Je Saint-Maur. PIERRE DE UE(iE (Saint), 5. Pelras Leodiensis (h Liège, Belgique). — Ancienne abbaye de l'orJre de Saint-Benoît, fondée de l'an 708 à l'an 730, par saint Hubert. Dé- vastée par les Normands l'an 881 ; elle fut translormée ensuite, dit-on, par Richier, évCque de Liège ou de Tongres, eu un col- lège de trente chanoines, (^e [irèlat jKiuivut à leur subsistance par divers dons 1 an l)3'i-, l'année même de sa mort ; et il lut iiduimé dans la crypte de la basili(|U(; dcSaint-Picire, devetnie le lieu de la sépulture des moines. PIERRE DE LYON (Saint-) (à Lyon, France). — Ancienne et belle abbaye de (illes de l'ordre de Saint-Benoît. Snii origine est peu certaine. Le testament de saint Anne- mond, archevêque de Lyon, mort vers l'an G55, attribue la fondation de cette abbaye h un très-noble personnage nommé Albert, l'un des premiers convertis de Lyon, peu de temps ai)rès le martyre de saint Irénéo et de ses compagnons. Ledit Albert aurait concédé un fonds pour y bûtir un monastère, dans lequel ses deux filles, Radegonde et Alde- gonde, auraient pris le voile en môme tem|)s que Pernete ou Sibille, fille de son frère Silvin. Mais suivant un autre document plus dignede foi, tiré des archives de Saint-Pierre et daté de l'an 26 du règne de Contran, celte abbaye, dédiée en l'honneur de saint Pieire et située à Lyon, entre le Rhône et la Saône, fut construite vers le commencement duvi° siècle, par le roi Gaudesil et sa pieuse épouse Teudelinde, qui vers la même époque, dit le Gallin christ., firent bâtir à Genève, où ils régnaient, une magnifique basilique et l'enrichirent des reliques de saint Victor, transférées de Soleure. La tradition de Saint- Pierre de Lyon vient à l'ajtpui de ce docu- ment en reconnaissant Godesil pour son pre- mier fondateur. Aux vil' et via" siècles, Annemond et Ley- rade, archevêques de Lyon, restaurèrent l'abbaye de Saint-Pierre. Elle fleurit jus- qu'au siècle dernier, tant par le grand nom- bre de filles nobles qui s'y consa(traient à Dieu que par la magnificence de ses édifices. Ses vastes bâtiments, qui subsistent encore aujourd'hui, renferment un musée, une bi- bliothèque, des archives, etc. Ils [irésentent quatre grandes faces, dont la principale, dé- corée de pilastres, règne -sur la place des Terreaux. Au pourtour intérieur règne un grand portique où l'on voit fies toaibeaux ou autres monuments antiques : au-dessus est une terrasse découverte. Le palais de Saint-Pierre est encore un des plus beaux édifices de Lyon. — Voy., Galiiu christ., t. IV, col. 28^, le catalogue de 63 ablxîsses. PIERRE DE MAÇON (Saint-), S. Petrus Matisconensis (à Màcon , Saône-et-Loire, France). — Monastère de l'ordre de Saint- Benoît, fondé l'an 696. Il devint plus tard de l'ordre des chanoines de Saint-Augustin, en- suite prieuré, enfin collégiale séculière. — Le Gallia christ., t. IV, col. 1114, donne le nom de 35 abbés, prieurs et [irévôts. PIERRE DE MEDENE (Saint-), S. Petrus de Medena (à Orange, Vaucluse, Fiance). — Ancienne abbaye (|ui a existé dans un fau- bourg d'Orange, dit lebourydc Suint-Picrrc,^ à cause d'une église de ce nom située dans ce lieu et dans laquelle habitaient un abbé et des moines. On trouve un Roslang, abbé de Saint-Pierre, témoin dans un acte avec Olivier, abbé de Saint-Eutrope, l'an lOO'i. Saint-Pierre de Médène, ainsi nommé de la I)etitc rivière de Médène qui baigne les murs de la ville et du faubourg, devint par la suite un prieuré (|ui fut uni à la meiise épis- copale I an 129'i-. Les évoques d'Orange avaient autiefois un palais dans ce faubourg d(! Saint-Pierre, mais il fut détruit par les débordcmients du ItliùiKï. PILRRE DE Mi:i/ (Saint), 5. Petrus iMclcn-iis , ou [Mojns Monastirium Melcnsc 63i PIK d:ctionnairc PIET 632 (à Metz, Moselle, France;. — Ancien inonas- lùre de (illes de l'ordre de Saint Benoît, ion- dé vers l'an 598, dit-(»n, par sainte NaKIrade, ()uien fut la|ireniièreal)besse. — \o\.,Galliu christ. ,1. Xlll, col.830, la série de 1 1 àbbesses. PIKURK DE REIMS (Saint-), S. Pelrus Siiperior (à Reims, Marne, France). — Ab- baye de t'c'innjes do l'ordre de Saint-Benoit, fondée à Reims dans le vi' siècle. On l'ap- pelait Superior pour la distinguer de l'au- tre mona>lère de fennnes du même nom, dit Inferior. Celui dont nous parlons eut j)our fondateur, suivant Mabillon, le [nô- tre Baudry, depuis abbé de Montlaucon, et sa sœur, sainte Bova, qui en fut la pre- mière abbesse. Il avait été construit en l'Iion- neur de la sainte Vierge et de saint Pierre. Situé d'abord hors des nmrs de la ville, il se trouva tiepuis ronfermédansson enceinte. — Voy.. (Rallia christ., t. IX, col. 271, la St^rie de i7 abbe^ses, jusi]u"?i l'an 17Vi. PIERRE DE REIMS (Saint). S. Petrus Jnferi'ir ou S. Peiri lienunsi.'i Monaslrrium infrrius (Marne, France). — Aiutionne abbaye de fennnes de l'ordre ue Saint-Benoît, fon- dée à Reims l'an GGQ. Ce monastère, qui n'existe jilus depuis plusieurs siècles, rap- jiortail son origine à saint Gomberl, martyr, frère de saint Nivard, archevêque de Reiras, qui fut lui-même l'un de ses bienfaiteurs vers la tin du vu' siècle, sous l'abbesse Boba, suivant Flodoard. Louis le Pieux en lit don, l'an 8i6, à sa tille Alpaïde, aj)rès la mort de Regon, comte de Paris, son mari, et confirma par un diplôme l'inununité (pie son frère Cliarlemagne avait concédée h ce saint lieu. Le même monastère toujba dans la suite sous le droit et la puissance de l'église de Reims. A'ers le milieu du x' siècle; du vivant de Flodoard, il y avait encore là una cuujjiui-- naulé dp v.org-c^-. PIERRE DE RODEZ ^^Al^T-j, S. Prlri(s Hnlhenensis {h Rodez, Aveyron , Fiance). — Abbaye construite avant l'an 1-278. Le (ialtiachrist. en retrouve la tra< e d.ms deu\ documents : l'une dans une mention faite de Rerlrand de Lamor, abbé de Saint-Pierre de Rodez, l'an tVOO; laulre dans un acte de 1278, de Raimond, abbé de Rodez, jirésu- mé abbé de Saint-Pierre PIERRE DE SALTZBOURG (Saint-) (haute Autriche). — Abbave de l'ordre de Saint- Benoît, fondée vers le commeiuement du vin* siècle, par saint Rupert, évêque de >'orras, et ensuite de l'église d(; Sali/bourg, dont il est hi fondateur. Cet illustre'sainl, qui fut l'un des apôtres de celte contrée, continuant ses prédications à Lorch (lOV) et h Juvave, établit son siège éjfiscopal dans (ette dernière ville, rebAlie par les ducs do Bavière, de la race dcN Agilollinges ; elle prit le nom de Salt/bouig. I)e riches dona- tions mirent le saint évôipie à même de fon- der un grand nombre d'égli>esct de monas- tères. Or, ce bit pour desservir son église épiscopale de Saint-Pierre qu'il fonda une communauté de moines. Telle est l'origine de fa célèbre abijaye de Saint-Pierre do Saitzbourg. Plusieurs des évêqucs de co sié^e, qui', sous Cliarlemagne, devint métro- politain de la Bavière et de l'Autriche, fu- rent aussi abbés tic Saint-Pierre. Tels furent le B. Vital, et saint Virgile ([ui fit recons- truire avec magnificence l'église du mo- nastère, et y transféra le cor[)s de saint Ru- pert. On voU ensuite Ammilon, qui travailla avec beaucoup de zèle et de fruit à la con- version des Huns, suivant la mission qu'il avait reçue de Charlemagne. Ses succes- seurs furent Udalram, ci-devant archidiacre» et qui mourut en 836; Liupram, (jui obtint du Pape Léon IV le corps de saint Hernie, martyr ; Adalbin, qui apporta de Rome, les reli(]ues de saint Crespin et d'autres saints, et mourut l'an 872; Adalbcrt, Dietmar ou Theodemar, etc. On croit que saint Rupert mourut vers l'an 718. Suivant une autre 0|)inion, l'apos- ttdat du saint aurait eu lieu dès la hii du VI' siècle, sous Childebert II, qui régna dans l'Austrasie, de 575 à 590. On sait ipio l'évôché de Saitzbourg, érigé en archevêclié dès l'an 798, devint plus tard un Etat souve- rain; il faisait partie du cercle de Bavière. Sécularisé en 1802, il fut aussitôt érigé en éleclorat; en 1808, cet Etat passa h la Ba- vière, et en 181 V il fut cédé à l'Autric he. PIERRE DE VIENNE (Saint-), .S. Pilriis \ iennensis (à Vienne, Isère, Fram-e). — An- cien monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé vers l'an 515, et dont l'origine fut, dit- on, une cellule dans Kupielle saint Léoiiicii, frère de saint Aignaii, évèque d'Orléans, finit ses jours, à \ieiine. Ce monastère fut sécularisé l'an Uil2, par le Pape Paul V. PICRREEN PONT (Saint-), S. Pelrus ds Ponte ou de Puncto, ou .S, Petrus Viro- rum [h (krùiïn^, Loi-rel, Fr.-.nrc).— ?l'-iiia¥lère fondé dans le vi* siècle, dit-on, et (|ui pa- raît avoir servi d'asile pendant dix jours à .•■aiiit Maur et h ses compagnon.-, à leur arri- vée dans les Gaules. 11 lut détruit parles Danois vers le milieu du i\* siècle, avec les autres monastères de la ville d Orléans, et è la fin de ce môme siècle il fut restauré et cédé l\ des Clianoines. ' PIERRE Dl -MONT (Saint-), S. Pelrus Monlis. —Abbave de l'ordre de Saint-Au- gustin, foiKlée vers l'an 1090, dans le dio- cè.se de Meiz (France), par .Nialliilde, tille de Boniface, duc de Lo raine Sou église fui consacrée, le 6 mai 1133, par Matthieu, évô- (lue d'Albano, et Albéron, archevôipie de 'iièves, (Ml t'lioiiii«'ur du prince des apôtres. Cette abba\e, eiiric liie par divers |)rinces et seigneurs," fut dotée de plusieurs |trivilégcs et immunités par le souverain. Elle avait autrefois deux autres abbayes sous sa dé- pendance : Freisloilf, au diocèse de Metz, et Roiilleiicour, au diocèse de Troyes. Son litre abbatial fut éleiiil l'an 1753. -'Voy., (îullia (hrlsi.,l. Xlll, (ol. 939, la séiio dcUabbés. (104) Lnurcntiini, awr le P.Tiiiil>r, .injoind'lini \illaj;r ciilic i iiiiiini Jiiii,, ui:i (icliuil |):ir AuiUt en 418. K;i(isli(imif cl Vi. i;iie. Juvave «ilail 6:3 p:e DES ABB.W'ES ET MONASTERES. PIE G34 PIERUE DU PUY (Saint-), 5. Petrus de Podio (ancien diocèse d'Orange, aujourd'hui d'Avignon, France). —Abbaye de femmes, fondée sur le mont dit de Saint-Eutropo, près duquel, au temps des Koraains, on voyait un très-vaste puits. On découvre encore sur cette montagne, écrivaient les auteurs du Galiia christ., des murailles de l'église et des autres bâtiments du monastère, dont les religieuses, vers l'an tUO, s'en vinrent ha- biter dans la ville que la princesse ïhiburge avait fait clore de murs. Au xv' siècle, l'ab- besse Astorgia de Melian a3ant obtenu que le prieuré de Notre-Dame de la Plaine, au diocèse d'Orange, se confondît avec le mo- nastère de Saint-Pierre du Puy, les reli- gieuses dudit monastère, qui étaient Béné- dictines, suivirent dès lors la règle de Cî- teaux, qui était observée dans ledit couvent de Notre-Dame de la Plaine. — Yoy.,Gallia christ., 1. 1, col. 789, la série de 20 abbesses, jus(pi"à Françoise de la Farre, l'an 1710. PlEHllE DÛ PUY (Saint-), S. Petrus apiid Podium (au Puy, Haute-Loire, France), — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée, dit-on, l'an 993, par Gui, évêque du Puy; mais il n'en fut vraisemblablement que le restaurateur, dit le Gallia christ., car les anciennes tables font mention de la fondation de Saint-Pierre du Puy, l'an 908. Guillaume, l'un de ses abbés, fut" évêque de Mende. Cette abbaye, |jeu de temps a[irès sa fonda- tion, fut soumise à celle de Cormery, dont elle était encore, au dernier siècle un j)rieuré. On y voyait le tombeau de Bérald, frère de saint Odilon, abbé de Clunv. PIERRE LA TOUR (Saint-), 5. Petrus de Jurre (au Puy, Haute- Loire, France). Ab- baye séculière, fondée avant l'an 890, qui occupait un très-haut rang et jouissait de grands honneurs ei ])riviléges dans l'église cathédrale. Son église était paroissiale et à la collation du seigneur abbé. Un de ses droits, entre autres, obligeait les ouvriers selliers, toutes les fois (pie la sainte image de Notre-Dame du l'uy était portée dans la ville, 5 la conduire de l'abbaye de Saint- Pierre à la cathédrale, de lui iaire cortège tout le temps de la procession, et de la re- conduire enfin à l'abbaye, en portant chacun les écussons de l'abbé. C'est ce que |)rou- veiit divers monument>, dit le Gallia christ., et deux iniciij;iions gravées dans la cour abbatiale avec plusieurs écussons. — Voy., t. H, col, 7.>i, la série de hk abbés, dont le dernier, (Jabriel II, Peyrel, élu l'an 1G7G, restaura cl accrut h grands frais son abbave. l'IERRK Lli VIF LLZ-SKNS (Saint), "^. petrus Mvus, ou Scnonensis (près Sens, Yonne, France), — Ancieiuie abbaye do Tordre de Saint-I5(!noît, fondée peu avant l'an 507. On attribue sa fondation a la prin- cesse 'l'lieodechilde,(ille, dit-on, do Thierri, fils de Clovis 1", ou, suivant d'antres, lillu de Clo/is lui-même. Cette abbaye devint très -consifiérable. Elle subsistait encore dans le dernier siècle avec assez do splen- deur, quoir)u'(rllo ciU été dévastée ou dé- truite neuf h dix fois, du on, sent par des incendies, soit par les barbares ou par les calvinistes. Elle embrassa, l'an 1639, la ré- forme de la congrégation de Saii.t-Maur, Outre saint Pierre et saint Paul, on voit, par des lettres des Papes Eugène 111 et Luce ill, qu'elle avait encore pour patron saint Savinien. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. 134, la série de 70 abbés. PIERRE LE PUELLIER (Saint-), S. Petrus Puellaris (diocèse de Poitiers, France). — Ancienne abbaye de femmes, fondée vers l'an 936. Adèle, tille d'Edouard, (ïiiVAncierif roi d'Angleterre, femme du comte Ebles, et mère de Guillaume Tête-d'Etoupe, obtint du roi qu'elle fût attribuée au monastère de la Sainte-ïrinité de Poitiers, dont elle était fondatrice. — Voy, Besly, Hist. des comtes de Poitiers, pr. p. 251). —C'était encore au XVI' siècle, suivant le Gallia christ., une église collégiale qui entretenait seize cha- noines. (T. II, col. 1122.) PIERRE LE PUELLIER (Saint), S. Pefrw* Puellarum ( à Orléans, Loiret, France).— Ancien monastère de femmes de l'ordre de- Saint-Benoit, fondé avant le vin' siècle; des chanoines y remplacèrent les religieuses avant la fin du x' siècle. C'est dans leur, église qu'au temps de Rainold I", doyen, arriva le célèbre miracle d'un crucifix ver- sant des larmes, rapporté par Glaber. On en célébrait encore la mémoire au dernier siècle, le dimanche après la fête de saint Jean-Bap tiste.— Voy. Gallia christ., t. VIlï, col. 1517. PIERRE- LEZ-LANGRES (Saint-), S. Pe- trus infr a Lingonas (Haute-Marne, France). — Abbaye fondée avant l'an 814, dans la ville de Langres. Elle est mentionnée dans deux chartes, l'une de Sii, l'autre de 889. PIERRES (Notre-Dasie des), Petrœ, ju Abbatia B. Mariœ de Pétris (diocèse de Bourges, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, près Culant, sur ï'Aron, dans l'ar- chidiaconé de Chastre, et dans la paroisse de Saint-Paul de Sidiables. Elle était fille d'Au- bepierres, sous Clairvaux, et fut fondée {);ir les bienfaits de Raoul et d'Ebe, seigneurs de. Doles. Elle eut aussi, pour bienfaiteurs, les seigneurs de Culant, et Adélard de Castre- Metian, époux d'Agnès, première |)rieure du monastère d'Ursanium, de l'ordre de Fonie- Yiault, fondé par le même Adélard. —Voy., Gallia christ., t. Il, col. 215, la série de 43 aijbés. PIERRE SUR DIVE (Notre-Dame de Saint-), S. Petrus , ou li. Maria supra Divam ou Divense Monasleriuin (Calvados, Fiance), — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fon- dée l'an 1046 sous l'invocation de la saiiito Vierge, à six lieues de Caen, par Guillaume, llls naturel de Richard I", duc de Norman- die, Le Gallia christ, place celle abbaye dans le dio< èso de Séez. (Saint-i'ierre sur Dive est aujourd'hui du diocèse de Bayeiix.. ) Afirès avoir soullert plusieurs désasli'esdaiis les guerres des l''iançais, des y\iiglais et des Boiirguignon.s, l'abbaye de Sainl-l'iciro sur Dive s'unit l'an KiOG à la congrégation de Sainl-.Maiir , sous laqiudle elle llcurit do nouveau. Ou l'appidail, surtout dans les 635 IMN DlCTlO.N.NAiKl:: PLO C36 XIV' et XV* siècles, B. Moriœ de^Spinelo Mo- uasicrium, à cause d'une iiu.ige de la sainte \'iorgo, désignée souj ce tilre, qui était d.ins une grande chapelle |irès du cliœur. — \oy. , (rallia christ., t. X, col. 529, la série de -id al)l)és; Ncustria pia, p. WG. PII:TE-I)E-DIKU (La),ou LESPAU, Pietas J)ci on Spatitm (diocèse du Mans, Sarllie, France ). — Abbaje de l'ordre de Cîteaux, dite de Lépau, du nom d'un bois dans le- quel elle était située. Elle lut fondée vers Van 1229, sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Jean-Baptiste, près la ville du Mans, par une colonie de moines de Cîteaux, apj)elés par Hérengère, fille de Sam ho \\, roi de Navarre, et veuve de Ri- chard 1", roi d'Angleterre. Cette abbaye fut détruite par les habitants du Mans eux-mê- mes, en 13G5, pour emi)ôcher, dit-on, que les Anglais ne s'en rendissent maîtres, et n'en lissent un retranchement. Reconstruite depuis, elle exista jus({u'à la révolution. A'endus alors comme beau( ou|) d'autres, ses vastes bâtiments et sou église sont devenus line usine. I»IETE-D1EU-LEZ-RAM1:RU (La), vicias Dei ou Ramvrudum ( diuiè>e de Troyes, Aube, France). — Abbaye de l'ordre de" Cî- teaux, d'abord de femmes, plus tard d'hom- mes. Itindée vers l'an 1229, et qui doit son origi/ieà Philippe, chevalier, seigneur de Méennges. lù-ani, comte de Hrieniie et sei- gneur de Rameru, avec sa fennne Philippa de Champagne, furent ensuite ses principaux bienfaiteurs. Leur lillc, Sibylle, fut l'uno des jireuuères abbesses, en 12G0. D'autres ab- j)esses lui succédèrent jus(iue vers l'an 14V0, épo(pie à Uupielle les religieuses, s'éiant transportées ailleurs, furent remplacées |)ar des moines de Tordre de Cîteaux. Cette ab- baye était située sur l'Aube, entre Vilry-le- Français et Troyes. Ivilc était sous l'invoca- tion de la sainte Vierge. Voy., (ialltia christ., t. XII, col. GIO, la série d(; G aiiboses, et 21 abbés, Kamerujit est aiijf)iii,rhui un chef-lieu de canton, ù l.'J Wil. !•;. d'Ar( i,>>->ur-Aube. PIMHES ou VIMMOS, Pardrl, do Pimbo on Puuiulo Moiiasicrium (diocèse d'Aire, Eantles, France). — Abbaye (}ui existait dans le xm' siècle. On la trouve mentionnée dans le linllia christiana, njais sans autre notice que l'indication de (|uel(iues abbés séculiers ilonl le piemier ligure dans un acte de 12G8. — \ieurs biens à son premier abbé, (iuillaume De Forges, ci-devant chanoinede Saint-IIilaire leCrand, doit èlr<; regardé, sinon connne son fonda- teur, du moins comme son principal bien- faiteur. — Vov., Gallia cnrist., t. M, col. 1350," l'ordre de" 29 abbés. PIPINELEE, RIVERELEEouPlPENVELL, Pipetcella, Pipwellensis Abbutia ( comté de Norlhampton, Angleterre ). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an lli3, |)ar saint Robert, abbé de Newminster, dans le Nor- thumberland. Elle s'appela dans l'origine Sancta Maria de Divisis, du nom d'une cha- pelle voisine. — Monaslic. aiu/lican. PLACIDE DE COLON ERO (Saist-) ( près de .Messine, Sicile). — Abbaye de Tordre do Saint-Renoît, fondée en t3Gl, |>ar ()uel(p.ies genlilshoumies de Messine, dans le voisi- nage de cette ville. En 1V32, elle fut trans- férée dans lin autre monastère, situéà deux milles seulement de cette même cité. PLAGA. — Abluiye d'Allemagne, de Tor- dre de Prémontré, tille d'Oslerhove. Elle fut fondée Tan 1218, par Chalcho(^ de Falcken- stain. Cette abbaye existe encore aujour- d'hui. Elle est, dit-on, dans le diocèse de Passau ( Raviôre ). — Annal. Pra'inonstrat.^ t. Il, col. 559 PLAINE SELVKou SAINT-GENIEZ DE LA PLAINE, Plana Silva (diocèse de Hordeaux, (jironde, France ). — Abbaye de Tordre de Prémoiiiré, lille do Préinontré, fondée vers Tan ll'i8, jar CieonVoi,év(^ipie de Rordeaux. — Atiniil. Prœmonstr., t. Il, col. 571. PLANE ( Notre-Dame ou la ) de Planis (ancien diocèse d'Orange, aujourd'hui d'A- vignon, >'au*iluse, France ). — Abbaye de femmes, de Tordre de Cîteaux, fondée Tau 1200, dans le territoire deMontdragon. {Voy. la charte de fondation, anGallia christ., t. I, Instr. col. 13G.) Elle futfondée par (iuillau- me, dit abbé de ITIe-Raibe, procureur du prieuré de Saint-Martin d'Abolène. Au xv* siècle, Aslorgia de Melian,i»bbessede Saint- Pierre du l'uy, au diocèse d'Orange, oljtint la fusion de celte abba_\o ou |irieuré, avec ledit monastère de Saint-Pierre du Puy. PLEIN-PIED, Plcnus Pcs (diocèse do Rourges, Cher, France ). — Abbaye de Tor- dre de Saint-Augustin, sous l'invocation de saint .Martin, h)ndée Tan 1080, àdeux lieues de Rourges, jiar Richard, archev6(pie de l{ourgcs, (jui fut inhumé dans le clueur do son église. — N oy., lîallia christ., t. II, col. 186, la série de 32 abbés. PLOIvMELAIN, Placium ou 5. Mclanius i»i /Vacjw ( diocèse de \ amies, Morbihan, France). — Ancien monastère fondé vers Tan 511, sous Tinvocalion de saint Mélane. PLO.MRAKIOLA (royaume de Naples). — Antique monastère de femmes, fondé par saint Renoît, dans la plaine que domine le mont Cassin, vers Tépo(iue même où il fon- da celle célèbre abbaye. 11 y plac.a pour pre- mière abbesse, sainte Scholasti(iue,sa sœur jumelle, sous la(iuelle se rangèrent des |)er- sonnes de son, sexe (lu'elle instruisit dans la v(!rtu, sous la conduire de saint Renoît. Elle sortait (]uel(piefois de ce pieux asile et venait visiter le saint patriarche, au pied do la monlagno où il se rendait de son <ôlé. L'histoire nous a conservé un récit touchant de la dernière' entrevue du frère et de la 637 POL DES ABBAYES ET MONASTERES. TON 638 sœur, qui eut lieu trois jours avant la mort de sainte Scholastique. — Voy. la Vie de sainte Scholastique, le 10 février, et celle de saint Benoît le 21 mars. POBLET, Populetum (diocèse de Châlons- sur-Marne, France). — Abbaye fondée peu avant l'an 1196, dont le nom se trouve dans le Recueil des Bis t. de ta France, t. XIX, col. 78i. POBLET, Populetum ( diocèse de Tarra- gone, Espagne). — Abbaye royale de l'ordre de Cîteaux, située entre Tarragone et Léri- da. Elle commença à être fondée l'an 1153, })ar Raymond Bérenger IV, comte de Barce- lone , et eut alors pour premier abbé, Gé- rard, envoyé de l'abbaye deFoutfroide, dans la Gaule Narbonnaise, de la filiation de Ciairvaux. Alphonse I!, roi d'Aragon, fils de Raymond Bérenger, acheva ensuite celte fon- dation, et dota richement la nouvelle ab- baye dans laquelle il fut enseveli, l'an 1196. Après lui, presque tous les rois d'Aragon choisirent également ce lieu pour leur sé- J)uItUre. (JOIVGELIN.) POLLESWORTH, Pollesworthense Cœno- bium ( comté de Warw ich, Angleterre ). — Monastère de religieuses, de l'ordre de Saint-Benoil, fondé près de la foret d'Arden vers le milieu du ix' siècle par le roi Ethel- vvolf. Ce prince le fonda pour sainte Mo- dwène. Irlandaise de naissance, qui, ayant j)assé en Angleterre, vers l'an 8i-0, avait élé chargée par lui de l'éducation de sa fille Edithe. Ce monastère a subsisté jusqu'à la prétendue réforme, sous le nom de Sainte- Ediihe, qui en avait été seconde abbesse, et qui en était patronne. Sainte Modwène avait auparavant fondé deux célèbres abbayes de religieuses en Ecosse, dont l'une était à Ster- ling, et l'autre à Edimbourg, — Voy. Mo- nastic. Anglican. POLLING (Bavière). — Monastère de fil- les, bûti au VIII' siècle, dans le diocèse de Frisingen, par les comtes Lanfroi, Wakiram et Eliland, frères, [)ourleur sœurtielovinde, qui en eut la conduite. Ils bAtirent encoie |)our elle deux autres communautés dans le même pays, savoir, Staffelsée et Cockisée, dont elle eut également le gouvernem(?nl. POLO.NGEY ou POULENGY, Polongeyum (diocèse de Langres, Haute-Marne, France). — .Monastèrede femmes, de l'ordre deSainl- Renoît, dans le doyenné de Bassigni, fondé selon (|uel(|ues-uns, [lar sainte Salabergc;, abbesse de Laori : mais Mabillon combat celte opinion, i .lnn«/., t.V, q. 330.) Suivant le Gallia christiana, on ne sait rien des oii- giiies de ce monastère, sinon (ju'il Ihjrissait la sef)lièmc année du règne de Henri 1", roi de France, comme h; prouvent des Icllres de Hugues I", évèqne de I.angres, portant reslilniiori au\ religieuses, de la moitié du df)ni.'iine do Poulengy rpi'on leur avait enle- vée. Ce monastère figure encore dans iim(.' charl<» de Pascal H, donnée vers l'an llO.i, en f<, la >érie le 8 abbet-es. 630 P3N DICTIONNAIRE PONS DE MCK (Saint-), S. Pontini Ni- ciensis (près Nice, Klals-Snrdo.s). — Al)b;iye fondée vers l'an 777, p.ir Charlemagno, sur la colline de Ciiniei', près de Nice, en l'hon- neur de saint Pons, évOque de Cimier, cé- lèbre alors par les miracles opérés au lieu de son martyre. Son neveu Siagre, fils de son l'rèie Carloman , fut, dit-on, ;le [)remier ablié du monastère de Saint-Pons avant d'ê- tre élu évôfjue de Nice. La pieuse fondation du grand roi sul)>iste encore sur ce même sol. Mais aujourd'hui de vastes et majes- tueux hAtiinenls de constructions récentes ont remplacé l'ancien édifice : des religieux Ohiats de la Vierge Marie peuplent ce véné- rable asile. PONS DE THOMl ERES (Saint-), S. Pon- Inis Thomeriarum (Hérault, France). — >'ille et ai)l>a\e de l'ordre de Saint-Henoîl, fondée l'nn y.'JO, par Pons Kaymond, comte de Tou- louse, et par une colonie (le religieux do Saint-(iéraud d'Aurillac (;n Auvergne. Elle fut érigée en siège d'évôché en 1317. Saint-Pons de Thomières , aujourd'hui dans le diocè.->e de .Montjiellier, est un chel'-liiui d'arrondis- .scnienl du départernent de l'Hérault, à 1-2G kil. S. O. de Montpellier. PONS THAHLE ou PONS TUIBEE (dio- cèse de N'enise, Italie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1138, par une colo- nie de religieux venus du monastère de Co- lumba dans le diocèse de Plaisance. (Jonge- UN.) l'ONTAULT, Pons Altus ou B. Maria de Ponte Alto (diocèse d'Aire, Landes, France). .Abbaye fondée vers l'an 1113, par (îérald, abbé de Dalon, ou bien suivant d'autres l'an 1151. Elle appartint d'aboi'd h l'ordre bénédictin. Elle lut réunie ensuite à l'ordre (II! Cîtcaux; elle était tille de Jouy,de la li- gne (le Pontigny, et sous l'in vocation de la sainte \'ierge. — N'ov., (iallia christ. y t. I, col. 11M:{, la série de 11 abbés. l»OM AIX DAMES (Notre-Dame ni), Pons Doiniiiarnin ou Puns Smicta' Mariœ (dio- cèse (Le i.''.'iiui, ;h;'J1"--1 -.Manie, l'iijut;-.), — Al)l)avc'def('nunes de l'ordre deCîleaux, tille d(! (lîicaux, fondée l'an l'i'iG, près le pont de Couilly, sur le (irand-Morin. Elle eut pour fiindateur Hugues de CliAlillon, comte de IJlois, et Marie d'Avènes, sa femme. Elle fut transférée très-peu de tcmi» après par les fondateurs eux-nu'^mes dans une villa voi- sine, dite Rue, aux confins de la paroisse de Couilly. Oncroitipie ses premières religieu- ses vinrent du monastère de Saint-Antoine de Paris. On compte dillustres personnages par- mi les bienfaiteurs de celle abbaye. On voit ligurer |)armi eux, Charles le Hel,roi de France fi de Navarre, et la reine nianche,sa femme; Blanche, fille de Charles le P.el, et fenune de Phili|ipe , duc d'Orléans, etc. D'illustres princes et seigneurs v furent inhumé.-. — Voy., (iallia christ., I.'N 111, col. 17-io, la ta- ble de •il) abbcsses. PON'lKiNV (Smnt-ICdmom» de), Povfi- (/niacinn (ancien diocè-e d'Auxerre, aujour- c'hui de Sens," dépaitemenl de l'Yonne, i-iincc).— (Célèbre al»ba\e, l'une des ipiatie PON C<\0 dites filles de fiteaux, et la seconde en date. Elle fut fondée l'an 11 IV, h quatre lieues d'Auxerre par Thibaut IV, dit le Crand, comte de Champagne, qui fonda également l'ab- baye de Preuilly et plusieurs autres, et acheva sur les instances de saint Bernard, k' monastère de Clairvaux, commencé par le comte Hugues, son oncle. Hugues, comte de MAcon, l'un des trente premiers compagnons de saint Bernard, fut le j'nemier alibé de Pontigny, Celle abbaye fut construite dans un alleu du chanoine Hildebert, au temps de l'évùque Humbald, sur la rivière Senia,qui se jette dans l'Yonne. Louis \ï\, roi de France et duc d'Aquitaine, fut l'un de ses |)rinci|)aux bienfaiteurs. Ce prince donna une charte en sa faveur, en son palais h Pa- ris, l'an 1139. — \ Oy. (iallia christ., t. Xll. L'abbaye de PiJiitigny est célèbre dans l'histoire, comme ayant servi de retraitée» d'illustres prélats anglais persécutés pour leur allachement h la foi ou h la discipline de l'Eglise. Le |)remier fut l'illustre saint 'Jhomas Be. kel, archevêque de Cantorbéry, qui s'y retira vers l'an 11(34, lors(iue la per- sécution du roi d'Angleterre Heiu-i 11 lui fil chercher un asile en France. On voyait dans la chapelle de ce saint h Pontigny les mo- numents funèbres de plusieurs comtes et nobles. Au siècle suivant, sous le règne do saint Louis, saint Edmond , archevêque do Cantorbéry, après Etienne Langlon, l'un de ses prédé<;esseurs, vint encore h son tour s'abriter sous ce cloître hospitalier, afin do |)rolesler par son éloignement contre des abus du pouvoir royal (ju'il ne pouvait ré- primer. Le saint prélal, ji l'iîxemple de saint Thomas Becket, revêlit l'habit de Cîleaux.se livra dans (elle retraite à l'exercice de la prière et aux | rati(jues do la pins austère |iénitence. Etant mort le Ki noveiid)ro 1U2, il l'abbaye des chanoines réguliers de Poissy, j)rès Provins en Champagne, où l'avait obligé de se retirer l'état de sa santé, il vou- lut (jue son corps fiU porté h Pontigny , oCi sept juurs nprès oii l'inlHuiia avec he.iut-oup de S(jlennité. Les reli(pies du saint étaient encore au siècle dernier lans celte ancienne abbave, qui avait pris le nom de Saint-Ed- mond de Pontigny. — Voy. Me de Sainl- L'dmoud, 10 novembre. — Cet illustre saint avait déilié aux moines de Pontigny (pj'il aimait, son bel ouvrage Spccutum Lcclesiœ ou Miroir de rjù/iise. Parmi les autres grands personnages in- humés à Pontigny, on compte Thibaut IV, (omte deChampai^ne et de lilois, son fonda- teur, (pii mourut I an 1152, et Alix ou Adèle, sa fille, reine de France, mère du roi Phi- lippe-Auguste, (jui mourut l'an 1206, et fut ensevelie dans un superbe mausolée de marbre. On y voyait aussi le tombeau d'Her- vé, comte de Nevers, mort l'an 1223, et de .Malhilde, sa femme, <|ui, en partaiil tous detix [lour la croisade, avaient fait à Cêiies,. l'a:, 1218, un acte de donation d'un boisa I abbaye de Pontigny, pour la fondation d'un anniversaire. AulouV du grand autel rc[)o- saienl lei corps de Hugues, premier ablé de 611 PON DES ACBAYES ET MONASTERES. POR U2 poiiligny, depuis évoque d'Auxorre, et de Gunriu, quatrième ahbé, depuis arclicvôque de Bourges. On y voyait égaleuiciit la sépul- ture de Pierre, sixième évoque d'Arr;is,et celle de Regnault de Siligny, d'abord évêque d'Auxerre, puis de Paris, qui, étant mort l'an 1223, à la fête de saint Clément, fut in- iiuiné dans la chapelle de Saint-Thomas, martyr. Jongelin fait remarquer que ce pré- lat appartenait par sa mère à la famille de saint Bernard. Enfin citons encore Manger, évétpie de Worcbester, qui, redoutant la co- lèee du roi Jean Sans-'lerre, se réfugia en France, et après quatre années d'exil , mou- rut à Pontigny, l'an 1112; et Jeanne de Châ- ïons, comtesse de Tonnerre, femme de llo- bert de Bourgogne, irdiumée à Pontigny, l'an 1325. — Voy.. anGallia christ., lom. XII, cul. -iki, la série de 55 abbés. — Voy. aussi l'intéressante Histoire de Cahbaije de Ponti- gny, j)ubliée par l'abbé ***♦, PONTJGNY, Pontiniacum. — Nom d'un ancien monastère fondé [lar saint Ours, abbé, dans le diocèse de Bourges (France) , vers la un du v* siècle. (Gregor. Turon., Mtœ Patr., c.iS.) PONTIO (5. Maria de) (diocèse de Gaëte, royaume de Na|)les). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, dont on ignore l'origine. L'un de ses abbés, nommé Antoine, fut créé J'an 1392 par Boniface IX, évoque de Sezza, dans les Etats-Romains. (Jongelin.) PO'ytTLlLXOY, Pontilevium,Ponslcvius ou. Ponsleviatus (diocèse de Blois , Loir-et- Cher, France). — Célèbre abbaye de Béné- dictins, située h 22 kil. S.-O. de Blois, et dans le bourg du même nom. Elle fut fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 103i, [lar (iildain, seigneur de Chauraont, do Mont-Richard et de Pontlevoy, pour 14 religieux que ce seigneur fit venir de Saint- Florent de Saumur. Les lettres de fondation lurent confirmées l'an 1075, par le roi Phi- lippe 1". GeotlVoy, fils de Gildain, augmenta ses revenus. Plusieurs seigneurs et dames de la maison d'Amboise imitèrent son exeu)ple. Ces nobles bienfaiteurs furent inhumés dans l'abbaye. Los Pa\)cs et les rois la dotèrent aussi de privilèges. Elle fut pillée et détruite pendant les guerres civiles et religieuses, l'an 15G2 et 15G8. La réforme de la congrégaiion de Saint-Maur y fut in- troduite I an 1031. La mense abbatiale do Pontlevoy a été unie à l'évèclié de Blois, lors de son érection, en 1G'.)7. — \'oy., (jallia christ., t. VliLcol. 1380, l'ordre (b; 4-0 abbés. L'ancienne abbaye des Bénédictins de Pontlevoy, Iransforfnée aujourd'hui en col- ^ége, est une institution llorissanto, et [)ré- cieiise pour l(;s familles de la contrée. P0NT-T1IIEFFR(JY, Pons Friyidus (h Metz, Francej. — Abbaye de Vania: de (li- teaux, (ille (le \illers-i{etnach, fondée vers 1232, ^par Jcrin Louviat, et sa femme i'ontia, iKJbitanls du Met/. l'Iu-^ tard, elle fut appelée du noui de Saint-(ieorgf'S, h;rs(pj'ayant été (iélruite pour faire place nux ('orlilication.s do la ville de .Metz, elle fut transférée priis l'é- glise paroissiale de Saint-Georges, l'a;] 1505. Enfin, l'an 17W, ses ressources étant deve' nues très-minimes, celte abbaye fut concé- dée par le roi Louis XV, aux religieuses de Clairvaux, établies à Metz, par saint Bernard, — Yoy. , Gallia christ., i. XIII, col. 834, la série de 2G abbés. PONTROHART ou ROISEBRECH , Ah- batia Pontis Rohardi, ou dominarnm Boise- hrech (ancien diocèse d'Ypres, Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin ou de Saint-Victor , sons l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1235, par Guillaume de Béthune. On lui donne aussi pourfondateur, l'an 1234, Maxi- milien de Béthune, premier de ce nom, duc de Sully, pair et m'aréchal de France, et prince de Richemont, etc., avec Isabelle, dame de Pontrohart. Mais peut-être, comme dit le Gallia christ., Guillaume et Maximi- lien sont-ils le même personnage sous un double nom. Cette abbaye fut d'abord dans le territoire de Furnes, sur l'Yser, et plus tard, dans l'enceinte de la ville. — Voy., Gal- lia christ., t. V, col. 359, la série de 22 ab- besses. PONTRON, Pons Oltrandi ou Altronii (France). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fille de Loroux, de la filiation de Cîteaux : elle fut fondée l'an 1134, dans Id diocèse d'Angers. Ses fondateurs ou du moins ses premiers do- nateurs furent, dit-on, les soigneurs de xMont- Jehan, dans l'Anjou. Charles, comte d'An- jou, fils du roi de France, par une charte du jour de saint Laurent 1262, accorda aux moines dudit lieu la libre [possession d'ob- jets divers dans le municipe d'Angers. Un semblable privilège fut accordé à la môme abbaye par Charles de Valois, fils de Phi- lippe m, et sa femme, Marguerite d'Anjou, fille de Charles 11, le Boiteux, et héritière des comtés d'Anjou et du Maine. PORNO (De), ou BERNA W (diocèse de Vesprim, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de de Beel, de' la filiation de Clairvaux, fondée l'an 1235. PORT DU SALUT (Mayenne, France). — Abbaye moderne de religieux trappistes , fondée en 1815, dans un ancien monastère de Bénédictins, par une colonie de religieux faisant partie du démembrement de l'abbaye de Dartfel, en Westph;die, supprimée l'an 1811. Le lOdécembre 181G,le nouveau |)rieu- ré fut érigé en abbaye nar bulle apostoli(pio du Pape Pie Vll.Cetlo abbaye est située dans la commune (i'Entrammt;s, canton de Laval, (Mayenne). La comnmnaulé so com()ose d'environ 45 religieux. PORTES (France). —Ancien monastère de Chai lieux, (pi i a lieu ri dans l'ancien ne provin- ce de Bourgogm.'.rt II ,'i élé rendu célèbre dans l'hi.stoire, (bt La Marlinièie, par trois saiuls personnagfis des xii* et xiii' siècles, savoir le B. Bernard. prieur de ce lieu, qui à la jtrière de .saint Bernard 'le Clairvaux, son and, avait fait son h'xposilion sur tes cnntiar exem- ple, (pi'à léglise Notre-Dame des Victoires de l'aiis. POin-.MOUT , Porlus Mauri (Eure, Fraine). — Ancienne abbaye fondée l'an G87, près les .\ndelys, au lieu |)eut-ètre où avait été, (lil-on, lran.^féré d'il lande, le corps de saint Elhbin, diacre el religieux. Elle était, suivant le (îallia christ., dans le dio- cèse de llouen. — Porl-Moil est aujourd'hui du diocèse d'hivieux. POP. r-KOVAL DKS CHAMPS, Portu» Re- giiis , Purroijs et Porrcfjiits (autrefois dio- cèse de Pans, inainl(;nanl de N'ersailles , France). — Célèbre abbaye de religieuses bernardines, ou «h; l'ordre de Cîleaux, si- tuée dans une petite vallée, près d'un étang, aupiè? de Chevicuse (Seine-cl-Oise), à 2o kil. S.-O.de Pans. Elle fut appelée Pori- Ruyal des^Chainijs, dil-on, par le roi Phi- lippe-Auguste, (pii , pt'iidant une chasse, s'était re(i()>é dan-, cet endroit solitaire. In n)ona>lèie fut, daiirè.s le vteu du roi, fondé dans ce lieu même [»ar Odon de Sully, évé- que de Paris, l'an 120V; on y plaça des re- ligieuses de l'ordre de (liteaux, (jui, sous le nom de Filles île Sainl-IUMnarn, .^e c(»nsa- ciaienl h la prière, à l'éducaliiui de la jeu- nesse, el meil.iienl leurs biens en commun. Plus tard, en l(iV7, elles s'associèrenl h l'ins- litul de I Adoration perpétuelle du saint Sa- crement, cl joignirenl à leur premier nom celui de Filles du Saint-Sacrement, (".cite ab- baye, après avoir été lon;^ieinps piosi ère, avait lini rar tomber dans le rciâclicment. Elle fut réformée en 1608 parla mère .\ngé- li(|ue (Marie-Angélique Arnauld) , lille de l'avocat Antoine Arnauld, et sœur du grand Arnauld. Celte illustre supérieure du mo- nasière de Port-Uoyal des Champs, que sou père venait de restaurer, y rétablit dans toute sa rigueur la règle de Saint-Benoît. En 1025, la communauté, qui se trouvait trop à l'étroit, fut tranférée en partie h Paris, dans le faubourg Saint-Jacques (rue de la Bourbe), où elle prit le nom de Port-Royal de Paris; cette nouvelle retraite devint do plus en plus florissante. Quant au monastère de Port-Royal des Champs , abandonné par les religieuses à partir de 1630, il servit de retraite à de sa- vants et pieux solitaires, qui partageaient leur temps entre les exercices de la piété et de la pénitence, le travail des mains, l'étude des lettres, et rinstruction de quelques jeu- nes gens de nobles familles. Les phi« illus- tres d'entre eux sont Antoine Arnauld, et Arnauld d'Andilly, frères de la mère Angé- li(jue ; Le Maistre de Sacy el deux de ses frères, lous trois neveux de la même supé- rieure ; Nicolle, Lancelot, Lenain de Tille- mont, etc. Pascal visitait souvent ces pieux solitaires. Ils produisirent, le plus souvent en commun, des ouvrages célèbres et juste- moiit e>limés : Logique, Méthode ijreanic. Méthode latine, Racines (jrccqucs, lissais de morale, Hible dite de Sacy, Histoire ecclé- siastique, etc. ils com|ilèrenl au nombre de leurs élèves : luicine, les deux Bignon, Achille de Ilarlay, et bien d'autres qui ont accjuis un nom dans les lettres. Les solitaires de Poit-Royal des Champs jouissent surtout d'une triste célébrité jiar le grand rôle qu'ils ont joué dans les (pie- relles religieuses suscitées par la funeste hérésie du jansénisme. Ces hommes austè- res, s'étanl montrés jansénistes ardents, et refusant de se soumettre aux coindamna- tions I rononcées par le Pape , se virent chassés de leur retraite (1656). Les religieu- ses e!le-mèmes, ayant obslinément refusé de souscrire au formulaire (jui condamnait les cin(( propositions deJansénius, éprouvèrent le n.Ame sort. Mais ce n'est point ici le lieu de rappeler ces prétendues persécutions dont on a ,tant jiarlé, et qu'elles supportèrent avec , une constance digne d'une meilleure cause. (Noy. Dictionn. des Ordres rrliyieux, t. 111, COI.2V8 et suiv.) Disons seulement (jue le 29 octobre 1709 elles virent fermer leur maison de Porl-Royal des (Miamps, où une partie d'mitre elles étaient retournées dès l(i.V7. Les bAlimenls furent rasés. Quel- (pics religieuses restées dans le c(Mivent do Port-Royal de Paris, s'étanl monlrées plus soumises h l'auloiité ecclé.>iastu|ue, furent maintenues. Leur communauté subsistait encore en 1790 : elle subit à cette épocpje le sort commun à lous les ordres religieux en Fiance. Sous la Convention, le couvent de Port- Royal de Paris lut transformé en prison, et reçut, dil-on, comme [»ar dérision, le nom de* Port libre. Fn IBlVimy a [«lacé l'hosiîice (itë POU DES ADiJAYES ET MONASTERES. PRE 6iG (le la Maternité. — Voy. YHistoire de Port- Royal écrite par Racine, par dom Clément, et plus récemment par M. de Sainte-Beuve (I8il45.) PORT SAINT-NICOLAS, Portiis ou Porta S. Nicolai (ancien diocèse de Riga, en Li- vonie, em|)ire russe).— Abbaye de l'ordre de Ciloaux, fille de Porta, en Saxe, de la filia- tion de Morimond. Elle fut fondée l'an 1236. PORTZET ou BOURSRTTE, Porcetum ou Portzetum S. Joan. Bapt. — Abbaye de Tordre de Cîleaux, située dans le pays de Limbourg, non loin d'Aix-la-Chapelle. Le ^a//ia cArjsf. la place dans le diocèse de Liège. Saint Grégoire, frère de l'impératrice Théo- j.hanie, femme d'Otlion II, en jeta les fonde- n.ents vers Tan 97i. Elle fut dans l'origine habitée par des religieux de l'ordre de Saint-Benoît. Des religieuses de l'ordre deCÎ- teaux, transférées du mont Saint-Sauveur , leur succédèrent vers l'an 1220. Au rapport on de Chanoi- iiesses séculières. Onconservait dans l'église (|uel(|ues ornements cl un calit e d'or, dont le Pa|ie Léon IX, avait fait usage. — Vov., Gallia christ., l. Xlll, col. 1097, la série de 23 altbcs'-es. P( )L TMI ER ES,P«//riru* et /'wZ/^'r/o' (Yonne, France). — Abhaye de Tordre de Saint-Be- noit dans le pays de Lcaussois-sur-Seine, dit \{'. Gallia r/ir/.s/. , à deux lieues environ de Molosine, et dans le voisina>;edu cliAtc'uickî Mu^sia(; appai tenant autrefois a:\ évè(jues de Longrcs. Gérard de iioussillon , eomlo de Provence, et Berthe, sa femme, fille (ie Pépin, duc d'Aquitaine, et nièce de ILouis le Pieux , fondèrent cette abbaye avant Tan 868, non loin de leur château de Roussil- 'lon. Elle fut {)lacée sous l'invocation des saints apôtres Pierre et Paul , et les pieux fondateurs y furent tous deux inhumés avco leur fils Théodoric, mort en bas Age. Le Pa[)e Jean VIII , s'étant rendu au concile do Troyes, consacra Tan 878 la basili([ue de Pouthières. Ce pontife témoigne dans plu- sieurs de ses lettres une grande affection pour cette abbaye. Plus tard le Pa e Inno- cent III, par des lettres données è Paris le IV' des nones de juin, Tan 10 de son éinsco- pat, l'exempta de la juridiction de Tévêque de Langres, dans le diocèse duquel elle était située. Cette abbaye n'en reconnaissait l)oint d'autre en effet que celle des souve- rains Pontifes, à la charge seulement de neuf livres de rente à Tévêque de Langres, à titre de procuration. Ce monastère fut uni dans la suite à la congrégation réformée de Saint- Vannes. — Voy. , Gallia christ., t. IV, col. 72i, la série de kl abbés de Pouthières. PllALON (Notue-Dame de) , Praliim Lon- gum ou /*a/7-owMm (Côte-d'Or, France). — An- cienne abbaye bénédictine de femmes, de Tétioite observance , à quatre lieues de Di- jon , vers Sombernon. Elle fut fondée en 1H9 par Gui de Sombernon, avec Taide de saint Bernard, qui s'y rendait fi équomment, dit-on. A défaut delà charte de fondation, on peut voir, dit le Gallia christ. , la cliarle d'Eudes, duc de Bourgogne, rapportée par Chifilet dans son livre De génère illustri S. Bcrnardi, p. 461. Les religieuses de celte abbaye semblent avoir été soumises au mo- nastère de Saint-Bénigne de Dijon , comme le prouve une supplique au roi pour le re- couvrement do la terre do Changy , alors aliénée ,■ les religieuses d« Praton s'y disent en effet de l'ordre de Saint-Benoît de Dijon. — \oy. , Gallia christ., tom. IV, p. 751, la série de 20 abbesses, depuis limeniarde, Tan 1235, jusqu'à Charlotte de Bussy-Rabutin , sœur de Tabbesse de Rougemont, désignée par le roi en 711. PRAXEDE (Sainte-), S. Praxedia (à Avi- gnon, Vaucluso, France). — Monastère de filles (le Tordre de Saint-Doinini(pie, au(piel fut réunie, au commencement du xvu* siè- cle, Tabbaye de Bénédictins de Saint-Véran, fondée dans la môme ville vers Tan 1140. — \o\j. Saint-Véran. PRE (Le) ou NOTRE-DAME DES PRES- LES-TROVES, Pratuin (diocèse de Troyes, Aube, France). — Abbaye de femmes do Tordre de Cîteaux, fondée piès la ville de Troyes v(.'rs Tan 1231 |)ar Etienne de Cliame- gui, citoyen de Troyes, (pii fit bAtir une chapelle dans sa grange de Chidieroy, et y f)laça des religii.'uses h l'habit blanc. (^(îlte abbaye fut agrégée à Tordre de Cîleaux Tan 12.'{;). Urbain IV, natif de Troyes, envoya en 126'i., dit-on, cinq mille (lorins pour ai- der h bAtir l'église de cette abbaye ,dans la- (picdle il avait été baptisé. Au commence- n.eiit du XVII' Mè( le, le monastère menaçait 6i7 PRE DICTIONNAIRE PUE Ci3 ruine ; mais, vers 1630, il dut son r('lal)lis- sciuotit h l'abbessc Marie de la Chaussée, qui lit creuser les fossés et leraier son en- ceinte de murailles. Les bAtinients de cette ancienne al)lia}e sont devenus une propriété ]iarticulière. Comme .Moutier-la-(A>lle, elle dé[)endait d(; la paroisse de Saint-Andté, V liage h V kiloni. de 'l'royes. — Vov., (ial- lin christ., t. XII, col. 613, la série (Je 21 abhcsses. PRE (I.i:) ou SviNT-.1uLiE>i DL Pnfe, S. Ju- liniius de Prato (au .Mans, Sarlhe, Fvaiice). Ancienne al)baye de l'ordre de Saint-Uetioîl, fomiée vers l'an 586, près la ville du Mans. Qu(dques-uns attribuent la fondation de son église h saint Julien, évoque du Mans, (jui Uorissait vers la tin du iir siècle. I/évô(juc saint innocent, l'un de ses successeurs, lut, dit-on, le principal bienfaiteur |de cette ab- J)aye, sinon son premier fondateur. PKK-BENOir, Pratum Bencdictum (dio- cèse de Limoges, Ci'euse. France). — Abl)aye de l'ordre de Cîteaux, fondée soiis l'invoca- tion de la sainte Merge l'an IIVO. Elle est lille de Dalon , de la libation de Pontigny. Elle fut fondée non loin de Ciuéret, près de la rivière de la Creuse, par les seigneurs de Maleval, et dotée par les vicomtes de lîr i- rie {Uruciœ), dont quehjues-uns avaient leur loiiibeau devant le grand autel. — \oy., (iallia christ., t. IJ, col. 632, la série de 22 abbés. PREAUX, Pralelluin (vetûs). — Abbaye de France, de l'ordre de S.ii.'it-Renoîf, sous l'in- vocation de .>aint Piene, située non loin de Pont-Audemer (Eure), et (lui était, suivant Je (iallia christ., dans l'ancien diocèse de Lisieux. Elle existait déjà au commence- ment du IX* siècle, au temps d'Ansegise, abbé de Saint-Vaiiilrille, ([ui, sur l'ordre (Je Louis le Pieux, lui lit une donation. Détruite entièrement par les Normands, elle fut res- taurée, vers l'an 1035, par un noble cheva- lier, nonmié Homfrid, et par des moines de Saint-N'andrille, dont l'un d'eux, Ansfred, fut élu pour abbé. Les rois de France et d'Angleterre, et les Souverains Pontifes don- nèrent plusieurs chai tes ou bulles en faveur de cette abbaye, qui, a|)rès avoir été dévas- tée par les Anglais et les calvinistes, retleu- rit encore par son union à la congrégation de Saint-Maur, l'an 1650. — ^oy., (Jatlin christ., t. Xi, col. 836, la série de '*6 ab- PUi':AlJX-SAiNT-LEGER , Praicllum S. Leodcjjnri (Fran.e). — Abbaye de (il les de l'ordre de Saint -Henoît, qui fut fondée vers l'an lOVO, dan-' Tancicn (iiorèse de Lisieux (Calvados), par Ilonl'riJ, cluîvalier, dit de l'eliilie, en riioinicur de la s.iintt^ Vierge et de saint Léger, m irtyr. Alberaile, lenmie d'Iionfrid, qui la doià h son tour libérale- ment, est aussi regardée comme la fondatrice de cctie abbaye. — Voy. , (inllin christ., \. XI, col. 853, "la série de 30 abbesses. PREE (La), ou SAINT-JEAN DES PRES, .S. JiKinnrs de Pratis (France). — Abbav(3 do Ibet.ignc, de l'ordre de Saml-Augnstiii, (pu éiail occupée en dernier lieu par les chanoines réguliers de la congrégation de Sainte-lieneviève. On ignore l'époque de ss fondation. Elle était située, dit-on , dans l'ancien diocèse de Saint-Malo, sur l'Oust, près la petite ville de Jossclin (Morbihan) PUEE-SUR-AKNON (La), Pratea ad Ar- vonem (diocèse de iiourges, Cher, France).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de (ilalr- vaux, à 6 lieues environ de Bourges, fondée sous l'invocation de la sainte \'ierge, vers l'an 1128, par Raoul, seigneur d'issoudun et de Marcuit. On y transporta le corps de sainte Fauste, vierge et martyre, le il octo- bre H^i-?. On rapporte e ('amrracnin chnslianiim, p. 276, donne le catalogue de 31) prieures ou abbesses, de- puis ICuphémie(m liureima, jus(|u'à Eléonore >N atiau, élue en 17yi, et moite en émigra- tion. VWMMOWIMI, Prœmonstratum ou Pratum ministratam (ancien diocèse de I^aon, au- jourd'hui de Soissons, Aisne, France). — Célèbre et [luissante abba.>e, chef dordrc, bnuléc par saint Norbert, lan 1121, dans la forêt de Coucy, en Champagne. Selon Le- j.aige (Uihlioth. Prœiuonslr., lib. i), parmi certaines opinions émises sur l'origine du nom de Prunontri', lu |)lus vraisemblable e.>t Ci9 PUE DES AliBAYES HT MONASTERES. ruE fi.-ii) celle d'après laquelle le lien où fut élevée l'abbaye fut montré à saint Norbert par la sainte Vierge, lorsque, étant une nuit en oraison, il vit plusieurs personnes vêtues de blanc qui allaient en procession autour de ce même lieu avec des croix et des lumiè- les. Le P. Hugo, dans la Vie de saint Norbert, traite cette vision elle-même de jiure fable, et prétend que le nom de Pré- montré est l'etret du pur hasard. Plusieurs dissertations pour et contre ont été publiées h ce sujet. Quoi qu'il en soit, ce fut l'an 1119, sous le pontificat de Calixte il, et sous le rè- gne de Louis le Gros, que commença cet ordre célèbre. Saint Norbert, secondé par Barthélémy, évêque de Laon, fonda donc son premier monastère dans la forêt de Coucy, dans un vallon qui prit dans la suite le nom de Prémontré, et où se trouvait alors une chapelle de Saint-Jean-Bapliste, que les reli- gieux de Saint-Vincent de Laon avaient abandonnée. Ce désert fut donné en pro- priété à saint Norbert, avec trois vallées voi- sines pour sa subsistance et celle des frères qui devaient se joindre à lui. Ce don lui fut confirmé par lettres patentes de Louis le Gros. Quelque temps après, saint Norbert ayant jusqu'à treize disciples, leur donna la règle de Saint-Augustin et les établit chanoines ré- guliers; ils en firent profession le jour de Noël de Tan 1122. En 1126, le Pape Horio- rius II lui accorda la confirmation de son ordre. Dans la suite, ses successeurs Hono- rius lil, Honoiius IV, Adrien II, Adrien IV et un grand nombre de Souverains Pontifes ont accordé àcotOrdre beaucoup de privilè- ges. Nos H'is de Franc.ft Pont aussi enrichi par beaucoup de libéralités, aussi bien que JJéla, roi de Hongrie, et j)lu.5ieurs comtes de Flandre. — Voy. Vie de saint Norbert, et Dictionn. des ordres religieux, t. 111, art. Prémontré. Quanta l'abbaye de Prémontré, chef-lieu d'un ordre puissant, qui a compté, dit-on, jusqu'à mille abbayes d'hommes et cin(i cents de femmes, après avoir fleuri près de sept siècles, elle présente encore dans son vallon solitaire de belles ruines de son ancienne splendeur. Dans ces derniers temps, on vovait dans ses vieux bâtiments une verrerie, et le culte de saint Norbert était en<;ore en hon- neur |)armi les ouvriers de la contrée. Mais Jes propriétaires de l'usine de glaces de Saint-Gobain ont acheté et anéanti la verre- rie de Préiiifintré qui leur faisait concur- rencf. En 18V7, la verrerie avant cessé de niarcber, cotte belle ajjhaye, l'une des plus illustre.» du monde, était mise en vente avec quatre-vingts ou cent arpents de terre, convenant jtarlaiiement à un établissement religieux. On apprend aujourd'hui avec bonheur que Mgr i'évêqiie de Soissons, se co/ilianl en la (hanté des fidèles de son diocèse et de toute la France, est en voie d'acquérir la [tropriété des b;ltimcnts de l'ancienne abbaye de Prémontré, où il se propose de fonder un vaste oiphelinat. — Voy., Gallia christ., t. iX,C(»l. GV3. lu Diction. N. dks \udx\e%. tableau de 57 abbés depui? saint Norbert, PRES (Notre-Dame des), B. Maria de Pra- tis (Nord, France). — Abbaye de ûlles de l'ordre de Cîteaux, située d'abord dans un faubourg de Douai, paroisse de Saint-Albin, et sur les propriétés de Saint-Amé, et plus tard dans la ville de Douai. Elle était autre- fois du d'ocèse d'Arras. Elle fut fondée au commencement du xiii' siècle, sous la direc- tion de l'abbé de Vaucelles. Voici comment un écrivain moderne raconte l'origine et les anciennes vicissitudes de cette maison : « Vers l'an 1212, trois sœurs natives de Douai se retirèrent dans un pré voisin de la ville et y établirent un oratoire, dans lequel elles chantaient les louanges de la sainte Merge : une quatrième fille, qui s'était réunie aux autres, fit trois fois le voyage de Bome, et obtint d'Innocent III la permission de constituer leur oratoire en un monastère de l'ordre de Cîleaux; et le couvent fut en conséquence érigé en cet endroit, l'an 1218. Marie, duchesse de Bourgogne, et trentième comtesse de Flandre , ayant reconnu que cette maison dominait la ville, et craignant qu'elle ne pût servir à la battre, la fit démo- lir le 21 février li77; et, pour dédommager les religieuses qui l'habitaient, elle leur donna, par ses lettres du 12 avril suivant, le béguinage avec ses dépendances, situé dans la ville, à l'endroit nommé le Camp-Flory. Le 24 mai suivant, M. de Fiennes, comman- dant de la province, et l'abbé de Loos, pré- sidèrent à l'installation des religieuses clans leur nouveau cloître. » ( Plouvain , Sou^ venirs à l'usage des habitants de Douai.) — En 1790 on voyait encore à peu de distance des fortifications, vis-à-vis la Tour-des- Dames, et dans la direction du fort, une croix de fer, à l'endroit où avait existé le premier monastère. Le Cameracum christ., p. 321, donne la liste de 42 abbesses, depuis Elisende d'As- sonville, jusqu'à Henrielte-Anne-Françoise- Joseph de Maes, élue en 1764, et qui était en exercice à la suppression. Les 29 et 30 août 1792, les élèves du pensionnat très-re- nommé de cette maison durent en sortir eu vertu des ordres de l'autorité supérieure. Les religieuses elles-mêmes, encore au nombre de trente-quatre, évacuèrent leur couvent le 10 septembre suivant. Les trouj)es l'occu- pèrent. Elles y étaient encore en très-giand nombre le 1" juin 1793, éi»oque à laquelle un incendie s'y manifesta, consuma l'église, !e clocher et le quartier dos dames. Le 7 septembre 1795 l'abbaye entière fut vendue par l'Etat; elle forme maintenant une pro- priété particulière. PKfi;S (Notre-Dame des) , B. Maria de Pratis {F i-ance). — Kiclie |)rieuré de Béné- dictines, fondé à Mouzon, ville sur la Meuse, dans les Ardennes, au diocèse de Keims, l'an 1627, par Ilcnrica de La Vieuville, ba- ronne de Cnalance-.Saint-Jcan. Il fut ensuite, l'an 1675, transféré h l'aris, dans la rue de Vaugirard, au faubourg Saint-Germain. — Voy., Galliachrist., t. VII, col.GVG, l'indica- tion de quelques prieurs, 21 6^1 PRl DICTIONNAIRE PRO Coî PRES-LF.Z-ïOUHNAY (Notre-Damf. i)Es\ LK IM\K-POrUÇAIN ou Notbe-Damedl BOS- CONSKIL, B. Maria de Pralis ou Consilium B. Mariœ (diocèse (ie Tournay, Belgique). — Ai)bave de femmes, de l'ordre de Saint-Au- gustin, sous l'institut de Saint-Victor de Paris et de l'église de Premy. Elle fut d'abord appelée Consilium B. Maria-y ilu lieu de sa première fondation près d'Haspres, dans le diocèse de Cambrai , due à la muniiiecnce de l'évêque CiodeCroi, l'an 1231. L'incomnto- dité du lieu fit bientôt transférer les reli- gieuses ailleurs. En 1232, Waltier, évèque de Tournay, leur céda ano maison , dite des Fitles-Dicii ou pénitentes, (ju'il avait réccm- n)ent fait construire près Tournay, dans le Pré Porcin ou Pourçain, et, Fan 123i, il con- firma celte donation par d'autres bienfaits. C'est là que s'établirent désormais les reli- gieuses. Leur séjour dans ce lieu lui fit donner aussi plus tard le nom de Pre aux Nonnains. — ^■ov., Galliu chrisl., t. 1(1, col. 301, la série de '20 abbcsses. PRESENTATION (La), Prœsenlatio B. Mariœ (à Paris, France). — Prieuré de feunues, de l'ordre de Saint-Benoit, fondé l'an 1650, dans le faubourg Saint-Marceau, Tue des Postes, et dans la paroisse Sairil- Etienne du .Mont, h Paris, par Marie Cour- tin, veuve de Nicolas Rillai-d, seigneur de Carouge. — Voy., Gallia christ., t. Ml, col. 650, la série de G |)rieurcs. PRESSY, Palriciacus, Princiacus (le même que Prisciiiiacum ( sur le Clierl diocèse de Bourges, France). — Abbaye Je l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 530, sous l'invocation de la sainte N ierge et de saint Benoît. C'est Ih rpiliabita d'abord saint Eu- rice que ses |)aronts, réduits h la pauvreté, avaient résolu de vendre, et rpii fut ray. Le Cointe, lib. i Annal., ad ann. 508, n° 33. PRIX'II-LY, Pruliarurn (diocèse do Tours, Indre-et Loire, Fiance). — .Uibaye de l'orilre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Sauveur et de>aint Pierre, fondée l'anlOOl, j>.ir iM-froy, seigneur de Prciiilly. PRlERi'^S, Prcccs ou Abdalia de Prccibus (tliocèse de Narines , Morbiban, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, située à I em- boucbure de la Vilaine , à (pielques lieues de Nannes. Son origine remonte à l'an 1252, époque où des moines tirés du monastère lie Ruzay-sous-Clairvaux vinrent l'Iiabiler. l-'lle bit fondée par Jean J", dit le Roux, duc de Bretagne. Son nom lui vint de sa pieuse et touillante destinalion. Elle fut Mtie, en elfet, comme une maison de prières po'ir les pauvres marins qui faisaient souvent naufrage et périssaient sur les côtes de Bretagne. Le duc, son fondateur, étant mort en 128G, après avoir régné '»9 ans, fut inliu- iné dans celte abbaye (pi'il aireclionnait singulièrement. L'égli>e était consacrée sous l'invocation de la^ainle \ ierge. PRISQLE ou BRY (Saint-), Coliacum ad Sanclos ou Coacense vionaslcrium (près U'Auxerre, Yonne, Fram e). — Ancien mo- nastère bAli dans un lieu appelé Cuusai^ ayant kkS, par saint Cermaim, évêque d'Auxerre, en riionncur de saint Prisque et de ses généreux co'ii|)agnons, qui, sous la persécution d'Aurélien, avaient été marty- risés dans ce même heu et jetés dans une citerne. Le saint évêque ayant fait retirer ces saintes relicfïies, fit conslruire sur ce sol sanglant une église où il mit une con>mu- naulé de religieux. Ce monastère ne subsista pas longtemps; il fut ruiné, dit-on, par les barbares. On ie voit ce|)endflnt dans les temps modernes désigné encore sojis le noua de Saints en Puy-Saye. PRIVAT DE JAVOUX EN CtrAUDAN (Saint-), S. Privatus (à Javoux, Lozère, France). — Ancien n.«>nastère qui existait dans le v* siècle à JVvoux, l'ancienne ca|)i- tale des Gabali, puvs du Gcvaudan, jadis siège d'un évôclié, transféré à Mcnde vei^ l'an 500.11 est fait mention de ee monastère par saint Crégoire de Tours {IJist., lib. vu cap 37), au sujet d'une certaine accusation portée contre son abbé, saint Louvant, au- près de la reine Biuneliaut, par un certain ( omlelnnocent.— V. Galliachrisl.,\.\, c. 111. PRIXouPREJET DE SAIM-Ql EISTIN (Saint-), S. Prcrjectus ou 5. Priscus in \ermando (Aisne, Fiance). — Abbaye de l'or- dre de Saint- Benoit , fondée près Sainl- (juentin vers l'an 800. Elle était dans l'an- cien liiocèse de Noyon. (Saint-Quentin esl aujourd'liui de celin de Soissons.) On attri- bue sa fondation h Albert 1", comte de Ver- loandois. On y transféra les relicpics de saint Prix, martyr et évô(iue de Clermont, qui donna son nom h ce moBaslère. il fut plus tard transféré lui-même dans la ville de Sailli Quentin, non, comme on l'a dit, l'an 1.V75, lorsipie Louis XI entoura la villo de fortifications; mais vers l'an 1557, lors- 3 PRO DES ABBAYES ET MONASTERES. PUU Ci 4 cessivement dans les diocèses de Toulouse, de Saint-Pa|)Oul et enfin dans celui de Car- cassonne. C'est là que le saint fondateur des frères Prêcheurs jeta les fondements de son ordre, en y rassemblant ses quinze ou seize premiers àisciples. Ecoutons son dernier et sou plus éloquent historien : «... 11 V avait à Proaille, village situé dans une plaine, entre Fangeaux et Mont- réal, au pied des Pyrénées, une église dé- diée à la sainte Vierge, et célèbre depuis longtemps par la vénération des peuples. Dominique affectionnait Notre-Dame de Prouille; il y avait souvent prié dans ses courses apostoliques. Soit qu'il montât les premières collines des Pyrénées, ou qu'il en descendît, l'humble sanctuaire de Prouille lui apparaissait à l'entrée du Languedoc, comme un lieu d'espérance et de consola- tion. Ce fut donc là, tout à côté de Téglise, qu'il établit son monastère, avec le con- sentement et l'appui de l'évêque Foul- 3ues , tout récemment monté sur le siège e Toulouse. Foulques était un moine de l'ordre de Cîteaux, connu par la pureté de sa vie et l'ardeur de sa foi : il favorisa de tout son pouvoir l'érection du monastère de Prouille, auquel il accorda la iouissance et plus tard la propriété de 1 église de Sainte-Marie, à côté de laquelle Dominique l'avait bâti. Bérenger, archevêque de Nar- bonne, l'avait précédé dans cette généreuse protection, en donnant aux religieuses, quatre mois après leur clôture, l'église de Saint-Martin de Liraoux, avec tous les re- venus qui en dépendaient. Dans la suite, le comte Simon de Montfort, et d'autres catho- liques de distinction, firent de grands dons à Prouille, qui devint une maison tlorissante et célèbre. Une grâce particulière y sembla toujours attachée. La guerre civile et reJi- gieuse qui éclata bientôt après, n'approcha (Je ses murs que pour lc?.re.sp«-ler, et tan- dis que les églises étaient spoliées, les mo- nastères détruits, l'hérésie armée et souvent victorieuse, de pauvres filles sans défense triaient tranquillement à Prouille , sous l'ombre toute jeune de leur cloître. C'est que les premiers ouvrages des saints ont une virginité qui touche le cœur de Dieu, et Celui qui protège le brin d'herbe contre la tempête, veille sur le berceau des grandes choses. « Quels furent l'habit et les règles des sœurs de Prouille dans ces premiers temps, on ne le sait [«as d'une manière certaine. Elles avaient un prieur à leur tête, mais sous l'autorité de Dominique, qui retint l'administration S|)irituelle et tem,)Orellc du monastère, afin de ne pas séparer ses chères filles de l'ordre futur qu'il méditait, et (pi'elles n'en fussent que le protiiier ra- meau (Juand loiis les prépar/itifs furent ieru)inés, le 27 décembre 1200, jour de Saint Jean riivangélistc , Domitiirpie eut la joir; d'ouvrir les portes do Notre-Dame de Prouille h plusieurs dnmes et demoiselles qui avaient souh.iité se consacrer à Dieu entre ses m/iins. « Telles furent les prémices des institu- tions dominicaines. Elles cotumencèrent par un asile en faveur de la trif)le faiblesse du sexe, de la naissance et de la pauvreté, comme la rédemption du monde commença dans le sein d'une vierge pauvre et fille de David....» {lie de saint Dominique, par le P. Lacordaire, chap. k.) Le monastère de Prouille a existé jusqu'à la fin du siècle dernier, et il a eu pour prieures des dames de la plus haute nais- sance : Eléonore et Madeleine de Bourbon, Jeanne de Loraine, etc. Comme à Fonte- vrault, les princesses de sang royal ve- naient chercher la paix avec l'oubli des grandeurs dans ces cloîtres bénits qu'avait façonnés le génie tendre et puissant d'un homme de Dieu. PRUDENCE (Saint-), S. Prudentius (dio- cèse de Burgos, Espagne).— Abbaye de l'or- dre de Cîteaux, fondée en 1148, près de Logrono, dans ce lieu même, dit Jongelin, oij l'apôtre saint Jacques combattit lui-même pour les Chrétiens contre les Maures, au tempsdu roi Ramire.Là, poursuit-il, re[)0se le corps de saint Prudence, évêque de Ta- razona, d'où l'abbaye a pris son nom. Il est honoré le 26 avril. Le premier abbé et les premiers religieux de ce monastère vinrent de celui de Sacra Mœnia, de la filiation de Morimond. (Jongelin.) PRULLY, PruUiacus ou Prulliacum (Seine- et-Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Cîteaux, fondée l'an 1118, sous l'invocation de la sainte Vierge, par Thibaut, comte de Champagne, et sa mère la comtesse Adèle. C'est la cinquième en date de tout l'ordre de Cîteaux. Son premier abbé fut Artaud, envoyé par Etienne, second abbé de Cîteaux. On a deux lettres de saint Bernard, adress-ées à l'abbé ATlaud de Prully (75* et 76'). Parmi les personnages remar- quables inhumés à Prully, Jongelin men- tionne Gautier, moine du dit lieu, ensuite abbé de Pontigny et évêque de Chartres, qui mourut l'an 1232. Cette abbaye était du diocèse de Sens (aujourd'hui de Meaux). — Vov., Gallia christ., t. Xil, col. 215, la série de "43 abbés. PRUM ou PRUIM, Pr-umia (diocèse de Trêves, Prusse rhénane). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, situé à 10 lieues environ au nord de 'J'rèves, et fondé d'a- bord l'an 720, par la veuve Bertrade et son fils Caribert, comte de Laon, beau-père du roi Pépin, Le roi Pe[)in lui-môme et sa femme Bertrade, fille du dit Caribert, ache- vèrent celte fondation vers l'an 762. C'est dans ce monastère de Prum que fut relégué, l'an 792, Pépin, dit le Bossa, fils aîné de Charlemagne, accîusé d'avoir conspiré contre les jours de son royal père. Les rois de France, à l'exemple du fondateur Pépin, se montrèrent tour à tour les généreux bien- faiteurs du monastère de Prum ; entre autres, Louis le Pieux, l'an 815, et l'emiicreur Lo- tlwiire, qui non-seul(:m(!nt voulut y reposer .'ipiès sa mort, dit \c(iallin christ., mais cpii, de son vivant même, rcnonranl i l'empire i)our C55 QLA DICTIONNAIRE OVA 6.^6 expier le crime de sa révolte roiilre son père, embrassa la vie monastique h Prum , l'an 855, et y termina sa carrière. Cette abbave fut dévastée, l'an 898, par les Normands. Kile ligure comme l'une des plus considérables de l'Allemagne. L'abbé de I»rum était prince de l'em[)ire avant l'an 1579, éjjoque où (Iré- goire XIll unit sa mense abbatiale ù lar- chevôché de Trêves. — \o\., (iatlia christ. y t. XllI, col. 591, la série de k(j abbés. PSALMODII. Psalmodium (diocèse de Nî- mes, Gard, France). — Ancienne alibaye de Bé- nédictins, située à queUiues lieues au midi de Nîmes, à 2 kil. nord de la ville d'Aigues- Alorles, et plus anciennement dans une île, au milieu d'un étang qui communiquait avec la mer. Elle fut fondée, sous l'invocation de saint Pierre, avant l'an 791. On croit (lu'elle fut détruite par les Sarrasins, l'an 793, et restaurée par Charlemagne. Elle fut du moins accrue par ce monarque, qui lui unit le monastère de Saint-Saturnin de Nos- dellis, voisin d'Aymargues, au diocèse de Nîmes, fondé par ses soins. Le roi Charles, à la lin du ix' siècle, conféra l'abbaye de Psalmodii h l'évèciue de Nîmes, Girbert. Elle lut restaurée l'an lOOV, et soumise, l'an 10i8, à Saint-Vi( tor de Marseille. Mais elle en l'ut détachée l'an 1097. Elle donna nais- sance, dit-on, à l'abbaye d'hommes de Jon- cels et «1 celle de fennnes de Sainl-Genès. Après plusieurs translations et vicissitudes, elle fut enlin transférée, vers le milieu ^du XVI' siècle, près la ville d'Aigucs-Mortes. Elle venait d'être transformée par le Pape Paul m en église collégiale séculière, lors- (jue celte môme année, 1537, elle fut dé- vastée par les novateurs. Une pailie de ses revenus fut .'dteclée, au xvn* siècle, à l'érec;- lion du nouvel évûché d'Alais.— Voy., 6'«//m fhrist., t. VI, col. 472, la nomenclature de 5V abbés. PLITS-D'OUBE, Putnis OrbiSy ou Orbia- cum (Côle-d'Or, France). — Monastère de lemmes de l'ordre de Saint-Bcnoîl, fondé sous l'invocation de la sainte ^"ierge, par Bainard, sire de Montbar, au temps de l'é- YÔtjue Joceran (1112-1125). Guilène , (jni succéda h Joccrau sur le siège de Langros, coDlirma cette fondation, l'an 1129, en con- ^OUARANTE (Sainte-Mahie de), Quadra- (jlnla [B. Maria de) (Aude , France). — Mo- nastère de l'ordre de Saint-Augustin, fondé avant l'an 902, dans l'ancien diocèse de Nar- boniie. L'i'U(h('vè(}uc Eiinengaud consacra, l'an 982, l'église de Sainle-Maric de Qua- rante. Le Pape, Innocent il conlirma ses pos- sessions par des lettres données l'an 1135. Ce monastère, suivant le (iallia chrisl., éUiit ù six milles de l'abbaye »le Saint-Anianc et de Narbonnc. Il s'unit clans la suite à la con- jjrégation réformée de Sainte-dcneviève. — Voy., GnUin chrisL, t. M, col. 193, l'indi- cation de 55 abbés. sacrant l'église du monastère sous l'invoca- tion de la Vierge Marie. Le P. Vigner, jé- suite, s'appuyairi sur un fondement pro- bable, pense que ce monastère a |iu être fondé avant le vin' siècle. Quoi qu'il en soit, il est situé maintenant, dit le (lallia christ., dans la ville de Chdtil!on-sur-Seine, dans le doyenné de Molesme ; il était auparavant sur le territoire du monastère de Moutier- Sainl-Jean : c'est pourquoi il lui était sou- mis. Puits-d'Orbe avait embrassé l'étroite observance du Val-de-Crâce de Paris, dès l'an 1GV3. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 7V9, la série de29abbesses, depuis Agnès 1", l'an 1129, jusqu'il Anne Jeanne de Migienx de Sainte-lieneviève, élue en 1725. PlLCllHA VALLISo» BEAIVALEENSE COEMJBILM iNottingham, Angleterre). — Monastère de l'ordre des Chartreux, fondé j)ar Nicolas de Cantcloup, seigneur d'ilkes- lOM, en l'honneur de la sainte Vierge et de tous les saints, l'an 1343, h l'aide des libé- ralités d'Edouard IM, roi d'Angleterre. {Mo- nastic. Anglican.) PUY-FEUUAND, Podium Fcrmnr/j ( dio- cèse de Bourges, France). — Abbaye de l'ordre de Saiiil-Bonoît,, londée avant l'an 1145, où elle est mentionnée dans une bulle du Pape Eugène III. Mais on ignore i>ar qui cl à (luelle épocpie précise elle fut londée. Le (ialliu christ, (l. 11, col. 171) mentionne seulement (piehjues-uns de ses abbés. PLV-SAINT-FBONT (Lk), S. Fronto (à Périgueux, Dordogne, France). — Ancienne abbaye fondée vers l'an 020 h Périgueux, par un évêiiue de cette vdle. Elle fut restaurée, vers l'an 984, par Frotier, év6- (juc de Périgueux, dont elle devint la sé- pulture, ainsi (jue de plusieurs autres pon- tifes. L'église fut consacrée, l'an 1047, par Aimon de Bourbon, archevC(iue de Bourges. Au reste, dit le (iaUiu christ., l'évècpie était abbé de ce monastère. L'un d'eux, Guil- laume d'Auberoche, du consentement du chai)itre de Saint-Front, donna un fonds pour la construction de l'abbaye de Cadouin. Il fut inhumé lui-môme, vers 1130, dans la basili(pie de Saint-Front, [q\i\ est aujour- d'hui encore la cathédrale de Périgueux. Q OUAUUEBI', Qnarrcna, Quarrercnsis A(/~ batia (île de N> ighl>comlé de Soulhampton, Angleterre).— Abba.\e de l'ordre de (>îleaux, tille de Savigny, de la libation deClairvaux. l^lle fut fondée sous l'invocation do la sainte \ierge, l'an 1131, par Richard, comto d'Exe- tcr. Le roi Henri II (onlirma ses i)0sses- sion<;. — ^'ov. Monnstic. Anylican. QUASTACIOLA (H. Mahia dic). — Abbaye de l'ordre de (>îteaux, nrès de la vdle de Plaisance (Italie centrale). Jongelin se borne à la mentionner, n'osant affirmer qu'elle no soit pas la môme ipie celle de Cttbtaneula, dans le diocèse dw Parme. «57 QUE DES ABDÀYES ET MONASTERES. Qll 6dS QUEDLIMBOURG (Saxe). —Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée dans la ville de ce nom, Tan 930, par Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, et sa femme Mathilde, sous l'invocation de saint Servais. Ils lui donnèrent de grands biens et y choi- sirent leur sépulture. Plusieurs princesses de la maison de Saxe ont élé abbesses de Ouedlimbourg. Ce fut la comtesse Anne de Stolberg qui, en 1539, y fit recevoir la con- fession d'Augsbourg. — |V'oy. le Dictionn, des Ordres religieux, t. H, col. 377. QUENTIN-EN-LILE ( Saint- ) , S. Quinti- nus ininsula. — Ancienne abbaye de France, de l'ordre de Saint-Benoît, "fondée avant l'an 511, dans une île de la Somme, près de Saint-Quenlin (Aisne). Elle fut restaurée l'an 9G5. Elle était de l'ancien diocèse de Noyon.— Voy., Gallia christ., t. IX, col. 1086, la série de 37 abbés, QUENTIN EN VERMANDOIS (Saint-), S. Quintinus Veromandicensis (à Noyon,Oise). — Abbaye de France fondée vers l'an 650. C'était auparavant une ancienne église qui paraît avoir été fondée vers l'an 497, sans doute par les soins de saint Rémi de Reiras ou de saint Waast d'Arras, et dans laquelle saint Eloi, vers l'an 650, découvrit miracu- leusement les reliques de saint Quentin, martyr. Cette église, agrandie et enrichie par saint Eloi, dut être érigée en abbaye vers cette époque. On ne voit j)oint, en effet, d'abbés de Saint-Quenlin avant le milieu du vu* siècle. Celle abbaye subsista jusque vers la fin du ix* siècle, où les religieux, ayant jiris la fuite, furent remplacés par des clercs séculiers, gouvernés par des seigneurs laï- ques qui relenaienl le nom d'abbés avec les revenus, iùifin, au x° siècle, ces mômes tlercs eurent jjour chefs des doyens choisis l)armi eux, et qui laissèrent à leurs comtes ou aux rois ruôme le tilre d'abbé. — Voy,, Gallia christ., t. IX, col. lOiO, o abbés moines, 7 abbés laïques, et 53 doyens, QLENTIN-LEZ-BEAUVAIS (Saint-), S. Quintinus Bcllovacensis (Oise, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'an 1067, [)rès la ville de Beauvais, par Gui, évoque de Beauvais. Yves de (>h<'irlies fut le premier abbé de Saint-Quenlin, où il éla- nlit une réforme des chanoines réguliers, qui passa de[»uis dans le reste de la France. On vénérait dans cette abbaye le cor|)s de s;iirite Rr)inaine, martyre. I-flle s'unit, l'an 16.36, aux chanoines réguliers de la Congré- g;ilion de France. — Vov., (iallia christ., t. IX, col. 819, la série de' 51 abbés. QLFBtilA (Nothk-Dauk di; i.a) (h Viterbc, Etats-HoMjains , Italie). — Vaste couvent de l'ordre dominicain, dont l'égliso, rlu dessin de Bramante, coiiesrve derrière h', mallre-au- Icl l'image de la madone sur lo chêne anlitiue et vénéré auquel elle fut trouvée suspen- due. C»; couvent rap|)(;lle un souvf;iiir qui doit être cher aux callioliqiKîs de France. « J'étais parti de France le 7 mars 18.39 avec deux compagnons, dit le I*. Lacordairc. Nous allions à Rome prendre l'habit de Frère Prê- cheur, et nous soumettre à l'année de novi- ciat qui précède les vœux. L'année finie, nous nous agenouillâmes , deux Français seule- ment, aux pieds de Noire-Dame de la Quer- cia, et pour la première fois depuis cinquante ans , saint Dominique revit le France au banquet de sa famille. « [Vie de saint Domi- nique, préface.) QUERCO LODORAou QUORCOLODORA, (Belgique). — Ancien monastère, situé près Anvers; il avait élé fondé ou doté l'an 725 ou 726 [)ar Bohing, et Bebeline, sa femme, qui donnèrent à l'abbé Firmin un Heu dit Tumme en échange d'une église construite au-dessous du château d'Anvers, laquelle ils livrèrent à l'évoque Willibrord. — Voy, Gal- lia christ., t. V, col. 14-1. QUESNOI {LE),Quercecu7n (diocèse de Cam- brai, Nord, France). — Ville (105) et abbaye de filles de l'ordre de Saint-Augustin. Ce n'était primitivement qu'un hô})ital fondé sous le patronage de sainte Elisabeth, par Pierre Pitenz, chapelain du comte Baudouin, surnommé le Magnanime, et où de nobles dames servaient les pauvres. Mais vers l'an 1233 Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainautj'rebûtit cet établissement, et sa sœur Marguerite, aussi comtesse, le dota en faveur de religieuses de l'ordre de Saint-Augustin qu'elle apf)ela, en 1262, du consentement de l'évêque, de l'abbaye dePrémi, près Cambrai. En 1554', comme ce monastère trop rapproché des fortifications de la ville s'op|)osait à leur régularité, on éleva sur son emplace- ment une for teresse, par l'ordre de Charles- Quint, et les religieuses s'établirent dans la ville. Leur église fut consaci'ée le 29 septem- bre 1591, par François Pélrart, évêque de Chalcédoine. — Le Caineracum ehrisiianum, p. 278, donne la liste de 26 abbesses, depuis Julienne jusqu'à Constance Biache, installée le 7 avril 1757, et qui gouverna le monas- tère jusqu'à sa sui)pression. QUINCY (Notre-Dame de), Quinciacum (Yonne, France).— Abbaye de l'ordre de Cl- teaux, de la filiation de Pontigny, près Tan^- lay, à deux lieues de Tonnerre. Elle fut fon- dée en 1132 ou 1135 [)ar Elie de Rugemont, Roger d'Ancy, et Bernard Ambcsas, accjué- cours du terrain où elle fut bAlie. Plus tard Etienne, Pierre et Boémond de Milèze se montrèrent ses généreux bienfaiteurs. Sou église fut consacrée l'an 1139, (iuilhiume de Tanlay et sa femme Adelinc, avec Jean leur fils, y furent inhumés, ainsi (pie Robert de Tanlay et sa femme Agnès de Saintyon, On y voyait aussi les tombeaux des seigneurs de Noyers et de Vergy. Celte abbaye était du diocèsede Langres. — \oy. ,(ialliachrist., t. IV, col. 830, la série de kk abbés, depuis Albéric, l'an 1 135, jusipi'à Antoine IJastide, /nimônier d(;s pages royaux, chanoine de Saiiil-Oiiier, (!t chapelain du château de Bric- Comle-Bobcrl, élu l'an 1708. Ql ITAillEDlJ MAS(Saint-), Mansio, Man- sus ou .s. Quilcria de Manso (diocèse d'Aire, (IOf>) Ville forlr, < b»;f lieu de c.4iiloii, a vmgl kil. noni-oni-sl (r.Vvt.sncs. C39 K.U) DICTIO.NNAIHE RAM Landes, France;.— AbljayeuOi ordre de Sain l- Bcnoît. non loin de la ville d'Aire, dont les évêques, comme fait remar(|uer le Gnilia chrisiiana, portaient le titre de Sainte-Qui- taire. Celte abbave était autrefois sou mise à la Chaise-Dieu : lùais le Pape Grégoire IX l'u- nit à la mense éuiscopale d'Aire. Vers lo 660 commencement du xviu' siècle, Louis Fleu- rieu d'Armononville avant l'ait construire un séminaire, lui assigna les revenus de l'ancienne abbaye de Sainte-Ouitaire, dont il ne resta plus que l'église, tous les litres de orieur et de moines ayant été supprimés. R HABIDA ( S.-Marie de), (province de Sé- TJIIe, Esi)agne). — Monastère de l'ordre de Franciscains, i)rès Palos, devenu célèbre par son vénérable prieur Jean Pérez de Manhe- iia, cpii, en soutenant Christophe Colomb du jioids de ses conseils et de ses encourage- inents,a joué un rùle important dans la dé- couverto du nouveau muude. « Christophe Colomb, dit un historien do sa vie, avant de s'enilxirquer pour une expédition si dange- reuse, et dont un des principaux résultats devait fttre Texlension de la ibi chrétienne, voulut appeler sur elle, par un acte public de dévotion, l'assistance et la protection du ciel. Un spectacle auguste et touchant, digne des regards des auges, fut alors donné au monde, dans ce petit coin de terre es[)a- gnole, d'où allait s'élancer Colomb avec sa furtune. Ce hardi navigateur et tous ses cora|)agnons do foyage se rendirent en pro- cession solennelle à l'église Ju monastère de Rabida, où, après s'être confessés et avoir reçu l'alisolulion, ils communièrent des mains du prieur Jean Pércz. Ce vénérable religieux bénit celte mullilude de pieux U- dèles prosleinés à ses jiieds; et, rempli de joie, il joignit ses prières aux leurs, pour lo succès d'une entre|>rijje (ju'il n'avait cessé de protéger avec le ïèle le plus actif...» Les feuilles publiques annonçaient, dans CCS derniers temi»s, (}uo le duc de Monlpen- .", dans l'ancien diof;èse de Constance, sur la rivière de Rusa, [)ar Pierre et Henri, barons de Sdiavensée (;t de Uei- cbensée, qui converlirenl un fort en monas- tère. File lut soumise à In visite de l'ahbé de Capell, puis h celle de l'abbé de Saint- Urbain. Elle était dans le gouvernement de Lucerne (Suisse). RAUDEN, RAUDA, Raudense Cccnobium (diocèse de Breslau, Silésie prussienne, rovaume de Prusse). — Abbaye de l'ordre de" Cîteaux, dont l'origine remonte à l'an 1252. Ses premiers religieux et son premier abbé lui vinrent de l'abbaye d'Andrezeow, en Pologne. — Voy. dans Jongelin, liv. v, p. 5i, la charte de sa fondation, par Vladis- law, duc d'Oppeln, et sa femme Suzanne; et deux chartes de confirraatioa données par le Pape Grégoire X, à Lyon, le 2 et le 3 des calendes de juin, la 3" année de son pontificat. — L'abbaye de Raudn s'appelait aussi jadis Yladislaïc, du nom de son fon- dateur. RAVENSBERGHE et OUïTONF, Ravens- htrga ou Outtonfa (Nord, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'in- vocation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1199, près de Waten. Le Galiia christ., qui en parle brièvement, se borne à dire : Fundatur a Christiana toparcha, tempore Willelmi Remensis archiepis<:opi, et L. [Lam- berti) Morincnsis prœsulis, exeunte sœculo XII vet ineunte xiii. Ce monastère était dans l'ancien diocèse de Saint-Omer. — Voy., Galiia christ., t. Ilî, col. 538, la série de 25 abbesses. READING, Radinyia ou Rcadingense Cœ- nobiuni (comté de Berks, Angleterre). — Mo- nastère do l'ordre de Saint-Benoît, fondé l'an 1126 par Henri I", roi d'Angleterre, qui le dota libéralement de divers biens et y lit dé- poser une main de ra|)ôti'e ?aint Jacques. Ce monarque étant mort en 1135 au château de Lions, prés de Rouen, fut inhumé à Rea- ding. Ce monastère, qu'il avait bâti en l'hon- neur de la sainte 'J'ri ni té, contenait deux cents religieux, dit le Monastic. Anglican. Un autre monastère de femmes existait à Reading r, mais il est depuis longtemps détruit, ajoute Dugdale. La ville de Reading, chef-lieu du comté de Berks, au coniluent du Kennelh et de la Tamise, à 60 kil. O. de Londres, |)ré-, sente encore les ruines tl'une célèbre ab- baye, qui était sans doute celle bûtie par le roi Henri l". — Voy. Monastic. Anglican. REA LE ( Notre-Dame de la ) ou D'ASPI- RAN, B. Maria Regaiis ou Aspiranum (dio- cèse de Perpignan, Pyiéiiées-Orientales, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Au- gustin, fondée vers l'an 1130, |)ar Bérenger d'Isarn, et ses trois lils et leur sœur Adalsen. Vers la fin du xiv" siècle les chanoines do celte abbaye se transférèrent dans l'église jtaroissiale de Per[)ignan, dite Notre-Dame la Rcalc, et à cette époque leur i)rieur re- çut le nom d'abbé. — V oy., Galiia christ., la série d(; 18 [trieurs et abbés. BEAU (Notuk-Damk di; i,a), .S. Maria Re- gntis (diocèse de. Poitiers, Vumne, France). — Abnaycde l'ordre; de Saint-Augustin, sous l'invocaiion de la saint(! Vi(;rg(!, fondée; avant l'an 1281, sur h; Clain, dans la paroisso do Saint- .Martin- l'Ars, à dix lieues de l'oiliei-s cl à deux de Cliarroux (canlon de CliarrouXi 6G3 KKC DU.TIONNAÎKIi REG 6C( «rrondissenienl de Civrav). — Voy., Gnllia chris[., l. II, col. 13V6, la série de 15 abbés. IIKB.MS, Resbaciim, Resbacense Monaste- rium, dit a\iss\ Jérusalem ou Uierusalem (dio- cèse deMeaux, Seino-et-Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de saint Pierre, fondée en 638 par Dadon, chancelier du roi Uagobert, et qui fut, après saint Ouen, arc}ieYÔ(iue de Rouen. Ce noble seigneur ayant quitté la cour et le siècle pour se donner à Dieu, fit bâtir celte abba.\e dans ses terres, sur le bord d'un torrent, (l'ouest venu le nonri de Monasterium Resba- cense ; car resbuc, en langue celtique, signifie, dit-on, torrent. Saint Agile ou Aile, moine de Luxeuil, fut le premier abbé de cette maison. 11 eut pour disciple et successeur saint Philibert, fondateur de Jumiéges, de Noirmoutier, etc. L'abbavc de itebais, qui a donné naissance h la ville do ce nom, fut lourh tour incendiée et ravagée par les Nor- mands, par les Anglais et par le maréchal do IliroM lui-mèuie, l'ennemi de Henri IV. Knfin, elle coula encore dos jours [)rospères après son union à la congrégation de Saint- I\Iaur, l'an 1661. Klle jouissait depuis long- temps d'une juridiction i)rcsque épiscopaie, lorsqu'elle perdit celle ancienne dignité l'an 1696, après un procès soulcnu contre elle ])ar l{ossucl, évè(jue de Mcaux. — Voy. , Gallia christ., t. Vlll, col. 1680, la table do 52 abbés. • UKCUENSHOFEN, Corona S. Mariœ (Al- lemagne). — Abbaye de femmes de l'ordre de (^îleaux, sous rinvocalioii de la sainlo Vierge, fondée l'ai; 1200 ou l-2'iO, dans le diocèse de Spire (Havière), |)ar Ilebrein, sei- gneur de Wil/.cnslein, et lescomlesdo Way- liingen, f|ui y furent inhumés. Klle fui oc- cupée, en 1563, |)ar le duc do >Nirlenberg; ensuite rélablio, avec plusieurs aulrcs, par un décret de l'empereur Ferdinand II. UKr.Ll'S (Le), Rrclusutn ou Donuin Comi- tis (Marne, France). — Abbaye de l'ordre de Cileaux, lille de >au-(',lair, de la lilia- lion de Clairvaux. File lut fondée, l'an UVl, par saint Heriiard et Hallon, évêipie de 'Iroyes. Ia'S bienfaiteurs de celle «bbaye lurent, outre les comtes do Champagne, les seigneurs de liroycs, do Comraercy, de ChA- tcauvillain, etc. Llle avait pris naissance dans un lieu dit autrefois Donum C'omilis ou Fons Ralinti, où virait un nonmié Hugues, reclus, avec quelques frères ; de \h vint au monastère le nom de Reclus, il élail du dio- cèse de Troyes. — \'o\ ., (iallia christ., l. XII, col. 602, la série de V2 abbés, UFCONFOUT (NothuDamf. pe), Consola- tio R. Mariœ (autrefois diocèse d'Aulnn, mainlenant de Nevers, Franco). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, située à «leux lieues de la ville de l.orme (107). Elle eut pour fomialricc Malhilde, comtesse de Nevers et du Fort-/., qui en jeta les (iremiers fondements l'an 12.'lo. Le Pape (Irégoire IX accrut ses ressour< es en concédant des in- dulgences aux (idèles de la j>rovince de L}on qui feraient part de leurs biens à ladite ab- baye. Touchée par les exhortations du pon- tife, la ()ieuse Malhilde fit, l'an 12H, une j)lus généreuse fondation, qui fut confirmée deux ans après par Innocent IV, La pieuse comtesse avait choisi ce lieu pour sa sépul- ture. Elle y fut inhumée dans le cloître, et plus tard transférée devant le grand autel, — Voy., Gallia christ., t. IV, Instr., coi. 101 et suiv., et col. 505, la série de 33 abbosses, REDON (Saint-Sal'velr de) , Rcdonum, Reginodum ou Redoni monast. (IHe-el-Vi- laine, France). —Célèbre abbaye de l'or.lre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 831, sous l'invocaiion de saint Sauveur, près du con- fluent de la N ilaino et de l'Oult, ppr sain» Convoyon, qui en fut le premier abbé. File a donrïé naissance h la ville de Redon. Elle fui construite sur un fonds donné par Rui- tili, l'un des seigneurs du pays. Celle abbaye devint très-considérable et le modèle de beaucoup d'autres maisons religieuses. Elle était du diocèse de \'annes (Redon est au- jourd'hui du diocèse de Rennes). Plusieurs rois de France donnèrent des lettres de pro- tection en sa l'aveui-. Elle fut rebAlie dan^ le X* siècle. Elle r(devait imméili.'itement du Saint-Siège. La réforme de Saint-Maur y fut introduite l'an 1628. R1>:EZ, Rcdum (diocèse de Meaux, Seine- et-Marne, Fronce). — Ancien monaslère , sous l'iiivocalion de saint Martin, fondé avant l'an 800, à trois lieues nord de >Ieaux, Char- lemagne rnnit, à la fin duviu* siècle, à l'ab- baye de Saint-Faron de Meaux, REFUGE (NoTni;-l) AME ni), Rcfu^ium B. Yirginis ou Nostrœ Dominœ^ ou Athensis ab- batiola ( Hainaut, Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, fondée l'an 122V, (l'abord près d'Audenarde en Flandre. Elle fut ensuite transférée |Kir Jeanne de Constanlinople, comtesse de Flandre et de Hainaut, dans le faubourg d'Ath, h la porte de Rrantiynies, dans une agréable vallée, au bord de la Dernier. Les évôiiues de Cambrai et de Touruay, l'abbé et le chapitre du mo- nastère de Liesses, en Hainaut, auquel ce lieu ai>[iarlenait comme prieuré; enfin, les abbé^ de Cîleaux et de Clairvaux, et tout lo chapitre général consentirent à cette trans- lation (1234), (lue ratitia dans la suite, l'an 1258,1a s(eiir(ie Jeanne, Marguerite, com- tesse de Flandre et de Hainaut. Ce monaslère avant été dévasté par les soldats du prince (I Autriche, les religieuses se relircrent dans la ville, où elles s'étalilircnldans un nouveau refuge, prè> l'église de Sainl-Julieii. Ce mo- nastère était autrefois du diocèse de Cam- brai. — Voy., (iallia christ., t. III, col 191, la série de 20 abbe'^ses, RECiLE (Notiie-Dame de la). Régula B. Mariœ (5 Limoges, Haute-N'ienne, France), — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint- Benoît, ' fondée avant l'an 817 par le roi Louis le Pieux. Dans le recensement des mo- nastères, fait sous ce monarque l'an 817, elle est nommée parmi celles qui no doivent au (107) CliCf-licu de canton it 28 kil t.nil-€bl de Cliimr(y. ùdl REI DES ABDAYES ET MONASTERES. REM 666 roi ni présents, ni milice, mais des prières seulement. Le Pape Urbain II fil la dédicace de sa basilique l'an 1090. Cette abbaye fut consumée par un incendie dix ans après, avec plusieurs autres églises. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 610, le catalogue de 38 ab- besses. REGNI, Regniaciim (France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée sous l'invo- cation de la sainte Vierge, non loin de Ver- menton (Yonne), et dans l'ancien diocèse d'Auxerre, vers l'an llOi. Elle eut pour ori- gine le don du lieu de Fontenoy, au diocèse d'Autun, fait par Anseric, chevalier d'Aval- ]on, et Gui de xNoyers, à deux pieux er- mites, Gérard et Guérin. Un monastère fut d'abord construit par eux au dit lieu de Fon- tenoy. Plus tard, Guillaume, comte de Ne- vers, ayant donné aux religieux de Fonte- noy le lieu dit de Regni, ils y transférèrent leur abbaye l'an 113i. Les dits religieux, dans l'intervalle, avaient embrassé la règle de Cîteaux. Saint Bernard leur avait envoyé lui-même quelques moines de Clairvaux, avec Etienne de Toucy, son disciple, qui fut le premier abbé de Fontenoy, ensuite de Regni. — Voy., Gallia christ., t. XllI , col. ièo, la série de 57 abbés REICHENAW, Augia Vives, et Insula- nense monastcrium {^r and duchéde Bade). — Ile dans le lac de Constance, et cé- lèbre abbaye de Bénédictins fondée vei's 72i, par saint Pirmin ou saint Firmin. On dit qu'un grand seigneur d'Allemagne ayant donné cette île à saint Firmin, le saint en chassa les serpents doiit elle était remplie, cl y bâtit un monastère depuis app.elé /iic//c- naïc, à cause de ses grandes richesses. Saint Firmin le gouverna quelques années; mais comme il était ami de Charles Martel, alors en guerre avec Thiba'ild, duc de Suève , dans les Etats duquel se trouvait cette île, il lui fut ordonné par ce dernier prince de la (juitter et de se lelirer ailleurs. Saint Fir- min fut renijilacé par Heddon, son disciple, depuis évoque de Strasbourg. Ernfroi et Si- don iiis,rjuatrièmeel cinquième abbés de Rei- chenaw, gouvernèrent .'» leur tour le diocèse de Constance. Ce monastère a donné à TE- gli.>e beaucoup d'autres jirélats, et fondé de nombreuses colonies en Bavière. On compte, dit Bulleau, i'i aiclievôques et 3i évè(jues qui y ont porté l'habit religieux. Wallon, abbé de Reiclienaw, quitta ce monastère l'an 800, [)Our [(rendre la conduite de celui de S(iinl-Denis, en France, où il mourut l'an 81V. Il cul pour successcuià Reicher)a\v un de ses disciples.nouinié Ilctlon, liomuie d'un mérite 6minenl,(pie (^tinrh-niagne envoya en ambassade à Ojnsiantinople avec les comt(;s lingues et AiKs), Rcliquiœ (ancien diocèso dci Saint-Pol de Léon, uni à celui de Quim- per , Finistère). — Abbaye de Fiance, de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la sainte N'ierge, fondée l'an 1132 dans la basse Brclugne , à (luchjues lituies au- dessus de M(jrlaix. Elle est fille de Begars. RF.MI (Saint-), .S. Rcinigi)is ou Succtirsus //. Mariœ. — Abl^iye (pii él.iil dans le dio- cèse de Liège (Relgi()uc). Elle fut fondée [leu avant l'an 1200 ou 1230, dans la forêt des Ardciincs, par Gilles, noble persomiago de Roclielbrt, pour des leligieusesde l'ordio de Cîleaiix. i)c's religieux du mémo onlro hMirlurcnl substitués l'an IVOV. — Voy. Gal- lia Christ., l. III, <;. 1120. RKMIREMOM ou ROM ARIERERG , /io- 108j l-'iiMP f!ci fiii.il.r<; villes \\\>\c*i tl»; la roiircilér;lèro ilu Temple, uu'ellc avait fondé h Paris. RemiriMuont est aujourd'hui chef -lieu trarrondissemcnl du département des N'os- ges, à 2Vkil. S.-L. d'Lpnial, sur la rive gau- che de la Moselle, et dans le diocèse de Saint-Dié.-- Voy., (iallia christ., t. XIH, c. LV08, la série de Gl abbesses. RKMY DE LINEVILLE (Sai!st-1, 5. Re- migius de Lutieiilla, ou Lunate Villa f dio- cèse de Nancy, Meui ihe, France). — Abuaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée à Lii- néville, l'an 999, par Folmar le Vieux, comlo de Metz, pour le salut de l'âme de sa femmo Spanechilde.Elle fut d'abord habitée par des religieux, auxquels succédèrent des reli- gieuses, l'an 103i, par les soins do Codefroi et Herman, fils du fondateur. Durand, cha- noine régulier, premier abbé de Belchamp, leur substitua ensuite, l'an M35, des reli- gieux de l'ordre de Saint-Augustin. Situé d'abord hors des murs, ce monastère fut transféré dans l'enceinte de Lunéville, l'an 1587. 11 embrassa le premier la réforme entre les autres abbayes de la Lorraine, l'an 1623, et, pendant plusieurs années, il fut le chef de la Congrégation du Sauveur. — Voy., (iallia christ., t. XIII, la mention de 2 ab- besses et 3'i. abbés. REM Y l)K REIMS (Saint-), S. Remiyius Rcmensis (Marne, France). — Anti(|ue et il- lustre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, qui a longtemps fleuri dans la ville de Reims, et i\m fut fondée avant l'an 590. Les Papes Jean XIII et Innocent IV lui donnaient le nom (ïarchiinonaatcre. Ine chapelle dite de Saint-Christophe, comprise plus tard dans l'enceinte de la ville, existait jadis iiors des murs de Reims, et était consacrée, dit-on, à la sépulture des Chrétiens. Saint Rémi étant mort l'an 533, son corps fut porté dans cette chapelle, qui semblait abamionnée et oui devint bientôt singulièrement célèbre par les nombreux nuracles opérés au tombeau du saint apôtre des (îaules. Elle fut comme l'o- rigine de la i>asiliif JIoh/. Il était sous linvocalion de saintPierrk bb'J REM DES ACDAYES ET MOiNASTEKES. REU 670 et qvie des clercs l'aient habitée jusqu'alors. Quoi qu'il en soit, ce monastère de Saint- Remi de Reims a été l'un des plus célèbres de l'ordre bénédictin en France. C'est à leurs frères de Saint-Remi, dit-on, que les moines de Saint-Denis en France vinrent, en 887, demander l'hospitalité, lorsqu'ils s'exilèrent de leur antique al)baye, au temps des guerres des Normands, emportant avec eux les reli- ques de leur saint patron et des autres saints. Le Pai)e Léon IX, qui tenait un concile à Reims, l'an 104.9, fit transférer so- lennellement le corps de saint Rémi dans l'église de l'abbaye des Rénédictins. Cette abbaye a produit ou abrité un grand nom- bre d'hommes remarquables. Rornons-nous à citer l'illustre Mabillon, l'une des plus belles gloires de l'Ordre, qui prit sous ces antiques voûtes l'habit religieux, l'an 1650, y prononça ses vœux, le 5 septembre 1651, entre les mains du P. Marsolle, saint reli- gieux, alors prieur de la maison, et préluda enfin dans ce cloître aux pieux et savants travaux qui ont immortalisé son nom. Saint- Remi de Reims était encore au dernier siècle l'une des maisons les plus florissantes de la célèbre Congrégation de Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 225, la série de 69 abbés de Saint-Remi de Reims, depuis Epiphane, mentionné par saint Grégoire de Tours. REMY DE SENS (Saint-) (avant SAINT- MAURICE), S. Remigius Senonensis (Yonne, diocèse de Sens, France). — Ancienne ab- baye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée à Sens, avant l'an 613, en l'honneur de saint Maurice. Elle prit ensuite le nom de Saint- Remi. Elle fut reconstruite l'an 835, et trans- férée 5 mille pas de la ville, à la villa de Yallilias, sur la Vedenne, [)ar Aldric, arche- vêque de Sens. Les Normands détruisirent eiitièrcnient ce monastère, l'an 886. Il fut rétabli ensuite dans le faubourg de Sens, où il avait d'abord été situé, et détruit de nou- veau, l'an 1033, par l'armée du roi Henri 1", qui faisait le siège de Sens. L'église de Saint-Remi fut détruite une dernière fois entièrement en 1358, lorsque, par ordre du dauphin Charles, durant la caj)livilé du roi Jean son f>èrc, la ville de Sens fut entourée de fossés. Le monastère subit le môme sort, plus tard, des mains des habitants eux- mêmes, qui redoutaient pour leur ville la fureur des calvinistes. — \(>\ ., Gallia christ., t. XII, co!. 119. la série de "irO abbés. REMY-DES-LANDKS (Saint-), dans la fo- rêt d'Yveline, .S. Reuiifjius de Lundis (Seinc- et-Oise, France). — .Monastère de ienniicsde l'ordre de Saint-ReiiOÎt, fondéavanl l'an 1 160. Il fut celte (MiMée «ioté de biens considéralilos par Mac.iiie, abbé de Heury, aux prières de It(j|»('rl m, é\C:(\\i(; de Chartres, qu'on doit n'j^.'inler comme son l'on lal(.'ur. On a cepen- dant attribué sa fondation, mais sans aucune (•^j)è^(' (le londcinciil, ,'i Scariberge, fpii au- rait èlé nièce, dil-on, du roi (>lovis I". Celte abbave était (lu diocèse de Chaitres. — V'oy., Gnllîu christ., t. Mil. col. 1299, la table d« 23 a 1)1 M -s s (.'S REMY PRES VILLRRS - COTTERETS (Saint-1, ouSAINT-REMYAUXNONNAINS, ou VILLERS- LES -MOINES, ou SAINT- GEORGES-LES-NONNAINS, s. Remigius, ou yUlarium (diocèse de Soissons, Aisne, France). — Abbaye de femmes, de l'ordre de Saint-Benoît, l'ondée vers l'an 1062, d'a- bord à Senlis, par la reine Anne, femme du roi Henri I". L'an 1630, elle fut transférée au prieuré de Saint-Georges, près Villers, au diocèse de Soissons. — Voy. , Gallia christ., t. IX, col. 4-52, la série de 32 ab- btsses. RENESBY, Reneshium, Renesbyensis ab- batia (comté d'York, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fdle de Rieval. Elle fat fondée l'an 1152, sous l'invocation de saint Laurent, par Guillaume de Romara, comte de Lincoln, Guillaume, son fils, et la comtesse Hawdewise, sa femme. Le roi Ri- chard I" confirma les donations faites à cette abbaye. (Monastic. Anglican.) RÉNGEVAL, Rengis Vallis ou fallis Ré- gis (France). — Abbaye de l'ordre de Pré- montré, située à 2 lieues de Commercy et à 8 lieues de Toul, et qui était du diocèse de Toul. Elle fut fondée, l'an 1152, par Hade- vide d'Apremont et [«ar le cha|)itre de Toul. — Annal. Prœmonstr., t. II, col. 635 REOLE EN REARN (La), S. Peirus de Ré- gula (ancien diocèse de Lescar [aujourd'hui de Bayonne], Basses-Pyrénées, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de saint Pierre, fondée vers l'an 977 ou 984, au temps du vicomte Wil- laume-Sanche, par les soins de Centulle Gaston, vicomte de Béarn, et avec le con- cours de plusieurs (-hevaliers et abbés voi- sins. Cette abbaye, située dans le pays de Gascogne, dit Silvestrensis, dut son origine à deux clercs qui, ayant embrassé la vie monastique, se retirèrent dans un bois où ils trouvèrent un oratoire, sous le titre de Saint-Pierre, desservi par un prêtre nommé Garsias,qui devint moine lui-même. Ce lieu, dit au()aravant Rarbe du Puy {Barba Podii), fut dès lors appelé Régula, à cause de la règle de Saint-Benoît ([ui y fut observée. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 1303, la série de 2'* abbés. RKTONDES, Retondus (Oise , France). — Ancienne abbaye, sous l'invocation de saint Pierre, fondée avant l'an 893, sur l'Aisne, h moitié chemin entre Soissons et Coinpiègne, et (jui était du diocèse de Soissons. Elle eut |iour fondateur Betlolèiie, abbé de Choisy, ou Cauciacum. Dès l'an 893, elle fut donnée par un diplôino du roi Eudes à l'abbaye do Saint-M<''(jard, dont elle devint un prieuré. [Gallia chri.it.) Rl'^CIL, Radolium (diocèse de Mcaux , Seine-ei-Marne , Fian(;e). — Ancienne ab- baye de Bénédictins, (jui fut h; principe du village il(! c(! nom, siiué dans le canton de La Fcrté-sou>-Jouarr«!. Selon (pi('l(|ue.s-un.s, e'Ie dfjit son origine nr-Marne. M«is dauiics. contestant u:! iu:y J'exisicnce de ce troisième fils d'Autliairo, ont avancé que réreclion de ce monaslèie devait être attribuée à Adon, son premier Gis. Quoi qu'il en scjit, il existait dès le vu* siècle; il fut mis sous la dépendance du prieuré de la Cliarité-sur-Loire , au com- raencemeni du xiT siècle. Depuis cette épo- que, les évô(]ues de Meaux devinrent les jjrincipaux bienfaiteurs de cette maison. Kn 1160, Hénault, l'un d'entre eux, lui contirma Ja possession du village de Ueuil et de toutes ses dépendances. N ers . la môme é[)0(iue, Aide de La Ferlé-au-Coulfe et Simon, vi- comte de Meaux, son é|)0ux, furent égale- ment ses bienfaiteurs. On compte encore parmi ses donateurs, en 1170, Simon d'Oi- sv, vicomte de Meaux, et Ade, son épouse; e"t, en 12io, Mathieu d'Oisy, seigneur do Montmirel, le(iuel lui donna, à titre d'au- mônes, le droit de pèclie qu'il avait sur la Marne. Kn 12o0, Pierre de Cuisy, évoque de Meaux, et Nicolas, évè(iue d'Avignon, tirent la dédicace de l'églisedu monastère (JeUeuil. L'ancien monastère de Reuil, supprimé h réj)Oijue de la révolution, est aujourd'hui un agréable cliAloau (ju'entoure un beau parc, vivifié par des eaux magnifiques. — \'oy., (iallia christ. y la série de kl prieurs. IIKSSONS, Ressonium ( Oise, France ). — Abbaye de l'ordre de l'rémontré,sous l'invo- cation de la sainte Vierge, fondée l'an 1150, à V lieues de Beau vais, et h 6 de Poiiloise, par l'un des seigneurs du chûleau d'Aumont, voisin de ce môme lieu. Ses premiers reli- gieux vinrent (le l'abbaye de Saint-Jean d'A- u)iens. L'abbaye de Uessons était du diocèse de IU)iien. Cessons est aujourd'hui de celui de Heauvais. — Voy., Gallia christ., t. XLcol. 'S'il, la >ériede iV abbés; Annal. Prœmonstr., t. IL col. GV9. UKTIIKllS, Rclhcria ou Consilium Dei. — Monastère de femmes de l'ordre de Saint- Benoît, fondé avant l'an 1170, dans la \Ve- teravie (Allemagne , cercle du bas-Bliin). On lit ailleurs, dit le Gatlin christ., que ce fut d'abord une abbaye de moines, ensuite de religieuses (ie l'ordre de Saint-Augustin et enlin une abbaye de femmes de l'ordre de Piéinonlré. — Le (iullia christ, la place dans le diocèse de Maycnce,quoi(ju'il .soit incer- tain de quel diocèse elle dé[)endait (t. \, col. 591). UKTOKTA, (Kspagne).— Abbaye de l'ordre de l'rémonlré, lille de la Casc-Dieu, <|ui fut l'ondée par la comtesse d'Assurés, l'an \l't3, à cin(} lieues do Nalladolid. l'Ile était sous l'in- vocation de saint Mailin, et du diocèse de Palencia. — ^ oy. Annal. Prœnwnstr., t. II , col. 657. HLV.MIAUTSBUrNN.— Abbaye d'Allen:a- gne. de l'ordre de Cîieaux, située dans l'an- cien duché ou landgravial deThuringe, au- jourd'hui duché de Saxe-C.obourg-Ciotha. 11 en est souvent parlé dans l'histoire de saint Klisabeih de Hongrie, duchesse de Thurin- ge. Le duc Louis, son pieux époux, alfei- iionnail singulièrement ce monastère, qu'il c,^ml)la do ses bienfaits, et dans lequel il DICTIONNAIRE UF.Y C7S fut inhumé après sa mort h la croisade (1227 L'éloquent et dernier liistorien de la cAer sainte Elisabeth, lui a consacré dans ère appen- dice de son bel ouvrage une note historique que nous aimons à reproduire en entier, a Ce monastère, qui renfermait la sépultu- re des souverains de Thuringe, fut fondé, comme le chûteaude Schavenbourgqui était leur résidence habituelle, par le môme comte Louis, dit le Sauteur. Ce prince, égaré par l'amour que lui avait ins|)iré la beauté extra- ordinaire d'Adélaïde, femme du comte pa- latin Frédéric, avait tué celui-ci dans une dispute à la chasse et avait ensuite épousé sa veuve. A|)rès vingt ans d'union, la misé- ricordcdivine qui veut le salût do tous, dit la chronique , et no soulfre pas volontiers nue tiuicon(|ue se jierde , toucha le cœur d'Adélaïde. File conçut de grands remords et voulut les faire partager ù son mari. Le vendredi saint de l'année 1083, elle le pria de dîner avec elle, etconune ils étaient tous deux à table, elle fit servir beaucoup de viande rôtie et bouillie, du gibier et d'autres mets gras. Le comte, très-scandalisé, lui de- manda ce qu'elle voulait dire, et si elle ne savait pas (pi'il ne convenait à aucun' Chié- tien de manger de la chair le jour où sou Créateur et llédempteur était mort sur la croix pour le sauver. « Ah! dit Adélaïde, « si cela ne nous convient pas, ([ue dirons- « nous donc au bon Dieu, pour nous excuser « de n'avoir rien fait pour mériter sa mis6- « ricorde, et d'avoir laissé nos [lédiés gran- X. dir jusqu'au ciel, sans l'ombre de repentir « ni de douleur, comme en ont les autres « pieux Chrétiens ? » Louis, pioforidément louché, baissa la tôte et commença à pleurer amèrement, sa conversion était faite. Dès le lendemain il envoya chercher son ami in- time, révô(iue d'HalbersIadt, et lui deman- da le moyen de mettre sa conscience en bon ordre. D'après bonavis, il allaavec.-a fem- me à Rome demander au Pape l'absolution de leurs péchés. Le Pape lui imposa pour pénitence de renoncer au monde et de se re- tirer dans un monastère (pi'il bâtirait en l'honneur de la compassion de Notre-Dame et de saint Jean, lorsqu'ils se tinrent ensem- l»le sous la croix au Calvaire. De retour en 'l'huringe, Louis remit la seigneurie entre les niains de son lils, et lui al)andonna tous ses Fiais, excepté le seul chûteau de Schauen- bourg. Un jour (ju'il chevauchait de ce châ- teau à la Warlbourg, il vit un potier nommé Ueinhart assis et travaillant près d'une fon- taine très-abondante. Ce potier et (piehjues j ayisansdeFricherodecjui se trouvaient là, di- rent au comte (ju'ils voyaient, chaque nuit, deux belles lumières brûler près de cette fontaine, l'une au lieu où a été bâtie depuis l'église, et l'autre sur le sile de la chaj^ello Samt-Jean. Louis fut étonnéet se souvenant de son vceu, crut <)ue Dieu lui désignait ain- si le lieu où il devait bAtir son monastère; il se mit aussitôt h ro'uvre, toujours do l'avis de son bon ami l'évoque d'Hali)ersladt, et tjuaiid le Jiionastèrefut achevé il lui don- na le nom (ii^Reynhnrlsbrutin en souvenir du 673 rtE\ DES ABBAYES ET MONASTERES. RUE 074 j)Olier et de la fontaine. Il y resta le reste de ses jours dans la pénitence, et y fut enferré, ainsi que tous ses descendants jusqu'à la séparation de la Hesse et de la Thurin- « L'abbaye de Reynharlsbrum joue un grand rôle dans toute la suite de l'histoire deThuringe: ses abbés paraissent toujours avoir été des personnages très -importants dans le pays; grandes étaient la sollici- tude et l'afiection du mari d'Elisabeth pour ce lieu sacré. Les religienx ne trouvè- rent pas danstous ses successeurs des protec- teurs aussi zélés : ils eurent beaucoup à souf- frir de la i^art des seigneurs voisins, et même de celle de l'archevêque de Mayence, métro- politain de la province. Enfin le monastère fut incendié dans l'atîreuse révolte des paysans de l'an 1523, et ne fut jamais rétabli, grâce à l'introduction de la réforme Les ducs de Saxe-Gotha l'ayant sécularisé, y construi- sirent une sorte de château, que le duc ac- tuel vient de faire rétablir dans la forme d'un ancien manoir gothique, avec assez dégoût, mais un peu trop d'ornements. Il ne reste des anciennes constructions qu'un très-bon bas-relief du w' siècle, qui représente la crucifixion, sur la porte d'une des cours, et des pierres sépulcrales recouvertes des statues d'autant de souverains de la maison de Thuringe , savoir de Louis I" le Barbu (1036), Louis II le Sauteur (1096), Louis III premier duc ou landgrave (lli9j, Louis IV Je Ferré (1168), Louis V Je Doux, avec la coquille de pèlerin, parce qu'il mourut à \n croisade (1191), Louis VI le Saint, mari d'E- lisabeth, et entin le jeune Hermann, leur fils et le dernier mâle de sa race. Le caractère de ces monuments semble assez contempo- rain de ceux qu'ils représentent. Cependant t/n a élevé des doutes graves sur leur au- thenticité. On les croit refaits de souvenir jj.'tr un moine du xv' siècle, après un incen- die qui aurait détruit les anciennes tombes. Notre duc Louis est qualifié dans son épi- taphe de marilus healœ Elisabelhœ, ce qui indique une construction postérieure au moins de quelques années à sa mort.' « Dans la ( hapelle, qui est toute moderne, on voit un ci ucifix ancien et beau, venant d'une vieille chapelle de Saint-Jean, située à une lieue du monastère;, sur J'emplace- inent d'une église londée [>arsaint Bonilace, Cl où un grand candélabre en [)ierre, au mi- lieu des l>ois, ia[»|)ell(î le souvenir du grand apôtre de la (jermanie. a Du leste, quoifpi'on ne trouve presque plus rien du monastère où lépuux i)ien-aiiii6 (rLlisal)elh et elle-même se sont si souvent rendus, il reste toujours la position vrai- ment délicieuse de cet ancien édifice, dans un vallon h trois lieues de (jotha ; un de ces Ijcaux vallons que la main dc' Dieu semJjJe «voir formé exprès |)0ur servir de retraite h ses serviteurs. D'é|tai.sses et antiques lorôts {{arnisseiii les flancsdeshauteurs<|ui forment ie ravin au tond durpiel s'élevait le monas- tère, un heuieux mélange de l)ois, de prai- ries el d'eaux vives, anime le i»aysage où règne un aspect retiré, paisible et hospitalier» parfaitement d'accord avec les souvenirs qu' s'y rattachent. Du moins k nos yeux préve" nîis, ce lieu a semblé, plus qu*aucun autre» empreint ducharme suave et pur quele temps n'a pu effacer de tout ce que la chère sainte Elisabeth a marqué de son empreinte. » ( Le comte de Monfalembert Hist. de sainte Elisabeth. Appendice VI.) REWLEY ou ROYAL- LIEU, Rewleyensis Abbafia ( à Oxford, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée au xiii' siècle dans un faubourg d'Oxford, par Richard, comte de Cornouailles, et ensuite empereur d'Allemagne. Ce prince, frère du roi Henri III, avait fondé également l'abbaye de Hayles, dans le comté de Glocester, où il fut inhumé (l'an 1271). Son cœur avait été porté dans le chœur du couvent des frères Mineurs d'Ox- ford. L'abbaye de Rewley était sous l'invoca- tion de la sainte Vierge. — Voy. Monastic. Anglican. RHATENIN ou RÂITHIN (comté de East- Méath, Leinster, Irlande). — Grand monas- tère fondé vers la fin du vi* siècle par saint Carthag le Jeune, surnommé Mochuda, évê- que en Irlande. Ce saint, jeune berger, dit- on, fut successivement disciple de saint CartJiag l'ancien, et de sain.t Comgall. Le monastère de Raithin, qu'il l'onda, devint la plus nombreuse et la plus célèbre école de l)iélé et de science qu'il y eût alors dans toute l'Europe. Il était à huit milles de celui de Saint-Colomb de Déarraagh, et dans le voisinage de celui de Saint-Colman, appelé Land-Elo. Le saint eut, dit-on, i)lus de 800 disciples, qui vivaient fort austèrcment. Il les gouverna pendant environ 40 ans, et com- I)Osa pour eux une règle que l'on a encore en ancienne langue irlandaise. Les moines de Raithin ne se nourrissaient que d'nerbes et de racines. Ils se livraient k un travail continuel, tant pour avoir de quoi subsister, que pour soulager la misère des pauvres. Contraint par la [)ersécution d'un prince voisin de prendre la fuite, le saint abbé se retira avec ses dijci|)les dans la province de Munster, et fonda un monastère à Lismoro, dont il est regardé comme le premier évo- que. Il y mourut le \k mai 6.37. La grande église de Lismore était dédiée sous son in- vocation, et la ville était ap])elée de son nom Lismore- Mochuda. — }oy. les Actes de saint Carthag, cités par Ussérius, Anli(j., p. ^12, 488, 50.'J, et publiés |)ar les Rollandistes. RHEINAU ou RHINOU, Rhenoviuw, Rhi- nawjia, liinawa, el Hhelnacum (canton de Zu- rich, Suisse). — Abbaye de Hénédiclins, (jui a donné lieu h la petite ville de ce nom si- tuée sur le Rhin, entre SchaU'ouse et l"'gli- san. Cette abbaye fut fondée l'an 778 par \Volf(di;ird, comte de Kiburg, dans une soli- tude sr)iiil)ro et profonde. Les moines défri- chèrent les envirniis et se livrèrent ensuite h la culture. Plus tard, ils copièrent dtvs ma- nuscrits et ouvrirent une école (jiii jouit d'une certaine i(;nommé(î. Cette abbaye étai,t sous l(! p.'ilroiinge de la saiiiie \ ierge, de saint ricrreajiôlie, de saint Rlaise, évoque ol 675 RID DICTIONNAIRE RIG 670 ni.irtyr. et do 5aint Fintfln, itlatulflis, qui <- semcnts monastiques ont é|>rouvés en Suisse comme ailleurs. HAlie dans un ilôt, entre deux presqu'îles formées par les sinuosités du Uhin, elle se trouve dans une situation pittoresque et fort agréable. Klle possède une bibliolhè(iuc riche en manuscrits pié- cieux et en collections d'histoire naturelle. A Textrémilé de l'ilot, on voit une cha|)ellc assez curieuse, construite en forme de grotte et toute rem[)lie de co(}uillages. Quoique le canton de Zurich soit presque tout jirotes- lant, la population de Kheinau est catholi- que, et elle entoure d'une juste vénération les bons Bénédictins qui là comme partout ailleurs se montrent les bienfaiteurs de la contrée.— Voy.,Ga//«a christ. ,i. V, col. 1007, la série de 51 abbés. UHKINTHAL, Vallis lihcni (Allemagne).— Abbave de lenuuesde rordrededîlcaux, l'on- dée i'an 1255 par Conrad, comte de Fri- bourg, dans l'ancien diocèse de Constance, et dans le comté de Fri bourg. Kl le fut soumise aussitôt à l'abbé de Lut7.ell. Mais au troisième siècle après sa fondation , devenue presque déserte jiar suite des guerres qui, au temps du concile de HAle, ravagèrent ces contrées, elle fut transformée en un prieuré d'hom- mes. Ce jirieuré demeura toujours soinnis h I.utzell jusqu'à ce iiue le marcjuis d'Hoch- berg, ayant changé de religion, supprima dans ce lieu l'institut de Cîleaux. RIDAL ou RIFN AL, Rie Vallis, Rieval- lenxe Cœnobium (comté d'York, An.;lelerre). — Abbaye de Tordre de Cîleaux, tille de Clairvaùi, fondée on 1131 par un noble Anglais, nommé Wallher Espcc, sous les aus[iices de Thurstan, archevéïjue d'Yoïk. (]ette abbaye était située au fond d'une val- lée sur les bords de la Uii, d'où elle a pris son nom. File eut i)Our premier abbé jus- ?[u'en lli3, le B. >Vilhclmc. Son successeur ut Aelred, disciple de saint Bernard, hom- me éininent par ses vertus et ses écrits, dit Jongelin. Celle abbaye était sous l'invoca- tion de la sainte ^'ierge. C'est l'une des trois que fonda le pieux chevalier AValthcr Fs|)ec, après la lin tragiiiue de son jeune liK, iiioil d'une chute de cheval, faite devant une pe- tite croix de pierre. Les deux antres étaient celle de KirLliam, fondée l'an 1122, el celle d(îNVardon, en \\'M).—\oy. Mouastic. Anyli- can. — Le Pape Alexandre 111 donna un pri- vilège en sa faveur. UIDDACSIICSFN.— Abbaye de l'ordre de Clteaux, en Allemagne, dans le diocèse de Cologne. File fut fondée vers l'an ILIO, par Frédéric 1", archevècpio do Cologne. Son premier abbé fut Henri, frère d'Arnold, abbé de Morimond. l'allé fut cédée dans la suite aux luthériens. KIDDERSHL'SL'N, Riddagshusium (ancien diocèse d'Halberstadt, ville des Etats prus- siens, Saxe).— Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fondée près de Brunswick l'an lliS. — Jon- gelin (liv. m, p. 28] donne une longue no- menclature de VO abbés. RIESE (Saint-Sauveur de), 5. Salvatoris de Jliese Coenobium (diocèse d Ancône, Etalsj ecclésiastiques). — Abbaye de l'ordre de Cî- leaux, située entre les villes d'Ancône et de Sinigaglia, et dont on ignore l'oi-igine. Un moine de celte abbaye, D. Ange, fut créé l'an liVS, par le Pape Eugène IV, abbé de Saint- Vincent et Saint-Anastase-aux-lrois-Fonlai- ne>, à Komc. BIEUNETTE (Notre-Dame de), Rivus Ni- tidus (diocèse de Carcassonne, Au(ie, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîleaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1162. Elle était de la ligne do Morimond. On ignore quels lurent ses fon- dateurs. li;ile eut pour premiers bienfaiteurs Arnald de Siger, Kixovende, sa mère, et quelques autres personnages. Sa |)remière abbesse fui Heine, veuve, dit-on, de Bernard de Chrltillon. Elle fut détruite une première fois par les Goihs, dit le Gallia christiana, et l'an 1432 elle fut unie h l'abbaye de >'il- lelongue, par l'autorité de Ciui,abbé de Mo- rimond. Détruite de nouveau par les héréti- ques au xvi* siècle, elle fut alors agrégée à la môme abbaye de Villelongue, dont elle resta comme le domaine juscju'en 16V8, oiî Cécile de Noë fut élue nouvelle abbesse. Vi- lat de Lestang, évôtjue de Carcassonne, lui permit en 1650 de transférer le monastère dans la ville de Carcassonne. Mais celle translation n'eut son effet que sous l'abbesse suivante, Elisabeth de Levi, (ille d'Alexan- dre, martpiis de Mirepoix, nommée par le roi l'an 1662. — Voy., Gallia chnsl., t. VI, col. 102'», la série de k\ abbesses RI EN' AL, Rccjia Vallis (Meuse, France). — Abbaye de l'ordre de Préiuontré, fondée l'an 112V ou 11 VI, entre Void et Comniercy,dans le duché de Bar, par Rainald 1", comte de Bar, et sa fenunc (îisèle de Vaudemonl. Elle était de l'ancien diocèse de Toul. Henri, évè(iue de Toul, couhrina sa dotation, l'an lliO, et le Pa|)e Innocent II, vers la môme épo(jue, confirma également toutes ses pos- ses.>ioi)s. Alexandre III, Luce 111 et Clé- ment 111 lui accordèrent à leur tour des pri- vilèges. Celle abbaye fut la mère de plusieurs autres en France et dans d'autres pavs. — \oy.y Gallia christ., t. XIII, col. 1 12V, "^la sé- rie de 31 abbés; et Hugo, Annal. Prœmonslr., t. Il, col. 613. RIFFENSTEIN , Riffcnsteinium (Allema- gne).— Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fondée l'an 1162 dans la Thuringo, ou, comme on lit ailleurs, aux confins de la basse Saxe, dit le Gallia christ., qui en fait mention parmi colles du diocèse de Mayence. VMa était fille de \'olc,ol(lero(le. — Le Gallia christ., t. \', col, 597, mentionne deux abbés. RIC.AL'l) (Sai>t-), .s. Rigaudus ou Jiigal- dus de Ancisa (Saone-el-Loire , France.) -- Abbaye de Béiiédi(-tiiis , fondée l'an 1171, dans la uaroisse de Lijçny, et dans l'ancien 677 r:v DES ABBAYES LT MONASTERE?. ROC C78 diocèse de Mûcon. Son fondateur fut Eus- torge, religieui de l'ordre de Saint-Austre- moine d'issoire , qui le fil construire avec l'appui d"Haganon, évêque d'Autun, et le concours de Drogon, évêque de Mâcon, — Le (iallia Christ., t. IV, col. 1173, donne la sé- rie de 37 abbés. RIGOMEK DE MEAUX (Saint-), S. m- gomerusih Meaux, Seine-et-Marne. France). — Ancien monastère fondé avant l'an 1005, dans un faubourg de Meaux appelé Cornil- lon. On croit que saii.t Rigomer, évêciue de Meaux, y fut inhumé, et qu'il en prit le nom à cette occasion. Saint (lilbert, évoque de Meaux, le concéda à des chanoines lan 1035. On v vit ensuite, pendant longtemps, des religieux bénédictins ; il passa |»lus tard d'abord à des clercs séculiers, et puis à des chanoines réguliers. Enfin il devint un prieuré simple. RILLE ou RELAY, Releyum (diocèse de Rennes, lUe-et-Vilaine, France). — Abbaye sous l'invocation de saint Pierre, fondée vers l'an 102i, près la ville de Fougères, par Al- fred, seigneur de Fougères. Elle fut donnée h des chanoines réguliers de l'ordre de Saint- Augustin, un peu plus d'un siècle, dit-on, après cette époque. Elle était occupée, en dernier lieu, i)ar des chanoines réguliers de la Congrégation de France, dite de Sainte- Geneviève. RINUORP (diocèse de Cologne, Prusse rhénane.) — Abbave de femmes de l'ordre de Cîteaux,sous l'invocation de saint Clément, fondée vers l'an 1156, par Arnold de Woda, archevêque de Cologne. RIO SECO , Ricus Siccus ( diocèse de Burgos, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an lli7, non loin de Mé- dina de Tamar, ou de Rio Seco. Elle est fille de Valbuena, de la filiation de Mori- mond. RIPA-ALTA, ou RIPALTA (diocèse de Turin, Éials-Sardcs). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'un 1130, en l'honneur de saint Pierre et de saint André. Elle est fille de Loredio, au diocèse de Vtrceil, et de la ligno de La Ferlé. K1PP(J.N, Ripponensc Cœnobium (comté d'Yorck, Anglelertej. — Ancien monastèie fondé au vir siècle par Alcfrid, (Ils aîné d'Oswy, et roi de Bernicie. Ce [irince, ré- voquant le don qu'il en avait fait aux reli- gieux S(;ots,àcause de leur lefus de se con- loriner à la i)ratique de l'Eglise romaine, louchant la célébration de la Pâ(iuc, le céda bientôt h saint Wilfrid.Ce .saint, qui fut de- l)uis évô(pie d'Yorck, acheva les bûtimenls du monastère, et on fut le premier abbé. Saint Wiltrid él.int allé à Home, le Paf)e Agalhon lui accorda un privilège pour son abbaye de Bippon. Celte abbaye fut consumée par le fou vers l'an 9i8, lor«>qiie le roi Edred, [)0ur prévenir Jos révoltes des Northumbres, réduisit leur pays, et sup[)rimaril (•nlieremeiil le liti(! rio 101 dans le Norlliiiiultei l/md, en (il une r>ro- vince particulière. ( Monnslic. Aiujllcan. ) RIVET, Rivctum ou //. Maria de Uiicto (ancien diocèse de Bazas , aujourd'hui do Bordeaux, France). — Abbaye de l'ordre de Ctcaux, fille de Pontault, de la filiation de Pontigny , fondée sous l'invocation de la sainte V^ierge l'an 1188. Le Pape Urbain IV confirma ses possessions par une bulle de l'an 1264-, où l'on voit que cette abbaye avait déjà été fondée, avant son union à l'ordre de Cîteaux. — Voy., Gallia christ., 1. 1, col. 1219, la série de 13 abbés, commençant seu- lement à l'an 1408. ROBERTMONT, Roberti Mons (diocèse de Liège, Relgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, située non loin de Liè- ge. Elle fut fondée avant l'an 1180. Elle a pris son nom de Robert, évêque de Verdun, qui, vers le commencement du xii' siècle, concéda un lieu plus vaste aux religieuses pour leur établissement. — Voy., Gall. christ., t. III, col, 1130, la série de 36 abbesses. ROBEBTS-BRIGGSI E, Pons /îo6cra (comté de Sussex, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Boxley, de la filiation de Clairvaux, suivant Jongelin. Elle fut fondée l'an 1176 par Robert ou Alvred de Saint- Martin, l'un des familiers du roi Henri IL Elle était située sur la rivière de Rolher. Le roi Richard confima ses possessions. {Mo- nastic. anglican.) ROCCA-AMADORI , ou ROCCA-AMATO- Rl\]M,RupesAmatoris,Roc-Amadour{d\ocèse de Messine, Sicile. — Célèbre abbaye de l'or- dre de Cîteaux, fondée au temps de Henri VI, empereur et roi de Sicile, et de Constance, sa femme, l'an 1197, par Barthélemi de Luc do Messine, comte de Paterno. Ce noble sei- gneur fonda et dota ce monastère, dit on, en souvenir de l'antique et vénérable sanc- tuaire de Notre-Dame de Roc-Araadour, dans le Quercy, près de Cahors, en France. Ce sanctuaire est ainsi nommé d'un solitaire humble et inconnu, qui, par son assiduité à prier sur le rocher où. il est construit, et qu'il purgea de serpenls venimeux, mérita le nom d'Amator rupis, d'où, par suite du langage du pays, les habitants ont fait le nom d'Amadour. — Voy. Diction, des Pèlerina- ges, t. II, col. 516; "cl Hist. de Notre-Dame de Roc-Amadour,\)!\v l'abbé Caillau, Paris, 1834. L'abbaye de lioc-Amadoiir, en Sicile, est située près de Mes>ine. Elle [)Ossé(iait , au temps de Jongelin, un magnifique cloître supporté ))ar vingl-huit colonnes, œuvre do Sylvestre de Mareul, patricien de Messine et abbé dudit lieu, comme l'indique une inscription de marbre placée, dit le môme historien, sur la j)Oite du clia|)itre. — Voy. Jongelin , lib vit, p. 91. ROCCADIA (diocè-e de Messine, Sicile). — Abb.iye de l'ordre de Cîteaux, fille ue Sambiu-cina-sous-Cîlcauî, en (Palabre. Elle fut fondée l'an 1176. Suivant (piehjiies-uns, elle était située dans l'amien diocèse de Lentini ou Lét)ntini, l'ai.li(pie Lrontinm, la pairie du célèbre rliéUMir et sophiste Gor- f,-ias. Ciîlte ville de Sicile fut ruinée par un trcMiiblement de terre en 1169. ROCIII'; (La), de Rupc ou Huprnse Cœno- bium (comté d'York, Aiig'eterrcj. — Abbaye C79 ROC WCTIONNAIRIÎ ROM 6SU do l'ordre de Clleaux, (illo de New-Minstor, en Norlhumberland, de la tlliation de Clair- vaux. Le Monasiic. Anylicun lui assigne pctur dato l'an ll'*7. Richard de Balli, et Jean son fils; Malildc de Lunalol, veuve de (lù- rard de Fourriival ; Edmond de Lale.v, cun- nélable de Cliesler, cl divers autres |)er>()n- nages, lurent ses bienfaiteurs. Le Pape l'r- batn III confirma ses donations par une lettre à l'abbé Osmond, datée de Vérone, lan 118G. — ^'oy. Monaslic. Anglican. ROCHK{Notre-Damedf. la)j Ror/ja(Scino- rt-Oise, Fiance). — Abbaye de l'ordre do Saint-Augustin, fondée l'an 1190, sous l'in- vocation dû la sainte Vierge, au lieu appelé Bois-Guyon, h une lieue de Port-Roval-dcs- (^ham|is, et alors dans le diocèse de Paris. Son fontlateur fut Gui de Levis. Ses reli- gieux embrassèrent pres(|ue aussitôt l'insti- tut de Saint-\'i(tor de Paris. Amaury, comte de Montforl, les soigneurs de Cbevreuse et d'autres nobles seigneurs, 'furent les bien- faitetirs de cette abbaye, q.ie le Pape (iré- goire IX i)rit sous sa protection. On voyait dans son église, suivant le Gallia christ., uun image de la sainte ^'ierge, en ivoire, telle qu'on n'en trouve point de semblable dans le royaume de France. Klle dé|»en(lail d'abord de l'abbaye de Livry, dont elle secoua le joug dès i'an 1238, îi la condition d'une re- devance annuelle. — >'ov., Gallia christ.^ t. yil, col. 8V8, la série de 12 abbés ÙuCHEFÔRf (NoTnr.-DAME dej (diocèse de Nîmes, (iard, France). — Célèbre sanc- tuaire de la j^ainte A'ierge, sitiié sur le som- met d'une montagne escari ée, 5 deux lieues d'Avignon et à six de Nîmes. Son origine est une |)etite chapelle sous l'invocation de sainte Aictoire, vierge et martyre, qui s'élevait ja- dis sur ce mont, et dont la fondalitm remon- lail au temps de Charlemagne Ce sanctuaire, a[)rè^ diverses vicissitudes, est desservi au- jourd'hui l'ar des religieux maristes. Si nous le mentionnons ici, c'e>t |arce(|u"il fut autre- fois un monastère de Rénédictins. La vaste jdaine (jui s'étend au pied de la montagne, ne présentait, dit-on, k l'arrivée des fils do Saint-Renoît, que des étangs et des marais stériles. Si la fertilité, l'abondance règne aiijourdluii dans celle niagniliipie plaine, voisine du Rhône, 'personne n'ignore (pielles i^onl les ujains (jui l'ont desséchée et rendue propre h la culture. — Los Rénédictins cx- jiulsésc» la lin du dernier siècle de leur cher o ••l paisible retraite de Rochefort, y voiilnrenl laisser du tnoins un moiuunent durable do leur passage, en construisant la gracieuse église qui existe encore aujourd'hui, et qui est le troisième et dernier édifice consacrée Marie sur la montagne de Rochefort. Cette église, à trois nefs, remplie dVj--io/o,esl,de nos jours encore, le l)ui de fréquents pèle- rinages. L'épo(pie du grand concours, com- me on dit dans le pays, est entre 1rs deux Notre-Dame, du 15 août au 8 septembre. ROCHF'IS (Les), liuprs ou Ihtpense Cano- bium (France). — Abbaye fie l'ordre de Cî- ifcaux, foudée sous l'invocation de la sainte Vierge, vers l'an 113G, par une colonie de religieux venus de l'abbaye do Pontigny. L'abbaye de Roches était' située près de Cosne ( Nièvre ) et dans l'ancien diocèse d'Auxerre (Cosne est aujourd'hui du diocèse de Nevers). Les fondateurs et bienfaiteurs; de celte abbaye sont les barons do Donzy et de Saint-Vérin, et les seigneurs de Chasno. Hugues de Montaigu, évoque d'Auxerre, fut aussi, h. son origine, son bienfaiteur. Cette abbaye fut détruite l'an 1507 par les calvi- nistes ; les moines se réfugièrent alors à Cosne, où ils restèrent jusqu'au 28 août 1570. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. iG7, la série de i28 abbés. ROCCFNRLRCi, Roggenburgum (Allema- gne).— Abl)aye de l'ordre de Prémontié, fille (rLr.>perga, fondée Tan 122G par Rer- Ihcdd, comte de lid^eregh, et sa fenune, De- malhe, comtesse de Zolleren. File était très- considérable et comprenait de vastes bâti- ments. File était située près d'Ulm et dans le diocèse d'Augsbourg (Ravière). — Voy. Annal. Prœmonstr., t. il, col.675v ROLDUC, lidda Ducis (diocèse de Liège, Relgi»iue). — Abbaye de l'ordre do Saint-Au- gustin, fondée l'an 1104-, entre Maëstriclit et Aix-la-Cha|ielle, non loin de Liège, par Al- bert, chanoine de la cathédrale de Tournay, déjh fondateur de Saint-Nicolas dos Prés, du même ordre, près Tournay. — Yoy., Gallia christ., t. III, col- lOOi, la s^ério de 35 abbés. ROMAIN (Saint-), S. Homanus (diocèse do Poitiers, Franc(>). — Ancienne al)l)ayo (jui fut cédée l'an 1088 à Rainaud, abbé do Saint- Cy|)rien de Poitiers, sous le duc Guillaume, et sous Pierre, évè(]ue de Poitiers. C'était encore, au xviir siècle, un prieuré à la no- mination de l'abbé de Saint-Cyprien. ROMAIN l)F RLAVF (Saint-), S. Jiomanui de lilavia ou Iflavicnse Monasterium (diocèse de Rordeaux, Gironde, France). — Ancienne abbaye de l'ordre do S.-.inl-Auguslin, fondée h Rlayo, avant l'an 503. Saint (irégoire de Tours le mentionne dans son livre De glor. coufcss., c. kl. L'abbé de Saint - Romain occupait quelquefois le premier rang après rarchovèque, dans le synode que ce prélat était tenu de célébrer alternativement uno année dans la basilicpic de Saint-André de Rordeaux, et l'aulrcî dans l'église do Sainl- Romaii'. de Rlayo. L'église de Saint-Denis en France, (jui se glorifiait de posséder les re- lifiues de saint Romain de Rlayo, (élébrait solennellement sa félo le 2V novembre , suivant l'ollice de ce saint. Romain, moine et [irètre, s'élant construit uno cellule près de lllayc, y vivait saintement, lorsfpi'un jour, éiant allé \ la rencontre île saint Martin, évè'pie de Tours, il rendit l'esprit dans leurs mutuels embrassemcnts, et fut enseveli par cet illustre pontife lui-môme. C'est ce que rapporte aussi saint Grégoire de Tours, (^e monastère de Saint -Romain de lilayc fut soumis à l'église de Rordeaux, au temps do Louis le Pieux. Le Gallia christ, pense qu'il fut donné dans la suite à des chanoines ré- guliers. Il fut entièrement détruit I an 13'i.l, ajoute le Gallia christ., il dut être recoijs- C81 ROO DES ABBAtES ET MONASTERES. nos GS2 struit peu de temps après, sans doute, puis- que la série de ses ahbés re])rcnd l'an i349 et continue jusqu'à 1717. — Voy., t. II, coJ. 884-, cette série de 20 abbés. ROMAIN DE TOULOUSE (Saint-) (à Tou- louse, France). — Monastère de l'ordre do- minicain, fondé à Toulouse, l'an 1216, par saint Dominique, dans une église, sous l'in- vocation de saint Romain, martyr, qui lui fut donnée par Foulque, évêque de Tou- louse. Ce monastère est célèbre comme le jiremier couvent dominicain de la ligne mas- culine. « Ce couvent de Saint-Romain était liabitable à la fln du mois d'août de l'année 1216, dit le P. Lacordaire. II était d'une humble structure. Les cellules avaient six pieds en largeur et un peu moins en lon- gueur; leurs cloisons ne s'élevaient pas jus- qu'à hauteur d'homme, afin que les frères, tout en vaquant avec liberté à leurs offices, fussent toujours à une demi-présence les uns des autres. Tous les meubles en étaient vils. L'Ordre ne conserva ce couvent que jusqu'en 1232. A cette époque, les Domini- cains de Toulouse se transportèrent dans une maison et une église plus vastes, dont la révolution française les a dépouillés, et dont les restes magnifiques servent aujour- d'hui de caserne et de magasins. » — Vie de saint Dominique. ROMANS-MOUTIEB SUR L'ISERE, Ro- manum. Romanis [ k Romans, Isère, France). — Ancien monastère, fondé avant l'an 6kb, sous l'invocation de saint Bernard et des apô- tres. U était dans l'ancien diocèse de Vienne^ ROMANS-MOUTIERENVAUD,Roma/mm. — Ancien monastère fondé avant l'an 527, dans le diocèse de Lausanne (Suisse). ROMERSDORF, Romersdorffium. — Ab- baye d'Allemagne, de l'ordre de Prémonlré, fondée dans le diocèse de Trêves, sur la rive droite du Rhin, un peu au-dessous de Co- blenu. C'était d'abord une abbaye de L'éné- ilictins. Alberon, archevêque de Trêves, y plaça, l'an 1135, des chanoines de l'ordre de Prémontré, tirés du monastère de FlorefTe, dans le diocèse de Narnur. Le Pa[)e Alexan- dre III leur acconla, l'an 1172, des lettres de [(potection et de «éfense. Plusieurs monas- tères de femmes étaient soumis à celui de Romersdorf. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 654, la série de 5'i. abbés. — Annal. Prœ- monslr.y t. Il, col. 687. RONCKRAY (Le ou Notue-Damk ul), ou LA CHARITE AUX NONNAINS, Roncereium ou .S. Maria Charilalis (à Angers, Maine-et- Loire, France). — Abbaye de fines, de l'onJre de Saint-Benoit, fondée l'an 1028, |;ar Foul- ques Nerra, couilt- d'Anjou, et pto)i((ue.— Le (iallin chrisl.^ t. ^', col. 109V, mentionne 3 abbesscs. \\i)Tlll\iM,\\OC\\\i\'M ou SarlHUiD. Mariœ ROY 684 (r.elgi(|ue). — Abl)aye de fcnunes, de l'ordre de Citeaux, fondée "avant l'an 13()V, près la ville de Die.-t, en Rrabanl, dons le territoire cl'Alost. Elle a été successivement dans les di04;èse5 de Liège et de Malines. — Voy., Gallia christ. y t. V, col. 86, la série de k ab- besscs. ROLE ( Notre- D AMI. de i.a ), Rota ou S. Maria de liosco ( Mayenne, Fiance ). — Ab- baye d(; l'ordre do Saint-Augustin, fondée vers l'an 109G, par le B. Robert d'ArbrisscI, sur les limites du Maine et de la Bretagne, et non loin de la forèl de Craon, où s'était letiré cet illustre personnage, pour v vivre eu solitaire. 11 eu fut le preuiier abbé; mais il rcj'iit bientôt cette abbaye entre les mains de {'(Wêque d'Angers, dans le diocèse du- quel file se trouvait, el devenu missionnaire aposiolique, il jeta, peu de temps après, les fontiements de l'abltaye de Fonlevrault. Re- naud de Craon avait donné aux religieux de la Roue un bois dans le Toisinage do Craon ; c'est là qu'ils bâlirent une église sous l'invocation de la sainte Vierge, la- quelle fut nommée l'église de Sainte-Marie du Bois. Ils bâtirent aussi un monastère- à Taide des lioéralités de ce mémo soigneur, qui doit être regardé comme l'un d»s fonda- teurs de Notre-Dame de la Roue. Cette ab- baye était occiipée en dernier lieu par les chanoines réguliers de la congrégation de France, dite île Sainle-Genevièvo. ROir.EMONT (Notiuî-Dame de ), Ruhtus Mons (France). — Abbaye do fournies, de l'ordre do Saint-Behoit, autrefois dans le })ays de Tonnerre, et dépendante de celle de Moutier-Saint-Jean. On ign(»re son origine: la tradition rapporte seulement qu'elle fut fondée par un duc de Bourgogne. Elle était du diocèse de Langres. Elle ligure d'abord dans une bulle de Pascal IV, donnée vers l'an 1105, pour les chanoines de Langres. Vers 1308, elle était décrétée sous la gafrde du comte d'Auxerro, dans le sénat suprême du royaume. En 1007, le prieuré bénédictin de Saint-Julien en Charolais, transféré dans la ville d'Autun, s'unil, dit*on, à l'abbaye do Rougomont. 11 est certain du u)oins que les deux famillles n'en faisaient plus (ju'une, sous le titre de Saint-Julien de Rougemonl, en vertu d'une ordonnance royale du 10 mars 1673. Les religieuses de Rougemor.t transférèrent leur siège à Dijon, l'at] 1683. — ^ ov., Ciallia christ., t. IV, col. 7V8, Ift série de 22 abbesscs, de|)uis l.->al>olledo Mil- lau, en 1127 jusqu'ù Louise Françoise do Rabutin, élue en 171V. R*)YAC, Rubiacum (diocèse de Clermont. Puy-de-Dôme, France ). — Ancien monas- tère de femmes, ainsi appelé du mont Royac en Auvergne. On croit (lu'il fut f(Sndé par saint Prix, év6aroissiale, aven enfance, l'an 12W, furent inhumés dans cette abbaye. Le chef rie saint Thomas de Cantorbéry, renfermé dans une belle châsse, se gardait autrefois à Royaumont. C'était un jjrésent fait, dit-on, h cette abbaye, par saint Louis, son fondateur. Il est fait mention de cette relique; dans ()lusieurs hagiographes , et dansrinvcritairedes reliques deRoyaumont, lequel fut copié dans le xv' siècle, d'après un autre inventaire plus ancien. Mais les archives du monastère n'existent plus; elles ont été brûlées par hvs calvinistes. Au- jourd'hui les vastes bâtiments sont Irarisfor- n)és en une magnifique filature de colon, et Royaumontest un siiri[)le village du dépar- tement de Seine-et-Oisc. On connaît î.ous le nom de Itibte de Royau- mont, un rerueil de figures tirées de l'An- cien et du Nouveau Testament, avc«; des explications. Cet ouvrage est communéinent altril)ué à Leuiaislrede Sacy, mais il [joraît plutôt être de Ni»'. Fontaine, qiri le publia en 1G9V, sous le j)«>eudoriyrne de Royaurnonl, prieur de Souilx-rval. Ce livre n'a du reste lien «le commun avec l'abbaye de Royau- ijir)nt.— Voy., (inUia christ., t. IX, col. 8V3 la série de 38 abbés. RUEDA, Rola (diocèse de Sarragosse , Es- pagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Gimont, de la filiation de Morimond. L'origine de cette abbaye remonte à l'an 1152. Elle fut fondée à cette é[)oque , par Alphonse II , roi d'Aragon , près de Sara- gosse, au lieu dit Junquerà. Mais dans la suite, la stérilité du sol porta les religieux à transférer leur demeure sur un meilleur terrain , à Rueda, qu'ils avaient reçu de la libéralité du môme roi Alphonse. Cette émi- gration se fit en 1201. Depuis, le monastère a pris le nom de Rueda ou Rota, en- latin. (JONGELIN. RUF DE VALENCE (Saint-), S. Ruffus Taleniiœ (Drôme , France). — Célèbre ab- baye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée vers l'an 1039, par quatre prêtres de l'église d'Avignon , et qui exista d'abord dans l'an- cienne église de Saint-Ruf ou Roux, hors la ville, près la Durance, et dans le diocèse d'Avignon. Elle subsista dans ce lieu jus- que vers l'an 1210, où les albigeois ayant ruiné l'église et le monastère de Saint-Ruf, l'abbé Raymond transféra ses religieux près la ville dé Valence, dans une île du Rhône, nommée i'Esparvière, que cet abbé avait achetée de l'évêque de Valence, et où il avait fait bAtir un somptueux monastère , parles libéralités des seigneurs de La Voûte. Les religieux y demeurèrent jusqu'en 1560, où, les calvinistes ayant encore entièrement détruit ce monastère, ils s'établirent enfin dans la ville de Valence, dans un prieuré de leur dépendance. Ce prieuré devint dès lors le chef de l'ordre connu dans les annales mo- nastiques sous le nom de Chanoines régu- liers de la congrégation de Saint-Ruf. Cette congrégation est justement célèbre : elle com[)te parmi ses gloires celle d'avoir fourni trois Papes à l'Eglise, savoir, Anastase IV, Adrien IV et Jules II. — Voy. Diclionn. des ordres religieux, t. III, p. 403. RUFFORD, Ruffordia, Ruffordiensis Ab- batia (Nottingham , Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Rieval. Elle fut fondée ou dotée vers l'an 1148, par Gil- bert, comte de Lincoln. Robert de (iaunt, et ' d'autres seigneurs, lui firent ensuite diver- ses donations, qui furent confirmées [tar le roi Henri III (Monastic. anglican). Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. RUISSEAUVILLE, Russelli Villa ou R. Maria in Nemore (Pas-de-Calais, France). — Abbaye de l'ordre d« Saint-Augustin , sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée de l'an 1090 h l'an 1137. Elle était dans l'ancien diocèse de Boulogne, réuni aujourd'hui h celui d'Arras. Elle fut fondée f)ar Rameliu de (>ré(p)y, noble |)icard , et par Alix, sa femme, (/était une des premières abbayes de la (:ongrégati(jn d'Arrouaise. — Voy., (jallia clirist., t. X, col, 1608, la série de 42 abbés. RIj'LLV, Rullincum ou S.Dionysius de Rul- liaco (diocèse de Bourges , France). — An- cien monastère , sous l'invocation de saint Denis, fondé i)ar le roi Dagobert, sur le bord de l'Arnon, entre Issoudun, Vicrzoïi el 887 SAB DICTIONNAIRE SA 15 CS8 Marciac. Au coniraencement du dernier siè- cle, on voyait \h emore , les vieux débris d'un monastère. Sous l'«^glise , était une erv[)te de 70 jiiedb de longueur. UL'MESKVK, Ruwesiense Cœnobium{com- lé de Soulliainplon, Angleterre). — Abl>aye de femmes , de l'ordre de Saint-Fîcnoît, t'oh- dée vers l'an 907, par le roi Edouard, ^dit VAncien. KUe paraît avoir été re^laurée ou fondée de nouveau dans la suite, par le roi Edgar, lecjuel y pla(;a des religieuses, et leur donna pour al)l>esse sainte .Merwiue. Elle était s()us l'invocation de la sainte ^'ie^ge. — ^'oy. Alonastic. Anylican. . kCs^IN , liassiniinn (ancien diocèse de Sodor ou ('astletown, dans l'ile de Man, l'une des Oriades, Eco.sse). — Célèbre ab- baye de l'ordre de Cîteaux , voisine de la ville de ce nom. Elle élait lille de Fermoy, de la filiation de Clairvaux. On dit qu'elle fut fondée l'an IIVO, 'JarOlausl", roi de l'Ile de Man , ijui domia pour cet etfel à Yvon, abbé de Fermoy en Angleterre , un terrain dans l'île, au lieu dit Russin. Cette abbave devint la ^épullure des souverains de l'ile, tels qu'OlaiJ.s 1", Kéginald 1", Olaùs II, Mignus, «!lc. Uussin, ou il y a un bon cbâleau, se nonune aujourd'bui (^astle- town. C'est la ca|;ita!e de l'ile, et le lieu où réside le gouverneur. UUTTl, /^gensberg, seigneur de Grueninga, et enrichie dans la .^uite par les comtes de Toggenburg, qui élurent leur sépulture dans celle abbase. Elle fut profa- nées l'an Vù2o, et depuis ce temps adtuinis- trée par le landaminan de Zurich. F^nlir», l'an 1706. elle fut consumée par les ilam- mes. RYCKE-CLAUEN, Clarissœ BruxeUenses [h Bruxelles, IJelgitjue). — Monastère de Clarisses, ou d'Urbanistes, fondé l'an 1343, par- la dotation de (juillaume Duvenvoirde, seigneur de !)ongher),(pii y fut inhumé avec horirieur-, en 135.J. Sou tils Cuillauine accrut celle fonilaiion, Coiistiuil d'abord sous le,s murs de Hiuxelles, ce monastère, ruiné par- les guerres civiles, lut transféré l'arr 1585 dans l'enceinte môme de la cité, non loin de la basilique paroissiale tie Saint-Gaugeri. — Gnllia christ., t. V, col. 119. UVE CU)C)STER, Rus Rcyium (ancien diocèse de SIeswig, Danemarck). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, transplantée en ce lieu, l'an 1-210, de lelle de Guldeii-Holm, trop voisine de celle de SIeswig. Au rapport de Jongelin, l'an 1-283, .Jacques, tyran plutôt (ju'ciéijue de SIeswig, dépourlla celle anbayo de ses biens, et lit frapper de ver-ges pùi- sieur-s religieux:on ignore pour quel motif. La communauté de Cisterciens fut dispersée l'année suivante. S SABALou SA BHU L, 5a6a//um (comté de Down, L'isler, Irlande). — Ancien morras- tère, près la ville de Doun, i'omlé vers l'an 433, par saint Patrice, (jui, l'ayant peuplé d'excellerrts religieux, leur donna |>our ab- bé saint Durriiius, son discifilc. Cet illu>tre apVMre de l'Irlande, archevêcpie d'.Armacli, mojTul vers l'an 400, h Sabal. où, pendant les dernières années (le sa vie, il se retirait souveirl; mais il fut enterré dans l'église de Doun. l'rès de là était l'hundile grange dans laquelle il avait célébré pour la première fois l'oilice divin, à son débarquement en Ir- lande. Ce lieu ainsi consacré |>ar sou pr emier iriompiie spirituel, a toujours été depuis, dit-on, ai)[ielé Sabhul Palruic, ou Grange de Patrice. SAUINF) (Sainte) (sur le Mont-Aventin,à Rome^. — Célèbre et ancien monastère de l'ordr-e dominicain, fondé l'an 1218, |iar saint l)ominiT),dil aussi NOIBE-DAME DU CAMP-SOL VER AIN-LES-SAINS-SAENS, S. Sidonius (diocèse de Rouen, Seine-Infé- {109') On sait f|iKllf;s p(;rs(':nilioiis ignoliics le. ilion»sièrc (l« ar saint Bernard de Mentlion, archidiacre d'Aoste. Il erl desservi et habité aujourd'hui encore par des religieux de l'or- dre de Saint-Augustin, qui se dévouent à secourir les malheureux voyageurs surpris par le froid ou égarés dans les neiges , et qui se font aider dans leurs charitables re- cherches au milieu des montagnes, par des chiens doués d'un merveilleux instinct. Tout a été dit, du reste, sur les religieux du mont Saint-B(Tnarfl. C'est l'un des lri-sil)le , et l'admiration a éjiuisé depuis longtemps tous, les éloges «i ce sujet (109*). lïiomphe de Iti relujiun n'c&l pcul-Ôlrc plus, héiasJ qu'un ;t*lniiral)U- souvenir!. ,. 69f SAl] DICTIONNAIRE SAl 693 SAINT-ESPRIT, San Spirilù, S. Spiridis (diocèse lie Palorrae, Sicile). — Abbave de 'ordre de Cîteaux, fille do Sambuccina, en Calabre. Elle fut fondée en 1173, hors de la ville de Palerme, h la porte Sainte-Agathe, j)ar (ialther, archev6(]ue e Adrien IV, qui, l'an 1-26V, les agrégea audit ordre de Sainte-Claire. Plus tard, lorsipje la ville de Luxemltouag fut prise par Louis XIV, l'an 168V, ce monastère rut transféré au lieu dit Pfatrenthal. — Vo.y., Gallia christ., t. XIll, col. 672, la série de 37 abbesses. SAINT-ESPRIT DE BEZIERS(Lk),ouSAINT- NAZAIREETSAIM-CELSK, S. Spirilus ou SS. IS'azaritts et Ctisus ( à Héziers, Hérault, Franco). — Abbaye de Icunnes, de l'ordre de Saint-Augustin, fondée vers l'an 1305, par Bérengor Fredol, évô(iue de Béziers, dans un faubourg de cette ville. Le Pape Clé- '.rnonl V conlirma cette ft>ndnti(jn (|uel(iues fUiois après. Cette abbaye fut transférée plus llard dan>i la ville mémo de Béziers. L'église 'et les bâtiments furent concédés, vers l'an 1597, aux Frères Prêcheurs réformés, dont l'église avait été détruite pour faire place ,*» une citadelle. Le roi de Franco Henri IV donna en mémo tcu'ps aux Pères Jésuites les revenus des chanoincsses du Saml-Espril.-- Voy., Gallia christ., t. VI, col. V20, la série de 18 abbesses. SAINT-SALVEIR D'ANVERS, .S. Salvator Ànluerpiensis (à Anvers, Belgi. .S«/- vator Massiliensis (à Marseille, Franco). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Be- noît, fondée vers l'an 413, par Jean Cassion, prêtre de l'abbaye de Saint-Victor, dont ce môme porsoiuiage est aussi le fondaleur. Elle avait été bâtie au pied du mont de la Garde, ainsi que le prouvent d'antiques dé- bris trouvés sur ce môme sol. En 1678, lo roi Louis XIV l'érigea en abbaye royale. Jac- (jucs Je Turricolle, évoque de Marseille, y avait établi une réforme l'an 1610, et avait fait réédilier en entier l'ancien monastère. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 697, la série do 38 abbesses. Ce monastère est devenu célèbre par le martyre de '*0 religieuses, que l'on rapporte h l'an 731. « Eusébie, qui était leur abbosse, ayant a|>pris l'arrivée dos Sarrasins et crai- gnant que la beauté de plusieurs de ses sceurs ne les exposât à la brutalité de ces barbares, elle les exhorta à sacrifier cette dangereuse beauté à la conservation de leur pudeur, et à se défigurer le visage d'une manière (jui ne fût propre qu'à insniror do l'horreur. En môme lem{)s, pour leur en donner rexemf)le, elle se coupa olle-mômo le nez, et toutes eurent le courage de l'imi- ter. Los Sarrasins ayant donc enfoncé lo monastère, furent d'abord saisis de ce hideux snectaclo. Bientôt leur j)assion frustrée se change en fureur; ils massacrent ces saintes lilles, qui furent enterrées toutes les qua- rante dans une même chapelle, dite tle la Confession. — Los Sarra/ins allèrent ensuite exercer leur rage sur le célèbre monastère dti Lérins. » (Roriibaciieii, Uist. de l EuHse catholique.) SAINT-SAUVEUU ET SAINT-IÏONORAT, .S'. Salrator et S. Itonoratus ( h Arles, Bou- chos-du-Rhône, France). — Ancienne abbave fondée do l'an 588 h 606, par saint Virgile, évê(juo d'Arles, ainsi que le rapporte l'his- torien de sa vie. Elle était située hors de? murs do la ville, au lieu dit aujourd'hui les Champs-Elysées, à cause de la multitude de tombeaux (ju'on y voit encore. Elle fut cédée, dans le xT siècle, aux religieux do Saint-Vic- tor de Marseille, par l'archevôciuo Rajam- bauld. Plus tard, elle fut annexée au couvent (le l'ordre de Saint-Benoit (Je Tarascon; et enfin, l'an 1616, elle fut donnée aux PP. Minimes. 695 SAI DES ABBAYES ET SAINT-SEPULCRE DE CAMBRAI, S. Sc- rulcrum Cameraceuse (France). — Abbaye de ordre de Saiat-Benoît, à Cambrai. « Le mo- nastère du Saint-Séi)uicre reconnaît ponr fondateur le bienheureux Lietbert, évoque do cette ville, qui, après avoir entrepris le voyage aux lieux saints, fut obligé de reve- uir dans son diocèse sans avoir accompli ce pieux pèlerinage, et se mit en mesure d'é- lever une abbaye en l'honneur du sépulcre de Jésus-Christ,dans le lieu môme où l'évo- que Gérard, son prédécesseur et son |)arent, avait fondé peu auparavant wi oratoire avec un cimetière à l'usage des pauvres. )x. Il résulte de la charte de fondation, rap- portée par Aubert le Mire et par Carpentier, que ledit monastère fut érigé en 106i. La môme année, le 8 des calendes de novembre, suivant Mabillon, et le 28 octobre,, suivant (Carpentier, eut lieu la dédicace de l'église, feu de temps après, ou même cette année là, s'il faut en.croire Carpentier, l'abbaye se trouva renfermée dans la ville, par suite de l'agrandissepaent de l'enceinte. Le B. Liet- bert y fut enseveli. (Foy. sa Vie au t. IX du Spicilége ; Cameracum christianum, p. 170.) l-abbé et les religieux du Saint-Sépulcre quittèrent leur maison le 15 juin 1791, en conformité des décrets de l'Assemblée na- tionale.-^Voy., Gallia christ. ^ t. III, col. il9„ la séiie de 4-3 abbés. SAINTE-CROIX ( près Sébaste, Asie-Mi- neure). — Couvent d'Arménie dans lequel entra, vers l'an 1G91, à l'âge de quinze ans, l'illustre personnage appelé Méchitar, qui fut le fondateur de la Société religieuse ar- ménienne etdu célèbre couvent de Tile Saint- Lazare, h Venise. Le supérieur était alors l'évêque Ananias, qui, remar(|uant en Mé- chitar le déveloj)pement précoce de son in- tjeliigence et toutes les vertus nécessaires à un bon religieux, le reçut avec j.oie et l'or- donna diacre dès l'année 1691. C'est de ce couvent de Sainte-Croix que Méchitar, après y avoir fait de nouveaux progrès dans la vie spirituelle et avancé à grands pas dans la science, i)artit pour aller uccomf.'îir, avec de pénibles elforls, la grande mission à la(juelle rai>pelait le ciel, pour le bien de la religion en Orient et le déveloj)pcmcnt intellectuel et moral de la nation arménienne. — Votj. Saint-Lazabk de Venise. SAINTE-CROIXD'APT, S. Crux Aptensis, (àApt, Vauclusc, France). — Abbaye de temraes, d'abord de l'ordre de Saint-Benoît, et ensuite do l'ordre de Cîteaux. Elle doit son origine à Calverio, abbé do Saint-An- dré d'Avignon, qui, l'an 1234, Ol don 6 Cécile, et h quehpjcs vierges ses compagnes, de l'église de Sainlo-Croix do Roussillon, sous réserve d'un cens annuel, etdu droit de con- tirmer l'abbcsse. Ce nouveau monastère ayant été dévasté l'an 1301, Cri moard, or- dinal tl'Albnuo, frère du IVipo trbain V, et archevêque d'Avignon, fit construire, pour les religieuses (pji l'habitaient, uno.nouvoile BJaison dans la ville inèine d'Aja.' Elles en prirent possession l'.in 1372. Voy. la charte de londaiiou dan.s le ^/a//ia christ., MONASTERES. SAI G94 t. I, col.38'^, 385, et la série de 22 abbesses. SAINTE-CROIX DE BORDEAUX, S. Crux (à Bordeaux, Gironde, France).— Al)baye do l'ordre de Saint-Benoît, fondée, suivant la tradition, i)ar le roi Clovis II, qui, l'an 650, régnait en France et en Aquitaine; neut-êtro est-elle môrno plus ancienne, dit le Gallia, christ., car au t-emps de saint Grégoire de. Tours, il y avait déjà à^ Bordeaux une com- munauté de moines vivant sous un abbé. Vers l'an 679-, comme le prouve Mabillon, mourut dans ce monstère Mommole, abbé de Fleury,'qui s'y était rendu, peut être pour- les besoms du monastère de la Règle, con- tié dès lors aux moines de Fleury. Il est donc certain que l'abbaye de Sainte-Croix existait avant cette époque. Détruite par les Sarrasins, elle fut restaurée par Charlemagne. Une ir- ruption des Normands en Aquitaine, vers l'an 848, détruisit de a©uveau le monastère de Sainte-Croix. Enfin, au commencement du x° siècle, Guillaume II, comte de Bor- deaux, dit le Bon, ré[)ara la ville et restaura aussi le monastère. Au xi' siècle, Guillaume IX, dit Geoffroi, avec Anne, sa femme, et Guillaume X, le comblèrent à leur tour de leurs bienfaits. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 859, la série de kk abbés. SAINTE-CROIX DE POITIERS, S Gruji (àPoitiers, Vienne, France).— Célèbre abbaye de femmes, de l'ordre de Saint-Benoît, fon- dée vers l'an 558, j)ac sainte Radegonde, épouse de Clotaire I". Cette pieuse reine, après le meurtre de son frère, tué par l'or- dre de son époux, quitta, la cour et se retira auprès de saint Médard, évoque de Noyon, (jui lui donna le voile, puis à Saix, entre Loudun et Poitiers, où elle continua à menof une vie sainte et austère. Entin elle se ren- dit à Poitiers, près du tombeau du grand saint Hilaire. Elle fonda là un monastère, avec l'autorisation du roi son éj)Oux, et l'aide de Pontius, évêque de Poitiers, et d'Aiistrepins, gouverneur de la province. Placé d'abord sous l'invocation cle la sainte Vierge, ce monastère changea son nom pri^ niilif et prit celui de Sainte-Croix, lorsqu'il eut reçu do rem{)ereur Justin le Jeune (563-578) une j)ortion insigne de la relique de la vraie croix. Ce fraguient précieux fut transporté avec une grande [)om[)c dans ta. nouvelle abbaye; ce fut à cette occasion (lue le i)oëte Fortunat, depuis évêiiue de Poitiers, et alors uni i)ar les liens d'uno amitié chrétienne à Radegonde et h ses saintes lilles, composa les hymijQs magniti," (pies, YexUla Rcyis et Pangj: lingua^ Placé sous la règle de Saint-Césuire, ctçU' richi par plusieurs donations, le mona^tèiQ do Sainte-Croiï prit un tel accrois emer;t (|u'à la mort de sa bioidieureuse fondatrice, arrivée le 13 ao.ût 587, il comptait plus de 200 religieuses. Fl avait cela de romaniuabh», (j^u'on y cultivait soigtieusernont les lettres. Sainte Badcgonde (jlait elle-même fort let- trée, comiiK; le prouve sa corr(!S|)ondatK'o avec Foi tunat et d'autres évô(|ucs. Ses saintes hlles se faisaient un honneur de marcher sur ses traces. Sainte-Croix, après avoir ré^ A95 SAI DlCllONNAlUn SAI 60G uni dans son enceinte les filles de^ rois, lut érigée en abbaye royale , et placée so]is la protection spécial ede> souverains qui gouver- naient la France. Elle jouissait de })Iusieurs I rivilégesetélait cxeni|)te de toutes redevan- ces. Détruite par les Normands, reconstruite pcua|)rès, elle eut pour abbesses des princes- ses du sang royal, et des filles des plus illus- tres maisons do France. Cette abl)ayc, après avoir fleuri pendant de longs siècles, subit le sort coajuiun à toutes les autres. La révolu- tion déjiera ses vastes bâtiments, dont les membres informes servent aujourd'hui de palais épiscopal. Cet antique séjour de la prière et do l'étude est surtout agréable par ses beaux jardins, dans lesquels on montre encore un laurier [liante, dit-on, |iar t^ainle Radegonde. La cliûsse d'or pur, en fornie de livre, enrichie de pierreries, qui renlermait la pré- cieuse reli(jue de la vraie croix, a disparu pendant la révolution ; mai? la relique elle- mOmc a été sauvée, et se conserve encoro entre les mains tics héritières des traditions et du nom des filles do l'anticjue abbaye de Sainte-Croix. Ce nouveau couvent [)0ssède en outre un charmant petit pupitre en bois de cliônc sculpté, (jui servait, dit-on, à sainte Iladegondc i-our ses lectures. C(Ute reli(jue do la Sainte-Croix était avant la révolution l'objet d'une vénération toute particulière. Lorsqu'elle devait être portée it)lennelle- uient aux Rogations, tout le clergé du cha- pitre dfl Sainle-Uadogonde se rendait ei] i^ro- cession à l'abbaye pour y chercher le célè- bre reliquaire. Le jilus haut dignitaire le recevait des mains de l'abbcsse, aj.rès avoir l'flii serment de le rapporter fidèlement. L'honneur de le porter était altrii)iié au chanoine le plus récent, et, pour celait, il était obligé d'avoir les jambes et les pieds nus pemJant toute la procession; seulement, dans les églises oij s'arrêtait le cortège, on lui jirésontait des [ antoulles ; et en rentrant a l'abbaye, pour y remettre son précieux dé- pôt, il recevait des religieuses une paire de nas de soie noire. Près de l'abbaye, on voyait la do\iblc clia- l)clle dite du Pm-de-Dicu, élevée au lieu môme où avait existé la cellule de sainte Itadegondo, en mémoire de l'apparition mi- raculeuse de Jésust^hrist, (jui vint annoncer h sa bienheureuse servante l'heure- de sa mort, et en dispariissant, laissa sur la dalle de sa cellule rempreinlc d'un de ses pas. ]a chapelle du l'as-de-Uieu, éliit l'objet d'une allluen(;e nombreuse de visiteurs aux jour> surtout des stations de la semaine sainte. Kilo se composait d'une petite en- ceinte grillée, où l'on montrait la vénérable enqireinte, et d'un oratoire vf)ûté, le tout communi rieur ininur de Va uant, bbave mal; ^^ré une grille, à l'ihté- L.1 partie essentielle de ce monument, c'est-à-dire la pierre portant l'empreinte du pas divin, se voit encore dans une niche grillée qn l'église actuelle de SainlM-Uadegonde, où elle fut transportée PII 178-2. Dans celte mémo église, l'on peut «dmircr désormais la magnifique châsse dont Mgr, Pie, évoque de Poitiers, vient d'enri- chir le temple consacré sous l'invocation de l'antique patronne de sa ville épiscopale. Le Pas-de-Dieu était fort anciennement un prieuré, qui fut supprimé, ainsi qu'un autre oflice ecclésiastique dit le Sairit-Sé- pulcre, situé dans l'enclos de l'abbaye, par une bulle du Pape Sixte iV, du 6 mars 1V73. Los titulaires étaient des religieuses do Sainte-Croix. La chapelle du Pas-de-Dieu et une partie des bâtiments de l'antique ab- baye de Sainte-Croix ont malheureusement disparu. Les stalles de chcpur des religieuses étaient surtout, dit-on, fort remarquables. Chacuned'ellcs était ornée d'un [)etit tal>leau rc|)résenlant un des traits de la sainte fon- datrice. Cette collecMon, originaire de l'é- cole Flamande, avait été donnée par le prince d'Orange, àFlandrino do Nas>elle des dames de Sainte-Croix près le temnie de Saint-Jean. {Guide du voyageur a Poi- tiers.)— Voy., Gallia christ. y t. Jl, col. 1300, la sérié de 'V2 abbesses de Sainte-Croix. — \oij. aussi VJJist. de sainte Jtudegonde, par M. de Fleury. SAINTK-CROIX EN JF.RUSALRM {h Rome). — Insigne basilique romaine, fondée par sainte ilélène, sur les ruines dos jardins d'Héliogabaleet les restes do ram[thilhé;ltre Caslrçnsc, et qui doit son nom au grand mor- ceau de la vraie croix conservé parmi ses relitpies. Ce fut anciennement un monastère do Rénédictins qui, réduit h quelques reli- gieux, fut adjugea labbayeduMont-Cassin. On y vit ensuite successivement ilos (Cha- noines réguliers, des Chartreux, et enfin vers l'an 1563, au temps du Pape Pie IN', des religieux de l'ordre de Cîtoaux. Des moines luM-iiardins desservent aujourd'hui encore cotte belle ba.>ili(iue, l'un des sanctuaires les plus vénérables de Rome. Mais ce n'est point le lieu d'en faire ici la description. On trouve dans Jongolin (liv. vu, p. 17 et suiv.), quelques détails sur les anciennes sépultures de cette église, et les illustres personnages dont elles rappellent le souve- nir. SAINTE-TRINITÉ , Trinitalis Canohium (Autriche). — Abbaye de l'ordre de Cîtoaux, dans la ville de Neustadt , à 10 Jieues de Vienne. On trouve dans quehiues catalogues des monastères de l'ordre, dit Jongelin , (lu'ello fut fondée l'an 1227; ses [)remiers roligiimx lui vinrent du monastère de Royti, oiiStyrie. L'empereur Frédéric IV, (lui tenait sa cour à Neu>tadt, accorda do nombreux bienfaits, dit-on, à cette abbaye. SAINTES (Notre-Damkue),5. Maria San- toncnsis (Charente-Inférieure, France). -^ llluslre monastère de femmes, de l'ordre de Saint- Renoit, fondé hors des murs de la ville de Saintes, l'an 10^7, par Geofroi Mar- tel, comte d'Anjou , et Agnès, sa femme, comtesse d'Aquitaine, au lieu où était l'ab- baye de Saint-Palais. Les pieux fondateurs en SJVL DES ABBA\ES ET MONASTERES. SAL C93 y placèrent des Chanoines pour le service des religieuses. Cette fondation fut confir- mée par le Pape Léon IX ; le monastère fut enriclii de privilèges \mr les prélats qui avaient fait la consécration solennelle de son église. — Voy., Gallinehiist., t II, inslr, col. 457, io8 et suiv.; et t. II, col. 112, la série de 29 abbesses. SAINTIN (Saint-), 5. Sanctinus (près de Meaux, Seine-et-Marne , France). — Ancien inonastère fondé vers l'an 850, et dont l'o- rigine fut une chapelle bâtie sur le tom- beau de saint Saintin, évêque de Me: ux. Ce nionostère passa dans la suite à des Clercs séculiers. SALANQUES, Salnnquiœ (France). — Ab- baye de femmes de l'ordre de Cîteaux , qui fut commencée par Gaston, comte de Foix , dans son territoire, situé dans l'ancien dio- cièse de Rieux, (Haute-Garonne) , près l'é-, glise Saint-Félix de Salanques , d'où elle a pris son nom. Elle fu^ terminée l'an 1353, par sa veuve Aliéner de Comminges, et son HIs Gaston Phébus, avec la permission des Papes Clément M et Innocent Vi. L'inten- tion des fondateurs fut qu'elle portât le nom iV Abundantia Dei, et qu'elle jouît des mêmes privilèges et libertés que les autres monastè- res de l'ordre de Cîteaux. Cette abbaye fleu- rit en ce lieu, jusqu'en 157i , où , détruite |)ar les calvinistes, elle se transféra dans la ville de Montesquieu (Haute-Garonne). En- fin, au siècle suivant, ses religieuses, ayant acquis une vaste maison dans la ville de Toulouse, vinrent y fixer leur demeure. — Voy., GaUiachri$t., i, XllI, col. 142, la sé- rie de 18 abbesses. SALI VAL, Sa/ma Yallis (Mcurthe, France).' — Abbaye de l'ordre de Prémontré , située près des" villes de Vie et de Marsal , et fon- dée vers l'an 1157, par Mathilde, comtesse de Hambourg. L'abbé de Justement , aux prières de la |)ieuse fondatrice , y conduisit une colonie de ses religieux. On voyait en ce même lieu auparavant une chapelle sou- terraine de Saint-Fiacre, qui attirait un grand conr-ours de peuple. Le (uillia christ. place l'abbaye de Salivai dans le diocèse dç Metz. Salivai est aujourd'hui dans la Meur- the, et du diocèse de iNancy. — Voy., t. XIII, col. 953, la série de 5G abbés; — Annal. Prœmonst., t. II, col. 718. SALLESMES ou SALCEN , Salsinia ou Yallis divœ Mariœ , S. Georijii (diocèse de Namur, Bcigiipje). — Abbaye de fenimes, de l'ordre de Saint-Benoît, sur la Sambrc , près Namur. Le Pajie Irmoccnt II, consacra son église l'an 1130.— Voy., (iallia christ., t. m, col. 002, la série de" 32 abbesses. SALLEY , Salleya , Salleyensig Abhalia (rcmiié d'York , Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Citeaux , lillc de New-Mitister en Northurnbcrland. Elle fut fondée l'an 1147, par Guillaume de Perey. Elle est appelée |»flr son fondateur, l'abbaye du mont Saiiit- André de Salley. Le AÏonastir. Anglican. cite diverses chartes données en sa laveur par des membres de la famillo du fondateur, ou par d'autres personnages. SALMONSCHWEILEU, Salem, Salenium ou Salomonis Yilla (Allemagne). — Belle et riche abbaye de l'ordre de Cîteaux, de la fi- liation de Morimond, près la ville d'Ober- lingue, fondée et dotée l'an 1137 , par Con- tran, baron d'Adelsreutle. Elle était dans l'ancien diocèse de Constance , et sous le vocable de la sainte Vierge. Elle s'accrut bientôt par la munificence des empereurs , Conrad III, en 1142, Frédéric Barberousse, en 1155, et enfin parles dons d'Eberhard ou Burckard, archevêque de Saltzbourg , et légat du Saint-Siège, qui fut inhumé dans ce monastère, dont il est regardé comme le second fondateur. L'emi^ercur Charles IV, ])rotégea à son tovir l'abbaye contre les in- sultes des coudes de Saint-Mont, ou d'Hei- segenberg, seigneurs du voisinage , et l'en- richit encore de nouvelles libertés et de grands piiviléges. Les comtes de Montfort turent aussi ses bienfaiteurs , et y firent bâ- tir un hos{)ice, où tous les voyageurs étaient reçus gratuitement pendant une nuit. Une aventure singulière et tragique, racontée ])ar Jongelin (liv. ii, p. 92), mit fin, dit-on, à celte pieuse hospitalité. Cette abbaye ti- rait son noiu, selon quelques-uns, ûq sa ressemblance avec le temple de Jérusa-, lem-, selon d'autres, d'un certain person- nage nommé Salomon , qui s'était cons- truit dans ce môme lieu une l'etite chapelle. On voyait dans sa belle église les tombeaux de plusieurs nobles seigneurs. Son premier abbé fut Frowin , qui vint avec douze reli- gieux du monastère de Lutzelt. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 1083, la série de*36 abbés, SALOP, Salopiense Cœnobium (comté de Shrop ou Salop, Angleterre). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé l'an 1083, jtar Bogcr, comte de Mont-Gomer et de Sa- lop. Il était sous l'invocation des saints apô- tres Pierre et Paul, et situé dans les fau- bourgs de Sherewsbury [Salop esbiria) , au- jourd'hui chef-lieu du comté de Salop. — Voy. Monaslic. Anglican. SALTEKEY, Sahereya , Sallrecnsis Abba- lia (comté de Huntingdon, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de VVar- don, de la filiation de Clairvaux. Elle fut fondée en 1147,soas le règne du roi Etienne, Ses [)rinci|)aux fondateurs furent Simon II, comte de Northaui|»ton, et Malcolm , roi d'Iicosse, avec les seigneurs de Connegton, Plusieurs comtes de Huntingdon, choisirent cette abbaye pour leur sé|)ulture. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge (Mo- naslic. anglican). SALUTATION Mf:UE-DIEU, Carihusiense Cœnobitiin in suùurbio Londini (à Londres, Angleterre).— Monastère de l'ordre des (char- treux, fondé dans un faubourg de Londres, par VValter de .Manny, chevalier du diocèse de Cambrai. Il le foilda en l'honneur de la sainte Vierge , avec la permissicjri d'E- ,lou/ird m, roi d'Angleterre (1327-1377). Lo J>apo Urbain donna une bulk en ."-a faveur, datée do Komo, à Sainte-Marie nu delà d^ 609 SAM DICTIONNAIRE SAN 700 Tibre, la première année de son pontifical. {Hionastic. anglican.) S-\LVANES, Salvanesium (anr.ieH diocèse de Vabres, aujourd'hui de Hodcz, Aveyroji, France). — Ahlwyede l'ordre de CHeaux, liUe de Mansiade, lilialion de Cîleaux. Klk) lui fondée l'an 113(> par Pous de Leral, et scvS compagnons, qui, après trois ou quatre ans d'une vie solitaire dans lu niôuie lieu dit plus tard Salvania, à cau>e du salut (luv trouvèrent plusieurs, y appelèrent l'aLl^é Pierre et quelques moines de Mansiade, et se donnèrent, eux et leurs biens, à l'ordre de CIteaux. l'ons de Lerat se jugeant indigne de l'habit religieux, demeura toute sa vie dans l'ordre des convers. Do nond>reusos donations vinrent par la suite enrichir ce monastère. Ses principaux bienf.iileurs fu- rent Demar, év6(iue ue Uodez, Krmengas de Chaluz, Bernaru de Saint-Félix, Bernard liegau ol ses frères, etc. — Vov., Gallia christ., t. I, vol. 289, la série de 42 abbés do Salvanie, juscju'à l'an 1G99. SALVATOK (San), (diocèse de Sarsina, Etats llomains).— Abbaye de l'ordre de Cl- leaux, fondée avant l'an Ut)2. SALZEDA (dicxèse doLamego, Bcira, Por- tugal).— Abbaye do l'ordre de Cîteaux, près la ville do I^mego, fondée, dit-on, l'an lii4, par des religieux envoyés do l'abbaye de Clairvaux, en France. D'autres placent sa fondation à l'an 1156, ou môme à Van 11(>7. On lui donne |)0ur fondatrice dame Thérèse, fille d'Al(»honse, comte d'Aslurie, (jui, étant morte l'an 1171, fut inhumée dans ce mo- nastère.Il est vraisemblable tpi'il ne futhabilé par des religieux qu'en 1156, date d'une charte de contirmation de sa fondatrice dont Jongolin cite quelques fragments. Les bâti- ments do cette abbaye étaient vraiment royaux, au rapport du môme Jongelin, et l'église, (jui fut consacrée le 26 octobre 1225, était également grande et majoMn^'use. L'an 116'», Menend, évoque de Lamego, grand bierdailenr de cette maison, l'exempta do toute juridiction éjiiscopale, et la dota d'au- tres privilèges. SAMBl'llC^LNE, Sierge et de Saint-Bernard, vers l'an 1256, pacSorlius Ma*lerdi, seigneur de K,eu- tice. Ses premiers religieux lui vinrent do l'abbaye de Mellifoni, eu Irlande, de la lilia- tion de Clairvaux. (Jongelin.) SANDAU (Bavière). — L'un des huit, mo- nastères bâtis au VIII' siècle, dans le diocèse de Frisingen. par les comtes Lanfroi, Wal- dram et Eliland , frères, selon l'auteur do \' Histoire de l'ordre de Saint-Bcnoil. Il fut ruiné par les Hongrois dans le x* siècle. SANDOVAL, Salins Hovalis (diocèse de Léon, Es|tagne). — Célèbre abbaye de l'ordro de Cileaux, près de la ville de Léon, londée l'an 1170. Elle est tille de l'Eidne, sous Clair- vaux. SANDWELL, Sandtccllcnse Cœnobium [comté de Slall'ord, Angleterre).— Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, dont lait mention le Monastic. anglican., eu citant une charte de coidirmation (le la dite altbaye, donnée |)ar (îervaise Paganel. seigneur de Dudiey. Elle avait été fondée parson chevalicrCuillaume, fils do (iui de Dllney, (pii donna pour cette fondation un certain ermitage h Brumwich , près d'une fontaine appelée Sandwell. SA NTA-FE (.*»'« J«ASTERES. SAT 7oa ensevelis Pierre III, roi d'Aragon, mort en 1285; Jacques ou Jayme II, roi d'Aragon, et sa femme, Blanche de Sicile, morts en 1307 et 1310. L'abbaye des Saintes-Croix eut pour premiers habitants des religieux venus de Grand-Selve, au diocèse de Toulouse. (JONGELIN [110].) SARAMON,MedM//î,t?e/ce//aJM'erfM;p/i» (dio- cèse d'Auch, Gers, France). — Abbaye de l'or- dre deSaint-Benoîi, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul. Elle fut fondée, vers l'an 90i, par Odon, fils d'Arnauld, comte d'Estarac, devenu possesseur du lieu dit Cella Medulfi. "NVillaume, son premier abbé, la céda peu de tem|)s après à l'abbé de Sor. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 1017, la sé- rie de 34 abbés. SARLAT ( Saint-Sal'vecr de) , Sarlatum (Dordogne, France), r-r Ancienne abbaye de 1 ordcp de Saint-Benoît, qui, par son accrois- sement, adonné naissance à la ville de Sar- lat, et a été ensuite, l'an 1317, érigée en un siège épiscopal, aujourd'hui supprimé (uni à celui de Périgueux). On attribue son ori- gine à saint Sacerdos, ou Sardos, évoque de Limoges (de 711 à 720). Quelques-uns même lui donnent pour fondateur Clovis V. Elle fut achevée par Pépin le Bref ou par Charle- magne. Quoi qu'il en soit, elle était déià réputée ancienne au commencement du X' siècle, é})oque où Bernard, comte de Pé- rigord, la trouvant entièrement déchue de l'observance régulière, en confia la restau- ration et le gouvernement à Odon, abbé de Cluny. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 1508, la série de 33 abbés de Sarlat, depuis l'épo- que de la restauration de cette abbaye par Odon de Cluny, au x' siècle, jusqu'en 1317, où, par une bulle donnée à Avignon, le jour des ides de janvier, l'an 2 de son pontificat, Jean XXII ï'érigea en siège épiscopal. SARRANCES, Sarranzia {B. M. de) (an- cien diocèse de Lescar , aujourd'hui de Rayonne, Basses-Pyrénées, France). — An- cienne abbaye, autrefois célèbre, sous l'in- vocation de iasainte Vierge, fondée dans la ville du même nom, en Bearn. Elle était tillo de la Grâce-Dieu de Castel, et du l'ordre do Prémontré. On y consf^rvait jadis une image de la sainte Vierge, célèbre jiar ses miracles, et qui attirait un grand concours de fidèles. Cette abbaye fut entièrement détruite par les calvinistes. — Voy. Annal. Prœmonstr., t. II. SART ou SALCHOIX (Notre-Dame ue), ou BARBARINSART; Sartum on Saticetumy ou B. M. de Sarto (Hainaut, Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fille de Brailles, fondée l'an 1233, dans un lieu appelé Barbarinsart, [)rès la ville do Tournai et [»res(juo sur l'Escaut, par Jean, dit Hala, citoyen de Tournai, et Agnès, son épouse. Cette fondation fut approuvée par lu Pape Grégoire IX et par (;..., abbé de Cî- teaux. Mais à peine les treize religieuses venue» de Brailles eurent-elles demeuré cinq ans dans ce premier lieu, dit le Gallia christ., qu'il leur plut de transférer ailleurs le monastère, c'est à savoir au lieu du Sau- choix, à 4 lieues de Tournai, mais toujours cependant dans le diocèse de Cambrai. Le chapitre de l'église de Cambrai donna son assentiment à cette translation. Voy., Gallia christ., t. 111, col. 187, l'in- dication de 28abbesses: et, col. 188 (note|, une lettre de Louis XIV, du camp de Saul- chois, le 13 octobre 1708, aux magistrats de Tournai, auxquels il fait connaître que la vertu et la régularité des religieuses de l'ab- baye de Saulchoix l'engagent à leur accorder sa protection. Le séjour que je fais dans leur »jonas/ere, poursuit le monarque, tna donné lieu d'apprendre qu'elles sont pauvres. Vous estes à portée de tes aider et de les secourir dans leurs besoins, par des plaisirs que vous pour- rez leur faire. Soyez seurs que j'auray agréa- bles tous les services que vous leur rendrez... » SATURNIN DE RODEZ (Saint), S. Sa- turninus ou Parthenon Ruthenensis (à Ro- dez, Aveyron, France). — Abbaye »ie femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 961, c'est-à-dire avant la première année du règne de Louis le Bègue, successeur de Charles le Chauve. —Voy., Gallia christ., 1. 1, col. 267, la série de 13 abbesses, dont la dernière est Jeaiuie-Fran<;oise de Noailles, sœur d'Anne, duc de Noailles. SATURNIN DU PORT (Saint-), S. Satur- ninus de Porta (Gard, Fraiice). — Monas- tère ou plutôt prieuré de l'onire de Clu- ny, situé sur les bords du Rhône, dans la" ville dite aujourd'hui le Pont -Saint- Esprit. Il fut fondé vers l'an 9i5 ou 9W, par Gérault , comte d'Uzès et archevêque de Narbonne, sous le [)atronage de l'abbaye de Cluny, à laquelle ledit comte, abandon- nant ses dignités ecclésiastiques, avait fait don de tous ses biens. Ce prieuré était dans le diocèse d'Uzès. Son nom ligiire dans le catalogue des abbayes, prieurés, etc., qui dépendaient de l'ordre de Cluny. (Voy. Bi- blioth. Cluniac, col. 1727.) C'est sous les auspices et par les soins de Jean de Ty- ranges, prieur de Saint-Saturnin du Port, que fut construit, dans le xiu* siècle, [)ar les Frères pontifes, le magnifique pont sur le Rhône, d'où a pris son nom la ville de Pont- Saint-Esprit, chef-lieu de canton, située h 33 kilom. N.-E. d'Uzès (Gard, diocèse do Nîmes). — Voy., Gallia christ., col. 660, la série de 43 prieurs. SATUR-SOUS-SANCERRE (Saint), S.Sa- tyrus fdiocèse de Bourges, France). — Ab- baye (le l'ordre do Saint-Augustin, fondée lau 103V, non loin do la Loire, par Mathiido, dame du lieu. Elle fut cédée ensuite à des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Plus tard, on vit dans cette môme abbaye des (Jhanoiues réguliers do la réforme institués h Bosachard, en Normandie. — Voy., Gallia christ. , t. II, col. 188, la série de 34 abbés. (110) Jongclin se trompe on pLiciuit cett«î fou- Hom Pcdrc ou dalioii à l'an ll,>i. Kn \\.>1 le ir^n»; (l'Ai;i(^ur Gaston, viconile de Béarn, sa feiiune Talesa el son (ils Cen- tulle. Ce noble seif^neur (il octle fondation au moment où il s'apprcMail à enlrcr en Ks- jiagne pour guerroyer contre les Sarrasins. Vers la (in du xiir siècle, laii 128(3, celle abbaye devint de l'ordre de Cileaux, |iar la cession qu'en lit rabl)é Vidal à l'abbaye de (iimonl, do la (iliaiion de Morimond. — \oy.,Gallia christ., t. I, col. 1305, la série de 31 abbés. SAULSAYE (Notre-Dame de la), Salceia, Saliceium. — Prieuré de femmes de l'ordre de Saint'Augustin, et ensuite de l'ordre de Saint-Benoît, fondé avant l'an 1101, dans le faubourg de Saint-Marcel de Paris (France), et non loin de >ilk'juif. C'était d'abord une lé,»roserie de femmes, principalement alffîc- tée à l'usage de la maison du roi ; <;'esl pour- quoi les rois de France, dit loGallia christ., le dotèrent de biens et de divers droits. Le jtremier fut Louis VII, qui donna un pr vi- J'^ge en sa faveur, daté d'Orléans, l'an 116L Le Pane Clément IIl, l'an 1189, le prit auàsr sôus la protecti((n du Saint-Siège aposto- lique. Céleslin III, l'an 1191, et on(in Nico- las IV, l'an 1-289, donhèriînt aussi des IjuIIcs en sa faveur. On voit par la bulle de ce der- nier |)oniife([uc les religieuses de la SauUayo étaient alors de l'ordre do Saint-Augustin, Les rois saint Louis, Philippe le Hardi, Phi- lipV>e le Bel. Louis X, Philippe \I,Chai-les V, Cnarles \l, Louis XI, Louis XII, etc., don- nèrent également des chartes en faveur de ce monastère. Vers l'an i'oV*, il embrassa la règle de Saint- Benoît. — Voy., (iaUia christ., t. >'II, col. 038, la série de 15 abbesses. S.\ULVE DE VALENCIENNES (Saint-), S. Salvius l-'nnonuirtcvsis ju.rla Valcntianas (diocèse de CambiiM, Nord, France). — An- cienne abbaye de Bénédic^ns, située sur l'Escaut, près Vahîncicnnes. Elle est nommée dans le (lartage des abbayes du royaume de Lothaire, fait en 870, entre les rois Louis et Charles. Ses divers changements île fortune ont occasionné des opinions dill'érentes sur sa |)remière dotation. Balderic, dans sa chro- ni'fue de (>ambrai, l'altiibue à Cliaf les-JVIar- tel, (|ui, tojiclié (les miracles acc(uiiplis dans le lieii de la sépulture de saint Saulve, c'est- à-dire dans un oratoire alors dédié ù saint Martin, enrichit celte chapelle du produit du lise de N'alenciennos el d'autres biens, et y établit des chanoines. D'autres cependant rapportent plutôt ce fait hCharlemagne, sous le règne duquel Sigebert [dace le martyre de l'évoque Saulve. Celle opinion, suivie juir d'autres auteurs plus récents, s'accordo avec l'histoire du martyre et de la Vie de saint Saulvo. On ne doit pas néanmoins donner ici plus de créance àSig(d)ort ipi'à Balderic, luteur contemporain, et (pii vivait |>ius prè> des lieuji. Dans la seconaitve Majeure , luler duo maria. F^lle est aussi, placée entre deux villes, Bordeaux et La Béok'.'Elle fut bûlie à l'aide des libéra- lités do (luiilaume \'IL 3 SAU DES ABBAYES ET MONASTERES. SAU 706 Gellone ; il fui érigé en abbaye par le Pape Clément IV, l'an 1267. Enfin une bulle du Pape Urbain V, la 'i-' année de son pontifical (13C5-1366), la soumit à Saint-Victor de Mar- seille.— \oy., Gallia christ., t. VI, col. 521, la série de 12 prieurs et de 22 abbés. — Cette abbave était du diocèse d'Alais, depuis 1694. SAUVE (Saint-) ou SAINT-SAIRE, S. Sat- rius in Brago (diocèse de Rouen, Seine-In- férieure, France). — Ancienne abbaye fon- dée avant l'an 831, près de Neufchâtel, et qui reconnaissait pour patron saint Sauve, évo- que d'Albi. Elle fut ruinée, comme les au- tres de la Normandie, par les Normands. SAUVE-BENOITE, Silva Benedicta (dio- cèse du Puy, Haule-Loire, France). — Ab- l)aye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de l'Assomption de la sainte Vierge , fondée avant l'an 1228, au fond d'une vallée, sur la rive de la Simène, qui se perd dans la Loire, à une lieue de là. Elle était située, d'afirès \e Gallia christ., sur les confins du Velay, du Forez et de l'Auver- gne, à huit lieues du Puy, du côté de Lj on. Ses principaux bienfaiteurs sont les comtes du Forez. On voyait dans son église, grande et ornée, le tombeau de la B. Marguerite, religieuse du monastère, devenu célèbre par les fréquents miracles qui s'y opéraient. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 777, le cata- logue de 30 prieures çt abbesses. SAUVE-CANE, Silva Cana (diocèse d'Aix,- France), — Abbaye de Tordre de Cîteaux, fille de Moriraond, fondée l'an ll'i-7, et unie dans la suite au cliapitre de l'église métro- politaine de Saint-Sauveur. Elle fut fondée par Kairaond de Baucio. Son premier abbé fut Gilabert, auquel Guillaume, aljbé de Saint-Victor, donna, l'an 1151, l'église de Saint-Victor de Gonlard et quelques a;jlres. L'an 1158, Pons de Lupeiiis, archevô(iue u'Aix, et ses chanoines, firent aussi d'im- portantes donations à l'abbaye de Sauve- Cane. — yoy., au Gallia christ., t. 1, col. 3i5, la série de 10 abbés de Sauve-Cane. SALVE DE .VONTKi:UlL-SUB-MEU (S.-), S. Se de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fon- dée dans la ville d'Evreux, vers l'an 1060, par Richard, comte d'Evreux. Détruite en- tièrement à la fin du xii' siècle, par le roi Philippe-Auguste, lors de l'invasion de la ville d'Evreux, elle fut transférée quelque temps ajirès dans un autre lieu situé hors la ville, et que concéda, pour sa réédification, Garin, évêque d'Evreux. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 655, la série de 42 abbesses. SAUVEUR (Sa-nt-) DE LODEVE, S. Sal- vator £odo:î;ensîs (Hérault, France). — Mo- nastèrede l'ordre de Saint-Benoit, fondé vers la fin du X' siècle, dans la ville même de Lodève, par saint Fulcran, évêque de Lo- dève. L<3S évêques, ses successeurs, l'enri- chirent ensuite de divers revenus. Il fut dé- truit par les calvinistes au xvi' siècle, mais il fut rétabli, et il tleurit de nouveau aux siècles suivants. Il avait été soumis autre- fois à Saint-Victor de Marseille, comme on le voit par une bulle d'Urbain V, de l'an 1365. —Voy., Gallia christ., t. VI, col. 602, la série de 53 abbés. SAUVEUR (Saint-) DE MESSINE (Sicile). — Célèbre monastère de l'ordre de Saint- Basile en Italie, fondé dans la ville de Mes- sine, |.ar Roger, comte de Calabre et de la Pouille, vers l'an 1157. Ce prince étant venu avec une armée considérable pour secourir Messine et en chasser les Sarrasins, fui si touché à la vue de douze chrétiens que ces barbares avaient pendus dans un lieu élevé delà ville, qu'il fit vœu de bâtir un ii:onas- tère'en ee même endroit, et d'y établir des religieux chargés de prier pour les âmes des Chrétiens tués par les infidèles. C'est ce qu'il réalisa peu de temps après, lorsqu'il eut ex- pulsé les Sarrasins de toute la Sicile. Il as- signa de gros revenus h ce monastère, qui devint le plus considérable de l'ordre en Italie. Il y avait jdus de quarante abbayes qui en dépendaient. — Voy., Diction. d(s ordres religieux, t. I, col. 400. SAUVELR DE VERTUS (Saint-), S. Salva- lor Virtudensis ou Mrtuliim (Marne, Franco). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 1111, dans le diocèse de Châlons- .sur-Marne, cl dans la petite ville de Vertus (111). Adèle, fille de Guillaume le Coii(|ué- ranl, duc de Normandie, et femme de Henri Elieiiiio, comte de (^haïupagne, fut l'une de ses juincipales liionl'ailiicc.s. Cette abbayo fut deu>c fois onlièiement détruite, d'abord |)ar les Anglais, ol ensuite \av les calvinis- tes. — Voy., Gallm christ., l. I\, lol. 989, la série de 28 abbés. SA L \ EL B (Saint-) ET SA I NT li-M A B I E D E CARCASSONNE. S. Snlvnlor cl S. Maria Carcassoncnsis (à Carca>soiino, Aude, Fran- ce). - Ancien monastère fondé avant l'du Il H) Aiijouid liiii (lii-r i:eii Je (juIom de la Maine, ù vingl-liuil kil. S. 0. ik* CliàlOlii-Sur-Murnc. 707 SAV DICTIONNAIRE SAV 708 920. Pierro, évAnuo de Carra<:<;onne, y institua (JL's Clercs réguliers l'an 1088. Le Pape Ur- bain Il célébra les saints mystères dans l'é- glise de cette ahbaye l'an 1095, et y prôclia au peu[)le. L'église fut détruite avec le bourg l'an 1209, durant les guerres. Klle fut restaurée vers l'an 12V0; mais elle fut dé- truite bientôt après par Trincavel; après diverses vicissitudes, cette môme église ab- batiale devint paroissiale, et fui concédée enlin aux PP. Capucin-;. — Le Gatlia christ. mentionne trois abbés ( t. VL col. 93V). SAUVKl'll (Saint-) KT SAINTE-MAKIK DU MANS. S. Salvator et S. Maria, dit lirotjilum —Ville, et abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation desainlJean- Baptiste, fondée l'an 1126 par le comte Pierre de Lutzelnbure , qui concéda ce lieu h Wernher, abbé du monastère de Saint-Geor- ges, dans la f'or^f-A^ojrc; c'était auparavant une ancienne église qui fut consacrée l'an 1127, par Etienne, évô((ue de Metz, en Ihonneur de saint Jean Baptiste. — Le Gallia christ. ^ t. V, col. 883, donne unesérie de 18 abbesses, qu'il fait conmiencer seuleracni à l'an 1341. SA^■1(;NY , Savignincum , Savignincus et Savigneiiim (Mancbe, France). — Célèbre ab- baye de Tordre de Cîlcaux, et cbefd'unecon- (au Mans, Sarthe. France). —Ancienne abbaye grégation. Elle était à 15 lieues de Coutances do l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 836. et de l'ancien diocèse d'Avranchcs, (auiour SAUVEUR LE VICOMTE (Saint), S. Sal vator Yicecomes (diocèse de Coutances, Man- che, France).— Ville (112) et abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 1080, parNigel, vicomte de Coutances. Elle était située près la ville do Saint-Sauveur le Vicomte, dont elle a été sans doute l'origine. Ses premiers religieux lurent aj>pelés de l'abbaye de Ju- niiéges. — "N'ov., (inllia christ. , t. XI, col. 923, la suite do V3 abbés. SAUVEUR PRES NARBONNE (Saint), S. Salvator prope Narhonem (.\ude, France). — Monastère de femmes fondé avant l'an 978, sous l'invocation du saint Sauveur, par une noble dame nommée Adélaïde. Par son testament, fait l'an xxiv du règne de Lo- tliaire, celte pieuse fondatrice statua (pi'un monastère de vierges, commencé par elle, près do Narbonne, contiimera d'être cons- truit, et que, lorsqu'il sera terminé, sa lille en sera établie abbcsse. Ce monastère do Saint-Sauveur n'existe plus, dit le (iallia christ. ; il est même incertain s'il a jamais été terminé (t. VI). SAUVOIR-SOUS-LAON (Le), ou SAVOUR- hlVIERE, Salvatorium, Salvnmrntum ou.SVj- vari Monasterium (Aisne, Fiance). — Ab- baye de femmes de l'ordre (h; Cîleaux, sous l'invocation de la sainte >icrge, fondée l'an 1228, par Anselme, évoque de Laon. Ivlle était dans l'ancien diocèse de Laon (aujour- d'hui de Soissons). Elle fut dotée par Ag.illie do Chery, femme d'Hervic, seigneur de Rii- zaïicy. Elle avait d'abord été fondée au lieu «le liricfMU ou Bricomville, (jui fut apnelé Sautoir. La mauvaise situation du lieu la lit transférer dans un autre plus près de Laon, appelé La Ramée, et qui retint le nom de San voir. — Voy., (inllia christ., t. IX, col. 6il, la série de 22 alibi'sses. SAVELDKN, SALE> KLT, .Sa/rf/«/in— Ab- baye de l'ordre de Sami-Renoît, sons l'invo- cation de saint Pierre, fondée l'an 1066, dans le diocèse de Mayemc (Allemagne), par s.tiiit Anon, archevêque de Cf)logne, déjh fonda- Icur du monastère de Sigel)ert et de (iiaf- chat. Le pape Honoriu> Il ( (tnlirma toutes ses |K)ssessions l'an 11 26. — Le ^/«//ju christ., i- ^ , col. 582, donne la suite de rjuclques abbés. SAVERNE. Saverna ou initnna AIsnticn, (diocèse de Strasbourg, Bds-Rhiii, Fr.incci. d'hui de Coutances). Elle fut fondée vers l'an 1112, par l'Abbé Vital de Mortain, chanoi- ne de Saint-Evroult, et l'un des compagnons de B. Robert d'Arbrisselles,à l'aide des libé- ralités de Raoul de Fougères. Savigny devint bient«^t un des plus célèbres monastères de Fiance. Il était chef d'une congrégation qui comptait 33 abbayes, sans les maisons do filles, lors(iu'en 1148, il se donna à Saint-Ber- nard avec toutes les abbayes de celte môme congrégation, pour être de la libation de Clairvaux. Le pape Eugène III conlirma celte union |)ar une bulle donnée à Reims, le 11 avril 1148. Cette union eut lieu honditionque l'abbé de Savigny serait toujours Père immédiat des 33 monastères desonordre. — Voy. Gallia christ., t. XI, col. 1542, la série de 60 abbés, et h la suite la nomenclature des al)bayes de la congrégation de Savigny; Neustria pia, p. 676; Diction, des ordres religieux^ t. III, p. 482. SAVIC.NY, Savigniacutn, ou S. Martinus Savinincensis (diocèse de Lyon, Rhône, France). — Ancien monastère de l'ordre de Saint-Benoît, à (juehjues lieues de Lyon, sur la rivière de Bresse. Il existait au lem|)S de Chariemagno, mais on ignore le nom de son fondateur. Une ancienne tradition très peu fondée, en fait remonter l'origine à saint Maur et h six solitaires cpii, sur le bruit de la renommée de ce saint personnage, vinrent au-devant de lui à son arrivée dans la (laule, lui demandèrent et en reçurent l'habit de Saint-Renoli. (X-monasIère^ a()rèsavoirneuri (|uel(pies temps, l'ut détruit par les barbares vers 934. Les moines furent dispersés ou égorgés. Dans le livre du cens des monas- tères, rédigé h Aix-la-Chapelle l'an 817, Sa- vigny figure coiiune ne devant au roi (|ue des [irières seulement. L'empereur Lothairc, h la demande de Rémi, archev6(pie de Lyon, concéda Savigny à l'église de Lyon, en y laissant néaiuuoins un abbé (jui gouvtîrnait au nom de l'archcvêcpie. Malgré les ravages des barbares et deshérétiques, Savigny fleu- rit avec éclat. Ce monastère comptait jusqu'à 24 prieurés, et trois abbayes de filles, sous sa dépendance: [dus de 160 églises reconnais- saient sa juridiction ou celle de ces prieurés. Au dernier siècle Savigny était devenu un (112) A quatre lieues sud de Valognc. 709 SAX DES ABBAYES ET MONASTERES. SGII 1\0 ôsile pour les nol)les privés de fortune. On n'y était admis qu'en prouvant une noblesse de quatre générations dans les deux lignes. —\oy., Gallia christ., t. IV, col. 260,Iasérie de 63 abbés. SAVIN (Saint-), S. Savinus prope Bare- (/lum (diocèse de Tarbes, Hautes-Pyrénées, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, dans la vallée de Lavedan, sur la pente des Pyrénées, non loin du Gave, à buit milles de Barréges et à cin(j lieues de Tarbes. Sui- vant P. de Marca {Hist. de Béarn), ce monas- tère aurait été fondé par Charlemagne. Il figure assurément dans le recensement des monastères fait l'an 817 à Aix-la-Chapelle. Mais il doit suffire au reste de dire avec Ma- billon (t. I Annal., ad. an, 700, n°74) qu'il doit à saint-Savin, non seulement son nom mais encore s('n origine. Détruit par les Sar- rasins, il fut ensuite restauré et doté par Charlemagne, comme le veut P. de Marca. Mabillon dit cependant qu'il fut rétabli par Louis le Pieux. Détruit de nouveau par les Normands , le monastère de Saint-Savin fut relevé par Raimond, comte de Bigorre. Il fut soumis plus tard à l'abbaye de Saint- Victor, et enfin uni à la congrégation de Saint-Maur. — Voy., Gnllia christ., t. I, col. 12.V8, la série de i2 abbés. SAVIN SLR LA GARTEMPE (Saint-), 5. Savinus ad Wartimpam ou Cerasus, (diocèse de Poitiers, Vienne, France).— Ville et ab- baye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 800 par Charlemagne, sur la pente d'un coteau, au lieu dit Cerasus, oii il construisit en même temps un castel. Elle fut terminée ou restaurée [)ar Louis le Pieux, qui en con- fia aussitôt le soin et le gouvernement à saint Benoît d'Aniane. Elle était sous le patronage de saint Savin, martyr. Elle est énumérée,ran8l7, parmi les abbayes qui doi- vent des prières seulement pour le salut du monarque et de ses fils, et pour la stabilité de l'empire. En 878, ce monastère et le cas- te! demeurèrent seuls intacts, dit la chroni- que de Maillezais, au millieu de la destruc- tion de tous les autres. Peu de temps après cependant il fut détruit par les Normands. Il lleiirit plus tardjusqu'ai; dernier siècle, uni à la congrégation de Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. H, col. 1285, la nomenclature de 33 abbés ; Bulletin monumental., t. VI, [). 204, Peintures de Saint-Savin, texte de M. Méri- mée.— Saint-Savin est aujourd'hui une ville, chef-lieu de canton, à 10 kil. N. et arrondis- sement de Montmorillon (Vienne). SAXE -FONTAINE ( Notke-Dame de ) , Saxonii Font. — Ancienne abbaye de France, fondée avant l'an 1000, sous l'invocation do la sainte Vierge, dans le diocèse de Langres. \ ers le comniencenienl du xr siècle, le comte Aimon, avec l'agrément de Lambert, évoque de Ijingres, l'ollril h nerpéluité, à Saint-Bé- nigne rie Dijon, afin d'y iaire relleurir l'iijs- liiul monastifiue. SAXO- VIVO, Saxi Yivi Monastcrium (Flats de l'Eglise). -- Monastère de l'ordre de (liteaux, qui existait dans le diocèse de Foligno. On ignore réporjue de su fonda- tion. L'un de ses religieux, Christophe, ci- toyen de Foligno, après avoir été abbé de Saint-Pierre d'Aremia au diocèse de Nucera» fut créé, l'an 1437, par le Pape Eugène X, évêque de Foligno. (Jongelin.) SCELLIERES , Sigilleriœ ( diocèse dô Tro^ es, Aube, France).— Abbaye de l'ordre de Liteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1177, dans l'île de Scel- lières, qui fut cédée peu à peu tout entière aux moines de Joux. Elle fut ensuite dotée l'an 1179, par Henri, comte de Champagne. On voit encore, dit-on, quelques ruines de cette abbaye à une demi-lieue delà ville de Romilly-sur-Seine. Ruinée par les protes- tants en 1567, elle fut reconstruite peu de temps après et subsista jusqu'à la fin du der- nier siècle. L'église était un bel édifice, du commencement du xii* siècle. L'abbaye de Scellières est célèbre pour avoir conservé pendant treize ans les restes de Voltaire, transportés par son neveu Mignet,abbé com- mendalaire de cette abbaye. Voltaire fut inhumé dans l'église le 2 juin 1778, et y de- meura enfermé dans un cercueil de plomb jusqu'au lOmai 1791, époque où, en vertu d'un décret de l'assemblée constituante, ses restes furent exnumés et transportés à Paris, pour être déposés au Panthéon. L'acte d'exhuma- tion existe aux archives de Romilly. Il ne reste plus de l'abbaye de Scellières, dit-on, qup deux arcades de l'église, vis-à-vis des- quelles était le tombeau de Voltaire, recou- vert d'une pierre sépulcrale ornée des deux lettres initiales entrelacés: A. V. — Voy., Gal- lia christ., tom. XII, col. 608, la suite de 25 abbés. SCHAFFOUSE , SCHAFUSEN ou Navium Donius (canton de Schafîouse, Suisse).— Ville et abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation du saint Sauveur, et de tous les saints, fondée l'an 1052, par Eberhard, comte de Nellemburg, et Ida, son épouse. Le Pape saint Léon IX, parent du fondateur, ratifia celte fondation, dit Buzelin, et consacra l'au- tel [)rincipal. Cette abbaye, comme tant d'au- tres do la Suisse, tomba plus tard entre les mains des hérétiques. — Le Gallia christ. ^ t. V, col. 934, mentionne quelques abbés. — El le était de l'ancien diocèse de Constance. SCHEIDA ou SEGOR. — Abbaye de l'or- dre de Prémontré, fondée l'an 11'73, aux con- fins du diocèse do Cologne (Allemagne), près de Werlar, et non loin d'Unna. Son origine vint d'une chapelle que Voland, sei- gneur d'Ardeya, avait faitbûlir on l'honneur de saint Se vérin dans sa citadelle de Scheida. Après la mort de Voland, le B. Eckard, prê- tre, conseilla à Wilrude, veuve dudil sei- gneur, do détruire la citadelle et de faire construire un monastère en sa place, ce qui fut réalisé. On vénérait dans ce monastère la iiiéiiioire du B. Eckard, le 1" juillet. — Voy. Annal. Prœinonstr., t. Il, col. 773, la série de 43 prévôts, et la description dos tombeaux cl relicpies. S(>IILNK, .Shrnvense Ctenobium (comté do Siisvex, Anglclerre). — Monastère de l'ordre des Chartreux , fondé l'an 1414 , ])ar DICTIONNAIRE Vov. Monastic 711 SCll Henri V, roi d'Angleterre Anglican. SCHERBORNE, Shirhurnense Ccrnobium (comté (le Dorsot, Aii^lolcrre). — Ahba.voilc l'ordre de Saiiil-Bonoît, qui existait autre- fois dans la ville de Scherborne, jadis siéj^e épiscopàl, traii-l'éié à Salisbury. Des moines avaient été sul)stilués au\ chanoines qui l'habitaient d'.ibord. Leur église était consa- crée sous l'invocation de la sainte Vierge, Plusieurs rois d'Angleterre y furent inhu- més. Voy. Monastic. Anglican. SCHLÈcFDORF fBavière). — L'un des huit monastères fondés au viu* siècle, dans le diocèse de Frisingen, par les comtes Lan- froi, Waldram et l-^liland, selon l'autour de V Hist. de l'ordre de Saint- lienoîl. Il fut dé- dié à sainfPiene et à saint Denis, et depuis enrichi des reli(]ues de saint Tertullien, martyr, qu'un reli,^ieu\, nonnné Rcgimbert, apporta de Uome, avec ragrémenl du Pape Adrien. Il eut pour premiers abbés Aribou et Attnn, qui furent tous deux év6(jucs de Fri- siiigen. Aribon a éciit la Vie de saint Emme- ran et de saint Corbinien. SCHOLA DE/.— Nom latin d'une abbnyc de l'ordre de Cîtoaux, qui fut fondée eii Hol- lande, l'an 121?, par une colonie de reli- gieux de Floor-Camp, sous Clairvaux. Elle était d'abord du diocèse d'L'tieclit; elle fut ensuite de celui dedroningue, à l'institution de ce siège, l'an 1559. SCHO.MBKRG , près Maycnce, S. Jdco- bus Major. '-{Ugssq Darmsladt, Allemagne), Abbaye de l'ordre de Sainl-Ucnoîl, fDudée l'an lOoO, sur une ujontagne, près .Mau-ncc, dite jadis Mons Drusi ou Mons Martius, par saint Bardon , archevêque de Mayence. Luitpold, son successeur, termina son œu- vre, et consacra solennellement celle ab- baye l'an lOoG, en riionneiir de saint Jac- ques le Majeur. Sis premiers religieux lui vinrent du monastère de Saint-Alban, ou de celui d'Heri'jld. L'archevècpie Luitpold y fut inhumé l'an lOGO. Ce monastère continua de fleurir sous la règle bénédi>;tine; il s'unit on l'*37 ou iy»2, h la congrégation de Burs- feld. — Vov., Gatlia christ., t. V, cul. 0i2, la série de io abl>é>. SCHONAU, SchonaïKjia. — Abbaye d'Al- lemagne de l'ordre d« Sa:nl-Bcnoit, et dans le diocèse de Trêves , fondée d aburi l'an 112'», |»ar Hil.lelin, (pii en fut le premier abbé. Elle fut terminée ensuite par Kuperl, comte de Lurcmbourg, et par le B. Florin. Le uiôme Hildelin tonda dans le voisinage lin autre monastère de femmes. Celui dont nous pai Ions s'unit à la réforme de Bur>feld, Vm tW7. — Noy., (ialliu christ., t. \III, col. blO, la série de 31 abbés. SCHONAU, Schonauifia. — Ancienne ab- baye de fenimes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 112'», dans le diocèse de Trêves (Vllemagne), l'ar Hildelin, fondateur ei premier abbe de l'abbaye d'hommes du SCll 712 môme nom. Celle dont nous parlons, située dans le voisinage de l'autre, fut détruite entièrement [tar les Suédois. C'est là que lleurit au xii* siècle la B. Elisabeth de Scho- «rtj/(;m,abbessecélèbrc, dit-on, parses révéla- tions, ses extases, et par le don de prophétie et des langues. On a publié quatre livres de ses révélations, et un de ses lettres (Cologne, 1628).— Voy. Gallia christ. ,{. XIIL SCHON.\U , Schonaiiyia , Schonotia ou Paiera Jnsula (Allemagne), — Abbaye de l'ordre de (]îieaux, lille d'Erbach, de lalilia- (ion de ('lairvaux. Elle était située près d'Heidelberg , dans l'ancien diocèse de NVorms (Hcsse-Darmsladt). Son origine re- monte h l'an 1135 ou llW, ou bien 114'», ah cllo fut fondée et dotée par Buccon, ou Bug- gon, évèque de Worms. Ce pontife y fut in- humé l'an 1151. On y voyaii les sépultures de plusieurs comtes palatins du Rhin, élec- teurs. C'estdans ce monastère que vécut, sous des habits d'hommes la B. Hiidegarde, con- nue jusqu'à sa mort sous le nom de Joseph. — Voy. Menotflfj. Cisterc, 20 avril. — Le monastère de Schonau donna nais>ance, l'an 1189, à ci'lui de Bebenhuson, dans le dio- cèse de Constance. — ^'oy., Gallia christ., t. V, col, 712, la mention de quehjues abbés. SCHUTTEREN, Schuttera Offonis Cella, Celta ou Offcnvitlare. — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sOus l'invocation de saint Michel, fondée, dit-on, l'an 603, dans le diocèse de Strasbourg (113), par un Anglais de sang royal, nommé Olfon, et apftelée du nom de son fondateur O/f'onis Cella. C'est ainsi que l'aiipelle le roi Dagobert, dans ses lettres par lesijuelles, à la prière d'Arbogast, évècjue de Strasbourg, il cède à ce monas- tère un domaine dans le pays deHerlissheim, D'autres attribuent sa fondation ou sarest.iu- rati(»nà l'abbé Sainl-Pirmin. Cette abbaye fut consuu'ée l'an 937 par un iii(;endie. Elle fut reconstruite tie nouveau et consacrée par révè(juc Fjkenbad. Elle fut soumise counna lief, vers l'an 1007, par le roi Henri à l'évô- (pie de Bamberg. Détruite de nouveau par un incendie, elle fut encore reconstruite el consacrée lati 1155, par Burchard, évôcjue de Strasbourg. Enfin elle s'unit, l'an l'»90, à la congrégation de Bursfeld. — ^'oy., Gallia christ. ^ t. V, c. 353, la série de 39 abbés. SCHUVABZACH (Saint-Sauvkiii i>k), (Ba- vière). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoil, fondée vers le coiumenceii:ent du iv* siècle^ dans le diocèse de Wurtzbourg, par Mégin- gaiid, gouverneur du pays, et par Imme ou Enuna, sa femme. Benoit, (jui en fut le pre- mier abbé, exerça vingt-huilans celle charge, et eut entre ses disciples un religieux ai»- pelé Treutgar, nui transcrivit plusieurs li- vres pour la bibliothèque, dit Bulle.iu. Les successeurs de Benoit furent MaOelbert , Hardowig, Ebbon. Du temps de Maldelberl^ Théodurète ou Tilhzade, (luo l'on dit avoir é.é petite fille de Charlemagne, bûlit dans le môme jtaysun motiastère aussi appelé Schu- warzach pour des personnes de son sexe. (\\Z) File était au delà du BbinCo lieu c9t donc aujourJliui du grand duché de Ba4»e. 715 SEB DES ABBAYES ET MONASTERES. SEI 7ii Ces deux abbayes furent mises sous la dé- |)eiidance particulière de la cathédrale de Wurzbourg : la première n'y fut assujettie que vers l'an 877, parla concession de Louis, roi do Germanie. (Bulteau.) SCHWABENHEIM (à Mayence , Hesse- Darmstadt). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benott, fondée à Mayeiice -, par Hedwige, comtesse de Nellenburg, femme du .comte Eppon, et fille de la sœur de l'em- pereur Henri II le Boiteux (Ui), laquelle y prit le voile et y termina sa vie. — Le Gallia christ, mentionne sous le même nom une autre abbaye de chanoines réguliers de l'or- dre de Saint-Augustin, fondée à Mayence, l'im 1130, par l'archevêque Adalbert. Pour la distinguer de la première , on l'appelait Pfaffenschicabenheiin : ce fut plus tard un jirieuré. SCIRICHE, Scirium (diocèse de Cracovie, Pologne, Etats-Autrichiens). — Abbaye de l'erdre de Cîteaux, fondée l'an 1236, par Théodore, palatin de Cracovie, dans son fief héréditaire de Ludimir, sur l'un des monts Carpathes,- d'où, par crainte des Hon- grois, se> voisins, elle fut transférée au lieu qu'elle occu|)a dej)uis. Plusieurs évoques de Cracovie, comme le rapporte Martin Crom- mer, augmentèrent ses revenus.et la dotèrent avec munificence. SEBACH, Sebacum (Allemagne). — Monas- tère de femmes de l'ordre de Saint-Benoît^ sous l'invocation de saint Laurent, qui a existé dans le diocèse de Spire (Bavière), etqui élaitsoumis à la visite de l'abbé de Span- heim, comme on l'apprend par une lettre de Trithème, abbé de S[)anheim, adressée le 24 juin 1505 à Richmode de Horst, abbesse dudit monastère de Sebâch. SEBASTIEN AUX CATACOMBES H0K3 DES MUBS, S.Sebastiani ad Catacombas ex- tra urbem Cœnobium (à Home). — Ancienne abbayejadisde Bénédictinset ensuitede l'or- dre de Citeaux, fondée l'an 1170.Soh premier nbbé lui vint du monastère de Saint-Sul|)ice on Bresse, de la filiation de Pontigny. — Saint-Sébastien est a-ij jurd'hui, comme on sait, une des se[)t basiliques de Borne, cé- lèbre par ses Catac ombes, où tant de corj)s de saints cl de martyrs ont été déposés et se retrouvent de jour en jour. Elle est des- servie par les frères observantins de Saint- François, de la province romaine. SEBASTIEN DE NAPLES (Saixt) (à Na- ples).— Eglise et monastère fondé du temps du Pape (Irégoire le (irand, par un noble personnage nommé Bomnin, dnnssa maison, à Na|)lcj, L'église fut'dédiée on l'honneurdo saint Hcrmc, de saint Séb-'istion, do saint Cyriaque et do saint Pancrace. Ce nouveau nionaslérc eut pour premier abbé Adéodat. Il devint bientôt tellement célèbre que trois autres monastères lui furent réuni>, afin do ne pas-c (lo l'ordre i\e Sainl-Konoît, fftntlée r.in 53V, (ra|»r«''S Lo Coinle, on plutôt (ra[)rès Maliillon, par saint Seine, à 5 lieues iiu-dessous fie Dijon. Il lui donna d'al>ord la rt'^gle de Saint-Macaire, qu'il avait re(;ue de Jean, le fondateur de Ileonians, puis celle de Saint-Benoît. Celte abbaye devint Irès-célô- bre. Les évoques de Langres, qui la comp- taient dans leur juridiclion , ra|>pelaienl leur fille spéciale et leur chambre {cameram suam). Lllc fut détruite vers l'an 731, par les Sarrasins ou Arabes, qui mirent à mort deux de ses religieux. Elle ligure, l'an 817, parmi les monastères cjui doivent au roi pe- cuiiiam absque militilms. Elle s'unit , en 1648, cl la congrégation de Sainl-Maur. L'il- lustre saint Benoît d'Aniane avait été re- ligieux dans l'abbaye de Saint-Seine, où il prit riiabil monasli(pic en 77V. — Voy., Gnl- lia christ., t. iV, col. 0%, la série de W> abbés. SEISENSTAIN nu GOBSTATT, lallh Dei (Allemagne). — Abbaye île l'ordre do Cîteaux, lille de Wilbering, fondée vers l'an 13V0, par un noble personnage, nommé EberbarcI de Waltsce.— Elle figure dans le diO( èse de Passau, dans la notice de Jongelin, qui cite [lusiours diiilômes en sa faveur, et donne la série de 33 abbés, svac l'indication des sépultures qu'on voyait de son temps dans cette abbaye (liv. iv, p. 82). SELBY, Selbicnse Cœnohium (comté d'Yorck, Angleterre )- Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, fondé sous l'invocation de la sainte Vieigo et de saint (icniiain, évô(|iie il'Auxerre, par (iuillaume le Conciuéraiil , roi d'Angleterre (lOGG-1087). — Voy. Moua- stic. Atif/licnn. — Selby, vilh; d'Angleterre, à 20 kil. S. E. d'Yorck, est le lieu de la naissan(e de Henri I", lils de (iuillaume le Conrpiérant. SELI(;ENSTAI)T, SeUymsKuHum (grand- (biclié de Hesse-Darm.'-tadl , Allemagne). — Abbaye de l'ordre de saint Benoît, située dans la ville de ce nom. sur le Meiii , à 0, par le célèbre chancelier Egiiianl, et la princesse Emma, fille de (lliarlemagne. (>e londateur mit dans son église les corps de saint M.irccllin et de saitit Tierre, martyrs, (lu'il avait fait apporter de Bome, d'après i ordre de l'empereur. Sa belle église reçut le tombeau d'Eginard et d'Enuna.Tes fonda- teurs, ainsi (pie celui de (îiselle, sœur d'Em- ma, Cette abltaye .N'unit, eu 1V81 , à la con- grégation de Bursleld. Seligenstadt est une ville forte du grau'l- duclié de Hesse-Darmstadt, sur le Bliin, h i-Gkil. N. E. de Darmsiadt. — \oy., (initia christ., t. V, col. C29, la série de 56 abbés. SELICiENTAL, Vallii Félix (diocèse de Balisbonnc, Bavière). — Abbaye de fenunes lie l'ordre de Citeaux, fondée l'an 1232 [>ar Ludomille, fille do Prémislas, duc de Bo- hème, épouse en premières noces d'Albert, comte de Bogen, et eu secondes de Louis I", duc de Bavière, dont elle était redevenue veuve en 1231 (115): ce fut l'année suivante qu'elle fondvH, datjs un faubourg de Landau, un' monastère de CistcrcieniU's, auquel elle donna sa dot, dit Jongelin, et dans lequel elle choisit sa sé|)ulture. On y voyait aussi les tombeaux des autres [)rinces de la basse Bavière, et de nobles seigneurs. — Jongelin (liv. ni, p. 21) donne la cliurte de fondation, et la liste de 23 abbesses, jusqu'en 1617, ;\ laquelle il en ajoute 6 autres d'une date in- • erlaine. SELINCOUUT (Saint-Pieube-lez), Selin- curtis (diocèse d'Amiens, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, foiulée l'on 1131, à 7 lieues d'Amiens, par Cauthicr 'l'yrol, seigneur de Poix, qui fil le don d'un fief "|)our sa construction à Milon, abbé de SaiiU-Josso aux Bois. Celte abbaye s'est appelée aussi Sainte-Larme, à cause d'une sainte larme de Notre-Seigneur que Bernard-Ciuillaume de Soissons, seigneur de Moreuil, apporta, dit-on, de la Terre SaiiUe, et qu'il donna l'an 1209 au monastère. On la conserva dans uu très-beau reli(piaire, et pendant long- temps elle attira un grand nombre de pèle- rins. On ra|)porte plusieurs miracles opérés en leur faveur. L'église éiail très-belle, dit- on. — Voy., Gallia christ., t. X, col. 135, la série de 45 abbés. SELSEY, Selesiense Canobium (comté de Sussex, Arrglelerre). — Ancien monastère fondé vers l'an 711, par saint Wilfri(l,év6quo d'Yorck, sur un terrain (pie lui avait donné Edihvack, roi chrétien des Saxons méridio- naux. Selsey fut depuis honoré d'un siège épiscopnl, (pie l'on transféra ensuite à (^i- ceslre. Le monastère de Selsey était dans une île, et consacré sous l'invocation de la sainte S'ierge. SELTZ, Sclsa ou Sa!clium (diocèse de Str.isbourg, Bas-Bhin, Fiance). — Al'bay(î de l'ctrdrc (Je Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Paul, fondée l'an 987 par lirniiératrice Adèle, femme d'Otlion lo (irand ; l'empereur Othon III confirma ensuite celte fondation, par un dipl(ime du V juin 9'i)2. Cette abbaye devint, en 1485, une pré- V(3lé séculière, dont les chanoines peu do temps ai>rès embrassèrent l'hérésie de Lu- ther. Les débris de leurs revenus furent concédés plus tard aux Pères de la compa- gnie de Jésus de Strasbourg, par la laveur de Louis XIV et les soins du car-dinal (Iuil- laume de t'urstemberg, évfique de Sti as- bourg. — Le Gallia cïirist., t. V, col. 835, mentionne quebjues abbés. SENANQLE ou SINANQUE, Sinanqua ou Sina(/ua (ancien diocèse de Cavaillon, au- jourd'hui d'Avignon, France).— Abbaye (le l'ordre de CIteaux, fondée sous l'inv.oca- tion de la sainte Vierge l'an 11V8, dans une vallée solitaire, derrière les montagnes do Vauclusc. Son fondateur fut Alfanle, évoque (III»J Louis de na\ièrc fui as-;assiiio le 15 novembre sur le pont de Kcllicim. 717 SEN DES ABBAYES ET MONASTERES. SEN 718 les les les de Ciivnillon. Ses premiers moines lui vin- rent, (lit-on, avec un abbé, de l'abbaye de MansUide, dans le Vivarais teaux. — Vo\ ., Gallia christ la série de 39 abbés. Plus heureuse que la plupart de ses sœurs, Taneienne abbaye de Sénanque est aujour- d'hui relevée de ses ruines* et relleurit en- core dans son désert |)rimitif, habitée désor- mais par une congrégation de Frères culti- vateurs, — « Nos campagnes sont en partie redevables de leurs moissons et de leurs troupeaux au travail des moines, dit juste- ment l'illustre auteur du Génie du Christia- nisme (liv. VI, ch. 7). Le spectacle 'de plu- sieurs milliers de religieux cultivant la terre, mina peu à peu ces préjugés barbares qui a'tachaient le mépris à l'art qui nourrit les hoiimies. Le paysan apprit dans les mo- nastères à retourner la glèbe et à fertiliser le sillon. Les moines lurent donc réellement les pères de l'agriculture, et comme labou- reurs eux-mômes, et comme les premiers maîtres de nos laboureurs Les plus belles cultures, les paysans les plus riches, les mieux nourris et les moins vexés, les équipages chanij êtres les plus parfaits, troupeaux les i)lus gras, les fermes mieux entretenues, je trouvaient dans ai)bayes. » « Cette vérité ne saurait être contestée, ajoute une Revue; les faits parlent, et les religieux répandus sur diflérents points de notre territoire le montrent en action. Qu'on demande aux paysans qui habitent dans le voisinage de la Trappe, de la Meilleraie, de llriquebec, d'Aigiiebello, si l'agriculture n'a jiointfaitde progrès parmi eux; si ce n'est pas une bonnefortune pourun paysqu'unétablis- ment de moines cultivateurs. Qui a donné l'idée de créer des colonies agricoles au mi- lieu des tribus guerrières de l'Algérie, sinon les résultats obterms par l'orphelinat de Ben-AcknoUn, sous la direction des Jésuites, et la ferme vraiment modèle des Tra|)[)is(es de Staouélil » {Revue des Bibliothèques pa- roissiales d'Aviijnon.) — Voilù pourquoi Mgr ran;hevô(|ue d'Avignon vient d'établir, dans l'ancienne abbaye de Sénanque, des Frères cultivateurs; et pourquoi le digue j)rélat a nommé une commission chargée (ie protéger en son nom les iiilérôis do la com- munauté, et de surveiller l'abbaye. « .... Ce petit rejeton du grand arbre l)énédiolée Noire-Dame d«;laCa Va- lérie, les Frères eu I li valeurs on tdéjii rendu de grands services à l'agriculture, en défrichruit rjU(;lipies-uns des ravins déserts du mont de Luberon, et en ap|»renanl aux [taysansdu voisinage h fertiliser leurs vallons sablon- neux. Celle famille de cénoîtiies, riirigée par M. l'abbé Barnouin, et liérne par Mgr l'archevêque d'Avignon, s'e^t niullipiiée; le monastère de la Cavalerie n'a fias sufli ,'i îeur ii'Mnbre toujours ( roissant : il a t';illii songvr au dépari; et h; pieux ess/nm v(\\\- duit manifestement par la Providence, s'est reposé sur l'antique abbaye de Sénanque. filiation de Cî- Cette abbaye était jadis habitée par des t. 1", col. 961, moines de Cîteaux, que saint Bernard affilia à sa réforme de ClairVaux. Les Frères agri- culteurs suivent la môme règle. Sénanque est sans contredit le plus beau monument d'architecture romane que |)Ossède le dio- cèse d'.\vignon, si riche déjà en édifices re- ligieux de ce style ; nous pourrions même dire le plus intéressant de toute la Provence, par son caractère et sa conservation. Son cloître peut être comparé à ceux de Saint- Trophime d'Arles, et de Saint-Sauveur d'Aix; sa vaste église et sa 'belle salle capitulaire, monument unique en son genre, font l'admi- ration de tous les visiteurs. Depuis la révolu- tion, l'abbaye de Sénanque était abandonnée aux regrets des amis de la religion et des arts. Son acquisition par les moines agri- culteurs,dits /Jcrnarrfms de l'Immaculée Con- ception, a été un heureux événement auquel tout le pays s'est associé par une sympathie et des vœux qui ne restent point stériles. » SKNDUAS (Notue-Dame de) Scndracum on Sindracense Monasterium (Gard, Fran- ce). — Monastère ilc l'ordre de Saint-Benoît, fondé avant l'an 1020, sur la rivière de Gar- don, h une lieue environ d'Alais. Jl fut don- né à Aldebert, évèque de Nîmes, par le Pape Innocent IL Urbain V le soumit l'an 13CG à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Ce monastère a fait partie du diocèse d'Alais, de|iuis l'érection de ce siège, en 169i, — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 519, la série de 18 abbés. SENONES-EN-VOSGES,5monrt in Yosarjo, ou Grandiarium (Vosges, France). — Célèbre abbaye de l'oi'dre de Saint-Benoît, sous l'in- vocalion de saint Pierre, qui existait dans le diocèse de Saint7Dié(îi 20 kil. N. de Saint-Dié). lille fut fondée vers l'anGtU par saint Gondebert, qui, s étant démis de l'évê- ché de Sens {Scnones), s'était retiré dans un désert des Vosges , près la rivière de Ko- bode. Il y bâtit , sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Pierre, un mo- nastère qui fut appelé Senones, en mémoire de la ville épiscopale qu'avait quittée le pieux fondateur. Le roi Cliildéric 111 lui con- céda un |)rivilége d'exemption. Ce raonas-' tère, soumis autrefois, quant au temporel, à l'évêque de Metz, et (piant au spirituel, à l'évêquo de Toul , était parvenu dans la suite à se soustraire h l'obédience de ces (Jeux [lontifes, et il avait obtenu du Saint- Siège une juridiction cpiasi -épiscopale sur les paroisses circoiivoi>ines. L'enqtereur ()lhf)n, aux [dières d'Adalbéion , évê(pu; . Calmet, cl surlôul ses eomimsilairos sur les Livres saints. Peu dlioimnes oui éerit autant (|uc lui, et ont fait, de la plus vaste érudition, un si saint et si noble usage. — Voy., fiallin chrisi., t. XIII, eol, 138i, le catalogue de 6'* abl)(''S. SKPEY (Kent, Angleterre). — Ancien monastère «le feniiiies < dont on attribue la londatinii à Mrconberl, roi de Kent, (jui mou- lut lan (lOV. SKI'T-F()NTAIM':S, Srplem Foutes (dio- cèse de Langrcs). — Abl>a\e de l'ordre de l'rémoniré, iille de Ikdieval en Argonne, .située à k lieues de C.liaumont en lîassigny, vers le nord, sui- la rivirie «le Hognon, au- près de Monte» lair. ('elle abl)é>^, de|>uis ll.'idulplic premier abbé, jusqu'à Hemi-lteiié Ri(iiunMn<',élu en HiS'*.— Annal. Prœnionslr., t. Il, col. 782. SKrT-lONTAINES-KN-'rHir.RArHF,^^^- tem Fonics in Tutracia (diocèse de Ueims, Ardennes, France-). — Abbaye de l'ordre de Prémonlré, londée l'an 1129, par Hélie, cliatelain de I\Ié/ières, et Ode , sa fem- me , à deux lieues environ île ('harîe- ville et de Mézières , et dans un licti dit alors liuniacum. Ses premiers religi<.'ux lui "inrent avec un abbé de l'abbaye de Flo- letl'e. Des icligieu^ics chanoinesses liabitè- rent aussi d';d»(ird en ce mèmebeu, dans lies l),1limenls vttisins; mais après avoir été transférées deux f«»isdans le voisinage, elles s'éloignèrent (M)lin entièrement. On voyait encore, l'an 1700, quelrpies traces de leurs flnci'Mmes demeures. — Voy. (iallia christ., l. M, (ol. .'}2(>. la .-érie de'S.'l abbés; An- nal. I*ra-iin>)isir., t. Il, col. 791. Sl'.ri FONS, Siplnn Fontes (diocèse de Moidifis, .Vllier, Fran«;e). — Célèbre abba\e de l'ordre de (liteaux, tille de Fontenay, SOU5 (llairvaux , située sur les contins du Hourboiuiais et sur la petite rivière de Hes- bre, à li lieues de la ville de Moulins. File lut dédiée à la sainle Vierge, sons le nom de Noire-Datiu' de Sainl-Lieu. Ou l'appelait autiefois Saiictiis /,(>(«.♦. Sainl-I.ieu. Ce nom lui convieiilencnreaiijonrti'buirdiSHilaudei- Mier siècK' k* (ia'lin rfirislinna, i\ ( ausede la .sainteté de ses pieux liabilanls. l'Jle fut fon- dée l'an li:J2, pai AN iiardou (iuic.liar(l,el(iuil- launse de Hum bon, ( onuue on le voit par les I ulles d'Adrien IN, de l'an \\lA>,i'\ d'Alexan- dre III. de l'an 1 1(>V. — (iaUin christ., t. IV. I.e ntoiiastèie de Seplfons, ainsi nonuné h cause de |»liisieurs sources d'eau vive «pii l'arrosaient, est célèbre dans l'histoire m»»- naMiipu' par la grande réforme iju'v inlro- duisii, vers le milieu du xvii' siècle, l'abbé lîusiathc de Ueauforl Ce pieux i>crsonuflge, nommé abl>é de Seplfons en IGoG, entréprif, d'y rétablir la règle de Saint-Benoît dans sa pureté |)rimitive. Il y réussit a|.rès beau- coup de peine et de longs elforts. — Voy. Diction, des ordres reli(jicu.r, t. III, p. 504. L'exemple des vertus que donna depuis sa réforme (il l'étonnement et l'admiration du monde chrétien. L'abbé de Rancé, quelques années plus tard, prit la réforme de Seplfons |)our modèle de celle de la Trappe. — \oy. Drouct de Mauperluis, Hisl. de la réforme de l'abbaj/e de Sept fous; vl le Galliachrist.,l. IV, col 4i)0, pour la série des abbés de Seplfons, L'abbaye de Septfonls subit le sort de tous les établissements religieiixen 1789;vendue connue bien national, apiès avoir passé par diverses mains, elle a été en dernier lieu ac- quise par les Trappistes. Iille esl occupée au- jourd'liui par une colonie de ces derniers ve- nus de l'abbaye du (îard, qui en ont pris pos- session le 18 octobre 183G. Ces bons religieux s'yiivrentaux travaux d'agricullureaveccetle supériorité dont ils font preuve partout. Ils ont fait liâtir une chapelle sur les ruines de la belle et vaste église, que les premiers ac(juéreurs avaient démolie. Celle coiumu • naulé est l'une des plus florissantes du dio- cèse de Moulins et de l'ordre des Trappistes en France. Elle est située dans la commune de Diou , canton de Dompierrc. Septlons élait autrefois du diocèse d'Autun. SEPTIME (Saint-Salyei n dk) S. Salvator de Scpiiino (diocèse de Florence, Toscane — Relie abbaye de l'ordre de Citeaux, in- sliluée l'an 123(i; mais sa première fonda- tion parait remonter beauciuip plus haut. L'historien llorentin Jean Aillani l'attribuo à un certain l'gon, comte de Magdebourg. Suivant la tradition populaire, Fgon, après atoir ravagé l'Elrune et commis plusieurs crimes, aurait été touché par la giûce de Dieu, et, en expialimi de ses crimes , il au rail fondé se|it monastères comme pour ré- pondre aux se|»t [)échés, qui sont la source de loiis les autres. Le monastère donl nous parlons aurait été le dernier sans doule et aurait jiris de \h le nom de Septime. Les princes et les souverains pontifes l'enrichi- rent tour h lour de dons ou de privilèges. Il renfermait une très-belle bibliothèque où l'on voyait d'innombrables manuscrits. Joii- gelin, qui parle de ce monastère avec de très-longs liétails, dit (pi'il a été le plus cé- lèbre fie loule l'Italie (liv. vu, p. 3k et suiv.). Ce même auteur 'donne uno série de 95 abbés, .le li.'IG i\ IG.'W. SEPT- M FF LES, Septrm Molœ (diocèse de Rouen, Seine-Inférienie , France). — An- cienne abbaye d«; femmes, dont la tradition montre encore linéiques vestiges auprès du village de Sept-.Meules,sur les rives de l'Yè- re, dans le canton d'Eu, — « Dans une île de rVère, bordée de saules, enlfjuréo de mou- lins et d«; chutes d'cau, dit le savant abbé Cochet, fut autrefois placée une abbaye de femmes donl les murs en pierres tutleuses aflleureiil aujounriiui le sol. C'est là que la liadiliou des jieuples, toujours vivante à lia- vers les ûges , ujonlre «iieoie los derniers 721 SER DES ABBAYES ET MONASTERES. SER 722 vestiges d'un monastère qui n'a laissé qu'u.ne seule page dans l'hibloire.Nûus ne connais- sons :>on existence que par un diplôme mé- rovingien, cité par Mabillon, dans son sa- vant Traité de la diplomatique (p. VOOct 491) ; c'est un |>laid ou jugement dç Pé[Mn le Brcl', maire du })a|ais, délivré en 751, en faveur de FuUad, abbé de Saint-Denis, contre Re- ganane,abbesse de Se|»t-Meules; ils'agissait d'une discussion élevée entre ces deu.v puis- sances ecclésiastiques, à propos de pro[)rié- t^ monastiques dans le village de Curbprina (la ferme de Corberie, dépendant de Sept- Meules, pense l'abbé Cocliet). L'abbaje do Sept-Meules possédait ces terres , l'abbé do Saint-Denis criait à l'usurpation; l'affaire fut |)ortée au tribunal de Pépin, et voici à peu j)rès en quels termes il rendit sa sçintence : fsu,it çelté sentence, en faveur de l'abbé de Saint-Denis, donnée, au palais d'Altigny, le 20 juin de la neuvième année du règne de Cliildéric). « Qu'est devenu, poursuit l'abbé Cochet, ce monastère de. religieuses, un ùqs plus anciens dont les annales de notre province lassent mention'? On pense communément qu'il aura péri sous les torches des Nor- mands, comme ceux de Sainte-Austreberteà Pavilly , et de Childemargue à Fécamp. Sans i'us\irpation dont il s'e-st rendu cou- pable, nous n'aurions aucune preuve histo- rique do son existence^ la tradition seule en a conservé un vague souvenir, mais ces dires ties vieillards n'étant point appuyés par l'his- toire, ont passé pour un de ce^ contes faits i\ |»laisir, inventés par l'ignorance et per[ié- lués par la créilulité. Il y a donc là sous l'herbe de la [)rairie des saintes qui repo- sent et peut-ôlre des martyres, car les Nor- mands étaient de cruels persécuteurs , et leur barbarie anti chrétienne les avait fait surnommer les Sarrasins du nord. Il serait curieux de savoir si , en face des enfants d'Odin, les religieuses de Sept-Meules se sont mutilées elles-mômes , comme leurs sœurs de Fécamp. r>[Les églises de l'arrondis- sement de Diippr). SERdK KT BACH ( Saints- ), SS. Serrjius et Itaççfius ( h Paris, France ). — Ancienne llcaux, fille de I.a Ferlé, (pti fut fondée l'an VIM. Klle était située près de Bobbio, d'après la plupart des catalogues des monastère.'» de l'ordre. (Jon(;kli««.) - SKRNIN ( Saint- ) (paroisse de Taur), .S'. Salarnintts f ?i Toulouse, Haute -(larornie, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Augustin, fondée vers Tan 1301), par Vital, religieux de l'ordre des Frères Mi- neurs, et depuis évêque d'AIbano, et cardi- nal du titre de Saint-Martin aux Monts. Ce pieui personnage la fonda pour quelques iemnies pénitentes de Toulouse, dans un lieu de la paroisse du Taur, dépendant du monastère de Saint-Sernin. Raymond , alors abbé de Saint-Sernin, et depuis évêque. d^ Mi repoix, les admit à la j)rofession de l'or- dre et de la règle de Saint-Augustin, selon la forme et le mode des chanoines eux- mêmes de Saint-Sernin, et il voulut qu'elles s'appelassent Sœurs chanoinesses de Saint- Sernin. Le Pape Jean XXU, (pii avait érigé leur maison en prieuré, l'érigea ensuite en abbaye, l'an 1327. Cette abbaye fut dévastée en 15^2 par les sectaires, qui mirent les chanoinesses en fuite et brisèrent les images des saintsdans l'église. — V'oy., Galliachrist., t. XIH, col. 122, 18 prieures ou abl)esses. . SERNIN (Saint), DE TOULOUSE S. Sa- ^arnmMs (Haute-Garonne, France). — Vieille b;isilique fondée peu après lan 359, pour recevoir le corps de saint Sernin, ou Satur- nin, martyr, et qui eut pour premier auteur, à ce que l'on croit, saint Silvius, évoque dQ Toulouse. Elle fut bâtie d'abord dans un fau- bourg de Toulouse, et se trouva |»lus tard ren- fermée dans son enceinte. Saint Exuiière qui succéda à Silvius, acheva delà construire : suivant quelques-uns, ce saint pontife y au- rait lui-môme établi tlès lors desreligieux.il est certain du moins qu'il y en avait plus tard, mais ils furent reniplacés, dans la suite, l»ar des Clercs séculiers, qui, au temps de Grégoire VU (1073 35), embrassèrent la rè- gle de Saint-Augustin. Ce pontife leur don- na un privilège de pro,tectian contre les pré- tentions d'isarn, évêque de Toulouse, et constitua pour leur défenseur, Richard, abbé de Saint-Victor de Marseille, et cardinal. Le Pape Urbain 11 consacra, le 211. mai 1090, leur f église , récemment restaurée ; et dans le concile de Nîmes, du mois de juilletde celle même année, il l'enrichit de plusieurs droits et privilèges. Cette abbaye fut sécularisée par une bulle de Clément VII, du 5 des ca- lend(vs d'octobre 1520. Outre le corps de saint Salurnin, on y conservait les relnpies de plusieurs apôtres et martyrs. — Saint-Sa- turnin ou Saint-Sernin est aujourd'hui la plus belle église [)aroissiale de Toulouse, et comme autreiois, elle est vénérable eiicoie par sespieus(!S richesses, accrues, môme do nos jours, par des trésors nouveaux. — N'oy., Gallia christ., t. XIII, col. 94, la série do :•«) abbés. SERRES ou CELLE-FKACCE, Cvila Fra- xi/a' (diocèse il'Auch, (icr^, Ki-ancc;). — Ab- ba^o fondé»? avant l'an 817, car elle ligure dans le recensement des monastères fait da,ns rass(!uiblée tenue celle ainu';el^,h Aix- la-Cha|»elle. Elle passa depuis à des cha- noines séculiers. • SERVAT ( Saint- ) DE MAESIRICIIT. — Abbaye dont on ignore rr)rigine, mais dont on aitiibuc la tondaiiou à .-aint M.inuliv, 1^ 7S^ SEV DICTIONNAIRE SEV 72» évoque fie Liège, qui nioiinil l'an 589. Elle étail, d'après le (iallin christ., dans le dio- cîisede Liéj^'e, ( Belgique ). Elle existait au milieu du mm' siècle, lors(|u'elIe donna asile h Wando, al)l)6 de Fontenelle, exilé de son abbaye par l'ordre du prince Charles. HWq subit plusieurs vicissitudes, et paraît avoir perdu son titre abbatial avant le milieu du X' .siècle. SERVIT (pr^s de Xalive ou SAN-FELIPE, Valence, Espagne ). — Ancienne abba.ve fondée au vr siè(!lo, par le saintabbé Donat qui, fuyant i'invasiou des barbares ou des Maures, passa d'.Xfrique en Espagne avec 70 religieux, emportant un grand nombre de livres. Une vertueuse et noble dame, nommée Mincliée, le prit sous sa protection et l'assista libéralement. Aidé par elle, Do- nat fonda le monastère de Servit, près do Xative, au royaun)e de > alence, et fut l'un des premiers propagateurs de l'ordre reli- gieux en Espagne. Suivant Jean, abbé de «iclar, auteur contemporain et très-digne de foi, Dunal, abbé de Ser\it, opérait des miracles, et il était en grande renommée, l'an 5* de rem|>ercur Justin II, c'e^l-à-dire l'an 570. SEUY-AUX-PUES, Scriacum. ^ Abliaye de France, de l'ordre de Prémontré, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1127, dans lediocô.-e d'Amiens, par une co- lonie de Prémontrés do Saint-Josse aux Bois, appelés par AnseldeCayeux, seigneur de Bouillancûurt, doFriville et de lUunbur. Ces religieux furent transférés un peu plus tard dans un autre lieu, qui leur avait été donné |)ar (luillaume, tils du fondateur An- sel. C'était dans une agréable plaine cou- verte de prés, arrosée par la Bresse, qui sé- pare la Picardie de la Normandie, et non loin de Blangy. Le monastère fut établi dans ce nouveau lieu, où il subsista jus- «ju'au dernier siècle. — ^(>y., (idUia christ., t. X, col. 13t>3, la série de 39 abbés ; Ari' nal. Prtrmnnslr., t. Il, 705. SEUILLV, SELILLEV, SI LLV, .Su//* vhw» ou 5eu//ùirw//W diocèse de Tours, Indre-et- Loire, France). — Abbaye de l'ordre do Saint-Benoît, sous l'invocaiion de la sainte Vierge, fondée l'an iill, par les comtes d'.\niou, dit-on. Elle était située aune lieue ' de Cliinon. Elle s'unit dans la suite à la coii- I grégation d(; Saint-.Maur, ■ SEUUIN (S\i>T-) DE BOHDEAIJX, S. Se- rerinus (dironde, France). — Ancienne ab- baye du diocèse de Bordeaux, fondée avant l'an 593, près la ville de Bordeaux. Saint (jirégoire de Tours (M1 fait mention dans son livre Degloria confess., c./»5. Louis le Pieux donna une charte pour contirmer ses pos- sessions, et il la soumit ensuite, av(;c Saint- Romain de Blaye, à l'église de Bordeaux, aux prières de l'archevêque Sichar. (]e mo- nastère eut dans la suite des chanoines ré- i;uli('rs de S.iint-Augustin, cl [ilus lard des chanoines séculiers. SEV EU (Saint), S. .SVrcrH» (France). —Ab- baye de l'ordre de Saint-Bcnoil, fondée vers 523 à deux lieues environ de, Vue, en Nor- nnndie, par saint Sovcr, évêque d'Avran- ches, doù elle a pris son nom. Elle était sur les limites des diocèses de Coulances et d'Avranches, et du diocèse de Coutances , suivant le Gallia christ. Détruite cl ruinée j)ar les Normands , elle fut restaurée vers l'an 1085 par Hugues d'Avranches, vicomte d'.Vvranches, qui fut depuis comte de Ches- ter. — Voy. , (iallia christ. , t. XI, col. 914, la série de 47 abbés. SEVEU (Saint) CAP-PE-GASCOGNE, S. .S'ei'rrjaraît lui devoir son accroissemenl, étail appelée Cap-de-Gasgonc, non point, dit le GiiUia christ., parce qu'elle étail la ville princi|)ale et la métropole de toutes les au- tres, mais i^arce qu'elle esl le commence- ment de la Gasgogne proprement dite, peut- être môme parce qu'on y tenait les assem- blées de la Novempopulanie, sous les com- tes ou ducs des Gascons. Ces assemblées étaient convo(|uées par les abbés de Saint- Sever. On n'a rien de certain sur la pre- mière londalioii de cette abbaye. Sa restau- ration fut l'œuvre de Willaume Sanche , comte destjascons, (pii a(;(()uq)lil | ar là un vœu fait au tombeau du bienheureux mar- tyr Sevcr, lorsque les Normands avaient en- vahi ses domaines. — ^'oy., Gallia christ., l. I, col. 1175, la série de 51 abl)és. SEV EU D'AGDE (S.unt-), S. Sevenis Are- mier abbé de l'abbaye de Générez, fondée par le lomto Sanche. Son patron étail saint Sever, prélre, dont saint Grégoire parle souvent dans son livre De la gloire des Confesseurs, ch. 49. Détruit par les Sarrasins connue tous les au- tres de la Bigorre, le monastère de Saint- Sever fut soumis, dans le xT siècle, par Cen- tulle, comte de Uigwrre, 5 SaintVidor de Marseille, alin d'élre restauré. Le Pape Ur- !)ain II, par une l)ulle de l'an 1089, conlirma cette soumission. Plus tard Saint-Sever de VvU'lan fut uni à la congrégation de Saint- 7Î5 SUE DES ABBAYES ET MONASTERES. SIB TÎ6 Maur.— Voy., Galtiachrisl., t. 1", col. 1244, la serre de 23 abbés. SEVERIN (Saint-), S.Severinus (Charentç- InférieurCi France). — Abl)aye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée avant l'an 11 tO. Elle est située, dil le Gallin christ. , aux confins du diocèse de Poitiers et de Saintes, syr la rivière l^ Boutonne, près Dampierre, à trois Heues de Saint - Jean d'Angelj. Détruite comme tant d'autres, au temps^ des calvi- nistes, son église ne possédait plus, au com- mencement du dernier siècle, qu'un seul l)rieur, chanoine régulier, qui était curé en uiôme temps. — Voy. , Gallia christ. , t. 11 , col. 1348, la mention de 7 abbés. Saint-Severin est aujourd'hui une com- mune du canton de Lonlai , arrondissement de Saint-Jean d'Angély. SEVERIN (Saint-) (à Paris, France). — Ancien monastère ue Paris, qui subsistait encore sous le règne de Henri 1" (1031-1060). L'église fut érigée en paroisse dès l'an 1210. C'est aujourd'hui une cure de seconde classe. L'église est Fune des plus gracieuses et dos plus remanjuables de la capitale, scvus le rapr ] tort de l'architecture. Dans celte éi(lise, et dès l'année 1311, fut érigée la première con- frérie établie en France en l'honneur de la Conception immaculée de la très - sainte " Vierge. SEVERO (San), Fabaîe S. Sevcri (diocèse de Ravenne, Etats de l'Eglise). — Abbaye de l'ordre de Cîtcaux, fille de Locedio, de la ligne de La Ferlé, fondée vers l'an 114-0. Jongelin parle d'un autre monastère de Saint-Sévère qui existait de son tem[)s dans la ville même' de Ravenne, et dont l'abbé Pierre devint cardinal Tan 1310; il n'ose aHirmer au'il ne soit pas de l'ordre de Cî- tcaux et le môme que celui qu'il vient do mentionner. SHAFTESRURY, Sceptonicnsc Cœnobium (Dorsel, Angleterre). — Monastère de reli- gieuses de Tordre de Sainl-Renoît, fondé, au \' siècle, par Elgive, femme du roi Ed- mond, petil-filsdu roi Alfred le Grand. Celle pieuse princesse v fut inhumée. (Schaflcs- l)ury est une ville «l'Angleterre, à 40 kil. nord-est de Dorchester.) Ce monaslère était sous l'invocation de la sainte Vierge el de saint Edouard. — Voy. [Monastic. anglican. SHEPEY, Scnpiensc Cœnobium (Kent, An- gleterre).— Monastère de femmes de l'ordre de Saiql-Bcnoît sous l'invocation de la sainte Vierge, fondé dans l'Ile de Shepey, sur la côte de Kent, jar sainte Sexburge, femme d'Ercombcrl, roi de Kent, et r|ui fui depuis abbessc d'Ely. Celle |»rincesse reine ne l'a- cheva qu'en 004, apro-> la mf)rl de non mari, II fut eu peii de lemp^ peu|)lé de 74 religieu- >es. C(! monaslère, connu sous le nom de, M ) nslerde Shepey, lui délruit par l(!s Danois. On le reb;Uil l'an'lCU). et Cuillaume, arche- vè(jue de (lanlorbérv, le di'dia sous l'invo- Cfllion de la siinle Vierge et de sainic Sex- burge. On y a vu des rcligUMi^es bénédic- tines jusfju'h la destruction des abjiayescn Angleterre. SHEKROIRNE, Shirhnrncnac ('œnobium (comté de Dorset, Angleterre). —Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée et dotée parles rois d'Angleterre, C'est dans ce monastère que fut consacré h Dieu et élevé dès ses premières années saint Etienne surnommé Harding, l'un des premiers fondateurs de l'ordre de Cîleaux et le |)ère spiriluel de saint Rernard. «La règle de Saint-Benoit, dil un biogiajihe de saint Etienne, alors prolestant el depuis converti h la foi catholique, permet aux pa- rents d'offrir leurs enfents avant leur qua.- torzième année à l'autel du Seigneur, pour le servir dans le cloître jusqu'à la (in de leurs jours. Dans ces temps de désordres, ators qu'était si fort l'entraînement vers des actes ae violence , de rapine et de débau- che, des parentes pieux croyaient ne pouvoir mieux assurer l'innckence de leurs enfants a n'en les plaçant de bonne heure à l'ombro 'un monastère. De môme qu'ils avaient déjà en leur nom conlractésur les fonts les vœux solennels du ha|)tème, alops ils les ame- naient à l'église du monastère, les inlrodui- saient dans le sanctuaire, et, enveloppant leurs mains dans la nappe tlo l'autel, les con- sacraient solennellement au service de Dieu, s'engagcant en môme temps par serment à ne leur donner aucune |)ortion de leurs biens. Us les laissaient alors, avec une entière sé- curité, à la garde du supérieur, pour qu'ils suivissent leur maître avec plus de facilité sans être ralentis parles embarras terrestres. Rien de plus attentif que la discipline à la- quelle saint Etienne fut ainsi soumis dès ses jtius lendrcis années ; un prince n'est pas élevé avec plus de soin dans le palais du roi que n'étaient ces enfants présentés aux mo- nastères, qu'ils fussent nobles ou de basse naissanc » Vie de saint Etienne IJardiwj par Dalgairns, éditée par le fcv. J. H. New- man.) Un siècle environ avant cette éi)0'que, saint Dunstan avait ressuscité la ferveur des Bénédictins d'^Anglelerre , tombée en plu- sieurs endroits en décadence; et c'était d'a- près ses constitutions que le monastère de Sherbourne était gouverné. SHROWLE ou SHROWE, Flumen Dei (comté de Longford, dans le Leinster, Ir- lande).— Abbaye de l'ordre de Clteaux, (ille do Metlifont. Elle fut fondée vers 1200. Les habitants du [)ays rap|)ellent <]uelquefois, dit-on, Striuthic ou Strulh. SIBBETON, SibbcloniuniySibelonensis Ab- batia ^comtédo Norfolk, yVrij^lelerre). — Ab- ba)C «le l'ordre de Cîleaux, lille de Wardon, de la filiation de Clairvaux. Elhi fui fondée en 1150, par (iuillaume de (iliiiKty ou de (ba- llet. Les rois Etienne; et Henri 11, conlirmè- r(.'nt cette fondation, c(!ll(! abbaye; élail sous l'invocalicn de la sainte Vierge. {Munaslic. aniflican.) SlHI':H.U:iJM. — .\h\m\c d(! l'ordre (Je, fondée Tan IHl, dans le diocèse de Ma.vence, et dans le landgraviat de Thu- ringe, dit le Gallia christ. El|e devint célè- bre l'ar la sainlclétle ses hobitaiiti;. Son pre- mier abbé fat^■ulkin, dont on a des sermons, dit Jongolin, et dont le mén'>|oge de Cîleaui fait mciUi(M) au 18 s(![)leiubre. , SIE EN BlUr.NON (Notrk-Damede L.K),Ab- sin lirinium ou B. AI. de sede BrignoAii (Mainp- ei-L(jire, France). — Abbave de l'ordre do Sainl-BeiioU, fondjSe sous l'invocation de la ^.ainteVicrge, et située entre Thouars et Mon- treuil-Bellay, aux conlins de l'Anjou et du i*oilou. plie fut fopdée l'an 112Q par Giraud, seigneur dolJcrlay, et enrjc-hie successive- ment par les bienfaits des seigneurs do 'Jbouars, de Lusignan, de Mantberon, etc.^ dont on voyait encore au dernier sièrie les nobles écqssons susper.dus à la voûte de l'abside.— Voy.,C«///rt christ. ,1. II, col. 1298, la mention de 1^ abbés seulement. L'abbaye de Notre-Dame do \a Sie-en-Brignon était dans le djoc èse de Poitiers, el dans la ya- roissede Sainl-Macaire (canton de. Montreuil- Bellay, ari'ondi»jsemcnl de Saunmr). SICiEBElUl , Siyebcrgevi^e ]\Ion^$tçriHm (Prusse rbénane). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Maurice, fcjniiéc; vers l'an lOGG, dans le dio- cèse de (Iplogue, aq delà dû lUiin, à trois piilles à pou près do Bonn. Saint Annon, (ïrchevôque de Cologne, commença sa con- struction un peu avant l'an 1066, et l'ceuvre terminée, il consacra ôon église celte année mémo sousIenomdeSaint-Micbel arcbange, eu la mettant sous le patronage de saint Maurice et de ses cp.mpagnons. ^c s^int pofl- tife y plaça douze religieux du monastère de Saint-Frudueux, tiès-célèbre alors par sa régularité, el (pi'il avait amenés avec lui en roverjant d'Italie. Il les visitait très-souvent, dit le Gallia christ., et après sa inort, il fut inlinmé au nnlicu d'eux. — ^'oy., Gallia christ., t. III, col. 760, la s^ric dé 30 ab- bés. SKiISMOND (Saisît-), CcUa S. Siyismumli, Jtuhcacum in Alsatia. — Ancienne abbaye de Tordre de Saint-Benoit, (pii paraît avoir existé près Uonllac li (Haut-Ulilu, France), avant l'an 068. Suivaiit Mabillon, elle aurait été fondée pour des religieuses. On y voit repcndanl, pour premier abl/é Imiuerius, dont on place la mort h l'an 068, et après lui ([uolques autres abbés. (Jnoi (piil ensuit, ce monastère, aprèsav<)ir>u le l'ope Léon I\ consacrer sa nouvelle ba.sili(pie, eu y ajou- tant le titre de Sainl-.Marc;, devint une pré- voté ou un prieuré, tjui, ili's l'an \'-'i^ vtu I moins, fut soumis au oiOnaslèro de Saint- Georges en Hercinie. SK.ISMOM) (Saint \ PBES 0|\THi:S, 5. Si;/isiimndus ou S. Mnri,(\ S^ei (ancien dio- cèse de I)ax, aujourd'liui de Ba.Nonno, Bas- ses-pyiénées, France). - Abbaye de fcnuncs de l'ordre de Cîleaux, fondée par les comtes ;le Béarn.vcrs le commencement duxiv'iiè- (le. -Foi/. Marca, Ffisl. du liinm; cl, (îal'ia DiCTIONNAlKE SIL 728 l. I, col. 1070, 1^ série de 16 abbes- christ ses. SIGNY ^Notre-Dame de), Signiacum ou Signeium (diocèse de Reims, Ardennes, France).— Abbaye de Tordre de Cîleaux, fille d'Igny, de la fdiation de Clairvaux, fondée Tan 1135, par les seigneurs du pays, à la re- quête de saint Bernard. Si Ton en croit un vieux manuscrit cité par Marlot et les frères de Sainle-Martlie, saini Bernard, abbé de Clairyaux, s'étanl rendu sur le territoire de Porcicn, promit aux seigneurs du pays, sa- voir à Anselme, comte de Ribodimont, h Henri, comte de Porcien, 5 Clarembauld, seigneur de Rpsel et à Rodulfe, seigneur do Turne, (lu'ils posséderaient un jour autant d'espace dans /(i céleste patrie, çu'^Vs f» con- céderaient de leurs possessions pour la con- struction d'un monastère. On a peine à croi re, ajoute le Gallia christ., qu'un tel langage soit sorti de la bouche d'un si saint aT>bé. Quoi Qu'il eu soit, pon-seulcment ces qua- tre seigneurs, raai§ encore les chanoines de l'église de Reims, donnèrent anssitôl de leurs biens pour la fondation d'un monastère. Douze religieux furent appelés du monas- tère d'Igny, et Tliibaud, comte de Champa- gne, leur fournit à son tour les moyens de mènera Tince^te nouvelle ibndalion. — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 305, la suite de '42 abîmés. SIG Y, 5ii^c/um (diocèse de Rouen, France). — .\bbaye sous l'invocation de Saint-Martin oude Sflinl-Vùlgaine, foiidée et dotée vers Tan 1052, par un certain uersonnage nommé Hugues, qui la soumit a l'abbaye de Saint- Ouen. Ce lut plus lard un simple prieuré. SILLY t:N ÇmŒFEW, Silicium ou Signtium OU S. Afariade Gofcr{d\ocàsQ de Sécz, Orne). — Abbaye de France, de Tordre de Prémon- tré, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée vers Tan 1128, dit-on, entre Argentan c^ Hiesmes, h (juatre lioups dp Séez, par Drogon, chevalier, (juiy prit lui-même Tlia- bil religieux. L'impératrice Malhildc, fem- me de Henri V, (jui lui conféra [dusieurs biens, est aussi regardée comnie sa fonda- tHce. Plusieurs rois de France et d'Angle- terre, et les comtes d'Alencon, se monlrè- |-cnl à leur luur les généreux bienfaiteurs de celle abbaye.— Voy , Gallia christ. ,{. IX, col. 758, la siiric do V3 abbés ; Annal. Prœ- vionstr., t. Il, col. 803. SILOE (diocèse de Prague, Bohème). — Abbaye de Tordre de Prémontré, fille de Strahow ou de Sleinfeld, située près de Ckaslavia. Elle fut fondée Tan 1138, par So- bieslaw I", dm; de Bohème. Celte ai)baye de ' Siloé esl Tune de celles, en bien petit nom- trc, de Tordre de Prémontré, qui existent encore dans la Bohême.— Voy. Annal. Prœ- monstr., I. II, col. 809. .S7/.r.l li. MARLE.—Mhiya de Tordre de Citeaux, (pii existait près de llcimbacli,dans le (liorès(! de Cologne (Allemagne). Suivant le Giillia f//;».s7., c'est peut-être la môme que Silra B. Miiriœ in IJifpia ou Marienwalt, fille de BoUenbroch , qui fut fondée Tan l'ivSO. 729 SIT DES ABBAYES ET MONASTERES. SIX 750 SJLVA NIGRA (S. Petrls in). - Mq- naslère de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in-^ vocation de Sfjint-Pierre, fondé l'an 1093, dans l'ancien diocèse de Constance, h deux lieues de Fribourg en Brisgau (gr.Tnd-duché de Bade, Allemagne), par le'ducBerlliold II, qui lui conféra tous les biens d'un autre mo- llaslère construit par spn p^re, h Wijheim. Gebehard, évêqup de Constance, et léga} du Saint-Siège, frère dudit Berthofd, consacra le nouveau monastère le jour de la fôto de saint Pierre aux L\ens.—YoY', Galfiaçhris^ liana, t. V, col. 1056, la série de k% abbés, SIMORE, Simorra Miocèse d'Aiich, Gers, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'inyocalion de la Sainte-Vierge , fon- dée avant l'an 81?, sur la petite rivière la Gimone. On y conservait religieusement le corps de saint Cerat, qui était en grande vé- nération dans toute la contrée. — V'oy., Gnl- tia christ. t \. I, col. lOU, la série de 29 ab- bés. SINNINGTHUAÏTH , Sinningthwaitensis Abbatia (comté d'York, Angleterre). — Al:|- baye de femmes de l'ordre de Cîteaux, qui a existé dans le comté d'York. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. On trouye, dans le Monastic. anglicQnum^ diverses char- tes de donation en sa faveur. SION (Maison de) (^Angleterre. — On nom- mait ainsi un monastère de l'ordre de Sainte^ Brigitte, situé près de la Tamise, dans le Mid- dlesex, à dix milles de Londres, et lé spul do cetordreenAngleterre.il avait été fondé, en 1413, par Henri V, avec une magni- ficence vraiment royale. Ce monastère étant fort rjche, fut un des premiers que l'on dé- truisit sous Henri VIU. Edouard VI le donna d'abord à Edqpard, diic de Sommerset, et il f)assa ensuite à Jearii duc de Norlhumber- and. La reine Marie le rendit à l'abbesse, mais il fut détruit de nouveau soqs Elisa- beth. Les religieuse^ s'enfuirent, et allè- rent successivement à Malines, h Mauen. etc. EIlçs se retirèrent entin à Lisbonne, oCt le roi Pliili[>[)e II, cl plusieurs personnes clia- ritables vinrent à leur secours, Une damq portugaise ayant embrassé leur règle, elle leur donna une terre dont elle avait hérité. — Voy. Monast. anglic. ; ^olitia Monas- tica do Tanner; Ilist. ecclesiast. de Fui 1er. SITICH, Silicum (diocèse do Lavbach, II- Ivrie, Etats autrichiens). — Abbaye de l'or- dre (le Cîteaux, (il le de Bayn, londée l'an 1135. Elle paraît avoir pris son nom, dit naï- vement Jongelin, de son fondateur, (pii ré- pétait : sil hic {quil y ail là) un monas- tère; ou cerlaineiuenl d'un perroquet qqi disait les uiAmes paroles : < Puisipie les armes du eoqvcnt |)ortent un pcrrocpiet vett dans un bouclier d'or, ainsi (jue je l'ai vi; lie me» yeux. » (Liv. iv, p. 3y.) SITICHENBACIÏ, Siiichmbachintn ^ancien diocèse de Verden, Hanovre). Ahlia^o de L'ordre de Cltt-aux, lille (h; ll.l^(l(•nll.•Ju^en, fondée vers l'an 12;iO, par Ludoi, évè(|uo de Verden, ou, selon d'autres, en 12V3, et dotée, oins lard, par Jear) de Scslerllict, évèqne do la même vj1|o, rpii, lo lOdécembie 1388, y fut inhumé avec de grands honneurs. Jon- gelin pense que cette abbaye est d'une datt; plus ancienne. Son grand bienfaiteur, dit-il, est Olhon, surnommé le Brave, duc. de Bruns>Yicls et de Lunebourg; avec sa femme Malhilde, fille de Louis, électeur palatin, vers l'an 1320 (liv. m, p. .52). SI VERSTAT (Bavière), l'un des huit mo- nfjslôres bAtis au vm' siècle, dans le diocèse de Frisingen, par les comtes Lanfroi, Wal- dram et Elisand, frères, selon l'auteur de VHist. dç Voxdre de Saint- Benoit. Il fut ruiné par les Hongrois dans le x* siècle. SIXTE (Saint-), S. Sixtus (à Reims, Marn9, France). — Ancienne église fondée sur le tombeau des saints Sixte etSinice, |)remiers évoques de Reims, et qui, suivant Flodoard, fu| occupée par des Clercs séculiers vers l'an C20. Elle avait, le titre d'abbaye longtemps avant le i\^ siècle, où Charlemagne la donna ^ Ansigise, depuis abbé de Saint-Germer de Flaix, et ensuite de Fontenelles. Mais déj;\ vers le milieu du x* siècle, elle n'était plus ni abl^atiale ni collégiale : elle était devenue une simple paroisse ou un bénéfice simple. Le ^ff//ùf chrisliana, qui en fait mention, termine par ces mots : « Aujourd'hui la ba- silique a été rasée, et le titre de bénéfice n'existe plus. » SIXTE (Saint-), à Rome. — Célèbre et premier monastère de l'ordre dominicain, fondé à Rome, l'an 1217, par saint Domi- ni<îne. « Au pied mériç|iQnal dn mont Cœ- lius, dit l'historien de ce saint, le long de la voie Appienne, et en face des ruines gigan- tesques des thermes de Caracalla, s'élevait Vine ancienne église dédiép à saint Sixte II, Pape et martyr. Cinq autres Papes, martyrs comme jui, reposaient h ses côtés dans cette sépqltnro. A l'un des lianes de l'église, nou- vellement réédifiée, était attaché un cloître presque achevé..... Dominique s'empressa do demander l'églisp et le monastère au Souverain Pontife. Honarius 111 lui en lit la concession verbale. ((, En trois oii quatre mois, Dominicjue eut rassemblé, 5 Saini-Sixte, jusc^u't» cent reli- gieux. Une fécondité rapide et prodigieuse succédait en lui à la lenteur qui avait tou- jours été le caractère de sa destinée. Cet liormne, (jiii navait commencé sa carrière véritable qu'à trente cinq ans, et «pii avait nijs douze années à se former seize disci- ples, les voyait maintenanl tomber h ses j)ieds comme les épis miirs tombent en été sous la faucille du moissonneur Saint Sixte, pla(é sur la route que suivaiciil au- trefois les triom|ihateurs romains pour mon- ter au Capilole, fut tçim(un, |ieiidanl une année de scènes plus merveilleuses (pie les spccla(;les aiix(|uels les généraux de Komo avait/ni accoutumij lu voiy Ap|>ieinie. En au- cun lieu el en aucun temps, l)ilninne, (11. *}.) 731 «(! DICnONNAinK SOL 73^ D^s l'année suivnnie (1218), ^e couvent de Slèrc (le religieuses docninicaines, (jui y lurent tifltisft^rées de divers couvents de Ùônie, et |iriM(i|ialeinenl do Sainle-Marie ai delà du 'l'ilire Le Pape donna, h sainl J)()niini(iue, en écli.inge de l'hahilation do Sainl-Sixle, réalise et le monastère de Sainte-Sabine, .-iu nionl Aventin, à côté de son ['ro|irc |)alais. « L'an 1575, sons le [onlilicat de Gré- goire XIH, dit l'historien de sainl Uonii- ni(jue, les religieuses de Saint-Sixte, ( lias- sées de leur retraite par l'air fiévreux de la Campagne romaine, vinrent s'établir sur le (Juirinal, au nouveau monastère de Sainl- Dominiquc et de Saint Sixte, em|)ortant avec elles, dans celle émigration, l'image de la sainte Vierge. Saint-Sixte, dépouillé et aban- donné, resta seul sous la garde de ses sou- venirs....» (Le I*. LACoHDAniK.) SLIEKBA(:H.5/j>r6(UMm(Haute-Autrielie). — Abbaye de l'ordre de ('îieaux, d'abord de femmes, et ensuite d'IionuMes, située sur les contins de la Holiéme. l'ille fut rcMOUvrée et restaurée vers Vuu Ki-iO, i ar Antoine, arclie- yùquo de Vienne, ci-devant abbé de Wil- liering. SOBKADE (Nothk-Dami: dk}, (Galice, Ks- tiagne). — Monastère; de Tordre de Sainl- k'noit, (jui subsistait dès l'an 78*2, selon un titre rapport(i par Vépcz. Ce monastère était double, et la principale conununaulé devint celle des religieuses, jtuisipie, dans ce titre, la supérieure, appelée Munie, est nommée la première, (iuiier, l'abbé, ne vient qu'a- près elle. (Bli.tkal.) SOBK.\I)(), Superatum (diocèse de Com- po^telle, Ivspagnc). —Abbaye de l'ordre do Clleaux, en Calice; c'élait,*^ dans l'origine, un mona>lèrc do Bénédictins qui lut réédi- lié l'an U22, par le comte Herménegilde, cl sa l'enunc i'alerne. Plus tard, vers 11V2, les Bénédictins (juitfèrent ce lieu, et .\1- itliotise \ III, roi de (laslille, le doiuia noiir nabilatioii à des religieux apnelé^ de Clair- taux. Il devint un des plus iliu,>)ties monas- tères de l'Kspagne : l'an l'»98, il iut agrégé h la corigrégation de Castille. Le prieuré de Sainl-Just, autrefois abbaye, dépendait de Sobrado. SOKBV, Jl'LITHA ou JULIR.*., Salm en latin (^ancien diocèse de Strengnaes, Suèdej. — Ablwye de l'ordre de CIteaux , fondée l'an 1160, par Charles Vil, roi de Suède et, achevée vers 1170, par le roi (^^nut, .son successc'ur. Ses premiers religieux lui vin- rent de l'abbaye d'Alva»tern. L'abbé Henri souscrivit, en 1.'IV3, au diplAmc du roi, [» andru, et fonda- teur d'Haulmont. On y conservait les corps de ce saint et de son fils Landry. Saint Vin- cent gouverna ce monaî'tère jusqu'à sa moif, arrivée lan 677. .Vprès lui, Landry, son fds, en fut abbé. Ce monastère, détruit par kvs NormaHd> vers l'an 880, re>la inliabité jus- (ju'à « e (pie Brunoii, archevêque de Cologne, vers r.tn 057, le répara et le céda à des cha- noines séculiers : ihdevintdès lors assez cé- lèbre pour donner naissance, au \n' ou xiii* siècle, à une ville populeuse (pii fut ceinte de murs lan 1360 (116). — Vay. Gailia christ., t. III, col. 75. SOISSONS (Notre-Dame ok ), S. .Varia Suessioncnsis (Aisne, France. — Ancienne cl illustre abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée à Soissons, l'an 660, par Ebroin, maire du palais des rois neus- triens, par Leutrade, sa femme, et leur lils Bovon. Ce ministre, plus lonnu par ses vio- k'nces nue par sa niété, donna cependant, aux sollicitations île Leutrade et de saint Drausin, évoque de Soissons, le palais royal oui était dans cette ville, pour la fondation d'un monastère. Saint Drausin y mil la rè- gle de Saint-Colomban ou de Luxeuil, et y établit pour première abbesse, Kiherie, re- ligieuse dé Jouarre. Les rois de France ac- cordèrent plusieurs privilèges à cette ab- liaye. On y comptait, vers le milieu du i\' siècle, deux cent soixante religieuses. Les abbesses furent souvent de nobles et illus- tres |»rincesses. Le monastère était bAti avec une splendeur royale, il y avait trois églises, Tune sous le titre de la sainte >'ierge, l'au- tre, sous celui do saint l*ii rre; et entin, la troisième, sous k' titre de sain»e Ceneviève, à l'usage des pèlerins et (ies indigents. — Voy., ùnllia christ., t. Il, col. iV3, la série de 48 abbesses. SOLEIL-MONT ou SOLIAMONT, Solin Mons (diocèse do Nan)ur, Belgique). — Ab- baye de l'ordre de Cît<îaux, siluee non loin de Flcricum (Gadia christ ), et fondée bien avant l'an 1237, époque où elle fut unie à cel ordre, et souunse imuiéùialomenl à l'abbé d'Aulne. Elle avait été bAlie sous les aus[)i(os du comte Henri et avec l'approba- tion du Souverain Pontife, dit le GaUia f/jr«.«/. ; mais on ignore sous quel institut, (iuillaume, conUe de Namur, a|)pela Mario d'Aulvet et (|ucl(jues autres rel gieuses do MaliiK's, pour restaurer ce monastère, après l'an IVOO.— Vov.,6'«/.c/jri«/.,t. III, col. 608, la série de 16 aiUiesscs. SOLEME ou SOLESMES, Sohmniaciim, (dio<èse du Mans, Sartlie, France). — Ane ien jirieuré de l'ordre do Saint-Benoît, située à une demi-lieue de la petite ville de Sablé, sur un côleau au |)ied duquel coule la Sar- tlie. il fut fondé l'an 1010, par Ceolfroy, sei- gneur de Sablé, et rebAli à neuf en 1732. tx' prieuré relevait de rabl)aye de Saint-Pierre de la Coulure du Mans. H n'offre rien de remarquable (jue sa gracieuse position. Son église, (lui remonte au xiir siècle, ainsi (pie la tour, ressemble elle-même à beaucoup d'autres. Mais .^es doux chapelles latérales forment le musée le plus complet des ri- f.hesses de l'épocjue si courte et si brillante, (116) C'cil la v.lle de Soi^niO' ( llaiR.Tjl ), à l-> kjl. nord est de .Mt>tti. 753 SOL DES ABBAYES ET MONASTERES. SÔL 734 dite de la Renaissance. Qu'on se représente un ensemble d'environ 80 figures de gran- deur naturelle, exécutées de 1496 à 1553, et encadrées dans des ornements d'architecture comparables à tout ce que l'on a jamais ad- miré de mieux ence genre, pour la légèreté, l'élégance, la bizarrerie. Ces statues sont connues dans le pays sous le nom f)opulairc de saints de Solême. Diverses traditions cir- culent sur leurs auteurs. La plus réjiandue de ces traditions attribue au célèbre Ger- main Pilon, natif du bourg de Loué, situé à 4 lieues de Solême, l'honneur de ces com- positions. On est cependant forcé de recon- naître dans tout cet ensemble les traces évidentes de. plusieurs ciseaux plus ou n)oins habiles, plus ou moins avancés. On doit croire sans doute, avec tout le monde, que Germain Pilon a dû de préférence être employé par les moines dans ces vastes tra- vaux; mais on ne doit pas rejeter cependant cette autre tradition, qui des attribuerait à trois artistes Italiens. On dit que le prieur, dom Jean Bougler, indiquait lui-même à ces trois artistes le sujet et la pose de chacune des statues qu'ils avaient à faire. Ils se met- taient à l'œuvre, exécutant tous trois le même sujet : on plaçait la meilleure statue et les deux autres étaient brisées. Lorsque, en 1732, les religieux firent rebâtir la maison, on retrouva , dans les fouilles, un nombre considérable de fragments de statues ainsi mu- tilées, par ordre du prieur dom Bougler. L'énumération de toutes ces figures nous entraînerait trop loin. Bornons nous h men- tionner, dans ce merveilleux musée chrétien, le caveau de la chapelle de droite, si remar- quable par l'incroyable profusion de ses ornements gothiques, et dans lequel se trouve re[)réseiitée la sépulture du Christ, qu'entourent dix figures do grandeur natu- relle. Le [)rinci|ial monument de la chapelle gauche est à son tour une grotte d'une archi- tecture gracieuse et sévère, laquelle est, sans contredit, le morceau le |»lus pitto- resque que renferme l'église de Solême. Dans l'intérieur de celte grotte, quatorze personnages procèdent h la sépulture de la Vierge Marie, étendue sur un linceul, drapée de la manière è la fois la plus noble et la plus modeste, et ravissante de jtose et d'exécution. Parmi les quatre [)ersonnagcs qui tiennent les coins du linceul, on le- luarque Jean Bougler, |»rieur de Solême, qui fit exéîiuter tous les travaux de cette chapelle. Un saint Pierre, un saint Jean, deux saintes feniuics, (piehpies disciples assistent h cette scène. « On obs(!rv(! (lans toutes ces figures, dit le pieux pèlerin d'a- près lequel nous donnons ces détails, le caractère de l'art italien h sa plus belle époque , ce je ne saiscpjoi de grandiose et de simple qui nous fra|»p(! dans Itaphnël et .«on école; mais l'étude (117) E. de Cazalci, Voijnrje à Holémc. Nous devons mentionner encore, parmi les merveilles de l'église de Solême, nne autre grotte de la chapelle de gauche, qui renferme la grande scène dite, dans le; traditions du pays, la Pâmoison de la lierfje. Marie est à geiîoux, doucement expirante, soutenue par le disciple bien aimé aussi à genoux, et nar saint Pierre, dont la figure vénérable a l'empreinte d'une douloureuse tendresse. Mais c'est assez parler des sculp- tures de Solême: terminons cette courte notice en nous félicitant de voir aujourd'hui l'antique prieuré, devenu abbaye, fleurir comme le berceau et le siège principal des nouveaux Bénétlictins de la Congrégation de France. On sait que vers 1830, quelques jeunes prêtres du diocèse du Mans conçurent le saint projet de racheter le ()rieuré de So- lême, et d'y faire revivre avec l'esprit de saint Benoît les'éludes et les travaux de la célèbre congrégation de Saint-Maur. Le ciel a béni nette |)ensée. L'œuvre a prospéré , quoique lenletnent et diflîcilement, comme toute en- treprise courageuse et sainte prospère au- jourd'hui sur notre terre de France. Des productions remarquables , toiles que les Institutions liturgiques, V Histoire de sainte Cécile, YHistoire de saint Léger, la Hollande catholique, le Solemniacense Spicilcgium, etc. t ont déjà fait pressentir ce qu'on doit atten- dre des nouveaux héritiers de la science et des vertus de nos anciens Bénédictins. SOLIEUES (Notre- Dam li de), Sokriœ, (Belgique). — Abbaye de femmes, de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1196, au pays de Ben-sur-Meuse, par le seigneur de Boche- fort. Elle fut transférée, en 12H, au lieu de Solières, dans l'évêché de Liège, où l'évêque Hugues consacra une église. Vers l'an 1232, elle embrassa la règle de Cîtcaux, qui bril- lait alors d'un grand éclat dans tout le dio- cèse de Liège, dit le Gallia christ. — Voy., t. in, col. 617, la série de 27 abbés. SOLIGNAC, Soligniacum (diocèse do Li- moges, Haute-Vienne, France). — Abbayo de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocatiDU de saint Pierre et de saint Paul, fondée l'an 631 , sur la rivière do Briance , dans une agréable vallée, à six milles environ de la ville de Limoges. Elle recontiaît |)Our fon- dateur l'illustre saint Eloi, de Limoges, qui fut depuis évêiiue de Noyon. S«n église fut consacrée le 9 mai de cotte même année 631, en présence de 22 évê(jues. Ses principaux patrons, outre saint Pierre et saint Paul, étaient saint Pancrace et saint Denis, mar- tyrs, avec leurs compagnons, et les saints confesseurs, Martin, Médard et Germain. Le roi Dagobert accorda de grands biens h ce nouv(»au monastère, et saint hlloi y rassem- bla 150 religieux, aux(|uels il (huma la règle de Sainl-B(.'nf)ît, en y ajout.nit les obser- vances de saint Coloniliau. S.iiiit Oucn étant venubî visiter y trouva uim telle rugul.uilé, fjue selon sftn lèmoigijage, il l'emportiiii sous ce r.'ipport sur tous l(!s autres moniistèrcs do 1.1 (i-iidc, à l'exception de tilauié par Louis l(î Pieux.— Voy., (iallia chrisl. l. ll.rul.oGG, la S(^rie -lo fi'i. «•li-hùs. SOMMKUI !/, Sumihrriuinni, (iliorè-e de Cracovie, ancienne IV)l(t;ine, Klals-Anlri- rliiens). — Aitltaye de liHilie de Ciicaux, l'ondée l'an n«»y."Klle esl lille de Dniili 'link. SONNKBKCA ou ZOMIUMCKa, ^Ik l-hpie). — Aldtaye de l'ordie (ip Saint- Augu^tin, sous linvo<;iiion de la sainte \ iert^c, fondée avant l'an 1072, près la ville dV|'ie.s, par l''ull)old, rliAlulain il'Vpres. Droj^on, évôipie des Moiins, (onlhina celle fondation l'an 1072. Tliihaul.l, (ils de FullioKI, accrut ses revenus; (>nlin elle fut érigée en abhaye au moins l'an 1IV2, counne le prouve une huile du l'ape Innocent II , (jui conlirnie cette an- née les privilég"s du niuiiastèro, c^ slalue <|u'il suivra toujours la rèi^lc de Saint- Au- gustin et de la congrégation d'Arrouaise, (le nionasliire lut (fétruit peijdant les guerres^ lan 1578, mais il U\\ ré, are ensuite. Il llo- rjssait encqre au dernier si«'cle. — \ oy., (iàl- lia christ. y t. \\ col. 33-2, la série de 27 nhl.és. iiONNK-r-AMP, Compua-Solis, (MecHlem- hourg-Schwérin, Allemagne). — AhWaye do l'ordre de iiileaux, fondée près We-enhrug, par Henri Hnrpvin le> iimx, prince des Oho- trites et de MecKlernhourg, avec s^i feiun)e IMeclitilde, lille d'Henri lo Lion.duc de Sa\c. Traniéré l'an i'2X), il fut ncumné le Nouveau ]\Iona>tc|'e, dit Jmigelin. L'an 1358, Jean Al- l»ert, duc de Meckleinhourg, dota de.»v hicris (le celte al»l>aye r.^cadéiuie de Kostock. SOI'KWKL, SopcweUcnse Ccenohium , (comté de Herlford, Angleterre). — Monas- tère de femmes, de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation fut là comme un l'alihay»' dç Saint- AlUan. (iaulrid lui assigna (juelques posses- *.ions et revenus, et lixa à treize le nombre des rtM-luses. Il leur assigna qussi et lit |>é- nir un cimetière où les religieuses seules tle Sopewel avaient |e droit délie inliumées. — \ov. Montmttc. AnfjUcnn. SOI'HIK l)K HLNKVKNT (Saimk-) (à Bé- névenl, royaume de Naples). — Belle aU- |»ayc dç femiiM's, f(mdée l'an 7'75, par Ari- cliis, duc de Bénévent. La piété et la ma- ixnilicencc de ce prince éclalèrenl dans la fîmdation de cette église de; Sainte-Sojthie, ou'il lit consacrer h Jésus-Olnisl, la s(^ge.sse éternelle. Il y transféra les corps de (lou/.e saints martyrs, avec l)eau<(uip tl'aulres rc- Injucs et la comlda de' richesses. Sa sG pliie le monasière ou riiô[)ilal de Sainl-Be- mu'l, (pii élait près l'église de Saint-Mudesio^ b.liie par Léonien; et l'église du monastère de Sainle-Maiie d'Halil'ax. A son exem|ile l'I i"» son appel, d'aulics personnages lireiil di- vers do|is à celle abbaye, (pji devint bicnlûi l'oit considérable. Le du(t.\ricl)is, api è^ avoir fondé, enri( In et relevé par ses libéralités et SCS giûces celle église et celte nouvelle c«^;iimunaulé de Sainle-Sophie, signala son respect envers saint Bencul, dit Bulteau, en voulanl ipi'elle l'ill >oumise au Mon^-Ctlssin. SOIIA, Sonniu .l/;/;(iO'a (diocèse de Sora, royaume des Deux-Siciles). — Abbaye do l'ordre de C.ileaux, fondée vers l'an IÏG2, et (pii fut unie ensuite l\ celle do Casumario, dans le diocèse de N ertdi. SOBDt;, Sorilua (ancien diocèso de Dax, aujourd'hui d'Aire, Landes, Krauce). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Benoit, sous l'in- vocalion desainl Jean-Baptiste, fondée avant l'an 1)C0, au conlhieal de* deux gaves, l'Olé- rûn et le Bigorre, à Irois milles de l'abbaye lie Cagnotte et à neuf de la ville, alors é|>is- etjpale, d'Acgç ou de Dax. Will(tunio Sauce, c((mle et seigneur de ^unle la (lascogne, lui donna divers biens, vers l'an 970. Les deux (luillaume, père etlils, ducs de toute l'Aijui- laine, furent ensuite ses bienfaiteurs, avant Tçin ll.'JO. L'al>bay(! de Saini-Jean de Sordc fut plus d Une fois dévastée par les calvi- nistes. — Voy., (iallia christ., l. 1, col. lOGl, la série de \0 abbéf;. SOKDILLAi: ou SOUILLAC (NoTnE-DAMK nt], Sordillucuin ou Sublaçiim (diocèse do ('aliors, L(jt, France). — Abjiayo de l'ordre de Saint-Benoît, fondée dans uno très-fertile vallée, sur le bord de la Borèse, non loin «io la Dordogne. Jean de > edel, dans son Abré- gé de i'Iiiiloirc des évâ/iies de ('(tfiors, en ra|)porte la fondaiion à saint Lloi, évô(piedo Noyon, l'an ^55, et sa restauration à Louis le IMeiix, l'an 80(i. Mais il est plus probable, dit le (iiillid christ., (pj'olle eut pour fonda- teur (lerauld de Saint-Céié, abbé d'AuiilJac, vers l'an 002. Il esl certain du moins une lo lieu de Souillac fut douné, l'an 1)30, à l'abbé d'Aufilky, par Frotard, vic.\\e. Les premiers reli- gieux de Sorelhum furent envoyés de Min- derow, par Llri(;de Than, le quatrième pré- vol. - Vov., (iallia christ., I. V, coi. llUi 757 ;ou DES ABBAYES ET MONASTERES. SPA 733 ii prévôts et 19 abbés, ol Annal. Prœmonstr. t. 11, col. 819. . SOHEZK, (lit NOTRE-DAMK DE LA SO- REZE, Soriginium, Soreghim ou B. M. de Sordiliaco {ancien diocèse de Lavaur, au- jourd'hui d'Albv, Tarn, France). — Célèbre abbaye de Bénédictins, fondée l'an 754, par Pépin, roi d'Aquitaine, et nommée d'abord Abbaye de la Paix. Son église fut consacrée sous "l'invocation de la Vierge Mère. Cette abbaye était devenue dans la suite considé- rable et célèbre. Avant la révolution, on y faisait gratuitement l'éducation de douze jeunes nobles. Elle est située dans la ville du même nom, sur le ruisseau do Sor, à 26 kil. S.-O. de Castres. Depuis 1789, l'abbaye a été convertie en un établissement d'édu- cation, qui a été longtemps florissant. Cette maison est aujourd'hui sous la direction du R. P. Lacordaire, provincial des Dominicains de France, qui y dirige un collège et un no- viciat du tiers-ordre de Saint-Dominique.-- Voy., Gallia christ., t. Xlll, col. 360, le ca- talogue de 53 abbés SOhP, Sorpium (ancien diocèse de Riez, Basses-Aljies, France). — Anciemie al)baye de femmes, sous l'invocation de sainte Cathe- rine, fondée pour cent religieuses, par Fouliiue II, évêquc de Riez, près la fontaine dite Sorpo ou Scorpo, l'an 1255. Celte fon- dation fut confirmée })ar Zoen, légat du Saint-Siège vers cotte époque, et fondateur de l'abbaye de Sainte-Catherine d'Avignon SOSTENDAL, Dulcis }allis. — Ancienne abbaye, fondée l'an 1215, suivant Meycr, près Middelbourg (Hollaufle), par une colo- nie de Saint-Barlliélemi, de Bruges. On y vil autrefois des chanoines réguliers de l'or- dre de Saint Augustin, de l'institut de la congrégation d'Arrouaise. Détruite ensuite, l'an 1578, dans les tumultes des guerres, elle fut cédée enfin aux Pères de la Compa- gnie de Jésus, l'an 1584, lorsque la ville de Bruges, dit \e(iullia christ., fut réconciliée avec le roi catholique. Le Gallia christ, place cette abbaye dans le diocèse de Bruges. — \<>y., t. V, col. 263, les noms de 7 abbés. SOTOS ALBOS, Saltvs Albus (diocèse de Léte plus (Je souvenir aujourd'hui. SOL(;ILAN(jES, Celsluinrum (diocèse de Clermont, Puy-de-Dôme, France). —Abbaye de l'ordre de Saint-Benoîl, fondéi' de lan 9:^6 à 928, par Herfrid, (omte de Clermont. Elle était situé»' à quinze nulles de ClcMinonl, à six d'Issoire et is. un peu plus de l« Chaise- Dieu. — V<)y., Gallia christ., l. Il, col 37V, la série de 91 abbés el prieurs. SOURIRES, Siihripis ou Jnda Abhatia (diocèse de (i.ip, llaule^-Alpcs, France). — Abbaye de femmes de lordrcî de Sninl-Rc- noU, sous l'invocntion de s;iint Pierre, lon- dée avanl l'an 1260. Elle lut réunie, l'on 1^6'*, au ni«iiiasl(((j de (illes i\o l'ordre de Saiiiie-(>laiie de Sisleron, dites Urbanistes. — \oy., Gallia christ , t 1, col 472, la »érie de 6 abbeascs. SOUVIGNY, Silviniacus (Allier, France). Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vo(aiion de saint Pierre, fondée avant l'ar^ 994, dans le Bourbonnais, à trois lieues de Bourbon-l'Archambaud et à presque égale distance de la ville de Moulins. Ce lieu de Souvigny fut cédé, avec son église de Saint- Pierre, à l'abbaye de Cluny, par Aimard ou Ademard, Fan 23 du règne du roi Charles. — Voy., Gallia christ., t. Il, col. 337, cette charte de donation, et col. 378, la série de 39 prévôts de Souvigny. L'abbaye de Souvi- gny était du diocèse de Clermonl. ( Le lien de Souvigny est aujourd'hui du diocèse de Moulins. SPAINSHART (Bavière). —Belle abbaye do l'ordre de Prémontré, qui était siiuée dans le diocèse de Ratisbonne, et près de Kem- mat. Elle fut fondée l'an 1145, par Adelfole de Reistenberg, et sa femme Richinze. -- Voy. Annal. Prœmonstr., t. II, col. 833. SPANHEIM, Spanhciniium (Allemagne). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, qui doit son origine à une église fondée sous l'invo- cation de la sainte Vierge, l'an 1044, dans le diocèse de Mayence, par Everard, comte deSpanheim. et qui fut consacrée, l'an 1047, par Barûon, archevêque ac Mayence. Habitée d'abora par des Clercs séculiers, cette église fut ensuite accrue d'un monastère, commen- cé 1 an 1101, par Etienne, comte do Span- heim, et terminé, l'an 1123, f)ar le comte Meginhard, son fils Celte même année, le dimanche de Quasimodo, Boggon, évoque de Worms, à la place d'Adelberl, archevêque de Mayence, consacra l'église et le monas- tère en l'honneur d'e la sainte Vierge et de saint Martin. Les premiers religieux de ce monastère vinrent de Saint -Alban et de Saint-Jacques, près de Mayence. En 1469 ou 1470 il s'unit à la réforme de Bursfeld. — Voy., Gallia christ., t. \, col. 633, le ca- talogue de 30 abbés. — On distingue parmi eux le célèbre chroniqueur et théologien Jean Trilhème , auteur de la Chronique dlJirsauge, né en 1462, à J'rittenheim, aux enviions de Trêves, mort en 1516. Il avait été élu chef de l'abbaye de Spanheim h 22 ans. Ayant tenté vaimenl de réformer ses moines, il renonça h celte abbaye en 1505, et lut nommé abbé de Saint-Jacques do Wuilzbourg. (Julie sa Chroni<[nc d' Uirsauge, on a de lui : Dv Scriptoribus ecclcsitisticis, Paris, 1497, in-4'; Lett. famil., WV.Hi; Sto- gnnographia, Cologne, 1635, in-4", etc. Il était liè.s-:i fut uiic' nolilodaiiio nomiMée(ihèh>, ipii conslriiisilau lieu ditde Hunltcvlirl iriSlipm, une ( h.'ipelh! en riioniieiir de s.iinl Pierre el un moii.islèr(; ipii lui appcdé Nova Tctru. L'an 12.'{9 ou 1*241, li.'s religieuses île Hun- kevliel st! lr,'tn>>rei èi eut d/ms \i\ ^i.'iroisso d(! /iezele,piès Bruges, où Cilles de Brène, thanoiue de Saint - Donatien de Bru^^es, 739 Sl'R prévôt tio S.iinl-Sauveiirdc Hailcbecclcliaii- celier*!»' Flandre, leur fonda un nionaslèro au lieu dit Sannalia, et ijui fut a|>|)elé Nova Jérusalem. Thomas, couite de Flandre cl de Hainaut,el Jeanne, i onlirnièrenl celte trnns- lalion et nouvelle fondation par des lellres de 1239. Fjisuile Innocent 1\ en 12V5, et Alexandre IV, l'an l-25G,approuvèienl toutes les donations faites au monastère de la Nouvelle Jésusalem. Son pieu\ fondateur, Gilles de Brène, étant n)ort l'an 1-270, il fut inhumé sous un insigne mausolée, devant IVautel prin(i|)al, avec un lion noir à ses pieds. — Voy., GuUia christ., t. V, col. 296, la série de 33 ahhesses. SPECILLM B. MARLE, dit in Scnen, (près t'olOf;ne, Prusse rhénane). — Ahhaye de l'ordre de (liteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1221, près du llhin, pour des femmes, par Mathildc, com- tesse de Scnen, qui fut iidiumée dans son église, devant le grand autel. Cette ahhaye à souilert de fréquents dommages des inondations du Uliin. On cite entre autres, une inondation de l'an H32, où les eaux s'élevèrent plus haut (juc les autels «le l'église, lille llorissait néanmoins l'an lVo9, épo.jue h la(iuelle ses religieuses, furent appelées par Catherine, parente d'Adolphe, duc de clèves , à réformer le monastère de Sleidenliorst, dans le duché de Clèves. SIMNLIKU ou \iSV\yiA\iV, Locu.1 SpinosHS (Hainaut, Hclgiciue). — Abbaye de fennnes do l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 121G, pi es de Mons, en Hainaut, dans un lieu couvert d'épines et do buissons, et cpi'avait d'abord lialiité un pieux ermite. Mlle était autrefois du diocèse de Cambrai. Kllc eut jtour pre- mière fonda;rice une noble iille, Hèatrix de Ler)s, qui consacra sa dot à celle fondation, et s'adjoignanl (juelques compagnes, si\ re- tira elie-mèine, avec elles dans ce nouvel asile; Jeanne tle Con.>taniino[il(>, comtesse t aujouris- siale de Corbeil, ville du départcinenl de Seine-et-()ise, dans le «Ikk è>e de Versailles. —\oy.,(iuUi(t christ., t. VII, col. 962, l'indi- cation de 22 ablx'S SPRINKIIlSltACH , Sprin(jir.sbncum. -- Abk'iNe d'Allemagne, de l'onlie de Saint- Augusiin, sous Cinvocation dr la Trinité cl Uc la sainte N'icrge, fondée vers l'an 1107, MCTIONNAIRE lans STA 740 e diocèse de Trêves, par une riche dame, nommée Bénigne, veuve «le Uinlger. llichard , fils de la fon«latrice, en fut hi premier abbé. — Voy. Gallia christ., t. XllI, col. 621. SQUIUK ou PIERRE (SiiisT-), de Régula, S. Pétri Monnsterium (ancien diocèse de Bazas, aujourd'hui de Borileaiix, Gironde, F'rance). — Abbaye «le l'ordre de Saint- Benoît , fon«iéc sur les bords de la Ga- ronne et qui a donné son nomî» une ville. Après sa «ieslruction par les Normands, l'an 8i8, cette abbaye étant tombée en la posses- sion de «"omte Bertrand, celui-(;i, dans le des- sein d'y établir la «lisciplinc régulière, la (édah l'abbé Adace, autemiis de Louis, dit d'Outremer. L'an 979, elle passa aux moines de F'h'ury, dont elle dépendit ensuite comme jtricuré.— Voy.,6'rt//ÙJc/ir/.remicr ahbé lui vinrent «le l'abbayo «le Keysersheim, de la (ilialioinloMorimond. D'illustres personnages furent inhumés «lans « elle abbaye, entre autres le «lu«; Meinhard, son fondateur, avec sa f«-,mme Elisabeth, Iille «l'Olhon H, du«', «le Bavière; et leur fils Hcnri,ducdeCarinlhicelcoinleVhalley. {Monas- tic. AtK/licnn.) STANLEGH, Slanlcghensis Ahhatin (Wilt- shire, Anglcterrtî). — Abbaye de l'ordre «le Cil<'aux, «pii fut fon«lée d'abord l'an 1151, au lieu de Lokcswell, par l'impératrice Ma- tliilde, Iille «le Henri I", r«)i «l'Angleterre, «t veuve al«>rs «le l'empereur H«*nri V. Mais trois ails après, cll«' fui transféré»; par le r«»i Henri II, au lieu «lit Slunhijh. Elle était Iille d«,' (Jiiatrcre, «lans rilc«le Wicli. — Voy., Mn- nrt*/jr,l«iy/icrt«., diverses Chartres deHenri 11 et de Ri«;liard I", h son sujet. STANLEY (Angleterre).— Abbaye de l'or- «Irc «le Piémontré, tille de N«;whus, «pii éiait située dans ran«ien «liocèse«le Chester. Elle fut fontlée Tan 1223 , par Baoul d'Okcbruk. — Voy. Annal. Prœmonstr., t. H, col. 8V7. S lANLF'Y, Slnulrya Stoncleyensis Ahhatia, (comté «le Warwich, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille «le QuarieiT,de la (iiiation de Clairvaux. Elle fut fon«lée Tan IK)V, par les soins et les libéralités de Heu- 741 STA DES ABDAYES ET MONASTERES. STE 742 ri II, roid'Anglelerro, qui donna aux reli- gieux cisterciens du [irieuréde Sainte-Marie de Rademore en échange de ce prieuré," le lieu de Stanley, oiî ils vinrent s'établir. — \0Y. Monaslic. Anglican. STAOUELI (Notre-Dame de) (diocèse et province d'Alger , Afrique française). — Nouveau monastère de Trappistes , londé l'an 1843, dans la plaine de Statouëli , près d'Alger. C'est le 20 août 18i3, que le B. P. abbé don François Régis de Marlrin, pre- mier abbé de Stouëli, a pris possession de la concession faite par l'Etat. Dans une let- tre du ik septembre 1843, adressée par mon- seigneur Dupuch au conseil central de l'œuvre de la Propagation de la foi, le vé- nérable prélat s'exprimait ainsi : — « .... Je bénis ce matin même , les fondations du nouveau monastère de Notre-Dame de Staouëli. C'est en présence du maréchal (Valée), et des principales autorités de la colonie, avec un nombreux clergé et qua- torze religieux, que je pose la première pierre de l'église, sur le champ même où se livra la bataille de Staouëli (le 19 juin 1830), qui décida en grande partie de la prise d'Alger. « Cette première pierre, façonnée il y a de longs siècles, par le ciseau des vainqueurs du monde, — ils se sont évanouis dans leur gloire 1 — nous la posons sur un lit de bou- lets, raniassés dans l'enceinte de la nouvelle Trappe. » Depuis cette époque, le monastère de Staouëli a pris un très-grand développe- ment. Peu|ilé Je nombreux religieux dont les vertus édifient toute la contrée, il est de- venu en quelques années un bel établisse- ment agricole et industriel, qui doit exer- cer une heureuse influence sur l'avenir de notre colonie. L'abbaye de Notre-Dame de Staouëli , est située à 17 kiî. d'Alger, sur la roule d'Alger à Cherchell. La communauté se compose d'environ 120 religieux. « Voilà, dit M. L. Reybaud, en parlant de Staouëli, une entreprise qui honore res()rit religieux de notre temps. Qu'aux jours de la Thé- baide et dans les premiers âges chrétiens , des honmies se soient isolés du monde pour l'oublier et en être oubliés, qu'ils aient dompté leurs corps et exalté leurs âmes, en vue de la poursuite exclusive de leur salut; ce sont là de grands et salutaires exemples que devait au monde et à ses débuts , une religion chargée de combattre des satisfac- tions ediénées, et d'y sub.'-tituer l'empire du renoncement; mais de nos jours , et ])ar l'activité 33, )as(^iiLMl<' 1i <ïl»l>és {\q lh\ ici ou do Slein. STKlNFr.LD, Steinfeldia ou Sleinftldensc, in Kifflia Cœnobinm. — Belle aliUnve de l'or- dre dt; Saint-Benoit, ensuite de Prémonlrt^ , qui a existé dans le diocèse de Cologne (Al- lemagne); son origine remonte à un ora- toii-e, que le conde Sigehodonc ou Sihodone de Ilochteden , lit eonstruire dans la forôt d'Ardenne, aii\ eoiilins de son comté, pour rciueillir son es|iril, après les Taiigues de la ( liasse. Cet oratoire fut hieiUôl transformô en «me ahliavo de lemnies de l'ordre de Saint-Benoît , que Wicfrid , arrlievôque de Cologne, lit consacrer en l'honneur de la sainte Nierge et des sainis apôtres. Après un laps de 177 ans, les religieuses furent remplacées par des Chanoines lègnliers du monastère de Spingerhach , au diocèse de 'l'rèves , les(|uels après vingt-trois années^ adoptèrent la règle des IM-émontrés, et se soumirent ^i l'ohédient^c de lahhé général de ï'nnlre. — y oy., (lullUi christ., t. III, col. 799. — AtmaL Pturmonst., t. Il, col. 85.1 » la sérif» de W prévôts et abbés etc., avec la ]>lanc]ie de l'abbave, STKINdADEN Slingadium (Bavière). — Abbaye de Tordre de IMémoniré, fille de lloiheii , et qui fui lotxiée dans le diocèse d".\ugsiiourg. Tan nV7, pai" (iuelj>he NI, duc de Bavière. — Annal. Prœinonsir., t. Il, ((j|. b'H. STEPIIANIS et SAritlNINUS ( SS ). - .\n(iei! monastère fondé dit-on, ynv la reinô Frédégoride (2' moitié du \i" siècle) , à \i- vu-rs (Ardèche, France). (Annal. Bcncdict.f t. II). STOLP, Slolpium (ancich diocèse de Cani- min, Poméranie, Ktals Prussiens). — (irando et ri( ho abbaye de l'ordre de Ctteaux , lillc «le Pfuorl, fondée l'an 11V0, par Balibol, prince des Pomérffniens. IHit celte fondation, e:i Miémofre de son frère Wnrlislav, duc de la poméranie ciléricure, (pii, dans ce mûmo lien, l'an IloH, avait été étranj-'ié dans son lit par des T(deurs. Parmi les bieftiaiteurs de «:etle abbayC, on distingue Bugislav, duc de Poméranie, et lils du prince assassiné. (Jongklin). SrUADA (SAîftA-MAftfA hk) (diocèse de Bolog.ie , Ft.its de l'Fglise). — Abba\e de l'oribe de Citeaut,- située dans la ville tie Bologne. On ignore l'année de sa IV.nda- tion. l'n de ses abbés^ I). Bernard I.andicr- tcscli , llorissait vers l'an l."{'»V,-et mourut fllibé (le Saint-Sauveur de Septime, piè.s Flo- rence. STBAHOW (dans la vUle de Pragtic ^ Bohème ). - Abbaye de l'ordre de Pré- inoulré , qui rcmi'lacc aujourd'hui le chef d'ordre. Klle fui fondée vers IIVO, par le pieux Heru-i Zdick , évè(|ue d'Olmiilz, et par Jean 1 ', évoque de Prague, avec la pro- tection de Wladislaw II, r(U d(> Bohème, et de la reine son épouse. I/é\èque Henri, fll'rè.s avoir mis d'abord à Sliah.jw des reli- t'i"«>x d'un autre ordre, obtint l'an llVJ, qiu'lipics religieux Prémonlrés , de la célè- bie al)ba\.e de SieinfeW, au iliO(é^e de Co- logne, que gouverna quelque temps Colls- (halk, depuis, abbé de Scelau. Quelques années plus tard, l'évoque Henri remplaça la demeure nrovisoire construite en bois, par un suncrne bAtimcnt. dezo fut nommé premier al)bé de Slrahow. La sagesse et la |M udence de ce pieux et savant abbé , don- nèrent à Strahow une telle renommée que l'ordre de Prémontré s'étendit nromptement au dedans et au dCho^s do la BmiêmCi Le roi Wladislaw confia son fils cadet Adalbert , aux soins lies Prémonlrés; plusieurs illus- tres personnages furent aussi élevés h Strahow. Des (rois nbhayes de Prémonlié (jui existent encore en Bohême (Strahow, Tepta, Silo(!, diocèse de Prague), Strahow est la (dus considérable. Elle est dépositaire des reliques du saint patriarche, fondateur de l'ordre; Les dtudes y soht en honneur, même celles des langues orientales. D'après l'un des derniers catalogues de Strahow, cette abbaye comptait 75 de ses religieui employés dans le ministère ,■ ou h l'ensei- gnement. L'abbé Népomucène Pfeiffer, qui est i*! la tête do ce grand établissement, est un des principr(ux(lignitairesde l'Uhivefsilé de Prague, et joint plusieurs autres litres à ces éminonles fonctions. — Voy., Annal. Prœmonstr., t. H, col. 921, le plaii de cette belle abbave. STBANKSÏIALCH OU SAINTE -HILDE, Whitbicnsc Cbènobium; depuis appelé Pre- stbtj^ aujourd'hui Whitby (Yorkshire, An- gleterre). — Célèbre monastère double, fon- dé au vii° siècle, |)ar sainte Hilde, fille d'Hé- réric, neveu do saint Edwin, roi des Nor- thumbres. Le |>remicr, celui des luMiimes, jiroduisit un givuid nombre de prélnls; aussi distingués par leurs tertusquo (lar leurs lu- mières. (>'est de là que sortirent saint Bosa, saint Hedde, évècpies des Saxons Occiden- taux, saint Jean de Béverley, etc.... C'est dans ce monastère de Sainte- Ililde. (|ue se tinl l'an 00'», en pré.-.ence des rois Oswi cl Ah frid, wn célèbre synode, poiir terminer la dispute avec le clergé et les moines des Srots, louchant le jour cfc la céiébraliorï de la IM(jues. Saint Wilfrcd, qui fut ilejniis évécpie d Yorck, y réfuta victorieusemenf Colman et les moines Scots ou Irlandais, (|ui ne s'accordaient noint sur le temps do celle céléi)ration avec le reste de l'Eglise. Le monastère «les religieuses de Sainlc- Hilde h'étaitpas moins célèbre (juc celui des hommes. Oswi, roi des Northumhres, le pril sa promesse/ Oswi eonsa- 745 Sru DES ABBAYES ET MONASTERES. SUR 718 craau seigneur sa fille EIQède, et la confia à sainteHilde,qui du monastère d'Heortea dont elleétailabbesse, la fit passer depuis dans ce- lui de Straneshalch, ou de Sainle-Hilde, fon- dé par elle, avec les libéralités du monarque vainqueurdePenda.Eantlède, femme d'Oswi, et fdle du saint roi Edwin, après la mort de son époux, en 670, se retira elle-même à Straneshalch, oij elle finit ses jours dans les exercices de la vie religieuse. Sainte Hilde mourut en 680, à l'âge de 63 ans, et fut remplacée comme abbesse par Elflède, la fille d'Oswi, qui après 60 ans d'une vie sainte alla recevoir aussi dans le ciel la ré- compense de ses vertus. Les Danois détruisirent les monastères de Sainte-Hilde environ 250 ans après sa mort. Le corps de sainte Hilde fut alors porté à Glastembury. Le monastère de Straneshalch fut rebâti en 1067, et donné aux Bénédictins, qui l'ont gardé jusqu'à la su[)[)ression des maisons religieuses en An- gleterre. — Voy. Monastic. Anglican. STRAT FLUU, SCrata Florida ou Vallis Florida (Cardigan, Angleterre). — Abbaye de Tordre de (àteaux, fondée et dotée vers l'an 118i, par Resus, prince de Galles. Un grand nombre de princes et seigneurs du pays de Galles y furent inhumés. C'est dans cette abbaye que se conservaient soi- gneusement les annales de la province, dit Jongelin. Le roi Henri II donna une charte en sa faveur, et le roi Edouard I", par une autre charte, permit aux religieux de rebâtir ladite abbaye, qui avait été consumée dans la guerre du pays de Galles, la dix-septième année du règne de ce prince (1288 ou 1289). — Voy. Monastic. Anglican. STRATFORD, LangtonStralefordia{Essex, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Ci- teaux, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle fut fondée l'an 1185, par Henri 1", roi d'Angleterre. Suivant Jongelin, Guillaume de Pontestchet fut l'un de ses principaux bienfaiteurs. Le roi Henri II confirma les donations faites à cette abbaye. — Voy. Monastic. anglican. STRATMARCHEL, ou VnllisCrucis,Strat- marchclium (Montgommery, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de CIteaux, de la filiation deClairvaui. Elle fut fondée l'an 1170, sous l'invocation de la sainte Vierge, par un nommé Madoc, fils de Griflin. — Voy. Mo- nastic. Anglican. STUDE (à Consiantinople, Turquie d'Eu- rope). — Ancien et célèbre monastère, oij les lettres fleurirent avec la piété, et dont les religieux se signalèrent par leur zèle a soutenir la cla>.les. Un des [)lus cé- lèbres abbés de Stude fut saint Théodore Studilc, d'al)0rd inoirie, puis abbé (795), «lu monastère de Saccudion, près de Consian- tinople, qui fut fterséculé par Const.intin V, pijur avoir refiisé de cominiiniquernvcr lui depuis son flivorce. Il se réfugia, lors de l'invnsion desharhires, au couvent de Stude, qui ne comptnit alors, dit-on, (pie douze re- ligieux, et qui. sous s.i conduit^', en réunit Dictions, dus Auhavf.s. au delà de mille. Sa fermeté le fit bannir par Nicéphore. Réintégré sous Michel I", il trou- va unnouveau persécuteur dans l'iconoclaste Léon V, qui le fit emi)risonner et flageller. Michel II le rendit à la liberté (820). Théo- dore mourut six ans après, laissant plusieurs ouvrages, dont quehpies-uns ont été pu- bliés par le P. Sirmond (1696, in-fol.). H avait mis en vers les constitutions qu'il éta- blit dans sa communauté. — Voy. sa fête au 12 novembre. STULZBRON, Sturzelbrunna ou Struckt- burne (diocèse de Metz, France). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, fille de la Ferté, fondée l'an 1135, près de Bitche, sous l'in- voca/tion de la sainte Vierge, par Simon ou Sigismond I", duc de Lorraine. Ce prince étant mort l'an 1139, au retour d'une expé- dition d'Italie avec l'empereur Lolhaire, fut inhumé dans le cloître de cette abbaye. Le duc Frédéric III, confirma par un diplôme, l'an 1295, toute les donations qui lui avaient été faites par ses ancêtres. Le duc Simon II se retira dans cette abbaye vers la fin de sa vie, et y termina sa carrîère dans les exer- cices de la vie monasti(jue. Matthieu II, et plusieurs autres princes de la maison de Lorraine, choisirent ce lieu pour leur sé- pulture. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 947, la série de 13 abbés. SUBIACO ou SUBLAC, Sacro Speco, ou Sublacum en latin (Etats de l'Eglise). — Vaille et célèbre monastère de Bénédictins, à treize lieues environ de Rome. C'est là que le patriarche saint Benoît jeta les premiers fondements de son ordre vénérable, vers l'an 494. Le nombre des disci|)les qui ve- naient se ranger sous sa conduite, dans le désert de Sublac, s'augmenlant chaque jour, le saint leur bâtit douze monastères; on est peu d'accord sur leur nom et leur descrip- tion. On peut cependant les appeler ainsi : La Sainte-Grotte, Saint-Corne et Saint-Da- mien, depuis Sainte-Scholastique ; Saint- Ange, après le Lac; Sainte-Marie, depuis Saint-Laurent ; Saint-Jérôme ; Saint-Jean- Raptiste, depuis Saint-Jean de l'Eau ; Saint- Clément par-delà le Lac; Saint-Biaise, de- puis Saint- Romain ; Saint-Michel Archange, au-dessus de la grotte ; Saint-Victorin, au pied du mont Porcaire; Saint-André, et La Vie-Eternelle, depuis Le Val-Saint. Saint Renoît mit douze religieux avec un supérieur dans chacun de ces monastères, sur lesquels il conserva toujours une entière autorite, et (ju'il visitait tour à tour pour exciter ses religieux à une plus haute piété. Le patriarche ne faisait point sa demeure ordinaire, comme l'ont dit quehpies-uns dans le monastère de la Sainte-Grotte, qui est fort éloigné du lac, mais dans celui de Sainte- Scholastique, qui en est voisin. Ces doux an- (irpies et vénérables asiles de l'ordre Béné- dictin à son origine, subsistent encore de nos jours. Lfs dix autres sont devenus au- jourd'hui jiour \i\ plupart de simples ora- toires ou fn.'ipelles, dont les débris attestent encore ces pieux et anciens souvenirs. Sur ces deux couvents de Sainle-Scholas- 24 747 SIB mCTIO^^NAIRE Sl'B 74« li.|iio cl (It; Sninl-licnoîl ilo Sul)i.i('o, qui siil>sisliMit encore, a[)rès avoir suhi sans (loiilc bien dos vicissiui;lcs, nous devons iini^ter un inslanl nos rcganls. De leur sein .sont sortis aussi une loule d'Itoninies sa- rauls.Si la gloire de cet nnlicfue Iverreau de Tordre bénédiclvn, cacliéo |M>ur ainsi dire couuuc ce l>ercean kn-môuie dans le creux de niontaj^nes solitaires, n'a point l'éclat hrill.tnt (le celle du Mont Cassin, dont nous f\s(|uis.sions ailleurs l'histoire, un intérôt jîon moins vif, (Quoique plus nnstérieux, plane cependant ici sur ces pieux mona- Mients d'un autre Age, qui lenfernicnt tant de souvenirs. Aussi le pèlerin de Uonie ne i)ian(jue-t-il guère de venir his visiter; et l'aspect de ces lieux déserts niôlé, aux grandes clioses ipi'ils rappellent, remplit toujours s<^)n Ame d'une douce et profonde émotion. Tn de ce.> pèlerins, notre ami, qui les visi- tait naguère, a l»ien voulu h notre demande, nous en adresser une description sim[jle et sans art, n»ais exacte et très-lidèle. Nous le ien)ercions et reprûdi\isons ici cette courte notice (lu'on ne lira point sans intérêt. Sul.iaco, à treize lieues environ de Rome, est situé au uniieu des montagnes. Le voya- geur qui s'y rend, se repose agréablement vers le milieu de sa route en traversant les trais vallons de Tivoli, en suivant le cours sinueux de d'Anio. 11 peut alors, chemin faisant, rôver et méditer en paix au bruit sourd de ses cascades elde ses cascatelles. Après quehpies heures de marche encore, il arrive à la petite ville de Subiaco, où il contemple un bel arc de triomphe érigé en l'honneur de l*ic \'ll, de douce et sainte mémoire. Kn >(>rtanl de la ville, il rencontre à'ia distance il'un mille, le couvent de Saintc- Scholasticpie. (>'est 15 qu'est h; luniciat des Bénédictins, avec la résivlcice de l'abbé. La nosition de ce premier couvent est singu- lièrement pitlores(pie. Un cheu)in frayé le long d'un torrent y comluit ; (juehiues oli- viers et chênes verts décorent le liane do ces montagnes. Du monastère, Tœil charmé découvre un [loinl de vue magmliijue. La |tetde ville de. Subiaco assise ilansle lond du vallon, ougioupéesur une colline, produit suiiout un elfet admirable. L'église abbatiale est grande, sa construction paraît moderne. Kl) tournant h droite, on descend dans deux chap(dles taillées dans le roc; c'est là (ju'ont été iidmmés les j»remiers abbés de l'ordre, (^cs chapelles, de construction gothique, sont peintes à fres(juc. La salle du chapitre est (iruée à son tour des tableaux des saints de l'ordre bénédictin. Saint Henoit, saint .Maur, saint Placide, saint Romain, etc., ont habile, dil-on, dans cette chambre du couvent, (]ui est dès lors singulièrement vénérable. La bibliothèque est Ijclle, et renferme un grand nond)re de précieux manuscrits. 11 y a dans ce monastère un collège de jeunes Romains, à l'instar de celui qui existe à Saint-Paul hors-des-Murs de Rome. Ils sont au nom- bre de vingt environ ; ils portent l'habit de l'ordre, «t chantent lollice avec les religieux cl les novices Tel est actuellement encore l'ancien courent Je Sainte-Scholaslique, (jur a été pendant longtemps très-célèbre. (Jii sait qu'il était regardé comme le chef-lici» de la congrégation de Sainte-Justine, avant sf» réunion à celle du Monl-Cassrn. A dix minutes environ de marche, en montant de nouveau, on arrive au couvent de Saint - Renoil , (jni relève de celui de Sainte-Scholasti(jue. Sept h huit jières seu- lement l'habitent. Ce sont eux (jiii reçoivent les étrangers et remplissent les fonctions du saint ministère auprès des j)èlerins, dont l'allliiencc A certains jours, est grande aux portes du vkcux couvent. Ils viennent y vé- nérer la statue miraculeuse de saint Benoît, conservée avec un religieux honneur, dans la grotte où se réfugia le saint, lorsqu'à 15> ans il s'éloigna île Rome [)Our se retirer ai» désert, (lette statue en marbre blanc repré- sente le saint patriarche à genoux. Suivant une tradition ancienne et lespectabl'e, elle se couvre à certaines épocjues d'une soeur qui coule durant plusieurs semaines. C'est le présage et l'annonce, dit-on, de grands événements. La sueur coula en 18i7, tomme pour annoncer la révolution romaine et ses suites mémorables. On conserve religieu- sement cette eau merveilleuse dans le trésor du couvent, très-riche en rernjues. Le monastère étant creusé dans le roc, les chapelles sont échelonnées les unes sur les autres, ce qui forme un coun-d'œil très-sin- gulier. On en compte six de la sorte, se com- muniquant pai' des escaliers, et ayant ()0ur voûte le rocher lui-mérne. Dans quelques- unes , cette voûte naturelle est peinte à fresque. Tout auprès de la sainte gr'otle, ou ca- verne de Saint-Renoit, s'ouvre une porte sur un |)elit jardin. Là se trouve un buisson formé par un rosier. On raconte (pie saint Benoît éprouvai. t en ce lieu une tentation d'imi>urelé, se dé|)<>uilla de son vêlement et se roula nu sur un buisson d'épines. La tentation se dissipa, et les ronces, dit-on, produisirent des rosés. Ce (lu'on voit encore rappelle celte vénérable légende. Aujour- d'hui môme, dit-on, beaucoup de feuilles de cet arbuste i)ortent parfaitement dessinée l'image d'un petit serpent. Le monastère de Saint- Benoit de Subiaco est ilominé par un énorme (luartier de roche qui, séparé lui-même de la montagne par une large crevasse, ressemble assez, dans ^a forme, à une épée de Damoclès suspendue sur la tête des religieux, et prête à les écra- ser. Mais les bons moines ne craignent rien ; leur Père Renoît, disent-ils, soutient lui- môiue celte pierre (jui abrita sa première maison. Près du couvent, enfin, est le torrent dans lequel tomba saint Placide, et d'où il fut mi- raculeusement sauvé par saint Maur, (pii marcha sur les eaux à l'ordre de Benoît, après avoir reçu la bénédiction du saint pa- triarche. Telle est la description de ce double mo- nastère, l'antique berceau d'un ordre qui a reiiqili le monde du bruit de sa gloire. Ou 7i9 SUL DES ADBAYES LT MONASTERES. SUR lbX> Eeut décrire l'aspect des lieux, la forme des aliments, le charme même du pavsage; ruais ce que l'on ne peut rendre, c'est la pieuse émotion que l'âme éprouve dans 'cette solitude au milieu de la montagne. On trouve là le silence du cloître, dans tout ce que l'imagination peut se figurer de plus grave, de plus austère. Mais il y a dans ce silence, dans cet isolement complet du monde, quelque chose d'aimable, de suave, qu'on ne rencontre qu'à demi dans nos cou- vents des villes ou des campagnes moins désertes. Ici l'âme se rejiose pleinement dans une demeure embellie [)ar les sites ad- mirables de ces montagnes , et qu'on est tenté de prendre pour le vestibule du ciel : Hic aer piirior, cœlum apertius, familiarior Deus. 0 beata solilxido , sola beçililudo ! (Saint Bernard.) SUINE, Suina ou Suinensis Abbalia (comté d'York, Angleterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle paraît avoir été double. Le Monastic. Anglican, cite quelques chartes en sa faveur, dont l'une de Hugues de Pu- sac, trésorierde l'église d'York, et une bulle du Pape Alexandre, probablement Alexan- dre 111 (1159-1180). SUlVECK, Suiveca (Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1223 {)ar Malhilde, dame de Termonde, dans l'hôpital de Saint-Gilles, qu'elle avait déjà fondé dans la ville de Termonde, et dont elle accrut beaucoup alors les revenus. Cette abbaye prit le nom de Suiveck, du lieu où était d'abord située l'église paroissiale de Suiveck, et où elle fut transférée peu de temps a{)rès sa fondation, avec l'agrément de Go- defroi, évoque de Cambrai; tandis que la dite église était transférée à son tour au lieu où était d'abord l'abbaye. Cette sorte d'é- change fut fait l'an 1228. Cette abbaje était du diocèse de Gand. — Yov., Gallia christ., t. V, col. 225, la série de â5 abbesses. SULIEOW, Su/eormm (diocèse de Gnesno et Posen, Etats prussiens). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1177 par Ca- simir II, dit le Juste, roi de Pologne, Ce prince !a dota de grands revenus, et à sa i)rière, Pierre, archevêque de Gnesne, en ajouta d'autres par la suite. SULPICE (Saint-), près de Kennes,.Ç. Sul- pilius Redonensis (Ile-et-Vilaine, France). — Abbaye de l'ordre de Saint- Benoît, fondée Tan 1112, [)ar Alain Fergent, duc de Brcta- f;ne. D'autres lui donnent (;ependant pour ondateur Conan, duc de Bretagne, vers l'an 1050. D'autres enfin attribuent aussi l'hon- neur de cette fondation h Raoul «le la Fu- laye, religieux de Saiiit-Jouin de Marnes, et la jilacent à l'an 1096. Cette abbaye était si- tuée h fpiel<|ues lieues de Rennes. SULPICE DE DOUAI (Saint), H. Sulpilius Duaci CSorô, France). — Prieuré de Béné- dictins, transféré rie son |tit;rriier siège près de Doullens, en Picardie, dans la ville de Douai, [)ar J<;an Lenlailleiir, al>bé d'Anchin [de 1555 à 157'»). O.'tahbé lit construire pour le recevoir un très-bel édilici;, non loin du collège de son abbaye, dans le plus beau et le i)ius paisible quartier de la ville. [Came- T(IC , çfïTisticilfi ) SULPICE D'UZES (Saint), S. Sulpilius Uticcnsis (à Uzès, Gard, France). — Abbaye fondée avant l'an 1156, dans la ville d'Uzès. Elle figure dans un diplôme de Louis VII, donné l'an 1156, en faveur de Raimond, évè- que d'Uzès, et qui confirme les biens dudit évêque. (Uzès est aujourd'hui du diocèse de Nîmes.) SULPICE-EN-BRESSE (Saint-), 5. Sulpi- lius in Bressia (diocèse de Belley, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Pontigny. C'était d'abord un prieuré de l'ordre de Cluny. Vers 1131 ou lliO, sur les instances de Hugues, abbé de Pontigny, il fut donné à des religieux cisterciens, par Amédée II, comte de Savoie, à la suite d'un vœu qu'il avait fait pour obtenir un héritier. Un fils lui étant né, Mathilde d'Albon, sa femme, le pressa vivement d'accomplir sou vœu. Le prince cédant à ses prières, appela des moines cisterciens qui, sous la conduite de Bernard, religieux de JPontigny, vinrent s'établir dans ce lieu, et remplacèrent les Bénédictins. • SULPICE LEZ-BOURGES (Saint-), ou NO- TRE-DAME DE LA NEF, S. Suipilius Bitu- riensis,Nostra-Dominade JSavi, ou Monaste- rium Navcnse (à Bourges, Cher, France). — ^An- cienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fon- dée dans un faubourg de Bourges, sous le règne, dit-on, du roi Clotaire II (58i-628), par saint Sulpice, dit le Pieux, archevêque de Bour- ges. Cetillustre pontife yfutinhumé. Onap- pela aussi cette abbaye Notre-Dame de la Nef, à cause de sa situation dans un lieu propre aux stations des navires, au nord de la ville, entre les rivières d'Ièvre et d'Oron. Cette abbaye s'unit, en 1497, à la congrégation du Mont-Cassin, et plus tard à la congrégation de Saip.t-Maur. El leavait des abbés triennaux. — Voy., Gallia christ., t. II, col. 126, la sé- rie de 59 abbés, depuis saint Sulpice jusqu'à Bernard II, Audehert, premier abbé de la congrégation de Saint-Maur, au xviii' siè- cle. SURBOURG ou H El LIGSFOBST, Surn^wr- gum on Silva Snncta [(Wocàse de Strasbourg, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- noît, sous l'invocation de la sainte Vierge el de saint Martin, fondée de l'an 67V à 779, à 8 lieues (environ de Strasbourg, sur une col- line au pied de laquelle coule la Sura. Elle reconnaît pour fondateur Dagobert II, roi d'Auslrasie, qui la fit construire aux {)rières de saint Arbogast, évoque de Strasbourg. Elle était devenue une prévôté dès l'an 1273, et peut-être, dit le Gallia christ., elle |)assa au iiiôiiie teni-ps à d(;s Chanoines séculiers. SU'RD (province de Leinsler, Irlande). — Ancien monastère bAtl vers le milieu du vT siècle, |)ar saint Colomb, ou Colomkille, l'apôtre des Pintes, el l'un dos patriarches des moines d'Irlande. iVoy.sn Vie, 9juin.) SIJREDA (Saint-Amjri; ni:),. Swrc(ia (diocèse de Perpignan, Pyiéné(;s-()rienlales, Francej. — Abbaye de l'ordre de Saiiit-Hcnoît, fondée 751 S>VE mr.TioNNAinE SAM 75*2 vers Tan 83G, h une lieiip environ de Tan- cienne ville épiscopale (l'^lne, |»ar un pieux |)orsorin.-ijie nommé Miron, (jui en fut le premier nlihé. Klle fut unie i"an 1592, à l'al)- hayc de >'alespir, par une iiulle de Clé- ment AIII, donnée h la prière de Philippe II, roi (rKsj)agne. Klle avait été restaurée par Agnès, comtesse de Roussillon, qui, l'an 1109, en avait confié le gouvernement h Léon, alihé de La Cirasse. — Voy., (iallin rhrist., t. VI, col. 1079, la série de 33 ab- hés. SUSTEREN, Sueslra ou Sitstrn (a(;e, vers l'an 7V(), par saint Firmin, suivant la tradition, et dotée par le duc ou conjte Bulhard, le fondateur do Cengcbac. Ce mo- nastère s*ap|»ela d'abord Arnoll'efaw, du nom do l'île du lUiin dans laciuelle il fut b.lti. Détruit |)ar un incendie, et recevant souvent iles outrages de lUitelin, (;omte du pays où il était situé, il ol)iint de Louis le Débon- naire, la permission de se transférer au delh du Hhiii. Après ce changement de lieu, (|ui se fit l'an 8-20, avec l'agrément de Bernard, évèque de Strasbourg, l'abbaye changea aus.si de nom et fut a|)peléc Schuvartzach ou Su- warlzach. Au reste, elle était soumise au temporel h révé(jue de Spire, dit le (îdilia clirist., (jui la place ce|)endanl dans le dio- cèse de Strasbourg. Klle s'unit dans la suite b la congrégation de Bursfcld, el enfin h la cotigrégalion bénédictine d'AL>ace,(jui com- iirenait sept monastères, (juatre audelà du Uhin , savoir : lithein-Muu>ter, Schullera, Gengelkac et Scinvarzach ; et trois en deçà du Uhin, savoir : Allorf, Maurmunster et Kbcr-.Munster ou Aprimonaslerium. — Voy., (î ni lia christ., \.\ , col. 87o, la série du li flbbés. SWKTHKAUT, NKWABBKY, ou ^orHm Monasterium, Dulce Cor ((omtédéDum- Iries, Ecosse ). — Abbaye de l'ordre de Ci- teaux, fondée près de Dumfries, l'an 1275, par une colonie de religieux d(î Dunilranain. \.\\q reconnaît pour fondatrice la princesse Dewogille Macdoval, fille d'Alain, roi des Rrigantea (118). Ses principaux l)ien1aite>tr«, furent ensuite les soigneurs de Kirl>onal, (jui possédaient dans son voismage un «:hA- teau et un territoire. Le dernier abbé do ce monastère fut Ciilberl Brtin, homme recom- mandable, dit Jongelin, par l'éclat de sa naissance et l'étendue de son savoir. SWINSHED, Swinshcdum, Sicinesherederi' sis Abbittio (comté de Lincoln, .Angleterre). Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Fer- moy, de la filiation de Clairvanx, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an tl3V. Son premier 'fondateur fui Uobcrt de Hoilande, avec sa femme, Matliilde,d'où lui vient le nom de Monastère de Hoilande, sons lequel elle est souvent désignée, lloberl (îri.^ley, chevalier, dota si ricnement celte abbaye, que quelques-uns l'ont cru son fon- dateur. Klle eut pour abbé le célèl)ro (lilberl dit de Hoilande, disciple de saint Bernard, cl son émule dans l'art d'écrire, dit Jonge- lin. Kn elfet, ajoute-t-il, on trouve dans les œuvres du saint, des homélies de ces deux persomiages, tellement semblables, (pianl au style, (ju'on a de la peine à rcconnaîtro an(iuel des deux elles ai)parliennerit. On dit (jue le roi Jean Sans-Terre, fut inhumé dans celle abbave en 121C. Jongelin, raiv porte son épitaphe en six vers latins. (Lio. VIII, p. 5.) SWITHIN DE WINCHESTER (Saint-). S Sirithin Wintoniensis ( con\té de Southam- pton, Angleterre ). — Eglise cathédrale el abbatiale, de l'onlr-e de Saint-Benoît. Cette église, dite d'abord de Saiîit-Pierre, fut fon- ilée vers 639, |)ar KinewaJe, roi (\es >Vesl- Saxons, en accomplissement d'un vœu (ju'a- vait fait son père, le roi Kinégise. L'n Saxon, nommé \'\n'\, fut élevé aij nouveau siège de Winchester, dont l'église devint une des plus lloi issanles de la Bretagne. Vers celte même é|ioquc, Kinewale fonda dans la môme ville un monasièr?, dans lc(iucl prit l'habit reli- gieux saint Swithin, depuis évèque et pa- tron de Win(diester. Saint Swithin, qui llorissail au i\* siècle, avait été le maître d'Klhelwoll, fils et suc- cesseur d'F^gbcrt, d'abord roi de Wessex, ensuite souverain de tous les Etals de IHep- larchie. Le saint évoque, après avoir se- condé ce bon prince, son disciple, dans toutes ses pieuses entreprises, lui survécut de (juehiucs années cl mourut l'an 802, sous le règne d'Elhelbert. Son corps déposé dans le cimetière public, comme il l'avait demandé, fut levé de terre en %'», el trans- porté dans l'église de Winchesler, près do ceux des bienfaiteurs royaux de cette église, Egbcrl et Klhelwoif. Plus tard, on fit une seconde translation des reliques du saint dans l'église du nouveau monastère dit de Ilida, (pio le roi Alfred le (irand, fils d'E- iholwolf, avait fait construire dans le cime- tière de l'église épiscoi)alc de Winches- ter. Ce nouveau monastère fui enrichi comme (118) Peuple lie la Rrclagnc .Tnciennc, dans I.i gr.-\iule Ccsarieiuie, au nord des Parisi. Leur terri- toire répond à iine'particdii iNorllninibcrland. Sous Vcbpasieii, ils rinciil soumis par Cerealia. 7o3 SYM DES ABBAYES ET MONASTERES. SYM 7o4 l'ancien, parles rois d'Angleterre. Walke- iyn, évêqne de Winchester, et parent de (luiliaume le Conquérant, jota les fonde- ments de l'église en 1079. Les religieux vinrent avec joie, en présence de la plus grande partie des évêqueset des abbés d'An- gleterre, de l'ancien monastère dans le nou- veau ; c'était en 1093. Le jour de la fête de saint Swithin, de ia même année, ils trans- férèrent solennellement sa châsse dans la nouvelle église. Le lendemain, on travailla, par l'ordre de Walkelyn, à démolir l'an- cienne abbaye- En 1379, le célèbre Guillaume de Wickam, chancelier d'Angleterre sous Edouard 111, et fondateur d'un grand collège à Oxford, (il bâtir la nef et la façade occidentale de l'église cathédrale de Winchester, laquelle subsiste encore aujourd-hui. Cette église, appelée d'abord Saint-Pierre, fut dite de Saint-Striihin, après qu'en 980, le roi Ethel- wolf l'eut dédiée sous l'invocation de ce Saint, en présence du roi Ethelred, de saint Dunslan et de huit autres évêques. Hen- ri VIll ordonna, en 1540, qu'elle prît le nom de la Sainte-Trinité. A l'extrémité orientale de cette église est le lieu réputé anciennement le plus sacré ; et au-dessous duquel avaient été inhumés un grand nombre de saints et de rois. On voit encore, dit-on, derrière le grand autel une muraille en travers, sur laquelle on dé- couvre la place qu'occupaient de petites sta- tues représentant les personnages enterrés en cet endroit. Les noms étaient écrits sur 'ts piédestaux des statues : on en lit encore quelques-uns. Au-dessous est une espèce de ijande sur laquelle on lit ces deux vers ; Corpora satictorum hic suni in pnce sepulla, Ex meiilis quorum futgenl tiiiracula multa. Yoy. Clarendon et Samuel Gab, sur lesan- tinuilcs de Winchester. — Voy. au Monaslic. Anglican, quelques bulles ou chartes en fa- veur de l'église et du monastère de Win- chester. SYLLENAU, Syll Augia (Zurich, Suisse). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1290, dans l'ancien diocèse de Constance, et dans le |)ays de Zurich, sur la rivière de Svl!. Elle fut fondée et dotée par divers no- bles habitants de Zurich. SYMPHOHIEN (Saint-), S. Symphorianus (\\ Bourges, Cher, Francej. — Ancienne ab- baye avec basili(jue, en l'honneur de saint Symphorien, fondée vers le milieu du vi* siècle, i»ar saint Désiré, évoque de Bourges. Celte aijbaye, (onvertie dans la suite en un collège de Chanoines séculifMs, portait lo nom do Saint-Ursin au commcnceinenl du dernier siècle. — Voy. Oallia christ., t. Il, col. 120. SV.MI'HOHIEN irAl]TUN(SAiNT-),.S. Sym- SihoritinuH lùlucnsis ( h Aulun, haônc-el- >oiro, France j. — E;^lise bâtie sur le tom- beau de sairit syniphorien, rihirlyr, dans un (les faiibfjurgs d'Aiilun, avant l'an '1.70, p.ii KujihroiK', prètrr d'Aiiliin, cl depuis évcqn(> de la même ville. (h\ \ vil d'/dioid des moi- nes qui suivaient la règle de Saint-Antoine et de Saint-Basile, puis des Clercs séculiers ou religieux, sur la fin du vu' siècle ; en- suite des chanoines. L'abbaye fut confiée dans le xi° siècle aux religieux de Fleury |iour être réformée. L'illustre saint Ger- main, évêque de Paris, au vi' siècle, avait été abbé de Saint-Symphorien. C'est là qu'il eut te songe mystérieux, dans lequel un vénérable vieillard lui présenta les clefs de Paris, en lui disant que Dieu lui confiait la conduite des habitants de cette ville, pour qu'il les empêchât de périr. Le monastère cîe Saint-Symphorien d'Autun fut donné vers l'an 1656, aux chanoines réguliers do Id congrégation de France, dite de Sainte- Geneviève. — Voy., Gallia christ., t. IV, col. 437, la mention de 34 abbés, prévMs, doyens et prieurs. SYMPHORIEN DE SENS (Saint-), S. Sym- phorianus Senoncnsis (Yonne, France). — Ancienne abbaye de femmes, fondée dans un faubourg de Sens, vers l'an 625, par Mo- derius, archevêque de Sens, sous le soin et le gouvernement des moines de Saint- Remy. Plus tard, au ix* siècle, sous l'arche- vêque Ansegise, les tumultes des guerres ayant fait éloigner les religieuses, l'église abbatiale devint paroissiale, toujours seus la dépendance du monastère de Saint-Remy, — Voy. Gallia christ., t. XilL SYMPHORIEN-LEZ-BEAUVAIS (Saint) , S. Symphorianus Bcllovacensis. — (Oise , France.) — Abbaye de l'ordre de Saint-Benotl, fondée vers l'an 1035, par Drogon, évêque de Beauvais, sur une colline dominant la ville , près d'une ancienne chaiielle qui avait été bâtie en l'honneur de saint Sym- })horien, martyr, par Dodon, évôquede Beau- vais, agrandie et dotée ensuite vers l'an 940, par Hildegar, l'un de ses successeurs. Le roi Henri 1" confirma cette dotation par un di[)lôme, l'an 1035. Le pape Luce H confir- ma à son tour, ]mr une bulle, l'an 1182, les biens et les privilèges de Saint-Sympho- rien. Cette abbaye fut trois fois consumée par le feu, en 1180, 1357, et enfin au xv" siècle, par les Anglais et les Bourguignons; trois fois les soins des religieux la firent re- naître de ses cendres. Mais l'an 1694, la dis- cipline s'étaiu fort relâchée, les moines fu- rent expulsés, et leurs revenus affectés, [)ar les soins du cardinal de Janson, évêque de Beauvais, au séminaire des Pères de la Mission. Le célèbre abbé de Rancé , réfor- mateur de la Traj)pe, étaitabbé commenda- tairc de Saint-Symphorien. Il se démit de ce bénéfice, l'an 1G6I.— Vo\., Gallia christ., t. IX, col. 808, la série de 52 abbés. SVMPMORIKN-LFZ-MFTZ (Saint-). .S. Symphorianus Melensis (Moselle, France. — Abbaye do l'ordrcî de Saint-Benoît fon- dée à Metz, l'an 608, parsainl Pappol, évê- (pie de Met/. File s'unit, l'an 1634, à la con- grégation de Saint-\ aunes. — Voy., Gal- lia christ., t. Xin, col. 8'i5, la hérie do 45 ablx's. SVMPIIOBIEN P»f:S TBf:> ES (Saint-), .S Si/f:ii'h"ri'en(lée, France). — Abbaye de l'ordre 'de Saint-Be- noll, sous l'invocation de la >ainle Croix, fondée l'an lOiO, h sept lieues de Lnçon, et à deux de la mer, par (iuillaume, dil le Chauve, seigneur du chAlcau de Talmonl. — \oy., Gallia Christ., t. II, col. U-23, la série de 37 abbés. — Talmont est un chef- lieu de canton, arrondissement des Sables. TAMABAENS, Jir lui-môme. — \'ov. la Me de saint Pierre 'J'nrrutdise , par l'aVtbé Chevray. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. 2i, la série de 40 abbés. TAU ENTE, Tarentcensis Abbaiia (Dorsct, Angleterre). — Abbaye de femmes de l'or- dre de Cîleaux, sous l'invocation de la sainte \ierge, (jui llorissail dans le xiu» siècle. Henri III, roi d'Angleterre, et Jeanne, reine d'Ecosse, accrurent ou coidirmèrenl ses pos- sessions. — Voy. Monastic. anglican. TAUOUCA (Saint-Jean pe), S. Jvannts de 75» TAR DES ABBAYES ET MONASTERES. T.^A ;5S r«roMco (diocèse de Lam«go, Portugal). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, la première ' rév(^|!ie dio césain. Vers celle épo.que, l'étroite règle de Port-Royal y fut établie; sous cette règle, les religieuses do Tart édilièrent longtemps toute la contrée par l'exemple des pins hau- tes vertus. — Voy., Oallia christ., t. IV, col. 8i8, la série de 43 nbbes&es de Tart. — DiC' lion, des ordres reli(jieHX, t. III, p. 603. TASE on THEBE (haute Egypte). — Nom d'un très-ancien mona^tôle du iv' siècle, joint I ar saint Pacôme aux quatre [iremicrs qui composaient sa congrégation. — Voy. Vie de saint Pacôme. <■ TASQUE ^ Saint-Pierre de), 5. Pclrus de Tasqua (diocèse de Tarbes, Haut es-Pyré- nées, Franco). — Abbaye de l'ordre de Sàiht- Benoît, dans l'Armaniac, fondée, dit-on, par Jean, comte d'Armaiiiac. Le GalUa christ. fait remarquer qu'Oiheriart, dans l'énuméra- t:on des comtes de ce pays, ne mentionne aucun d'eux, sous le nom d<3 Jean, avant le xiv* siècle, époque où ce monastère de Saint- Pierre tie Tasque existait déjà de[)uis plu- sieurs siècles. Oihenart a peut-être omis œ comte Jean, comme étant peu connu, ajou- tent les Bénédictins. Quoi .qu'il en soit, le monastère dont nous parlons a été idus d'une fois détruit et restauré. M était, sous le par- lement de Toulouse, dans la sénéchaussée de Lecloure, et dans l'élection d'Auch. — Voy., Gallia christ. y t. I, col. 1259, la série de 23 abbés. TAURIN D'EVREUX (Saisit-), S. Taurinus Ebroicensis (Eure, France /. — Ancienne église et abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée à Evreux, près du tombeau de saint Taurin, premier évoque de cette ville. Cotte abbaye existait déjà à la lui du vn' siècle, et fut l'école où se forma saint Leufroy. Dé- truite par les Normands, elle fut restaurée par Richard 1", duc de Normandie, qui mou- rut l'an 996. Ses abbés lui vinrent de Fé- camp, [lendant près de deux siècles, jusque vers l'an 124.0. Elle secoua enfin celte sorte de dépendance f)ar un jugement arbitral que confirma Innocent X. Dévastée de nouveau lorsque Philipi'.e-Augusle envahit la ville d'Evreux, l'an 1195, l'abbaye de Saint-Tauriu fut restaurée encore vers l'an 1410, par l'or- dre du roi Charles VI. Elle eml)rasso, l'an 1617, la réforme de Chézal-Bou' ît, et en- suite, l'an 1642, celle de la congrégation do Saint-Maur. — Voy., Gallia christ., t. XI, toi. 627, la série do 60 abbés. TAURISI, Taurisiacum (diocèse de Bour- ges, Franco). — Abbaye de Tordre de Saint- Benoît, fondée vers la lin du v°siè('le, par saint. Urfe. (CiREGon. Turon., Vilœ Palriim, 1. x.) '\\\\ im'OK ,Taveslociens€ Cœnobiam (com- té de Devon, Angleterre). — Abbaye de l'or- dre do Saint- Bonoîl, fondée au x* siècle, vers l'an 9(il, par Ordgar, comte d\'. Monosdc. An(/lican. tUACII-MrNNll'iUeinslcr, Irlande).— A n- ( icn mfuiasière fondé par saint Fintan-Mun- 1111, qni l'nl aussi disciple (h; saint (!<>nig.ill, cl apprit sa règle. Après avoir gonvenié don/e -iiis un nionastéro dépend/int de B.'in- gor, il Tniida coIi:i doni noii>> p;iil,»ns, et (pii 7j9 TEN lut appelé de son nom Teach-Munnu. Il jirescrivii à SOS disciples, dil-on, une Irès- ausière (ibscrvance. Leur nombre cl leur ferveur, autant que ses vertus et si^s mira- cles, rendirent son nom célèbre. On met la mort de ce saint bonuue au -21 octobre G3V. 11 avait, dit-on, prés dc(iuatre-vinî^l-dixans. TEGEUNSÉE (Bavière). — Célèbre mo- nastère de l'ordre de Saint-Benoit, bAti au vin' siècle, pardeux frères, les comtes Adal- l)ort et Occarius, -situé dans l'ancien diocèse de Freisengen, sur le lac de Tegern, entre les rivières d'Isser et d'Inn. 11 fut déiiié au prince dos apôtres, mais il prit depuis le nom de saint Quirin , martyr, dont les reli- (lues furent ap|>oi tées de Rome par hes fon- dateurs, avec l'agrément du i)ape Zacbarie. Adalbert et son frère embrassèrent tous deux la vie monastique; Adalbert fut le premier abbé de Tegernsée, où il lit fleurir une sainte observance, (jui attira dans son seinjde nom- breux religieux. On en vit jusciu'ù 150, dit- on, qui, divisés en plusieurs Itandes, cban- taionl continuellement l'olFice ilivin. Adal- bert et son frère fondèrent encore le monas- tère d'Ilmunsler. dans le bourg d'ilm. situé entre Munich et Ingolstadt, et celui de l'cl- len, dans le diocèse de l'assau. Ullio, proche l'arent du fondateur, lut le iiremier abbé d'Ilmunsler. Ce dernier monastère ayant été ruiné par les Hongrois, fut rebâti et donné h des chanoines^ dont le collège fut depuis transféré h Munich. TEILLEDE, Teciadense Monas(e}-ium, S. Peints de Teclada (diocèse de Clei-mont,en Auvergne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant leviir siècle. Dès l'an 1U6, elle était soumise à la Chaise- Dieu, comme on le v(jil par des lettres du jiape Eugène 111. Simon , archevé(juo de Jlourges, dans un acte de ses visites, fait à la fin du xui* siècle, déclare être venu |)lus d'une fois à Teillède, en latin Tcciclus, prieuré de la Chaise-Dieu. Ce prieuré était $itué non loin de Riom, vers la ville de Conibrondo. TENAILLE (La), reno/m. — Abbaye do France, do l'ordre do Saint-Benoît, située dans l'ancien diocèse de Saintes (maintenant de La Rochelle), non loin des villes de Pons et de Barbezieux, dit le Gallia christ., et sur un ruisseau (jui va se [terdrc dans la Souille. Elle fut fondée vcr,^ l'an 1117 comme l'ab- baye de Font-Douce, dont elle était tille, et par les mômes personnages, savoir, saint ôéraud de Sales, eKluillaume de Conchamj), premier abbé de Font-Douce. Elle était sous l'invocation de la sainte \ ierge. Ses princi- paux bienfaiteurs furent les seigneurs de Pf'ins, (le Barbezieux et d'Archiae. — Voy., Gallia christ., l. H, col. 1122, l'indication de 23 abbés. TENNEBACH, PortnC(rli (grand-duché de bade). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, lille de Friensperp, de la filiation de Morimond, située h quatre heures de Fribourg en Bris- gaw. Elle luilondée, suivant Jongelin, l'an 1156, dans la Forét-Noire, pai les landgraves deStrelinj^on ei bar,d'où dérivent les comtes IICTIONNAIUE TER 7G0 de Furstembcrg et de Fribourg. Ces sei- gneurs avaient leur sé|>ulture dans ce lieu. L'abbaye était sous le vocable de la sainte ^'ierge. On lui donne aussi pour fondateur Hesson, d'abord abbé de Friensperg, qui prit |)Ossession de Tennebach l'an 1158, avec douze religieux, et (pii en fut le premier abbé. Cette abbaye fut dans la suite soumise à telle de Salem. — Vov., (iallia christ., t. V, col. 1088, la série de 38 abbés. TENNIKON, Yallis Liliorurn. -^ Abbaye de fenunes de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1257, dans l'ancien diocèse de Cons- tance et dans le Turgau (Suisse), par Eber- hard de Bichelsée, avec les secours des illustres monastères de Saint-Gall et de Ri- chenau. Les comtes de Toggenberg, les no- bles de Lindenberg et de Landenberg, et plusieurs autres seigneurs, coopérèrent aussi a la fondation de cette abbaye. Elle fut sou- mise à l'abbé de Capell, et plus tard à l'abbé de Wettingen. — Voy. Gallia christ., t. V, col. 1099. TEN R00S1-:N, Itosn B. Maria, ou B. Ma- ria de Bosis (Belgique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1228, près d'Alost, eu Brabant, par Razou, chevalier do Fontinello et de Bornekcn. Elle fut agrégée, l'an 1235, h l'ordre de Cîteaux, et soumise à ))erpétuité à l'ablié d'Aulne. Le Gallia christ. la place dans le diocèse de Malines. — \oy., Gallia christ., t. V, col. 82, la série do 29 abbesses. TEPLA (diocèse de Prague, Bohême). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, lille do Strahow, située près de la ville de Tcpla. Elle fut fondée l'an 1193, par le comte Hroz- nata, de l'illustre sang des princes de Bo- hôme. Cette abbaye est l'une de celles, en bien petit nombre, qui existent encore eu Bohème. — \ov. Annal. Pra'tnonslr., t. Il, col. 939. TEUBECK ou STRATEN (Notuk-Dami- i»e), B. M. de Terbeecii (ui Vcllis S. Trudonis (diocèse de Liège, Helgi(iue). — abbaye do femmes de Tordre île Cît(;aux, dite autrefois Siraten ou Yallis S. Trudonis, du lieu do sa première fondation. Elle fut transférée l'an 1221, au lieu dit do Tcrbecck , et changeant et) ménio tem|>s de place et d'ordre, elle de- vint cistercienne, de bénédicli.no qu'elle était auparavant. Elle était sous l'invocation do la sainte Vierge. — \oy., Gallia christ. ,\. 111, col. 1131, la série de 28 abbesses. TKRIlAtillEN ou LES HAVES, Jfagense Monasicriitm {h (land, Belgique). — Abbaye de fenunes de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1230, sur un lomls concédé par Walter, seigneur d'Axele, dans la paroisse de Be- vostenbliie, dans la cliAtellonio d'Axele. Mais, 35 ans après, elle fut transférée au lieu do Ledermorchs ou Painperdu, dans la pa- loissede Mejlebcke, à une demi-lieue de la ville de (laiid. Là fut construit un monas- tère dont l'évèipio de Cambrai consacra l'é- glise, l'an 1208. Le Pape Grégoire X ap- prouva cette translation, l'an 1271. Mais peu après, l'un 1278, Marguerite, comtesse «le Flandre, par une nouvelle fondation, ramena 7GI THE DES ABBAYES ET MONASTERES. THI 7GS les religieuses dans leur première demeure, où elles restèrent jusqu'en 1574, é|)oque où la crainte des hérétiques les contraignit de se réfugier dans la ville. Elles y vé(.'urent deux ans sous Diabit séculier, subsistant du travail de leurs mains. L'abbesse Louise et sa communauté vinrent ensuite à Saint- Omer, où, grâce aux aumônes des fidèles, de l'évêque, et des Pères de la Compagnie de Jésus, elles vécurent dix années, après lesquelles, revenues à Gand, l'an 1584, elles V fixèrent leur demeure, avec Tappui d'Al- bert et d'Isabelle, princes du pays. Jacques Deirio, abbé de Bodeio, posa la première pierre d'une église que consacra, le 27 avril 1614, François Vanderburgh , évêque de Gand. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 229, la série de 26 abbesses. ÏERRASSON , ou S. Sor Terracinum , Terrassonum, ou Abbatin S. Sori Terraci' nensis (ancien diocèse de Sarlal, maintenant de Péngueux, Dordogne, France). — Ab- baye de l'ordre de Saint -Benoît, fondée avant l'an 542, à 4 lieues au nord de Sarlat. On attribue son origine à saint Sor. Selon une tradition, le roi Gontran, guéri miracu- leusement de la lùpre par les prières de ce saint, lui aurait fourni tout ce qu'il fallait pour la fondation d'un monastère. Mais ce récit est une fable, dit le Gallia christ., car on ne lit nulle part que Gontran ait été tra- vaillé d'un pareil mal. Selon D. Estiennot, cette abbaye fut bien fondée par saint Sor, mais avec le secours de Goconde, prince de Limoges, de Pélagie, sa femme, et d'Irier, leur fils, comme le rapportent, dit-il, les actes de saint Sor. Quoi qu'il en soit, ce monastère, détruit dans les guerres des ducs d'Aquitaine et les incursions des Normands, fut restauré par les comtes de Périgueux, à la fin du ix' siècle ou au commencement du x'; et, l'an 1101, il fut soumis par son abbé Aderaar de Uibier au monastère de Saint-Martiar Bej^on, évoque de Clermont, appela à sou aide S. Odilon, abbé de Cluny, et lui fit cession de ce lieu. — yoY.,Galliachrist., t, II, col. 364, la série de 34 àbbés. THIKRRY (Saint ), dit du Mont-dVr, S. Theodoricus { (iiOci.'se de Reims, M.iriie , France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoîi, fondée vers l'an 500, sur le Mont-dOr, à 2 lieues environ de Reims, par l'illustie saint Rémi, évoque de cette ville. On dit qu'un ange, sous iaforme d'un aigle, désigna la place et traça le contour du nouveau mo- nastère. Saint Rémi lui donna pour sujié- rieur 'l'Iiierri, son disciple, homme d'une éminenlo vertu, qui convertit un grand nombre de pécheurs , et se rendit célèbre par ses miracles. ( Voyez sa ^ ie, au 1" juil- let.) Le monastère appelé d'abord du Mont- d'Or, prit defiuis le nom de Saint-'J'Iiierrv. Ce saint abbé étant mort le 1" juillet 533 , le roi.Thierri, (ils de t'Iovis I", assista à ses fu- nérailles et se tint honoré, dit-on, de |)orler lui-même son corps en terre. L'abbaye de Saint-Thierry essuya un grand noiid)re de désastre.? et de calamités, à partir du viir siècle. Elle fut restaurée vers l'an 993, par Adalberon, archevêque de Reims. Au xiii* siècle on construisit une nouvelle basilique qui le cède 5 peu d'autres , Mit le Gallia christ., par la splendeur et l'élégance. L'ab- baye de Saint-Tliiorry s'unit l'an 1628 à la congrégation de Saint-Maur. Ses b.Uiments ayant été détruits en 178G, les religieux se re- tirèrent h Reims, eujporlani avec eux le corps de leur saint patron. — \oy.,^ (jcIU'i christ., l. XI, <'ol. 182, la nomenclature de k6 abbés, jus(iu'?i l'an H)9G, épo(pie où le titre abbatial fut éteint, et ofi tous les revenu-^ tie l'abbaye furet)t attribués l\ la mense archiépiscopale lie Reim>i, h perpétuité. Cette mesure eut lieu par l'ordre de Louis XIV, avec l'assen- liment du pape Ituiocent Xll , et à la de- mande de rarchcvèque Charles- Maurice Le Tellier, en compensation de la perte des diocèses de Cami)rai, d'Arras, de Tournai et des llorins, qui avaient été distraits de sa métropole. THOLKY ou .S. Maurice en Vosqes, Theo- loginm, Doleta, Dolof/iense Tahuieium ou S. Jiiauritiug in Vosatjo. — Ancienne abbaye d'Allemagne, de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 623, dans le diocèse de Trêves, en Ihonneur do S. Maurice, par Dagobert, roi de France et d'Auslrasie, «'i la prière de saint M(MUtald, archevè(|ue de Trêves, Klle était située sur la Sarre, non loin de la ville de Sainl-Vandelin. Il y avait dans son sein une célèbre école d'où sortirent d'illustres |)ersonnages, d(mt plusieurs furent évéqucs «le \'erdun. Cette abbaye a a|)partenu autre- fois/» l'église de \erdun, dit le^'a///« christ. — Voy., t. XIII, c. 561, la -érie de 90 abbés. THOMAS (Saint-), diorèse de IMaisance, 'lurhé de Parme, Italie). — Monastère de • ordre de Saint-Benoît, fondé près de Plai- saiico, avant ran7'i6. Il est fait mention de ce monastère dans un privilège de l'an 746, donné par Rachis, roi des Lcuubards , à lé- glise de Plaisance, à la prière de Thomas, qui, de religieux de Saint-Benoît avait été fait évoque de cette ville. THOMAS (Saint-). — Mona.stère de filles de l'ordre de Cîteaux, près Hinimeirod, sur la Kyll,au-dessousde Kilburg, et (jui étaH dans le diocèse de Trêves (Allemagne). 11 fut fondé sous le [lalronage de saint Thomas de Cantorbéry, l'an 1171 , par un chevalier nommé Louis de Deudesfeldt, dont les filles furent les deux premières abbesses. Arnold, archevèijue de i'rèves , consacra un(i cha- pelle en riionneurde saint Thomas de Can- torbéry, l'an 1185, et Thierri 11, l'un de ses successeurs, consacra l'église l'an 1222. — Voy., Gallia christ. ,i. XIII. col. 644, la .série de 35 altbesses. THOMAS DES BOURCUIGNONS (Saint). vul(/o, s. Thomaso dclli liorgognoni (h Tor- celio, Lombardio Vénitienne). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fille de Rosières en Bour- gogne, de la ligne de Morimond. Elle fut l'ondée vers l'an 1200, dans la ville môme de Torcello, pour les Bourguignons qui l'habi- taient. I! en sortit plusieurs illustres person- nages de la famille Trevisan, «lont l'un, Jé- rôme Trévisan, savant philosophe et juriste, dit Jongelin, après avoir été anbé do Saint Thomas, fut évoque de Crémone. THOM.\S DE STRASBOURG (Saint-), 5. Thomœ (Jœnohium apud Aryentoralum (à Strasbourg, Bas -Rhin, France). — Monastère de l'ordre Sainl-Benott, fondé au vu* siècle, |K>ur des Scots, par saint Florent, succes- seur de saint Arbogast sur le siège de Stras- bourg. S(Mi église, (jui avait été cotisacréo par I évèque Willelm, l'an 1031, fut consu- mée |tar le l'(!U l'an 11V4; l'abbaye; était de- venue séculière dès l'an 830. En 11(>3, l'em- pereur Fréiléiic la prit sous sa protection, et l'enricliii île ilivers privilèges. illOBEN ou TOIRNE, Thora ou Thornm (B«dgi(|ue). — Abbaye de fennncs de l'ordre de Saint-Benoit, fondée l'an 992, non loin do la Meuse, près de Alaseyt k, [lar HMsuinde, femme de saint Ansfred, comte de Huy, et depuis évèi^ue d'Utrechl. Hilsuituleen fut la première abbesse. Elle avait fait celle fonda- tion à la prière de Rolger, évôijue de Liège, (pii, l'an 1007 obtint à cette mèu»e abbaye des nianpu's de la inunilicence de Henri, roi de (iermanie. Cette abbaye, connue un grand nombre d'autres, était double dans l'origine, ou composée de frères et de sujurs : elle était encore dans cet état l'an 1299; mais peu après, elle Jevint un collège de chanoines- ses, ilesscrvi par six chanoines séculiers. Dans les derniers siècles, on n'y recevait guère (n:c des princesses ou des filles de très-haule naissance, comme ra|>prend le Gallia christ. L'abbesse, qui avait rang parmi les princes di; ITùnpire, était tenue de pro- fesser la règle de Sainl-Benoît. — Voy., Gal- lia christ., t. m, col. 997, la série ilc 21 ab- besses THUPiCiNV, Toriyneium , Turigniacuni (diocèse de Bayeux, «'.alvado.-., France).— 706 THU DES ABBÂÏES ET MONASTERES. TIM 76C Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille d'Aunay, filifltion de Clairvaux. Elle était sous l'invo- cation de la sainte Vierge. Elle eut pour ori- gine le don du lieu de Boleia que Robert de saint Rémi fit, vers l'an 1170, à l'abbaye d'Aunay, dans le désir qu'un monastère" y fût érigé dans la suite. Henri JI, évêque de Bayeui, confirma cette donation. Les reli- gieux d'Aunay possédèrent d'abord quelque temps ce mêmelieu, comme prieuré. Enfin il fût cédé, dit-on , aux religieux d'un monas- tère que Robert le Fèvre , chanoine de Baveux, archidiacre d'Avranches, et méde- cin' de Philippe IV, fonda l'an 1307, à un mille de Boleia, au lieu dit Fabriez, dans la paroisse de Notre-Dame de Thorigny. Jean de Boleia, moine d'Aunay, qui fut le premier abbé de Thorigny, l'an 1309, obtint une bulle (lu pape Clément V, l'an 1310. — Voy., Gal- lia christ., t. XI, col. 457, la série de 18 abbés. Il y avait en ce même lieu de Tho- rigny un autre monastère de filles du même ordre, fondé l'an 1630, par Léonore d'Or- léans, veuve de Charles de Matignon, la- quelle y établit des religieuses de Villers Canivet. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 458, les noms de îa prieures ou abbesses. THORNEY, Thorneyense Cœnobium (comté de Cambi'idge, Angleterre.) — Abbaye del'or- (Ire de Saint Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 604, dit-on, par Sébcrt, roi des Saxons Orientaux, qui . venait d'embrasser le cl)risiianisme. Elle fut reconstruite , vers l'an 970, par les soins de saint Etlieiwold, évêque de Winchester, au temps du roi Edgar. Thorney ouTorneia, est une île, qu'on appelait dans le |)ays llle des épines. — Voy. Monast. Ancjlican. THUIN, ÎMrfinium. — Abbaye sous l'invo- cation de la sainte Vierge et de saint Théo- dard, fondée avant l'an 934, sur la Sambre, un peu au-dessus de Lobes, dans le diocèse de Liég« (Belgique). Elle est com|)rise parmi les douze abbayes séculières, dont les abbés, d'a[)rès le désir de Richier, évêque de Liège, devaient être clioisis dans la collégiale de Saint-Lambert. THURTAL(Sai>t-Jea> de), \allis Taurina, Thurina ou Thurœ). — Abbaye d'AIIetuagiic de l'ordre de Saint- Benoît, sous l'invocation de Saint-Jean, fondée avant l'an 1152, dans l'ancien diocèse de Constance, et dans une vallée à l'extrémité de l'ancien comté deDog- {icnburg. La tradition attribue sa fondation à un noiile personnage, nounrié N'ezelius oii Wenceslas de Saint-Jean, qui aurait habité celte vallée en ermite, et donné son nom au nionaslèrf. On y voyait, au (ôté droit de la grande église, siiivaiU le (rallia christ., un tombeau «tù brillait une lumière continuelle. Saint-J(;an-Bapli>lc fut d'abord ^enleineiil le nom du riionaslèie; saint Jean rKvatiKéli^le fui plus lard également son palioti, lors(|ue HernanI, .ibbé de Sninl-ti.dl, vers l'an l(j.'](), eut transféré daf)s une aulr«! (daine, 'i deux heures de 'ihurlal, près du jiays de Nelllos, le dit n)ona>lère, «jui était uni ib^puis long- temns h rcito abbaye dcSiiiii Cfill. Voy., Gallia christ. , t. V, col. 1073, la série de 25 abbés. •THYMADEUC (diocèse de Vannes, Mor- bihan, France). — Abl)aye moderne de l'ordre des Trappistes, fondée l'an 1842. L'église fut consacrée solennellement le 1" septem- bre 1846, par Mgr le Mée, évêque de Saint-, Brieuc. Ce monastère, qui n était encore qu'un prieuré, fut érigé en abbaye, par le Souverain Pontife, le 12 septembre 1847. La communauté se compose d'environ 70 reli- gieux. Cette abbaye est située dans la com.- mune de Bréan-Loudéac, canton de Rohan, TIBERY (Saint-), S. Tiborias , Cœsario- nense ou Cessoronense Monasterium (Hé- rault, France). — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 770, dit- on, en l'honneur de saint Tibery et de ses compagnons, martyrs. Elle était située sur l'Hérault, à deux lieuesd'Agde, et dans l'an- cien diocèse de cette ville. On lui donne pour fondateur un nommé Atlitio, qui en fut le premier abbé. Ce monastère figure à la quatrième place dans le recensement des monastères de la Septimanie, fait au sytiode d'Aix-la-Chapelle, l'an 817, et il est compté parmi ceux qui doivent des prières seule- ment pour le salut de l'empereur et la stabi- lité de l'empire. Le monastère de Saint-Ti- bery fut le siège des synodes ou conciles provinciaux, l'an 907 et l'an 1050. Il s'y tint, l'an 1226, un chapitre général pour la ré- forme de l'ordre de Saint -Benoît. Après avoir été dans la suite réformé lui-même, il fut uni, l'an 1647, à la congrégation de Saint- ]Maur. — Voy., Gallia christ., t. VI, col. 708, le catalogue de 53 abbés. TIFFEKDA'^GE, Differdengen. — Monas- tère (le filles de l'ordre de Cîteaux, sous l'in- vocation de la sainte Vierge, fondé vers l'an 1235, dans le diocèse de Trêves, près de Luxen)bourg, par Alexandre de Soleuvre, avec l'agrément de Thierri, archevêque de Trêves. Innocent IV donna une bulle de confirmation en sa faveur. Tan 1247. Henri, comte de Luxembourg, lui accorda des let- tres do protection, lan 1263. -^ Voy., GaZ/ia christ., X. XIII, col. 650, la série de 23 ab- besses. TILLETO, TiUetum ou Tilletium (diocèse d'Acqui, Etals Sardes). —Abbaye de l'ordre de Cîteaux , et la première de cet ordre qui ait été fondée en Italie, dit Jongelin, puis- quelle le fut en 1120. Elle est fille de la Ferté-sur-Crosne, première fille elle-môuie de Cîieaux. TILTEY, Tille tcya, Tilteyensis Abbatia ou Wudcham (comté d'Essex, Angleterre). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, (illo de Wardon, de la filiation de Clairvaux. Elle fut fondée l'an 1152, |»ar un certain persoiniage nouuné Maurice, lil.-. de (Jallrid de Tirtcy. Les rois Henri II et Richard I" accruient et confir- mèrent »»es possessions. — ^ oy. Monaslic. niiijlicim. IIMOTHEE (Saint-), S. Timofhœus {h Reims, Marne, France). -- Ancieinte église londée •'! Iteinis, et (pu fut d'abord abbatiale, ensuite collégiale. Elle avai» déjà le titre iiil TIR DICTIONNAIRE TON 768 d'abbaye vers l'an 938. Mais il est vraisem- blable,' dit le (ialda christ., qu'elle passa alors à des Clercs séculiers. Klle semble eu avoir reçu un grand dommage, jusqu'à ce qu'ellb ait été attribuée, vers l'an 970, à l'aboaye de Saint -Uemi par raiohevôcpie Atlalbéron. Ensuite, cependant, l'an lOOV, douze chanoines séculiers y lurent rétablis par les soins de i'.irchevôi|ue Ciervais et des moines de Saint-Kemi. C'était encore une église collégiale au xviii' siècle. TINMOCTH, Tinumetense Caenobium (vom- ie de Northumberland, Angleterre). — Mo- nastère de l'ordre de Saint-Benoît, qui dé- î)endait de la célèbre abbaye de Saint-Alban. Il fut fondé au vu' siècle, "par saint Oswald, roi de Northumberland (selon d'autres par Egfrid). On y porta le corps de saint Oswin, roi de Deiie, après cpie ce monarque eut été massacré inhumainement par ordre d'Oswi, roi de Bernicie, l'an 651. Ce monastère ayant été détruit par les Danois, la mémoire du saint se perdit juscpi'à la découverte de son tombeau, qui se lit lorsiiue Tosti, comte de Northumberland, reconstruisit ledit monas- tère sou> l'invocation de la sainte > icrgo et de saint Oswin. La dévotion y attirait un grand concours de peuple. Il a subsisté sous le litre de [)rieuré, déf)endanl de l'abbaye de Saint- Alban, jusqu'à la supftression des monastères on Angleterre, par Henri N'III. On a Ihis- loire des miracles opérés à la châsse, ou par l'intercession du saint roi, écrite jtar deux moines de Sainl-Alban. — Voy. Mo- nastic. anglican. TINTKHN, Tinlerna Major, Tinternensis Abhatia (ancien diocèse dcMcneviaou Saint- David, uans la principauté de Calles, Anglo- terre). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, lille de l'Aumône, au diocèse de Chartres (Franco). Klle fut fondée sous l'invocation de la sainte >icrge, on 1131. On l'appollo Tinlerna Ma- jor in Wallia ((ialles), pour la dislin;j,ucr d'une autre abbaye do Tintorn, (jui se trouve en Irlande. Klle fut dotée d'abord par Koger le Bigod, comie de Norfolck , ot marécnal d'Angleterre, et ensuite par (luillaume, ma- réchal d'Angleterre, comte de Pembrocii. — Voy. Monasiic. anylican. TJNTKBN , Tinlerna niinor ou yotiim [comte de Woxford, dans le Leinster, Ir- lande). — Abbaye do l'ordre de Cîtoaux, fille de Tintorn -Major, dans le pays de Galles, de la tiliation de (Mteaux. Klle fut fondée l'an 1200, }»ar (luillaume, comte (Je Pembrocii, en accon)plis>ement e. Ce prieuré était du diocèse de Paris. Torcy est aujourd'hui du diocèse de Meaux.— Voy., Gallia christ., t. VU, col. 655, la série de quelques prieures. T0RPATENS1S,WALKENA (Livonie,em- i)ire russe). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, londée l'an 1228, par une colonie de reli- gieui venus du monastère de Slolp, en Po- luéranie. TOUR D'AQUILEE, Turris Aquilarum (Grèce).— Abbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Boulbonc, de la filiation de Mori- inond. Elle fut fondée en HT*. TOURNUS (St-Piiiliueut de), Tornusium, TrcnorchiumonS.PhiliOertusadLafjonam. — Ancienne abbaye de France de l'ordre de Saint-Benoît, sur la rive droite de la Saône, entre Mûcon et Chûlons, et dans l'ancien dio- cèse de Châlons. C'était, dans l'origine;, un prieuré ou petite abbaye, dite de Salnl-Yalc- rien, du nom d'un saint homme, qui, après avoir évangélisé les habitants de la ville de Ton rnus. fui martyrisé dans ce même lieu, l'an 177 011 179. Après le temi)S des persécutions, les fidèle» avaient élevé une église sur son tombeau. En 875, Charl(;s-le-(Jiauve donna celle abbaye aux religieux bénédictins de la faniillo de Sainl-Philibert de NrjirmoutiL'rs, dont elle porta dès-lors le nom; oulre les grands j)riviiéiges qu'il lui accorda, il la dota de revenus si considérables qu'elle de- vint une des plus célèbres du royaume. Un grand nombre de prieurés en Bretagne, en Poitou, en Anjou, dans le Maine, en Au- vergne, Velay,Dauphiné, Maçonnais, Bour- bonnais, etc., en dépendaient. Cette abbaye, ruinée par les protestants au temps des premiers troubles , fut rétablie par un abbédeTournus, de !a maison de la Roche- foucauld. Plus tard, les religieux étant tom- bés depuis longtemps dans le relâchement, le cardinal de la Rocliefoucauld,qui en était abbé commendataire, la fit séculariser. Une bulle du pape Urbain VIII, de l'an 1623, en- registrée au parlement de Paris en 1627, changea le couvent des Bénédictins de Tour- nus en un chapitre séculier. Cette abbayo fut desservie alors par un chapitre de douze chanoines et de six demi-chanoines. L'abbé qui était titulaire et commendataire, était seul seigneur temporel de Tournus, et y rendait la justice par ses officiers, aussi bien que dans toutes les terres de la dépendance de cette abbaye. — Voy. \es Histoires de l'Ab- baye de Tournus, par le P. Chifllet et Jué- nin. — Voy,, Gallia christ., t. IV, col. 965, la série dé 60 abbés , commençant à Geilon, dernier abbé de Noirmoutiers, et premier abbé de Tournus, en 875, et finissant à An- dré-Hercule de Fleury, l'an 1715. Les belles ruines de la vieille abbaye de Saint Philibert de Tournus s'aperçoivent en- core dans la partie la plus élevée de la ville de Tournus, au bord de la Saône, à 28 kil. N.-E. deMâcon (Saône-et-Loire). TOURTOYRAC ( Saint-Pierue de ) , ou TOURCY, Turluriacum ou Turciacum (dio- cèse de Périgueux, Dordogne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de Saint-Pierre, sur la Vézère, à cinq lieues de Périgueux, dans une profonde vallée entourée de montagnes. Elle recon- naît pour fondateur, ou plutôt pour restau- rateur, le vicomte Guy, qui, l'an 1025, en confia le gouvernement à Richard, abbé d'U- zerche. Ce monastère était détruit au com- mencemenldu dernier siècle.— Voy., Gallia christ., t. Il, col. 1496, la série de 13 ab!)és. TOUSSAINTS D'ANGERS, Omnes Sancti Andegavenses ( Maine-et-Loire, France ). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée à Angers, l'an 1048, j)ar Girard, chanoine ef chantre de l'église de Saint-Maurice d'An- gers. Celle abbaye était célèbre et a produit, surtout dans le" xv" siècle, d'illustres per- sonnages. Elle était occu[)ée en dernier lieu par les chanoines réguliers de la congréga- tion de France. TOUSSAINTS EN FOHÊT-NOIRE, Omnes Snncli in iVtape Clément 11 conurina, l'an 10'»7, celte fondation. Cette abbaye s'unit, l'an 16ii, à la congrégation des cbanoines réguliers de France. — \oy., Gallia christ., t. IX, col. 9V8, la série de iO abbés. TRACTON, Alhus Tractus (dans le Muns- ter, Irlande.) — .\bbaye de l'ordre de Cîleaux, fille de Blankland, en Angleterre, de la ti- liation de Clairvaux. Des religieux cister- ciens vinrent s'y établir en l-2-2i.Edouard"lll, roi d'Anglelerrc, conliruia plus tard les pos- sions de celle abbaye. TRAINEE (Sainte-Madeleine de), Trian- mtluin, TriayvrUum. — Prieuré de femmes de l'ordre de Saint-Benoit , tpii fut d'abord fondé avant l'an 1163, à quelques lieues à l'ouest de la ville de Iroyes en Cbampagne (France), |)ar un [>r6tre nonmié Gondric. Il tlé|iendaitde ral)liaye du l'araclcl, au diocèse de Troyes, dont il suivait la règle «i son ori- gine, (^e lieu de Trainel, ayant été dévasté dans les guerres, les religieuses se retirè- rent, l'an 1029, dans la ville de Mclun; mais ne s'y trouvant jtoird assez en sûreté encore, elles se réfugièrent, l'an 1058, à Paris, avec la permission de Henri de (îondrin,arcliev6(iue de Sens. A|)rès avoir vendu leur maison de Melun, elles vinrent s'établir au bourg do Charonne, dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris. Enlin l'an 1 GO V, la reine mère Anne d'.\ulriclic posa la prcnuere nierre d'une nouvelle maison, dans ce munie lieu. — ^"oy., linllia christ., t. VU, col. GVl, la série de IV abbesses. TRA.MENS (diocèse do dnesnc et Posen, Etats jirussiens). — Abbaye de l'ordre de (li- teaux, fondée dit-on, l'an 1250, par une colo- nie de religieux venus nwc un abbé du uw- nastère do Slolp, en Poméranie. (Joxjei.i.n). TRAPPE (Notiie-Damk de la), J'rnppa (diocèse de Séez, Orne, France), — .\bbaye de l'ordre de Cileaux, fondée vers l'an ilio, [>ar Rolrou II, comte du Perche, 5 trois lieues de .M(»rlagne. Rotrou III accrut celte fondation de son père, et termina les b;lli- mcnts. Elle eut aussi |>our londatenr plus immédiat, Serlon de N'albodoii, abbé de Sa- vigriy. Elle suivilquelques années la desti- née de Savigny, dont elleéiail un membre, et l'anllV?, se réiinilà l'ordrede Cileaux. archevô(iue de Rouen, assisté de Raoul, év6(me d'Evreux, et de Silveslre, évôfjue de Séez, consacra le 27 avril 1214, l'église do La Trappe, sous l'invocation delà sainte Vierge. Les comtes du Perche, les seigneurs de Dreux et de Rraine. lurent suc- cessivement les bienfaiteurs de cette abbaye, qui, après avoir étérésentant des rois et des princes de Mercie, ancêtres ou i)arenls do saifite Wéréburge. TUEPOHl (Le), l'iterior Portus {diocèse de Kouen , Seine-Inférieure, France). — Ville maritime (120) et ancienne abbaye de l'ordre de Sainl-Henolt, sous l'invocation de saint Michel Archange, fondée l'an 105G ou 1059, i»ar Robert, couue d'Eu, l'un des vail- lants compagnons de (iuillaume le Conqué- rant, h la baiaiile d'Haslings. Les comtes d'Eu et d'autres nobles seigneurs l'enrichi- rent ensuite succcssiveiuenl. Sous leur iiro- tection, elle lleurit pendant près de deux siècles, comme dans un port très-sûr, dit le Gallia christ. ; mais elle eut ensuite à souf- frir comme les autres des guerres qui allli- gèrent cette contrée de la Normandie. Elle fut ravagée souvent par les Anglais, dont les navires abordant fréquemment sur cette plage, y portaient le fer, la flamme et la déso- lation. Les années 1339, 1413 et 1545 furent surtout signalées par ces scènes de désas- tres. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 248, la série de 41 abbés, et Neustria pia, p. 587. — L'église de l'ancienne abbaye de Tréport, monument du xvr siècle, sert aujourd'hui d'église paroissiale à la ville. Sa position élevée, d'où la vue domine la mer et la plaine, la rend très-pittoresque. TRESOR (Le), Thésaurus B. Mariœ (Eure, France). — Abbaye de femmes, de 1 ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la sainte Viergn, fondée l'an 1228 par Raoul de Bu, chevalier, non loin de la rive droite de l'Epte. Elle fut soumise à V^aux-des-Cer- nay. Ses premières religieuses vinrent de l'abbaye d'Espagne, au diocèse d'Amiens, Le roi saint Louis la dota ensuite si libéra- lement, qu'il en est regardé à bon droit comme un second fondateur. Maurice, ar- chevêque de Rouen, consacra son église, l'an 1232. Cette abbaye était du diocèse de Rouen. (Le Trésor est aujourd'hui de celui d'Evreux.) — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 326, la série de 30 abbesses. TIRDAGLAS (Munster, Irlande).— Ancien monastère bâti au vi' siècle par saint Co- lomb, disciple de saint Firmin (différend de saint Colomb, abbé de Hy), et qui fut lui-même le maître de saint Fintan, le fon- dateur de l'abbaye de Cluainednech , en Leinster. TRINITE (La), S. Trinitas (diocèse de Messine, Sicile). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fondée l'an 1200, pa-r des religieux de l'abbaye du Saint-Esprit, près de Pa- lerme. (Jongelin.) TRINITE DE CAEN (La Sainte-), 5. Tri- nitas Cadomcnsis (diocèse de Bayeux, Cal- vados, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoit, fondée à Caen vers l'an 1066, par Mathilde, femme du duc et roi Guillaume le Conquérant. Cette prin- cesse la fit bâtir par ordre du pape Nicolas II, comme expiation de son mariage illicite avec le roi Guillaume, auquel elle était unie par un |)roche degré de parenté, lille ne fut pas moins libérale dans celle fonda- tion que son royal époux ne l'avait été à l'égard du monastère de Saint-Etienne de Caen, bâti pour le môme motif. L'un et l'au- tre construisirent celui de la Sainte-Trinité avec une munificence royale, et le dotèrent des mômes privilèges que celui de Saint- E'tieiuie , avec l'agrément d'Odon, évoque de Bayeux. La reine Mathilde y lui elle- niôrne inhumée, l'an 1083, au milieu de \n basili({ue, dans un admirable monument d'or et de |)ierreries, qui fut détruit par les (119) Ia'. preiiii«T était 'le monastèro connu dc- Ïu\% sous le noui (J<; Lan - l'abit dans le comte de cuii, dans l'Annuriquc ou Bretagne. (120) A vingt -liuit kil. nord-csl et arruiidisM- meut *le Dieppe. 775 TRI DICTIONNAIRE TRO 7T6 calvinistes, l'an 1562. — Voy., CialUa christ., XI, col, V32, la série (ic i abbesses; et Neustria pia, p. 656. TRIM I É DE POITIERS (La), S. Trinilas Pictaviensis (Vicnno, France). — Ancienne abbaye dt* femmes (le l'ordre de Saint -Be- noît, fondée vers 936, en dedans, dit-on, de l'enceinte visigotlie de la ville de Poitiers, par Adèle, fille du roi d'Aquitaine, Edouard 1", et troisième femme d'Ebles Manzor, comte de Poitou et duc d'Aquitaine. Celte princesse y prit l'habit monastique et y fut enterrée. Elle y avait adjoint la collégiale de Saint-Pierre-Puellier, qui ne fut pas toujours d'accord avec sa suzeraine; de nom- breuses contestations surgirent entre les re- ligieuses et les chanoines. Cette fonda- lion, confirmée par le roi Lothaire en 963, reçut des développements successifs, mais elle subit aussi le sort commun à tous les établissements de ce genre. La Trinité de Poitiers existait néanmoins à l'épocpie de la révolution. Ses bAiimcnts abandonnés alors parles pieuses lilles(|ui les occupaient, furent transformés en une prison. Vendus et livrés bientôt après, ces bAlimenls tirent j)laco à une niaison |»articulière, qui a été démolie et noyée à son tour dans les constructions actuelles. Plusieurs édifices religieux ont héritéfles dé(»ouilles de ce couvent. t^esl ainsi que la fermeture du |)ortail de son église dé- core celui des Carmélites. Son riche autel a été |)orté à la cathédrale, et un groupe fort curieux du Sauveur au tombeau, est venu orner l'église de Notre-Dame la Grande. (Guide de t'elranger à Poitiers.) — \ oy., linllia christ., t. Il, col. 130i, la série de 6;) abbesses. TKIMTÉ DE VENDOME (U Sainte), Yin- docinum, ou Sanctn Trinilas Yiiidocinensis (diocèse de Rlois, Loir-ct-(]lier, France). — Célèbre abbaye de l'ordre de Sainl-IJenoîl, fondée l'an 1032, dans la ville de \ cndômc. sur le Loir (à 33 kilom. N.-O. de Rlois), par(leolTr(n Martel, comte d'Anjou, et Agnès (le Bourgogne, .sa fenmie. Commencée l'an 1032, elle lui consacrée l'an lOVO, sous le vocable de la sainte Trinité. Le pieux con)te d'Anjou la fonda, en mémoire d'une vision de ti ois étoiles (jui lui avaient [laru ton)ber dans une fontaine voisine. Il y mit vingt-cinq re- ligieux, tirés do l'.ibbaye de Marmoutier. (ieoll'roy Martel ne gratifia pas seulement cette abbaye de |)lu.sieurs[>riviléges, il l'enri- chit encore de lune des précieuses larmes que Notre Seigneur répandit sur le Lazare. Ce noble seigneur l'avait reçue de l'empe- reur Hmri III; elle avait été a|>|)orlée lal. Cette sainte reliijuo, (pii a donné occasion à plu- sieurs écrits, a rendu labbaye de la Trinité de Vendôme justement célèbre. Le Pape Irbain 11 soumit immédiatement celte ali- baye au Saiiit-Siége; Alexandre 11 voulut que [c> abbés fussent cardinaux-nés du titre de Sainle-Priscc, sur le mont Avenlin. Celle concession insigne est conleiiue dans une lettre écrite par ce pontife h Oderic, abbé do la Trinité, l'an t062. Elle fut confirmée par (Irégoire IX, l'an 1079. .\u temps du concile de Constance, l'abbé de Vendôme était encore revêtu de la dignité de cardinal. Ses succes- seurs ne surent point conserver cette émi- nente prérogative. L'abbaye de Vendôme lut unie, l'an 1621, à la congiégation de Saint- Maiir. Elle jouissait d'une autre prérogative, qu'elle a conservée jusqu'au dernier siècle : c'était de délivrer dans son église un crimi- nel, chacpie année, à la sixième férié du qua- trième dimanche de carême. Ce privilège lui avait été accordé h la suite d'un vœu fait par Louis de Bourbon, comte de Vendôme, pour sa délivrance de prison. — Voy., (îaUia christ., t. VIII, col 1366, la série de 41 abbés. TRISAY (Notke-Dame ue), ou Trisagium ou Trizuium ( diocèse de Luçon, Vendée, France). — Abbaye do l'ordre de Cîteaux, filiation de Pontigny, sous l'invocation de la sainte Aierge, fondée avant l'an 1124, dit le Gallia christ., et unie à la congrégation de Cîteaux, l'an 1145, sous Guichard, abbé de Pontigny. Elle eut [lour fondateur à celle seconde époque, Arvé de Mareuil et Geofroi de Tifauges. Elle était située ci une lieue de Luçf)n, dans une sombre vallée, sur la ri- vière le Lay, dans la |)aroisse de Puy-Man- fraie. Son église était sous l'invocation de la sainte N'ierge montant au ciel. — Voy. Gallia chri$t., l. II, col. 1444, la série de 8 al)bés. TROAllN, Troarnum (diocèse deBayeux, Calvados, France). — Aubaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Mar- tin, fondée l'an 1050, à trois lieues de Caen, par Roger de Monlgomery, vicomte d'Hics- mes. C'était auparavant une église de cha- noines. Le ])a)ie Innocent III, l'an 1210, con- firma tous les biens de celte abbaye et la prit sous la protection du Saint-Siège. Celle abbaye redevint un collège de chanoines l'an 1690, comme elle l'avait été avant sa fondation.' — ^ oy., Gallia christ., t. XI, col. 416, la série de 35 abbés; Neustria pia^ p. 558, et Monaslic. Atujiican. THOCLARLiySL MONASTERWM {d\u- cèse d'Alby, Tarn, France). — Nom latin d'une ancienne abbaye double, fondée vers l'an 770. L'abbaye kW» hommes était voisine de celle des femmes. Celle-ci, qui était la principale, avait été bâtie dans un lieu agréable, sur le Tarn, par Chramiic, père do sainte Ségolène, ou par sainte Ségolène elle- même, qui en lui la première abbesse, et y rassembla de nombreuses vierges. Vers la lin du XI' siècle, celte abbaye fut soumise h (elle de Saint-Victor de Marseille, ce oui fut confirmé par le Pape Pascal II, l'an 1114. TROIS- FONTAINES, Tres-Fonlrs (dio- cèse de ChAlon->-sur-Marne, Marne, Fran- ce).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, pre- mière fille (ie l'abbaye do Clairvaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1116, par Hugues, comte de Vilry, par Pion o le > éiiérable, abbé de Cluny, par les abbés de Saint-Pierre de ChAlons, et enfin par les chanoines de l'église de Comiiiègne. Ou lui 777 TRO DES ABBAYES ET MO.NASÏERES. TRU 778 donne encore d'autres fondateurs. Q\\o\ qu'il en soit, celte abbaye, augmentée |)ar des li- béralités successives, devint bientôt très- considérable, et elle a été la mère de plu- sieurs autres. Son premier abbé fut Roger, envoyé de Clairvaux par saint Bernard. — — Voy., Gallia christ., t. IX, col. 957, la suite de 4-5 abbés. TRONCHEÏ (Le), Tronchctum (Ille-et-Vi- îaine, France). — Monastère de l'ordre de Saint-Benoît, sous "rinvocation de la sainte Vierge, fondé Tan 1150, dans l'ancien diocèse de Dol (aujourd'hui de Rennes), nar Alain, fils de Jourdan, sénéchal de Dol. Il fut érigé en abbaye vers l'an 1170 ; mais il continua, dit-on, jusqu'à la tin du xv' siècle, d'être de la dépendance de l'abbaye de Tiron. Les Bé- nédictins de la congrégation de Saint-Maur en prirent possession l'an 1636. TROND (Saint-), 5. Trudo in Odeghem (Belgique). — Abbaye de femmes d€ l'ordre de Saint-Augustin, dont l'origine remonte à saint Trond, seigneur de Bruges, qui, ayant construit un monastère à Brug;es, y pla- ça un abbé avec quatre vingts religieux. Dé- truit par les Danois et les Normands, ce mo- nastère fut ensuite restauré par Balderic, évèque de Noyon et de Tournai. En 1110^ il fut habité par des chanoines réguliers de la congrégation d'Arrouaise, auxquels furent .idjointes des religieuses du même ordre. Ce double monastère fut transféré, l'an 1122, au bourg d'Odeghem, non loin du grand pont de pierres, hors des murs de la ville, dit le Gallia christ. Les chanoines s'étant transférés de nouveau dans un autre lieu, l'an 1130, les religieuses restèrent à Ode- ghem. L'an 1248, par le conseil de l'évêque de Tournai et l'autorité de l'abbé de Vau- Douce, et de Mar^^uerite, comtesse de Flan- dre et de Hainaut, elles furent soustraites à toute juridiction desdits chanoines, et pas- sèretil de la congrégation d'Arrouaise à celle de S^int-Victor de Paris. Quelques années plus tard, leur monastère ayant été détruit j-ar la foudre, elles le rebâtiront non loin de \h, près la route de Tournai. Elles y demeu- rèrent sous la congrégTtion de SaiiU-Victor, et ensuite, depuis l'an 1459, sous celle de Windeshem, jusque vers l'an 1580, où les troubles du |)ays les contraigniienl de se lran>l'érer dans la ville de Bruges. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 282, la série de 21 abbesscs. TROND (Saint-) ou TRU YEN, S. Trudo ou Sucrinium (Belgique), — Abbaye do l'or- dre lie Saint-Bi'noit, fondée l'an 662, fiar saint Trond, ([ui lui donna son nom, ainsi qi'à la ville dont elle a été l'origine. Elle lut consacré»! nar Théodard, évêipio do Maë^- trichl, en l'honneur de saint (JLitiilin, mar- tyr, et de .'îaint Rcmi, confesseur. Elle resta cOMstainnienl sous l.i tutcdic d(;s évêques de Metz, dit le Gallia christ., jusqu'il ce que Hugues de l'ierreponl. évoque de Liège, |)rit, l'an 122.'J, l'abbaye de Saint-'l'rond sous son |»atronage. lùi 16.').'{ celle abbaye, demeurée toujours béiiéfluliii'; , s'unit À 25 779 URB niCTÎONNAIRE UftH 7R0 Voy. Cran^Miiicv, Uistoire tère de Tordre de Saint-Renotl, fondé on relie londalion. de l'Eglise de Strasbourg. TULLE, Tutclense Monasteriiim (Corrèzo, France). — Ancienne ahbaye de l'ordre de Saint-Benoît, qui a été l'origine de la ville • le ce nom, cl)et-lieu du département de la Corrôze. Klle fui fondée dans le vu' siècle, suivant Etienne Haluze, natif de Tulle. Elle était sous le |talronage de saint Martin. On lui donne pour fondateurs Cahninius et sa femme Namadie, qui vivaient au déclin du vu* siècle. Le vicomte Adémar des Echelles (Scalarum), fut son restaurateur, vers le commencement du ix* siècle, a|irès qu'elle cul été détruite parles Normantls. Cette ab- baye, distraite du diocèse de Limoyes, fut éri{,'ée en siéi^e épiscopal par le Pape Jean XXII, l'an 1318. — Voy. le catalogue de ûl abbés, jusiju'h cette éi)oque, dans le (ra//j« christ., t. il, col.GGl. TUKHOLTUM ou THOROLTUM (Belgi- que). — Ancien monastère fondé avant lan 8i0. Il figure parmi ceux du diocèse de Bruges qui furent réformés par Arnoul, comte de Flandre. TUKPENAY ou TUUPUiNV, Turpiniacum (diocèse de Tours, Indre-et-Loire, Franfc). — Abbaye de l'ordre de Saint-lkMioît, sous l'invocation de la sainte ^ ierge, fondée l'an 1208, h 3 lieues environ de l'Ile-Bouchard, j)ar les seigneurs de l'Ile-Bouchard. On voyait dans celte abbayele tombeau du ma- réchal de France Henri-Clément de Metz, surnommé le Petit Muréchal, f^ cause de sa jctite taille. Celle abbaye s'unit dans la suite h la congrégation de Saint-Maur. TL'TTELBl'UY , Tutburiense Cœnobium (conilô de Stalfonl, Angleterre). — Monas- riionneur de la sainte Vierge, après l'an 1087, par Hugues de Ferrières, dans son caslol de TuUclbury , pour le re[)Os de l'âme de Guillaume le Con(|uérant, de la reine Malhilde, et aussi jiour le salut de son père e^t de sa mère, de sa femme Bcrllie, do ses fils et filles, et de tous ses ancêtres et amis. Ce pieux fondateur lui assigna do nombreuses possessions, dont on trouve l'énuméralion dans le Monastic. Anglican. TCV ou Dl:I lE, Tuitium ou Duilium et DiustcHsc Monasterium (diocèse de Cologne, Prusse rhénane). — .\bbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1002, par Héribert, ar- chevêque de Cologne, h la suite d'un vœu quM avait fait , dit-on , avec l'empereur Othon m. Elle était située non loin de Colo- gne, de l'autre ctké du Rhin. Son église, en lorme de croix, fut consacrée par le mémo Héribert , l'an 1019. Elle prit le nom de Saint-Iléiiborl, après que ce pontife y eut été inhumé, l'an 1021. Plusieurs de ses suc- cesseurs l'ornèrenl cl l'enrichirent. Mais le monastère eut h souUrir plus d'une injure. Les habitants de Cologne le brûlèrent eux- mêmes, dit-on, en haine de leur proj)re ar- chevêque, l'an 1376 et 1416; les héreliciues le dévastèrent aussi en 1583 , et depuis celte époque jus(iu'en 16i5 au moins, il demeura comme enseveli sous ses rui- nes. Il fut alors restauré par l'abbé Jean IN , Hasert Marcodviran. H s'était uni, l'an liiU), h la congrégation de Biusfeld. — Voy., (iallia christ., l. III, col. 753, la suite de 48 abbés. t'DALRIC (Saint-), S. l propres que vers l'an 1103. Le Pape Alexan- dre IV la délia, l'an 1257, de toute sujétion à l'abbaye d'AlUighem. C(,' monastère s'unit, l'an 1518, h la congrégation de Bursfeld. — Vov., (inllia christ., l. V, col. 49, la série de 37àl)bés. URBAIN (Saint-), S. Urbanus ou B. Maria ad S. LV/vanum (Argovie, Suisse). — Abbaye de l'ordre de Clteaux, fondée vers 1148. Ses urenncrs religieux avec leur abbé vinrent de Lutzell, de la filiation de Morimond. Elle eut pour fondateurs Luilold, Werner el Ul- ric frères, barons de Langenstein, dont les deux|)remiers, après avoird'abord pris l'ha- bit de Cîteaux h. Bellcvaux, furent religi(!ux à Saint-Urbain et y furent inhumés avec leur dernier frère, bans la suite, l'an 1191 ou 1194, Arnold de Kapfenberg, transféra ce monastère dans un autre lieu voisin du premier, el dans son propre fonds ; il fut alors appelé Saint-t'rbain, d une chapelle bAlie en l'honneur de ce saint. L'ancieiwie us J"invr)cation de la sainte Vierge, nui n existé dans le diocèse du Mans. Elle était 5 une lieue envu-on d(! (^hâlenu-dn- Loir. On ignore l'époijuc de sa loiida- tion. VAASTD'ARRAS(Saint-),.S'. Vrdastus on Nobiliacns (h Arras, l'as-de-Cnlais , Fiancf;). — (jélèbrc abbaye de l'ordre de Saint Benoit, ({ui doit son origine à saint Anbcrt, le sep- tième û\ù([nc d'Arras et de Cambrai. Ce |)0i'- life lit construire, l'an 658, une église avec un monastère, dans un lien sur la rivière (le Cririclion , où saint Vaa.sl avait fait bAlir liii-iiiônie niu! celluh; (!t un oratoire, sous le nom (]« Saint-Pierre, pour lui servir de sé- pulture. C'est là fpi'en présence do saint Orner, évèipio de 'l'Iiérouatu; , l'an (HHi, d'a- près le (>oiijt(.', saiiil Aubcrl lit Iransléror le 783 TAJ DICTIONNAIRE VAL 7S1 cor[>.s (le sailli \aast, de l'égliso callitVlrale , dédiée sous rinvocalion de la sainte Vierge. La nouvelle nbhave s'accrut beaucoup et lut terminée sou.-- \'indicien , successeur de saint Autherl. l-^lle fut enrichie par la niu- nilicence du roi Tliierri (jui , l'an G85, y plaça {)0ur premier al)lté Halta, moine de Hlandin. Une grande ville s'éleva dans la suite sur ce même sol; c'est .'a ville d'Arras. L'abbaye prit le nom de Saint-\'aast et four- nit, sous ce nom, une carrière trùs-tloris- sanle : d'illustres personnages sont sortis do son sein. La basilicjue de ce monastéie fut fondée et réparéo par le roi Tliierri, suivant Orderic Vital et d'autres, en expiation de l'injuste meurtre do saint Léger , évêcpie irAutun; elle devint, en G91, la sépulture de ce prince; il y fut inliuDié avecDoda, son épouse, 11 ne reste aujourd'hui de l'anlicpie abbaye (|ue (iuel(|ues ruines, et la be.le église Saiiit-\"aast .subsiste encore au centre de la cité, comme j)our rappeler ipie CLlie pieuse fondation en lut l'origine et la gloire. — Voy., iiaUm christ, y t. 111 , col. 87'», la série de 71) abbés. VaBUES en UOUERC.UE, Vabrense AIo- nasteriiun (Aveyron , France ). — Monas- tère de l'ordre de Saint - Henoît, sur le Dourdan, dans le |)ays de Uodcz. Il fut loiidé i)ar Uaimond, comte de Toulouse, pour les moines de Saint-Sauveur de l'aii- nat, et leur abbé Ada'gase, (pii, après la destruction par les Normands de leur mo- nastère situé en Péiigord, s'étaient réfugiés près du dit comlo , sur son invitation. La charte de fondation , rapportée par ('atel , dans son Ilist. des comtes de Toulouse, est de la vingt-troisième année du règne do (Jiarles le (Ihauve , (jui , l'année suivante , conlirma toutes les donations faites par Uai- mond, et par sa femme Berreys , 5 ce nou- veau monastère. La pieuse comtesse, qui survécut vingt ans à son mari, ne cessa d'en- richir de ses bienfaits cette maison , oix le quatrième de ^cs (ils prit l'habit reli- gieux. L'église de Vabres fût consacrée à Dieu , sous 1 invocation de la sainte Vierge et de saint Denis. Le monastère devint fort célè- bre par la sainteté de ses religieux ; cepen- dant la discipline s'y relAcha singulière- ment h la lin du xi' siècle , ( e (jui engagea l'abbé Déodat à le remettre entre les mains de l'abbé de Saint-N'ictor de Marseille. Le monastère de Vabres, demeura sous la puissance des moines de Saint-\ iclor , jus- (ju'en l'an 1317, où le l'ap.e Jean Wll, l érigea en siège é[)is(Opal. — ^'oy., (iatlia -christ., t. 1, col. 278, la série de 27 abbés de \abres, jus(iu'à lan 1317. >AJAL ( Notiie-Dami; dk), B. Maria de yuhali, oa Domus Aimcrici iAriégc, Franco). — AI)l)ayo d'abord do l'ordre de Saint Re- noîl, située près la ville de Saverdun, et (pii était de l'ancien diocèse de Mirepoix (au- jourd'hui de l'amiers). Elle fut fondée l'an 1120 , et lil>éralement dotée par Bertrand du l*uy, lan 1125, L'abbé et les religieux se soumirent, l'an IIOG,^ l'abbaye de Bolbone. Des Cisterciens occupèrent alors le monas- tère de Vajal , jusque vers l'an 1225, au- quel temps il fut entièrement réuni à lk»l- bone, moins comme monastère que comino domaine dépendant. — >'ov., Gallia christ., t. XUl, col. 285, la série de 4 abbés. VAL (Le) Vallis B. Mariœ (diocèse de Bayeux, Calvados, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, de la congréga- tion de Friardes, sous l'invocation de la sainte >'ierge, fondée vers l'an 1155, selon la Nenstriu pia, p. 8V1. Elle paraît cependant plus ancionne. Kn elfel, dit le Gallia christ., Uichaid 11, évèquede Bayeux, confirma, dès l'an 1125, à cette abbaye, un don fait par Ciosselin de la l'ommeraye, qui est dit sou fondateur dans leschartiis de Bayeux; d'au- tre part, l'étronille, peut-être la femme de Gosseliii, e>t dite sa fondatrice dans le né- crologe de Silly. Cette abbaye était situéo entre Turget Falaise. — Voy,, ii allia christ., t. XI, col, 4U), la suite de 11 abbesses. VAL (Notiie-Damk i;e) , Xallis S. Mariœ, (Seine-el-Oise, France), — Abbaye de l'or- dre de Cîteaux, h 7 lieues de Paris, tille dt3 la Cour-Dieu, de la liliation de (>iteaux. On rapporte sa fondation 5 l'an 1125. Le roi Louis VU contirma ses donations l'an 1137. Celait la sépulture ordinaire des seigneurs de Montmorency, qui furent les principaux bienfaiteurs de cette abbaye. Un d'eux, mê- me, Ilainauld de Montmorency, parait avoir été ablié de Noire-Dame du Val, l'an 117^. Un autre, Thibaut de Montmorency, hls de Mathieu et d'Aline , lille de Henri 1", roi d'.Vnglctorre , à son retour d'un voyage à Jérusalem, prit l'habit religieux dans la mô- me abbaye, cl vivait encore l'an 1189, — Jon- geiiii (liv. I, p. 50 et 51 ) donne (piehiues détails sur les sépulturtss des seigneurs de Montmorency à Notre-Dame du \a\, et rap- pelle les noms de (luelques-uns do ses bien- faiteurs. Cette abbaye passa |)lus tard dan.s la congrégation des Feuillants. — Voy., Gal- lia christ., \. Vil, col. 870, la série do W abbés, VAL ou VAU SAINT-LAMBFHT, Vallis S Lamberti , ou Campus Mauroruin (diocèse de'Liége, Belgi(pie), — Abbaye de l'ordio de Cîteaux, de la libation do l^lairvaux, si- tuée sur la Meuse, entre Huy et Liège, un peu au dessus do cette dernière ville. lilllo doit son origine à (lilles, comte de ("Jer- nioiit, (jui, vers l'an 1187, entrejiril sa fonda- tion ; niais(jui, après (juchjiies essais infruc- tueux , en conlia lo soin a Henri, duc de Limbourg. Hugues de IMerrepont , évèque de Liège, ayant olfert à ce prince un lieu sur la -Vleusc, dit Campus Maurorum , très- jjropice pour un monastère, c'est laque fut construit l'an 1202, celui dont nous |)arlons. 11 fut apjielé d'abord Cnnyf)us Maurorum, et ensuite Vallis .S". Lamherii, Val-Saint-Laiii- bert.— Voy., Gallxa christ., t. 111, col, 1121, la série de V9 abbés. val-bi:n()ht<: ou vaulx bÏîINITe, v«'- lis Bcncdiclu (diocèse de Lyon, FranceJ. — 785 VAL DES ABBAYES ET MONASTERES. VAL 786 Abbaye de l'ordre de Cîtoaus, fille de Bon- iif-. ,al en Dauphiné, de la lignée de Cîteauï; elle était située dans une riante vallée, sur le bord du Furens , près de Saint-lttienne en Forez. Elle fut fondée vers l'an 1150, par Tons d'Oigelle, ou bien l'an ll8i , par Gui- gne, comte de Forez ; dès l'an 1 698, il n'y avait pins que cinq religieux dans cette ab- bave. — Voy. de Lamure , Hist. de Lyon, |)/312; et Gallia christ., t. IV, col. 303 , la série de 19 abbés. VAL-BONNE (diocèse de Nîmes, Gard, France). — Monastère de l'ordre des Char- treux, situé dans un gracieux et solUaire vallon, à deux lieues environ du Pont-Saint- Esprit. Ce Qionastère, qui était assez consi- dérable avant la révolution, fleurit encore de nos jours; mais il est pauvre , et la com- munauté ne se compose guère que d'une trentaine de religieux. Il est dans une posi- tion délicieuse, et fréquenté par de nom- breux pèlerins. L'hospitalité qu'on y reçoit est digne de celle des vénérables enfants de Saint-Bruno. VAL-BUESSIEU (France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux , sons l'iiivo- 'al-de-(irilce. Elle voulut (pie son lils, encore enfant, posât lui-môme la pre- mière pierre du nouve. édifice. Cetie céré- monie eut lieu avec un grand appareil le 1" avril 1645. L'archevêque de Paris consacra ensuite solennellement ce pieux monument de la reconnaissance d'une auguste mère, en présence de celte reine elle-même et de tous les princes et grands de sa cour. Aujourd'hui les bâtiments du Val-de-Grâce sont devenus un hôpital militaire. La belle église s'élève au milieu et sert de chapelle à l'établissement, dont les vastes proportions et la splendeur attestent encore avec quelle pieuse munificence fut accompli le vœu de la digne mère de Louis le Grand. — Voy., Gallia christ., t. VIII, col. 580, la série de 17 abbesses, de 7 abbesses triennales, de 3 abbesses titulaires à nomination royale, et de 14 autres abbesses triennales, d'aorès un induit roval. VAL DE SAINT -ELOl PRES LONJU- MEAU (Le), Longum Jumellum ou Yallis S. Elif/ii (Seine-el-Oise, France). — Prieuré de l'ordre de Saint-Augustin fondé, l'an 1234-, au milieu d'une vallée entre Longjumeau et Chilly, à quatre lieues de Paris, par Jean de Dreux, surnommé de Brenne , et sa femme Alix, comtesse de Mâcon, qui, privés d'enfants, résolurent de constituer Dieu lui-même héritier d'une partie de leurs biens. Ce prieuré était autrefois du diocèse de Paris. Les premiers religieux vinrent du nrieuré de Sainte-Catherine du Val des Eco- liers de Paris. C'était dans le dernier siècle un prieuré à la nomination royale ; on en voit encore aujourd'hui quelques bâtiments avec un [larc enclos dans un petit domaine qui a retenu le nom de prieuré. — Voy., Gallia christ., t. VII, col. 865, la série de 31 prieurs. VAL-DES-CHOUX, Yallis Caulîum (Côte- d'Or, France). — Célèbre prieuré qui oevint abbaye et chef d'ordre ou de congrégation. Il doit son origine à un religieux convers de la chartreuse de Luvigny, au diocèse de Lan- grès, nommé Viard, qui, s'étant retiré dans un bois voisin pour y mener une vie plus austère , s'y acquit une grande réputation par la sainteté de sa vie. Eudes, duc de Bour- gogne , en ayant eu connaissance , le visi- tait souvent. Ce prince, étant sur le point de livrer une bataille, promit à Viard que, s'il revenait vainqueur, il fonderait un mo- nastère dans ce môme lieu. Il remporta la victoire, accomplit sa promesse, et le nou- veau monastère garda le i:om de ce lieu, qu'on nommait le Yal-des-Choux. L'ermite Viard en prit |)Ossession , dit-on, le 2 no- vembre 1193. Il donna à ses discijiles des constitutions fort semblables à celles des Chartreux, et (jui furent depuis confirmées par le Pape Honoiius III. L'ctrdre du Val- des-(^lioux devint assez considérable; il |)0s- sédait de nombreux i)rieurés. Il loud)a dans la suite et s'agrégea enfin à la réforme de Sept-Fonts, entrant ainsi dans l'institut de Cîteaux, mais gardant néanmoins une sorte de privilège dans la mai>on-mère, (pii garda aussi dei)uis lors urie éflili.inle régularité jusqu'5 ré[ioque de la dissolution ues mo- 757 VAL DICTIONNAIRE VAL 78S r.risU'ics. — V'o.v. Dictionnaire des ordres religieux, t. I^', au supi)lément , Val-des- Choiix : — cl, Gallia christ., t. IV , col. 7i2, K'<; iinmsdc 25 piieurs généraux lie l'ordre. VAL-DES-ECOLIERS ou GRAND VAL, lallis Scholarium (diocèse de Langres, Il;iule-Martie, Franco). Prieuré, ensuite ab- liaye de l'ordre de Saint-Augustin, et chef d'une célèhre congrégation. Elle était sur les (onlins de la Cliainpagno et de la Bourgogne, ci une lieue de Cliauiuont. Elle l'ut fondée l'an l'iOl, sous l'invocation de la sainte Vierge, |.ar quatre célèbres docteurs de l'université de Paris, Guillaume, Richard, Evrard cl Manassès.qui s'v retirèrent pour vivre dans la solitude. Le docleurFrédéric, élu évoque de Chaions-sur-Marne, cl E^ticnne dcCudol, ;.rchidiacre d'Auxerre, se joignirent bientùl à eux. Ges pieux |)er^oiinages, retirés dans un allreux désert entouré de nionlagnes, iidoptèrent la règle de Saint-Augustin, avec (juelqucs usages et coutumes de Saint->'iclor tie Paris. Sainte Gathcrine était leur patronne h()éciale. Leur règle était fort austère : elle iut aj)prouvée l'aji 12I;j, par Guillaume, évo- que de Langres, et en 1219, parle Pape Ho- norius 111. Les monastères dépendants de celte abbaye étaient : Notre-Dame de Ronneval; Nuire-Dame de Beau-Roy ; Notre-Dame Spi- nenseval; Noire-Dame des Ermites; SaWit- Jacijues de Ponl-sur-Scine ; Notre-Dame de Lan(Jève ; Notre-Dame do Beaucliamj> ; Saint- Paul de Reims; Notre-Dame de Géronforl. — Voy. tous ces noms. — Elle avait aussi sous sa dépendance le orieuré de Sainte-Ca- therine de Paris ou de la Couture, que fonda saint Louis. D'autres églises lui étaient sou- mises de |)rôs ou de loin. — A oy., (iallict christ., i. IV. col. 778, l'énuméralion de ces églises. En 123V, par)es soins de Robert de Torole, évAipie do Langres, celte maison religieuse fut transiérée de sa vallée primitive dans une autre vallée (jui, du grand nond>re d'é- coliers dont elle devint 1 asile, fut appelée le Val-dos-Ecoli(!rs. Par une bulle du 3 des ides de mai 1539, le Pape Paul III érigea le prieuré en al>baye. Enliii l'an 1030 ou 1037 i,aurenl Michel, abbé général, unit son mo- i.aslère et l'ordre du Val-des-Ecoliers 5 la rongi'égaliou réformée de Sainte-Gene- viève. —Voy., Gollia christ., t. IV, col. 780, la sé- lie de 25 prieurs, do 12 abbés tilulair(!S, et tl\' 17 abbés Irionnaux, depuis Guillaume, dit l'Anglais, vers 1212, jus(|u'à Phili|)pc Hornanl Lenet do Dijon, élu en 1727; cl au Dictionnaire des Ordres reU(jieux, t. IH, I . 823, les détails hi.slori(iuos sur la con- grégation du >'al-de.s-Ecoliors. VAL-DES-ECOLIERS DE LIÈGE (Le), Vallis Scholarium Lendii, ou Insula B. Mariœ l.eodirnsis (B<.'lgi(pie). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la sainte ^ ierge, fon(lée à Liège, dans une lie, peu avant l'an 1227, i»ar Olton Desnrez, • ioven et chanoine de 1 église (ollégiale de Sainl-P.Mil de Liège. Il le londa, dit le (''allia christ., pour des chanoines réguliers, uni, de la maison hospitalière de saint Mat- thieu ad Catcnam (UupuMle devint un sémi- naire épiscopal (Ml 1589J, étaient venus ha- biter non loin de la ville, à Vaux-Benoîte, oii l'on voyait un monastère de religieuses de l'ordre de Cîleaux. Jean d'Ap])ia, évêque de Liège, unil en 1231 cette nouvQlle mai- son à 1 onlre du Val-des-Ecoliers. ï!n 1G14, le Pajie Paul V l'érigea en al)baye; jusqu'a- lors elle n'avait été (ju'un prieuré. Elle s'u- nit, en 1007, à la congrégation de France^ sous laquelle elle fleurit avec éclat. Son église était vasleet très-célèbre, par le culte d une image de la sainte Vierge, qui altirail un grand con( ours de fidèles, et près de laquelle s'o|)éraient, dit-on, de fré(|uenls miracles. — N'oy., (jallia christ., l. III, col. 1113, la série de 28 [trieurs et de 12 abbés. VAL-DES-VIGNES EN BASSIGNV, Vallis Yinearum. — Ancienne abbaye de femmes, de l'ordre do Cîleaux, fondée avant l'an 1252, jvrès de Bar-sui-Aubo (France). Elle était, d'après le (Jallia christ., du diocèse d» Langres, et joumiso à l'altbé de Clairvaux. Itlle fut unie à celte abbaye l'an 1399, par un décret du chapitre général. Lii Gallia christ., t. l\, col. 057, donne les noms do (juchiues abbesses et prieures. VAL-DIEU, Val de Dios, luliis 7>ei (dio- cèse de d'Oviédo, l''spagne). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux, lille du monastère de So- brado, sous Clairvaux. Elle fut d'abord une abbaye de Bénédictins, auxquels succé- dèrent en 1198 des religieux Cisterciens. Elle esi située dans la principauté des Aslu- ries. L'abbé do Val de-Dieu était le chai>e- lain pcr|)élueldesroisdeCastille. (Jo?iGELirr.) VAL-DIEU (Le), ou Laval-Dieu, Vallis Dci (diocèse de Reims, Ardonnos, France). — Bille abbaye do l'ordre île Prémontré, sous l'invocation de saint Rémi, fondée l'an 1 128, dans le diocèse de Reims, par Rainald II, arche v(\(jue de Reims, ei Witer. comte de Rélliel. Ses premiers religieux lui vinrent do l'abbaye de Saint-Martin de Laon. Cetto abbaye était située près de Givol, au con- nuonl du Sémoy et de la .Meuse, dans un lieu appelé autrefois pour ce motif //(>i<<7»« de Semey — Voy., Gallia christ., \. IX, col. 317, la série de 44 abbés; Annal. Pi-œ- vionstr., t. IL VAL-DIEU ou LAVAU-DIEU, Vallis Dei diocèse de Liège, Bolgi(|ue). — Abbaye de 'ordre deCîtcaux, de la ligne de Clairvaux, sous l'invocalicui de sainte Agalhe, Ibndéo l'aride 1100, 'après Fis(Mi, ou Van 1180, d'a- ines Le Mire, Elle |>arail avoir été d'abord iiabilée par des religieuses. I';nil210, des religieux de l'ordre de Cîloaiix, abandonnant leur |)reniière demeure b Jlochtum, près de Maëslricht, vinrent occuper cotte abl)a\o(nii était située entre Liège et Aix-la-Chapelle, cl non loin de Linib()urg;co lieu leur ayant été concédé par Lolhaire, comte d'Ilo^tad. Los religieuses avaient èlè tran^rérées au \al-de-Natro-Dame. — Voy., Galliachrisl., l. m, col. 112V, la série de' V3 abbés \ AL DINA, Vallis Diyna (diocèse de Va- 780 VAL DES ABBAYES ET MONASTERES. VAL 70O loiîC€, Espagne). — Illustre abbaye de l'or- dre de Citeaux, fiHe de Poblet, située près la ville de Gandie, et à sept lieues de Va- lence. Elle fut l'ondée l'an 1292, par les soins et aux frais de Jacques II, roi d'Aragon. I). Gaspar Belucr, moine de cette abbaye, fiit,en 1541, évêque de Nicopolis. VAL-D'ONE (Notre-Dame du), Vallis Once, ou Carentoniiim (diocèse de Paris, ëeine, France). — Ancien prieuré de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, qui fut d'abord fondé vers l'an iiko, sur les confins de la Champagne et de la Lorraine, au diocèse de Châlons-sur-Marne,parGeofroi ill, de Join- ville, Félicité de Brienne, sa femme, et Gau- frid, SOI) fils. Il fut mis dès lors sous la tu- telle de fabbaye de Molesme, sous laquelle il demeura jusqu'en 1683. Ce prieuré fut ({uelque temps aj^rès, et vers l'an 1700, transféré à Charenton, près Paris, par les soins d'une pieuse dame nommée Elisabeth le Liève, et d'Antoine de Noailles, qui, du siège de Chûlon-sur-Marne, venait d'être transféré à celui de Paris. — Voy., Gallia €hrist., t. VIII, col. 634, la séVie de 16 prieures. VAL D'YGLESIAS, YaUis Ecclesiarum (diocèse d'Avila, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée le 1" mai 1177, par des religieux et un abbé venus du mo- nastère de l'Epine, qui est lui-même de la libation de Clairvaux. VAL-HONNÊTE, ou FENIÈRES, lallis Jlonesta, ou Feneriœ (diocèse de Clermont, Puy-de-Dôme, France). — Abbaye de l'or- (jre de Cîtcaux, fondée l'an 1169, ou 1143, sous l'invocation de la sainte Vierge, par unecolonicde religieux, venus avec un abbé du monastère iVAigucbelle, delà filiation de Moriraond. Ses fondateurs ou bienfaiteurs furent les seigneurs de Mercœur et les dauphins d'Auvergne. Elle était située sur une montagne h deux lieues de Clermont et fut détruite plusieurs fois par des incendies; elle fut réédifiée plus solidement, vers l'an 1686, parles soins de Nicolas de la Barrière, flbbé de Villers-Betnac, en Lorraine, vicaire général de l'abbé de Cîtenux, dans la pro- vince d'Auvergne. — Voy., Gallia christ., t. il, col. 402, la série de 18 abbés. VAL-LE-BOY, Yallis Regia. — Abbaye de l'ordre de Cîtcaux, fille d'Igny , filiation do Clairvaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1148, h 7 lieues environ nu nord de lleims, par Hugues, comte de UoïK.i. C'était la séi)ullure des seigneurs ou coujtes de Uoucy, les fondateurs de ce lieu. Cette abbaye eut entre autres abbés com- mcndataire.s le cardinal de Richelieu. Klle était du diocèse de Ueims. — Vov., Gallia chrint., t. IX, c'd. ."512, la suite de \l abbés. VAL-NOTBK-DA.Ml-: , ValliH Nostrœ Do- rninœ (diocèse de Liège, Belgique). — Ab- b-'iyede femmes de l'ordre de Clleaux, fon- dée peu avant l'an 12V8, près la ville de Huy, et appfdée d'abord Vallis Hodnmi. Klhî doit sa fondation ,'j Albert, coude de llfdian cl du Metz, qui, (iiivé de toute po>lérité, résolut de bâtir quelque monastère, ce qu'il réalisa, d'après les pieux conseils de Gui, abbé de la Val-Dieu. Il fît donc construire un monastère dans l'nn de ses domaines où ses ancêtres avaient fait bâtir un riche hô- pital. L'évêque le consacra en l'honneur de Dieu le Père, et ce lieu dit auparavant Vallis Rodumi fut appelé Val-Notre-Dame. Les re- ligieuses Cisterciennes de Hochtura vinrent s'y établir ; elles y persévérèrent encore un demi siècle, magno Cisterciensis ordinissplen- dore, dit le Gallia christ. — Voy., t. III, col. 1035 l'index de 32, abbesses. VAL-NOTRE-DAME-LEZ-WALINCOURT, Vallis B. M. apud Walincurtem (diocèse de Cambrai , France). Prieuré de Tordre de Saint-Guillaume, fondé en 1255, par Bau- douin de Tours, seigneur de Walincourt, bourg situé à 4 lieues S -E. de Cambrai. Nicolas, évoque de Cambrai, accorda en 1256, des lettres pour consacrer l'église sous l'invo- cation de Notre-Dame et de saint Guillaume. Cet établissement fut confirmé par une bulle d'Urbain IV, en 1257, et par des lettres-pa- tentes données en 1270, par Marguerite , comtesse de Flandre et de Hainaut. — Maxi- milien, roides Romains, accorda encore aux Guillemines du Val-Notre-Dame des diplô^ mes confirmatifs, en 1493 et 1494. {Camerac. Christian.) VAL-PARAISO, Vallis Paradisi (diocèse de Zamora, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , entre Zamora et Salamanque , fille de Val d'Yglesias, de la filiation de Clairvaux. Elle fut fondée en 1189, et selon quelques-uns par Al[)honse vice-roi de Cas- tille, dit vulgairement l'Empereur. Mars les dates contrarient cette opinion, car ce prince mourut en 1157, plus de trente ans avant l'origine de cette abbaye. Dans ce cloître, dit Jongelin, prit l'habit religieux D. Louis d'Armandarez, de la pre- mière nol)lesse de Navarre, qui, après avoir été en 1618 abbé d'01iva,fut ensuite évêque d'Urgel, assistant pour le roi Philippe IV aux comices généraux tenus à Barcelone, et enfin archevêque de Tarragone et primat de l'Espagne dite Cilérieuro. Une mort pré- maturée l'empêcha d'occu[)er ce dernier siège : hoiume pieux, juste et libéral , qui , après tant de fonctions remplies au milieu de l'or, comme dit saint Bernard, passa sans or, et fut si aumônier et si pauvre lui-mê- me, qu'il fallut recourir aux aumônes des fidèles pour célébrer dignement ses funé- railles. (Jongelin, Annal, ordin. Cistcrc.) VAL-RICHER, Vallis Richarii Salahria , (diocèse de I{ayeux, Calvados, France). — Abbaye de l'ordre do Cîteaux, fille de Clair- vaux, fondée sous l'invocatioti de la sainto Vierge, vers l'an 1146 ou IlIiO, |)ar Philippe d'Harcourt, évêtpic; de Bayeux , (pii, d'un champ stérile dit Soleuvria (\ii elle avait d'a- bord étéconstruite, l.'i transféra au lieu de Val- Richcr, situé h deux lieues de Lisieux. Tho- mas, moine de Clairvaux et disci|)le do .s;iint Bernard, fut le premier abbé de Val^ Rii'her. Noy., Gallia christ. , t. XI, col. 79* VAL DICTIONNAIRE VAL ïoâ VV6, la série de 33 abbés; Nevstria pia , p. 825. VAL-SAINT-BERÎ^A1\D (Le), Vallis 5. Berncirdi (Belgique). — Abl)a_ve de femmes de l'ordre de Cîleaiix, fondée bu dotée vers )*an 12.35, par Arnold, seigneur de Diest, en Brabanl. Elle était, suivant le Gallia chrisl., dans le diocèse de Malines. Grégoire IX l'an 1238, et Henri III, duc de Brabant, l'an 1255, approuvèrent et conlirmèrent cette fondation. Cette abbaye, d'abord située hors la ville de Diesl, avant été détruite au mi- lieu des guerres, en 1577, les religieuses transférèrent leur demeure dans la ville môme. Cette abbaye était soumise h l'abbé de Saint-Bernard sur l'Escaut, de l'ordre de Cîleaux. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 85, la série de 22 abbesses. S'AL-SAINTE, }alli3 Sancla (ancien dio- «•èse d'A|)t, maintenant d'Avignon, Vaucluse, France). — Ahbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Sauvecane, do la filiation de Mori- mond. Elle fut fondée ou restaurée l'an 1188, par Bertrand Raimbauld deSiiniane. — Voy., Gallia christ., 1. 1, col. 381 et 382, la série de 37 abbés. VAL-SAINTE (La) (canton de Fri bourg. Suisse). — Ancien monastère de l'ordre des Chartreux, fondé vers la (in du xiii' siècle, au milieu d'un vallon perdu dans les forêts et les roches, par les libéralités d'un sei- gneur de Chari'iioy,nonmié(jérar(l, qui donna ces terres incultes aux Chartreux. Les moi- nes en firent tie beaux champs, qu'an admire aujourd'hui, et, conmie toujours, le travail et l'aumône groujièrent autour d'eux les po- pulations (|ue la prière civilisait. « C'est aux couvents, dit le ministre {Protestant Bridel, qu'une partie de la Suisse doit d'avoir des moissons, des iirés, dos vignes, des habita- tions, là où il n y avait (pie de malsaines so- litudes, d'âpres terrains et d'inabordables ro- chers. » « Les bienfaits de la Val-Sainte, dit un voyageur en Suisse, s'éteiulirent fort loin autour d'elle. (]e[)eiidant le gouvernement de Fribourg en obtint la sécularisation en 1778. Les Pères se retirèrent l\ la Part-Dieu. Ce fut un triste jour pour la contrée que ce- lui de leur départ. Tous ceux qu'ils avaient aidés de leurs conseils ou de leurs aumônes, c'est-h-dire tous les habitants des environs^ étaieiit-là, leur disant adieu et versant des larmes. Les pauvres contemplaicntavec dou- leur cette maison dont la porte leur serait désormais fermée... « Quelques années après, la religion reprit ce désert, qui semble fait |)0ur les monastères comme un monastère l'a fait, et, chose singulière, ce fut la révolution fran- (;aise qui repeupla (es cloîtres abandonnés. En 1793, une colonie de Trappistes, obligés par les proscriptions de (pulter la France, vinrent s'étal)lir à la Val-Sainte, que le gou- vernement de Fribourg leur vendit. Ces re- ligieux étaient prostjue tous Fran(;ais; la ré- volution avait en quehiue sorte Inisé leurs v(eux ; elle les faisait lilires de courir à l'ara- bition, au pouvoir, aux plaisirs du monde; elle les y sollicitait,... mais jeunes ou vieux, descendants desfandlles illustre'^, ou fils de {lauvres gens, tous préférèrent aller, sous la conduite de leur abbé , continuer, dans un coin de laSuisse, les austérités de laTrappe, dont aucune ne fut affaiblie « La \al-Sainte était devenue le centre do l'ordre, et do là, en même temps qu'il rele- vait les bAliments, dirigeait la communauté, surveillait l'instruction gratuite de cinquante enfants pauvres» nourris, logés et habillés au couvent, l'abbé envoyait des colonies de religieux en Valais, en Piémont, en Espa- gne, en Allemagne et en Irlande. Ses avis et ses soins les suivaient partout. Comme gé- néral, ce n'était pas seulement sa maison» c'étaient toutes les maisons de l'ordre qu'il devait surveiller. « Aujourd'hui la Yal-Sainte est de nou- veau abandonnée, les bienfaits ont de nou- veau disparu, et h^s populations environ- nantes redemandent les Trappistes commo elles avaient redemandé les Chartreux. Puisse la prière revenir encore une fois et pour toujours oans ces lieux qu'elle a consa- crés \...(\'i-.viLLctTyLespi'lerinatjcsdeSuissc.)» VAL-SECBET, Vallis *>>frf m (diocèse de Soissons, Aisne, France). —Abbaye de l'or- dre de Prémontré, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée vers l'an lOGO, i)rès la ville de Château-Thierry, et qui a été Id mère de plusieurs autres maisons du môme ordre. Eudes II, comte île Champagne, et sa femme Ermengarde, qui lui liront don d'uno partie de leurs biens h Château-Thierry, sont peu.t-ètre ses fondateurs. — Voy.. Gallia christ., t. II, col. W7, la série de kl abbés. VALASSE (La) ou SAINTE-MAUIE-LE- A'OEU , Valassia, Vallis yl se ji ou }otum. — Abbaye de France de l'ordre de Cileaux, tille "do Mortemer, filiation de Clairvatix, fondée en Normandie, près de Ilonlleur (Cal- vados), l'an 115i ou 1157, par Mathihie, fille de Henri I ", dit Beau-Clerc, et mère de Hen- ri 11, roi d'Angleterre et duc do Normandie, ("ette pieuse princesse s'adressa à Etienne, abbé de Morlemer, et obtint (juehpies roli-^ gieux Cisterciens qui vinrent occuper la nouvelle abbaye de Sainte-Marie-le-Vœ;i, dite La Valassc, fondée en l'honneur de la B. V. Marie et de tous les saints. On regarde aussi comme sou fondateur >aleran II , comte de Meulan. Son église fut consacrée le 3 des noues de mars, l'an 1181, par Herui, évèipie de Bayeux. Son premier abbé fut D. Bichard de Bloseville. Les rois d'Angle- terre Henri II et Richard son fils donnèrent des chartes en faveur de cette abbaye. E!lo était h une Lieue au-dessus tie Lillebonne, et dans le diocèse de Bouen. (La Valasse est aujourd'hui du diocèse de Bayeux, Calva- dos.) — Vov., Gallia christ., t. XI, col. 313, la série de .^»1 abbés; Nnistria pia, p. 848. VALBUENA, Vallis JJona (diocèse d(; Val- ladolid, Es|iagne). —Abbaye de l'ordre de Citeaiix, près de Valladolid^sur le Dueroou Douro. Elle fut fondée l'an 114V, par aslri!S, 'alleinagnt' a donné naissance à celles de B. Maria de Nilidu-Loco, au diocèse d'Agde, etd'Kaumet, au diocèse d'Arles. — Vov., Gallia christ., t. VI, col. 7-20, la série de'W abbés. VALLFUSHI'I.M , Wallcrsheiminm. — Ah- baye d'.Mlemagne, de l'ordre de Cîteaux, sur le lUiin, un peu au-dessous de Coblent/, fondée avant l'an IVGO, dans le diocèse do Trêves. C'était d'abord une maison de bé- j:uines vivant en coinmunanlé. Jean de IJa- den , arclievè(pie électeur de Trêves, les soumit, l'an lVt)9, aux soins de l'abbé d'IIim- menrod. Ce monastère n'eut |)as d'abbesses avant l'an 1755, dit le Gallia christ., t. Xlll, col. G5V. VALUS BONA. — Ancienne abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée avant l'an 1205 dans le diocèse do Langres (France). VALLIS COELI. — .Abbaye de femmes de l'ordre de Cîieaux, fondée d'abord à Oplio- vcn , avant l'an 119G, jiar un noble person- nage, nommé Otiion de IJorne, et |)ar Pétro- nille, sa femme. Albert de Kuick , évècpie do Liège, lui concéda divers biens l'an 1190. Plus lard, vers l'an 1258, celte abbaye fut transférée dans un lieu plus convenable, nommé Dalhcim, dans le duché de Juliers, près AVassembourg. Elle était, d'après le Gallia christ., du diocèse de Liège (Bel- gique). VALUS IlONESTA (diocèse de Vesprim, Hongrie). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, m le de Boccon, sous Clairvaux, foodée l'an 1232. VALLLS GAVDIl. — Nom d'une abbaye, de l'ordre do Cileaux, qui existait dans"^ le diocèse de Cologne (Allemagne), d'après Bu- zelin. VALLIS SERENA, ou S. MARTINO DE BOShIS (diocèse de Parme, Ilalie centrale). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille do (-o- lumba.au diocèse de Plaisance. l'MIe fut fon- dée non loin d(î la ville de Parme, >ers l'an 1200 ou 12.32. Elle est de la filiation de Clair- vaux. (JoXilM.IN.) VALLOIUES, Vallnriœ (diocèse d'Amiens, Sonnne, France). — Abbaye de l'ordre do Cîteaux, fille de Cîlcaux, fomlée sous l'in- vocation de la sainte \'ierge l'an 1136, par Guy, comte de Pontliieu, (pii céda aux Cis- terciens, pf)ur sa construction, un lieu ap- pelé Bonantia, non loin d'Abbevillc. Des re- ligieux s'y établirent; mais, peu de tem|)s n,'iès, l'an H'iO, quittant ce premier lie i, qu'ils cédèrent à des clianoines ré"guliers» ils se tran>férèrent à Balance. Mais, ce lieu étant lui-même peu conmiotle, ils se fixèrent enfin, vers l'an 122G. dans une agréable val- lée, sur la rivière d'Authie, au lieu dit In/- loircs, que leur avait concédé, l'an 114-3, Gui, comte de Pontliieu. Le monastère retint longtenq)S cependant le nom de Balance. — A (IV., Gallia christ., t. X, col. 1333, la série 38 abbés. VALLOMBREIJSE (grand duclîé de Tos- cane). — (^.élèbre abbaye, chef d'ordre, fon- dée vers l'an lOGO, par un noble seigneur, nommé Jean (iualbort, dans une vallée des Apennins, à dix milles de Florence. On con- naît la [lieuse et touchante origine de celte fondation. — ^ oy. Diclionn. des Ordres re- liijieux, t. III, col. 838; cl la Vie de saint Jean Gualhcrl, au 12 juillet. — Ce monastère de- vint le chef d'un nouvel Oi-dre (pii fut ap- prouvé l'an 1070 par le Pape Alexantlre II, ainsi (pie la règle |)rescrite par son fonda- leur. Cette règle était la même que celle de Saint-Benoît, h quehiues constitutions près, ajoutées par saint Jean Gualbert. Le saint fut le premier abbé de l'ordre de A'allond)reuse, (pii bientôt prit t\{}s accroissements considé- rables. Saint Jean Gualbert fonda le monas- tère de Saint-Salvi, ceux de Moscetla, de Passignano, de Bo/.ziiole, et de Monte-Sala^- no. Il établit la réforme dans (piebiues autres; et (]uand il mourut, l'an 1093, il y avait douze maisons (jui suivaient son institut. L'abbaye de >'allombrc'Use, après huit siècles d'existence, subsiste encore aujour- d'hui dans la belle solitude où l'a olacéo un illustre ami de Dieu. C'est un de ces pieux sanctuaires de l'Italie que l'on aiiae à visiter, et dont le souvenir demeure gravé dans l'esprit, comme celui d'un délicieux Itèlerinage. VALMONT, Vallis Mans ou G alunis Mous. — .\l)baye de France, de l'ordre de Saint-Be- noît, sous l'invoiialion de la sainte \'ierge, fondée l'an 11G9, dans le diocèse de Rouen, et dans le jtays de (]aux (Seine-Intérieure), par Nicolas d'Estouieville, seigneur du lieu. Elle devint la sépulture des seigneurs de cette maison. Jean, roi d'Angleterre, concéda jilusieursbiens à celte abbaye. l'aile fut déso- lée par un violent incendie l'an IGUl. Lfuiis de la Fayelte, l'un de ses abbés commenda- taires, avait tenté, mais vainemeni, à re (pi'il jiaraît, l'an 1()7G, d'y introduire la réforme de saint Maur. t>ette réforme fut intro-iuite plus tard, vers l'an 1753. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 279, la série de 24 abbés; el Neiislria pia, \). 8G9. >ALM":(;BF, VuIHs Niçjra, (France).— Abbaye de filles, de l'ordre de Cîteaux, fon- dée el dotée vers le commencement du xiii* siècle, par les seigneurs du |»ays, notamment par Guillaume de Lissac, chevalier, qui, l'an^ 1209, donna h l'abbesse et aux religieuses^ tons les droits et biens (|u'il avaith Vfiinègro. Elle fut réunie l'an li32 par Gui, abbe de Moriniond, visiteur de l'ordre, h l'abbaye de Boulbone, dont elle était fille. File était de l'ancien diocèse de Rieux (aujourd'hui de 797 VAN DES ABDAYES ET MOiNASTERES. VAN 798 Toulouse). — Voy. Gullia christ., t. XI!I, col. 200. la série de 11 abbesses. VALSAUVE DE BAGNOLS, Yallis Saiva, (Gard, France). — Ancien monastère d'e lemiues, de l'ordre de Cîteaux, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 125i, dans l'ancien diocèse d'Uzès. 11 l'ut dans la suite transféré à Bagnols , comme le prouvent des lettres du Pape Grégoi- re XI, do l'an 1375, qui unissent à ce mo- nastère le bénéûce de Maransan, situé dans le territoire de Bagnols. Quelques reli- gieuses semblent néanmoins être retournées à leur ancienne demeure, puisque plusieurs d'entre elles y furent massacrés Tau 1522, ]'ar les hérétiques, qui pillèrent les orne- ments sacrés, et livrèrent aux flammes les chartes avec le couvent lui-même; les autres religieuses s'enfuirent à Bagnols. — Voy., G allia christ., t. VI, col. 658, la série de 13 abbesses. — Bagnols-sur-Cèse est aujoar- d'Iiui chef lieu de çant, du diocèse de Nîmes. y.ALSERY, Yallis Serena (diocèse de Sois- sons, Aisne, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, fondée vers l'an 1121, à trois heures de Soissons, sur un terrain concédé ]>ar un nommé Joac. Kuf. C'était dans une vallée arrosée par des sources, dominée par des collines à pente douce, et dites Sereines, h cause de la sérénité du ciel. — Yoy. Gallia christ., t. IX, col. 486, la série de 31 abbés ; — Annal. Prœmonstr., t. II. VALVANERE, (diocèse de Calahorra, V'ieille-'Caslille, Espagne). — Abbaye située dçns les monts Disterces, comme celle de Saint-Milhan, et fondée l'an 57-i-, selon l'au- teur Espagnol Yepes. Les fidèles y véné- raient une célèbre image delà sainte Vierge, trouvée, dit-on, par un ermite nommé Mu- nio, qui, s'étant retiré en ce lieu pour faire fiéniience, y passa ses jours saintement, avec plusieurs autres solitaires. Il y avait dans ce monastère une'règle de Saint-Benoît, écrite l'an 9oi. Peut-être, comme le fait re- i:iarquer Bulteau, a-t-il été bâti seulement un peu avant ce temps là. VAL-M:KDE de VEGA, ralUs Viridis /diocèse de Léon, Es|)agne). — Abbaye de Tordre de Cîteaux, lille de Sobrado, de la liliDRILLE (Saint) ou FOMENELLE, Fonlanellœ ou .S'. Wundregisilus Fonlanel- lensis ^diocèse do Houen , France). — Cé- lèbre abbaye de l'ordre de Saint -Benoît, fondée l'an 6'»8, dans le [)ays de Caux, par saint Vandrille, d'une des premières fa- M)illes du royaume d'Austrasie, et proche jiarent des maires du palais Pépin de Lan- den, et Er( liinoald. Nandrille avait paru avec distinction dans sa jeunesse 5 la cour do Dagobeit 1", et occupé des emplois con- sidérables. Mais, dédaignant les honneurs, il (piitla la cour et se retira dans l'abbaye de Monif.MKOM , en (>h;)m|tagne, récemment fondée par saint Baudri, et jl y prit l'habit en (i-iO. Jl lit deux voyages, l'un à Bobio et l'autre à Itome, pour se perfectionner dans Ifs exercices de la vie mr>nasti(pie, et à son letour, il [lassa dix ans dans l'abbaye de Romans, sur l'Isère. Etant-venu ensuite en INormandie, il reçut les ordres sacrés de la main de saint Ouen, archevêque de Rouen; et enfin l'an 648, il fonda le célèbre monas- tère de Fontenelle, qui depuis a pris son nom. Il s'y vit en peu de temps à la tête de 300 religieux. Saint Vandrille fit bâtir plu- sieurs monastères en différents lieux; il prêcha l'Evangila dans tout le pays de Caux, réforma les abus, et fit fleurir la piété là où le désordre avait régné auparavant. — Voy.^ les deux Vies de saint Vandrille, ap. MabilL elBolL, JuliU.Y. L'abbaye de Fontenelle ou de Saint-Van- drille a produit un grand nombre de sainte. Tels furent d'abord saint Lambert et saint Ansbert, les successeurs de saint Vandrille,^ qui marchèrent fidèlement sur ses traces, el brillèrent de[)uis, l'un sur le siège épis- copal de Lyon, l'autre, sur celui de Rouen. Saint Gennade, saint Agathon, saint Gaon, saint Syndard, tous disciples ou parents de saint Vandrille, furent aussi moines de Fon- tenelle, et méritèrent, comme lui, l'honneur d'un culte public. Parmi les abbés ou prieurs de Fontenelle que l'Eglise a décorés égale- ment de la céleste auréole, on compte saint Hildebert, saint Bain, saint Landon ou Lau- don, saint Bénigne, saint Vandon, saint Gerrolde ou Girodi, saint Trasain, saint Einard , saint Anségise, saint Foulques, saint Eremberl , saint Gilbert, saint Genest> saint Girard el plusieurs autres. Quelques- uns de ces abbés de Fontenelle ont joué un rôle important dans l'histoire ou à la cour des monarques. Tel fut entre autres saint Anségise, 17" abbé, issu du sang royal. Lors- qu'il eut pris l'habit monastique, Charle- magne le nomma intendant d Aix-la-Cha- pelle, et lui conféra, à titre de bénéfice, l'abbaye de Saint-Germer de Flaix, qu'il rééditia. Il avait eu auparavant les abbayes de Saint-Sixte, près de Reims, et de Saint- Mémie de Châlons, qu'il quitta pour gou- verner celle de Saint-Germer. Louis le Dé- bonnaire lui conféra celles de Luxeuil et de Fontenelle. 11 fut employé avec succès dans différentes ambassades. On lui doit une Compilation des Capitulaires de Charle- magne et de Louis le Débonnaire, laquelle a été imprimée par les soins de MM. Pilhon, en 1588, J603 et 1620. Baluze en a donné une nouvelle édition en 1677. (On trouve dans Godescard, à la Vie de saint Vandrille, 22 juillet, une courte notice sur chacun de ces saints abbés de Fontenelle.) L'abbaye de Saint-Vandrille fut détruite j)ar les Normands vers 850, et rétablie par le duc de Normandie en 1035. Elle fut encore reconstruite en paitie par les Bénédictins au xvn' siècle. C'était un des plus beaux édi- fices religieux do la France. Elle a subi le sort de tant d'autres monuments do ce genre (]ui jadis couvraient et décoraient notre sol. 11 n'en reste plus aujourd'hui ([ue des ruines. Autour de l'abltayc; s'est formé un village. {Voy. l'ouvrage curieux et intéres- sant de M. ll,>acinthe Langlois, (pii a i)()ur titre : L'ssui historique et descriptif de l'ab^ 799 VAR DICTIONNAIRE VAU 800 f,(oie de Fontfnclle ou de Saint-Vandrille, iU-S', Paris, 1827.) A AXjUOWIKCZ, Vnngrovecum (diocèse (le Gnesiioet Posen (Rlats-Prussiens). — Ab- baye de l'ordre de Cîlcaux, fondée vers l'an 1192, par Miécislas, dit le ]t>«j-, roi de Po- logne. Suivant Jongelin, ses premiers reli- gieux avec un abbé lui vinrent de rabl)a\ e d'Aldenbcrg, près de Cologne. Suivant les historiens >Iatliias .Micbon et .Martin Cronier, cetteabbaye aurait été fondée i)Our les seuls cnianls de Cologne. VANNH-DK-VKRDUN (Saint-), 5. Vilo- nus Mtdunensis (Meuse, France). —Célèbre et ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Ke- noît, dont la fondation remonte, selon quel- ques-uns, à l'an 507. Son origine fut l'insi- gne basilique de ce nom, bellie au iv' siècle, hors des murs de N'erdnn, par- saint Sanctin, dit-on, jiremier évècpie (le A'erduri, et con- sacrée [>ar lui sous l'invocation des saints apôtres Pierre et Paul. I.es prenjiers évo- ques de ■\('r(lnn v lixèrent leur siège jus- «ju'au temps de saint Pulrliron où il fut trans- féré dans l'églisedeNoire-Dame. Saint ^■anne, évoque de Verdun, ayant été inhumé dans cette basilique, l'an 525, elle prit le nom de ce saint pontife. Kilo fut d'abord occupée par des clercs ou des clianoines. Hérenger, évè- que de Verdun, y plaça ensuite, vers l'.-in 952, TO(licée, avec le pouvoir d'exercer les fonctions épiscopales dans la ville de Cra- covie. VAUKNNES, yarennœ ou Abbntia Vnrena- rum (diocèse de Bourges, France). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, fille do Vaului- .sanl, de la filiation de Cîteaux, fondée l'.m 11V8, selon Jongelin, et vers l'an 1155, d'a- ])rès le finlliii chrisliana. Son premier fon- dateur fut Fbé(! (le Doles. Henri, roi d'An- gleleirc, voulut ensuite èlre lui-môme le l.iii-ialcur cl le gardien de celte nouvelle ablxiye, c/^mme on le voit par une charle donnée à Chinon, et rapportée par D. Claude Estiennot {Sched. de Atiti(juit. tnonast. apud Jiitur.). Les principaux bienfaiteurs de >'a- rennes, après ce monarque, furent les sei- gneurs de Doles et de Cruys. Jordan, le pre- mier abbé, obtint du Pape Alexandre 111, l'an 1162, une bulle de confirmation de tous les droits et revenus de labbaye. — ^'oy., Gallia christ., t. H, col. 212, la série de 24 abbés. VARNHEM, Yonihemium (ancien diocèse de Schar, Suède). — Abl)aye de l'ordre de Cîteaux, fille d'Alvastern, qui doit son ori- gine au roi Suerclier II; fondée vers 114-8, elle fut dotée par le roi Charles VII, fils de Suercher, et eidin enrichie et entièrement terminée par le roi Canut, fils de S. Eric, qui y iut inhumé l'an 1192. Ce dernier prince, coupable d'un homicide, dit-on, avait été excommunié par Jean, archevêque d'Up- sal, ancien religieux d'.Mvaslern ; mais ce môme [trélat l'ayant ensuite délié des cen- sures de l'Eglise, Canut voulut consacrer deux monuments de sa reconnaissance en dotant de son patrimoine les deux belles ab- bayes cisterciennes de Julira et de \'ariihcm. ^■ihI:!ar, abbé de Varnheim, souscrivit, l'an i'.Vii, au diplAme du roi, donné h Nardberg, pour le recouvrement de la Scanie. VATIERKAINE ou WALTIBUAINE, Wal- tcri Brania (Rrabant méridional, Belgi(iu('). — Abbaye de ft'imnes de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1229, dans le Brabanl français, dit le (iallia christ., près la ville de Halle, par un illustre chevalier nonnné Wallier, dont elle a pris le nom. Catherine de Leste répara ses bAtiinents détruits par les héréli- (pies, el restaura sa discipline. Son (eiivr») fut terminée par l'abbesse Jeanne Wesscii, aopelée de ^■au-le-I)uc, par le prince Albert il Autriche. Ce monastère était soumis h la visite des abbés de > illers. Le (iaUia christ. le place dans le diocèse de Namur. — Voy. le Gnllin christ., t. III, col. 006. VAUCELLE, Yallis Cella (ancien diocèse d'Apt, Vaucluso, France]. — Nom d'un an- cien monastère dont il ri existe |>lus aucune trace. — \'oy. (iallia christ., t. 1, col. ,'{76. VAUCELLES-SUR-L'ESCAUT , Valliscrlla ou Ydlcella (diocèse do Cambrai, Nord, France). — Abbaye do l'ordre de Cîteaux, fille de Clairvaux, sous l'invocation do la sainte Vierge, ot située près de Crèveccjeur, h deux lieues de Cambrai. Elle fut fondée en lim, par Hugues d'Oisy, chAtelain ou vidame de (Cambrai, à l'instigation d'Hel- diarde, son épouse. A sa prière, saint Ber- nard, lui-môme, y envoya douze frères do son abbaye de Clairvaux, el f-hoisit, parmi eux, Raoul, |)Our abbé ; Albéric, pour prieur; et Nivard, son frère, pour maître des novi- ces. Liélard, évô(jue de Cambrai, confirma Ions les actes do cette fondation. En 1139, Conrad, roi des Romains, les confirma ér^a- lemenl. — Voy. Gallia christ., t. III, Instr. - Raoul I, anglais d'origine, abbé, jeta, en ll'iO, les f(»n(iements de- l'Egli.se, el le 20 mai 11 'i9, il la ht consacrer, sous le litre de mi VAU DES ABBAYES ET MONASTERES. VAU 80-2 ia B. Marie, par Samson, archevêque de Reims. Avant de mourir, il vit, dans le mo- nastère, cent sept religieux et cent trente frères convers. Le Cameracum christ., p. 298, donne la série de 57 abbés, de|)uis Raoul 1 jusqu'à Alexandre Peuvion, installé en 1780, * et qui mourut en exil, en 1797, à Franclbrt- sur-le-Mein. On distingue, i)armi ces abbés, Robert de Saint-Venant, qui acheva l'église en 1216, et agrandit le monastère : homme d'une grande sagesse, il fut le conseiller du roi saint Louis et de la reine Blanche, dans des aiïaires difficiles, et fit surtout preuve d'une grande habileté, en réconci- Jiant ce monarque avec l'empereur Conrad. — On trouve, dans Jongelin, liv. ix, p. 5 et suivantes, l'histoire de 48 abbés, et le texte de |)lusieurs épitaphes. VAUCHRETIEN, Yallis chrisliana (dio- cèse de Soissons, Aisne, France). — Abbaye de l'ordre de Prémontré, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1134, dans une vallée, à cinq lieues de Soissons, et à quatre de Château-Thierry, par un nommé Rodolphe, fils de Gilbert, et Gilla sa femme, qui donnèrent leur fief de Rocurt, pour la fondation d'une abbaye de chanoines régu- liers. Elle est fille de Saint-Marlin-de-Laon. Les barons de Cramai lie furent les bienfai- teurs de celle abbaye; plusieurs d'entre eux y élurent leur sépulture. — Voy., Gatlia christ., t. I, col. 499, la série de 36 abbés. VAUCLAIR, Yallis Clara (Aisne, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de Clairvaux, fondée sous l'invocation de la sainte Vierge, l'an 1134, dans l'ancien dio- cèse de Laon (aujourd'hui de Soissons), par les soins de saint Bernard, de Gautier, comte de Roucy, avec sa femme Ermingarde; de quelques autres personnages, et enfin de Barlhélemi, évoque de Laon. L'an 1205, Gi- rard de Clacy, de la famille de Châtillon, en revenant delà Terre Sainte, fut un bienfai- teur de cette abt)aye, avec son épouse Ma- thilde. En 1207, Raoul, seigaeur de Château- porcéan, imita son cxem[)le. Phisieurs no- bles personnages furent inhumés dans cette abbaye. (Jongelin, lib. i, p. 47). — \oy., Gallia christ., t. IX, col. 633, la série uo 40 abbts. > AUDRU DE MONS (Sainte-), Montes ou Montensis S. Valdetrudis parthenon [h Mons en Hainaut, Belgique). —Abbaye de feu:mes de l'ordre de Saiut-Benofl, fondée Tan 656, par sainte Vaudru, sœur de sainte Alde- goiide, sur une montagne qui était appelée Cnsirorum ou Caslri Locus, et où se forma, depuis, la gnindc ci;é dile de Mons. Sige- bert, roi d'AusIiasie, arcrut cette abbaye peu après sa fondation, et y fil construire une plus grande église cfinsacrée <» la sainte Vu;rge; il institua trente prébendes |)Our au- tant (le filles nobles (pii voudrairsnt y servir Dieu, et il plaga (pKrIques moines iiour le service divin, dans la première église qui était .sous l'irivocalion des saints apAlres Pierre et Paul. Au x* siè( le, Bruno, arclie- vôfpie de (lologne, ayant rcni du souverain Pontife la mission de réj'arer les églises du Hainaut, détruites par les Normands, trans- forma les religieuses de Sainte-Vaudru en chanoinesses, et les moines de Saint-Pierre, également en chanoines séculiers. Les pré- bendes de ces derniers, au nombre de treize ou quatorze, furent cédées, dans la suite, l'an 1084, aux religieux de Saint-Denis de Broqueroy. Sainte Vaudru gouverna son monastère jusqu'à sa mort, arrivée l'an 888. Après elle, on ne voit point d'autre abbesse, quoique ce titre abbatial n'ait été éteint au pi ustôt que cer>t trente ans après, au concile d'Aix-la-Cha- pelle, au temps de Louis le Pieux, suivant Gramaye. Selon, d'autres, cette extinction n'eut lieu qu'au temps de Baudouin le Ma- gnanime, qui mourut l'an 1195. — Le cha- pitre royal des chanoinesses de Sainte-Vau- druétaitencorefortcélèbreaudernier siècle. En 1794, les Français, ayant pénéiré en Bel- gique, et s'étant emparés de la ville de Mons, les chanoinesses de Vaudru songè- rent, avant de prendre la fuite, à mettre en sûreté le corps de leur sainte patronne. Les l)lus anciennes l'emportèrent avec elles en Allemagne, et le déposèrent dans l'église de Rottingam, où il fut, pendant neuf ans, l'ob- jet de la vénération publique. Quant au chef, il fut d'abord porté au delà du Rhin, puis k Liège, et caché avec soin. Le concordat de 1802, ayant rendu la paix à l'Eglise de France, dont la Belgique faisait alors partie, le chef et le corps furent rapportés à Mons, et cette translation donna lieu à l'établisse- ment d'une fête qui se célèbre sans doute encore solennellenientdans la ville de Mons, dont Sainte-Vaudru est toujours la patronne titulaire, ainsi que de tout le Hainaut. — Voy. Gallia christ., t. III, col. 144. VAU-LA-DOUCE , Yallis Dalcis [ diocèse de Langres, Haute-!Maine, France ). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, fille de Claire- fontaine, filiation de Moiimond. Elle fut fondée l'an 1152, jiar Manassès, doyen de Langres, dans le doyenné de Pierrefile. D'au- tres placent sa fondation à l'an 1168. On lui donne aussi pour fondatrice Adélaïde, du- chesse de Loriaine, qui moui ut au couvent de Tart. Celte abbaye avait d'abord été ha- bitée par des chanoines, avant de l'ôire par des religieux de l'ordre de Cîteaux. — \oy., Gallia christ., t, \\ , col. 840, la série do 29 abbés. VAU-LF-DUC ou S'HORTOGENDAIL, Yallis Ducis (Belgique), — Abbaye de fem- mes, de l'ordre de Cîteaux, sous l'invoca- tion de la .«.ainle Vierge, (ondée l'an 1232, par Henri I", duc de Lorraine et de Bral)ant. Ce (irince avait fait le voju de bâtir un mo- nastère rçs l'an 1220, ù une demi- lieue de Liège. Ge fut d'abord un monastère (le chanoines réguliers, (jui eut pour fonda- teur Otton Desprez, doyen et chanoine de l'église collégiale do Sàint-Paul-de-Liége. Le môme fondateur transféra plus tard les- dits chanoines dans la ville au lieu dit le Val des Ecoliers. (Catherine Lexhia, troisième abbesse de Uobertmont, ayant vu son cou- vent consumé par fes Uannucs, vint avec ses compagnes, habiter le nouveau monastère de Vaulx-Henoist, ainsi nommé par (lonrad, abbé de N'illiers et depuis cardinal, qui en avait fait la consécration. — Voy., Gallia christ., t. 111, col. 1036, le catalogue de 30 abbcsses. VAUX-DE-CERNAY (Les), Vallès Cernaii ou Sarnaii ( Seine-et-Oise, France ). — Ah- l>aye de l'ordre de Cîteaux, fille de Savigny sous Clairvaux, fondée l'an 1128, par Simon, seigneur de Néauflc-le-(lhlet , (onnélable du roi, et par son épouse Lva, qui y furent Ions deux inhumés. Klle était située h l'ex- Irémilé du diocèse de Paris, de telle sorte que, suivant le Gallia christ., une partie de ses domaines et les bAtimenls ai)partenaient au diocèse lie Chartres. ]aux de C'cr/iay est aujourd'hui du diocèse do Versailles. C'est «lans cette al)baye que fleurit le moine Pierre, dit de Vaux de Cernay, le célèbre chroni(|ueur de l'histoire des Albigeois. Là fleurireiit aussi saint Théobald, abbé, dont la fête est célébrée le 8 juillet, dans le Mé- nologe de Cîteaux; André (pii, d'al)bé de ce lieu, devint évôcpie dArras, et mourut l'an 1171 ; et Ciuy, depuis évèqiic de Carcas- sonne. L'église était sous l'invocation de la sainte Vierge et de saint Jean-Baptiste. Plu- sieurs princes et seigncur's enrichiieiil suc- cessivement cette abbaye. Ses principaux bienfaiteurs furent les comtes de Monll'cjrl et de Dreux, et les soigneurs de Chevroiise. — Voy., Gallia christ., t. Ml, col. 880, la série ac 42 abbés. VAL'X-EN-OUNOIS , Vallès in Onicsio. — Abbayo do France, de l'ordre do Cîteaux, fille do Morimond, et mère d'Escurcy, qui fat fondée dans l'archidOyenné de Ligny, et dans l'ancien diocèse de Toul (Meurlhe), l'an 1132, par GeolTioi, baron de Joinville. Henri, évô(jue de Toul, ratilia cette fondation, l'an IHO. Cette altbaye fut détruite entièrement par les calvinistes, l'an 1575. — Voy., Gallia christ., t. XIII, col. 1113, la série de 15 ab- bés. VEAUNEou YVELINE (Notre-Dame du), S. Maria De Yveliuo ( à Marseille, l'rance). — Abbaye de l'ordre de Prémontié, fondée l'an 120'», ou plutôt restaurée par deux reli- gieux prémontrés, Guillaume et Amand, de l'abbaye de Fontcaido, au diocèse de Béziers, avec ragrément de l'évoque de Marseille. — Vov., Gallia christ., t. I, col. 702, la série de 9 abbés. VENEUQUE, Vcnercha ou Benercha (dio- cèse de Toulouse, France ). — Ancien mo- nastère de l'or-dre de Saint-Benoît, sous l'in- vocation de saint Pierre, qui avait été fondé à quatre lieues de Toulouse, et (jui fut re- construit l'an 817. 11 fut attribué à l'église de Saint-Pons de Thomières, avec l'apftrn- baliun du pape Luce, vers l'an 1182. C'était au dernier siècle un prieuré, sous la juri- diction de l'église de Thomières.- — \ Ov. Gallia christ., t. XIII. >'EQLE VILLE, Episcopi Villa ou Gau- oiacus. — Anciennt; al'baye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée avant l'an 685, dans le diocèse de CliAlons- sur-Marne ( Franc ), par Bercaire, abbé de Hautvillors, et par Béole, archevè(iuo de lleims, qui fit don d'un lieu appartenant h l'église do Reims, pour sa construction. — \oy. Gallia christ., t. IX. ^ EKAN (Saint-), S. Veramis ( à Avignon, Vaucluse, Fr-anco). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers l'an 1140, dans le faubourg d'Avignon, vulgaire- ment appelé Saitil-) cran. I';ile eut |)oiir fondateur (îuigne, comte de Forcahpiier. \'ers le commencement du xvii* siècle, elle fut réunie au couvent do Sainle-Praxède de l'ordre dominicain, dans la nièrno ville d'Avignon. — Le Gallia christ., t. I, col. 869, donne les noms de (juelques abbcsses. VEKAN (Saint) ou SAINTE-MABIE-LA- DOKEE, ou (GAGNES, Caijnœ, ou li. Maria Dcauraia (Var, France). — Ancienne abbayo qui a existé autrefois dans l'ancien diocèse de Vence, et dont on attribue la |)remièro origine h Cliarlcmagne. l'-lle fut ensuite res- taurée, agrandie et repeuplée de religieux vers l'an 1005, par les soins de Durand évo- que de \ ence. — \()y. Gallia christ., [.l\\, col. 1134. VLH(;A VILLE, rrr9art//ajMcurlhe, Fran- ce).—Abbaye do femmes de l'ordre do Saint- Berun'l, sous l'invocation de la sainte Vierge, située sur la Soille, |irès la petite ville de Dieuzc. Elle fut fondée l'an 966, dans le diocèse de Metz, par le comte Sigeric, avec sa femme, Betta, (jui la dotèrent de plusieurs biens, situés dans le comté de Sarrcbourg. Le cor[is de sanit Euslas(s disciple de saint Colomban, et abbé de Luxouil, ayant été ap- porté dans celte abbaye, elle prit durant (luehiue temps le nom de ce saint abbé. Vie- tt05 VER DES ABBAYES ET MONASTERES. VER 80C tor III accorda une bulle de protection, l'an 1087, h l'abbaje de Vergaville. L'empe- reur Frédéric III confirma, l'an 1473, ses^pri- yiléges et immunités. — yoy.,Gallia christ. t. XIII, col. 936, la série de il abbesses. — Vergaville est un bourg du département de la Meurthe, arrondissement de Château-Sa- lins, au diocèse de Nancy. VERGER ( Notre-Dame dc ), Viridarium, ou Tirgultum B. Mariœ (diocèse de Cambrai, Nord, France ). — Abbaje de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée avant l'an 1225, par .Tean, comte de Chartres, seigneur de Montmirail et d'Oisy, avec Elisabeth, sa femme ; et Baudouin, seigneur d'Aubinceul, aussi avec sa femme Oda. Elle était située dans le comté {d'Artois, presque à moitié chemin entre les villes de Douai et de Com- trai. Ses premières religieuses lui vinrent de l'abbaye de Blandech, dans le diocèse de Saint-Omer; elle fut soumise, dès sa fonda- tion, à l'abbaye de Cambron. — Voy., Gallia christ., t. lil, col. 185, l'indication de 33 abbesses. VERGER (Le) ou BAIJMGARDEN, Poma rium ou Pomerium ( diocèse de Strasbourg, Bas-Rhin, France). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , sous l'invocation de la sainte "V'ierge, fille de l'abbaye de Beau-Pré, sur Jleurthe, et de la filiation de Morimond. Elle fut fondée en 1125, dans la basse Alsace près Andlau, par Conon, évêque de Stras- bourg. Des religieux cisterciens n'y furent cc|jendanl introduits que l'an 1153, parBur- card, évêque de Strasbourg. Le Pape Céles- tin approuva cotte fondation l'an 1193. Après avoir été réformée une première fois par l'abbé de Nurrcnbourg, cette abbaye, deve- nue [)resque déserte, vers l'an 1515, fut de nouveau restaurée par une colonie de Lut- zell; ellefut plus tard dévastée et presque entièrement (létruile dans les troubles des paysans de l'Alsace. Ses revenus ])assèrent à la mcnsc épiscopale. — ,Lc Gallia christ., t. V, col. 850, mentionne quelques abbés. Parmi eux figure le docteur théologien Ni- colas Salicel, auteur de l'ouvrage Anlidota- rius animœ, cité avec éloges par Jongclin. VER.MAND, Veromanais et ycrmandam [Aisne , France) — Ville (121) et abbaye de l'ordre de Prémontré, fondée vers l'an lOVi. Elle était sous l'invocation de la sainte Vierge. C'était flans l'origine une ancienne église dont hs habitants obtinrent la res- t.'iuralion, l'an 1091, par Halbod, évêque de Noyon. On y mit alors quatre 'hanoincs, sous un prévôt. Mais, lan 11V2, l'église ayant été incendiée avec les autres bAti- ni'înts, et les chanoines s'élant relAchés de leur disci|)line, ils furent renqilacés, deux ans après, (lar des religieux de l'ordre do Prémontré, veniis du .Munl-Saint-Marlin. — Voy., Gallia christ., t. IX,rr)l. 11V8, la série de .'JO abbés de l'ordre de Prémontré. VERNE (La). -- Ancienne cli.irlreuse de France, qui florissait dans la Provence, non loin de la ville d'Hières. Elle était située dans une grande forêt, consacrée autrefois, dit-on, à Diane, la déesse des bois. VERNEUIL (Saint-Nicolas de), Vernolium (diocèse d'Evreux, Eure, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saini-Benoît, sous l'invocation de saint Nicolas, fondée l'an 1627, par Charlotte d'Hautemer, veuve de Pierre Rouxel de Medavi, et par François Péricard, évêcpie d'Evreux, qui concéda, pour y réta- blir un monastère, l'église paroissiale de Saint-Nicolas de Verneuil. Ce fut d'abord un prieuré, qui fut érigé en abbaye par le roi, l'an 1633. — V'oy., Gallia christ., t. XI, col. 660, la série de 60 abbesses. VERNON (Saint- Louis de) Vernonensc Monast. (diocèse d'Evreux, Eure, France ). — Ville (122) et prieuré de femmes de l'or- dre de Saint-Augustin, sous l'invocation de saint Louis, fondé, l'an 1260, par le roi saint Louis. Ce fut d'abord un prieuré, qui de- vint, au XVII' siècle, une abbaye. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 662, la série de 13 prieures et 6 abbesses. VERNUCE (La), dit Gros-Bois, Vervucia (diocèse de Bourges, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fondée avant l'an 1172, sous l'invocation de la sainte Vierge, «» 6 lieues de Vierzon. Elle appartenait, au dernier siècle, aux chanoines réguliers de l'Etroite-Observance. — Vov-, Gallia christ., t. II, col. 191, la série de 31 abbés. VERTEUIL, Vertolium o\i Vcrtullium {dio- cèse de Bordeaux, Gironde, France). — Ab- baye de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'in- vocation de saint Pierre, fondée avant l'an 1187. — Voy. Gallia christ., t. II, col. 886, la série de 10 abbés seulement, commençant h Odon, moine de la Grande-Saulve. VERTOU, Vcrlayum ou Vertavum (diocèse de Nantes, Loire-Inférieure, Franco). — An- cien monastère de l'ordre de Saint-Benoit, fondé vers l'an 575 par saint Martin, né h Nantes vers l'an 527, et qui mourut le 24- oc- tobre de l'an 601. Ce saint homme, après (piehjues travaux apostoliques et divers voyages, était revenu en Bretagne et s'était construit un petit ermitage pour y vivre en solitaire. Quelques disciples s'étant rangés sous sa conduite, il bâtit pour eux un mo- nastère dans la forêt de Vertave ou V(M'toii, à 2 lieues environ de Nantes. Il y établit une Règle tirée des maximes des anciens Pères, et qui, d'après les auteurs de sa Vie, serïjble devoir être la Règle de Saint-Benoît. Saint-.Maitin bâtit encore h Durin, au dio- cèse (Le Poitiers, deux monastères, l'un pour des hommes, l'autre pour des femmes, ou bien un Uionaslèie double, comjxjsé de deux cloîtres séparés. Le monastère de Vertou, après avoir été longtem|)s célèbre par la ré- gulaiilé de ses religieux, devint, dans la suit(!, un prieuré dépendant de l'abbaye do Saiiil-Jouin de Marnes, en Poitou. Quant au (121) Cliof lien tic ranlon de PAisno, à 15 kil. N. 0. (le S.iiiil-(Jiu;iiliii, jadiii ville cpiscupalc rui'^ liée par Ii s lluris. (Iii2) Cli(;f-lij7- liers Betniich. Kilo était, suivant le GaUia christ., sur la rivière de Blisse , à égale distance des villes de Honibourg et de Deux- ronts.Los ducs de Deux-Ponts en valurent ses j)Ossessions. VERL'ELA, Yerola, (diocèse de Saragosse, Espagne). — Abbaye de l'ordre de Citeaux, située près de la ville de Saragosse. Elle lut fondée en 11 '»G. par Pierre Atares, petit roi. {régulas, connue dit Jongelin), de Rorgia et du castel de Larza, fils naturel do l'infant (larcie et neveu du comte Sanclie. Les |)re- niicrs religieux de cette abbaye vinrent de l'Escale-Dien, en (lascogiie, de la libation de Moriniwnd; l'un dos principaux bienfaiteurs de Vcruela fui Aljtlionse II, roi d'Aragon, qui, en 1172, lui lit don de son domaine de A'era avec, toutes ses dépendances. Entre au- tres sépultures île |)rinces, cette abbaye re- çut celle d'AIplionse, fds du roi d'Aragon, qui mourut vers l'an 1160, peu de temps après son mariage avec Constance , fille de (iftston de Réarn. VERZY on SAlNT-BASLE,IVrzmcu/w,riri- ziacum nn S. Basohts (diocèse de Reims, Marne, France. — Anneiuie abbaye de l'or- rit l'habit lorsqu'il n'y avait encore (jue douze religieux. Conduit dans le désert par un zèle extraordinaire pour la |ierfection, il se fixa sur une montagne voisine, et s'y con- struisit une chapelle avec une cellule dans b'Kjuelle il vécut iO ans. il mourut le 20 no- vendjre vers l'an 620, et fut enterré dans la chapelle de son ernulage. Divers niiracles, 0|)érés par son intercession , ayant rendu son nom célèbre, le monastère de \rrzy fut transféré h cet ermitage de Sauit-Rasle, vers l'an 660, par les soins de rarchev6(|ae Ni- v.ird, et il prit dès lors le nom du saint er- mite. On y conservait ses reliques en grande vénération. Vers l'an 720, sous Charles Martel , les moines de Saint-Basio ayant péri nu quitté ce lieu, on leur snb>litua des clercs, qui l'occupèrent (juel(|ue temps. Les temps étant j)lus calmes, lc> moines y revinrent ensuite. Chassés de nouveau de leur asile, au milieu des troubles (jui suivirent la mort de Charles \iC 80S le Chauve, ils furent encore remplacés par des chanoines juscju'en 952 oix, par les soins de l'archevêque Artaud et du roi Lothaire , les religieux de Saint-Remi de Reims y rap- portèrent les saintes règles de leur institut. Ce monastère eut à subir encore une der- nière ruine au commencement du xvi* siè- cle. Enfin, l'an 16V'», il s'unit h la congréga- tion de Saint-Maur. — Voy., GaUia christ.^ t. IX, col. 197, la série de 66 abbés. \ EZEL.VY, Vizeliacum, yexiliacum,Virxe- liacuin ou yidiliacum, |)rès la ville de co nom (Yonne , France). — Abbaye fondée vers l'an 867, par Gérard dit de Roussillon, comte de Provence, etRerthe sa femme. \é- zelay a été tour à tour abbaye collégiale, jjruplée de religieuses et ensuite de moines l)énédictins : elle a été sous le iKilronajje d'aboril de la sainte Vierge, puis de saint Pierre, et enfin de sainte Madeleine. Elle fut sécularisée en 1537. On y vénérait le corps do sainte Madeleine apporté , dit-on, l'an 880, [lar le vénérable Rodilon, dont l'abbayo de Leuze en Belgiiiue honorait la sépulture. L'abbaye de Vézelay qui était autrefois du diocèse d'Autun , a donné naissance à la ville de ce nom , célèbre dans l'histoire , ctjuime on sait, par un concile tenu l'an 1U5, pour le recouvrement de la Terre Sain- te, et dans lequel l'éloquence de saint Ber- nard décida la seconde croisade. — Le Gal- lia christ. , t. IV, donne la sér'e de 56 ab- bés. VL\NTS, VIOUX, Viancium (diocèse d'Al- by, Tarn , France). — Abbaye de l'ordre do Saint-Augustin, fondée dans le v* siècle, sous l'invocation de saint Eugène. Elle était située non loin d'Alby, à une lieue au nord de <îaillac. Elle reconnaissait pour foinlaleur saint Eugène, évétiue de Cartilage et con- fesseur, ((ui fuyant la persécution des \an- d.iles, passa dans la (iaule Narbonnaise, (Ju- rant le V siècle. Cetie abbaye paraît avoir été dans la suite habitée par des chanoines (pii suivaient cependant la Règle de Saint- Benoît. — Voy. GaUia christ, 1. 1, col. 45, et suiv. VICOr.NE DE SAINT-SÉBASTIEN, ci-de- vant MAISON-DIEU , Viconia S. Sebastiani ou Cash Dei (^Nord, France ). — Très-beau monastère de l'ordre de Prémontré, près do Valenciennes, Vers l'an 1125, (iui, {trôtre et ermite breton, ayant obtenu, dans une forêt, un terrain d'un noble personnage , nommé Alnian ou Almayn de Pons, érigea d'abord dans ce lieu, appelé alors Casa Ihi, un petit oratoire en bois, en l'honneur de Dieu et du saint martyr Sébastien, et voulut en confier le gouvernement à l'abbé et aux religieux d'Arronaise. N'ayant point réussi dans son dessein, il pria (îauthier, abbé de Saint-Mar- tin (le-Laon, d'en prendre la conduite. Ro- bert, évùque d'Arras, par lettres datées do 1129. contia alors cet oratoire h l'abbé de Saint-Martin, à condition que les futurs ab- bés dudit oratoire ainsi que leurs religieux suivraiei t la Règlô du monastère de I^on. >'ers 1132, lo nombre des frères s'élanl déjà 80'» v:c DES ADBAYES ET MONASTERES; Vie 610 considérableraeni accru, on commonça un oratoire en pierre qui fui terminé six ans /iprès. En 1139, le 8 des calendes d'octobre» il fut consacré et dédié à la B. V. Marie, par Alvisc, évèque d'Arras. Baudouin III, comte de Hain.iut, confirma toutes ces dispositions par des lettres de l'an 1143. — L'abbaye de Vicogne devint très-belle et très-llorissante. Guillaume de "NVercin, un de ses abbés, dit l'aumônier, commença l'an 12G0 la troisiè- me église, d'une beauté remarquable, pour rem|)lacer la seconde qui avait été détruite. Jean X, seigneur de Lille, autre abbé, fit fa- briquer en 1599 une châsse d'argent pour enfermer une côie de saint Sébastien. Chris- tophe Labe, vers 164-8, enrichit à son tour son abbaye d'un très-beau bâtiment. — Le Camerac. christ., |>. 330, donne la liste de 46 abbés, depuis Gui jusqu'à JeanXlI, Grenier, dernier abbé, qui mourut pauvre, mais sain- tement résigné, dans un faubourg de Valen- ciennes, le 20 août 1812. VICOVAUE (États Romains). — Ancien noonastère entre Sublacet Tivoli, à quelques lieues de Rome. Saint Benoît s'étant retiré dans le désert de Sublac , vers l'an 497, l'éclat de sa sainteté le fit connaître aux re- ligieux de ce monastère qui souhaitèrent ardemment de l'avoir pour abbé. Ils le pres- sèrent avec tant d'instances qu'il y consen- tit. Mais ces hommes indisciplinés ne pou- vant supporter la force de ses remontrances, se repentirent bientôt de leur choix ; quel- ques-uns même d'entre eux, dit-on, se lais- sant emporter à leur passion, résolurent de l'empoisonner, en mêlant du f)oison dans le vin qu'ils urésentèrent à table au saint abbé, [)0ur le bénir suivant sa coutume; mai-s Benoît ayant fait le signe de la croix, le verre se cassa aussitôt, et lui fit connaître par là ce qu'il contenait. Il les quitta ensuite pour se retirer dans sa première solitude, où le nombre de ses disciples augmenta bientôt tellement qu'il fut obligé de bâtir 12 Hionastères h Sublac pour les recevoir. Quanta celui deVicovare, il fut ruiné dans la suite; mais les religieux de Saint- FraiH;ois en ont fait bâtir un autre sur ses ruines oi!i ils ont toujours conservé la cel- lule de saint Benoît, et celle des religieux qui se trouvent taillées dans le roc. — Voy. Vie de saint Benoit. VICTOIRE (Notre-Dame de la), ïictoriœ B. M. (près Serdis, Oise, France). — Ab- baye royale, de l'ordre de Saint-Augustin, fondée l'an 1222 [lar le roi Philippe-Au- guste, sous l'invocation de la sainte V ierge, comme un pieux mémorial de liuiigne vic- toire remportée par les Français, à Bouvines, en Flandres , le 27 juillet 1214. (l.irin, évè- que de Senli-^, en jeta los fondements au nom iUï roi, l!au 1222, et l'éditi e étant ter- miné, Jean, abbé de Saint-V k tor de Paris, y envo\a douze chanoines avec un abbé, (pii en prirent possession l'an 1224. Louis VTII, qui avait cordirmé , l'an 1223, la fonda- tion de son ftére, y établit en 122.'i la règle de Saint-Vi( lor de Paris, avec |>lein pouvoir de correction sur ce monastère, attribué à DiCTiONN. urs AuniTiii rabi)é de Saint-Vicior. Garin , évoque de Scnlis, et Pierre, évêque de Meaux, consa- crèrent l'église, le 7 des calendes de novem- bre 1225i Le roi Louis XI .restaura ce mo- mastère par de nouveaux édifices, l'an 1472, en souvenir de ses victoires. Il fut consacré encore le 6 mai 1509, par Jean Calveau, évo- que de Senlis. L'abbaye de la Victoire se rendit dans la suite tout à fait indépendante de celle de Saint-Victor. — Voy., Gullitt christ., t. X, col. 1503, la série de 44 ab- bés. VICTOR DE MARSEILLE (Saint-), S. Victor Massiiiensis (à Marseille, France).— Très-ancienne et illustre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît , fondée vers l'an 413, par Jean Cassien, prêtre de Marseille. Ce pieux et savant personnage fonda deux monastères, auprès et hors des murs de Marseille, couimo le rapportent les chartes, l'un d'hommes, dans ce lieu où était déjà anciennement la Confession, dit le Gallia christ.; et l'autre de femmes, sous le titre de Saint-Sauveur. L'église supérieure du premier était appe- lée Basilique des apôtres Pierre et Paul , et Ton voit des bulles des Papes , adressées à l'abbé du monastère des B. apôtres Pierre et Paul, où l'on croyait que reposait le corps de Saint- Victor. L'église inférieure ou petite, était dédiée en l'honneur de Ja sainte Vierge et de saint Jean-Baptiste. Cet antique mo- nastère, après avoir été tour à tour dévasté parles Vandales, les Normands ou les Sar- rasins , fut reconstruit vers l'an 1040, par les soins de Pons II, évoque de Marseille. On croyait conserver dans l'église infé- rieure, la croix de saint A-ndré, autrefois enchâssée dans du fer, puis dans de l'ar- gent, et qui avait été révélée par un ange au saiiristain saint Hugues , après avoir été enfouie sous terre près de la rivière la Veaune, par crainte des Sarrasins. Les rois de France Pépin, Charlemaçne, Louis le Pieux et Lothaire, comme aussi les évoques et les vicomtes de Marseille, enrichi- rent tour à tour l'abbaye de Saint-Victor de dons, de biens, de dignités et de privilèges. Maissa ])rincipale gloire est d'avoirété la mère d'une nmltitudc U'autres monastères, mémo hors des Gaules. L'observance régulière s'y étant maintenue florissante , lès abbayes qui avaient besoin de réforme, étaient soumises sous le régime des abbés de Saint-Victor. Aujourd'hui, il reste encore de cet antique monastère , une église et quelques autres débris, que l'on contem()le avec un reli- gieux respect. — Voy. Gallia christ., t. I, (ol. 680, la série de 78 abbés , depuis saint Jean Cassien. VICTOR-EN-CALX (Saint-), S. Victor (ipud Caletes, ou de Mortuomari (Mortemer) (diocèse de Rouen, Seine-Inférieure, France). — Abbaye de Tordre de Saint -Benoît, située entre Rouen et Dieppe. On lui donne pour fondateur Robert (le Mortemer, seigneur de Saint-Victor- en-Caux , avec Hadvisc , sû femme, (.a fut d'abord un prieuré ou celle , fondé par un clerc nommé Tomor , et (pi'il donna au monastère de Saint-Ouen, où d .<>« 86 Ml Mr. I>l<;ilOiN>AIKL vu; 812 fil ppligieiix liii-nif'ine. Ce prieuré fut érigé en abtia.vo l'nu 107V, par Jean , archcvô(|ue (le Uouon, li la prière de Uoger de Moiloiner et de sa femme Hadvise , avec l'agrément de Nicolas, al)l)é de Sainl-Ouen , qui y mit l)Our abbé Haoul, un de ses religieux. — Voy., Gallia christ., t. XI, col. 202, la série de ki abbés; i\eustri(t pia, p. 5V5. VICTpK-Li:Z-PARIS (Saint-), S. Virtor Parisie'nsis (à Paris, France). — Célébie ab- bayt' de cbanoinos réguliers de Saint-Au- gustin, et chef d'une congrégation floris- sante tiui s'étendait non - seulement en France, mais encore dans les pays étrangers. J'"llc>fut bAtie |)ar la [)ieuse muniticenco du roi Louis le Gros , vers l'an 1113, près des murs de Paris, au pied de la montagne de Sainte-tieneviève, dans un lieu a[)|)clé Celln Vrdis , où demeurait une recluse nommée Basiliu. Kl le fut dédiée en l'honneur de saint Victor, martvr de Marseille. Guillaunie de Chainpeaux , tiit le \ énéiable, alors ar- chidiacre de Paris, en fut le premier abbé. Cette maison devint biciilùt illu>tie par la piété, la scicni e et la profonde érudition de .ses religieux. Thomas , Hugues et Uichard de Saint-Aictor , successivement prieurs du monastère, au siècle même de sa foutlation, sufliraient déjh pour immortaliser son nom. Kien d'autres, après eux, ont illustré ce pieux «sile, jus(|u'au fameux poète Santeuil , cha- noine de Saiiit-Vietor. La renommée de celle maison, (it (\uc i)lusieurs églises collégiales cl monastères désirèrent eml»rasser la même observance K'gulière ; il se forma ainsi une congrégation considérable (|ui | rit le nom de Saint-Viclor, et qui a lleuri |tendaiit plu- sieurs siècles. De l'ancienne et vénér.ible ab- baye qui abrita tant de science , tant de lu- mière, i' ne reste plus aujourd'liui (luedcs souvenirs. Les derniers dél)ris en ont dis- paru. Son nom revit seul dans celui du quar- tier tpii fut sa dernière demeure. — >'o\. Die. (les Ordre.i vtlitjirux, t. III, col. 887. \I(]r()l\IA , Virlorietuse Cœnobium (dio- cèse de (lurk, province de (larinlbie, Ktats autrichiens). — .Abbaye de l'ordre de (li- teaux, fille de l'abbaye de \illers, en Lor- raine, fondée l'an llVi. Son jirincipal fonda- teur fut, dit-on , Henri, évoque de Troues, en France, noble i)ersonnage issu des com- tes de Carinthie, (jui, ayant (juitté le siècle, prit l'habit relij^ieux à Morimond, devint en- suite abbé dt' Nil'ers en Lorraine, et enlin évé(|ue de TroNcs. VIFIL-MITI, lr/».« Mnruf, Villu Munis ou Murum (ancien dujcèse de (la.stres , au- jourd'hui d'Albi , Tarn , France. — Aitba\e de Tordre de Saint-Hcnoîi, à 12 lieues de Oslres et de Lanlrec, sur la rivière de l'A- giin, dans une vallée agréable et fertile. Klle fut fondée l'an 9'»1 , sous l'invo* aiion de la sainte \ ierge. — Voy., Gallia christ., t. I, col. 82, la série de l'-i abbesses. VIKIVILLK (La). Vêtus Villa (llle-el-Vi- laine, France). — .\bbaye de l'ordre de Cî- leiiiix, sous 1 invocation de la sainte \ierge, fondée l'an 1137, près de Dol. File était d.ius ..■III. ieii diocèse de Dol [aujourd'hui (le Hen- nés). Elle reronnaîl pour fondateur, dit-on, tîilduin, fils de Hamon, qui la fit construire avec l'agrément de sa femme Alix, et de ses fils Jean et Hamon. Les seigneurs de Dol et deCond)Ourg, dotèrent libéralementretteab- baye. On y voyait dinsignes sépultures de seigneurs bretons. \T{jKOIS, Vosicum ou Vosium (diocèse de Limoges, Haute-A'ienne, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de saint Pierre, fondée avant l'an 550, hors la ville de Limoges , sur la Vé/ère. I.a B. Modalgaude, venue de la (liande-Bretagne dans cette abbaye, l'illustra par le grand nombre de ses miracles. Cette abbaye fut dans la suite soumise h Solignac. et plus tard, h Saint-Marlial de Limoges. — Voy., Gallia christ., t. 11, col. 593, la série de 37 abbés. > HiNATS (Sainte-Margiierite de), Vina- cinin (Calvados, Fiance). — Abbaye de fem- mes de l'ordre do Saint-Benoît, sous l'invo- cation de la sainte Vierge, fondée vers Tau 1130, et (jui paraît l'avoir été pour des re- ligieuses de Saiiii-Sulpice, près de Bennes , (lit le Gallia christ. Elle était dans le diocèse de Séez (Vigiials est aujourd'hui du dio- cèse de Baveux). Flic était peu éloignée de Falaise. Fille fut réformée l'an 1271 , par (leolfroi , évè(iue de Séez. On ra|>pefail Sainte-Maryuerite de M(jnaz,o\\ (|uel(|uefois de Gouff'er , h cause de sa situation dans le bois de (ioulfor. File fut gouvernée dès son origine, indistinctement, par des abbesses ou des prieures. Mais depuis 1G25, elle eut constamment des abbesses. — N Oy., Gallia christ., t. XI, col.7iO, la suite de 2'i prieures ou abbesses. VK.NE NOTBF-DAME (La), linea Nostrœ Dominœ, on Siibcastrcnse Monasleritiin [h Louvain , Belgi(pie). — Abbaye de femmes de l'ordre de Liteaux, fondée l'an 1509 par "NValter de Tym|)le , consul de la ville de Louvain, avec l'assenlimenlde Jean et Louis, ses fils. Ses |>remières religieuses furent ap- pelées au nombre de huit, de l'abbaye do Svalterbraine , et l'abbé de Saint-Bernard , sur l'Escaut, fut donné l'an 1521, pour père et visiteur immédiat à la nouvelle abb ye. Cet abbé était alors Marc Cru_)t, «pii fui comme un autre fondateur, dit le Gallia christ., — Voij., t. V , col. 87, la série de 10 abbesses. VKiNOCil'F!, ] if/nrgolium o\\ Bonus Loc us (diocèse de Montpellier , Hérault , France). — Abbaye de femmes , de l'ordre de Cî- tcaux, sous l'invocation de la sainte \'ierge. File avait été d'abord de l'ordre de Saini- Benoît, et sous l'invocation de sainte Marie- Madeleine. Elle fut fondée avant l'an 1150, et d'abord gouvernée par des prieures. lille le fut ensuite par des abbesses,. lorsipie, l'on 12'»5, elle embrassa la Bègle de Cîtcaux , et fut scjumise par le Pape Imiocciit \\, a l'ab- b.iye de Vallemagne. — Voy., Gallia christ., t. Vl, col. 858 , la menlion de 4 prieures el de 25 abbesses. VltiOB (Saint-) (près de Bayeux, France). — Ancien monastère de l'ordre de Saint-l'e- 8:3 ML DES ADBAVl' S ET MONASTERES. VIL 81 1 noît {(lit d'abord Saint-Pierre), fondé i)ar saint Vigor, évoque de Bayeux , près de celle ville, dans un fonds qu'il obliiit du roi Chil- debert. Ce saint pontife y fut enterré après sa mort, qui arriva vers Pan 530 ou 538. Ce mo- nastère, qui fut détruit par les Normands ot restauré par Odon, évoque de Bayeux, sub- sistait encore dans les derniers siècles sous le nom de Prieuré de Saint-Yigor. Il avait été donné l'an 1658 aux religieux de la con- grégation de Saint -Maur. — Voy., Gallia christ., t. Xï, col. kOk. VILLA CKOSA {diocèse de Fréjus , Var, France). — Ancienne abbaye mentionnée parmi celles qui étaient soumises à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille au temps de Pascal, comme l'enseigne une bulle de ce pontife. VILLA M EVA DE OSCAR , Villa IS'ova { diocèse d'Oviedo , Espagne ). — Abbaye de l'ordre de Cîteaux , dans la principauté des Asturies, fille de Carracedo, de la filiation de Cîteaux; elle fut fondée en 1202. VILLELONGUE, Tilla Longa (diocèse de Carcassonne, Aude, Fran(-e). — Abbaye de l'ordre de Cîleaux , fille d« Bonnefont , filiation de Morimond , fondée l'an 1150 sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle était située près de Saissac, non loin de Montolieu. Ses fondateurs furent plusieurs personnages nobles dont les largesses en- vers l'abbaye de Bonnefont, au diocèse de Saint -BertVand de Cominges, fournirent l'occasion à l'abbé Pierre de construire un nouveau mon.istère. Arnald, prieur de Bon- nefont, en fut le })remier abbé. On con- servait dans l'abbaye de Villelongue un ro- chet de saint Dominique avec d'autres re- liiiues apportées, dit-on, de l'abbaye de Sainte-Ricunetle, lorsqu'au xvi' siècle, cette dernière fut détruite |)ar les bérétiques. — Voy., Gallia christ., t. M, cul. 1018, la série de k\ abbés. VILLE -MA(;NE L'ARGENTIERE, lilla Magna (Hérault, France). — Ancienne ab- baye de l'ortbedc Sain^-Benoît, sous l'invo- < alion de saint Martin et de saint Majan , si- tuée dans un lieu dit jadis Cogna, sur la rivière d'Orbe, h cinq lieues au nord do Béziers. Elle était de| l'ancien diocèse de Béziers ; son origine est obicure. Détruite au vni* siècle, elle fut restaurée par Louis le Pieux. Elle ligure au synode d'Aix-la- Cbapelle, de l'an 817, parmi les abbayes (|ui doivent au roi des prières seulement. Elle s'unit l'an lOGl à la (;ongiég;ition de S.'iint-Maur. — Noy., Gallia christ., t. ^l, col. 40'*, le catalogue de 49 abbés. VlLLE-NEl'VE, Villa Nova (diocèse de Nantes, Loire - inférieure, P'rance). — Ab- baye de l'ordre de Cîteaux, dans lu l>ois de 'l'oulfou, près Nantes, fondée l'an 1201 par (^instance , ducliesse de Bretagne, ipii y fut inhumée avec son mari, le duc Arthur. L'é- glise fut déiliée l'an 12.*J1, sou> l'itivocation lie la sairile \'ierg«;, par les neuf évêqucs do la Bretagne. Elle était fille de Buzav-sous- Clairvflux. — Voy. D'Argrntré, m$t. de Bretagne, 1. iv, ch. 16. — D'insignes sé- pultures de nobles seigneurs bretons se voyaient dans l'église de cette abbaye, entre autres, celle (VOlivier de Machecon, homme sage et iusticier , qui transit l'an mil deux cent quatre-vingt , vn meins. On lisait sur scn tombeau les vers suivants, cités [>a? Jongelin : Tu qui lis h moy dois entendre. Oy ce que le to vcuil apprendre ; Pense que beaulé ne noblesse Sens, lliiésor, verlu ne prouesse, Osl, cliasteau, lour, ne loiirleresse. Ne peuvent nul de mon dell'endre Si mon corps gist icy en cendre, Autre loi dois lu bien attendre : La mort a sur tous sa dclressc.... VILLELOUP, VILLE- LOIN, Tilla Lupn (Fiance). — Abbaye de l'ordre de Saint-Be- noit sous l'invocation du Sauveur, fondée vers l'un 850 à trois lieues environ de Lo- ches (Indre-et-Loire), et dans le diocèse de Tours, par Auda^her, abbé de Cormery, à la prière de Mainard , seigneur de Villeloin, qui donna un fonds pour sa construction. Cette abbaye s'unit dans la suite à la congré- gation de Saint-Maur. VILLERS-AUX-NONNAINS, Yillarixm (Seine-et-Oise, France). — Abbaye de fem- mes de l'ordre de Citeaux^ sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1220, près de La Ferté-Alais, dans le Hurepoix. Elle est regardée comme de fondation royale. Elle était autrefois du diocèse de Sens (au- jourd'hui de Versailles). Elle eut |)our ori- gine la cession faite par les frères Prêcheurs de Saint-Romain, de la maison et des dîmes qu'ils avaient à Villers, pour la fondation d'un monastère de filles de l'ordre de Cî- teaux. Pierre, archevêque de Sens, ap})rouva cette donation. Le roi saint Louis la sanc- tionna de son autorité l'an 1233, et l'aug- menta lui-même de nouveaux biens. A son exetnple, la reine Blanche, sa mère, et sa femme Marguerite, comblèrent au>si de leurs bienfaits l'abbaye de Villers-aux-Non- nains, qui se glorifiait ainsi à bon droit d'être de fondation royale. — Voy., Gallia christ., t. XII, col. 243," la série de 25 abbesses. VILLERS-BETHNACH ou VILLERS-LAB- BAYE, Villarium in Bethnach (diocèse de Metz, Moselle, France). — Abbaye de l'ordre de (ilîteaux, fille ar Geoiïroi, (^vêque de (".bnrttes. Kllc rinvor.ilioi) de la sniiile Vierge, fondée par élait située non loin de Cbateauneuf-en-'l bi- Boyer de Mnlbray, Sùnécbal du roi d'Angle- nierais: elle eut jour origine un ancien ora- lerie, i|ui, pour le sa!ul de son [lère, N^gel loire de saint \'incent, inarlyr, tonslruit d'Aubign»', et de sa mère, Gondrée, concéda, ilans le bois de Tliimerais, et (pie ledit évô- l'an 1127 ou IIVO, h des religieuses de l'or- (]ue donna à (]uelipies religieux pour y nie- dre de Saint-Henoil, sa terre de \'illers, si- ner la vie d'eriuil(î. Vers l\i illers-Cotlenls, (limiide. Fiance). — Abbaye de l'ordre de dans le diocèse de Soissons. — \ (ty.. Gallia Saint-Augu-tin. fondée sous le fiatronage de christ., t. I\, col. 493, la série de M abbés, saint \incent de Bourg-sur-Mer ou sur k\\- VIEEII':KS-EN-BBABAN T, ] itlariuin ou ronde. ant!(p:e ville du diocèse de |{oi - Mllare (du)cèse de Namur, Belgicpie). — deaux, dont parle saint Sidoine Apollinaire Abbaye de l'ordre de (>iteaux, entre les villes dans des vers qu'il adresse h l'arcbevôquo de Nivelle et de demblouis, et qui reconnaît I-éonce. Un séjmlcre de pierre fut trouvé saint Bernard lui-même pour fondateur. l'an 1658 dans les luiiies de celte abbaye, l'ille fut fondée en ell'et vers l'an 11V7, sous avec nu corps entier, une (iole |dein(>d'eau et (iO(hboi llï, ilit /e 6'oi«rn;;e«j-, duc de Bia- une lamede plombsur la(iuelleéta;técril://ic banl, pa»" douze religieux (jui vinrent t.'e rcquirsciiGuyraudus, ecctcsiir abhas priwus, rab!)ayc de (Jairvaux, en l- lance, envoyés qui cmn nsil annis triç/in.'a scpinn, minus |iar saint Bernard, sous la conduite de Lau- duohas dicbus ; anima cujus re(/iiiescat in cremier leslihus. Ohiit vero hic sanctus auno Incarna- abbé de N'illiers. Celte abbaye fut la sépul- tionis Domini miltesimo crntcsimo scraye- ture de Henri H, dit le Magnanime, duc de simo primo. La fcuidalon de ce luoiiaMcre, Biabaiit, mort en 12V8, et de sa femme So- ajoute le Gallia christ., (|ui rajtpoile ( cite pliie, tille de la chère sainte Elisabeth de inscription, doit donc remcmter à lan 112i. Thuringe, morte l'an 127.i. Leurs corps re- — Voy-, t- 11, col. 880, la série de 11 abbés posaient dans le chœur des moines. .\u mi- seulement, de[)uis leilii (luiiaud, l'ioit lan lieu du cliceur, on vovait aussi la tombe de UGI. Jean 111, dit le Trioni|*.liaiit, duc de Biabarit, VINCENT DE FAON (Saint), S. Vincrn- ijui mourut le 5 décembre 1355. ( Fc/»/. Jon- tius Laudunrnsis, ()n S. Christophorus Imj- geliii, liv. IX, |t. 35.) Celle alibaye avait été duncn.^ig (h Faon, Aisne, Franc e). — Morias- u'abord établie ailieui's, in Uonria ad jon- lère de l'ordre de Saiiil-Benoit, fondé l'an tciH Goddiarch , dit le (rallia christ. Fa di- 581), dans la ville ih- Faon, sous rinvocation sctie du lieu força, un an ou deux après, les de saint \'incenl, martyr. On attribue sa religieux à se tr-anspoitcr dans nue vallée, à fondation h la reine Brunehaut, veuve de la source de la Dylc, eiilic; Nivelle el Cem- Sigebcrt I", roi d'Aiislrasie. H fut dévasté blours. — N'oy., (itiiia christ., t. III, col. au ix'siôcdc par les Normands. Il eut dans 535, l'ordre tlë (il abbés. la suite beaucoup à souifrir, soil des al»bés VINCENT (Saint-), .S. Mnccntins (diocèse commandalaires, soit des calvinistes. Enlin, de Valence, Espagne). — Abbaye de l'ordre l'an I0V3, il réjiara ses ruines et refleurit de • le Clteaux, fondée clans la viMe riiôme de nouveau [tar son union à la congrégation de Aalcnce, vers l'an 1280, par Alphonse III, Saiiit-.Maur. — ^'oy., Gallia christ., l. IX, roi d'Aragcm, qui appela pour celle fonda- col. 573, la suite de 4^5 abbés, lion des Cisterciens de Poblet. Ces religieux VINCENT DE MEI'Z (Saint-), S. linrrn- vinrent alors s'établir à Aaleiice, en place tins Mctcnsis (.Moselle). — .\bbaye de l'or- d'un monastère de Bériédiclins. — Voy. dre de Saint Benoit, fondée l'an 908, par Joaunes Dr. a» Martine/, abbas S. Joannis Tliierii, évèijne à qui l'on allribue la fondation de la ville même d'Oviedo. Cette abbaye fut bAtie, ainsi qu'une église, en l'honneur de saint Vincent, par l'abbé Fromistan et Maxime , son parent , avec le concours de plusieurs personnes, qui, touchées de leur exemple, s'associèrent à eux et apportèrent tous leurs biens à la nouvelle abbaye. On trouve dans Yepcz et dans Sandoval un acte ou contrat de Tan 781, par lequel ces per- .'onnes, au nombre de vingt-six, renouvel- lent toutes ensemble celle donation qu'elles avaient faite ue leurs biens en entrant dans la nouvelle communauté. Selon Ye|)ez, cette abbaye de Saint-Vincent était autrefois du corps de la cathédrale d'Oviedo, et c'était la chapelle des rois d'Asturie, ou de Léon. (BULTEAU.) VINCENT DE SENLIS(Saint-), S. Vinceri- tins Silvnneclensis (Oise, France).— Abbaye de Tordre de Saint-Augustin, fondée dans un faubourg de Senlis , Tan 1059, parla reine Anne, veuve de Henri 1", et mère de Phi- lippe 1". C'était auparavant une église dite de Saint Vincent, depuis longtera|)s délais- sée, et que la reine Anne restaura à ses propres frais pour le repos de l'Ame de son royal éi)0ux. Elle la fit consacrer sous l'in- vocation de la sainte Trinité, de la sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste et de saint Vincent, martyr, et après l'avoir dotée, elle 1.1 donna à dos religieux de Tordre de Saint- Augustin. Le roi Phili[)pe 1", aux prières de sa uière, confirma celte fondation Tan 1069. Les Pajies Calixle il, Honorius II, Inno- cent II, Alexandre III, Clément III, Céles- • in m, etc., et les rois de France Louis VI, Louis VII, Philipi B-Auguste , Charles ^T, etc., Tenrichirent ensuite de plusieurs pri- vilèges. Les chanoines de Saint-Vincent, qui avaient embrassé, Tan 1138, la règle de Saint-Victor de Paris, se relâchèrent plus tard de leur discipline; mais au commence- mci.t du XVII' siècle, ils furent réformés, siMtoul (lar les soins du cardinal de la Uo- chefou(aud. D'autres abbayes imilèrenl leur excnj-lf, et telle fut l'origine di; la congré- gation lies chanoines réguliers do V\in)iO. En outre, Tan 1038, ils érigèrent un sémi- naire, où d'habiles maîtres formèrent, par leurs exemples, de nondireux disciples daits Tétude (le> lettres et d.Mis l.i praliipie des ver- tus. — î;-aini.-\ iiic(Mil-de-Seidis est redevenu do nos jours un collège précieux pour les familles de la conlrée, cl.où, comme autre- fois, la science Cnl acquise sous l'aile de la ndigioii. — Voy., Gallin christ , l. I, col. iVyV, la série de 'ùl .ibbés. \ I.N(:ENT-l)i:-M;i;ri UNE (Saint) (dans l'ancienne <^ampai.ie, aujour.l'hui Terre di; IjilHMJr, royaume de Na|.le>j. — Abbaye de Tordre de Sa nt - Benoli . fondi'e vers le (uminencement du viii' siècle, dans l'ancien diocèse de Venaf. e, près de l.-i souice du Vulturue. i;lle eut pour loiidateurs trois nobles ici^ncurs de IJénévent, PnIJo, Taso. Tato, frères ou parents, disciples, .!il-on, du B. Thomas de Farfa, et qui la gf)uvernerent l'un après l'autre successivement. Elle fn', bâtie dans un lieu reliié près d'une chapelle, dédiée à saint Vincent, et que le B. Tho.'uas avait obtenue de Gisulfe, duc de Bénévcnt. Le saint y plaça Paldo et ses deux parents. Ils eurent bientôt tle nombreux disciples, dont saint Paldo fut le premier abbé. Los premiers religieux de Sainl-Vin(;ent dti Vulturne se distinguèrent entre les autres par une austère et sainte obseivance. Parmi les abbés qui succédèrent aux trois saints fondateurs, on remarque le B. Ambrôise Aulpert, Français, fort estimé du roi Pépin, père de Charlemagne, et auteur d'un Com- mentaire sur l'Apocalypse. Il obtint de Char- lemagne un privilège pour son monastère, et mourut subitement comoie il se rendait à Borne, vers ]';:n 778. (Bulteau.) VINCENT ET ANASTASE (Saints-), AUX THOIS FONTAINES, S. VinccntiifA Anaslafii Triam Fontiuvi ad aquas Salvias, prope uruein Cœnobium (à Rome, hors des murs). — Célèbre et antique monastère do Bénédictins, fondé hors des murs de Rome, Tan 626, par le Pa|)e Honorius I", en l'honneur des saints Vincent et Anastase. Il fut restauré par Adrien l", en 772, l'uis par le Pai'.e Léon III, et enfin i)ar Charlemagne, qui le dota de villes, de terres, de ports, de châteaux, ainsi que l'assure Ferdinand Ughelli, abbé de ce lieu [Italia sacra). L'an IHÔ, Innocent II, l'ayant restauré encore et enrichi de nombreuses possessions, rem- plaça les Bénédictins , ses premiers ha- bitants, par des religieux de Tordre do Cîteaux. Il leur donna pour abbé Pierre Ber- nard, qui fut depuis [)ape sous le nom d'Iîu- gènc III. Honorius III, consacra Tan 1221, entouré de sept cardinaux, l'église des saints Vincent et Anastase. On conservait dans cette église d'insignes reliques dont Jongelinfait Ténumération (liv. vu, p. 5). On trouve dans le môme auteur, une des- cription détaillée des églises de Sainte-Ma- rie Scala Cœli, et de Trium Fonlium, qui étaient enclavées dans ce monastère, et la série de 26 abl)és, dont un gi and nombre furent cardinaux. L'ancien monastère des saints Vincent et Anastase, est encore l'un do ces sanctuaires de Borne que Ton aime à visiter. On y voit toujours les troiséglises qui rend(Mit ce lieu si vénérable, (^elle de Scala i'œli, près des eaux Scilvieiines, est ainsi appelée, parce ([ue sailli Bernard, peiwiaiil une messe qu'il célébr.iit, vil, dit-on, une é<;liclle (|ui mon- tait (h; la terre au ciel, et sur laquelle s'é- levai(Mil les âmes des flél'unls poiu' lesquelhis il oIVra.l alors le saint sacriTue. (juant à Té- gli'^e de Saint-i'aul aux trois Fontaines, elle e^t bâlie sur le lieu uiè.ne où saint Paul tut décap.ié, et où sonl encoic/iujourdbui les trois sources d'eau is (dioièsi? du Maiis, 819 VI V dictionnaire; v.v 810 Js.irllie, France). — Ancienne abliave de l'onlre de Saint-Benoît, fondée l'an 572, dans un fanlioiirg du Mans, par saint Doninole, évô(iue du Mans, et ci-devant, dit-on, al)b6 de Sainl-?.aurent dans un faubourg de Paris. Il dédia l'église de cette abbave en présence de saint (lermain, évoque de Paris, y mit des relijfieu!^ sous la conduite de l'abbé Leiise, et la choisit pour le lieu de sa sépul- ture. On gardait en etrol dans ce monastère les reliques de saint Domnole, l'un des plus grands évêquesde son temps. L'abbaye de Saint-Vincent du Man<;, était autrefois ile la congrégation de Ciiczal-Benoîl; elle s'unit lan 1G36, à la congrégation de Saint-Maur. VINDÉSKIM. — MoMa>^^ôre de clianoines réguliers, fondé, l'an 1386, prés de Swcd, dans le diocèse d'L'ireclil (Hollande), sur un fonds de terre dorme par BcrllioldTbonliave. Ce monastèie, par (lérard (Irool ou le Grand, instiinleur des Clercs de la rie commune ou Htirihélcmitcs, devint le chef d'une con- grégniion assez célèbre dans la Hollande et dans l'Allemagne. — ^ ^■oy. Dicl. des Ordres rclitjieiix, t. m, [1. 913. MIUilNITE (La), T //(/mi/a» (France). — Al)ba\e de femmes de l'ordre de Cîleaux, .sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1-^08, h trois lieues environ de \vn- d(3me : elle était du diocèse du Mans. On iiltribue sa fondation à Jçan de Moiiloire, iumte de Vendôme, et h Aiglantine sa fonnne. Selon d'autres, Pierre de Vendôme, aurait fondé cette abbaye, l'an 1247. Elle était considérable, et jouissail d'un riche re- venu. VISICiNEl'L, Visiynolium. — Ancienne abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, sous liiivocation de la sainte Nierge, (pii avait été fondée avant, l'an 1178, dans le diocèse d'Amiens (France), et (lui fui dans la suito ( édée au!i religieux célestins d'.\miens. — l.^dnllia christ., t. X, col. |230, mentionne 3 abbés. VISION DE JÉSUS. — (Ethiopie, Afrique). — Célèbr<î et immense monastère, situé dans la [)roviuce de Tigré, sur une haute mon- tagne, au milieu d'une forêt, et dans une fllfreuse solitude. Suivantcertains voyageurs, il y a plusieurs milliers de religieux dans ce monastère. VITE (Saist-I, Sun Vito, S. litus (dio- cèse do MesNine, Sicile). — AbUiyc de l'or- dre de Citeaux, fondée l'an 12V7. (Jongelin.) VIVANT SOUS VERGEV (Saint ), PRES NUITS, 5. Yivenlius, VcrgiacumyVerzincum, Viriziacnm. — Ancien monastère de France, de l'ordre de Saint-BenoU, fondé, près de la ville de Nuits, en Bourgogne (petite ville de la Côle-d'Or, h 10 kil. de Beaune), l'an 890, ou l'an ft2V, selim d'autrçs. On lui flonne pour fondateur Manas^è>, comte do Bourgogne, a\ec Ilennengade, sa fenune, et xm frère Walon, évôqiie d'Aulun. Le pieux fondateur y fut inhumé, ainsi ()u'Hcnnen- gade. Ciuillaume, abbé de Dijon, rétablit la discipline dans ce monastère, qui devint plus lard titi prieuré de l'ftrdre de (>luny. — LeGalliachrist.yi. I\ , col.V42, lueiilionno quelques abbés et prieurs. VIVABIS. — Nom d'un vieux monastère mentionné dans le Gallia christiana, i)armi ceux qui ont autrefois existé dans le diocèse de Bourges. 11 doit son origine à la cellule d'un saint prêtre et martyr, nommé Léopar- din, dont on faisait la f(ite dans ledit mo- nastère, le jour des nones d'octobre. Cette cellule avait été biUie près du lieu d'Aubi- gny, sur un fond nommé Vt caris, où s'éle- vait un oratoire érigé à saint SvmpUorieu. — Voy. Gallia christ., t. I, col."^ll8. VIVIEB (Le) Vivarium (diocèse d'Arras, Pas-de-Calais, France). — Abbaye de femmes, de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1219 ou 1227, en l'honneur de la sainte >"ierge, par Eu.slachc de Neuville. Elle était d'abcrd;\ deux lieues d'Arras; elle fut plus tard tranf-r férée dans l'enceinte de la ville. Grégoire IX, Innocent IV et Alexandre IV, confirmèrent ou accruient ses privilèges. — Voy., Çalliu christ., t. III, col. 460, les noms de quelques abbesses. VniEUS (Calabre ultérieure, royaume de Naples). — Ancien uionastère, biUi au vi' siècle, près de Scjuillace, |»ar rillu.stre Au- relius Cassiodore, homme d'Eiai, écrivain latin, et premier ministre de Théodoric, roi des Golhs. \ers la lin de sa vie, ce grand jiersonnage se retira datis ce monastère de Viviers qu'il avait fondé près do sa ville na- tale. Là, il s'occupa 5 composer d'utiles ou- vrages, à rassembler et h faire copier par les mojnçs les précieux manuscritsde l'antiquité. Il mourut vers S'To, avant véou près de cent ans (Den. Sainte-Marthe a écritsa Vie).— Cas- siodore composa |»our les (Religieux de son abbaye un traité sur la manière (le bien apprendre les saintes lellies, et d'autres ouvrages pour les initier aun sciences hu- maities, et les rendre capables de bien trans- crire les manuscrits. Son monastère avait deux abbés, co qui était conforme, dit Bul- teau, à l'usage de «pielques communautés d'Alrique. Peut-être, ajoute-t-il, l'un gou- vernait-il le monaitère de Viviers, et l'autre élait-il chargé de veiller sur les ermites, do la montagne de Castcl, qui élftil lout nroclie. Cassiodore parlant de son abbaye, l'appelle une fois 3/onasrcria.(i46r<'y(^c/e/'/(i«^ de sai»l Benoit.) VIVIGNIS , ViynegnieSt Vttus Yinttumy Velus yinea, ou Vinea Nos(i-œ Uomimr (dio- cèse de Liège, Belgique). — Abbaye sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée avant l'an 1235, pas loin de !a Meuse, au-dessous do Liège, sur le chemin de Mai^slrichl. Elle fut d'abord fondée pour des femmes de l'or- dre de Saint-Augustin, et fut double dan& l'origine. Jeand'Apia, évoque de Liège, l'an 1235, sépara les deux habitations, et forma deux familles, l'une de femmes, l'autre (1 hommes. La première demeuri^à Vivignis^ avec l'abbesse .Mathilde, et dans la suite elle embrassa la règle de Clleaux. La seconde vint, avec le prieur Uener, habiter à Bello- Fagel, monastère de l'ordre de Saint-Augus- lin, h deux lieues de Liège, dans le paya 821 VOL DLS ABBAYUS ET MONASTIJIF:?. YOU 82^2 (rOuIre-Meuso, fondé Tan 11.'23 par un cer- tain Kohert, religieux liu mêrae ordic. — Vov., Callia christ., t. III, col. 1040, la série do 35 nbbesscs. V01:U(Le) PBÈS CHERBOURG, Votiim, B. Maria de Fofo, ou Cœsaris Burguin (dio- cèse (le Coutances, Manche,, France). — D'a- bord éj^lise de chanoines sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée vers l'an 1030, à la suite d'un vœu fait |)ar Guillaume, duc de Normandie. Près de cent, ans plus tard, l'im- pératrice Mathild©, femme de l'empereur Henri V, pour accom|)lirà son tour un vœu qu'elle avait fait dans une tempête sur la Manche, ajouta à cette église une abbaye, d.Mis K'i(}uelle Algari, évêque de Coutances„ institua des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin, appelés du monastère de Saint-Victor de Paris. Elle fut appelée VAh- bai^c du Vœu t et placée de nouveau ."^ous l'invocation de la sainte Viepge, Eîl-e fut en- richie par Henri II, roi d'Angleterre, fils de la fondatrice, de biens , d'honneurs et de grands privilèges, et devint l'une des plus considérables de la Normandie. Urbain III, Nicolas IV, Clément VI, et d'autres Papes, (Onfirmèrenl et accrurent ses privilèges. Elle eut beaucoup àsoulîrir pendant les guerres des Anglais, el fut plusieurs lois dévastée et dépouillée de ses biens, surtout dans les années 1^95 et 129G. La discipline s'y étant relâihée dans la suite, l'étroite observance de Bourgachard y fut établie vers la fin du xvu' siècle, par les soins de Charles-Fran- «;ois de LoméiiiCi évè<|ue de- Coulances, et de l'nbbé Alexandre Le Jay. — ^'oy., Gallia christ., t. XI, col. 9il, la série de 42 abbés. ^'OISI^S, lésines, Vicinœ ou B. Maria de Mciniis (diocèse d'Orléans, Loiret, France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, sous l'invo.cationde la sainte Vierge, fondée l'an 1213, par les soins de Manassès, évoque d'Orléans, et ensuite dotée el enrichie par h;s seigneurs de Beaugency, du Puiset, d'Or- léans, de RunoWiy, de B.eauviller, de Me- liU'g, de Faverolles, de Bermenville, etc. Le l'ap'C Honorius III donna, l'an 1219, une bulle de coidirmation en sa faveur. — Voy., a allia christ., t. \ III, col. 158S, la suite de 3'v abbcsses. VOLCOLDERA, Voikotderoda. — Abbaye de l'ordre de Citeaux, fondée l'an 1131, lians le diocèse de Mayence, et dans la Thuringe (Allemagne). Elle était fille de Carnpen, de la ligne de .Morimond, cl eut pour fondaliicQ Heliid)iir^e , conilcsse de Glichcn. — Ly (iallia christ., t. V, col. o9(>, mentionne 2 abl-é.. VOLISIEN (Saint-) DE KOlX, l'uxnisc M naslerium. --Abbaye de France, (jui pa- wdt avoir élé d'abord de l'ordre de Saint- Bcrioll. Elle fut fondée vers l'an 790, \\ Foix (Ariégej, par Charlemagnc, dit-on, eu mé- moire (l'une vicl(jir(! remportée .sur les Sar- rasins. Roger, comte de (>arc/issf,jine, el .\dér Uiide, sa l(Mmue, lui conl'éièrenl plusieurs biens, en 988 et en 1012. Elle fut dans la >uile occupée par de> chatioine^ réguliers, appelés de F(.'..\ \m Kainfiid, rdmie de 'I'(»u- louse. Celte abbaye reconnaissait pour ses fondateurs les conïtes de Carcassonne,el pour ses bienfaiteurs les comtes de Foix. Hono- rius III confirma toutes ses possessions par une bulle, l'an 1224. L'abbé prenait rang comme seigneur à côté de l'évoque de Pa- miors dans les comices de la province. L'ab- baye de Saint Volusien s'unit 5 la congréga- t'fjn de France le 16 décembre 1658. Elle était du diocèse de Pamiers. — ^'oy., Gallia christ., t. XIII, col. 180, la série de'42 abbés. VOLVIC, Yolvicum (diocèse de Clermoni, en Auvergne,. France). — Abbaye sous l'in- vocation de saint Prix, fondée de 674 à 689, pgr saint Avit, évêque de Clermoni. Godon, ])arent de saint Prix, en fut le premier abbé. Elle élaitàcinqmille pas de Clermoni, et à la môme distance de Mauzac, abbaye de l'ordre de Cluny, dont elle était, au xviii' siècle, un petit prieuré. VORST, près de Bruxelles, Forestum (Bel- gique). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Benoît, sous l'invocation de la sainte Vricrge, fondée l'an 1096, dans un faubourg de Bruxelles, par Gillebert, fils de Baudouin d'Alost. Ce chevalier, en partant pour la croisade, donna son alleu, |)rès d'Alosl, à Fulgenl, abbé d'AlKighem, afin que dans le lieu dit Merchtcm, |)iès Bruxelles, il cons- truisit un mojiaslèreen l'honneur de la sainte Vierge, sous la règle de Saint-Benoît, où sa mère Oda et sa tille Lutgarde prendraient l'habit monastique. Lé lieu ayant paru pei\ convenable, l'abbé Fulgenl transféra, l'an, llOJi. ou 1107, le monastère dans l'église dQ Foreslonsem, qui lui avait élé donnée par Odon, évê(iue de Candjrai, ou par Francôn, châtelain de Bruxelles. Le monastère, dit B. M. in Foresto, était resté depuis la pre- mière fondation i\n prieuré soumis à l'abbé d'.Mïlighem; ujais Gui, évêque de Cambrai, le délia de celte soumission l'an 1238, et le sépara d'Alïlighcm, en laissant seulement à l'abbé le droit d'une double visite par année. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 55, la série de 30 abbesses. VOSI DU PUY (SuNT-), S. Evodius Ani~ cicnsis ( au Puy, Haule-Loire, France). — Abbaye (jui, d'après, le Gallia christ., était devenue séculière et à la collalion de l'évô- (lue du Puy. On ignore son origine, qui re- monte avant 988. Une charte, rapportée par les Bénédictins (t. II, col. 758) nous apprend que l'an 1082 un chapitre de chanoines fu^ érigé dans l'église de Saint-Evode. (hélait la piemière entre les églises collégiales de l.i ville; des documents du,cartulaire de Sainl- livode attestent (pie plusieurs vivaieni jadin en communauté dans ce cloître. Il n'y a ma i nlena ni (pie lie iiiechaiK unes, disait le G al- lia chri.st., et l'abbé obtient lang dans l'église cathédrale, quoique sans cauonicat. L'église (ie Saiiil-Evodo, sé[)ulluro des évêk), (près Pro- vins, Scine-cl-M.irne , France)- Amicn I«J WAG DICTION A ÏUE \\\L 82 1 ))ncuré, fondé vers l'an 1087, h deux lieues de la ville de Provins, par Raynaud de Voul- toii, cl Odeline, sa femme, qui oblinrenl de l'abbé d'Essones (près Château-Tliierry ) un certain nombre de religieux , auxquels ils donnèrent une maison et des revenus. Ce prieuré j)araît avoir été assez im| ortant du- rant le moyen âge. On peut en voir i'iiis- toire dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 2* série, t. 1, p. 331 ; yoiice his- toriaue et archéologique sur le prieuré de Vouiton, par M. Ilouiquelût. VUANWKN-PARCK, Parcum Dominarum (Belgique). — Abbaye de femmes, située en- tre Aersfliool oi Louvain, dans le diocèse de Malincs. Klle fui fondée, dit-on, par les époux Jean IIu 'ues et Béalrix, demeurant à Parck, li'S(iucls, se voyant sans enfants, résolurent de consacrer une part de leurs biens h b(\tir uu monastère de frlles, sous la règle de Saint-Augustin. Mais vers l'an 1215, ce monastère embrassa la règle de Clteaux. En 1216, Henri, duc de lorraine et de Bra- bant, donna des lettres de confirmation en sa faveur. — Voy., Gallia christ., t. V, col. 7i, la série de 39 abbesses. VULMER (Saint-) DE ROIEOC.NE, Vul- marus Bolofiicnsis (Pas-de-Calais, France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, fon- dée dans la ville de Boulogne, vers Tan 1108, par Eustache, comte de Boulogne, Ide, sa jnèro et Marie, .-a femme. Elle s'unit h la congrégation d'Arrouaisc. Les comtes el comtesses de Boulogne furent ses principaux bienfaiteur>. Elle était di- l'aru-ien diocèse de Bftulogne, uni aujourd'hui h celui d'Ar- ras. Cette maison (ut cédée, l'an 1032, aux prêtres de TOr loire, qui toiiaienl un col- lège. — Voy., Gallia christ., t. X, col. 1012, la série de 30 abbés. w AVADEGASSEN, }yadajotia. — Abbaye d'Allemagne, de l'ordre de Prémoiilré, sous l'invocation de la sainte Vierge, fondée l'an 1135, dans le diocèse de Trêves, sur les bords de la Sarre, à une lieue do Sarrelouis, par Gisèle, veuve de Frédéric, comte de Sarreponl. Ix's Pa[)es Eugène lil l'an 1152, Alexandre 111 en 1170, Céleslin 111 en 1197, conlirmèrent ses possessions et ses libertés, ^.'empereur Charles \, donna aussi un di- plôme en sa faveur l'an 1521. Enfin l'empe- reur ('hnries \], lui accorda des lettres de prolodion Tau 1727. — ^'ov., Gallia christ., t. Xlll, col. 058, la série de 35 abbés. WADSTKNA, (ancien diocèse de Linkœ- |iing, Cioiliio, Suède). — Abbaye de femmes, fondée I ar >;iinlo Brigille, vers laii 1303. WAKHMONT, Portas B. Maritr. — Ah- bnyedç l'ordre de CUcaux , qui fut forjdée »'an 1V13, près la ville de Leyde ( Hollande méridionale). Elle étidt dans l'ancien dio- C^so do Harlem. So!i fondateur fut Jean , vcij^'ucur d(! Woude et de Waermont , qqi ubiiui pour fonds un vieux caslel do Cuil- laume >1, comte de Hollande. Ses premiers religieux vinrent d'Iseltein, de la ligne de ^lorimond. WAEUSCHOTEN, Curia B. Mariœ. — Xh- baye de l'ordre de (liteaux, (jui a existé di''ns Je diocèse de (iand (lU'lgi(pie). Elle était fille de Waermont, eti Hollande, et avait été fondée l'an IVVG, par Simon de la Cour ou deAierdmne,et sa fenunc Margueiiie Hufera. Elle fut transférée dans la suite dans la ville de dand, h cause du lunmlle des guerres. — Voy., Gallia christ., t. ^ . I >VA(iEHArSKN, n'alsritihausrn, (Suisse). — Abbaye de l'ordre de Sainl-Benoît, fon- dée avant l'an 1155, «laiis l'ancien diocèse de Constance, et en 'Iburgovie, au-(!<;ssous de la ville de Stein, par Sillrid , abbé de la rii;Iic abl)aye de Tous-lcs-SaiiUs de Scliaf- l'ouse. Il la fonda en l'honneur de la sainte Vierge, comme un mend>ie de .»on abl'a\(', ei le surnomma Cdla Mariœ in n'agenhaw .Vf»». Celle abbaye est nvulionnéc l'an 1155 conuiic possession de l'église de ConsiaMc»^ tians un diplôme de l'empereur Frédéric 1" tpii fixe les limites du diO( èse de Constance. — Voy., Gallia christ., l. V. >VALD, .Sj7r« ^cfj^'Jjc/a. — Abbaye de fenunes do l'ordre de Cîteaui , fondée Pan 1200, dans l'ancien diocèse do Constance, (Allemagne), par Buikard, chevalier de \'ii\- kensiein , attaché h la cour do l'empereur Frédéric 11. Ce fondateur y |>la(;a ses deux sœurs Judith et Itha, la première pour ab- besse, la seconde pour prieure. Cette abbaye, suivant le Gallia Christ., était .'i une heure de distance de Juliomago, ville ipii, d'a|irôs le dictionnaire de Baudrand, semble èlie PfurHendorf, en Souabo,ou Tuttlingen sur le Danube (Wurtemberg). WALDEN, Waldense Coenobium, (comté d'Essex, Angleterre). — Monastère d(; l'or- dre de Saint-Benoit, fondé l'an 1130, par (ioolîroi de Mandeville, comte d'Essex, sous l'invocation de la sainte ^■ierge el de l'apô- tre saint Jacques. 11 fut doté el enrichi en- stiile par les comtes d'Ilssex el beaucoup d'autres seigneurs. Plusifinrs rois d'Angle- terie coiifirmèrenl ses privilèges , et dona- tions. — Eo Monastic. Ajitflican. cite un grand nond^ro de chartes données en sa fa- veur. WALDSASSEN, JValdsassum ou Eremita- rum Locus, (diocèse. do Hatisbonne , Baviè- re).— Abbaye de l'ordre de Citeaux, lille de Valkmrodr, (fe la filiation de M(Mimond. Elle fut fondée en 113'», par un jeune seigneur de Woldnmndstein , nommé (icrwic, dont longelin raconte au long rintéressante his- .oire. (liv. m, p. 3. ) Dans un >oyage avec ■Jhéobald , manpiis (hs >'olenbourg cl sei- gneur de Bavière et Boiième, Cerwic ayant éié blessé par mégarde grièvement, ce sei- giiour, son ami, fut lellemenl frappé de cet accident , que, renonçant au monde, il prit 8Î5 >VAL DFS ABBAYîiS ET MON.VSTEUES. WAR nû riiabit de Sainl-Benoît , dans le monastère de Sigibert, nrès de Cologne. Plus lard, avec Je concours de Chunon, évoque de Uatisbon- ne, il jeta, dans une forêt déscte, apparte- nant à scn ancien ami Tln^obald, les fonde- ments de l'abbaye de Waldsasscn ( lieu des ermites). Trois religieux tle Wall^cnrude en fureril les premiers habitai. ts. Celte abbaye fut érigée sous le titre de la B. Marie et de Saint-Jean l'évangélisle ; sa consécration so- lennelle par Chunon II , évêque de Uatis- bonne eut lieu en 1179, en présence de l'empereur Frédéric Barbcrou.vso, qui venait de célébrer son mariage avec Adélaïde, fille du même Théobald , l'ami du fondateur. h'abl)aye faisait partie de la dot de la jeune jirincesse. Depuis ce temps jusqu'aux nô- tres, écrivait Jongelin, elle a toujours été du domaine im|)érial. Ses abbés i)reiiaient lang parmi les princes de l'empire. — Le même annaliste donne la série de 38 abbés. (Liv. m, j.. 5.) WALERS EN FAIGNE, Waslcrense Mo- nasterium. — Ancienne abbaye, sous l'invo- calion de saint Pierre, fondée Tan 657, dans le diocèse de Cambrai (France), par le B. I.andelin, le londatour de Crespin, de Lob- bes et d'Aulne. — Le Gatlia christ. , t. III, col. 77, la mentionne parmi celles qui n'exis- taient déjà plus au xviii' siècle. WALUEY, Walheya ou Walliense Cœno- bium, (conilé de Lancaster, Angleterre). — Abbaye de Tordre de Cîteaux, mentionnée jtar Jongelin, comme ayant été fondée l'an 1296, par les ancêtres des soigneurs de Lasey, comtes de Lincoln. Elle est fdie, dit-^ il, de Camberraari, de la fiUalion de Clair- vaux. WALKENBEDE, Walkenreda, (Allema- gne;. — Belle et riche abbaye de l'ordre de rîieaux, fille de Campen , fondée l'an 1124, ou bien l'an 1127 ou 1128, en l'honneur de la Bienheureuse Vierge ^larie , et de saint Martin, confesseur, par Adélaïde, femme do >olrkmar, comte de Lanterberg et Cletten- bcfg, des comtes de Honstein. Elle était du diocèse de Mayence, et fut consacrée l'an 1136, par l'archevêque Adelbcrt 1". En 1132, elle obtint des privilèges et des donations (le l'empereur Lothaire. Les comtes de Honstein, bienfaiteurs de ce lieu, y avaient leur sépulture. — \oy., Gallia christ., t. V, col. o9"i, la mention de quelques abbés. WALI'LlUiE (Sainte) I>BES D'HAGUE- NAU,.S'. Wulpuryis on Wuldeijurfjis , {(Uo- cèse de Strasbourg, Bas-Uliin , France). — Abbaye de l'ordre de Saint-Benott , fondée l'an 107V, par rhéounji.% 'H.i\ièr(;l. - Aiiei(înne abbayo do l'or'lre de Saini-Ben'd', l'Midée vers l'an 6.'f0, dans la ville d'Aichstadt ou Eichstadl. W A II DON, Wardonia ou Sartiim B. Ma- riœ in Wardonia (comté de Bedfort, Angle- terre).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille de U'eval. Elle fut fondée l'an 1136, par un noble anglais nommé Walther Esf/ec , dont nous avons parlé ailleurs, et qui fonda deux autres monastères. — yoy. Bioal. Les rois Etienne et Richard 1" confirmèrent la fon- dation et les donations de cette abbaye. — Vov. Monastic. Anglican. WAREWELL, Wherwellense Ca>nohium ^ (comté de Southamplon, Angleterre). — Mo- nastère de femmes de l'ordre de Saint-Be- noît, fondé par la reine Elfride, femme d'Edgar, roi d'Angleterre, en l'honneur de la Sainte-Croix, en expiation du crime qu'ellç avait commis en faisant mourir l'an 978, le jeune prince Edouard, fils aîné d'Edgar, afin d'assiirer la couronne à son proi-re ii\s. — Voy. Monastic. Anf/lican. WARNETON, Warnestonium (Flandre oc- cidentale, Belgique). — Abbaye de (;hanoi-> nés d'abord séculiers, puis réguliers, dans la ville de ce nom, sur la Lys, à trois lieues de la ville d'Ypres. C'était d'abord une église de chanoines séculiers, sous l'invocation de saint Pierre, lesquels, en 1138, embrassè- rent la discipline régulière en s'associant à la congrégation d'Arrouaise. Il est fait men- tion, pour la première fois, de celte église encore séculière, dans un acte de 1126, par lequel Adèle, dame de Péronne et de War- nelon, confirme les possessions accordées à ladite église par ses prédécesseurs, en lui accordant de nouvelles grâces. En 1138, Thierry d'Alsace, comte de Flandre, ap- prouva les lettres de Milon, évoque de Thé-» rouane, qui transformaient les chanoines sé- culiers en réguliers, avec l'agrément de la, dame de Péroime et de Warneton. Le chapi- tre de Warneton est cité encore sous lan 1139, quand la môme Adèle accorda une. partie du mont nommé Dodeiin, aux pauvres religieux qui servent Dieu et saint Pierre dans l'église de Warneton, sous la règle de saint Augustin et rinstitut de Saint-Nicolas d'Arrouaise. — Le Cameracum christ., p. 295, donne la liste de 34 abbés, depuis Gau- thier I", vers 1142, jusqu'à Augustin Meyer» installé le 10 octobre 1758. Le dernier reli- gieux de celte maison, M. Blanquart, étaili encore, en 1846, curé de Warneton. WASTEN ou Watzen (Saint-Sauveur de)^ (Suède), — Monastère de femmes , fondé, par sainte Biigilte; en 1344. 11 fut rebAli en 1384, dans un lieu plus connnode, et l'évo- que de Lincopen y introduisit solennelle- ment les religieuses et les religieux. C'est de cette épotpie qu'on date quehpiefois la ffuidalion de ce monastère. Sainte Calheri>no de Suède, a|)rès la mort YAS'r, Wastum (France). — Ancienne ab- baye sous l'invocatidn de sain', Michel, (jui existait dans l'ancien diocèse de Kouhtgne, uni aujourd'hui à celui d'Arras (l*as-do-Ca- lai>). Klle avait été reconstruite vers l'an 1091. WATKN, Watiimm ou Guatanum Fran- ce). — Ancien monastère et prévôté de l'ordre de Saint-Augustin, sous l'invocation de la sainte \ierge et (jui était du diocèse do Saint-Omer. 11 doit son origine h un prêtre nommé Olfride, qui, venu di; la Flan- t'r'; orientale, se fixa, vers l'an 1072, en ce lieu où déjh existait une chapelle en l'hon- neur do saint lU(|uier. 11 parvint, dit le Ca- tnernc. christ., h délaclier NN'aten de la dé- j)endan(e de l'abbaye de Bcrgue-, etau>>sitôt il y rassembla des (lisciples. Des chanoines, des clievaliers tirent éclater leur munilicciice envers la nouvelle coinuMin-iuié; mais ,\dèle, ( omtesse de Flandre, et son lil> Uobert le Friso >, se distinguèrent surtout parmi les bienCaiteurs de cette maison, (jui a dépendu du diocèse de Térouane, puis do Saint-Omer, et paraît avoir ét('' d'abord une prév(')lé, puis nue al)baye, et être enlin iccievenue prévi'jlé. Klle suivit toujours la règle de Saint-Augus- tin, jus(ju'h l'érection de l'évèché de Saint- Omo", en 1553, époijue où cette prévôté fut éteinte et où ses revenus furent unis à la men^e épiscopale. Thierri d'Alsace, comte de Flandre, mort en 1108 ou 1109, fut, dii- otj, inhumé à Waton. Kniin cette maison passa aux Pères anglais de la Compagnie de Jésus, (t (rnrrnc. Christian.) >VAII;UIN(.I;N, //. mriœ in Ihthirrm Cœ- n'hiitin (Hollande). — Abl)aye do l'ordre de <.ii(*au\, [irès de la ville d(} La Haye, fondée l'an 1^85, pai- Henri de Uacdwyck, maréchal liérédii.iiro de Hollande, et sa femme Ma- llnlde d(î Kaepberst, avec l'aiiprobalion de David de Hourgogne, é\A(iuc d'L'lrecht, de Jean de Cirey, k'V abbé géiiéral de Cileauv, (it de Henri,. il)bé (h; (ilampen. W'AN liUlJi^' , Wnrerln/a , Wairrhicnsç C(rnoOium (comté d" Surrey, Anj^leterre). — Abbaye de l'ordre de Cîteàux, fille de r Au- mône, do la tiliation de Cîteanx. Klle fut fon- dée l'an 1129 par Cilbert Caunt, comte do IJncohi, selon Jongelin. Nicolas, iV' évô(]ue de Winchester, fui inhumé dans cette ab- baye en 1280, tandis (jue le c(eur du mômtv prélat était porté dans sa cathédrale. Le Mo- Jtastic. Ànijiican. donne |)oiir fondateur .^ cette abbaye ("luillaume Cilfard, évèijue de Winchester, et pour date l'an 1128. Klle était sous l'invocation delà sainte Vierge; Jonge- lin la place dans l'ancien diocèse do I.incoln. WKDINi.HAUSKNou AKNSBEIUI, Insiila li. Mariiv (Alleniagne). — Abbaye de l'ordre de Prémonlié, fille (Je Cap|)cnberg , fondéi; non loin de la ville d'Arnsberg, dans un lieu très-agréable, l'an 1157, suivant Le Mire» on mieux, l'an 1170, par Henri, comte d'Arns- berg, (jui, après la mort de sa femme Kr- mongarde, y prit lui-même l'habit religieux. Ce monastère, que le Gallia christ, placo dans le diocèse de Cologne, vénérait (onune patronc sainte Benoite, vierge et martyre, dont il possédait les reliques. — Vov., Gal- lia christ., 1. 111, col. 801, la série de 29 pré- Mjts et abbés. WICDON (comté de Northamplon, Angle- terre). — L'un des trois monastères de fem- mes fondés au vn' sitVle, par sainte Wèro- burge, à l'aide des pieuses libéralités d'K- thelred, son oncle, roi de Mercie, q\i\ l'avait chargée de rétablir la discipline monastique chez toutes -les religieuses do son royaume, — \ny. ci-dessus Hamiilry et Tuintham. \N KINCAUTKN, }yeiii(jarta ou Yinearutn Monastfriiim. — Abbaye d'Allemagne do l'ordre de Saint-Benoît, .-ous l'invocation do. saint Martin, fondée vers l'an 1053, dans l'ancien di(»cèsede Constance, et près !a ville de Bavenspurg, Son f(Mi(lalour fut Wel- phe 1", duc de Bavière, (jui y transféra (juel- (ju(! temjjs ajuès des religieux du monastère, (i',\ltorf, (Ml Souabe, Cv monastère devint ri- che ei magnili(jue. C'était l'insigne sé|»ul- ture des princes de (iuelfe,i>armi les(juels oi\ di>tingue Judith, feunuo du fondateur, (jui fui inhumée avec honneur h Woiugarten, l'an lOUV, I ar (ielxdiard. évê(]ue de Cous- tance, — Noy., Gallia christ., [, V, (ol 1051, la série de JO abbés. WKISSKMBOIJBC , Weissnnhtir(/um on Wirlzcinhurf/nin (.Allemagne , Bavière), — Abbaye de l'ordre do Saint-Benoît, sfuis l'in- vocation de saint Pierre et .•■aiiit Paul, et seml)ourg avant d'être archevèijues de Mayence ; Bernard, évè(juc de Worins, (jue Charlemagne envoya, " à Borne avec saint Adelard de Coibie, gou- verna aussi ce niona>>tère. On distiigue jiar- mi ses religieux le savant Otfroy, discqdo d(! B.iban-.Maur, (jui «onnuen^-a le j remier,. dit Biiteau, i» j'olii- la langue leutoniijue o\i allemande, trè>-i»ou cultivée jus(ju'alors, el (|ui traduisit en vers teulotu(jues une partie de l'Kvangile. 11 lit cette version , ajoute Bulleau, par l'ordre de Louis^ roi de Cier- 829 WEN DES ABBAYES ET MONASTERES. WEH R30 ni.niiie, afin que le peuple, en apprenant et clianlant des vers dont le sujet était saint, s'abstint des airs lascifs qui corrompent les mœurs et blessent les oreilles ch.istes. — Ce monastère était dit exempt et impérial. C'é- tait avec Fulde, Kempten et Muibach, Tune des quatre abb«yes du saint empire romain, qui jouissait de la dignité ducale, et dont les abbés étaient princes de l'empire. Elle s'unit, en li82, à la congrégation de Burs- feld; mais l'an 15'^-6, elle fut transformée en un collège de prêtres séculiers. Klle était du diocèse de Spire, suivant le Galtia christ. — Vov. t. V, col. 7i1, la suite des abbés. WEISSER-DAL, Tuta-Tallis (ancien dio- cèse de Ripen, Danemark). — Abbaye de l'or- dre de Citeaux, fille d'Hareswald, sous Cî- leaux, fondée l'an 1162. WEISSER-HOLM , Tuta Insiila (ancien diocèse de Drontheira, Norwége). — Abbaye de l'ordre deCîteaux, fondée l'an 1207. Eile est Qlle de Linsec, sous Clairvaux. WELLEHRAD , Welleradium (diocèse d'Olmùtz, Moravie, Etats autrichiens).^ Abbaye de l'ordre de Cîleaux , fdle de Plas et de la filiation de Morimond, fon- dée l'an 1228, sur les confins de la Hon- grie et de la Moravie, par Ottokar, roi de Bohème; elle fut jadis splendidc, mais elle lut pillée à diverses reprises par suite des continuelles excursions des Turcs, des VVal- laques et des Hongrois. Au temps de Jonge- iin (vers l'an 1638) l'église était encore en- tière, mais les autres lieux réguliers étaient détruits et en voie de reconstruction. L'abbé de Wellehrad avait le premier rang entre les autres prélats de la Moravie; il siégeait et votait avant eux dans les comices de la province, et il occupait la seconde place après l'évêque d"01mulz. — Voy. la charte de fondatioh, dans Jongolin, liv. y, p. 4i. WELLS, Wellense Cœnobium (comté de Pommerset, Angleterre).— Monastère de l'or- dre de Saint-R'jnoît, sous l'invocation de saint André, fondé ou plutôt doté l'an 766., par Cynulpho, roi des Saxons occidentaux. Le roi Edouard le Confesseur conlirma ses possessions par une charte de l'an 1063. — Wells, autrefois siège d'un évôché catholi- que, est aujourd'hui une ville d'Angleterre, à 24 kil. S. de Bristol. WELTENBURG ( près Ratisbonne , Ba- vière). — Abbaye qui aurait été fondée, se- lon quelques-uns, jiar Tassillon, duc de Ba- vière. Mais il esi plus probable qu'elle fut bâtie par le duc Théodon, lequel fut baptisé par saint Rupcrt ou Robert , év6(jue de Worms, puis de Sallzbourg. — Voy. In lie de taint Riipert, publiée par Canisiiis, Heti- scheuius ci M.ibillon , 27 mars. — On doit donc placer la fondation de celle abbaye vers la fin du VII' sièf h;. WKNLOCH» Wenlocente Cnnobinm (rornlé de Salc(), Angleterre). —Ancien monaslère (le fonunes de l'ordre de Saint-Benoit, dont "ni abbessc sainte .Milburge, sœur do .-ainle (125) A 24 ktl. N. F. iW Diiftsd.lorf. (1^) K'j uioi saxon Ltjtlc hij;nifiaii la ((«lanlitc df! Mildrède, et nièce de Penda, roi des Mor- ciens. Elle mourut vers la fin du vu' siècle, et fut inhumée dans ce monastère. L'abbaye de Wcnloch ayant été ruinée par les Danois ou les Normands , on bûtit depuis et M même, un monastère de religieux clunistes, qui découvrirent, l'an 1101, les reliques d€ sainte Milburge, sous les ruines de l'an- cienne église. La translation s'en fit le 2( mai de la même aimée, et il s'y opéra plu- sieurs miracles , selon Guillaume de Mal- mesbury et Harpslield. WERDEN, Werthina Werda, ou Werdena (Prusse, prov. du Rhin). —Ville (123), et an- cienne abbaye de Bénédictins, située sur la Ruerh, qui se jette dans le Rhin au-dessous de Cologne. Elle fut fondée vers l'an 793, eu l'honneur du Sauveur et de la B. Vierge Marie, dans le diocèse de Cologne, par saint Liudger, qui devint lui-môme dans la suite le patron de ce lieu. On y voyait le tombeau de ce saint fondateur et ceux de cinq autres évoques, qui re[)Osaient près de lui dans une crypte, sous des monuments de marbre et de porphyre. Le Galtia christ, donne la série de 67"abbés depuis saint Liudger jus- qu'à Ferdinand d'Erivile, au xviu' siècle (t. III, col. 723), et il place cette abbaye dans le diocèse de Cologne. WERI'BURGE (Sainte-), S. Wercburgœ Cœnobium (comté de Chestor, Angleterre). — Ancienne église et abbaye situées dans la ville de Chester, et oui était sous l'invoca- tion de sainte Svéréburge, vierge, fille de Wulfère, roi de Morcie, et de sainte Ermé- nilde. Sainte Wéréburge mourut à Trent- ham, le 3 de février, vers la lin du vu* siècle. L'église qui portait son nom, à Chester, fut enrichie de riches (irésents par les rois Al- destan et Edgar, qui la visitèrent par dévo- tion. Sous le règne de saint Edouard le Con- fesseur, le pieux Léofric, comte de Mercie, et la vertueuse Godilhe, sa femme, réparè- rent, entre autres églises, celle de sainte Wéiéburge, envers laquelle ils avaient une dévotion singulière. Elle était alors habitée nar des chanoines séculiers. En 1093, on ôla l'église de sainte Wéréburge aux chanoines pour la donner à des moines bénédictins qui furent gouvernés par un abbé venu de l'ab^ baye du Bec, en Normandie. — Voy., Mo-- nastic. Aiujlican.; et la Vie de sainte W'^ré- burge, au 3 février. WEUEMOL'TH (comté de Durham, Angle- terre). — Célèbre monastère de l'ordre de Saint-Benoît, bAti [)rès de l'embouchure do la Wère, l'an 67V, par l'illustre saint Benoît Biscop. 11 le fonda par les libéralités ;es, instruire plus aisément le sim|ile |)eu|)le, qui bien souvent ne sait pas lire. Les tableaux qu'il mit à Were- moulli, après les avoir apj orlés de Korae, représentaient la sainte S'iorge, les douze apôtres, l'iiistoiro évangélique et les visions mystérieuses de l'Apocalypse. Il rapporta aussi de Home, où il lit cin(i voyages, de nombreuses reliipies et une collection de bons livres, surtout des écrits des saints Pères, dont il enricbit son monastère. Zélé en môme temps pour la décence du culte, il )»ria le Pape Agallion de lui permettre d'em- mener avec lui Jean, abbé de Saint-Martin et archicliantre do l'église de Saint-Pieire. Il le plar;! dans l'église de Weremouili, alin «ju'il enseignAl parlaitement «^ ses moines le chant grégorien, et les instruisit h fond des cérémonies dont l'Kgliso romaine se servait dans la célébration do l'ollice divin. Les moines de Saint-Pierre de Weremouth éditaient le royaume par l'éclat de leurs vertus. Le pieux roi Kgfrid, dans le dé^ir de nmltiplier le nombre des vrais serviteurs de Dieu, donna de nouveaux fonds de terre h saint Benoit Hiscop, (pii bAiit dans le voi- sinage le(élèbi-c monastère de Jarrow, sous l'invocation de saint Paul, (les deux monas- tères n'en lai^aient pour ainsi dire (pi'un seul. Saint Benoit avait le gouvernement de l'un et de l'autre. Chacun d'eux avait néan- moins son abbé particulier (jui veillait à l'observation de la règle. L'abbaye de Weremouth, comme celle de Jarrow, fut détruite par les Danois; on la rebtltit en partie. Klle existait encore sous le litn^ d(! prieuré, lorscjue les luonasières furent délrnils sous le règne de Henri \'lll, yers l'an \'o'iS. Ce prieuré était soumis à l'abbaye de Durli un, depuis l'an 1083. — Voy. Monnsiir. An'jlicnn.; — Leiand, Col- kect.:— Bè b', Viiœ ahhnlum; — 'ramier, No(i.ia AL'tuistira: — et la Vie de saint lle- iliutt Hiscop, au 12 janvier. WLUSCH-WKILLH , Werneri Villarium, — - .Xncienne abbaye de l'ordre de Cîleaux, fdie de l'abbaye de Villiers, en Lorraine, dont les premiers religieux, envoyés avec leur alibé en Alsace, commenrèrent sa fon- daiion l'an 1170. l-:ile est de la libation de Morimond. Le (iallin christ, (t. V, col. 851) place celle abbaye dans le diocèse de Stras- bourg (France ou grand du(;hé de Bade). C'est ù tort, sans doute, que Jongelin la cite connue appartenant au diocèse de Spire ou de Wurtemberg. WI'.SBIUJN (Saim-Piehre de) [Bavière]. — L'un des huit monavtères bûtis au viii' .siècle, dans le diocèse de Frisingen, par les comles L'mfroi, Waldiam et lililand, selon l'auteur de VlUslnirr de l'ordre de Saint- Jirn :if. Cf niona^ière eut pour p'cnuer ab!'!' Ilsunge, qui fui Jiié de l'abbaye de Mder- Allaicli. (Juoicpie fondé par Laufroi et ses frères, il dut son accroissement au duc Thas- sillon. Il fut depuis dans le diocèse d'Augs- bourg, dit Bulleau. WKSTMALLE (province d'Anvers, Bol- gi*iuc). — Abbave moderne de l'ordre des Trappistes, élal)lie délinilivement depuis l'an 1814. Ce fut d'abord un |)rieuré, que le Pape Cipégoire XVI établit en abbaye le 22 avi il 183G. Iji comnmnaulé se compose, dit- on, de GO religieux. Celle abbaye est dans lo diocèse de Malines. WLSr.MINSTKK , Wesltnonastericnse Ccc- nobium [h Londres, Angleterre). — Anlitjue el célèbre abbaye de l'ordre de Saint-Benoît» fondée, dit-on, [>ar Siberl, roi des Kst-Aiigles, vers le commencement du vir siècle, liors des murs, au couchant de la ville de Lon- dres, el sur les débris d'un temple d'Apol- lon renversé |)ar un tremblement de terre. Le silence de Bède fait croire cependant qu'elle fut bdlie plus lard nar (juelquos par- ticuliers, et cpi'elle élail dans l'origine peu considérable. On l'aiipelail Torney. Les Da- nois l'ayant délruile, le roi Kdgard la lit rebAlir. lùioiiard le (x)nfesseur la restaura» l'an lOOG, el voulut (juclle fiU honorée d'exemptions t;t do privilèges. Klle en obtint un grand nombre du Pape Nicolas IL On lui donna le nom de We^lmin- ter, ù cause de sa situation, monastère de l'ouest. Cette ab- baye est devenue depuis fort (élèbre p.'r le sacre des rois, |)ar !a séjtulture îles souve- rains ainsi que des grands hommes de \'\:\^ gleterre. C'était la plus riche de tout le rovaiime, lors do la dotruc lion des monas- tères. Henri VIII établit à Westminster un cha[)itre de chanoines se -uliers, et même un siège épiscoi)al, en L'iVt. Thomas Thurley, (]w vécut peu de temps, en fut le seul évA- que. La reine Marie lit revenir les moines en 1540 F.lisabelh rtl.'.blil le chapitre, qui futcoin|0^é d'un doyen et do douze pré- iKMidés. Kilo y mit aussi une grande école pour rinslruction de la jeunesse. — Toy. Dugdale, Monnstic. Antjlic. : et VVidiuoer, llist. de l'abbaye de Westminster, Westminster, un des ipiartiers de Lon-. dres, à l'ouest de la Cité el sur la rive droite orlé à S|)ire, dans la sépulture ordi- naire des empereurs. — Vov., GaUia christ., t. V, col. 1090, la série de 37 abbés. WEVKLGEM (Notre-Dame du Mont- d'Ob-i.ez), Wevelgemium , Mons Aureus, ou B. Maria de Monte Aareo (diocèse de Tour- iiay, Belgicpie). — Abbaye de l'ordre de Ciieaux-, l'ondée l'an ISli i)ar les libéralités de Marguerite, châtelaine de Courtrai, et de Roger, s«m époux. Elle avait d'abord été fr)ndée entre Courtrai et Menin, dans la pa- roisse de Morsclle; mais la commodité de la rivière de la Lise la lit iransféi-er, vers l'an 12Î2, à Wevelgem, où furent transférés en n;ème leni[)S les corps de la fondatrice et de Sara, la première abbesse, inhumés à Mor- selle. Aubert le Mire place ce monastère dans la ville de Courtrai. Quant à son sur- nom ([r^ Mont-dOr, on n'a pu dé<,ouvrir, dit le GaUia christ., d'où il lui est advenu. — yny. t. III, col. 309, l'ordre de 33 abbesses. WICHAM, Wickhainensis Ahhatia (comté d'York, Angleterre). Abbaye de femn)es de l'ordre de Cîteaux, sous l'invocation de la .«^ainte Vierge, fondée avant l'an 12!)0. Le roi Jean confiruja ses possession^ , dans la deuxième année de son règne (1200 ou 1201). 'lelbald, (ils de Payen de Wicliam, paraît avoir été l'un de ses f)rincipaux bienfai- teurs. — Vov. Monaitic. Anfjliran. WMIBKRSHI.SEN. — Abba.^e de femmes de l'ordre de Clteaux, sous l'invocation de In saillie Vierge, foiitièe dans h; diocè>e de Wavcnce fAlleiiia^nc), avant I an 1VH2. WILDSBoriUi ( Bavièiej — Monaslèio situé dans le Icrritoiro «l'Eu lisladl, et dont On attribue la fondation h Charleinagne. (té- tait d'abord une simjiN; chapelb;, dii-on, bâ- tie par le roi l'epin, en l'Iionneur de saint Nicolas. Plus tard, Charlemagr)e, son fils, la changea en un monastère, sf>us le (tontificat d<; (iéroch, èvèqiie d'Eiclisladt , (pu mourut vers l'.in 806. (Bj,i.tkai .) \V1LHERIN(;, lli'.oria (haute Aiilriche ). Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fille d'Eibach, fondée l'an ll'i^G, sur les bords du Danube, |)ar Cholon, comte de Wilhering, fièie d'O- thon, comte de Magland, etfondatcurdu mo- nastère de Pomarium. Ledit Cliolon trans- forma son castel de Wilhering en une ab- baye. WILICA. — Monastère de femmes fondé au X' siècle, dans le diocèse de Cologne, non loin de la ville de Bonn (l<]tats-Prussiens), par Megengos, comte de (iueldre, et (ier- l)erge, sa femme, qui y furent tous deux inhumés. Elle fut d'abord habitée par des vierges qui suivaient les règles deschanoi- nesses, dit le GaUia christ., et non celles des religieuses ; elles furent ensuite trans- formées en religieuses de l'ordre de Saint- Benoît; mais elles revinrent à leur nremier état, à celui de chanoinesses séculières. — Voy., GaUia christ., t. III, col. 780, la men- tion de quelques abbesses. WILLENCOLRI", WUlencurtis ou Insu, a Senardi (diocèse d'Amiens, Somme, Fiance). — Abbaye de femmes de l'ordi-e de Cîleaux, fondée avant l'an 1199. Elle était d'abord située, suivant le GaUia christ., dans lîie de Sénard , sur l'Authie, entre Vi et Alsi. L'abbé de Saint-Riquier, Nicolas de Ville- roye, Henri de Caumont, Gérard d'Abbe- V:ile et Alard de Thuin, lui firent plusieurs donations que confirma l'an 1199 Gui laume, comte de Ponlhicu, et l'an 1201, Thibaut, évêque d'Amiens. Les religieuses se t.ans- férèrfnt ensuite au lieudeWiilencourt,dans le fief de Tlium, où elles bâtirent un mo- nastère vers l'an 1220. Enfin l'an 1G62, les tumultes des guerres les engagèrent à fixer leur demeure dans Abbeville.— Voy., GaUia christ., t. XjCol. 1314, la suite de 15 ab- besses. "NVILTON, Wilfonense ou Viloduni Cœno- biurn (comté de Wilts, Angleterre). — Mo- nastère de religieuses de l'ordre de Saint- Benoît, fondé d'abord l'an 800, par Egbert, roi des Saxons orientaux, et par sa sœur, sainte Alburge , femme deWulstan, comte de Wilton. 11 était sous l'invocation do la sainte Vierge. Ce monastère compte plu- sieurs autres fondateurs ou bienfaiteurs parmi les monar({ues d'Angleterre. Le roi Alfred, le graml vaincpieiir dos Danois, vers la fin du ix' siècle, en fit constiu re un nouveau près d'un lieu où il avait d'abord habité lui-même; il y transféra les Irei/e religieuses qui étaient dans l'ancien et y [)la(;a douze autres vierges sous la con- duite de l'abbesse Radegonde. Edouard l'An- cien, fils d'Alfred ; Aldestan, fils d'Edouard î Edouard et Edred, frères d'Aldestan; le roi Edgar tt enfin (iuillaume le Con(piérant, acirurcnt successivement le monastère de Wilion. — Voy. Monaslic. Am/tican.— Wil- ton est une ville d'Angleterre h 7 kil. ouest de Salisbury. WIMIJNDHAM, Winmndhatnrnsc (Umn- hiiim fcoiiilé de Norfolk, Angleterre).— Mo- nastère de l'ordre (h; Saint-Benoît, (pii dépen- da t rir> l'abbaye de Sainl-Albaii. Il fut fomlâ l'an 1139 lar Guillaume d'Aibaney ou d'.Au- 8S5 WOR DICTIONNAIRE \ML 830 bency, nère de Henri 1", roi d'Angleterre. Ce fut d abord un jirieuré sous l'invocation de la sainte Vierge, qui fut dans la suite érigé en al»l)aye. — S'oy. Monastic Atujlican. >VINBUUN, Wiub»rnense Cœnobium (com- té de Dorset , Angleterre). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint- Benoît , fondée dans le vin' siècle et vers l'an 715, [lar sainte Cutliburge, sœur du roi Ina, et femmed'Al- fred , roi des Nortliumbres. Cette princesse, restée vierge , s'était retirée du consente- ment de son époux au mcnastère de Bar- king, dans le comté d'Kssex, qui florissait alors sous la conduite de sainte Hildesite. Elle en sortit quchjues années a[>iès pour retourner dans le pays de Westsex, où régnait son frère Ina, et y fonda, avec l'aide de sa sœur Coenburge, ral)baye de Win- burn, qui devint célèbre dans la suite. Celte abbaye était double, mais on y gar- dait une très-exacte séparation. L'abbesse gouvernait les deux maisons ; celle des re- ligieux n'était guère (pi'accessoirc. Il y avait h Winburn une célèlire école de filles, d'oij sortirent d'illustres saintes. C'est là que fut élevée sous la sainte abl)esse Telia, sccur du roi, mais plus distinguée encore par sa baute vertu que par sa naissance, î-ainle Lictbe , digne coopératrice de saint Boni- face dans ses travaux apostoliciues en Alle- magne NVINCHELCOMBE, Winchrlcumbense Cœ- nobium (comté de (llocester, Angleterre). — Abl)aye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée l'an 798 par Cenulpbe, roi de Mcrcie. On dit (|u"il la peupla de 300 religieux. Treize évoques ayant à leur tète Wilfred, arcbe- vécjue de Cantorbéry, lircnt la dédicace do son église en piésence de trois rois et de dix ducs. Le roi Cenulplie se trouva lui- même h celte cérémonie, et voulant faire en ce jour une œuvre agréable à Dieu , il ren- dit la liborlé à Kgheit, roi de Kent, (ju'il avait fait pri>onnjer h la guerre. — ^ oy. lUonaslir Aui/lic. , l. I", p. 187. >V1NCHKI'(:(>MBE, }yinchclcumbcnse Cœ- nobium (comté de (llocester, Angleterre). — Monastète de religieuses de l'ordre de Saint- Benoit, fondé l'an 787 [-ar Offa , roi de Mer- cie. — \o\ . Monastic. Anglicnn. WINClil'lS IKB, W'inlouiense Cœnobium snnclimonidliuin (Aiiglelerrej. — .Moiiaslcre de relij;ieuscs de l'ordre de Saiiit-Benoil , fondé l'an 900 à Wincbester i)ar la reine Asw inte et son mari, le roi Alfieil le (irand. Mais ils ne [lurcnt l'un et l'autre mener à fin celte entreprise, (lui fui terminée par leur lils l'jionaiij , dit r.Viicicii. Wir ri'MAM, )\'ilh(imrnse Cœnobium («om- té de St>mer>et, Angleterre). — Moiia-lère de l'ordre dos Chartreux, fondé |tar le roi Henri \\ (de lloV h 1189} en l'Iumneiir de la sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste et de tous les saints, dans son domaine de Wilte- liarn. Ce prince le tlola libéralement. — I oy. la cliaile de fondation au Munust. An- glican. WIZOWlIZ, WizoïriCzium (diocèse d'Ol- iiiutz. Moravie, Etats Aiitin hi( ns). — .Mr»- naslère de l'ordre de Cîteaux, aujourd'hui entièrement ruiné, écrivait Jonjjelin vers l'an 16V0. Le même annaliste ajoute (ju'il n'a pu découvrir l'année de sa fonda- tion. 'NVOFFKINHEIM, 5. Crux in Ahalia (dio- cèse de Strasbourg, Haut-Rhin , France). — Abbaye de femmes de l'ordre de Saint-Be- noît, l'ondée vers l'an 1000 dans la Haute- Alsace, clans un lieu très-solitaire, non loin d'Egarshem et à quatre lieues de Colmar, par les parents du Pape saint Léon IX, ou par saint Léon lui-môme. Ce fut plus lard un simple | rieuré. —Le GuUia christ. y I. V, col. 8V9, mentionne une seule abbesse, Re- gelwide, que la pieuse fondatrice Helvide, mère du Pape saint Léon, manda près d'elle à son heure dernière, et qui l'assura do son salut, dont elle avait eu la corlitudc par une apparition de la Mère de Dieu. "NVONEY, Wodcny et Wethcny {comté de Limerich, dans le Munster, Irlande). — .\b- baye do l'ordre de Cîleaux, fondée en 1205 et dotée de revenus considérables par Théo- bald Waller, frère de Hubert Waller, ar- chevêque de Canlorliéry. (Jon<;eli!'(.) WORCESTER , Wigorniense Cœnobium (Angleterre). — Monastère de l'ordre de Sainl-Benoil , fonilé au vu* siècle dans '"é- gli.se épisiopale de >Vorcester, qui fut ins- tituée lai 080, au temps d'Ethelred, roi do Mercie. — Voy. Munaslic. Anglican. WORMEZELL, Formozella (ancien dio- cèse d'Ypies, Belgi(pie). — Abbaye (jui fut d'abord un collège de chanoines séculiers sous l'invocation de la sainte Vierge, fondé l'an 1008 par un noblechevalier nommé Isaac, seigneur de Forme/elles, près de Furiies. Mais, dès l'an 1100, ces chanoines embras- sèrent la règle des chanoines réguliers de l'iiislilut de Sa.nl-Auguslin. — ^ oy. , (iullia christ., t. V,col. 351 , la série de il prévôts el abbés. WORMHOULT, JVoromholtum (Nord, Fr;ince). — Ancienne abbaye, sous l'invoca- tion de saint Martin, située sur la rivière de Pêne, près de Berg-Saint-Winoc, et non loin du monastère de Sithiu. Elle fut fondée jiar saint Winoc, disciple de saint Berlin, vers la fin du vu' siècle ou le commenrc- ment du vm'. Saint Winoc y mourut le 8 des ides de noveiiihre 710 ou 717, et y fut in- humé, (lette abbaye fut dévastée |iar b.'.s N(»rmands en 880, et iiliis lard, remplacéo par un polit prieuré dépendant de l'abbaye de Berg. Le (iallia christ, ne fait mention <]ue de sailli \Vinoc, son premier abbé (t. V, col. 325.) Il place celle abbaye dans l'ancien dioi èse d'Vpres. WOL'Bl'RN, Woburna, Woburnensis Ab- batia ^comlé de Bcdforl, Angleterre). — Ab- baye de l'ordre de Cîleaux, fille de Fon- taines, fondée en 1U5 par Hugues de Bol- bick, chevalier. Les rois Henri II et Jean sans Terre conlirmèrenl ses donations. (A/o- nasdc. Anglican.) Wy:iMA{U\S\VTO^, Wulverhawptoncnfe Cœnobium {comlé de Slatl'ord, Angleterre). — 8S7 zi:r) Oi:S AIJBAYKS KT AIO.NASTERES. Z N 83H Ancienne al)l)ayc qui paraît avoir été fondée versI'anOOG, enriionneurde la sainif Vierge et de tous les saints, par une noi)le et pieuse dame, nommée VuKnine. Plusieurs rois d'Angleterre conririiièrent ou accrurent ses donations. — Vov. Mmasl. AnqUcnn. WUNNENTHAL, Yallis Ju'cundn. — \h- baye de feirmies de l'erdre de (liteaux, fon- dée vers l'an 1230, en Brisgau, hors des nuirs de la ville de Kenringen (grand duché de Bade, Allemagne). Elle était de l'ancien diocèse de Constance. Klle fut d'abord fondée par les doiis de quelques nobles filles. Elle fut ensuite libéralement accrue par la mn- gnilicence de Rudolfe etHesson, son neveu, conjtes d'Ysenburg, alors seigneurs de lîiis- gau, par les soins desquels elle fut agrégée, l'an 12oi, à l'ordre de Cîteaux.— Voy., Gal- lia christ., t. \, col. 1099. WUUMSPACH, CellaB.Mariœ (Suisse).— Abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée l'an 1259, près la ville de Raperswyl, sur le lac de Zurich, par Rudolfe IV, comte de Rapers- wyl, frère de Henri, le fondateur de Wet- tingen, et par sa femme Malhilde de Vaz. — A'oy. GalUa christ., t. V, col. 100. VRlER-T)E-LA-PEUCHE(SAi>T-),5.^rerf>- Sael {Aula rcf/in). On dislingue, iiarmi les abbés de Zar, Jean Tliéodoric, dejiuis nommé évêque de .Mazarelz en 1V12, par le Pape Jean XXlll; et NVencesi"aw, élu l'an lool, de()uis évôf^iie de Nicopoli et sulfragant d'Olmulz. (JoNc.Kr.iN, liv. v, p. 46). * ZEliELIS, Zedelitziuni (diocèse de Prague, Bohème, Etats autrichiens). — Abbave de l'onlre de Cîteaux, fondée l'an 1 1V3, par une colonie do religieux venus de l'aljltaye do Waldsassen, en Bavière. Son premier abhé fut Expolde, élu ensuite; évêque de Prague, et qui, étant mr)rt avant .sa consécration, l'an 1109, fut irdiunié dans co licni. L'abbaye de* Ze iclis fut cruclleiiienl ravagée par les Hussites, en 1V21; s«;s moines lurent luas- sacré.s, et le monastère détruit de fond en comble. « On voit encore les restes de sa iiiagfij|l(jue église, écrivait Jongeliri, vers 16V0. — Cette abbay(!, aiitr«.'l'oi>> très-opu- lente, est maintenant la nlus pauvre de toutes. On n'y aper(;oii nui lieu rèjjulicr : sur ses débris, on a construit un loul petit couvent » ZENON (Saint) DE VERONE (à Vérone, Lombardie vénitienne). — Ancienne abba_\e de l'ordre d» Saint-Benoît dont on ignore l'origine. Elle était située dans un faubourg de Vérone , et subsistait au vin' siècle , du temps des rois lombards. Après avoir été ruinée par les Barbares, elle fut rebâtie par Pei)in, roi d'Italie, fils de Cliarlemagne , et par Rothalde, évê que du diocèse, (jui y mi- rent des religieux et en augmentèrent les revenus. Ces deux illustres personnages agramlirenl l'église et l'ornèrent de colon- nes de marbre. On y prépara par leurs soins un mausolée |>our recevoir le corps de saint Zenon, évê^jue de Vérone au iv' siè.Ie : cette translation fut, dit-on, accompagnée d'éclatants mi.acles. Pépin, roi d'Italie, qui aimait la ville de \'érone , étant n)ort h Mi- lan , fut enterré roligieusos. (Rilteau.) christ., t. \', roi. 1053, la série de 42 ahbés. ZIBKKKLOO, GnlUœa 7;myor.— Aniienne Zl'UAC.— Monastère qui a existé dans le ni^hase do l'ordre deCîtcni.x, (jui lut fon- ilioièse de Limoges (France). 11 fut fondé déc |»ics la vdle de Devoiilor (Hollande) , av;uU l'ati 1205. l'an H03. Lllc était fdie de CamiM-n , sous V.WVAYÏL , Clara Vallis (Aulriche).— Ah- Moriniond. Klle devint plus tari un prieuré, l)aye de l'ordre de Cîleaux , fille de celle do comme les autres monastères du niûiiie or- Sainte-Croix, |irès de Vienne. Klle fut fon- dre, en Hollande , qui étaient de la filiation dée en 1138 par deux nobles et pieux époux de Morimond. de l'Autriche, Hadmar de Cùopnarn et der- Z1H1\I(]KZKR, ylu/a ^. Aforj> (Hollande , irude, qui, pour se rendre plus agréables Zélande). — N die et abbaye de Vordre do à Dieu, voulurent édifier un monastère à Citeaux , fondée, dit-on,' l'an 1V70. Klle lin-tar de celui de Sainte-Croix, fondé tout est fille du n.onastère de Saint-Sauveur récemment. L'abbé do Sainte-Croix, Codes- d'Anvers, de la ligne de Morimond. Klle chah; , secondant leur désir, prit douze do était dans le diocèse de Middclbourg. ses frères, et avec eux Herman pour abbé, ZINNA , Cenna Nostrœ-Vuin. (ancien dio- et s'en vint à Zwethl , où il jeta les fonde- cèse de .Magdebourg , ville des litats jtrus- ments d'un monastère près d'un château siens , en Saxe). — Opulente abbaye de l'or- appartenant à Hadmar. Or, cornu e ce sei- dre de Cîleaux, fondée en l'iioiineur de gneur se préoccupait de la pensée de trou- saint ^'ite , martyr, l'an llio ou ltV8, par ver un lieu plus pronre h uneabbave, la les comtes de Hnriemont. Celait une colonie nuit des Calendes de janviei-, pendant son de l'abbaye d'Aldenbers^ , près de Cologne, sommeil, la sainte Vierge lui apparut, dit- ZIHCH , Circensis ahbaiia (diocèse de on , et lui parla ainsi : « Va dans les forêts Vesprim , Hongrie). — Abbaye de l'ordre do avec l'abbé Herman, cl faites construire un Cîleaux , fondée l'an 1198. Le Pape Inno- monastère !i\ où vous trouverez un arbre en cent m , par un diplôme donné à Lalran le 3 fleurs dont les rameaux et la cime figureront des calendes de février, l'an 1198, remit h une croix. » Or l'abbé Herman avait eu la l'abbé de ce lieu le soin d'une cause peu- même vision. Tous les deux montant donc datile entre révô'jue de Cinq-Eglises et ft cheval, à cause de l'épaisseur des neiges , l'abbé de Feldvar. (Jongki.in.) s'en vinrent dans les forêts, le long du tor- ZL1F.\L'I"KN , Zuifaltam , ZuifalUiha ou rcnl de Cam|>ion , où, après avoir cherché DnplircsA(/uœ. — Ancienne abbaye de l'ordre longtemps , contemplant tous les arl)res, ils de Saint-Benoît, sous l'invocation do la découvrirent enfin un superbe chêne cou- sainte Vierge, située non loin du Danube, vert de feuilles et de fleurs, au milieu de h trois milles au-dessus (TLlm , dans les tous les autres, dépouillés et couverts de Al|)es de Sonabo , et dans l'an ien diocèse neige. Les deux vovageurss'arrêlèi'cnt alors, de Cf)n; tance. On lapporte sa fondation , ou rei (jnnaissant le lieu désigné par la voix plutôt sa reslaur.'ition , connue dil .Mabillon , céleste. Us jetèrent là les fondements d'un aux deux frères Liut Ui> et Chunon, comtes monastère; |)uis Hadmar et Herman, re- d'Achabn , qui, l'an 1088 ou 1089, y établi- montant h cheval, parcoururent la cam|)a- rent deux religieux venu> de l'ablKiNC d'Hir- gne.et tout le terrain (ju'ils purent ain>i sangc;. Ceih' .niliaye de Zu faltcn fut aulre- parcourii- dans un joui' fut assigné par le fois double. Buzeiin mentionne KIberade, fondateur à la nouvelle abbaye. '1 elle est la comtesse d'Auradi , (pii y vérut su'ur cou- légende de son origine , rapportée par Jiin- versc (t s'y di>tin;^iia par la sainteté de sa gelin. Klle fut nommée Ztrf///( ou 67njriaMj; vie. Klle fut aMpelée ad Diipllcps aqiuis , des d Aulriche. Suivant Jongelin , elle bit fon- Awj.NUANTiA DF.i. Voy. Sulaiiques, C. Ai.Bv DDMi.voRiM Viiy. Herreu Albau,C. .\i.iiVG\.\.. Voy. le lingue, B. Ai,i)i;>BiUGLM. Vi y. A'.denbourg. B. AniA.NAitRA. Voy. Hières on la ilunarre, C. Altitosa. Voy. Iloheiibourg. Alilm fa€!;ti.m Voy. Faijei. .^LTLs FONs. V. y. l'arc [Le). A.M>Acr.\LM. Voy. Hubert {Saint-} en Ardennes, H. .AM.v-tJLA. Vi:y. Calais du désert (Saint-), B. AxLsoi.A. Voy. Calais du désert (Saint-), B. Amsole.vse "coENOD.LJi.Viiy. Calais du désert (Si-), B. AsbiA. Voy. Sie enBii.jnon (La), B A.NTiuoNASTERiLM. Voy. Eniouiters .^.NTRLM. Voy. .\indie, B. Apkibaclm. Voy. Krbach, C. Ai'R-HoNAiT.;Rà\!. Yoy. Kber-Munster^H. Aqi;a uella. Voy. liellaigne, C. .AyL'.-t DucLiCEs. Voy. Zùifallen, B. AoL-.E FitiGii).£. \oy. Caulihilter, ord^'C do Sainte- Krigiiie. Aquaiua. Voy. LEnère, B. Aqlarlm Jio.MsTtiiiLji. Voy. Pfeffers. ^VtjLii.n.MS Mo.NAST. Voy. Loc-Murta en Bretagne. Aquistui.e. Voy. Guilre^,li. Aii.Noi-f -.ALCIA. Voy. Suwartzach, B. Arkemarense. Voy Moulier fiametj,\j. ARuifATORiLii. Voy. AWroMr (L'j, C. AniL.i;. Voy. Vutcs,iir, B. Aï.si.>DE. Voy. ttsen, B. ALDOK.XL'i (.S.), Voy. Ouen {Saint-), B ALr)o>iARt>. Voy. Orner {Saint-), li. \i:(,\\ Di\EJ. Voy. îieichnaiv, B. AtfciA Mi>oK. Voy Minderow, P. Au»,iA viRCi.MM.'Voy. Maglcnau'ou .Uaglendaw, C. AtGtM, Voy. hn (^yotre-Uame ,t iii.NAvrERiLM. Voy. Ilombroc m.iiii.KKM. Voy. l-erricr^ eu Catinais, B. m.riii.i.KM- (Cujiioi)Mini B. Maii.i; m). Voy. Wa'.e- rnigen. Bo.MTAs i.i.i. Voy. Coetmaloen, C. lîuv(Lil. Voy. Mcnul, B. Um.MLM. V„y. Su-en linquoui Solr,'-l):,me de lu), B Blio(.Ait>.iA >oy. Oenit en llruqucoy (Sainl ), B. CtiARKA. Voy. heijserJtcijm. Cacia. \oy. tJiau.je, A. CAfcN.ii. Voy. Véran (.Saint-). <-»Mi'i:s B. MMi\^: \oy Hlaric,if,!d. t-AM.Lo-i.iLioRtM. Voy. Lilieii»eldl. DicTiONx i:i:s A un A VI s. Campas prixcii'u i. Voy. Furstenveld ou Funtcncel Ca.>U'US solis. Voy. Sonne Camp. CANDiiL)^ (De). Voy. Chauni. Cantobeknlm. Voy. Chanioen, A. Caroli i,ncus. Voy. Clinalis, C. Casiacum. Voy, Chezi, B. Castrijm NANTOiMS. Voy. Séverin de Ciiàteau-Lan- doii (Saint-). Cei.i.a b. MARl.^i:. Voy. Wurmspach, C. Cella dei. Voy. Coiteszell. C. Cella MEDtLPiii. Voy. Saramon, B. CELSi.NiARUM.»Voy. SfucUnuges, B. CiRCENSis ABBATiA. Voy. Zirch. Clara insula. Voy. Om. Clara vall s. Voy. Zwetld Clariana. Voy. André-du-J au (Saint-), C. CoRO.NA B. MAUi.E. Voy. Marteu-Cruon, C. CiiLTL'KA Diii, Voy. Couture (La), \i. (arba fossa. Voy. Luzerne (La), P Dei cella. Voy. Colteszell, C. Deicolus (S.). Voy. Lure, B. Dernmjm, Voy. Moustier-en-Der, B. DivE.\,E MONAsrERrijM Voy. Pierre-sur-Divc {S.-} , B. DoLEiA. Voy. ïholeij, B. DoLOGiE\«E MONAST. Voy. Tlioleij, B DoMLscm. Voy. Doumis-Souiro. DoNUM C0.MITIS. Voy. liecias (Le), C. Eboriacum. Voy. l'aremousiier, B. Enscopi LOMCS. Voy. Biscofsheimium, B. EiTAciiruM ou IIeggbaçum. Voy. Uockbach, C. Eke.mitarum locus. Voy. Watdsassen. ! EssARToiitJM CAPELLA. Voy. Jogeuval^ P. EvERARDi-CLUSA. Voy. Ebereris-Ctauseii , A. Evoi) US AMciENsis (S.). Voy. S. Vosi du l'uy. EvRoG Liji. Voy. Ebreuil, B. ElOI,"«l NL'M. Voy. /SS0M(/|(H, B, Faci.tum. Voy. Cliarmuie (La), C. Flaviacum. Voy. Oermer de Fluix (Saint-), B. Faiti).m. Voy. Ueaufais, C. Feneri.*;. Voy. Yal-llonnêtc on Fenières (dioc. de Clermonl,C Ferrari a. Voy. Errera. FtRREOLts (S;. Voy. Essomcs. FiDEMiLM Voy. Eerni, B. FiLiA DEI Voy. Valette (La), C. FiTERiLM. Voy. Hiiero. Fi.iDiRiiEGA. Voy. Vlierbcc, B. Floregia. Voy. Elorey (iV.-/>. de), G. Fi.oR iMis-cAMPiis Voy. Eloiir-Camp. FoNs iiMiMi. Voy. lieclus (L(), C. Fovs u. .MARIE. Voy. Zat. FoNS B. \iut>MS. Voy. Frawcn-liruan, C. Fo.NS REGIS Voy. liunujhbroHn, C. Fo>s Rti.MiAUDi. Voy. iicnihm.'.buin, B. Fo.N", sAi.i Tis. V"y. Ileiitbrnnn. Fo.NS SI MME on bi.Mixi;. V oy Fervaqnc$,C. FoNs \ivi;«.. Voy. Cnn-llvi, (M .-l). dej, C. FoBi-îiuM. Vo). Vont, pic» liiuxellcs, il. 27 »43 TADI.E lAlINF.. U FoRUtisF.i r.A. Vov. \Ynrm:'£ell, A. I r\iN-K MoNAsr. Viiv. ^'olusié-iide Foix {Siiinl-),\. Jivi 1 1 M \»y. Meen de C.lié [Saint-), I{. • ixiiiM. Vny iiiti, près Motitnrgis. Cu.ii.t;* MAjon. Voy. Zibekeloo. (IvM.oMs Moss. Voy. V(//hio«/, B. (i\Mi>M.t. Voy, flornebacli. u. MARi.E Vi.y. lluerlit. IloitTUs B. MAiii.E. Voy. (iros-Iinrloe. lloiiTi;s Fi.ouiuis. Voy. linindi, (\. llonTiLis MUGiMs. Voy Jiird'iiici (Le), C. Il( Mil ITAS ii.,'maiu.e. Vt.y. LotUJill(IWl>, U- IUmoi viii.E. Vuy. Iloinùlières, R. Iiiiii V. Voy. lirij-la-Clitiussce, R. h iirNSTAiiENSE MON vsTi.uii M. Voy. Flvestat, P. II 1.11)11 s (S.). Voy. Atlyre(S(mit-),U. Issti.A n.MARi.f-.Voy. ^^edlh(Jll((us^'ll ou Arnsberg, C. Insela n MARi-E LEOMKN is. Voy. V (il des Ecoliers (Le), à Liège, A. I.N LLA iii.i. V(.y. Blanche (.V. D. la), de l'île de AoMMii/iiMVrs, C. IssEi.A i>Fi. Voy. (jolies llulm. In II, A l'ii.ciiiu. Voy. SelioïKiii [d oc.'ile^'orms), C. Inslla scoToRiM. Voy. ilutlin le Crand (Saint-), (lio . de Cologne), R. Insi LA II. Ml. Voy. Vœu {Le), prh Cherbourg, .\. IMEU AMiiA^ Ayi AS. V«i.y. T > eiuitiiignes. Inti.r amnis. h'.iiiramen, Entiùin ou Anlraiu Inter-aoi A-. Voy. Entrainues. .•>K.MU(;.\. Noy. ^iniieiirode. Jvcoiit sM.vjuii S.) Voy. Sihonil erij ,ini:s aiiigencrji. JxNiM ou Jamviu.f. Voy. An iiè-i'.it-Jiiu (Si-), {'.. .Il TM N E MONAST. Voy. I)ilit,luni on Jc./j, l». Jiiii\NNi:s KEoMiNsis Voy. Mouiier Saint-Jean, R. kKiuiiiM. Noy. Uameige, C I.ETVNT iM LiCLs. Voy. llUi'enstiti , R. Lamanarua. Voy. Ihères ou Mnnurre (l-n), V.. l.APiDETiM Voy. I\yreuse, C. I.APis s. MiciUKLis. Voy. JilicliiUlein, l.Ai s n. MARIE V(.y. Lozou Lus, (',. l-EoiiAi;ui s (S.). Voy. Manr[S.-) de Mnrniiinsi,i , II. Li I ni.i.iNi s '^S.). >oy. l'.lheinStnnsler, R. I.iNTRENsE MONAsTFRiLM. Voy Miughdenduel , C. I.oci ■> Ki.i. Voy Lount. l.o( t.s iMPERATRicis. Noy. Uindercn, C. Locus s. MARi.E. Voy. Miincnslitdt , C. Locr» SANtTis. Vuy. Seitjons « // Utnnbtinn.ii', C l.oci's sp NOsi'S. Voy. Spinlieii o i l.si in ien, (i. Lo(.Es vinis. Voy. lielral [dwc. de Iteinis), V. I.ICIENr^E MONAST. Voy, />«î/l/ (Il lioiS Allbnj. I.i»iFN iiEi. Voy. Favarson Falus, C l.iTfRv lucis. Vov. Koiiigiilallii. .Mm'Riaciuou MahriacinjE mon.>t. ViV. Croix Si Len\rvg (Lu), H. 5KtNL> Lon s. Voy. Manlien, R. MooK ttiitidt. Vov. Gros Hurlue. Malioiiim ou .Maiis f.EO. Vov. Trlniti de UanU'ou (La), \. .M\r(ONiNvE MONvsTFRiiM. Voy. Aiisireberte (Sutnlc- de Montrend), R. .MvitcM.Kis (S.). Voy. Corbigmj, R. Maria ciiaritatis (S.). Voy. Itonceray {le ou No- ire-Uame de), R. -Maria peairata (li.\ Voy. Vér/in (Saint-). Maria i>e Castro (S.) Voy. Chaiiltou, A. Maria m: cofer (S.) Voy. Sillg, P. Maria i>e vmt. iR.). Voy. Soreze, R. Maria I)E paciaio (R.). Voy. Jaid (Le), A. .Maria i>e pili ario (R.). Voy, .Vomiiioi/mV»-, R. Maria inter sanctos (R.)."Yoy. Migre (Saint-), B. Maria nova (R.). Voy. Poniruhari ou Itoisebreth, A. Maria regai.is (R.^. Voy. Lys (Le), C. .Maria Virgo ai ta (\i.). Voy. Marie du Cni)itole(Ste-), MvRiAEi M. Voy. Maire l'Evetrant, B. *'ari.+; vaeeis.' Voy. M ariiUi liai (dioc.de Trêves), l>. Maria steli a. Voy. We'.tingen, C. Maris stei i.\. Voy. Belgemtein. Mai Ricirs in \o-ago(vS.). Voy. Tholey, R, iMÈDiis-.MoNS. Vt y. MégenionlyC Meiieniim. Voy. Mcai'se de Meulan [Saint-), B. Mkra xallis. Voy. Colbar. Mergiiem. Noy. Ùmet sur la Lys, B. MlftiNViLEA. Voy. Ihuetsiirla /.//s, B. .Merioe.vc.i M. Voy. Aurillac, B. MiMiNDE. Voy. iSnrsl'eld, R. MiNon m RioE. Voy. dein Burloe, MnuNiuM. Voy. Moulmirel, W. Miser EOR'.ii-» dei. Voy. Jard (Le), A. MoNAsTir.ii M coLONiENSE. Voy. Marte dà CaviioU (Sainte-), il Cologne, R. MoNS ang;.eori;m. Voy. Engelberg, B. MoNs ciiRisMATis. Voy. \ iyor {Sailli-), B, Monn r.\G\oRi M. Voy. Mont Sainl-Quenlin (Le), à l'cionne, R. MoNS GAEi iNARiES. Voy. Engelberg, [\. MoNS EiTihCUs ou Mo.Ns EAïCus. Voy. Pouthièreê, B. MoNS poMER'us. Voy. Baumgarlenberg. Mon» pes its. Voy. Baindl, (j. .MoNS «osARiiM. Voy. lUiosenibergh, ou Wesimouster, C. Mo.NS ROTENDEs. Voy. Monhedon. MoNs s. uisinobi. V' y Dis bodenberg,C. MoNs s. GEORGli. Voy. Jurisberg, C. MoNS s. JoiiANNis. Voy. Jamberg (Saint-), P. MoNs s MARi.E. Voy. Maiienberg (S lint-), MoNS s. oii:ei.e. Voy. Uorenberg, R. MoNs s. ciiii.i.E. Vi y. Othilberg. .MoNs s. PETRI. Voy. l'eursberg, 15. MoNs s. REPERTi. Voy. Bainch, ou Binch.W. MoN'iS. wTNOCi. \o).lhrgh Siint-\\inoc,C Montes. Voy. Vamiru de Mons{Siiin:e-) , B. ^AVE^sE MONAsTi.RiEM. Voy. Suliilce de Bourgei (Sa.nl-), R. Namem DOMiw. Voy. .Si-/ii;//oi(.sr, R .Nemi-. s. MAiii.i.. Noy. Mar.Udld. Noisii i,\( LM. Voy. Léonard (Smnt-) le ,\oblal, .No>niv itoMiNA i>E NAVi. Voy. iVc'/' (.\.-t). de tu), ou SutfHce (Saint-) de Buuiges, R. Nova valeis. VCy. iMdal. NovAi.E H. MARi.E. Voy. MarietiTodc. NoxEM EEAt'sTRLM. Voy. Creveudaet. No\Es CAMPES. Voy. Cicosier Cumii. iNovEs MONS. Voy, Cloiier-Muinberg. Nem\ga. Voy. Trnpt (S.),R. Ufeoms mli.a. Voy. Schaiteren, B. CHioNis \iLi.A. Voy. Odouville-iur-ta-Plaine. Oi.UM. Voy. Lauresheiin. vJhaiorium Rei LovACt.NSE. Yoy. Paul lex-Veauvaii (Saini-), ou VOroèr, R. Uratui'.iim au 1 k.i r m. Voy. Lortux (y.-D. de). m^ TABLE LATINK. %U OnniAr.i'M 'Voy. Puils d'Orbe, B. Orbis tf.rmimis. Voy. Orbcxiifr, Ji. i»tTTO>FA. Voy. Raven^bexjlie, 11. OVATAM M. Voy. ^Vrt'fH, A. ()WK,LNBtUG Vi-y //(?yH, C. Tauilariense iioNAsTEKiUM. Voy. Amattil (Su'ni-) en l'eièli-, M. Tai-Natim. Voy. Vimnot {SaintSanveiir de), B. PantoI'0>". Voy. /uni lesChnrtres {S .-!), de), \. i'AucL'M DOMi-NAitiM Voy. Vrauwen-Pank , C.j J'ALi.iACtM. Voy. Pdvilly. l'F.s LLXATLS. Suy. Lezat, B. l*ETRi noMLS. Voy. Petershanseii^ B. Tf-tri MO»; (S.). \()\. Boullencûur, C. l'LACiUM. Voy. l'ioëmelain. J'OJiAr.LM. Voy. Baumgnrleiiberg, ou Verger {Le), ou Biiimigiirilen, C. Pons fkigidis. Voy. Petit Tliieffroij, €. l'o-NS «-ALiTis. Voy. Heilsbrucken, (J. I'oC-MMjN- Vov. Baiiidi, C. à*ORTA Voy. Pforl. l'oRTA coEi.i. Voy. Teiinebncli, C. l'or.TA coEi-i. Voy. Tiiclmowilz. l'ouTA coELi. Voy. Iliiiimel-Pûorl^ ?ORTA COELI. Voy. llemels-Porie. l*ORTt'sB. MAUi.t. Voy. 'WucrmonU i^oRTUs sLAMS. Voy. l'oussey, ou Pounah D. l'RATA B. viRGi.MS. Voy. Bendeii, C rRATF.LLU.« (Velus). Voy. l'réaux, B. I*RATU.« ALTLM. WeiSSeUdW, P. l'ii^jMiA ix+ERioR. Voy. Sider-Pruiin. l'LLCHRA i.NïiLA. Voy. *St7jo»jnH, C. TtRiis CAMPUS. Voy. Reiiieveld. l'i'ssius Mo>s. Voy. Buindl, C. ruTRii)A hiLVA. Voy. Bogurs. QCADRAGiNTA. \{)).QiiaraiUe (Sainte-Mare de), A. t^LEiiCETUM V<»y. Qtteiuoy (Le), A. «jLERr.ErtM. Voy. liéhunie, A Ua-ni>am;k. Je«;i de Bundan (Sainl-). Ke(li.>ati)R1LM. Voy, Murquelie, C. ItECi.N/E Mo.NASTERiLU Voy. Kotiig-Klasier. Uegio ro.NTA.MJM. Voy. Konigsbriicli, C. iSEME'îIF.N t MONASTERiLM. \oy. U-Ullltey, C, iiiBi)*! Mo>s OU Ui«LRCis M ..Nà. Voy. iSicoltis de Hibemunt (Stiiiit-)^ B. llict)»iACUs. Voy. Bium, B. iliPAT<Dnii Vov. Lriiiiy ou Bonceii. KoTo.MM. Vi y. Bedon, B. BoriEA VAi.i.i>. Viiy. Bauiloislrc, A. iUjpiA.MM. Voy. ïlieudére (Suint-), B. Bus REGiLM. Voy. Btje CluoDl^r. Sacraceli-a ou bLRCA.«cti.LLSi. Voy. Lercnuceau, C. Hxu.M ou Salemilm V< y. Sidinumchiveiler, {'., ^AL^-M<>^ils V11.EA. Voy. SatmotnuliivciUr, i'., Saltus Sovams. V«iy. Snndovfil. Sanct/E CRicis CfjLNi DiLM. Voy. lleyligen-Cieiiiz bA.NGtHABDiEN<)E MoMASTERiuu. Voy. ijérurd de Ifro ijne» (Saint-), B. SAHCi.Nit'M. Voy. Trond (Saint ) ou Trr.ycn, li. Sàutum b. MARtiE Voy. Builiein, <>. Sahtuw leouienaE. Voy. \uulx-B4:nutil, G. ScAKPiLK. Voy. l-ncltiirpe. SiLVA il MAHi/E. Voy. ilarienwald âJLVA LAT*. Voy Suubaludi , C int-). Sii.vA Mii,oM>,r. \o\. Cocttnaloen,C, SiivA PLRA. Voy. Bugars, G. Su.VA SA.VCTA. Ileiligsj'orst. Spai.lra. Voy. Piéié de Dieu (La) ou L'Espau., C. Sparvalia. Voy. Nova Jérusalem, C. Spi.na. Voy. Eupinea (De L')- &PINUTO (B. Mm\x MoHiisionuui de). Voy. Pierre-^ sitr-Dive (Sitin:-). Stella S. I'auli. voy. Paul (Saii Stivagilm. Vcy. Estival, l*. Stivale ou STivAmjM. Voy. Esiivaien Charnic, SusABiiR'€-i:n. Voy. Ileiligsforst ou Surbuurg, li. Tabuleium Voy. Tlioley, B. Teclada. Voy. Teillède, B. 'I EVE.NECEN-E M(.NAKTERiuM. Voy, Liitideveiiec, V. TiiE')L"Ciu.M. Voy. Tlioley, B. TjiuKiNA ou TvuRiNA VALLis. Voy. Tliurtal (Saint- Jean de), B. TiciiuiNun. Voy. Dichelwenne. TiGURi-NTM ou Thuregi. Voy. F ruwen- Munster, B^ ToRTOREiA. Voy. Vdllemiiqne ou Vaugrain, C 1 RES RECES. Voy. Lieu Croissmit, C. Trlmtas EXAQL'E.N.sis (S.). Voy. Lessay, B. Tru.ncimcm. Voy. Uronghen, 4*. Truncus Berengarii. Voy. Arouaise, \. TtTA iNiULA. Voy. W eisser-llolni. TuTA VALUS. Voy. Wesser Dul. Hlme. Voy. Eaunes,iC. Ilmetum. Voy. Eaumet, (1, Clterior portus. Voy. Tréporl (Le), B. Dngiacwm. Voy. Oiguy, A. Un.nedica. Voy. Juniièyes, B. Ur ICAMPUS. Voy. Orcamp, C. IJTERiNA VALLIS. Voy. Usevlkal, C. Uticum. Voy. Evroul d'Oiulie (Saint-), B. Valus adsinthii moa-Sterium. Voy. Clairvaux, C Valus a^cii ou .Alzoms. Voy. Vœu (Le), près Cher bourg, C. Vallis al RE a. Voy Vallnnric. Vallis b. marl€. Voy, Levai, A. Vallis coeli. Voy. Uemelsdaele 0» Ilesendel, C. Vallis comitis. Voy. Crevendael ou Niew-Diiosie)\ Vallis pec ra. Voy. Vaulsor, B, Vallis dei. Voy. Godts-Dael, Vallis dei. Voy. Seisenstain. Vallis dominarum. Voy. Frawenihal, C, Vallis felix. Voy. Seligenlal. Vallis gratiarum. Voy. Cnadenllial, C. Vallis guntheri. Voy. (iiinterstlial, B. Valus jlcijnda. Voy. Wutnientlial, C- Vallis lillii. Voy. Vareilles. VAU.IS LiLioimM, Voy- Tennikon, C Vallis LotTA. Voy. ValeUe(Lu),C Vallis llcida. Voy. Boucket,i]. Vallis LL'ciDA. Voy. Lichtentliul, C. Vallis rosarum. Voy. Roosendaet (diocèse de Ma^^ linca) ou Boosendal (dioc. de Trèies), C. Vallis sa.na. Voy. Eniraigues. Vallis s. crlcls. Voy. Ileilgcn-Crcnczlal, C. V.Ai-Lis s. MARi/E. Voy. Marienllial , l>. Vallis virgincm. Voy. Maqdeiidal, (>. Vêtus campus. Voy. Campeu, (-. Vêtus campus. Voy. Alderelt. Vêtus cllla. Voy. OrdecelL Vetus mons. Voy. Alde.iberg,C Villa paCis Voy. Eridenivyler, C ViNACiuM. Voy. Vignals (Sunile-Maryuerile 4e), B Vi.NEA B. MAHiiC. Voy. Gleiii Bitrloe. ViNEARUU .Monasteriuji. Voy. W cingurlen, B. ViTiE scon. Voy. Bekescliow. Y.^sioDoHUM. Voy. lisoire (Suint- Autircinoiitc d'j. APPEr^DICE AU DICTIONNAIRE DES ABBAYES. AVEUTISSEMENT DK L'KDITKUR. Dana le Dictionnaire que nous livrons nu public, nuus avons retracé bien succinctement f histoire des abbayes qui, il y a moins de soixante et di.i ans, rouvraient encore te sol de notre patrie. I.e souffle dévastateur des révolutions les a fait disnaraitre. Est-il étonnant que le j)hilosophisme qui avait juré de renverser le trône et l'autel se soit d'abord déchaîné contre les abris de la piété et delà science! Deux causes excitaient surtout sa haine contre les ab- bayes. Elles avaient été enrichies de grands biens par la piété de nos pères ; c'était une proie qui excitait la convoitise de ce parti, et de plus, son orgueil royait dans ces pieuses retraites comme un rempart qui s'opposait à ses efforts contre ce qu'il appelait le fanatisme. La ruine des abbayes a donc été résolue des que l'esprit révolutionnaire se fat emparé des- masses. Sous avons cru utile de reproduire ici, eii forme d'appendice, des écrits par lesquels on a rhen hé à éclairer le public sur les services que les ordres religieux l'endaient à In société, tandis que l'on demandait leur suppression avec une es}H'ce de fureur. Nous publions â cet effet im ouvrage de M. iabbé de ' Jlonnefoi, intitulé De l'éU'it l'clif^ioux ; nous y ajoutons r\\to\o'^\(i de \v[<\l vv\\^\v{i\, ouvrage (tnonyme. Puis, pour lier le présent au passé, nous réimprimons un opuscule de M. Ch. I.enormant, membre de i Institut, lequel a pour titre : Dos associalioiis relij^ieiisos dans lu calholicisiiio, (Je leur csprii, de leur liisloire el ilc leur ityenlr. Nous faisons suivre ce dernier ouvrage de quelques articles se rattachant d la ques- tion des abbayes. Par là notre volume renfermera tout ce qui peut intéresser sur la ma- tière. Di: L'ÉTAT RKLIGIEUX^ Par M. l'aliljé ou IV**, et M. rahl.é H. du B*'*, avocal nu parleinenL (t« 110 poiil nier qu'il v ait ni lians le cloilro dp ir^s- giMii'Jcs mtUis II n'rsl gin TO encore lic uidiiasliTc (jwi lu' rcnriTMic tics àiiM's ailiiiirahlcs, (|iii loiil honiiiMir k lu ii.iUiri' linmaiiic ri<>|Ml'(''cnvaiiiti sf sont plu à rcclicr- ilicr les 4lrsor(li('s cl les > ires ilciut IukmiI sniiilics (nicl- i|udois les asiles ili; lu luélé. Nul étal n'a Utiijuurs ûlé lii:r. (Yoi.taihk, Essii ««r les nm'uis et l'esjntl des nul ions, ».li ô'.).) INÏUODUCTION. Depuis (|uel, m.i. Il, bC( t. \, lit. \7>, (ii|). ;,, tSi DFCTIONNAIUL DES ACUATtS. K52 «Il le iiiettail en péiiilciice; uiais pour le tem- porel, il n'était puni que (tar la honte du i-han.^einenl (129) » Frap|)ée des inconvé- nients (jui naissaient de la liberté laissée aux religieux, la puissance civile, pour fixer leur inconstance et assurer le repos des faniilles, établit Tirrévocabilité des vœux, (pii fut adoptée par toute l'Ejilise. On doit regar- der la profession rnonastitiue comme un con- trat svnallagmaii(iue, par lequel le religieux renonce à tous droits» a tonte propriété, sous la condition (jue l'État te fera jouir des cxemjitions et des privilèges réguliers. Les vœux sont donc des liens tissus par la reli- gion et par la politique. Les anciens moines ne promettaient autre chose ([uo de tendre 5 la perl'ection en se conformant aux usages du monastère où ils entraient. Saint Benoit qui, le premier, vou-- lut (jue le religieux signât ses engagements, à la promesse de conversion de mœurs et d'o- béissance ajouta le vœu de stabilité. Saint François alla plus loin, et ht promettre h ses disciples roWissance, la pauvreté et la chas- teté, par trois vtBux distincts (130). Mais dans tous les temps, quelle qu'ait été la lor- niiile do profession, ces trois vœux ont con- stitué l'essence de la vie monasticpie (131). Quelle est leur étendue? (pielle est leur utilité? Sont-ils proportionnés au but ipie se propose le religieux? C'est ce qu'il faut examiner. I. }'œu d' obéissance. — Avant toute insti- tution humaine, l'homme était déjà soumis Kmfn, p-irt. ii, lil 50, c. I. (131) S. Tiiom., 1-t, qiia;sl. 18(j, .irl. 9, ad unum. (132) « Noviter quis veniens ad religioiiem, non fi lacilu tribirainr iiipressiis ; sert. si( ul ail Aposln- liis, Probute spinluiu, ti ej Iho lil. Pi;u lii cnliir ti oninia .isper.) cl (hira pcr (pur itiir ad Deiuii. Si pioiniscnt de slaliililatib siui: pciseveraiili.i, p()i>l «liioriiiii nicnsium circulum, l<>){:iiiir ci hxc rci^nla (xT or.linein, et (licaliir ci : l^ccc lc\ snl) ipia mili- iii»' vis : si pôles oliscrvarc, iiiprediTc ; si vcro non I <•'"(», \\Wr disrfi.le. Si adtiiir, slclc ril, iritiirliii in »ii\iii piilciilia, tl po3l OCX MKiibiuui liiculum Ic- nest«s etl'ets d'un engagement imprudent, saint Henoll veut qu'un éprouve la vocation du novice par les traitements les- plus durs» qu'on ne lui |iarle d'abord que do ce que \a règle a de pénible. « Oiia"d quelqu'un se présente, qu'on l'enlrtMienne des rigueurs et des austérités qui l'altendent. S'il persiste, on lui expliipiera la règle , on lui dira : Voilà la loi sous la(]uelle nous vivons : si vous vous croyez capable de l'observer, entrez; sinon, vous êtes libre encore, retirez- vous (132). » (^esl ainsi qu'avant de s'enga- ger irrévocablen>ent, le novice est forcé do modérer sa ferveur et sou zèle, d'étudier et de remplir les obligations de son nouvel étal r j)endant ce temps d'épreuve, il soulève, il essaie le joug(|u'il va s'imposer. Si dans la suite ses désirs l'emportent au delà du cerclo de ses devoirs, la règle devient un point d'appui (pii le soutient; et sa vertu est le j>rix de son obéissance. Ce t|ui lajustitie et la rond plus aisée, c'est la sagesse du gouvernement. « La po- lice des monastères , dit le savant P. TÎio- massin, a été formée sur celle de l'Eglise, et ses plus saints enfants ont été aussi ses plus tidèles imitateurs (133). » Un abbé , un prév(il, des doyens destinés à soulager l'abbé dans ses fonctions spirituelles et temporel- les ; un cellérier , chargé du détail de l'ad- uiinislralion, de la subsislan(;e de lf« com- munauté, du soin des malades, des enfants et des pauvres; voilà les principaux ollitiers que saint Henoit a jugés nécessaires pour une gronde communauté. Quand on lit dans sa règle les (pialilés (^u'il exige de l'abbé, dont il confie le choix aux religieux , on ad- mire l'esprit de modération cl de sagesse, (pii a tracé ses devoirs et déterminé ses fonctions. « Le nom d'abbé, dit-il, qui si- gnifie père, oblige celui (pii le porte d'aimer ses inférieurs comme si s enfants. Il faut (pi'il tempère l'autorité par la douceur, et qu'il soit |)lus jaloux d'être aimé (jue d'ètro craint (13'i).)'0nest louchéde la tendre sollici- tude avec la(piclle il lui recommand(r le s«iii des enfants et des vieillards ; d'une main vraiment paternelle , il écarte devant eux les é[>ines de la vie religieuse: « Je veux que les sentiments que l'humanité nous inspire pour ces deux Ages, soient consacrés j'ar la règle. » Ordinairement on se représente les reli- gieux comme autant d'esclaves asservis aux caprices de ceux qui les gouvernent. D'après cette idée, on les i»lainlou on les niéi)rise : {(alur ti régula, ul sciai aillntr slat, post (|nnhior ci eadeni recula Kt si, lia prniiii^cril ninnia ( iislodii i>ervare, lune suscipialiir se jani .>iil> régula; Icg* itia die non li< 'sal egrcdi ( (xniicre de ^ul)ju};o rcgu dclihcaliom; liriiit laul e (lirfiul. S. Dencd., c. 58.) (i")">) Ancienne et noiiv. 1. wMii. c. 23. (l'-l) Voy. sa ifglc. ad quod ingrcdiiur; et si nienses ilcrum rcl gaiiir l)ita sccMin dclilxiralionc, c cl ciincta sibi iiiiperala in congregalione, scient consiilnlnin, qnod ci ex le nionasieiio ncc colliiiii la-, (|naiii snb lani niorusa xcubarc :inl BUbcipeie, > disfipl, de l'Egl., paM. i. 8:.3 APPENDICE. — DE L'ETAT RELIGIEUX. sr;i le vœu d'obéissance paraît même une arme dangereuse dans la main des supérieurs. Elouffer les suggestions de l'amour-propre et de la cupidité, toujours ennemis de l'ordre, tel est l'objet dudévoûment religieux: mais il a des bornes qu'ont posées la raison et la religion. « S'il en élait ainsi, dit saint Ber- nard, il faudrait effacer de l'Evangileces pa- roles adressées à tous les Chréliens : Soyez prudents comme des serpents. n [Matth.s., 16) (133). La prudence chrétienne, selon Van- Espen, règle la soumission du religieux. Si, par ignorance, ou par corruption, un su- périeur lui ordonne quel que chose de con- traire à la loi de Dieu , il est obligé de lui résister; sa déférence serait un crime (136). Pour qu'elle soit un devoir , la volonté de celui qui commande doit être conforme aux statuts, dont il est le conservateur et qu'il ne peut changer. Saint Benoît n'a pas pres- crit à ses disciples une obéissance indéfinie, mais l'obéissance selon la règle (137). « On ne saurait exiger de moi, dit saint Bernard, que ce que j'ai promis. » Ce vœu n'est donc |)oint imprudent, puisque le religieux en connaît l'étendue : il n'a rien de dangereux pour l'Etat, puisqu'il approuve la règle, me- sure de l'obéissance. Ajoutons que de la fi- délité des particuliers à remplir leurs enga- gements, résulte l'harmonie de la société. H. Vœu de pauvreté. — La propriété de nos biens est aussi sacrée que celle de notre vie, dont ils sont l'aliment et le soulien. Ce principe a été la i)remière base de toute so- ciété. De la certitude de posséder naquit le désir d'augmenter ses possessions , qui bientôt, peu délicat sur les moyens, enfanta les rixes, les dissensions, les procès , et tous les maux que la cupidité verse sans cesse sur les humains. Le monde fut souillé des vices de l'opulence et des crimes de la misère. Fatigué de ce spectacle, l'hoiume en accusa la pro|)riété ; on crut qu'il avait été UQ temps où les peu[>le3, usant des biens de la lerre^cotnme des enfants (pii s'asseyent à la table de leur père, coulaient des jours heureux dans une entière égalité. Cette cotumunauté de biens est encore un des traits les [)lus séduisants dunlon nous peint l'âge d'or, cette chimère de tous les âges. Des législateurs en lirent une loi : .Minos l'établit en Crète, Lycurgue h Lacédémone ; et il faut avouer que les beaux jours de ces deux peuples sont marqués par la durée de eeilc institution. Dieu, descendu parmi les hommes , leur prêcha le mé|) S. llF.R.Mtnn. , epist. 7."— t Amoiiomli finit momchi iie |iliis(|UHin exporlil sini bulij(;cli. > ^Grei,. apinl (Jijil. 2, (|Ii;ksI. 7, tan. ',7.) (i~>(i; I ^iiotit's V)-ro alir|iiii| i|iii)(| luaiiilalo Dn- niiiii aul rryu^iu-l, :iiil :ilir|ii.i i:\ \ki\M; \iiifl cou- laiiiiiictvc, iévj'i*'. :il> ali ;ii>si tm riiiitis, o|W)[li'l olM'din; Dco riia^is <|iiaiii iiouiiuiliiis. Tiiiic coiiiiiioili; iIIikI ii>.iii-|)al)iiiiiis, opiii li'l, c(c. > (S. IIas., iti /l'iv/. Iniviler iliupulul., i\\\.V'>l. \\i ) (\ô~) i Is «pu jn'ilili-liii, »jioii.!(l «pii.lciii oUk- tout, et suis-moi. (Ma///i. xix, 21.) Les pre- miers Chrétiens, fidèles imitateurs do leur Maître, se dépouillaient de leurs biens pour en former le patrimoine de l'Eglise. Leur nombre croissant loi;s les jours, rendit impraticable la désapproprialion et la vie commune , qui se réfugièrent dans les cloîtres. C'est là qu'on voit, dit saint Augustin , des hommes qui n'ont qu'une i-cniiiliiiii i'c;^ulaiii... Soliiin id a ii)c oxi^^i poiist; ai- liiliDi quod proriiisi. i (S. Hlun., De f)raici)l. et (/<,' iliaiiriis., I-. i ('( li.) |I.~jK) i'i.KiiiY, liisliliil. au dioil eccl., c. 25. (IT)!)) M (mis uyer sur des faits, il faudrait (pic riiistoire iu)us luontrAt toujours les progrès de l'un en raison des pertes de l'autre. Or une simple observation prouve précisément le contraire, L'épo([uc où l'état mo^iastique a été le plus nombreux, est sans contredit colle des croisades. .M. de Voltaire, (jui s'est plu h calculer les millions d'iiommcs que çss guerres malheureuses ont coûté h l'Oc- cident, en nous ellVayant par ses résultats, nous apprend (]uo l'Kurope ne fut jamais si peuplée. On lit dans le Dictionnaire envyclo- pédif/ue, art. Population, (|uc la Franco s'est accrue de plusieurs grandes provinces; et •lue, malgré ces réunions, ses peuples sont uiminués d'un ciniiuièmo. Oserait-on dire que les corps religieux so soient multipliés dans cotte pro|»orlion ? l'n auteur estimé a traité de nos jours la matière de la population et des moyens do l'auguienler. Sans doute , si les ordres mo- nastiques ont dépeuplé la terre, il se ilécla- lera contre celte institution pernicieuse. Ou- vrons r.l»(/ drs hommes : « J'ai habité, dit M. de .Mirabeau, dans le voisinage d'uMc ab- baye à la campagne. L'alibé , qui partage avec les moines, en lirait 0,000 livres; je veux i)ien (|uo la portion conventuelle ftU j)lus forte, mais c'est de pfMi de clioso. Sur les (),000 livres de rentes reslanles, ils étaient ti ente-cinq ; h savoir, (piinzc de la maison, et vingt jeunes novices élutlianls, attendu (pi'ilyavait un cours dans celte maison, ('es trente-cin(( maîtres avaient en compa- raison peu de domesti(|ues ; mais ils en avaient au moins (piatre. Or, je demande si vin t^enlillioinme, vivant dans sa terre de (1,000 livres tle rente, en aurait eu davantage? y\ii)si donc, entre lui, sa femme, et (piel- tpies enfants, .'i peine auraient-ils vécu dix dans ce territoire ; et en voilai quarante d'ar- rangés en verlu d'une institution particu- lière. En consé(pienco doncdu princip(MHa- b!i, (ju'il no saurait s'élever de nouveaux liabilanls dans un Etal, (pi'à proportion des moyens de subsistance; que plus celte sub- .sistarice est volontairement resserrée par ceux qui occupent le terrain, plus il en reste pour fournir h une nouvelle peuplade : il serait inqtossible de nier *pie, toutes outres choses mises à part, les établissements des maisons rtligieuses ne soient très-utiles à la nombreuse population. One ce soit de par Je roi, de par saint Benoit, de par saint Uo- minicpie, (pi'un grand nombre d'individus s'engagent volonlair(!ment à ne consommer que (■in(| sols [larjour; toujours est-il vrai (pie ces sortes d'iuslilutions aident fort h la population , simpleuient en donnant de la marge et laissant du terrain à d'aiilres plan- i.ons. ^ Si les Fiais prolcslanls sont nlus pcunlés et plus llorissanl'^ que ceux où la discii>linc , ecclésiastique de la communion romaine est aussi exactement observée et réglée qu'elle l'est en France ( fait, h tout prendre, dont je voudrais d'autres preuves que Ic^ alléga- tions) ; je crois (pi'il serait aisé d'en donner d'autres raisons (pie la snp|)ression des moi- nes. 1" La |)rélendue réforme lit universel- lement des révolutions dans tous les Etats ; et il est certain qu'il osl des sth^ousses qrri avivent les esprits politi(pies et régénèrent les ressorts du gouvernement et de l'indus- trie. La Suède changea entièrement son gou- vernement en eml)rassanl la prétendue ré- forme; mais (pii l'eût considérée après les règnes durs et absidus do Charles \Iet(k> Charles XII. eût été bien étonné d'y voir si peu de moines, et tant de dépopiilation et de misère. Ce n'est pas le rélablissemenl des moines qui a fait tomber de moitié le commerce el la richesso de la Hollande de- puis le commencement de ce siècle ; mais le luxe y a enlin engraiué, la consonmialioi» v a doublé, et le commerce diminué. Ces cé- lèbres Danois d'autrefois, (pii ont fait trem- bler toute l'Europe, sont morts; mais depuis deux cents ansiju'ils ont chassé les moines, il serait temps de voir celle anliipie f)épi- nière se repeupler de héros. Henri 1\' et Louis XIV ensuite Irouvèront le moyen de rétablir leur royaume sans rien changer h la religion établie. Je vois (pie le judicieux David Hume cl plusieurs autres anglais so plaignent (pie leur pairie se dé|)euple ; ils on cherchent des raisons de détail, faule d'avoir louché au vrai point, cpji est(]ue l'Angleterre est devenue riche, (pie la richesso augmento la (;on soin ma lion, el diminue en conséquenco d'autant la population.» {Tr.de /aPo/;.,ch.t2.) Les charges inséparables du mariage, cel- les (jue le luxe y ajoute, l'égoïsme, ce prin- cipe anti-social, tout semble concourir à lo faire regarder comme un étal |)énible. Un jeune homme, né avec les(pialilés qui font l'époux honiiôte cl le bon père, craint de !e devenir; parce (pie, obligé de partager uii médiocr(; |>alrimoine, il n(; trouverait dans 10 mariage (pTune vie mal aisée. Son frèro so consacrant à la religion, sa fortune est doublée; il se marie, el la société est pai' là enrichie d'une nouvelle faïuilh». Mais si tous les hommmes étaient reli- gieux!.... Qui no sait (pie la nature leur «lonnc (les mœurs, un caractère, des ta- lents dill'érenls, el (pie celle heureuse di- versité fait rornemenl de la société, comme dans le monde pliysi(pie l'ordre naîl des éléments opposés? Ce n'est pas (piaiid le cé- libat un promel (prauslérilés , [lauvrelé el péiiitenc(î (pie ses progrès sont iv craindre. 11 est séduisant, lors(|u'il oll're h l'hommo rallranchissement de tout lien, la facilité do se livrer indislinctctncnl à ses désirs, et l'exemplion de toute peine. Celui (jui s'en- gage par lo vteu de chasleté , se voue A la prali(pie de toutes les vertus; c'est au luxe et à l'amour de l'indépendance (pie la pin- pari des célibataires sacrilient les n(euds du mariage; coupables envers la postéril»' «t (ornqileurs de la génération présente. Voila SJ7 APPEiNDlCE. — DE LTTAT RELIGIEUX. 8jS lé célibat qui doit alarmer et qu'il faut flé- trir. Enfin, efc'est notre dernière réponse, à 'laquelle n'ont rien à opposer les disciples de Jésus-Christ, l'homme, par cette vertu, s'élève à une perfection plus qu'humaine. Des observances régulières. — Les vœux d'o- béissance , de pauvreté et de chasteté sont , comme nous l'avons dit, l'essence de la profession monastique. Pour en rendre l'ob- servation plus facile, on a établi certaines pratiques de discipline et de police, qui forment la seconde classe des devoirs d'un religieux. Elles portent à la fois l'empreinte (le la modération et du zèle. Saint Pacôme, premier législateur des cénobites, enjoint à chacun déjeuner et de se mortitier suivant ses forces ; c'est d'après les mêmes principes que saint Benoît ordonne à l'abbé de mettre les exerrices à la portée des plus faibles, afin qu'ils n'en soient pas accablés , et que les plus forts aient quelque chose à désirer au delà de ce qu'on leur commande (14-2). Toutes ces observances , selon M. Fleury, peuvent se rapjiorter à quatre articles prin- cipaux : la solitude, le travail, le jeûne et la prière (li3). De la selitudc. — Les premiers solitaires vivaient dans des déserts, non-seulement in- habités, mais inhabitables. Saint Basile les rapprocha des villes , en bruissant un monas- tère au faubourg de Césarée. En Occident, ils restèrent séparés des hommes, moins par la dislance des lieux que par le peu de com- munication qu'ils entretenaient avec eux- Suivant la règle de saint Benoît, les rp.onas- tères doivent être pourvus de tout ce qui est nécessaire à la vie, pour éviter les occasions de dissipation : cependant, il ne défend pas absolument à ses disciples de sortir; [)uis- (|u'il prescrit la manière dont ils en deman- deront la [lermission , et la |)iière qu'ils fe- ront en rentrant. .^Jais les religieux ne sau- raient user de cette liberté avec trop de cir- conspection; c'est au sein de la retraite qu'ils sont; venus chercher le bonheur, là seule- meul ils le trouveront. Si, lorsqu'ils vont nu milieu du monde, il leur était donné do lire au fond des cœurs, les inrpiiétudes et les soucis qui les agitent seraient pour eux une nouvelle raison de chérir la tranquillité de leur cloître. Tro[) souvent ils n'en aper- çoivent que les dehors trompeurs; ils y ren- contrent des hommes qui, libres de leurs obligations, goûtent des plaisirs aux(juels ils ont renoncé : les liens de leur état leur paraissent alors des chaînes tro[) pesantes , el ce commerce devient la source iïu dégoût et de l'ennui q\ji les consument dans leur .solitude. <>jmbien il est dillVjrenl le sort de ceux (pii l'aiment 1 se plaisant avec leurs frères, ils s'excitent mulucNc'ment h l'amour de la vertu, el chacun regarde; comme aisé ce qu'il voit pr<'iti(pM;r jt.ir tous. Duirnvuil des mains. - Qui liant le monde (\M) « Fortes ftiiil qui nip'cnil, cl infiniii ion refiiKiaiH. i (/ftvy .S. Iliuuil., v. (»l>.) (Ii.">) Fi.Kiio, /)is4-. F.H) riiinl. cicUk. (t lli C.onc. Cfiilliiifi. IV, laii. .'il cl 'ri. (t»'>; < Si.iiiieniiii <(i'sio[M, c nrordiiiiti I'. I'.n>.i, après avoir distribué tous leurs biens aux pauvres, les anciens cénobites n'avaient d'autres moyens de subsister que le travail des mains. Cassien nous montre ceux de la Thébaïde, occupés h dos ouvrages qu'ils vendaient pour vivre et jiour faire l'aumône. Saint Benoît l'impose à ses disciples, moins à la vérité pour fournir aux besoins du mo- nastère, qu'afin de combattre l'oisiveté, qu'il appelle avec raison l'ennemie des âmes; il veut qu'on y applique, môme le dimanche, ceux qui n'auront pas la force ou la bonne volonté de lire ou d'étudier. Il suppose des maisons reniées, lorsqu'il dit que les frères ne doivent pas s'attrister, si la pauvreté du lieu le rend nécessaire. Quant au genre de travail, il ne le spécifie pas; sculeraent il exhorte l'abbé à le proportion- ner- aux forts, aux faibles, aux vieillar\ls, et aux enfants, de sorte qu'ils ne soient ni oisifs , ni surchargés. Par cet article "de sa r^ègle, saint Beno's conservait ou rétablissait une pratique com- iiîune parmi les clercs des premiers siècles. A l'imitation de Jésus-Christ et des apôtres, presque tous travaillaient des mains, et plusieurs canons d'Afrique leur ordonnent d'a|i[)rendre un métier (IVi). Cette vie dure et laborieuse n'inspirant que du mé|)ris aux peu[)les grossiers qui enlevèrent l'Occident, à la faiblesse de l'empire romain, l'Egliso fut forcé de changer sa discipline sur ce |)olnt. Les religieux , a[>|)elés aux fonctions du ministère , durent s'y conformer. Dans un concile d'Aix-la-Chapelle , les évoques , par honneur pour le sacerdoce, leur inlcr- (.lirv^nt expressément le ti-avail des mains, et lui subslituèreiit un certain nondjre du psaumes h clianter (lio). De la prière. — Dégagés de tous les em- barras de la vie, les religieux sont plus par- ticulièrement obligés à la prière continuelle, recommandée à tous les fidèles. On sait com- bien les [)rières faites en commuji sont puis- santes auprès de Dieu; c'est d'ailleurs une dette que leur ont imposée la plupart des fondateurs. Les frères , dit saint Benoît , se lèver'ont au milieu de la nuit pour prier; cet usage, rare aiijourd 'hui , élait autrefois général. Longtemps les laïques assistèrent aux nocturnes qu'on chantait à minuit; la fer- veur s'étant ralentie, nresepie loules les égli- ses calht'ïdrales et collégiales transportèrent cet ofiice au matin , d'où lui vient le nom de .Matines. Celle ancienne coutume, tant louée |iar nos pères, le |)lus grand nombro (h; nos monastères l'observent encore reli- gienseMUNil. De Vnljsiinencc. — Les premières Chrétiens renonc/iient airx grands repas, et ne man- geaient r-ien (]ui fûl apprêté avec art. Ils pren.iieirt à la leltri; ce qiu; dit saint Paul : llcrt bon (le .s'ahsleiiir de chair el de tic point hoire de vin. [lioin. \iv, 21.) Les .solitaires \.l iiKiiiai'iii 11 ^ravi opcrc ol hiliorc iiniplcr lionc- si:i|iiii ^acoitiolif nsMMil, ri loii> lalioris aiii l>. liou- yi i r, l. VI, p. i i%.) «59 WCTIONNAmE DES ABDAYtS. 8(0 d'Ej^ypte jioussaicnl encore plus loin celle abslmence, ne vivanl que de pain et d'eau; par ce réj^irne ils arrivaient cependant à une extrême vieillesse. Aucune rèj^le n'exige une telle austérit(>. Saint Benoit, dild'a(>rès saint Basile, que ce n'est qu'avec une sorte de scru[)ule (|u'il règle la nourriture; tant les forces et les teni[)c''ranienls sont dill'érenlsl Pour s'accommoder aux mœurs et h la fai- lilesse des Occidentaux, il accorde à ses dis- ciples deux mels cuits et un peu de vin. Quoiqu'il défende la chair des quadrupèdes, il semble permettre la volaille; cette dis- tinction, (jui nous paraît une bizarrerie , est fondée sur l'usage des temps anciens et sur l'économie. Si les premiers Chrétiens , dit M. Fleury, mangeaient quelquefois de la chair des animaux , c'était plutôt du poisson ou de la volaille que de la grosse viande des animaux à quatre [)ieds, (qu'ils esti- maient trop nourrissante et trop succulen- te (tVG). Au mont Cassin les oiseaiix étaient abondants ; et la grosse viande , r^ire et chè- re. Au reste, tous les détails des dilférentcs règles louchant les aliments ne tondent qu'h établir la frugalité et la tempérance. On trouve l'esprit (pii les a dictées dans ces pa- roles de saint Basile uses religieux : « Pour la nourriture, conformez-vous aux usages de chaque pays, choisissant la plus commune et la moins dispendieuse, de crainte (|ue, sous ))rétexte d'abstinence, vous ne |)araissiez re- chercher les mels les |)lus délicats (1V7). » De ihabillement des religieux. — Mais pourquoi les religieux ont-ils un extérieur si singulier et des habits si dill'érenls des nôtres? Condamnés par la mode, ne seraient- ils pas absous par la raison? Il faut, autant (|u'il est possible, instruire les hommes par les sens; cette leçon se grave bien mieux dans l'esf.ril : ainsi, la politirpie a marcpié, j>our diverses fonctions de la société, un costume particulier, propre à rappeler aux individus IcMirs obligations et leurs engage- ments ; l'haliil (lu militaire di Hère de celui du magistrat. (Juand les devoirs d'un hom- me sont plus (jiliiciles, et les occasions de Jes violer plus fréquentes, alors il est bon de les écrire en (juchpio sorte autour de lui : V(nl?i pouripioi les religieux furent toujours . orcnsioitc alisli- rirnlia^, iiivciii:iiiiur prciiosioKi (|ii.r(|iic vl dilliii- Iitiru sci laii. • {Hcg. fns. iiilrrp., r, I!».) (118) l.il). I, lii>.lit., V. l. (!L-dgré son zèle pour la retraite, saint Benoît ouvre ses mo- nastères aux voyageurs et aux malheureux, il avait tellement h coMir l'hospilaiité, (piil trace jus()u'aux moindres ilélails la manière de l'exercer. « Qu'on re(;oive les étrangers comme sic'étail Jésns-Chi isi lui-même ; (pie le prieur ou les frères aillent au-devant d'eux, cl les servent avec les égards et les soins de la charité la plus ollicieuse ; cpie lo jeûne et le silence soient rompus, ([uaiid l'hospitalité l'exige {VoA). » (i:iO) Mœurs des Clin'iicin, arl. .'>L (I.M) /{«•(/.. c. 05, 01. (I.">1) Uclract. I, c. 51. ([%:/) i ti Cl go iimUianis fiicrlllinspcs, ci ociiir- laiiir a prioïc vel a frairibus, cuinoinni «lliciocha- liîalis. » (/fi'.'/., c. 'oô.) 801 APPENDICE. — DE L'ETAT UELIGIEUX. Telles sont les principales observances ré- guli'ères, qu'on ne méprise que parce qu'on oirigriore la nature et î'ohjel. Heconiiaissons entin, avec M. Fleury, que les saints légis- lateurs ne cherchaient point k introduire des nouveautés, ni à se faire admirer par une vie singulière et extraordinaire, mais seule- ment à vivre en véritables Chrétiens (15i). )j Moyens sages de facili'er aux moines l'ac- complissement de leurs vœux, ces institu- lions sont encore vénérables, comme ves- tiges et monuments des usages et des mœurs des piemiers fidèles, dont l'Eglise propose sans cesse l'exemple à ses enfants. Ce que nous venons de dire des principes et des obligations de la vie monastique, nous l'avons puisé, comme on Ta vu, dans les règles des fondateurs, ou dans des sources aussi respectables. Maintenant, quelle idée doit on avoir d'un religieux véritablement animé de l'esprit de son étal? C'est un Chré- tien appelé à la pratique des conseils évan- géliques. Effrayé des dangers dont il aurait été environné au milieu du monde, il vit au sein de la retraite. La règle qu'il a choisie est comme le creuset où il épure toutes ses affections ; il combat la cupidité et l'égoïsme j»ar la pauvreté et la fidélité à ne rien pos- séder en propre, l'impureté et rintem[)é- rance par la prière et par le jeûne, la paresse par le travail, la vanité et l'orgueil par la simplicité et l'obéissance; son cœur devient ainsi le sanctuaire des mœurs et de la reli- gion. Aimant les hommes, parce qu'il aime vraiment Dieu, il s'efforce de se rendre utile à l'Eglise et à l'Etat, suivant la destination particulière du corps dont il est membre. Tel a toujours été, aux yeux de l'Eglise, le bon religieux; et telle est la perfection à laquelle, dans tous les temps, ils doivent tous aspirer. Ne soyons donc plus étonnés t\oe les Jérôme, les Basile, les Augustin, les Chrysostome, les (Irégoire, etc., ces hommes aussi grands par leurs lumières que (»ar leur sainteté, aient loué, vcn^é et embrassé la vie monastique. Entre les grands, les princes et les rois, plusieurs se sont re- vêtus de l'habit religieux, et tous l'ont ho- noré ; enlin, au ra[>port de l'histoire, la pro- fession religieuse mérite cet éloge, ([u'elie n'/i jamais compté ses ennemis (jiie parmi les libertins et les héiétiques (loo). CHAPITRE II. De l'origine et de l'dlahlisscinenl des ordres religieux. Pendant les deux premiers siècles de l'E- glise, lafoi fut vive et la sainteté coimiunc. Le sang des martyrs, (pji coulait en abon- dance, devenait le germe de sa fécondilé : mais les enfants ne se moiitrèient pas tou- jours dignes de leurs pères ; el vers le mi- lieu (lu m' sièch;, plusieurs étaient ih'chus de la première ferveur. C'est 5 ce rel;h;h(.'- raent que, selon saint Cypiicn, doit Ctre at- tribuée lu persécution de lU-io, plus longue (1"iij .'Imin fies Lhri'iuin, .ni. 7,*. 8(i2 et [)lus cruelle que les précédentes. La ter- reur qu elle insi '\rait, porta un grand nom • bre de Chrétiens à assurer leur salut par la fuite. Paul déféré aux juges, aima mieux abandonner ses biens que de s'exposeï" à perdre son âme. Il choisit la solitude comme un tombeau, où il s'ensevelit tout vivant : il est le premier auteur connu delà vie éré- milique. A la vue du scandale naissant, An- toine se sentit embrasé du désir de pratiquer la perfection évangélique dans toute son étendue : après avoir distribué son patri- moine aux pauvres, il se sépara du com- merce dos hommes. La juste défiance de la faiblesse humaine au milieu dos tourments qu'il fallait endurer pour conserver sa foi, et le zèle pour la réforme des mœurs, voilà les deux motifs qui ont peuplé les déserts el produit au monde tant de sublimes vertus. w' siècle. — Saint Antoine, sain Pacôme, et autres. — La sainteté d'Antoine , ses ins- tructions, ses miracles, lui attirèrent des disciples; en peu de temps il se trouva le chef d'une famille immense : sa sœur ou- vrit un asile à la faiblesse du sexe, et con duisait une communauté de filles. Dans la retraite vivaient en même temps Ammon et Pacôme, qui le premier traça une règle aux cénobites et les réunit en congrégation. Les deux Macaire s'animaient à la pratique des plus grandes austérités, et donnaient tous leurs soins à la conduite des frères. Hila- rion transporta la vie monastique en Pa- lestine, en Syrie, d'où elle se répandit en Mésopotamie. Saint Ba^iile , qui n'avait trouvé la vraie philoso[)hie que chez ces so- litaires, en devint le disciple et le protec- teur, et tira de leurs actions des maximes qui servent encore de loi aux monastères d'Orient. Tous ceux qui s'élevaient, parleur piété ou par leurs lumières, au-dessus du commun des lidèles, étaient moines ou ho- noraient les moines. De ce nombre sont Grégoire de Nazianze , saint Ephreu), saini Arnoë, et saint Moïse, (|ui les établit dans la Perse demi il est l'apôtre, d'où ils passèrent aux Indes. L'Egypte et les pays voisins virent ce nou- veau genre de vie se former et s'étendre si rapidement, qu'avant la iin du iv' siècle, on y comptait soixante seize-mille moines, et vingt-mille relijjieuses. Pour leur établisse- ment, ils n'avaient besoin d'aucun secours humain: ils se retiraient dans des déserts (pi'on croyait iiiliabitable^, plaines immenses do sahhîs arides, coupées par des montagnes et des rochers regardés comme inaccessi- bles. Lu ruisseau, quehpies arbres, élaioiit toutes leurs richesses et siillisaient à leur nourriture. Loin de cherclier les hommes, ils his fuyaient, et de toutes parts on venait à eux, Hientôt les lieux allVoux on ils avaient lixé liîur séjour , fuient changés en des champs fertiles et en de vasli-s ateliers. Sans nous arrêter au développement des (:aus(!.s morales et physiques (pu ont contri- bué il la prr)pagaliglis(î et de sa discipline. (,ellc qualité leur (Uiiinail le droit ou leur impo- sait l'ohligalion de \ ciller à ce rpii se passait dans son sein ; el leur autorisation formel lo (Ml présumée, désormais né( essaire, devait ronsolider les nouveaux élahlissemenls. D'après ces principes, dont on remarque l'exécution aussitôt (|uc la religion cliré- lieiinc fut la loi des princes, nous les voyons traiter l'avorahlemenl les religieux, louer (l.'iJ») (le sont 1rs A<-r(Miièlos, tl.>T) Atijourd'liiii iWuliiclic. leur institut d leur piéié, leur fonder des monastères, leur accorder des privilèges, les rapprocher des villes el permeltre aux évè(]ues de les y appeler. Constantin honoj'c Ant(jine el ses nombreux disciples. Théo- dose détrompé révo(|ue l'ordonnance sévère (pi'il avait rendue contre eux (158). Si la plupart des autres empereurs les persécu- tent, c'est qu'au lieu de veiller à la défense de l'enqiire atta(pié de toutes parts, ils ne s'occupent que (Je discussions dogmalicpies, et semblent ne conserver quel(]ue vigueur (pie pour propager, par des châtiments, les hérésies que l'ima-îin.ilion orientale multi- plie sans lin. ils sévissent surtout contre les moines, qu'ils ont vainement tenté de sé- duire, et dont ils n'ont pu faire servir la vertu à l'appui de leurs fausses opinions. Clovis exempte de toute contribution plu- sieurs monastères, pour ne })as diminuer lo patrimoine qu'assurait aux pauvres le travail des religieux (159). Ses successeurs en do- tent d'autres, où ce travail, regardé par les Francs comme ignoble, était négligé: où l'on consacrait tout son temps à la prière, à l'étude, et à (copier des livres, et où su formaient des missionnaires zélés. Les évo- ques avaient (h'jh renoncé 5 une partie do l'aulorité (|u'iis e\er(;aient sur eux, soil en leur laissant le choix do leur abbé, cl h l'abbé l'entière administration des biens, soil en n'élevant les moines aux ortU-es sa- crés (jue de son consentement; parce (pie l'ordination les émanci|)ail en quelque ma- nière de son autorité, el les assujéiissail à révoque. C'est ainsi, (pi'en s'agramiissant dans l'L.^lise, les corps monastiques actpié- raient une existence dans rKlat. VI' sii'clc. — Saint Colomhtin, saint limait. — Le siècle suivanl vit paraître jiarmi eux deux grands législateurs, saint Hennît et saint Colomhan. Jiispi'ici les religieux avaient suivi ri'Ivangibs les cjinons et les écrits des Pères : la (Jiscipliiie claustrale n'était pas uniforme; ils s'allacliaient indislincteiiienl aux règles de saint Pacôme, de saint Hasile, de saint Macaire, de saint .\uguslin el de Cassien. Les maisons religieuses ne con- servaient aucune dépendance les unes des autres, h un petit nombre près, (pie cmidui- ëaitun seul abbé, qui les avait fondées. Les nouvelles règles, en lixant les devoirs des supérieurs et des inférieurs, el déh.'rmiiianl l'emploi de cha(pio moment, et pourvoyant h tout ce (pii constilue un gouvernemcnl sag(!, mainiinrent les corps religieux au milieu des invasions, des troubles, des cruautés et de la barbarie. Les cloîtres d(!- vinreiit alors presque l'uniipie asile i\es vertus cl des lumières : aussi les plus saints évèques (pii illustraice.l l'Kglise en étaient- ils sortis; et tous ceux qui dans l'Llat ai- maient les iiKPurs ou avaient (pielque habi- leté , les favorisaient. La fondation des iiumastères était regardée comme une des expiations des grands crimes qui étaient fré(jucnls; c'est la double cause de celle (t.'iS) V(»i/. Fil lin, llihl. ecilc.iail. (I.Vj) Voy. ii; l\ Ll Coi.Mnr, au. i'Jf» APPENDICE. — DE L'ETAT RELIGIEUX. 860 iDulliludcilG n.onaslèrcs, érigés sous les des- cendants de Clovis jusqu'à Cliarleniagne. vir siècle. — Saint Augustin, apôtre dei An- gleterre, ses disciples. — Dans ces nouvelles maisons on introduisait la règle de saint Benoît; les anciennes l'adoptaient volontai- rement, et insensiblement elle fut la seule loi qu'observaient les moines. Saint Augus- tin, disciple de saint Grégoire, l'apporia de Homo en Angleterre. Les princes qui gou- vernaienl alors les sept provinces dont elle était comt)osée, convertis successivement i)ar les religieux missionnaires apostoliques, bâtirent et enrichirent beaucoup de monas- tères; saint Wilfrid et Benoît Biscop en fu- rent les princi|)aux ornements. En France ils se multii)liaient par les soins de saint Eloi, de saint Ouën, de la reine Bathilde. On leur accordait de grands biens; déjà ils avaient des serfs, et depuis longtemps les désordres du clergé avaient fait passer leurs privilèges en droit commun, comme l'at- testent les formules de Marculphe. Saint Isidore et saint Fructueux, en Es[)agne, les atfermissaient en leur donnant des règle- ments pleins de sagesse. Les Lombards les ravageaient en Italie; les musulmans les attaquaient partout et les détruisait en Afri- que ; en ditférentes parties de l'Orient la })remière ferveur se soutenait, malgré les guerres des Peri-es et la fureur des iiéréli- ques. La vie religieuse fut encore établie chez les Frisons, [)ar les moines anglais qui vinrent leur annoncer l'Evangile; nous la voyons ensuite tomber dans la 'angueur et le "dépérissement. vm* siècle. — La plus stupide et la plus proforule ignorance, qui entraînait apiès soi la barbarie des mœurs et des lois, cl les su- jjerstitions les plus grossières ; les irruptions des Lombards et des Sarrasins; la faiblesse des euqjereurs et celle de nos rois ; la vio- lenccdes seigneurs laïques qui usurpaient les biens des monastères cl s'en rendaient abbés; la tro[) grande pari que les ec(-lésiasliques el les moines môme les plus vertueux |)re- naienl aux allaires séculières ; voilà les [trinciriales sources de l'allaiblissemeulde la discipline monasti(|ue. Deux souverains, i\u'\ regrettaient les per- tes de l'état religieux , s'occupèrent de sa régénération, Alfred et (>harlemagrie. Alfred, à (jui l'histoire, comme le dit M. de Voltaire, ne reproche ni défaut ni faiblesse;, et (ju'elle met au f)renjier lang des héros utiles au genre humain, rffchercha de tous côtés ceux «les religieux qui se distinguaient encore par leur science el par leur vertu. Il retint les uns auprès de sa |)ersoune pour s'instruire avec eux ; il en plaça d'autres dans les nou- veaux m()t)aslères quil fondait, el dans les anciens où l'on savait à peine lire les consti- luli<>ns écrites en latin. A la persuasion d'un religicMJx, nommé Néol , son [larenl, il établit i'L'niversilé d'Oxfurl. C'est av(îo le secours de ces vertueux et savants hoiuiiies, qu'il releva les études, et renou- vela la piété par tout son royaume (lOOj. Au scindes erreurs et des préjuges, Char- lemagne , tout à la fois conquérant et lé- gislateur, traça ce beau plan de réforme générale, dont la plupart des dispositions seront utiles aux temps les plus éclairés : mais son siècle était trop au-dessous de son génie, et sa postérité dégénéra trop promp- lement, pour que sa législation produisit des elfets durables : cependant la révolution qu'il avait préparée pour les monastères fut con- sommée sous son successeur, par les soins de Benoît d'Aniane. iv" siècle. — Saint Benoît d'Aniane. — Ce saint moine, pénétré de l'esprit de son état, et rcvû.tude l'autorité que lui avaient donnée Louis le Débonnaire et le fameux concile d'Aix la Chapelle en: 817, remit en vigueur la règle de saint Benoît. Quelque grand que fût son zèle, et quelque étendue que fût son inspection, le renouvellement ne pul être universel ; on était trop peu instruit, il resta beaucoup de relâchement. On vil bienlôl les anciens abus renaître : soit goût, soit mces- sité, les abbés, à la tête de leurs serfs el de leurs vassaux, se mêlaient de toutes les guerres civiles. Les Normands, qui ne trou- vaient que peu ou point de résistance, cau- saient partout les plus tristes ravages ; le gouvernement féodal commençait à se for- mer ; la puissance des évoques et du Pape ne connaissait plus de bornes ; tout, dans riîtat et dans l'Eglise, se ressentait de la dé- cadence de la maison régnante. « Au milieu de tant de désordres, dit M. l'abbé Miilot, la réforme de Cluny présenta un spectacle édi- fiant ; elle rétablit la discipline monastique, aussi méf)risée que les canons. y^ {Eléments de V Histoire de France). X' siècle. — Guillaume, fondateur de Cluny. — (juillaume, comte de Toulouse et duc d'A- quitaine, avait fondé ce monastère en 910, et l'avait soumis au Pape, à l'exclusion de toute autre puissance, afin d'empêcher les usurpations tant des évoques que des laïques. Ses {)rcmiers abbés, aussi distingués par leur vertu que i»ar leur science, y firent fleurir l'exacte observance de la 'règle tle saint Be- noît, l'étude de la religion, et la charité envers les pauvres. Les souverains, les évo- ques, les seigneurs se disputèrent, comme à l'envi, l'avanlage de coml)ler de biens ces religieux , de leur bâtir de nouvelles mai- sons, cl de les préposer aux anciennes pour y renouvc'ler l'esprit primitif. Dans [tlusieurs églises on les substitua aux chanoines sé- culiers, dont la i)lu[)arl étaient scandaleux et ignorants t ainsi, Cluny devint une congré- gation, (pii s'étendit par toute la France, en Italie, en I-lsjjagne, en Allemagne;. Saint Dunstan o[)ér«it c;n même temps la même révolution en Angleterre;; saint Uoiiiuald el saint Nil de CahiL-re retrje.'iienl , par leurs austérités cl [lar un désintéreissement uni- versel, la vie des premiers moines d'Egypte. i'j's d(;u\ hfunmes vénérables sont ceux (|ui, au X' siècle, ont le.nueiix compris epiel est (KiO; Votj (Juii.L. i»i. MALMKSiam, De ycalU reij. Amjl., bCLLI., Uist. i. -i; Poi\i.. Viiio., Aiiijl, liisi., I. IV, at m DK-TIONNAIRE DES ABBAYES. 8(.H l'espril »lo l'élal religieux. Cet esprit avait été c'toutré en Orient p.ir los nerséculions dos empereurs proleoleurs des (ii'résics, par la penle au scliisme (jue Ionien la ieut tou- jours les palriatclies de Conslanlinojilo, par l'amour des fables et des superstitions, et [lar les pro^rt'S de l'ignorance, mère de tous ces désordres. On no voit alors de religieux fervents parmi les Grecs, que saint Nicon, surnommé leMétanoïle, saint Paul de Làlre, et saint Luc le jeune ; encore étaient-ils plus occupés de la (•(»nversii,n i\ii^ pécheurs (pic du renouvellement de la vie cénobiticjue. xr siècle. — Sailli Gualberl, saiul Etienne de Muret, saint Bruno, les Antonins. — lui Occident, la réforme de Cluny la soutenait avec splendeur. Malgré des ()OSsessioiis im- menses et des privilèges trop étendus, elle conserva, par une espèce de prodige, l'inlé- j.;;iilé de sa discipline pendant deux cents ans. Uliic, r|ui, à la lin du xi' siècle réunit les coutumes de (Iluny, on est garant. Dans cet intervalle paruieni plusieurs onlres jiour le bien de l'humanité et |>our la reslauralion des mœurs. Jean (îualbert l'(»rma la congré- gation do \'aIoudjreusc ; Ktienne de Muret l'ut fondateur d(ï (irammont ; saint Hruno institua les Chartreux. L'épi(lémie, appelée t'onarchi- rpie il substitua le gouvernement aristocra- tnpie, en ordonnant l'assrMublc'e annuelle des cliapiln-s généraux, cl renonçant d'ailleurs h toute cs[iècc (J'e\empt:oris, p(jur ne pa.s don- ner lieu aux plaintes des évèqnes et duis longtemps les mœurs altérées du clergé avaient l)Csoin d'une entière régéné- ration. La règle de saint Chrodegand, et les ordonnances du concile d'Aix-la-CI)a- l>cllc en 816, étaient ouvertement violées; l'incontinence el la simonie couvraient les ecclésiastiques de mépris, el ne servaient pas peu à relever h-s vertus des religieux el leur application à l'étude : malgré la sé- vérité des canons, ces vices subsistèrent jus(ju'îi ce (juo les congrégations des cha- noines réguliers, celle de saint Uuf enlio autres , formée par (piatre prêtres de l'Lglise d'Avignon, et celle des Prémontrés par saint Norbert, archevêque de Magde- lK)urg, vinrent produire un changement heureux. Ces nouveaux chanoines embras- sèrent la règle de saint Augustin, qui or- donne la vie commune, et furent destinés à unir les rigueurs des monastères aux lonc- lions de la cléricalure. Du temps môme do saint Norbeil, il y eut h Ca()(ienberg, eir Westfihalie, une maison de son ordre, oiî les religieux n'étaient admis cpi'en faisant preuve de cinq quartiers de noblesse, tant |»alcrnels cpie maiernels. Ordres militaires. — On vit alors une autre alliance inconnue h toute l'antiquité, et (pii devait paraître inc/»;ii(>alible, celle de l'état religieux iivec la prolessior désarmes. Valeureux cl pieux, suivant le génie du temps, nos pères crurent sanctilier leur bra- voure, en la dirigeanl contre les ennemis de la religifm, et pouvoir observer les trois vœux monasli(|ues au milieu des exercices mili- taires. Il faut bien présumer (pi'ils mar- quèrent leurs cou)uieruemerils par (iiieW|uo 800 APPENDICE. — DE L'ETAT RELIGIEUX. 870 lervenr, puisque les Papes et les rois con- tribuèrent (le concert h l'agraudissenient do ces ordres Tels furent à Jérusalem les che- valiers de Saint-Jean, fixés à Malte depuis 1530; les templiers, dont les crimes peu vraisemblables, quoique constatés par des procédures juridiques, augmentent le nom- bre des problèmes de l'histoire; ceux de l'ordre Teutonique, employés d'abord au service des pauvres malades de la nation allemand^, et qui prirent ensuite les armes pour la défense de la Palestine; et ceux de Saint Lazare, confirmés par une bulle de 1255 : tels en Espagne ceux de Calatrava, (le Saint-Jacques, d'Alcantara, et plusieurs autres semblables, qui, établis postérieu- rement, subsistent encore dans divers royaumes de rEuro[)e. xiir siècle. — Jean de Matha, Pierre de Nolasque. Ordres mendiants. — Jean de Ma- tha et Pierre de Nolasque connurent mieux l'esprit de l'Eglise, en fondant, l'un l'ordre des Trinitaires, et l'autre l'ordre de la ISierci, tous deux consacrés à échanger ou à raclieter, des mains des infidèles, les Chré- tiens ca[)tifs, dont le nombre s'était beau- coup multiplié, surtout depuis les croisa- des. Saint Louis ramena de ses voyages d'outre-mer, des hermites qui menaient sur le mont Carmel une vie très -pénitente, conformément à la règle que leur avait donnée Albert, patriarche de -Jérusalem, en- viron l'an 1190, et qui fut confirmée par le pape Honorius, en 12-2G. Sous le règne de le prince parurent à Paris les hermites de saint Augustin, en 1259. Trois ans au()ara- vanl, Alexandre IV avait rassemblé, en une seule observance, différentes congrégations indéjiendantes, qui prétendaient suivre la règle de l'évêque d'Hippone ; elles embras- sèrent la pauvreté absolue et s'a|)pliquèrent aux études : telle est l'origine des Augus- lins, religieux mendiants. L'esprit humain avait fait quelques efforts pour briser le joug de Tignorance sous lo- (|uel il était asservi depuis tant de siècles; mais nos pères se livièrcnl d'abord en en- tier aux vaines subtilités d'une fausse dia- lectique ; et la manie de sophisti(|uer , a[)()li(|ué<; , surtout aux mystères de la religion, enfanta une foule' d'hérésies. Celle des albigeois, la plus étendue, donna naissance 5 deux ordres religieux, dévoués à combattre les erreurs et les vices ((u'on imputait aux novateurs : et parcf; que les 1 iciiesses étaient la cause du rolAchement et du discrédit des anciens religieux, saint Françds et saint DoMiinicpie, reiichéiissant sur la règle de saint |{(;noit, défendirent à leurs disciples toute espèce de firupriété, luèrne en commun; ilsdevaient vivre d'au- mônes, quniHJ leur travail n(.' fournirait ()as h leur subsistance. « (!(!S [)remiers religieux, dit M. l'abbé Millol, humbles, patients, zé- lés, infatigaliles, charuuMenl les peuples, autant | ar la singiilnrité d'une perfection inconnue, que [lar leurs Iravaui ajjoslo- liques. » Celle mendicité, qu'ils choisirent comme humiliante et les ravalant au-dessous des derniers rangs de la société, parut en quel- que sorte divine; saint François renonça d'ailleurs à toute espèce de privilèges, et défendit de donner à sa règle aucune inter- prétation. C'est le dernier article de son tes- tament. Mais l'esprit de chicane et la corruption des mœurs qui régnaient au xin' siècle, ne laissèrent pas .subsister longtemps une si grande simplicité*; néanmoins, surpassant leurs contemporains dans les études, et for- çant leur estime par leurs vertus et leur zèle pour la pro[)agation de la foi, les frères mi- neurs et les frères prêcheurs se rendirent également chers à l'Eglise et à l'Etat.. Ils obtinrent des chaires dans les universités naissantes de Paris et de Boulogne ; la charge de maître du sacré palais est créée par les dominicains; ils président les uns et les au- tres au tribunal de l'inquisition ; on les sous- trait à la juriiiiction des évoques, les Papes les emploient à des négociations importan- tes. On en voit plusieurs des deux ordres élevés aux premières dignités de l'Eglise, même à là pa[)auté ; saint Louis aurait voulu pouvoir se donner à eux par égale moitié, et la charité des fidèles leur fournir des res- sources certaines et abondantes. ' Tant de faveurs et tant de prérogatives, récompense de leurs vertus et de leurs tra- vaux, produisirent des effets divers. Les an- ciens moines, réveillés de leur assoupisse- ment, reprirent les études qui autrefois leur avaient mérité la considération pul)li- que. La fondation du collège des Bernardins h Paris, le premier de l'université, remonte à cette époque. Les nouveaux ordres se ré- pandirent partout et firent beaucoup de bien ; mais la raison n'était |)as assez formée pour peser et pour prévoir les inconvénients in- sépaiables des exemptions de toute es])èce qu'on leur accordait. Ces inconvénients se manifestèrent bien- Nôt d'une manière déplorable. A la faveur do leurs privilèges, ils s'emparaient aisément de la confiance des peuples; et de là les ri- chesses dans les deux ordres et les plaintes du clergé contre eus. Trop occupés d ailleurs d'alfaires temporelles, pouvaient-ils conser- ver l'amour du recueillement et de la prière et cette tran(iuillité d'esprit si nécessaire à la faiblesse humaine, pour se maintenir dans la ferveur de la vie religieuse? Les Dominicains troublèrent l'Université de Paris; et à force de bulles et d'excommuni- cations, ils trionqihèrent de ses docteurs. I*ar leurs longues et chiméricjues disputes sur la pro[)riélé des choses, les Franciscains scandalisèrent la chiétienté, l'agitèrent en- suite par leur désobéissance aux décisions de Jean Wll, et soutenu par Louis d(^ Ba- vière, l'un d'eux osa rendre à ce P(jntife nnathème pour analhènu!, [irononça sa dé- position et fut anlq)ape. XIV cl XV' sièilcH. Minimes, filles pi'ni- tentes, etc;. — Les grands mouvements (jui bohlev<•r^èrenl l'Europe , et les maux du toute espèce qui dCiulèient l'Eglise pendant ST! DICTIONNAIRK DES VnnAM'S. 872 le \iv' siècle, ne conlrilnjôrcnt certaine- pre mix missions. Coite congrégation, tu^c à nient pns h épurer les mœ'irs générales. Au ÎMiLin, s'est élenilue en Alleniaj^ne, en Bo- milieu des troubles et de la dépravation, liônic, e) France, en Italie ; cl dès son ori- romment les corps religieux auraient-ils gine, la répuhliipio dos lettres ronipla plu - conservé la pureté de leur institut? Ouel- sieurs de ses incmbros parmi ses citoyens, ques vertus et quehpics talents (pi'ollVerit Vers le môme temps, Ignace do Loyola forma alors les cloîtres, il faut avouer qu'(m y voit la société ilont nous avons vu la tleslruclion: aussi de graniJs désordres. Les disci|»les de on connaît les grands hommes qui l'ont il- saint Benoît, tant de l'ancienne observance lustrée, dont la mémoire no périra jamais ; que de celle de Cluny et de Cîteaux, jouis- et tout le monde sait le bien et le mal quon soient mollement de leurs richesses, né.^li- en a dit. L'instruction du peuple est le but {/eant entièrement le travail des mains, s'ap- ({uc se proposa Philippe do Néri, en insli- pliquant peu à la prière, et mé|)risant les tuant l'Oraloirede Rome ]SIendiant>. Parmi ceux-ci, la rivalité avait Pendant ([uo le clergé recouvrait ainsi et dégénéré en jalousie, et la diversité de leurs par d'autres établissements son ancien lus- opinions scholastiques devenait pour eux un tre, les corps monastiques recevaient une sujet éternel de querelles. Le concile de nouvelle vie. En Espagne, en Italie, en Aienne. d'après les remontrances du célèbi-o France, parurent de grandes réformes dans Durandi, évèfjue de Monde, connut le mal l'ordre des Frèrcs-Mineuis, celles des Capu- .•^ans y reinodior : les Papes, ([ui résidèrent eins, des Uécollets, et des Pénitents du ,tiers- à Avignon, et ceux qui, pendant le schisme, ordre de Saint-François, vulgairement ap- se disputèrent la tiare, étaient peu pro[)res j-olés Pic[>us. Les Papes les ap|irouvèrent, à renouveler l'esprit primitif. La réTirmo de comme ressuscitant l'esprit desaint François Benoît XII, le plus estimable de tous, ne et son amour pour la pauvreté. Favorisés *par produisit pas des elfots durables.. La |)cslo les souverains, ils se sont répandus dans (pii lit de si terribles ravages en l'Europe, fut toute la chrétienté ; et de tous les ordres reli- encore une occasion de reiacliomeni ch-jz gieux, c'est celui dos Ca[uicins (|ui est lo les religieux, surtout chez les Mendiants, plus multiplié. Ils refusèrent la permission dévoués au service des malades, ils no pou- de posséder des immeubles, donnée aux Mou- vaient observer leur règle dans toute sa ri- diants par lo concile ilo Trente. Aux miti- gueur; les plus fervents, victimes de leur gâtions (pu- les Carmes avaient obtenues, zèle, furent enlevés parce lléau, et après sainte Thérèse lit succéder la première aus- (|ue la maladie eut cessé, on ne pensa point térité de la règle; et en soumettant un sexo h rô|)arer la discipline alfaiblie. Tel a été l'é- délicat à la vie la plus dure et la |)lus mor- lat des ordres monastiques jusqu'aux réfor- tiliantc pour la vanité, elle l'a conduit au \\\Q^, ([ui, au \vr siècle h.'S ont rélevés de bonheur. Nous avons vu une fille do roi sa- la décadence où ils étaient tombés. Il y eut crilier h ce régime tous les agréments d'uno néanmoins, durant cot intervalle, dilforen- cour brillante, donner un .grand exeuq)le à fcs congrégations ({ui eud)rassèrenl la prali- un siècle qui méprise les n)oinos coiunu! lo que de la pénitence et de l'humilité ; celles rebut do la société, et accjuérir en échango du mont Olivet, des Jésuates, des Minimes, cette paix de Iclmo si précieuse aux yeux du des Filles nénitentes et autres. vrai philosophe et si rare hors du cloître. x\i' siccle. — lir'formcs cl nouveaux hsli- Par les conseils de la courageuse réforma- tuls : 'l'Iiraiins, liarnahifes , Jc'suilrs, Frcrcs tricc des Carmélites, Jean de la .Croix lit la (tf la Chitriir, i;U\ — Tan lis (pic Luther et même révolution parmi les Carmes. Saint (Calvin, sous prétexte de réformer l'Eglise, Bernaid parut ùtro rendu au monde en la aliaquaient ses dogmes, ses rites, sa liiorar- personne do. Jean de la Barrière, (pii raji- chie, et (ju'ils alléguaient la condu'te scan- pela les Feuillants à l'observance sévère do daleuse des prêtres et des religieux, comme Clairvaux, si bien accueillie au xi' sièrie, et une preuve convaincante de l'absurdité de tant traversée par ses contemporains. Joaii notre croyance et de la piofession uioiias- Michaéiis, dominicain, surmonta égah-nuMit tique, des hommes rouqtlisde zèle, alin de tous les oi>.staclos (pie le rehlrlHMnent o|)po- coupcr lo mal par la racine, épuraient les sait à son zèle. Enfin, à l'honneur de la reli- moMirs des Chrétiens ci rétablissaient la gion et pour le bionde l'Iiumanité, Jean do régularité dans le clergé et dans les monas- l->ieu établit ce corps, doiii les membres s'o- lî'H'^. bligenl, [lar un quatrième vœu, au servico Cajétan et ses C(mipagnons,instiluleursdcs «les indig(!nts malades, et (pii vi ni de [iren- Théalins, firent revivr(; l'esprit dos apcjlres, dro un nouvel accioissomeiit aux portes de en se consacrant au ministère avec la môme (^etle capitale. Pounjuoi cet ordre si utile csl- forvour et le même désintéressemonl : non- il le moins étendu? En l'iniroduisant dans soulemont ils renoncèrent î\ toute espèce do louis Etats, les souverains pourvoiront d'une propriété, mais pour être un exemple ton- manière aussi sûre (jue religieuse à la coii- jours subsistant de la Provi.ience, ils se firi- scrvation de leurs sujets, "vèront de la dernière ressource dos indi- l'endaiil que la vio cléricale et monastique m-nls, la mendicité. A ces obligations, les se lonouveUiilpiirloute l'Europe, Uonri > III, clonvs réguliers do saint Paul, connus sous roi d'Anolotorre, prince bizarre, cruel et le nom de Barnabiles, aioulèrenl colle d'oc- despote, persécutait los religieux, détruisait ciqjcr des collèges cl des séi.jinaires, où ils leurs ma:.M>ns, el sacriliail h ses [icnchants la él"veraicnt la jeunesse et la rendraient pro- religion de ses jières. Par lesdisoositions du 873 APPENDICE. — DE L'ETAT RELIGIEUX. 874 connilo de Trente, la discipline claustrale venait d'être ralfermie ; et restreignant les exemptions, il avait prévenu le renourelle- menl des anciens abus et des anciennes p\à\ntes. xviV siècle. — Vincent de Paul. — Dans l'histoire des ordres religieux, Vincent de Paul remplit presque seul celle du xvii*' siècle^ soit par ses propres établissements, soit par la part qu'il eut à tous ceux qu'on lormadeson temps. Il fut également l'homme de la religion, de l'humanité et de la patrie. Conduire ses semblables à Dieu par la voie des bienfaits, tels ont toujours été et ses moyens et son l)ut. Réforme de Saint-Vannes, par Didier de Là Cour. — Réforme de Saint-Maur, par Jean Regnault, abbé de Saint-Augustin de Limoges. — Réforme de l'ordre de Ci t eaux, par l'abbé de Rancé. — Réforme des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève, par le P. Charles Faure. — Tout, au milieu de ce siècle, prit un ca- ractère de grandeur, qui assure sa supério- rité sur les siècles précédents, et sa célébrité jusque dans la postérité la |)lus reculée, par les modèles qu'il fournit en tout genre. Les Bénédictins, qui embrassèrent les réformes naissantes de Saint-Vânnes et deSaint-Maur^ ne crurent pas s'éloigner de l'esprit de leur fondateur, en alliant la piété à la culture des lettres. Ces congrégations ont produit des hommes aussi religieux que savants, dont les ouvrages ne sont point un des moindres or- nements du règne de Louis XIV. Le cardi- nal de La Rochefoucauld, évêque deSenlis et abbé deSainte-Generiève, en réunit tous les chanoines en une seule congrégation, que la régularité a multipliée parmi nous ; et le célèbre abbé de Rancé, qui, par la beauté de son esprit et par son caractère doux et insi- nuant, avait charmé le monde, l'étonna par sa retraite à la Trappe, où il observa à la lettre la règle primitive de Citeaux. Cette abbaye, celle de Septfonts et quelques au- tres, sont aujourd'hui des asiles oii s'ense- velissent des âmes admirables quij ne sou- pirant qu'après les biens de l'éternité, font lantd'honneurà la nature humaine. Telle est l'histoire abrégée des principaux ordres religieux, et des différentes révolu- tions qu'ils ont éprouvées. Nous les avons vus naître d'abord obscurémenldans l'Egypte, se répandre |)romptemont dans le reste du monde, et croître |)artout sous la protection de l'Eglise et des empires. CHAPITRE III. Des services que les religieux ont rendus à l'Eglise. En faisant connaître la sainteté de la des- tination des ordres religieux (101) et la sagesse de leurs règles, rJous avons assigné la première cause de leur établissement et do leurs progrès. Nous allons en dévelop{)er une seco/Kie : ce sont les services qu'ils ont rendus : nous commençons par ceux ([u'en à reçus l'Eglise. Lés religieux ont été litiles à l'Église par leurs vertus. — La paix donnée à l'Eglise Ht fleurir l'état monastique. Ce nouveau peu- ple , qui , pour principes de gouvernement * avait pris non-seulement lés préceptes, mais aussi les conseils évangéliques, était tidèle à ses engagements. Des milliers d'hommes renonçaient à leurs proches, à leurs biens, à leur patrie ; éloufifaient tout désir d'ambition au milieu des révolutions qui bouleversaient l'empire; et se privaient volontairement des douceurs et des avantages que procurent le travail, la naissance ou le génie. C'est le premier pas qui les conduisait à la profes- sion religieuse. Préférer à toute espèce de curiosité l'étude de la morale et le soin de son âme ; pratiquer les plus grandes austé- rités pour conserver son innocence ou [)0ur la réparer; vouer une éternelle chasteté et un silence perpétuel ; à la prière et à la lec- ture unir et faire succéder le travail des mains; se regarder tous comme membres d'une même famille ; immoler jusqu'à sa propre volonté et renouveler chaque jour ce sacrifice de soi-même; se séquestrer du commerce des hommes, afin de se dérober h. leur admiration: ce sont les devoirs Imposés à ces premiers moines, et ils les remplis- saient avec autant de sagesse que de persé- vérance. Selon le judicieux Fleury, « leur dévotion était de môme goût, si on ose le dire, que les pyramides et les autres ouvra- ges des anciens Egyptiens, c'est-à-dire, grande, simple et solide.— Vivant dans une chair étrangère, dit saint Basile, ils mon- traient par les effets ce que c'est que d'être voyageurs ici-bas et citoyens du ciel, w Leut* Vertu croissait avec leurs années ; et l'extrê- me vieillesse, à laquelle ils arrivaient com- munément, ne la rendait que plus véné- rable. Ce fut un grand triomphe pour la religion^ d'avoir formé ces sociétés d'hommes, que le dépouillement de toutes choses élevait à une si haute perfection. Quelle idée de la mo- rale évangélique ne devaient pas donner ces pieux solitaires, aux nations qui ne la sui- vaient point encore? et quels exem|)les n'offraienl-ils i)as aux Chrétiens, dont le nombre no s'était accru qu'au détriment delà ferveur? Aux yeux des uns et des au- tres, ils justifiaient la sainteté do la doctrine (}u'ils professaient, et prouvaient que ses préceptes les plus jjénibles no sont pas im- possibles à observer. Aussi les Pères o|)po-=' saient-ils leur pénitence aux macérations hy[)ocrites des hérétiques, et leurs vertus aux vertus fausses ou inco(nplôtes dos païens. En naturalisant la profession reli^ gieuse parmi les occidentaux, avec les modi- fications (ju'exigeait la différence des mo-urs, saint Ben(;il rap|)ela la piété des temps apos- toliques; et ceux (pii, dans le cours des siè- cles, réformèrent Son Ordre, et ceux ([ui en i(IGi) Aiiciui atteintes de l'opulence. Quand la ferveur sall'aiblit dans un Ordre, on la voit renaître en d'autres lieux; et de sages réformes, mûries par le temps, lui rendent la vigueur que le relAchement des anciennes congré- gations lui fait perdre. C'est ainsi que d h^c en Age la [irofessioii religieuse a transmis la prali(p.ie de la vie |)énilente, de la fuite du monde, du renoncenu^nt , depuis Antoine jusqu'à Vincent de Paul, les cloîtres ont été h; san(;tuaire de la piété, ef celui des sciences ecclésiasti'ques. Les religieux cultivent les sciences ecclé- siastiques. — A l'exception du dogme, dorit l'iuimutabiHlé n'est susceptible - pelle profanes; elles ont leur temps do splendeur et d'affaiblissement, et fleurissent tantôt chez un peuple, tantôt chez un autre, subissant les vicissitudes des choses humai- nes. En attestant cpie tel a été leur sort d»;- puis la naissance de l'Eulise, jusard , Ives, d'abord abbé de Saint- Quentin, de Beauvais, évoque de Chartres par la suite (108) : voilà les plus habiles canonisics qui ont veillé à l'observation de la discipline, et dont les compilations réu- nissent les canons des conciles anciens et nouveaux, les seniimenls des Pères, les dé- crélales des Pa|)es, et plusieurs disposiliows des capitulaires des empereurs. Ces ouvrages sont renq)lis d'érudition, mais totalement dépouryus de critique. Les savants croyaient alors travailler utilement pour la religion, soit en publiant leurs écrits sous des noms vénérés, soit en étendant au- delà de toutes bornes la puissance ecclésias- tiipu! iKaprès des litres supposés, soif en attribuant aux saints des miracles, des ac- tions (ju'ils n'ont jamais faites, et des dis- cours (pj'ils n'ont jamais tenus. I^ crédulité et l'ainour du merveilleux faisaient recevoir av(!c euqircssenuMit toutes ces pitmses exa- gérations; et l'-irl de distinguer les pièces Musses des véiitables était universcllemenl inconnu. C'est à ce défaut (jii'on doit sur- t(jul attribuer la décadence de la discipline. Par- ItMjr zèle el par leur élude, les religieux, seuls canonistiîs de ces temps, n'ont pu (|u'en em|»6ilier la ruine entière; le vrai bien «pi'ils ont produit, c'est d'avoir conservé à l'Eglise une jurisprudence qui soumettait à des for- mes légales «'l la dlscus>ion des inlétèts, et la punition des roupables. Elle était bien su(>érieure à la jurisprudence civile, (jui, pour jueuve de jn évarication ou d'innocence, se contentait du sort des saints, des duels, des éi)reuves de l'eau et du feu. Serait-il ]iermis de ilire, que, sous ce rapport, la trop grande puissance des ecclésiasticjues, effet de l'ignorance et de l'ambition, a été plutôt utile aux peuples que nuisible? Un des nutyons les [tins sûrs (lu'ont employés les jois l'Our alfaiblir l'autorité de leurs vassaux, c'est d'avoir fait ado[tter par liMirs tribunaux la procédure ecclésiaslicjue : (die accrédita les ap[)els des justices inférieures; el cet (!().■)) Ces savants sont du ix' siècle. (IGii) X' siècle. (I07) XI' siècle. agrandissement de l'autorité royale fut favo- rable au bien de l'humanité. Ce môme mé- lange de bien et de mal, on le remarque dans les histoires ecclésiastiques. Histoire ecclésiastique. — Ce n'est pas un niédiocre service rendu à l'Eglise, que d'avoir soigneusement recueilli tout ce qui, durant le cours des siècles, a intéressé, ou sa croyance, ou sa discipline, ou les niœur» des Chréliens. Ses décisions, ses lois, ses progrès, ses [>erles, les hommes qui l'onl illustrée ou par leur science ou par leur vertu, ceux qui ont déchiré son sein ou par l'hérésie ou par le schisme, la protectioiï que lui ont accordée les souverains, les per- sécutions (ju'elle a essuyées de la part de ses ennemis; tels sont les objets que nous ont iransmis les religieux. Ils manquaient de trop de choses, pour qu'ils aient jtu écrire leurs histoires universelles avecordre' et discernement. Celles des églises particu- lières, celle de leurs temps, el la vie des saints leurs contemporains, ou dont la mé- moire était encore entière, méritent plus de confuince : ce sont aussi des décombres, si l'on veut; mais en des temps plus heureux, des architectes habiles ont su en tirer de»* matériaux pourconslruire de beaux édilices. Qu'auraient fait Ussérius, Bollandus, 'Ville- niont, Fleury et les autres historiens ecclé- siasli(|ues, si, depuis Hugu(;s, chanoine régu- lier de Saint-Victor, écrivain du xir siècle,, justpi'au moine Pallade, (pri vivait au cin- qiiiè.ne, les monastères ne leur eussent oifert une succession de témoins qui attes- tent les événements de leur c'^ge? C est à eux encore (jue nous devons les meilleurs Martyrologes: après celui d"Eusèbe , ceu» d(î saint Jérôme, de Bède, d'Usuard, sont les (dus connus. En un mol, sans les moines, nous ignorerions ce rpji s'est passé dans l'Eglise pendant sept à huit siècles. Quand le goût de l'élude ne fut plus con- centré dans les cloîtres, et (|ue le clergé s'y consacra avec une ardeur aussi vive que générale, on vil les religieux parcourir en- core avec distinction la carrière (|u'ils no fournissaient [)lus seuls. Pour suppléer à la rareté des livres el pour faciliter les études saint, s, on composa, à ce premier réveil de l'esprit, des sommes en tout genre. Pierre^ Dmibard, évèque de Paris, publia son Maî- tre des Sentences; Pierre Comeslor, chance- lier de la même Eglise, soti Histoire ecclé- siastique; et le moine ('»ratien, sa Concorde des canons. Avec ces trois ouvrages, on croyait avoir un corps de doctrine complet, el pouvoir devenir habile en théologie sco- laslitpie el positive et en juris|)rudenco i ecclésiasli(pie. A peine les Universités fu- " rent-elles établies, que les religieux s'y rendirent considérables. L'éccde do Sainl- Victor, fondée par (luillaumo de Champeau, eut dès sa naissance u^ie grande célébrité, el fut la |)épinière de savants et pieux théo- logiens. (lOD) Quelles que fussent les études, Mfi8) XII' siècle. (I(il)) llisloirc de rVniversilé de Paria, \. M. l'abl'C Crkviuu. pas f81 APPENDICE. - DE L'ETAT RELlGli^UX. %%'i « agissant, dit M. Floury, avec des inten- lioiis pures, no cherchant que la gloire de Dieu, ils réussissaient mieux que les autres étudiants, » Ali)ert le Grand, Alexandre de Halès, saint Thomas, saint Bonavonture, etc., etc., passèrent pour les lumières de leur siècle. Nous ne ravirions à la vérité justifier, d'après leurs ouvrages, ks titres scientifi(]uement fastueux qu'on leur a in- distinctement prodigués : mais en les dé- prisant entièrement, ne sommes-nous pas înj.ustes? Sous ces hons moines, tant exaltés et tant rabaissés, l'état des sciences ecclé- siastiuues, il est vrai, était bien ditTérent de ce qu il avait été sous les Augustin, les Basile, les Cyprien ; on avnit trop perd-u, et on pouvait trop peu réparer; leur applica- tion au travail n'en est pas moins étonnante; ce n'est d'ailleurs que par l'emploi des se- cours (ju'ils ont conservés, que les études se sont renouvelées. Ce renouvellement était-il possible avant l'invention de l'impri- merie? De plus grands moyens ont procuré des avantages plus solides. Saint Bernard. — Avant -de passer à des siècles plus heureux, nous devons distin- guer deux savarits, qui se sont élevés au- dessus des temps que nous venons de par- courir, et qui seront toujours comptés parmi les hommes célèbres ; saint Bernard, ie dernier Père de ^Egli•^e, et saint Thomas, le premier docteur de l'Ecole. Saint Bernard a écrit une multitude de lettres, où il donne la décision de plusieurs questions de disci- pline et de morale, et des avis sages et me- surés sur les afTaircs [jour lesquelles on Je consultait. Son Traité de la Considération, adressé au Pape Eugène III, son disciple, et le Livre des mœurs et des devoirs des évéques, renferment d'importantes instructions pour ces j)remiers pasteurs. Il y condamne les fréquentes appellations à Borne, comme attentatoires aux droits des évoques; et il censure encore des abus de ce genre dans le Traité des commandements et des dispenses, ouvrage lumineux et rem[)li de maximes solides. Ses dilférents traités de piété |)rou- vent une grande connaissance de l'homtïie, de «-es relations avec son auteur et ses sem- blables, et ne sont point infectés des [)ieux préjugés qui régnaient alors. Formé h l'é- cole des Pères pour la Ihéologif, (pa'il traite suivant leur méthode, il expose, suiloul d'après les i)riti(;ipes de saint Ambroise et de saint Augustin , l'accord de la liberté et de la grAre, el réfute les subtilités erronées de ses (contemporains. Ce sont les sermons sur le Cantique dtjscantiipies, (jui font prin- cipalement cnnnaître le talent de saint Ber- nard : les pinsées morale*-, nobles (;l,{»ro- fondes, y at)ondenl avec une l'ércjndité prodi- gieuse : son éloquence a lousJes tons, tan- l«M forte et vive, tanlOt douce et {pleine (J'onctiftn ; et si rpichpiefois son stylo est trop chargé d'ornements, c'est ipi'il fallait ()ayer le tribut h son siècle. Ajoutons que .va sainteté el son zèle le rendirent l'oraele de l'EiiliSe, l'arbitre des allaires, et «pi'il semole avoir tenu les rênes de la chré- tienté. Saint Thomas. — Saint Thomas, moins distrait de l'étude que saint Bernard, a laissé un plus grand nombre d'ouvrages; ils peu- vent être divisés en philosophiques et théo- logiques, en commentai-res sur l'Ecriture sainte, et 0[)uscules ou divers traités. En éclaircissant cinquante-deux livres d'Aris- tote, il s'est proposé de répondre aux so- [)histes qui, pour attaquer les dogmes de la foi, abusaient de l'autorité de cet ancien philosophe alors si respecté. Ceux de ses écrits théologiques les plus estimés sont les Traités de t Incarnation^ des Vertus el des Vices, la Somme contre les gentils, où, à l'exemple de saint Augustin, il démontre Texistence et l'unité de Dieu, établit avec force toutes les vérités qu'enseigne la reli- gion, combat toutes les superstitions païen- nes et toutes les hérésies et où l'auteur est toujours au niveau de son sujet par l'éléva- tion de son génie et l'étendue de ses lumiè- res : enfin, cette autre Somme qui contient l'exposition et la preuve de tous les dogmes, et de presque toutes les questions qu'agi- taient les écoles ; ainsi que des maximes, des principes et des lois, que suivent les minis- tres de l'Eglise et ceux de la justice; elle passe pour une bibliothèque entière, où l'on apprend ce qu'il faut croire et prati- quer. De tous ses commentaires sur divers livres de l'Ecriture, nous ne citerons que celui des quatre évangélistes d'après les Pères : le texte et le sens de l'auteur sacré y sont expliqués par un enchaînement de pas- sages de ces saints docteurs, de sorte que l'un paraît continuer le discours de l'autre ou développe sa pensée. N'est-il pas bien étonnant que cet ouvrage, où toute l'anti- quité est fondue, ait été composé dans un temps où les livres, comme l'on sait, étaient d'une rareté extrême? Nous avons encore de lui des sermons et des petits traités, soit contre les Grecs, soit contre Averrès, philo- sophe arabe; une théologie abrégée où touto la doctrine chrétienne est réduite à la foi, l'espérance et la charité, etc., etc. « Saint Thomas, dit Fontenelle, dans un autre siècle et dans d'autres circonst.uices, aurait été Descartes. » La théologie entière a été end)rassée par saint Thomas; il exposlî sa doctrine avec un ordre admiiable. On- ne peut être bon théologien sans l'avoir lu; mais, en le lisant, il faut passer |)lusieurs (puislions ou inutiles ou particulières à son teuq)S. Tel est le jugement qu'en porto un des hommes les |)lus instruits do notre siècle. .\ r(!xemple et <'i la persuasion des moines, les religieuses cullivaieiit Uîs sciences et les belles lettres. Il y avait, dans huirs monas- tères, deux sortes d'écoh-'s , une pour les jeunes lilles (jui y recevaient l(!S inslruc- lums cr)riv(!na')les à l(Mjr clgi; et h leur sexe; l'autre, pour les religi(!uses nu^uuis, h cpii l'on donnait les connaissances (pi'exigeait leur étal. Hildebeil, parlant de l'i'bbaye du Kouccrai à Aiijjeri, uit (pi'on y envoyait les 8:,5 DICTIONNAIHE DES ADBAYES. &r^4 fill(!S |)ûur 6lre |>liès avoir honoré la religion par leur piété, l'avoir vengée el per|tétuée par leurs lumières, (I7U) C'en de quoi l'on ne pout r.iisoiinaltleincni douli r, disent its ailleurs de l'Ilisloin; lillérairc de lu Kciiicc, en voy.iiil colle imiililudi; de Icilros, de poo.siis, de irailés iiiiiiic eiilieis en celle lanjjiic, (jni leur boni udresbés par les plu» ^raii Is honiiues il fallait encore, pour mériter enlièrc- menl de l'Eglise, remplir la carrière de l'appstolal el les fonctions du ministère ecclésiasticiue; c'est ce (]ue les religieux ont fait avec succès. Quoique leur princijialo destination ait été, comme nous l'avons dit, (le se sanctitier loin du monde, ils sont néan- moins sortis de leur désert pour reiidie témoignage à la foi (pie combattaient les hérétiques, et pour l'annoncer aux nations idolâtres. Antoine, cpji avail encouragé constamment les martyrs pendant la persé- cution de Maximin , confond l'audacii des ariens qui, ali:i d'acciédiler leur erreur, la luiattriiiuaienl. «Les disciples de saint Basile, dit M. Fleury, servirent très-ulileu)enl l'K- glise contre les hérésies d'Funome el d'Apol- linaire : les peuples ne voulaient pas aban- donner une doctrine (jue professaient îles hommes si vénérables f)ar la sainteté do leur vie. » Les moines étaient principale- ment l'objet de la haine des iconoclastes. La fureur de l'emiiereur Constantin Co|)ronymo fut aussi barl)are que ridicule : les tour- ments é})uisés et reconnus inutiles, il re- chercha tous ceux (|ui avaient un moino jiour parent, [lour ami ou pour voisin; il les envoya en exil, après les avoir déchirés de coups. 11 est aussi facile qu'inutile do faire ici une longue énuméralion de sem- blables faits, (ju'on trouve à chacjue pûs lians l'histoire ecclésiasli(jue. Il sulhl d'ob- server (|ue les religieux ont été calomniés el persécutés par tous les hérétiiiues, depuis les ariens jusqu'à ceux de nos jours. Le premier soin de saint l'acùuie et de saint Benoît fut de s'a|)pli(pier, eux el leurs disciples, à la conveision des peujiles voi- sins de Thabennes el du mont Cassin. Saint Jérôme ne suspeiulait ses doctes travaux tpie pour préparer les catéchumènes au baptôu)e. Saint Eulhyme le conféra à -une multitude de Sarrasins (pi'il avail iiu-Uuits. Ce sont les moines choisis par saint Chry- soslomo qui rendirent la Phénicie chré- tienne : la Perse le devint, comuie nous l'avons dit, par les prédications de saint Moïse, el l'Autriche par celles de sainl Séverin. On peut voir plus en détail , dans \u Philollif'e de Théodorel(c. 52,oV). combien dès leur naissance, les religieux ont servi à la pro|)agation de la foi. En devenant possesseurs de grands liefs , les évèques cessèrent d'être apôtres. (Joths (le naissance pour la plupart, chasseurs pac inclination, gui rriers par goût el [tar néces- sité, attachés en grand nombre ù la cour souvent ambulant(^ des [irinces, trop occu- pés en un mot d'allaires temporelles, com- ment auraient-ils pu étudier la religion (l la prêcher aux nations qui ne la connais- saient pas? L'ignorance el la corruption (les nueurs (pii dominaient le reste du clergé, le rendaient peu digue el peu jaloux d'un si de leur temps. Rien n'est plus commun dans I< s itcueils des œuvres de Haudri, de Marbode, de i',t'f>n\n\ de VendiHiie, de l'ierrc de Celle, eU;. { Himoiic Littéraire de la t'runce , xii' bikle ^ fiSS APPENDICE. — DE L'ETAT KELIGILUX 8^ sailli et si pc'iiible minislère. Néanmoins, à ce second âge, l'Eglise ne fu-t point frappée de stérilité. Sairil Grégoire, à qui les révo- lutions de son siècle annonçaient une partie de ces maux, indi(pia par quels raoyçns on pouvait les réparer ou les compenser. Il avait employé les ressources que lui offrait le cloître, et l'événement répondait à ses espérances. L'Angleterre était soumise à l'E- vangil'ejle-moine saint Augustin et sescompa- gnotîs avaient enfin dompté la férocité de ces l>euples. En lisant l'histoire des coramence- wients de cette Eglise, on croit être témoin des vertus et des prodiges qui illustrèrent les premiers jours du christianisme (170*) : les religieux composaient tout le clergé de ces îles : la profession monastique s'y était propagée avec la foi, et de ces monastères sortirent les apôtres de l'Allemagne et du Nord. Saint Vilfrid, saint ViHebrod, d'autres Saints moines instruisirent successivement li'S Frisons : saint Boniface cimenta et fé- €onda par son sang son apostolat en Alle- magne : saint Anscaire et ses coopérateurs [iortôrerit ia lumière évangélique en Suède, en Danemark, en Norwége. Les auires ter- res septentrionales, la Prusse, la Livonie, la Sibérie , etc., etc., la reçurent des reli- gieux de Cîleauï, des Ffèfes Prêcheurs et d^autres religieux de différents Ordres (171). Les Dominicains et les Frères Mineurs pé- nétrèrent en Tartarie et jusqu'en Chine. Jean de Montcorvin , archevêque de Cam- i)alu (172] , nous a donné une relation où sont détaillés les progrès qu'avait faits la foi ■dans le Levant. A la vérité ces missions, surtout celles du Nord, se ressentent en plusieurs points de l'affaiblissement de la discipline; les conversions n'étaient plus, coin me autrefois, le fruit de la seule persuasion. C'est en [)or- tant la guerre chez les idolâtres, qu'on les force d'en irer dans l'Eglise; et le baptême ou la mort est pour eux une alternative iné- vitable Les souvetjins,.entre autres Charle- magne et Jagellon, roi de Pologne (173), couvraient ces missionnaires de toute leur autorité : mais ceux-ci n'en étaient [«as moins onimésd'un zèle vrain!entaposioli(|ue; This- loire reconnaît la droiture de leurs inten- tions. Par leurs travaux, des peuples igno- rants, farouches et barijares, oui embrassé la religion avec sa sin)|tliciié et toutes les vertus qu'ellecommande ; elle réfiarait ainsi les pertes (pTelIo faisait en ces divers temps. Afin d'affermir ces nouvelles églises, on y fr)nda des monaslèros. C'étaient des sémi- naires, où l'on élevait les enfants du |)ays, jiour les instruire do la religion et des let- tres, les former à la vertu, et les rendre ca- jiablcs des fonctions ecclésiastiques {\^k.) Ainsi, on ocu de temps cf-s é-dises furr-iit en état de se soutenir elles-mêmes, sans avoir besoin de secours étrangers. Par les soins de ces pasteurs, la religion et les mœurs, af- faiblies en France et eu Italie aux vu' et viii" siècle, se fortifient en Angleterre, d'où ils les ramènent en France, et les transpor- tent ensuite, ce semble, en Allemagne et dans le Nord. Longtemps auparavant, et dès l'origine même de la profession religieuse, il élait ordinaire, dit le guide que nous suivons constamment (175) , de prendre les plus saints d'entre les moines pour en faire des prêtres et des clercs. C'était un fonds où les évêques étaient assurés de trouver d'excel- lents sujets; et les abbés jjréféraient volon- tiers l'utilité générale de l'Eglise à l'avan- tage do leur communauté Saint Pacôme cède deux de ses disciples pour être élevés à l'épiseopat; saint Athanase cite au moine Dfaconce l'exemple de sept solilaires qui l'avaient accepté. Cet usage, confirmé par la sanction que lui «lonna Honorius (176), fut d'abord très-fréquent, et devint sous les autres empereurs, protecteurs des canons, une loi générale e! exclusive. Le clergé re- nonça lui-même à cette dignité ; parce que, pour y être promu, il fallait observer la continence, qu'il ne voulut point garder, eî à laquelle s'engageaient les religieux. Telle est encore la pratique journalière de l'Or rient; par les décrétales des Papes Sirice, Innocent, Boniface, etc., nous voyons qu'elle était également approuvée par l'Eglise la- ^ fine. Les successeurs des disci[)!es qu'avait" formés saint Augustin, furent la force de l'Eglise d'Afrique; saint Fulgence en est témoin. D'autres saints religieux rendirent les mêmes services à l'Eglise d'Espagne ; saint Ildefonse et saint Fructueux en four- nissent des preuves irréprochables. L'île do Lérins a été longtemps en possession de donner aux églises des Gaules leurs plus grands évoques et leurs prêtres les plus vé- nérables : Ilœc est quœ eximios nutrit mo- nachos, et prœsiantissimos per omnes pro~ vincias eroyat sacerdoles (177.) N©us prenons au hasard nos exemples de ces temps re- culés, parce qu'alors le minislère ecclésias^ ({ue n'était confié qu'à ceux qui réunissaient le double mérite de la science et de la vertu. On a pu remarquer que les religieux men- diants furent |)rinci|)alement institués ()our en exercer les fonctions; ils travaillèrent avec succès à la conversion des pécheurs, et à l'instruction des fidèles. C'est cet objet (pie se sont aussi (troposé les nouveaux instituts et les dernières réformes. La j)lupart de (;e.s évêqu(^s, lires du cloîlre, se sont di.->iingués dans les conciles. On y a|»[)ela |)ar la suite les abbés, et même de (170-) V'o.7.V/iif';r;.!.le hii.i.. (171) Iniiocfiil III l<;iir orihniiia de |)ri:ii(ii<: tous le niëm*: lialiil, de p. ur i|iii: les iiili lelrs ne (iisseiil choqué", de le.s voir si dneibciiieiil h;ibillés. (///»/. ecclé»., xur .^iéc'c.) (172) Aujourd'hui Pékin. (177») xiv sièilc. (17;) l'i.i.i:iiv, (lise. ?;, Il" 2i. (I7.>) Id., dihc. "i, I»' 7t. (170) 4 Ex iiioiiaclioiuiii tiuineio ic< lins oïdiii.c bunl. > (177) .S, CCkAinr. d'Arles, lioni. 'i\). ysi DlCTIONNAIPiE DES ADBAYES. 8RS sim|)les religieux ; on on voit de fréquents cvcniples, dit Mahillon (178), on France ol on Kspa;ine [)endant les vi' et vu' siècles. Le troisième concile de Conslanlinople, contre les n onotliélitos. voulut avoir le suf- frage de plusieurs d'enlre eux. Pierre, ahbé de Sabas de Home, fui l'un des légals (pii présidèrent au nom du Pape, le second concile deNicéeco; tre les iconoclastes. Souvent ils y assistaient et sij^naienl comme les représen- tants de leurs évè(jues. Enfin, dei)uis le pre- luier concile deNicée juscju'à celui de Trente, toutes ces vénérables assemblées ont trouvé cil eux et des Pères zélés et desavants doc- teurs. Il serait trop long d'entrer dans de plus grands détails sur tout le bien qu'a retiré l'Eglise des divers ordres monasti(iues ; et peut-être impossible de rappporler ici le nond)re (les saints, des Papes, des cardinaux, dosarclievèipie--, des évoques, et des auteurs qu'ils lui (Mit ibnrnis (179.) Nous nous bor- nons à justifier tout ce que vous venons de dire, par le témoi;.^na;j;c de Fleury, d'autant plus digne de foi, qu'il n'atténue jamais ni les inconvénients des instituts ni le relAcbe- nient des religieux. v( Je regarde, dit-il, ces saints solitaires comme les modèles de la perfection clirélienne. C'étaient les vrais pliilosoiihes, comme l'anliiiuilé les nomme souvent .. La plupart des écoles étaient dans les monastères (il parle de notre moyen .Ige), et les cathédrales mômes étaient servies par des moines. C'étaient des asiles pour la (Joctrine et la piété : on y suivait l'ancienne tradition, soit |)Our la célébration des ollices, soit pour la prali(juo des vertus cliré ien- nes.... On y gardait des livres de plusieurs sièides, et on en écrivait de nouveaux exem- plaires^ : c'était une des occu()ations des nioincs ; et il ne nous resterait guère de livres, sans les bibliolliè(|ues des monastè- res... .\LTlgré les incursions redouljlécs des Ijarbares, le renversement des empires, l'agitation de toute la terre, rEgli>e, fondée solidemtMit sur la })ierre, a subsisté tou- jours feinie et toujours visible: elle a tou- jours endos docteurs, des vierges, des pau- vres volontaires et des saints d'une vertu éclatante... Je sais que, dans tous les temps, il y a eu de mauvais moines, comme de mauvais chrétiens ; c'est le défaut de l'hu- manité et non de la [irofossion. Vous, qui av( z vu dans celle histoire leur conduite et leur doctrine, jugez |)ar vous-même, de l'o- j)inion (jne vous devez en avoir... Enfin, les siècles moyens ont eu leurs apôtres, (jui ont fondé de nouvelles églises chez les in- fidèles aux dé])ens de leur sang; et ces apô- tres ont été des moines (180). » (178) Eluda monn$liffUc$. (170) l/ablui Trillicme dil qu'-m lomps de Iran \X!I on (-oiii|>t;iil dans le c.ilalogirc des saints M'iKi/.e mille cin(| renl cinqiianle-ncut religieux de l'ordre de ^ini-ISenolt, dix-huit F'apcs, ceni qualrc- CHAPITRE IV. Des services que l'état religieux a rendus à h société. A la chute de l'cmitire d'Occident, quand les Ciotlis, les Huns, et les Francs se j)arta- gèrer.t le patrimoine du faible Honorius, l'Europe éprouva la plus cruelle révolution que l'histoire nous ait transujise. Ces con^ quéranls, j)eu[)les guerriers et farouches, méprisaient l'art paisibhi de l'agriculture; la plupart habitaient des forêts ; leurs mai- sons n'étaient (pie des antres souterrains; el leur ignorance allait si loin, qu'ils ne connaissaient |)as même l'usage des lettres ou caractères. Sous la domination do ces barbares, les sciences et les arts furent trai- tés comme l(?s vaincus ; et, pour comble do malheur, le système féodal et les longues guerres qu'il enfanta, naturalisèrent dans les pays conquis la férocité de leurs nou- veaux habitants. Enfanls de ces barbares, nous sommes nés en des temps plus heureux. Par le travail etl'industrie tout a pris une forme nouvelle ; partout la terre otlVe un aspect riant elfécond , et les voies île communicaîion des provinces entre elles sont comme les longues allées d'un jardin niagniiique. La raison s'est af- franchie du joug des préjugés et de la su- perstition , des connaissances précieuses au iiiende riiumanité, ont été le fruit de l'é- tude et des recherches, enfin les hommes éclairés sur leurs vrais intérêts, se corres- |)ondent par le commerce d'une extrémité du monde à l'autre. Si nous jouissons mal do nos avantages, c'est (ju'oubliant la condition di! nos aïeux, nous ne sommes frappés quo de ce qui nous reste h faire. Transportons^ nous quehpiofois au milieu du chaos (jui '.•ouvrit si longtemps la face de l'Occident : suivons le fil des événements dont l'itinuenco a concouru au rétablissement de l'ordre : examinons ce que l'état de civilisation où nous sommes arrivés, a coûté de temps et d'elforts ; observons (piels individus, (pielle classe de citoyens onl le plus contribué à celle heureuse révolution. Celle étude digne d'un philosophe aura le double mérite d(i nous faire mieux sentir notre bonheur, et de nous acipiitter envers ceux (jui l'ont pré- paré. Nous allons chercher ici (]uclle part les ordres religieux ont eue aux progrès île l'esprit humain et de la société on Euro|)e. Les religieux défrichent. — A l'époque de la fondation des plus fameuses abbayes, ou ne voyait que vastes forêts et marécages, que les religieux défrichèrent (181); et ces nouveaux établissements furent dotés avec (les biens (lui n'étaient d'am un rapport. Pour s'éloigner encore plus du monde', la plupart des instituteurs des ordres monastiques choi- sirent leur retraite au fond de vallées af- freuses ou sur des montagnes inaccessibles. vinf^l-quahf cardinaux, quinzo cent soixante-qua- tre arclie\èqiies, irois mille cinq cenl dûuw évo- ques. (/'*■('/. de la liègle de Saint- BchoU.) (180) F:<.KCUY, dis(. 2el 3. (181) Véli, Ui$t. de france, l. I, p. 2J6. S8Î) APPEiNDlCE. — DL L ETAT RELIGIEUX. S'JO Dans la nccessUé do tirer leur subsistance (le CCS lieux incultes, obligés d'ailleurs par leur règle à travailler des mains, les moines tantôt desséchaient un marais malfaisant, alin d'en rendre le sol fécond, tantôt dé- frichant des bruyères et portant de la terre sur les rochers, ils les forçaient à devenir fertiles. Par les travaux d'une utile péni- tence,'ils ont exécuté ce que n'eût jamais tenté l'intérêt des particuliers; et le voya- geur s'étonne encore aujourd'hui de trouver des habitations en des endroits que lanalurc semblait avoir condamnés à une éternelle stérilité. Si Pline, ce sage naturaliste, a osé écrire que les cliauips d'Italie, liers d'être cullivéspar les mains triomphantes des gé- néraux romains, se couvraient de plus abon- dantes moissons ; ne serait-il pas permis de dire, qu'arrosée de la sueur de ces pieux solitaires, la terre répondait avec complai- sance à leurs vœux? Mais, sans avoir re- cours au langage de l'enthousiasme, il est aisé d'ex|)liquer comment l'agriculture se perfectionna parmi les religieux. La faveur dont ils jouissaient, la continuité de leurs travaux, des expériences faites avec soin ei transmises avec exactitude, voilà les moyens par lesquels ils parvinrent à changer dts déserts arides (ju'on leur avait donnés, en des eampognes riches et agréables, De cette utilité particulière, résulta le bien public. Avertis par les établissements monasticfues des avantages de l'agriculture, accoutumés à voir des hommes que leur vie rendait recom- mandabtes, cultiver la teire de leurs j)ropres mains, nos pères, qui n'estimaient que la force et la valeur, posant les armes de la discorde, prirent les paisibles instruments du labourage. L'agriculture, ce })remier des arls, la source de tout commerce et de toute vraie richesse, doit être regardée comme la base de la société. Aussi les Grecs avaient-ils un temple consacré à Cérès législatrice. Avoir détruit, dans resi)ril de nos pères trop guer- riers, le firéjugé (pi'ils avaient conçu contre l'agriculture, est donc un Ijienfait important dont l'Europe est redevable h l'Ordre mo- nastique. Si rinlluence n'en fut pas aussi active ({u'elle a\irait pu l'être, il faut en ac- cuser une constitution poliliriue qui s'oppo- sait à toute es[)èce de civilisation. Les religieux [lossédaienl des domaines trop étendus, pour suMire seuls h leur cul- ture ; ils s'associèrent une foule^de malheu- reux, qui trouvaient auprès d'eux une exis- tence moins |)énible et plus assurée. .\ plusieurs, i!s distribuaient une parité de leurs terres à litre de fermes, et fournis- saient à ces nouveaux colons les avances nécessaires pour les mettre en valeur. D'au- tres s'établissaient aut(jur des tnonasières, attirés par la consommalion ab<>iid.inl(; qui s'y faisait, et par les arts (pi'tiilrelu.iit l'agii- culture. T'ous, vivant à lombie (|o la pro- tection qu'on .K.rordait i) Icuin bienfaiteurs, s'enrichirent, se multiplièrent; et les peu- ples étonnés virent les déserts qu'on avait cédés aux moines, couverts d'habitants heu- reux. On peut dire en général que presque toutes les paroisses où les religieux sont curés, doivent leur origine aux monastères; mais indépendamment de ces petites peuplades, combien de bourgs , de villes même épis- copales, n'ont d'autres fondateurs que ceux de l'abbaye qu'elles environnent. M. Fleury, jîarlant des missions faites en Allemagne par les religieux, s'ex[)rime ainsi : « Ils furent utiles à l'Allemagne, même pour le tem- porel, par le travail de leurs mains. Ils com- mencèrent à défricher les vastes forêts qui couvraient tout le pays; par leur industrie et leur sage économie les terres ont été cultivées; les serfs qui les habitaient, se sont multipliés; les monastères ont produit (le grosses villes; et leurs dépendances sont devenues des provinces considéiables. Qu'é- tait autrefois la nouvelle Corbie, qu'était Brème, aujourd'-hui deux villes de Saxe? Qu'étaient fritziar, Herfeîd, villes de la Thuringe? Qu'étaient avant les moines, Salzbourg, Frizengue, Echstet , villes épis- copales de la Bavière? Qu'étaient les villes de Saint-Gall, de Kempten dans la Suisse? Qu'étaient enfin tant d'autres villes d'Alle- magne, avant l'établissement des moines dans cet empire (182)? » Qu'étaient en France, aurait-il pu dire encore, Luxeuil , Saint-Claude, Abbeville, et une foule d'au- tres lieux aussi considérables? Ils secourent et protègent les malheureux. — Pendant que les religieux augmentaient leur revenu j)ar leurs défrichements et par leur économie, l'humanité et la charité étaient les heureux canaux qui la rever- saient sur la société. Si, au rapport de saint Augustin (183), les moines d'Egypte, vivant dans des solitudes affreuses, occupés à taire des corbeilles ou à des métiers aussi sim- ples, chargeaient cependant des vaisseaux entiers de leurs aumônes, condjien ne du- rent pas être abondantes colles des religieux d'Occident? Pour en donner une idée, i| suffit de dire cpie Cluni a nourri quehpielbis jiis(iu"à dix-sci)t mille: pauvres en un seul jour (18V). On conteste peu ce get)r(! do bien, mais on prétend (|ue ces aumônes ma- nuelles, toujours accordé(ïS à la fainéantise, entretiennent une pépinière d'hommes dan- gereux rO(;uraient encoïc aux malheureux un asib; c(i jiislice el ropiuossiuri. Combien nYvilèrcnt //*• citllivenl les tellres. — Loin de oollo It'S loiirnieiils, la niorl mémo, (|u'à In laveur ignorance {)reniière (juc racliètenl en (juel- (lu respect qu'on avait p(tur les nionastôresl cjue sorte la simplicité cl riiinoccnco, nos Dans un gouvernement où l'aiiminislration aïeux étaient livrés h l'erreur et h la supers- (le la justice est tt'lle (jue l'innociînt est tou- tition, violents dans leurs passions el féroces jours en sûreté, le coujiahle toujours puni, dans leurs mœurs : la société n'avait encore celui (|ui écliaftpe au glaive des lois les fait que les j-orrompre, et toute idée nou- éjierve eu donnant res|)érancc de l'iujpu- velle devait ôlre un bienfait pour eux. Au nité. Mais quand on sait (|ue des conihats et sein de cette barbarie, les cloîtres servirent des épreuves cruellement absurdes faisaient d'asile aux leilres. Les religieux s'appliquô- alors l'innocence ou le crime, on doit f)enser rent d'abord à un travail aussi pénible <|u'in- (|ue le droit d'asile était aussi cher à la jus- téressant : les bibliollièipies avaient été mi- lice (ju'à riiumanilé. nées, on ne connaissait |>res(iue plus l'art De simples religieux, h qui leur vertu d'écrire, et nous allions perdre pour toujours avait attiré une considération [)arliculière, les modèles en tout genre (lue les Grecs et devenaient les protecteurs (lu |)euple auprès les Romains nous ont laissés, quand, de des grands, et plus d'une fois ils arrêtèrent toutes parts et avec un zèle égal, les moines les effets d'une vengeance souvent féroce; se vouèrent à recueillir les exem()laires des adoucissement heureux préparéà la faiblesse meilleurs ouvrages de ranti(|uité. Ceux du au milieu de ces mœurs barbares. Par celle monastère de Tours jiréféraienl cette occu- conduite généreuse, ils imitaient la conduite pation h toute autre : Ars ihi, earceptis scri^ des moines d'Orient, dont les premiers pas plorihus, nulla liabebatur (IH'i). Au leujps de vers les villes curent pour objet de consoler saint Keuoit, les moines d'IlaHe y consa- Antioclie, menacée lie l'indignation de Théo- craient leurs loisirs. « J'avoue, dit aussi (José justenient irrité (I8.ï). La sainteté do Cassiodore, écrivant h ses religieux du uio- leur vie, leur extérieur pénitent et morlilié naslère de Viviers, (pie de tous les travaux donnant de l'autorité à leurs vives r«;mon- du corps, celui de copier des livres a tou- trances, ils obtinrent des juges le pardon jours été lopins de mon goût : An(i(/u(nio- d^s cou|)ables. rum slndia tnihi non immerilu forsitan plus Au l)ien (|ue les établissements monasli- />/oc» laire, (ju'il y eût de ces asiles (tuverts ci-tous Si l'on pensait (pie les religieux no trans- lères, nous avons [lensé (pi'oiitre la pr.ilique exacte de; la discipline régulière, et de loulce (|ui peut faire relleurir la reli- gion et les moMirs, il élail à propos d'y re- noiivelei- l'étueJe des lettres, alin (pie cha- (lî(O) TiioM\hs., Aiic. cl ii'iHi. (liàciiil., |i:iil. i I. n,c. 10(). (V.)\j lUijul. sailli. Vue, r. 1.7j. (1*12) //j»/. itc l'rmci-, l. I, |>. i ud , l. IX, un. 17, 5i; l. X, ii. 1 Kt, lu I li^, tlis(. R03 IHCTION.NAIKE DFS AliBAYKS. 8^6 Clin s'y appli(ino snivani sa capacité; parce tpi'il t'sl hienséaiilque ceux ()ui nièncnl une vie conforme aux Ixinncs mœurs que la re- iip'ion prescrit, soient aussi capables de parler d'une manière sage et réglée ; et (|ue ceux qui s'elVorcenl de plaire h Dieu par une conduite irréprochable, puissent aussi édifier les autres par leurs discours (193). » Dèscctie é[)0(pie, les religieux se livrèrent à l'étude avcc une ardeur nouvelle; ils réta- blirent partout leurs écoles, où venaient s'instruire le peu(tleet le clergé. En France, les plus distinguées étaient celle de Fonte- nelle, célèbre sous saint A'andrille et saint Ansbert; celle de Fleuri, connue par les Ai- inoin, les Mommol et les Abl)on, ijui la pré- sidaient. 11 serait facile d'en citer un grand nombre d'autres, (jui soutinrent l'amour des lettres et l'iinnueur de l'ordre monastiipie. On y ilonnait 5 la jeunesse la meilleure édu- cation qu'elle pût recevoir alors. Quand nous lisons les Coutumes de Cluny, nous sommes forcé de convenir avec Flric, (pje len)oin(lro des jeunes gens y était élevé avec autant de soin que les enfants des rois au sein de leurs palais (19V). Aussi plusieurs monastères ont eu la gloire de former des héritiers de la couronne. Lotliaire, fils de Charles le Chauve, fut conlié dès son enfance h l'abbaye de Saint-Cermain d'Auxerre; Robert II. ainsi (|ue Louis le (Iros et beaucoup d'autres, le furent h Saint-Denis. Les études suivaient le cours et le sort de la discipline régulière; leur rétablissement fut toujours le premier |)as vers la réforme, ou le |)rcmier règlement des ordres nouveaux; et si le tlambeau des sciences s'éteignait dans un monastère, on le voyait se rallumer dans un autre. On y ap, renaît la rhétoriipje, l/i dialec- ti(pie, l'astronomie, la grauuiiaire et la mu- sique. Au temps de Pierre le >'én(''ral)le , un écrivain ayant reproché aux clunisles de s'appliquer aux lettres profanes, et d'ensei- gner les auteurs du paganisme, ils s'en jus- tilièreul par l'excnqtle des monastères les plus fameux. Obéissant à un capilulaire do Charlemagne, (jui 'eur ordonne d'étudier la médecine, h\s religieux la cultivèrent avec succès. IVir leurs soitis, les ouvrages des Arabes, nos premiers maîtres, couuncncèrcnl à se répandre en Europe. l'endanl plusieurs siècles, on ne connut point d'autres méde- cins que les clercs et les réguliers; eux seuls ex(T(^aient aussi la |)rofession d'avocat. Quoiqiie l'ignorance deslaï(pios les autori:sût (Ml ipichpie manière, la |dupart des conciles leur interdirent ces fonctions, comme con- traires à la retraite et h la discipline régu- lière; exclus du barreau, il pouvaient encore s'adonner h l'étude des lois; et c'est h un re- ligieux que l'Angleterre doit la connaissance du droit romain. Thibaud, abbé du liée, devenu archcvôcpie de Caniorbéri en I138, y p'orta le code de Juslinien, découvert dc- |niis peu en Italie. Us répandent parmi nous le (joût des arts \ — Les religieux conlribuèrenl. aussi h ré- pandre parmi nous le goiit des arts, et les cloîtres furent souvent des ateliers. Au xir siècle, les prémontrés de l'abbaye de Vigogne firent une châsse qui excita l'ad- miration de tous leurs contemporains : les ouvriers les plus renommés en tout genre étaient appelés de toute part pour la cons- liuciion des églises. Formés à leur école, plusieurs d'entre eux nous ont laissé des preuves qui attestent encore aujourd'hui leurs connaissances en architecture. Cluny a été \)i\\\ par le moine Hézelon, et Prémoii- tré par Hugues, compagnon de saint Norbert. Nous leur devons en outre des monuments d'utilité publique. Le Petit-Pont et celui de Notre-Dame sont l'ouvrage d'un cordelier nommé Jean Joconde. De nos jours môme, le frère Romain, dominicain, architecte et ingénieur du roi, a dirigé le pont Royal, si estimé des gens de l'art. Jls ?JOM.v ont conservé les monuments de l'histoire. — Mais c'est surloni^par les ser- vices qu'ils ont rendus h l'histoire, qu'ils ont bien mérité do la société. Lorstiue le peuple ne savait jias même lire, ils recueil- l.iient les évéïiemenlsdonl ils étaient témoins. Il était d'usage, en phisieurs monastères, do choisir un écrivain exact et habile, (jui ras- semblait les actions du souverain, et tout co (pii arrivait de plus mémorable sous son rè- gne. A sa mort, chacun rapportait au chapi- tre général le jilus prochain co qu'il avait observé. Après un mûr examen, on le rédi- geait en forme de chronique, (|u'on conser- vait pour l'instruction do la postérité. Ces chrouifiues nous ont fourni la plupart des matériaux de l'histoire sacrée et profane, gé- nérale et particulière. Aussi le chevalier Marsham no craint pas de dire (|ue, sans les moines, les Anglais ne seraient que des en- fants dans celle de leurs pays (195). En elfet, combien ne (h.ii-elle |)as à llèdc, à Inguif, h Turgot, à (iuillaume Malmesburi, aux deux Mallliieu, Matthieu de Westmins- ter et Matthieu de Paris? celle de France, à rarclievè(pie de Vienne Adom, l\ (luillaume (le Saint-Cermer, à Odric de Saint-Evroul, h l'un et l'autre .\imoin, à Hugues, abbé de Flavigny? celle d'Italie, à Crkeinpert, à I ('• H! de Marsiac, au diacre Pierre? celle il" AlUuiiagne, h Réginon, abbé de Prom ; h Witiekind et Laudiert de Schasnabourg, î'i Dithmar et Hcrman le Raccourci? En sauvant de l'oubli les monuments des siècles passés, les religieux ac(iuéraient des droits a là reconnai.'-'^ance de la noblesse, dont ils assuraient l'état. Sans leurs archi- ves, combien de descendants de (;es grands liommcs, (jue l'hisloiro oll're h notre admi- ration, languiraient dans la classe des hom- mes obscurs? Par le soin (ju'ils ont pris de conserver les preuves de leurorigine , ils les ont placés au rang ipii leur a))partient, les (197)) C.arol. episl. ad Hatigidf. abhal., proimli- lin. srhnl., I. Il, p. ^TX. IDl; Comuii, tlinifac, I. m, c. 8. (I!)."») l'rwf. ndMuHh. Puni cl Momt&t. uH'jlic, l. 1 ?. oi ci 5^. 81)? ArPENDICR. — DE I/ETAT RELIGIEUX. 898 ont environnés de clignil«5s, et ont allaclié à leur nom le respect que la nation aime h. renelre au sang de ses chefs et de ses défen- seurs. Des causes qui s'opposaient au progrès des sciences. — Quand un considère (jue toutes les sciences ont été constanmient cultivées et enseignées par les moines, on est étonné (jue leurs progrès aient été si lents. C'est que la situation politique de l'Europe leur opposait des obstacles presque invincibles. Filles de la paix, les lettres dépendent du sort des empires. C'est après les révolutions des Etais, lorsque le gouvernement a pris une assiette tranquille et fixe, que l'ambition des citoyens, forcée de changer d'objet, cherchi! dans les beaux arts un aliment à son activité : voilà le moment des chefs- d'œuvre. Tels furent les règnes d'Alexandre, d'Auguste, de Léon X ; tel, le règne plus glorieux encore de Louis le Grand. Mais aux temps que nous avons parcourus, la fé- rocité des mœurs et les troubles sans cesse renaissants résistaient, de toute part, aux efl'orls que faisaient les clercs et les religieux pour insj)irer le goût des études. Il faut njéme convemr qu'ils ne suivirent pas la roule la plus propre à les conduire à leur but. Les langues étaient encore barbares, dé- nuées d'élégance, de force, de clarté, et manquant de princif)es. Au lieu de les {)er- fectionner, les savants trouvèrent plus simple et plus noble d'écrire en latin, qu'ils enten- daient mal et dont ils altéraient la pureté. Ils auraient cru dégrader un sujet imporiant, s'ils l'eussent traité en langue vulgaire. Ce jtréjugé, bornant les connaissances à un cer- cle étroit, dévouait à l'ignorance le reste des hommes. La méthode scolastique, qu'on adopta vers le xii' siècle, nuisit aussi aux bonnes études. L'imagination est la première de nos facultés qui se développe, et les méditations de la philosophie ne con- viennent qu'à l'âge mûr. Les nations, comme tes individus, sentent avant de penser; et chez tous les peuples policés, les poètes ont précédé les philosophes. Nos premiers maî- tres contrarièrent cette marche naturelle de l'esprit humain, et commencèrent par sonder les profondeurs de la tuétaphysique. Il fallut revenir sur ses pas; et le règne de Fran- çois 1", qui nous a donné nos premiers poê- les et nos premiers romanciers, est la véri- tableéooquede la renais-sancedes lettres (l%j, Oufdîes (jue soient les causes qui en ont arrêté les progrès, il restera toujours aux religieux la gloire de nous avoir conservé les monuments précieux de l'antiquité, d'a- voir constamujent lulté contre la barbarie de nos aieux, éclairci les ténèbres de l'igno- rance, et formé, pour ainsi dire, le crépus- cule du jour brillant qui nous éclaire. Parmi eux ont vécu des hoiiunes fpii au- raient honoré les [ilus beaux siècles. Aidés des secours que leur fournissaient les cloî- tres, plusieurs sontdevenus les bienfaiteurs de la société par des découvertes dont nous jouissons, sans eu connaîlre les auteurs. Sous le règne de Hugues Capet, parut Ger- bert, moine d'Aurillac, dont les connais- sances en malhématiques passèrent f)0ur des enchantements. On lui attribue la pre- mière horloge à balancier; on s'en est servi jus(ju'à ce que Huygens eût inventé l'hor- log(î avec un pendule. Il introduisit encore eu France, à ce que l'on croit, le chilfre arabe ou indien, qu'on emploie dans les malhé- maliques et l'astronomie. «Celui qui trouva le premier les roues elles pignons, dit M. d'A- le iibert, eût inventé les montres dans un autre siècle ; et Gerbert , placé au temps d'Archiujède, l'aurait peul-êlrc égalé (197). » C'est à Gui, moine d'Arezzo, que la mu- si(]ue, cet artsi puissamment employé par les anciens législateurs, et qui fait aujourd'hui partie de toute édiicalion soignée, doit un de ses plus grands fias vers la perfection. Avant lui, elle consistait dans le cliant d'une ou de plusieurs voix, l'une après l'autre. Maintenant encore les Orientaux n'aiment que laimélodie, et ne peuvtnt souffrir le contraste des sons graves et aigus. Gui , né musicien, découvrit, à force de méditation, qu'en gardant certaines proportions, il était possible de faire chanter ensemble plusieurs voir diiTérentes, et d'en former une harmo- nie qui charmât res|)ritet l'oreille. Il ima- gina les lignes et la gamme, et prit, dit-on, les six fameuses syllabes de la première strophe de l'hymne île saint Jean-Baptiste : Ut queant (198), L'Europe applaudit à l'in- vention du Bénédictin d'Arezzo; et, par ce moyen, un' enfant sut au bout de quelques mois ce qu'auparavant un houuue n'appre- nait qu'en plusieurs années. Albert le Grand. — Roger Bacon. — En- tre les docteurs de l'Ecole, distinguons urï Albert le Grande religieux dominicain, qui s'appliqua avec succès à la mécanique^ et fut l'auteur d'une foule d'inventions ingé- nieuses, entre autres d'une tête parlante, ou bien d'une figure parfaitement semblable à l'homme (199). Admirons Roger Bacon , Cordelier, dont le génie entrevit piescpic toutes les découvertes des siècles posté- rieurs : par des expériences multi{)liées, ca savant homme trouva les miroirs ardents, oi toutes sortes de lunett(^s propres à grossir et à diminuer les objets. Ses connaissances en asionomie, en chimie el en physique, étonnèrent tellement ses conteuq)orains , qu'ils l'accusèrent de scvrtilége. On sait combien celle imputation était commune au temjis où il vivait; la j>;ilousic et l'ignorance ne man(iuaienl jamais de se seivir de celto arme contre le mérite distingué. Uoger \vn- gea les sciences dans son fameux ouvrage in- titulé : De secrelis operihus nutura; et arlis. « Qu'est-il besoin, dit-il (200), d'avoir re- (lOf») Inlrod. à l'Iiixi. de Charlet-Quint, par Ko- BEIlTbU.N, p. IGl. (l'J7; Ditc.prélim. de fF^ncycl. (I')8) Histoire de France, t. Il, p. 020. (inii) lbid.,l. VI, p. HT,. (.aOU) llist. criliq. de la philoK.,(:. M), art. >V)D DICTIONNAIRE DKS ABBAYES. 900 cours h la magio, puisque la physique nous a[)prcnii tant de lieaux secrets qui ont le doulde avantage de satisfaire noire curiosité et de surprendre le vulgaire ignorant (201)? » Si Christophe Colonih , Ainéric Vespuce el Fernand Corlès sont devenus justeuienl célèhres par la conquête de l'Amérique,! ne devons-nous pas quelques éloges à celui qui le [)remiGr rannon(;a, el montra, pour ainsi dire, le nouvc'au monde aux nations indo- lentes de noire continent? « Un Dominicain missionnaire, qui avait passé la ligne, dit un de nos historiens (202), adressa ses dé- couvertes à Phili|i[)e de Valois. On ne peut attribuer qu'h l'espèce d'engourdissement où l'ignorance avait plongé les [)lus puissantes nations de l'Europe, le peu d'ardeur qu'on témoigna de suivre ces premières connais- sances du nouveau monde. Ce religieux af- lirmait danssonouvrage. De mirabilibus mun- di , non-seulement que les peuples chrétiens no t'ormaietit pas la vingtième partie des lia- hitants de l'univers, mais encore que l'exis- tence des antipodes n'élait pas une fable. » Alcraudrc Spina. — Si les arts ne [teuvent se proposer de but plus utile (pie d'aider nos sens,(pi(dle reconnaissance ne devons-nous pas h cet .\lexandre Spina, Dominicain, (jui, i'aisanl une heureuse application de la [)ro- jiriété ik-s verres convexes, inventa les lu- nettes , communément ap|)elées besicles. Jusqu'à lui, les honunes perdaient la vue longtemps avant la vie. Avec le secours de ces luncllos, l(>s objets (|ue n'apercevaient plus les yeux aflaiblis du vieillard, ou qui lui [laraissaicnt confus et embrouillés, il les voit d'une manière claire et distincte. Depuis Spina, la vicilless*; est moins triste et moins pénible pour l'humanité (20;{). Uenuird André, pocïe lauréat.— Le seul homme de notre nation (pii ail obtenu los lionneurs du triomphe (ju'à la renaissance des lettres on liécernail aux plus fameux poi'tes, est un religieux augustin de Tou- louse, nommé Bernard André; l'Angleterre fui le IhéiUre de sa gloire. 11 y voyageait (201) Dans le rapport fait à rAcaiiéinic tlt'S sciences sur les ex|u;iieii(es aéroslaliqiies qui (ixeiU aiijoiireiipie el des piiilosoplies aires rappil- loiil en p 'Il tic mois le (piOn a lenle ou plultVt propose en ce ;^eiirc avaiil MM. de Moiili;oilier. Ils ne ibnl im-nliou «pie de irois pliysieiens, el, par une sinj^ularilé leniartpialile, ce sont Irois reli- pieux. Les cinonsiances nous aulorisenl àexlraiic ici ce qui les coacerne. I Nous nous ((tnlenleions de dire que l'on re- partie en général Bo^'cr Bacon, ce génie si fort au- (k'ssus de son siècle, comme le premier qui .lil parlé d'uii'" ina( hine pour \oler : selon ce qn"il nous en dil, celle mac iiiiie porlail un siège dans lequel un lio.nnie élanl place, il jtouvail, par son nclion, se donner un nionvcniinl pi(»i;rr>sir el voler comme un oiseau. Le I* I-ana, longlemps après, ou \ers la lin dit siéc!c dernier, imagina une inacliinc (|ui dpvail aussi se soutenir dans Tair; mais il va plus loin que Bacon, urce er» est plus pure ? Lu observant l'étal actuel fie la société, on (200) llisloire de France, l. I, p. ïKi. (207) Nous remanions, «lanscc cli.ipilie, .'lu coin- incnoenicnl (le noln>, sic<:l<;, «-l nous n'y |i:irl<>i'ons l>n;Hr|utM(iiC des icligitiix fi.inriiis : il nous d'il «ilé est promptement averti que nous ne nous réglons pas sur ces principes : les âmes s'énervent, les vertus domestiques devien- nent rares, les devoirs civils et religieux ne sont plus respectés. Le luxe ajoute encore h ces misères : renfermé en de justes bornes, il exercerait suihsamment l'industrie, ali- menterait le commerce autant qu'il est né- cessaire ; et, sans nuire à l'agriculture ni à la simplicité des mœurs , il procurerait de l'aisance aux nations. Quand il domine tous les ordres d'un empire, c'est de la bouffis- sure qu'il leur donne, et non de l'embon- point; excilant dans tous bs cœurs l'avidilé pour l'or, il étouffe la pitié, et laisse le mal- heureux sans ressource: on ne ressent que trop partout combien il est fécond en désor- dres et en crimes. Ainsi , la religion , qui commande les bonnes mœurs, qui sanctitie toutes les obligations et tous les sentiments humains, est également affligée et pour ses propres pertes et pour les pertes de l'Etat. Parmi tant de sujets de larmes, elle trouve dans la piété des religieux une de ses plus douces consolations. En portant ses regards vers les cloîtres, elle en découvre encore, dont la fidélité à leur profession est entière : par la pratique des conseils évangéliques , s'élevant au plus haut degré de la perfection chrétienne , ils convainquent d'imposture tous ses calomniateurs : loin de redouter la solitude, ils la chérissent comme la sauve- garde de leur ferveur : observateurs exacts de la pauvreté qu'ils ont .vouée , ils mépri- sent les biens et les commodités de la vie , ajoutent même des privations volontaires aux privations que la règle prescrit. Quel spectacle aux yeux de la religion, que celui qu'offrent des hommes sans cesse occupés à chanter les louanges de Dieu avec le respect dû à sa majesté suprême ; qui , pendant quarante et soixante ans, vivent ignorés et portent un joug austère sans se las- ser do leur sacrifice; qui ne sont avides que des délices de la vertu 1 Qu'au sortir d'un cercle, où l'on croit avoir joui de tous les i)laisirs réunis, on se transporte dans un monastère pour y voir un de ces pieux anachorètes; on sera frappé du contraste que forujcnt, avec la frivolité, sa simplicité, sa modestie, sa candeur, son aménité, son air serein, (pji décèle une Ame trantiuille et vraiment heureuse, et ce je ne sais quoi de pénitent et de saint, cpii, répandu sur toute sa personne , pénètre d'un sentiment reli- gieux dont il est imi)0ssible de se défendr.'. Voilà ce que nous av.jns vu |)lus d'une fois. Ceux de nos lecteurs qui fréquentent les cloîtres, al lesteront (jue nous n'exagé- rons rien; et nous ne demandons aux autres que de suspendre leur censure, juscpi'à ce (jii'inslruils par cux-mêiues ils puissent ju- ger avec écjuité. On regrette comme inutile, mais on ne conteste j)as la vertu des enlanis lro|) (lidicile de nous pronuer des rcnse fçnenio.ils eerUiins sur le lui-n <|ue tonl coun qui iiabitenl les autres cnipires (-itlliolifpies. 90: DICTIONNAIRE DES ABBAVES. rc4 (le sailli Brirno. Noire mollesse effrayée laxe d'exlravaf^atice , mais reconnaîl la rigidilé de laTra()|)e, d'Orval , de Sepl-Fonts. Ces religieiix ne ()araissenl-ils pas avoir appar- tenu aux plus beaux siècles de l'Eçjlise? Ouelque adiniraliou (jue nous inspire leur ])orsévératice , et (piel(}ue sincère ijue soit I hommage que nous leur rendons, nous ne faisons néanmoins aucun vœu (»our (]ue leurs maisons se multipiienl et deviennent plus nomi)reuses , parce ipi'un ré^^ime si sé- vère ne saurait convenir h une grande mul- titude d'hommes. C'est ce qu'avait bien senti le vénérable Guignes (-iOS) , qui fut vitigl-sept ans priiîur de la Chartreuse de Grenoble. « Noire Ordre, dit-il, ne se sou* lient que par le petit nombre de ceux tjui l'embrassent. » Nous citerons encore l'exemple des reli- gieuses en général : celles surtout qui n'ont que peu de relations avec le momie, conti- nuent de prati(|uer courageusement les ri- gueurs de la pénitence. Dans les autres corps, l'esprit du fondateur ne vivilie (las tous les membres : amis de l'ordre , nous solliciterons bientôt l'exécution d'une ré- forme nécessaire; amis de la vérité, nous devons avouer ici (|ue , malgré le relAche- mcnl , l'Eglise y compte encore un grand nombre de saints, comme un grand nondjro de savants. Les religieux cuUivent les sciences ecclé- siastiques. — Si les religieux sont obligés par état de s'appliquer aux sciences ecclé- siastiques, nous ne craignons pas de dire (pje, depuis le commencement de ce siècle, ils ont été lidèles à remplir ce devoir. iMar- clianl sur les traces de leurs prédécesseurs, ils nous ont donné des ouvrages utiles; et, pour de nouveaux besoins, la religion a trouvé en eux de nouveaux secours. Théo- logie, histoire de l'Eglise, jurisprudence ecclébiasti(pie ; voilà le cliamp immense dont il fallait continuer la culture. Dans <|uel(jues parties ils ont travaillé seuls et sans coopéraleiirs ; pour les autres, ils ont réuni leurs ell'orts aux ell'orls de tous ceux qu'animaient l'utilité et la gloire de l'Eglise. écriture sainte. — Comme l'Ecriture sainte est le premier fondement de notre foi, les religieux se sont voués à cette étude avec un zèle digne du sujet. En explitpjcr le lex'e, en développer le> sens, en concilier les contrariétés ajtparentes ; tel est l'objet que se sont proposé, sur toute la llible ou sur (piel(|ues-uns de ses livres, dom (lalmet entre auties dans son Commentaire littéral : doin IVmcel, dans ses ISoureaiis hÀlairrisse- ments sur le l'entateuque des Samaritains ; II! 1*. (londou, Capucin , en exposant les l'saumes dans leur véritable sens; le I*. (^o- loiiine, IJarnal'ile, dans son Dictionnaire el sa Molire de l Ecriture sainte; d(jiii (iiraidcl, dans son Leaicon Hebraicum et chaldœo-bi- liU'um; et dom Sal)atliier, dans son Ancienne Version italique. S'enloncei dans la nuit des temps écoulés, et interroger tous les monumenls et tous les livres, soit pour recueillir ce qu'on peut savoir des usages anciens, soit pour former l'histoire des auteurs inspirés; approfondir la religion des ditlérents [ieu|)les et assigner l'origine de leurs traditions; débrouiller di- vers points de chronologie el de géogra()hie, et par là éclaircir plusieurs endroits de l'E- criture, qui, sans ces connaissances, auraient t(tujours été ol)Scurs, c'est ce qu'ont exéculo dom Cal met, par son Histoire de l'Ancien Testament et |)ar ses savantes Dissertations; dom Cellier, par son Histoire générale des auteurs sacrés; dom Rousseau, |)ar ses Lettres sur lu géographie de la Palestine; don) Mar- tinai, par sa Chronologie du texte hébrent dom .Nlailin, par son Explication de dix ers monuments qui ont rapport à la religion des peuples les plus anciens. Démontrer l'authenticité el l'intégrité do ces livres, en prouver l'inspiralion, et justi- fier la croyance (jui leur est due, voilh la tâche qu'ont remplie le P. Darre, Génovéfaini en publiant ses Vindiciœ librorwn dcutcro- canonicorum ; plusieurs qui sont déjà cilé.-i, el tant d'autres (jue nous ne citons pas. Fondre tous ces travaux en un seul tra- vail; donner à la traduction, faite sur les langues originales, la précision el la clarté propres h relever la justesse el la beauté des idées; puiser des explications dans les Pères el dans les plus doctes inler,- norable. Pour repousser les coufis do l'in- ('209) Cesl 1.1 r:iiiinii<(R ri'.^U'. dnimt^o par Viiir.ftni liinx il<' de; Lériii», f|iii; cilc doiii M.ir«;<:ti;il : lorstprii sélcvc quoil uh qiifl(|iic coiitcsl.'Uioii loin hanl la foi, il Iniil s'<;ri U'- luoiiic. nir a ci: (|ii<: tous oui toujours cru dniis loii:j l<.-!> DiCTIONN. V\Ci AhHAYI'.S. I;i flirrilicnl»^ : Quod ubiffuc, quod semper, oiiniibiix Inuiiium csl, a ilii co siivatu 29 907 DICTIONNAUŒ DES ABBAYES. 908 «rédiilil^ , les uns exposent .sinipleiiicul les lilfes priuiilifs de la révélation ; les autres prouvenl que la raison est d'accord avec la Ibi. Dom Lamy établit , d'une manière victo- rieuse, la vérité de la ieli.;ion clirétieiuie ; dom Maran, la divinité do Jésus-Christ; dom Toussaint, l'autorité des miracles; le P. Hayer, Uécollel, la spiritualité et J'immorla- Hlé de l'âme (210). Il lallait encore rél'uler les erreurs de toute sorte, si audacieusement avancées i)ai- nos écrivains modernes, et leur opposer leur propre témoignage en faveur de la religion : employer ainsi 5 sa défense les armes destinées contre elh», et donner aux hommes une importante leçon , en leur ollianl le tableau des conlrailiftions où sont tombés les plus grands génies ; c'est ce ()u'ont fait dilférents religieux. Si tous ces ouvrages ne sont pas embellis par les orne- ments du style dont se parent leurs adver- saires, on ne peut nier cpi'ils ne brillent par la clarté des preuves, et qu'il n'y domine une force de raisonnement capable d'éclairer et d'entraîner tous les esprits qui no cher- chent (lue la vérité. Nous ajouterons ici que (pickpics reli- gieux ont beaucoup contribué ù introduire , dans nos écoles, la dignité avec laipielle y est traitée maintenafit la science de Dieu(2ll); (jne, loin d'avoir à craindre fju'elles s'en écar- tent, nous devons espérer . tn noire l.in;,Mio. Aiijoiirtl liiii, si vous vouliez liri' l'oiivi a«c !•■ l'his pliilose,|)iii(|uc, le |p|ns protoiid, lo mieux delail'e. 1-^ |>Ims romplel el leiniiux écrit :c nuusayoïib sur celle nialicrf. je xous |t (tposc- une foute de sermons, de panégyriques, d'o- raisons funèbres, composés par des reli- gieux célèbres. Histoire ecclésiastique. — Outrccos savants auteurs et ces auteurs pieux, encore au- jourd'hui les monastères fournissent à I K- glise des auteurs, qui, par leurs recherches sur l'histoire, ont découvert des monu- ments inconnus et l'ont enrichie d'un tiav;iil nouveau. L'Oriens christianus, l'Amérique chrétienne, et le (ialiia christiana, sont des mines abondantes pour l'histoire ecclésias- tique. Dans le premier, le P. le Quien, Domi- nicain, nous instruit de tout ce cjui concerno les (pialre patriacats de Coiislaiilinople , d'Alexandrie, d'Antioclie et de Jérusalem. Uemonlant à l'origine ilo ces E-^lises-mères, suivant leur agrandissemeni, arrivant enliii à leur décadence, il lait connaiire les divers étals (le la foi et des mo'urs, la suite des pa- triarches, la manière de les élire et de les sacrer, les lois canoni(pies et impériales d'après lesi|uelles ils gouvernaient, les trou- bles (|ui, agitant l'Eglise et l'emjiiri;, ont causé des interrègnes, les privilèges accor- dés à ces grands sièges, leur autorité sur les vastes |)roviiices de leur (lé|)eiulancc, et, autant (]ue le permettent la [lei te et la con- fusion des monuments, le iwiu de chacun des évôcjnes de ces diocèses et les actions qui ont illustré leur pontilical. En lisant Vllisioirc du i*. Touron, dis- ciple ausbi de ^aint DoMiini(iue, on voit, d'un c(jté, des [)eup!es nombreux, humains, simples, pacili(iues, et dociles aux instruc- tions des ministres de l'Evangile ; de l'autre, une nation chrétienne, en ijui la soif de l'or éloulfe le cri de riiumaniléel de la religion. Si les comiuéranls du nouveau monde n'a- vaient pas été pres(iue tous des monstres, ii leur était facile de l'unir à l'ancien par des alliances libres et avantageuses ; entre deux hémisphères se serait établie une correspon- dance plus solide et moins injuste. Sans égorger les .\méri(;ains, on pouvait i)olicer ceux qui n'étaient |>as encore policés, et les éclairer tous: l'Europe n'y eût rien p'.'idu, et ces|ieuples auraient reçu avec soumission et reconnaissance la religion de leurs bien- faileurs. C'est ce qu'il est impossible de ne jias croire d'après l'heurcuso révolution (jii'opéra le zèle de quchjues missionnaires aux Antilles, au iMexi(pie, au Pérou, au Chili, et au nouveau royaume de (ïrciiade, malgré les aitenlats de t iule espèce cpj'y commetiaieiit les Espagnols. Quoiipic ré- voltés de leurs mœurs atroces, les habitants de ces divers pays donnaient une conliance sans réserve ù ces hoiumes apostoli{|ues, (juils regardaient comme leurs |)ères; et r;iis trois volumes in-1'2, inlilulcs La spirilualiié et I iniuturlatilé de t'iimc, par le P. ll.iyer, ré(olk;i. ('211) C'est Melcliior Caiiiis, domiiiieaiii, moil en I.">li0, (|iii a commeiiec cliisi(!urs savants iti- (iieii*. Lc!< preiiiit;rs (lignes tJ'tHiT iioniiiiés 80mi dom François d Avila, (Mlitilc Ciihco, ;i'ilKUr d'un Tiuilé dv murale iur tour, li'i érnngilendc /'«micc, tr«s-iilile pour ririslniclioci dts nouveaux clirélicn!); dom Jroles>ti:ie, Je.ni de Loieii/. ina et plusieurs autres iiu'il iteiail Iroj) long de citer. ('1\~>) Aprrs le ICI il des actions de ce s.iinl duc- leur, le P. Touron, ra|i|iiorliaiit tous sns principes de diietrine, loi me tin pi. m i|iii en dévi l(>|)|>e i'eicn- diie et l'unit!^ 911 DltlTiONIiAlRt DKS ABBAYES. 912 avons nommés. Nous trouvons encore d'an- tres religieux qui s'y sonl applicju^s d'une iiianirTC particulière. Dom liessin est édi- teur des Conciles de Normandie, ouvrage pos- thume de dom Belaise, son confrère. Par ses Lettres criticfues sur le pontifient d'Iùt- gène 111, dom Du|)ui, Bernardin, éclaiicit tous les événements ecclésiaslicjues de celle ép0(|ue. Les Bénédictins continuent le re- cueil des conciles de l'Eglise gallicane; et, parmi les savants en cette partie, personne n'ignore combien elle a été enrichie par les recïierches du laborieux dom Marlène, cpii a retiré, de la poussière oiî ils étaient ense- velis, des conciles, plusieurs statuts syno- daux, d'anciens décrets des monastères et des congrégations i'2H). Les nien)bres des dilFérenles congréga- tions régulières s'étant ainsi distingués dans ces diverses sciences, il était digne de leur zèle d'enlroprendrc de les réunir toutes en un seul ouvrage, qui formât un corps de doctrine, et fût une encyclopédie ccclésias- ti(|ue, d'autant plus utile (pie l'usage en se- rait plus facile. Ce |>rojel a été lenlé par une société de dominicains, 5 la )4jelle pré- sidait le P. Uichard. Le Dictionnaire univer- sel des sciences ecclesiastitjHes rcnrerme tout ce (\ui concerne TLcrituro sainte, la tradi- tion, la théologie, l'histoire, la juriprudence et les rites. De doctes disserlalions sur les cndr(>its les plus dilliciles et les [)lus impor- tants de la Bible, et de courtes ex|)licalious (le tous les mots cpji la conq)osent; le cata- logue et la notice des ouvrages des Pères, d'afjrès les meilleurs éditeurs; des traités complets des i)oints essentiels de la doctrine, et la sin)ple exj osition des opinions qui partagent les écoles, sans mélange de (jnes- lions inutiles; la narration aorégéo des faits liistori(iues, dans la(pielle sont insérés Uîs principaux traits de la vie de tous les per- sonnages ipii mar(pient par leurs vertus et leurs travaux ; le (Jernier élat de notre droit canon; les vrais principes de rélo(|ucnce chrétienne, et des mo(ièles bien choisis : telles sont les (lilférentes matières (pi'em- brasso ce grand ouvrage : faiblement exé- cuté, s'il nt; peut èlre regardé conime fini, c'est au moins un heureux essai (|ui mérile d'èlre perfectionné. Ilclitjieiix missionnaires. — Après avoir exposé les travaux littéraires des religieux, il ne nous reste plus (pi'à parler de leurs travaux évnngéliquus. Dans le ti.Mups que Luther et Calvin enlevaient à l'Eglise une grande |)artie de son ancien domaine, le nouveau niondc, depuis peu découvert, lui ollrait une vasle moisson capable de la dé- (hunmager de ses pertes. Par une de ces dis- positions où la sagesse de la Piuvidence ïc manifesle visiblement, la réforme régénérait (2li) Thésaurus iiovus (inccdotorum, cl velerum icripturum et iiionuiiiiiiluiuin liislurictniiiii. duiiiiiti- lifiiriiin, inoniltuiii, aiuptissinid colla lin, \o viil. iii- l)>l., oiivr:it;>s d'une (Tiidiiioii iiiuiu-iibC, qui foiil hiiiir :iii Spuilciji' (le (loin L( C l> A( iii.KY. ('21.')) Lui*. N ilhi-For (l'Alexaiiilrie, iiii>.s'ioiiiiaiie capucin, a |ia.ssc iil:isicurs aiinccs à Ablralt,iii. Uaiift alors les ordres monastiques; et en (livers royauujes étaient établies des congrégations de clercs réguliers. Du sein de ces commu- nautés sortirent les apôtres des deux Indes; et leurs successeurs perpétuent encore le môme ministère, soit en conservant l'anti- (jue croyance parn)i les catholi(|ues qui vi- vent sous la domination des Turcs et des princes séparés de nous [)ar l'hérésie, soit en propageant la lumière évangélique ciiez les inlidèles. Pour l'Europe, nous trouvons en Hol- lande des Carmes fram^ais, des religieux do ditlérents ordres, et >urtout des Bénédic- tins et des Ca[)ucins de notre nation, dans les lies Britanniques, Leur nomljre n'est pas si considérable en Danemark , en Suède, en Bussie (:215). Les Capucins de la basse Allemagne sont chargés de la ïnission des cercles voisins, comme les Italiens, de celles de divers cantons de la Suisse. La partie de la Hongrie, soumise au Turc, est contiée aux Pères de Saint-Paul, premier ermite, et aux Mineurs observantins ; la Valacliie, aux religieux de la mftme obser- vance; la Moldavie, à d'autres Franciscains. On voit avec regret (pie la Tarlarie-Crimé(j soit dénuée de iout secours : la Bosnie est mieux pourvue ; on y compte dix-huit cou- vents do Mineurs observantins ; leurs con- ifères de la Bulgarie, naturels du pays, en forment le seul clergé, et y observent une exacte (iisci|)line. Outre un clergé séculier, l'Albanie possède une mission de moines réformés, et quehpies maisons de Mineurs observantins, régis par un provincial. Ceux de Visouar prennent soin des calholi(iues de la Dalmatie ; les Conventu(ds de Corf(m et les Capucins fran(;ais de l'Archipel, de ceux do la Grèce. Ces Ca|)ucins ont douze maisons répandues dans ces îles, et deux h C.onstanlinople: ils y })artageiit les fondions du niinislère avec des Mineurs observan- tins et des disciples de saint Dominique, Non-seulement le zèle do ces missionnaires est utile aux enfants de l'Eglise do ces divers lieux; ils en augmentent le nombre, en ra- menant au bercail plusieurs de ceux (|ue le schisme et l'hérésie en éloignaient. Ces re- ligieux, et d'autres (]ue nous n'avons |ias nommés, travaillent aussi à la conveision des héréti(pies (|ui vivent dans les dilltTcn- tes provinces des royaumes (pie nous venons de parcourir, ap|iartenanl à des princes (alholiques. Les corjis religieux portent à l'Asie les mêmes secours spirituels. L'île de Chypre est entre les mains des (lapucins et des Ob- servantins; les uns et les autres sont mêlés au clergé des Maronites : il y a des Carmes sur le miuil Carmel. « Depuis plus de (piatre siècles les Bécollels et les autres Francis- los loisir:) (]tic lui laissnil son lal)ori(^nx niinislcre, il a c:>nipii!,e un lUctiuiinairc i.riiién'ieu, lilléial cl Mil^aiic, lalin cl italien. Les Capucins île la soCKilé lici)iai(|ue, (léposiiaircs de l'original, y onl ajoulé le^ iiKiiï fiaiiçiis. Cet ()u\ra}^e, ulilc à la religion, et (|ui ciiii(liir;iil la ropul)li(|ue des Iclircs, ne pcul duc inipi iuic, faute du uioy(.-us. 913 APPENDICE. — DE I/ETAT RELIGIEUX. «14 cains français enlrotiennent les lieux saints dans la décence convenalile; on y compte encore vingt-quatre couvents de leur ordre, qui fournissent des curés et des mission- naires à une grande partie dos églises du pays, qui, sans cela, se trouveraient sans au- cun exercice de religion (216). » Ce sont les Carmes et les Capucins français qui évangé- lisent par toute la Syrie. En Perse, la foi est .soutenue par les Augustins, les Carmes et des Capucins de France. Des Carmes, des Dominicains et des Capucins desservent l'Arabie, l'Arménie et la Géorgie ; et outre ceux-ci, on trouve dans la Mingrélie des ïliéatins. Cultivant la médecine, ils se ren- dent recommandables au public et agréables aux princes; et si la grossièreté et l'opiniâ- treté des Mingréliens pour leurs erreurs et le schisme, opposent à leur zèle des obsta- cles presque invincibles, ils ont au moins la consolaiion de donner le baptême aux en- fants que les parents leur apportent lors- qu'ils désespèrent de leur vie. Comme de tous les Etals gouvernés par des princes mahométans, le Mogol est celui où notre re- ligion a été le moins gênée , les Capucins y travaillent avec succès, ainsi que les ^disci- plesdesaintPhilippe de Néri dans l'Indous- tan. ils reçoivent parmi eux des naturels du pays, plus propres que les Européens à avancer les progrès de la foi. Les Capucins français sont établis dans le petit Thibet, et ceux qui vivent à Surate rendent de grands services aux missionnaires qui vont aux Indes ou en reviennent. Le Malabar est sous la direction des Carmes , et le Bengale, sous celle des Augustins. Enfin les îles Phili[)pines sont le dépôt des missions des alentours. Presque tous les ordres monas- tiques y ont des sujets ; la chrétienté y est florissante ; et c'est de là qu'ils partent pour le Japon et la Chine, malgré tous les périls qui les attendent. Ils arrivent avec plus de liberté à Siam, en Cocliinchine, et au royau- me Ciampa. Nos Dominicains français vont au ïonquin, dont la plus grande et la plus belle partie est catholique « En 1771, les PP. Dominicains, missionnai- res en Asie, ramenèrent à l'unité de l'Eglise (216) M tndement de .M. de Juigiié, arciievèque de I'.'iris, permeUani les quôies pour les églises de la Inrre saillie. (ilO*) Gazette de France, arl. liome, 5 juin 4771. (217) « Ces cinq tioinmes.dit le inagislr;it chinois, élablirenl (haciin des églises cl ils éiendirciil beau- coup leur fausse secte. Les fenunes aussi bien que l'S liomines, l'ayaiil embrassée, l.i |)ralir|U(;iii cl s'y •■oulieniicnl iiiuluellemcnl. » [liappori de l'iiiterru. (jatuire subi par le /*. Pierre .Ùariyr Sanz. ses mis- sioiinniriis et les uulri-s (Jiréitens arrêtés dans lu cité de Fo-i>aii, au mois de juin ITiO.) « L()rM|u'on les fil partir (les inissioniiains) pour venir à la inélro- p')le (la ville de Fo (>Ii«mi), on vil plusieurs niillicrs de personnes horiir |tonrlcs ;iC( onipagner.en criatM cl pleurant ii rolé «It-s cliaiscs sur lcs(|nclli's on les Iraiispoilait. l>rs bnimcs cl li-s (illi;s se intaiaicnt à genoux, leur oiriaicnl du llié ei des Iruiis-Jcs lins cl les autres les relrnaicnl par leurs babils ri iaisaieiil relcnlir les aiis de leurs cris cl de leurs le patriarche des nesloricns résidante Mosul, et cinqaulrcs évêquos do la môme province. Après qu'ils eurent reconnu le pontife ro- main pour seul chef de l'Eglise universelle, et fait une profession de foi orthodoxe, ils furent confirmés dans les dignités dont ils étaient revêtus (216*). » De nos jours encore sept religieux du même ordre ont consommé leur apostolat par le martyre (217). En 1748 et en 1775, Benoît XIV et Pie VI, actuelle- ment régnant, annoncèrent leur triomphe au monde chrétien ; leurs discours, adressés au consistoire, attestent l'état de la foi par- mi les habitants de la Chine et du Tonquin. C'est aux Franciscains des diverses obser- vances, aux Augustins, aux Dominicains et aux Pères de la Rédemption des captifs, que sont commises les missions de l'Afrique. Ainsi, on trouve des Capucins français au grand Caire, des Récollets à Alexandrie, des Capucins, des Récollets et des Observanlins en Egypte. Avec eux sont, à Fez et à Maroc, les Pères de la Rédemption. Aux royaumes d'Ovério et de Bénin, les Capucins cultivent encore la foi que leurs prédécesseurs y ont plantée. Ceux de la province de Bretagne l'ont portée et l'entretiennent chez les mal- heureux fjpuples de la Guinée. On voit des Récollets à Alger, et dans toute la Barbarie, des Capucins à Tunis et à Tripoli, des Au- gustins dans rile de Tabarca, des Capucins à Melille, des Pères de la Rédemption à Tré- raisen, l'ancienne Mauritanie césarienne; les Capucins français et les Dominicains ont pénétré jusqu'aux extrémités de cette partie du monde, puisqu'ils prêchent aux royaumes de Congo, d'Angola, et au Monoraotapa. Après avoir été les premiers apôtres de l'Amérique, comme nous l'apprend le P. To'uron, les religieux en forment encore 1» seul clergé. Les Capucins français, au nom- bre dti soixante-treize, administrent une partie des cures de nos îles du Vent; les Carmes et les Dominicains remplissent les aiitres. ^< Nous avons la satisfaction de voir, disait Louis XV dans son édit de 1743, que nos sujets y trouvent, par rai)port à la reli- gion, tous les secours qu'ils pourraient espé- rer au milieu de notre royaume. » Les curés sanglots. Le bachelier Tclihing-Tchheou eut bien l'audace de dire baulemenl à celle multiiudc, qu'il ne se repeiilirail pas d'avoir embrassé celle religion, dùt-il soullrir toute sorte de lounnciils, et la mou même, pour le Seigneur du ciel. El acluellemenl , au milieu des inierrogaloires les plus sévères, tous d'une voix unanime assurent avec fermeté «[ii'ils ne veulent point changer ni abandonner la religion clirciieniie... Ces coupables Européens ont si liieii su s'attacher les cœurs que le nombre di; leurs sec- tateurs augmente de jour en jour, et qu'on ne sau- lail tes dissi|)er... Les lettrés comme le peuple s'y laissent séduire, embrassenl celle religion . cl m; veulent pins rabandoiiiier, ipioi qu'on leur fasse. Ils i'oiil si loil élendue, (|ii elle, a presi|ue rempli louii; la juridiction de celle cilé ; jus(|ue-i:i que les salel- liles mêmes et les solilals s'emploient pour son ser- vice. » {)l(''inorial du rire roi adrrssr n /"(■((///eri'HC.) - Vol/, ce qui coiueiiie I. s il. u\ autres luarlvi;» dans le IHscoiirs de Tie VI. i)|!i DICTIONNAIUK DKS AI.BAYES. 916 'îe la Martinique siitloul luaintiennenl parmi leur troupeau l'ordre et les bonnes mœurs; ils catéchisent les nè^^res avec une patience vraiment paternelle, et les consolent au mi- lieu (le leurs pénibles travaux, en leur don- nant l'espérance d'une meilleure vie. Par les r-^quùtes qu'adressèrent au ministère, en 1773, ces paroisses menacées de [terdre leurs j asteurF, nous savons assez le bien qu'ils y lunt, et jus(iu'h quel point elles les cliéris- .<lère (-aiiipa};ii<'s, pour louies les foU' l.ons du sa m iiiinislcrf, et noiaiiiui«;rU pour la dts-icilc d'-s cures, par la dis'-ll'- dts pi (''Ires sérulier.s? Pour moi, je doi-. Inn roiidrc (.irc jusiice, que ']c. l>s ^i l(»ujours lrouv('s dan^ umu dior»>si- rin - prfs>^(;s à me fournir tous !■ s vccuurs dont j'ai pu :iv. ( linpimil clergé séculier-, vicieux ou négligent. Depuis leur établissement ou leur réforme, ils. ont toujours exercé les fonctions «;uriales : les Prémontrés de l'étroite observance, par exemple, occupent plus de cent cures dans leur seule province de Normandie; el en général on peut dire de ce cor|)s, (pie ceux de ses membres qui restent dans les cloîtres sonl moins nombreiix que ceux qui desser- vent les paroises. Les Cénovéfains en gou- vernent h peu près neuf cents en divers diocèses du royaume. Entre nos pasteurs, nous comj)tons encore plusieurs autres cha- noines qui suivent la règle de Saint-.\ugus- tin, plusieurs religieuses de l'ordre de Fon- tevrault et de celui de la Rédemption des captifs. Dans tous ces ordres, et surtout dans ceux que leur institut et nos lois excluent des bénéfices, s'est formée celle foule de prédi- cateurs qui sont répandus par toute la France. Le religieux de province, h qui le ministère de la parole serait étranger, ferait exception dans sa maison, si un autre genre de travail n'occupait pas ses loisirs. Aussi les Réguliers sont-ils chargés de presque toutes les stations des bourgs, des petites et grandes villes; et l'on ose assurer, sans crainte d'être démenti, qu'ils remplissent les trois quarts de nos chaires. Comment les curés et les vicaires, obligés de veiller sur leur troupeau, pourraient-ils s'en éloi- gner pendant l'Avent el le Caiôme? la dé- fense expresse en est prononcée par les statuts synodaux de la plupart des diocèses. Juscjue môme dans cette capitale, ori le clergé séculier arrive de toutes les parties du royaume, les religieux j)i'6chenl et plus souvent et en |)lus g'rand nombre (219). C'est à eux encore (lu'ortiinai rement on conlie les missions consacrées h l'instruction des liabi- lanls de nos provinces. Religieux appliqués aux differenles fonc- tions du 7ninist(he. -- L'iiles h l'Kglise de France par tous ces services, ne semblent- ils pas lui ôlre devenus nécessaires pour sup|)léer h la rai-eté de ses ministres? Il n'y a peut-ôlre pas un diocèse, où l'ordre ecclé- siasli(pje, en lui agr-égeant môme les reli' gieux curés, suflise h foules les fondions |»astorales. Les autres viennent h son se- coui's; ils prônent, ils catéchisent, ils con- fesseirt dans les |»aroisses, procurent h tous leur-s habitants les moyens d'assister aux saillis mystères, et remplacent les j)asleurs jatl il rnsseiiibh'i- du c'cvfjé pur il. l'urcficvêaiic Uc l'iirisje 18 nufi'inhrr ll'iti.) L '8 r«'li};ienx seuls remplaccnl dans tes pari)i>sfs, fl principalcinenl d.ms ct;fl«^s de fa campagne, au- près des iroupes i c Nuire MajesK;, sur lerie el sur mtr, le vide «l fa il.sille drs pic-ires sétufiers. l'ièis a loiiles les uiivics du saiiil iiiinisicie, ils ac- rnuicnl a nos nidiis dans lous les lieux où nous ju-ei.ns a propos de les einpioyiîr. {Méinutre pré- icnli' (lit i(ii par lu iiicnic nssciiiiilée ) ril'i; On pi'ul iiiséuH'iii \«;.ilior ce fail par les fisles des pré.licareurs ; on en coniple soixaiilc-sci/.e (tans ceife d'; celle .iniuio. 017 APPENDICE. — DE L'ETAT "RELIGIEUX. 9lf en leur absence, quelquefois indispensable, et [jcndant leur maladie. Enfin, du sein des cloîlres sont tirés les aumôniers des vais- seaux et des régiments; et si quelques-uns abusent d'une liberté à laquelle ils n'étaient pas accoutumés, il est aisé de remédier à ce scandale, en faisant ce ciioix avec plus de soin, et en n'envoyant que ceux dont la vertu, longtemf)S exercée, peut se conserver hors de la retraite. Voilà les titres d'après lesquels nous croyons que les ordres monastiques peu- vent, même aujourd'hui , prétendre à la re- connaissance et à la protection de l'Eglise. Il nous eût été facile de les multiplier et do les étendre; mais, quoique exposés succinc- tement , nous les offrons à tous ceux qui tiennent à la religion, ecclésiastiques ou sé- «uliers, avec l'entière confiance qu'ils les trouveront assez puissants pour ne pas nous accuser d'une indulgence molle ou aveugle, et pour s'intéresser sincèrement à la conser- Âalion de l'état religieux. Ceux qui lui sont défavorables, parce qu'ils regardent les ré- guliers comme inutiles à l'Etat, seront dé- trom[)és, nous l'espérons, par la seconde partie de ce chapitre. On ignore trop communément parmi nous la part qu'ont les corps religieux à la cul- ture des sciences humaines: ils forment la classe la plus nombreuse de la république des lettres; ils s'appliquent à y défricher des terrains qui, sans eux, resteraient tou- jours incultes ; et dans tous leurs travaux ils se proposent un but d'utilité plus ou moins marqué. C'est après le déveIo[)peraent de ce fait littéraire qu'on jugera le premier genre de services qu'ils rendent à la société. Les religieux travaillent aux différentes parties de notre histoire. — Une des connais- sances les plus importantes h un peuple, c'est sans contredit celle de sa propre his- toire.L'histoire de notre nation, qui ne laisse riun h désirer, est encore à faire; et il paraît (jue les religieux ont conçu le projet de nous )a donner. Pour y fiarvcnir, ils en rappro- clienl et en éclaircissent toutes les parties. Dom Martin et dom lireziiiac semblent en avoir préparé l'introduction en traitant V Histoire des Gaules et des conquêtes des Gaulois, depuis leur origine jusqu'à la for- mation delà monarchie française. D'abord ils atlaijuent les préjugés répandus contre la nation gauloise jiar les historiens grecs et laiins, et adoptés {jar les modernes; ils ex- pliqiient ensuite tout ce qu'on i)eut savoir louchant son gouverneiru-nt, ses lois, ses mœurs, ses coutumes, sa langue, les carac- tères dont elle se servait (.1 sa manière lio combattre. Ils ont recueilli un grand nom- bre de SCS moniiments (|ue le temps a res- jfeclés , terfjples, cinjucs, amphillié.ltrtîs, jionts, sé[)ui(T('S, médailles, etc. ; ils se plai- gnent du silcmc (pi'clle gardait sur tous ses <:v[)loils. Enlin , suivant ses colonies dans l'Italie, la (irècc, l'Asie, l'Illyrie , jusr|ue dans la Judée, l'Egypte et la l'arlliie , ils rc- jiréscnlent nos ancêtres comme vairKjueurs de )'Euro[)c et de l'Asie , comme dispensa- teurs des couronnes, et l'appui de« royau- mes et des républiques, et lors même qu'ils sont vaincus , ils (iaraissent avec un éclat dont nous ne sommes pas accoutumés de les voir environnés. Si, séduits par leur sujet, ces auteurs imaginent quelquefois, au lieu d'être constamment fidèles à observer et à raconter, personne au moins jusqu'à eux n'avait si bien éclairci les antiquités gau- loises. Le second volume est précédé d'un dictionnaire géographique et topographi- que, qui présente les établissements des (laulois dans nos Gaules, et dans les diffé- rentes parties de l'Europe et de l'Asie. D'un simple coup d'œil on voit combien notre histoire peut s'enrichir de ces savantes re- cherches , et combien elles sont propres à nous faire connaître ce que nous tenons de nos i)ères, et les divers avantages que nous ont procurés le cours des siècles et le chan- gement d'opinions. Pour le corps de l'histoire , ses différentes parties seront formées par le travail des autres Bénédictins , occupés au recueil des histo- riens de France, à son histoire littéraire, et à l'histoire de ses provinces. C'est à la persuasion du grand d'Agues- seau, que dom Bouquet entreprit do ras- sembler tout ce qu'ont écrit'sur notre nation les auteurs grecs, latins, gaulois, francs, e4c. Depuis l'origine des Celtes et des Gaulois , jusque bien avant dans les temps postérieurs, lui et ses successeurs offrent tout ce qui est important , sou? chaque règne, touchant le droit public, féodal, et ecclésiasti(]ue du royaume , et touchant les coutumes , les mœurs, les préjugés, les arts elles sciences. Testaments des rois, des reines, des grands, ajianage des princes, traités de paix et de guerre, lois salique et autres, monuments anciens, actes divers ; en un mot, tout ce qui peut servir à une histoire générale , a été aussi soigneusement que judicieusement recueilli. Chaque volume est accompagné d'une préface, d'une table, et de notes cri- tiques, pour débrouiller et juger tous les textes; et des cartes géographiques repré- sentent l'étendue des Etats possédés par chaque race. Malgré les fautes qui s'y sont glissées, il faut avouer, avec M. Fréret, que « cet ouvrage a été conduit par de très-ha- biles gens. )' Puisque l'histoiro ne doit pas se borner au simple récit des combats, défaut trop or- dinaire de nos historiens de France, n'est-ce pas travailler utilement f)Our elle, (jue do constater l'étal des sciences daiiS les diffé- rents 'Oges de notre monarchie? Tel (!st l'ob- jet ds riiistoiro littéraire do la France. Au commencement de chaciue siècle sont placés des discours (pii assignent leur |)érioile de splendeur et le terme (h; leur décadence. On y trouve réunis jusipi'au xii' , tous les auteurs français; (ies analyses et des juge- ments de leurs (l•uvr(^'> , et , pour no rien omettre, des notices des éditions rpji en ont été faites. On y dminc en oiilro la vie do ceux qui méritent d'^^tre connus , ave»; la liste des livres qui ne sont pas parvenus 919 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 920 jitsqu'h nous. Cel ouvrage d'une profonde rrudilion, au jugement des auteurs de l'En- oyclopédio, est mis 5 côté des mémoires du savant Tillemont, pour rexaflitude des ci- lations. Quoique le style en soit traînant et incorrect, il n'en ollrc pas moins le vaste cl fidèle tahleau des connais!avail. « Ou ne saurait leur 'efuser la gloire ([ue méritent des criti(piesjusies et délicats, qui, lidèles h n'aller pas jilus loin que leurs jireuves, n'im[)osent jamais au lecteur par un air de confiance; (pii préfèrent une sage incertitude à des conjectures hardies; qui l>ro|)osent avec netteté les raisons de se dé- terminer, mais (pli ne cachent pas les rai- sons de douter. On ne leur refusera pas non plus la gloire d'avoir le style net, ferme, et foulant, sans aiïectation et sans rudesse. » Pour compléter Thisloire de celte province , dom Pellelier a fait un Diriionnaireiia la lan- gue bretonne, où il monlre son afiiniléavec tes langues anciennes; dom Taillandier, (pii en est éditeur, traite, dans une préface sa- vante, de l'origine et de la décadence de la langue celtique. C'est dom Plancher, qui le premier entre- prit celh; (1(5 Bourgogne, si étroitement liée à V Histoire (le France, et dom Merle est ac- tuellement occupé h la finir. Les auteurs exposent d'abord l'origine, les mœurs, le gouvernement et la religion des anciens Bourguignons avant leur entrée dans les (iaules. Ils font connaître ensuite l'étal de ce pays sous nos rois des trois rac(îs, comme voyaume et comme duché ; ses démembre- ments, et les réiinions passagères et alter- natives de ses diflerentes parties; la succes- sion de ses rois et de ses ducs, leur règne, leurs actions, leurs guerres, leurs exploits, etc. Ils ont détaillé , sans aucune omission , tout ce qui concerne les duc» révocables ou lliéréditaires ; et celte histoire est conduite jusques à l'année lOT'*, épo(pie où furent terminées les guerres qui subsistaient de- puis lont;lrmps entre les deux Bourgognes, et où la Kranche-Comté fut réunie h la cou- ronne. La vérité des faits (pii sont la matière de cette liisloire est constatée par des titres originaux, dont ou voit des extraits parmi les preuves; ou par les registres des p§rle- \uenls el des chamt)res des comptes des deux Bourgognes et du bailliage de Dijon ; ou par les cartulaires, les inventaires, etc. Si toutes les dissertations qui accompagnent cel ou- vrage, ne sont pas également propres à in- téresser tous les lecteurs, il y ena plusieurs aussi curieuses que savantes : telles sont entre autres celles (pii regardent les rois de l'ancien royaume de Bourgogne, et le recueil des anciennes lois des Bourguignons; l'éten- due du second royaume de Provence, dit lo royaume de Bozou ; la prérogative des ducs de Bourgogne, où il est prouvé (ju'ils n'ont point eu la préséance sur les autres ducs et pairs du royaume avant l'an 1380. A la suite de celle histoire générale , le continuateur se projiose de donner celle des grands fiefs el des terres tirées du gouvernement de Bourgogne : elle est précé(ié(; d'une notice des gouvernements gaulois el romains , et des républi(iues qui formèrent le premier ix>yaume des Bourguignons. Dans cette source, les familles de Bourgogne et des provinces voisines pourront puiser les preu- ves de la noblesse de leur origine; et elles y trouveront une indicalion non suspecte des charges qu'ont occupées leurs ancêtres, cl (les grades militaires qu'ils ont obtenus en servant la patrie. Avant les Bénédictins, auteurs de V His- toire de LaïKjuedoc, elle n'était (pi'ébauchée. ils y rapportent tout ce qui s'est passé de mémorable dans cette province et dans les pays particuliers qui la composaient; et a|»- puient, sur les litres les plus aullienii(iucs, ses usages, ses droits, ses prérogatives. Ils ont recueilli les actions d(; tous ceux (|ui l'ont illuslrée, soit |)ar la vertu , soit par leurs dignités ecclésiasti(]uesou civiles, soit j)ar leur valeur, soit par leurs talents ou leurs ouvrages. A (lifféronles épo(pies est tracée la description du gouvernement et des .'lueurs ; ils r(!monlenl a l'origine el sui- vent l'accroissement de ses principales vil- les; ils donnent aussi la généalogie ou la succession des ducs, comtes, vicomtes, et des priiici|)aux barons. Dans des notes pla- cées cl la fin de cha(pie volume sont disculés des points imporlanls ou curieux; et elles sont suivies des jtièces justificatives des di- vers monuments (pii servent do fondemcni .'i cette Histoire. Dom Bourrole l'a enrichie d'un Mémoire sur la description géographie pie et historifpic de ce pays, du recueil des lois qui consliluent son droit [uiblic en matière de nojiilité et de roture, et de celui des ar- rêts (!l des décisions sur la pro|iriété du Bli('>ne. (^ommeses habitants se sont distin- gués par leurs «ixploils militaires, avant même la complète (pi'tn liieiil les Bomains, et que d'ailleurs , sous la déiiomination de Languedoc, on a longtemps compris uiio grande partie des (laules , cette histoire est plul(')l riiisUtirc générale (Je nos nays méri- dionaux, t <';ilili III (le.-, (i^uvre.-i tl'Aliuiii il ( u(>|ioialciil' 9i3 DICTIONNAIIU: DKS AIJBAYKS. 92 k h la oonnaissîincc des litres de la législation. OuoitiiiL' distinctes, ces deux sciences sont insé|)aral)leinent liées; et souvent ce n'est (|ue par les faits liist()ri(|ues qu'on parvient h expliquer le droit public d'une nation. Quel(pje essentielle (ju'cn soit l'étude, de- j>uis la renaissance des lettres elle avait été l»eu cultivée. Les Hénédictins s'y consacrè- rent : (loin .Maltillon la tira de l'obscurité, et fraya le premier (les routes sûres pour pré- venir les écarts (-i^lj.Doni Tassin est revenu sur le même sujet : dans son nouveau Traité de diplomntique, il enseigne l'art de juger sainement des anciens diplômes, en fait connaître la nature, l'usage et le |)rix; les fondements de l'art examinés, les règles pour discerner le vrai du fauv établies, l'au- teur expose historiquement les caractères (les bulles etdes diplômes publiés en clia(|ue siècle, avec des éclaircissements sur un nom- b.'-e considérable de points d'histoire, de chronologie, de littérature, de criticjue etde discipliné ; il réfute diverses accusations intentées contre beaucoup d'archives fa- meuses, et surtout contre celles des ancien- nes K,j;lises ; il facilite la lecture et monire la vérité de toutes les écritures dont on s'est servi dans les ninnusci-its et les diplômes de- j)uis le iV siècle jus ju'au xvr, et elles sont représentées dans trente-huit i»lan(;hes. Ce traité de paléographie comme do diploma- tiipieest suivi d un autre sur les sceaux et lesconlre-scels, qui est complet, et mauipiait ?» notre littérature : le style, rorthogra()he, les fiirmules des diplômes et antres actes, le teuqts où ils ont parlé la langue vulgaire, y Sdiit éclaircis avec netteté et précision. Lors (le sa publication, cet ouvrage fut jugé fa- vorablement par les savants français, ita- liens, et de L(Mpsik. Kn simplilianl les prin- cipes, et expli({uant chaipie mol, indiquant les sources , cl donnant h tous les articles importants un juste degré de développement également éloigné de l'evtrème concision et (le rextr(i.ne prolixité, dom de Vienne a rcn r»iics. La iiieilifiirt; ctlilioii e>l cill*; (in'cn Joiiii.i, ni ITotl, tl)'ii\ »iis nprès l.i iiiori niiii\<'.iii\ l lie-;. (•1-lt) D.iius Liu d'Ailiiiy,M.ililii(>n, Mai Icne.clc.; Du (Jauge cl Ualuzc. Lk globsairc donné par Du (juité. Le Gullia chn'st>'ana , l'histoire de plusieurs de nos provinces, les plus doctes traités de diplomatique, et d'autres précieu- ses collections, fruits de leurs travaux, nous ont fait jouir de richesses (juc nous possé- dions sans le sav(ur. Extraire de ces ouvra- ges ce (pii appartient à notre histoire et à notre droit public ; prendre des doubles exacts d'une prodigieuse (piantilé de monu- ments, que d'autres avaient dans leur porte- feuille; diriger vers ces lieux objets les veilles des noud)reux littérateurs qui sont parmi eux ; leur associer une foule de collègues de tous les états, aniniés du bien public; leur indi(pier à tous une marche commune; leur fournir les instruments dont ils ont besoin ; donner « celle multitude d'ouvriers un cenlie d'a( tivité, (lesencouragementsd'honneur.des motifs d'émulation ; établir un magasin où ils puissent tous déposer le produit de leurs recherches, les y trouver, et s'en faire mémo r(!ndre compte ; voilà peul-èlre l'uniipie mé- thode (pie l'on doit suivre aujourd'hui |)our |)roliler des découvertes déjà faites, |)()ur en faciliter de nouvelles et pour assurer h la France I inestimable avantage de [louvoir rassembler tous les mati'-riaux de son his- toire et de connaîlre enfui les principes de son ancienne législation. Ce plan, agréé et protégé [tar le gouverneiuent, est précisé- ment celui dont l'i^xéculion a été conliée à des hommes capables d'en assurer le succès. Déjà trente mille copies de pièces inconnues pour la plupart h nos hisloriograplies , et environ sept mille notices d'autres (|u'()n n'a pas trouvées encore, alteslent la técondité des mines, quoicpi'on n'en ait exploité (pi'un petit nombre. Oii9 par dlircrcnis iiénédiclins, en y com- pieii;mt lo suppléiiifut rie dont (larpcnlior, à qui nous (levons aussi V Mpliahelmn Tirotiianiim. (t'l~>) Ils ni> munioiil i|ii*a dix iiiillo livres. < Jo ne I lus iiic, dispenser (rajoulcr «pic ce (|iii, eu eiii- pliixaiil des savants isoles ou lépandiis dans le mou le, ii'ius cùi (oùlé iiiilic écus par au, ne nous coulait pas cinq cents livres avec la coii(;réKatioii 923 APPENDICE. — DE L'ETAT UELIGFEUX. 926 de notre antiquité nationale, plusieurs au- tres ont embrassé l'antiquité en général. De ce nombre est dom de Montfaucon, l'un dos Iiouimes les plus érudits, et |)eut-être l'écri- vain le plus abondant de notre siècle. Dans sa Dissertation sur la vérité de l'histoire de Judith, première iiroduction qui rannon(;a d'une luanière si avantagousp au inonde sa- vajit, il répandit de doctes éclaircissements sur i'erapiie des Mèdes et des Assyriens, et discuta, d'après les règles de la critique, l'histoire de ce dernier peuple, qu'on atiri- b'.iait à Hérodote. Par ses Annales grecques, son Recueil d'anciens écrivains grecs, sa Pa- léographie grecque, où, donnant des exem- j>les des différentes écritures eni[)loyées en divers temps, il exécute pour le grec ce que Mabillon a fait pour le latin dans sa Diplo- matique ; par son Diarium Italicum, qui offre une description exacte de plusieurs monuments, et une notice d'un grand nom- bre de manuscrits grecs et latins qu'on n'a- vait pas encore retirés de la poussière; par sa traduction française du livre de Philon , De la vie contemplative; par sa Bibliotheca Oiiliothecarum manuscriplorum nova , et sa Bibliotheca coisliniana; enlin par ses Monu- ments de la monarchie française, et par son Antiquité expliquée et représentée en figures, 011 en peu de temps on apprend tant de cho- ses, l'on voit qu'ayant cultivé avec une égale ardeur la philosophie, l'histoire sacrée et ]irofane, la littérature ancienne et moderne, les langues vivantes et mortes, il est devenu l'homme de tous les âges. Si peu d'auteurs lui sont comparables pour l'érudition, un grand nombre l'emporte sur lui pour le style : quand on accumule autant de faits, la manière de les écrire est nécessairement négligée (22i). Un ouvrage de la plus grande commodité et d'une nécessité absolue, dont notre siècle de Sainl-Maiir... Elle assigne une somme sur ses propres revt nus pour les frais et les enconrage- nieiils (les tr.ivanx liuér.iires, dont elle csl s;ins cesse occupée , cl ne leinande au roi que les dé- imiirsésque foû enl les co|)ies. » Tr»ul ce que nous venons de dire de cet élablisscnienl n:ition:il, cl do la manière dont y concoiircnl nos néncdiclns, est lire du Plan des travaux liitéruires ordoiinéi par Su Majesté pour la rerlterclin, la collerli(>}i el l'vtii]i}in des monuments de l liistoire el du droit public de ta vwnarcliir française. (2ii) On penl regarder comme un snpp'cfneni à VAuliquilé expliquée, l'introduction à la science des médailles, pourseivir à la conn.iissance des dieux, de la religion, des sciences, des ans, cl de loiil ce qui appanieni à l'Iiistoire imcienne, avec le- preu- ves lireesdes méd.Till.-s. Doin iMan^eafl, de la con- grégation de Sainl-Varincs, a réuni en ce >-eul vo- lume les princq)es de la science numismaii'|iie el loiiies leg noiiom Handuri, qui mérite d'«Hre distingué de l.i foule des (i)ni|>|irtU"iirs, a parcouru un e.space pliift resserré. Sun Inijcnum orientale, sivc anliiinilales Constanlinopiiiiianœ ; ses Sunnsmaln iniperuforunt romanorum a Trajano Deciu ad l'ahroloiios Au/jh- stos, répandent la luudèrc sur les objets qui loul peut avec raison se glorifier, et qui obtiendra tous les suffrages de Ta postérité, c'est \'Art de vérifier les dates (225). Le titre seul de (;e livre indique suffisamment combien il est utile aux savants qui étudient l'histoire dans les sources, aux dépositaires des Chartres, aux magistrats, aux avocats, à tous ceux qui sont occupés par goût, par état, ou [)ar in- térêt, des anciens monuments et du dépouil- lement des titres. Le travail le plus opiniAtre, les recherches les plus étendues, les con- naissances les plus variées, ont mis l'auteur en état d'en donner une nouvelle édition, plus correcte et plus riche que les précéden- tes. Les deux volumes dont elle sera com- posée présenteront l'estpiisse d'une histoire universelle , beaucoup plus complète que celles qui ont paru jusqu'ici. « Ne doit-on pas être étonné qu'un seul homme ait eu le courage de se livrer à un travail qui demande autant de recherches que de constance, qui présente autant de difficultés, et qui ne pro- met pas toute la gloire qu'on espère ordi- nairement de ses veilles? mais la reconnais- sance des savants doit être un dédommage- ment pour l'auteur. » Les religieux physiciens. — En s'appliquant aux sciences que nous venons d'indiipier, et dont on sent facilement l'importance, les re- ligieux n'avaient que peu ou point de coopé- rateurs et de modèles. Pour les sciences plus généralement connues , ils grossissent le nombre de ceux qui les cultivent. De leurs mains sont sortis une foule d'ouvrages de physique. Ainsi, en mathématiques, ils nous ont donné divers cours, des éléments de cal- cul intégral, des traités d'algèbre et de pers- pective : en statique, la Règle des horloges, moyen de trouver le vrai méridien ; et, en hy- draulique, différents projets, dont l'exécu- tion a procuré des eaux à plusieurs de nos villes : en acousticjue, une manière nouvelle la matière de cette collection. Elle est enrichie d'une bibliolbèque nuinisinaliq;ie que Jean-Albert Fabri- cius fil reparaître à Hambourg, avec un recueil de disscrialions sur les médailles par plusieurs sa- vants. ("l'i'i) V Art de vérifier les rf«'es dos faits hislori- ques, des (harlrcs, des cîironiciuei cl aulriîs an- ciens ino;iumenls depuis la naissance de Noire- S igneur, par le moyen d'une table chronologi(|ue où l'on trouve les olympiades, les années de Jésus- Christ, de rè:e julienne de Jules Ocsar, des ères d'Alexandrie et de (]onslantino|>le, de l'ère des Sé- leucides, de l'ère césaréenne d'Anlioche, de l'ère d'Espagne, de Tèie des martyrs, de l'hcgire ; les indiciions, le cycle pascal, les cyrles soi, lire et lu- naire ; le terme pascal, les Pâques, les épacîcs el la chronologie des éclipses, avec deux calendrierâ pt!r[)élui;ls, le glossaire des dates, le catabt^ue des saints, le calcndritT dos Juifs ; la <;hruuolog e his- loiiijuedu Nouveau Testament, (u-lle dos ci/iiciles, (les l'apes, des (jualre patriarclnrs d'Orient, île» empereurs romains et grecs, des rois des llnns. dos Vand:dcs, des (ioihs, (i(!s Lombards, des |{iil;;:»res, (le Jérusalem, de Chypie; des princes dAimoche, des (omttS(l(r Tripoli, des rois dos l'arihos, di'S Per Ms, (rArmenie, des califes, dos sultans d'Ii onium, (lAlcp, (le Damas; des empereurs ollonians, dos s( ImIis d(; Perse; dei> giands niaittes Ar Malle, du T. niple , de tous les tOuv(rains de rEur»»pe, (les t)-27 DICTIONNAIRK DKS ABUAYES. f'^S lie propager le son el la voix à une graiule diîitaïKîe (220); des livres (•lémeulaires en j;noinoiiiqu(; (227). Ils ont écrit sur la Itota- iiiiue. l'agriculture et le janlinage ; sur la niéilecine, la chirurgie et la pliarinacie ; enfin, sur l'asIronoMiio (228) et la météoro- logie, etc. Enfin, nous rappellerons le P. Feuillée, Minime, associé de l'Académie dés sciences et botaniste du roi, mort en 17.12. Il vo\agea, par ordre de Louis Xl\', dans ditlércnles parties du monde; et le premier fruit de ses voyages lut un journal (J'obscrvalions phy- siques, mathématitpies, el botaniques, faites sur les côtes de l'Amérique méridionale et h la Nouvelle-Espagne. De retour de la mer du Sud, il présenta au roi un grand volume in-folio, où il avait dessiné d'après nature tout ce que ce vaste pays contient de plus curieux. .\ la hihliothéipie du roi, on voit aussi le journal de son voyage aux (lanaries, pour la fixation du j)rouiier méridien, h la iin duijuol se trouve l'histoire abrégée do ces iles. Pour récompenser ce religieux, (jui justiliait si bien son choix, Louis XIV lui lit construire un observatoire à .Marseille. (Juel (pie soit le mérite de ces ouvrages, ils laissent beaucoup à désirer. Jusqu'ici les re- ligieux i)hysiciens ne l'ont été que par goût : entre eux nulle ( orrespondance; point de cen- tre couHuun où pussent être rapportées leurs recherches. Nous voudrions que les ordres réguliers employassent toujours cl exclusi- vement une partie de leurs savants à l'étude de la |»hysi(pie et de l'histoire naturelle. Puisqu elles consistent, l'une à observer les opérations, l'autre 5 décrire exactement les productions de la nature, qui est-ce (pii pourrait les examiner d'une manière plus suivie, rassetiiblcr |)lus de détails, et don- ner, par consé(pienl, plus d'idées, (jue des corps, cpii, répandus par toute l'Europe, et pres(jue sur toute la surface du globe, ne meurent jamais, cl ilonl la subsistance est partout si peu coûteuse? I) ailleurs, comme, dans l'univers, tout atteste aux bous esprits la sagesse, la puissance, et la magnilîcencc du Créateur, celte science, loin d'éloigner les religieux (hî la sainteté de leur élat , les y ramènerait sans cesse; et l'on peut juger i'cî (pi'elle leur devrait, par les progrès (lu'ont faits, entre leurs mains,;celles aux(}uelles ils se sont livrés. On sait (pjc le P. Pingre, Génovéfain, est astronome géographe de la marine; qu'il a été de ce voyage si fameux, qui, à jamais, honorera le règm; de Louis XV, et qu'il en- richit de savantes dissertations les Mémoiri's de l'Académie des sciences. Son grand ou-» vrage sur les comètes est actuellement sous presse. Séquestrés par état du monde, dont lo commerce est nécessaire jus(]u'à un certain point, pour former l'esprit et le goût, et voués h la gravité el à l'austérité des mœurs, les Réguliers n'ont pas dû s'adonner h cetlQ littérature légère, dont nous sommes si avides aujourd'hui. .Mais, en écrivant sur les belles- lettres et les beaux-arts, ils ont préféré l'ins- truction et l'utilité des lecteurs à leur anui- sement. C'est dans celle vue que plusieurs d'entre eux ont publié des livres classi(]ues, et ont traité de l'éducation; qu'ils ont donné des traductions élégantes et fidèles de bons ouvrages lalins et italiens, et qu'ils en ont composé d'antres sur la peinture, la sculp- ture et la gravure. Tout le monde consulte les Mémoires pour servir 5 l'histoire dos honuues illustres dans la république des lettres, du P. Nicéron, Barnabite : malgré tous ses défauts, cet ouvrage suppose des recherches el «les connaissances étendues en bibliographie et en littérature; el tout le monde doit se procurer le nouveau Diction- naire historique de dom Chaudon , commo le meilleur en ce genre, et qui , par la suite des temps, peul devenir encore plus exact et plus utile (229). On sait que le P. Mercier, ancien bibliothécaire de Sainto-Cieneviève, mérite d'ôtrc compté parmi nos plus habiles bibliographes. Celte classe de savants, nombreuse dans les corps monastiar d(»in (ivcTiit v. 15«Tii:ir :iii. MM. Ii; mai- niiis do Coiidoiccl cl le comlc de Milli, iioiniiios par 1 .Académie des sciciKCS pour cxainiiifr ce iioiive^iii moyen d'oltleiiir el nVliiblir nue rorrespondanci; Irés-rapide eiilre des lieux 1res é oipiies, déelareiU, daits leur lapporl du li juin ITHi, (|n'il leur a paru pràlirable, ingénieux el nouveau... Qu'on pourrait «lonner. par ce moyen, nii signala lien(e lieues en •pK^hpies sei ondes, sans slalions inlermédi:iires ; <|nil» répond) aiciil -.né>ne du siKccNdii i aliincl d'un prince à relui de ses ministres, el que l'appareil n'en sérail ni Ires-clicT ni liès-ineoininodo. (2i7) Dotn Hedos, (pii a donné \\\rl de \iiirc d s cndraiis sidaircs avec la plus graiule précision, est encore l'anleur du facteur d'onjucs. Ces deux ou- vr:i:,'es lui valurciil, en il^tH. ja place de cônes- pnndanl de l'Acailéniic des sciences de nonleaux, (2-28; Voif. la niappenionde projeUie sur le plan de l'iicrizon de Paris, par le I*. Cliryscdo^ue, Capu- cin, el ses planisphères prainls et petits. Ils soiil acconipa{;n»'S d'une inslrudion courte, aisée el snl- fi>anle pour les conimen<.'ants. (22!») lA'ilition (jni vienl de paraître csl aui^uu-n- lei;; on y a corrip; plusieurs iaules ccliap|>é«-s dans les piécèdcnlcs. 929 APPENDICE. — DE I/ETAT RELICIEDX. 930 nouveaux accroissements; et, pour en jouir, il ne faut que le vouloir. Les petites villes de province n'ont presque que celte res- so\irce; dans les grandes, dans cette capi- tale môme, les gens de lettres savent que c'est un des avantages le plus propre à faci- liter leurs travaux (230). Pour donner une juste idée du nombre des écrivains religieux et de leurs ouvrages, nous aurions pu extraire les bibliothèques et les annales des divers ordres monastiques : cette analyse, quelque concise qu'elle fût, aurait outre-passé les bornes que nous nous sommes prescrites. Nous nous contentons d'y renvoyer; et, sans prétendre les discul- per d'exagération, nous osons dire que le monde savant y trouvera toujours une mul- titude d'hommes qui l'ont éclairé. Enfin, les palmes de nos différentes acadé- mies ont été souvent décernées à des reli- gieux de différents ordres. Le P. Mongès, Génovéfain, a reçu la dernière qu'a distri- buée l'Académie des belles-lettres de Paris. Nous ne citerons que cet exemple, parce qu'il en faudrait trop citer; et nous termine- rons ce sim|)le exposé par une observation dont on ne saurait contester la vérité. En France, il n'est aucune de ces sociétés litté- raires qui, pendant l'espace de temps que nous venons de parcourir, n'ait admis, ou ne compte actuellement, parmi ses mem- bres, quelques religieux. Nul d'entre eux n'y a été reçu sans titres; et, la [)luj)arl de ces titres, nous ne les avons pas même dé- sigr)és. Qu'on prononce maintenant : les cloîtres ne sunt-iis que l'asile de l'ignorance et de l'oisiveté? Ne doit-on pas plutôt les regarder comme des pépinières d'hommes instruits, dont il est possible d'accroître le nombre, et dont on peut aisément diriger les travaux vers des objets de la plus grande utilité? S'il est beau d'éclairer les hommes, il est en- core plus beau d'adoucir et de soulager leurs [)eines. Les religieux rem()lissent «et Ijonoiabb; emploi; et, après les avoir repré- sentés dans le silence et le recueillement du cabinet, nous allons les mf)ntrer dans l'ac- tion, et occupés h rendre les services les plus touchants à l'humanité. Heligieux dévow's au service des malheu- reux et à l'éduiation de ta jeunesse. — A com- l)ien de maux riioiuine, pendant la courte durée de la vie, n'est-il pas exposé? De tous les êtres animés, lui seul peut, en naissant, être flétri de ro|)j)rol)ie de lillégitimité, et délaissé |)ar des parents également déna- turés et libertins. Tro[) souvent, lorsqu'il ouvre les yeux à la lumière, celle dont il a reçu l'existence les ferme pour t<;ujours; et jajnais son cœur ne réjion Ira à la tendre voix d'une mère. Quehpje belle que soii son organisation, elle sou lire des altérations [dus (i!ÎO) On ne r,il«'r;»il (tciil-r'ln; p:ts iiii« soiili! dtî CCS siiptTlx'S lii)ilii>llM-i|ii);s Iniiisiiiisc a l:i irniH t;iiiu gi'iiér;4li(Mi di* son iiiilrtn ; rlIcH !ti)iil prosipii; atisMJ- lùl ilciniili'H <|ii«! Iiir.iie<;.s, t'I lus iiiouiiniciils les (iMis r;ni;s passr;nl s«)iiv<-iil clic/, {'('li aii^iT. I)',iil- leius, les n-guliiTs, Uls i|ii(: les , oii- fré(|uentes, plus longues, plus affligeantes (|ue l'organisation des autres animaux, il n'est pas rare qu'en courant à la fortune, il tombe dans l'esclavage. S'il ne réprime l'ex- cès de ses penchants, il se dévoue au re- mords ou à l'avilissement éternel. Quelque- fois sa cupidité arme la justice contre lui, et la force de demander la perte de sa liberté, et même son sup|)lice. Son âme, faible comme son corps, ne se développe et ne se forme que par degrés.; et sa vieillesse n'est ordinairement qu'une lente dissolution. A tant de misères volontaires ou inévitables, (|ue ressentent exclusivement, ou de la ma-^ nière la plus amère, les classes de la société les filus infortunées, la bienfaisance et la religion ont préparé quelques secours; et tous les établissements de ce genre sont con- fiés, en France, à des religieux et à des re- ligieuses. En s'acquittant avec zèle de leurs fonctions, ils s'associent aux bienfaiteurs de l'humanité, et méritent, comme eux, le tri- fjut de la reconnaissance publique. Avant que les tilles de la Charité fussent chargées du soin des enfants trouvés, quel était leur sort? Les uns, sacrifiés au moment de leur naissance ; les autres, exposés à la porte des églises et ailleurs, livrés au ha- sard, vendus, égorgés môme pour des opé- rations magiques et pour des bains de sang; ils n'éprouvaient de la vie que les peines et les horreurs : ni la nature, ni la patrie, n'a- vaient entendu leur cri. Vincent de Paul en fut ému, et, avec le concours de quelques dames vertueuses, il jcla les premiers fonde- ments de cet établissement qui, d.ins celte seule capitale, élève annueiieuient quatorze mille sujets à l'Etat. On les y nourrit soi- gneusement; dès leur enfance, on leur in- culque des principes de proi)ité et de reli- gion, et on leur |)rof^ure des moyens do subsistance en leur donnant un métier. Nos rois leur ont accordé des aumônes et des privilèges; de nouvelles Paules recueillent, pour eux, les charités des fitlèles, et les sœurs grises règlent les détails |)énibles et sont préposées à tous les exercices. Les orphelins ont également besoin de secours. A la vérité, l'enfant cpii n'a jamais connu sa mère a faii la plus grande des pertes; néanmoins, ces inlorlunés retrou- vent en quel(|ue sorte le fonds inépuisable de la tendresse maternelle dans le cœur des filles, (lue !a religion engage à veiller sur eiix. \'ers le milieu du siècle dernier, made- moiselle d'î Leslang établit, |)Our ceux de la j)aroisse Saint-Sulpi(;c, un asile qui manque encore aux autres, il n'esi ()jcs(pie pas de ville de [«rovince un peu considérable qui n'ait assuré leurs j(jurs par (juehpie fonda- tion semblable. C'est aussi des mains des religieuses ipie reçoivent la nourriture, l'en- ti(;tien et l'éducation, d'autres enfants (pic vreiil ail piililic leur bililiotliùqiie sans y être ODii Ht.'s, cl l'i-iilniu d<;» aiiln s csl é;,Mleiin'nl aisé»; iiiMiH Hai>issoiiH celle ocosioii jtuui doiiiuT au\ hoiiiintiaiiis il<: la nu; du It.ic un Iciiioi^na^'o pu- l>!i(; do noue rci:u.iiia.ii.saiicu- i)31 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 95i l'indigence chasse des foyers domestiques On peut es[)éier ([u'au sortir de ces mai- sons, les uns et les autres deviendront d'u- tiles citoyens et de bonnes mères de fa- mille. Dès l'origine de la profession religieuse, les moines desservirent les hôpitaux. Saint Basile ht construire h Césarée un mo- nastère et un vaste logcMuent pour les pauvres, adossés l'un à l'autre, atin que le service fût [dus facile. Par le lotamcnl de Vandemir, de l'année 091 , on apprend ipi'à J'Hôlel-Dieu de l'aris les malades étaient as- sistés par r-^ (Ire (|ui règne dans les maisons des frères de la Charité, ne désire qu'ils puisse se mul- tiplier assez, pour se charger du plus grand nond)red(! iios hôpitaux, uiôme des hôpitaux militaires? On'un calcule tous ceux de ce royaume (pj'administrent les moines el les ri'li.;ieuses ; conqtlons les malheureux (pi'annuellcment ils soulagent, el bénissons h jamais el les [tieux fundateurs el leurs gé- néreux agents. D'aulres religieux oui élé établis pour une autre classe d'inhtrtunés, pour ceux cpii, s'exposanl aux périls de la navigation , sont pris par les corsaires musulmans. « C(;ile tongrégalion héruKpie, car ce nom, dit M, de Voliairc!, convient aux Pères deauté et la misère exposent l'innocence, soit à celles qui, touchées de leurs désordres, veulent les ex- pier. De là nous sont venues les maisons de l'ordre de la Providence, de Sainte-Pélagie, du Uel'uge, du bon Pasteur el autres sem- blables. Dans ces dernières, de solides ins- tructions et lies pénitences lem|)érées par la douceur, ramonent à la sagesse ; et il est rare (jue ce retour se démente. Au comiuen- cemenl les tilles publiques y étaient renfer- mées de force, el les suites justilièrenl celte violence. C'est aux magistrats, chargés de la |ioli(e de nos villes, à chercher tous les moyens de les purger du libertinage, eux , qui ne peuvent ignorer comliien il produit de crimes. Dès que les malheureuses victimos de la justice sont détenues dans les prisons, les sœurs de la Charité leur administrent tous les secours temporels (:2.'J2) ; et en |)rovinco les religieux s'ell'orceni, en les rappelant aux sentiments de 'a religion, de les sous- traire à des supplices plus longs el plus terribles que ceux auxquels les condamne- ront les lois humaines. Les forçats avaient des droits sur le cœur compatissant de Vin- cent de Paul ; il fut touché de l'étal horri- ble où ils élaienl réduits: par ses soins, des scélérats, dont la bouche n'exhalait (pie des imprécations, se familiarisèrent avec la vertu. Il parvint a leur faire bâtir un hôpital à Mar- seille; et, en divers endroits, ses tilles sont appliquées h les servir. Les religieux et les religieuses rendent h la jeunesse des services non moins pénibles, mais plus consolants. Nous l'avons déjà dit, presque tous les monastèresaulrefois élaienl des écoles nationales. A un petit nombre près, ceux (priiabilenl les filles sont ouverts aux pi'rsonnes de leur sexe; pauvre ou ri- che, noble ou roturière, la moitié de notre jeunesse eslélevéc par des L'rsulines.dcsjVisi- landines, des ;\ugustines, des Dominicaines, etc. Lu Fram^e, elle n'a point d'aulres insli- lulrices; et(iuand on remonte à l'origine de la plupart de leurs maisons, on découvre que (pli accoiiipagncnl les criminels à rcchafaud. Les Il ligi.nx, .surloiil les K.-collels cl les Capndiis, y conlesscnl les prisonniers diiiil la dclenlion est ion- g le. On sail assez coiiibi(;ii les Capncins s; rendenl ui.iles lors lies incniies; irnp souvent ils soiil vic- liuies de leur /.clc iicroi'iue. 933 APPENDICE. — DE L'ETAT RELIGIEUX. 934 la nécessité de pourvoir au défaut total d'ins- truction, ou de remédier à la licence des maîtres à qui elle était confiée, leur a donné naissance. Si cette éducation n'est pas, chez les religieuses, aussi complète qu'on le désire, comment en seraient-elles res[(onsa- bles? Nous n'avons pas encore, sur cet im- portant objet, un plan universellement [ap- prouvé, et qu'il soit possible de mettre en exécution. Appliquons ces observations aux religieux. Ils sont chargés du plus grand nombre de nos collèges. Les Bénédictins de la congré- gation de Saint-Maur président à la plupart des écoles royales militaires nouvellement fondées. Ceux de Cluny et de Saint-Vannes, les Cordeliers, les Barnàbites remplissent les mêmes fonctions en différentes villes du royaume. Les Dominicains, dans leur seule province de Toulouse, occupent trente-deux chaires ou maisons d'éducation. Ainsi , d'un bout de la France à l'autre, l'on voit les re- ligieux et les religieuses utilement em- ployés auprès de la jeunesse. Si la religion est la base de toute bonne éducation, et si les connaissances qu'il faut donner aux en- fants,quoique plus approfondies et mieux dé- terminées qu'autrefois, exigent néanmoins qu'on s'y livre entièrement, quels hommes jieuvent être plus propres à remplir cet em- ploi, que ceux qui, par état, sont dévoués à la vertu et à l'étude ? Pourquoi ne pas éten- dre ce genre d'avantages que procurent les corps monastiques? Le dernier chapitre renfermera quelques développements tou- chant cette matière si essentielle. Comme l'enfance, la vieillesse exf)0se à de grands besoins, et soumet aux entraves de la dépendance : triste môme pour les classes riches, elle est affreuse pour les in- digents. En vain la religion et l'humanité sollicitent en leur faveur ; les asiles qu'on a ouverts aux vieillards pauvres ne sauraient les contenir. Puissent des âmes vertueuses et sensibles être touchées de leur misère , et tellement f)Ourvoir h leur sort, qu'après avoir travaillé t"ute leur vie, et donné peut- être une multitude d'enfants h leur pays, ils n'aient plus qu'à mourir paisiblement, sans regretter d'avoir trop vécu! Le [)eiit nombre de maisons qui leur s-^irvent de retraite sont administrées [lar des religieux ou des reli- gieuses, surtout par (Jes sœurs grises. Aux Invalides on en compte fpjaranie; il y en a vingt aux Incurables, et plus de quatre-vingts dans les jirincipales paroisses de Paris. Nos provinces doivent s'applaudir de leur avoir iirocuré des élablissemeiils et conhé leurs iiùpitnux. Celte congrégalir)ii et les autres instituts consacrés au soul.igomitnt des [)au- vres méritent l'hoiumage (pie leur a renfiu M. de Voltaire {'2:i'.i}. « Peui-élre , dit cet auteur, n'esl-il rien de plus grand sur la terre que lo sarriliee (im; fait un sexe déli- cat do la beauté et de la jeunesse, souvent do la haute naissance, pour soulager dans los hôpitaux ce ramas de loules les misères humaines, dont la vue est si humiliante pour l'orgueil humain, et si révoltante pour notre délicatesse. Les peuples séparés de la communion romaine n'ont imité qu'impar- faitement une charité si généreuse. » Tout ce qu'on vient de lire n'est que le commentaire, justifié par des faits, du témoi- gnage consigné dans l'édit de 1768 « Nous avons la satisfaction, y est-il dit, de voir un nombre considérable de religieux oft'rir le spectacle édifiant d'une vie régulière et labo- rieuse... Us ne cessent de rendre à la société les services les plus importants, par l'exem- ple de leurs vertus, par la ferveur de leurs prières, par les travaux du ministère aux- quels l'Eglise les a associés; » ajoutons, par la eulture des sciences et par tous les secours qu'ils donnent à l'humanité. CHAPITRE VI. Des biens des corps monastiques. Dans le dessein d'opposer un jugement impartial et motivé aux déclamations contre l'état religieux, nous en avons fait connaî- tre l'esprit et les principes ; nous en avons tracé en peu de mots l'origine et les progrès ; les services qu'il a rendus à l'Eglise, ceux qu'il a rendus à la société, son utilité ac- tuelle ont été, comme on l'a vu, l'objet de trois chapitres différents : nous montrerons bienlôt qu'en corrigeant (juelques abus, il est possible qu'il devienne {)lus rest)ectciblo en devenant [)lus utile. Mais peu d'hommes examinent et discutent; et en vain aurons- nous prouvé que les corps réguliers doivent être également chers à la religion et à la ()0- lilique, il faut encore les justifier sur les biens dont ils jouissent. Plus on est avide, moins on pardonne aux autres leurs richesses; la plupart de ceux qui s'élèvent conire les religieux, le feraient avec moins de zèle, ou plutôt avec moins de fiel, s'ils ne possédaient rien ; ils leur pa- raissent cou[tables, parce qu'ils sont riches; l'envie fortifiée par le mé[)ris pour la reli- gion les regarde comme des oisifs qu'enri- chirent l'ignorance et la superstition, et qu'il faut dépouiller dans un siècle éclairé. Ne peut-on pas comparer la mullitude (jui de- mande ainsi leur spoliation, à la populace romaine demandant des lois agraires? Cicé- ron, s'opposant à l'injustice et au délire de ses concitoyens, défendit avec succès la loi sacrée de la propriété. Quelle est l'origine des biens monasti- (pies? Quel est leur usage? Quelle est la ()ropriélé des religi(îux ? Ces trois cpieslions, (pii nous paraissent embrasser toute la matière (]ue nous traitons, seront le sujet de ce chapitre. • Par la sainteté de leur vie et par leur zèle contre les ennemis de la foi, les premiers nioines ayant excité l'admiration d(î l'Oricuit, l'état religieux s'étendit bientôt par tonte la chrétienté. Les évê.|ues fixèrent auprès d'eux ces nouveaux alhlèles do la religion, et se (233) titai iur les inoctin ci l'rupnl da ualioiia, l. III. 95S firent do leurs vertus cl de leurs lumières un double rempart contre l'hérésie et la cor- ruption des mœurs. Comme ils vivaient dans la retraite et loin des allaires séculières, il fallut pourvoir à leur subsistance. Origine des biens des religieux. — Les mo- nastères recormaisscnt trois sortes de fon- dateurs, les évè(|aes, les rois et les grands. Puis(|ue les canons (23V) défendent d'en bâtir aucun sans le conscmtemenl des évo- ques, et qu'ils les constituent juges de l'u- tilité de ces établissements, on peut dire en général qu'ils ont eu part à la fondation de tous les monastères. Un grantl nombre y concoururent d'une manière |)Ius directe, en les dotant des biens de leur église. Los con- ciles le leur permettaient en termes exprès, et pres(|uo toutes les anciennes abbayes sont de fondation é|)is(opalc. Il nous sulTira d'at- tester ici celles du célèbre patriarche d'A- lexandrie, do Martin de Dragues, de saint Eioi et de ses successeurs, celle enfin do saint Ouen, père de ces fameuses abbayes que l'on rencontre dans le diocèse de lloucn. '« Ces évoques pensaient, dit le V. Thomas- sin (233j, a]irès Ives de Chartres, que les biens des |)auvres ne pouvaient être trop libéralomont distribués à ceux qtii s'étaient dévoués ù la pauvreté évangéli(]ue. » Nous ajouterons (ju'associés de bonne heure aux travaux du ministère, ils avaient un droit légitime au patrimoine du clergé. Cette libé- ralité envers les religieux alla mémo si loin, que le neuvième concile de Tolède fut obligé d'y mettre un frein, en dél'eiKlant aux évo- ques de donner aux n)ono biens de ses ministres; on usurpait les dîmes, et jusipi'aux sanctuaires des églises. Or, il arrivait quelquefois inio les ravisseurs, pressés par le cri de leur conscience, ou intimidés sur la fin de leur carrière par la crainte de l'avenir, cher- chaient h réparer et leurs propres excès et ceux de leurs pères. Sans doute il eût été bien plus simple et plus juste de rendre les biens usurpés h leurs véritables propriétaires; niais souvent ils étaient inconnus. D'un autre côté, les ec- clésiastii|ues , en négligeant leurs (levoirs, avaient perdu la confiance des peuples : les religieux, au contraire, les édifiant et s'occu- pant avec zèle des fomiions du ministère , semblaient s'olfrir naturellement à leur re- connaissance. Voilà pour(iuoi tant de mo- nastères ont été dotés de ces anq)les restitu- tions : peut-ôlro aussi les ducs et les comtes étaient-ils poussés par la gloire d'élre fon- dateurs. S'ils leur donnaient de leur propre patri- moine, leur libéralité ne diminuait presque pas leurs revenus . ces bienfaiteurs ()ossé- daientdcs terres immenses , souvent mémo dus provinces entières, dotit une grande partie, stérile et déserte, n'était pour eux d'aucune utilité réelle. « Les Français, dit un de nos historiens, fondèrent los grandes ab- bayes s.ms qu'il leur en coûtât beaucoup. On cédait à des moines autant de terre incul- tes qu'ils [)Ouvaient en mettre en valeur ; ces lrou[)es pénitentes, ne s'étant |)as données à Dieu pour mener une vie oisive, travail- laient de toutes leurs forces à dessécher, à défricher, à bâtir, à planter (23G). On leur donnait volontiers, ajoute Fra-Paôlo Scarpi, I>arce que ces biens étaient employés à nourrir et faire instruire des enfants, et à ' des œuvres de miséricorde et de iténitence (2;?T). » La fondation des monastères, nous le sa- vons, est regardée comme le luxe de ces Uwnps. Que ce luxe dilférail de celui qui règne aujourd'hui! Il consistait à doter la vertu. Depuis huit ou neuf siècles, lo nom de chflKpie fondateur retentit dans lo temphî (pi'il a élevé; et tous les jours de ()ieux cé- nobites s'elforcenl par des vœux ardents d'attirer sur sa postérité les bénédictions cé- lestes. Ce tribut de prières n'est pas lo seul prix de ses bienfaits : si sa famille tombe! dans l'indigence , le monalère hii doit des secours proportionnés à ce qu'il en a reçu et à la (pialité du patron (238). Onlinaire- menl la (ollalion du bénéfice lui appartient; et ce droit lui rend souvent beamoup plus m nsqiinm iti liOcarc »iit coiisUiiert- iiiori.isleriiitn, vi>l Or.iKirii il:)miiin, ji.cicr consci.iiliaiii civiiali» e|Msc(>pi. » (C.onc. i'.imlc. II. IV.) ytoo) Ancienne et nouvelle disclp., part, i, I. i. c. \C,. (■2r>ti) I.F. GF.Nnui-., Ilist. de France, p. 'l. {■17,1) Traité des h('n,ar Marculphe(239j. On ne doit donc pas s'étonner que plusieurs se soient donnés aux monastères. Celte condition n'était-elle pas plus avan- tageuse ? Ils y trouvaient des maîtres, dont les moeurs étaient adoucies par les vertus de leur état et par la culture des lettres , et qui n'étaient souvent que les compagnons de leurs peines. Parmi ceux que la misère n'a- vait pas dégradés à ce point, pour conser- ver à la fois leur liberté et leurs posses- sions, plusieurs imploraient la protection des monastères; et couverts, pour ainsi dire, du respect qu'on portait aux religieux, ils jouissaient de la paix et de la sûreté, tandis qu'autour d'eux régnait un désordre uni- versel. Heureux et reconnaissants, ces co- lons leur payaient une redevance , ou leur rendaient quelques services. C'est ainsi que tous les ordres de la société ont con- couru à former un patrimoine aux reli- gieux : entre leurs mains laborieuses et économes, ces biens se sont accrus; leur [)iélé el leurs travaux , voilà les sources pu- res des richesses que la cupidité leur envie. Nous connaissons trop les hommes, et nous sommes tro[ justes pour prétendre que, dans un si long espace de temps, les reli- gieux ne se soient jamais laissé séduire par le désir de leur agrandissement, ou même [lar le bon usagfe qu'ils faisaient de leurs acquisitions. Si quelque portion do leurs biens a été le fruit de ce zèle indis- t:retou troj' avide, ceux qui sont sortis de leurs mains de tant do manières diiïérentes, u'établissent-ils [)asuno com[)ensation assez .torle? Combien de fois d'ailleurs n'ont-ils l.as arrêté eux-mèuies les elféts de la libé- (!fîO) RoBtRT». , Inlroducl. à lltitl. de Charles V, noi. 9. (240jll est mon «lernièremenl iiSan-Picrred'Aré- na un parliciili(^r riche de %00,()00 livres, (\n\, n'ayant poini *l'(Mif»nlK, a laissé sa veuve usuf'ruiiioiu do seH liieiis, en insliuianl le r.ouvcnldeCoronata son liéi ilicr univhS AiiUAVK», ralité des princes cl des particuliers? D'uno foule de traits, nous n'en citerons qu'un , dont la preuve est encore sous nos yeux. Le |)remier asile que les Dominicains aiei:'. eu à Paris, celui qui leur a donné le nuir. sous lequel ils sont connus, le couvent de I? rue Saint-Jacques, est pauvre, ses murs l'at- testent ; cependant il a été fondé par saint Louis, et il a donné dix-huit confesseurs à nos rois. Un riche particulier gui s'était re- tiré dans cette maison , témoin de sa pau- vreté, et reconnaissant des soins charitables des religieux, voulait leur léguer une for- tune considérable qu'il avait faite aux îles. Il consulte celui qui dirigeait sa conscience; Laissez, lui dit-il, à votre famille un héritage qui lui appartient. — Ce que je possède , j~. l'ai acquis par mon industrie , je ne me con- nais point de parents, et je veux en dispo- ser en faveur de l'Eglise. — En ce cas, ré- pond le vertueux Dominicain, il est un genre de bien digne de vous intéresser. J'ai vu souvent des curés malheureux , à qui l'ilge et les infirmités rendaient le repos néces- saire, et qui ne pouvaient quitter des fonc- tions trop pénibles , parce que la modicité de leur bénéfice, et le soulagement des pau- vres ne leur avaient pas permis de se nié nager une ressource pour leur vieillesse ; préparez-leur une retraite; posez la pre- mière pierre d'un monument destiné à leur procurer des secours à la fin d'une carrière utile et honorable. Son vœu fut rempli ; cette succession est le premier fonds dont ait été dotée la maison de Saint-François de Sales; et cet établissement qui manquait à l'Eglise, que sollicitait l'humanité, nous le devons au désintéressement et au zèle éclairé d^un religieux (24-0). Usage des biens monastiques. — C'est beau- coup qu'on ne puisse reprocher aux reli- gieux l'origine de leurs biens; et sans doute c'est un avantage qu'ils ont sur un grand nombre de leurs ennemis. Voyons mainte- nant si leur usage est tel qu'il puisse être avoué par la religion et par la politique. Puisque les revenus publics sont une por- tion de biens que chacun sacrifie pour avoir la sûreté de l'autre (2?i-l), le tribut, par sa nature et sa destination, est la première dette de tout propriétaire. Sans traiter ici de l'im- munité des biens ecclésiastiques, question étrangère à notre objet, nous dirons que le clergé de France jouit d'une prérogative très-précieuse; la contribution, que les au- tres sujets payent au roi, il l'otlVe comme un hommage libre de son amour et de sa reconnaissance. L'Eglise gallicjine s'est tou- jours montrée digne de ce beau (irivilége; d'iincde ses sœurs, qui étuil pauvre, a cru dt-voir ik; point acc'cpler ce ricli." Iiélilagc : il eu a f.iil la ri-nonciation entre les mains d'un notiiirc public, et il a écrit à Ilumc pour oliicnir l'approhatiou du Sainl-Siéiie, sans ia({iicllt> clh; ne ver.tit pas valaiilc;. (^et acte de désinléressenient et de délicatesse n'a besoin nue d'èlre |»rés(;nlé el porte ;ivec lui son éloge, ((iuielt,: de l'rance, n. 1(», art. de (jènes, 18jan\ier l'Ki.) (iil) l'Isp. des luis, I. xiii, c. 1. 30 U39 DICTIONNAIIU: DKS ABCAYES. VM dans loiis les lom|>s, on l'a vue propnrliiMi- nei' ses sctouis auv hesoiiis de I Elal ; cl outre It's giMiitls t'dorls quVIlo nvail laits en »1780, t'tdunl SCS annales ne présenlaionl pas d'exeniitle {•l'4'2) , elle a donné, en 1782, de nouvelles [ircnves de son palriolisnie, pour aider aux Irais de la t;uerre el jtour ri^parer les maux (ju'elle a causés. Si le clergé e>t le premier corps du royaume par le rang el les honneurs, il Tesl encore par son ziMe «'l son dévouemenl : les religieux, comme on sait, conlrihuenl au don gratuit, el suppor- t(Mit ainsi le poids des charges putdi- «|ues(2V3}. Les bénéfices mômes, auxquels sont atta- chés les hiens monasli(|ues, étant presijue tous h la collation du roi, on peut les regar- dei- comme autant de récompenses, (jui, sans rien t'oûler au jieuple, doivent servir à ex- citer l'émulation ties vertus el des talents. l*i)ur ne parler (jue des avantages qu'en re- lire la politicjue, quelh; ressource pour la noblesse 1 Un bon gentilhomme se repose du soin de sa fortune siir la reconnaissance de sa |>alrie, il ne veut s'enrichir i\n't\ force de gloire; mais, chez une nation généreuse, il } a toiijonrs plus »le services rendus que de grAces à tlonner. L'n bénéfice accordé au mérite du frère, ou du lils d'un brave et pauvre mililair.', est un bienfait pour toute sa famille, dont il devient le soutien. Com- liicn n'a-l-on pas vu d'anciennes maisons connues par noire histoire, el dont les reje- tons, victimes de la misère, languissaient obscurément au fond d'une province, re- prendre leur premier lustre, aidées du re- venu d'une riche abbaye? Plus d'une brnn- «he de ce grand aibre (jui croît dans le champ de l'ivlal, pour la gloire el l'honneur, aurait [téri desséchée, faute de sève et d'alimenl, si l'Eglise, de ses sources fé- condes, n'en avait souvent arrosé les ra- cines. Depuis riniroduclion de la conmicnde, le clergé séculier, jouissant îles deux tiers du pntriuu)ine {\<'S religieux, on ne peut leur demander comple «pie de la portion (pii l'orme la masse conventuelle. Selon toutes les règles nionasli|Ucs, leurs besoinssonl bornés à 1 absolu nécessaire; elles ncleur j)ermettent qu'une nourriture frugale el îles vêlements grossiers. Des relations indispensables, les égards dus aux personnes en place, obli- gent, il est vrai, les chefs d'une commu- nauté d'admettre nuehpiefois un luxe étran- ger sur leurs tables ; mais entrez au réfec- toire, elle n'excitera ni votre envie, ni vos reproches. Leurs maisons sont trop vastes ; des soli- taires habitent des palais Après avoir parcouru ces beaux éditices, nous avons pénétré dans les cellules : là, nous nous rc- (îli) Voy. le Procès vcil'iil de l'assemblée lie 1780. (■215) Nous aurions pu rlioisir «i;uis les diiït'rfn- le!iépo«|uc8 (le noire hUloirt; une inuhiluJe de (ails qui ailoslenl le palriolisnie dos ordres réguliers. I'.tr eM'uiple : i Piinl;\iil lus troubles qui agiiorcnl le ic|jnc de CIkuIcs VII, les religieux de Saiiil-Deiiis trouvions au sein de la simpliiité. Une chambre étroite ne présentait h nos veux étonnés ipie quelques meubles et des livres, seuls ornements de ces asiles consacrés h la retraite et h l'étude. L;\ souvent, nous avi>ns vu des hommes dont les ouvrages nous avaient instruits. Les salles d'asscmbiées, ou destinées .*; recevoir les séculiers, et surtout les églises, voilà les lieux (pi'ils ont pris soin d'eud»el- lir. Par ces dépenses ils fournissent un ali- ment aux beaux-arts, dont les progrès et les chefs-d'cuiivre fixent le rang des nations enlre elles : Parchitcct'.ire, la sculpture el la peinture, presque toujours aux gages d'un luxe indécent, el devenues les complices de la corrruption des mu'urs, rappelées dans ces monuments à la pureté do leur origine, nous offrent i\ci> beautés bienfaiteur, mais ce n'est souvent (prune illusion di; l'amoiir-propre ; il es| ère par \h sauver son nom de l'oubli, espoir (pi'on peut nourrir encore après avoir renoncé au monde, ('es dépenses diminuent le l)ien que faisait In maison ; les dettes qu'elles lui occasionnent sont un scan- dale, et quelquefois le germe de sa desli uc- tiiti. Qu'ils emploient itien plus utilement , et pour eux et pour l'Etat, le fruit de leur éco- nomie, en versant leurs épargnes dans le sein de la terre ! Depuis (juehpios années, on s'est beaucoup occupé en France l;tiaiile de zèle el «le Iciidrcs&e; ils liieni luiui^e jiis(|ira la vaisselle «le leur rércciuire pour le pityt;- nieiii des troupes. De pareilles aciionsdoiveul assu- rer aux religieux l'esliinc cl i'ailaelieiiieiil «le leurs c«nnpairioles. (Hist. de France, t, W el XVI. An- iH'i' litti'raire, l. VIII, 17C5. n. 30.) 9il APPENDICE. — DE LETAT RELIGIEUX. 9^2 Tontes nos rcclierclies, sans rien clianger à l'élat actuel des choses, n'ont servi qu'à nous apprendre combien il nous restait à faire. «Si l'on parcourt quelques-unes des provinces de la France, dit un auteur très- eslimé, on trouve non-seulement que plu- sieurs de ses terres sont en friche, qui pour- raient produire des blés et nourrir des bes- tiaux ; mais que les terres cultivées ne ren- dent pas, à beaucoup près, à proportion de leur bonté , parce que le laboureur manque de moyens pour les faire va- loir (2U). » En effet, l'unique moyen de rendre nos champs plus féconds, c'est de faire à la terre des avances qu'elle rend toujours avec usure. Mais les grands propriétaires, attirés et re- tenus dans nos villes par les jouissances du 1u\e, dédaignent les détails de l'économie rurale, et ne connaissent leurs terres que par les rapports qu'elles leur donnent avec des fermiers, qu'ils foulent pour fournir à lin faste ruineux. Comment attendre des améliorations de ceux qui se refusent même à l'entretien et aux réi)aralions les plus in- dispensables? Tirant tout des campagnes, et n'y reportant rien, ils dessèchent, pour ainsi dire, le sol qui les nourrit. Pour faire des avances à la terre et les placer d'une manière intelligente et avanta- geuse, il faut aimer la campagne; il faut l'habiter, pour on connaître les besoins et les ressources : telle est la position des reli- gieux. Attachés en quelque sorte h la glèbe, et fixés au milieu de leurs possessions, ordi- nairenipnt ils les font valoir eux-mêmes, ou ils surveillent l'administration de ceux à qui ils en ont confié la culture. Comme il ne leur est plus permis d'étendre leurs domai- nes, ils s efforcent de les rendre plus fertiles : opposer une digue au d<^bordcment nuisible ciiédiciins, les Seriiardins, les Cli irireux, etc. Cela seul, indépen- dauiinenlde la reconnaissance qu'on leur doil el de l'ulililé de leur prolesNion, deviiil les meUre à l'abri de la desti iiclion é,>idé(ni(|ue qui li;^ poursuit. Il uic semble (pi'avanlde nroeéjer à labolilioii d'un ordre nionaslii|ue, il faudrait cxamin r d'ime manière iiiipariiale si son exislenee esl nuisibb; ou avanla- (;euse :i l'Klal ; si les biens donl ou dc-pouillera ces nioiues loiiiJKironl eu de nieillcuius niaïus ; si leurs possessions seront inii^ux cultivées; si, dans les Can- ioii couius par de noiivi an\ pro|)riéiairt'S, soit laïques, soil ( cebîsia^lique-,. Je lais e à l'écart, comme on voit, rinlerèl lie l'Kglise cl de la r- li^icri icrsol»- jels là ii'enlreiif guère aiijourd'liui dans l<;s consi- dérations politiques. N'envisageons, dans toutes les suppiessinns hiles ou à faire, que le bien pliysique el temporel ;quel sera-t-il/Qny gagneront le prince el l'Ki.il'' Quelle qu'en soil la dehiinatiou , elle it'enriclnra ni n'emuellira les ( ampignes. Comment seront administrés tant de riches élablissemcnis monastiques? Car il yen a, je l'avoue, de nom- breux cl de considérables. Comment seront enlre- tenus ces vastes l)à:imenls construits avec lanl de solidité, ces magnifiiiucs temples du Seigneur, ces belles feiines peuplées d'ouvriers etde cnliivaleurs? Que toui cela soit livré à des élablissemcnis mili- taires, à des i'ermiers du domaine, à des abbés commendalaires, à qui l'on voudia, nous n'y trou- verons liientôt que les cliamps oii fat Troie. Jetons les yeux sur les terres d'une abbay; quelconque. Quelle dillércnce énorme entre la inensc abbatiale et la mense mo! .acale! La premier! a souvent l'air du patiimoiiic d'un dissipateu"; l'autre esl comme un beriiage oïi [\m n'épargiu! nen pour I améliora- tion. Je ne plaide point ici la cause des moines; je p aide celle de toutes l(;s culture-!, de loiis les pio pnélaires, des pauvres, du travail el de la popula- tion Uessusciions un nnitiienl Virgile, Varroii. Co - lumelle ; employons les c(Hniin; experts dans l'exa- nien de nos campagnes. Ils riront, comme |iaieiis, de nos institutions moiiasti(|ues ; mais ils comble- ront d'éloges, comme économes et cullivatetirs.les enfants de saint Itnino, de saint Kernard et de saint Menolt. » (Œuvres île M. le marifuis île l'omiii- ijuun ) ('1U>) LWmi (lei liDimneH, c "î. 943' IMCTIONNAIBE DKS ABBAYES. illi est placù dans des asiles consaiMés à la clia- 7)1(5 clirélienne. Lorsqu'au gran I srandalc dey iii't'iii"'' et lie la religion, les, Iriloinauv reieniissenl de ces discussions n)ailieureu- ses, trop souvent les abbés |iei^neiU les re- ligieux h leurs juges et à leurs sociétés, ronime des hommes avides et turbulents; «l ])eul-ôlre ces iléclamations n'ont [«as pou contribué h former le préjugé contre lequel lutte en ce moment l'élal moriaslicpie. Pour éteindre ces guerres intestines, que ne pouvons-nous l'aire tomber les préven- tions qui les cnfantonll Cessez, dirons-nous aux religieux, de regariJer les coainicndes comme des usuipalions : établies pour votre avantage, l'Eglise les approuve encore ; (l vous devez respecter le choix du souverain ilans la personnnc des commendataires. En jouissant de vos dioils, dirons-nous aux commendataires, n'oubliez jamais que les religieux ont acquis et délriciié le champ que vous moissonnez aujourd'hui. Dans (piclques mains (pie soient les biens monasii»)ues, ils sont alVeclés au soulage- ment des malheureux. Sans établir ici de comparaison, voyons comment celte dette est ac(piillée par les monastères. Quand on oublierait coque nous croyons avoir prouvé, que les religieux sont également utiles à l'Eglise et h l'Elal, ils resteront encore hom- mes et citoyens. Nés pour la plupart do pa- rents peu lorlunés, ils trouvent dans les cloîlri;s (les restourccs cpie ne leur od'rail pas la maison paternelle. Les places mona- cales sont pour eux ce que les commendes sont pour la noblesse; en sorti; ijue les re- venus riionasliipics tournent au profil de toutes les (lasses de la société. C'est un pa- îrimoine commun. A l'abri du besoin, cha- (pie religieux sollicite dos secours pour sa fan)ille indigente; cl pres(pv' '^us les corps, comme la congrégation de Saint- Maur et celh; (le Cluny, ont des fonds destinés à cet usage respociable. Le pauvre n'e>l jamais rofiisé h la porte des maisons religieuses; les unes, lou3 les jours, les autres, plusieurs lois par semaine, font d'auqjles distributions de pain (2V7). Combien de jeunes gens sont élevés dans nos collèges à leurs dépens! Mais c'est surtout lors d(!S accidents ()ui allhgenl les cam|)agnos , (|u'éclaienl le zole ♦•I la charité des religieux. En orage vient dt! détruire toute espérance de njoisson, un village a été la proie d'un cruel incendie; pères dos laboureurs, ils s'em|tressent do les soubioOr, eu dislribuanl aux uns des (2i7) Les tliarlrcHX (le l'nris (loniictU liiiit cciils livres (le (i:«iii |i,ir sciiMii.c. l'emlaiil cet hiver Its aniiMMics (iiil oiciiigdUMtU'cs 'îans lodU's h-s iiiaisoiis n iipieiist's ; liiir> Iciiiii' isthsliHiiMiciil dos seco(us aux haWiiaiils de l;i r.tm|>.ngiic, cl, pour loiirnir à «lis liesoiiis cxlraoïdinaiiis, |iliisic(irs commuiiau- »fs OUI ajmih' a la iv^dcor de h'iir ab-l.iiciicc. (2iX) (.awlle dr traucc, ii ">. 178-2. (2i!») Voici oc (|ii'(»ii lil dans la iioii\ellc K)ir}jclo- yMte iiiL'lliv/.aulc à l'iadigci.cc oxliOnic (.1 au dtjlabrcineni du matériaux pour rebAlir leur habilalion. aux aulros des grains pour ensemencer leurs champs ol [loi.r les nourrir jus pj'h la ré- colle |>rochaine. C'est un prêt poiir ceux qui peuvent rendro, c'est un (ion poiw les mai- liouroiix. Parmi une foule de Irails de celle nature, connus de nos lecteurs, nous en ci- lorons un Iroj) aulhcnli(iuo et trop honora- ble à l'humanilé pour nous refuser au plai- sir de le Iranscriro. r]n ITSl, le lerriloire \\o la ville do Sainl-Maximin, on Provence , fut dévasté par an ouragan leriible : non-seu- lement on ne recueillit rien, les vignes cl les oliviers furent frappés pour, [dusiours années. Tandis (jue SaintMaximin réclamail les secours de la province, tandis ([uo la pro- vince elle-même iuqtlorail les b(mli''S du roi, les Dominicains consuinaienl leurs épar- gnes à réparer les malheurs (pi'ils avaient déj.^ [tarlagés sur leurs iloiiiainos cl sur leurs dîmes. Le monastt're renvoya plusieurs de ses membres dans d'autres maisons, atin de secourir [)lus d'infortunés. Touchée (W ce dévouement digne des jilus beaux siècles de l'Eglise, ras>emblée des Etats de la pro- vince en a consigné le témoignage dans ses cahiers. « La ville de. Sainl-Maximin ne comple-l-elle pas, au nombre de ses bten- faileurs, une communauté de religieux, dont la forjdalion signala la piélé d'un de nos an- ciens souverains, et dont la célébrilé lient plus aux vi>rtus pastorales qu'elle exerce sur tout un peuple, qu*«^ ses richesses 'i Los greniers de cette maison ont été ouverts ii la misère du peuple ; des distributions de pains, des secours manuels ont été prodi- gués à la porte du cloître. Avec (juel em- pressemenl chaque religieux ne s'esl-il pas juive de son vestiaire pour en soulager les familles? » Ajoutons enc(jrc un fait qui prouve (jue les religieux sont aussi Ivons ci- toyens (}ue bienfaiteurs éclairés. A la nais- sance du [irinco (jui a comblé l'espoir du roi el les vœux de la nation, « les Auguslins de la ville de Montmorillon, dans le haul l'oiloir, outre les [irières publi(|ues el les mar(pies de réjouissances (jui ont eu lieu | arloul, ont cru devoir plus pailiculèremenl signa- ler ce bienfait du ciel, en payant de leurs deniers, suivant le r(jle des co:ie( leurs ,■ la (piolo-|>arL des tailles otcorvéos de cenldix- ncuf pauvres familles, tant de .Munlmorillun (pie (le Comise (-VH). •Xujourd'hui (pie les déclamations contro les religieux sont universelles ("iVy), il est élonnanl (pi'ils ne leur opposent pas un ro-. bourg di* in(}mn nom dans lequel elle est silHée; il semble (pie le IVr «1 le l'eu y aieni passé : les ler- r(s, les prcs, les bois, loul csl aux r ligiciix. > Si l'aiileur cùi éié mieux inslruil, il ne s; sérail permis ni des rcpnclies aussi i.>jiistcs m un luii aussi amer, i/ab' aye de Ho/.c a éié f ndée en (»1 i |iai un duc de Ituiirjjogne, pour servir de r.lraile à a l'un de ses liU, t riche, iii.iis sa ri- eliehie n'esi point dcvoranle; ses domaines sont lépaii lus dans 1' liTiiloiie de doiiie villa^^es. Qiioi- 4ue le liour;^ de IJè/e noiL aujet à des iuinidalium i.i Iruordiiiuiics, comme le dil l'aiileiir lui-niè;i.e, (ependani les liiliiiariu. ii)iii d'rln- ré 'niu à Viiidi- iji-iife exliiiiie, t>oitl loiis pr(i))i iéliiins. La diine s'.«lliTme 4,000 livri'8 ; ils joiiisseiil donc de 40,000 livres d • rtnle en fonds do lerie : loul n'esl donc !• > aux retigi) iix. L'.iiiteur itu Tableau de l'aris n'i si pas plus exact i|U.i Il y en a sei/.e Cl ils ne. po sediiU pas I tiers di; (.<; retenu, (^taibien de i!)-> lamalions de ce pMire ne gont pas mieux londt-es V {'i'.ii)) Kii.cHV, Hinl. (r(7»'.v, I. i.iv, art. I» (i»l) 1 Qiia' scinel f\ voluiitalc fpisiojii dcdicalrti (lit le premier concile de Chalcédoinc, cons- truits et établis dans un lieu, du consente- ment de l'évèque , soient toujoui-s monas- tères; qu'on leur conserve soigneusement les biens qui leur ont été donnés, en sorte (jne ces maisons ne deviennent jamais dos habitations séculières (251). » Contribuer à ce changement ou le permettre sans les rsLi- sons les plus fortes, c'est, au jugement du deuxième concile de Nicée, encourir une ter- rible condamnation. Les biens des religieux, disent leurs en- nemis , appartiennent à l'Eglise en géné- ral, qui [)eut en disposer arbitrairement. Sur quel canon, sur quelle loi appuient-ils donc ce système absurde? Nous les délions d'en citer une seule. Jésus-Christ , au con- traire, n'a-t-il pas défendu à son Eglise toute domination? Les biens sont à ceux qui les ont acquis. Quand, à force de soins et de travaux, les anciens moines agrandis- saient leurs domaines , ils étaient soutenus par l'espérance de donner à leurs succes- seurs de nouveaux moyens de |)erpétuer et d'augmenter le bien qu'ils faisaient eut-mê- mes. Le patrimoine des Eglises particulières appartient à l'Eglise universelle , c.)mmo celui des sujets appartient à l'Etat, qui doit conserver à chacun sa propriété. Elle déclare elle-même, «qu'elle n'approuvera jamais qu'aucun évè lue , aucun clerc , ou quelque autre personne ose, à quelque titre que ce soit, solliciter et présumer acce()ter les biens d'une autre Eglise, soit qu'elle se trouve située dans le même royaume ou dans un royaume étranger (252). » Elle ordonne (ju-j celui qui l'aura fait soit privé de la coin- munion, jusqu'à ce qu'il ait restitué à i'E- vglise dépouillée ce qui lui ap|)articnt de plein droit. Croyant leur devoir une |)rotec- tion spéciale , les conciles font aux monas- tères l'application de cette règle général(3 (253) : « Si quelqu'un de nous, dit celui de Séville, soit par cupidité, soit |)ar fraude ou artifice, entre()rend de déi/uiller ou do dé- truire quelque monastère que ce puisse être , que les évoques s'assemblent, et (ju'ils suspendent de la comnmnion ce destructeur d'une communauté sainte; (ju'ils rétablis- sunt monasteria, perpiMiio nianere monaslcna ; cl l'es qu;e ad ca p rlinenl, moiiastiMio réserva ri ; nec piis->e ca nllra lieri scciiiaria liahiiacula. ^ (Coiic. (jlialc, CAfi. ''IS, an. 4.51.) Ce canon esl renouvelé dans le concile d'Aix-la-Chapelle, en 781), eldaiis !e IV' lie Conslanlinopic, deKTO. (i'.i-i) Couc. Aurcl., an. TiiO, cui, 1 i. ("i')')) i Si qiiis auleiii, (|iio.l aosil, noslruiii vel nobis succedenlium sa('erd.)liiin (|iioiilil)(;l inoiiasl>-.- liumant vi ciipiditiitis spoli.indum, aiil siinula- lioiie ali(jua liandis convelien.luiii vel dissolvenduni lenl.ivtM'il, aiialluMiia ell<:(:liis niainsil a r(-(;MO l)>'i exlraneiis; nec piolicial illi b:innni liilei vel operià al saliiiem, ipii laiila; cl lani «aluiatis vil;e d(rslru- xciil Irainilein. Super iioc ( liain iiniversi episco|ii provincia- con^re^ali, eumdi-m sacri (-(liU's evoiso- luni a coiiiinunione sns|iendanl, (:un\ulsuiii niona- sli;iiu n cuiii ri;bu> suis icslaurtnl ; cl (piod iiiipio niius sul)vcileiil, omnes pie leloinicni. » {('.une. Ilisii.. an., (il!).) -- V'k/. Syiiod. apod Ccli liir, cai:. H, Il Ciiiir. Ilrrttfiiyd , :in. 'i'iî. 917 DICTIONNAIIU: DKS AliUAYKS. m sent le raonaslère, en lui iciulaiit loul ce qui lui flv.'iil appaitenu, et que la piété, les animant tous, les |>orte à réparer ce que Kiinpiélé seule avait détruit. » Ai>rés avoir pourvu, autant qu'il était en eux, a la stabi- lité des maisons religieuses et à la conser- vation de leurs biens, ils em|)loient encore en leur faveur la puissance civile. En divers endroits, ils représentent aux princes qu'ils sont les garants des vœux des fondateurs, et qu'il est de leur devoir de veiller h leur exécution. Pour répondre aux désirs de l'Eglise, nos rois ont donné è ses décrets la sanction de leur autorité par des ordon- nances sans nombre, qu'il serait superllu d'accuniuler ici. Elles découlent toutes de ce princi|)c consigné dans les Capituhtires de Cliarleinagne, monuments auttientiques et respectables d(î notre droit l'ran\;ais. « Les monastères, une fois consacrés à Dieu, doi- vent être 5 perfiétuité monastères, et leurs biens lidèlement conservés (251). » Il nu sera donc janjais |)ermis de loucher aux biens des religieux. Pour saisii' les vrais principes de la matière, pour ap[irécier l'é- tendue et les bornes de leurs dri>its, il faut ronnaitro la volonté des lomlaieurs , et la connailre tout entière. Eu dotant les mo- nastères, ils se sont propo>és d'étendre le culte divin, et de placer dans l'E.^lise île nouvelles sources d'édilicalion. La destina- tion particulière d'un ordre, les besoins d'un canton, ont déterminé le lieu de ses élablis- semenls et le choix des sujets. Ce désir du bien général (|ui les animait est le fonde- ment du droit de l'Eglise et de l'Etat sur les biens des réguliers ; mais ce droit est mo- ùitié par les conditions (ju'ils ont apposées h leurs bienfaits. L'acte île fondation d'un monastère est un contrat s}iiallagmati(|ue , |>ar leipiel le fondaleur donne une portion de -ses biens h l'E.^lise, pour èlre , h nerpé- tuité, possédés pai- les religieux qu il dé- >igne et de la manière qu'il l'ordonne : les religieux acceplenl, en se soumetlanl aux c:liarges qui leur sont inq)osées : enlin l'E- glisi' el l'Elat inq)ri;nenl de cttncert, h cet aile, le sceau de leur autorité, et s'obligent envers le fondaleur, de veiller h l'exécution de ses volontés. Tant que les religieux res- tent tidèles à leurs engagements, leur droit est entier et leur propriété inviolable : s'ils les oublient, on doit enqtloyer tous les moyens propres h les ra|>|>elcr à leur devoir, et procurer ainsi le bien que les donateurs ont eu en vue, et qui les a portés à se dé- pouiller en leur faveur. Ces soins et ces ef- forts sont-ils inutiles? un monastère r.'est-il plus qu'un scandale irréparal)le pour la re- ligion? la tin parliculièie que s'est proposée le fondaleur ne pouvant plus èlre renqdie, ces biens doivent tourner d'une autre ma- nière à l'avantage comn)un de l'Eglise; pour qu'elle puisse en dis|ioser, il ne sullil pas ijue l'emploi qu'elle en veut faire soit utile, il faut encore qije la destruction du monastère soit démontrée nécessaire (•253). Mais le bien public? « Le bien public, dit M. de Montesquieu, est que chacun con- serve invariablement la propriété que lui donne la loi civile. Faire le bien public aux dépens (lu bien parlirulier, c'est un paralo- gisme ['loi'i). u Cicéron soulenail que les lois agraires étaient funestes, parce que la cité n'était établie ipie pour que chacun c uiser- v;\t ses biens. C'est dans un siè»'le où l'on se vante d'avoir tixé les ilroils res|.eclifs des peuples et des souverains, cl ce sont des l»liilos()[)lies ([ui méconnaissent ce premier prim ipe de droit [lublic (257), Comment ne sont-ils pas etfrayés des con- séipiences funestes de leur système de des- truction? Nous possédons au môme titre que vous, leur ré|)ondront les religieux; comme vous, nous avons acquis par les voies marquées dans le droit civil; dona- tions, teslaments, contrats île vente , tous ces actes nous sont communs avec vous. Ce qui distingue ceux que nous vous [uésen- lons, c'est qu'ils sont a|)puyés sur une |tos- session solennelle el respectée pendant plu- sieurs siècles ; c'est (ju'ils sont specialemeiii revêtus du sceau de l'autorité souveraine ; c'est (jue les conciles, consacrant nos droits, fiappent d'ana'lième ci'ux qui omioiiI y [lorter atteinte. Si ces litres, les [)lus aullien- (io-i) Capilul. Aquisijia., an. 78!). (i^i'y) < L K^list*, lonjoursoniifiiiif ilos iiiiio\;aioiis *'t pins OUI orc lirs o(i('i;itioiis dolruciivos, itc poric };iiiiai!> (ju'à ic^icl l.i in.ikii mu liU' alt- sohit; on tin moins le plus ^raml iniciél i!e la clidsi; piil)li<|nf, It; loul con.slali; bur ItS lit-nx «lans un<: proieilnre Ic^ali', suhnnilie €l conlraiiicloire, aliu «pic le clioc lit! I.i iliM ns5iou et l'c'clal ilt; la nolo- I ic'lé rcpanilenl (n>c lunnrri- bicnraisanlo, é;.;;*!)- inonl propre à f-ure t'v:uiou r les preveiilions et a «onleiur rinjuvlne. (e seiail une espèce de sacri- lège, !>eion M. le ili.mieli r d V^iiesseau, d'alleiiler aux iiileiiliOiis de^ lundaieuis. Les diuioscs el le^ lieux au prolit dc&quels ces iuiidaliuiis oui Clé dé- eréiées, les regardent avec raison coinmo une por- tion préeiense de leur propnélé. Delà reii(|iiéle (/'lor.-rt »/> li)' l'ahscmbl. ijcitiir. du tUi i- ilc I' niim', 17 aoul I78M.) l'îoti) Eifril des loif, •> xxm, c, l'o. ("2'»7) < On ne peut atla<|uer une piopii<'ié sans alarmer les autres : elles se liennent loniei»; la propriele puldiipie est esseiilii-lleineMl lié- à la pai- liiiiliere. (}u;iiid nue lois on .■ li.iiKlii le.» Iiniile>tlu droit nalniel, .>our. notions lis plus simples ci les plus cci lai- nes de Tordre social euiidiiiseiilà colle coiiséquenec. (lli;>qiie individu, cliai|uo «orps n une |iru|irielé , < est elle qui l'atlaelie à la soeiéte ; par elle el \u)ur (Ile seule il tia>aillc ou coiilribuo à la chose pulili- qiie, qui, en éeliange, lui en ^araniil la coiisei^.i tioii. De là tons les inléiéls particuliers, dont le laiseiaii léiiiii produit l'iniciél publie. Donc louie piopiiélë, quelle qu'i lie soil, d'un citoyen, d'une (oiiiniuiiaule, J'iiii oïdie icli;;icux, a tiroit à la jiis- tne de la bULiclc ou du souverain qui en oi k* (liel. » 0(9 Al»l>EiN])ICE. — DE L'ETAT RELIGIEUX. 950 li(jUos et -Tis plus sûrs qui puissent se trou- ver dans la main des lioninies, ne nous suf- lisent pas, dites quel garant [)lus saint vous assure vos pro|)riétés? Lorsque nous voyons la constitution d'un Etal s'altérer, nous en accusons l'ambition de ceux qui gouvernent. Insensés, nous réveillons nous-mêmes par nos jalousies et nos discussions intestines, et par une sorte d'intjuiétude toujours avide d'innovations. De ces diverses causes naissent des erreurs politi(pies, qui égarent le gouvernement, a|Hès avoir corrompu l'opinion [)ublique. Les maximes que nous combattons, ap|)el- Icnt la tyrannie, en invitant les rois à briser la l(ji de la propriété. Heureusement nous vivons sous un prince juste et bon, qui sait que le premier de ses devoirs, comme le p.'-emier de ses bienfaits, est de n'exercer sur ses sujets qu'une autorité légitiiue. Sans doute si Ses intentions sont suivies, les re- ligieux n'é|)rouveront, sous son règne, que les eflets d'une surveillance paleiiielle; et lors(|u'ii sera forcé de supprimer un monas- tère, ce monarque vertueux et éclairé ne souscrira qu'à regret à !a ruine d'un édifice destiné à l'utilité de l'Eglise et de l'Etat. S'rl était possible qu'un de ses successeurs oubliAl ces principes de justice et de modé- ration, les religieux lui rappelleraient alors les conseils, que donnait ù son iils un prince connu [)ar sa bravoure et par la sagesse de son gouvernement : « O mon tils, disait en mourant Hugues Capet à Robert, je vou> conjure, par la Trinité sainte el.individue, de ne jamais acquiescer aux conseils des tlat- leurs, et de no pas vous laisser gagner par les dons et les présents empoisonnés qu'ils pourraient vous faire, dans le dessein de vous amener à leurs vues intéressées et frauduleuses sur les abbayes que je vous conlie à perj)étuité : prenez garde que la lé- gèreté (l'es|)ril ne vous porte à en distraire et à en |»iller les biens, ou qu'un mouvement tle colère ne vous excite à les dissiper (-'58). » CHAPITKE ML de la réforme. L'homme empreint sa destinée sur tous les ouvrages de ses mains. Le teuqis, (|ui ronge et détruit le marbre, altère et cor- rompt les établissements les plus solides. ^J| vain a l-on voulu fixer irrévocablement la constitution d'un corps : les |>assions, luttant sans cesse contre les lois les mieux (umbinées, usent h la longue le frein qui les (-rintenait; lît dans la suite dvs gouverne- ncments politiques ipje l'Histoire nous pré- >enl(s il n'en est pas un qui ail été exacle- nu-nt le môme d'un siècle à l'autre. Le sage voit donc avec regret, mais sans s étonner, les plus belles institutions s'atlaiblir : il se cotilente d'en liésirer le rétablissi;iiieut. {i'A) « 0|i(iiiir, lili, |ii I ^iiKlJin *:t inilivittn.iiii TMiiit.'ili'iii l«: oblt'slDi , nri|iMii lo ;iimiiiii.-> -^iiIm ipi.ii .<<'i|iiii:.-<:t-r«; <;llllsilli^ .nliiliiihiiiii vil riiuiii nlms i, t<; ;iil wiii .sii.i m ili^ici alilii (td; (iiiHriiUiini e.x us .ilih.UMb <[ti;i.'> ubi |ioi>iiii(t Les ordres religieux sont tellement dégé- nérés, disent leurs sdvcrsaires , .(pi'il est im[)ossibIe d'y voir refleurir la régularité ; les cloîtres ne renferment plus que des hommes paresseux et ignorants ; engourdis par la fénéantise, ils ne s'occupent qu'à dé- fendre leur indolence, et lorsque les orga- nes de la règle veulent les ra|)peler à leur devoir, ils leur opposent une résislance scandaleuse; des partis, des cabales agitent et divisent ceux qui ont renoncé à toute vo- lonté; parmi eux la haine et la jalousie ac- (plièrent une activité qu'on ne connaît point ailleurs; et leurs effets se mêlant nécessai- rement aux exercices de la religion, l'hypo- crisie et la calomnie sont comme leurs armes naturelles; enfin ces ii;oines ennemis, res- semblent à des esclaves qui se battent avec leurs chaînes. C'est avec ces couleurs odieuses que l'on se i)laît à peindre dans le monde les désor- dres des congrégations régulières, pour avoir le droit de les déférer à la société, comme inutiles et dangereuses. En retraçant à nos lecteurs les services qu'elles rendent encore à l'Eglise et à l'Etal, nous avons prouvé d'avani;o l'exagératioîi de ces reproches trop amers. Nous convien- drons ici, avec la même imparlialité, que les instituts religieux ne sont pas tout ce qu'ils doivent être, et qu'eiitre les enfants des Antoine et des Benoit, i)lusieurs n'ont pas hérilé des vertus de leurs pères. I>e toutes les causes qui concourent à conserver ou à détruire la discipline d'un corps, la plus puissante est sans doute l'in- fluence des m(curs publiques. Si elles sont pures, il se maintiendra facilement dans la vigueur de ses principes; les individus qui le composent, [)articipent toujours à l'esprit général : mais en vain espère-t-on (ju'ii résistera louglenq)s à la corru[)tion univer- selle. Mettez une [)lante dans un mauvais, terrain, (pichjiie bonne et queh^ue forte qu'elle soit, bientôt elle languira. Soyons donc moins surpris du relâchement des re- ligieux, aujourd'hui ipie peu d'houunes ont encore des principes fixes de religion et de morale. Que la profession qui n a souffert aucune altération, ose leur jeter la |)reiiiière pierre. Une éducation vicieuse n'oflr-e plus, aux différentes classes d(? la société, ([ue des su- jets vains et frivoles, |t(!U propres à les régé- nérer. Dévoloppées de bonne lieuriî, nos pas- sions ont abrégé les jours de l'innocence ; on suce, avec le tait, le goût des plaisii-s criminels; la dépravali(»n commence, pour ainsi dire, avant la raison , el l'on n(>. rougit déjà plus, dans un Ag(! où nos pères n'avaient pas encore l'idée du vice. Les vertus leli- ;.;ieuses pourront-elles germer dans une lerie aussi mal préparée? (pie de soins, que iliiiii |M;r|i<;riialitri' dolent) : iicvf aniiiir IrviuUt; du (lu , (|uiilil)rt iiioilo (lisri.ilias, iliripias, aiil ira m- ( II. Mlle, (Iisii(u;s. » {liiitin! tics Hnîvircii de liancc, I. \.) 951 ttCTION.NAlKK DKS ABD.WES. J'ciroils ne taii'Jra-l-il \>as, pour anaclier les ronces qui la couvrent 1 Supposons que le cénohile soit parvenu à «lélniire en lui les preniièrcs impressions qu'i. a reçues, et (pi au sein de la retraite, il se soil l'ait un cœur nouveau : rappelé au milieu de nous |)ar ses occupations, qu'y verr.i-ïl-il (jui ne conslrasle avec ses devoirs, et qui ne lui p^ésente un écueil ? Le plus daiii5;ereux de tous ceux qui l'attendent, celui (jui a été marqué par plus de naufra^^es, est le mépris de sa profession (ju'il trouvera ])resque universellement répandu. Ses en- gagements, ses observances , tout ce (ju'il doit respecter et chérir, est l'objet il'une indécente plaisanterie. Comment conseï ver de l'estime pour son état contre le soulève- ment de l'opinion |)ublique? El, sans l'a- mour de son état, comment en remplir les obligations ? Bien plus sages, nos |)ères, en condam- nant les excès des particuliers, n'en aVaient pas moins de vénération pour les instituts mnnasti(iues; et ce senliment honorable s )uteuail les religieux , ou les ramenait tjuand ils étaient égarés. Pour nous, loin de les inviter à devenir meilleurs, nous rheirlions à jeter le découragement dans leur ilme; nous leur montrons, avec une secrète complaisance, plusieurs branches de l'arbre Irappées de stérilité sous nos yeux; nous les menaçons sans cesse de leur ruine, non pour leur inspirer une frayeur utile, ujais pour rendre leur destruction nécessaire. Les })lus lidèles à leur V(nalion ont [)eine h se défendre d'une incertitude loujour> funeste; et les faibles ouvrent déjà leur cœur h l'espoir d'une vie plus douce cl plus indépendante. Faul-il s'étonner qno les chutes soient muins rares? el le monde d«»it-il reprocher aux religieux le mal uu'il leur a fait? La reforme est possible. — Quelles (|ue soient les causes du relâchement des corps ré;.;uliers, il ji'esl pas iuq-ossible d'y re- médier , et nous pouvons revoir encon; les beaux jours de l'étal moui ? On relève avec coiiqdai- s.ince leurs IViules les plus légères; un scan- dale est raconté comme un triomphe. A ces déclamations se joint la voix des faux frères, qui, [)0ur autoriser leur dissipation, calom- nient ceux qu'ils devraient prendre pour modèles ; et le public, sans cesse entretenu d'anecdotes peu honorables, croit le désor- dre universel et le mal sans remède. On l)eut placer ici la comparaison qu'employait saint Augustin contre les ennemis de l'E- glise qui lui reprochaient les dérèglements des Chrétiens : « Regardez, dit ce père, une aire où les gerbes viennent d'être battues: au premier coup d'œil vous n'apercevez (ju'une paille légère et de peu de valeur; écartez-la, vous verrez le bon grain, et vous pourrez apprécier les richesses du j)ère de famille. » ' Le monde ne connaît guère que les mau- vais religieux ; ceux qui ont véritablement l'esprit de leur étal vivent au sein de la re- traite, et cachent des vertus sublimes dans le secret des cloîtres. C'est là qu'on apprend quelles ressources restent encore à l'ordre monastique : mettez en activité ce précieux levain, et la masse entière sera bientôt re- nouvelée. Peut-être espère-t-on, qu'après avoir montré la possibilité d'une heureuse révo- lution dans les corps religieux, nous allons indi'en aper(;iil el les étals de Hlois s'em- ■ pressèrent (fadopler la disposition du con- cile de Trente ("il).'}). Il faut écarter des cloîlies les regrets el le repentir. .. Puisse-l-on les écarter aussi de louies les professions; car (|uelle est celle qui ne les voil pas naîlredans son sein? L'a- m.turde son état est un bien aussi rare (pi'il est précieux. Nos g(jùls sont-ils jamais irré- vocablement lixés? N'est-ce pas de l'Iiomme de tous les Ages (pie l'on a dil : ce (pii lui plaît le malin lui déplaît le soir? l-^n est-il (pii ail assez comparé toutes les posilions, pour Cire silr (pi'il aimera toujours celle qu'il embrasse? (lardons-nous, cependant de nous arrêter trop ;"! ros considérations el h ers crainles : il en résiilierait les inconvéïiienls les plus fiinesles; tourmenté par des désirs iii(piiel>, cliangeanl sans cesse de voîux et de prdjels, (~2(i'-2) < Pi iiiiiiin est fuisse paraluiii caiioiuMii ((iio Kl.iiiiciciiiir l'as iHHi »•^s(^ i('j;»laiem itmlcssioiicin nniUi .iiile aiiiiiiiii iliciiiiiiui ociaviiin : .vc I ai- rlii«>|ti>('()|Mis itia^'- iis:s, vir (iaiislii pcriiiiii, perva- li(((j (It'lioriatiis vfl Palic->ali co cniihilio, alliiniaiis (l(;Uiii friK tiiiii n (lili pIcruiiKpio lu cd-iiubiis :di lis (|iii a iciK ris aiiniM non liiciiiil, ailcixpu; adiiiii' ilia si a viliis l.ivioiik lilx-iialis : salius c^^c .-aiicir*-, iJl l'rnbalioi.is lciii|iU!i :i«l Jim.> aimos pro- «liicercUir ; i\» laiiicn ni las c^bii piol. vmouciii innui anno scxlo... Si viio k Ii.^iomis ha- l'iiiis suÀcipiaiini' aniio licciino (juiiiio , Icionin l'ilinc, ac pnrain .Tialom ossc ni |ici itgiil.m ni itln- < 'lioncm rcclc T'irnidur. » (//im. cona!. iiid., Pmi \v.,|. XXIV, c. <», an. J.'iW) riiomine consumerail sa vie h poursuivre l'image trompeuse d'une parfaite félicité, et mourrait dans son inceriilude. Linlérôlde la société demande qtie nous entrions de bonne lieure dans la carrière que nous de- vons |)arcourir : elle n'exige pas un Age avancé, pour autoriser rengagement le plus imporlant A notre bonheur el le |»lus inté- ressant pour le bonheur public; le lien in- dissoluble du mariage esl formé par des en- fants de douze et tpialorze ans. Tons les corps savent (juo ceux cpii se sont le |»lus dis- tingués par les verlusde leur étal, y avaient été reçus dès l'Age le plus tendre. La force de l'habitude esl le seul contre-poids (pi'on puisse opposer à la légèreté de l'espiii hu- main. Si les monastères sont fermés aux jeunes gens, au moment où la société les ai)|)elli', en vain senlironl-ils un alliait pour la soli- tude, avoué par leurs parents; ils seront obligés de suivre une autre roule, el les re- ligieux, mourant sans successeurs, laisse- ront bientôt les monastères déserts. Nous nous trompons; pour successeurs ils auront ceux (pu, n'ayant ni biens ni ressource, vieii- dioiii, par des vu'ux sacrilèges, acheter une subsisiancc assurée ; reux ipie leur impiélé rend incapables de toule profession; ceux eiilin (pji, déjà déshonorés, voudront cacher leur opprobre sous l'habit iiionasli(jue. l>os cloîtres ne s'ouvriront plus^u'A des lioiipiies que la société a ira repoussés de son sein. Mais 'lue doit-on altendre? Ks|ière-t-oii (pi'a- l'iès avoir uu'iié une vie licencieuse, ils shabiluent aisément A l'obéissance ; qii à la corruption des mœurs, ils fassent tout A coup succéder des veilus austères ? Ces re- ligieux dont la nécessité fut la vocation, ou- bliant les causeshumilianles de leur retraite, ne se souviendront plus (pie des plaisirs (|ui, au milieu du monde, se mèiaietil A leurs misères, (^esl alors (|ue les regrets et le re- pentir habiteront vérilablemenl les e'oîtres; impatients du joug (|u'ils se seront lémérai- menl imposés, (piel frein pourra les conte- nir? Les scandales se mulliplianl autour des maisons religieuses, on sera forcé de détruiro les corps réguliers, après les avoir avilis. « lùicore une fois, disait au roi le clergé assemblé, loin de nf)us le criminel projet d'immoler sur l'autel de la religion de Irisies et infitilunées viclimes. Nous ne cesserons jamais de penser, avec les Pères du dernier «oncile de Kordeaux, qu'un peiil nombre de ("if'f} < Oc lui par une piiic siirprist*, «lit le P. Tlioinassin, i|ii«; It* roi Uo-cliri'lifii t)t lié.s-ia- lliiili.|iic (iiuil.s l\,ilans l'ail. .\l\ lii; rorilonnaine (l'Oiloaiis, (Ic'iciidil la proliîssioii niiyion.sc aux j;ar- Çiins avant vin;{l-i'iiH| ans. cl aux lillos ;ivaiil vinj^l ans. (Jel ailicle de ronlonnaiici' d'Oilo.uis lulcn- lit'ieiiK m l(;^Olpl(; par l'ail. WVIIl de Tedil de ISiiiis, i|iii lui ((iininc niio pioniiil;;alion des décicls lin (ondic ilc 'ricnii; sur i'àge dtr la prolession. b (' lit de lt|iii> ciil >ans donic plus de poids ipie roidoMiiance d'Oileaiis, ipii avait clé iailc par en roi inmcur, assii-jjii d'une faclioii triiéicliipus, aiix- ipieis on (royail (pie le diancelicr é'ail un peu liop iavoraitic. » (.\ncicnih et miuv. f/isii/'. de rbijlmc, l'art. I, 1. m, c. i ) .57 APPENDICE. — DE L'ETAT UELIGIELX. 958 vrais religieux est iriconiparablement préfé- rable à (les légions iniioiiibrtii)!es de moines sans vocation et sans vertu. Mais toutes les personnes consonuiiées clans la science des cloîtres enseignent unanimement cju'cn général le goûi des iTatiques religieuses n'est porté avec gloire et édification que j>ai' j'.eux oui s'y sont plies de bonne heure, et avant la saison orageuse de l'effervescence des passions (âGV). » II. Pour détruire les préventions trop gé- nérales contre les exemptions régulières, essayons de les présenter à nos lecteurs dans leur véritable point de vue, en montrant leur origine, leurs progrès et leur état actuel. Au commencement, les moines, |)resque tous laïques, n'étaient distingués des autres Chrétiens que par une vie plus parfaite (205): avec eux ils allaient à l'église commune(-26GJ; ainsi qu'eux ils étaient soumis à la juridic- tion épiscopale. Quand, devenus plus nom- breux, ils prirent part aux alfaires ecclésias- tiques, on crut qu il fallait les mettre d'une manière spéciale sous la main des évêques. A la réquisition de l'empereur Marcien, les Pères (lu concile de Chalcédoine formèrent un d('cret, qui leur donna sur eux une au- torité fort étendue (2G7). Bientôt ils en abu- sèrent, en vendant aux religieux la bénédic- tion, l'inslallation, l'ordination et le saint clirèmc. Ils faisaient de fréquentes visites dans les monastères avec un cortège tumul- tueux, également à charge à la maison et contraire à la solitude du cloître (2G8). Con- tre le texte précis de la règle de saint Benoît, ils prétendaient élire les abbés. Enfin ils poussèrent si loin leurs vexations, que le cincjuième concile de Tolède, tenu dans le vir siè( le, se plaint de ce qu'ils enq)loyaient les religieux à des travaux serviles; en sorte, disent les Pères, qu'une portion il- lustre du troupeau de Jésus-Christ est ré- duite en servitude (269). l.es monastères opprimés obtinrent des fianchises et des prérogatives, qui les garan- tirent de toutes ces entreprises. Saint Gré- goir«;, ce zélé protecteur de la discipline, leur en accorda le premi(;r ; et les plus saints évèques l'iuiitèrent : souvent nos rois les sollicitaient, et on les voit toujours interve- nir dans les actes qui les leur assurent, comme l'attestent les formules de Marcul- phe. Suivant l'ofiinion des canonistes, ces privilèges n'avaient d'autre objet rpie la con- servatittn des biens temp(Mels (270). Vers le \i' siècle, les religieux soutinrent (pj'ils les exemptaient de la juridiction de l'ordinaire; les Papes accueillirent leurs prétentions, [larce (ju'elles favorisaient celles de la cour romaine. Dès cette époque, les religieux exempts ne fuient [)lus soumis qu'au Saint- Siège. Quoicpie l'abus que les évêques firent de leur ministère ait beaucoup servi, comme le remarque M. Talon, avocat général (271), au désordre des exemptions, il faut cepen- dant convenir que l'ambition des abbés en fut la principale cause : aussi puissants par leur crédit et leurs richesses que les évêques eux-mêmes, ils portaient avec peine le joug de l'obéissance; pour s'y soustraire, ils pil- laient leur monastère, selon l'expression de saint Bernard (272). Ces immunités achetées à Bome dans des temps de trouble et de schisme, ils les (étendaient h leurs domesti- ques et à tous ceux qui habitaient leur en- clos. Sans autre autorisation ()ue celle du Pape, les réguliers, surtout les mendiants, j)réchaient, confessaient, administraient les sacrements par toute la chrétienté; et les |)remiers pasteurs , comptables à Dieu de leur troupeau, étaient forcés d'en partager le soin avec des hommes qu'ils ne connais- saient pas. Alfranchis de touteautre autorité, les religieux n'avaient qu'un supérieur (pii vivait loin d'eux, et c'était le chef de l'Eglise universelle. Comment le désordre auraii-il éîé prévenu ou corrigé? Yves de Chartres, Pierre le Chantre, et tous les écrivains ca- nonistes de ce temps, s'élevèrent avec force contre l'étendue de ces privilèges abusifs, qui ruinaient la discipline régulière et ren- versaient la hiérarchie ecclésiastique (273). Leurs plaintes, vaines alors, furent enten- dues dans le xvi' siècle ; le concile de Trente i^lk), plusieurs ordonnances de nos rois, et surtout l'édit de 1695, ont réprimé ces ex- cès. Saint Bernard applaudirait lui-même aux nouvelles règles que nous avons adop- tées. Quelque authentique iiue soit l'exemptior» d'un monastère, il ne |)eut en jouir, s'il n'est uni en congrégation, c'est-à-dire s'il n'est souniis à un visiteur, à un provincial, à un chapitre général. Mais on a |)ensé (jue ces trois supérieurs, tirés du corps régulier, instruits de ses principes, intéressés à sa gloire, sullisaient au maintien de la régu- larité. Au moyen de celle forme de gouverne- ment, un niême (;sprit anime tous les mem- bres : trouvant partout une (onstantc uni- formité d'observances et d'usages, les reli- gieux changeni de maison, sans rien chan- ger à leur manière de vivre : la législation Méinohr (iii roi en favciti ilts ordres réqu- froces-verbul de l'ussembléi. du clenié en (204) tien. — 1780. ('if».'») Atoiibr., I. I De moiib. lùcU.s i. :,\. (Mi) {■H,l) l Utilise, CitiO) iiKiiiai II I (ttliiil MoilIN., I. Wll. Ahiio 4'»l, cm. i. liiouAssiN, /lntii7i»ji,' el nom. diititiline de yAii. I, 1. ui. < NiiiilKihiiii «-st |ii.i-.sciili loiicilio, (pioil I . plsc 0|i;i|i iiri|M-|l<) Str\lll iip'fl lll.tlK '|i<.-ll tiu, (.'l jin:i iiKUMslcrioiiini CDiilr:) slahilii iaiioiinin illiciUi |)ra-suiii|ili()ii(; ii.siir|)(Miliir... lia ul ijlu^in.. |i (E|iisl. ii.) {"l'iTt) Votj. yilisloiie enlé;,i(i!,iiiiue . l XV, iiv. I Wll. (27 i) Stbs. .";, Ik ir/orm. c. 1 ses». 25, t. 15. 9:;9 WCTIONNAIIU: lU s AliUAVIS 900 (les cloîtres est plus simple ; el l'exercice de l'aiilnril»^ «lîiDs le régime intérieur, n'est point géiiô par (les entraves élraruères : ces grandes congréj^nlions, qui ont fait tant d'honneur à l'Eglise el h l'Elal, ne se sont flion <:» sse ; enlin, si l'évoque découvre (piehpie abus intérieur, après avoir averti le supé- rieur de le corriger sous trois mois ou un plus c(mrt délai, il peut et doit y pourvoir en cas de négligence {'ll'ô). Ainsi, les exemptions, autrefois excessi- ves, ont été restreintes à de justes bornes; l'ordre et l'harmonie, rétablis dans la juri- dietion ecclésiasti(]ue; el les évôcpies, con- tents d'avoir assez d'autorité pour faire le liHen, voient sans peine les corps réguliers jouir d'un reste d'inununités nécessaires à leur conservation. III. One les communautés nombreuses soient ordinairement plus régulières, nous sommes bien éloignés de le contester. Ceux (pii les composetit, m<)ins exposés h la dis- si[)ation, se soutiennent par des exemples i:iuiuels ; les exercices s'y faisant avec so- lennité, ces maisons forment des corps d'é- diti( ation iuqtosanis ; enlin elles tiennent, dans l'ordre monasti.i k;. (i7i| ( 0|iliiii;t .srcKoiarii) (grosses hoiiiiiii. • (i/7i I In rrf)'! rii;iri(ln (liiluijj'H-iMl.i fssciili.ili.i de conserver les petites communautés? Les dépenses des maîtres et des domestiques, l'entretien des bAtiments, les aumOines abon- dantes qu'y Iroiive le pauvre, reversent sur les lieux mômes le revenu qu'ils produisent. Qu'on les réunisse ou «ju'on les détruise, (pie de ressources enlevées aux campagnes! Quelques congrégations ayant r-appelé ceux (pii habitaient ces maisons, les paroisses voisines alarmées tirent de vives remon- Ir-ances sur la perte (pi'eîles allaient souiriir-; les supérieurs cédèrent h leurs instances, et ces établissements ont l'avantage risions (lomesli(pies déchirent votre sein, el pré|"arent le triomphe de ceux (pii ont iuré votre ruine? Ils auraient moins de coii- liance, si vous ne leur aviez souvent fourni v(ius-ménies des armes conlrii vous.Nds en- nemis veillent à vos j)orl«;s pour prolifcr «K; vos divisions ; qu'ils ne voient plus régner dans vos enceintrs (pruin; paix (jui les dé- sespère. Toutes les fois (jue des hommes seront assemblés, il y aura sans doute entre eux diversité d'opinioirs el d'intérêts, et il est bien dillicile (|u'il n'en résulte (pielque injustice; mais (pi'il esl glorieux de se dii'i; à soi-même : J'immole «le justes ressenti- ments à l'honneur et au salul do mon corps 1 Par ce sacrilicc généreux, combien ne s'é- i (Vam-ëspen, pari. I, lii. ô'i, c. 55.) 9G1 APPENDICE. DE L'ETAT UELIGIEUX. 902. lùve-l-un pas au-dessus tic ses rivaux el de leurs vains succès ! Unissez-vous pour ruieuv iésisler à la tcnij)ête, cl conj-urez l'orage par une sainte concorde. Travaillez alors à votre réformalion ; ar- uicz-vous d'une utile sévérité; remontant à l'origine du mal, suivez-en les progrès pour en découvrir plus sûrement le remède; res- suscitez l'esprit de vos fondateurs, et péné- trez-vous des grandes vues de religion et (le patriotisme (|ui ont présidé à la naissance de vos instituts. Cette réforme doit avoir pour base le ré- tablissement de la subordination et des bon- nes études. Si l'autorité n'est pas res[)ectce, que servent les règles? On se prévaut de la laiblesse des supérieurs; leur fermeté en- fante des révoltes. Ces désordres naissent s(juvcnt de l'incertitude des lois : plusieurs sont obscures, équivoques, susceptibles de fausses inlerftrétations ; les nouvelles con- tredisent les anciennes ; quebpieffjis ni les unes ni les autres ne s'accordent avec l'u- sage ; enlin les [)articuliers peuvent en mille circonstances substituer leur volonté à la règle. Pour tarir la source de ces abus, don- nez aux constitutio'is de la clarté, de la |>ré- cision, de l'ensemble ; réduites à un petit nombre, qu'elles forment un code tixe, in- variable, et qui soit à la portée de tout le inonde. L'amour-propre et la cupidité n'y cliorclieront plus de prétextes pour se sous- traire à l'obéissance qu'ils ont vouée, et le ressort précieux de l'autorité recouvrera toute son intluerice. Kn réprimant l'insubordination, craignez un autre excès; l'abus du pouvoir produit lindépendance. Qu'à la tête des maisons particulières et des administrations géné- rales soient placés des liommes vigilants et instruits ; qui sacbent que s'il leur est donné de commander à leurs frères, c'est pour l'utilité commune; dont l'exemjjle et les vertus ajoutent à l'autorité de la règle ; et qui, [iréveuant les murmures par la douceur et la persuasion, s'elforcent de faire aimer la loi pour la faire mieux observer. Alors le régime inonastique ujarcliera (i'un pas ferme et sûr entre le double écueil li'un despolisujc accablant ou d'une funeste anar- cbie. La paii, ramence ainsi dans les cloîtres, les religieux l'allermiront encore, et la met- tront h prolit en se livrant h l'étude. Un vé- litable savant n'a que l'ambition de s'ins- truire : Ijcureux de vivre libre de tout autre soin, il fuit les charges et les honneurs, oDjets ordinaires dos brigues et des calialc.s. Kiles n'ont comnieiicé dagiler cette congré- gation, dont les malbeurs ailli-gerit les lettres et l'Eglise, qu'à l'époque où l'amour des sciences a cessé d'en être comme le génie lulélaire. Voulez-vous ranirn(;r l'émulation? veillez sur les noviciats : ce sont les sources où vous vous renouvelez; il faut donc qu'elles soient pures. Eprouvez avec soin les dispo- sitions des jeunes aspirants; assurez leurs j)remiers pas dans la carrière (jui s'ouvre devant eux; |)roposcz-leur les grands mo- dèles que fournit votre histoire; qu'ils en- tendent souvent les noms de ces religieux devenus si chers à la religion et à la so<;iété. Voilà les hommes, leur direz-vous, que vous devez •rem[)lacer; voilà ceux auxquels on a droit de vous comparer. Voués à la perfec- tion, ne comptez plus sur l'indulgence pu- blique. Les services de nos pères nous ont mérité la faveur et la protection de tous les ordres de l'Etat; elles sont encore au même prix : de vos talents et de vos vertus dépen- dent à la fois votre gloire et votre conser- vation. Supposons les abus des cloîtres réformés, les religieux vertueux et instruits, [)ourquoi ne proposerions-nous pas d'étendre leurs services, et de les faire concourir plus puis- samment au bonheur de la nation, en les appliquant à l'éducation publique? Dans notre siècle ce projet paraîtra sans doute un j)aradoxe. Quels hommes cependant sont |il us pro(,res a ces fonctions que ceux qui, déchargés de l'embarras de ()Ourvoir à leurs besoins, se consacrent sans distraction à la culture iies lettres, et (jui, |)Our leurs tra- vaux, n'ambitionnent d'autre iécom[)ense s dont ils jouissent; enfin ils n'ont rien à attendre d'ui;e puis- sance étrangère : ils sont donc vraiment ci- toyens; et cette nouvelle mai([ue do con- li .«ce ne fera ([u'aciroître leur amour pour leur pays. Nous (lensons (lu'il serait avantageux de condor l'éduc'ation publi(pie aux corps reli- gieux. Qu'est-ce, en ctlet, (pi'un CDllége gouverné par des séculiers? Des houimes (pje le hasard réunit, y vivent indépendants; pres(]u(! jam.iisils ne jouissent de cette con- sidération KS ABBAYES. 9Ci éloignés liu nionilc par étal, il.s seront for- cés 7lo s'appliquer .^ réiu.io ; les supùricMirs locaux veilleronl liahiluclloiueni sur eux ; h la fin (les cour>, des visiteurs viendronl iiij,'er leurs travaux et les progrès îles élèves; au moyen de la suhordinalion, le professeur ooupahlesera corrigé ou reuiplaré avant que sa négligence ou sa faute aient été préjudi- ciables. Après avoir passé dans les collèges le seul lem(>s propre h renseignement, l'Age de l'activité, les religieux se livreront aux sciences pour lesquelles ils sentiront un attrait particulier, et, rassemhlanl les con- naissances (pi'ils auront acquises par l'ex- périence, ils nous donneront de hons livres élémentaires. Le désir de se distinguer dans leur ordre sera p"»ur eux un aiguillon utile; les prieurés et les hoinieurs monastiques devienilronl alors la récompense de ceux qtii auront l»ieu mérité du puMic. Kn |)r()posanl d'employer les religieux h l'éducation, nous in; craignons pas (pi'ils nous désavouent, l'ne multitado de faits attestent leur bonne volonté ; nous n'en ci- terotis qu'un. Mu 17S0, l'abbé et la commu- nauté de Saint-Bcrtin, fondateurs du collège de Saint-Oiuer, oll'rircnt a\ix états d'Artois lie s'en charger et de le défrayer aux dépens de l'abbaye, en formant, du revenu actuel, i\cs bourses et pensions gratuites pour les pauvres enlants île la province: ils out été refusés. De toutes parts les corps réguliers solli- citent le droit d'être plus utiles ^ la patrie : mais pour (juils le deviennent, il faut com- it "ucer par détruire le princi|)e de langueur qui les consume. l)'a|)rès les opinions ré- gnantes, nous l'avons dit, le cénobite le plus verlucMix parait encore un être inutile et méprisable ; cette odieuse prévention a jeté le décoiiragciiii'nt dans les cloîtres. (JucI rcs>ort resie-t-il h des lioujmes (]ui ne peu- vent aspirer h l'esliujede leurs concitoyens? et comment s'()(tcuperaient-ils avec succès de la réforme d'un corps au(|ucl ils craignent de survivre? F.lfrayée des mallicurs (jue produirait ce désespoir, l'Kgliso de France s'est euq>res- séc de rassurer les religieux par des mar- (pies aullienli(pies d'intérêt et dt; bienviMl- lance : « Opposons, disaient les prélats assend)lés en 178(), opposons h la lunesle tendance d'uu siècle si fécond en projets et en révolutions, les fortes et loncliantes le- çons de nos Pères, persuadés (pje l'esprit de conservation est une des bases fo.'ida- mentales d'un lieurcux gouvernement. Ne nous lassons pas d'exposer 5 tous les yeux les droits immortels (jue ces établissements ont acquis sur la rcctMinaissance de la Pa- trie... Ils forment dans l'I-'^lisc et dans l'Ii- tal connue autant de redoutables et puis- santes citadelles ipii veillent sur le dépût sacré de la foi, des mœurs, des lettres, et même de l'autorité... Que tous nos act^s et monuments déposent ;'\ l'envi du vœu do l'I-lglise gallicane en faveur de leur conser- vation ('279). » Puissent ces témoignages glorieux du clergé de France, véritablement juge de l'u- tilité des ordres monastiques, imposer aux déclamateurs , et concilier aux religieux l'estime et la considération publiques I Sous ces heureux aus|)ices, « il relleurira cet arbre anticpie et vénérable, qui toujours couvrit les infortunés de son ombre bien- faisante, dont les fruits ont si souvent porté dans le monde savant l'abondance et Wi lu- mière, et qui, même ilépouillé d'une |)artie de sa gloire, orne encore avec tant irédal les vastes domaines de l'Eglise univer- selle (280). » Faibles et obscurs dans leur origine, les divers établissements de la société ne se sont étendus et all'ermis (pie par des pro- grès plus ou moins rapides. Les circonstan- ces, l'utilité qu'on en attendait, leur ont mérité la faveur piibli;iue et une existence légale. Plus (l'une fois aussi ces espérances ont été trompées ; dos principes mal analy- sés ont prciduit, en se développant, des in- convénients dangereux; et pour n'en avoir pas prévu les conséquences, la polilicpie a souvent été forcée (lo proscrire ce ([u'elle avait ado|)té. Mais supposons qu'à la naissance des or- dres religieux, les ilépositaiies de la puis- sance civile et ecc!é.'«iasti(pie se fussent as- seinl)lés alin de délibérer sur <;etle nouvelle association, et (pi'un homme savant dans la connaissance de I avenir, ayant été admis dans ce conseil auguste, leur eût dit : Une religion sainte favorise nécessairement les principes d'un gouvernement éclairé, cl c(incourt au but (piil .vie propose, en com- nieiKjanl dans le teii'.ps, le bonheur (pi'elle promet |>our l'élcrnilé. \'ous n'avez, donc rnii ?i craindre de toute; institution avouée p.ir l'Evangile. Ministres des autels, pour- riez-vous ne pas admirer des Chrétiens cpii, prenant pour modèles les ap('itres et les premiers disci|)!cs, j»rati(pienl la vie com- mune et la désap|)ropriation, et se vouent à la perfection, en accomplissant tous les con- seils (pie Jésus-Christ nous a laissés. Tel est l'esprit (pii les anime; voici (juels en seront les elléts. C'est loin du monde, cVsl au milieu des déserts (pi(! doit être placé le l)ercean de l'étal moiiaslKpie; là va se former une source aboiid;uit(! de vertus (pii se répandra par loule la chrétienté, pour la gloire do l'Eglise et l'édilicalion dos peuples. Appelés aux fonctions du ministère et chargés des plus glorieuses et des plus pénibles, les moines (initiant leur solitude, combattront (279) Voy. Il» Procèt-iK'rhnl de l'a%*emhlé,'dc 1780. Kn I oiisé.|M.-iM-»' (lo ce i;ip|i tri, latl par M|, il lui (lélilMiic (le s;iJMr ;ivc( cilipros- i^fiiiciil lonlc» les 0(<;i>i(».is de coiisi^tiicr, de la iiiaiiiere !;< plu» expresse, la plus auilieiiliqucct l;i |ili:s iionordile, le vomi persévérant d» {'Kj-lisc gal- licniie en faveur de I iiotilul nioiiasiiijue en l(ii- iiK'ine cl des di(r(>ienls (orps i|ui ((Hiiposei.l celle taiiile el ^e^peclal^le niilicc ("280) ilcmoircs sur le.^ cuitciUs pruviiniaux. 963 APPENDICK DE l/ETAT REUCIELX. 90G l'hérésie ot pnrleronl la lumiùro aux iialio.'is infidèles. Par eux, les plus saMva.;es con- naîlronl Jésiis-Clirist ; inslruils par eux, les Jirelons et les (lerniains idolâtres adoreront lin jour le niôine Dieu que nous, et désor- mais les eonquôles du christianisme seront h' prix du sang de ces zélés missionnaires. Embrasés d'une charité sans bornes, ils so partageront, pour ainsi dire, tous les be- soins de la religion et de l'iiumanité. Les uns occupés de l'instruction des fidèles, fe- ront sans cesse retentir nos temples des vé- rilés du salul ; d'autres iront arracher aux l'ers des musulmans les malheureuses vic- tiuies de la guerre et du commerce, et ren- dront h leur patrie des citoyens utiles; d'autres se dévoueront au généreux et su- blime emploi de soulager les infortunés tpj'accablent à la fois les maladies et la mi- sère ; enfin il viendra des jours malheureux oij, le clergé oubliant ses devoirs, le vais- seau de l'Eglise paraîtra n'ôtrc sauvé du naufrage que par leurs soins et leurs tra- vaux. Parmi eux , combien de docteurs, d'évêques et de souverains pontifes! (jui pourra com[>ter les saints qui vivront dans les cloîtres? Ardents propagateurs de ia foi, les reli- gieux seront en môme temps les bienfai- teurs des Etals. Encore quelques années et le colosse de la puissance romaine louilie de toutes parts. Des barbares viennent s'as- seoir sur ses vastes débris, et font régner avec eux la férocité de leurs mœurs. Sous leur domination destructrice, les plus belles contrées seront fra[)pées de stérilité; toutes les lois seront méconnues ou sans force, tous les droits violés et la société huniaino sera fir^te à se dissoudre. Dans ce bouleversement universel les monastères serviront d'asile à'ia paix; ceux ipii auront été assez heureux pour l'y trou- ver, sensibles aux maux de leurs frères, occupés de les adoucir, lutteront contre l'inlluence d'un gouvernement absurde, et s'etforceronl de ramener l'ordre et la tran- quillité [)ul)lics. Par leur défrichouicnt l'a- griculture est remise en honneur; le fruit de leur sueur devient la rich* sse du [lauvre; ils associent les malheureux à leurs tra- vaux, et les couvrent d'une jirotection utile. Entre leurs mains les lieux les plus arides se changent en habitations riches et agréa- files : du milieu des forêts s'élèvent des villes importantes, et chaque empire leur doit quelques-unes de ses [)rovinces. Ainsi que nos champs, toutes les sciences seront incultes et abandonnées , et ce sont encore les moin(;s qui dérricheront le do- aiaine de resjtril humain ; ils conserveront les monuments et les chefs-d'oîiivre de l'an- li<|uité. Les cloitr.-s deviendront autant d'é- coles, où les enfants des barbares iront ai>- pirer l'ignorance de leurs pères, et les ic- ligieux répandront également l'abundance et les lumières. N'es()érons pas cependant (pi'inaccessi- bles aux révolutions de la [lolilique, des (28i) A Tuccision des secours du muii VHpîcc (|iic les (^li.irlreiix oui doriiiés aux lial r;i|i|iiir eions ici, p^irce ipii; nous n'avons pu l;i conictilrc plus lot. « II nous senilile que ces exeniplcs iin'on m; s.mr.iil disconvenir «iln! Ircs-miillipliés de la put de» moines rtMités. de- vraient servir il trancher l.i (jneslion agiié«^ depuis si lonf;tem|)S, sur leur utiliié ou leur innlililc pour rKi:it. Ils consomment leurs revenus dans l<'s can- tons (|n lis lialtiient ; ils répandent p:ir conséquent l'abondance dans les Til!a;;es »les environs: ce sont des preuves de lait qui ne sonlqui- trop constatées par lopiiosé de ce (|ui arrive lorsqu'on supprime dos (duvciiis daii> certjins cndiuil^, on la olirs af hunal. Des désordres et des scandales, qui jadis eussent élé punis par le luépris et Trii- dignalion puhli(iue, ont cessé d'élre désho- norants, tani ils sont devenus cotrunuirs. La plus honteuse molles-^e, la plus horrihie d'';- pravalion de mœtirs, les plus audacieux hla^- plièmes, sont honorés du irom de philoso- phie. Mais ce monde, si iirdulgr'Ut pour lui- mùine, est d'une sévérité inexorahie contre les instiluts religieux : il n'en parle (luavec dédain el horreur; il a toujours h la huuchc freiise misère succède à l'aisance donl avaient joui jns'in'alors les habitants. Les pauvres trouvent «les secours dans leurs aumônes consiamnient sotile- nues. Dans quelles mains ponrrait-on placer leurs biens pour en faire un meilleur U!;aj;e? Il (!sl inu- tile d'enrrer dans des dciails à cet é;.;ard; maison peut laire toutes les suppositions (|u'on voudra; et si l'on n'est aveugle ni par l'intérêt personnel ni par le préjugé, que l'on décide si, pour l'intérct même des inaliienrcux, il ne vaut pas encore mieux lais>er les < bos«'s telles qu'elles sont dans l'état actuel. > {Affiches, (inn. et av. div. du "l'y mai 17XL) ^•iSi) Voy. la Hcponsc du roi au niénioire de l'as- m'mhlée du clcrqc. — l*rocès-verbiil de 17X0. %$) APPEiNDiCE. — APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. 970 celle paroïC crueue: Renversez, renversez jusquaux fondemenls. Si les désirs étaient la règle des événements, tous les monastères seraient l)ientôt fermés ou détruits. Au surplus, il ne faut pas s'étonner que des hommes pervertis par l'incrédulité dé- clament avec autant d'amertume que d'indé- cence contre une institution dont la seule vue leur rappelle sans cesse des idées ef- frayantes, et leur reproche leur apostasie. Afais peut-on n'être pas surpris et aftîigé, en voyant la prétendue philosophie communi- orlants services à rEglis(! ; «pie la religion et l'I'^lat (jiituti égal intérêt à la jirolégcr, l\ la relev(;r de l'avilissement où elle est loml)ée, à lui rendrii sa |)remière «■onsidérrtlion ; que celte iicureuso révolu- tion n'est |i()int impossible; que c'est nuire oss(;nlit'lluiiient nu bien île la religion et de la pairie, que d'en désespérer et d'y mettre des obstacles. (283) T«oiiA(iSi.N, Aiickntic diêcipl., p.irl. i,l. m. c. 1-2. DicrioNN. i*r,s AiimvKs. Pour trouver l'origine de l'état religieux, il faut remonter aux premiersâges du chris- tianisme. Les Pères et les autres écrivains ecclésiastiques en trouvent le principe et ie modèle dans la vie des prophètes et de leurs disciples, dans celle de Jean-Baptiste, dans la première Eglise de Jérusalem. L'union et la charité de ces premiers fidèles, leur prière continuelle, leur détachement de toutes les choses visibles et passagères, en ont fait un excellent modèle et comme le germe de la vie monastique: « Les moines, dit le P. Tho- massin, ont trouvé dans les premiers Chré- tiens, dans les apôtres, dans Jésus-Christ même, dans saint Jean-Baptiste et les anciens prophètes, un modèle aimable des vertus qu'ils ont si excellemment pratiquées (283).» De l'Egypte et de la Palestine, ou cette sainte institution avait pris naissance, «elleseré- l'andit comme un torrent de bénédiction dans tout le reste de la terre. » Les progrès en furent si rapides, ajoute M. Fleary, et le nombre des religieux s'accrut tellement, que « dans l'Egypte seule, où ils étaient si par- faits, on en comptait, dès la fin du iv' siècle, plus de soixante-seize mille (28'i-j.» Un chré- tien pourrait-il ne pas eslimerune institution née dans des siècles si éclairés et si purs ? § III. — Uétat religieux est très-respectable par son objet et sa destination. Si l'origine de la profession religieuse est «espectable, son objet et sa destination ne l'est pas moins. A des préceptes dont l'ob- servation est indispensable, le législateur Ju christianisme a ajouté des conseils dont l'accomplissement conduit plus sûrement à la perfection à laquelle tous sont obligés do tendre. C'est une des plus glorieuses préro- gatives de l'Eglise, d'avoir toujours dans son sein un grand nombre de'justes qui mar- chent dans la voie sublime des conseils ; qui, renonçant à tous les soins et à toutes les prétendons du siècle, se consacrent sans ré- serve et sans retour à la contemplation des choses célestes, et ofl'f'ent au monde un spec- tacle que la philosophie humaine promettait toujours et ne donnait jamais. L'accomplis- sement des conseils n'est point nécessaire à .'ha(|uc fidèle, mais il est nécessaire à l'E- glise. Car ce n'est pas en vain qu'ils ont été joints au code sacré du christianisme: ils ap- partiennent au cor[)s de la morale évangéli- que , et cette divine morale, bien su{)é- rieure aux pomjjeuses et inutiles leçons do , la philosophie,est aussi efficace quesublime. 1 Elle ne peut mancjuer d'observateurs et do disciples, parce que c'est elle-même qui les forme par l'onction secrète qui l'accompa- gne. C est par la pratique des conseils quo i'Eglise, toujours semblable à elle-même, malgré la différence des lieux cl des siècles, conserve aussi toujours d'une manière i)lus ou moins éc'atanto les prérogatives de sa première origine, et qu'elle retrace sans cesse 5 nos yeux l'étonnant spectacle quo (2Si) Fi.i:unv, Disc, surrilhl. viciés. 31 9ri donnerciil au monde les lueraiers lidèlesde i'Eitlise (le Jérusalem. bans tous les temps , et dès la première nrigino du clirislianismo , iJ y eut des Chré- tiens d'une vertu héroïi|ue qui embrassè- rent la pauvreté volontaire et la continence pariailc; mais ces exemples rares ou épars, et d'aulanl moins éclatatits, que l'immiliié tjui forme les saints, les porte à se cacher «u monde, ne suflisaient [uts pour remplir les vues de la Providence. C'était aux monas- tères (pi'elle avait réservé la gloire de per- [>étuer d'âge ou Age la pratitpie des conseils et une tradition de vrais philosophes, dont les vains discoureurs, jus(pi'alors honorés de ce nom, n'avaient |)as môme l'idée. Ce fut depuis rétablissement de la profession mo- nastique, que l'on vit paraître dans tout l'uni- vers une prodigieuse multitude d'hommes extraordinaires, qui, phnnement délacluîs tie toutes les choses fragiles et passagères, n'avaient |)lus de goût et d'empressement que pour la sagesse et les biens éternels. Ils fuient les villes, ils renoncent à toutes les ents , l'autorité du ministère, la succession des pasteurs , l'assurance d'uno protection non interrompue et d'une éter- nelle durée. Or l'Eglise est sainte, non- seulement dans son chef, qui est le Juste par excellence et la source de toute justice, dans 'son culte, dans sa doctrine, dans ses cé- rémonies, mais encore pas les justes qu'elle renferme dans son sein. Elle ne serait plus unie à son chef comme elle doit l'être ; elle ne serait plus le corps de Jésus-Christ , si elle n'était pas animée do son esprit, si la charité était généralement éteinte dans les divers membres qui la composent. Elle esl donc plus ou moins florissante et heureuse, suivant que la j)iété y est plus rare et plus faible, ou plus pure et |)lus abondante. Co n'est proprement ni unci paix temporello , ni la pomi)e du culte extérieur, ni la gran- deur des temples , ni la majesté des céré- monies, (ju'on peul regarder comme les ri- chesses et la force de l'Eglise. Ses vrais biens sont d'un onlre supérieur : c'est l'a- bondance de la grAce; c est l'ardeur de la eharilé, c'est le mépris des choses présentes ol l'amour des biens éternels qui sont la vraie mesure de son bonheur et de sa gloire : elle est pleine de vigueur et dans la prospé- rité, lorsipie ces vertus intérieures y de- viennent communes, qu'elles s'airermissenl dans lo cœur des lidèles; qu'elles y sont fé- condes et pr(»duisent en abondance des fruits de saiiUelé et de justice. D'après ce princi[)e, on no peut douter (|ue les instituts religieux n'aient rendu h I Eglise les services les plus importants; qu'ils n'aient inliniment contribué cl sagloire, (|u'ils n'aient été un de ses principaux orne- nienls et ue ses plus fermes appuis. Quelle abondance de justice Dieu n'a-l-il pas ré- pandu sur les "monastères? Où les vertus chréliennçs et la pureté de l'Evangile pa- rurent-elles avec [)lus d'éclat (pio dans cetto multitude innombrable do religieux (pjo nous oll're le iV siècle? La charité cpii unit les ((eurs, le désintéressement (pii prévient le dissensions, l'amour de l« pé- nitence, lo désir des biens futurs, le mé- pris de tout ce qui éblouit el attire la cupi- dité, la prière continuelle, la méditation des choses célestes, cl tant d'autres vertus dont les monastères d'Egypte et de Syrie donnèrent des exemples si louchants , ré- pandirent sur l'Egliso un éclat extraordi- naire : elles lui attirèrent l'admiration mômo de ses ennemis. Quel spectacle, en effet, que celte multi- tude de Chrétiens fervents oui joignent s.ou- (28a) Flcuht, (lis. 8. n. f. 97S APPENDICK. APOLOGlb: DE L'ETAT KELIGIEUX. 974 vent la purelé de 1 innocence h tous les exer- cices de la pénitence la plus rigoureuse I Leur éroinente vertu rend un témoignage pul)lic et toujours subsistant à la sainteté de l'Eglise, à la vérité de la religion, à la certitude et à la grandeur de ses promesses. Elle justifie hautement la morale évangélique contre les reproches de ses ennemis, qui avouaient qu'elle était, è la vérité, pure et sublime, mais que ce n'était aussi qu'une vaine spéculation trop élevée au-dessus de la faiblesse humaine. Pendant une longue suite de siècles la philosophie païenne an- nonça au monde des sages qui en seraient l'ornement et le modèle; mais ses fastueuses promesses furent toujours sans effet. Ceux qui usurpèrent ce nom n'étaient que des aveugles et des présomptueux, dont les ver- tus apparentes étaient souillées par l'orgueil ou par des vices plus honteux encore. C'était à la philosophie chrétienne qu'il était réservé de former de vrais sages. « Ele- vés par la grandeur de leur foi au-dessus de tout ce qui passe, citoyens du ciel par leur espérance, ils voient sans émotion et sans inquiétude ce naufrage universel (jui em- porte les choses visibles et temporelles. Ils n'éprouvent ni la vaine enflure de la pros- périté, ni l'abattement et le désespoir qui accompagnent les revers. L'intérêt particu- lier qui cause ailleurs tant de divisions et de troubles, ne trouve point d'accès pour pénétrer dans leur solitude. Tout y est coin- niun, la maison, la table, les habits. Ils sont animés du même esprit; ils ont tous une égale noblesse, les mêmes désirs, la même volonté, les mêmes plaisirs, les mêmes espérances (286). > ^ V. — Services importants que les religieux ont rendus à VEglise par l'éclat de leurs vertus, par la ferveur de leurs prières. Peut-on assez admirer la Providence de Dieu sur son Eglise? Tant qu'elle est ex[)0- sée au feu de la persécution, que la [)rofes- sion du christianisme est un engagement sérieux, qu'on ne peut conserver le dépôt de la foi que par la perte de tous les biens fiumaitis, la ferveur se conserve parmi les fidèles. Les combats continuels qu'ils ont à soutenir contre les [)uissances de la terre, la mort de leurs frères, le spectacle do leurs tourments et de leur patience les tiennent toujours en haleine. La vigilance, la prière, la morlilication, le détachement de tous les biens visibles, sont des vertus très-commu- nes [)armi les disciples de la foi. Mais lors- ijue la conversion des empereurs eut mis fin nux persécutions et aux combats; qu'on put être chrétien, non -seulement sans péril, mais avec gloire, la foulo des charnels se jela dans l'Eglise. Elle eut la douleur do voir dans son sein une multitude de Chré- tiens faibles, sans ferveur ou irième cor- romjtus fpii désbonornient, par h; dérègle- ment de leurs m.iiurs, la fui (pj'ils avaient (286) S. Jk\> CiiBYg., Apol. pour les moiiws. embrassée; mais le Seigneur lui ménageait une puissante ressource. On vit s'élever de toute [)art des asiles vénérables, où l'inno- ceiice était en sûreté contre la contagion qui causait ailleurs de si grands ravages; oii la pureté des mœurs, l'amour de la péni- tence, l'assiduité à la prière, le détachement de toutes les choses temporelles faisaient revivre la sainteté et la ferveur des premiers âges du christianisme. L'observation des commandements, la pratique des conseils y étaient sans com|)araison plus faciles qu'au milieu des périls et des embarras du monde; les tentations y -étaient, plus rares et moins violentes, lessecours plus forts et plus abon- dants. On y était soutenu par l'exemple, ce mobile si puissant pour le bien comme pour le mal; on y vivait sous l'empire d'un;? règle qui ne laissait rien à la légèreté de l'esprit humain ; l'obéissance y sanctifiait toutes les actions, et la variété des exercices prévenait les dégoûts et l'inconstance. Entre les grands spectacles que nous offre l'histoire de la religion, il en est peu qui soient aussi dignes de notre admiration, que l'institution monastique. « Après les martyrs, dit un auteur qu'on ne soupçon- nera point de flatter mal à propos l'état re- ligieux, vient un spectacle aussi merveil- leux, les solitaires. Je comprends sous ce nom ceux que l'on nommait ascètes dans les premiers temps, les moines et les anachorètes. On peut les nommer les martyrs de la pénitence, dont les souf- frances sont d'autant plus merveilleuses, qu'elles sont plus volontaires et plus lon- gues, et qu'au lieu d'un supplice de quel- ques heures, ils ont porté leur croix fidèle- ment pendant des cinquante ou soixante ans.... Je regarde les saints solitaires comme es modèles do la perfection chrétienne; ^'étaient de vrais philosophes, comme l'anli- juité les nomme souvent. Ils se séparaient Ju monde, pour méditer les choses célestes, pour contempler la grandeur de Dieu, mé- diter ses bienfaits, les préceptes de sa sainte loi et purifier leur cœur. Toute leur étude était la morale, c'est-à-dire la pratique des vertus, sans disputer, sans presque parler, sans mépriser personne : ils se cachaient Vax hommes autant qu'ils pouvaient, no cherchant qu'à jtlaire à Dieu; ce n'était que l'éclat de leurs vertus, et souvent leurs mi- racles qui les faisaient connaître. On no peut les soupçonner d'aucune espèce d'in- térêt; ils se réduisaient à mie extrême pau- vreté, gagnaient par le travail le peu iju'il leur fallait |)our vivre, et en avaient mémo de reste |)0ur faire l'aumône (287). Tels étaient les moines tant loués par saint Chry- sostome, par saint Augustin et par tous les Pères; et leur institut a continué plusieurs siècles en sa pureté. (î'est primnpalement chez eux que se conserva la [)rati(pje de lu |;liis sublime piélé. Cette piéié intérieure, plus commune d'.ibord eniro les Chrétiens, se renferma ensuite presque toute dans les ,(i«7j iLi-Lin, Disc, sur l'ilisl. CfcléifAiict, n. 5. S75 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. Ô7Ô uionaslèrcs. I.a dcvolion des moines était grande, simple cl solide.... Tels étaient ces moines si ostinu's des plus grands saints; de saint Basile (jiii entreprit de si lonys voyages pour les connaître ji.ir hii-mômo, et qui dit que, vivant comme dans une chair étrangère, ils montraient, par les etlets, ce ce que c'est que d'être voyageur iri-|)as et citoyen du ciel. Vous avez vu combien saint Clirysostome les mettait au-dessus des ftlii- losoplies païens, et comme il prit leur dé- fense contre ceux (|iii blâmaient leur ins- ■liiul, par les trois livres qu'il composa sur ce sujet. Saint Augustin l'ait leur éloge en divers endroits de ses ouvrages, principale- ment dans le traité Des iiuviirs de l'L'ylise catholique, où il délie les manichéens de lui contester ce (|u'il en dit (288). » C'est sur le sentiment de ces saints doc- teurs (jue nous devons former le nôtre. Ils étaient pleins de respect pour l'étal reli- gieux; ils le regardaient (omme une des plus grandes merveilles de la reliijion ; ils ■élaient persuadés (piécette sainte institution avait déjà rendu ù l'Itlglise, et lui rendrait encore h l'avenir les plus imjiortants servi- ces : aussi la défendaient-ils avec zèle contre les ennemis du dehors (jui osaient l'attaquer, et contr(î les catholiques ignorants ou pas- sionnés qui méprisaient une profession si utile et si honorable h l'Eglise. Y aurait-il de la sau'csse à [)référer au jugement de ces grands Tiommes les déclamations de nos pe- tits [)hilosophes, de ces vains discoureurs en j)olitique, de ces esprits frivoles et corrom- pu?, à qui l'état religieux no déplaît, (juc l)arce que le christianisme leur est devenu odieux ou incommode? Les grands exemples que donnèrent au monde les martyrs do la pénitence n'ont pas été, pour le reste des lidéles , un stérih; spectacle. La sainteté v\ la ferveur de ces admirables solitaires était un feu sacré (jue Dieu avait allumé au milieu de son Lgliso , et qui portail nu loin la chaleur et la lu- mière, (tétait une digue puissante contre le débordement des vices et des abus, qui, sans celte salutnire barrière, auraient inondé lout reuq)irede Jésiis-(>hrist. La vie do ces liomuies admirables (pii renoiiraienl à tout pour suivre Jésus-Christ, ijui méprisaient plaisirs, honneurs, richesses et lout ce (jui îlatte l'orgueil ou la si'iisualité des hommes, était, pour les autres Chrétiens, une exhor- tation continuelle et touchante : elle encou- rageait les forts, elle soutenait les faibles, elle causait aux lAches et aux sensuels une confusion salutaire. Il sullisait de jeter les yeux sur ces viclimes de la pénitence, pour se désabuser d(!s erreurs et des vanités du siècle, pour méjiriser ses injustes plaisirs et ses fausses promesses, pour se convain- cre (ju'il y a des biens ^)lus dignes de l'homme que ceux qui s'olfrent ici-l)as à ses regards, et (jui attirent sa cupidité. La sainteté extraordinaire des premiers fonda- teurs de l'état religieux , et de ceux qui oui couru après eux ilans cette pénible carrière, a produit les fruits les plus abondants : elle a été, pour toute l'Eglise, une source publi- (]ue de bénédictions el de grikes. « Des di- vers principes extérieurs des actions des hommes, dit un auteur célèbre , il n'y en a point de plus ellicace que les exemples : ils se répandent comme une odeur dans tous ceux (jui en sont témoins; ils pénètrent in- sensiblement juscpi'au fond du cœur. Il est rar(.' (pie Dieu donne à des âmes des grAces excellentes, el qu'il les remplisse d'un ar- dent amour, sans (pi'il s'en serve pour en- tlammer plusieurs cœurs, et |)Our produire ilans l'Eglise de très-grands ell'ets. (Juels changements Dieu n'a-t-il point o[)érés dans le monde {«r les saints fondateurs des or- dres religieux? Elciuibien l'odeur des grâ- ces (pie Dieu leur a faites s'est-olle étend ue dans l'Eglise? Y eut-il jamais une fécondité pareille à celle des grûces do saint Antoine, de saint Uenoîl, de saint liornard, de saint Fraii(;ois, de saint Domini(iue, de sainte Thérèse? el avec combien de vérité peut-on dire que toute l'I-^glise a été ro;uplie de Todeur de leurs parfums (289)? » Quelle esl l'injustice et la témérité de ceux qui décla- ment aujourd'hui av'ec tant d'aigreur contre lus instituts religieux, sans leur tenir aucun comj)te des biens iulinis qu'ils ont procurés à l'Lglise? A l'éclat de leurs vertus el de leurs exem- ples, les religieux ajoutaient le secours de leurs prières et de leurs bonnes œuvres ; et c'est un nouveau titre (ju'ils ont acquis à la reconnaissance do l'Eglise. La religion ne peut ni se conserver jjarmi les liommes , ni les sanctifier (jiie par la protection el la grâce de son divin fondateur. Mais celte pro- tection qui la soutient, el celte grAce (jui la rend féconde, ne sont promises (pi'aux priè- res de l'Lglise. Ces précieux dons descen- dent avec plus ou moins d'abondance' sur lu terre, suivant que les prières a(rées au ministère de In l>rière, alin que, j)ar leurs instances et leurs gémissements, elle ol>tienne celle giAce el cette vigueur spirituelle dont elle a besoin pour enfanter des jusies, pour détourner les périls (]ui la menacenl, ou pour en triom- pher; pour bannir de s(jn sein les abus cpii la souillent et les scandales (jui la déshono- rent, pour former des a(lorat(îurs en esprit et en vérité, j)our préparer à son époux un peupl(> parlait". Qu'ils sont donc chers ù l'Eglise CCS pieux solitaires, qui, unis par les liens d'une mftme charité et d'une même profession, lèvent sans cesse leurs mains j)ures vers le ciel I Ils fontù Dieu une sainte violence par leurs prières enllaînmées etja- 488) Fleiry, ilisc. 8, n. i. (289) Eisait de Morale. Explication de révavgile du lundi de la semaine iuinle, t. \1 m APPENDICE. — APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. 978 inais inleTompues: ils désarment sa juslice, ils convertissent son indignation en miséri- corde : ils prient, ils gémissent, ils rendent grâces au nom de tout le peuple tidèle § VI. — Les religieux sont très-utiles au reste des fidèles. Car il ne faut pas croire que pour avoir renoncé aux soins et aux sollicitudes du siè- cle, ils soient devenus distraits ou indiffé- rents sur ce qui intéresse l'Eglise. Ils l'ai- ment tendrement; ils prennent une grande part à ses biens et â ses maux : ils s'occu- pent de ses besoins; ils tremblent pour ses |)érils ; ils s'aflligent amèrement de ses per- tes et de ses malheurs. Du port de la soli- tude où ils sont en sûreté, ils voient avec une sainte frayeur les tempêtes qui trou- blent la mer et les dangers qui menacent leurs frères. Leurs mains paraissent immo- biles, parce (pi'ils ne tiennent ni la rame, ni le gouvernail; mais leur tranquillité appa- rente prévient le naufrage , écarte ou fait cesser la tempête. Nous apprenons de saint Augustin, que d'anciens hérétiques reprochaient aux moi- nes leur profonde retraite, leur renonce- ment universel à toutes les choses humai- nes; qu'ils les accusaient d'être devenus par-là inutiles à la religion et à la société. Que répond le saint docteur à ces déclama- tions aujourd'hui si communes? Eh l com- ment ne voyez-vous pas, leur dit-il, que l'inaction des religieux n'est qu'apparen- te (•290) ? En se séparant du commerce des hommes, ils rendent plus de services à la société, que la |)lupart de ceux qui y exer- cent diverses fonctions, qui en possèdent les dignités et en recueillent les avantages. Leurs prières continuelles, soutenues par la pureté d'une vie angélique, sont une source publique de grâces. Leurs exemples et leurs vertus sont un des principaux ornements, et une des [)lus |)récieuses ressources de l'E- glise, a Cotte réponse, dit Thomassin, est encore bien plus ellicace contre ceux qui accusent d'inutilité tous les religieux et les communautés qui ne s'api>!iquent pas au salut du prochain , quoique etfcclivement leurs exemples, leurs j)rières et leurs cha- rités contribuent bcaucou|) h l'édilication des fidèles, et (jue Uuliii n'ait pas craint de dire, que le monde ne subsistait (jne par leurs prières (291). » Les religieux et les solitaires sont dans le corps rayslifpie ce (jue le coiur et les en- trailles soiitdans le cor|)S naturel. Les aveu- gles cl les im[)rudent.s les comptent pour rien, parce (ju'ils ne les voient [tas. Des esprits frivoles les traUeiil d'hummes oisifs et inutiles ; mais les hommes sages et in- struits n'ont garde d'en juger ainsi. Ils sa- vent aue c'est de ces [tarties intérieures et ignorées que dépend le salut du corps. Sans (i'.)O) ( Viileutur nonndliis inoii.K'lii res liuinanas |ihis(|u:im oporU;l (li;scriiiss<-, non inlelli({<-nlllius (|ii:uitiiiii Bohis :iiiiiiiiis in oralioiiilMis pro.sil, <-t Vila ait cxr;iii|)liiiii. » (S. Am,., Dr morib. ï'.rclim.) {i*J\) < Il dubilaii iiun dcbeat ipsuruin uieiilis l'esprit de vie etde force qui endécouiesans cesse par des canaux secrets, les membres extérieurs ne pourraient remplir les divers, ministères que la nature assigne à chacun- d'eux; ils retomberaient aussitôt dans la langueur et l'engourdissement. Ou ils n'en- treprendraient rien, ou ils travailleraient sans fruit. Ce sont les solitaires qui attirent, sur les travaux des pasteurs, l'esprit de vie et de grâce dont dépend tout le succès du saint ministère. Leurs gémissements ren- dent féconde la semence évangélique. Ils se considèrent comme chargés de tous les be- soins de l'Eglise. Héritiers de l'esprit et de la profession des prophètes, ils invoquent sans cesse, sur le peuple de Dieu, la protec- tion et les grâces qui lui sont nécessaires. Ils sont oisifs en apparence, afin d'obtenir à ceux qui travaillent, le zèle, la persévérance, le succès. Ils paraissent loin du péril et de la mêlée ; mais ils tiennent leurs mains élevées vers le ciel, comme d'autres Moïse : c'est [)ar leurs prières et leurs instances, que ceux qui combattent contre les erreurs et les scandales du siècle reçoivent le cou- rage et la force dont ils ont besoin pour remporter la victoire. Ce n'est donc point sans raison qu'un saint docteur (292) appelle les premiers fondateurs de la vie monastique, les colonnes de l'E- glise, parce qu'en effet ils en sont le soutiea et la gloire. Ils l'ont édifiée par leurs exem- ples, ils l'ont honorée par la sainteté de leur vie, ils l'ont soutenue par la ferveur de leurs prières, ils ont infiniment contribué à ses victoires contre les ennemis du dedans et du dehors. Elle s'en est servie avec avantage pour repousser les entreprises de ceux qui voulaient ou corrompre sa foi, ou renverser sa discipline Etait-elle exposée à quelque grand orage? on voyait sortir de leurs dé- serts des hommes vénérables, blanclîis dans les travaux de la pénitence, supérieurs à tou- tes les craintes et h toutes les espérances humaines. Leur éminente vertu, soutenue par l'autorité des miracles, calmait les tem- pêtes qui agitaient l'Eglise et confondait ses ennemis. Plus d'une fois ils la sauvèrent contre les dissensions domestiques qui la déchiraient au dedans, et contre les persé- cutions étrangères qui la menaçaient au dehors. C'est dans les monastères (jue se sont for- més tant de saints évoques, tant d'illustres défenseurs, (|ui ont été, dans tous les lieux et dans tous' les siècles, sa consol'ation et son appui. Tels furent saint Basile, saint Cré- goire de Nazianzc, saint Chrysostome, saint Jérôme, saint Fulgence, saint Crégoiro le (irand et une infinité d'autres qu\ puisèrent dans la retraitedes lumièresabondarites, une généreuse liberté, un courage intrépide, et qui se |)ré()arèrent par les exercices de la vie monastique, aux travaux et aux combats ailiinc slarc miiiiduiii. * (Thomassin, pari, i, I. m, <;. '•2:>, ii.r, ) {i'M) « Ôiiidcigo iiarrnii M;irariiis, Arsciiios, Sc- r.i|)ioiies, cl tlictia * olii'X'ianiiii Clirisli iioiiiiiia • (S. lIltllO.N. 919 DICTIONNAIRE DES ADBAYES. 9K0 du saint minisiere. « 11 était ordinaire, dit M. Fleury, de prendre les plus saints parmi les moines, pour en faire des prêtres et des clercs. C'était un fonds où les évoques étaient assurés de trouver d'excellents sujets, et les abbés préféraient volontiers Kutilité t:énérale de l'Ei^lise à l'avantage de leur conuiiunau- té (293). ). Il est inutile d'en citer des exem- ples, parce qu'ils s'olfrcnt d'eux-mêmes en foule à ceux qui connaissent l'histoire de l'Ej^lise. Quels services l'Ile seule de Lérins n'a-t-clle pas rendus à la religion? L'Eglise de France lui doit une graïKle partie de sa gloire. C'est de cette célèbre solitude que sont sortis tant de pontifes recommandables par leur sainteté et par leurs lumières. E'é- tonnante lécondilé de cette terre jirivilégiéo attira longtemps l'admiration du ciel et de la terre (21)V). A quoi [)ensez-vous, me uiront peul-ôlro ici les détracteurs de l'état religieux, de re- lever avec tant de soin la sainteté des anciens moines? Leur ferveur est la condamnation et non l'apologie de ceux qui vivent aujour- d'hui. L'oisiveté, la mollesse, le relâche- ment de ces derniers, rapprochés de la péni- tence et de la régularité des solitaires cjui furent jadis l'ornement et la ressource do l'Eglise, n'en sont (pje plus inexcusables et plus révoltants. Je leur dirai h mon tour : Si les religieux ont dégénéré de leur premier esprit, gémissez de leurs relâchements, h la bonne heure; désirez sincèrement (juc les divers instilu!s soient rappelés à leur an- cienne ferveur; condamne/ les abus et ceux qui en sont les auteurs; mais ne censurez pas l'état en lui-même ; mais ne haïssez pas un religieux, précisément parce (ju'il est tel, et avant que d'avoir su s'il est lidèle à sa vocation, ou s'il en a violé les engagements; mais ne contribuez pas, par vus railleries amères, par vos injustes mépris, par vos in- sultantes exagérations, h décrier une [)ro- fession sainte et inlinimcnt utile à l'I^glise ; mais n'applaudissez pas h des opérations dont l'ellet est de renverser les monastères, et de faire évanouir tout espoir de rétablis- sement et de réforme. § VIL — Les relifjieu.r ont ('onscn(' les titres t les moniuiicnls de la religion, aussi bien (jHC les bonnes éludes. Les services dont nous venons de parler ne sont pas les seuls fjuo h^s instituts mo- nasli(pies ont rendus h l'Eglise, et qui leur ont ac(piis des droits aussi étendus que lé- gitimes «» :m1 reconnaissance. Ce sont les moines qui nous ont conservé et transmis les plus précieux monumenis de l'anliipjité ccclési,isli(|ue. Si les écrits des Pères, si les décrets des conciles, si les litres augustes qui sont aujourd'hui les remparts et la ri- l'hesse de lEglise , sont parvenus jus(pi'à cous, c'est par les soins et les travaux des (493) Fi.F.rnï, dis. 2, «i. .'.) (2'Ji) ( lii-aia cl IVlix insiila Mrinciisis, qii?n riiio p.irvula et plaiin rs>i' vidoaliir. iimiiiiiPiahih'S la- iiipii montes ad cd'iiiin niisi^à" r(>){iio.s( iinr il.Tr «.^l *V-A' exiniios nulril uioiia< liov, ri prx-ftinii>isïitiios moines. Sans les monastères, l'ignorance avec tous les vices qu'elle traîne à sa suite, serait devenue générale, et le renouvelle- ment des études aurait été impossible. C'é- taient les religieux qui, avant l'invention de l'imprimerie, transcrivaient et multipliaieni, par cet utile exercice, les exemplaires d'une foule d'ouvrages ecclésiastiques ou litté- raires, (jui sans eux seraient devenus rares, ou auraient absolument péri. Leurs biblio- thè(|ues furent des asiles publics, où tous les monuments (\u\ intéressent la religion et les lettres se réfugièrent alors, pour échapper à la dépravation du goût, à l'iiion- dalion et aux ravages des Barbares, h la fu- reur des guerres civiles ou étrangères. On doit regarder les monastères comme un des l)iincipaux moyens dont la Providence s'est servie pour conserver la foi de l'Eglise, sa tradition, sa discipline, ses cérémonies. El l'on se (latte de servir la religion, en deman- dant la suppression des instituts religieux I Et des hommes qui se disent Chrétiens, vien- dront nous demander froidement, à quoi sont bons les moines 1 Ouelle ignoiance ou quelle ingratitude l a La plupart des écoles, dit M. Fleury ('295), étaient dans les monas- tères, et les cathédrales mêmes étaient ser- vies par les luoines en certains pays, comme en Angleterre et en Allenuigne Or, je conq)te les monastères, entre les principaux moyens dont la Providence s'est servie, pour conserver la religion dans les temps les plus misérables C'étaient des asiles pour la doctrine et la jdété, tandis (jue l'ignorance, le vice, la barbarie inondaient le reste du monde. On y suivait l'ancienne tradition, soit pour la célébration des divins ollices, soit |iour la prati(jue des vertus chrétiennes, dont les jeunes gens voyaient les exemples des anciens. On y gardait des livres de plu- sieurs siècles, cl on en écrivait de nouveaux exemplaires : c'était une des occupations des moines, et il ne nous resterait guère du livres, sans les bibliothèques des monas- tères C'est la curiosité de ces savants abbés, le travail de leurs moines (pii nous ont conservé les livres de la bonne antiqui- té ecclésiastique et profane,... Le moino saint Augustin et les autres (jiie saint (îré- poire avait envoyés planter la foi en Angle- terre, y formèrent une école ((jui conserva les éludes, tandis (|u'elles s'alfaiblissaieiit dans le reste do l'Europe; en Italie par les ravages des Lombards; en Espagne par l'in- vasion des Sarrasins; en France | ar les guéries civiles. De cette école d'Angleterre sortit saint Honiface, l'apôtre de l'Allemagne, fondateur de l'école de Mayencc (29()). L An- gleterre donna ensuite à la Fiance le savant Alcuin, (|ui,dans sou école de Tours, forma les illustres disciples dont j'ai marqué dans l'histoire les noms et les écrits; de là viiit l'école du palais de Charlemagne, très-célè- pAn. Art>lal.. Iinin. 29.) t^iK'i) l'iniw, hhc. mrl'ïlnt. ecrlisiubl., etlc œuvre de- mande des hommes enUjrasés d'un zèle pur et ardent pour la gloire de Jésus-Christ et de son Eglise, accoutumés depuis longtcnq)S .^ porter le joug de l'obéissance, et à mener une vie dure et laborieuse; des hommes assez désintéressés et assez intrépides pour (piitler leur patrie, pour s'exposer aux fati- gues des plus longs voyages, pour braver les dangers d'un climat dévorant, et pour aller chercher au delà des mers ou dans des jégions lointaines, non de l'or ou des plai- sirs, mais un»' mort prématurée ou des in- lirmités considérables ; des iiommes, en un mot, qui n'ayant ni liens ni établissements îi conserver, ni projiriélés à ftiire valoir, ni héritage b amasser ou h transmettre, soient toujours prêts h voler partout où l'intérêt de l'Eglise et la loi de ("obéissance les ap- pellent. Toutes ces uiissions paraissenldonc essentiellement liées h la destinée des corps réguliers: la ruine des uns entraînera celle des autres. Le mén)c cou|) qui renversera les monastères ne peut man(pier de porter la désolation dans ces établissements qui honorent l'Eglise, et bii assurent l'auguste ciiactèrc de catholi(|ue. Et ne serait-ce pas un vrai malheur pour la religion, que dans le tem|)s même où elle fait de si grandes perles dans JEurope, par les ravages de l'in- crédulité, elle se vit encore privée d'une multitude d'ouvriers évangélit]ues dont elle a besoin pour se soutenir et pour s'é- tendre dans les autres parties de l'univers? Je sais bien ipie de jiareils inconvénients ne toucheront guère cette multitude de per- sonnes de tout sexe et de tout rang (pie l'incrédulité a j)erverties , ou (jui, sans adopter ex|iressément aucun système d'im- |)iété, n'ont pour la religion et pour tout ce (juiy a ra|)|)orl, qu'une absolue indilférence : aussi n'est-ce |)as à des hommes de ce ca- ractère que nous otTrons ces rétlexions, mais h Nosseigneurs les évèqnes de France, au clergé du second ordre, (pii aiment et hono- rent la r0arco qu'il faudra coidier h un seul des fonctions et un travail auxquels le zèle de [)lusieurs aurait eu peine à sutTirc; et il n'est que trop certain que les instituts religieux, en suc- combant aux attaques (pii leur sont livrées de toutes parts, laisseront un vide atlligeaul et dillicile à remplir. 5 I\. L'instruclion des peuples souffrirait beaucoup de la suppression des iiisdlula religieux. La religion ne se soutient et ne se transmet que par les mêmes moyens qui ont servi «^ son établissement, c'est-à-dire |»ar l'ensei- gnement et la prédication de la parole. Co serait la déiruirc, (lue de lui ravir ses mi- tiislres, ou de leur fermer la bouche. C'est donc l'alVaiblir et lui nuire, (pie de reiulro la prédication de la saiike doctrine plus lare et plus iMqiarl'aile ; c'est exposer beaucoup de lidèles à perdre de vue les vérités chré- tiennes et les maximes de l'Evangile ; c'est préparer les voies h l'ignorance et à tous les maux (jui en sont la suite. Mais si l'in- struction des fidèles, la conservation du dépôt sacré, l'enseignement et la défense de la tra- dition intéressent essentiellement la reli- gion, [leut-on nier (jue les religieux ne pren- nent à ces fonctions si nécessaires une part tiès-abondante ? No sortons point de la ca- pitale, où le clergé séculier est si nombreux; et jetons un cou[> d'œil sur la liste des pré- dicateurs destinés à remplir les diverses stations de l'Avent ou du Carême. Un petit nombre excepté, tous les autres sont des religieux. Qui les remplacera, si le projet pour leur anéantissement ne rencontre point d'obstacle dans son exécution? Les pasteurs ordinaires, dit-on. Mais dès aujourd'hui ils le feraient, s'ils le pouvaient. Car il faut le dirr> ici, puisqu'aussi bien on le dissimule- (ÔOO-l) TuOHASsi.N, Disc, pari, t, I. iii,c. 18, n. 2. 985 APPENDICE. —APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. 986 rail en vain : On n'emploie les religieux qu'à regret ; si l'on pouvait se passer d'eux, ijs seraient bientôt réduits à l'inaction, puis- que trop souvent, malgré la jiénurie des mi- nistres et les besoins pressants du troupeau, on dédaigne leurs services ; on les traite avec hauteur; on a toujours à leur égard le ton impérieux et menaçant. Il n'y a que l'im- puissance où sont les pasteurs ordinaires de suflire par eux-mêmes à tous les devoirs dont ils sont chargés, qui les détermine h partager avec les réguliers quelques-unes de leurs fonctions. Elles seront donc ou aban- données ou mal remplies, si les instituts re- ligieux viennent à périr. Mais , direz-vous, les instructions publi- ques faites par les réguliers ou par d'autres chargés du ministère de la parole, sont si imparfaites et si vicieuses, que la suppres- sion de ces exercices serait peut-être un bien ; ou le mal , si c'en est un, serait peu digne de nos gémissements : si les religieux n'ont point d'autre titre à nos regrets , on lient voir sans émotion les projets qui ten- dent à les affaiblir ou à les détruire. J'avoue (pie celle fonction si sainte et si sublime n'est pas toujours, à beaucoup près, ce qu'elle devrait être. Des déclamations froi- des et puériles, de vains jeux de mots, une ridicule affectation de be! esprit, des défauts plus grands encore, ne dégradent que trop souvent le ministère de la parole. Mais il est encore des prédicateurs qui annoncent avec dignité les vérités évangéliques (302), qui contribuent à conserver et à transmettre le dépôt que nous avons reçu de nos pères ; qui em[)êchent par une réclamation publique ei non interrompue, que les maximes mon- daines ne prévalent contre les règles de l'Evangile : et l'on ne craint point d'assurer que ce serait un njalheur public que de ré- duire au silence une multitude de bouches qui s'ouvrent tous les jours pour rendre té- moignage cl Jésus-Chiist , à la vérité de sa doctrine, à la ()ureté de sa morale, à la gran- deur et à la certitude de ses promesses. Mais [)0ur prévenir ce malheur, il faut con- server les monastères, où les pasteurs trou- vent encore des ressources. Hélas 1 avec tous ces secours la religion est [leu connue, et les fidèles sont mal instruits : ils en igno- rent l'esprit, les titres, les preuves et les fondements. Lés vains sophismes de l'incré- dulité les éblouissent souvent et les renver- sent. Des conversations imprudentes, des leclurcîS dangereuses, les. discours empoi- sonnés u'un libertin les jettent d'abord dans le doute, et par le doute les conduisent à une entière infidélité. Semblables à des sol- dats nus et sans armes dans un jour de c.om- l)at, lesf)lus faillies traits (ju'une instruetion solide eût repoussés et njis en poudre, les blessent cl leur donnent la mort. Ils perdent sans regret le trésor de la foi , parce qu'ils n'en ont jamais connu le prix. En un mot, l'ignorance est aujourd'hui un des plus grands fléaux nui affligent l'Eglise. C'est à ces ténèbres volontaires que l'irréligion doit une grande partie de ses funestes succès. t' Après cela, que ceux qui déclament sans cesse contre les religieux nous disent si l'ins- truction des peuples, et les intérêts de l'E- glise n'auraient rien à souffrir d'une sup- pression qu'ils désirent avec plus de chaleur que de lumière. Eh 1 avec la ressource qu'of- frent les monastères, l'instruction est si imparfaite et si insufTisante 1 Malgré les ef- forts réunis du clergé séculier et régulier, la religion fait tous les jours de si grandes pertes! l'incrédulilé étend si fort au loin ses ravages ! que sera-ce donc quand l'Eglise aura perdu une grande ji coniinuii que d(;|ilorat)l(;; iiMJs nous fil »p|)t'|oii.s ICI .m iogirniciit «in imltiic : C!>l-C(; paruii les ic,(uliers ou ilani U: i U^m*; scculitT que l'on trouve ces orateurs roontlains aNiilcs du gloire, plus altcnlifs à tain- Iniller ii>iir cKp il (|u'i^ iiiniMilie siolidenienl le innple lidcio; doiii l<'s tlis- COMis la^Uieux ircxnleiit (lu'niie sl<';iile ndiiiiialioii des iiiondaiiis, ou le f^éinibsenieitt des ;^<'iis ilc bien? Celle qnchlion est lac Ile à rcboudre. 9i7 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 988 eVle ne peut Gire satisfaite que par l'entier rciiveFS(Miierit de la religion, de ses dogmes, de ses mystères, de son culte; elle veut régner seule, et le faire sans oljslade ; elle s'irrite contre tout ce qui veut lui donner un frein, ou réprimer ses entreprises. De- là son décliaînemcnt contre les prôtres , et surtout contre les religieux. Malgré sa lierlé, l'Ile s'abaisse sur ce point jusqu'aux i)lus grossières iniiires, et aux satires les plus indécentes. L liumaiiitédont elle fait parade, la tolérance universelle dont elle parle avec tant d'ostentation, l'ahandonnent ici, et sunt remi>lacées | ar des fureurs dont la douceur de nos nucurs send)lait devoir nous garan- tir toujours. Elle pardonne à toutes les sectes leurs erreurs et leurs vices ; aux adorateurs iiièmes des idoles leurs su|>erstitions ab- surdes ou impures; mais elle ne saurait pardonner aux religieux leur |)rofession , n-i iiiôme leur liabil. Il ne sort pas de ses nteliers une misérable brocliure , où l'on ne remarque un chagrin, une animosité, \m aclia'r:iem(înt contre les religieux, qui étonne : ils y sont traités de siupides^ dln- sectes, de wisérablcs , d'Iionmies pernicieux à la soiiété, indignes d'avoir aucune pari à se> bienfaits. Eli ! I>our(iuoi donc une philoso|)]iie qui nous vante tant sa bienfaisance, qui vient, dit-elle, adoucir nos mœurs et prêcher aux hommes le sujiport mutuel, n'a-i-ello pour les religieux que des atrocités et des empor- tements ? (ju'ont donc fait les habitants des cloîtres, pour perdre tout droit à sa tolé- rance? On ne p(;ut nier pourtant, h moins d'avoir renoncé à toute bonne foi et h toute éipiité, (|u'il n'y ait dans les corps régu- liers des hommes honnêtes, vertueux, sen- sibles, bienfaisants, instruits même dans les sciences (|ue nos philosophes préfèrent li toutes les autres; des citoyens, en un mot, cpii n'ont [)ci(lu ni les droits, ni les senti- ments (Il ;nt celte honorable dénomination ré- veille l'idée. Si dans le nombre des lecteurs, il y avait (luclipie esnrit assez prévenu pour douter de ce (jue j avance , je l'exhorte à en faire l'épreuve, et h préférer aux décla- mations aigres et violentes de nos esjirits forts, son examen cl son expérience : il verra, avec surprise, combien il avait eu tort de juger sur de vaines apparences, ou jilulùl de ré|)éter, avec une aveugle con- iiance, ce que disent là-dessus dcsTiomtues mal instruits ou pas>ionnés. l'-ncore une lois, cpielle peut être la raison du déchainement si persévérant et si universel d<> la part des incrédules contre l'état religieux? l'ourtpioi (•ctt(! philosophie nui alfccte si souvent un air de douceur et (le modération, devient-elle intolérante et inhumaine aussilcM (ju'il est (juestion des uinincs? Si son pouvoir égalait sa haine, elle renverserait tous leurs établissements; elle les dévouerait [lour toujours à rop|)ro- bre cl h la misère. Celte aversion paraît d'abord fort extraordinaire ; mais quand on y regarrle de près, on en trouve sans peine !e motif ou le prétexte. I/imrédulilé , comme on vient oe .e ûire, a enire|rris d'opérer parmi nous une révolution dans les idées religieuses. Elle vient, dit-elle, briser les fers que la superstition avait donnés à la raison, renverser l'empire des préjugés, dé- livrer riiomme du joug incommode de la religion, le rassurer contre de vaines ter- reurs qui lui ravissent ses plaisirs, ou qui les empoisonnent. Tout ce qui contrarie ses vues, l'irrite et la met en fureur : elle no soulfre (pi'avec une extrême impatience co qui s'oppose à ses projets, et en recule l'exé- cution ; car elle est pressée de jouir du fruit de ses travaux, et de la gloire de son trioiii- l)he ; aussi emploie t-elle toutes sortes do moyens pour accélérer le moment où le christianisme, ayant disparu avec ses dogmes obscurs et ses préceptes incommodes, on verra régner à sa place les consolantes maximes de la nouvelle philosophie. Faut-il donc s'étonner que les instituts religieux soient l'objet de son aversion? elle ne peut se le dissimuler; tant (]uo ces l)ieux établissements sul)sisteront, elle n'a î)oint consommé son œuvre. Les monastères sont comme autant de citadelles dans le |)ays dont elle a entrepris la conipiôte. Situés dans tous les lieux du royaume, ils no peuvent maïKpier d'intluer sur ro|)inion pu- bli(|uo. Tant que les peup.les conserveront du respect et de la conliance pour ceux qui les halulent, les dogmes et les prétentions de la nouvelle philosophie ne leur parji'- tront dignes (pie de mépris et d'horreur. Eé devoir, riionneur, l'intérêt s'unissent |)0ur engager les religieux à élever leur voix contre les ennemis de !a foi. Ils connaissent parfaitement les dispositions de l'incrédu- lité à leur égard ; et ipiand des motifs supé- rieurs no leur feraient j>as un devoir pres- sant de réclamer contre ses entre|)rises, de les dénoncer h l'Etal et à l'Eglise, la crainte seule des maux ciui les menacent, si (die venait à triompher, sulllrail pour les réveil- ler de leur engourdissement, et les rendre attentifs aux démarches de cette p!iiloso[)hio impie et turbulente. Aussi n'a-t-olle rien oublié pour décrier les religieux, pour les rendre méprisables et odieux, et par ce moyen préparer les voies à leur anéantissement. Sa haine de- vrait faire leur sûreté : son- animosité, ses invectives, ses emportements sont une preuve publi(iue cpie la cause des religieux est étroi- tement liée, de l'aveu inôine do leurs plus ardents ennemis, à celle de l'Eglise; que, pour porter à la religion des coups elli- caces, il faut commencer par all'aiblir ou éteindre les instituts monastiques. Quel est^ donc l'aveuglemenl et*rimprudence de ceux qui, ne pouvant se dissimuler les progrès rapides et etfrayants que l'impiété fait parmi nous, osent encore, au nom de la religion, désirer ou demander la .suppression des mo- nastères? C'est entrer dans les vues de nos incrédules, concourir à leurs desseins , tra- vailler pour leurs intérêts, "que de décrier l'état religieux, de le donner en spectacle, de lui faire j»crdrc la con(ianosenl h voir sans émotion les()lus violentes entreprises contre les mi- nistres delà religion, h les désirer ujùme, à y appl.'uidir d'avance, h soullVir impaliem- nu-nf les délais. Quand une fois ces nouveaux sy>lèu:es auront perverti les dill'érente* classes ^Ivs citoyens; (pie la multitude dans tous les Etats sera animée de l'esprit «pii transporte les fanali(]ues ap('')ires de la phi- losophie, (jue deviendra dans ce royaume la religion avec ses ministres? l/iiuervalle ijui nous sépare de ce terme fatal ne paraît pas considérable. Les anciens principes lut- tent encore, (pioique faiblement, contre les funestes innovations de l'incrédulité ; mais les mesures (pio l'on prend pour allermir ceux-là n'ont aucune jiroporlion avec la chaleur et le zèle qui s'ell'orcent do faire prévaloir celle-ci. La digue s'entrouvre de toutes parts, et nous sommes menacés d'une inondation générale fi \l\. — Intrrcls qu'ont ics cvéqucs ac leni au secours des corps réguliers. Au milieu de ces secousses ititernes qu agitent les esprits, (pii changent les an- ( ienncs idées , qui , sur les objets les plus >acrés, font prendre une autre direction î\ l'opinion itubliipie, et e, on s'endort dans une entière sé- curité; on voit sans inquiétude et sans effroi tous les [irincipes se perdre ou se corrom- pre, l'irréligion, iière de ses succès, devenir de jour en jour plus entreprenante. Qu'on examine avec quelque attention le terme d'où nous sommes partis, il y a vingt-cin(j ou trente ans, et celui où nous nous trou- vons aujourd'hui. C(Hte comparaison est vraiment eifrayanto; l'espace que nous avons parcouru est immense; une impulsion se- crète, formée |)ar le concours de plusieurs causes, a visiblemeiil déplacé le corps poli- tique. Nous avançons ù grands pas vers la libeitéet la lumière, disent nos esprits forts: nous courons vers 1 abîme, disent les hom- mes sages et i-eligieux ; si (juchpic ressource inatieiidue ne suspend le mouvement (pi i nous entraîne;, nous loml)erons juscju'au fond du précipice. Dans tous les temfis il y a ou des abus et des désordres; mais on en gémissait, f)n les avouait du moins, on sentait le besoin d'une réforme. Qn ne suivait j)as toujours ce que (Ô04) DiclionnuiTP uuivfr»et des ncienrex, e.U:, mi liibliolhi'qnc de t'Iioinnic d'I'.liit et du ciloijeii, «lis- cours piétiininairn, |>:ig. •">(), 4^, 47), il: cl t. I, p:ig. 'Iliî, 157, l.')-i, 1.'»'. Oiivnigt; propose- [i;»r >b:io(:tiplii>ii pli il- sit'iir i'aiM kui:( Ui;. doiii I).-.-, di-i.x la religion enseigne ou prescrit, maison conservait du respect pour elle, Lespassions souillaient les mœurs, mais elles*é[)argnaient les principes. Mais aujourd'hui le mal a'bieii fait d'autres progrès; la règle elle-même est attaquée, traitée de préjugé, méprisée comme un joug inutile. Un Vil épicûréisme, déguisé sous des noms moins honteux, a remplacé dans la plupart des cœurs les principes de religion. Les âmes dépravées par l'incrédu- lité se resserrent dans le cercle étroit de l'intérêt pers'onnel ; la probité s'écroule avec la religion; les vertus sociales ne sont plus qu'un vain nom ; le zèle pour le bien public est devenu non-seulement rare, mais pres- que ridicule ; l'humanité que prêchent nos faux philosophes a éteint tout patriotisme. Ce n'est pas assez pour eux d'inspirer une entière indifférence pour l'Etat où la Provi- dence nous a fait naître, et pour le souve- rain qui le gouverne ; ils sèment encore des principes de révolte; ils ne voient dans les rois que des atlroits usurpateurs, que la force seule a élevés sur le trône, et que la force aussi peut en faire descendre. Ils ré- pandent avec une activité incroyable ces dangereuses maximes, que c'est du peuple, et non de Dieu, que le monarque tient sou autorité; qu'il n'est que le serviteur et le mandataire de sa nation ; qu'elle est endroit de lui demander compte de son administra- tion ; de révoquer une commission passa- gère; de punir par la destitution, non-seule- ment les prévarications, mais la seule négli- gence (30i) de son représentant; de le chas- ser du trône, de transporter à un autre la couronne , suivant ses intérêts ou ses ca- prices. Si l'on continue à dissimuler les progrès et les ravages de l'incrédulité; si l'on souf- fre qu'elle renverse les maximes saintes qui érigeaient aux souverains un trône inébran- lable dans la conscience de leurs sujets; si on laisse germer dans les esprits naturelle- ment amoureux de l'indépendance, des sys- tèmes hardis et séditieux, il ne restera bien- tôt plus, pour contenir les peuples dans l'o- béissance, d'autre frein que là force et la terreur. Mais la force, quand elle est seule, est la plus faible des barrières; c'est une digue (jui ne suspend un moment le torrent, «pjc pour donner lieu, quand elle est rom- j)ue, à de plus grands ravages et à une inon- dation plus générale. Notre nation est peut- êlre moins cajiable que bien d'autres do se renfermer dans un juste milieu. Si l'on réussit h lui persuader qu'elle a vécu jus- ipi'ici dans l'avilissement et sous le règne de la superstition, il est i)ien h craindre qu'elle ne soite de cette piéleiidue servi- tude , (pie pour se livrer aux désordres do r;ni.ircliie. « 11. s'est élevé au mili(!u do nous, disait, il y a ciueUiues années, le miiiLstèro public (305), une secte impie et audacieuse ; |)icmi»'rs lonir^s se (iislrilniciil. (7)0^) lliWiiiisitdiie de. M. Scj^u-cr, avorat général au pitilcriiriit, (ouU'S ka cliaiiihrcs assemblées, lo IK aoiil 17""" m DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 9(1(5 €lle a décoré sa fausse sagesse du nom de philosophie, ses partisans se sont érigés en précepteurs du genre humain. D'une main ils ont tenté d'ébranler le trône , de l'autre ils ont voulu renverser les autels. Leur ob- jet était d'éteindre la croyance, de faire prendre un autre cours aux esprits sur les institutions religieuses et civiles; et la ré- volution, s'est pour ainsi dire, oi)érée. Les prosélytes se sont multipliés; leurs maxi- mes se sont répandues ; les royaumes ont senti chanceler leurs antit|ues londen)eiits : et les nations, étonnées de trouver leurs principes anéantis , se sont demandé par quelle fatalité elles étaient devenues si dif- férentes d'elles-mêmes... Ils se sont achar- nés à détruire la foi, à corrom|)re l'inno- cence, à étoulfer dans les âmes tout senti- ment de vertu... Cette secte dangereuse a employé toutes les ressources; et pouréten- tlre la corruption, elle a empoisonné, |>our ainsi ilire, les sources pubiupies. F.ntiu la religion compte aujourd'hui pres(jue autant il'enncmis déclarés (|ue la lillérafure se glo- rille d'avoir iorméde prétendus pliiloso[)hes : tJt le (jouvenicmoit doit trembler de tolérer dans son sein une secte ardente d'incrédules, tjui semble ne chercher (ju'à soulever les peu- pla sous prétexte de les éclairer L'anar- clii(.' et rindé|)endance sont lu goullre aifrcux. où l'impiété cherche à précipiter les nations, et c'est sans doute pour remplir ce funesio i>rojet, qu'elle s'occupe de|)uis longtemps h dénouer no'ud à n(Bud tous les liens qui allaclient l'homme h ses devoirs.... Jille est convaincue d'être autant V ennemie des peuples et des rois, que de Dieu même. » § X1V\ — VElat a nn trrs-rjrand intérêt à protéger les ordres reliyicur, et à les sauver du péril qui les menace; les religieux sont un obstacle au progrès de l'irréligion L'impiété est donc funeste aux empires; elle est pour eux une sour(;ede troubles (!l as être la source?L'Etat adonc un intérêt três-pressant à sauver la religion du naufrage qui la me- nace, et h étoulfer pronqitement le monstre de l'incrédulité (jui s'ell'orce de dévorer noire patrie. II a le même intérêt à conserver, h alferuiir, à proléger tout ce qui peut s'o|)po- ser h ses ravages. Or, nous avons prouvé plus haut, que les religieux servent utile- nïent la religion, notamment en c(! qu'ils contribuent d une manière ellicace à refious- ser les atlaijues de rim|)iété. Uépandus dans tous les lieux du royaume; parfailement unis de sentin)ents et d'intérêts sur ce point essentiel ; engagés par honneur et jiar devoir hcondjattrede tt)utes leurs forces les ilogmes Iternicieux de l'irréligion, ils sont irès-pro- pres à démascjucr sesartilices, h détruire ses sophismes, 5 prémunir les peuples contre cette funeste épidémie, à prévenir les maux qui ne manqueront pas de fondre sur l'Etat, si jamais la religion en est bannie. Se peut-il que ceuxfnii se gloritient d'aimer l'un et (h; res|)ecter l'autre, osent se |)ernietlre de mé- priser les religieux, et de les traiter d'hom- lues inutiles? § XV. — Les religieux détournent par leurs prières les fléaux qui menacent l'IUat. Si, comme le i)ense et le prêche une aveu- gle philosophie, l'univers était l'ouvrage du hasard ; si le sort des enqiires dépendait uni- quement de la puissance et de la sagesse des hommes ; si les biens et les maux, la prospé- rité et les revers n'étaient (jue le résultat do leurs passions ou des k)is aveugles de la na- ture; en un mot, si Dieu ne |trenait aucun soin des choses humaines, et qu'il n'y eût rien à atteiîdre de sa bonté, ni à craindre de sa ji:slice ; dans cette étrange hypothèse, dis- je, on pourrait peut-être avancer (jue les re- ligieux sont inutiles au monde, el(|ue l'Elat n'a aucun intérêt à conserver un corps d'honuncs qui ne contribuent en rien à sa défense ni à sa prospérité. Mais les personnes qu'on a ici en vue délestent cette erreur non moins insensée (ju'impie. Elles sont bien per- suadées (|uc Dieu'- voit tout, préside à tout, dispose de tout dans l'i.inivers, selon ses vues do justice ou de miséricorde; (jue les causes secondes ne sont (pie le voile ou l'ins- trument de ses .secrètes opérations ; (juo c'est (le sa main supérieure (pie partent les biens et les maux, la prospérité et les r(!V(M-s qui relèvent ou ipii renversent les empires. C'est Dieu, en elfet, et non des causes aveugles ou imaginaires, (pii appelle, (piand il veut, la famine, la contagion, la guerre, comme les ministres de ses vengeances, et les arrête (piaiid il lui plaîl. Avec la même autorité, il substitue i\ ces lléaux l'abondance, la pros- |)éiité, la (>aix. C'est lui qui accorde les ros- y97 APPEiNDICE. —APOLOGIE DE L'ETAT REL'.SIEUX 99^ sources, les victoires, les succès. Aux uns, il (ioiine la prudence, le conseil, des vues sa- lutaires, la présence d'esprit dans les acci- dents inopinés, la^fécondilé des expédients : il leur ins|)ire le 'courage, des résolutions fortes avec la confiance pour les exécuter. Il Ole aux autres la prévoyance et le discerne- ment des moyens utiles : il les abandonne à l'irrésolution, au découragement, à l'épou- vante : il les frappe d'un esprit d'étourdisse- ment et de vertige, et il fait servir les pas- sions mêmes et les vices des injustes à l'ac- cuHJplissemcnt de ses décrets adorables (30G). Si ces vérités sont indubitables; si c'est Dieu qui préside à tous les événements; si les fléaux publics ne sont que les ministres (le sa colère; si la prospérité et l'abondance sont des fruits de sa bonté; si la sagesse, la justice, la modération dans ceux qui gouver- nent, le respect, la soumission, la fidéliltS dans ceux qui obéissent, sont des dons, y a-t-il rien de plus utile et de plus nécessaire à un Etat, que d'avoir dans son sein beau- coup de personnes agréables à Dieu, atta- chées à sa loi, appliquées sans cesse à fléchir sa colère, h lui offrir, au nom de leurs con- citoyens, un sacrifice continuel de louanges, de i)rières, d'actions de grâces? Les iniquités (lespeui)les n'allument que trop souvent sa justice : elles seraient punies par des ren- versements et des catastrophes terribles, si des hommes voués par état à la prière, à la retraite, à la mortification, ne détourn.iient ces malheurs par leurs gémissements et leur |)énitence. Le peu[)le d'Israël avait irrité le Seigneur par des murmures impies et les plus horribles prévarications : il allait être consumé par le feu de sa colère, et devenir, pour la postérité, un exenq)le terrible de la sévérité de sa justice contre les ingrats et les rebelles, lorsque Moïse, par ses supplications et ses instances, détourne l'orage, apaise le Seigneur, et convertit son indignation en mi- séricorde. Les dix tribus étaient excessivement cou- pables : au schisme et à l'hérésie elles avaient ajouté des crimes qui avaient mis le comble à colle double juévarication. Une sé- cheresse de plusieurs années, avec la famino et l'affreuse misère qui en est la suite, fut la verge dont Dieu se servit pour châtier co |)cuple apostat. Il ne faut j>as douter que les iaiix j)oliti(pies de <;e temps-là ne cherchas- sent, (Jans le jeu des causes secondes, la raison de ce redoutable fléau qui désolait leurs pro- vinces, ou (ju'ils n'aitiibuassent au hasard des maux dont la cause leur était inconnue. Mais In religion nous n[)prcnd que c'est par l'ordre exprès du Seigneur que le ciel est «levenu d'airain, cl (pi'il refuse ses inlluen- c(;s. Kilo nous apprend aussi fpj'un saint profihète, haï et méprisé, a été chosi de Dieu pour exercer ses vengeances. Sa parole (300) F.xplication du livre des Hui$, par M. d'As- iK.i.i>, préfarc (">07) I Si reiçiilaris vIkciI obscrvarilia, cl iiumc- nis iiionaclioniiii [h:o piopilio aii;{i:)>itiji , cl niuii- iliis pi;r eoiiiiii oralioiies oiiiiiiliiis rarchil loala- ^ùa. » (Co)ici/ ÀHtjHstodini., an. 07U.) menaçante est tombée sur la terro comrno une flamme terrible, et a porté de tous côtés la stérilité et la désolation : au moment mar- qué, elle ramène la fécondité et l'abon- dance. C'est ainsi que des hommes, comptés pour rien par les mondains, sont-pourtant, en un sens, les arbitres des royaumes, parce qu'ils sont les amis de celui à qui tout obéit, qui commande aux éléments, qui est l'auteur et le maître de toute la nature, le [principe et le dispensateur de tous les biens. C'est à leurs prières et à leurs bonnes œuvres que les empires doivent souvent, sans le savoir, la paix et le bonheur dont ils jouissent. Nous en voyons une foule d'exemples dans l'his- toire de ce peuple fameux que Dieu avait choisi entre toutes les autres nations, et dans lequel il a réuni, comme dans un grand ta- bleau, les traits les plus manjués de la con- duite qu'il tient dans le gouvernement de l'univers. Ce qu'il exécutait à découvert dans le peuple juif, il l'opère, dans les autres nations, d'une manière aussi réelle, quoique moins sensible. Les gémissements et les prières des justes ne sont pas moins efficaces aujourd'hui qu'ils ne l'étaientsous l'ancienne loi Si des solitaires pieux et fervents n'at- tirent plus, comme les prophètes j une pro- tection miraculeuse sur les em[)ires dans les- quels ils vivent, leurs saints gémissements et leurs instances ne sont pas pour cela inu- tiles. Les conciles eux-mêmes reconnaissent que rien n'est plus capable d'apaiser Dieu, de détourner de dessus la tête des peuples les fléaux et les châtimenis dus à leurs cri- mes, que les prières et la pénitence d'une multitude de religieux fervents, appliqués jour et nuit à lever des mains pures au ciel, à s'offrir à la divine justice comme des vic- times publiques d'expiation. Aussi ces sain- tes assemblées ont-elles toujours employé leur autorité et leur zèle, non h détruire les monastères, mais à les affermir, à y faire re- vivre les observances régulières; elles es- pèrent que cette réforme [jrocureraà l'Eglise et à l'Etat les plus solides avantages (307). Saint Grégoire le Grand , en parlant des religieuses de Rome, (jui y étaient au nom- bre de treize mille, dit que leur vie était si pure, si sainte, si agréable à Dieu, que Home leur devait son salut; et que si leurs prières et leurs pénitences n'eussent adouci la co- lère du ciel, nul habitant de celte grande ville n'aurait écha{)pé au glaive des Lom- bards (308). Viï religieux instruit do ses devoirs et attentif à les remplir, ne sépare point l'E- glise de la république; il sait que tous les événements, même tem[)orels, sont liés au salut; que tout ce qui arrive aux enq»ires ,'t môme aux particuliers, est ou chûtimenl, ju miséricorde ; que les personnes q\i\ ont (508) 4 Ilarum vcro viia lalis est, alqiie m tan- luiii lai rymig cl alislinciilia districlu, iil crcdamis quia si ipsa;iioii cssciil, iiiillus iiu.slrii:ii jaiii pcr lot aiiiios iii lioc loco siil)!iislci'C intcr Longobardoriini jjja-iios noluissct. » (S. Oiitc. agn., I. vi, e\ni>i. 2fi. dictionnairp: des abb.vyks. iOOO été affinncliios dos soins pun.ics et des af- faires séculières pour se dévouer à un mi- nistère plus sublime, sont oblij^ées d'attirer sur l'Etal et sur les didércntes |)arties (lui le (.oiiiposent, la protection du ciel et les bénédictions de la grâce ; de s'opposer, au nom de leurs frères, à une tro[) juste colère, qui laisse régner dans un em|)ire l'iuipru- •l(!nce, l'injustice , la fraude , la violence , btrsipic les pécliôs publics ne sont pas com- battus par des géiiissemenls dont la voix soit plus forte et plus elKcacc. 11 prie tionc, sans inlerru()lion, pour les armées, pour les con- seils publics, pour les tribunaux où l'on rend la justice, pour l'exercice de l'autorité légitime, pour la |)aix des provinces, pour le re[)os des familles , pour le bonheur et l'intérêt leui{)orel de tous les particuliers. Et ce sont des liouimes de co caractère, qu'on ose représenter comme inutiles à la patrie ! § XVI. — Il y 0 encore dans les corps régu- liers, nombre de siijels animer de t'espril de leur état. Vous prenez le change, me dira-t-on ; des religieux fervents et tidèles à leur vocation sont utiles à la société, aussi bien nu'à la religion : qui en doute? Mais de (juelie uti- lité peuvent être pour l'Eglise ou pour l'E- tat, i\QS hommes ignorants ou vicieux , li- vrés à une honteuse oisiveté, vivatit dans la mollesse, et souvent dans le désordre? Et à ces traits, peut-on ne |)as reconnaître les religieux de nos jours? Ils ont absolument dégénéré de leur premieres[)rit : leur reld* chôment général et incurable est un scan- dale public, cpii fait blasphémer la religion et déshonore l'Etat, (^est donc servir l'un et l'autre , que de détruire des institutions corrompues, qui en sont ro|»|aobrc. Ainsi, (juiconque jugerait des instituts nu)- nasti(|ues par la multitude des voix confuses (pii s'élèvent contre eux , serait tenté de croire (juc cette profession, jadis si féconde en hommes saints et savants , n'ollre |)lus aujourd'hui (pie le dégoùlanl spectaile d'une allreuse ignorance et d'une dépravation con- sommée. Les mauvais religieux n'étant tels que [lar le dégoût de la retraite, de l'étude, des occupations sérieuses, par l'envie de se produire et de chercher au dehors dans des liaisons, ou dangereuses ou inutiles, des consolations et des plaisirs (juc la solitude ne leur olfre plus, le monde les a toujours sous ses veux : il est témoin do leur dissi- pation, do leur légèreté, de leurs manières toutes profanes, de leurs faiblesses , de leurs tiéréglemonts. Il entend leurs discours, plus capables (pieltpicfois de déshonorer la reli- gion et l'état monastiipie, (pie leurs actions scandaleuses. Les bons religieux , au con- traire, se cachent au monde, h propcution de ce (}iic la licence de leurs indignes con- frères devient plus hardie , et ([ue la mali- gnité du ^siècle est plus enijiorlée ou plus générale. Ils gémissent , dans le secret, sur des maux qu'ils sont forcés de voir, et aux- quels il ne j^euvcni apporter de remède. Ils cherchent, dans la méditation des, ivres saints, la consolation dont ils ont besoin au miliiVi de tant de sujets d'amertume. Ils fuient le siècle, de peur de partag(!r l'opprobre (jue tant de religieux dissip(^S ont attiré sur la pr()l'ession monasti(iue. Et parce que ces re- ligieux fervenis ne se nujntrent plus, ou ne le fou' que rarement, un monde aveugle el téméraire croit (pi'il n'en existe |)lusde tels. Ne voyant que les religieux déj,'oaiés des observances régulières, et jugeant par eux de tous les autres, il conclut (jue le cloilre n'est renqjli (pie d'hommes oisifs et déré- glés ; que le vice y a tout inondé; qu'il n'y a plus ni vertu, ni bienséance. Mais ces vaines exagérations sont aussi contraires à la vérité , qu'injurieuses aux congrégations régulières. Il n'est point hors de propos do rappeler ici une comparaison dont se sert saint Augustin, pour faire sen- tir aux esprits aigres et murmurateurs, la témérité et l'injustice de leurs invectives trop générales c<»ntro les dérèglements ei les scandales (jui aliligenl l'Eglise. Lors(ju'on regarde d'une manière superlicielle , dit ce Père, une aire où les gerbes ont été battues, mais où la paille (;ouvre encore le grain qui en a été séparé, les imprudents sont (entés de croire (ju'il n'y a rien qui puisse être |)orlé dans les greniers du [)ère (Je famille. Mais un examen plus sérieux dissipe aus- sitôt cetallligeant préjugé. Il i\y a (lu à lever la paille qui couvre la surface de l'aire, pour voir (jue le père de famille est plus riche (ju'on ne pensait, et que, sous une matière méprisable et légère, il y a des biens solides et précieux. L'ap|)lication decetteconq»araison est aisée et naturelle. On est bien éloigné de dissi- muler le relAchement des ordres religieux : il est assurément f()rt grand dans la plupart des monastères. .Mais il ne faut pas croire non plus (jue la ferveur et la régularité en soit;nt absolument bannies. Dieu s'y est ré- servé des lidèles adorateurs. On ne craint point d'ètro démenti , en avan(;ant ^u'il n'y a point de congrégation ré/ulière qui no poss(\le encore un nombre plus ou moins considérable de religieux lidèles à huir vo- cation, humbles, morliliés , pleins de zèle et de lumière, capables de ranimer leurs corps, d'en bannir les abus dont eux seuls connais- sent l'origine el les remèdes; d'y faire revi- vre l'amour des observances régulières, si on les lirait de l'inaction où diverses causes les ont réduib, si on leur conliail le (lép(')l de la régulante ; si leurs désirs el leurs ef- forts pour 0|)érer une sérieuse réforme étaient soutenus par le gouvernement et par les évoques. Il faut bieri (|ue la chose soit évidente el ri(Jtoirc, pour avoir forcé le rédacteur do ledit de 17()8 d'en faire l'aveu : « Nous avons lu satisfaction, y lait- on dire au roi , de roif dans ce royaume un nombre considérable dt reliyieur, offrir le spectacle édifiant d'une rit régulière et laborieuse. Il lU) faut pas croire que ces religieux fervents, les.juel-s, animés d'un désir sincère de la perfection , se sont iOOl APPENDICE. - APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. m% consacrés à Dieu par des vœux solennels de religion, et ont ainsi renoncé aux emplois ex- térieurs de la société civile, soient pour cela devenus inutiles à l'Etat, comme le disent des hommes frivoles, aussi peu instruits des règles d'une saine politique que des prin- cipes de la religion. Les religieux, conlinue le monarque, ne cessent de lui {a la société) rendre les services les plus importants par l'exemple de leurs vertus , la ferveur de leurs prières, et les travaux du ministère auquel l'Eglise les a associés (309), Cet hommage, renlu aux corps réguliers, est d'autant plus honorable qu'il est moins suspect. 11 est donc vrai que, malgré le tor- rent des abus qui ont souillé la plupart des institutions, il est peu de monastères qui n'otlrent encore des exemples de régularité et de ferveur. Au milieu d'-une foule de re- ligieux qui ont laissé affaiblir ou éteindre le premier es[irit de leur vocation, on trouve encore des sujets édifiants , qui fuient le monde et ses vains amusem&nls, qui s'ap- j)iiqueiît à des étu.Jes sérieuses , qui hono- l'ent l'Eglise par la pureté de leurs mœurs. Leurs ferventes prières, leurs bonnes œu- vres, leurs saintes macérations sont très- capables d'apaiser Dieu et de détourner les etlèts de sa colère. Ils doivent, par consé- quenL, être chers à l'Etat comme ils le sont à la religion. Ces hommes fidèles à leurs engagements ne forment [)as le plus grand nombre; on en convient; mais pourquoi Irouverait-on si étrange dans les instituts religieux, ce qui, partout ailleurs, afflige sans étonner? Dans tous les étals, dans les pro- fessions les plus saintes et les plus considé- rables de l'Eglise et de la société, les hom- mes éclairés, vertueux, justes, désintéressés, intrépides, fidèles à tous leurs devoirs, sont toujours rares, en comparaison de la foule qui se livre aux vices contraires. D'ailleurs (et c'est une observation impor- tante qu'il ne faut fK)int perdre de vue ) quand nous di.^ons que les instituts religieux doivent être précieux à l'Eglise et à l'Etat, parce que l'un et l'autre peuvent en .retirer les plus solides avantages, il n'eat point ques- tion des individus qui remplissent aujour- d'hui les monastères : c'est de la profession moiiastiyue eUe-iuêrae qu'il s'agit : c'est elle que nous représentons comme utile ou môme nécessaire à la religion et à la société : elle a rendu, dans tous les temps, à l'une et à l'autre, les plus importants services. Elles ont donc le plus grand iuléiôl à ])révenir la subversion totale (jui menace les ordres re- Jigieux, et à y faire rollcurir la discipline ré- gulière. Quelle sainte violence ne feraient pas au ciel tant de monastères, si une sé- rieuse rétorme y faisait revivre la première ferveur 7 Ils deviendraient niéme pour l'Etat des sources puUliques de grâces et de l)éiiè- Uictions. § XVir. — Service important que les religieux rendent à VEtal, en y conservant la pureté des mœurs. Y a-t-il rien, en effet, de plus utile ou d« plus nécessaire à une nation que la pureté des mœurs? Elles peuvent tenir lieu des lois etde tous les autres appuis ; mais nulleautro ressource ne peut remplacer ce puissant res- sort. Les mœurs sont pour un Etat, ce que le sang est pour le co. ps humain. Sont-eflcs essentiellement viciées : il ne faut plus s'at- tendre qu'à des accidents funestes, à des désordres, à des malheurs. Un royaume sans mœurs est un Etat perdu, ou sur le penchant de sa ruine. Ainsi, pour juger si telle insti- tution est nécessaire ou inutile, salutaire ou nuisible à l'Etat, il faut voir quelle est son influence sur les mœurs publiques. Si elle est capable de les amollir et de les^corrorapre, elle est, par cela seul et sans autre discus- sion, un fléau puhlic qui doit attirer l'atten- tion et réveiller le xèle du gouvernemenL On ne doit rien oublier [pour en délivrer promptement la société : telle est, par exem- ple, la nouvelle philosophie. Ce principe supposé^ il ne s'agit plus que d'examiner, non si des religieux qui se sont laissé affaiblir par la contagion des mauvais exemples, et qui ont cédé au torrent de la corruption générale, peuvent contribuer k la conservation ou au rétablissement des mœurs d'une nation : une pareille question est étrangère au sujet que je traite; mais si l'on peut raisonnablement attendre cet heu- reux effet des instituts religieux; si un sage gouvern-ement, qui connaît et qui cherche ses vrais intérêts, doit s'appliquer à affaiblir les corps réguliers, à les avilir aux yeux de la nation, à démolir une partie des monas- tères, à f)réparer la ruine des autres : ou s'il ne doit pas plutôt prendre les voies les plus nalurellesetlesmoyeaslesplusefïïcaces,pour les ramener à leur esprit primitif, pour leur rendre la considération qu'ils ont perdue, et avec elle, le désir et le moyen de servir uti- lement la religion et la patrie. Ce problème n'en est pas un |)Ourles esprits équitables et judicieux. 11 est aisé de voir que si l'on par- vient une f-ois à faire revivre dans les ordres religieux l'esprit de prière, le goût des bon- nes études, 1 amour de la retraite, et une partie au moins de leur pretuière ferveur, on peut se promettre de ce changement les j)lus heureuses influeuces sur les mœurs de la nation. Les monastères situés dans tous les lieux du royaume, seront comme un précieux levain pro])re à échauffer et à éle- ver toute la pâte. Leurs avis particuliers, leurs exhortations publiques, soutenues par leurs exemples el leurs prières, [.urilieiont U masse de la nation do tant de vices (pii la corrom[)ent et |la déshonorent : ils ramène- ront parmi nous les vertus que l'impiété décrie et bannit, et des(jun des lois, de la pro- bité, de la bonne foi, de ta bienfaisance; .si rien no contribue tant h rendre un Klat [)ai- siblc cl llorissnnt, qu(! la modération des désirs, le mépris du luxe, des richesses, des plaisirs sensuels; si rien n'est plus propre à alfcrmir ces vertus, h les rendre commu- nes et |>opulaires, que la religion; si toutes ces maximes, dis-je, sont indubitables: quelle plus fausse polili(pie, (pielle plus inexcusable méprise, (pie de détruire des institutions chargées par état île soutenir et de défendre la religion, de prêcher par leurs leçons et par leur exemple, toutes les vertus; ipji sont le fondement do la félicité publi(p]el § XVIII. — Nouveaux services que les ordres religieux rendent A l Etat. Enfin, pour descendre à ipieh^ues autres considérations moins iuqiortanles, mais (pii nc! doivent pas être négligées, ipii pourrait compter les pauvres due nourrissent les di- vers monastères du royaume? Malgré l'aver- sion que l'on a contre les religieux, on est forcé d'avouer qu'en général ils vivent, sinon dans la pénitence, du moins dans la sim- plicité, la frugalité et la modeslie. On repro- che, il est vrai, h certains corps réguliers, plus riches que les autres, leur faste et leurs défienses; et l'on a raison, s'il est question de leurs devoirs et de leurs engagements : mais si vous com|»arez leurs excès, en ce genre, avec les profusions et la niagiiillcencc de tant d'autres, qui possèdent de grands biens dans l'Ktat ou dans l'Eglise; vous avouerez (lue l'abus des richesses est infini- ment |)lis rare et moins criant dans les mo- nastères qu'ailleurs, et que leur luxe serait regardé dans plusieurs qui les blAmeni, com I e une grande modération. Il est thun; vrai qu'en général les religieux trouvent dans leur sage économie un superflu qui est la ressource d'une infinité de malheureux. Mais que deviendra ce f(Uids toujours sub- sistant pour les pauvres, si les religieux s'éteignent peu h peu, et si leurs biens vont se fondre dans la masse de la société? Tel qui aura sa part de ces (ié|)ouilles, se servira lie cet accroissement de fortune f)0ur aug- menter son luxe et ses foHes dépenses; et les |iauvres attendront en vain la portion qui leur était destinée par la Providence, et fort exactement payée par les religieux. Ce n'est pas une vaine conjecture ; sur ce point, comme sur tant d'autres, le |)résenl peut répondre de l'avenir. Mais rr.lal a-t-il donc quelque intérêt h un pareil désordre, et peut-on se flatter de travailler pour son l»on- lieur, en déiruisant des instituts qui faisaient un meilleur usage de leurs richesses? » Tous les sages polili(|ues, dit un auteur estima- ble, conviennent (pie le bien do l'Etal, et en f)articulier celui de la j)o|Milalion, puis(pie c'est \l\ où sembh>nt tendre les vœux de tous nos nouveaux ré!'(Utuateurs, exigent iiue les espèces, autant (pi'il est possible, soient (consommées sur les lieux iiui les produi- sent. Ils reccuinaissent que la dépopulation des [irovinees et des campagnes no provient, en grande partie, que de ce ipie toutes les richesses en sont absorbées par les villes; que si les seigneurs consommaient dans leur^ terres hvs revenus qu'ils en tirent, la misè*e y serait moins commune, et qu'une heu- reuse abondance y favoriserait la pronaga- lion, cpio la disette et la détresse cnipôclieni, d'autant plus (]u'enes en diminuent les moyens. D'après ce princijie, if est aisé do juger si l'intérêt de l'Etat ne demande pas (|u on laisse subsister tes monastères dans les lieux où ils se trouvent, quehpie [letils qu'ils soient; car si vous tes transportez ailleurs, vous rijinez les lieux que vous dépouillez; et souvent même ceux (jue vous prétendez enrichir, par une trop» grande abondance, qui peut leur être aussi funeste, que l'indigence lo deviendra aux endro/ts dépossédés (310). » On sait que les monastè- res ne sont presque remplis (juo de cadets de v^lO) LM»ii dci homme», t. I, p. 5 cl suiv. APPENDICE. — APOLOGIE DE L'EtAT RELIGIEUX. IOOj fninilles lionnôles, mais peu favorisées de la fortune; les maisons religieuses leur ser- vant d'asile et de décharge pour ceux de leurs enfants qui n'ont ni goût ni talents pour les affaires du siècle, ot que l'esprit de l'ieu appelle à la solitude. Pourquoi enlever à cette classe nombreuse de citoyens la res- source utile et honorable que leuv offrent las monastères? § XIX. — Eloges que donnent les saints Pères à Cétat religieux. Les instituts religieux ne peuvent donc être que très-chers à tous ceux qui connil) I Flos illc eccfesiaslici gerniinis, dcciis .ti- que oriiainciiluin Y^tatùr spirilalis... illiisliior poriio gréais tlirisli. » (S.'Ctrii., De di&ci})l. cl liab. vny.) (7)li) Vutj. TiiOMASS., Auc. dise, pari, i, I. m, c. 12. (r>ir») I Oinnes riiiideiii cliristinnos dialxiliiK otiil, £•: (S. (;,\M)K.M., Ihix., Iioin. !), ad ÎW-opli.) (">\'») « (it'rU; tloH qiiidaiii et prcliosibsiiiiiis bpis iiilci e<;<:lc8ia>(i('a niiiaiiitiila, iiiuiia( lioruin t'.l vii'- giiiutii clionis i'M. » (S. IIii.iuin., f|iisl. il.) (~}\(\) S. (iiii-c; Na/i\n/.., ^'(jr/Hcii pr.> monncliii, {~A'i} Admis. oppnijwU. conim qui ad munast. vi- tavi tiidiK , i. I cl bOi|({. 1009 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 1008 pr.is el monacés d'une raine prochaine et générale, c'est ce qu'il n'est |)as aisé de con- cevoir. Quoi 1 lioniiiies inconséquents, vous ainu'Z la religion, vous êtes sensibles à .ses biens el à ses maux, ses perles vous allligent, ses périls vous épouvantent, el vous applau- dissez au fond de vos cœurs h tout ce (pii se dit el se fait contre les insliluls religieux? El vous déshonorez par vos mépris, par vos censures amères et outrées, une profession ^ainle cpie les plus illustres docteurs ont toujours reg.'irdée comme un des principaux ornemenls el une des plus précieuses res- sources de l'Eglise; que les liasile , les Chrysoslome, les Jérôme, les Augustin, les Fulgence et tant d'autres sainls personnages ont c'uhrassée , comblée de louanges, ven- j;ée par leurs écrits. Comment ce (]ui l'ut toujours si res|)eclable aux yeux de ces grands nommes est-il devenu si mé[)risablo et si odieux à ceux (pii se gloritieni d'avoir succédé à bmr njinisière, hérilé de leurs senlinjcnls? « Le lecieur sensé, dit M. Fleu- r.v, ne peut être trop sur ses gardes con- tre les préventions des proleslanls et des uis longtemps la douleur el la honte de lEglise, et (pii rex[)osenl aux dérisions el aux insultes de ses ennemis. Je veux bien sujtposer, pour un moment, qu'il n'y a rien d exagéré dans la peinture (|u'on vient de faire des mon.islères; qu'il n'y a plus ni |)iélé ni ferveur dans les corps réguliers; que l'ancienne discipline a fait place aux [)lus honteux relûcliemenls ; (pi'il n'y a pas un monasière (jui n'ait éprouvé celle funeste révolution. Mais ipje reiinemi de l'état religieux ne triomphe pas de cet aveu ; car (pie prétcnd-il en conclure? Qu'il faut abattre les monastères el su|ipriiner les ordres religieux ? Conséquence absurde el cruelle, directement contraire h l'esprit el h la conduite de l'Eglise l Les relûchemenls 'pii servent aujourd'hui de nialière ou de nrélexte aux déclamaiions aigres et vio- lentes contre les corps réguliers, avaient au- trefois infecté la pbqiarl des monastères. L'état religieux éprouva le sorl des choses humaines ; h des siècles de ferveur el de grAce succédèrent des lemps moins heunuix ; il touil>a dans le relficlieinenl et la déca- dence; l'oisiveté, la Tuolksse, l'esprit du siècle avec tous les vices rju'il traîne h sa suite, pénétra dans les asiles consacrés h la prière el 5 la |)énilence. On est ellrayé en lisant dans les conciles la [leinlnre des abus el des désordres 30; de Mayeiice, (52-2) < Monastcria reclc iiisti>ut.i ,id sunl in po- pulo cliriAliaiio, quod arces mililiim, [trnsiilia hene inslrucia in regione lioslinrn jncnrsionilxis expo- bita : ac proiii le lutius pii|juh inlercbl ut qiKu de sèment?, de les déshonorer, d'y intro- duire l'indépendance, d'y atfaiblir la disci- plire (322). Tel est le langage des con- ciles. A quelque degré que le relâchement ait été porté ; (juelque profonde, quehjue géné- rale ç[ue fût la plaie des monastères, jamais l'Eglise n'a désespéré de les ramener à l'in- , tégrité et à la ferveur de leur première ori- gine. Dans tous les siècles elle [)rend le mê- me intérêt aux instituts religieux; et c'est toujours le même principe qui la guide, l'u- tilité des fidèles, l'édification publique, la gloire de la religion. Ce sont ces grands mo- tifs qui ont dicté tant de décrets pour main- tenir la vie régulière, pour en prévenir la décadence, pour la faire refleurir par des ré- formes solides et durables. Mais qu'on par- coure tous les monuments de la tradition, et qu'on nous montre, si l'on peut, un seul décret de l'Eglise, qui tende à renverser les monastères, ou qui cherche dans la ruine de ces saints établissements, le remède aux dé- sordres que la suite des siècles y aurait in- troduits. Ce moyen absurde et désespéré, pire que le mal auquel on prétend le faire servir de remède, ne s'otfril jamais à l'esprit lie rtglise. Les évêques réunis dans les conciles, déplorèrent le malheur des temps qui avaient introduit la dissipation et le scandale dans des maisons consacrées au re- cueillement et à la prière; ils condamnèrent les abus; ils employèrent les moyens les plus naturels et les plus efficaces pour les iiaiinir des monastères ; mais ils auraient re- gardé comme un crime et une profanation, d'avilir aux yeux des peuples, et de détruire une institution sainte, qui avait déjà pro- duit dans l'Eglise, et qui pouvait encore |)rotluireles fruits les [)lus abondants. Si des hommes animés d'un esprit dilférent eussent travaillé à introduire l'anarchie dans les or- dres monastiques, à les dévouer au mépris public; si, sous divers prétextes, ils eussent obsédé le trône, et sur[)ris à l'autorité des lois capables d'opérer la ruine de ces insti- tuts, de pareilles entreprises auraient été bientôt réprimées. On aurait hautement dé- savoué des démarches et des opérations si contraires à l'esprit et aux intérêts de l'E- glise. Mais ses pasteurs n'eurent lA-dessus cpi'une même voix et un môme sentiment. Leurs dispositions furent [)arfaitemcnt una- nimes ; elles tendaient à conserver et à faire relleurir les monastères. Ils se regardèrent comme les [)ères et les prolecteurs de ces saints asiles; ils travaillèrent avec un zèle pur, efficace, persévérant, à y faire revivre l'es|)rit de recueillement et do prière, l'a- mon.islcrioruni tcrorniniione in concilio Tiidoiilinu copiosc constiliilii siiul, exserulioni lidt lilei iiianden- lur t((U)iic. W('/ù7i*/.,an. l.'>70.) iQiioniani non I^mio- lal saiicla synodiis, (pianlnni ex nlona^leliis piei.in- glilulis )'l rccle adwiinistralis in F^c( Icsia Dei spl(!n- doris al(|Me iitililalis orialur, ncccssarinni osse cen- siiil ipio lacilins (;l rnainrins, idti coilapsa «si velus cl rei^uiaris disciplina, inslaurcUir; cl conslanlins, nl)i conservala esl, |tcrsevtrcl, etc. » (C'nnil. Jtid., S..SS. r:>) fOli DlCTIOiNNAlUE DES ABBAYES. tOl^ niour dp l't rolrailo, dir sileiico, de l.i |)(''iii- tence. Telle Itil leur conduile, et révt^ne- Kient en a jiislifié la >a^esso. Des réfonucs utiles ont été le fruit de leurs vœux et de leurs elîorls : la discipline reprit sa preiuière vigueur'; on vit paraître d'Age en Age des }ionanies extraordinaires, (jui, pénétrés de l'esprit des [)reniiers fondateurs, et remplis d'une grâce abundanle, ressuscitèrent la, ferveur et la régularité dans les instituts monastiques. (Ju'on suive aujourd'hui le TTiôme plan, qu'on emploie les mêmes moyens, qu'on trav.iille avec le même zèle et la mêtne sincéiité à la réforme dos con- grégations ré-çuliùres, et l'on verra la piété, Pamour de la retraite, le goilt |)our les élu- des sérieuses, res[)rit de prière et les autres vertus revivre peu à peu dans les monas- tères, et y produire en abondance des fruits de sainteté et de justice. Le ma! est grand, on l'avoue, mais il n'est pas au-dessus des remèdes. La corruption des mœurs et l'altération des principes, de- venues presque générales dans toutes les classes de la société, mettent de plus grands obstacles que jamais 5 la réforme dos ordres religieux; mais celte heureuse révolution n'est pas impossilde. Plus d'une fois ils se sont vus inondés d'abus, et sur le penchant d« leur fuine : des hommes injustes et vio- lents se répandaient en invectives contre eux ; ils demandaient avec audace leur sup- pression et leur anéantissement : rjos esprits même modérés et religieux, mais trop frap- pés des relûcliemenls (jui avaient infecté les ■fîionaslères regardaient cette plaie comme incurable ; ils ne voyaient plus d'autre ro- inède à un si grand scandale, (pie de sup- primer des institutions al)Solument dégéné- rées, qui, au lieu de l'éditication (jue l'E- glise avait droit d'en attendie, ne répan- daient phis (pi'uno odeur de mort. Le cardi- nal «le N'audomonI, légat du Pape dans les évêchés de >Folz, 'l'oul ol ^'erdun, avait en- trepris de réformer les abbayes et les mo- nastères iJans toute l'étendue do sa légation. Le succès n'ayant pas répondu h ses elforts, il crut que le mal était incurable. Il |>roposa donc au Pape Clément \\\l de supprimer tout h fait l'ordre de SaiiU-Ilenoîl. Les dis- positions de co carilinal sont aujourd'hui très-communes, je ne dis j)oinl |)armi nos orélendus pliiloso[>hes ol ceux (jui ont adétcr dans les cercles rpie les monaslores sont de- venus partout dos maisons de scandale ; (juo les moines, par leur oisiveté, leur vie sé- culière et déréglée, sont devenus l'opprobre de l'Eglise, que les abus sont trop étendus et trop enracinés pour laisser espérer au-* (■une sérieuse réforme; qu'il est, à la vérité,' douloureux d'aijolir tant d'élablissements qui ont produit de si grands biens ; mais que cette extrémité est désormais inévitable. Ainsi |)cnsait, ainsi parlait le cardinal de Vaudemont, et beaucoup d'antres [)erson- nes (pii sollicitaient, il y a doux cents ans, la suppression des instituts religieux. Quel malheur pour l'Eglisel si cet imprudent lé- gat eût réussi h communiquer au Pape et aux souverains son zèle aveugle et emi)orlé I Ce projet absurde et barbare l'eût privée des biens infmis que lui ont [«rocurés les réfor- mes postérieures : car à des états de relâche- ment et de décadence succédèrent la régu- larité et la ferveur. Heureusement les prin- ces et les Papes rejelèr(>nt avec horreur ces plans de destruclion. Clément VIII répon- dit h son légat, (ju'il l'avait envoyé pour guérir des malades et non pour les éloulfor, pour relever des é.lilices iiui nienaraionl ruine et non pour aihover de les détruire : '< L'ordre de Saii;t-T{onoîl,ajouta-t-il,a rendu à l'Eglise dos services si imporlanis (pie la seule pensée de l'abolir est criminelle (3-i:{). » Les deux puissances réunirent leurs vœ-ux et leurs cU'orts pour faire rellcurir la disci- pline régulière. Ces pieuses entreprises, di- rigées par des vues pures, soutenues par des moyens efllcaces, furent couronnées par le plus heureux succès. L'ordre de Saint- Benoît, celui de Saint-Domini(iue, les cha- noines réguliers de Sainte-deneviève, et plu- sieurs autres congrégations régulières, em- brassèrent une sérieuse réforme. Ces dilTé- renîs instituts ilonnèrent i^i l'Eglise une foule innondjrable de grands hommes, (|ui l'édi- (ièrcnt jiar leurs vertus, et l'enrichireul par leurs écrits. Imitons donc les conciles et les Pères : leurs sontinionts sont la règle des nôtres, et leur conduite doit nous servir de modèle. A leur exemjile, écartons, avec une sainte indignation, tous les projets (|ui ne teiulent qu'à adaiblir ou ruiner I institution monas- tnpie : ils ne sont dignes cjue de l'incrédu- lité, comme elle seule peut avoir intérêt à leur exécution. .Mais il y a tant de religieux inliilèles à leurs engagements! Eh! oui, comme il y a une inlinité de chrélions cor- romjxis, et d'ocdésiastiquos déréglés. Les désordres des uns et des autres doivent vous allliger', parce (ju'ils déshonorent l'Eglise : mais gardez-vous bien de laisser allaiblir voire respect pour l'Evangile, |iarce (ju'il y a de faux chrélions, (pii en sont ro|)probre ; d'accuser tout l'ordre des i lorcs, parce qu'il y en a de vicieux ; do mépriser l'état monas- li'1\\ • Monarlii Tilsi siiril, et nos iionIihus l»^t'^; bcJ aun prriii lialcriiilda pia proplcr ( (>» (]ui priU- 1013 APPENDICE. — APOLOGIï: DE L'ETAT RELIGIEUX. 101 i à (lui l'on pouriail faire le môme reproche que saint Augustin faisait autrefois aux do- natistes:«Vous haïssez les religieux, et vous cherchez dans leurs relâchements des pré- textes pour couvrir et justifier votre aver- sion. Vous vous dites à vous-niêraes, vous lâchez de persuader aux autres, que c'est le zèle pour la religion qui vous inspire de l'éloignement pour des instituts qui la dés- honorent; mais sondez votre cœur, tâchez d'en pénétrer les secrets motifs , et vous verrez que votre animosité et vos censures contre les ordres religieux n'ont d'autre principe que la haine secrète que vous por- tez au christianisme (325). Si vous aimiez sincèrement la religion , si vous étiez touchés de ses biens et de ses maux, vous n'auriez garde de vous unir à ses ennemis pour dé- crier une profession dont elle a retiré de si grands avanta^^es ; vous vous affligeriez de la décadence de l'état monastique; vous hâte- riez par vos vœux le moment oij il sera rap- pelé à sa première ferveur; et, en attendant celle heureuse révolution, vous gémiriez, sans découragement, des maux qui affligent \es monastères; vous chercheriez à adoucir votre douleur par la vue des biens qu'ils nous offrent encore (326). Car, n'en doutez pas, quelque étendus que soient les abus qui se sont glissés dans les cloîtres, ils ne sont ni universels ni incurables, I! est encore (ies religieux animés de l'esprit de leur état et fidèles à leurs engagements. Il en est encore plus, je l'avoue, qui les ignorent ou les mé- prisent; mais dans quelle classe de la so- ciété la pureté des mœurs, le désintéresse- ment, le zèle pour le bien public, la modestie, le bon usage des richesses, .-ont-ils les vertus du f)lus grand nombre? Si dans tous les états, en commençant parce qu'il y a de plus saint dans l'Eglise et de plus illustre dans l'ordre [lolilique, les gens (ie bien, les hommes fi- dèles à leurs devoirs, exacts à rem|)lir toute justice, ne sont pres(iue rien en comparaison de la foule »jui est toujours préparée à sacri- fier ses devoirs à ses intérêts ou à ses j)en- chanls; est-il donc si étrange qu'un dépéris- sement qui est devenu universelle fasse sentir à pro, ortion dans les congrégations régulions, comriu: dans toutes les autres as- sociations ecclésiastiques ou civiles? Pour- (juoi n'aurait-on f)as pour les ordres religieux la même é(piiléou la iiième in(Julgence, dont tous les autres corps ont besoin, et qu'ils réclament? En un un't, envelopper (Jans une môme condamnaliun tous les monastères, [orce (pie la discipline s'est alfaiblie dans le jtius grand notnbre; détester l'état en lui- môme, en désirer, en provoquer l'anéanlis- setncnt, à cause du relâchement de ceux qui itMiliir (|iii»l non suiil : latn siitit eniiii inoiciclii lalsi. i|ij.iiii riclerici TaKi cl lidt^lus laUi. » (S. Auo., in piKil. (,xxxii, I. IV, j). I VH."».) (7ji.i) « Mciilo illis iliNpIicil nonii;ri moiiaclioruiii, i|i;ia illi iioliinl li:il)it;ir'<' iii tiiiuiii < uni fialriliiis, scil sri|UHi>les hoiialiiiii , Cluiaiiiiii ent ont soull'crt dans tous les élals des altérations considéiables, ou ont môme été remplacés par les vices conlrai- menlis.» (^S. Ai(;., cpisl. "S, ad cler.) (7)-27'« Qna'iiain igiiur csl pcrversilasodisscinoiia- cliiiiii t)li i(l i|;siiiii i|ii(>l nionachus «si? Piulilciis lu ctirisiiaiiuiii, cl iidvorsaris l'.os i|iii Clirislu siiiiilliiiii Biiiit! flic |ti'oliiiiis ociirieiil... Scio |)lcnisi|ii(* plu- liiiiiiiii :ili(;s.s(; ah liac iiiiaKim; ini^curuiii iiiona- ('Iiduiiii : iiiillitin ii^idir vii:r ^ciius |)roli;iliiniiis, .si proplfT iiialdii (xlciiiiiiis cl huiiob. » ^Khasu., Epht. iiil fiKiii, /'.iiislail .) 1015 DK;Tlo^^AIRE i)Es adbates. 1916 res ; que les liens de la société se relAi lient de jour en jour ; que l'égoïsrne s'empare de toutes les âmes; (|ue la (léj)ravalion des niœurs n'a plus de liornes ; que tout le corps polilique se corronipl : et l'on vou- drait que les instituts religieux n'eussent rien perdu de leur |>remière intégrité au milieu de cette infection générale; nu'ils eussent toujours été inaccessibles à 1 acli- tité de ce principe dévorant ()ui dénature peu à peu tous les étalilissements luiniains; qu'ils eussent constamment résisté au tor- rent qui emporte tout le cor|)S polili(iue; qu'ils eussent conservé leur es[)ril, leur ré- gularité, leur ferveur, et fussent toujours les mômes anrès tant de siècles, tandis que tout autour deux, s'altère, se dégrade, se cor- rompt I Ce n'est pas, au surplus, qu'on ne soit en 'droit d'exiger des religieux cette immo- bilité de vertu et cette sainteté extraordi- naire. Le premier de leurs engagements est de lutter contre la corruption du siècle; d'ofiposer leurs prières et leur exemple 5 la licence générale. C'est à eux à enqiêclier que le monde ne l'emporte sur l'Evangile; h faire do leurs retraites autant de sanc- tuaires, oiî la [)iélé et l'innocence trouvent lin asile contre les tentations (pii, partout ailleurs, les alVaiblissenl ou les corrùm|)ent. Ils sont assurément très-coupables (juand ils oublient une si glorieuse destination, et uu'ils cèdent au torrent. Mais s'il arrive que «es airail)lissemenls insensibles et presque ir4évilables ks rapi)roclient peu à peu du siècle, il faut les |)lain(ire, et non les con- damner avec amertume. 11 faut travailler 5 luire revivre parmi eux leur première fer- veur, et non pas les détruire. Sied-il bien aux ennemis de l'étal monasticjue de déclamer avec tant d'aigreur et d'emiJorlement, contre les abus (jiie la .suite des siècles a introduits dans les cloîtres ? Car, après tout, (jui sont ceux qui parlent avoc le plus de bauteur et de mépris des ordres religieux, et qui menacent de tout renverser? Ce sont, pour l'orcilnaire, (Je pré- tendus pbilosoplies, dont les dogmes im|)urs et funestes sont le tléau de la société, l'op- j.-t(»bre de la religion, et dont les mœurs ne .sont que trop souvent assorties h leurs prin- cipt!s : des hommes corrompus, (jue le sou- venir de leurs désordres publics ou secrets devrait réduire au silence et rendre plus cir- conspects ou plus indulgents : des esprits frivoles, (jue la |)remière apparence éblouit, et (|ui, incapables de rien approfondir, adop- tent sans discernement les préjugés d'autrui; des femmes perverties |>ar l'irréligion, et qui croient se donner le ton ( l les aiis de la I»liilosopliie en déclamant contre les moines; des égoïstes, dominés uniquement par l'a- mour d'eux-mêmes, etijui osent demander, au nom du bien j)ublic, le renversement des instituts uionastKiues. Ce sont encore des ecclésiastiques imprudents, (jiii, n'écoulant qu'une absurde rivalité et un bas intérêt, voient avec une joie aveugle et maligne, l'a- vilissement où sont tombés les corps régu- liers, et le danger (|ui les menacent. Mais les citoyens vertueux et honnêtes ; mais les hommes équitables et modérés, qui aiment la religion et l'Etat, qui connaissent les vrais intérêts de l'un et de l'autre, sont bien éloi- gnés d'adopter ces injustes préventions con- trc l'état religieux. Au lieu de se livrer à des déclamations injurieuses, à des censures aussi inutiles qu'amères; ils gémissent sur la faiblesse et la misère de notre nature, nui retombe de son propre poids; ils font des vceux pour qu'une institulion sainte en elle- iiiôme, qui a été Irès-ulile h l'Etat et à la re- ligion, et qui p(îut le devenir encore, soil rappelée à la ferveur de son origine. § XXTI. — Injustice et inconséquence de» détracteurs de la vie religieuse. Au milieu de ce déchaînement contre I© cloître, qu'il nous soil permis de le deman- der : pourquoi traito-t-on avec tant d'injus- tice, ou du moins avec tant île rigueur, ceux qui professent la vie religieuse, tandis qu'on est si indulgent pour le clergé séculier? Nous sommes bien éloigné d'insulter ici cl cet ordre respeclable, de relever avec uno maligne complaisance les écarts de quel- (pies-uns de ses membres, ou de vouloir jus- tilier les religieux vicieux et mondains, en leur associant d'autres cou{)ables. Nous lais- sons ces moyens absurdes et irréligieux aux ennemis de l'FCglise. Nous reconnaissons avec j(tie, qu'il n'est point de diocèse, point d'église, où le clergé séimlier ne nous olfro encore des sujets édiliants, clicrs h la reli- gion par leur piélé et par leurs lumières. Qu'on nous permette néanmoins de jeter un coup d'œil sur les ministres essentiels de la religion et sur les solitaires, de comparer leurs engagements et leur lidélilé. Les occlesiasii(jues séculiers ne sont |)oint honorés ])armi nous comme ils méritent de l'être, ne fût-ce qu(!par l'imnorlancede leurj fonctions et la sainteté de leurs ministère ; ils |)cr(lent tous les jours la considération publiiasliques séculiers plus (idèles (pjo les religieux aux devoirs de leur étal, |»ruvoquent aussi plus rare- ment sa censure et ses mépris. Hé 1 \)\ù[ h Dieu que celle observation fût exactement conforme il In vérité! l'Lglise allligée, et souvent déshonorée jiar la vi(3 dissijiée et licencieuse d(; [du^ieiirs n.-ligienx, trouve- rait au moins un dédommagement cl une consolation dans la ferveur el la régularité des autres ministres de la religion. Ne don- nons point ici à nos ennemis communs le triste spectacle de nos rivalités el de nos dissensions domestiques. Ce combat insensé, oij une partie du clergé chercherait à humi- lier l'autre, tournerait au profit de l'irréli- gion; elle seule recueillerait tout le fruit de la victoire : aussi n'est-ce point pour re- ieter sur le clergé séculier l'opprobre dont les hommes imprudents ou mal intentionnés cherchent ti couvrir les corps réguliers, que nous allons faire quehpies observations; notre but est uniquement de repousser les calomnies des mondains, de convaincre d'in- justice et d'inconséquence les détracteurs de la vie monastique. Quelque relâchement et quelque dissipa- tion que le malheur des temps ait introduits dans les cloîtres , les maux y sont peut-être moins étendus et moins profonds que dans le clergé séculier. Que l'on compare la vie des uns et des autres, non avec les [)réjugés populaires, mais avec l'Evangile, avec les saints canons ; que l'on examine sans pas- sion de quel côté il y a plus de vanité ou plus de modestie dans les habits et la |)arure, plus d'amour i>our la retraite, ou plus d'em- pressement à se produire dans le monde , ])lus de mépris pour les richesses , ou plus d'avidité pour en amasser : celte comparai- son, si elle est faite par des hommes instruits et désintéressés , sera à l'avanlage des corps réguliers. Combien d'ecclésiastiques dont la vie se passe à faire des visites , à se ménager des protecteurs, à faire leur cour h ceux qui peuvent leur procurer des pensions et des bénéfices, qui sont vêtus su{)erbement , lo- gés de même, dont la table est somptueuse, les équipages magnifiques; dont les besoins croissent toujours en raison de leur opu-- Icnce ; quiconsument au jeu ou en dépenses, au moins superflues, une grande partie de leur revenu, ou même le patrimoine des pau- vres? Eh bien 1 pourvu que ces i-ersonnes respectent les bienséances , que leurs dis- cours n'offensent ni la religion ni les mœurs ; qu'ils récitent (]uel(pies formules de prières, ou qu'ils assistiuit à queUpies oflices pu- blics; qu'ils distribuent quelques légères aumônes, ils passeront pour des hommes ir- ré[)réhensibles. Leur conduite , telle que je- viens de la re[)résenler, leur attirera des élo- ges , ou ne les exposera point à la censure. Klais (pie des religieux essaient de les imi- ter et de les suivre, (luoiquc de loin ; qu'ils- se donnent les mômes lil)crtés ; qu'ils ail- lent, cl leur exemple, s'asseoir 5 des tables de jeu ; ((u'ils fréquentent ce qu'on appelle»- les bonnes com|)agnies : il n'y aura point do plaisanteries, de satires el d'injures (pi'ou m; se permette contre eux. On aura raison , sans doute, de couvrir- de honU; des hommes (jui oublient jiisipi';'^ c(; point les devoirs et les bi(;n.sé.uices de leur elal : mais pounpioi un doul)le poids el une double nuisure? Quel soiih'vemeril n'exciterait pas contre lui un religieux ipii oserait paraître dans ces 1019 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. i020 Assemblées mondaines ,' où le démon donne (les Icrons publiiiiics d'orgueil , d'and>ilion, (Jij voli*i[)té, de veni^eance? Un pareil scandale l'oxposerail à une censure et i» une indigna- lion générale; mais le relilclienionl qui a é.iervO la discipline ré.;ulière dans la plupart (i.'S monastères, n'est point encore parvenu justju'à cet excès; \cs religieux les plus dis- sipés n'ont pas encore oublié leurs engage- ments jusqu'à frét]uenter les spectacles. Peut- (tn en dire autant du clergé séculier? Est-il rare ou sans exemple de voir des ecclésias- tujues braver, sur ce point important, les lois de l'Eglise et celles de la décence; cou- rir aux théâtres avec les n)ondains , et se li- vrer sans retenue à des amusements si con- traires à la sainteté du christianisme et de la ionsécralion cléricale? Une pareille licence, (lui devrait exciter contre eux le mépris et J indignation du monde, n'attire |)lus ni sa censure ni ses regards, tant elle est devenue communi'. Si un religieiix s'oubliait jusqu'à donner au |)ul)licdes ouvrages licencMMjx où la reli- gion lui outragée, un cri général dénonce- lail aussitôt S(»n insolence à l'Eglise et à l'E- tal. On ne manquiastitpie qui a écrit l'Hisloirc philoso- phi(jue cl j}olili(/iic du cominerce des Jitdcs; ce livre audacieux, où la religion est Irailie avec tant de méj ris. On connaît l'aulcur et les (lou/.e approbateurs d'une philosophie antichrétienne {'•i'IH) , (pii n'est propre (ju'à répandre la corruplion et l'incrédulité. Ne poussons pas plus loin cet alUigeanl parallèle. Mai> pourrpioi le déch.,iiiement contre l'état religieux est-il donc si univer- sel? l'ourcpioi h;s fautes des membres qui le déshonorent font-elles nai;re ou adopter des préjugés injlir/eux contre la profession elle- même, (juoiqu'elle soit si sainte? La dissi- pation, loisiveté, l'esprit et les manières sé- culières, des maux plus grands encore, que nous voyons dans le clergé séculier, sont [four tous ceux (]ui aiment la religion , un grand sujet de gémissement ; mais personne n'en conclut ciu'il faille supprimer tous les iiiinislres do I Eglise; les incrédules seuls en tirent celte conséquence désespérée. On con- damne les vices des particuliers, et l'on con- tinue d'honorer l'état, dont la sainteté est in- ilépendanle de ces écarls\On es[)ère (|ue, dans des temps moins mauvais, les abus feront )ilace à la régularité ; on atiend, sans nuirmu- rer, celte heureuse révolution. Pour(]uoi est- on moins équitable et moins modéré envers les instituts monastiques? Pouniuoi des maux qui ne sont assurément [las plus criants que ceux (|ui ont infecté une partie du clergé séculier, excitent-ils des sentiments si dilfé- rents? Plus d'une fois de salutaires réformes ont relevé les ordres religieux, y ont fait re- fleurir la science et la |>iété ; ne serait-il pas plus raisonnable et plus utile d'espérer en- core un pareil changement, d'y travailler avec zèle et avec |)ersévérance, que de recou- rir h des injures et h des reproches qui ai- grissent le mal au lieu do le guérir, et qui', aggravant ro|)|)robre sous lecpiel gémissent les corps réguliers, mettent lie nouveaux obstacles à leur rétablissement? Pounjuoi le clergé séculier lui-môrae s'é- lève-i-il avec tant de hauteur et si peu de ménagement contre les abus qui régnent dans les cloîlies? Ues religieux n'ont peut-ôlre lioint de censeurs plus aigres et moins mo- dérés (|ue parmi les ecclésiasliuis dix OH douze ans pour reformer les corps râjU" liers, n'a sent qu'à les affaiblir cl à prépa- rer leur ruine, \'oiis vous alarmez mal h propos, me dira- t-on ; vous avez tort de supposer cpie les ins- liluls moiiasti(pjes soient menacés d'une ruine |M-ochaine. 'l'ont ce qu'on se firoposo, 0 < 'estd'écarleravecsoin tout ce (jui pourrait introduire dans les chdtres le regret et lo repentir, y altérer l'esprit [irimitifdes rè- gles cpji y ont été sagement établies, ely ame- ner avec lo relâchement, tous les malheurs (32><) La fthilotopliie de Tout. 1021 APPENDICE. - APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX qu'il entraîne On veut éloigner des ia22 cloîtres l'imprudence, l'indiscipline et le re- lâchement. On veut prendre les moyens et les précautions les plus eiïicaces pour donner fiux ordres religieux une nouvelle consistance et les rendre plus que jamais respectables aux yeux des peuples et utiles à l'Église (329). » Malgré ces fastueuses promesses, Ja commis- sion n'insfiira aux ordres religieux que des inquiétudes et des alarmes. Tout ce qu'il y avait d'éclairé et de vertueux dans ces dif- férents corps, ne vit qu'avec effroi ses pre- mières onérations. On crut, je ne sais pour- quoi, quau lieu de guérir les maux, déjà si étendus et si profonds dans les congrégations régulières, elle allait y mettre le comble et les rendre incurables; qu'elle achèverait de ruiner ce qu'il restait de régularité et de fer- veur ; qu'elle fermerait la porte des monas- tères h la plupart des sujets que la grâce avait coutume de conduire dans ces saints asiles ; qu'elle pervertirait une partie de ceux qui y étaient déjà enirés; qu'elle porterait dans le cœur des inférieurs le mépris des règles et l'amour de l'indépendance; dans celui des supérieure bien intentionnés, l'a- mertume et le découragement. Ces alarmes élaicnt-elle bien ou mal fondées? ont- elles été dissipées ou justifiées par l'événement? La commission a-t-elle procuré aux corps réguliers les avantages qu'elle leur annon- çait? La subordination y a-t-elle été réta- blie? Les supérieurs y sont-ils de[)uis cette époque plus édifiants, plus zélés, [»lus ap- pliqués à sanctifier, par leurs avis et parleur exemple, le troupeau qui leur est confié? Les inférieurs sont-ils plus dociles, plus fer- vents, plus disposés à porter le joug salutaire et honorable de l'obéissance? Les saints en- gagements de la vie religieuse y sont-ils mieux connus et plus respectés? En un mot, les instituts monastiques sont-ils devenus plus respectables? Ici les faits parlent hau- teuient; ils répondent à toutes ces questions d'une manière peu favorable à la commis- sion. Ses vues étaient pures, sans doute; mais ses opérations n'ont pas été heureuses, l'état religieux en a été ébranlé dans ses fonde- ments, avili, frappé de stérilité. Si les diffé- rents ordres eussent atlen(Ju, [)our admettre aux épreuves du noviciat, l'âge {ï\6 par la com- mission pour l'émission des vœux, c'en était fait de l'institut inonasti(|ue. Les inertes journalières n'étant point réparées, la di- sette devenant absolue et générale, dans res[)ace de quelques années l'entière des- truction des corps légulieis aurait été con- sommée. On voulait, dit-on, réformer de grands abus, ramener les divers instituts à leur es- prit primitif. Je le crois etj n'ai garde do prêter à la coiumission des vues ou des pro- jets funestes ; mais la droiture des intentions ne met pas toujours h couvert des méprises ; et n'en est-ce lias une (pu; de prétendre remplacer, par des appuis étrangers, l'esprit intérieur, l'esprit de vie qui peut seul rani- mer les corps religieux? On a cru apparenr- ment qu'en faisant de nouvelles lois on par- viendrait à faire observer les anciennes. Mais qui ne sait qu'en toute administration, Ja multiplicité des règlements prouve la grandeur du mal, et n'en est pas le remède? Plurimœ leges , corruplissima respublica. Comment n'a-t-on pas vu que tous les chan- gements possibles à la lettre des constitu- tions ne produiraient jamais rien, tant qu'on bornerait à cette opération stérile et judaï- que, le zèle et l'activité qui doivent se f)or- teràdes objets d'une plus haute importance? Ce n'est point la règle qui a besoin de ré- forme, mais le cœur de ceux qui ont promis de la suivre. Il ne faut donc point s'amuser à rédiger de nouvelles constitutions, mais travailler sérieusement à ressusciter l'esprit qui fit observer jadis les anciennes. Les or- dres religieux tombés dans le relâchement et la décadence, avaient vécu et fleuri long- temps sous l'empire des lois et des statuts que l'on voudrait regarder aujourd'hui com- me insufFisants ou vicieux. Et en effet, ces lois consacrées par le respect et l'amour de tant de saints personnages qui nous ont pré- cédés, justifiées par les fruits admirables qu'elles ont produits dans tous les ordres, tant qu'elles y ont été en vigueur, ne pres- crivent-elles pas nettement tout ce qui peut contribuer à la perfection? Ne défendent- elles pas avec la même autorité et la même évidence tout ce qui peut y être un obstacle ? Elles commandent à tous les religieux la fuite du monde, l'amour de la retraite et du silence, le recueillement et la prière, le travail des mains ou des études sérieu- ses. On ne fera que d'inutiles efforts pour réformer les corps réguliers, tant qu'on no prendra pas les voies naturelles pour y rappeler l'amour de ces vertus ou de ces exercices. § XXIV. — La fixation des vœux à l'âge de 21 ans, a été funeste aux corps réguliers. On a cru préparer de loin cette heureuse révolution, en reculant justpi'à vingt-un ans accomplis, la liberté de se lier par des vœux solennels. Celte nouvelle loi, disait-on, va écarter des monastères les engagements pré- cipités, le repentir qui les suit de près, et (pii est le |)lus grand fléau de la régularité. On n'y ailmettra que des sujets dont la voca- tion aura été bien é|)rouvée; et l'on y verra revivre la ferveur et l'amour des obser- vances régulières. Mais (jue l'événement a mal ré|)0uilu à ces belles espérances I Lo nouveau règlement (pii devait produire des fruits admirables, 'l'a causé ipie des ravages. Il n'a pas réformé l(!s ordres religieux : il les a extrèmeiuent allaiblis el [)ies(pio éteints. II est une preuve sensible, (pie l'on jieut se [iroposer une bonne fin, et se Irompcsr dans le choix des moyens. Le prcMiierellV't de cette innovati(»n, est d'a- voir fermé la f)orl(! des monastères à la plu- part des sujets (pii y seraient entrés sans (r>i't) rTfumbulc de ledit du mois de mur» tTGS. i025 D:CTIONN\mK DES ABBAYES. lOit obslacle. Les instituts relir^ieiix ont éprouvé, comme tous les autres établissemeiils , diirérenles révolutions A des temps de pros- périté et d'abondance, ont succédé des re- vers et des jours de stérilité. Jus(ju'aux [»re- niières années de ce siècle,les cloîtres avaient <> [)eu [)rès le nombre de sujets tjui leur sont nécessaires. Cette abondance continua jus- au'aux funestes opérations du système. Ce ésaslrc, en bouleversant la fortune d'une jnlinité de citoyens, et ruinant un grand nonibre de monastères, commen(.a à reiKJre les sujets plus rares. La disette a toujours été depuis croissant, et, d'année en année, elle est devenue |)lus aftlij^eaMte el |ilns sen- sible. A mesure (|ue les nueurs S(; S'int dé- pravées, que l'incrédulité a étendu au loin Ses ravages, que l'éducation est devenue plus frivole et plus vicieuse, l'état reli^^ieux a perdu la considération dont il jouissait dans le dernier .'-iècle. De nouveaux venus ayant formé le [trojet de détruire la i-eli.:,ion parmi nous, el étant pressés de jouir du fruit île leur entrei)rise, se sont appliipiés à ren- verser tout ce qui pouvait y mettre obsta- cle. Les cor[)s réguliers en étaient un; et le moyen le plus elllcace pour les détrui- re, était de les dé.>lionorcr. La pliiloso- phie n'a donc rien oublié pour les cou- vrir d'opprobre. Elle les attaque [)ar des railleries amères, par des déclamations em[)orlées , par des calomnies atroces. Ceux qui, par intérêt comme par devoir, étaient les plus obligés de les défendre, de les consoler îles injustes mépris et de l'a- version de l'incrédulilé, n'ont |>oint élé tou- cliés d(î leurs maux, ou se sont même joinis h leurs ennemis. Les religieux, ainsi avilis, sont tombés dans le décour.igemenl. Ils ont ou peine à conserver de l'e.stime pour leur état, ildà qu'ils l'ont vu décrié dans l'oiiinion publique. Plusieurs se sont repentis d'élro entrés dans une carrière pénible, où ils ne pouvaient |)!us prétendre a aucune considé- ration. (>es regrets et ces murmures ont nécessairiMuent all'aibli l'amour des obser- vances régulières ; et les relûdiements que l'inju>te mépris du siècle pour les instituts religieux avait fait naître, sont venus à leur tour augmenter ce mépris , et ont paru le justifier. Les jeunes gens, corrom|ms do bonne lieure par des lectures ou par des discours pernicieux, ont été bien éloignés d'entrer dans un étal qu'ils voyaient exposé aux dérisions el aux outrages. (ô'iO) I.i; (lépérisscniciit que cel arliclc (!e l'é- (lit a ji'j:i opéré ilaiis les or.iics rdij^iiMix csl if- fiayant. On s.»; cuiileiiUTa d'en citer ici ipielqncs cxt'inpies. (leiui tli-sC ipiicins a perdu, depuis i7(!8, 1205 rc- JigieuTi, t( n'en a rr<;ii (|n« 4iG. Les Giamls (".ariiu-s avaiontà coMo iikmiip ëpO'|ue i\r. t7li8 ni\ir()ii l.'ii'J rcliijieiis, el il m: leur t.-ii lesli' »|uc UtitT. Depuis l"(i8 1rs Béiolicls dp la province do Paris n'onl rc(;ii (pic 7 religieux, cl la iiioii Jour en a ♦•nl.'vé 18. L'ordre de Sninl-boiiiiiiiipie av;iil encore en 17(W>, ifilO rtli(;ieut. Ni ni (in dix ans apr(^s, r'etl-à-dirc en 177;>, il ne lui en restait que Mi'ii}. Aiiibi dans C'e^t dans ce moment où les corps régu- liers luttaient avec peine contre tant de cau- ses réunies pour les avilir el les détruire, (pie parut l'édit de 17G8, el la défense d'ad- mettre des novices à la profession avant l'Age (le vingt-un ans. On n*a pas oublié que cette nouvelle loi fut accueillie ave(î !e ()lus grand empressement par les ennemis des religieux, et qu'elle porta la consternation (lans les congrégations régulières. Contre rintention du souverain et de ceux qui l'a- vaient [)rovo(|uée, celte défense a nus le comble à des maux qui n'étaient déjà que tro{) gran Is. Elle a éloigné du cloître fires- que tous les sujets; et si elle subsiste, elle ne tardera pas de ruiner sans ressource tous les ordres monastiques (330). Cette evlinclion paraît non-sei.lemenl iné- vitable, mais peu éloignée, qtiand on exa- mine avec attention ce ipii se passe à ce sujet dans le monde. Les jeunes gens sortent pour l'ordinaire du collège à l'âge de 16 ou 17 ans. Lorsipie l'ancieinie di'^cipline sur l'Age requis pour les vœux était en vigueur, ils suivaient sans obslaî'le l'attrait que l'es- prit (le Dieu leur donnait pour la solitude ; ils fuyaient le siècle avant que d'avoir élé séduits par SOS encliantemcnts ; ils Irouvaienl dans les monastères un asile contre les périls qui menaçaient leur innocence. Mais au- j")urd'l)ui que fi-ra ce ji-une homme qui vient de finir son cours d'humanités, en attendant l'époque éloignée où il lui sera permis de se consacrer au Seigneur |>ar la pnjfession religieuse? Y a-l-il beaucoup de parents qui veuillent laisser leurs enfants dans une si longue inaclion et une si dan- gereuse incertitude? Parmi ceux qui !o vou- diaient, il y en a peu ipii puissent, dans l'espcjir d'un(î vocation incertaine 5 l'étal religieux, laisser perdre h leurs enfants trois ou ipiiilre années très-précieuses |)our la préparation aux divers emplois de la société. De pareils délais sont absolument contraires aux divers arrangements des familles : ils seraient aussi nuisibles aux mœurs des jeunes gens (ju'h leur fortune. Ils «vaienteu d'abord d'heureuses dispositions pour la vie religieuse : i's sentaient combien les dan- gers, au milieu du siècle, étaient grands, les scandales communs, les secours pour lesalul, faibles el peu abondants. Ils soupiraient donc après la reiraile pour y conserver le pré- cieux trésor de la justice ou pour bî recou- vrer. Mais s'il faut, [lonr se consacrer h Dieu l'esnacc d'un pi'lil nombre d'année», l'édil dont il s'a;;ii lui a enlevé près do 300 sujels. L'ordre des Angiislins, pendant les sept années qui pKMcdenl imniédiaf^nienl ledit de 17G8, a r('(;u à la profession 110 religieux. Depuis celte (•po(|iie, il n'en a re(;n qm; ")(>, el en a perdu L'^iô. L:i sici ilitti se fait ('>Kal< nniit s(>iitir dans les antres (oiig ('^^atioiis i(''gidicr<;s ; el, ronunc les causes qui ont aincnc ime liiniiiniion si sensible reçoivcnl tous I: s jours une nouvelle aciivilé, il est aisé de prévoir (pie dans dou/.c ou (|uinze ans, la plupart d' s rorps réguliers serunl absolument éteints, on ic.liiiis ii un état de dérailluiicc pu diOérenl de l.i inurl. crsonne, par un sacrilice ahsolu cl uu acte irrévocaiile ? On ne nie point qu'il n'y ail (pielquefois des inconvé- nienls dans ces en^a.^emenls prématurés. Mais n'y en a-t-il aucun dans la liberté qu'on laisse à une jeuno personne, d'entrer dans le mariage dès l'Aj^e de seize ans ou même [ilus lût? Que ce second cngai^emenl soit plus ou moins inq)ortaiit (jue la jjrufes- sion religieuse, ce n'est pas de (pioi il s'agit: i^ me sullil (|ue, d" l'aveu de tout le monde, celle démarche soil d'une exlrêu)e consé- (pience, et dans l'ordre de la religion, cl par rapport à la société. La sa;'esse ou l'impru- dence du choix, (juand il s agit du mariage , est une des princi|)ales sources des l^ens et des maux dans l'Eglise et dans l'Ktat. « On doit considérer la i)onne ou la mauvaise en- trée dans le mariage, dit un aulowr célèbre, comme une des choses (jui contribuent le plus à la saiiileté ou au dérèglement des chrétiens dans toutes sortes d'élals. Les personnes mariées sont en partie la source de la sanclilicalion ou de la corruption de toutes les autres parties de l'Eglise. Ce sont les personnes mariées iiui remplissent, par leurs enfanls, l'Eglise, les monastères, les villes, les Etals, do personnes réglées ou dé- réglées.... Ou doit donc considérer la déli- l)éralion (jue chacun est obligé de faire, s'il entrera ou s'il n'entrera pas dans le mariage, comme une des plus importantes et des plus difficiles actions que l'on fera jamais en sa rie, et dans laipiolle on a plus besoin de l'assistance de Dieu. Celle dilHcullé nail de plusieurs causes: 1" du |)ou de connaissance (lue les jeunes personnes ont des embarras des divers étals rie la vie, dont elles ne con- naissent qu'une apparence et une face trom- peuse : car elles no voient dans le mariage qu'un certain dehors qui les y attire, que ce (jui est conforme à leurs [)assions. Mais elles ne voient point les peines et les dangers de cet étal. '2 Du peu do connaissance que les l)ersontiesqui se marient ont d'elles-mêmes: car la pluf.arl n'ont jamais exan)iné la |)ro- norlion des ditlicultés des divers étals avec leurs dispositions. Elles ne savent ni ce qu'elles |)euvent, ni œ a précipita- tion et lo mauvais choix sur ce point, n onl- ilspas les suites lesjilus déplorables pour la religion, pour les mœurs et pour la société? Si un jeune homme de seize ou dix-sept ans n'a ni assez do lumière ni assez de discer- nement pour connaître Ja nature et reten- due des obligations qu'il contracte en so faisant religieux : une lille , encore moins Agée, aura-l-elle la sagesse el la maturité nécessaires })Our faire un bon choix, el no uoinl s'exposer au repentir en enlranl dans lo mariage ? On répondra, sans doute, que celle-ci n'est point abandonnée à sa l<5mérité ou à sa faiblesse ; qu'elle esl soutenue el dirigée dans celle démarche imporlanto par des pa- rents, des tuteurs ou ;les amis, dont la sa- (33i) Nicole, Insirucl. Iliéolog. utr le mariage, ç. \ ei 2. 1023 APPENDICE. — APOLOGir. DE EKi AT lU.LlGIEUX. 1030 gesse et l'expéricnee suppléent au défaut de la sienne. Mais on peut dire la même cliose et avec plus de fundeuient d'un jeunehomnie que la grâce appelle h la vie religieuse. Il ne nian<]ue point d'ouvrir son cœur et de communiquer son dessein aux personnes qui ont part à sa confiance. Il est rare, et peut-être sans exemple, que sans consulter ni parents, ni directeur, ni amis, et n'obéis- sant qu'à unoimpression intérieure et équi- voque, un postulant se retire dans un mo- nastère. D'ailleurs (et c'est ici une dififérence capi- tale entre le mariage et la profession reli- gieuse, et toute à l'avantage de ce dernier engagement) des épreuves assez longues et presque toujours sévères donnent à un no- vice le moyen et le loisir de sonder lui- même son cœur, d'examiner sa vocation, de comparer ses dispositions et ses forces avec l'engagement qu'il va contracter. 11 est nrre qu'une émotion passagère se soutienne du- rant une année entière, au milieu d'exerci- ces pénibles, mortitiants, capables d'en dé- couvrir l'illusion et d'en dissiper le pres- tige. Des dispositions que ces épreuves n'ont fait qu'affermir, doivent naturellement avoir des racines dans le cœur, et une cer- taine siabilité. Si par une suite de la légè- reté et de l'inconstance de l'esprit humain, ces dispositions font place un jour à des sen- timents contraires; c'est un malheur, on l'avoue, mais qui n'est pas, à beaucoup près, aussi commun que les détracteurs de la vie religieuse voudraient le faire croire : il est, sans comparaison, moins ordinaire que dans le mariage. Mais comme le repentir, dans ce dernier engagement, est moins une suite de l'insti- tution elle-même, que de l'humanité, du choc des passions , et que les passions sont de tous les âges : les lois n'ont point cru devoir reculer pour le mariage, le moment indiaué |)ar la nature, sauf aux parties inté- ressées à prendre les précautions convena- bles [tour faire un bon choix, prévenir le re- pentir et les ujalheurs qu'il entraîne. Pour- quoi ne suivrait-on pas la môme conduite, quand il s'agit de la profession religieuse, où les regrets sont moins communs et moins funestes? Quoi! [)Ourrions- nous dire ici avec un saint docteur (333), à ceux qui ont ajtplauUi 5 la défense dont nous nous plai- gnons : si vos enfants, au lieu d'embrasser la vie religieuse, se déterminent pour l'état du mariage , ils peuvent, dès l'âge de seize ans, ou môme plus tôt, entrer dans cet enga- gement : et il ne leur sera pas jtermis de so consacrer à Dieu p&r la profession monasti- que ? Les lois humaines permettent h vos fil- les, h l'époipje indiquée, le choix d'un époux mortel, souvent injuste, déréglé, violent; et elles leur défendent de s'unir, par une al- liance spirituelle à l'époux immortel, qui est la bonté, la justice , la sagesse môme , le (Sô5) « Nemp« si hominem aiiar(;nl (ili.i: vpgir.i!, ppr lr,çf;ni posscnl eii(!ere <|iit!iii \cll«;iii. (Jinbiis ini- lur liuiniiiem eligcrc liccrei, D.um non licci .' Qui- principe et le dispensateur de tous les biens? Quelle étrange inconsé(juencel Il est bon d'observer encore que si l'on voit dans le cloître des religieux mécontents de leur état, et ne porter qu'en murmurant le joug des observances régulières, ce ne sont point les vœux faits à seize ans qui ont donné lieu à ces regrets et à ces murmures. Qu'on examine de près ces religieux dissipés et mondains, qui voudraient retourner au siècle, en reprendre l'habit et la licence , comme ils en ont déjà l'esprit et les senti- ujents : qu'on cherche la cause qui les a fait passer de leur première ferveur à des dispo- sitions aussi contraires; et l'on verra que le défaut de luujièro et d'expérience dans la première démarche, n'est pour rien dans cette honteuse révolution. Leur première vocation était bonne : elle venait de l'esprit de Dieu ; mille fois ils ont béni le Seigneur de les avoir mis à couveit des périls et de la contagion du siècle : ils ont souvent ra- tifié au fond de leur cœur les saints engage- ments de leur première consécration ; mais des affaiblissements insensibles ont éteint en eux cette première ferveur, lis ont com- mencé par être infidèles à leur vocation : dès lors les observances régulières n'ont plus été pour eux qu'un joug incommode et accablant ; et le dégoût les a bientôt conduits au repentir. Mais encore une fois, ce n'est ni dans les démarches préu)aturées vers la vie religieuse, ni dans des réflexions plus sérieuses qui eussent échap[)é à la légèreté de la jeunesse, et qu'un âge plus mûr ait fait éclore , qu'on doit chercher la source de ce malheur : c'est dans le cœur et non dans l'es- prit que le changement s'est opéré. § XXVI. — En reculant jusqu'à vingt-un ans la liberté de faire des vœux, on a ren- verse' sans nécessité une loi de l'Eglise et de l'Etat. Enfin, les inconvénients qui peuvent résul- ter des vœux faits avant vingt-un ans, n'ont- ils donc jamais été prévus avant 1768? Est- ce que les conciles et les Pères n'ont point vu des abus qui, de nos jours, frappent si vivement les esprits; ou auraient-ils eu moins de zèle que nous, pour écarter du cloître les engagements téméraires, pour y maintenir la ferveur et la régularité, qui no sauraient subsister avec le repentir et le murmure? Tout ce qu'on a pu dire sur les suites fâcheuses d'un engagement préma- turé, s'offre naturellement à l'esprit, et a été prévu depuis longtemps. Nous voyons néan- njoins, dès les |»remiers siècles, les jeunes gens adtnis à la profession monastiuue, longtemps avant le terme fixé par 1 édit de 1708 (334.). Cet engagement n'était peut- être {)as alors, comme aujourd'hui, exprimé ])ar des v(eux solennels; mais il n'en était jtas moins sacré et irrévocable. Ceux (pji le violaient pour retourner au siècle , étaient bus licel Rpoiisuni eliKerc, non licei Dcuni prxfer- rcï » (S. Amhii , lit), m lie vir(j.) •(7>3i) V'yi/. S. CuhYS., A\)ol()ij. t05l DICTIONNAIRE DÉS ABBAYES. IC32 regardés comme des aposlals, el punis com- me tels. Les saints docteurs ne doutaient point que dès l'e^ge de seize ou dix-sept ans, la raison ne lût, en général, assez déveloi>- pée pour faire cette grande action avec con- naissance de cause. Lorsijue l'esprit de Dieu fiorle des jeunes gens de cet l'ige h embrasser a vie religieuse, il faut, (Jisent-ils, ne |)oii:t s'op[)Oser au mouvement de la grûce, cl re- cevoir leur sdcrilice (335j. »< Oh ! [)lùt à Dieu, » s'écriait autrefois un saint al)L)é qui avait joint h ses observations nnclongue expérience. «plill à Dieu «pic ceux qui se consacrent î\ lui dans la vie; religieuse, n'eussent jamais rien connu, ni vu, ni ouï des choses profanes el séculières! La piété n'en serait que|)lus pure, plus parfaite, plus solide dans les monastères. Si l'on y ren- contre si souvent le rel'3cheinent , le repen- tir et les vi(;es qu'il traîne après Mil; il ne faut [loini chercher d'autre cause de ces dé- sordres, que la fai:ilité à y admettre des su- jets (\uo le commerce iJu inonde avait déj;\ corrompus, el qui ont porté dans la solitude les vices et les passions de leurs |)remièrcs années (33G). »< Quelques personnes ayant représenté dans le concile de Trente, (jue les engagen)enls jiréci|)ités j>ouvaienl introduire de grands fibus dans les monastères, il fut question de lixer un terme plus éloigné, avant lequel il ne serait |)eriiiis h j)ersonnc de se lier par des vœux solennels. On était sur le point do déclarer qu'au(Min novice 5 l'avenir ne pour- rail être admis à la profession avant l'Age do «lix-liuil ans accomplis. Le canon qui éla- Uissait celle nouvelle discipline, allait re- cevoir, |)âr une acce[>talion unanime, le ca- ractère de loi de l'Eglise, lorsqu'un célèbre archevêcpie lit observer aux l'ères du con- cile, que le nouveau règlement produirait un eU'el tout conlraire h celui tpi'on en espérait; (pie loin ifètre utile aux instituts religieux, <'t d'y maintenir la discipline régulière, il y introduirait bientôt re.s|irit ilu siècle et le re- lAcliemenl. Ce n'était point lu une vaine coii- ieclure. Ce prélat parlait en homme instruit : lui-même avait été élevé dans le cloître, l'expérience lui avait appris ()ue les sujets qui y réussissent pour l'ordinaire le mieux, (335) I Siatiiere iwIms nt-cesse tsl virgineiu vo- cari qiKu se sua sponte olitiikit Domino, ac uuiitiii>n niipliis rcmisil, el saïu-timoiiia; iiistituluin amplexa est. Profcssiones antL-in al) eo leiupore adiiiilt.inus, qiio a>las rali«iiis coii>|ili-iiu-ntuui liaixieril. iNe(|UO «iiiin puériles vocC!» oiiiiiiiio ratas in ejiismoiii rehiis lial)cr*; coiivenil : sel nu.i; siijtra scxdecim vcl s»e- ()tcmdeciin antins ii.tla, raliocuialioiiiini snaniin ar- Lilra, dUi exaniinala ac probala deuiceps pcrseve- ravciit, el ul adMiitlaliir <'4)iii>(aiiler rogavenl, lum iteiuuin inler lirgines refeniMla, «jusque prolessio raU lial>eiida, ac illiiis >iolalit» iiie\()ral>iljter pu- Jiienda. > (S Basil., l. Ili.episl. 1*J*J, p. i'Ji.) (3r>U) « 0 ulinam, nulli religiusoruin audissenl, % idisseiil, el guila^seiit sx'culariuin ! Non saiie adeo luulli peidilc vivereiil in suis cœiiobiis, nec loi aposiaUe essoot, jugumque Chrisli suavi; delrccia- rt-nl.) (Petrus a sanclo Audomaru,!. m Inslil. mo- HaU., c.ii.) (557) I Si cardinali Palariciou credimns, a Pa- sonlceux que la grflco y ap|Kdle ilès leur jeunesse, et avant (pi'ils aicnl rcs|iiré l'air (Palav., Iliit coiic. Trid., I. xxiv, c. 6; apud V*N-Esi>tN, pari. 1, lu. 27, c. H.) , (.558) 4 llic obilcr nota, qnum Imge abessel nia- gnub ilie pra;siil, Barlboionix-us a Marlyribus, ab ea vulgi opinione, qjioJ priusquani iiionaslicam vi- lain quib proliiealur, cuni oporiel munduni novis^e; boc esl ejusdeui vulgi beiisu, viliis el voluplalibus iiuindi noniiiliil fuisse iininersuin quod quant ip'^is a lolcsceiilibiis sit perniciosum, niuliis osienJil Pc- Irus a saiiclo Audoinaro. > (ViN-EsPEM, ibiU.) 1053 ÀPPENDlCî-:. — APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. i05i achèverait d'y é[einrévues, pour arrûtei' le concile et les Etats ? Il est notoire (ju'on ne s'est point dé- terminé par ces vues su()éricures, en ren- versant une discipline consacrée par l'auto- rité de I Eglise et j)ar l'usage do toutes les nations catholiques. Des déclamations va- gues contre le reyrel et le repentir que J'arj- cJenne p«rprigo, (i;i le P. Thomassiii (paît. i. I. m, c. 4), qne le roi in-s- «linMit;nei Irc—calholuiiie, Gli;irl'S l\, 'l.'ii.s r;irinl(; 19 lit: roi(loiiiiaiict; «1 Oi Icaiis, ;iil i«;vK<» AintvYii:^ de considération (juedans les siècles précé- dents? Comment des motifs qui ne firent aucune impression, il y a deux cents ans, sur les espri'ts sages et religieux, auraient- ils acquis un poids et une importance capa- ble de balancer l'autorité d'une discipline ancienne et générale? Les auteurs de l'inno- vation doivent donc demeurer chargés du reprocha d'avoir, sans nécessité et sa'ns uti- lité, renversé sur un point important l'ou- vrage de la nation et de {'Eglise. Car enfin, d'où savaient-ils que le règle- ment du concile général, suivi dans toute l'Eglise, était devenu nuisible; que le même motif de bien public, qui avait présidé à sa formation, en exigeait la suppression et le changement? Les instituts religieux se plai- gnaient-ils que cette loi, dont le but avait été de remplir les monastères desujels édi- fiants, et d'en ouvrir la poi te aux jeunes gens avant que le commerce du monde eût cor- rompu leur innocence, produisait un effet tout contraire, en y introduisant le regret et le repentir? Les supérieurs des congréga- tions régulières avaient-ils dénoncé cette même loi à MM. les commissaires? En de- mandaient-ils la révocation? Les évoques avaient-ils été consultés sur les inconvé- nients ou les avantages de ce point de disci- pline? Avaient-ils reconnu, que, sage et sa- lutaire dans son établissement, celte loi était devenue, par le changement des circons- tances, absolument contraire au bien de la religion et des monastères? Etait-il du moins public et notoire que la liberté de faire des vœux, solennels dès l'âge de seize ans, donnait lieu à des abus non-seulement réels, mais fréquents et intolérables? Rien moins que tout cela : ni les évoques, ni les corps réguliers, n'ont été consultés. Si les religieux particuliers ont fait parvenir h la commission des mémoires secrets pour dé- crier leurs frères, leurs supérieurs, leur institut pour demander des changemenls auxquels la cupidité seule avait intérêt, on peut assurer (]ue c'étaient de tous les sujets (jui remplissent les monastères, ceux qui étaient les moins dignes de sa confiance. Ce n'était point de quelques esprits inquiets, turbulents, dégoûtés de leur état, (|u'ello pouvait api)rendre ce qui était avantageux ou luiisible aux ordres religieux. Quant aux inconvénients qui peuvent naître de l'an- cienne discip-line , ils étaient plus rares qu'on ne saurait croire; au lieu que le nou- veau règlement cpii la r(;m()laco a déjà pro- duit des maux alfioux et sans nond»re. De là naît une observation iiiq)orlanto et décisive contre cette innovation. S'agit-il d'o|)ter entre deux lois contradictoires : cell(!-là mérite constamment l.i préférence, (pji, par la sagesse de ses disi>o.silions, peut l'éilil (in lliitis, qui fut comme une |romulgalioii dos (Ifcttls (lu C'HK il>*. (Ir Ti( nie sur 1 à>;c iIiî la itrol'.'s- sioii. L'(;(iil ltl(»is cul haiis «ioiili- pluH ii>; poids ijin; r(titlo;inaiici; (rOrléaiis, (|ui avail éié lailc par un roi niiiiriir as^ié^é il'inn; luilioii (i'li«'rclii|)icK au\(|ti. Is on (-ro)ait losr. DICTIONNAIRE DtS AUBAYF.S. 103f. produire des hiens plus ri^els et |>liisilura- ()les. Mais ce n'est gu6re(|ue de révénemcnt (Hi'(»n peut apprendre Inqiielledes deux olFre plus de ressources pour o[»érer le hicn, pour détruire ou prévenir les abus, pour airerniir les inslilulions utiles, pour assurer la léli- eilé pultli(pie. A-t-il une fois prouvé tjue l'une est plus ulilc que l'autre : on ne doit plus rien écouler contre celle dont l'in- fluencesur lehiou public est plus-;énér»de et plus ccrlniiie. Devant une expérience pu- i)li(jue, ii's prétextes les plus éblouissanis .s'évanouissent ; contre elle tous les raisou- netnents sont vains et presque ridicules. (Ju'on examine sur cette réj^le l'édit de 1768, et nolaïunient l'article qui lixe l'i^t^e pour l'émission des vceux. Les ordres reli- }^ieux ont fleuri longtemps sous la discipline eialtlie par le concile de Trente, et re(;ue par t(»utes les nations catholiques. Si le relAclie- menta succédé ensiiile h la ferveur, les cau- .ses (pii ont amené cette l";klieuse décadence, n'ont rien de commun avec la facilité (pie donnait cette ancienne police, d'enlriM- de lionne heure dans les monastères. Mais où sonlles fruits que le nouveau rèr;len)ent de- vait produire, et qu'on nous annonçait avet; ostentation? Non-seulement les inslituls régiiliers n'ont rien j^agné h celte innovation, mais elle a eu pour eux les suites les plus funestes. Elle les a frafipés d'une stérilité qui (kMient de jour en jour jilus générale et plus elTiayante. 1-^lle a écarté du cloître la vertu et l'innocence, i>our n'en laisser l'en- trée lilirequ'h des sujets éipiivi»fpics et peu caj'aldes de réparer les pertes journalières que font les ordres religieux. En un mol, la nouvelle loi est pour eux une maladie in- terne qui les mine et les consume. Les pro- grès en sont très-rapides, et si l'on ne se li.lte d'y apporter un remède ellicace, l'on verra loml)er successivement tous les mo- nastères. § XWIL — La loi de l'Iùjlist stiildgc rri/nif pour le sotts-diacovdl , fie justiiir puiiit /'inriovdlioit dont hs corps rrytilieis !>e plaignent. On a bien reculé , dircz-vous , jusqii','» r.lge de vingt et un ans accomplis, la lil)erté de s'engager irrévocablcm«!nt dans la cléri- rature : |)ourquoi n'aurait-on pas pu étendre celle loi h la [>rofession religieuse? l'our- rpioi? Parce que l'Eglise, qui a défendu d'or- donner des sous-diacres avant vingt-deux ans commencés, a permis aux novices de se lier par des vceux solennels dès l'Age iJe seize ans, et qu'on n'aurait ['oint dû, sans motif et sans raison, renverser une disci- pline (générale (|u'elle avait consacrée par son autorité dans un concile (nuiiiénioiir entrer dans l'état ecclésiaslicjue est en gé- néral plus sus|!ect que celui (jui amène un jeune /lomme dans le cloître. Le désir de se signaler et de parvenir, de mener une vie douce el commode, de soulager ou da- grandir sa famille, de jouir des dislinclions el des richesses attachées aux divers minis- lères de l'Eglise ; tous (es motifs, dis-je, el plusieurs autres, ni plus purs, ni plus légi- times, peuvent inniier beaucoup dans la vocation d'un jeune ecclésiaslitpie. Le cloî- tre, au contraire, n'o'lVanl aucun de ces avantages (pii llalleiit et altvreiil la cupidité, il n'y a guère que la piété, le désir de se sauvttr, et la crainte de se perdre au milieu du monde, (pii puisse délerminer un jeiino homme h arl des sujets ijui n'ont ni les moyens, ni la volotili" d'allendre vingt et un ans, po.ir faire C'iioix d'un éial i;t s'y lixer. Ne; p(>'ji- rait-on pas imaginer un projet (|ui reiintl les avantages de raiicienrie iiiscipime et do la nouvelle h'i, sans avoir le>. lurKiivenieuis, de l'une ni do l'autre; (jui n'écarldt du cloître (|ue rim|)rud('nce et le repentir, sans inellre aucun obstacle à la véritable voca- tion ? Suivant ce nouveau |)lan, les novices, dès l'ûge de (piinze ou seize ans, se lieraient par dos vœux simples; et si leur attrait i)0ur la vie religieuse se soutenait jusqu'à ving;l et un ans, ils pourraient alors rendre leur engagement solennel et irrévocable. Celte idée n'a rien de solide : le plus léger examen sufllt j)Our en découvrir le vide et l'illusion. On se fl.itte d'avoir, par ce projet, concilié les intérêts des ordres religieux et ceux des sujets qui s'y présentent : il est néanmoins certain que l'exécution en serait nuisible aux uns et aux autres. Car, pour- quoi veut on substituer des vœux simples aux vœux solennels def)uis quinze ou seize ans, jus(|u'à vingt et un? C'est, dit-on, pour donner à un novice le- loisir et le moyen d'éprouver et d'afi'eLmir sa vocation, de pré- venir des engagements téméraires, qui ne peuvent être (|ue très-funestes à leur bon- heur et à leur salut. On veut donc que le novice ou le candidat, même après ses vœux sim[)les, conserve une entière liberté de retourner au siècle, et de renoncer, quand bon lui semL'lera, à une profession qui était pour lui, non un état fixe, mais une sim|)le épreuve. Les auteurs du projet veulent bien apparemment que le monas- tère ait, pour congédier le sujet qui n'a fait que des vœux simples, le môuie droit qu'on laisse au sujet de se retirer quand bon lui semble ; car il serait absurde et injuste que le lien du vœu simple, qui est sans force pour retenir le novice, fût assez efficace pour lier le monastère. Or, cette liberté mutuelle et indéfinie pendant quatre ou cinq années, produira tous les mauvais etlets que l'on prétendait éviter par ce nouveau système. La facilité de rompre le fragile lien du vœu simple, jointe à la vivacité et à l'inconstance natu- relle des jeunes gens, fera naître mille pro- jets de changement. Au moindre dégoût ils reviendront sur leurs pas, et la première é|)reuve leur fera abandonner cette première route. D'ailleurs, des vœux simples ne pouvant fixer le srirt et la vocation des enfants, les parents et les familles ne voudront pas souffrir une si longue incertitude; ils leur feront prendre une route dilférente. La di- sette, déjà si sensible dans les ordres reli- gieux, d(!viendra de jour en jour plus géné- rale : dans un petit nofid)ro d'années ou vcN'a tous les monastères fermés ou dé- truits, ou convertie à des usages profanes; et si, coiDine on l'a déjà prouvé, la <;hut<} des ordrt;s religieux est un malheur pour l'Lglis'j et pour Tlitat, peut-on aimer l'un et l'autre, et no pas désirer !a >u|ipiessiou d'un règlement (pii a déjà [lorté un coup si sciisihie aux diverses corjgrégalions régu- lières, et (pii n'est (pie lr(»p capabb? de les riuiverser de fond en comble? L(,' proj<'i d(» faire des vo'ux simples, depuis seize ans 1059 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 1040 iusqu à vingt et un, ne reniédiedonc h aucun (les inconvénients qui résultent de l'édit de 17G8. Il laisse subsister tous les maux (ju'il a déjà i)roduils; il n'ollVe aucune ressource (Outre ceux (]u'il continuera de produire à l'avenir. Mais si ce nouveau plan ne met point à couvert les intérêts des monastères, est-il du moins avantaj^oux aux sujets (jui se pré- sentent |)Our end)rasser la vie religieuse? Non, et il est aisé de |)rOuvcr c|u'il n'est [>as moins défectueux sous ce second rapport que sous le premier. Le plus grand iutér(}t de ceux h qui le commerce du mon(i(î serait trop dangereux, et (pie la grâce apjtclle à la solitude, est de mettre de bonne licure une salutaire l)arrière entre eux et des écucils où ils périraient sans ressource. La profession religieuse, en les fixant |)our toujours dans un état (pii olfre tant de se- cours i\ leur faiblesse, leur [uocuie cet inestimable avantage. Liés par des engage- ments irrévocables, ils ne s'occu|>cnt plus tpi'à rom|)lir les devoirs et à recueillir le fruit de leur vocation. Les projets de clian- gemenl, ou ne s'olfrent pas même à leur esprit, ou sont aussitôt repoussés comme des cbimércs et des tentations aussi con- traires à leurs intérêts qu'à leurs serments. Ils parcourent paisibleiuenl leur carrière; ils portent sans ré[)ugnancc ou môme avec plaisir un joug liofiorablo et utile, qui no gêne point leur liberté, qui en lixe seule- ment la légèreté et en prévient les écarts. Mais si a cet engagement absolu et dura- ble vous substitue/ des vceux siuq)les, vous laissez l'esprit d'un jeune boiume toujours flottant. Comme ce lien est tro{) faible, au moins dans l'opinion de la plu- })aildes bonnneSj pourariéter notre incons- tance naturelle, et cpie l'inlraLtion n'en peut être réprimée ou punie au ilebors, ni par les lois de l'Eglise, ni par celles de l'Etat, un novice ipii n'a pas pris de plus grands engagements sera toujours livré à l'agilation do ses pensées ; et alors (ju'arri- ver3-t-il? ou le jeune candiilal aura (piel- que crainte do Dieu, (picl(|ue sensibilité pour les reproclies do sa conscience; et l'engagoiiient du vœu simple qui ne sera j>as assez fort pour le retenir, sullira pour le tourmenlor, et deviendra pour lui une source de peines et de remords. Di-s dis- penses arracbées à la facilité des supérieurs ecclésiastitiues ne calmeront point ses justes injpiiéludes, parce (pi'elles auront été solli- citées et obtenues sur des motifs ou faux ou insuJlisanls. Si au contraire ces jeunes gens n'ont aucune sincère jnété, ils regar- deront des vieux siuiplcs comuie une pure rérémonie; ils se joueront de cet engage- ment; le dégoût seul leur paraîtra un motif légitime pour le rompre. Ainsi le nouveau système n'aura d'autre elfct (pio de uiuîti- })lier les prévaricateurs. En un mot, ou l'on entend que le va'u siuiple n'ait de force et d'exécution, (pi'autant ({ue le candidat ou le novice con^ervera du goiU pour l'état qu'i! a eiHbrassê, et dès lirs ce n'est plus qu'une promesse dérisoire et qui ne signifie rien du tout. Qni pourrait dire sérieuse- ment à Dieu : Je vous promets, Seigneur, de praliijuor tel ou tel exercice, jusqu'au moment où le dégoût et mon inconstance me porteront h le clianger ou h l'omettre? Ou l'on veut (pie cet engagement soit sé- rieux, indépendant du ca|)rice et du dégoût de celui (jui le contracte, mais seulement jusqu'à l'ûge de vingt et un ans, après lequel terme le novice ser;i pleinement libre de retourner au siècle; mais alors on retombe dans tous les inconvénients qu'on voulait éviter; on ne prend aucune précaution c(jntre les funestes clfiits que l'édit de 1708 n'a pas cessé de pro luire. lùiliu, si , pour [irévenir le dépérissement des ordres religieux, on veut our irrévocables, sont plus propres h écar- ter toutes idées de changement, h lixer l'iii- ([uiétude naturelle île la volonté, à prévenir les regrets et le rc|)enlir; au lieu que des v(Dux simples n'ayant point d'exécution ex- térieure parmi nous, et ne donnant h aucun supérieur le droit de dire à celui (pii veut secouer le joug et se moitié en liberté : Pour- (juoi en agissez-vous ainsi, laissent la porte ouverte à tous les projeta et à toutes les va- riations dont l'imagination mobile des en- fants est une source féconde. Mais h (pioi bon se dyniier tant de peines [)our inventer de nouveaux (ilans dangereux ou inutiles? Que ne revient-on |tlut()t à la discipline obiervéo jusfju'à ce^ dernières années, et jusiiliée par une expérience si an- cienne et si générale? Qu'on remonte en es- prit vers ces temps peu éloignés, où (le sé- rieuses réforuies rétablirent Ta première fer- veur dans la plupart des (congrégations ré- gulières. On ne connaissait point alors ces vœux simjiles, dont on nous vante aujour- d'hui les avantages. On se donnait au Sei- gneur d"s l'Age de seize ou dix-sept ans (>ar une con>éciation irrévocable. Ces eni;age- ments qui paraissent aujourd'hui si préma- turés et si dangereux, ne |»roduisaient alors aucun des mauvais effets dont on fait sem- blant d'être si fort élira} 6. Empêchèrent-ils que les instituts religieux ne devinssent liès-florissanls, tpie la piété n'y fût très-puiu et très-abondante? N'est-ce |»as dans le leiiifis même où l'on s»; liait de bonne heure par '•les V(Kux s(tiennels, (pie les dill'érenls corps réguliers ont i»roJuit tant '.le saints et de iMi APPENDICE. — APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. t0i2 savants, dont les vertus et les lumières ont été si utiles à l'Etat et à l'Eglise? Pourquoi donc imputer aujourd'hui à celle ancienne discipline des maux qu'elle n'a jamais pro- duits, qu'elle n'est pas capable tie produire? Pourquoi renverser une loi dont les ordres religieux ne se sont jamais plaints, dont ils n'ont point eu lieu de se plaindre, dont l'ob- servation n'a jamais nui à la régularité, ni mis obstacle à la réforme? Est-ce que nous prétendons être plus sages que nos pères, connaître mieux qu'eux ce qui est vrai- ment utile aux monastères, et ce qui peut y faire revivre le premier esprit des fonda- teurs? § XXIX. — On devrait du moins établir sur ce point une discipline uniforme pour les jeunes gens des deux sexes. Si l'on refuse de ré'ablir sur ce point l'an- cienne discipline de l'Eglise, et de rendre aux novices le droit de se consacrer à Dieu par des vœux solennels dès l'âge de seize ans, qu'on choisisse au moins entre celte épo- que et celle qui a été fixée par l'Edit de 1768, un terme mitoyen qui ne soit ni assez reculé pour éloigner du cloître ceux qui y seraient véritablement appelés, ni assez avancé pour y admettre ceux quun engagement téméraire pourrait y conduire (.3V0). Qu'on établisse une 11 ôme règle pour les jeunes gens de l'un et de l'autre sexo ; car pourquoi mettre de plus fortes entraves h la f)rofession reli- gieuse des garçons qu'à celle des tilles? Est- ce que les engagements précipités et témé- raires sont plus rares ou moins funestes dans celles-ci que dans ceux-là ? Mais le con- traire est un fait public et notoire : pour un jeune homme que l'imprudence et la témé- rité ont conduit dans le cloître, et en qui cette démarche inconsidérée est suivie du repentir, combien de jennes filles que la légèreté ou des considérations étrangères à une véritable vocation ont précipitées dans un engagement irrévocable, ()our lequel elles n'avaient (fu'un goût passager ou (ju'une secrète horreur? On sait f|u'en général les jeunes |>ersonnes (le l'autre sexe sont, à l'égard de leurs pa- rents, dans une plus grande dépendance que les garçon*. Unes organisation plus faible, un caractère plus flexible, une éducation fri- vole, l(!s exposent à suivre, avec moins de f)récaution et de résistance, les différentes roules (tù les poussent dos parents adroits et im|iérieux. Le parti (lu'elles prennent n'est presque jamais l'eflet de leur choix. Accou- tumées de bonne heure à n'avoir point de volonté à tdies, à sacrifier leurs goûls parti- culiers au goût des autres, leur im;lination est rarement consultée, ou ne l'est (jue pour la frtrmo ; c'est la volonté d'une mère, ce sont (les arrangements domestiques (jui décident très-souvent d(! leur vocation. (]e dévou(!- iiient av('ugle et dangereux dure pour l'or- Jinaire autant fpje la jeunessi; ; ee n'est rprà mesure ipie la maturité de l'âge dévioppe et fortifie leur raison, qu'elles mettent des bornes à cette obéissance servile, et qu'elles commencent à rendre à ceux qui ont auto- rité sur elles, une soumission plus éclairée et plus raisonnable. Un jeune homme, au contraire, do dix- se|)t ou dix-huit ans, a poiir l'ordinaire la raison plus forte et plus développée; l'illu- sion des fausses promesses et la terreur des menaces ont infiniment moins de pouvoir sur son esprit. Moins gêné par les considé- rations humaines, il est aussi moins exposé au danger de faire un mauvais choix, et d'é()rouvHr les regrets qui suivent l'impru- dence. S'il avait donc fallu faire une distinc- tion entre les deux sexes, quand il fut ques- tion de fixer l'âge de la profession religieuse, l'avantage aurait dû être pour les garçons. Quoi 1 dans une même famille, une jeune personne de dix-huit ans, pour l'ordinaire sans lumière et sans expérience, eu qui des amusements frivoles et une absolue dépen- dance tiennent encore la raison dans l'en- gourdissement, peut se lier par un sacrifice irrévocable; on ne craint pour elle ni les regrets ni le repenlir : et un jeune homme du môme âge, après des exercices sérieux, après son cours d'humanité et de philoso- phie, et d'autres études propres à mûrir et à fortifier la raison, est déclaré incapable de contracter le môme engagement I II faut qu'il attende encore trois ans pour faire une dé- marche que la loi vient de permettre à sa sœur, dont res()rit, moins éclairé et moins ferme, est plus suscefHible d'illusion et de témérité! On a peine à se persuader qu'une pareille loi ait eu pour objet le bien de l'Eglise et celui des ordres religieux. Ne serait-on pas plutôt tenté de croire que le l)lan était de détruire, et que, pour y réus- sir, on a voulu employer, non la violence ouverte, qui excite des murmures et rend odieux, mais des moyens également sûrs et efficaces, quoique plus doux en apparence, ou même couverts du voile de la religion ? § XXX. — Le clergé séculier na point profité du dépérissement des corps réguliers. Tarn espoir du rédacteur de ledit de 17G8. Quoi qu'il en soit des motifs secrets qui ont dirigé ces opérations, il est étonnant (lu'elles n'aient pas excité une réc'amalion générale dans répisco[)at. Mais le rédac- teur de l'édil de 17G8 avait pris ses [irécau- lions pour prévenir ou étoulfer les plaintes. Il avait eu l'adresse de représenter l'all'aiblis- semcnt des corps régulicîps, comme un moyen de re|)eupler les séminaires. En fixant à vingt et un ans l'âge re(piis pour faire des voMiX , et en écartant du cloître par ce moy(Mi la plu[»art des j(uines gens (jui n'attendent p'int un terme aussi éloigné pour faire choix d'un éial, on se promettait de rendre à l' l''gtise dt's sujets utiles, dont des vtrur: fiils arec trgirrlé rt précipitation, au- raient pu la priver, et de procurer ainsi aux premiers pasteurs un srt ours que tu rareté ("i") Kdil il II (jj'irx iti- inni» l7'iS. 10 j: DICTIO.NNAIilE Hiî:S Aim.^VîiS. tOki tfis ministres csicntielt rend de jour en jour pins nécessaire (3V1). C'est appaieiiKnenl cet t'spoir (jui a i'ail (lissiiiuiler les dangers de reile loi nouvelle. On sY'Sl llallé (jiren don- licinl les corjts réguliers en spectacle, en les défïonçanl au jHihlic comme des institutions mliùrement d6génér(îes, on éloignerait du iloUre In plupart des sujets ; (|ue les jeunes f;ens n'autai-ent garde d'entrer dans des ins- tituts avilis et menacés d'une entièix' pros- eri|)tion. Il faut avouer (|ue révénemeni n'a cpje trop l)ien jiisiilié sur ce point les vues du rédacteur. Mais en est-il de mômo île la rontiance ciu'il a voulu inspirer aux |)rc- niiers pasteurs? Le clergé séculier u-l il protité du (lé[)érissement iics congrégations régulières? Les séujiuaires sont-ils mieux remplis, les ordinations plus nonibreuses, les jiaroisses mieux servies depuis (jue les <»rdi-es religieux ont été dévoués ^ lojtpro- Itre et h la stérilité? Y a-l-il dans les diffé- rents dioièses moins de postes vacants dc- l)uisdixans, (ju'il n'y en avait eu juscpi'à cette époque? Alil il est notoire (pie les premiers pasieurs n'ont recueilli aucun fruit des 0|)érations auxquelles ils avaient ap- d ])laudi, ou (|u'ils avaient vues avec indilfé- lUMiee. Leurs eoo|)éralCLirs ne sont ni plus éclairés, ni plus vertueux, ni en [)lus g'rand nombre depuis les utleintespoitéosaux insti- tuts réguliers. La disette dont le rédacteur se ])laignail, il y a (luchpies années, est deve- nue plus allligeanteot plus sensible. Lcssu- jets q ue l'édit de 17G8a éloignés ducloilre, ont élé également perdus pour le clergé séculier. An surplus, il n'est arrivé sur ce point (|ue • 0 (|u"il était aisé de prévoir : si le soulève- ment excité contre l'état religieux avait ou jiour piiiui})c l'amour de la religion, le zèle jKiur le maintien ou le réiahlibsemeni de la vie régulière, on conroit (|ue le tlorgé sécu- lieraurait pu proliter des pertes qu'ont faites les monastères. Les stiiets élevés dans la piété, cliercliant un asile contre la corrup- tion du siècle, et n'en trouvant point, s'il en tant croire nos réformateurs, dans les niai- .s(»ns religieuses, auraient pu tout naturel- lement relluer dans les séminaires, et ollrir aux premiers pasteurs un secours qui de- vient rare ù proj)Oition de ce qu'il est plus nécessaire. Mais il ne faut pas s'y tromper, c'est la pré- tendue pliiloso|)liie iiui s'eiïorcu do déslio- norer et do détruire I élat religieux. Llle ne petit le soulViir, parce (|u'il est un olistacle a Ftixéculion de ses piojets. Llle a aussi rontre le (,liristiani>me une haine prcjfiinde el implacable. Llle voudrait en elfacer jus- qu'aux traces, en alxdir la mémuiie. Llle n'oublie rien pour déslion>)rer ses ministres, pour exciter contre eux le mépris et la lia. ne des peuples. Elle met sur leur compte la ))lu[)art des crimes et des malheurs qui ont troublé et souillé la terre. Llle les re- présente sans cesse comme des hommes plongés dans l'ignoranco, dominés par Ic.n vins dangereux préjugés, coumuc des fana- tiques ou (les ambitieux, toujours appt^pii'-s h subjuguer les esprits par les terreurs de la sup(Mstition, toujours prêts h soutenir par la violence leurs opinions ou leurs intérêts. •His déclaralions séditieuses, ses principes k.npies ont déjà perverti une intiiiité de per» sonnes de tout iigo, de tout sexe, de tout rang; et il est bien à craindre que l'aver- sion et le mé()ris pour les ministres de l'E- glise ne soit |jient(jt une disposition domi- nante et universelle dans la nation. Faut-il s'étonner après cela (pie lauisello lies ministres de la religion devienne tous les ans plus eH'rayante? De quel œil des pa- rents corromijus jiar l'irréligion verraient- ils leurs enfants entrer dans une milice s|)i- rituelle, devenue l'objet de leurs railleries et de leurs mépris? Quel attrait peut avoirr pour le service des aulels un jeuiHi homme (fu'une imprudente curiosité et de penii- cieuses h^clures ont corrompu de botme heure dans les uKjcurs et d.ins la foi ; en (pii des passions naissantes, l'uhardii'S par de.s systèmes iiréligieux, ne peuvent soullVirau- (lin frein, et r.'ganh ni la régularité et les devoirs (Je la vie sacerdotale conime un joug e»bsurtlo et odieux? il est naturel »pic SCS vues et ses id'ojets se porleiK vers des pr(d"essions séculières, qui oll'rent ci sa eu- pi>iité des ressources plus abondantes luv plus aisées. Ceux mêmes (jue l'im rédulilé n'a pas séduits renoncent à un élat avili .\ leurs yeux ou dans l'opinion d'iiiK! miilii» ludr» auilacieiise, dont ils n'ont pas la l'iviij de braver les insultes et les mépris. Si l'on eùl lait d'abord ce:, léllexions, (pit l'exiiérience a depuis rendues si sensibles» (ui se fût donné bien de gaide d'applaudir à l'édil de tTG8; on l'eût regardé comme nue i>ui|)rise faite h la religi(ju du souverain. Loin de se laisser éblouir par le vain espoir, <|ue les opérali(jns contre les iii.>tiiuls mo- nasti(pies tourneraient au protit du clergé séculier, on aurait prévu que de pareilles entreprises ne pouvaient (pie nuire à la re- ligion; (jue l'incré.lulilé seule en retirerait tout l'avantago ; que c'était enirer dans ses vues et travailler pour elle, que de lui sa- crilier des corps qui ne cessent de réclamer contre ses erreurs et de s'otiposer à ses des- seins ; qui doivent par conséiiuent être cheis à l'épiscopat, à pro|iortion de ce cju'ils soi>l odieux aux ennemis de l'Eglise. Entre les fausses vues (jui ont dirigé le rédacteur, ouciui ont fait adopter ses nrojel.s, il y en a une (jui ne peut mancpierde frap- per tous les espiits attentifs; c'est cetlo (.aiigeren.se rivalité (ju'il suppose el qu'il entretient entre le clergé séculier et l'état régulier. Les intérêts de l'un et de l'Quhv y paraissent en ({uitrasle : on se met peu en peiiK! d'avilir les ordres religieux, de les li- vrer il la stérilité, pourvu (jue les premiers pasteurs prolitentde leur décadence. Y eût il jamais de système plus faux, plus contra ire au plan de la religion et h ses intérêls ;' Dans l'Eglise tout est commun el soliiiaire; •ôil; I'ii!,ni.l'uU(tc Idilil di in.6. APPKNDICE. - ArOLOGlE DE fe'ElAT UliLlGlEUX. f045 l« clert^é séculier et les cong-régalions régu- lières ont une même fin, les mêmes inlérêls, les mêmes ennemis; leurs diverses fonctions, au lieu de se croiser, doivent concourir ;iu môme but, qui est de servir l'Eglise, de défendre ses droits, d'iiislruire et d'édifier les peuples. Au lieu de s'cdfaiblir mutuelle- ment par des rivalités et des concunences, ils doivent réunir leurs eirorts et leurs res- sources. Si cette union fut jamais nécessaire, c'est assurément l'ans le teMi|)S où nous i'Ommcs. Car on ne peut plus se dissimuler que la leligion en F:<"nce ne soit menacée des plus grands malheurs ; elle fait tous les jours des perles immenses; la foi s'éteint visiblement |)armi nous; l'impiété inonde la capitale et les provinces; mille causes réunies donnent à cette funeste épidémie le plus haut degré de malignité. Dans celle crise redoutable, est-il [)rudent de lui apla- nir les voies, de se livrer à des opérations dont elle triomphe, et dont elle seule peut recueillir le fruit? Par quel incroyabh; éblouissement a-t-on [)u se persuader que la religion avait intérêt à l'abaissement et au décri des instituts monastiques? Est-ce à l'Eglise, est-ce aux pasteurs animés de son cs[)rit, zélés pour ses vrais biens ;, est-ce aux fidèles touchés de ses maux, instruits de ses besoins, témoins de ses combats, Jromblanls pour ses périls, qu'on veut plaire, en aiïail)lissant les corps réguliers, en les livrant au mépris des mondains, en prenai't (Jes procautions malheureusement trop effi- caces pour faire tomber successivement tous les monastères? Non, sans doute ; le boule- versehient des ordres religieux nr peut don- ner la joie (pi'aux ennemis de l'église. Les premiers pasteurs, et l'Eglise dont ils sont les défenseurs et les Pères, ojit donc un in- térêt liès-pressant à maintenir l'état reli- gieux, à re[)onsser avec zèle et persévérance les iittaques qui lui sont livrées ; ils doivent surtout s'opposer au renversement des mo- nastères, (pi on cherche a détruire sous dif- férents prétextes. § XXXI. — Le prnjrl de dclruirc les monas- tères peu nombreux, très-injuste en Itti- vréme, est contraire au bien de la religion et de CElat. Par les articles 7 et 8 de l'édil, on oblige les maisons isolées et non unies en congré- gation, d'avoir seize religieux. La peine que la loi prononce contre celles inonasièic- un 10i6 te'ii|)s raisonnable pour exécuter une loi nouvelle, et se procurer le nombre de reli- gieux qu'elle exige? Pourquoi leur enlever des ressources légitimes, dor.t ils auraient pu faire usage pour avoir des sujets et échapper au danger qui les menace? On les prend au dépourvu, on leur annonce brus- quement leur extinctit)n, s'ils n'ont pas, au moment même de la publication do l'édit, tout ce qu'exige d'eux une loi arbitraire, qu'ils n'ont pu ni observer, ni prévoir. La jieine, et une [)eine telle (pie la suppression irrévocable, suppose un délit non-seulement réel, mais grave : en est-ce un que de n'a- voir pas prévu qu'il plairait à messieurs les commissaires de décider que tel monastère doit avoir seize religieux ? Mais si dans une maison qui n'en a que douze ou Quatorze, on vit dans la régularité, si la discipline y est en vigueur, si elle est une ressource pour tout le canton où elle est située, par les bons exemples qu'elle donne, par les secours spirituels et tempo- rels qu'elle répand? N importe, dans celte supposition même, qui assurément n'a rien d'impossible, ni de fort extraordinaire, le monastère est dévoué à l'analhème ; et avec de [>areilles opérations, on se flatte encore de faire croire au public qu'on veut réfor- mer et noiKlélruirel On ne renverse qu'à regret, quand on est animé de l'esprit de l'Eglise ; la première pensée, le désir le plus intime est de conserver ou de rétablir tous les monuments qui nous restent de la piété de nos pères. Ce n'est qu'en gémissant qu'on se détermine à en su|>i)rimer quelques-uns; on n'en vient à cette extrémité qu'après s'être assuré que ces établissements, si utiles à la religion dans leur origine, ont absolu- ment dégénéré; que, tous les moyens pour les ramener à leur premier esprit sont dé- sormais inutiles, ou que, s'il y reste encore quelque bien, des considérations supérieu- res, et le véritable intérêt de l'Eglise^ eu exigent le sacrifice. Est-ce par ces principes qu'on s'est con- duit dans l'allairo dont il s'agit? s'est-on assuré que le relâchement des monastères est consommé et sans remède? Et d'où l 'au- rait-on a|)|)ris, [tuisque les supérieurs et les membres les plus distingués des ditférents ordres religieux n'ont été ni appelés, ni consultés ? On se hâte de détruiro d'anciens établissements, sans examiner s'ils remplis- sent ou non leur première destination. Oi» envelo|)pe dans une même proscription tous les monastères isf)Iés, soit qu'ils soient tombés dans le relâchement, soit (pi'ils aient conservé leur première ferveur, dès (ju'ils n'ont pas le nombre de religieux qu'il a plu il la commission de regarder comme néces- saire. Jurisprudence étonnante! (jui com- mence |iar |)rescrico une condition fort in- diiréreule en ollc-même, et qui se sert ensuite de cette disposition arbitraire, comme d'un motif pour détruire les niai- ioii* qui ne l'ont prtint remplie, paipii la leur fl«47 DI(;TiO>\NAlRE DES ABBAYES épendre leur exis- r04» |iresci»it, cl (jui en fait tente. Quant aux maisons reli^^ieuses unies à (]es r.onjjîrégations, l'arlicle 7 de l'édit les assujettit à avoir au moins neuf religieux, non compris les frères lais; il dévoue h l'anatlième celles qui u'auroul pas le nombre requis. Ou prétend ne suivre eu cela que les décrets des Papes, les vues des instHu- teurs et des réformateurs des ordres relifjicux, ^iti ont exigé, dans dilfVrenls temps, qu'on ne iondât aucun monastère , sans y placer le nombre de religieux suffisant pour vaquer d tous les devoirs de la vie cénubilique. (3'i-2) Il est visible (|u'on cherche ici à éblouir et à donner le chan^'o, en confondant adroile- luent les règles qui regardent l'établissement des nouveaux monastères avec celles qu'on doit suivre, quand il est question île sup- j)rimer quel(iuc'S maisons religieuses. On convient qu'eu général la discipline régu- lière se soutient mieux dans les grandes communautés (pie dans les monastères peu nombreux. Ce n'est donc point sans raison que les lois canoniques et les constitutions de dilférents ordres religieux ont défendu de former do nouveaux élablissements , h moins (ju'il n'y eût dos revenus sullisanls )KJur entretenir dix à douze religieux. Mais, en premier lieu, ces lois n'ont jamais été si générales, qu'il n'y ait evi beaucoup d'ex- < options, l/liistoire de l'Kglise nous gtlrc plusieurs exemples do j)elils monasières, où, par le titre de la fondation, il ne devait y avoir (jne six ou sept religieux. Lu second lieu, ces lois sont étrangères Ji la matière dont il s'agit ici; el c'est bieu ou valu qu'on les invoque, pour justilier les dillerenles entreprises cor.tro les corps réguliers ; car les niènies raisons (pii sulliseui pour eu)p6.- clier un établissement nouveau, et non né- cessaire, n'ont plus la même force contre un établissement tout formé, ou même ancien. Los mêmes conciles qui (jut défendu d'ériger de nouveaux monastères, lorsipi'il n'y avait pas do revenus sulli'sants [tour enlielenir dix ) Vide C.uucil. Puiisicii»., an. \^7>-i, ran. 17, ii,f.onfil McutpcH , an. iili; Canal. Snrbi'n., liTii; C.oncil. Mbictix., \'2'>\,<'A)nciL ISmincl., liOl; Cniit-il. l.oii(tiii.,i'î(}i<; t'niiril. Kern., \-Hl, cit. [TtM) Vnuntihdr d,- ledit de I7ti8. 1040 APPENDICE. — APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. 10 jO (le sopl ou luiil rnirgieux. Ils avaient appris (le rkvaiigile que Jésus-Chrisl a prora-is (l'êlre, par son esprit et par l'opération de sa grâce, au milieu de deux ou trois per- sonnes assemblées en son nom. « Une com- munauté composée d'un petit nombre de religieux fervents et fidèles aux (ievoirs de leur état, est infiniment plus agréable, plus utile à l'Eglise, dit le concile de Bordeaux, que de grandes assemblées de religieux r^ui ont dégénéré de leur première ferveur , perdu le fruit de leur vocation (3i5). » Il était donc bien éloigné de penser que la fer- veur et la fidélité aux observances régulières fussent le partage exclusif des communautés nombreuses. Pourquoi, en effet, le silence, le recuillement, l'amour de la retraite, la fuite du siècle et de ses vanités, la métlita- tion des divines Ecritures, l'application au travail ou à des études sérieuses, le goût de la prière, la mortiticalion et autres sembla- bles vertus seraient-elles impossibles dans un monastère qui n'a que huit religieux? C'est l'Esprit de Dieu qui est le principe de ces précieux dons ; et ce divin Esprit souflle oiî il veut. Le rédacteur confond mal à propos les vertus intérieures, les exercices essentiels à la piété, avec des pratiques extérieures dont la perfection religieuse est indépendante, ou qui n'ont avec elle qu'une liaison arbitraire. 11 }' a tel exercice de ce dernier genre qui exige un nombre de religieux assez considé- rable. On sait bien, par exemple, que l'of- fice divin ne peut se célébrer avec la même majesté et la môme pomjje dans une commu- nauté de six ou sept religieux, qiie dans celle qui en a dix-liuit ou vingt. Mais qu'importe une telle différence, si d'ailleurs ces reli- gieux moins nombreux remplissent avec exactitude les devoirs de leur vocation ; s'ils conservent avec soin ce qui fait le fond et l'essence de la vie religieuse; s'ils se ren- dent utiles à l'Eglise par la sainteté de leurs exemples et la ferveur de leurs [)rières ; s'ils travaillent avec zèle au salut des peuples, lorsque les jjasteurs ordinaires réclament leuis secours et les associent h leurs fonc- tions? En seront-ils moins chers à la reli- gion; et faudra-t-il détruire une commu- nauté si respectable et si utile, parce que les différentes causes dont on a parlé plus haut l'auront réduite h sept ou huit religieux, ou que la modicité de ses revenus ne lui per- niettra pas d'en entretenir un plus grand nombre? Non, sans doulc, direz-vous; mais en est- il encore de telles? L(;s observances régu- lières ne sont-elles ai)Soluuient tombées dans les maisons peu nombreuses? Le relAclie- nienl y est fort commun, on vn convient ; mais c'est un malheur «prelles partagent avec la plupart des grandes communautés, l/allaiblissemenl île la discipliru; dans les unes el dafis les autres, a un princi|)e indé- pendant du Nombre plus ou moitis grand des religieux qui les habitent. Mais le mal n'est ni plus étendu ni plus incurable qu'il ne l'était avant les réforrnes de ces derniers siè- cles: on sait que les fruits ont été très-pré- cieux et très-abondants. Qu'on travaille avec le même zèle et la même persévérance à établir In discipline dans les congrégations régulières , et les mêmes moyens produiront encore aujourd'hui les mêmes effets ; mais qu'on ne clierche point dans le relâchement de l'état religieux des motifs ou des prétex- tes pour le détruire. « Si les religieux, di- sent les conciles, ont perdu l'esprit de leur élat,il faut les y ra})peler, les obliger à vi- vre d'une manière qui réponde à la sainteté de leur profession. Si dans quelque monas- tère leur dépravation est consommée et in- curable ; s'ils joignent au relâchement et à la licence l'indocilité et l'endurcissement, il faut leur substituer d'autres religieux plus édifiants. Mais à Dieu ne plaise qu'on dé- truise jamais les monastères à cause des mauvais sujets qui lesdéshonorent, ouqu'on livre à des mains et à des usages profanes des lieux consacrés au culte du Seigneur (346)1 » 11 est peu nécessaire d'accumuler ici les citations, et il suflh-ait peut-être de défier les ennemis des ordres religieux de citer un seul exemple de monastères détruits par or- dre ou avec l'aveu des conciles, à cause des abus et des désordres qui auraient pu s'y glisser. L'histoire de l'Eglise nous offre au contraire une multitude de canons, oïl de pa- reilles entreprises sont très-sévèrement dé- fendues. Le renversement des maisons reli- gieuses, et la déprédation des biens qui leur appartiennent, y sont condamnés comme un attentatcriminel, comme un sacrilège digne de la colère de Dieu et de la damnation éter- nelle. Ce ne sont pas seulement des conciles particuliers qui ont si souvent et si sévère- ment défendu do loucher aux monastères ; c'est l'Eglise elle-même qui a plus d'une fois renouvelé ces défenses dans des conciles œcuméniques. Celui de Chalcédoine, le qua- trième de Constantinople, le second de Ni- cée, déclarent que les monastères érigés par l'autorité et avec le consentement des évê- (|ues, doivent être h jamais inviolables.' Ils menacent de l'anathème et de la damnation quicon()uo oserait, au mépris des canons, renverser ou dépouiller ces saints asiles, ou convertir en habitations séculières des mai- sons consacrées à la jirièreetà la pénitence (.r»7). Peut-on conserver du respect pour la re- ligion, et n'être pas effrayé en lisant co (juo (lisait sur le même sujet un ancien concile (le Séville? « Nous oidonnons d'un commun cons(;ntenient, (pie les monastères nouvelle- ment établis, aussi bien (pie les anciens,, soient maintenus dans une inviolable stabi- lité; et si (luehju'un de nous, ce (pi'à Dieu i\() plaise, ou de nos iiu('cess(!urs, soit par (•uj)idité. soit par fraude el arlilice, entre- (r>4r>) Conril. I(ui(li(jnl., ;iii. IÔ87,. l7,Wi' Concil. ïlicodoumill., Ml. 811, ('."uc. .».'<■- ludiDi., an. 8i.*). (047) Laum., Ci.iic, I. 1%, p. '7S. lO'il nRiiiON.NAilit: [»i:s AimAvts. io;>j prend do dt^iioiiillcr quelque m<)na>lèr«' que ce |Miisse être, (]u"il soil niialiiùine, (ju'ilsoil béjiaré du rovauino do Dieu, jarce (|u'il a ruiné U'S voies d'une vie salirUiire; (|ue les ovOi|ues de la province .s'a^seinhlful , t|ii"il.s i-uspcndeiil de la coniniuiiinn ( e (ie>liu(leui' «U'î> lieux eonsacrés à la relij;ion ; qu'ils ré- lahlisseni'k's nHjnasU-res en lui rendanl loul ce <|ui lui avait appailenu ; que lous s'eui- pressenl de réé(Jilier par leniouvenienl d'une piélé sincère, ce (pu* riuqtiélé d'un seul avait osé détruire (3'i8j. » Ce canon, il est vrai, ne parait frapper que les entreprises des parliciiiiers (|ui renversent les ruonas- lères, ou s'eiuparenl de leurs biens. Mais la ruine de ces saints étahlissements est-elle luoius iiiiu>to, moins contraire aux vieux dos l'on laleurs,à l'esprit et aux lois de rE;4lise, au hicn même de l'Etal, i)arce tpi'oii en «•ouvre l'i/dicux sous ite vaincs ap|)arences de liii-u l'uiilic? I.a ^upprl'ssioll prononcée | ar l'édit de ITOy, coiilr»; tant de monastères, est aussi irré-iiilière ilaus la l'oruie (p:'elle est injuste ilaris le fond, (/c-l u le vérité connue de tout îe monde, (pie la iiiéme aulorilé, (|ui forme des élal)lissemfnls,a aussi elle seule le droit tie les supprimer et de ii.'S détruire. C'en est une autre également certaine, qu'on ne peut érij^irdcs monasières sans le concours de l'autorité ecclésiasii pie {;Ji9). C'est donc à rKglise,au moins en premier, h dissoudre des associations (pTclle même a formées, à détruire des convciilualilés (|ui sorit son ou- vrage; à ju^er de riiujiorlancc et de la ca- noiiicilé des motifs (pii peuvent, dans quel- ques 0( caskins rares, reinlie c(;s siippies- ^^onsjusle^f et nécessaires. Nous n'imputerons point au rédac leur (h; l'édil d'avoir heurté de front lous ( es |»rin- cipes, d'avoir dit loul haut et sans déloiM', qu'tiii peut se passer' du mini>lère des cvù- ques pour anéantir les ((Uiviilualilcs ; «pi'une commissifui pas>a^ère, revèlui' d'uM(! nulcrilé tem| or-clle, a | ar elle-mèn.e et sans !o cmicours d(! rivj;lise, loul le jujuvoii- né- «•essaire pcmr détiiiire une mulli ude ti'éla- Idissements consacrés parla relij;ir)n; une |iaieille maladresse eût s<.»ulevé coiiire lui tout l'épiscopal, et fait échouer d'avance tous ses pr(»jets. Mais d'un aulrecôté il sen- tait hien (|ue son plan rciK oiilicrait à cha- que pas par- les jdus grands (d)slack's, s'il en laisait dépendre l'exécution du consenle- nienl des évéqucs. Il n donc in.a^iné un sys- tème ridicule à la vérité et tout li lait inouï, mais alisolumenl nééde/ ; celle ( misé ration fut de leur |)art absolue vX irré- vocable : ils renoncèrent pour toujours au droit (le reprendre leurs dons. Les religieux (T.IS) Idem, ibid., t. V, p. Ilil7; t. VII, p. 007. ri injurieux à l'Eglise dans les art. 7, '.), 10 et 12 île (iili) C.nunl. (ihuttcd., iAU. l, Cmuil. Tiidciil., ledit. i -i... «•an. ô. (551) hdii de 17CS, ait. 11. t3b(»,i On IrouNcl.» prcuxe de te b>slcnic binaire IO->5 APPENDICE. — APOF.OGli: ivec une exacte fidélité, de regarder leur maison romme un sanctuaire séparé pour toujours des choses profanes; d'y commencer et d'y conserver avec soin, dans toute la durée des âges, une tradition de cénobites fervents, appliqués jour et nuit à édifier les peuples, à consoler l'Eglise par la sainteté de leur vie. L'Etat et l'Eglise furent témoins de ce mu- tuel engagement. L'un et l'autre furent ga- rants de la sincérité de ces |>romesses. l!s mirent le sceau à ce contrat, qui fut tout à la fois une obligation civile et un acte reli- gieux. Vous repré'^enlez aujourd'hui ceux (jui jadis acceptèrt nt la donation; vous avez succédé à leurs obligations, comme à leurs préro.-,alivos. On ne peut vous déposséder s.'ins injustice; vous ne pouvez livrer votre dépôt sans j)révarication 11 n'est i)as en vrtlre pouvoir de rien céder, parce que rien n'est è vous. Le premier de vos Jevbirs, comme le |)lus cher de vos intérêts, est de trnnsmeltre à vos successeurs tout ce cpjo vous avez reçu de vos Pères, Ce sont les deux })uissances qui vous ont confié vos établis- sements : vous ne pouvez, sans leur aven, ni les sacrifier, ni les détruire ; ni la reli- gion, ni l'honneur, ni la proltité, ne vous permettent d'entrer sur ce point dans aucun accommodement ; toute transaction pour des droits dont vous n'êtes que dépositaires, vous rend criminels devant Dieu, et vous déshonore devant les liommes. Repoussez donc l'usurpation par toutes les voies légi- times : souffrez la violence, si vous y êtes exposés, mais n'en devenez point complices; ou plutôt un pareil malheur n'e^t point ci craindre sous un |)rincc aussi juste et aussi religieux. Ne redoutez donc (jue les intri- gues des faux frères et votre propre fai- blesse. Mais pourquoi donneriez-vous les mains h la suppression des petits monastères? Le titre de leur fondation, la nature de leur établissement, et surtout les besoins des lieux qui les environnent, doivent vous les rendre inviolables; car, prenez-y garde;, ces monastères peu nrirnbreux *\nG vous se- riez tentés d'abandonner aux poursuites de leurs ennemis, sont, [lOiir la plupart, situ's dans des campagnes, ou dans de petites vil- les de |)rovince. Les peu|)lçs y trouvent des secours abondants, et les pasteurs des res- sources d'autant plus ()récieuses, que ki di- sette de niinislres essentiels devient de jour efi jour [)lus adiigeante et [.lus générale. Ce lierai il donc al'er direclement contre l'esprit «.'t les intérêts d<; l'Eglise, causer aux peu- ples une perle irréparable, que de détruire une multitude irélablissements aussi utiles el /Mj>si nécessaires. D'adieuis, savc/-vfji(s bien, mes Pères, que le plus lé>;er al]aibl»>seiiient sur ce noint aura pour vous les suites les plus funestes? Le premier sacrifice sera contre vous un li- tre (lui vous forcera d'en faire tous lesjmirs de nouveaux et de plus grands. Consentir à la suppression des petits monastères, c'est, de votre part, souscrire d'avance h voire anéantissement. Car i' ne faut pas croire que les communautés peu nombreuses une fois rononce. Le nouveau règlement est une flamme dévo- rante qui conserve toujours la niôuKi acti- vité. De proche en proche elle consumera tous les monastères. C'est pourtant dans ceîlo même loi qu'ftn déclare en termes exprès, avoir pris les précautions tes plus efficaces pour ne ])as compromettre les intérêts des ordres religieux (352). Mais n'est-ce d(uic rien entreprendre contre eux, Me/ intérêt avaient ces différents ordres à être li-oublés dans la paisible possession de leur état; à être tra- duits avec appareil devant un tribunal nou- veau et extraordinaire; h être dénom-és au public comme des institutions inreclées par les abus les plus étendus, les plus criants el les plus intolérables? 5) XXXIV. — La loi sacrée de la propriété doit protéyer les possessions des monastères comme celles des autres citoyens. Quehjue grande (juc soit l'injuslice (ju'il y aurait à détruire les communautés peu nombreuses, elle louche |>eu uwc^ multitude d'hommes fii voles, ipii ont appris de l'irré- ligion h hair kis instituts religieux. Les moines, disent-ils, sont trrip ri(;!ies, et ils fiiMt de leurs richesses un abus si public et si énorme, qu'il est leuqis de mettre fin •« co scandale, l'eut- on blAmer un gouvcjuctnent lôji) l'rcaiiih. tir l'àlii de 1708. lPo3 DICTIONNAIIU: qui cra^iloic h soulager des l-esoins réels et urgents, clos biens (|ue la mollesse des c(^no- |)iics avait détournés de leur vénlahle desti- nation? Faul-il daulres raisons pour lé^ili- nier la suppression d'une intinilé de monas- tères, qui ont i)cu de religieux, beaucoup de revenus, et nulle régularité? La religion n'y perdra rien et l'Etat y gagnera beaucoup. Ainsi raisonnent de faux politiques de tout étal et de tout rang. On parle de renverser nn monastère, d'en expulser les religieux, de s'emparer de leurs biens ou do les con- vertir à d'autres usages, comme d'une opé- ration sim[)le et naturelle, dont |)ersonne n'a droit de se plaindre, qui doit môme être applaudie par les gens sensés, et qui ne peut tout au j)lus exciter le murmure (jue dos su- perstitieux et des dévots. Mais qu'il nous soit permis de le deman- der ici h ces liommcs hardis qui le prennent sur un ton si leste : y a-t-il dans notre mo- naicliie, comme dans tout autre élal policé, une loi qui assure h clia(|ue citoyen la jouis- sance de ses propriétés ? J'ous me ré[)i)ndent d'une voix unarîim»', que cette loi est non- seulement réelle, mais sacrée et inviolable; qu'elle est commune à tous les gouverne- ments; (|u'elle sert deliase h la société; (pie donner atteinte à cette loi loiidanu-ntale, c'est préparer les voies aux plus grands dé- sordres, substituer h !a paix, à la liberté, à la sûreté [tublique, les fureurs du despotis- me, ^a dégradation de la servitude, les mal- heurs do l'anarchie. Toutes les entreprises contre !a propriété ont toujours excité des réclamations phisou moins éclatantes. Qu'on ra|)[)elle le souvenir de ce (jui se |)assaitsous nos yeux il y a (pielques années. Un des plus grands griets conlre la révolution qui bouleversa la magistrature, fut qu'elle don- nait atteinte à. la propriété d'une multitude de citoyens, en leur enlevant, par une voie de fait et sans forme de jugcuient, ce (ju'ils avaient légiliiuemenl possédé jusqu'à cette éj)oque. Demandons-leur encore pour(|uoi cette loi sacrée, fondée sur la nature, antérieure aux institutions arbitraires, qui assure à tous les nieujbres de la société la jouissance paisible d(î ce (ju'ils ont accpiis par leur travail ou par d'autres voies aussi légitimes, serait ^ans lorce pour j)rotéger les possessions des reli- gieux et des monastères? EJIo est la sauve- DES ABBAYES. H»j6 garde du dernier des citoyens, el une classe de la société aussi nond)reuse et aussi consi- dérable (jue celle des réguliers ne pourrait invoquer cette loi, ou le ferait en vain pour re()Ousser l'usurpation e'. la violence! Ya-l-il dans l'Etat beaucoup de particuliers qui aient, pour conserver et pour défendre leurs propriétés, dos titres plus légitimes (|ue ceux des religieux? Y en a-t-il beaucoup dont les biens aient une origine plus pure, une pos- session plus ancienne, plus paisible, moins interrompue (]ue les biens des ordres mo- nasti(pies? Tel monastère, entre ceux qu'on s'elforce de détruire, jouit paisiblen)ent, de- puis cinq ou six cents ans, depuis dix ou douze siècles, de biens qui sont le fruit do ses travaux, d'une sage atlministration, d'une exacte économie, ou de donations aussi f)u- res dans leurs motifs qu'irrévocables dans leurs etlets (353). Combien de citoyens, au contraire, uont la fortune no dut autrefois son ori>;ine (pj'à la fraude ou h la violence 1 Combien de fa- milles dont l'opulence a eu pour principe l'avidité d'un courtisan, la faiblesse d'4in prince pour un favori, les usures d'un publicaiu, les concussions d'un homme en place! Une- longue possession a couvert le vice de ces aiuMennes usurpations : elle les garantit au moins des reclierchos et de la sévérité des lois. Les héritiers de ces hom- mes injustes, (pii accumulèrent de gramles richesses aux dépens do l'Etat ou des parti- culiers, jouissent tranquillement d'une opu- lence dont l'origine est souillée ou suspecte. El pourcpioi les propriétés des monastères, capables de soutenir l'examen de la plus sévère critique, seraient-elles moins invio- lables? Les religieux ont-ils donc cessé d'être citoyens en entrant dans ou étal égah inenl avoué de l'E^^lise el de la patrie? Ils n"onl point renoncé à tous les droits de la société, comme ils ne sont point dis[)ensés do tous les devoirs (|u'elle iuq)ose. Mais les rt^ligieux abusent de leurs ri- chesses. Elles servent, contre leur véritable destination, h entretenir loisiveté, la mol- lesse, cl souvent la dissolution dans les mo- nastères. Je le sup[)oso [lour un moment. Mais les autres citoyens fc^nl-ils de leurs ri- chesses un usage jilus légitime? Est-ce dans le cloître qu'on irouvo ce luxe elfréné, ces radinemenls de volupté et de mollesse, ces (7tliT)) Nous ne rôpomlrons pniiil ic i .-niv (lécl:ini;i- liuiis (le nos pelils |)liilos('|ilit's, i|iii, pour icnilr*; Jrs religiiuix odieux, el ju>lili<'i' Je» depitiLiiions «les monnsléres, uvanrent, ;ivt'C a lUinl de linssele (pic d'inipinlenrc, ipie les moi.K s ne sonl lielies «pie des dep(Miilles «lr« laniilles ; «pi'ds j(Miiss«>nl «l'un liieii ipie «les lioinin«-s :iv< ii^les p t la sii|iersli(i(Ui ont ra\i à leurs lierili«'rs l)-^ilinies, à d s « ()lla:er.»iix in- digents, à leuis enfanls ir.éine.iprils onl hiissés «t.ins la niibere, pour enruliir dis «élilalaiics oi^ils^l inutiles à la so« iél«'. I>e Uls iiK-nson^es sonl dignes d«; nos incré«iules : ils pro;iv«-iil leur. i^n«iraiicu ou leiii niauv»i>e f«)i. t Los Kiaii«;ais, dil Le Gendre {lli.\l. de Frunci', I. III, p. i), tondciciil de grandes aliliay«'s sans (juM l«nr en coiliài Ixaiicoup. On cé- dait à «les nio ne» auianl «le leires iix ulics (giTils ponxaicnl en inoH'fe en \alt ui . Ces iMiupes peni teilles ne. s'élaul point «l«iiiii«'>rs à Oii-u pour inem r une vie oisi\e, Iravaillaieiil de tontes icurb lorees a «lélrielMT, à desMU lier , à liàiir, à planter, in«)iii$ pour eue plus à h ur aise (ils vivaient dans une gianile irii^alite) «pic pour en soulager les paiivics. {a'. «-i«'I lav«M' sa dt; ses plus douces iiiHuences des terris iatxiiircts par des mains si pures. Ces lieux arides erls «tevinient agrealdts el ieitiles. > (pliant aiiv inonast«T(8 dotes par la libérable «les lideles, il n'y a «|u'à lir«; les cliartes de loiidation pour voir (|iie «e sonl des princes, des grands sci- giieiirs, des évè«]ues, des lioinines nclies et puis- sants «|ui les ont fondes. Ils n'«iiit coiisatré à ces pK-iix ét.altlissenients «prune modique portion de leurs bi«-iis. l.«-nrs liciilicrs, loin de se plaimlrc do li'iM s saillie^ iihcr.ililé.^, y «mu ajtiiilé de nouveaux (InliS. 1057 APPENDICE. — APOLOGIE DE L'ETAT RELIGIEUX. 109S profusions insensées, qui sont le fruit et la preuve de noire dépravation; celte fureur du jeu, qui bouleverse tant de fortunes, qui porte si souvent dans les familles le déses- poir et la désolation, qui fait oublier à la haute noblesse l'esprit de .ses ancêtres, et l'oblige h chercher les moyens les plus hon- teux pour soutenir des maisons chancelantes ou ruinées? Ce n'est point dans le cloître qu'on voit tant de dissipateurs consumer en dépenses fol'ies ou criminelles le patrimoine de leurs pères et la ressource de leurs en- fants ; tant d'hommes injustes et vraiment ennemis de la patrie tourner contre elle leurs richesses, en les faisant servir à satis- faire les plus honteuses passions, à séduira l'innocence, à augmenter la corruption des mœurs, déjà si eflroyables, h donner l'exem- ))le d'une magnificence ruineuse, laquelle, en répandant sur les empires un éclat trom- peur et passager, fut toujours le funeste avant-coureur de leur décadence. Jl est visible, néanmoins, que tous ces citovens abusent impunément de leur opu- lence. Pourvu que leurs folles profusions n'aillent point directement à troubler l'ordre public, on tolère ce désordre, parce que des moyens violents et des coups d'autorité pour le réprimer seraient un remède pire que le mal. Et pourquoi les religieux, infiniment moins répréhensiblcs, n'auraient-ils pas droit à la même tolérance? On ferme les yeux sur des excès énormes, qui outragent les mœurs, qui corrompent tous les senliments e( pré- parent les voies aux plus funestes catastro- phes, et l'on se croirait autorisé à punir, par une peine aussi grave que la confiscation, des abu.s imaginaires ou peu réels, qui n'in- téressent point l'ordre public, qui ne trou- blent en rien la sociélé, quî n'otfensent point les mœurs, qui seraient honorés, dans ta plupart des murmurateurs eux-mêmes, comme une grande simplicité et une rare modesliel Quoi! parce fju'un monastère an- noncera quelque ma,^nilicence; que la table, en (|uelques occasions, ne sera |)as aussi frugale, ni les ameublements aussi modestes qu'il conviendrait h la simplicité religieuse, on croira faire un acte de justice en dé- pouillant ces [wiisibles |)OssesseursI Mais on laisse bien subsister ces palais, plus scanda- leux encore que magniliipies, où des finan- ciers insolents, et ceux tpi'ils ont enrichis et déshonorés par leurs alliauf^es, étalent sans pudeur les dépouilles de plusieurs j)rovin- <;r-s. Encore une fois, les réguliers [)ossèJent au même litre que toutes les autres classes de la sociélé; la loi sacrée de la propriété est [lour eux comme pour les autres citoyens. I>es entreprises (jui tendent i\ démolir ou à dépouiller les monaslères ne i)euvent être regardées que comme des surprises faites h l'autorité, des injustices ciianles, un viob;- iiienl manifeste de la loi fonilamenlalc, sur laquelle reposent la paix pidiliqueet tout l'or- dre de la société. § XXXV. — Tous les citoyens, et les évéquM surlout, ont intérêt à respecter et à proté- ger les possessions des ordres religieux. Il n'est point de citoyen qui puisse, sans imprudence, applaudir à ces invasions : car la loi de la propriété n'est une solide bar- rière contre les usurpations et les violences qu'autant qu'elle est générale. Les excep- tions, si l'on s'en permet quelques-unes, n'auront bientôt plus de bornes et anéanti- ront la règle. C'est ici une digue où la moin- dre ouverture, si elle est négligée, i)eut être suivie d'une inondation générale. Les évo- ques, surtout, ont le plus grand intérêt de s'opposer à la ruine des monastères. Si l'on détruit ces établissements, si l'acquisition la plus légitime, la [lossession la plus ancienne ne peuvent mettre à couvert les propriétés des ordres religieux, respectera-t-on davan- tage les riches possessions des grands béné- liciers? Les mêmes prétextes qu'on fait va- loir pour dépouiller les moines ne devien- dront-ils pas plus plausibles quand on vou- dra réclamer au nom du bien public d'im- menses revenus, dissipés, dit-on, en déjjenses superflues, et qui pourraient être plus utile- ment employés qu'à entretenir le luxe, le faste et la mollesse de quelques hommes oisifs et fi'ivoles, aussi inutiles à l'Etat qu'à TEglise? Depuis ({uelques années, ces cla- meurs se font entendre d'un bout de la France à l'autre; elles emportent peu à peu les esprits; elles changent l'opinion publi- que; elles préparent les peuples à voir avec plaisir des entreprises dont l'idée ne s'offrit pas même h l'esprit de nos pères : et c'est dans ces circonstances qu'on travaille à dé- truire une grande parlie des monastères, qu'on prépare la ruine des autres! Et ce sont des prélats (|ui , séduits apparemment par des projets de réforme, concoureni à ces 0()érations ou qui y applaudissent 1 Fût-il jamais d'éblouissement pareil ou de plus grande inconséquence? Les vues d'une saine politique s'unissent ici aux lois divines et humaines [)Our i^réve- venir la déprédation des monaslères. Si ja- mais les ennemis de l'état religieux viennent à bout d'exéculor leurs desseins, et que ces monumenls de la piété do nos ancêtres soient sacrifiés h des systèmes de destruction ilont les esprits sont aujourd'hui si avides, les biens des moines, en passant en des mains étrangères, seront-ils nvieux adminis- trés et d'une plus grande valeur? Seront-ils j)lus exactement consommés sur les lieux? La portion (pie la Providence destinait aux iiitli^enls leur sera-t-elle plus exactement payée par les nouveaux usurpateurs ([ue par les anciens j)ropriélaires? La réponse h ces questions n est pas difficile; et l'on voit cfai- rement rpic c'est tout <» la fois nuire au bien do l'Etat et violer toutes les lois (h; la reli- gion que lie renverser tous les monastères. Aussi nos plus grands rois oni-ils défendu, s(»us les peines h.'s plus sévères, de loucher jamais ,'i ces élablissemeiits. <( Tout ce (pii (■si ofl'iMt <'i Dieu, disait (^liarlemagne dans une loi solcnjiclie, pour servir à son lion- jor.o DICTIONNAIIIK DKS AUBWKS, lUGO neur el h sa gloire, ainsi qu'au hien «le son K^lise, devient, par celle consécration, h iaiiiais inviolable. Il est donc évident iiuc "ceux qui dépouillent les é^^lises et les mo- nastères de leurs biens sont des sacrilèges, des homicides, des meurtriers des |)auvres, frappés d'anathôme devant Dieu et ses saints. Nous défendons donc h tous ceuv qui sont soumis h noire domination d'envahir, dé- vaster ou aliéner le bien des églises. Nous savons que plusieurs royaumes ont péri avec leurs rois, parce qu'ils ont déj)0uillé des églises et donné leurs biens 5 des gens de guerre. Pour éloigner de nous ce malheur, nous sommes résolus de ne jamais faire ni soutfrir ce qui l'a attiré ; nous voulons éviter de dtumer h nos enfants ou à nos successeurs un si mauvais exemple ; nous leur diîfendons au contraire, de toute l'étendue de notre pouvoir, de jamais rien faire de semblable; nous les conjurons, par le saint nom de Dieu, de ne jamais consentir aux desseins de ceux (|ui entreprendraient de dépouiller les mo- nastères de leurs biens; nous les exhortons h se montrer, en toute occasion, les défen- seurs des églises cl des monastères... Si, au mé|)risde nos ordonnances, quelqu'un forme des entreprises contre les lieux consacrés au culte du Seigneur, ou ose les détruire et leur ravir les biens qu'ils possèdent, (ju'il soit déclaré cou[)al)le de sacrilège; qu'on lui fasse subir les peines portées par les lois contre les sacrilèges, les homicides, les vo- leurs lie choses saintes; qu'il soit anathé- matisé [>ar lesévèques; etqu'a[)rès sa mort, il soil privé de la sépulture, des prières et des oblalions de l'Eglise (35.'*). » § XXWI. — Moyens an on doit employer pour faire revivre l'ancienne reyuluritc dans les ordres religieux. 11 ne faut donc pas détruire les monas- tères : ni la religion, ni la justice, ni la po- litique ne sauraient approuver ce funeste projet. Il faut liavailler h y faire revivre la première ferveur el l'amour des observances régulières, (lelte entreprise est dillicile, on en convienl; mais pourcpioi la jugerions- nous inqiossilile? I.es reiAchements des cloî- tres ont été |»lus d'une fois aussi lyiiversels et aussi dé[»lorables (pi'ils [teuvent l'èlre line lit sentir son ardeur à tout ce (pii les environnait. Leurs exhortations, soutenues par de fer- ventes prières el par une sainteté éminenlo, bannirent les abus el ranimèrent la piété : tels iiM eut un saint Benoît d'Aniane, un sainl Olon, el les premiers abbés deCluny, les fondateurs de Cîteaux, et particulièrement sainl Berufiri, et les sa'mts personnages qui, dans les derniers siè.les, ont fait retleurir la disciplintî dans la plu[)art des morunstères. De lous les moyens ca[)abl"S d'opérer en- core aujourd'hui une |)areill(î révolution dans les onlres religieux, celui-là serait sans doute le plus naturel et le [)lus enicace; mais il n'est pas en notre pouvoir. Lu atten- dant qu'il plaise à Dieu de susciter dans lous les corps «pielques-uns de ces hommes cx- traonlinaires, qu'il les remplisse d'une grAce abondante el féconde, c'est h nous à mettre en usage les ressources (]ui nous restent [)our ranimer les instituts réguliers. Ces ressources, la Providence paraît les avoir placées dans la main des évoques. Eux seuls peuvent alfermir ces congrégations chancelantes, les retirer de leur engourdis- sement, arrêter le progrès d'une espèce de hèvre interne qui les dévore, les soutenir au dehors contre le choc de tant de causes réunies pour les alfaiblir et les (î là le dé(-;)uragement, la chute des études dans les monastères, l'ignorance, l'oisiveté et t(Mis les maux qu'elle Iraine A sa suite : voilA co qui se nasse depuis longtemps sons nos you<. Ce n est pas (pie celle règle n'ai» (Ti.il) Cvnoi.. Mvr.N. ('.nuiitil. npii I Efaliiz., I. I, i». .S'iO. 1001 AI>PI:NDICK. — APOLOGIE DE I/ETAT RELIGIEUX. 10v2 .»u et n'flil encore ses exceptions; mais elles j>ont malheureusement trop rares. Que les réguliers, dit-on, s'en prennent i» eux-mêmes, si dans plusieurs occasions on prend h leur égard un ton ferme ou impé- rieux. On est persuadé qu'ils tiennent tou- jours à leurs préjugés et aux énormes privi- lèges qui en furent la source; qu'ils n'o- JM^issenl qu'à regret ; qu'ils secoueraient bientôt le joug de la plus juste sul)ordina- lion, s'ils croyaient pouvoir le faire impu- nément. Mais leur conduite devrait enlln avoir effacé ces soupçons vagues et inju- rieux ; leurs prétentions excessives, nées dans les siècles d'ignorance, sont oulJliées depuis longtemps, les réguliers connaissent ce qu'ils doivent à l'aulorité épiscopale ; ils res[)ectent sincèrement les pasteurs du se- cond ordre ; ils se tiennent sans murmure et sans regret au rang que les canons et la discipline leur ont assigné. Il n'est donc plus question de réprimer leurs entreprises, mais de relever leur découragement. Que les évêques traitent ies religieux avec bonlé ; qu'ils ne les jugent pas indignes de leur confiance ; qu'ils témoignent de l'estime et de l'alfection pour leur état ; qu'ils leur rendent une considération sans laquelle ou l'on ne travaille point, ou on le fait sans fruit; qu'ils encouragent leurs etTorts : qu'ils voient avec plaisir leurs succès ; qu'ils ap- prennent par leur exemple aux pasteurs du second ordre, à regarder les religieux, non comme des rivaux ou des ennemis, mais comme des frères et des coopérateurs que la Providence leur a ménagés pour des temps mauvais, où le travail est grand, les périls sans nombre, les bons ouvriers fort rares, et les ressources pou abondantes : qu'on mette fin aux disputes des théologiens qui sans aucun fruit ont désolé l'Eglise, exposé la religion aux insultes de ses ennemis ; que tous ies efforts se réunissent contre les vices, les scandales, et les entreprises de l'incrédulité ; qu'on soit en sûreté en i-em- plissant son devoir ; que toute voie soit fer- mée aux rapports calomnieux et h la déla- tion ; que la terreur et les menaces soient réservées pour les faux frères : et l'on verra aussitôt les cor[)S réguliers sortir de leur engourdissfMnent. A la dissipaiion et h l'oi- siveté, succéderont l'émulation, le goût d(;s bonnes études, I amour de la retraite et du travail. L'tstimi; et la coidiance du picmier p.Tslour étant désormais le prix de la régu- larité, de la Science, de rai>pti(,ation aux travaux du saint ministère ; rignoiance au contraire, le relâchement, l'oisiveté, étant dévoués h rop[>robre , on portera vers des objets nobles et utihs, une activité qui tro() souvent est détournée vers rand)iliou et l'intrigue. On avait abandonné la roule de la vertu, pane (p.ron la voyait stérile et inal- heureusu : on rentrera sous son aimabb! empire dès qu'elle jouira des léc-oiiqn iis(!S qui lui sont dues, et rpii ne sont dues (\\i'h elle, (^elle conduile des évèques envers les ordres religieux f;linngeia bientôt h leur avantage ro|)inion pulilique : elle (;sl au- jourd'hui le plus grand fléau de ces instituts : elle deviendra une do leurs plus grandes ressources. Les peuples respecteront des' corps chéris et protégés par les premiers pasteurs , et cette estime générale sera pour les religieux une puissante barrière contre le relâchement, un engagament nouveau à mener une vie pure et conforme à la sainteté de leur vocation. En un mot, cette conduite des évoques envers les réguliers , aura le même efl'et que le souffle viv'fiant du pro- phète : elle ranimera des corps que le mé- pris et l'avilissement avaient précipités dans la défaillance et la mort. A la place d'une multitude d'ossements inanimés et arides, on verra reparaître en foule des hommes })1eins de vie et de force, embrasés de zèle pour la gloire de Dieu et les intérêts de son Eglise. Il est un nouveau moyen non moins efTi- cace pour ramener dans les monastères l'an- cienne ferveur et la régularité primitive, c'est d'écarlerl'intrigue et l'ambition, et de n'élever aux supériorités que le vrai mérite. La chute de la discipline dans les ordres religieux , le relâchement aujourd'hui si commun et si déplorable, n'ont point d'autre cause que les mauvais choix, quand il est question de remplir les premières places. Des considérations plus politiques que chrétien- nes président souvent aux élections. Des mo- tifs fort étrangers à la régularité.et au bien S|)iritueldes monastères, déterminent pres- que toujours les préférences. On élève au premier rang, non ceux qui par leurs lu- mières, par leur fermeté, par leurs exem- ples, seraient les plus capables de conserver ou de rétablir !a discipline ; mais ceux (ju'on croit les plus flexibles, les plus pro[)res à se [)lier aux circonstances, à sacrifier en certai- nes occasions leur devoir et leur conscience à des intérêts humains. Une piété solide, éclairée, courageuse, est suspecte; un atta- chement inflexible à la vérité, à la justice , aux observations régulières, est un titre d'exclusion. Le vrai mérite étant ainsi rebuté et mis à l'écart; les sujets les plus dignes étant ex- clus de toutes les places : des hommes fai- bles, sans lumière, sans zèle, et souvent sans vertu, ont tout envabi. Le gouvernement des congrégations et des monastères a été aban- donné à des intrigants, à des délateurs, î^ des hommes ambitieux et rampants, qui achètent par les bassesses de la servitude le droit honteux do traiter impérieusement leurs frères, et de faire régner, non la règle, mais leurs caprices; ou du moins à des su- jets fpii n'avaient, pour y prétendre, ni les laleiiis, ni les vertus nécessaires, et à (pii, dans de meilleurs temps, personne n'eût pensé; les uKjins mauvais ont été des hom- mes far consé- ipiciit inutiles, non |)ar des menaces (pii ai- grisst lit It) mal et éloignent les cœurs, mais par uneconduile publiquuet soutenue, (ju'ils (ô.'i'i) Qti«'l poiivail donc (^Ire le siioccs de toiil ce qn'o:! u l.iU jiisquii i pour rëforoier les ino.iasiorfs '/ OnS'Muil leiilc de rroirc (|ii): la coniini>.>«ioii rcf^ar- ^^.^ A li-s corps rogiiliers cdiiiiho unfcgpcoe de milice sr»^ iiieiirc e.i |)li()i.orée par le iniiriniire. Li r<^formc des réguliers n.> Stiia jamais ni .sére ni diirahU; <)iraiiiaiil (|n'i'lle coinmeiiceia p.ir iecu^ur; c'est la où t;si le prii:ci|)e du mal, el «'e~l là aussi où il !»'anil (le poil» r 1- reniédo. Il laui lui inspirer l'a- inmir de ses d.voirs; el le mo\e.i d'y réussir n'esl p.is dt; commander avec empire, de parler avec ii.Hiiuiir, de Taire des inenaci-s. I0G5 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 106a DES ASSOCIATIONS RELIGIEUSES DANS LE CATHOLICISME, DE LEUR ESPRIT, DE LEUR HISTOIRE ET DE LEUR AVENIR, Par Ch. LtiNORMANT, membre de l'IustUut PRÉFACE. On a déjà pu voir cet écrit dans divers nuniéros da Correspondant ; je le reproduis, après l'avoir corrigé et complété , autant que j'ai pu le faire. Je sors de l'atmosphère de la polémique journalière, et c'est presque un livre que j'ai la prétention de publier. Quelques personnes ont cru que cette pu- blication pouvait venir à propos : dans les obstacles que la religion rencontre aujour- d'hui , il y a de mauvaises passions sans doute et des préventions funestes; on re- marque aussi, chez certaines personnes, l'iniluence de l'habitude, et, pour ainsi dire, la paresse de l'esprit. Toute situation nou- velle engendre des inconvénients de cette espèce : on juge, autant que possible, avec des idées du tem[)S passé; on vit sur d'an- ciennes impressions , au lieu de se pour- voir de notions appropriées aux difficultés du présent. Or, c'est là précisément ce qui arrive. On avait, sur la religion et sur le clergé, des idées toutes faites : la place étroite que le -catholicisme occupe en France depuis qua- rante ans ne paraissait pas destinée à s'agran- dir; on croyait qu'il n'appartenait qu'à la philosophie de donner au siècle une impul- sion irrésistible. La philosophie n'a pas, il est vrai, romni[)OteQcedu bien; aussi lareli- gion était-elle chargée de recueillir les bles- sés derrière les champs de bataille de l'in- lelligeuce; elle arrivait à temps encore, mais lentement, pe(/e daudo : on lui laissait les pe- tits enlants, les malades et les vieillards. Mais il ne fallait pas qu'elle s'avisûlde rien préten- dre sur les hommes sains de corps et d'es- prit, nourris de la graisse de la terre et du j)ur froment des liantes doctrines : ceux-ci gardaieut pour eux le culte de la déesse Raison. Le christianisme n'a trouvé cet arrange- ment tacite ni honorable ni salutaire : il s'est souvenu (pjo son devoir était tle combattre, et qu'après tout il avait triomphé d'ennemis j)lus redoutables. Après s'être «pjolquc [)cu elfarouclié des allures de la société nouvelle (et il y avait de quoi), il a trouvé (jue les dogffjt;s ])olili(iues |)roclamés [)ar cette socié- té, la liberté de conscience (!t de discussion, l'égalité d<;s citoyens devant la loi, en un mol, le règne du droit commun , étaient à son u>>age autant (ju'à celui des autres; l'a- Di(;rio>i>. iM-.s Annivri. miliarisé avec ces principes par son esprit même et son inspiration fondamentale, U a senti qu'il pouvait en tirer parti mieux que personne, à la condition que la pratique con- tinuât de répondre à la théorie; et, consi- dérant comme les plus malades ceux qui se croyaient les plus sains, il leur a demandé compte de leur orgueil et de leurs faiblesses. Du moment que le christianisme manifes- tait l'intention de reprendre la direction mo- rale de la société , c'était pour tous les hom- mes sincères un devoir de prendre position dans une lutte qui s'annonçait comme lor- gne et sérieuse. Ainsi qu'il arrive loujourâ les hommes sincères ont suivi des voifsditfé-- ^entes : il en est qui se sont immédiatemep* résolus à se passer du christianisme et aie combattre; d'autres, en beaucoup plus grani nombre, tâchent d'allier un peu de christia nisme avec beaucoup de philosophie; d'au- tres enfin j descendant plus profondément en eux-mêmes, ont dû reconnaître ce qu'ii y a d'exclusif dans la loi chrétienne, et se résoudre., s'ils l'acceptaient, à ne plus rien chercher en dehors de son accomplisse- ment. L'auteur de cet écrit appartient à cette dernière catégorie. Peut-être n'avait-il pas à revenir de très-loin ; il avait gardé quel- ques bonnes impressions des exemples d'une famille chrétienne; il aimait la vérité; il n'avait cesséde la demander au Dieu inconnu , ArNiiSTiii 0Efii; le Dieu qu'il connaît aujour- d'hui la lui a révélée dans la pratique d'uB grave devoir. Obligé d'enseigner les autres, il a trouvé dans l'éiude l'enseignement dont il avait besoin lui-môme : il a appris à con- naître la liberté dans l'obéissance et la force dans l'humilité. Dès lors il lui était difficile de rester entiè- rement d'accord avec ceux qui se com[)laisent dans les de:ni-coaviclions : les plaies (ju'il avait sondées en lui-même devaient [)eu lui convenir chez les autres; il se sentait disposé h adopter et à défendre ce qu'on ju- geait autour de lui inutile ou dangereux. Et pourtant tout n'était |)as changé pour lui : au contraire, ce (ju'il avait aimé dans sa vie d'un auiour sincère et sans remords lui était (hivenu [dus cIkt (pie jamais. Cha- cun des sentiments cpii s'échelotjnont dac»' l'âme humaine c[i passant do la famille à In patrie et de la patri»; à l'humanité, il loi 3^ 1(1,7 DICTIONNAIUE DES ABCaYES. tocs retsenlaii avec plus d'ardeur et de convic- li(;n. Uien d'nilleurs ne lui indiquait la né- res^ilci «l'une marche rétrograde, rien ne lui iusilirqit des regrets niisanthro[)i(|ues ou des cC'ni|)araisons fûclieuses pour le temps pro- sent: l'époque où il vil lui a[. paraissait plus savante, plus libre et plus heureuse (jue colles qui l'ont précéilée. Pourquoi donc on aurait -il désespéré? pourquoi, aurait-it perdu toute conliance dans l'avenir. SeuloMU'iit le sentiment du bien-être et du progrès l'avait remlu reconnaissant et sé- rieux. Dans les temps plus durs (jue le nô- tre, l'homme avait peut-être moins l)esoin de veiller sur lui-inôiue : les leçons de l'ad- versité se chargeaient de l'instruire et de le l'ûrmer. Mais, là oiJ régnent l'abondance et la sécurité, là où chacun est directement et sans entrave le lilsde ses œuvres, la respon- sabilité du boidieur est tout autre, et si l'époque la plus llorissanle ne sait pas ôtrc la plus ordonnée et la plus honnête, la pros- périté est pour l'homme le plus dangereux des poisons. Jusqu'ici l'abus des jouissances matérielles a conduit les peuples dans l'abîme : succom- berons-nous sous une expérience du mêuie genre? T(jule notre ressource contre un tel péril est dans la mesure de notre christia- nisme; il n'est pas si facile à déraciner qu'on le croit ; il est partout, il résisterait à une guerre bien autre que celle qu'on lui déclare. Le scntlnuMit (|uej'é[)rouve est donc celui d'un sohiat sûr de la victoire, mais qui sait aussi (|u"il faudra la mériter. Telle est la cou viriion cpii m'a conduit dans les rangs de la résistance, et |)res(|ue de ratla(iue; j'ai senti qu'il ne s'agissait jtlus d'a»,-ologies banales et timides. Le chris- tianisme aujourd'hui a l)esoin do toutes ses forces : séparé de \)\us en |)liis de l'L- tat et réduit à ses propres ressources , toute entrave, toute mutilation lui seraient fatales. Sans l'exercice du droit d'as.'^ocia- tion, il n'a qu'une action limitée; j'ai donc réclamé p()ur lui l'emploi légitime de l'arme (|u'on lui conteste le plus, parce ([u'elle est la plus active et la plus ellicace. Ainsi, sous un titre restreint, j'ai été con- duit à al)order prescjuc toutes les (|uestions que la puissance de la religion soulève. Je ne l'ai fait, en général, que d'une manière sommaire et rapide, insistant uni(iuement sur les points qui se liaient d'une manière étroite au sujet spécial de mon examen. J ai écrit pour les hommes religieux, alin de leur inspirer de la hardiesse; j'ai con^u l'espérance de dé[)oser dans lAme de ceux qui vivent intellectuellement et moralement en dehors du christianisme quelques sen- timents de respect et de tolérance pour des o|)'nions qu'ils ne partagent pas. Si j'avais cru réussir, on aurait droit de me reprocher mon audalication de princii)es mûrenu'nt médités par un législateur inq)arlial. Ils ne distin- guent pas entre les mesures passionnées et lyranni(|ues d'un i)ouvoir souvent éphémère et les décrets d'une puissance régulière et modérée. L'ancien régime, la • évolution, rempire leur fournissent inditféremmenl le thème lu'ils adoptent : disposition heureuse à beaucoup d'égards, et nécessaire au point de vue .oraiique, dans lequel il faut toujours une loi, bonne ou mauvaise; mais disposiT tion étroite et lrom[)euse, liAtons-nous de le dire, toutes les foisciu'un liesoinde la cons- cience publi(pie oblige à demander compte aux lois existantes do leur inconséciuenco et de leur injustice Nous ne nous croyons pas jilus autorisé à entreprendre l'élude théologi([ue de la ques- tion; mais ici la réserve nous est imposée par des motifs d'un ordre tout ditlérent. Si depuis quelques années ie puis nje llatler d'avoir appris (luelque chose, c'est, à coup sûr, le respect ()our la théologie. Aujour- d'hui la facilité cpii existe dans le commerce des idées a encouragé tout le monde à parler de toutes choses : les plus graves sujets ont été ellleurés avec une ignorance (irésomp- tueuse; la théologie surtout a soull'ert de ces indiscrétions : on croirait renoncer 5 la liberté do |)eiiser si l'on ne tranchait pas d'un seul n.ot les problèmes sur lesquels s'est épuisée la méditation des plus grands génies etdes plus noblesconsciences. Dogme et disi'ipline, tout a été profané, sacrilie au désir qu'éprouve chacun de paraître seul connaître ce que tant d'autres ont vaine- ment cherché. (irAces au ciel, j'ai fait di- V(jrcc avec ces légèretés. La théologie est, à UKîS yeux, la plus haute des sciences : (piand il est question de théologie, je ne parle pas. j'écoute. (J'jant h l'histoire, il m'est peut-ê;re per- mis de le dire, je reprends mes droits. Une ior.9 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1070 riîligion comme la nôtre, appuyée sur des faits, placée dans le temps, ne saurait se passer de l'histoire. On l'allaque par des ar- guments historiques; elle doit, pour Iriom- j)her, se placer sur le même terrain, et on lui rendra cette justice qu'elle n'a jamais manqué de le faire. Aussi la vraie critique s'esl-elle fondée à son ombre et sous ses auspices. C'est i'histoire qui m'a ramené à la religion i je dois à la religion le secours de l'histoire. Si je réussis, c'est-à-dire si j'apporte un seul argument utile à la glori- fication de l'Eglise.je recevrai la récompense du sentiment qui m'a guidé dès mes pre- miers pas dans l'accomplissement de mes devoirs publics, un ardent amour de la vérité. Toutefois, je ne puis aborder les preuves historiques sans avoir esquissé la théorie de la vie religieuse. Je le ferai avec la défiance la plus grande dans mes propres forces, et une déférence entière envers l'autorité mo- rale dont j'emprunte pour un moment le langage. Dans cette esquisse rapide, mon but est d'interpréter le plus largement possible l'es- prit d'association, tel qu'il règne dans l'E- glise. Je ne distingue pas entre les associa- tions proprement dites et les congrégations ou les ordres, entre les vœux simples et les vœux perpétuels, entre les corporations dont le siège est en France et celles qui recon- naissent un [X)uvoir étranger. Ces distinc- tions ont de l'importance au point de vue de la législation pratique et de la conscience individuelle : le principe de l'association n'en est pas moins absolu', il faut, ou le condamner sans restriction, nous le pen- sons du m-oins, ou l'admettre avec toutes ses conséquences. Les associations approuvées par l'Eglise forment un ensemble varié dans ses formes, homogène dans son esprit, et qu'on ne peut scinder sans porter atteinte à la loi catholique de l'unité. J. — Du renoncement considéré comme prin- cipe des associations religieuses. Le principe de l'association dans l'Eglise est soumis à un autre principe qui le dirige et le féconde, celui du renoncement. La vie de renoncement est à son tour la conséquence de deux lois, ou plutôt de deux observa- lions puisées dans ce que la conscience a de plus intime. Suivant I une, nous ne pouvons nous améliorer ou'en luttant contre nous- mêmes; suivant l'autre, il nous est impos- ëible de nous élèvera un 'certain degré sans avoir devant les yeux un tnodèUî, un type devant la perfection duquel notre orgueil naturel s'abaisse et s'humilie. Ce type, c'est la vif; lie Jésus-Christ, de l'Homnie-Dieu. La morale du christianisme se résume d.ms V Imitation de Jésus-Christ. 'l'ous les Chrétiens ont les yeux loiirnés vers leCfirist; chacun doit reproduire, d/itis sa sphère et selon ses forces, la vie et les œu- vres de son modèle. .Mais la distance h (.ar- courir est infinie, les disj»osilions sont iné- gales, les vocations diverses ; chacun choisit sa place dans l'échelle des vocations, qui s'étend depuis l'accomplissement pur et simple des principaux devoirs de la religion jusqu'à la grande luttedans laquelle l'homme, s'élevant au-dessus de ses penchants et de ses afl'ections ordinaires, atteint à un degré plus élevé d'abnégation et de dévouement. C'est ce qui fait que la vie de renoncement est considérée par l'Eglise comme supérieure à toutes les autres; c'est ce qui fait aussi que les signes de cette vocation sont les plus rares. Il y a plus : l'homme ne parviendrait presque jamais à réaliser la vie de renonce- ment, si l'obéissance volontaire à une règle tracée d'avance ne soutenait sa faiblesse et ne le préservait des erreurs et des illusions individuelles. Au premier abord, le renoncement se pré- sente comme une entreprise égoïste : en se séparant du monde, on semble adjurer les sentiments humains. Si tel était, en effet, le résultat du renoncement, la société humaine en recevrait une atteinte grave; mais il s'en faut qu'une pareille crainte soit fondée. Ici se révèle un des plus profonds mystères que présente le cœur de 1 liorame. On n'apprend à se connaître soi-même qu'en se jugeant d'une manière impartiale; on ne se juge impartialement qu'après qu'on a secoué le joug de ses penchants. Quiconque a organisé en soi-même ce qu'on a appelé le combat spirituel y trouve des trésors de «agesse et d'expérience. Ce que l'âme esclave dans le monde n'apprendra jamais par le contact journalier des autres hommes, Je solitaire le découvre en appliquant le scalpel à sa pro- pre conscience. C'est dans le désert que se sont formés les plus grands psychologues et les premiers moralistes. La Vie des Pères du désert en apprend plus long sur le cœur humain qu'un La Rochefoucauld ou un La Bruyère. La vie de renoncement est supérieure à toutes les autres, nous l'avons dit; mais elle a ses périls , plus grands peut-être que ceux qui s'attachent aux autres conditions humaines. Plus haut l'homme a voulu s'éle- ver dans l'échelle morale, et plus Dieu exige de lui. La récompense ne s'attache pas seu- lement à la vie de renoncement : il en est pour toutes les positions, pour l'accomplis- sement de toutes les vocations, même les plus humbles. Celui qui s'est roulé soixante ans sur les épines de la |)énileiice est celui peut-être qui doit attendre avec le plus de crainte le jour du jugement. Une goutte de cluirité lu'u-liedu cœur efface jusqu'au crime; la somme des œuvres persévérantes peut devenir stérile, s'il mancjuo une seule goutte h la mesure de la charité. Qui a dit cela? Est-ce ie monde? Non, ce sont les so- litaires. Et pourquoi donc garder celte position ]>éri lieuse? Pourtjuoi tous ces elforls mena- cés d'impuissance et de vanité, s'il est si facile à la brebis égarée dnns hî monde do rencontrer le bon Pasteur ? ("est que l'Iiomni* im rnCTIONNAIllK DES ACBAYliS. 1072 qui se dévoue au |»i^iil dn renoiicomeiil sait (jue , comme un brave sol.lnl, il esl au prc- n)i('r rauL' pour couvrir le pt'ril des aulies. Il !)e sudil [)as (jue le dévoucmenl el l'ah- nt\j;alion soient écrits dans l'Evan^Mle : les lecjons vivantes ont une elliace su|)r6ine. l.a vue d(îs hommes qui ont embrassé la vie dv. rpn<'^n(ement rappelle les autres liomsues h ces princi|io: du christianisme eut produire le salut. Voilà ce que le christianisme a fait de !a vie de renoncement. Par la i^^raïuieur de l'exemple, par la communauté des senti- ments el de la prière, il a relié l'existence (lu solitaire à celle des autres hommes; par rellicacité de la réj^le , il a transformé l'i^so- lemenl en communauté : c'est le problème de la fraternité etitre les hommes rés((lu sous sa forme la |>ius sid»lime. Dans le lan- gage du christianisme il n'y a plus de dis- tinction entre \o moine el le ccnobite, c'est- à-dire entre celui (jui vit seul el celui (jui partage une vie commune. La vie céiiobiliijue n'éteint point l'amour, elle l'élève el le développe en l'épurant. Ce n'est pas seulement |)our soi-même cpi'on accomplit le renoncement, c'est surtout jiour les autres. Dans le silence île la nui! comme au milieu des dislraclions du j()ur, la prière du cénobite veille pour tous, en vertu de cette grande loi de solidarité (]ui embrasse l'humanité entière. On n'a donc (|uilté les joies de la famille, abjuré ses propres alfec- tions , que pour servir la grande famille. On doit , on consacre à tous ses forces, ses ses facultés et son amour. La jiréoccupaiion personnelle el privée (iisparail de la vie du cénobite : il se voue toujours à une pensée commune. Le cercle! de i-elte jiensée [leut être restreint el temi»)- raire; mais si l'idée fondamentale de l'asso- eialion |>rend un caradt-re de généralité , alors le cénobite u'appc'rlicnt plus à uni; ville, à un diocèse, à un loyaumt; ; il appar- li'enl au monde entier: dès lors son exis- teni'c converge au centre du christianisme , el en même temps il concourt à transmettre aux extrémités l'impulsion (jui part du cen- tre, 'l'oul naturellement, en venu d'une,' l(»i nécessaire, il se range auprès du chef visi- ble de l'Eglise : c'est ce chef (jui reconnaît les onlres religieux , c'est lui (|ui les con- firme el les autorise. Les ordres le servent en fidèles milices : ils n'obéissent pas au Pape comme à un souverain étranger; ils reçoivent direclemeni l'impulsion du souve- rain spirituel de tous les Chrétiens. On reinar(|uo (pje l'association commu- ni(}ue aux ordres une force iiinuense, et on s'en ellraye. .Mais cel ellroi, s'il est consé- tpieiit, doit remonter des ordres à l'Eglise qui les dirige. Dites (jue vous craignez lEgUse, v.l alors vous n'êtes plus ca holique: V )us ne [touvez rester calholi(iuc sans con- sentir à l'action et à l'influence des ordres , tpii sont les milices de l'Eglise. Il ne faut pas non plus se roprésenler les ordres comme les séides aveugles d'une théocratie lyrannicjue. Pour (|ui sait voir les choses sous leur véritable aspect, l'esprit do la vraie liberté ne joue pas dans l'Eglise un rôle moins iniportanl que l'autorité d'une pari et l'obéissance de l'autre. C'est élans l'Eglise, en eflet, que la liberté se concilia pleinement avec l'autorité. Jamais l'autorité n'a produit ni môme i.rovoqué une asso- ciation ilans rE,:;lise ; elles ont toutes germé d'abord dans la liberté des consciences. CiiAco à la môme im|)ulsioi), elles se sonl produites, elles se sont essayées à la vie; laulorilé esl venue ensuite [)our les conlirmer, les diri- ger ou les abolir. J'ignore si beauioupde voyageurs, en en- trant dans la basiliciue de Saint-Pierre de Kome, se sont préoccupés de la grande pen- sée (jui a dirigé la décoration de cet éditjce. A mesure (|u'on s'avance dans la nef prin- cipale lie ce temple immense, on voil s'éle- ver de chaque côté des statues colossales en marbre blanc. Quels sont les héros du chris- tianisme aux(juels l'Eglise romaine a ac- cordé celle place d'honneur? Les martyrs (pii ont scellé de leur sang la confession de la foi chrétienne, les plus illustres pasteurs, les docteurs éininenls sur les écrits des(|uels l'Eglise s'appuie comme sur des colonnes? Ce ne sont ni les célèbres martyrs , ni les évôejues illustres, ni les grands docleurs : ce sonl les fondateurs des ordres religieux. L'aulorité suprême du catholicisme a tenu à ce ([ue le mon Je sût ce qu'elle pensail des ordres, et si elle consenlifait jamais à ce qu'on cessât de; les considéier comme un élément essentiel de la société chrétienne. Eh bien, cjuand nous aurons acce|)lé la pen- sée de l'Eglise, transportons-nous [)our uu moment au milieu de celle élonnanle as- semblée ; élevons nos regarrls vers ces types de riiumilité gloriliée ; interrogeons Vun après l'autre chacun de ces colos>es : D'où venez-vous, soldais de Jésus-Christ? (jui vous adonné voire mandat? (pji a suscité le dévouement dans vos âmes? Tous répondront, tous, sans en excepter un seul : Dieu et la liberté 1 Nous n'avons tenu notre mission, après Dieu, que de nous-niômes. La pensée pre- mière s'est élevée confuse dans le silence de notre Ame. Pour (piécette pensée s'éclair- cîl et se jusliti.1t, (|ue d'incertitudes, que d'ellorls, ipic de cond»atslAux premières manile.slalioiis de nos jirojels, on les con- f(Uidait, el on avait ce droil, avec ces rôves d'une f.ui aisie orgueilleuse (jue l'imai^ina- tion humaine enfante chaque jour. Nous avons rencontré des résistances inévitables» des défuinces légilimes. Aliu de comiuérir le droit de servir l'Eglise, nous avons dû lutter contre l'Eglise. Enlin , après lanl et de si sérieuses épreuves, l'autorité Sjdriluelle a dû se rendre. Et alors elle nous a couverts de son manteau ; car elle avait reconnu en nous les signes d'une cuosécialiQa divine. K>" APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. Î071 En eonséqncnce nous nous sommes ranj^ôs dans sa milice, mais sans jamais perdre le cachet de celte libre impulsion qui nous xivait créés. Noire l'acuité d'a.^ir est de l'E- glise; notre vie est de Dieu et de nous. Ainsi la poétique et grande lustf)ire des croisades nous montre les soldats accourus de tous les points du monde chrétien pour la rescousse de la terre sainte. U.n souffle commun et irrésistible a comme soulevé toutes les populations à la fois ; le trouble, Ja confusion, Tinciiscipline régnent dans la foule innombrable dès croisés. Dans leur marche , que de désordres , que d'erreurs, que de pertes et de tumulte 1 Ce n'est ijue \e plus petit nombre (jui touche enfin le sol de la Palestine; mais ce sont les plus dignes et les plus vaillants. Alors ils sèment , pour achever leur entreprise, la nécessité de se soumettre à un chef plein de gloire .et d'ex- périence. Poussés en avant par la détermi- nation la plus libre qui fut jamais, ils con- fient à Godefroy de Bouillon la direction d'une liberté qu'ils n'abjurent point. Et le cri : Dieu le veut! qui retentissait au dé- pait, ils le ré})ètent avec la môme énergie dans les rangs de l'armée disciplinée par Godefroy. II. — Examen historique de l'application de ce principe. Des ordres religieux accusés de forruptioH. C'est là non-seulement la théorie, mais l'idéal de .la vie monastiipje. La réalité a- t-elle répondu à cet idéal? ou plutôt l'élude des faits ne va-t elle pas nous faire descen- dre de cette hauteur, [lour nous traîner dans Ja misère des plus houleuses ou des plus cou- pables passions? Les ordres, dei)uis (pa'ils existent, ont élé l'objet des attaques les plus vives et des sa- tires les plus mordantes ; une opposition acharnée s'est formée contre eux, et s'est perpétuée jusf]u'ù nos jours. Le dissenti- ment fondé sur l'existence des ordres et sur les abus qui en résultent a contribué eu grande [larlie à !a séparation d'une moitié des Ciirétiens d'avec l'Eglise romaine ; au- jourd'hui nous donnons l'exemple d'une na- ticui fidèle au catholicisme, etf|ui pourlaid re- pousse les ordres monastiques. Si ces ré- pugnances et ces séj)aralions sont apjiuyées sur un motif légitime, il faut bien recon- naître une iru;ompati!)iliié fondamentale entre la théorie de ee (jue le calholicisme a appelé la vie reli(/icuse \)nv excellence et sa réalisation pratirjue, c'est-à-dire rpj'il faut taxer l'Eglise elle-mônie d'une aberration conslanie sur un point d'une imj)orlance ca- jtilalc. 11 importe donc d'examiner les rcrjroches dont la pratique de la vie religieuse a élé l'objet. Nous pourrions, [lour en dissiper un giand nondjre, commencer par prcmr saper la religion elie- môme dans une de ses institutions les plus importantes? Et d'ailleurs, quel Ixîsoiu a-l-on de s'a- dresser h la criti(pie extérieure? C'est dans l'histoire ecclésiasti(|ue, écrite, la plupart du lemps, [)ar des moines et [xuir des moi- nes, (pie nous trouverons le plus sincère tableau des abus qui, dans tous les t(Mups, fuit corrompu le sublime prim,ipe de la vie monasliqiie. Du sein môme' d(! l'IOglise, du sein des ordres idlaiblis ou déchus, la con- scierjoe chrétienne a pcr|iélu(dlemenl suscité des hommes intrépides qui (Mit |>orté la ré- l'orme pai'lout où la corriq)lion avait corti- mencé é les esprits, car la vertu même du fondateur de l'ordre était mé<;on- nue : je veux parhîr de saint François d'As- sise, de ce héros de la religion et de la poésie, dédaigné, baffoué n;ême, quainl le génie du moyen âge n'était j)lus comjtris, mais (pii, grAce. àDieu, a repris son rang dans ladmiralion des hommes avec le Dante, son sublime panégyriste. Aujourd'hui do/ic les voiles qui couvraient cette sainte et ado- rable figure se sont abaissés; il est permis, sans ridicule, de se |irosterner devant la lampe île la chafité la plus ardente qui so soit allumée dans le cmur de l'homme, depuis que Dieu lui-uiême est descendu jusqu'à se revêtir de l'humanité. rr77 APPENOrCi-:. — ASSOCIATIOiNS RELIGIEUSES. ms, Mais si le moine sérapliique brille aujour- d'Iiui de loule la pureté de sa gloire, il s'en faut qne son ordre ait reconquis le môme rang dans l'opinion. Réoeniinenl encore un écrivain qui ne partage f)as notre point de vue, mais aux intentions duquel je me plais à rendre homma^^e, iM. Delécluze, a mis en contraste la vertu de saint François d'Assise et la corruption anticipée tie l'orvlre qu'il avait fondé. 3'ajoute que l'in^toriet» a été autorisé, jusqu'à un certain [toint, à tenir ce langage par celui de saint François lui- même. Oni, il est certain que ce grand homme a été frappé au cœur par l'altération que ses disciples avaient fait subir, de son vivant même, à Tordre qui lui devait l'existence. Avant de mourir il s'est réfugié, pour échap- per à la triste réalité, entre les bras de Dieu même; il a pu craindre (|ue sa pensée, déjà flétrie par le contact des passions humaines, ne disparût dans l'abîme de la corruption. Ce[)endant, trente ans après la mort du foudateur, l'ordre, adopté avec enthousiasme par les peuples, avait couvert l'Europe, et, renfermant dans son sein des hommes tels (^u'un Roger Baron et un saint Bonaventure, il avait [iroduit saint Antoine de Padoue, c'est- à-dire le plus courageux, le |)lus éloquent, le plus aimant des hommes, si saint Fran- çois lui-même n'avait pas existé, et, quant aux plus sublimes applications de l'intelli- gence, il ne connaissait de rivaux que dans les rangs d'un ordre contemporain dont, sous un autre ciel, une pensée presque ana- logue, et excitée par les mêmes besoins, avait jeté les fondements. Au milieu du xiir siècle, lesdiscif)les de saint François et ceux de saint Dominique, saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin , Roger Bacon et AlbfTt le Grand se donnaient une main fra- ternelle, et les deux bannières cheminaient du même jias. Il n'en fut [las toujours ainsi : le flambeau ftllnmé par les fondatt^urs. apiès avoir me- nacé de s'éteindre, avait repris perulant quelque tem|)s tout sr)n éclat. Mais la tour- mente religieuse du xiv' siècle sembla déra- ciner les ordres men. liants. Au xv' siècle, après que le schisme eut cessé, des hommes d'un mérite prodi^'irux se rencontrent dans l'ordre de Sait4t-Dr)uiiui(pje. Ce tcMups n"a fion [iroduit d'égal h Savonarole et au pein- tre que Raphaël n'a point surfiassé dans l'expres-ion de la pensé.; chrétir.'une, le bien- heureux Ajigelico de Fiesole. La famille de saint François ne reparaît pas avec un éd.il «;orre.spondant (."JoO;; et, s'il lall.iil s'en rap- porter aux contes et aux satires, la plupart «Je ses membres se seraient (rainés de géné- ration en généra'.iorj dans un allreuv désor- cl apparlioili an xvr |Mi' les plus l)«llca anmjes «lo Ha vie. 1079 MCTIONNAIRE ciencès? Car enfin, il n'en est pas de la corruption des religieux comme de la cor- ru [itiôn des gens du monde. Ce corli'ge de mensonge, de lâcheté et d'égoisme , condi- tion obligée de la corruption telle que le monde la supporte el l'approuve , ne peut nénélrer dans le cœur d'un ci'nobile qu'à l'aide d'un vice plus odieux encore, l'hy- pocrisie. Un moine corrompu est le plus J>as et le plus dégradé de tous les ùlres. L'accès de la pénitence est ouvert à tous, nous le savons ; la gr;lce tire le [)éclieur de la fange la plus immonde; mais ces miracles de la bonté divine ne sauraient être érigés en règle générale: el puisque les Capucins de Marseille ont été sublimes , j'en conchis que leur ordre était vertueux. A l'aide de celle lumière qu'une calamité immense jette tout h coup sur la famille de saint François, je rétablis, [lar un jugement qui me senible aussi équitable qu'infaillible, toute la série des services oubliés, mais constants , d'une congrégation dévouée en tous lieux à la consolation des pauvres, l'eu m'importe qu'une science |>e\il-être cliiniériipie, el en tous cas incompétente , nx'iconnaisse et tlé- trisse cette loi de la viendicilc tpii a été l'âme, et l'est encore, des ordres religieux fondés dans !e xin' siècle ! Le pauvre, (|ui souifre peut-être plus encore de l'humilia- tion fiue du besoin , prêtera toujours une oreille plusaltenlive et plusconfianle à celui qui se sera volontairement fait pauvre comme lui. 111. — Des ordres accuses d'ambition, cl par- ticulièrement des Jc'suiles. Voilà ce que j'avais h dire des ortJres sur lesquels pèse principalement le reproche de corruption. Il en est d'autres (pj'on a accusés surtout d'anibilicjii , (ju'on a repiésenlés connue ne s'élant formes cl n'ayant agi (lue dans un but de doniinntion. 'l'ouï le monde comprend que je vais parler des Jésuites, et l)eaucoup de Chréliens sincères, je le recon- nais, IrenUileront «i nie voir m'engager, à propos de cet ordre célèbre, dans une voie d'apologie. Mais s'il y a (}uelque courage h dire au- jourd'hui le bien que l'on pense des Jésui- tes, n'est-ce pas la preuve d'un service à rendre 5 la rcdigion comme h la vérité? Je conviendrai donc ingénument que je; pars de cecju'on appelle aujourd'hui une/(/rV préconçue. Avant tout, je considère dans la société de Jésus l'approbation que l'Eglise lui a donnée. Hors du calholii;ismc, les opinions sont li- bres sur les Jésuites , couiuk^ sur les autres ordres religieux; en dedans du calhtdi- «•isme, la guerre aux Jésuites est la plus uionsirueusc des inconsé'pjcnccs. L'Kglise, il est vrai, a prononcé une fois l'abolition des Jésuites; mais au milieu de quelles circonstances, sous quelles influen- ces, après (juels actes de la part du pouvoir temporel ? Je le demande h nuiconcjue se targue de quelque impartialité I Lv> cainoMipies oir qu'ins- pire la violence des oscillations détermi- nées par l'exercice de cette liberté : il a permis le schisme de soixante ans et le |)ontifi(at d'un Alexandre VL Or, l'abolition tempora^ire des Jésuites, suivie du martyre et de laca|)livilé de denx Papes, n'équivaut pas |)ourlanl au grand schisme, el Clé- ment XIV, qui a prononcé l'abolition de la Société de Jésus, doit être mis au rang des pontifes sincères el vertueux. D'ailleurs, l'ordre dont Uomo esclave avait consommé la deslruclion , Rome, ren- due à la liberté, l'a imméiliatemcnl rétabli. Continuer la proscrioiiou morah; des Jésui- tes, c'est moins protéger la mémoire de Clé- ment XIV qu'outrager celle de IMe VU, L'Eglise ne s'est jamais livrée ni subor- donnée aux Jésuites. Le saint fondateur do l'ordre a levé sa milice pour la mellre, avec un entier désintéressement, au service du chef de l'Kglise, et il n'y a pas eu un mo- ment de l'existence de cet ordre où il ait cessé d'être un instrument docile entre ses mains. L'aulorilé conqiélenle n consiiléré l'association comme |iurc dans son principe, ulile dans son application ; elle l'a approu- vée et soutenue, c'esl-ù-diix' ipi'elle a agi à l'égard de la société de Jésus comme elle a agi et agira encore à l'égard ilc tous les ordres religieux. La dilfércnce ipii existe entre les Jésuites el les autres ordres, c'est (|u'ils sonl venus, dans des ciiconslances jilus graves, pour une lâche plus dilVKile, et (pje, s'élant attaqués, non seuls, uiais avec plus de dévouement et de résolution (jue personne, h un adversaire plus redoutable ((uc l'Lglise n en eûl encore rencontré, ils ont jirovoipié une résistance plus acharnée, des préventions plus hostiles qu'aucune association religieuse n'en avait trouvé sur sa roule. Cet adversaire, ce n'est ni la raison, ni 1» liberté de penser, comme on le dit lous les jours, mais renivromenl causé h l'esprit hu- main par ses progrès el ses concjuêles. Les Jésuites ont-ils toujours été à la hau- teur de la lâche (ju'ils s'élaienl imposée? Ce serait déjà un grand progrès que lacjuestion en fût réduite h ces termes ; car on serait précisément dans le point de vue de l'Eglise. L'Lglise s'est montrée, h l'égard des Jé- suites, non seulement indulgente, mais firo- lectrice. C'est, à ses yeux, celui de lous les ordres qui s'est maintenu dans la plus grande pureté, le seul (|ui ail pu se passer de réforme. Ses travaux ont été univcusels; la somme de ses victoires a surpasé de beau- ( oup celle de ses défaites ; vaincu un An- 108[ APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1082 gjfiterre et dans le nord de l'Allemagne , il a reconquis pour l'Eglise la Pologne el les Elats autrichiens. Souvent inhabile au sein des nations civilisées, il a été merveilleux dans les missions. Rien , ni les fautes que les Jésuites ont pu eommeltre, ni les préventions de leurs en- nemis , ne saurait abolir la dette de recon- naissance que la France a contractée envers les disciples de saint Ignace. Tant qu'il res- tera dans notre pays un esprit impartial, un cœur sincèrement religieux, il reconnaîtra, il proclamera la transformation que les Jé- suites opérèrent au commencement du xvir siècle, dans les mœurs et les habitudes des classes élevées de la nation. C'est à l'éduca- tion des Jésuites que le grand siècle a été redevable surtout et avant tout de sa modéra- tion et de sa dignité. Le pauvre leur a dû tout autant que le noble et le riche; le peuple, à moins d'un oubli coupable , ne peut refuser d'associer le nom de saint François Régis à celui de saint Vincent de Paul. En fait d'apologie des Jésuites, jecrois être peu exigeant ; carje me contente de demander qu'on me concèdece qui ne peut être contesté par personne. Après cela j'abandonne les fau- tes de la société, ces fautes plus nombreuses peut-être en France que partout ailleurs, à la variété des jugements. Il est vrai que je ne consens pas à ce qu'on juge les Jésuites, leur morale, leur jiolitique, leur caractère, indépendamment des circonstances au milieu desquelles l'or- dre a vécu. Dans les jugements qu'on prononce sur l'histoire des trois derniers siècles , on a deux poids et deux mesures, selon que les Jésuites sont ou ne sont pas en cause". En dehors de la question des Jésuites, on ne se fait aucun scrupule de reconnaître la fai- blesse, la position fausse , les engagements coupables (ie quiconipie a [)ris part aux af- faires publiques. Nulle popularité n'est res- tée debout. Louis XIV n'est qu'un sot et un lûche , ou du moins un égoïste sans cœur et sans esprit. Richelieu , c'est riioinme rouge; sa pour|)re a été teinte dans le sang, Sully s'est drapé dans ses Mémoires aux dé- pens de ses contemporains qui valaient mieux que lui. L'habile et spirituel historien de Louis XIII, M. Razin, ne consent à nous laisser ni Sull} ni même Henri IV 1 Henri IV, un homme sans foi, un libertin ridicule, un monarque sans dignité ! Môme rigueur, ou, si vous voulez, même impartialité, môme absence d'illusion h l'é- gard des cr-rjis de l'Eiat, dont la répulalion en imposait autrefois. La vieille et coura- geuse noblesse , les fiarlemeiits austères et patriotes ont perdu tout leur prestige. Sous ces investigations hanlies , ranciemic société fran(;aise reste (iépouillée et désho- norée. Pâtards d'un souverain en présence d'une reine outragée ; tout ce qu'une no- blesse qui se fait un jeu de l'adultère et de l'escroquerie; tout ce que les [)réventions- de la doctrine théologique la plus fausse et la plus hostile à la liberté humaine accumu- leront d'attaques, d'invectives, de sentences contre la société de Jésus , sera recueilli avec applaudissement par l'opinion qui les condamne. Alors, au moyen de tous ces té- moignages faussés et corrompus , on allu- mera comme un phare dont la lumière devra diriger à tout jamais la conscience publi- que. Au nom de l'ancienne université» de l'ancienne magistrature , de l'ancienne noblesse et des jansénistes, il sera interdit de hasarder un jugement, je ne dis pas fa- vorable, mais indulgent, sur la Société de Jésus. On ne peut mettre en doute le but formol et unique qu'avaient les fondateurs de la société de restaurer le catholicisme ébranlé et mutilé par la réforme; on ne peut nier qu'au moment où les Jésuites se sont mis À l'œuvre la cause du catholicisme ne fût, hu- mainement parlant , à |ieu près désespérée. Je voudrais bien savoir, dans une telle si- tuation, entre la tyrannie de l'Espagne et le fiaganisme de la France, entre le matérialis- me dissolu de l'Italie et le matérialisme marchand de l'Angleterre, entre une civili- sation rafTinée et amollie comme à Florence et même à Rome, et des mœurs encore sau- vages comme en vMlemagne, qui s'en serait mieux tiré que les Jésuites. Quel problème que de soutenir une auto- rité ébranlée |)ar ses propres abus , que de réveiller l'ancien esprit de l'Eglise du sei» de richesses corruj)trices et d'habitudes en- gourdies, de [)rovo(]uer, de réaliser la ré- forme inlérieure de la discipline, fatalement ajournée depuis trois siècles, vingt fois rc- I)rise el vingt fois abandonnée par les [)on- tifes conmie })ar les conciles 1 — et en même tenq)s de dégager la question du dogme de- celle de la discipline, de manifester la certi- tude et l'immutabilité de la tradition ,(le ra- mener les dissidents 5 une Lglise (lonl 1* réIVjrme disciplinaire |»araissait déses[)érée, de |)ersuailer h plus des trois (piarts des ca- ttifjiiques (lue l'Eglise n'était pas un de ces- navires r|u on peut sauver de la tem[)ête en jetant à la mer son chargement et son é(iui- page! Auraient-ils succombé dans la part qu'il» ont |.rise h racconqilissement il'une lûcho- aussi gigantesqu(! (et , si la bataille a été meurtrière, il faut convenir (pn; h- champ en est resté (Milre les mains des calhrjlitiues), aurdieiil -iK succoudié, (|is-je , les Jésuiles 10S3 DICTIONNAIRE DES AlîDAYES. IC84 i>'un dcvraieiil pas moins 6tro absous (juant do perdre son prestige? a-l-elle, en certaines h la pureté des int<'ntions qui les ont ^nifés. occasions, poussé jns(]u'au martyre la pas- Cette justice, l'avenir la leur rendra sans au- sion de la solidarité? cun doute. On discutera lon.:,tenips sur les Enfin, si l'on en venait Ji juger k>s Jésuites moyens dont ils ont fait usage, et on- les comme on juge les autres hommes, je mo condamnera souvent; mais cpiant h Pliypo- permettrais d'adresser h la Société deux re- llièse d'une cons|»iralion nerm.inente et sa- proches, tout ditrérents de ceux donlon n'a vamment ourdie au |)ro(U (le l'intérêt exclu- cessé de l'accahler. sifde la Société contre le genre humain, dé- A mes yeux, elle n'a montré trop souvent voué [)ar les conjurés à la servitude et à l'a- ni prudence ni habileté. brutiss(;ment , — j'en demande pardon au Elle a trop cru au bien; elle a trop, si jo grand et noble géniedont la parole élo(]uente nuis m'exprimer ainsi, praticjué la vertu de nrolége en.oro cette absurdité séi'ulairi;, — l'espérance surtout à l'égard du pouvoir l'avenir, [dus impartial et mieux renseigné, temporel. n'aura pas assez de dédains [)Our une telle Née à l'époque de la formation des grandes fantasmagorie. nionarchies, elle est restée lidèle aux moyens Sans doute la Société de Jésus a été pos- ot aux ressorts de la souveraineté. Avec sédée de l'esprit de corps et l'a poussé fort Louis XIV comme avec l'empereur de la loin. Pour l'accomplissement des allaires ca- Chine, elle a trop compté sur la faveur du Iholiijues elle ne s'en est liée ni au clergé maître, et pas assez sur la sympathie des séculier, ni niix ordri's j)liis anciens, créés sujets. Peut-être est -elle en train il'en ap- pour des circonstances ton es dilT'érenles. prendre beaucoup sur ce chapitre. La Société n'a lien considéré de plus grand Surtout elle a vu trop de choses h la f«jis, (jue ses saints, de plus beau cpie ses livres, endirassé trop d'iilécs, et s'est flattée trop (le |)lu-. parfait (pie ses collèges, de plus fer- vite de les réaliser. tile que ses missions, de plus .salutaire (pie Depuis l'époipie de la renaissance, la |)lus ses conseils. — Mais concevrait-on une cor- grande de toutes les révolutions s'est ao I)orati()n (pii n'aurait pas en elle-même une compile dans la science. L'humenilé, armée conliance exclusive et passionnée? Si c'est du levier de l'induction, s'est élancée dans là le défaut des corporations, c'est aussi le cette carrière indélinie, où elle marche do principe de leur force. L'Eglise le sait bien, conquête en conquête. Evidemment, dés l'Eglise (pii n'a jamais considéré les cor[)o- lors, le temps de la tutelle religieuse était rations que conime des instruments, et (jui passé. La Société de Jésus, qui s'en est par- non-seulement ne s'est pas bornée h tel ou laitement aperçue, est la seule qui ait vu tel de ces instruments, mais encore s'est at- clairement la part que la religion devait tachée à détruire l'excès naturel aux corpo- prendre à cette éMiancipati(»n nécessaire, rations par leur concurrence et par leur di- . Le problème (jui touiinenle la société mo- versité. derne est celui (leson accord avec la religion. Je n'admets pas volontiers la distinction II faut que la religion soit partout, (jue se* ([ue (pielques persoiuies établissent entre le inspirations accompagnent Ihucnaniié, sans commencement et la lin des Jésuites. Ils me la diriger exclusivement dans tous ses mou- fra|)penl au contraire par leur unité cl leur venients ; souveraine constitutiomielle d'un per>évéranc(; : l 'est labiine (\\n s'est fait en- nouveau genre, (pii ré[)ond de tout et ne se ire eux et le xvnr siècle (jui cau.sa leur iin- charge de rien (pie d'elle-même, puissance, et cet abîme, on ne peut pas les C'est en vue de cette Iransformalion (pio accuser de l'avoir creusé. la Société de Jésus s'est montrée et si insi- Au reste, c'est \h une étude diflicile au nuante et si accommodante. Et où en se- plus haut degré, et (pii attache par la diver- rions-nous si, î\ rexemi)le des Jésuites, l'E- sité même de ses aspects. glise n'avait pas sacrifni la rigueur farouche Quehjiicfois on se sent tenté déconsidérer (les prescriptions h l'esprit même de la ino- l'ordre comme un seul homme , comme un raie religieuse? Ne rien céder de ce (jui est de ces génies puissanis (pie la Providence immuable dans la foi, s'accommoder pour s'est plu ?i jeter au milieu des plus terribles le reste de la ni(d)ilité inhérente à respè(U) épreuves. ()n juge l'ordre tout entier comme humaine, voilà ce (|ue les Jésuites ont tenté on jugerait Ximénès ou Uichelieu, et, alors dès le wn' siècle; seulement, ils s'étaient même (pi'on n'approuve pas sa conduite, on tro|i pressés de mettre en œuvre leur sys- sentsi bien la cause de l'erreur qu'il a com- tème pour être approuvés et com[)ris. mise (|ue la sévérité né(-essairc de l'arrêt Dès lors, la Société (.'e Jésus s'est trouvée n'allèrepas dans le juge l'admiration et la dans la situalion la |)lus |)érilleuse, entre les sympathie. hommes d'habituOc, les routiniers, les gens D'aiilres fois, on se figtire (pio la préten- timides, ceux (|ui rotent lidèles à la forme tion à l'iinilé al»s(due a été dans r(U(lre un jusqu'à la superstition, et les ennemisavoués point d'honneur . une gageure noblemçnt ou secrets de l'Eglise. soutenue, mais trop souvent démentie par Si leur imprudence ne les a [tas perdus, les faits. La soumission aveugle do tous les c'est que leur cause était bonne. uiemi)res de la Société, dont on continue de Jai dit, en gros, ce (jue je |)ensais liisto- fair(> tant de bruit, ne m'est pas absolument riquement des Jésuites. Cet exposé rapide a démontrée. La Société, en démentant quel- armi ces Jésuites de bonne foi que la Société, suivant le dire de Pascal, garde en réserve pour fermer la bouche à ses ennemis. Cependant, la liste des exceptions grossis- sait tous les jours, et je n'étais pas le seul à la grossir. M. Augustin Thierry, dans sa firofondc et inq)artiale appréciation des historiens fran- çais, rendait un hoimnage éclatant à la criti- uue judicieuse, à la modération constante (lu Jésuite Daniel. Un horiiriio fjui a passé honorablement nar les adaires, un ancien ministre des re- lalicms extérieures, mettait d(;vaiit moi, au premier rang des lectures nécessaires à un diplomate, V Histoire du truiùé deWeslphalie, du Jésuite Bougeant. Le nouvel historien de Louis XIII conve- nait, avec moi , qu'il avait tout lu d'avance sur son sujet, excepté le livre du Jésuite GrifTet; plus tard, l'ouvrage dédaigné était tombé entre ses mains, et, après l'avoir lu, if s'était vu tout près d'avouer que, proba- blement, s'il avait connu ce livre, il n'aurait pas entrepris VHistoire de Louis XIJl. A quoi je lui répondais qu'il avait tort, que le livre du Père Grifîet n'était qu'un reiiucil de matériaux disposés avec une simplicité et un jugement admirables, mais que cette lecture tardive profiterait certainement à la seconde édition de la nouvelle Histoire de Louis Xill. Cependant, de mon côté, j'avais trouvé mes François-Xavier, mi-s Laynez et mes Régis dans le domaine de la science. On m'a parlé de Suarez comme jurisconsulte : je n'en sais rien, car je suis moi-même un pauvre jurisconsulte. Mais voici, dans trois, genres différenls, trois noms que je ne mets au - dessous d'au(-un antre : le P. Mal- donado, le P. Sirmond , le P. Petau. Ce qu'ils ont de commun , c'est la hardiesse du coup-d'œil, c'est une bonne foi intrépide, c'est un large sentiment de l'avenir. Le P. Sirmond a soutenu, relativement h l'usage laïque de la communion sous les deux espèces, une polémique qui, de son temps, pouvait être considérée comme com- promettante pour l'Eglise romaine. L'Egliso et la Société ont laissé au P. Sirmond toute liberté dans la controverse, et aujourd'hui il n'en reste que le souvenir de la préférence donnée à la vérité sur les considérations du moment par le P. Sirmond, par la Société de Jésus et par l'Eglise. Le P. Maldonado a vu le premier la faco nouvelle que devait prendre l'explication de l'Ecriture sainte en présence des progrès do l'hisiùire. Il a fondé la vraie critique sacrée avant Richard Simon, avec plus de génie que ce dernier, et non moins de hardiesse. Il a droit d'être rangé au nombre des précur- seurs. Le P. Petau, chronologiste inférieur h Scaliger, a jeté, dans ses Théologien do~ gmala, les bases de l'alliance qui doit so sceller un jour entre la théologie dogmatit}uo et la haute philosophie. Jamais une f)lus j)urc, uri(; plus puissante intelligence n'a associé la |»rofoMdeur do ses investigations à l'humble méditation des mystères. Ce (ju'il y a de romanpiablo, c'est que lo P. Maldonado et le P. Petau ont été tous deux accusés do socinianisnie [)ar les ennemis du la Société d(! Jésus. Des théologiens phi- losophes jusfpi'au socinianisnie exclu-sivo- ment (•io7), i)armi les Jésuites les plus ho- norés de la Société, les plus calomniés avec (35"') Il y a lin altimc fiiln; lo so< iiii;t(ii!,ine, qui uns. (>'rsl ainsi ((n'on :i accusé «7rtr7(«/iM»j« lé fftl une négalion <]<; la n-liKion o, (U 1rs Ji'sniU; L .yncz, ponr sa |)rolc-.lali(Mi en l'avonr tic la opinions «pii onl pu donicr lieu .1 un«r arcusaiion lilxrlé humaine, cl le concile de Ticnle «[ui l'a a,i- tle SfM.inMiii me de l.ti>ail iresprils élroils cl picvc- prouvée. 10S7 DK.TIO.NNAMH: DKS ABllAYKS. 10S8 elle, diiiis le xvr ^iièLlo, au coinnieiiceincnt (lu XVII' ! Ou"(Mi (lisent ceux qui accusent les Jésuites (l'avoir voulu uialer l.'inlelligenrc Il u mai ne ? Quand la sociiHé de Jésus fut fondée, la tradition de riiisloire ecclésiaslicjue était défigurée par d'innonihrahles lé^^endes sans criliçiue et sans autorité. Les dissidents s'étaient surtout servis de ces récils |)Our taxer l'Eglise romaine d'une imposture cons- tante et volontaire. Des calliolicjues fcrvcnls ne craignirent [las de porter la cognée dans cette lorét enchantée île la légende. Animés par une loi [)rofonde, mais éclairée, ils sa- vaient d'avance (|ue la vraie religion ne per- drait rien aux progrès do la critiijue. Or, ces hommes si remplis de foi et de prévoyance, c'étaient encore des Jésuites. On^Tid on a pris l'habitude de (onsulter la volumineuse collection des Acta sanctoruni ^ ce livre des Jtollandisles, ainsi nommé de son premier auteur, le Jésuite helge liuUandux, on se sent pénétré d'admiration pour ce monument d'une patience sans relâche, d'une exacti- tude scrupuleuse, d'une honnc foi à toute épreuve. Plus de vingt-cin(j érudils, d'une intelligence et d'une instruction rares, se sont volontairement ensevelis dans le recueil des Acia sancloruin. Leur édilice s'élève au milieu du champ de bataille de la science moderne, comme ces Pohjandria, ces tu- mulus renfermant les tombeaux de beaucoup d'hommes, (jne les Cirées construisaient sur le théAire de leurs victoires. On peut douter (pie l'érudition donne la gloire, mais on sait ce qu'il en coûte à la vanité des savants [)0ur renoncer à res[)èce de gloire (|ue |)eut at- teindre leur nom. Etceficndanl la chaîne des Bollandistes s'est continuée sans interruption l)en(lanl deux siècles, avec ce sacrifice tout thrélii n de la vanité personnelle h la cause commune. On remarcpie le même dévoue- ment chez les Bénédictins; mais ce sont en- core des Chrétiens et des moines. Après ces témoignages, s cl les nôtres, au jugement de* mêmes personnes, il s'est creusé un abfme : ce i|ui convenait alors n'est plus do mise aujourd'hui ; la destruction des ordres a été aussi salutaire cpie leur établissement; la so- ciété doit s'opposer aux tentatives (lui au- raient leur résurrection pour objet : (ians le temps où nous vivons, ils seraient aussi dan- gereux qu'inutiles. Nous ne considérons pas comme un dan- ger le rétablissement des ordres religieux ; nous les croyons a|)propriés h nos besoins et destinés à résoudre quehiues-uns des plus graves problèmes de noire étal social ; mais, pour mettre ces vérités dans tout leur jour, il f.iut nous élever [ilus haut. Les détiances que les ordres inspirent font partie de celles que produit la possibilité d'un nouveau dé- veloppement de la puissance ecclésiaslirincipe de la liberté de conscieu'.e, et la lo- érancc qui en est l'application, ont été im- possibles, chimériques dans la seconde épo- que de l'Église. Remarquez d'abord que, pendant près de mille ans, la question n'a pas fait l'apparence d'une ditlîculté. Tout le monde ne pensait pas de même en matière de dogme. Le sec- taire repoussait le joug de la communion dominante, mais c'était uniquement pour y substituer le joug de la sienne. Les récla- mations qui, à diverses reprises ont pu être faites en faveur de la liberté de conscience, n'avaient au fond ni sincérité ni gravité. L'appel à la tolérance n'était alors qu'une arme transitoire entre les mains des partis religieux; nul n'aurait songé à en faire pour la société une loi permanente et salu- taire. Il en était ainsi parce que la situation était tranchée, parce que la nécessité était évi- dente et incontestable. Cependant on n'était pas arrivé à ce point, on n'a pas commencé à en sortir, sans des transitions obscures et pénibles. Quand une situation se modifie progressivement et avec lenteur, quand le j/riUcipe qui se retire se heurte encore con- tre celui qui prend sa place , la société est livrée à des incertitudes et à des angoisses d'une nature toute particulière. C'est ce que l'Eglise a éprouvé tant qu'il y a eu à la fois une société romaine et une société barbare. Nous sommes depuis quatre siècles dans les phases de la dernière transition. Elles sont plus longues, plus difficiles, à proportion même que le résultat en sera plus grand et plus durable. C'est iiar des exemples, c'est en plaçant des noms illustres à l'entrée et à la sortie de ces carrières de transition que nous pou- vons faire apprécier le caractère et les cau- ses des révolutions qui se sont opérées. A cet égard, nous possédons dans le catholi- cisme un avantage inappréciable. Ceux que l'Eglise a rangés au nombre des saints sont sacrés à nos yeux ; nous ne pouvons douter ni de leurs intentions ni de leurs lumières. Si donc des saints, et des saints illustres en- tre tous, ont paru agir d'une manière con- tradictoire dans des circonstances qui sem- blent identiques et qu'a séparées un inter- valle de temps peu considérable, nous dcr vons conclure de ce contraste (pie , d'un point à l'autre, une modification essen- tielle s'était o[)érée dans le fond des cho- ses. Au commencement do l'époque nécessai- rement intolérante, de l'Age de fer, nous voyons saint Martin et saint Augu.stin agir d'une manière dillérenle 5 l'égard des héré- tiques. Dix siècles ai)rès, la même opposi- tion nous frappe dans les prin(i|ies et la con- duite de saint Pic V et de saint Vincent de Paul. Priscillicn avait répandu en Espagne h;» semences d'une do/trine insensé(! et gros- sière. Idace et d'autres évêques de cette pro- vince enlre|)rireril la défense de la Coi. Une Je ces révolutions si frécpientfîs dans l'his- toire de l'empire romain venait de s'accom- plir en (laulf. .M.ignus-Maximus av.iit usu:-- 10 M DICTlONNAinE DES ABBAYES. 1002 \)é sur (lialioii r^uitorilé s^iiprOiiio, et le nou- vel einpeieur, s'apprOl.iiit à envahir l'Italie, s'e(îor<;ait de donner des gages aux catholi- ques en embrassant leurs intérêts. Idace et saint M,arli« se rencontrent à Trêves aunrès do Maxiinus, 1 un venu pour implorer I ap- pui du bras séculier contre les priscillianis- tes, l'autre pour rappeler à César (jue les princes sont comptables devant Dieu du malheur des peuples. Idace est l'or^ano de J'orlhodoxie en Ks|)agne ; il est uni de foi avec saint .Martin ; mais il vient de donner un Irisle et dangereux exom|)le : au lieu de laisser h la |)uissance s[»iriluelle le soin de rétablir l'autorité du dogme, il a ap[)elé sur des opinions religieuses la persécution po- liti(pje. C'en est assez pour (jue saint Martin refuse avec horreur de cotinnuaiiiuer avec Idace et se hâte de fuir l'arène sanglante du palais impérial. A vingt ans tie dislance , saint Augustin, en |)résence des excès commis par les do- natistes ilans la province d'Afrique, réclame énergiquement l'appui du bias impérial. Si j'admire saint Martin, si j'entoure sa belle conduite de tome la sympathie dont mon âme est capable, condamnerai-jo [)oiir cela l'évèque d'Hip[)oru;? Nullement; car les circonstances étaient, dans les ileux cas, essentiellement dilférentes. Dans l'erreur des [wisciliianistes, il n'y avait qu'une héré- sie; les donalistes , au contraire, se mon- trent à nos yeux comme des sectaires armés; c'est [tar le fer et la tlamme (ju'ils soutien- nent leur doctrine. Non conients de ces vio- lences, ils y intéressent les ennemis de l'em- pire; ils précipitent sur la province ces no- mades (jue jamais Uome n'a pu entièrement dom[)ler, et que les discordes intestines des Chrétiens menacent à chaque in<-taiit de ren- dre les maîtres du pays. Saint Martin se contente des armes spirituelles, |>arce (jue l'autel seul est en danger ; saint Augustin sollicite d'autres secours, parce tpi'il faut coin()attr(! littéralement pro nris cl fucis, pour la lleligion et pour l'Etat. Nous venons de voir les choses empirer rapitlemenl de saint Martin h saint Augus- tin : une amélioration en sens inverse se manifestera entre 1570 et IG.'JO, entre la ba- taille de Lépante et la prise de La Kochelle, et nous serons ainsi conduits h accepter à la fois la sévérité de (jhislieri et la mansuétude de Vincent de Paul. Je ne crains pas de ni'exprimer ici avec une entières franchise, bien (jue je touche un sujefoii la calt»mnie trcjuvo un accès facile dans la susce|)libililé du plus grand nombre. Il est bien entendu (jue (piicon(|ue cherche h expli(pier les rigueurs ordonnées au nonj de la religion, sans pour cela couvrir d'op- probre la religion et ses ministres , est un fanatique (pii redemande des bûchers. J'au- rais mille fois raison sur tous les autres p(»inls (]u'il suHirait d'une velléité d'expli- cation eu matière do [»ersécution religieuse p'Mjr faire j>ousser le cri d'alarme aux bon- nes et charitables âmes (pu m'attendent au i>assage , et s'apprêtent à prolit(!r do la jirc- 11 eiaii I ame et le geine, consarrer le phées de la victoire 5 la Vierge-Mère, st iecours niière éijuivo(jue, afin do me compromettre auprès des opinions humaines et modérées. Mais la défense d'un saint vaut bien la peine qu'on s'expose à un plus grand (lan- ger, si grand que soit celui (pie je cours Pour comprendre et admirer (Ihislieri, il faut tenir comnle de tout; il faut avoir de- vant les yeux l'immense corru[)tion de l'Ita- lie au xvr siècle. La nature italienne, iné- puisable en sa ridiesse , luxuriante dans lo mal comme dans le bien, ne pouvait alors trouver de ressources morales que dans l'A- pre existence des montagnards de l'Apennin : ce fut un sublime s|>ectacle quand on vit la conscience chrétienne porter (ihislieri sur lo trône pontifical ; puis le pâtre de la Ligurie, sanctitié par les austérités extrêmes du re- noncement, impitoyable aux autres comme à lui-même, armé du fer chaud de la disci- pline contre le désordre qui rongeait le ca- tholicisme, seul en Italie |)0ur combattre la dissolution intérieure, seul en Eurojie pour repousser l'invasion ottomane , arracher, dans le moment suprême, les Vénitiens à leurs calculs égoïstes, pousser sur la (lotto un jeune homme avide de renommée, (juelle qu'elle fût, le forcer de devenir le héros du christianisme, et, après avoir, comme un autre Moïse, élevé vers le ciel ses bras dé- charnés petKJant la bataille de Lé{)anie, dont il était l'âme et le génie, consarrer les tro- phées de la vici des Chrétiens 1 Ce sauveur de la chrétienté avait été in- quisiteur de la fui avant son élévation à la papauté, non-seulement de droit, mais do fait , et, sur le tr(5no pontifical, il continua d'ap|)liquer les armes temporelles h la ré- l>ression de l'hérésie. Je me sens fort heureux de n'avoir pas vécu dans le temps et dans le pays oCi ces rigueurs étaient jugées nécessaires; mais je remercie Dieu t(mt autant de m'avoir dis- pensé du siècle et de la contrée où un Pierre Arétin , le plus impudent et le plus mépri- sable des iiommes, avait été, avant Pie V, la première puissance morale de la nation. A soixante ans de distance , et revenus dans un pays où du moins l'empire de la justice et de l'honneur n'a jamais compléte- tement cessé, même dans ce qu'on appelle lo monde, nous voyons d'autres iiommes, niar- qués comme Pie \ du sceau de la perfection chrétienne, s'avancer, la croix h la main, sur une terre où brûlaient encore les amorces de la guerre civile et de la guerre religieuse. La prise de| la Hoche le avait mis (in au pro- testantisme en France comme parti politi- (|ue, mais la (juestion de foi restait indécise entre les catholi(jues et leurs adversaires; partout le prêche élail debout en face de l'é- glise : à c(jté de la science, de la pureté des moMirs, du |>rosélytisme ardent qui se mon- traient dans la communion dissidente, un (■l(Mgé recruté dans des intérêts mondains, corrompu, tiède et ignorant, n'olfrait au ca- tholicisme que des ressources insuffisantes. Des prêtres se présentèrent alors , qui, se chargeant d'inoculer au clergé français la nm APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. i034 verlu, la science et le zèle, ne ilcmandèrent «u pouvoir temporel que la fiicullé d'agir dans le domaine de la liberté fie conscience. A l'éternel honneur de celui qui gouvernait alors (c'élaii un prêtre oatlioli(iue), les deux lit)ertés, la liberté de l'Eglise et la liberté de conscience, furent également maintenues, également favorisées ; et, tandis que sur le terrain neutre de la foi en un même Ré- dempteur, de la société civile et de la science, les hommes distingués des deux communions se donnaient une main fraternelle, les mis- sionnaires catholiques, à la tête desquels brillaient un Vincent de Paul , un François de Sales, un Fournier, un Olicr, un lîour- doise et tant d'autres, reconquéraient pied à pied, à l'aide des deux armes toutes-puis- santes du christianisme , l'élofjuence et la charité, le terrain perdu dans le siècle pré- cédent par l'incurie, îa corruption et la violence. Dès que l'œuvre purement chrétienne put être reprise, dès que l'Eglise put remontrer sans périls aux peuph s sa figure désarmée, des hommes de charité et de loi réclamèrent avec énergie les imujunités pacifiques de la parole chrétienne. Leur entreprise, qui pou- vait passer pour chiniérique aux yeux de la puissance humaine, fut couroimée d'un im- mense succès ; les mœurs continuaient dêtre brutales, presque sauvages, et le sanctuaire purifié développa dans des milliers d'hom- mes une mansuétude céleste. La terre, vol- canisée par cent ans de iliscordes , tremblait sous le [)ied des hommes d'Etat, et dans cette terre !a charité jeta des fondements qui du- rent encore. Les campagnes étaient désertes, l'agriculture et le commerce sans sécurité , la guerre continue et horriblement destruc- tive, les cùlfres de l'Etat toujours vides; ceux de la charité ressemblaient à ces sour- ces inépuisablement limpides qu'à de lon- gues distances les toulfes de palmiers an- noncent dans le désert : les saints multi- pliaient l'or comme le Sauveur avait multi- plié la nourriture. Ces miracles de la religion se prolongèrent tant que les deux libertés furent intactes : 'a source ne commença h tarir (pj'à dater du jour où le pouvoir |)olitique étoulfa , sous une oppression commune, la liberté de l'E- glise et la liberté de conscience En rappelant ces faits immenses dans l'his- toire du catholicisujc , je surprendrai beau- coup de personnes. Il faut pourtant qu'on le sache, en dé|)it de la cons[)iration du silence ; il faut que ceux qui se ligurent que la tolé- rance a été une invention du dernier siècle se détrompent, [»our [teu qu'ils aient do bonne foi. La tolérnnce, dont on reproche si aveuglément l'oubli au catholicisme, lui a[)(iai lient en |»ropre, au contraire, puisque; c'est le Ciilholicisme qui, le premier entre IfHJles les religions, a profilé du retour d(! sa sécurité (»our rejeter des armes désormais inutiles et toujours dangereuses, (^e qui me fra()|)e surtout dorts entre l'Eglise et l'Etat, et les condam- nerait l'un et l'autre à tourbillonner dans le même système avec une égale indépendance, sauf à se heurter quelquefois. La durée d'un tel état de choses, si l'essai en était tenté, paraît impossible à b( aucoup d'espritsjudicieux, ei d'ailleurs la solution de ceproblèuje, tou- jours abitraire et variable, dé[)cnd partout de la nature des précédents. La séparation dont je parle existe bien plus au fond que dans la forme : elle est le résultat d'une situation dans laquelle l'Etat a cessé de dé- pendre de l'Eglise, cofrime l'Eglise de l'Etat. Je sais qu'en général on tire une induc- tion difiércntc des trente et quelques mil- lions inscrits au budget en faveur de la re- ligion catholique : les uns considèrent l'ac- ceptation de cette libéralité comme un acte de soumission à l'Etal"; les autres s'imagi- nent(iu'il n'y aura d'indépendance pour l'L- glise que (luaud elle aura brisé celle chaîne d'or qui I entrave. Ces deux manières dii voir me sembleni exagérées et inexactes. La sup|)r(!Ssion de l'article de !a charte (jui re- connaissait une religion de l'Etal, la substi- tution à cet article de la déclaration pure et simple de ce l'ait, (pie la religioii catholi(pjo est celle de la majorité des Français, ont opc'-ré dans nolic droit conslitutioiniel une révolution complète el entièrement favora- ble à l'indépendance de l'Eglise, (juoique sans doute les réviseurs de la charité n'aient giièie prévu la consérjuence du changemcnl (pi'ils y avaient introduit. Après la deslruclion du privilège [lolilique ÏO'Jj DICTIONNAIKE DES ABBAYES. 1096 de la religion cailioliqiio, levole d'un Iraite- ineiiten faveur dcsniinislresdecetlo religion est, de la [>arl des mandataires île !a nation, un renouveli(Muent annuel de \cuv profes- sion de loi ou (le leur respect pour la loi des autres. Que ce vote soit l'ait à d'autres con- ditions, pour la religion callioluiue, (|uc ilc eontiiuier d'ôlre ce qu'elle a toujours été dans ses dogmes, sa disci|)line et sa liiéiar- cliie, c'c>t ce tju'on ne peut soutenir sans revenir aux doctrines de la constitution ci- vile du clergi', repoussées ]v\v l'Eglise et condamnées par l'histoire. Les clioses en resteront-elles à ce point? La séparation de l'Eglise et de l'Etat se pro- uoncera-t-elle encore davantage ? C'est là une question fot t obscure, et sur laquelle il n'est [las d'ailleurs nécessaire de nous ex- pliquer ici. Qu'il nous sullise d'avoir cons- taté la réalité de la séparation. Or, précisément, rien d'approclianl n'a existé dans la seconde et la plus longue îles épo(jues dont nous avons essayé plus haut de tracer les limites; ni rEj,lise ni l'Etat n'ont été indépendants, l'un de l'autre et n'ont pu l'être : à quehpie |>oinl ipie vous vous «rrétiez dans ce période de mille ans , vous n'en trouvez |)as un où l'Eglise cl l'Etat aient pu se séparer l'un de l'autre. S'a^it-il des temps où le christianisme s'ellorçait d'adoucir et de douipter les mœurs sauvages des nations(pii avaientenvahi l'em- [)ire romain, où s'opérait ce iju'on |)ourrail Appeler l'œuvre do la contre-conquéli;? Tout le monde convient qu'alors la dominaticn de l'Eglise sur l'Etat était la loi de salut. A mesure (pie s'^cher au sein do la société la discorde qui la dissout, et, [lar une puis- sante direction morale , faire tourner les forces do tous h la défense c(jmmunc. Il faut que l'Etat protège l'Eglise au nom do la rc- Jjgion; il «faut cpic la religion continue de diriger l'Etat. Or, commuil ces conditions aurai«nl-clles pu ôlre remplies, sans que l'Eglise ne se ressentît de (juehjues-uns des inconvénients qui sont propres h l'Etat? La liberté politique n'existait guère alors que comme un em- bryon dans les républiques municipales, et d'ailleurs , quelque somme de liberté que l'Etal |)uisse jamais donner, })eul-elIo équi- valoir à la liberté religieuse? Cela se com- j)rend sans qu'il soit nécessaire d'en induire un bldme pour l'Etat. Couvernant, comme il le fait, le for extérieur, toute transgres- sion à ses lois est un désordre qu'il réprimo avec énergie. Dans la religion qui est le gou- vernement de la conscience ou du for inté- rieur, la transgression est pour ainsi dire normale, et l'usage du droit de grAce, acci- dentel et surérogatoire dans l'Etat, est la base môme de l'autorité dans l'Eglise. Tout en acceptant la force des choses, tout en soumettant son esprit h la nécessité qui a fait vivre l'Eglise et l'Etat si pi\ès l'un de l'autre, on conçoit que l'Eglise n'ait [)oint gagné au contact; on regr(>ttc de voir si souvent l'Etat stipuler au nom de l'Eglise, ou l'Eglise manier les armes de l'Etat. A ce commerce l'esprit de mansuétude s'altère , l'âme s'endurcit , les rigueurs ss multi- plient; (juand il nous faut parcourir si long- temps les détours du donjcjii féodal, nous avons peine h y trouver et à y reconnaître la crèche de Bethléem. Une longue erreur a dissimulé la gran- deur et la pureté de l'Eglise pendant le moyen âge. L'irréligion, les mauvaises pas- sions ont eu leur bonne part de celte er- reur; mais si, depuis que la sécurité. de la républi(]uechréliennea rendu possibles lin- dépendancc de l'Eglise cl la libellé de con- science , les gouvernemenls y avaient mis moins d'entraves, la jouissance des biens présents aurait fait plus tôt conn)rcndre la nécessité des maux passés. Sous ce rapport, la France politique a un couq)te sévère à rendre h la conscience chré- tienne. Je voudrais i)ouvoir, en ce moment, étaler les j)rincipales pièces du procès; car il n'y a j;as de question sur laquelle l'opi- nion do mon pays me semble s'abuser [)liis élrangemenl. Ce n'est pas d'hier (jue la France a cherché hors des voies du christia- nisme le remède à des plaies ipie le chris- tianisme seul |)eut guérir. Nulle part l'ins- piration religieuse n'a continué d'être, à travers les siècles, plus sûrement chrétienne dans les ûmes [)rivilégiées , et nulle part aussi nation n'a plus constamment abusé de ses (pialilés mûmes, de sa générosité, de sa jiénétralion, de sa promptitude, en un mot de ion cœur et de son esprit, [)Our entrete- nir et éiihauffer la guerre contre les plus no- bles prérogatives et les premiers intérêts de sa destinée. Eu sa qualité d'adversaire de la liberté ccclésiasti(|ue pendant cinq siècles, la Franco est responsable du retard nu'a éprouvé le rétablissement de la liberté do conscience. Mais comment démontrer en peu de mots ce (jue j'avance? comment soulever à moi iG37 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 4093 seul cette montagne de préventions qui dé- rohe la vérité à presque tous les jeux ? Au xnr siècle, la France investie de la confiance (le l'Eglise, était devenue la pre- mière (les nations clirétiennes; elle avait prolr'gé les Papes contre les empereurs, elle avait donné l'impulsion aux croisades. Les nationalités distinctes, membres futurs de la fédération européenne, se formaient à j'ombre de son épée. Mais la société civile, lasse de la tutelle ecclésiastique, avait hâto de se constituer d'une manière indépendante. Ce fut un saint qui lui ouvrit la carrière; malheureusement ses descendants ne lui ressemblèrent pas. A la suite d'un tyran ivre d'or, la société ci- vile à peine émancipée se jeta dans une cor- ruption sans frein. La destraction de l'in- dépendance du Saint-Siège inaugura ces sa- turnales. Il y a des gens qui s'amusent à chercher dans les écrits laïques de cette époque des arguments contre les vices de l'Eglise. J'en conviens, on n'a pas mieux fait plus tard : en matière de satire et d'invective, les trou- vères sont passés maîtres. Ce qui me con- fond seulement, c'est qu'on se refuse à voir où menait ce débordement de l'esprit. A des générations actives, mora'es, érudites, le XIV' siècle fait succéder le fanatisme, la mol- lesse, l'ignorance et la présomption. Les élèves des trouvères, la tête i)erdue par les romans de chevalerie, après avoir laissé l'Orient à l'abandon, ne savent pas même défendre le sol de la pairie, dont ils ont j)référé la possession tran(}uillc aux hasards des croisades, ridiculisées au nom du bon sens et de l'intérêt. Tandis qu'en Asie se fonde la formidable puissance des Ottomans, la France tombeaux mains des Anglais. Mais on n'en finit pas ainsi d'un coup avec la France. A défaut de la royauté et de la noblesse, le [)euple resta fidèle à l'esprit religieux et patriotique de la vieille monar- chie. Dieu nous a rudement traités en trois rencontres, et pourtant, si l'on comptait avec le Dieu des Chrétiens, co;iimeles païens avec la fortune, on le remercierait encore de nous avoir donné Jeanne dArc en com- pensation de nos désastres. Dieu n'a mis un pareil chapitre dans l'histoire d'aucun peu- ple. Mais pouvons-nous penser un instant que la France du xv' siècle fût digne d'un tel miracle? N'est-ce fias une honte que de voir la [)olitique, justement flétrie sous le nom de machiavélisine, envahir un pays .sauvé par l'enthousiusme surhumain d'une (i!1e des champs, et Louis XI succéder, en q.ielque sorte, h Jeanne d'Arc? Quel usage Id royauté franr;aise fit-elle de la gloire (pje le dévouement populaire lui avait faite? yu«'l secours prêia-t-elle h la papauté a(j sortir du. schisme? Au lieu de la rclevor, de lui tendre la main, la royauté franf;.'iise aiiiie niieiii proléger contn; le rétablissement de la (iisci[)line les abus invétérés de l'Eglise nationale. L'Europe, malgré tant de déc<;p- tions, s'obstine a voir dans In Fr.MKe une puissance généreuse et libératrice: lu Fiance DlCTIO>.N. I>Li A/ili'lVKS. la détrompe par cinquante ans de guerres insensées, entreprises dans un pur intérêt de conquête et d'oppression. Quand l'Ilaiie vit descendre des Alpes la belle armée de Charles VllI, elle poussa contre la puissance ottomane un cri d'affranchissement, et c'était le moment où la France, par une série de fautes inouïes, allait détruire elle-mêuie le prestige dont l'avait entourée son rôle de gardienne de la chrétienté. Cependant la politique impériale s'agrandissait de nos fautes. Les choses en vinrent au point que l'établissement de la liberté de conscience, dont le besoin se faisait sentir à mesure que la sécurité croissait en Europe, sembla dé- pendre de la destruction de l'unité chré- tienne, à un moment où la dissolution de cette unité pouvait livrer encore le monde chrétien à ses ennemis. La France n'avait point lassé la patience de Dieu. La race des Valois fut rejetéerelles'a- bîma dans la boue et le sang a vecses bûchers et ses mass^acres. Il n'est pas besoin d'une longue apologie pour faire voir que le ca- tholicisme ne fut pour rien dans ces calculs d'une lâche politique. Ce qui reste de catho- lique en France pendant les guerres de re- ligion, c'est la persistance du sentinient po- jiulaire, c'est la Ligue, puissance déréglée comme les circonstances qui l'avaient pro- duite, mais exiiression d'un attachement in- domptable à la foi de saint Louis, la Ligne qui fit le premier essai des libertés populai- res, et, après une capitulation honorable où ce ne fut pas elle qui céda le plus, fit as- seoir le |)résident Jeannin à côté de Sully dans le conseil de Henri IV. Mais que dis- je? Est-ce qu'il est permis déjuger la Ligue i)lus équitablemenl que les Jésuites ? Il suf- fit de prononcer le nom de la Ligue pour faire de tout démagogue un royaliste fu- rieux. Malgré son libéralisme, la Ligue aura beau faire : elle ne se lavera pas du repro- che d'avoir maintenu la France au nombre des nations catholiques. J'ai déjà enregistré avec reconnaissance et resjiect l'époque de tolérance sincère et de religion vive qui succéda aux tempêtes des M,uerres civiles. Richelieu n'en eut pas tout l'honneur : Henri IV l'avait admirablement préparée. Il faut lire à la suite des Econo- mies royales, les rêveries politiques de ce grand roi ; car, dans ces rêveries (|u'on a in- justement dédaignées, est toute la destinée de la société moderne : la France placée h. la tête des puissances catholiques, et garan- tissant en môme temps à la moitié de l'Eu- lope la jouissance de la liberté do cons- cience, l'interdiction des prises d'armes ft des lîourbons sur le trône d'Lspaj^ne, l'Eglise florissante et rassurée aurait accepté sans hésitation le principe de la lihei'téde conscience. Malheureuscnient l'accomplissetuent de la destinée Irant^aise marchait il'un pas plus rapide au dehors qu'au dedans. Henri IV et Richelieu n'avaient laissé rien que de pro- risoire. La néc<îssité do l'organisation frap- pait tous les yeux. Louis XIV s'y dévoua et sacrida tout le reste à l'accomplissenierït de Celle tûche. La toile dont se compose le travail de fa société humaine est lissue de lils si divers nu'il suflit de s'attacher sérieusement à l'un ae ces lils pour oublier tous les autres. La [iréoccnpalion au roi fut celle de son siècle. Les intérêts les plus considérables furent immolés sans scrupule à l'organisalion ma- térielle de l'unité française. On n'achèvera jamais l'histoire de ce grand despotisme ; on ne parviendra pas à expli- (juerce mélange de bien et de mal, d'égoïs- uie et de dévouement, do générosité et de ralcul, de religion et de politique; ou ne consentira pas à reconnaître (juc le siècle de llossuet et de Fénelon a été, j)ar ses résul- tats, si fatal au catholicisme, et que les se- mences de la lempôle qui faillit déraciner l'Eglise à la lin du xviir siècle furent jetées par le pouvoir (|ui prétendait elfacer l'hérésie du sol de !a France. L'enivrement pour le |>rince était tel qu'il avait rendu ses désordres sacrés comme sa personne. La suppression du conseil de conscience fut le [uix de cette idolâtrie. On réglementa tout, jusiju'h la religion, et l'E- glise perdit toute liberté d'agir. Le [louvoir civil intervint à chiuiuc instant dans les questions de dogme et do discipline ; la bar- rière entre Rome cl l'Eglise gallicane fut re- levée jusqu'au schi>me, à peu de chose près ; le poison tle l'esprit de conquête se substitua graduellement au noble sentiment de l'arbitrage européen. On ne se contenta pas d'avoir détruit le des|)Otisme de l'Autri- cfie ; on jalousa sa gloire cpiand celte gloire servait l'Europe, et lo roi de France en fut réduit h déplorer l'avorlement des calculs de sa politi(pie, «piand la chrétienté tout en- tière entourait lt!s libérateurs de Vienne des acclamations de la reconnaissance. Et comme au fond Louis XIV était sincè- rement catholique, couune il sentait sa cons- cience charg(je de l'oubli de ses devoirs de roi Irès-chrelien, il ne sut se laver de son alliance avec les ennemis du christianisme, des scandales de sa vie privée et de la per- sécution du Saint-Siège, qu'en organisant contre les [iroteslants une autre persécution sans justice et sans pitié : route délestablo ([ue les Valois lui avaient ouverte, et dans laiiuelle il ne craignit pas de s'engager mal- gré les maux que des mesures semblable* avaient déjà attirés sur la France. Ceux qui sont habitués à reconnaître l'ac- tion de la Providence dans l'histoire savent bien que le jugement de Dieu, un jugement terrible, mais é(piilal)le, ne se lit pas atten- die [)0ur Louis X.IV. Le roi fut averti par les- cmij)s les plus sensibles h son ambilron et à son cœur : l'anéantissemenl pres(|ue com- plet de sa descendance légitime et les humi- liations de sa politique conquérante. Le front du glorieux S(! courba dans la poussière, et les derniers coups lui furent épargnés. Avant de mourir il put recoiMKiître Ift France à s» force impérissable et reposer ses regards sur un enfant de sa race (|ue ne souillait pas le scandale de sa naissance. Après Louis Xl\> Dieu a prononcé en dernier ressort. Tout ce que ce grand prince avait fait |)our la France^ subsiste ; il n'est rien resté de ce qu'il s'était réservé à lui-raème. Dans les premières années du xviir siècle, Iti conscience de fautes énormes, le pressen- timent de grands maux pesaient sur les âmes d'élite. Quelques voix courageuses s'élevè- rent pour avertir le pouvoir et le pays : tou- tes ces voix, celles de Vauban, de Fénelon, do Reauvilliors. furent chrétiennes. Qu'en jiensaienl la vieille Ninon et les philosophes du Temple? Considérerons -nous le régent et Dubois comme bien prévoyants et uien soucieux de l'avenir de la patrie? Ce n'est pas tout h fait ainsi qu'on raconlo les choses, je lo sais. On fait deux parts : celle de la religion ou du mal, celle des phi- losojihes ou du liien. La religion, cmnpMco du despotisme, perpétuait à son protit l'igno- rance et l'abrutissement; la })hilosophie» l)ar ses déclamations généreuses et les flots de lumière (ju'ello versait dans le peuple, préparait le remède et la délivrance. Ob a de certains noms, les Jésuites, madame de Maintenon, admirablement propres h servir de boucs émissaires aux inicpiilés de l'an- cien régime. Mais les philosophes étaient essentiellemenldo l'ancien régime, dans tout ce qu'il y a eu d'imprévoyant, d'abusii et d© servile. Qu'il était doux de déclamer contre les abus, en chambre bien nallée, derrière les murs d'un manoir seigneurial ou d'un opu- lent bénélicel L'abbé Morellelno trouva rien d'excessif dans les provociitions à tout dé- truire, tant (jue sfm abbaye demeura francho et indemne entre ses mains. Le jour où les bénétices ecclésiasti(iues furent abolis, il tonna contre la révolution. Ainsi des autres. Pour mon compte, je ne connais rien de l)lus étram:e que la prétention sans cesse re- iiouveléed'e la jihilosophie du xyiii' siècle au monopole de la révolution. Est-il un seul philosophe (pii ait voulu la révolution telle qu'elle s'est accomplie» (jui en ait prévu les phases, qui ail sendé ses abîmes, et dont la pensée projihéticpie ait iu- di(jué d'avance par où viendrait le salut? il me semble ({ue, dans la rcstauraliou (!e i!Ol APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 110^2 la société, la religion a été pour quelque chose; et pourtant ceux qui écrivaient: Ecrasons Vinfâmel ne s'apprêtaient guère à invoquer le secours de V infâme! S'il est permis aux catholiques d'a[)précier h leur tour la révolution telle qu'elle s'est produite et telle qu'elle s'est achevée, ils di- ront peut-être que c'a été une seconde Li- gue, c'est-à-dire une autre fois la conscience publique abandonnée à elle-même, et cher- chant sa voie au milieu de la plus violente des situations. Et qu'aurait-on voulu que devînt une na- tion ardente et intelligente entre toutes, à la fois généreuse et corrompue, en présence d'une royauté qui ne travaillait plus à l'u- hité, qui froissait le sentiment national par ses faiblesses, la conscience publique par ses mœurs, et qui, n'étant plus ni nécessaire comme despotisme, ni glorieuse comme exemple, prétendait se perpétuer sans mo- ditication; en présence d'une noblesse qui, n'ayant plus rien de grand que ses désordres, tenait à durer telle quelle, comuie la royauté sa complice : au milieu d'une contradiction flagrante entre les institutions et leurs rôles, quand la conscience publique s'adressait en vain à son guide naturel, à l'Eglise, mutilée, asservie, atteinte de la corruption dans un si grand nombre de ses membres ; quand ceux qui avaient prétendu remplacer l'action de l'Kglise |)Oussaient à la tempête par une horrible réunion de vices et de lumières? De là le plus grand spectacle peut-être qu'il ait été donné à l'homme de voir et d'é- tudier, mais dont l'intelligence est impossi- ble, sans le guide du sentiment religieux. Les mots, les couleurs me manquent pour peindre un seul et le plus grand côté de cette étude, l'Eglise, qu'on avait voulu détruire, épurée par le martyre, la persécution et l'exil ; le rétablissement du culte réclamé par la conscience nationale; au milieu de la dé- crépitude des institutions, la religion repa- raissant avec son éternelle jeunesse, le Gé- nie du christianisme, portique du xix' siècle, les lettres rebâtissant l'édilicequ'elles avaient démantelé, le souverain Pontife apparaissant comme la colombe de l'arche sur la terre de France à [ieine raffermie a[)rôs le cataclysme, la religion enlin gagnant tout à cette révo- lution qui devait l'abolir. Je voudrais peindre aussi la naïve profon- deur de l'étonnement chez ceux ijui avaient travaillé à la révolution dans une toute au- tre espérance ; mais chacun aujourd'hui peut achever le tableau : les modèles uosent tou- jours. Le catholicisme, à l'égard de la révolu- tion, est dans une situaiiun d'une netlrté parfaite : il en profile sans eu acceulcr la responsabilité Dans la première moitié du xvii* siècle, la religion avait [trésenté son prf)grammo à la royauté : liberté de conscience prjur tous, liberté d'action pour elle-même. La rrjyauté ne se soucia ni de l'une ni de rnulrc de ces <:onditions. 1^ religion a laissé la royauté s'abliner dans le despotisme, et elle re])rend les choses oCi saint Vincent de Paul les avait laissées, avec ce surcroît de garanties toutes chrétiennes que Dieu, par la révolu- tion, a introduites dans la société. Ici, j'éprouve le besoin de détruire une dernière objeriion, de toutes peut-êtrela pi us fréquemment reproduite. On a dit au christianisme : Votre œuvre propre a avorté; vous avez laissé tout à faire à la révolution. Votre loi est une loi d'égalité, et, tant que vous avez régné, il a régné avec vous une monstrueuse inégalité sociale. Votre loi est une loi d'affranchissement, et il a fallu vous renverser pour que le peu- ple cessât d'être esclave. Vous êtes né, vous avez grandi en récla- mant la liberté de conscience, la liberté de discussion, et ces deux libertésn'ont été ins- crites dans nos lois que sur les ruines de vos privilèges. Ces biens sont notre ouvrage ; c'est à nous de les garder, de les protéger contre des en- vahisseurs tels que vous, qui ne voulez y pénétrer que pour les détruire. Mais, répondra le christianisme, si je m'é- tais chargé à moi seul de refondre la société civile, de quel nom auriez-vous caractérisé ïnon entrepiise? Vous l'auriez âppeïéa théo- cratie et vous l'auriez repoussée comme telle. Me voyez-vous, conviant les classes privilégiées de l'ancien régime à préparer la rédaction du code civil ? J'aurais été certes bien reçu! Et d'ailleurs Dieu m'a imposé le respect des puissances et je n'ai jamais donné le signal d'une révolte. Mais qu'ai-je donc fait pour préparer la transformation sociale? J'ai semé. Si mon soc n'avait [tas remué tant de fois le sol de la conscience humaine, vous n'auriez pas joui de ces moissons que vous croyez votre ouvrage, parce que vous les cueillez. Il y a aujourd'hui des gens qui se plai- gnent de ce que Dieu n'en agit pas bien avec eux. Us lui ont pourtant rendu des services : ils ont prouvé que son culte était bon, que les hommes qu'il inspire n'étaient pas sans génie; en un mot, ils l'ont protégé: cela valait bien la peine d'un peu de gratitude et de déférence. Mais Dieu n'en tient com|)te : il maintient le mystère de sa prescience à côté de celui do la liberté humaine, il prétend qu'il a tout |)réparé et (lue rien ne s'accomjdit (pie par son ordre ; il rend à son Eglise ce qu'on n'a pas laissé faire l\ son Eglise. Les hommes ne sont jamais (pie des ins- truments, et ils ont toujours la prétention d'être des causes. C'est là le sujet d'une vieille querelle, (|ui [)robablement ne ces- sera {)as de sitôt. V. — Des inconvénients attachés aux ordres monuKtiques dans l'ancienne société : leur position plus favorable dans la nouvelle. Pour continuer son (nuvre, l'Eglise rcde- marnie ses auxiliaires; elle soutient (pie le>' associations (pi'clle a nutf)risées n'ont jamais eu que les inconvénients humains. 1103 DICTIONNAlRi: DKS ABBAVES. iro* J'ajoule que les plus graves de ces incon- vénients ont tenu au caractère de l'époque o\j l'Eglise et l'Etat étaient nécessairement confondus ; on ne doit plus s'en préoccuper aujourd'hui , puisque rien de semblable à celte épO(iue ne |)eut désormais renaître. Ainsi il y avait des abus inhérents à l'exis- tence privilégiée des ordres monastiques : celte existence datait du temj)S où le droit commun était inconnu, et où par consé- (|uent rien ne pouvait subsister qu'en vertu d'une loi [«arliculiére. Dans le privilège, la jouissance supi>ose l'exclusion, et l'avantage que l'un |)0ssôde csl constitué aux dépens du bien-èlre de l'autre. En visitant l'année dernière les ruines de la célèbre abbave de Fleury-sur-Loiro, je lus frappé de là position de ce monastère. C'est comme une île bornée au sud par le lltmve , et des outres côtés par des marais d"unc grande étendue. Au dedans de ces ma- rais, la famille de saint Henoît cultivait avec sécurité un immense territoire. Aujourd'hui la sécurité est |»artoul, et les intérêts mor- celés n'ont rien pu jusqu'à présent coniie Finduence i)eslilcrUielle des marais cjui pro- tégeaient autrefois l'abbaye. Quand la lièvre ravage les chélives habitations dispersées sur leur bord, c'est de notre temps un mal sans compensation et sans excuse ; mais (juand l(vre>to des campagnes était encore livré h l'invasion des Barbares ou au désor- dre f('odal, ces marins, qui tuaient peut-être diï mille hommes, contribuaient à en nour- rir dix mille. De graves abus étaient nés de l'accumula- tion des richesses dans les mains des ordres religieux Au moment de la révolution, un abbé de Pontigny, près d'Auxerre, trouvait le moyen de laisser en mourant 2,500,000 livres de dettes, et (tourlant il est probable que, dans le xu' siècle, les moines de Pouti- gny n'avaient i)as beaucoup plus (|ue le né- lessaire. l.a vérité cstqu'on n'avait pas prévu cet inconvénient. Avant la lixilé (jue le chris- tianisme a imprimée à la société humaine, on ne pouvait sedouler du prodigieux ac- croissement de valeur territoriale ([ui ré- sulte, concurremment avec l'elfel des autres causes de progrès, d'une culture intelligente et d'une gestion économe prolongées pen- dant une longue suite de générations. L'é- l^reuve du chrislianiï.me a révélé bien des secrets à l'économie politiciue, qui lui en sait peu de gré. La richesse, s'accroissant ainsi à mesure (pie le nombre des vocations diminuait, produisait des conséquences fa- tales à la religion, et devant lesquelles les donateurs primitifs auraient reculé, s'ils avaient pu les prévoir. Si les ordres religieux se reconstituent, l'exjjérience du passé servira «^ prévenir les crises périodiques de la propriété ecclésias- liquc. L'inégalité des partages, introduite dans les moHirs à la suite de la féodalité, recon- nue par les lois et perpétuée dans un intérêt de moins en moins justiciable, iiilluait aussi d'une manière fâclieu>o sur le recrutement monastique. Les vœux de religion n'étaient trop souvent qu'un |)is-a 1er : la vocation vé- ritable n'entrait alors pour rien dans une détermination aussi sérieuse ; on portait dans le cloître les espérances ou les regrets du monde. Aliment de la cupidité des gran- dts familles et de leurs calculs, les riches abbayes étaient devenues la proie des lionu- mes et le tond)cau des femmes. L'Eglise n'a plus h se préoccuper de ces professions contraintes ou de ces vocations intéressées : le code 'ivil y a mis bon ordre. D'autres abus non moins fâcheux résul- taient de la protection de l'Etat, quand celle protection était nécessaire à l'existence mô- me de la religion. On avait le droit de trou- ver dure la nécessité qui avait porté l'Etal k intervenir dans le domaine si délicat de la conscience, en faisant consacrer les vœux perpétuels par la loi civile. L'Eglise est heu- reuse d'avoir échappé à celle confusion du devoir civil et du devoir religieux. La barbarie du moyen âge avait refusé de reconnaître l'Eglise h son caractère évangé- lique, et la puissance s})iriluelle avait été forcée d'entrer dans les voies de la réalité m.'lérielle. Pour se faire respecter des prin- ces, il fallut que les Papes devinssent eux- mêmes des princes et des seigneurs terriens. Les Papes eurent dès lors des intérêts tem- porels distincts de ceux de l'Eglise, et Dieu a permis que quehiucs-uns préférassent aux intérêts généraux de leur charge les intérêts inférieurs de leur souveraineté. Les princes, de leur côté, étaient trop lieu- reux de trouver une raison plausible pour exciter les déliances de l'esprit national con- tre l'iniluence des Papes. De là tant de dé- plorables condits : le clergé séculier des Eglises particulières était coalisé avec les rois ; le Saint-Siège n'avait (]ue les ordres (et encore ne les avail-il pas toujours) pour vaincre les obstacles et maintenir son acliou h dislance. De là les immunités des ordres et les dispenses de l'ordinaire i\m semblent si exorbitantes aux observateurs superli- ciels. Quand rintcrvention des ordres génail les princes et les évoques, ou faisait remar- (juer au peu[)le oue les Papes n'agissaient pas toujours dans l'intérêt général de la chré- tienté ; on représentait les ordres comme au- tant d'armées dévouées à l'ambition tempo- relle des Papes. Il avait sulli (jue le reproche fût une fois fondé pour qu'on le renouvelût en toute circonstance. Je voudrais savoir si quelqu'un serait assez téméraire! aujourd'hui j)Our |)rétendre <|ue le Pape convoite la Toscane, ou (|ue les Jésuites sont rentrés en France, afin de faire lestiluer Avignon au Sainl-Siége. Il y avait uiême des inconvénients h ce que toutes les lumières lussent du côté de l'Eglise, et surtout des ordres. Des adver- saires ignorants et grossiers ne [)0uvaient exercer aucune inducnce ; l'Eglise soulfrait de ne pas trouver dans les altacpies de ses ennemis les lumières de l'intelligenco el l'habileté du langage. Sous ce rapport, le talent des adversaires \m APPEiNDlCE, ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1106 de l'Eglise fait, dans la société actuelle, un avantage souverain 5 la religion. L'Eglise, qui doit régler l'opinion, a besoin néan- moins , pour aa propre foi-ce, pour son pro- pre salut, de se justifier perpétuellement aux yeux de l'opinion. Le règne de l'opinion Jui maintient l'efiicacité morale de ses ou- vriers. Sous l'action d'un contrôle sévère, elle est à l'abri de la corruption. Je ne doute pas que, dans l'Eglise même, des imaginations promptes ou inquiètes ne se nourrissent du regret des forces matériel- les que la religion a perdues et qu'elle em- pruntait à l'Etat. Ces imaginations ont tort, je ne crains pas de le dire. Je ne leur re- proche pas de se souvenir avec complai- sance d'un temps où la tâche de l'ouvrier évangélique était plus commode, car jamais clergé n'a accepté ses travaux avec plus de dévouement que le clergé français; mais on «ccuse l'indifférence de l'Etat de favoriser le désordre des âmes et d'augmenter le mal. On voudrait, dans une ardeur légitime de ressaisir les consciences, quelque chose de collectif commme l'action d'un gouvernement et d'impératif comme la loi. Compelle in- trare, l'Eglise l'a répété souvent, et je ne sais quelle généreuse violence lui a quel- quefois réussi. J'ignore pourtant si, en compensation de conijuêtes éclatantes , mais douteuses, l'E- glise n'a pas lieu de se réjouir de la qualité 'Je celles qu'elle fait maintenant. Le suprê- me avantage du catholicisme français, c'est sa sincérité. Notre langue du xix' siècle a rendu au mot fiiles toute l'étendue de l'ac- ception qu'il avait en latin. Aujourd'liui foi et confiance sont redevenues synony- mes. Oserai-je môme ajouter une conjecture à la certitude de ces remarfjues?!! y a de ces mo- ments oiî je serais tenté de croire que jamais l'Eglise de France n'a compté un plus grand nombre de vrais fidèles. Pour les classes su- périeures, j'en suis presque convaincu; ])0ur la population des villes , mon hypothè- se est encore plus |)laiisible ; c'est l'étude des campagnes, c'est l'observation des pro- vinces, où la {)urelé du christianisme s'est conservée, (jui seules peuvent maintenir la balance du nombre des vrais chrétiens en laveur des anciens âges. La philosophie n'a rien fait de [)lus cruel que de détruire la foi dans les cam[)agnes. Les harmoni(,'s de la religion et do la nature ont quelque chose d'irrésistible : ces problèmes que j)résen- tent les dilférenls â^es du chrétien, si didi- ciles à résoudre dans l'atmosphère (les villes, la sagesse du jeune homitie , la fidélité de l'fpoux, la résignalior» du vieillaid , s'ac- complissent aiix champs avec une douceur merveilleuse. Le catéchism»; fait des labou- reurs autant d'Epictèles chrétiens. Après c(;tte largo et consolante exception , qu'on cesse donc d'exalter iniprudemment les âges de foi aux dépens du nùlro ! Qu'on n'encourage pas, par des ap(j|()gi(!S peu his- toriques, la dis|)f).sition (pjont aujourd'hui tant de gens à désespéier de la possibilité d'arriver à la foi, dans un temps si diffé- rent de ceux où elle régnait en souveraine 1 Il y eut, n'en doutons point, «Jans les siècles d'autorité religieuse, bien des plaies ca- chées, et dont la tombe a emporté le secret. Si nous découvrions tout à coup le résultat de tant d'actes de religion intéressés ou for- cés, si le mystère des communions indi- gnes se révélait à nos yeux, s'il nous était possible eniîn de dresser le bilan de l'hypo- crisie pendant les siècles où l'Eglise a été l'Elat , à coup sûr nous reculerions épou- vantés. Dieu, au contraire, attache une bénédic- tion particulière à cette moisson de l'Eglise qui mûrit au soleil de la liberté. VL — De la situation actuelle de l'Eglise : analogies avec les premiers siècles du chris- tianisme. Ceci me ramène au parallèle que j'établis- sais plus haut entre la première et la troi- sième époque de l'histoire du christianis- me. Ce n'est pas seulement par la posses- sion de la liberté ecclésiastique et de la li- berté de conscience qu'elles se ressemblent; les autres analogies sont aussi nombreuses que frappantes, et dans l'Eglise actuelle il commence à respirer un parfum de la pri« mitive Eglise. Toutes deux doivent accomplir la même tâche : toutes deux ont un monde à conqué- rir sur le paganisme. Le mot que je viens de prononcer n'est point un signe de mépris pour la portion de la société actuelle qui repousse le christia- nisme. Je fais grand cas du paganisme , ou du moins de quelques-unes des choses qu'il a produites. L'intelligence, abandonnée à ses propres forces, ne s'é'èvera jamais plus haut qu'avec Platon, et la forme donnée à la pensée humaine dans tous les tem()s, ceux du christianisme compris, ne surpassera pas celle d'Homère. 11 est vrai que le paganisme moderne est loin d'avoir porté aussi loin que son aîné la beauté de la forme; mais en revanche il a marché à pas de géant dans la carrière des sciences : d'où il suit qu'au lieu d'adorer la nature extérieure il s'est aiJorc lui- même. Ce progrès même des sciences n'a point amené pour le paganisme moderne une plus haute intelligence des vérités premières (ju'il n'est donné do les concevoir à l'honime |)ri- vé du secours de la révélation. Nous avons beau r-eculer la limite de nos connais- sances : res()ace (juo nous avons parcouru pour nous rapprocher do Dieu est tou- joius im()erce[Uiblo auprès do l'étcrnolle im- mensité. l'A, (J'ailleurs, c'est toujours r(;lativeuient h une inconnue rpii nous écha|)po cpie nous mesurons les progrès d(;s sciences. Lucrèce croyait quo la science d'Epicure avait révélé le secret du monde , et du haut do cette science il jiigeait les religions. L'avenir, sans doute, fora do notre |)rosomplion lo cas (pio nous faisons de colle do Lucrèce. ilOl DICTIONNAIUE DKS ADDAYKS. \\09, La marche de l'Eglise aux deux «époques accroissent notre reconnaissance pour le don se r<'sstMi)l)le-t-elle aussi par les obslacles que Dieu nous a fait d'urieinlellitjenceasst'Z qu'elle rencontre? Des persc^culions san- liaule pour con)prcndre celle pelilesse. Plus gkintes l'éprouveront-elles encore? Sur ce notre vie mondaine esl chétivc devant la secret , connu lie Dieu seul, il faut éviter nature cl devant Dieu, plus se raU'ermU no- ^v ridicule, si commun de nos jours, de ceux Ire espérance tl'une autre vie où la place de qui crient è la persécution au milieu d'une rinlelligence sera éj;ale à sa grandeur, liberté parfaite; il faulse garantir aussi d'un L'Eglise primitive bravait le pouvoir lem- cxcès de confiance. porel ; aujourd'hui elle sent diminuer le Fasse le ciel que la persécution religieuse l)esoin de recourir à son appui. En consé- nc soit qu'ui.e prélenlion de ceux qui se (pience, elle s'en sépare chaijue jour davau- donnent pour persécutés 1 Fasse le ciel que lage, pour s'unir, d'une manière de plus ei> Jes mœuis soient adoucies comme on le ré- plus étroite, au centre du pouvoir spiri- pèle tous lesioursl Le xvnr siècle, aussi tuel. T'onfiant dans l'empire de la philosophie, se Si la foudre s'est éteinte entre les mains croyait revenu aux confins de l'âge d'ori A du dépositaire de ce pouvoir, ce n'est point vrai dire, ce n'est pas là le danger qui me un signe de faiblesse, c'est une niar(|ue de préoccupe; je me défie davantage, })our notre lorce et de confiance. Ne suflit-il [)as de sa temps, des pièges que le |)rogrès du bien- voix pour rassembler toutes les consciences Ctre tend à la conscience; je crois que c'est catholiques?... Aussi commençons-nous h là désormais ré|)renve que Dieu réserve à comprendre pouruuoi l'Eglise déployait tant J'humaniié ; et pourtant une douceur inspi- de faste (]uand il s agissait «le dompter l'ima- rée par la mollesse et l'indifférence ne me ginalion des barbares. 11 restera des traces rassure i)as complètement. de celle magnificence, et le plan sublime Quoi qu'il arrive, le christianisme est prêt <}ue Jules II avait con(;u commence à s'ac- conime aux jours de sa jeunesse. On ne se com[)lir : la ville la plus magnificpie du contentait pas d'eiïraycr les premiers Chrè- monde et le plus sinqile des pasteurs; h» tiens ; on voulait souvent les séduire. A coté nudité aitosloliipie au milieu des chef^- du calice du martyre était celui des passions, d'ieuvre des arls; dans le palais des Césars, Le christianisme, fidèle <^ ses traditions, résis- le pêcheur de la Cialilée. tera à la séduction comme à la crainte. Par Ce que nous voyons n esi encore qu un la vaillance avec laquelle ses missionnaires symptôme de l'avenir. Quand il n'y aura affrontent les supplices chez les barbares, il plus de violence à craindre do la part des montre ce qu'il ferait si la haine du nom i)rinces, et d'églises locales à proléger cou- chrétien ravalait encore une fois la civilisa- ire la servitude tenq)orclle, l'Eglise romaine lion au niveau de la barbarie. reprendra le calme des premiers siècles. Sou Cq que 1.1 nouveauté de la religion inspi- andjition, qu'on se figurait insatiable, se rail aux Chrétiens des premiers siècles, son contentera de l'assentiment des fidèles. Son .•mtiquilé le provoque aujourd'hui. Le zèle langage rappellera celui (juclle tenait au tics, martyrs était alors animé par les der- tem|)soù tous reconnaissaient dans le siège nièrcs paroles et [)our ainsi dire par les de Kome la pierre foudamcnlalc et le centre derniers riîgards du Sauveur et de ses aj)ô- " de l'unilé. 1res. De nos jours, la foi s'txalle en con- Les catholiques de ce siècle ne passent pas icmplant celle perpéluilé i]ui défie les pour se soucier beaucoup des libertés de outrages du temps et la mobilité des hom- l'Eglise gallicane : ce sont des amateurs qui mes se chargent h leur jilace de revendiquer ces Dans les limites de l'empire romain, et libertés. Je ne recherche pas en ce moment tant (pje les légions en firent respecter l'in- juscpi'à quel poij)l ce zèle est sincère et tégrilé, le christianisme no connaissait religieux , je me contente d'avertir ([u'on ne qu'une espèce d'adversaires, et la civilisa- prend pas la bonne roule pour rendre à notre (ion qu'il avait en faréparent aussi à l'empire de la foi. Les pas !'efl'acen)ent des nuances et l'asservisse- Pères de l'Eglise ont exprimé leur recon- ment du génie propre à chaque jieuple. naissance envers Platon d'une manière assez L'Eglise romaine, en groupant autour d'elle magniù(pie pour qu'on se soit cru en droit les Crées, les Chaldéens, les catholi(|ues do de reprocher au chri.Nlianisme d'avoir fait l'Arménie, du Liban et de l'Ethiopie, avec des emprunts 5 la philosophie de Plalon. les rites et les traditions propres à clwupie Afin de rester dans le vrai, il faut dire (jue Eglise, se réjouit de celle diversité (^omme t'était déjà une belle préparation jiour les d'une beauté et d'une richesse. Le souille de AiDes d'élite. la Crècc jiare sainl Jean Chrysoslome, celui Le christianisme, aujourd'hui riche d'une do la Caule anime sainl Hilaire, celui de sécurité (\u\ n'a pu être (|uo i)récairo aux l'Afrique échauffe sainl .Vugustin. Les in- plus beaux jours de l'empire romain, puise flucnces nationales remonlenl juscju'au ber- une force au moins égale dans des lumières ceau même du christianisme : on reconnaît encore jdus grandes. Les mystères de notre la tradition juive chez sainl Pierre et l'édu- l'ctitesse n)alériolIc, que la science a révélés, cation grecque dans l'aiiôtre des gentil.^ no9 APPENDICE. ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1110 Pourquoi donc noire Eglise ahjurcrait-frlle son originalik^ et s'absorberaii-elle dans le' type romain? A Rouie même, bien que le sénie d-e la prudence gouverne les conseils de la papaut<5, ou n'est peul-êlre pas en po- sition de tout voir et de tout juger en con- «aissance de cause. Le clergé gallican, qui, en ce moment, fait une si importante expé- rience du régime de la liberté politique, pourrait contribuer, par exemple, à dissiper t^e fâcheuses préventions. Ce serait là un service que l'Eglise de France serait seule jwut-ôtre -en état de rendre \\i csthûlicisuie et à l'humanité. Vivant à la fois dans le calme et dans la discussion libérale au mi- lieu d'une organisation régulière, traitée favorablement par l'Etat, quoique ayant cessé de lui être soumise, elle donne déjà l'idée d'une situation définitive et d'un pro- Ijlè I e résolu. A cet avantage de position, elle joint ceux de l'esprit français ; elle m.n- nie une langue qui est devenue celle de la raison pour tous les hommes; elle vit dans une atmosphère où la théorie n'est plus nuageuse, où la pratique se rattache cons- tamment à des [xincipes généraux. Mais pour que l'Ei^lise gallicane acquière une influence prépondérante dans les ques- tions qu'il lui appartient d'éclaircir, il faut qu'elle s'entende^ qu'elle s^assemble, qu'elle délibère. L'esprit de modération a tout à gagner aux réunions nombreuses et aux discussions solennelles. Les talents s'y clas- sent; les fantaisies individuelles, audacieu- ses dans l'isolement, prennent honte de leur faiblesse quand les hommes sont réunis. Veut-on siui.èroment que les publications sans talent, les apologies sans modération cessent de compromettre la cause de la re- ligion? Veul-ou porter remède à cette soli- tude des âmes qui les laissent à la merci de la première parole véhémente, mais sympa- thique, qui se fasse entendre à leur oreille? Tienl-on à faire disparaître de l'Eglise toute chance d'anarchie, et à rendre aux pasteurs qui ont la confiance de l'Etat, puisqu'il les a choisis, une intluence [)aciti(pie et favo- rable à la société civile comuie à la société religieuse? Non-seulement on interdit les réunions religieuses, mais encore on défend aux évo- ques de s'entendre par corres])ondance. On trouve équitable que l'agriculture tienne ses grands jours et que les intérêts vinicoles 8e coalisent; mais ou proscrit, comme dan- gereux et illégal, le concert des intérêts reli- gieux. L'Eglise a donné à la politique le système représentatif; l'Etat a sagement, quoique tardivement, profilt de rinvenlion, et il juge coauuode d'en défendre l'exercice à l'inventeur. Qu'est-ce donc que les UherU's de l'Eglise gallicane f Veut-on désigner par cette ex- pression les libertés singulières qu'on prend avec cette Eglise? Les choses ont marché en déf)it de ces obstacles. Le rfAo do l'Eglise gallicane a grandi depuis que son union avec le Saini- Siége est redevenue plus élfûilenaent calho-. liqne. J'écris ces lignes peu de jours après que,, d-ans la plus grave et la plus éclairée de nos assemblées politiques, des hommes d'ua noble caractère et d'un talent élevé, animés en outre d'un sentiment chrétien, ont pro- cl«imé par un vote solennel leur défiance envers les ordres religieux, sous le prétexte qae ces ordres obéissent à un chef étranger. Le motif est spécieux, mais les consé- quences logiques en sont encore plus graves ; c'était sous un prétexte identiquement sem- blable que l'Angleterre avait soumis le ca- tholicisme lui-même à la plus sanglante tyrannie. Quand on allègue ce motif do l'obéissance à un chef étranger, y a-t-il une raison pour que les fidèles qui obéissent a.u Pape ne soient pas traités aussi rigoureuse- ment que les moines? Je m'expose à fournir des armes aux en- nemis du catholicisme, car je vais faire une terrible dénonciation. Qu'ils sachent donc, ceux qui n'envisagent qu'avec terreur le principe de l'obéissance des Jésuites à leur général, qu'ils sachent que, depuis dix ans, grâce aux paquebots à vapeur, grâce au bon marché et à la facilité des voyages, grâce enfin à l'industrie, qui ne se doutait guère du service qu'elle était destinée à rendre à la religion, des milliers de prêtres français vont annuellement à Rome prendre le mot d'ordre auprès de ce chef étranger qu'on redoute; qu'il n'y a peut-être jias un curé à trente lieues tie distance du Rhône ou de la Méditerranée, c'est-à-dire dans un grand tiers de la France, qui n'ait été s'inspirer au centre de l'ultra- raontanismc; que des centaines de prêtres français, et en général les plus distingués dans notre jeune clergé, ont étudié la théo- logie et pris leurs grades dans les écoles- romaines, et que, par ces communications illimitées, les derniers vestiges de l'esprit de défiance contre Rome ont peut-être déjà disparu du clergé français. Ce serait le cas de faire jurer aux jeunes prêtres, avant de les introduire dans l'Eglise gallicane, qu'ils ne viennent pas de Rome ou qu'ils n'en feront jamais le voyage. Et cependant, tandis que nos législateurs, sommeillaient, de beaux résultats se sont accomplis. L'Eglise de Rome a vu de près ce clergé français si régulier, si simple, si dévoué au ministère, et la discipline cléri- cale, toujours dilUcile à maintenir en Italie, a dû de grands progrès au contaet et à l'exemple de nos prêtres. L'Italie, de sou côté, communicpie à l'Eglise gallicane sa critique plus large, son érudition plus abon- dante. La vue des grandeurs do Rome élèvo des âmes trop souvent déprimées par une vie d'isolement et de era sur elle, si elle en commet, de raf'mc ([u'elle jouira du profit net de ses conquêtes. Le jeu des inslilulions |)0urra lui |)roliter, comme h tout le monde : réduite aux armes spirituelles, elle en usera libre- ^•ment, pleinement. Uien ne s'opposera à l'emploi (pi'elle fera d'une censure toute morale, d'une pénalité acceptée par les fidè- les, et (jui ne s'étendra jamais au delà du cercle de la conmiunion calliolii|uel Mais, me diront les adversaires, ce que vous réclamez là, c'est formidable, c'est exorbitant, c'est im[)ossible. Nous n'avons pas la foi de notre curé, nous ne fréquentons pas son église, mais nous nous sou(;ions lort de sa censure. Mous vouhnis qu'il se tienne à noire tgard dans les bornes de la charité chrétienne. Au besoin, nous la U,i ferons imposer par la loi. J'ai répondu jusqu'ici aux objections de bonne foi, à celles qui naissent d'une con- naissance iuiparfaite de l'histoire. Ce n'est pas là le préjugé que je redoute le plus: il cédera peut-être à la démonstration de la vérité. Mais les objections déloyales, les motifs qu'on n'avoue pas, les embarras de la conscience qu'on déguise sous une appa- rence de fermeté, voilà nos vrais ennemis. Pour conjurer leur inlluence, il faut les forcer dans leurs retranchements, il faut (et c'est ce que je vais faire maintenant) dévoiler aux âmes candides qu'ils entraî- nent les secrets du langage et les mobiles de la conduite de (pielques-uns de nos adver- saires. VIL — De ceux des adversaires du calholi- cisme qu'on peut ramener par la discussion. Les premières pages de ce travail ont été accueillies avec queUiuo faveur par les es- prits graves et honnêtes; les sympathies ne nous ont pas manqué : beaucoup de person- nes ont bien voulu nous dire qu'elles par- lageaint notre façon de penser; mais on nous a jugé téméraire : nous avons rencon- tré, à côté d'un amour réel pour la vérité, pres(pie autant de désespoir de la faire péné- trer ilans le grand nombre. Ceux (pii nous approuvent en secri-t nous condamneraient juesipie en public, tant la contiance est rare au succès de la justice. Je ne suis pas si pessimiste: pourvu que la vériaé soit dite et souvent répétée (que co soit nous ou d'autres (jui la produisions), beaucoup seront ramenés; janjais tous, la chose est certaine: il est des dispfjsitions, des engageuients (jui résisteront toujours. 11 imporlc donc de nous faire une juste idée de nos chances, et de distinguer entre ces clauieurs, ces colères, ces craintes, dont s'aliuientent les intérêts hostiles à la reli- gion, celles oui doivent céder lût on lar\l à l'autorité de la discussion de celles dont la passion demeurera inHexible. Passons donc d'abord en revue les nuances de l'oninion dans lesquelles il nous est per- mis d espérer des conquêtes. En premier lieu, il faut placer ceux qui se sont fait de fausses idées du catholicisme d'a()rès la manière dont l'histoire est depuis si longtemps racontée. Il y a parmi eux des personnes pieuses, des Chrétiens praticjuants. Ces déplorables héritiers de l'inconséipicnce de nos pères, à côté de la confiance en Dieu, ont la terreur de l'E^glise. Quand un mal a duré bien longtemps, on se prend à croire qu'il va disparaître; mais le mal ne vieillit point ainsi, et d'ailleurs, si nous avons cru si fermement à sa tin, c'a été sans doute chez nous une |)ure erreur d'amour-propre. L'illusion était inévitable: nous voyions peu à peu la glorilicaiion de l'Eglise et de ses institutions gagner, à titre dépure impartialité, tous les esprits préoc- cupés d'études histori(pies. Les générations nouvelles accueillaient avec ardeur la réha- 1113 APPENDICE. - ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1114 bilitation du catholicisioe; et rependant que resle-t-il aujourd'hui de cesdilïicullés éclair- cies, de ces points fixes, de ces préjugés démentis? On ne saurait envisager sans effroi fetsans humilité) la promptitude avec laquelle beaucoup de ceux qui nous apjilau- dissaienl, peut-être, sont rentrés dans la routine du mensonge et dans le lieu com- mun de la calomnie. D'autres, qui ne se piquent pas autant de convictions historiques, craignent tout simplement (ie servir, sous prétexte de pro- grès religieux, l'ambition temporelle de l'E- glise. Le moindre mal qu'on puisse dire du clergé, c'est qu'il est ambitieux. Vivant au milieu d'institutions qui font le plus ordi- nairement de l'ambition un devoir, nous ne craignons pas de transformer ce vague re- proche en un titre d'accusation formel contre les prêtres. Il arriva dernièrement à des personnes éclairées et morales, mais qui ne sont pas dans la voie religieuse, une chose qui me frappa : rassemblant les matériaux d'un ou- vrage qui devait servir de Guide pour le choix d'un e'tat , elles avaient demandé aux hommes spéciaux des indications sur cha- cune des carrières spéciales de la vie. L'ar- ticle Prêtre fut fourni par un jeune ecclésias- tique qui le rédigea simplement, sans exa- gération, avec toute la mesure désirable. Il y fit voir ce que c'est que la carrière du sacerdoce; il peignit la vie si rude du sémi- naire, les longues épreuvos, les combats, les angoisses cruelles, la solennité du sacri- lice, le trouble et la joie de la consécration. Il dut retracer aussi le sort qui attend le nouveau prêtre après un tel noviciat, tant de grossiers mépris (pi'il faut dédaigner, un tel isolement de l'âme, tant de secrets dé- vouements dont la récompense n'est point de ce monde, un labeur incessant, un repos qui ne commence qu'à la tombe. Ceux pour qui ce morceau avait été écrit en reçurent une impression inattendue : ils n'avaient, pour ainsi dire, aucune idée du prêtre, et tout à coup ils s'aperçurent qu'au milieu de cette mollesse et de celte légèreté avec la- quelle chacun traite raccoiiq)lissemenl de ses obligations, en les subordonnante l'in- térêt de la réputation et de la fortune, il était une profession dans laquelle on ne compose jamais avec le devoir. Cette faiblesse, qui nous a tous atteints, nous enq»êche de démêler le j)rincipe des dévouements extraordinaires dont nous som- mes chaque jour témoins de la part des membres du clergé: qu'un incendie éclate, qu'une fièvre contagieuse se dévelof)pe, ipj'un fleuve rompe ses digues et submerge les villes, le prûlf-e est toujours \l\ , le plus intrépide, donnanU'exetiiple h tous, et alors un concert de béiié-se {{non peut toujours citer ipiand il s'agit des hommes, celte coiisidéraiion su- prême du devoir explicpie l'ambition (piaiid elle ne suflit pas à la justili(w, il faut avoir contraclé soi-même l'habitude de l'accom- plissement du devoir. Toul le mond(! sait qu'il n'y a rien cpii s'établisse plus aisément que la sympalliio du prêtre et du soldai. lus DICTiONN.UUE DES ABBAY :S. 1116 VIII. — Des préventions qn excitent les opi- nions politiques du clergé français. Le reproche que je viens de réfuter est do tons les temps et de tous les lieux : la haine (le la religion le reproduira sans cesse; l'ir- réllexion le répétera toujours. H en est un autre plus spécial, plus lem[)oraire, sur le- quel on insiste avec plus de force, parce qu'on compte davanlage sur l'eiïet qu'il de- vra produire. On alfecte donc de confondre l'action du catholicisme avec les manœuvres politiques : toute réclamation faite en fa- veur de la liberté religieuse est [)résentéo comme une baliste dirigée par le parti de la légitimité contre ses adversaires. Le calcul est habile, nous devons en con- venir, et nous ne pouvons nous dissimuler qu'il n'ait jusqu'à |, résent produit un ellel considérable. Ou sait la majorité du pays engagée dans une voie contraire aux convie- lions lé,;iiiinisles ; on n'ignore pas qu'outre un désir jaloux de maintenir les grandes atnéliorations acroniplies depuis la révolu- tion dans notre régime civil, il existe des passions d'autant |»lus vivaces et ardentes qu'elles sont tradilionnelles. D'un autre côté, le clergé a fait, au retourtle la branche ainée et pendar.t tout le cours de la restau- ration, une adhésion formelle, sans réserve et pres(pjesans exception, au principe de la légitimité. En re|)résenlant le clergé comme continuant d'ôlre sul)or(lonné à l'opinion f)olitique qu'il professait unanimement il y a si peu d'années, on s'aperçoit que c'est toucher une corde sensible, el l'on ne se fait pas faute d'interpréter en ce sens les moin- dres tén)oigna,-,es de regret et de respect vl jus(iu'aux signes les plus fugitifs de mécon- tentement et de chagrin. Il est certain (pic ceux(pji recueillent ces nuages, pour tAclier d'en composer des tem- pêtes, ne se soucieraient guère de voir le clergé devenir entièrement étranger h l'o- pinion légitimiste. C'est chose si précieuse (pi'un argument tout fait, une plume loulo t'iillée I Pounpioi donc n'a-t-on pas rappelé que, jirécédemment, h; clergé avait fait au gou- vernement impérial une adhésion aussi for- nielle qu'il la lit ensuite à la restauration? Pourcpioi, à mesuieciue le clergé s'est mon- tré dis[)osé h mettre en prati(]ue le |)réceple de l'Kvangile, en acceptant sans réserve le gouvernement de fait dans le domaine lem- f)orel, s'est-on étudié à présenter sa soumis- sion et ses olfres de concours comme autant d'flvancxîs ambitieuses? On aurait voulu [)eul-èlre que le clergé montr.'^t plus de résolution et d'ardeur : otj liii re[)roche sansdoulc de n'avoir pas adopté d'entliousiasme et soutetiu contre la légili- inilé les principes de la révolution de 179.'L Il eût fallu (pie le clergé se iiiontrAl non-seu- lement plus vertueux (jue toutes les autres classes de la société, mais encore plus pé- nétrant dans ses prévisions. Le torrent dé- horde couvrait encore les campagnes, rou- lant avec lui les arbres, les maisons et les cadavres; tous les esprits cl.ticnl sous l'im- l)ression de la terreur et du désespoir : lo clergé seul aurait dû annoncer que le tor- rent laisserait après lui le dépôt d'une vase féconde! Je ne vois pas, en defuiilive, que le clergé ait été plus troublé et moins pré- voyant à l'égard de la révolution que les au- tres classes, la bourgeoisie comprise, frap- pées comme lui, mais avec moins d'achar- nement et de haine. Pour être juste, il au- rait lallu lui tenir compte de l'exemple d'ou- bli et de conciliation (lu'il donna , dès que l'accès de la (latrie lui lut rouvert. Plus tard, il avait vu indignement déçues les espérances que lui avaient inspirées lo gouvernement impérial : le poids du des[)0- tisme l'avait poursuivi dans ce que notre na- ture a de plus sensible , le domaine do la conscience ; il avait souffert d'horribles an- goisses en la personne du Souverain Pontife: le joug venait de se briser, manifestement sous la main de Dieu ; la paix, qm est le rè- gne de l'Evangile, reparaissait h la face du monde; on voyait revenir de l'exil des prin- ces consacrés par le malheur; les mots d'u- nion et d'oubli étaient avidement recueillis sur leurs lèvres; les vertus de la religion distinguaient la plupart de ces princes. Si le clergé vit la restauration avec enthousi- asme, si un cri de bénédiction et de déli- vrance s'éleva de tous les temples catholi- ques, qui oserait dire que le clergé fut coupable ? qui oserait môme, la main ap- puyée sur la conscience, l'accuser d'erreur en cette conjoncture? qui pourrait nier que la restauration n'ait fait alors le salut do notre pays? Et d'ailleurs, admettons qu'il y ait eu dans celte adhésion quelque chose d'exagéré, d'im- |)révoyant, je vais plus loin, de coupable; lo clergé était-il alors isolé dans sa conviction ? Donnait-il le branle ou suivait-il l'impulsion commune? On aura beau pousser jus(pi'd l'extrémité du mensonge le rhabillage pos- thume du despotisme militaire, on n'etfa- cera |)as la trace des événements, on n'em- pêchera pas qu'on ne se souvienne (pie l'ellet do l'esclavage avait été tel qu'une nation comme la nation française se crut délivrée j)arce qu'elle était vaincue. Observez néanmoins l'art perfide avec le- (piel 01 continue de présenter ces événo- nieiits. Les étrangers avaient ramené, dit- on, la branche aînée : la branche aînée à sou tour rouvrit les portes de la Franco aux or- dres proscrits ()ar les lois. Si les choses so sont ainsi passées ( ce dont je doute fort), il faut reconnaître dans les ordres religieux, et particulièicmcnl dans celui des Jésuites, un reniar(iuable oubli des injures. Ce n'é- lait [las la révolution (jui l'avait frap|)é. J'admets encore que, pendant la durée de la r(!stauration , le clergé ait lié trop élroiUs- ment sa cause éternelle avec la cause d'une dynastie passagère, quoi(pie la plus ancienne du monde; mais, je ledemaude alors, (luelle marche suivit-on pour le tirer de son er- reur? Que lit, pour le ramener à la cause do la révolution , l'opfwsition conlraire à la l'Ai APFEiNnCE.- ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1118 branche ainée? S'edorça-t-elle d'offrir nu sacerdoce une (ilace distincio et à l'abri des conmiolions politiques ? Loin de 15, elle re- nouvela contre lui les préventions révolu- tionnaires : toutes les résolutions de la po- litique furent rapportées à l'influence reli- gieuse; on aurait dit, tant on prêtait au clergé d'intrigues et d'influences, que les fonctions du ministère étaient suspendues ou qu'elles n'étaient exercées que dans un but de parti. On sait à quelles proportions se réduisent aujourd'hui ces imputations gi- gantesques , et nous n'ignorons jiliis île quelles étranges chimères on a nourri, sous la restauration, les esprits les plus géné- reux. Cependant une nouvelle révolution éc'ate, et , dès le lendemain, le clergé, supérieur aux partis qui lavaient si vivement com- battu, se place de lui-même dans celte neu- tralité élevée qui est sa vraie position. Si l'acte fut net, et s'il embarrassa, par sa net- teté même, ceux qui s'y attendaient le moins, il faut convenir aussi qu'il excita une sym- pathie presque universelle. Ace moment, la nation se montra plus intelligente et plus généreuse qu'un grand nombre de ceux qui prétendaient la conduire. La résolution si admirablement mesurée du clergé français entraîna bicnlôt les opi- nions d'une notable partie de ses plus jeunes membres dans une erreur qui n'avait rien de commun avec les opinions légitimistes. Quand les mots sacrés de liberté et d'égalité sont proclamés avec emphase, quand on ap- ; elle l'humanité à son afl"ranchissement , il ^'^t bien diflicile au catholicisme d'oublier qu'il a été dans le monde le promoteur do 1 égalité, et l'auteur de ce que l'homme a pu goûter (Je liberté véritable. Une vois élo- quente, mais dangereuse, enflammait tous ces jeunes courages; on confondit un mo- nieni les convictions libérales avec les pas- sicms subversives, et l'étendard des opinions révolutionnaires les |)lus avan. ées fut arboré }>ar des membres de l'Eglise de France. A ce spectacle, l'expériem^e du vieux clergé réclama, et la voix de Rome» si paternelle et si sensée, mit un terme à l'empire de l'er- reur. L'LgIise de France reconnut tout en- tière que son ministère est de paix et de sou- aission, et le fruit de la généreuse illusion 3 ui avait un instant ravi tant d'âmes |)ures et évouécs fut de romf)rc le lien trop étroit de la j.olitique et de la religion , résultat d'une autre erreur bien plus longue et bien autrement préjudiciable au clergé franrais. Si l'Fglise de Franceavail alors pu se* réu- nir en synode, on n'enterait pas venu en si peu de leuq)s5 un résultat plus salisf.iisarit et plus couiplet. Dès lors on entendit â peine parler d'une dill'érence entre le vieux et le jeune clergé : on ne vil jamais plus d'union, de déférence mutuelle, do nnjdéral'on pra- tique, un sentinuîjit plu>s réel de la digmié indépendante du sacerdoco. ("oninjcnil e.sl-il possible qu'on méc'nMiai->sc un tel [>rogrès? Ou'«'Sl-ce qui porte .'i renouveler des accu- î'alions surannées, et ne sau(ail-on tenir compte d'une révolution si évidente et si profonde ? Malgré tout, cependant, les circonstances récentes ont confirmé le clergé dans celte voie salutaire : il sait qu'il ne peut conqiter que sur les sympalhies purement catholi- ques ; on a eu soin de le lui rappeler. La discussion relative aux ordonnances de 1828 a exhumé des faits d'une nature doulou- reuse, et qui donnent la preuve que la liberté religieuse retrouverait encore, dans tous les gouvernements, sous toutes les dynasties , ses adversaires naturels. La conviction de son isolement servira eflTicacement la reli- gion. Sa cause, de plus en |)lus séparée des contingences polili(|ues, éclatera dans sa justice et sa nécessité aux yeux des gens de bien de toutes les opinions transitaires qui nous divisent. La politique n'est pas seulement contin- gente selon les temps, elle l'est aussi selon les personnes. Qui oserait assigner une règle uniforme au devoir politique ? Ne dépend -il pas toujours de notre position, de notre in- fluence, de nos liens particulier-, de nos enga- gements ou même de notre reconnaissance ? Si la guerre civile éclate, si des concitoyens ensanglantent le même champ de bataille, le prêtre, avant d y porter son ministère, hésitera-t-il enire les deux côtés, et la na- ture de ses opinions particulières servira-t- elle à fixer son choix? On prétend (jue l'im- partialité politique a fait des progrès; mais alors d'où vient qu'on méconnaît à [)laisir la plus haute des impartialités, l'impartialité religieuse ? IX. — Du catholicisme considéré comme obstacle aux progrès de la raison. Cependant d'autres se plairont à nourrir leurs craintes par des arguments emjjruntés à un tout autre ordre d'idées : ils auronl lu que la religion en veut à la raison humaine, qu'elle lient à l'obscurcir et h limiter ses progrès. On me dira peut-être qu'une pa- reille crainte ne peut être l'alfaire (pie d'un bien petit nombre de personnes : la raison, dans le cercle où la retiennent ordinaire- ment les intérêts vulgaires, n'est pas , que je sache, exposée à rencontrer la religuui sur sa route : ce sont d'antres régions que celle dernière habile. Cependant c est parmi ceux fpii coin|)rometlent le moins leur rai- son dans les stériles domaines de la philo- sophie et de la scien(;e qu'on trouve d'ordi- naii(î la |)réoccu()ati-ou la plus vive de ces prétendues entraves (pie la religion impose à la raison; mais l'inconséquence n'est (|n'apparenle. On ne prend un intérêt si vil au ()ri)grès (pie parce (ju'on s'attend il voir briser les dernières entraves ne la discipline rt;ligieuse ; on se ligure (ju(! la philosophie et la science cmt (\(i\\s donné un démenti for- mel à la religion; on croit du moins (pic (■ell(.' Iieur(;u.s(« impossibilité de croire finira p.ir être conquise, t't ipi'avec la deniièic espérance du ((fur dispfiraîtra la (leini('re sanclina des v('fités iiiipoi tunes de la coiis- CK.'Uce. 1119 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. Ui» Ceci cx|)li(iuo [lourijuoi il y a t;int (Je leur fi^coudilé. Apr^s celte preniiôro tâche, gens inlf'Tcssés à ce que la religion n'arrête il a fallu jetc dans l'ordre polilitine les fon- pas le progrès. deinenls d'une société dural)le; ([.uand entin Si cependant il se trouvait quehiues es- le christianisme eut arrêté les cadres et les prits généreux et éclairés ([ui se fussent divisions de l'Europe moderne, ce fut lo rendu un comp-te inexact des rapports de la tciups de la science, de ses recherches in(i- religion chrétienne avec notre raison ; si , nies et de ses innombrables applications, par u)alheur, une philosophie, qu'on n'a C'est ainsi que le christianisme achevait la pas assez coiid)altue, avait, en exagérant les complète du monde. ««atTitices que la raison est obligée de faire Maintenant l'homme est à l'œuvre pour 6 l'autorité religieuse , continué de fournir parfaire sa tAche ; mais qu'il n'oublie point des armes à ceux (pii cccusent > chrislia- Ji quelles conditions il l'accomplit : s'il s'éga- nisme de rompre en visière aux vérités rait loin de la voie (jui la conduit à ses d'exiiérience, il ne me serait |)cut-être [)as con(iuôies, il retomberait ou dans les sub- impossible ( niais ce n'en est point ici la lilités stériles, ou dans Jes abaissements place) de dissiper toute erreur et toute immoraux. équivoque sur ce grave sujet. 11 faudrait Qu'on se rassure donc; par la raison quo faire voir comment les limites im[)o.sées [)ar la société se laissera diriger par lo cliristia- la religion à l'esprit d'examen portent pré - nisme, on n'en découvrira pas une étoile de Gisement sur les fioints où toute solution, moins, elles conquêtes de l'industrie necosse- [lar les seules voies de la raison, est refusée ront pas de s'agrandir. L'Eglise ne peut être à l'homme. l'ennemie d'au(;une science; car, l'Eglise, c'est Qu'il nous suffise cependant d'une obser- la scienc^e dans l'ordre intellectuel et dans l'or- vation pui-cment historirpio. Quand on con- dre moral. Pour faire croire quo l'Eglise en sidère la stérilité des eir(jrts tentés par les veut au progrès de la science, on en est ré- anli(pies religions, et renouvelés [tar les «luit à ressasser de vieilles calomnies, écoles phi'osophicpies de la (irèce, pour ^'eul-on que je rétablisse encore une fois résoudre le double mystère du monde et 1<'« vérité sur le |>rocès de Galilée (car, quel- de l'homme , on se sent pris d'une doulou- quo bonne volonté (ju'on y mette, on ne reuse pitié |)our tant de spécul.ttions subli- trouve [)as à alléguer autre chose)? Cela mes et impuissantes. Les espaces où s'éga- n'empêchera pas cpio demain on ne vienne rail ainsi la pensée n'avaient quo deux is- encoi-e une fois, avec ce nom illustre, obs- sufes, également funestes : un niyslicisme curcir la vérité et ameuler les passions. En immoi'al ou un sceptivisme ignorant. Quel- véiité, c'est la toile de Pénélope. . vi?./ï iJ ' i?T ' •'' "'"'■'" ''"''"; cismej>eull},ireÂuriràlalih,'rlédecons- se V ce à I esprit humain c-n restreignant ,;,„,, ,i J, /„ siluation des prolestants. son activité aux choses de la terre; alors, ' ' au milieu d'un dévelop|)em('nl matériel (lui Enfin ce sont des craintes réelles, et des ne riianquail ni d'activité ni de puissance, craintes dignesd'unesérieuse considération, on vil tarir p.eu à peu la source des grandes (piecellesdetant d'hommes ipii pensenique, pensées : au inomenl où le christianisme si l'Eglise reconstituait son empire, si la so- paraissait dans le monde , la société allait ciété se trouvait encore une fois enveloppée périr sous l'euqjire du matérialisme. dans le réseau des ordres religieux, ils so- La révélation , en rapprochant le ciel et r.iienl troublés dans la liberté do leurs cons- l.i terre, a mis un terme à ces audaces slé- ciences; (ju'on viendraitnon-seulementgêner lilesdela pensée, comme à la cr)rruplion leurs actions i)rivées, mais encore scruter qu'avait fait naîlro la concentration exclu- leurs pensées les plus intimes. Chose in- ^ive de l'esprit humain dans les s|iéculations croyable à direl le catholicisme no se pré- tle rintéiêt matériel. La théologie, science sente ci beaucoup d'esprits ijuo sous les for- sublime, mais soumise ,■ a conservé à l'es- mes do l'inquisition. prit humain l'énergie de son aspiration vers J'ai déjà trop cédé à l'attrait, si naturel J'inlini, tout en la tempérant par la loi des chez moi, dos considérations liistori()ues, (cuvres et celle de l'humilité. L'esprit bu- ))Our (jue ce mot û'iiiguisition, (\u'ï vicnl de main, ainsi dirigé et contenu, a [)U dès se glisser sous ma plume, m'entraîne de nou- lois donner toute la force nécessaire aux veau sur le lorrain du passé. Tout a été dit applications matérielles et terrestres, sans sur l'inquisition, et surtout sur l'inquisition rien perdre de son élévation et de sa charilé; espagnole, et tout est encore \)nrt f.«il «.'Il Ibij -é \' Atudémie dcà iiisiriplioin et billes lellre^ .Tii iioiti dc la cuniniùsiou det Aniiquilit de la I rniite. 11^5 APPEiNDiCE. — ASSOCIATIONS RELlGIIiUSES. <226 çais, s'aliéiiue el semble se dissijîer à me- sure que se prolongent les guerres civiles. Sous Henri IV, la cause des huguenots, deve- nue nationalement mauvaise, est aussi pro- fondément atteinte sous le rapport religieux. A travers tout le xvii' siècle la décadence devient de plus en plus sensible, jusqu'à ce que Louis XIV rouvre des plaies déjà pres- que entièrement cicatrisées. Si quelques catholiques hésitaient encore à admettre dans leur désolante vérité les conséquences de la dernière persécution des protestants, je les engagerais à entreprendre la lecture d'un livre qui a laissé dans mon âme une impression inefraçal)!e,ri/^/s/oire des églises du Désert, par *M. le pasteur Charles Coquerel. Ils y verraient ce qu'ont été, aux prises avec les malheureuxdébrisdu protestantisme, je ne dis pas le catholique Louis XIV, mais le régent , mais Louis XV. Si l'on souffre cruellement des excès d'un zèle religieux im|)itoyable, mais sincère, qwi l'on juge de l'impression que produit une persécution continuée sans relâche par des hommes qui n'avaient |)lus de chrétien que le nom 1 On ne voit si clairement nulle ])art les conséquentes de la délégation au jtouvoir civil du droit de poursuivre l'héré- 5ie. Qu'après un siècle d'oppression la main de l'autorité politique ne se soit pas relâ- chée ; que les galères regorgent encore de protestants accouplés à d'infâmes criminels ; que la tour d'Aigues-Mortes cache pendant quarante ans des femmes, de pauvres ser- vantes, coupables d'avoir fréquenté les as- semblées religieuses du désert, c'est là tout simplement une affaire d'administration , d'ordre civil. En pareille matière l'évêque n'est rien, et l'intendant est seul le maître «les consciences Rendons grâces à Dieu de ce (|u'il n'a pas laissé à la révolution l'hon- neur de clore celte ère d'iniquité. Malesher- bes fut, en faveur des protestants, le pro- moteur des mesures tardives de l'humanité et de la justice. Louis XVI signa avec une joie vraiment chrétienne la charte d'émanci- pation qui rendait aux [)rotestants la dignité légale de la famille. Quand il abandonna son auguste tête au couteau des vengeances politiques, il avait rétabli, jusque dans le fond des Cévennes, l'autorité morale do sa race. Avant que la liberté de conscience ne fût définitivement inscrite dans nos lois, le sang catholique de Louis XVI l'avait déjà consacrée. On comprend de reste que ces souvenirs aient martpié le protestantisme français d'un cachet parti<;ulier : l'impression tradi- tionnelle d'un mal longtemps |)aftagé entre des ôtrescjui sechéiissentdonne aux croyan- ces une ténacité, une énergie (^ui touclicnt ciHJX métnes (jui ne les ()arlàg(,'nt [)as. Ln I hangoant d'avis on croirait faire injure aux larines de ses ancêtres ; la persistance alors est plus qu'un [»oinl d'honneur, c'est une vertu de lamilhj. Ces récits de tortures, de fuites, d'asscfublées mystérieuses, de sacre- ments conférés au péril de la vie, en se Iransmcllatil ij'une génération .'i l'aulc-, for- ment des engagements qui dominent la conscience. Il y a un prestige su|)rême atta- ché au symbole de loi qu'on a si doulou- reusement confessé. Quand Louis XIV entreprit d'extirper le protestantisme par la contrainte et la vio- lence, la promptitude du succès qui cou- ronna ses premières tentatives contribua à le jeter dans la plus fâcheuse illusion. Il avait suffi en effet de la proclamation de l'édit royal, appuyé de quelques régi- ments de cavalerie , pour faire rentrer la population du Béarn dans le sein du catho- licisme , sans le moindre symjitôme de ré- sistance. Peut-être aurait-on pu dès lors s'apercevoir qu'on se trouvait là dans des circonstances exceptionnelles , et que le triomphe du catholicisme était d'autant plus probable en Béan que le joug protestant y avait été plus oppressif. L'interdiction , * maintenue pendant un siècle, de toute ma- nifestation extérieure du culte catholique, devait tôt ou tard rendre irrésistible le retour à cette communion. Quelques années après, Fénelon , envoyé en mission dans le diocèse de Maillezais , n'accepta cette tâche qu'à la condition que les troupes ne le suivraient pas sur le théâtre de sa prédication ; ce fait a été mille fois cité ; mais, ce qu'on ne sait pas aussi com- munément, c'est que la terre reconquise par l'éloquence et la charité a fourni à la reli- gion ses derniers et ses plus inflexibles dé- fenseurs. Quand la convention promenait par toute la républi(pie la faux de la persé- cution religieuse, les paysans de la Vendée, 3ui seuls lui résistèrent et la vainquirent , escendaient des protestants ramenés au catholicisme par Fénelon. On ne doit pas s'étonner non plus de rencontrer dans le protestantisme français un sentiment de la liberté plus intelligent et plus sincère que dans les autres contrées où il domine. S'il eût triomphé au xvi' siè- cle, nul doute qu'il ne se fût montré aussi impitoyable envers les catholiques que l'ont été l'Angleterre, la Suède et le nord de l'Al- lemagne. Mais le pouvoir que Richelieu lui avait arraché ne s'est jamais relevé entre ses mains. Ayant vécu pendant [)ius d'un siècle à l'état de minorité persécutée, il a réclamé de bonne heure les garanties d'una législa- tion impartiale et humaine; il s'est trouvé naturellement d'accord avec les plaintes de toute nature qu'excitait le desjtotisme. Notre faiblesse naturelle, il est vrai, garde peu, dans la [)rosf)érité, l'impression de ses pré- cédentes souffrances; et cependant ce n'est jamais en vain que la pensée do l'opprirué .s'est longtemps concentrée sur les principes dont la reconnaissance a été l'objtît de ses ' incessantes réclauiations; c'est là, sans au- cun doute, la meilleure école pour appren-j dre à jouir avec modération des avantages de la liberté, et pour gard(;r envers les au- tres la mesure dont l'oubli a causé nos .souffrances. Ce.sl ainsi que, parmi l(!S ca- tlioli(|ues , il n'en est point che^ lesquels le sentiment de la liberté de ccmscieiico soit 1127 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 1128 mieux compris qu'en Irlande. Appelles na- lurelleaient à jouer un rôle dans nos Irou- blt-s politiques, les protestants français ont dunné un grand exem|»le : ils n'ont pas laissé un nom à inscrire parmi les persécuteurs, dans l'histoire des saturnales révolulion- naires. Bien que les communions protestantes aient retrouvé , sous le régime (le la liberté de conscience, une grande partie de leur j)rosélytisme , l'Eglise catholique ne peut éj)rouver à leur égard aucune de ces craintes qui modèrent l'expression des sentiments d'humanité et de sympathie. Le temps est (iéjh bien loin de nous où le pnjlestantistne otlrait un attrait i)arliculier à ceux qui re- doutaient l'exagération des croyances. En j)résence du rationalisme, les dogmes con- servés par les protestants qui croient en- core à la divinité de Jésus-Christ ne présen- tent pas moins de didicullés que l'admission du mystère cuiliaristi(pie. La limitaliou du nombre des miracles a peu d'ia)porlance dès (pic la doctrine des miracles est admise. Quand on a Irioujphé de ces objections cjui paraissent insurmontables h tant d'esprits, on se sent poriéd'un attrait irrésistible vers l'Eglise qui justilie la docilité de sa foi [lar l'empire d'une tradition de dix-neuf siècles. Aussi vuit-on ceux (pji se rapprochent de la religion ne tenir aucun compte des intermé- diaires que le xvi' siècle ollVit comme une transaction à la révolte de l'intelligence, et ren'.rer dans le catholicisme à pleines voiles. Sans doute il est fûcheux d'entendre si souvent les membres du culte qui se pré- tend fondé sur le [)ur Evangile unir contre nous leurs voix à celles des ennemis de toute religion; sans doute aussi l'injustice persistante (jue les protestants montrent à notre égard, en matière non-seulement de ilogme, mais d'histoire, ne peut maïupicr d'entretenir un certain degré d'irritation l'armi les catholi(pjes ; mais, à [larler sincè- rement, sont-ils seuls cou|)ables de celte injustice, cl n'ont-ils pas, en grande partie, leur excuse dans les jugements de la plupart des historiens nés dans le sein du catholi- cisme ? (55ît) Tout le monde a lu les éloquentes récla- niHlions de Ficcliier; mais voici l'tMiail d'une pièce moins connue ei qu'a ciléo AI. Coquerel (l. 1, p. ()8). C'est une circulaire adrcsttée aux cvèques de France par le secrélaire d'I-.lal Phei)|)eaux. Elle est datée de Versailles, le 0 février 1715 , par ci>nsci|ucnt antérieure de six mois à la uiuri de Louis XIV. i .... l'ar redit du mois d'aortt 168(î, les curés soni obligés de visiter les nouveaux roiiverlis dans leurs mala^lins, el lorsqu'à l'cxlromilé de leurs vies Ils refusent de les écouler, ils doivent avertir les juges de se iransporier c\\ei le* malades pour rece- voir leurs déclaralions, alin que, s'ds persistent e iciidi aient oditïux aux nouveaux converlis, (|Ui n'an- «ai.iu j)lu8 de coiiliaiice in eux... Vou:i jugez bien «juc de SI giajids abus ne doivent pas élic tolérée. Il est bon pour notre Eglise qu'elle fasse sa voie en présence d'un protestantisme plus sérieux que celui de l'Allemagne, un protes- tantisme fervent cl fortement constitué ; i'. faut qu'elle comprenne la cause intime el profonde de la constance d'une doctrine qu'elle est appelée à combattre avec \ei armes de la science et de la charité. Plus le catholicisme persistera dans celle voie, plus il rendra manifeste la répugnance qu'il a toujours conçue pour les déporteraenls du pouvoir civil en matière de poursuite reli- gieuse. Il a donné, dans la persécution du Languedoc, des preuves admirables de sa charité et de sa modération : qu'il en ras- semble les titres, ([u'il les produise (339), el les semencfs de la réconciliation seront je- ti;es pour l'avenir. XI. — Des adversaires irréconciliables du ca- tholicisme. — 1° Les sophistes Ainsi donc, partout où nous renconlrons un sentiment grave, moral, éclairé, sincère, de (piohjues préventions que nous soyons l'objet, nous devons gagner à la discussion. Mais nous ne pouvons nous flatter partout d'un égal succès. Nous avons trois sortes d'adversaires qui ne se rendront jamais, à moins de renoncer h eux-mêmes : la con- corde est impossible entre les so()hisles, les utopistes, les voluptueux et nous. Tûchons d'aborci de définir ce que nous entendons par le sophiste. Cette expression doit-elle servir à désigner un liomme qui abuse de la philosophie? En tout élal de cause, il est dillicile de s'attacher exclusive- ment à la philosophie sans en abuser. Toute philosophie, en tant (|u'imliviviuelle , est empreinte d'orgueil, ou du moins de fan- taisie à un certain degré. Depuis surtout nue le christianisme, par la perfection absolue de sa loi, a relevé la philosophie du service de volontaire qu'elle faisait autour de la conscience humaine, la philosophie qui sait se juger sainement elle-même en est réduite à se considérer comme un excrwice utile, comme une audace presiiue toujours favo- rable à la gymnasti(jue de la pensée. Ce|)cn- dant, qu'en l'absence des leçons du chris- Ainsi, Sa Majcsié m'ordonne de vous écrire que vous fassiez des reproches tics-vifs aux curt-s Uien, a ce qu'il me semble, n'éclaircit mieux que (Cite p éce la position respedivc du clergé et du pouvoir civil dans la persécution du Linguedoc. i;ii illustre el savant ecclésiastique me donnait, il y a (pieiques jours, l'assurance que Louis XIV n'a- '\:iit |)u oiilenir du saint ponlite Innocent XI un mot rr.ipproliaiion pour ses mesures de rigueur contre li> i-alvinisli'S. J'étais a: rivé démon côié au même HMill.il, mais je cMi^çiiais ciuc quelque document ne m'eût échappe ; aussi ai-je vu avec joie mon opinion cu;iliiuic^' p.u- une si haulc aul,riié. 1H9 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. ï ] -,:î tianisme, une de ces âmes, comme il y en a lanl aujourd'hui, qu'on a séquestrées de la nourriture évangélique, fasse encore la ten- tative de rassembler les lumières purement naturelles, et d'en déduire l'intelligence de nos rapports avec la cause première et la loi de nos devoirs, cet effort, tout impuis- sant qu'il devra être, n'en sera pas moins respectable à nos yeux, à cause de ce qu'il aura de grave et de sincère. Rarement d'ail- leurs nous aurons à nous occuper de ces ten- tatives : une piiilosophie réduite à ses propres forces, et qui ne courtise pas les passions pour accroître son succès, ne produira ja- mais, surtout à côté du christianisme, que ->i (iMlid^iie il<: li;iir-> iiiai- J)ICTI0>N. DKS Altii.Wliii. 1res; c'oiaiciil des jiliilosojilics cnt«;r> >.iii dis ao pliislCH. 3G 1151 DICTIONNAIRE DES ADBWES. Moi barras élail immense. Falluil-il au sophiste rompre en visière à la philosopliie qui ve- nait de germer de nouveau sur la souche du chrislianisrne ? Le sophiste voyait l)ien que cette philosophie avait de l'avenir. Il aima mieux s'y adjoindre ; il tenta de se |)er- sonnitier en elle; il conçut l'espoir de réle- ver h assez d'ingratitude et d'orgueil pour qu'elle osût un jour faire passer son char sur le corps de sa mère. C'était une grande entreprise, mais les circonstances extérieures lui étaient favo- rahles : la religion s'était compromise sur le terrain de la politi(jue ; augmenter par tous les moyens la suspicion dont le clergé était l'objet, persuader en môme temps au siècle qu'il avait une philosophie h lui, une philosophie défmitive, et qu'il devait la dé- fendre comme son bien le plus précieux, telle fut la tactique d'alors, suivie, comme on sait, avec persévérance et succès. La révolution de 1830 (;hangoa tout h coup la face des choses : on espérait que l'aiilel tomberait avec le tronc; il n'en fut rien : la religion, au contraire, dégagée des entraves de la politique, marcha d'un |)as plus ferme dans la voie que Dieu, lui a tracée; les rangs du clergé s'étaient remplis ; des hom- mes de courage, de talent et de science, étaient venus lui apfiorter leur concours; la société lasse de tant d'essais infructueux cl do vaincs théories redemandait au chris- tianisme le principe de la vraie force et do la vraie lunjière. De là le cri d'alarme qu'on a jeté autour de nous ; de \h la résistance dé- ses[)érée du sophiste, et les éclats dont nous sommes témoins. Ce n'est pas à dire pour cela que le so- phiste fût au fond si avancé qu'il croyait l'ùlre; ceux auxrpiels la religion est impor- tune ou odieuse ne se souciaient guère de cette batterie masfpiéedu spiiilualisme non chrétien : tout sjtiritunlisme ré|)ugnc h la pure doctrine de l'intérêt; elle le trouve troj' nébuleux en principe, trop clair dans ses conséquences. Ce siècle aime mieux en- fermer son ûme dans une machine que de l'abandonner aux fantaisies improductives de l'ftbsiraction. Le sophiste courait donc le risque de rester un beau jour entre deux, renié à la fois par le christianisme et parl'intérèl. Nous t()nd>erions nous-mêmes dans une erreur grave, si, par la raison que le sophiste a voulu s'approprier le bénélice du retour de la philosophie au spiritualisme, nous nous montrions ingrats envers des cnsci- gnemenls (jui, bien (pie confus et contradic- toires, ont relevii.dans nos âmes le senti- ment de l'espérance: et d'ailleurs le sophiste n'est-il pas partout? Ne se niulliplie-t-il pas sous toutes les formes? Ferons-nous l'hon- neur h la philosophie de la sensaiion de la juger pure de sophisme? L'élude de l'his- luirc n'en est pas [)lus exempte que la |>hi- losophic ; sous sa direction, l'économie po- liti(pie, dans son creuset d'alchimiste, ma- ni|)ule l'intérêt avec rcs[)érance d'en faire sortir eidiu la morale. Il est curieux d'observer aujourd'hui les attitudes du sophiste : avant tout c'est la ter- reur qui le domine, il paraît sérieusement cll'rayé; il tient surtout à ce que les autres soient aussi épouvantés qu'il en a l'air. Cette terreur a cjuehjues chances d'être sincère j il est possible (ju'en voyant s'ap- procher l'empire de la religion le sophiste ait oublié les comlitions parfaitement légiti- mes auxcpjeiles subsiste cette domination; qu'à force de vivre et de se mouvoir dans une région ditlérenle il ignore aujourd'hui que, si l'empire de la religion est immense, c'est qu'il im[)Ose à celui qui l'exerce un joug d'autant plus sévère que son autorité est plus grande : application sublime du principe de l'égalité, qui n'appartient qu'à la vérité même. Mais cessons de nous montrer si rigoureux envers le sophiste. S'il voit juste, comme nous en sommes convaincu, si, dans lo fond de son âme il établit un parallèle exact entre la puissance morale de l'Eglise et la sienne, devrons-nous alors nous étonner de son trouble et de ses ckimcurs? II a raison, on ne se laisse point ainsi abattre sans défense. Ouand l'ennemi est si proche, il faut sonner l'alarme, il faut grossir son arriiée de toutes Tes antipathies, de toutes les haines, do tou- tes les craintes. Ainsi fait-on, et quoique les cou[)s portent sur nous, il ne nous est j)as interdit, je pense, do trouver que la défense est habile et vigoureuse. XH, — 2° Les utopistes. Ainsi donc, nul traité possible entre le so- })histe et nous ; je crois qu'il en est do mê- me de l'utopiste, c'csl-h-diro de celui qui, renonçant aux promesses do l'Evangile, et abjurant i)0ur l'homme toute destinée au delà de ce monde, se flatte de transformer l'espèce humaine et de fonder le règne de la félicité sur la terre. Il existe d'assez grandes différences entre le sophiste et celui (pii caresse la chimère de la porfeclibilité indétinie. Quoi qu'il dise ou qu'il fasse, rulo[)iste procède de l'espé- rance chrétienne : le dogme de la fraternité qu'il |)roclame ne lui appartient pas; avant l'Evangile, i)ersonno n'a conçu la pensée (|uc l'égalité du bonheur entre tous les hom- mes dût jamais êlre établie. L'utopie est une semence cpie la tempête philoso(»ljiquo a portée à une énorme distance do l'arbre qui l'avait nourrie ; aussi n'est-il pas étonnant que ruto[iie ignore son origine et renie son l>erceau. Le chrétien, de son côté, comprend la cause de l'erreur dans laquelle l'utopiste est plongé. Que le monde ait changé d'as- pect sous la main do l'homme, et (ju il doive subir d'autres traiisl'ormalions plus considé- rables encore; (pie, par la transmission des leçons de l'expérience et l'héritage du tra- vail, la condition de l'homme s'améliore, c'est ce (juc le christianisme n'hésitera pas à proclamer, autrement il méconnaîtr<)it son propre ouvrage ; car, sous le rapport des per- fectionnements introduits dans la vie hu- •iiainc, il n'y a pas de comparaison à établir 1135 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1134 entre .es temps cnrt'tiens et eeux qui ont précédé le christianisme sur la terre. La tâ- filie accomplie jusqu'à ce jour nous répond donc de celle que lavenir garde en réserve Mais celte foi au progrès matériel n'est pas telle chez le chrétien qu'elle puisse obli- térer le sentiment qu'il a de sa faiblesse, la conviction de l'épreuve à laquelle il est con- damné, et l'attente d'une récompense bien supérieure à celle qui couronne ici-bas les plus grands labeurs de la vie. La perfection relative qui nous est concédée sur la terre ne sera jamais qu'une ombre de cette per- fection qui réside en Dieu ; le corps ne ces- sera pas d'être une entrave à l'accomplisse- ment de notre destinée. Accumulez autour de l'horame toutes les jouissances, étendez autour /le lui un horizon de sérénité, la mort n'en sera pas moins le signal de sa délivrance. Ainsi, entre ces deux pôles de sa pensée, la grandeur de l'âme et la misère du corps, le chrétien chemine avec résignation et con- fiance, faisant une juste part à chacune de ses deux destinées. Les traces du labeur de l'homme forment un lien de reconnaissance entre les générations qui se succèdent; par- ce moyen, il existe une humanité continue, et l'exemple du bien accompli par nos de- vanciers fait que nous laissons à ceux qui nous suivent d'autres monuments de notre labeur; mais l'utopiste aura beau dire, cette continuité de la destinée humaine n'a- boutit qu'à une impuissante chimère, si on la dépouille de la sanction de notre immor- talité individuelle. Qu'importe qu'une grande vertu vive dans l'histoire, si nous avons la con- viction que l'âme qui l'a portée s'est éteinte v\ a disparu sans retour? 11 ne jieut sortir d'une telle conviction qu'un encour.-igement à profiter de l'heure présente pour la jouis- sance matérielle. Otez la croyance à l'autre vie, vous ne laisserez à l'homme ni espé- rance, ni justice, ni Dieu. L'utof)isle (pii nie sa propre faiblesse et qui ne croit point h l'épreuve ne peut avoir (ju'une vue également fausse et du passé et d'j l'avenir : dans le passé, il ne coui[)rend ])as les obstacles ; dans l'avenir, il n'admet l)as les bornes du perfectionnement. Son or- gueil personnel est un point central qu'il établit arbitrairement dans le nionde; en degà tout est ténèbres, au delà rien ne peut être que luuuère. Le chrétien est loin de reprocher à l'hu- manilé de n'avoir pas marché plus vile : il ap{)récie la puissance du uial, et le long cri de douleur qui s'élève de toutes les généra- tions trouve dans son Ame un élément trop .sym[)alliique pour (ju'il en uiéconnaisso la grandeur iriorale et qu'il sabslierine d'réreplesdu monde, l'ol- scM'valion n'est plus de mise, à moins(pi'i!llo n'adopte le ton d une satire enjouée, ou d'uno malignité légère : le momie a placé le ritli- (;ul«! (Ml vedette pour garder ses avenues. l!;t moi aussi je veux jiarler en homme de 1135 DICTIONNAIRE DES ABfiAYES. 1156 monde, mais pour mettre mon expérience au service d'une vérité sans déguisement : je ne déclame pas, je me [icrmels h peine de conclure ; j'ai la i)i'élcnlion de me maintenir dans les limites d'une rigoureuse exactitude. Quand je parlerai de la volupté, tout le monde me comprendra ; il ne sera point (juestion des faiblesses secondaires aux- (pielles entraîne la mollesse : je vais au cœur de Tliomme civilisé, j'envisage cet at- trait tout-puissant qui le saisit dans sa jeu- nesse, qui le poursuit dans l'âge mûr, qui l'atlrisli? encore souvent dans ses derniers jours; je désigne le sentiment impérieux (jui a inspiré si souvent l'art et !a poésie, cette part de nos penchants devant les privi- lèges lie la(|uelle s'al)aissent les droits do ]'é(|uité, de la bonne foi et de la générosité. La volupté ainsi comprise a [)nrtout un grand empire; mais elle a surtout régné en France, et veut y garder sa domination. Jusqu'ici, pour le faire, elle a furt liabile- ment maintenu dans ses intérêts la plus sail- lante des j)rérogalives de notre caractère national, je veux dire la sociabilité. La sociabilité a contribué à faire la France ; c'est sa gloire : elle en a encore une ]ilus haute, celle d'avoir cdicacement servi le christianisme. Il ne s'ensuit pas néan- moins que la sociabilité soit une vertu. Les anciens Egyptiens auraient eu une fable j)Our exprimer son caractère é(|uivoque : ils l'aurai(;nt comparée à Nephthys, déesse am- biguë, image delà nature [)assive, attirée vers le l)ien comme vers le -mal et j)assant alternativement de la couclie d'Osiris à celle de Typhon. Le christianisme adonné des lois h la so- ciabilité : il a fondé la liberté des femmes sur le [)rinci|)e de la pudeur; il a voulu l'iiilluence de leurs cliarmes ten)i)érée |)ar celle de leurs vertus; il a [)rétendu cnlin ré- gler les rapports de plus en plus faciles des deux sexes dans les limites de réserve et de générosité, de chaj.leté cl de i)rotection. Mais le monde ainsi constitué par la loi chrétienne a trouvé trop pesant le joug des ])iéceptcs qui lui étaient unposés; il a pré- tendu se créer une existence indépendante du christianisme : l'Evangile avait été, i)our la sociabilité, prolecteur, mais sévère; le monde a cherché, par ses (laiteries, h en- traîner celle-ci dans sa cause, il lui a de- mandé d'endjellir le vice et d'atténuer le scandale. De là est venue la lutte toujours vivante du christianisme et du monde. En présency des entreprises du monde, le christianisme na pas renoncé à sa pre- mière victoire. Les i)rogrès de la société font trouvé vigilant, sou|)le et ingénieux , rumine la charité l'est toujours. A l'époque (jù la sociabilité lleuril dan.^ toul l'éclat de sa gidce el de sa puissance, les ellorts les plus sérieux furent liMités (on sait par qui) pour associer la praticpie de 1 Evangile aux mou- vements du monde de plus en [tins intimes et déliés. Des es])rits austères crurent (pie «:'étail aller trop loin cl com|)romellre le christianibiue lui-même : ils réclainèrenl énergiqnemenl en faveur des prescriptions rigides de la théorie. Que tit le monde? Il prit |»arti pour la rigueur contre l'indul- gence, pour la roideur contre la soui)lesse, l)our le liasse contre l'avenir, il y eut alors dans les cloîtres une théologie qui apprenait h ne pas désespérer du monde : il en régna une dans les salons qui jetait l'anathème sur toute tentative de transaction entre la perfection divine et la faiblesse humaine. Le profit de cette lactique était tout clair : on plaçait ainsi le christianisme dans une région idéale où les forces ordinaires étaient incapables de monter, où les forces supé- rieures se perdaient dans le désespoir et la crainte, el le grand nombre en conclut que, quand on n'était pas des saints, il était mieux de s'en tenir à la morale du monde. Mais cette morale, dégagée de sa lutte per[)éluelle avec le christianisme, ne pou- vait que tomber dans l'extrême de la cor- ruption : de là le xviii' siècle. La volupté avait toujours trouvé dans 'i- négalité des conditions sa plus sûre auxi- liaire : le xviii' siècle, pour s'assouvir, en outra les conséquences. Dans une société qui avait de plus en plus la conscience de ses droits, une telle conduite était insensée. Mais comment s'arrêter sur cette pente, quand les derniers scrupules ont disparu'/ Les gens qui prétendaient régénérer respè(0 liumaine étaient souvent ceux-là même (jui, par leur contact, répandaient la dégradation autour d'eux. Faire disparaître, au moyeii d'une morale corruptrice, dans les femmes de tous les rangs, les dernières traces d'une éducation chiétienne, les dernières protes- tations de la pudeur, tel était le but pour- suivi avec acharnement par les homn)es que distinguaient l'éducation et la naissance. Dans les classes inférieures on tentait la mi- sère, on ellrayail la faiblesse, on tuait le res|)ect el on engendrait le mépris ; dans les rangs élevés on tarissait au cœur des mères le sentiment de la nature et du devoir; on avait su rendre ridicules les atfeclions lé- gitimes, et indifférentes les actions honteuses. Sans doute une jiitié profonde nous saisit quand nous voyons, dans nos jours néfastes, la promiscuité des sujiplices 1 On sait que, quand de pareilles expiations s'accomplis- sent sous la main do Dieu, ce ne sont pas d'ordinaire les victimes les moins pures qui succombent. Quel est pourtant le chrétien qui, au souvenir de ces jours où une tourbe féroce allait tremper ses mains dans le sang de ses maîtres de la veille, refuserait d'as- socier la mémoire des années pendant les- (pielles le peuple avait payéauminotaurearis- locratiipie un tribut si humiliant et si cruel'? De nus jours la volu[Ué a tout perdu en voyant disparaître l'inégalité sociale, sa lidèle complice. Tout est changé autour de nous : le progrès croissant du bien-être, rc\lension de la propriété donnen-t do jour en jour aux classes populaires un sentiment jtlus distinct de leur propre valeur' Il faut descendre l)ien bas aujourd'hui [)0ur ne plus trouver une famille. Le i>rogrès de l'éduca- 1137 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1158 tion, l'association du peuple aux jouissan- ces élevées, cet instinct du goût, si naturel aux femmes françaises, et qui leur fait fran- chir avec une ra|.iidité n)erveilleuse la dis- tance qui sépare la grossièreté de l'éléganco, toutes ces causes qui ne feront que s'éten- dre et se développer donnent aux rapports des deux sexes une physionomie nouvelle, et placent la volupté, avec ses vieux pré- ceptes, dans une situation de plus en plus embarrassante. Il est clair que si le christianisme triom- phait, avec la liberté actuelle des femmes, la volupté serait vaincue. Elle le sait, et c'est pourquoi elle a voué au christianisme une naine si profonde. Cette antipathie n'est pas la même pour tous les âges. Quand le feu des passions s'est amorti, quand l'iliusion a cédé la place au repentir, le renoncement à la volupté s'accomplit sans beaucoup de peine; mais pour un sectateur qu'elle perd au déclin de la vie, elle en gagne un autre à 4on début; elle règne surtout sur la virilité, qui emploie au profit du plaisir le désabuse- ment de la jeunesse. Voyons pourtant si le christianisme mé- rite seul l'aversion dont on l'honore, ou si plutôt il ne suffît pas de l'état actuel des re- lations sociales pour aggraver la condition de la volupté. Je l'ai déjà dit, la matière à séduction manque dans les classes inférieures; il y a là des prétentions qui ressemblent à de la dignité, un sentiment des droits où manque encore trop souvent celui du devoir, de l'habileté chez les femmes qui n'ont pas la vertu, un instinct de ruses, de précautions, do manœuvres qui transforme fréquemment une défaite passagère en une victoire délini- live. Te! qui s'était posé en don Juan a fini par épouser une couturière. Le monde |)lus relevé n'offre pas beaucoup plus de ressources. Les familles se ferment, les occasions de rencontre sont plus rares; le désœuvrement des femmes diminue; les devoirs de la maternité ont pris un empire illimité sur elles. Sans doute, si des calculs étrangers au bonheur des femmes ne prési- daient pas à la plupart des n)ariages, l'anjé- iioration des mœurs serait plus rapide ; mais s'il y a moins de femmes heureuses de leur vertu, moins de maiis fidèles par tendresse qu'on n'aurait droit de le (h'sircr, les chan- ces de chute n'en diminuent pas moins d'une manière assez sensible pour frapper tous les yeux. Quelles que soient l'insouciance et la fri- volité ries classes riches, la nécessité de jus- tifier la richesse aux yeux de ceux (}ui ne la possèd(;nt pas finit par C(jnvaitu:rc tout le monde. On sacrifie l)eaucou[) à cet instinct de conservation. Les oiuvres de charité (pie l(!S femmes s'imjjoserit iirentienl une plate Cf)nsidérahle dans leurs habitudr-s, et, en s'alliant avec les devoirs de l'amillc, donnent h leur vie une gravité tout h fait inconnue h la société du xviii' siècle. C'est dans un monde ainsi renouvelé cpie «0 f>ré«>en(e le jeune voluptueux, avide d'é- motions, léger de scrupules, gâlé par les romans et : on ilort d'un sommeil paisible, la i<^ic iiK.linée sur ce volcan. Pour qu"()n se réveille, pour qu'on se trouble, il faut quel- que chose do bien plus grave, il faut le fan- tôme du parti prêtre et des Jésuites. Nous connaissons tel citoyen recomman- dable, leciuel, ci force de vivre au ujilieu des émotions el des symptômes, s'est fait une habitude de calme et d'insouciance; vous le trouverez de glace aux révélations les plus enrayantes, aux prédictions les plus sinis- tres. Le inonde va de soi-même : avec uno telle sentence, nos fatalistes modernes ont réponse à toutes les craintes. Mais ce sang- froid, cette indolence, celte philosophie pra- tique disparaissent dès qu'il s'agit du parti prêtre; alors on se tourmente, on a dos sueurs froides en trouvant dans son journal les pi-euves palpables do la conspiration. Kst-il i)0S5ible qu'il on soit toujours ainsi ? Oueloue progrès que fasse la démoralisation publKjuc, le nombre des gens intéressés au maintien de la loi chrétienne est toujours très-considérable; ceux qui, dans le fond de l'Ame, en réclament rempire, seraient-ils en minorité dans notre pays, ils formeraient encore un de ces grcuipos à qui le triomphe n'échappe nue quand il se condamne lui- môme à la défaite. Mais ces forces qui, réunies, seraient irrésistibles , on les divise , on les tourne les unes contre les autres par une délianco habilenient semée. Les moindres ardeurs, les erreurs de langage, les promp- titudes si naturelles au caractère national sont exagérées avec art et présentées comme des crimes. 11 suilit qu'on se pique do modé- ration et de sagesse pour devenir un instru- ment docile entre les mains de ceux cpii ont relevé contre la religion les vieux all'ûts do la philosophie. Ln voyant depuis combien do temps et avec (jufd succès les mauvaises passions ont exploité (\n France les sentiments de modé- ration (IranclKHis lo mot, combien do fois les modérés on! été dupes), je me suis dc- uiandé si la modération, comme l'entendent la plupart des hommes, n'était pas uno des formes les plus déliées de l'orgueil, cl si à ce litre une punition particulière n'y était pas attachée. Un grand problème est aujourd'hui |H)sé. Quand on envisage l'étal actuel do la société, je l'ai déjà ilil, on so sent |)ris de désespoir. Nous SLMid)lons marcher vers une décadence byzantine, c'est-à-dire que nous perdons peu à peu ces éléments de sincérité, de dévouo- nicnl el do force sans les(iuels l'existenco d'une nalion est inqtossible. Cej)endaiil les ressources qui nous restent sont encore considérables : bien (pie l'eni- vrcmenl déterminé par les perfeclionne- nients matériels soit en |)artie cause de nos maux, il y a là un principe de vie (|ui ne demande qu'une meilleure direction j)our devenir salutaire. L'esprit militaire est in- laei, la justice civile est bien rendue; le dévouement à l'Llat, pres(iuo toujours mé- connu cl mal récom|)ensé , a souvent la grandeui d'un sacrifice; les vertus de famille, (pioi(pie exagéi CCS , n'en sont pas moins Ii41 AriEKDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 114^ une préparation heureuse à des vertus plus méritoires ; la charité est active et féconde ; les instincts généreux luttent contre les grossières maximes de l'intérêt , un peu à J'aventure sans doute, mais avec énergie et persévérance; enfin il n'y a pas jusqu'au sentiment vaniteux et désordonné que la nation a d'elle-même qui ne présente un symptôme favorable : de deux .choses Tune : si ce n'est pas un signe de dissolution (et nous ne pouvons le croire), c'est assurément une garantie d'avenir. Qu'arrivera-t-il de ces contrastes ? Est-ce la mort, est-ce la vie qui prévaudra? Ea religion seule peut convertir la fermenta- lion actuelle en un vin généreux et du- rable. Les éléments religieux sont quelque chose en France : tout le monde aujourd'hui s'en aperçoit; mais la guerre qu'on leur a déclarée peut les morceler et les affaiblir. Diviser pour détruire, tel est le mot d'ordre des adversaires du christianisme. Il y a donc auelque chose de fatal dans la disposition 0 ceux qui font taire en eux-mêmes les sentiments de la religion par crainte ou par scrupule. Il est temps qu'une union étroite cimente l'accord de tous les intérêts reli- gieux. Si Dieu est avec l'Eglise (ce qu'il faut croire, sous peine de n'être plus chré- tien), d'ûii vient qu'on redoute l'Eglise? Trouve-t-on quelque chose de violent dans le cri d'alarme qu'elle a jeté : le meilleur moyen de lui rendre le calme, c'est d'adhé- rer à ses lois, c'est de lui faire voir le nom- bre et le courage de ses enfants. En vérité, on exige trop des hommes, quand on leur impose la modération sans la confiance. Un autre effet non moins déplorable de ces abstentions scrupuleuses et timides, c'est de réduire le concours religieux à des vœux isolés et individuels. On méconnaît ainsi la prérogative la plus féconde de l'E- glise catholique. Ses œuvres h elle sont per- manentes et gigantesques, parce qu'elles sont collectives. Notre temps croit avoir inventé l'esprit d'association; il l'applique du moins avec quehpjc succès dans l'ordre matériel. Mais il y a l)ien des siècles que le catholi- cisme a njis ce j)rincipo tout-puissant à l'é- preuve ; avec son concours il a dompté les barbares, transformé les mœurs, fécondé le sol, conjuré la tyrannie, répandu l'Evangile dans tout l'univers; il l'ollrc encore,' avec son éternel lo jeunesse et son énergie iné- puisable, à la société pleine d'angoisses et ue mystères qui est née de la révolution. Il me reste à faiie voir avec (juellc mer- veilleuse justesse les associations i;atholi(pios s'adaptent 5 toutes les difficultés de notr'j étal social. XV. — De la IrfjilimiU: des nssnriiUionsrcli- (jieuscs: carurlèrc suprême de leur mission. Il y n deux manières de démontrer au inonde actuel le be.s(jin (|u'il a des associa- lions religieuses : on peut se faire humble devnut lui, ou protester 'oriirc '•on aveugle tyrannie; on peut lui demander grûce ou justice. A coup sûr, de ces deux voies la première n'est pas celle que je veux suivre. Personne au monde, on le verra bientôt, n'est plus convaincu que je ne le suis de l'utilité pra- tique de la vie religieuse; mais cette consi- dération n'est pas la principale, et ce serait abaisser la religion que de la faire descendre cL se justifier par des motifs accessoires. En- tre les principes souverains qui régissent la société civile et les lois plus hautes encore c\ui dirigent la conscience chrétienne, les institutions catholiques occupent, ou du moins devraient occuper, une position inat- taquable. La société civile, s'étant émancipée de la religion et du sacerdoce, a par cela même prononcé leur émancipation. Les charges de la liberté de conscience doivent être égales pour le chrétien et pour celui qui ne veuljias l'être. L'exercice de cette liberté condamne le chrétien à des sacrifices cruels : il voit rendre à l'erreur les mêmes honneurs, iias honneurs souvent plus grands qu'à la vérité; la perte des âmes organisée en un système perma- nent se retranche derrière des garanties qu'il a promis de respecter; dans les cir- constances souvent les plus essentielles, il est contraint d'abandonner la conduite des hommes à des principes neutres dont il con- naît au fond l'impuissance et la vanité. En compensation de ces sacrifices, c'est bien lo moins qu'il puisse agir d'une manière indé- pendante. Sans doute la liberté de conscience a ses limites légales, comme tout autre liberté : on ne peut, au nom d'une idée religieuse, troubler l'ordre ou braver la morale publi- que ; mais le catholicisme, qui est l'ordre à sa plus haute puissance et qui professe la plus pure morale, ne saurait être atteint par aucune restriction légitime. Je sais bien que tout le monde ne l'entend ])as ainsi : on n'épargne pas la morale catho- lique , on représente l'Eglise comme une cause de désordre. Il y a des Iiommes pour qui le costume des religieux catholiques est une occasion de scandale, et- si le prêtre voulait montrer en dehors du tem|)lo les plus augustes symboles de notre culte, ou n'hésiterait pas à lui tléclarcr qu'il outrage publi(piement la conscience du protestant ou tlu juif. Mais ces misérables chicanes no valent pas l'honneur d'une réfutation : h^s ' esprits (pii s'en laissent [iréoccuper no sont pas de ceux (|uc je voudrais convaincre. On ne s'cîu tient pas toujours à d'aussi frivoles objections. On se l'ait une arme du dr(»it incontestable de surveillance (|u"a l'Etat sur des associationsdont l'empire |>eut devenir ?» chaque instant l'occasiou d'un danger |)ublic. Est-ce une raison, néanmoins, pour [(lacer les institutions 'de l'Eglise en dehors du droit comtnun? E'Iitat, à chaque instant, éprouve la né- cessité de s'appuyer sur les associations re- ligieuses, et ce serait pour lui utn; cor»dition p.ir lro[i dure rjue j'obligaliofi d'aiipliipiec f[4; DICTIONNAIRE DES ABBAYES. il 14 en touie occuirenco l'ariél do proscription prononcé par les lois révokuionnsires con- tre les congréj^alions, mêiue celles qui ont bien viérite'de la patrie (loi du mois d'août 1792); aussi a-l-il intrctduit peu à peu dans la pra- tique un arbitraire plus favorable à l'exis- tence des associations. QueUiucfois, [mur rassurer les catholiques, on soutient que le gouvernement a le droit de les autoriser toutes; mais le despotisme môme d'une d'une telle faculté n'est-il pas incompatible avec les principes fondamentaux de notre droit polititjue ? D'autres alors, avec une apparence de raison, soutiendront qu'il est plus te'gal, dans la rij^oureuse acception du terme, de s'auloriser contre les congrégations des lois révolutionnaires, qui n'étaient pourtant qu'un prélude à la destruction du catholi- cisme; et comme si cette terrible légalité ne suffisait [las, on trouvera des tribunaux qui ronsi-ntiront à comprendre, dans les limites de l'autorité dictatoriale dont une loi de cir- constance a investi le gouvernement à ren- contre des associations politiques, les asso- ciations religieuses dont l'origine et l'inten- tion sont tellement dilférentes. L'Etat, môme en favorisant certaines congrégations, ne peut donc leur garantir la sécurité dont elles ont besoin, puisqu'il n'a pour les pro- téger (]u'un arbitraire contestable, et qu'au moindre caprice il peut se tourner contre elles. Chaque pas que la société fait dans la voie du droit commun est pour elle un pro- grès. Peu à peu les réserves partielles seront letranchées comme les étan,;op.s d'un édillcc qui s'achève. Apparemment, alors, les con- grégations, instruments nécessaires du ca- tholicisme, ne seront pas rangées parmi les causes de désordre |)0ur lesquelles le droit commun, c'est d'être interdites. Ainsi donc, pour résoudre la question fpii nous occupe da/îs un sens favorable au ca- tliolicisme, il ne sera pas nécessaire d'en- trer dans rinlelligence de ses institutions, et tout esprit éclairé et loyal sera forcé de concéder l'exercice, ou immédiat ou Irùs- prochain, du droit d'association religieuse, comme une conséquence des principes de notre constitution. Si l'on demande ensuite au calholi(|ue en quoi réside l'utilité suprême d(i la vie reli- gieuse, il ne doit pas invo(pi(!r d'autres ré- gies que celles i|ui découlent du fond ii.ôme de la religion. La prière est-elle ctVcctive? (iagne-telle en force par l'union de ceux nui jirient? La chute et la rédemption sont-elles collectives? La solidarité des hommes de- vant Dieu peut-elle être mise en doute? Si ces bases de notre foi sont concédées, per- sonne na plus le droit de demander à qu( pro|»riétaires, et l'Eglise recourir i la mendicité volontaire comme à une res- a)urce désormais cssentieJle. f}no\s que soient les ju-éjugé^s (\on\ les or- dres mendiants sont l'objet, j'ose alîîrmer, saiis crainte d'être démenti |)ar ceux qui ont étudié de [>rès la matière, que l'houmie souf- fre moins de la misère dans les contrées ca- tholiques où les institutions monastiques du xiir siècle n'ont reçu aucune atteinte. Le sort du pauvre est beaucoup plus tolérabîe en Italie que partout ailhiurs; il en était de même de rEs|)agne avant les dernières ré- volutions. Pour savoir h quel degré la misère peut parvenir, je l'ai déjà dit, il faut passer dans les lies Britanniques. XVIL — De la fainéantise catholique. Il me semble que je no puis aller plus avant sans dire quelques mots des préjugés universellement réjandus sur les effets pro- duits parce qu'on appelle la fainéantise des moines et de la population des pays où le monachisme domine. On oppose communé- ment l'activité industrielle et comnu'rçanto des pays prolestants à l'inaction des |)ays catholiques, et beaucoup d'esprits restent sous l'empire des conséquences qu'on tire de ce contraste. C'est de la Hollande convertie au protes- tantisme (pie part le grand mouvement co- Innial et commercial du xvir siècle. La Hol- lande, à son tour, n'est éclipsée que par l'Angleterre, ()roteslante comme elle; dans cette dernière contrée, il semble que la se- mence lie la réforme fasse pousser les mil- lions. Si vous voyagez en Suisse, l'activité succédant à l'indolence, l'aisance (}ui rem- place la pauvreté, vous avertissent, dit on, que vous passez d'un canton catholique dans un canton protestant. L'Espagne aussi était autrefois couverte do manufactures floris- santes; mais elle s'est volontairement privée de cette source de richesses (luand le fana- tisme a chassé de la Péninsule hîs poj)ula- lions musulmanes. L'exi)ulsion des |)rotcs- tants sous Louis XIV a été un signal do ruine pour l'industrie dont Coll.iert avait doté la France. Il résulterait de ces observations, si elles étaient exactes, (pie toute croyance serait favorable h l'industrie, excepté la croyance calholi(iu(î. .Mais le contraste qu'on a cherché à établir sous ce rapport entre les catholiques et les protestants est plus spécieux que réel. Quand on veut s'alTranchir du joug des généralités trompeuses, on doit, dans cette (juestion comme dans toutes les autres, se rendre un couq)te exact des conditions spé- ciales dans lcs(|uelles se sont trouvés chafjue pays et chaque siècle. Avec cette sin\pic précaution, on voit bientôt s'écrouler tout l'échafaudage des ac- cusations intentées au catholicisme. lùi Es- pagne, deux causes ont tari la soui'ce du travail : d'abord le juéjugé noldliaire, ensuite l'or du nouveau-monde. \}nc nation créée j)ar la guerre devait s'en tenir à réi)ée et laisser dédaigneusement le travail manuel aux vaincus. A peine le peuple espagnol était- il maître de son leiriloire qu'une car- rière immense s'ouvrit à son activité par la 1149 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1150 découverte de l'Aïuérique. Les simples sol- dais y devinrent des londateurs d'empire. L'illusion de l'or acheva l'impression d'or- gueil produite par la conquête. Avec l'iné- puisable abondance des métaux précieux, on crut avoir conquis une source de richesses ))ien supérieure h celle que produit si péni- blement l'industrie. L'espagnol se sentit dès lors deux fois jilus gentilhomme qu'aupara- vant, et comme la grandeur de la carrière répondait à celle de ses idées, ils ne se res- souvint que du conseil du poète : Tu regerc imperio populos, Hispane, mémento. Quand on parle de l'Italie actuelle, on oublie ce qu'elle a été à une époque oij certes l'influence du catholicisme comptait pour quelque chose. Au xiV siècle, les éléments destructeurs qui depuis ont perdu l'Italie, l'incrédulité, la corruption des mœurs et le machiavélisme, exerçaient déjà leurs rava- ges, mais l'influence" en était encore com- battue par les efforts de la religion. Tant que la lutte fut égale, la nation italienne, di^jà douée de tant de supériorités, fut la jiremière du monde en fait de commerce et d'industrie. Cette prépondérance cessa avec celle de l'Eglise : l'Italie dévolue à la servi- tude devint la proie des mauvais gouverne- ments et des mauvaises lois. C'est une sou- veraine injustice que d'imputer au catholi- cisme la décadence d'un paysoCi son influence a seule été salutaire. Quant à la France, les désastreuses consé- quences que la révocation de l'édit de Nantes a produites sont trop réelles pour qu'il soit nécessaire de les exagérer, comme on le fait si souvent. Parce que de nombreuses colo- nies d'ouvriers protestants, fuyant la persé- cution religieuse, portèrent dans des pays étranf,'ers des manufactures dont la France avait été jusque-là exclusivement en [)0S3es- sion, est-ce à dire pour cela que l'industrie française ait été anéantie? Déprimée pen- dant les malheurs de la lin du règne de Louis XIV% on la vit au contraire se relever dans le xvnr siècle, dès que les circonstances devinrent favorables. Co ne furer)t donc pas tous les ouvriers qui s'expatrièrent, mais seulement une |)artie des ouvriers, et si l'é- migration porta principalement sur l'inilus- Irie, c'est (ju'entre les protestants français ceux qui vivaient du travail de leurs mains devaient éprouver moins de répugnance à 'juiller le sol de la patrie. L artisan est no- made do sa nature : il em[)Orle avec lui toute sa richesse; quoique nous ne proscrivions plus persfmne, m; Ncmons-nous i»as encore des ouvriers partout l'univers? Ainsi donc, il n'est nullement prouvé que l'industrie soit [)lutùt prcjteslanle que catho- lique Nous devons f)Ourlant convenir rpi'il exislf,', [)ar rappcjrt \\ l'activilé matérielle, une dilb-rcnce assez grandcj entre les pays soumis \\ l'irdbjonce de chacune de ces reli- gions. On remarque plus de quiétude, moins d animalion fébrile dans l(;s contrées ( alho-, liq'ics. N'oyez, par exemple, l'Anglo- Amé- ricain protestant entre l'Espagnol du Mexi- que et le Français du Canada. Tandis que l'un, au milieu de ses immenses domaines, mêle son indolence héréditaire à celle des tribus imliennes, et que l'autre, trappeur au fond des bois ou gentilhomme dans son ma- noir, s'enchante lui-même avec un souvenir de la vieille France, la lave protestante se propage incessamment, consumant sur son passage les forêts et les tribus indigènes, cette lave , foyer d'une activité inquiète et insatiable, que l'amour du lucre alimente et que le besoin de jouir n'éteint pas. Voilà ce qui excite l'admiration de nos économistes aux dépens des catholiques du Nouveau-Monde. Ils trouvent aussi à établir un contraste qui nous est défavorable entre la quiétude française et l'activité dont l'An- gleterre donne le spectacle. Avec une popu- lation bien supérieure, nous livrons à l'in- dustrie beaucoup moins de bras en France qu'en Angleterre; dans nos entreprises com- merciales nous manquons presque toujours d'ambition et de hardiesse; le nombre est considérable chez nous de ceux qui se ren- ferment sans regret dans la jouissance d'une fortune médiocre. Et pourtant je suis loin de croire qu'il y ait un si grand mal à cette quiétude catho- lique qui continue de nous dominer. Déjà nous nous apercevons qu'en cas de crise européenne nos habitudes casanières, la difficulté que nous éprouvons à nous lancer dans les spéculations lointaines, tant qu'il nous reste une place au foyer de la patrie, cette indifférence à la richesse , cet amour si naturel de la médiocrité nous ménagent une sécurité dont l'Angleterre ne peut jouir. Cette considération a plus qu'une impor- tance transitoire. Que le lecteur nous par- donne, si nous nous aventurons un instant dans les perspectives de l'avenir. La progression actuelle de l'industrie a quel(|uc chose d'insensé, quand on la pour- suit jusipjo dans ses dernières conséquences. De manière ou d'autre il faudra bien qu'un j(jur l'espèce humaine se calme et se conten- te ; quand toutes les nations, par exemple, seront en état de fabri(|uer des tissus dans des proportions infinies comme les Anglais, les métiers cesseront de battre. La démora- lisation (pii résulte du travail des manufac- tures [xéoccupe tous les esprits honnêtes; or, il est déjà {)rouvé qu'en restreignant ce travail dans les bornes prescrites par l'hu- manité, on limite l'industrie. Enlin, des ré- clamations éuergi(pies sélèvent contre les effets d(! la concuirence ; on ne pourra met- tre un terme au mal ipii existe qu'en ralon- lissanl l'activité industrielle. Qu(ji cju'il arri- ve, la lièvre; actuelle tie p(;ut être envisagée comme une loi j)ermanenle de l'huma- nité. Quand on s'est livré h ces réiloxions, on commence à dégager des tiMièbres la vérita- ble loi du Irav.iil, et on s'aperçoit (pi'ello est éciite dans les livres saints. C'est le travail en soi, et non le lucre [»roduit par le travail, 1151 DlCTIONNAllŒ DES ABBAYES. ii:;2 qui est nécessaire à l'homme ; le travail est, après la prière , la meilleure nourriture do notre Atue. Voulez-vous ceunaîlre le type de l'industrie chrétienne? ce sonl les nailes de saint Paul et des solitaires do la Thé- baïde. Les règles monastiques sont un sujet d'admiration pour le [)hilosoplie chrétien; il y découvre les secrels de la véritable éco- nomie politique : les besoins do l'âme s'y harmonisent à tous les degrés avec l'activité nécessaire au corps. Aussi de semblables modèles ne doivent-ils |)as être considérés comme des essais transitoires conduisant à une organisation plus parfaite. La société, en tout état de cause, et quels que soient ses progrès, a besoin, pour sa direction, du spectacle incessamment renouvelé de la vio religieuse. Or, dans les diverses formes de cette vie celle oij domine la lui de la pauvreté con- vient surtout aux époques d'abondance et de richesse. Après son principal dévelop- pement, au milieu du xiir siècle, les ca- lamités des âges suivants en rendirent l'uti- lité moins évidente. Des contrées déch\ies, comme rEs{)agne ei rilalie, ne sont pas non plus aujourd'hui un théâtre favorable à la grandeur des ordres mendiants ; dans un pays comme le nôtre, on la riolw^ssc toujours croissante rend cependant de plus en plus saignantes les plaies de la misère, ce devra ôtre une expérience |)lus importante encore qu'au XIII' siècle , que celle des ordr<>s duul la pauvreté volontaire est la base. I*uisse Dieu le permettre, cl les hommes s'en mon- trer dignes I XVI IL — Des services que les associations rcliijicicses sont appelées à rendre au dedans du pays. Ce n'est point assez cpic d'avoir ilémonlré eu termes g<''tiér.iux les avantages de l'in- fbjence m(»uasiiipio sur le monde; il faut suivre les ludres dans le déiail dd leur ac- tion et des services directs qu'ils sont appe- lés oraire de leur jeune famille aux hospices, on a trouvé tout siuqde de fermer la porte au repentir, en faisant perdre toute trace des erilants aban- donnés. Ici l'on a supprimé les tours, et ()ar celhj barbare mesure on a poussé, en quel- (pje sorte, à l'infanticide ; là on a voulu dé- router les mères, en trans|»orlant dans des départcinents éloignés les enfants aussitôt après leur déj)Ot h l'hospice. La pauvre mère courhée sous le poids de sa faute, n'a plus même !a consolation do respirer le mùmo 1153 APPENDICE. - ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1154 air que son enfant, el quand, poussée par la ihonle el la misère, elle se décide à s'en sé- parer, elle sait d'avance qu'elle ne le reverra jamais; c'est-à-dire que, d'une admirable inspiration de la charité chrétienne, au nom du perfectionnement administratif, on a fait une œuvre de bourreau. Mais quoi! la société n'est-elle pas res- ponsable, pour la plus grande part, de cet accroissement des fruits du désordre ? Qu'est- ce qui a réduit le mariage à un cérémonial sans enseignement et sans gravité? Où le peuple a-t-il pris les modèles d'une corrup- tion systématique? Qui a mis en question et traité "de chimères les principes sur lesquels se base l'union chrétienne? El ce sont les hommes par lesquels les classes inférieures ont été perverties qui se croient dispensés de toute pitié et de toute justice envers les résultats d'un état des mœurs qu'ils aggra- vent par leur exemple î Tant qu'on ne sera pas remonté à la source même du désordre, on verra s'accroître le nombre des enfants trouvés, et si on les re- jette, si on interdit aux parents la faculté de les reprendre, et à ces malheureuses créatu- res elles-mêmes tout espoir de retrouver leurs parents, ceux qui auront pris part à ces mesures seront coupables devant Dieu de la plus atroce des iniquités. Rendez le christianisme au peuple, par l'éducation, par l'exemple ; favorisez la célébration du mariage chrétien, et la plaie des enfants trouvés cessera de s'étendre. En attendant', gardez-vous d'oublier qu'au sein des hospi- ces la religion a préparé des mères à ces pauvres êtres abandonnés, et , si vous vou- lez enfin jeter pour l'avenir quelques semen- ces d'amélioration, rappplez-vous que celui qui créa en France un asile aux enfants trouvés était aussi l'auteur d'une congréga- tion de missionnaires destinés à porter jus- que dans le fond des chaumières le pain de la parole évangélique (361). J'abrège à dessein tout ce qui concerne l'éducation, et surtout celle des classes aisées. Quant aux classes pauvres, la supériorité des congrégations qui leur donncni l'ensei- gnement est aujourd'hui trop générale- ment reconnue pour qu'il soit nécessaire d'insister sur ce point i)arliculier. 11 suffira (3*)l) En prononç.inl le nom des missionnaires, ra:» pensée se reporte sur l'époque encore rétenle où leur apparition était pour la politique lui sujet d'émotion et de scandale. J'ai quelque droit de parler de ces étranges inquiétudes, car Je les ai docilement partagées. Noiie ignorance deg choses reli(;ieuso8 était telle, sous l.i rest.'xiraliirn , «pjc nous n'hésitions pas à considértM- les congrégations de missionnaires comme une invention du parii de l'ancit'n ré'^ime. On nous aurait fort étonnés alors en nous ra|)pelanl rori;,'ine de ces conj^n^'alions. La philanthropie nous |)ermettait de vénérer dans Vincent de Paul le porc des enlaiils irouvtts : nous aurions lapidé crlui des missionnaires. Dans les variétés de la réprobation presque universelle dont ils étaient rolijcl, il y avait plaee pour. des senti- ments presque catholiques : ceux d'eiilre nous chez lesquels ne s'élail pas ellacée toute lr:)ce d'une éducation chrétienne étaient disposés à piutn- d'une observation que je crois essen- tielle. La plupart de ceux qui ne mettent plus en question le mérite des congrégations consacrées à l'instruction primaire évitent, en quelque sorte, de se rendre compte du motif de leur prééminence. Les uns se con- tentent de profiter du fait en lui-môme, sans pénétrer plus avant dans ses causes ; pour les autres, la supériorité des institu- teurs religieux lient uniquement à ce qu'en adoptant cette profession ils ont abjuré toute ambition, tandis que les instituteurs laï- ques qui se sentent quelque valeur person- nelle n'ont point de cesse qu'ils n'aient re- noncé à des fonctions trop humbles pour leurs espérances. Cette considération est importante, et pourtant elle ne suffirait pas pour expliquer la fécondité des résultats produits par le labeur des instituteurs reli- gieux: la pauvreté volontaire a une grande part dans leur influence; la vie si humble qu'ils mènent, la livrée de l'indigent qu'ils [lortenl , la simplicité de leur existence établissent entre eux et les hommes des rangs inférieurs la syraiîathie et la confiance. Eux seuls, par l'exemple combiné avec les leçons, possèdent le secret de donner l'ins- truction au pauvre sans lui inspirer une ambition dangereuse. Les années qu'il passe dans l'école des frères sont les plus heureuses pour l'enfant des classes indigentes. De rudes épreuves l'attendent au sortir de cette école. On sait les misères et les dangers de l'apprentissage dans les villes; et le zèle de la charité inter- vient pour atténuer les effets de l'égoïsme des maîtres ; mais la plaie est profonde , et réclame des remèdes |)lus efficaces que ceux qui ont été tentés jusqu'à ce jour. Je laisse de côté Vapprentissage des collè- ges : ce sera pour moi le sujet d'une étude spéciale. Traversons encore avec rapidité ces deux crises de toute existence ordinaire, le choix d'une profession et le mariage. Il y a unfan- tôme qui se dresse devant les yeux de tous les pères de famille : c'est l'encombrement des carrières. Combien i)eu se sont demandés ]>ourtanlsi l'absence d'institutions religieu- ses n'avait pas contribué surtout à multi- dre les pauvres curés que de fougueux apôtres ve- naient ainsi troubler dans raccomplissenieiil de leur tâche. Les missions intérieures dans les pays catholi» qucs ont été (ondées sur une connaissance pro- fonde de la nature humaine. Notre esprit a besoin d'exlraonlinairc! el d'imprévu : une p irole que nous cnlendons lous les jours perd sur nous de sa puis- sance ; les mômes ensci;;nements, apportés par une voix nouvelle el au milieu d'un appareil inaccou- tumé, pénétrent dans le cœur le plus en^'ourdi, at- teignent l'àme la plus rebelle. Aussi l'ellet des mis- sions est-il à p(Mi près iirésislible ; le clergé ordi- naire eu recueille les Iriiits.el, quand il sent (|uo l'impression s'en efl'ace, il met son plus solide es- poir dans !<; renouvelJeiiK^nt de ces (grands jours de la prédication. Voila ce (|ue nous avions oublié, OU pliilùt ce (pi'on ne nous av.nt jainai:> appri:*. 115^ DICTIONNAIRE DES ABBAÏES. 1I5G plier les sujols au delà des besoins de rlia- que profession? En lanranl tous les hom- mes sans dictinction au milieu des hasards du monde, on iaii violence à la nature, qui en a créé au moins autant pour ùtre conduits (|ue pour conduire. Il en est de môme du mariage, dans lequel , par l'elTet nécessaire (le notre uniformité sociale, se précipite une foule de oersonnes (piin'en ont pas la voca- tion, qui ne sauront jamais en supporter les charges, et ([ui ne goûteront qu'iuiparfaite- nicnt la conq)ensalion du fardeau. Mais voiin l'homme arrivé à l'âge viril, et qui touche à raccomi)lisseu)ent de sa desti- née. Il a pris le bon parti, il s'est armé du bouclier (le la probité contre les tentations de toute nature, et pourtant combien ses es- ])crances ne seront-elles pas déçues! Les plus sages calculs renversés au moindre souffle, Taudjilion trompée, quoique tempé- rée et l'''gitime, la ruine couimcrciale , les passious malheureuses, la perte que nous ne savons pas sup|)ortcr des Otres (|ui nous sont chers , c'est là l'histoire de tous les liommes, et, dans le monde tel que l'esprit du dernier siècle nous l'a fai;, nous sounues couilauinés à errer sans abri contre les coups de toutes les teul()étes.^^^iIlenlent la religii>ii vii- mer et de les prévenir. Dans l'état actuel des choses, la ré()ression est impuissante et la prévention im|)0ssible. Les n)all'aileurs forment une contre-'-ociété (]ui a ses lois, son langage, son organisation et ses armes. On répugne à augmenter les supplices , el les peines sont ineflicaces. Des esprils gé- néreux ont endirassé la pensée toute cliré- liciine de l'amélioration des condamnés; d'où vient (pi'on semble prêta s'arrêter dans une voie si salutaire? Qui a causé la violence des discussions dont nous avons été récem- ment témoins , et l'incertitude du résultat législatif (pi'elh'S ont produit? Pour mettre lin aux récriminations coniradicloires, aux iiélis réciprO(pies (pi'on se jetait d'un banc à l'autre de la chambre , il n'y avait (pi'un mol à dire. Il a été prononcé, bien tiiuide- menl sans doute; il a passé à litre; (h; pure conversation; on s'est gardé de lui donner une place dans la loi.Clràces soient pourtant rendues à ceux fpii ont eu le courage de le dire! l/amélioraiion des |)risonniers n'esl (pi'une chimère, si la religion n'en esl pas exelusivemenl chargée. El qu'on m' prétende; pas que c'est là une vaine théorie 1 L'expé- lience tentée sur |)lusieurs points de la J-' tance a été couronnée d'un plein succès. On sait ce (pic peut la religion, on a vu la puissance de régénération qui apparlienl surtout aux congrégations religieuses. Elles seules pourront, sur une grande échelle , donner aux délenus des compagnons qui les ramènent au bien, et prévenir le crime par l'éducalion des enfants pervertis. Que man- que-l-il, non pour créer de nouvelles con- grégations, mais sim|)lemenl |)Our dévelop- per celles qui existent? Le courage de les reconnaître. Est-il nécessaire de rappeler ici les maux inévitables et inhérents à la condition même de notre espèce? C'est la vieillesse, si sou- vent isolée ou rojetée ; c'est l'enfance sans appui et sans guide ; c'est l'alfaiblissemenl du corps, le prolongement de la maladie, rinqierfection des sens , la mutilation des UKMubres, la disparition d(! l'intelligence ; c'est la foule des aveugles, des sourds-muets, des aliénés, des invalides de toute es|)èce. On a vu ces malheureux, pendant (juciijues années, livrés aux soins d'une administra- tion mercenaire el sans Dieu , et , après la plus cruelle des expériences , quand les au- tels étaient encore abattus, les rongréga- lions religieuses ont été raj)pelées dans les hospices. Leçon étrange que la philosoj)hio a subie sans mot dire , el dont on n'a pas tiré les consécpiences nécessaires! Comme si le principe qui alimente les vocations el soutient le dévouement des sœurs hospila- lières n'était |»as le môme (jue celui qui fait les congrégations dévouées à la prédication tït à l'enseignement 1 II est vrai que , pour la plupart des hommes , les plaies du corps sont seules apparentes, el (jue celles de l'Ame sont niées. Enfin, i! n'y a pas jus(pi'aux devoirs de la sépulture oij le pi inci|ie île l'association re- ligieuse n'inlervienne avec succès. Uien do |)lus attristant pour (jui survit cpic l'abandon de ceux (|ui viennent de mourir, el ce n'est pas la moindre des consolations ()u'on em- porte en(piittanl la vie que l'attente d'une sépulture digne d'un chrétien. De là ces confréries, ces associations charitables do prières el d'honneurs funèbres, (pii , dans les pays calh(»li([ues,enIourent les obsè(iues du pauvre d'une certaine pompe religieuse. Je me serais abstenu d'en parler toutefois, si les vaines lamenlations du paganisme n'a- vaient été transformées par la rédemption en des sullVag(;s eflicaces. Dans la série (pu; nous venons de par- courir des misères humaines soulagées par la religion, une règle constante s'ajtpliquc à tontes les phases el à tous les détails. Le sentiment vague de l'humanité ne suflit pas pour remédier à de telles blessures ; réduit aux ressources du dévouement individuel, ce sentiment s'évapore ; concentré sous uno forme administrative!, il périt par excès do conliance. On a tenté souvent l'association pliil()sophi(|ue imitée de l'associali'm reli- gieuse, et ces estais se renouvellent encore. llIiT APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1198 QucUjiios personnes croicnl à une cliarilé qui serait à elle-môme sa propre récom- pense. Une telle charité peut avoir des pa- trons et des collecteurs; mais les instru- ments jui manquent, et le dévouement dé- sintéressé lui est iûipossilile; au lieu d'ou- vriers qui se donnent sans réserve à l'ac- complissement de l'entreprise, on n'a que des s[)éculaleurs qui s'efforcent de profiter de l'œuvre pour eux-mêmes. La charité chrétienne, mais laïque, cons- titue un degré intermédiaire. Elle a beau- coup produit de notre temps; elle agit en- core avec une louable ardeur , et je suis loin do la taxer d'impuissance ou de désirer qu'elle s'affaiblisse. S'étant offert comme volontaire dans un temps où. les instruments naturels de la charité avaient été presque tous abolis, le dévouement laïque a vivifié la foi par les œuvres , et la renaissance reli- gieuse n'a pas maintenant d'appui plus so- lide. Il faut donc, non-seulement que les associations laïques se maintiennent, mais encore qu'elles grandissent , et , quel que soit l'avenir que Dieu réserve aux congré- gations régulières, le rôle important que continuera de jouer la charité laïque assurera à l'action du christianisme un puissant auxi- liaire. Mais ces sortes d'associations, étant inspi- rées par la religion, ont conscience d'elles- mêmes ; elles connaissent ia mesure de leur dévouement et de leurs forces. Le superflu d'activité, prélevé par l'homme du monde sur ses occupations et ses devoirs , est loin de suffire, et c'est dans de rares exceptions seulement qu'il arrive au laïque do pouvoir se donner sans réserve à la charité. Au-dessus de l'action laïque se place celle du clergé séculier. Celui-ci pourtant ne suf- fit pas encore à sa lâche. Il est rare que ses membres puissent se dévouer à des œuvres spéciales; au contraire, leur mérite princi- pal , c'est la diversité môme des devoirs qu'ils remplissent. A tous les degrés , l'évô- (juc, le curé, le prêtre de paroisse ont une mission générale, et qui, chaque jour, h cha- (pje heure, change de direction et d'objet. Pour suivre sans distraction l'accomplisse- incnt d'une pensée , pour grouper autour d'un obstacle une activité collective et sans cesse renouvelée , l'Kglise l'a toujours pro- clamé, les congrégations, les ordres sont né- cessaires. XIX. — De l'iilililé scientifique des associa- lions religieuses. Kn rassemblant les preuves de l'utilité pratique des a!-sociations religieuses, nous n'avons envisagé (jue le souiagemenl des misères de l'Iiomine, et nous avons laissé de (ùté ce (pji l'élève et léclaire. La culture de rintelligetice, le [)rogrès scionliliipjfjdrtivenl |)Ourlant beaucoup aux ordres religieux, l'^si-cerpu; sur ces points leur mission serait achevée ? Pour répondre h celte question d'une ma- nière satislaisanle , élnblissons d'abord une distinction entre les sciences mnlliémati|ncs ou naturelles et le reste des connaissances humaines. Si l'on en juge par ce qui s'est ()assé depuis que les c(.>ngrégalions religieu- ses ont disparu, il faul croire que le progrès des sciences appelées exactes n'est point su- bordonné au développement de l'esprit d'as- sociation. On peut, ce me semble, s'expli- quer d'une manière satisfaisante le motif do cette anomalie ; je dis anomalie , car l'asso- ciation est le plus puissant levier de l'acti- vité humaine. Le progrès des sciences se démontre par des résultats matériels; une fois constaté, il sert d'échelon à un autre progrès. La con- naissance de tous les faits antérieurs, le ras- semblement des autorités anciennes no jouent, dans celte sorte de travaux, qu'un rôle secondaire. On part de ce qui tombe sous les sens pour détruire une autre choso é'galement manifeste et palpable. Chaque fait observé est aussi distinct , aussi indivi- duel que la main même qui l'a produit. Le flambeau passe aisément d'nn savant à l'au- tre sans qu'il soit nécessaire qu'un lien plus étroit concentre les efforts des travail- leurs. Les sciences qu'on appelle historiques ont un tout autre caractère que les sciences réputées exactes par excellence. L'art de constater matériellement les faits n'est pour elles qu'une préparation: ces faits ne sont rien par eux-mêmes , indépendamment de leur signification morale. L'étude intérieure de l'homme se réfléchit à chaque instant dans l'histoire pour en éclaircir les mystè- res, et l'horamesuccessif étudié par l'histoire explique à son tour quelques-unes des ob- scurités de l'homme intérieur. Les docu- nients qui conservent les souvenirs de l'hu- manité tondent sans cesse à disparaître , parce qu'ils [lortent sur des faits dont la ré- novation identique n'a pas lieu comme dans les œuvres constantes de la nature. Cette diversité infinie engendre d'immenses dif- ficultés de travail : pour que l'histoire fruc- tifie, il faut unilé d'action dans le rassem- blement des faits, unilé d'opinion dans le jugement qu'on en lire. La subonlinalion des agents à une direction comiiiunc, la di- vision d'un mémo labeur entre un nombre d'ouvriers proportionné h l'étendue de la lâche, sont donc les conditions premières do tout grand travail liisloricpie. Toutes les entreprises (h; ce genre qui à une grande exactitude joignent des propor- tions considérables ont été l'ouvrage des cor|)oralions religieuses. L.^ seulement on a pu trouver, dans l(!s instrunuînls dont on faisait usag(!, assez d'abiiégalion peisonneîle, assez de (léla(;henu'nt des jouissances de la renommée; cl, en échange de ces sacrifices, 1(.'S congrégations seules ont pu garantir au dévouement scicnlifi(pie la sécurité sans la- (juelle on a (pioNpie droit de le considérer comme une dangereuse! illusion. Ici les faits parlent plus haut (pu; les rai- sonnements : la révolution, en (h'iruisant l'ordre de S;iinl-I(enoit, a arrêté net les grands recueils de noire iiisloire. De ces ou- 1159 DICTIONNAIRE DES ABD.VYES. IICO vragos, les uns, tels que le Gallià christiatw, les AniHiles ordinis ^ancti Bencdicti, les let- tres (les Papes, n'ont point été re()ris; les autres ont ùié aroles : à Dieu ne [)laise que j'assimile la conduite de là France à celle d'une puissance rivale 1 Au delà du détroit, le zèle religieux se subor- donne presque toujours aux intérêts d'une politique peu chrétienne. Un tel rôle serait indigne du catholicisme et ne conviendrait j)as à la France : autre chose est ledevoirdo la politique, autre chose est l'inspiration souveraine de la religion. Notre vraie destinée n'en est pas moins une destinée catlj»tli(]ue. Ea cause française a été en Eur0f>e une cause juste ; si les autres peuples jouissent aujourd'hui de l'indépendance nationale, ils le doivent à ce (jue la France, la première, a abaissé les prétentions impériales devant sa propre indépendance. Le Saint-Siège l'a secomlée dans celte cnlrcprise, et leur al- liance est ancienne. Ce n'est pas qu'à diverses époques nous n'ayons rôvé (]ueli|ue chose de |)lus gigan- tescjue aux yeux des hommes. Mais (jue ce- lui qui sortait des bornes de la grandeur na- tiimale se soit appelé Philippe le Hel, Fran- çois 1", Fouis XIV ou Napoléon, toujours l'événement a été le même. Conquérants, nous sommes vaincus et notre Ilot passe vite; défenseurs du sol, nous avons des re- tours contre les flots môme qui nous sur- montent. Ainsi les conquêtes inglérielles nous sont interdites, otnolre limite est {)roche; mais l'inlluence morale nous assure la revanche, cl nous ne l'exerçons jamais si [ileinement que quand nos intérêts se confondent avec ceux de la religion. 11 sutlit à la France do se montrer au dehors couverte des armes (lu catholicisme, pour éveiller partout ce (ju'il y a d'instincts généreux dans l'humanité. Ce vieux renom qui date do Charlemagne et des croisades n'a jamais été elTacé par nos boutades de niachiavélis'nc. En ce sens, nous sommes toujours les fils des croisés : mot d'urjo vérité profonde, mais trop élevé peut-être pour être compris par ceux qui ne s'élèvent pas. La révolution, dans ce qu'elle avait do l)lus généreux, avait voulu continuer nolro ancic'n rôle au nom d'autres idées et sous une nouvelle bannière. Quand le pays gé- missait sous la lyrannie des faclions, or' proclamait à Paris rallranchissement do l'humanité. Quehpies-uns croyaient sincè- rement semer la liberté, mais il ne leva cpio la conquôle. Si ses triomphes furent éclatants, les sui- tes en furent terribles et le sont encore, plus que nous ne consentons h le reconnaî- IICI APPENDICE.— ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 1162 Ire. J'admire parfois nos Chrétiens ; on di- rait que la religion respecte chez eux, sans y pénétrer, le domaine des illusions politi- ques. Ils se refusent à reconnaître les inévi- tables conséquences d'un passé qui nous opprime. Nous avons laissé en notre nom fouler toutes les nations, tromper tous les cœurs généreux qui s'unissaient à notre cause. Nous nous sommes presque consolés d'être tyrannisés, en tyrannisant les autres peuples : et maintenant nous exigeons qu'on se confie à notre parole, qu'on croie à une modération exemplaire de notre part. Ce- pendant il suQit d'un mot imprudent pour réveiller les préventions dont nous avons justement été l'objet : au moindre symp- tôme, les coalitions se reforment contre la France. Il ne faut pas pourtant nous faire illu- sion : quand nous comptons sur la propa- gande révolutionnaire, nous nous appuyons sur un roseau brisé. Tandis que le retour des passions anarchiques nous menace au dedans, nous n'avons pour agir au dehors qu'un vain épouvantai! ou des séductions qui n'opèrent plus sur les gens de bien. Les moyens dont nous nous servons pour occu- per de nous sont misérables : ils nous créent une sorte d'auxiliaires dont il faut rougir. Les imaginations flétries par nos romans, les têtes tournées par nos prédications poli- tiques ne constituent plus dans les pays étrangers qu'une minorité à laquelle n'ap- partiennent ni la décision, ni la vertu, ni l'in- fluence ; et s'il nous est encore donné d'en- tretenir l'agilalion dans quelques foyers restreints, on l'a vu dernièrement en Suisse, nous avons l'art d'énerver ceux que nous endoctrinons. Pour nous consoler de cette humiliante décadence, tournerons-nous le regard vers les pays où la conquête, qui nous est per- mise, se montre justiliée par l'intérêt géné- ral de l'humanité? Là, c'est encore ce qu'on appelle la France nouvelle, la France révo- lutionnaire, la France philosophique, qui crée nos embarras et retarde le jtrogrès de notre domination. Aux yeux des Arabes , à qui nous nous croyons tellement supérieurs, 1 absence de religion nous dégrade : incapa- bles jusqu'ici de créer la contiance et d'im- poser le respect, nous portons en nous-mê- mes des principes de laiblosse et do ruine ; nos agents nous compromettent et les con- cussionnaires nous dévorent. Tel était le tableau, presque sans excep- tion et sans nuance, qu'offrait naguère l'Al- gérie. L'aurore d'un mtnlleur avenir a com- mencé pour ce pays. La religion y a pris pied, et, rpjoiqueses (trogrès y soient entra- vés (lar mille obstacb.-s, depuis que le siège de saint Augustin s'est relevé, depuis rpie les anges de la charité ont foulé cette terre et (pie la congrégation des Trappistes, h peine tolérée dans la mère-patrie, a été ap- pelée pour donner à la colonisation une im- pulsion et un modèle, nous ne sommes ()bj.s sur le sol de l'Afrique une horde turbulente et destinée à disparaître : il nous sera donné Dk.TIONN. DfalS .\BbtVF.S. d'y fonder un établissement durable, parce que, bon gré mal gré, le catholicisme s'est glissé dans les plis de notre manteau. En général, toutes les fois que nous cher- chons à former au loin des établissements français, l'impétuosité, l'inconstance et le désordre amènent à notre suite la ruine ou le marasme. La pensée hardie et sérieuse 3ui conçoit les grandes expéditions et les irige, l'esprit de suite qui en consolide les résultats, nous sont, pour ainsi dire, étran- gers. Là où nous nous contentons de paraî- tre, nous ne portons trop souvent qu'une spéculation stupide à force de mauvaise foi. Au centre de la nation , il règne encore une pudeur publique, quoique énervée et décroissante. Les caractères sans moralité se soutiennent en s'appuyant les uns sur les autres, comme les niasures d'une vieille cité; à distance, au contraire (et ceux qui ont voyagé loin en ont pu faire comme moi l'expérience], le naturel se décompose , ou plutôt il se montre dans son effrayante nu- dité. Le crédit moral de la nation se trouve ainsi compromis sans cesse par des indivi- dus indignes de porter le nom de Fran- çais. L'étrange faiblesse qui consume la géné- ration actuelle ne se montre nulle part plus clairement que dans les pays étrangers : je ne parle plus ici de ceux dont le fonds gan- grené se révèle par des actions déshonoran- tes. L'expatriation n'est pas moins fatale aux natures étiolées, comme il y en a tant dans la meilleure part de notre nation. Le moin- dre obstacle les abat, le moindre dérange- ment dans leurs habitudes les déconcerte. Tout change pour nous dès que c'est l'action religieuse qui nous représente : à côté de ces nommes qui ne peuvent supporter ni les variations de climat, ni la modification des mœurs, il faut voir les saintes filles qu'une vocation paisible a attirées dans la retraite , et qu'un ordre de la religion jette tout à coup au milieu des tempêtes et sur des ri- vages dont le nom même leur était naguère inconnu. Leur fermeté est si sereine, leur courage si simple, leur abnégation si pleine d'une céleste joie, qu'on oublie presque de les admirer. Dans leur modestie comme dans leur dé- vouement, ces natures dont Dieu s'est em- paré ont quelque chose d'inébranlable. En quelque lieu (ju'elles se trouvent, l'obéis- sance est le secret de leur force, et il n'est pas de conjoncture si difficile dont elles no sachentsortir avec intelligence et résolution. Ce qui convient selon les lieux et les peu- ples, la mesure de l'action religieuse, l'ap- préciation des circonstances dans Icsfjuelles il est à (tropos d'y substituer une interven- tion purement humaine, ce (pli touche les Cdiurs, ce qui anéantit les défiances, ce qui funde un cré.lil durable, toutes choses enfin (pii no pourraient être, selon le monde, (ju'un prodige d'habileté, découlent i)()ur ces Ames (pjo la grAce habite du simple ac- conijflissement de leur mission. J7 1163 DICTiONNAmE DES ABBAYFS. 1tC4 Cependant de ces cœurs dévoués h la re- ligion déborde aussi le plus pur amour de la France : le nom de la patrie qu'elles chéris- sent, les filles de saint Vincent de Pau! le font retentir au chevet des malades qu'elles consolent : il se môle aux bénédictions dont elles sont l'objet; elles le répètent sans cesse, elles le font aimer aux enfants qu'on leur confie et qui les entourent comme au- tant de mères célestes. Une tolérance mer- veilleuse règne dans les écoles que les Laza- ristes dirigent h Srayrne et à Constanlino- ple : j'y ai vu des enfants de toutes les com- munions chrétiennes, des juifs, et jusqu'à des musulmans. On y respecte les scrupules d'une conscience môme égarée, et les en- fants sont rendus h leurs parents sans qu'une tentative contraire aux v(cux qu'ils ont ex- primés ail trompé leur confiance. Ainsi s'in- iiltre partout le ros|)ect du christianisme et l'altacnemcnt pour la France. Si plus tard des complicalions politiques nous amènent sur ces rivages, on y recueillera le fruit do cette semence évangélique, et les obstacles s'aplaniront devant nous. Tels sont les agents que le catholicisme réi>and partout et qu'il se charge d'inspirer eu notre faveur. La diplomatie la plus sub- tile, la plus active, la plus dispendieuse, n'arriverait pas à des résultats comparables : des hommes qui osent à peine se montrer au {;;rand jour dans l'atmosphère hostile de nos cités, occupent à l'étranger l'avant-garde do l'inlluence française. D'od vient, me dira- l-on |)eut-ôtre, cjue ces faits sont si peu con- nus? Les touristes abondent aujourd'hui dans l'Orient : leurs récits ne devraient-ils jias redresser l'opinion de la métropole, si défavorable aux congrégations religieuses? Mais d'abord les touristes d'ordinaire s'in- quièlent peu de ces affaires de sacristie et de couvent, et, si parfois ils les honorent d'un regard, leur ûuie est si bien cuirassée par la bonne éducation dont ils sont rede- vables à l'eprit public de la France, que toute impression favorable aux intérêts religieux y glisse sans laisser do trace. On appelait dernièrement à Constantinople sur les établissements des Lazaristes l'atten- tion d'un assez grand personnage (jui s'y trouvait en passant : on lui rapportait, à l'appui de ces observations, des anecdotes pleines de charme et d'intérôt que je vou- drais bien moi-môme avoir le temps de ra- conter à mes lecteurs. « Tout cela est bien, répondit le personnage en secouant la lôte, mais il y a des Jésuites là-dessous 1 » il faut rendre au gouvernement actuel la justice (jue, depuis queli|ues années et sauf à se mettre en contradiction avec ce qui so passe cl l'intérieur, il a cessé de méconnaître l'importance de nos établissements religieux dans le Levant, et qu'il les a hautement fa- vorisés ; mais il n'en a pas été toujours de môme : à ()lusieurs reprises le gouvernement français a fait violence aux traditions de la politique chrétienne. C'en était fait de la sympathie «pii nous rattache les (lopulations catholiques du Liban, si les ordres religieux n'avaient pris en main notre propre cause. Au moment où l'armée d'Ibrahim-Pacha était forcée d'abandonner la Syrie, on vit les re- ligieux du mont Carmel recueillir les osse- ments des Français tués lors de la campagne de Napoléon dans ces contrées et les trans- porter solennellement.dans leur église. C'é- tait faire voir aux Chrétiens de la Syrie que tôt ou tard ils retrouveraient dans la France leur protectrice naturelle. L'etfet de cetlô démonstration fut considérable, et dès ce moment le crédit moral des Français com- mença h se rétablir. Et pourtant |)«rmi ces moines on ne comptait |)as un Français. Le spectacle que le Levant vient de nous donner, nous le retrouvons par tout le monde. Le dernier des empires qui ait résisté à la pré[>ondérance européenne vient enfin do succomber dans une lutte inégale. La Chine est ouverte aux Anglais, et nous assistons au début d'un inévitable asservissement. Au premier aspect, tous les avantages de celle révolution semblent assurés à nos éternels rivaux. A côté d'eux et le lendemain de leur trioinphe, quelle prétention pourrions-nous faire valoir? Qu'est-ce qui peut nous conci- lier la sympathie ou le respect des Chinois, à nous qui, jusqu'à présent, n'avons entre- tenu avec eux que des rapports commerciaux sans importance ? Heureusement pour nous la religion a devancé le commerce et la di- plomatie. Nos anciens missionnaires ont semé une moisson qu'il nous appartient do re- cueillir. L'action vraiment chrétienne des Jésuites de la Chine est aujourd'hui pleine- ment justifiée par rhéroi(pje fidélité des fa- milles qu'ils avaient converties. Au milieu de persécutions sanglantes qui rappellent les premières épreuves do notre religion, le flambeau de la foi n'a cessé de se transmctlro d'une génération à l'autre. En dépit de craintes trop légitimes, les Chrétiens se ras- semblent, à la voix des nouveaux mission- naires, dans les anciennes églises et souvent autour des restes vénérés de leurs apôtres. Que le jour delà tolérance luise enfin, et l'on verra par toute la Chine se montrer des agrégations considérables que les bienfaits du catholicisme ont initiée:» à l'amour de la France. 11 y a vingt ans nous n'étions rien dans l'océan Pacifique. A peine si quehjues ba- leiniers, chassés des mers polaires par la disparition des grands cétacés, s'aventuraient au milieu de la Polynésie , mal accueillis partout et partout devancés par les envahis- sements religieux et commerciaux de la race anglo-saxonne. Aujourd'hui les mêmes mers sont devenues le théâtre de notre rivalité avec la Grande-Bretagne. Si nous y trouvons des adversaires intraitables, nous y avons aussi des amis dévoués. Avec de la constance et de l'habileté, il est évident que nous en- trerons en partage du prostrés do l'influence européenne en ces contrées; mais si jamais il en résulte pour nous des avantages poli- tifjueset un accroissement de richesses, nous souviendrons-nous alors que ce sont les missionnaires catholi(pies qui, la croix à ta 1165 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. 1166 main, nous ont ouvert un raonde nouveau? Nous en possédions un l)ien plus fécond dans les solitudes de l'Amérique du Nord. Depuis la baio d'Hudson jusqu'au golfe du Mexique, à travers les grands lacs et les fleuves immenses, des hommes aventureux, et infatigables nous avaient ouvert le che- min. Là, les missionnaires partagaient la couche du chasseur : leurs courses poéti- ques , leurs prédications, l'amour qu'ils avaient su inspirer aux populations indien- nes, l'alliance que la reli^^ion avait scellée entre les tribus errantes et les Chrétiens de l'Europe, tout ce tableau d'un empire que nous avons perdu, une plume éloquente entre toutes l'a gravé trop profondément dans l'imagination des Français pour que j'essaye d'en raviver les couleurs. Quand J'illustre voyageur recueillait ainsi les mé- lancoliques souvenirs de notre puissance et de nos bienfaits, il semblait qu'il avait dû entendre les derniers échos de la reconnais- sance américaine; et cependant, après un intervalle de près d'un siècle, le souvenir en survit encore. Au delà des montagnes Rocheuses, les missionnaires jésuites ont rassemblé autour de la croix les descendants des Indiens évangélisés autrefois par la France. A mesure que la race européenne prend possession du continent américain d'un Océan à l'autre, à travers les forêts, sur le courant des fleuves, des Canadiens, toujours Français de langue et de cœur, font entendre les refrains de la vieille patrie auxquels répondent les Indiens par les can- tiques que les religieux français ont appris à leurs pères. On nous raconte les progrès de l'esprit d'indépendance dans les pays que nous avons autrefois possédés; on nous dit qu'une nouvelle France peut y renaître, et qu'un jour sans doute, depuis l'embouchure du Saint-Laurent jusqu'à celle de l'Orcgon, un empire s'étendra dont !a langue, les cou- tumes et les sympathies seront françaises. Si cet avenir se réalise, quel aura été le lien mystérieux entre lesanciennes colonies et le jeune empire? La religion surtout, la religion presque seule. Ainsi des prêtres français auront été encore une fois les agents d'un retour à des traditions presque éteintes et dont les prévisions delà poliluiue la plus aventureuse n'auraient pu embrasser l'es- pérance. En ra|)pelant ainsi quelques-unes des mis- sions catlioiiipios et françaises, je touche à peine quelques points d'un inépuisable sujet. Une [tluiiie habile en a présenté le tableau complet dans \h résumé i\ni reniplil le nu- méro d'avril dernier dos Annales de la Pro- pafjalion de la Foi. Tous It-s catholiques ont «lu le lire dans ce Recueil, car tous s'asso- cient à l'œuvre admirable rpii a ranimé les progrès de notre communion dans lernonrie. En contemplant la rapidité aviic la(piclle s'est réalisée In pensée dont Di(;ii, |)our confon- dre notre orgueil, avait dé[)0sé le germe dans l'Arae d'une fiauvre fille de Lvon, ntjiis nousflemandon» cequ'aiiraientditïes grands ])Olitiqucs, s'ils avaientélé instruits de l'exis- tence de l'œuvre, à l'heure où l'on en recueil- lait les premières contributions. Et pour- tant, en contraste avec les plans fastueux pour lesquels. on se montre souvent si inu- tilement prodigue, la cause catholique s'est vue tout a coup dotée d'un revenu qui, ré- pandu en tous lieux par des mains dévouées, sans détournements, sans gaspillage, fait naître des fruits d'une pureté et d'une abon- dance sans égales. Le monde appartient désormais au chris- tianisme, et c'est comme agent de l'Evangile que la société européenne a le droit d'ex- ploiter à son profit les conquêtes de la reli- gion. Si elle anéantit les peuples au lieu de les incorporer à son empire, si elle les ré- duit à une condition aussi mauvaise que celle de leur indépendance ou pire encore, elle contrevient au pacte tacite, mais sacré, sur lequel repose son droit de souveraineté universelle. L'esclavage des noirs constitue la violation la {)lus flagrante de ce contrat. Je n'examine point ici les causes qui ont pu le justifier dans l'origine, et je ne me dissimule aucun des obstacles qui en entra- vent l'abolition. Il a fallu près de dix-huit siècles pour etîacer dans l'Europe elle-même les derniers vestiges de l'a servitude des blancs, et le servage, qui a conduit notre race de l'esclavage à la liberté, subsiste en- core dans un pays qui se dit européen. Faut- il nous étonner après cela de ce que l'affran- chissement des nègres marche si lentement dans un monde nouveau et sous des in- fluences de climat et de société si diffé- rentes? Nous n'en sommes pas moins coupables, quand nous nous arrêtons volontairement dans l'accomplissement de cette tâche, ou quand nous en contestons la nécessité. Que ceux qui nous y ont devancés aient agi par intérêt ou par imprudence, il est toujours fâcheux pour nous que le zèle religieux, libre d'agir dans les gouvernements séparés du catholicisme, ail été entravé ou inactif au sein de la communion romaine. Entrant dans la (-arrière après les abolitionistes pro- testants, nous ne pourrons nous justifier .du retard qu'en surpassant nos devanciers, c'est- à-dire en faisant marcher du môme nas, chez les nègres, les progrès de la liberté et ceux de l'amélioration intellectuelle et morale. Des missionnaires anabaptistes ont ressaisi, dans le fond des bois, des nègres, que l'in- dépendance avait enivrés comme un poison. On vante leurs succè.s ; on nous représente comme florissants et laborieux les villages qu'ils gouvernent; mais avec la division in- finie des sectes protestantes et l'esprit d'ex- clusion qui les distingue, comment attendre d'elles une action qui prenne un caractère de généralité? Les congrégations catholi- fpies, animées d'un es()iil spécial et néan- moins subordonnées h un vaste ensemble, sont seules capables d'imprimer h des tenta- tives isolées le cachet d'une préparation uni- verselle. Mais ici la .société politique nous barre en- core une fois le passage. Dans nos colonies, 1167 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. fl6S les prêtres n'agissent que sous le bon plaisir des propriétaires d'esclaves; dans la métro- pole, les convictions religieuses ne sont pas assez fortes pour provoquer une manifesta- tion d'autorité qui oblige les colonies h souf- frir l'action du sacerdoce sur les esclaves. Si une congrégation se formait dans ce but, elle rencontrerait au dedans les obstacles ordinaires, et verrait [)eut-6lre au dehors son action formellement interdite. Ainsi se prolongera pour nos établissements colo- jiiaux une torpeur funeste jusqu'au jour do la révolte ou de la conquête. Ici, je cesse de m'adresser aux hommes qui mettent au-dessus de tout les intérêts religieux : pour qui s'est donné la peine d'é- tudier les ressources actuelles de la France et le rôle qu'elle est appelée à jouer dans l'avenir, esl-il possible de concevoir rien d'insensé comme la conduite de ceux qui, au cœur même de notre pays, ont organisé la guerre contre le catholicisme, et surtout contre la réalisation du principe do l'asso- ciation religieuse? On parle de la cause nationale; on s'effraye de je ne sais quel fantôme des envahisse- ments de la cour de Rome; on confond à dessein les préjugés gallicans avec les con- victions françaises ; mais il n'y a rien de moins national que la politique qui a pris le catholicisme pour point de mire de ses atta- ques. Savez-vous ce qui arriverait si la pas- sion qu'on nr)urrit contre notre cause par- venait à rompre les faibles digues nui la retiennent et à entraîner l'Etat à la dérive? Tous les progrès que nous avons faits au dehors depuis dix ans, et qui sont le fruit du mouvement religieux, tous ceux que nous entrevoyons dans un avenir plus ou moins proche, feraient place h une déca- dence immédiate. La vie tpi'on aurait inter- rompue au pied do l'arbre abandonnerait bientôt ses rejetons éloignés. Et pourquoi cette marche rétrograde? pourquoi cette ruine? Pour cou)plairo aux gens d'esprit qui veulent réj^ner seuls et aux gens cor- rompus (jui craignent la censure religieuse; pour rassurer ceux aux intérêts, aux pas- sions, à la vanité destjuels il ne convient ])as qu'il y ait dans le pays un sacerdoce grave, nombreux, actif, prééminent par les mœurs, les œuvres et la science. En vérité, pour conniver à une telle conjuration, il faudrait que nous devinssions nous-mêmes insensés, et, grâce à Dieu, nous ne le som- mes pas. Il y a quatre-vingts ans, les mêmes pas- sions qu'aujourd'hui s'agitaient, les mômes clameurs se faisaient entendre. On exaltait aussi les droits de la nation, on s'élevait contre l'asservissement religieux, et, afin de ruiner plus sûrement la puissance que l'esprit d'association assure h l'Eglise, on avait dirigé les altacjues contre celui des ordres «qui, def)uis trois siècles, occupe l'a- vant-gardo du catholicisme. A celte époque, les libertés publiques étaient inconnues; l'opprimé était sans ressources contre les e;itreprises du pouvoir; l'opinion, dépour- vue de guide et d'expériencft, obéissait à l'impulsion de la calomnie : la victime se tut, et l'iniquité fut consommée. En môme temps, une infamie non moins grande s'accomplissait dans l'ordre politi- que : le même gouvernement qui frappai! les Jésuites abandonnait honteusement le Canada à l'Angleterre. La guerre aux Jésuites avait déjà ruiné l'inlluence française dans la Chine: on perdait alors une terre où la re- ligion n'avait pas agi d'une manière moins eflicace dans l'intérêt de notre patrie; les gens d'esprit, qui déjà voulaient régner seuls, et qui, en conséquenc*, sa ipant l'éditice re- ligieux, n'ayant en lôte que l'intérêt de leur vanité, ne se souciaient aucunement ni do nos progrès en Chine, ni de nos frères de la Nouvelle-France : un roi dégradé par la dé- bauche avait pour complice de ses lâchetés politiques la société qui lui avait donné sa corruption ; des coups, inspirés par le même esf)ril et dirigés par les mêmes mains, fra|i- pèrent en même temps la cause nationale et la cause catholique. XXI. — Des bases quil faudrait donner à la reconstitution légale des associations re- ligieuses. Mon sujet n'est point épuisé : j'ai tâché de faire voir pourquoi il faudrait nue les ordres fussent reconstitués ; j'aurais a nion- trer maintenant sur quelles bases ils devront l'être. Mais comment suffire à celte nouvelle tâche? Ce serait d'ailleurs un soin préma- turé; nous disputons à une foule ameutée, h une majorité prévenue, le princif»e même des associations religieuses, et nous croi- rions dès à présent nécessaire de réglemen- ter une existence qu'on veut proscrire au nom de la loi, de l'inlérôt national, de l'es- ])rit du siècle, en un mot de tout ce qui sé- duit des imaginations échautfées et sans ex- périence? Il est certain que nous avons le temps d'y penser. I) ailleurs, j'ai déjà lieu de craindre d'avoir accumulé dans cet écrit trop de considéra- lions et de preuves. J'avais tant de préven- tions à combattre; les arguments s'offraient en foule; j'aurais voulu prévoir toutes les objections et n'en laisser aucune sans ré- ponse, et cependant il fallait hAler le pas et se garder de donner à une polémique des pro[)ortions démesurées. La tâche était trop forte, et je n'ai pu éviter sans doute ni le désordre do la composition ni l'encombre- ment des idées. Cependant, pour l'acquit de ma conscience, je dois laisser la preuve que je n'ai reculé devant aucune des consé(|uences naturelle- ment enchaînées aux propositions que j'ai soutenues. L'existence solide et durable des ordres ne peut guère se concevoir sans la propriété ecclésiastique, et cette propriété est l'objet de préjugés violents. Je désire qu'ils soient sincères. On déclame surtout contre les inconvénients atlacbés aux biens de mainmorte, et cela dans un pays où les propriétés foncières des communes, repré- sentant un capital énorme ù l'état de main- ll<>9 APPENDICE. — ASSOCIATIONS RELIGIEUSES. H70 morte, sont livrées, pour la pluplart, à l'in- curie d'administrateurs égoïstes et inexpé- rimentés. Au moins les biens des ordres étaient-ils gouvernés avec un soin et une intelligence admirables. Un terrain bien cultivé profite à l'intérêt commun, quels que soient les bénéfices du propriétaire. Quand on parcourait l'ancienne France, Ja heilo culture indiquait partout la pro- priété ecclésiastique. On conçoit qu'à côté des terres de la noblesse, dévastées par les intendants, et des fonds roturiers, ruinés par l'impôt, la prospérité des biens de moi- nes ait excité l'envie, et qu'un beau jour le f)eiiple ait voulu chercher dans les flancs de a poule aux œufs d'or le secret de sa ri- chesse. Mais la France d'aujourd'hui ne res- semble plus à celle du xviii' siècle. L'égalité des charges a étendu sur tout le pays le ni- veau de la prospérité. Le capital foncier s'est accru dans d énormes proportions. On pourrait créer des revenus considérables i)Our les ordres, sans que la progression de la propriété laïque en reçût une atteinte sensible. D'ailleurs, n'y a-t-il pas en France des terrains dont personne n'ose entreprendre l'amélioration, des pentes dénudées sur les montagnes, des marais insalubres dans les plaines? La propriété laïque recule avec raison devant les sacrifices qu'ici le reboi- sement, là le dessèchement rendraient né- cessaires; elle est trop divisée, trop pressée de consacrer ses bénéfices aux jouissances de la vie. D'un autre côté, les charges du gouvernement toujours croissantes lai inter- diront pour longtemps encore d'aussi énor- mes entreprises. Serait-ce un si grand dan- ger que d'abandonner aux congrégations re- ligieuses ces domaines qui, à proprement parler, n'ont pas de maîtres, parce que per- sonne n'y consent à assumer les charges de la propriété? Les congrégations ont des qua- lités que n'aura jamais un propriétaire laï- que. Elles sont patientes, elles sont sobres, elles convertissent facilement en améliora- lions la plus grande partie des bénéfices. Dans les vastes exploitations que pouriaient entreprendre les associations religieuses , le pauvre trouverait sa nourriture, le culti- vateur puiserait des leçons ; au bout de quel- ques générations d'un labeur constant, on verrait comme aux siècles, ou les disciples de saint Benoît défrichèrent la France, do belles forêts, des [)âturages fertiles rempla- cer des déserts (jui allligeut maintenant nos regards sur tant de points de notre terri- toire. Alors sans doute on serait exposé à voir renaître les princi[)nux inconvénients de la grande [)ropriété ccclésiflsti(jue : elle excite- rait l'envie, elle amènerait la corruption ou tout au moins la mollessf;. Mais la prudence du législateur y auiait pourvu : les terres, concédées seulement à litre d"em|)li)'tliéos(!, feraient retour à l'Etal au bout d'un lernio prévu; les domaines, reconcpiis sur la na- ture, se morcelleraient entre les mains laï- (jufcs, et les ordres, rclremnés à la source do la pauvreté, marcheraient à de nouvelles conquêtes agricoles. Mais je sens que j'ai trop raison pour qu'on ne m'accuse pas de rêver. CONCLUSION. Le but de ce travail a été de faire préva- loir, contre les préventions de l'époque, le principe de l'association religieuse. Quand on envisage la situation actuelle, on ne rencontre que le chaos. L'anarchie existe dans l'application des lois. On associe la tolérance à la proscription. Au milieu des actes contradictoires dont nous sommes cha- que jour témoins, rien de constant n'appa- raît que la prétention du gouvernement à juger souverainement, et en plein arbitraire, des circonstances qui lui permettent d'auto- riser et de celles qui lui commandent d'in- terdire. Ce qu'on approuve hors de France, on le condamne dans l'intérieurdupays. A Cons- tantinople un Capucin est chapelain de l'ambassade ; à Paris la police pourra l'arrê- ter pour avoir porté publiquement un cos- tume illégal. La plus étrange bigarrure existe dans la manière dont on applique, se- lon les lieux et selon les hommes, les lois qui proscrivent les ordres religieux. A vingt lieues de distance, c'est quelquefois la paix ou la guerre pour la môme institution. L'anarchie est encore plus forte dans les esprits. On trouve bon quieux et savants Bénédictins dont nous ne saurons jamais bénir digneiuent la mémoire. La France était déjà le royaume irês-chr^- tien. L'Eglise traitait avec "honneur sa fille fltn^e, et chargeait Rome chrétienne de lui envoyer un de ses (ils, formé à l'école d'un illustre saint, pour guider et ratîVrmir ses pas dans les sentiers de la vérité et de la vertu. Les bienfaits des premiers disciples de saint Benoît sur notre sol ne sont point as- sez connus. On n'a point assez remarqué la force de cet ordre dans son principe, la fé- condité de ses produits et les fruits immen- ses (pj'il porta. En même temps qu'ils dé- frichaient un sol inculte, ces moines corri- geaient les mœurs barbares de nos aïeux, et secondant merveilleusement le mouvement des peuples occidentaux vers le centre do l'unité catholique, ils préparaient de loin l'empire de Charlemagne. Après ie règne de ce monarque, suscité du ciel pour coor- donner ensemble les peuples européens, et entraîner d'un bras vigoureux dans une voie régulière le mouvement progressif de la société chrétienne, leur gloire s'éclipse en un instant. Enrichis par la munificence du grand empereur, ils s'endorment dans l'abondance des biens de la terre. L'arbre bénédictin, obscurci par les vapeurs du siè- cle, perd sa vigueur primitive. Alors sa sévo se communique à d'autres branches sorties de cette tige féconde. Cluny, abbaye célè- bre entre toutes les autres, devient sur la terre iidèle des (laules le nouveau champ où il va reileurir. C'est aussi une nouvelle source mystérieuse, d'où coulent les eaux vivitiantes qui doivent ramener la fertilité sur les terres de l'Eglise ; d'elle sortirent les saints Bernon, les saints Otlon, saint Hu- gue, saint Mayel, saint Odilon, Pierre le Vénérable, et cette foule d'hommes illus- tres par leur savoir et leur haute sagesse, qui rap|)elèrent la sainteté dans les cloîtres, et furent souvent les arbitres salutaires des destinées* des |)euples et des rois. Toutes les congrégations renommées de l'Italie et des Gaules avaient adopté les règles de Cluny, devenu, au sein du moyen âge, le foyer central de la piété, de la science et des vertus sublimes. Les princes, les cardinaux, les souverains revêtaient l'habit de simples (562) Ceiiic du chrUtianisme. 1177 APPENDICE. — GAULE MONASTIQUE. 1178 moines dans les nombreuses maisons que comptait ce saint ordre en Italie, en France, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre. De Ciuny sortirent trois illustres Papes, j)armi lesquels se trouve l'immortel saint Grén'oire VII. Au XII' siècle, une autre réforme suc- céda h celle de Cluny, dont la grandeur s'était à son tour affaissée sous le poids des richesses et de la puissance. La congréga- tion des Bénédictins de Molesme, sous la direction du pieux Robert, était devenue la pépinière d'un nouvel ordre plus vaste et plus fécond. Cîteauxen fut le premier asile. Au nom d^ Cîleaux, je vois se dresser la gr.inde ornhre de saint Bernard, qui prit dans ce lieu l'habit monastique ; de Ber- nard, l'illuslre abbé de Clairvauî, dont la voix entraînante fonda cent soixante mo- nastères, et oui régna sur son é[)oque par l'éloquence, la science, la charité et le gé- nie clirétien élevé à sa plus haute puissance. Bernard était né au château de Fontaines, ]irès Dijon. La France, parmi toutes ses gloires religieuses, n'en connaît point de plus belle, Je plus pure, que celle d'avoir donné le jour à cet homme extraordinaire, l'exemple le plus éclatant peut-être de l'as- cen(Jant que [)euvent obtenir sur les cœurs l'éloquence et la vertu. Plus tard enfin, d'autres temps, d'autres mœurs amenèrent encore d'autres réformes. Les Bénédictins français de la congrégation de Saint-.Maur, dignes héritiers des premiers disciples de saint Benoît, brillèrent durant nosderniers siècles, par la science surtout, et par ces éludes |>atientes , laborieuses, dont les gigantesques produits effrayent no- tre imagination. A une époque où se fon- daient des académies, cù l'érudition deve- nait moins rare, on les vit marcher tou- jours à la tête du mouvement intellectuel des i)cu[)les. Ils formèrent alors le patriciat des lettres, comme autrefois en des âges d'igno- rance ils en avaient été les sauveurs et les gardiens. « Rappeler Ruinart , Lobineau, Calmet, Tassin, I.ami d'Achéry, Marlène, Mabillon, Monlfaucon, c'est, dit Chateau- briand, rappeler des [)rodiges de science. » Ainsi tour h tour prédicateurs de la foi dans les Gaules, étoiles brillantes au milieu des fteuples et des siècles de ténèbres ou de barbarie, défricheurs de nos forêts, conser- vateurs des trésors de la littérature antique, enfin guides aimables et travailleurs avan- cés dans Il'S routes ardues de la science, les enfants de saint Benoît, sous divers noms, sous différentes formes, a[)paraissent tou- jours sur notre sol envelopj)és d'un vête- ment d'honneur et d(! gloire, (iont nos lèvres reconnaissantes doivent baiser les bords. Les transforinations , les réformes succ(!ssives que nous venons de ra()[)eler accusent, il est vrai, quelques désordres, qucdqucs /ibusqui en ternissent l'éclat. Mais ce mal n'est (\[i<>, passager. Retrempé dans une nouvelle sfmrce, le vêtement sacré en sort plus pur et plus brillant, comme le soleil sort plus éclatant des épais nuages qui avaient un instant voilé sa lumière. Ces transforma- tions, ces réformes sont d'ailleurs comme une loi naturelle de tout ce qui existe ici- bas, où rien de ce que l'homme a créé n'est entièrement stable. « Les ordres religieux qui se succèdent sur la terre permanente de l'Eglise, dit sagement un écrivain moderne, sont assujettis, dans le cours de leur déve- loppement, aux lois qui président à toutes les existences de la nature. Semences fai- bles et imperce[)tibles h leur origine, ces institutions croissent, fleurissent et fructi- fient ; puis elles décroissent, se décolorent et tombent. Mais elles ont produit un fruit qui contient la semence d'une germination nouvelle, et qui sort vigoureux de son en- veloppe usée pour reproduire son intarissa- J)le espèce (363). » Les autres grandes familles religieuses qui sont venues tour à tour embellir et fé- conder les vastes champs de l'Eglise, ont aussi prospéré à l'envi sur notre sol , et chacune, dans sa sphère d'action, le fertili- sait par sa bénigne et salutaire influence. Les Chartreux, les Préraontrés labouraient nos landes, défrichaient nos déserts , et par leurs sublimes contemplations attiraient la rosée du ciel sur cette même terre, déjà toute baignée de leurs sueurs. Plus tard, au xiir siècle, quand Jésus-Christ, comme dit un éloquent écrivain, « regarda ses pieds et ses mains percés pour nous, et de ce regard d'amour naquirent deux hommes: saint Do- minique et saint François d'Assise (3G'i-), » la France revendiqua aussitôt sa large part dans cette nouvelle effusion de l'esprit, en qui seule est l'immortalité. Elle lui fut octroyée libéralement. Notre-Dame de Prouille, à l'entrée du Languedoc, Saint-Romain de 'i'oulouse, sont les premiers monastères de l'ordre dominicain , de cet ordre qui devait brillerde tant d'éclat au milieu de nous, dans les écoles, dans les chaires des universités et des églises. Quant aux enfants de saint François, sous les noms de Cordeliers, do Récollets, ils rem[)lissaient nos villes, nos campagnes. Il est peu de cités en France où l'on ne retrouve encore dans quel(^ue fau- bourg la rue ou l'église des Capucins, des Cordeliers, pieux souvenirs de ces bons re- ligieux, les meilleurs amis des pauvres, les consolateurs de leur misère ; (^ui, mendiants eux-mêmes, découvraient dans leur pau- vreté le secret de répanarce qu'il aura aperçu quelcjucs frelons •ourdor.riant dans leurs branches, ou décou- vert une chenille qui ram[)e sur leur tronc ? Que prouvaient-ils ces abus? Que ces mo- nastères étaient habités par des hommes; cl que la faible humanité, dans le flux et re- flux de ses passions, est toujours tôt ou tarti troul)lée par quelques désordres. On a at»«&i reproché aux moines leuis richesses. Mais se rappel le-t-on l)ien quelles en étaient les sources? Elles n'étaient autres ([uo celles de la charité, ouvertes |)ar un saint et légi- time désir d'expiation, de puiilication et de félicité éternelle pour soi ou pour les siens. Lorsqu'un Chrétien, du consentement de sa femme, de ses enfants, donnait eti pure et perpétuelle aumône, pour le remède de son âme (365], quehiue portion de son bien, à l'abbaye bien-aimée, sous les voûtes de la- quelle il avait élu sa séfiulture , l'abbayo devait-elle fièrement fermer la main, el re- fuser la pieuse oH'rando du fidèle? Lors- qu'aux approches de la dernière heure, la réparation des injustices el le remords, dans des cœurs chargés de crinjes, ouvraient ces tnètnes sources de libéralités el do largesses, étaient-ils bien coupables ces religieux (jui, en échange de quehjues dons terrestres, leur rendaient des pruTCS, et célébraient pour eux le divin sacrilice à rpielquo autel fondé |)ar leur aumône? On avaii foi et con- fiance alors dans les prières des amis de Dieu, des hommes do la solitude. Voilà l'ourquoi, dans son testament, le possesseur {7>C>;i) « Oc assensu 11X01 is me;»'... (iiionim niro'Uin, dcdi in piirani ci iicri'Liu.iiii cl. cmosMiani. , jiro d'un fief, outre la part de ses héritiers natu- rels qui perpétuaient son nom sur 1« terre, faisait aussi celle de quelques églises ou abbayes, autres filles, autres fils, qu'il avail aimés, protégés, et (jui devaient, par leurs suffrages, assurer ou hâter son entrée dans les cieux. Dans ces fréquents rapports des hommes du monde et des hommes du cloî- tre, durant leur vie et après leur mort, il y a des harmonies graves, touchantes, que l'on n'a point assez appréciées. Le culte des tombeaux y brille de toute sa beauté, do toute sa splendeur : par ces fondations do messes quotidiennes , d'anniversaires à perpé- tuité, dont sont remplies nos chartes de do- nation au moyen âge, on prévenait sagemenl l'oubli de ses amis , de ses proches , si prorapt, hélas 1 à se glisser dans l'iSme la i)lus tendre, la plus aimante; le Chrétien s'endormait avec moins d'eifroi dans sa tombe, creusée à l'ombre du cloître, où de- vait retentir pour lui chaque jour l'hymno de la prière, et non loin de l'autel où pour lui cha(jue matin devait s'immoler un Dieu. Reprocherdonc aux moines leurs richesses, c'est faire un crime à la piété de s'être montrée charitable c'est insulter au culte sacré des morts. Sur l'admirable côte de Gênes, seméo aujourd'hui encore de chapelles, d'oratoires, vivait jadis un saint ermite vénéré dans toute la contrée.... Une simple grotte avait d'abord été toute sa demeure. Ce pieux solitaire j coulait ses jours partagés entre la prière el d'utiles conseils donnés à ceux qui venaient le visiter. S"il sortait parfois de sa pauvre cellule, c'était toujours pour remplir quel- (jue ollice de charité. Or, il advint que les habitants des lieux voisins, voulant lui don- ner quelques marques louchantes de leur vénération, s'en venaient déposer dans sa grotte des fruits el des Heurs. L'un d'entro eux, (dus libéral, lui céda même un coin do terre attenant à l'ermitage. Puis, les dons so multipliant, l'ermitage fut lui-même agrandi, décoré ; il so transforma enfin par degrés en une jolie maisonnette; dont l'aspect do loin charmait les yeux. Le voyageur, le j.èlerin y recevaient la plus gracieuse hos|)italité, el tiuand on félicitait l'hôte de ces lieux sur 1 agrément de son petit domaine , « Cette maison, ce jardin, répondait-il, c'est la main charitable de mes frères nui l'a bâtie, qui l'a ))lanté ; en retour ils ontuemandé les prières de l'ermite. Daigne, mon Dieu, les exau- cer ! » Et le pèlerin, le voyageur s'en retour- naient le cœur ému : aucun d'eux n'eût ja- mais songé à faire un crime au bon solitaire de l'innocente aisance de son nouveau ma- noir. Qu'est-il donc advenu? La fin du dernier siècle a vu détruire parmi nous ces sources de la charité. Les fidèles ne vont plus orner de fruits el de fleurs la demeure des («auvres de Jésus-Christ. Laissez du moins le pauvre ermite vivre en paix dans sâ grotte, et quand il en sort pour soulager une infortune, n'al- rcmedio .inini:e me.T, etc., etc., » Formules ordi- ii.iiKS Kkb cliuitcs (i>! doiiaiioii au utoyeii âge. m\ lez point, en la couvrant de pierres, obs- truer la route de ses bienfaits. Malgré les obstacles semés encore de toutes parts, mais qui tendent ce|)endant à s'aplanir, un grand travail religieux se fait aujourd'hui sur no- tre terre de France. A côté de l'égoisrae, de Tindividiialisme, ces deux plaies si fatales de noire société, s'élèvent de nobles et gé- néreuses natures qui ont faim et soif de dé- vouement, de paix et d'union fraternelle. Il leur faut des asiles d'innocence, de prières et de pieux labeurs. La Providence qui com- prend leur désir, ne veut point qu'il demeure stérile. Elle vient donc en aide h ces âmes d'élite, et inspire à quelques-unes d'elles plus fortement trempées, la volonté de ré- veiller les ombres des grandes familles mo- nastiques, trop longtemps endormies parmi nous. Et dans quel temps la France eut-elle plus besoin des ordres religieux? Quel plus beau rôle qu'à notre époque lui fut départi? Lorsque de toutes parts l'industrie matérielle, les intérêts du temps absorbent l'intelligence des hommes, les réveiller de leur indiffé- rence et les tourner vers les pensées éter- nelles, s'interposer par la prière ardente entre le ciel offensé et la terre ingrate et coupable, offrir à Dieu une âme pure et dé- gagée de toute affection terrestre, en expia- tion des crimes qui souillent nptre sol, voilà le côté le plus sublime de leur mission. D'au- tre part, entretenir le feu sacré de la foi, en instruisant les hommes selon les lois de l'é- ternelle sagesse, et conduisant la jeunesse dans les droits sentiers de la vertu, s adonner aux études profondes pour relier ensemble et faire servir à la défense de la vérité les vastes lambeaux de science que les mains profanes de nos demi-savants recueillent et laissent se perdre stériles ; enfin, par la pau- vreté, la chasteté, l'obéissance, ces trois puis- sants leviers de la vie religieuse, confondre le luxe inouï du siècle et ses goûts effrénés de volupté, d'indépendance, voilà la tâche que le ciel leur commande au milieu de nous. Le clergé séculier, on l'a bien dit des fois, ne peut seul sullire à cet immense rôle ; trop peu nombreux, et absorbé par les dé- tails journaliers de l'administration spiri- tuelle, il a()pelle à son aide d'utiles auxiliai- res, f.es milices saintes du cloître s'efforcent de répondre à sa voix. Mêlées dans ses rangs, elles sauront encore combattre vaillamment, comme ces nobles fils de familles, qu'on voit s'enrôler volontairement dans les rangs de nos armées, et qui, libres de tous grades, de toutes charges, les secondent dignement dans le chemin de la victoire. Le bel esprit de notre siècle, habile en sa défense, se retranche derrière un argument »i>écieux, h l'abri duquel il se croit invulné- APPENDICE. — GAULE MONASTIQUE. rable. Traitant 1 i\M es fils comme il traite la mère, il parle des ordres re'igieux comme il parle de l'Eglise : « Ils ont fait leur temps, s'écrie-t^il , les moines sont une machine usée qui n'a plus de ressorts ; si l'on en veut encore, qu'on les taille du moins à la me- sure de nos besoins, de nos usages. » Quel- ques esprits plus sages, se laissant prendre à ces paroles et dédaignant les anciens or- dres, en appellent de nouveaux, plus appro- priés aux mœurs de notre é|)oque. Hé quoil ces ordres vénérables, approuv('S par l'E- glise, ne pourraient-ils participer en quelque sorte à sa perpétuité, et en modifiant, suivant les âges, leur discipline, s'adapter, comme elle, à tous les temps et à tons les lieux ? Nous avons vu plus haut, par l'exemple des trois formations successives de l'ordre béné- dictin, comment se perpétue un ordre durant une longue suite de siècles, vivant toujours de sa vie propre, malgré les phases diverses de son existence et les besoins nouveaux des époques qu'il traverse. Comme le phénix de la fable, ces créations sublimes recèlent quelquefois en elles le germe «l'une longé- vité merveilleuse. Renaissant de leurs cen- dres, plus belles, plus radieuses, elles tra- versent de nouvelles années, marquées au front d'un sceau divin de jeunesse et d'im- mortalité. S'il était vrai pourtant que notre siècle éprouvât le besoin de quelque ordre nouveau, plus approprié au génie actuel de la Franco, et dont l'influence y serait plus nécessaire, rassurons-nous et prenons confiance ; le bras providentiel qui resta toujours levé sur no- tre sol pour le protéger et le défendre, saura bien encore, comme aux âges criticiues de notre histoire, créer cette nouvelhï milice. Ce bras puissant et si miséricordieux a su plus d'une fois faire surgir sur notre terre fé- conde des fondateurs d'ordres chargés d'une mission spéciale, et d'innombrables enfants rangés volontairement sous leurs lois. Si quelques-uns de ces pieux instituts ont dis- paru, laissant peu de traces visibles do leur i)assage, ils n'en ont pas moins fait ItMir œu- vre, et légué aux siècles futurs de merveil- leux exemples de charité, de paix, de dé- vouement, unis au souvenir de l'ineffable bonté et de la clémence du Dieu sauveur. Toutes ces choses ne périssent point entière- ment. Les souvenirs des saints se per|iéluont bien autrement que ceux des princes, des héros; on a beau les détruire, il reste tou- jours dans les lieux qu'ils ont habités (juchpio pauvre pierre à laquelle l'âme affligée vient confier sa peine, et d'où semblent sortir do célestes voix ([ui la fortifient et la consolent. MaXIML' de M0>iTU0ND. i!83 DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 1184 DES ANGIEINS CÂRTULAIRES. Qui croirait qu'en 18V2, plus de trois cents ans après la réforme, dans un siècle qui se vanle de ses lumières et de son impartialité, à ré|)oque où les notions l)iijliograplii(jues et paléoj4ra[)iiique.s ont atteint pcut-élro leur plus haut déféré de développement, un sa- vant distingué, membre de l'institut et pro- fesseur à la faculté des sciences, ait osé re- nouveler, contre les moines du moyen âge, l'étrange accusation de s"ôtre étudiés à dé- truire, autant qu'il était en leur pouvoir, les manuscrits qui contenaient les chefs- d'œuvre de la littérature grecque et latine? Eh hienl cotte ac<;usation a été formulée, n)0tivéo tant bien que mal et dévelop[)ée par M. Lil)ri, dans la Revue des Deux-Mondes du 15 avril dcrtiier. Quoique l'opinion géné- rale soit plus (jue suflisante pour faire reje- ter un paradoxe aussi étrange, nous nous proposons d'en examiner plus tard la valeur û l'aide des témoignages historiques. En allendant, nous aurions été curieux de con- naître le sentiment du savant critique, rela- tivement à l'influence que les moines ont exercée sur l'histoire de leur pays. Son si- lence h ce sujet doil-il être considéré comme une reconnaissance tacite? Nous nous plai- sons à le croire. On chercherait vainement, en effet, ailleurs nue dans les récils rédigés ])ar des moines, les annales de la France depuis Hugues Capet jusqu'à Charles V. Durant cette longue période, les documents ecclésiastiques sont encore les plus propres h faire connaître les mœurs, les usages, les coutumes, les points de séparation et les rapports mutuels des diverses classes, les conditions multiples des terres et des ler- sonnes ; en un mot, les innombrables dé- tails do ce qu'on pourrait appeler l'histoire intime ou privée. C'est (pie, môme en s'oc- cui)ant exclusivement de leurs pro|)res affai- res, les cou vents et les chapitres préi>araient d'avance, et sans s'en douter, des matériaux jirécieux )>our les éludes historiques. Nous allons essayer de le prouver, en définissant la nature et en signalant l'utilité des anciens cartulaires. Un carlulaire, chartarium ou charlularium, est, h proprement parler, un recueil de char- tes. Ce mot, dans son acceptation générale, a donc pu être appli(|ué à des collections de diplômes royaux, de titres nobiliaires ou d'actes administratifs ; il existe, en effet, un cartulaire de Philippe-Auguste, un cartu- laire des comtes de Champagne, des cartu- laires de Blois, d'Angers, etc. Mais lo sens le plus ordinaire du mot est celui d'un re- gistre contenant, dans un certain ordre, les privilèges et les litres do propriété d'un (3f)6) Lie n'AcHERT, Spicilcg.y édil., in-fo!., l. H, p. Î'JI, r57. chapitre, d'une abbaye, d'un prieuré, d'une communauté religieuse quelconque. Dom Mabillon distingue trois sortes do cartulaires : le cartulaire historicpie, le car- tulaire authentique, et celui qui, n'ayant aucune prétention h la science ni aucun ca- ractère d'authenticité, est une simple col- lection de copies de chartes. Dans les cartu- laires historiques, on trouve un certain nom- bre d'actes chronologiquement classés et reliés entre eux par un récit plus ou moins développé, auquel ils servent, pour ainsi dire, de pièces justificatives. Au nombre des cartulaires de ce genre, D. Mabillon a placé ceux de Saint-Bénigne do Dijon et de Saint- Uiquier en Ponthieu. Mais dans ces docu- ments les chartes sont si peu nombreuses et le récit a une telle étendue, cju'on les a tou- jours considérés comme de vérital)les chro- nicjues et depuis longtemps publiés comme telles (36G.) Les véritables modèles du cartu- laire historique sont celui de Foiquin, lo plus ancien que l'on connaisse jiiscju'à ce jour, et celui de saint Clément de Pescara, au royaume de Naples, comfiosé dans la se- conde moitié du xn' siècle par le moine Jean Bérard. Nous n'insisterons pas sur ce dernier, qui est imjuimé depuis longtemps (367), et dont les savants ont souvent fait usage. Le carlulaire de FoI(|uin a paru récem- ment dans la Collection des documents iné- dits sur l'histoire de France^ publiés par or- dre du roi et par les soins du ministre de l'instruction publique. Il tire son nom du moine qui en fut l'auteur. Foiquin ap|)arle- nail à une illustre famille de la Lorraine. Sa mère se nommait Thiédale et son père Foi- quin. Celui-ci était fils d'Odwin, dont le père nommé aussi Odwin, était frère de saint Fohpiin, évô(jue de Térouenne, et fils d'Er- mentrude et de Jérôme. Ce Jérôme, trisaïeul du moine chroniqueur, était l'oncle de saint Adalard, abl)é deCorbie, et le fils de Char- les-Martel. Foiquin embrassa la règle de Saint-Benoît, h Saint-Omer, dans l'abbaye de Saint-Bertin, l'an 9V8. Ce lut treize ans après que, par ordre de l'abbé, il composa son cartulaire, qui renferme l'histoire de Saint- Berlin, depuis sa fondation, en 6^8, jusqu'à l'annéi! DGl . Son travail fut continué jusqu'en 1U5 par Simon, abbé de Saint-Berlin, et par deux religieux anonymes de la même ab- baye, jusqu'à l'année 1187. Le cartulaire de Saint-Berlin renferme donc, en 372 pages in-i", une histoire de cette célèbre abbaye pendant aVO années. Les co|>ies de chartes y sont au nond)re de 12?», dont 8 appartiennent au vil' siècle, 12 au vin', 26 au ii', une seule (")(»7) DuciiESNE, Ilitt. de France, l. 111, p. 554. D'AtiiKUT, Spkihtf., l. Il, p. 9iy. iISS APPENDICE. — ANCIENS CARTULAIUES. 1180 au 1% 15 au x\' et G2 au xn'.Ces actes ne sont pas sans importance; mais l'intérêt du re- cueil réside principalement dans les récits par lesquels ils sont liés entre eux. Ces ré- cits fournissent quelques variantes curieuses pour l'histoire générale de la France, d'u- tiles matériaux pour l'histoire ecclésiastique du diocèse de Térouenne, enfin de riches et Erécieux détails sur les vicissitudes de l'ab- aye, successivement en butte aux invasions des Normands, aux incendies, à la cupidité des comtes de Flandre, à l'ambition usurpa- trice des abbés de Cluny, aux interminables désordres produits par le relâchement de la discipline et l'oubli des devoirs monastiques. Cette dernière partie du recueil offre un sujet d'études d'autant plus intéressant que les troubles qui agitèrent l'abbaye de Sainl- Bertin sous les faibles successeurs de Char- lemagne se reproduisirent, à peu de chose près, dans tous les grands monastères de l'empire carolingien. Indépendamment de cette collection, à la- quelle le titre de chronique serait mieux ap- proprié que celui de cartulaire, Foiquin et Simon en composèrent une seconde, à l'u- sage des officiers chargés de régir les inté- rêts matériels de l'abbaye. Ce second recueil, qui n'est point parvenu jusqu'à nous, était ce qu'on appelle proprement un cartulaire, c'est-à-dire une pure et simple collection de titres de propriété. Tel est aussi le carac- tère de la plupart des cartulaires qui nous restent. A une époque assez moderne, quel- ques communautés religieuses ont fait col- lationner et parapher à chaque page, ou tout au moins sur la dernière, leur registre de chartes par un notaire public. Les manuscrits revêtus de cette formalité sont ceux que Ma- billon qualitie de cartulaires authentiques. Il n'en cite du reste que deux exemples : le car- tulaire de Lagny, qui est du xv' siècle, et ce- lui de Chelles, qui remonte aucomniencement du x\i'. Ces deux exemples ne suffisent pas, à notre avis, pour prouver que cet usage ail été généralement répandu. On peut les re- garder comme une mesure tout exception- nelle, provoquée par quelque procès impor- tant, dans le(pjel les abbayes de Lagny et de Chelles voulurent établir et [)rotéger leurs droits, sans comprouKîttre, en les déplaçant, l'existence de leurs actes originaux. Elles y parvinrent en faisant revêtir d'un caractère irrécusable d'authenticilé les copies de ces mêmes actes. Mais, nous le répétons, c'est une formalité à latpielle on a eu rareuienl recours, et que nous n'avons remarquée dans aucun des nombreux cartulaires qui ont passé sous nos yeux. . Les cartulaires sont oriiinairement parta- gés en plusieurs sectiuns, mais non d ajirès un système do divisions unilunnes. 'l'anlùt ces sections corrfrsporident aux divers(;s branches de l'aciiniriislration temporelh;, eu sorte que chaque odicier trouve dans un seul rivre tous les actes (pii concerru;nl ses attri- butions : telle était la division iulroduite par Foiquin et Siuion d.ins leur deuxième cartulaire. Tantôt, comme dans une partie du cartulaire de Saint-Père de Chartres, sur le- quel nous reviendrons tout à l'heure, chaque livre renferme les actes de l'administration d'un abbé. Dans beaucoup de cartulaires, on trouve une division qu'on pourrait ap- peler géographique. Par exemple, le grand Pastoral de l'église de Paris, énorme in-folio, conservé maintenant aux archives du royau- me, se compose de vingt-trois livres, qui contiennent les litres de propriétés, les baux à ferme ou à rente, etc., des vingt-trois principales terres que possédait, aux envi- rons de Paris, le chapitre métropolitain. Le petit Pastoral de la même église est divisé d'après un autre principe, dont on retrouve l'application dans un grand nombre de re- cueils du même genre. Les chartes y sont classées d'après le rang ou la dignité des personnes de qui elles émanent. Ainsi il y a un premier livre pour les bulles des Papes, un deuxième pour les diplômes royaux, un troisième pour les chartes des évêques, un quatrième pour celles des comtes et des seigneurs, un cinquième pour les transac- tions avec des particuliers. Enfin il existe des cartulaires dans lesquels on chercherait vainement une apparence d'ordre et de clas- sification. Dans ce nombre, il faut ranger le cartulaire de l'évêque de Paris, conservé en manucrit à la bibliothèque royale, et le car- tulaire de la S;iinte-Trinité-du-Mont , de Rouen, publié enlSiO, à la suite de celui de Saint-Berlin, et dans lequel sur 97 chartes, toutes antérieures à 1091, on en remarque 22 qui sont ou émanées de Guillaume le Conquérant, ou faites en sa présence et sanc- tionnées par son autorité. Dans tous ces recueils, les copies de chartes succèdent l'une à l'autre, sans autre intermédiaire qu'un litre, le plus souvent écrit à l'encre rouge. Presque toujours les copies sont entières; quelquefois cependant elles ont été abrégées. Dans la plupart des chartes que contient le cartulaire de révê(|ue de Paris, il manque les noms des témoins et la date; mais il n'en est aucune dont ou ait retranché une seule clause véritablement importante. Le premier compilateur du car- tulaire laissait ordinairement, d'espace en espace, un ou [)lusi< urs feuillets blancs, sur lesquels on transcrivait dans la suite les ac- lesrpii avaient quelque intérêt. C'est ainsi (pie la plupart des cartulaires connus sont de |)lusieurs mains et d'épcxjues différentes. Nous pourrions à la rigueur nous arrêter ici ; car ce (pii précède suffit, à notre avis, pfjur faire apjjrécier l'utilité historique des cartulaires. La société du moyen Age appa- raît tout entière, avec sa véritable [)hy.siono- mie, ses intérêts; ses passions, ses lois, ses croyances, dans les milliers de pièces origi- nales dont ces précieux recueils renferment les copies. Mais pour mieux faire com|)ren- dro 1(!S riches et luunbreux détails (pi'olfrent ces documents à une observation attentive, nous allons examiiuir à part un de ces cartu- laires, etsignaler rapidement le j)arli (pi'en a tiré un savant acadéîuicien chargé do le mellre au jour. 1087 DICTIONNAIRE DES ADBAYES. 118» En 1835 ou 18%, M. Guizot, alors minis- tre (le l'iiistruclion |)ublique, ayant décidé q-ii'il serait publié une eolleclion des (;arlu- iaires de France, cpnfia la direction de ce vaste travail à M. B, Guérard, membre de l'Académie des inscriptions et belles-Iet- tes et professeur à l'Ecole royale des Char- tres. Les trois premiers volumes de celte collection ont |)aru dans le format in-V en 'JSiO. Dans l'intention de bien établir les avantages qu'on est en droit d'en attendre, l'éditeur a consacré l'introduction du |)re- niier volume à résumer les notions et les éclaircissements fournis par un seul cartu- laire, celui de l'abbaye de Saint-Père de Chartres, qui figure à la tête de la collection, et qui se compose de cint] h six cents char- tes dont l'immense majorité appartient au XI* et au xir siècle. Ce résumé ne ren)plit j)as moins de 282 pages in-'t.". Il est divisé en 17 sections qui forment ensemble 280 paragra|)hes. Les titres des sections donne- ront une idée de l'importance et de l'étendue dos matières traitées dans l'ette remarquable inlroduciion. Les voici dans leur ordre : Topographie. — Des biens. — De la pro- priété. — Des personnes. — Arts et Métiers. ■ — Offices. — Des notns de personnes. — Jns- titutious. — Droits féodaux et redevances féodales. — Mesures. — Monnaies. — Va- leur et produit des terres. — Mœurs et usa- ges. — Faits divers. — Actes — De rab- baye de Saint-Père. — Plan de l'édition (368). Ne pouvant songer à donner une analyse complète d'un travail aussi considérable , nous nous bornerons à en indiquer les points les plus saillants. Il est une foule de mots dont on croitcon- iiaîlre la signification précise, pan;e qu'on ne peut lire l'histoire sans les rencontrer fré(|ucmmeiit sous ses yeux; mais on se fait souvent d'étranges illusions, qui ne dispa- raissent (pie devant un examen attentif des pièces originales. En lisant dans les prolé- gomènes du cartulaire de Saint-Père les dé- tinilions du domaine, de la terre salique, du bénéfice, du fief, des vassaux et vavassaux, des hôles et des colliberls, on ne peut s'em- pêcher de reconnaître cpi'on n'avait encore, sur la condition des terres et des personnes au moyen cige.quedes idées bien vagues et l)icn inreilaines. L'amélioration successive (le la condition de l'esclave est ex[ili(juée par M. (iuérard d'une manière aussi neuve (pie satisfaisante. Suivant lui, ou plutôt (l"a|»rès les documents cités par lui, l'escla- vage pro|)rement dit régna durant toute l'antiquité et jus(praprès la destruction de l'emiiire romain par les barbares. Depuis cette épO(iue justjue vers la l\n du règne de Charles le Chauve, un adoucissement con- sidérable, dû principalement aux etforts et à l'intluence (le l'Eglise, s'introduisit dans la condition de l'esclave et constitua la ser- vitude. Enfin, i)cndant les désordres qui si- gnalèrent le règnedes derniers descendants do Cliarlemagne, « désordres d'oii sortit triomphant le régime féodal, le serf soutint contre son maître la lutle soutenue par lo vassal contre son seigneur, et par les sei- gneurs contre le roi. Le succès fut le même de part et d'autre ; l'usurpation des lenures serviles accompagna celle des tenures libé- rales, et l'appropriation territoriale ayant eu lieu partout, dans le bas comme dans le haut de la société, il fut aussi dilTicile de dépos- séder le serf de sa manse qu'un seigneur de son bénéfice. Dès ce moment, la servitude fut transformée en servage, le serf ayant retiré sa {)ersonne et son champ des mains de son maître, dut à celui-ci, non plus son corps ni son bifen, mais seulement une par- lie de son travail et de ses revenus. Dès ce moment, il a cessé de servir, il n'est plus en réalité qu'un titulaire (309). Viennent ensuite de curieux développements relatifs au pouvoir des maîtres sur les serfs, aux droits et aux devoirs de ces derniers, aux mariages des serfs et à la condition de leurs enfants. A mesure que les serfs disparaissent, les artisans se montrent. Le cartulaire de Saint- Père en mentionne une foule, dont les pro- fessions sodil toutes expliquées dans les prolégomènes, § 48-oi. Les | 52-66 sont consacrés à la définition des ofiices civils et ecclésiasliciues, tels que ceux de maire, d'avoué, do vidarae et de doyen, de chantre, de chancelier, de bibliothécaire, etc. Quinze chartes inédites, em{)runtéos aux cartu- laires de l'église cathédrale de Chartres, énumèrent longuement les obligations et les droits des prévôts et des maires, des j)ortiers des villes et des clausiers, qui étaient des officiers préposés h la garde des champs, et spécialement des vignes. La révolution opérée dans la condition des personnes en avait déterminé une autre dans les lois. « Lors(iue le vassal et le colon se fu- rent appropprie le sol qu'ils n'occupaient qu'à litre de tenanciers, celle appropriaticm ren- dit territorial ce qui n'était que personnel auparavant. Les vieilles lois germaniques, fondées sur la personnalité, tond^èrent en désuétude et cédèrent la place i d'autres lois qui, pour nôtre {)as écrites, n'en furent ni moins iiiq)éricuses ni moins durables, par- ce (lu'elles avaient leurs raoinesdans le fond de la société (370}. »/ L'empire de ces lois nouvelles ne .s'établit pas tout h coup. De nombreux témoignages, fournis par le cartu- laire do Saint-Père, montrent combien la pro|*riété et la liberté étaient encore mal as- surées dans le xi' et le xii* siècle, Néan- nioi is les mômes témoignages nous font voir, dans la condition des terres à celte (368) Dans celle «rclion, qui, p.ir son lilrc, sem- ble complètement imlepcnd^nie dfs renseignements fournis par le cartulaire, l'é lilcnr a réuni de cu- rieuses notions sur le moine qui coniinnnc;;! le re- cueil, vers la lin du xi* sit^'cle, sur le bui qu il se proposait, sur les qualités qui dislingHent ses écrits, etc., le tout d'après des passages empruntés au cartulaire lui-même. (■>()'J) CHriulcires, l. I, prolég., 5 ."îl. (^;-;yO) C.uitutaires, t. 1, piolé^., J 73. 1189 APPENDICE.— ANCIENS CARTULAIRES. 1190 époque, une nouvelle preuve de l'appro- priaiiondes lenures serviles. Au colon par- tiaire, au tenancier proprement dit, avait succédé le propriétaire non libre, payant, non des fermages à un [)ropriétaire, mais des droits féodaux et des redevances à un seigneur. De là soixante-deux espèces de droits féodaux et de redevances féodales mentionnées dans le cartulaire, définies ou expliquées dans la neuvième section des prolégomènes^ Des sections suivantes ren- ferment l'évaluation de dix-neuf- anciennes mesures agraires, de onze mesures de ca- pacité, de la valeur et du produit des terres au moyen âge, enfin des monnaies qui avaient cours du temps de Louis VI et de Louis vn, avec l'appréciation de leur titre et la fixation, aussi exacte que possible, de tlV5, qu'il y avait celte année un gardien de la bibliothèque, dontles fonctions cependant se réduisaient à bien peu de chose, parce qu'il n'y avait pas de revenu affecté à la conservation et à l'entretien du dépôt. Les livres rongés i)ar les vers, presque détruits par la vétusté, étaient éj)ars çà et là dans la poussière des armoires, et, faute d'argent, le bibliothécaire ne pouvait ni les renou- veler, ni même les faire relier. Afin de re- médier à cet état de choses , déshonorant pour une abbaye aussi noble et aussi célè- bre que l'était Saint-Père de Chartres, l'abbé Eutle frappa sur les prieurs et les prévôts dépendants de l'abbaye une contribution annuelle, dans laquelle il se taxa lui-même le premier, et au taux le plus élevé. Le total de cette cojitribulion était de quatre-vingt- leur valeur d'échange par rapport au prix six sous, qui équivaudraient à environ mille des denrées Maintenant, nous le demandons, y a-t-il une seule branche de la science historique à laquelle les cartulaires ne puissent four- nir de nombreux, d'utiles renseignements? L'histoire littéraire elle-même, que ne ga- gnera-t-elle pas à l'étude de ces monuments francs de notre monnaie. Les documents que nous venons d'ana- lyser sont donc, ainsi qu'on en a pu s'en convaincre, l'indispensable com|>lémentdes chroniques contemporaines. Celles-ci nous apprennent, il est vrai, les guerres et les traités , les luttes des rois et des grands vas- précieux? C'est dans les vieilles chartes saux , les rapports des nations entre elles françaises qu'ils renferment, qu'il faut re chercher l'origine, le mode de la formation de notre langue. C'est aux cartulaires qu'il faut demander des détails sur les pieux con- servateurs du dépôt des sciences au moyen âge, sur les écoles monastiques, sur les livres, les «écrivains ou copistes, les biblio- Ibèciues. Ainsi , nous apprenons de Folquin que l'école abbatiale de Saint-Berlin était aussi ancienne que l'abbaye. La bibliothèque de cette maison célèbre remontait elle-même à une antiquité très-reculée. Vers le milieu du IX* siècle, les livres qui la compo- saient étant tous vieux, iisés, hors de ser- vice , elle fut alors entièrement renouvelée, grâce au talent et au zèle d'un jeune moine nonimé Giintl)ert, q\ii perdit à ce travail la vue et la santé. L'al»bé Godescale l'embellit et l'accrut encore de plusieurs ouvrages im- portnnls,dans la seconde moiliédu xii' siècle. Le jeum.' moine dont il vifinl dèlre ques- tion joignait aux fonctions de bibliothécaire de Saint-Berlin, celles de secrétaire, ou de rédacteur des actes de l'abbaye. Le carlulaiie de Folquin renferme deux chartes écrites et signées |)ar (iiintbert, moine et diacre. La même particularité se fait remarquer dans le cartulaire de Saint-Père de (Chartres. Un ado de la nomination du maire de Mondreville, qui remonte vers la fin du xir siècle, y est souscrit par le bibliothécaire Liienne, data per mnnum Stephnni armarii (371). Deux autres uioines, Bernard et Ive, ligurent avant lui dans l'exercice des inèfnes tnnctions, le second dans une charte de l'an 1 17() environ, le pnuiiier dans deux actes sans date, uiais qui ne peuvent avoir été [rédigés (pi'tMHre 1130 et WiÀ). On voit, en ctlet, (lar une cu- rieuse charte de ral)bé Eude , datée de Mais l'histoire intérieure de ces mêmes na- tions , l'histoire des institutions, des arts, de Tagricuiture, du coniracrce , de l'indus- trie, les modifications successives des mœurs, des usages, de l'état des choses et des per- sonnes, de la législation, des monnaies; en un mot [e tableau exa t et complet des mille petits faits, des relations si diverses et si multipliées qui constituent la vie sociale, c'est seulement dans les actes originaux et au- thentiques qu'on peut espérer de les trouver. Or, ces actes si précieux, que sont-iis par eux-mêmes, sinon des lambeaux de parclie- min, isolés, fragiles, exposés à mille chances de pertes et de destruction? Honneur donc aux prêtres zélés, honneur aux patients religieux qui, en consacrant leur vie à les copier, à les réunir dans des registres , en ont [)our jamais assuré la conservation. Ils ont bien mérité de l'histoire, et quiconque s'intéresse aux progrès des études histori- ques ne doit parler (ju'avec res})ect des moines et de leurs travaux. Toutefois, l'utilité des collections qu'ils nous oui laissées serait encore bien restrein- te, si elles étaient restées dans la poussière des l)ibliolhèques, inaccessibles à la plupart des lecteurs ; si des hommes versés dans la connaissance des vieilles écritures et fauii- liarisés par une longue prati(iue avec ces documents du passé , n'avaient (!U l'idée de les mettre au jour et d'y joindre, |)our en rendre l'usage ()lus facile, des glossaires, des préfaces, des tables et des conrnuentaircs. Ce sont encore des moines qui ont ouvert et frayé celte voie au petit nombre d'érudits à oui la science hisloricjue doit les progrès qu elle a faits de notie Icmps. Uéservonsdonc une partie do notre rccon- {Zl\) Armarium (lét«i|{n.')it une armoire 'a livres, une bilihulliéque ; (irrn»r/ui, un bililiullK'c.'iire. Un disait proverbialement : Clauttruin liiie inmarla^ ti(t(( cuilrum line tinnuincnturio. ilOl DICTIONNAIRE DES ADOAYES. li'^î naissance pour ]es savants qui se sont voués à cette tâche ingrate et prescjue sans hon- neur. La collection moderne des carlulaires compte déjà trois importants documents : Jes cartulaires de Saint-Bertin, de Saint-Père de Chartres et de la Sainte-Trinité du Mont de Rouen. Si nous sommes bien informé, celui de Saint-Victor de Marseille va être mis sous presse; la copie du carlulaire do Saint -Hugues de (Irenoble est terminée, et l'on poursuit activement celle des cinq vo- lumes aianuscrils dont se compose le carlu- laire de Notre-Dame de Paris. Nous appelons de tous nos vœi]\ l'instant où ces [)ublica- lions auront acipiis une popularité assez grande pour montrer clairement à tous les yeux la vérité du fait que nous avons essayé de |)rouver, c'est-à-dire des services rendus par l'Eglise du moyen âge à la science hislo- ri(iue moderne. Cet instant ne peut être fort éloigné. Que la collection des cartulaires, s'enrichissant toujours de tlocuments em- pruntés à tous les lieux et à tous les temps, parvienne seulement à son douzième ou à son quinzième volume. Alors le moye âge aura brisé la pierre de sa tombe. Cette époque si curieuse se relèvera vivante et animée , et viendra, comme d'elle-même, s'offrir sans voile et sans nuage , aux curieuses investi- gations du moraliste et de l'historien. Z*** DES BIBLIOTHÈQUES MONASTIQUES, Je ne prétends |)as traiter la (jupstion des biblioliièques monasii(jues avec toute l'éten- due à laquelle se prôlerait aisément un titre aussi général ; jetrouverais, du reste, fort ditïicilement à dire quelque chosede nouveau sur un pareil sujet. Il ne faut pas cependant se lasser de défendre certaines vérités, parce (]ue la malveillance et le préjugé ne se lassent point de les comballre. Tout le monde convient que les moines du moyen âge se sont appliqués à conserver et à repro- duire les manuscrits antiques, et que sans eux nos bibliothèques les plus riches se- raient, sous ce rap[iort, d'une déplorable pauvreté. Celle vérité est si généralement admise, que je ne me suis pas cru obligé à des recherches très-approfondies [tour réfu- ter le |)aradoxo émis et dévelopf>é par M. Li- bri dans une des dernières livraisons de la Revue des Deux - Mondes ; (jueUjues notes prises a diverses épocpies et sans aucun but déterminé me sutUiont, j'espère, pour dé- montrer combien les assertions du savant professeur- ont peu de fondement. A l'enlendre, les moines n'ont jamais songé à sauver do la deslruclion les manus- crits aniiipjes. Au contraire, ils se sont |ilu toujours à les grallcr, pour substituer aux ouvrages des plus grands écrivains de l'anli- quité des traités de liturgie ou des glossateurs. La |)reuve de ce fait, c'est (]ue, dans les cata- logues des plus anciennes bddiolhè(pies mo- nasti(pies, on ne rencontre presque jamais un ouvrage classique. Le docte académicien in- siste beaucoup sur cet argumenl; il cite les bibliothè(|ues du Monl-Cassin, de Clairvaux, de Cîteaux, dans les{|uelies fourmillaient les livres de scolasti(|ue , de discipline, de droit canon, toute la science monacale, en un mot, mais où on trouvait à peine quelques frag- ments de classiques et presque aucun livre de science. Les nnuries ne faisaieni, au surplus, que suivre l'exemple des premiers Chrétiens, qui étaient remplis ii'animositc contre les antiques manuscrits. On n'opprcndia lias sans élonnement que le calife Omar ne fit pas grand tort aux sciences et aux lettres en ordonnant la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie; caries Chrétiens, dit M. Libri, «e lui avaient guère laissé à faire: et, lors de la conquête arabe, le fanatisme des premiers Chrétiens avait singulièrement réduit ce vasio dépôt de manuscrits, non moins nombreux, dans l'origine, que les plus grandes collections de livres imprimés qui existent à présent. 11 y a, dans ce jugement sur l'importance de la bibliothèque d'Alexandrie, quelques réticences qu'il importe de signaler. On sait généralement que celte bibliothèque comp- tait environ sept cent mille volumes; mais ce (|ui est moins connu et que M. Libri ne doit pas ignorer, c'est (|ue celte collection était partagée en deux déjjôts distincts, con- servés, l'un dans les l)âlimenls de l'académie nommés le Bruchiuu), l'autre dans le temple de Sérapis. Le premier n'avait que quatre cent mille volumes; le second trois cent mille. Maintenant, qu'entendaient les anciens par ce mol votume'f C'est là ce qu'il importe de savoir |)our se faire une juste idée de la va- leur des biblioliièques grecques et romaines. Le volume était un rouleau do papyrus, ce qu'on ap()elaitrofM/us ou ro//e dans le moyen â.;e, et chaque volume ne renfermait qu'un seul chant d'un poème, un seul livre d'un ouvrage. C'était la diirércnce qui existait entre le volume et le livre carré, codex, (]ui renfermait un ouvrage tout entier. Codex muttorum librorum est, dit Isidore deSévillc, liber unius voluminis. Ainsi les cent qua- rante livres de l'hisloire de Tite-Live, for- maient cent quaranie volumes. On voit ce que deviennent ces pompeuses évaluations. La bibliothèque d'Alexanirie, en la sup[)0- sant môme réunie en un seul dépôt, n'eût sans doute pas contenue plus de matière que la bibliothèque Saintc-Ceneviève ou la bi- bliothèque i>lazarine. Mais en quoi les Chrétiens ont-ils contri- bué à la destruction de la bibliothèque d'A- 1193 APPENDICE. — BIBL[OTI1EOUES MONASTIQUES. un lexandrie? Ils n'existaient pas encore, lors- que les soldats de César brûlèrent les trois cent mille volumes du Sérapeum. Cette perte fut, il est vrai, réparée par la générosité d'Antoine, qui fit don à Cléopâtre de la Bi- bliothèque des rois de Pergarae. Mais les richesses bibliographiques d'Alexandrie ne furent pas amoindries pendant les siècles suivants, puisqu'au milieu du vu" siècle elles servirent, par ordre du général arabe Amri, à chauffer, pendant six mois, les bains publics, dont le nombre était immense dans la ville. Qu'on nous cite un pareil acte de vanda- lisme, ordonné ou accompli, je ne dirai pas par des moines, mais seulement par des Chrétiens IQue devient, à côté de cet horrible auto-da-fé , la négligence des moines du Mont-Cassin, et l'anecdote racontée par Boccace? M. Libri, qui l'a répétée après tant d'autres, aurait pu remarquer que, si le poëte trouva la bibliothèque en désordre, il y découvrit au moins plusieurs manuscrits précieux par leur âge et par leur rareté ; et, quand nous accorderions que les moines en avaient coupé les marges, nous ne ferions que les reconnaître coupables d'un délit qu'ont souvent commis, et pour de moins bonnes raisons, les relieurs des derniers siècles. Je ne prétends pas, du reste, que le zèle des moines pour les études littéraires ne se soit jamais refroidi; il est bien évident que cette portion de leurs travaux a dû subir les mêmes vicissitudes que l'observation des règles et la discipline. On ne pouvait guère attendre des soins bien assidus pour la con- servation des livres d'une communauté dans laquelle s'était introduit l'esprit de relâche- liient et de désordre. Toutefois , cet état anormal n'a jamais eu, dans aucun monas- tère, une bien longue durée, et l'introduc- tion de !a réforme devait toujours ranimer les éludes et le travail de copie, qui était prescrit, personne ne l'ignore, par presque toutes les règles monastiques. Il existe à ce sujet des détails intéressants dans le Traité des études monastiques, par D. Mabillon. Il cite, pour la richesse de leurs bibliothèques, wne foule d'abbayes fju'on est habitué depuis longtemps à considérer (ornme ayant été, dans des siècles dignorance, des foyers de science et de lumière, telles fjuo Lérins, ISIarmoutier, Bobbio, Luxeuil, Fleury, Cor- bie, S.'dnt-Kcmi de Reims, Fulde, Saint-tlall, Saint-Kmmeran de Ualisborme et autres. Mais lu témoignage d'un moine bénédictin j»oijrrait paraître sus[)ectde [jarlialité; citons celui d'un eiifijnt de la réforme, tpii est à la fois le savant le [»liis universel dos temps uiodernes. f.cibnitz écrivait h .Magliabecclii , au sujet préi;isémeiit de celte opinion bizarre de l'abbé de Uancé, (pio Mabillon s'attachait h cond)altre : " Si c«ll(! opinion eût prévalu, nous n'aurions aujourd'hui aucune esjtèce d'érudition ; car il est certain qu'on doit aux monastères la conservation des livres et des lettres (372). >. Mais les catalogues, s'écrie M. Libri, les catalogues des anciennes abbayes existent encore, et Ton n'y trouve presque jamais de classiques. Cette assertion serait-elle aussi exacte qu'elle est erronée, elle ne pourrait encore servir à prouver que les moines sont restés étrangers à la conservation des manus- crits antiques. Gerson, dans son traité De laude scriptorum, nous apprend que l'occu- pation exclusive des chanoines réguliers de Saint -Augustin était la transcription des manuscrits. Ils en conservaient un grand nombre pour leur édification et leur instruc- tion ; ils vendaient les autres pour se pro- curer les ressources temporelles qui leur étaient nécessaires. Thomas à Kempis, au- teur d'une copie de V Imitation qui lui a long- temps fait âltribuer l'ouvrage , appartenait à cet institut, et son biographe dit de lui qu'il fit pendant sa vie un grand nombre de ma- nuscrits/?ro domo et pretio. Comment prou- ver que cet usage n'a pas existé dans tous les temps et dans touies les communautés religieuses? Nous venons d'en voir un exem- ple au XV' siècle; en voici qui remontent aux origines même du christianisme. Saint Lu- cien, martyrisé sous Maximin, en Sv2, pas- sait sa vie à copier des livres, et distribuait aux pauvres ce qu'il pouvait économiser sur le prix de ses copies. Le même trait se lit dans la vie de sainte Mélanie la jeune, morte en 439; et les religieuses instituées par saint Césaire, évoque d'Arles, n'avaient j)as une occupation différente. Las moines pouvaient donc copier des manuscrits d'auteurs classiques et ne pas les conserver dans leur bibliothèque. Eh I qui donc, si les moines n'eussent pas existé, auraitalimenlé ces bibliothèquescivilesdont parle M. Libri avec tant de complaisance? Les libraires et les écrivains publics ne pa- raissent pas, au moyen âge, avant les uni- versités, c'est-à-dire pas avant le dou/ièmo siècle. A eux, sans contredit, l'honneur (ï avoir \)ro\)tX4,é les anciennes poésies popu- laires, les écrits des trouvères et des trouba- dours, les romans de chevalerie prohibés et poursuivis par rjùjlise. Ces monuments de la littérature nalionale, qui remontent si haut, au dire de M. Libri, remontent précisément h l'époque oii il s'établit des écrivains sécu- liers capables de les transcrire. Or, avant les écrivains, avant les romans de chevalerie, il y avait déjà des bibliothèques civiles; M. Li- bri en a mentionné quelques unes, et nous en |)Ourrions citer un |)lus grand nombre. Mais, (pii fournissait à l'entretien de ces bi- bliolhf'ques ? Les moines ; et où les proprié- taires de ces collections de livres j)uisaienl- ils les connaissances nécessaires |i()ur on faire usa^e? Dans les écoles monasti(pi('.s ou c.inoniales; car il n'en exi^^tait pas d'autres: c'est un fait inctnilcsiable. Ou'on ne s'exagère pas du reste 1 impor- (Ô72) Si ca iiivaliiissfl opinio niillatn lioJic cruJilio.iciii li.ibcrcmiis; Coiisl;il criiiii libres cl litîcras aïoiiasterioruiii op<; ^llis^(: conscrvalas. Diction N. dks Ahuavp.s. 38 im DICTIONNAIRE DES ABBAYES. 41% lanre de ces l)ibliollièques |.arliciilières. «lellcstle Loup, professeur à Périgueux ; de Miiguus, consul il)liothèque a été souvent citée. Que renfermait cette bibliothèrpie? Des missels, des Lvangiles, des Lectionnai- res, écrits en lettres d"or et d'argent, et ma- gniti c'est [)iécisémcnt vers le même temps que les monuments de la littéiature anlicjue se répandaient dans notre Occident, grâce aux etforts de Loup, abbé de Ferriè- les, puis de (ierbert, d'abord alibé do Bob- ido, ensuite archevê(|ue de Reims, cnlin l'ape sous le nom de Sylvestre IL AL Libri n'a pu mécoruiaitre l'impul.sion donnée aux études classi(iues par ces deux illustres per-- sonrrages; il a cru se tirer d'alfaire en con- sidérarrt l'espèce de passion qu'ils orrt mon- trée pour les anciens manuscrits comme u/i goût passaf/er cl individuel, (jui n'exerça au- cune inibience ni au dehors, ni dans le sein même des abbayes qu'ils dirigèrent. A qui faire ac(:e|)ler une déci.sion pareille? A qui persuadera-t-on (|ue Servalus Lupus, l'un des hommes les plus savairts de son époque, l'anri intime d'Lginhard, le correspondarrl assidu de tout ce que l'Europe possédait «lors d'esprits cultivés et polis, n'ait pu ins- pirer ses goûts littéraires aux moir>es deFei- rières ? Et tierbert ne doit-il |)as avoir fait ])liis encore pour les progrès des lettres, lui (|ui passa deson abb:iy(! de Hobbio, d'abord sur le premier siège métroi)olitain de France, ensuite sur le trône souverain de saint Pierre ? Admettons néanmoins un instarrt l'expli- calion de >L Libri ; il faudra convenir au moins (jue l'état (Jcs études devait être bien llorissanl dans le monastère d'Auriliac où se forma Gerberl, dans les abbayes de Ferriè- res et de Fulde où Loup fut élevé. Ce n'é- taient certainement pas des écoles où l'on n'aurait |)Ossédé que des livres de liturgie et des glossateurs (pii aur-aient produit de pareils hoii:mcs. D'ailleurs, quand Loup de Ferrières avait besoin d'un manuscrit ancien, soit pour le copier, soit pour collationner ceux de son abbaye, c'était dans d'autres monastères qu'il les allait chercher. Il s'a- dressait tantôt à Eginhard,abbé de Seligens- ladt, tantôt h Ansbald, abbé dePrurii, le plus souvent ?i Altsig, abbé d'Yorck ; et lors(iu'il n'avait pu trouver le livre qu'il cherchait ni en Fr-ance, ni en Allemagne, ni en An.;le- terre, en désespoir de cause il s'adressait au Pa|)e. C'est ainsi qu'il suppliait lienoît III de lui envoyer lo De oral are de Cicércn, Quin- lilien, et lo commer^laire de Dorral sur Té- rence. C'était surtout d'Angleterre qu'il recevait des communications de livres; et, pour s'en servir plus coirrmodéracnt, aussi bien que pour les garder le moins de temps ])Ossible, il avait établi une colonie de copistes dans son prieuré de Saint-Josso sur mer. Et (ju'on rre s'imagine pas que ce soient là deux exemples isolés. On pourrait en citer un grand nombre d'autres : avant eux, Haban Maur, abbédeFrild; après eux, saint An- selme, abbé du Bec en 1078, archevêque de Canlorbér-y en 1093, et les abbés deCluny, doirt l'un, Pierre le Vérrérable, fit faire la première traduction du Coran qui ait paru en Europe. Ces grarrds hoiiunes formaient des disciples (|ui jiropageaient après eux lo goùl des études eldes livres. Un des plus beaux manuscr'its cJ'Horace que possède la biblio- thè(iue du roi, est l'œuvre d'Herbert, élève de Sylvestre 11, qui fut abbé de Lagny, et l'un des érudits les plus distingués du x* siècle. Ce manuscrit («rovient de la biblio- thèipiedo Fleury-sur-Loire, et porte une dédrcacedu copiste à saint Benoît, patron de l'abbaye. On connaît un autre manuscrit du même poète, dédié à saint Eiierrnc d'AU ton a. Il est déjà facile de pressentir que les bi- bliothèipjcs des monastères n'étaient |)as entièrement dépourvues de manuscrits clas- sicjues; je vais achever de le démorrtier par un rajiide examen de (luelques ancierrs < a- lalogues. Je n'ai pas examiné les mêrrres qrre M. Libr'i, mais peu importe, puis(|ue la (piestiorr est posée d'une marrière gérrérale l'Ai 831, l'abbaye de Saira-Ui(iuier en Poii- thieu, possédait urro colleclioir de i>8l ma- nuscrits ainsi répartis (37o) : Bible, 15 vol.; OEuvres de saint Jérôme, 22 vol. ; saint Aii- gustiir, 29 vol. ; saint (irégoire, 15 vol. ; saint Isidore, 9 vol. ; Origène, k vol.; saint Hi- laire, 2 vol. ; saint Jean Chrysoslome, 7 vol. ; Cassiodore, 1 vol. ; Fulgence, 1 vol.; Bède, 10 vol. ; divers auteurs, 8 vol. ; livres de canons, de sermons, d'homélies, de rè- gles nioriasti(iues, etc., 70 vol.; livres d'é- glise, 30 vol.; grammairiens, 20 vol., et (")7ô) M. Libri. p.tr dislr.icriori ^aiis , 51 1, 1197 APPENDICE. — BIBLIOTHEQUES MONASTIQUES. ivm hisloire ancienne, 21 vol. Parmi les ç^r&m- iiiairiens se trouve ïullius Cicero, confondu, il est vrai, avec les écrivains d'un autre âge, tels que Donat, Servius, Priscien, Avic- nus, etc. Le même article renferme un livre (le médecine par O. Serenus et un Virgile complet. Parmi les œuvres des historiens anciens, on remarque celle de Pline le jeune et de Justin ; c'est du moins ce dernier auteu^ qui me semble désigné par ces mots : Epitome Pompeii. Je ne signale point Josèphe, Socratc, Sozomène, ThéoJo - ret, Philon, Eusèbe, saint Jérôme; ce sont sé p->r (Cl (Miipciciir à l:i uitAc ci :i I:i ilinniioii uen't liiKloriqties iiir lits, par M. CuvM' foi.i.iON Eu;i.\(;, p. (i.''»7 (tl sniv. (ÔSO) K;ivaissori, Itappart sur les Itihliolhèqiies de» ili'ijXirleiuvDts de COtiesi, p. 115. Les dcnv (M(alo- (;n(!s iI(mU iionN parlons i<:i sont publiés dans l'Ap- ptMidicf! (!(* ce vo'iimc. (5SI) (tnuies lihri Ovidii, exeepto mnijnn cl De \itslis. 1199 DICTIONNAIRE DES ABDAYES. 1200 près complets. De Cicéron, je n'y vois que le Traite des devoirs ei les Philippiques. Mais la bibliolhèque du Bec acquii bientôt, par la libéralité de l'évoque de Bayeux, les discours et les œuvres pl)ilosoplii(|ues de l'orateur romain, les oraisons pro Marcello, pro Ligario, pro se Jpso,'^ les Philippiques, les Catilinaires, les traités De finibusy De nalura deorum, De divinatioue, De fato. De Iryibus, De senectitte. De uviicitia, De ora- tore ad Ilortensium, les Paradoxa, le Traité des devoirs, les Tusciilanes, les Académi- ques, ci \\x\q traduction latine duI'jmeVde Platon, Timeus Platonis a Tullio translatus; il y avait même de cet ouvrage, inconnu au- jourd'hui, un double excm{)laire. Celte col- lection formait un certain nombre de volu- mes; mais il y avait aussi des volumes qui renfermaient des ouvrages d'auteurs diflé- rents. Ainsi, l'on avait réuni Suétone, Fron- tin et Eutro|ie, César et Orose, Macrobe, Jioèce et Platon, le Génie de Socrute par Apu- lée et les lettres de Pline le jeune. Les trente-six livres de Vllistoire naturelle de Pline l'ancien, remplissaient à cix seuls un volume. Citons encore un Quintilien complet, trois exemplaires du Traité des bienCaits ûq Sénè(iue, d'autres ouvrages de ce phiIosoi)lic épars dans divers voluujes, un Végèce, un Palladius, un Justin, un Florus, un Pompo- iiius Mêla, etc. Le géogra|»lic que nous venons de nommer en dernier lieu ligure encore dans la biblio- thèque de Saint-Martial de Limoges, de 1204 hl2-2o, àcôté de Térence, d'Horace, de Lucain, de Valèrc Maxime et de Suétone {38-2). Nous passons sous silence quelques auteurs anciens tels que Josèphe, Orose, Végèce, Florus, que nous avons signalés dans tous les catalogues cités jusqu'ici, et i|uo possédaient évidemment tous les mo- nastères. On les trouve aussi dans un catalogue de la bibliothèque de Sainl-Victor de Paris, ré- digé au XV' siècle et conservé aujourd'hui dans la bibliothèipie royale (383). C'est sans contredit le plus riche ()ui ail encore paru à nos yeux. Les ouvrages y sont rangés par ordre alphabétique, et l'on remarque sous la letlreAdeux exem[)laircs de VAlcoran et (les traductions de la plus grande partie des OEuvres d'Aristote. Les livres scientifiques y sont aussi en grand nombre. La littérature latine y est représentée par Horace, Virgile, Perse et Stace, pour la poésie; par Cicéron, Titc-Live, Pline l'ancien pour la prose. Mais ce que la bibliothèque de cotte at)baye célè- bre renfermait pe'.Jt-ètre de plus précieux, :;"élait une collection d'anciennes scolies sur l'art poétique et les épîtres d'Horace; sur les Métamorphoses, les Tristes, les Héroides, les Lettres du Pont, VArt d'aimer et h s Hcmcdes d'amour d'Ovide ; sur les comédies de Té- rence, sur les traités de Cicéron, De amici- liaclDe rhetorica, sur les Bucoliques de \irgile, enfin sur Juvénal et Lucain. Si maintenant il m'était permis d'invo- quer en faveur des moines les nombreux catalogues publiés par D. Bernard de Mont- faucon, dans sa Bibliotheca bibiiothecarum wi«njMWJ,je signalerais une collection complète de classiques grecs chez les Béné-j dictins de Florence: Homère; Hésiode, Pin- dare, Eschyle, Sophocle, Euripide, Théocrite, Aristophane pour les poètes; Hérodote, Thucydide, Xénophon, Plutarque pour les historiens; Démosthène, Isocrate })Ourles orateurs; Platon, Aristote pour les philoso- phes; je donnerai la liste des manuscrits latins que possédaient les Dominicains de la niÔQie ville, et l'on y verrait paraître, avec les noms que nous avons rencontrés {partout, ceux de Salluste, de Solin, d'Ammien-Mar- cellin, d'Aulu-Gclle, de Sénèque le tragique et de Plante. Mais le vaste répertoire de Montfaucon n'a paru qu'en 1739. Et quoique les bibliothèques qu'il a décrites fussent pro- bablement alors fort anciennes, on ne man-. querait pas d'objecter que, dejiuis la nais- sance des lettres, les lumières s étaient assez développées pour que les moines eux-mêmes pussent dignement apprécier l'importance des auteurs classiques. On ajouterait sans doute que, l'imprimerie ayant faitconsidéra- blement baisser le prix dès manuscrits, les couvents avaient pu, à peu de frais, en faire collection pendant lexvr siècle, et en enrichir leurs bibliothèques. Passons donc sous si- lence les trésors bibliographiques des Frères- Mineurs de Césène, des Dominicains do Venise, des Bénédictins de Saint-Evroult et de Saint-Remy de Reims, et terminons en citant (picl(]ues faits isolés qui ne sont pas de nature ù confirmer les assertions du docte professeur. Le meilleur et le plus beau manuscrit de Suétone, (jue possède la bibliothèque du roi, appartenait, dans le xni' siècle, aux moines de Saint-Martin de Tours. La pre- mière édition des Institutions oratoires ilo Quintilien a été faite d'a[)rès une cojne prise par le Pogge dans la bibliothèque de Saint- Call. Ce riche dé|)ôt fournil aussi ù Symon Gryneus, en 1531, les ciiui derniers livres de Tite-Live. Enfin, et c'est une singularité bibliograj)hique sur laquelle j'api)elle toute l'allenlion de M. Libri, les moines l)énédic- tinsde Subbiaco, enHalie, (irent imprimer, d'après leurs propres manuscrits, en 1VG7, les traités de Cicéron De oralore et De officiis, les lettres du même h son frère Oiiintus, et les épîtres dites Familiares,{in IVTOles Phi- lippiques, et l'année suivante tous les ou- vrages philosophiques du même auteur (38'i). Voilà des faits : ils sont, si je ne m abuse. (S82) \oy. le catalogue drossé par Hernard joint à la collertion Panckoiickc, p. Oi, 60 et 71. Le hliier, moine cl bihliolhécaire de S;iini-Marlial, à inèiiie auteur alliruie (p, ^0) que l'un des Vugiles la l5il)liollièque du roi, iiiss. lai., n. 1085, du Valic an, qu'on 1;mI remoiiler au iV MOcle, a u]^- (7>H->) M6<. Lit., n. i028i. paile;iu à i'aldwyede Sainl Denis. (~>Si) CuAMi'oi MON Fk.f.ac , Valéo(jr., ouvrage iâoi TABLE DES MATIERES. i^2(;2 précis , concluants , aisés à vérifier. Que de- viennent, en leur présence, les values allé- galions de M. Libri? 11 affirme, et c'est là son unique argument, que, dans les catalo- gues anciens des bibliothèques monastiques, on ne rencontre presque jamais l'indication d'un manuscrit classique ou d'un livre de science; et je lui ai signalé une foule d'in- dications de ce genre dans six ou sept cata- logues de différents âges , mais tous anté- rieurs à l'invention de l'imprimerie. J'aurais pu en citer un bien plus grand nombre, si je n'avais jugé inutile de m'imposer des re- cherches plus approfondies. Mais à quoi bon d'extraor(!inaires efforts d'érudition contre une opinion paradoxale depuis longtemps j-éduite à sa juste valeur, et qui, sauf M. Li- bri, ne compte peut-être pas aujourd'hui un seul partisan? Les livres devaient être là où l'étude était cultivée, oi!i s'exécutaient les travaux intellectuels de quelque imfiorlance, c'est-à-dire dans les cloîtres; car on ne peut tenir com|)te, dans la question qui nous oc- cupe, de quelques trouvères, de quelques grands seigneurs, qui s'amusaient à chanter l'amour et la guerre sans aucune réminis- cence des anciens classiques grecs et ro- mains. Les moines et les prêtres séculiers étaient seuls à écrire ; et souvent, dans leurs ouvrages les moins importants, on a[jerçoit visiijlement la trace de leurs études classi- ques. Le religieux anonyme de Saint-Denis a composé l'histoire de Cliarles VI, en imi- lant, autant qu'il était en lui, la méthode do Tite-Live; il ne raconte pas une l)ataille sans mettre de longs discours dans la bouche des chefs ; et quand les faits qui se présen- tent sous .sa plume ont quelque analogie avec des événements de l'histoire romaine, il emprunte jusqu'aux expressions de l'his- lorien latin. Les chroniqueurs, il est vrai, se sont donné moins de peine ; mais enfin , ils ont écrit et par conséquent étudié. Et, j)cndan.t qu'ils consignaient dans leurs anna- les les destinées de l'EurojJe, dont l'histoire, sans eux, s'inlerrompraiià l'invasioudes bar- bares, pour ne recommencer qu'au xivsièclo, les princes, les seigneurs, ces propriétaires de bil)liothèques civiles imaginées par M. Li- bri, remplaçaient, dans leurs obligations pri- vées, leurnomqu'ilsnesavaientécrirequepar une lourde croix épatée;, dont l'asfjçct révèle au premier coup d'ujil la main du chevalier, plus habituée à nianicr l'épéeque la plume Eh bien ! chose remarquable , ces cheva- liers , ces princes ignorants , au sein d'une époque peu éclairée , jugeaient plus saine- ment du mérite des moines (jue ne le font les savants de notre siècle, qu'on est convenu d'appeler le siècle des lumières. Lorsque Louis Vil et saint Louis quittèrent leurs Etats pour aller guerroyer en Palestine, ce furent deux moines, Suger et Matthieu de Vendôme, qui gouvernèrent en leur absence. Saint Bernard fit plus encore. 11 régla, pour ainsi dire , les destinées de l'Europe, qu'il semblait faire mouvoir à son gré, et nous défions qu'on nous cite à aucune époque i.n seul homme qui, par l'élévation de son in- telligence et par l'éclat de sa parole, ait exercé sur sss contemporains une autoriié iii;;il'lerbadiiuiu. Alllinghen.. 22 4{,'ali. ^i Ayaltie (Saillie-). 2î A|j;alhe de Cologne (Sainte). 22 Agaune ou Saiiil-.Maurice en Valois. 23 Agnès (Sainte) 23 Agry (Saint). 23 Agricol (Saint). 23 Afjriiole (Sainte-). 24 Ac-liaiili IMio. 21 Adiiilur. 21 A 11 11 11. 24 Ai^'iiaii (Sainl-(. 21 Aigiiaii-d'Orlrans (Saint-). 2i Aigles (Saint-rieric des). 2o 4iguel>('llo. 2o Aignelielle. 2'i Aigues-Perscs (Sainte-Claire d'). 23 AipMie-Vive. 23 Aindre. 26 Aincgrav. 26 Airvau (Saint-Pierre d). 26 Aisiiav ou Aiiiay 26 Aiwiers 27 Al ion (Notre-Dame d"). 27 AU)»; DoniHue. 27 Alban (Saiiil-). 28 Alliaii iSainl-). 28 Aiberspac. 21* Alcobaca ou Alcobaza. 2!) Aldt'i;berg. 50 Aldi'rs[ia(li. 51 Aliiersiiarh. 51 Aldevell ou Canippii. 31 Aldwcrl ou liroot-.Vldwert. , 51 Alelh. 31 AUeiide (Notre-Dame d') 52 .Ale.\is du Mont - .Vventiii (Saint-). 52 Allyrre (Saint-) ou Notre-Dame d'En- tre-Saints. 52 Alnienesches. 52 Aiois (Les). 55 Aloes (l'ybl)aye des), ou Notre-Dame des Alpes. 53 Alleiiberg. 5) Alten-Miiiisier. 33 Altmunsler, ou AltenmuDStcr. 31 Allorf. ~>i Altorlen Souabe. 51 All/p.Hl. 3i Alvasirrn. 3." Amable de Itiom (Saint-). 53 Ainaiid de Unisse (Saint-). 33 Arnaud de t'abors (S inl-), ou Sainl- <.is (Saint-). 43 André de la Camargue (Saint-). 46 André de llharlres (Saint-). 46 André de Clernumt (Saint-) 46 André en Goufern (Saint-). 46 André le Haut (Saint-). 46 André du Jau (Saint-). 48 André de Pala/oulos (Saint-). 47 André de Itocbeslcr (Saint-). 47 André de Sesto (Saint-). 47 André de Yilleneuve-les-Avigiroii (Saint-). 47 André de Worms (Saint-). 48 Andréas iti liulitisto (Suuctus). 48 Andres ou Andernes. 48 Andrezeow. 48 Angeli (Saint-). 49 Angelo Difragiilo (Saint ). 49 Angel PoPt. 49 Angles (Notre-Dame des) ou Notre- Dame des Anges. 49 Angle (Sainte-Croix d') 49 Anguli. 30 Aniaiie (Saint-Sauveur d"). 30 Anien (Saint-). 31 Anne (Sainte-). 51 Anne de 'rrè\ es (Sainte-). 31 Anne (Sainte-). 51 Ansion ou Saint-Jouin île Marne. 31 Antilime (Saint-). 32 Antoine (Saint-). 52 Antoine de Paris (Saint-). 52 Antoine de Viennois (Saint-). 52 Antonin (Saint-). 52 Antoiiin (Saint-). 52 Apemma. 33 Ajibrodise de IJeziers (SainI-) 33 Apôtres (Saillis-). 33 Aqiia-l'rida, ou l'rigida. 33 .4(iua l'ormosa. 33 A()(ia l.oiiga. 35 At)ua-Urla (Sainl-Pierre d'). 34 Aqiiilar. 34 Arcisscs. 34 Ardena (Saint-.\ndré d"). 34 Ardenne (Notre-Dame a). 54 Ard-Finam. 3i Ardinglone. 3i Anlorei (dit La Rode). 34 Ardres. 33 Aremia (Saint-Pierre d'). 53 Argenlon. 35 Argensolles. 53 Argenteuil (Notrc-Damc d"). 35 Arivour (L"). 36 Arlance (Saint-Pierre d'). 37 Arlue. 37 Arluc (Saint-Etienne d"). 37 Armentera. 37 Arnenstein. 37 Arnesburg. 57 Arnoul (Sain!-). Ul Arnoiil-deCre[ii (Saint-). 38 Arnsberg. 38 Arouca. 58 Arpajoii (Notre-Dame d"). 39 Arouaise. 39 AnpH's. 39 Arraii. 39 Arlonc. 60 Arlonc. 60 Artone. 60 As;ine ou Saint-Vi< toriii 60 Asiiroe. 60 Asnit res-Itellay. 60 Aslier (Saint-)- 60 Albone. 61 AiibertHir. 61 Aiibepierres. 61 Anbfri\e. 61 Aiibcri (Saint-). 62 Aul)'-Trrr« (Sainl-Snu>cur d'). 62 .Vubignai'. 62 .Vubiii d'Angers craint-). Aubin des Rois (Saint-). Aubin du Mans (Saint). .4uclii-les- .Moines. Angia major Biigautiua. Auirie. 63 65 6$ 63 63 Augustin de Cantorbéry (Saint-) 64 Augus'.iu de Limoges (Saint-) 63 Augustin de Tberouaune (Saint-). 63 Aulne-sur-Sambre. 66 Aumône (L'). 66 Aunay ou Aulnay. 66 Aure (Saillie), ou Saint-Eloi. 67 Aurillac (Saint-Ciéraud d').l 67 Au.strcberle (Sainte- de Monlreuil. 68 Ausonv (Saint-). 68 Autriv. 68 Ave Maria (L'). 69 Avenav. 69 Avlgny. 69 .\vesnes-le/,-Bapaunie. 70 Avit (Saint-) de Cliateaudun. 70 A vil d'Orléans (Saint-). 7l> Aymeries. 7ft Azide ou Azillan (Les Clarisses d'). 71 Azylum ou Asylum. 7f B Baccelly. 7| Baegne. 7| Baias (Sainl-Pierro de). 7l Baindl. 7l Ralberber^'. 72 Italerne ^Noire-Dame de) 72 Bal la. 72 Baltimore 7^ Balniiiren. 72 Baliinglas. 7^ Baiigor ou Benclior. 73 Harale. 74 Barbeaux. Ti Barbe-en-Augc (Sainte-). 75' Barbery. 73 Baidiicv. 73 Barking. ' 75 Barthélémy (Saint-). 76 Bailhélem'y (Saint-). 76 Barthélémy de Bonne -Consolation (Saint-). 7(i Barlliélcmy de Noyon (Saint-). 76 Parzelle. 77 Basingwerk. 77 Bassac. 7? Basse-Fontaine. 77 Batans. 7» Bath. .78 Baiiline. 78 Bauin ou Prou. 78 Baunigarlenberg. 7urK<'- 1(»7 Bi«:lar, 107 Biera, 107 BiKardfti ')ii k firund-Diganl. 107 Diland. 108 T.\BiLE DES MATIERES. Bildewas. 108 Bilok. 108 Billhusen. 108 lîinche. 108 Binderen. 108 Bindon. 109 Bischofsheini. 109 Bissan. 110 Bilaine ou Bilan. 110 Billesden. 110 Bival. 110 Blackburg 110 Biaise en Hercinie (Saint-). 110 Bl:iise en Norlheim (Saint-). 111 Biamont. 111 Blanbyra. 111 Blanche-Couronne. 111 Blaiichelaiide. III Blanches (Les). 112 Bl.ndech. , 112 Blandin, Blandigni, Blandinberg, ou Siiiiil-Pierre de Gand. 112 Blaniïv çn Ternois. 113 Blankland. 113 Blanzac. 113 Blecke-Haven ou Durh-Phorl. 113 Blesle. 114 Blidenslat. 114 Bobbio. 114 Boboleni monasterium. 115 Boecon ou Buctali 115 Boch. 113 Boch. llo Bocland. llo Bodelo ou Bandeloo. 116 Boheries (Noire-Dame de). 116 Bdis-Aubry ou Luzay. 116 Boisdabert. 1 16 Boisgroland (Notre-Dame de). 116 Bon-Aigue. 117 Bondeville ( >'i)tre - Dame de) ou Sainte-Madeleine. 117 Boneffe. 117 Bonfay. 117 Bonlieu. - 117 Bonlieu. 118 Bonlieu. 118 Bonlieu ou Carbon Blanc. 1 18 Bon-Moutier. 118 Bonne-Conibe. 118 Bonne-Espérance. 119 Bonne-Fontaine en Thierasche. 1 19 Bonnement, Bernon. 119 Bonne-Nouvelle ( Noire-Dame de ). 119 Bonne-Saigne. 119 Bonneval (Sainte-Marie de).' 120 Bonne val 120 Bonuevai-lez-Thouars(Sainl-.)can(le). 120 Bonneval (Notre-Dame de). 121 Bonncvaux (Nolrc-Daiiie l'v). 121 Bonnevaux. 121 Bonne-Voie. 122 Bon-Port. 122 Bon ras. 122 lion-lU'pos.'' 122 Bons ou Bunl/.. 123 Bon-Secours (Notre-Dame tic). 123 Bop[iarden. 123 Bo(|uipn ou Buchian. 123 Bordesley. 123 Bornlifmium. 123 Bosc.Midon ou Buscodon. 12i Boschaud (Notre-Dame de) 124 Boscherville. 121 Boschet. 12;; B'.sfo, 12"> Bosserville. 12.'> B'.lh:iin(S.nnl-). l-^ B'fllenbrodi. 12.') Ilnuchel (lit Vaului^aiit 126 Bnuinas. 126 Boulixinne. 126 lloullr'nconr. 127 Bourb'iiirfç (Ndlre-Danie ijc), 127 ri'al-des-Keo- - liers. 1.57 Cainhenno ou Cauquenue (Saial-Mar- lin de). 157 Cau'inne. 157 Cannes (Saint-Pierre de) 157 Cauwaller. 157 Cava(l.a). 158 Ceall-I.idain. 160 C.ciça. 161 Célésiins de Paris (Les). itil Coll-CtMn-all. 161 Ceila P.iuliiia. 161 Cclleen IJcie (La). 161 Celle-Fruin. 162 Celle (La). 62 Celle (NDlre-Dnnie de la). 102 Celle do Poiiier» ou Celle Sainl-lli- laire (La). IGi Celles [très Dinmts ou Sainle-Murie et Sainl-Hadeiiii. lli.l Céline (Sainte-). 163 Centulodit Saint-Riquier. 163 Cerbonio (SainI-). 161 Ccrraïucau. 164 Cerfroid. 161 Cerisv. 105 Cernel. 163 Cerrelo. 165 Cervou. 163 Césaire d'Arles (Saint-). 165 l'.haage (Notre-Dame de). 106 rhaails. 16» Challre (Saint-). 167 CJiaise-Dieu (Sainl-Robcrl-la-). 107 Chalade (La) 168 Chalix.v. 168 Chalorhé. 168 Chambon. 169 Chanibnn. 169 Chanibre-Fonlaine. 169 Chanielières. 109 Chanioiiny. 169 ( lianipagne. 170 Chanip-Henoit. 170 Chancelladc ( Nolre-Damc de la ). 170 Chantemerle. l70 Chanleiige. l7l Chantoen. 171 Charenlon en Horri. l7l Clwrilnle (Stiulti-Muria de). l7! Chariir (La). 172 Charitt'-les-Lerines 172 Charilé-sur-Loire. 172 Chapelle-aux-Planchcs (La). 172 Charlieu. 172 Ch.im)oie (La). 173 ( haron (Nnirc-Daine de). 173 Charnier (Notre-Dame du). 173 t.harnovaiis. 173 Ch.irrouT. 173 (harlreuso (La grande). 174 (harlreino. 175 (hases il. es) 175 Chassai^-ne (f.a). \1^ < haisomidv. 173 r.hasiciiers (Nolrc-Danic des). 176 ChAlean-Censoir. 176 Ch.'kieau-Ch.^lon. 176 Château l'Abbaye , Chitcau-Dicu ou TABLK DES M.VTIERES. Cliâtean de Morlagne. 176 Ch.iteanlandou (Sainl-Séverin de). 177 Chatere/. 177 Chalillon. 177 Chalilloii. 178 Châties. 178 Cliiïtriees. 178 Chauine (La). 178 Chaume (la). 178 Chaunioiil-la Piscine. 178 Chauniont-cnVexin (Saint-Pierre de). 179 Chaumnr.sev. 179 Channi. ' Î79 Cha/au\-lc7,-Cornillon en Fore/. 179 Chelles. 179 Clieniinon. 181 Chenobo>;quc 181 Chercninp. 481 Chéri. 182 Cherlien (Notre-Dame de) 182 ( héron-les-Charlrus (Saint-).l 183 Chertsey. 184 (hester. 184 Chezal-Benoil. 184 Chezi. 184 < hissery. 185 Choisy. 185 CIkoques ( Saint- Jcan-Iîaptislc | de ). 185 Chorin. 18:» ( hrems-Munsler. 185 Chrisl-Curch. iHG Chrisloplic (Saint-). 187 Chrysoslonic (Saint-). 187 Chvmsée. 187 Cièl-d'Or (Sainl-Pierre au). ' 188 Cimier. 188 Cirf,'ues (Saint-). 189 Cisl Uo. 1«!1 Cileaux. 18'.) Civilot. 101 Claer-Camp. 19| Clairac. 101 Claire (La) ou Noire-Dame des (Co- lonnes , ou Sain le -Colombe -lez - Vienne. 101 Claire d'Alats ( Sahite- ) ou Fonts Sainie - Claire , les Fontaines ou Font aux Nonnains. 192 Claire d'Arles (Sainte-). 192 Claire de Héziers (Sainte-). 192 Claire de Carcassonfie (Sainte-). 192 Claire de ( hauny (Sainte-). 192 Claire de Clerniont (Sainte-). 192 Claire d'Kehlernac (Sainte-). 193 Claire «le Ilante-Hive (Sainte-). 193 Claire de Lyon (Sainte-). 193 Claire de Moulbrison (Sainte-). V.)\ Claire de Mr)ulins (Sainte-). lOjf Claire de Ninies (Sainte-). 194 Claire de Péronne (Sainte-), 194 ("laire du Puv (Sainte-). 194 Claire de Reims (Sainte-). 194 Claire de Itoueti (Sainie. 193 Claire de Sisleron (Sainte-). 195 Claire de Toulouse (Sainte-). 195 Claire-l'onlaine. 195 Claire-Fontaine. 195 Claire-Fontaine. 190 Clairets (Notre-Dame des) 196 Clairettes (Les) 196 Clair-Fa V. 196 ( lair-lieu. 196 Clair-Marais. 197 Clairmarais. 197 ( laivaux. 107 Clairxaux. 108 Clairvaux. 199 Clarenthal. 199 Clarisses (Les) ou Sainte-Claire /l'A- m'ens. 190 Clarisses d'Arras (Les). 199 Clarisses de Uruges (Les). 199 Clarisses de Chàlon-sur-SaônC (Les). 199 Clarisses de Cologne (Les). 200 Clarisses (fUesdin (Les). 200 Clarisses de l.ésignan (Les) 200 Clarisses de Louvain (Les). 2(I0 Clarisses de Malines (Les) 209 Clarisses de Mavence (Les). 200 Clarté-Dieu (La).. 200 Classe. 290 Claude (Le grand Saint-) Sainl-Oyen de Jon\ ou CondaU 201 Claude (Saint-). 202 Claude de Léon (Saint-). 202 Clavas 202 Clearv de Clero ou Monaslcr ny Cle- reC 202 Clément d'F.lne (Saint-). 202 Clénipnl d^ MA.on (Sainl-). 202 Clément de Metz (Sainl-). 2!03 Clcnieulhium fruluin. 203 Clennonl. 203 Cliente. 205 Clingenmanster ou Plidiureld 203 Cloissone (De). 20.3 Closter-Nuenberg 203 Cluain-Credhail 6u Killllc. 204 ('Inain-Kdnech. 204 Cluain-Fearta. 20^ Cluain-Fearta-Molua. 205 Cluain-lraird ou Clonard. 205 CInain-Macnots. 205 Clucliciretum. ^^ Clunnock-Vaur. 206 CInnv. 206 Clyv.'.. 2U (!nobbersl)urg. 214 Coetmuloen (Nolrc-Dame de). 21 4 C.ogcsbury. 214 Cogeshall. 21* Colncy. 21 f C.oirenlian (Notre-Dame de). 215 Cokadon ^l'> Coll.ar. !^S Coldinf;ham. 215 Coldslream. 21t» Coloberoncnsc motwslerinm. 216 Colomba (Sainte-Marie de). 2I(> Colombe la). 216 ('olombe-les-Sens (Sainte-). 216 Colombiers. 217 Colombs 217 Combe. 217 C.ombelongue. 217 Conibronde. 218 C.omerer. 21H Coumloliacense momstcrium ad Vi- iietmmn. 218 Complute. iM8 ('oinps (Saint-André de). 219 Conciles, dit Saint-Pierre de Cliaiil- lon 219 Couches (Saint-Ceorues de). 219 Condé (Notre-Dame de). 219 Condillon-aux-Nonnains. 220 Condoni. 22i> Conflans (Conception de). 22© Couoqnorietisc vwnatUrium. 220 ("onques. 220 Conrazburg. 221 Consolation (Notre-Dame de). 221 Consolation (Noire-Dame de) on Bé- nédictines aiiKlaises de Cambray. 221 Consiuulicnse Scolorum monasloinm. •21'i C.opronitz ou Pocronilz 222 Coralio. 222 Corbeil (Notre-Dame de). 232 Corbic. 222 Corbigny (Sainl-Léonard de). 2f3 Corcage. 224 ('.«/rcnmro. 224 Cordelières (I es peliles). 224 Corenlin-les-Mantes (Sainl ). 224 Cormeilles. 224 Cormeryel Cormerim. tt\ Corneille (Sainl-). 2«H Corneux (Nolre-Damc de). 2i'5 Corne\ille. 225 Corou. Sf 12«9 Coromla (SaucUi Maria.) Cnrriiis. r,orl''nbprg, r,(tr\vpy ou Corbie. C.osnielis (Sainl) C.olischov. C.ongnon. Cuulonges. C.oulrosse. Cour-Dieu (Noire-Dame de la). Cournoii. TABLE DES MATIERES. 22G Dominique- les -Montargis 226 226 226 227 ii? 227 227 227 228 r,our-Nolre-Dame-lez-Gouvernaj'.228 Couronne (La). 228 Coulure (La). 228 Covcnlrv. 228 Cn;pin ên-Chaie (Saint-). 229 Crépin-le-Grand (Saint-). 229 Crespin. 229 Cressewell. 230 ( resle (La). 250 Creslochovie ou Noire-Dame de Clar- monl. 230 Crculz-Lingen. 250 Crisenon. 230 Croix (Sainte-). 231 Croix-de-Duris (Sainte-). 231 Croix (Sainte-). 2.51 Croix Saint-Leufroy (La). 231 Crokeiden. 232 Crosse. 2.52 Croyiand. 255 ('ruas ou Crudas. 234 Cubières en Rasez ou Sainte-Marie en Cubières. 234 Cumbir. 253 Cupers. 25.T Cusance. 233 Cussel. 2.5.3 Cvbar-Ipz-Angoulême (Sainl-). 233 Cybar (Saint-). 253 Cyprien-les-Poiliers (Saint-). 256 Cyr de Bcrchères (Sainl-), ou Cyr au Val de Versailles. 237 Cyran en Braine (Saint-), ou Lonrev. 257 r.vsoing (Sainl-Calixle de). 2.58 Czorna. 258 D Dair-Magh, ou Durrogh. 257 Dalheimb. 259 Dalon ou Dalonne. 2.59 Damien (Saint-). 259 Daouias de l'iougastcl, ou Notre-Da- me de Doulas. 2.59 Daurade (.Noire-Dame de la). 239 i)Cé sur la Boulogne. 240 Déer(De). 2kl Dehors (Notre-Dame de la), 2M) Delo. 2iO Dctiain. 240 Denev. 242 Deniwlc-la-r,hârlre (Saint-). 212 Denis (Saint-). 2i2 Denis na. 2i9 Discrd)erg. 219 Dms (Saint-). 2.30 Di/.ier (Noire-Dame de Sainl-). 230 Dobborlug. 230 Dobran, ou Dobbfran. 2.30 Doiiirn (Sajnl-j. iiO Docst-ious-lfs-Salnls. 230 JXtgma»-! (Sainl-). 2;;l Doire-Calg.ich. 231 Dole. 231 Dora-Lvrc. 2-31 ( Saint- ). 231 231 231 232 232 232 232 252 232 253 233 233 2S3 2.35 233 254 234 254 253 235 253 235 235 235 233 233 236 236 2.36 257 Domnach-Padraig Dompierre. Donatiacum. Donbrolhy. Donkiswel. Doiizère. Dorai (Le). Dorai (Saiule-Trinilé de). Dore. Dorisel. Doriar. Dorniunder.caslre. Doudeauville. Doue (Saint-Jacques de). - Doumis-Soulro. Dovera ou Vierzon. Doxan. Dronghen Druimduchan. Duclair. Duiske (De). Dume. Dumferling. Dumlranain. Dunes (Notre-Dame des) Durbon. Durbam. Durham. Duvielle ou Ville-Dieu. E Eau-Court. Eau-les-Cbartres (Noire-Dame Eaumet. Eaumel. Eaunes. Ebbecstorp. Ebchester. Eberseekemer abbatia. Ebersmunsler. Ebrach. Ebreuil. Ecclesiolœ. Ecs-Miazin. Edmondsbury (Saint-). Ecchonte ou Eechonl. Egles. Egmond. Egres. Kikc. Einsilden ou Einsiedeln, ou Noire- Dame des Ermites 262 Elanl. 263 ERbingen. 263 Elcho. 263 Eloi-Fontainc (Saint-). 265 E!oi de Noyon (Saint-). 264 Elvcsiat. 264 Elwangcn. 264 Ely. 261 Emilien ou Milhan (Saint-). 263 Emilinn (Saint-). 265 Emmeran (Saint-). 265 Emonliers. 266 Engelberg. 266 Ijiglos. 267 Enlraigues, ou La Vassin. 207 Enlremonl (Notre-Dame d'). 267 Entrevaux (Notre-Dame d). 267 Knyniie (Sainte-). 208 Iqx'rnay. 268 i;pppwortbe. 268 Epternac ou Etcrnac. 269 El bac h. 269 Ercbi. 269 Ereslein. 269 Erlacb (L'ile de Saint-.I('aii d"). 270 Ernay ou Henay. 270 Errera. 270 Enraladr- (Sainl-Marlin d"). 270 Escale-Dicu (L'). 270 liscanrcsicrou Exclcr. 271 Esdiaaiis. 271 Lv:harjte. 271 Escliaw. Escbenbach. Esclaclie (L"). Escurey. Escurial (L'). Espagne. Espina (De V) Esrom. Essen ou Assinde. Essey. Essoines. Estanche (L'). Esterp (L') ou l'Eler. Eslival en Charnie. Estival ou Eslivay. F.strt'e (L'). 257 d-). 2.37 257 237 257 238 258 2,38 258 2,39 259 2,39 2.39 260 260 261 261 261 261 Est ru n. Etanche (L'). - Etienne (Saint-). Etienne (Sainl-). Etienne de Caen (Saint-). Etienne de Dijon (Saint-). Elieniie de M.acon (Saint-)- Etienne de Ueims (Saint-). Etienne de Strasbourg (Saint-). Etieime de Vaux (Saint-). Etoile (1") Etoile (Notre-Dame de 1'). Elon. EmNotre-Dame ou Saint-Laurent Eugène (Sainl-). Eugénie (Sainte-). Eula (B. Maria de). Eulalie (Sainte-). Eusèbe (Sainl-). Eusèbe (Saint-). Eulrope (Saint-) Eutrope (Saint-). Euverle ou Evurle (Saint-). Everbeur Eversham. Evesbam. Evière (L"). Evre (Saint-) , ou Saint-Epure- Toul. Evron. Evroul d'Ouche (Sainl-). Exalata (Saint-André d"). Eya. Eynesham. Eysses ou Eysse-sur-le-Lol. 1210 271 271 272 272 272 2/5 275 27.f 274 27 i 271 27i 271 27a 27.'i 273 273 276 276 27(5 2-6 277 277 277 278 278 278 278 278 279 279 279 279 279 279 2S0 280 280 280 281 281 281 lez- 281 281 282 2X2 282 282 Fagel ou Faiete. 28.5 Fabr. 283 Faille Foc, Fail Foc, Fait-Feu. 283 Faisc (La). 284 l'alera. 284 Fanan. 284 Faremousller. 284 Farfa. 28î!{ Faron-les-Meaux (Saint-). 286 Farwell. 286 Faustin (Saint-). 286 Favas ou Fabas. 286 Favernay (Notre-Dame de). 286 Fécamp. 28T Feldach ou Veibach. 288 Felipre. 288i Fely ou Felyh. 288 Femy. 288 Fenouillèdes (Saint-Paul de) 289 Ferme (Saint-). 289 l'erinoy ou l'carniojglie. 289 j'crmoy ou Furnes. 2''â Ferrala. 290, Fern'ol (Saint-). 290 j'errirres (Saint-Léonard de). 290 l'erri(''r('s-2 Fiscliilijii'n. 2î)i Fisii'lt's (Saiiil-Vincciil «!i*^ 2!)."i FlaociiioiU. 29"i Flaraii. 2Î>Ô Flavigny. 2".)". Flaxeley. 2;U Fiers en Kscrebicun. 2'l4 Fleurv ou Saiiil- Beiioll-sur-Loire. FIciirv en Vexin. 29 1 Flincs. 29o Flonn. 29o Flo<>r-Camp. 295 Florelle. 295 Floreiiiies. 296 Floreiil (Saint-). 2% Florenl-le-Vieil (Sainl-). 29G Florenl-lez-Sauniur. 296 Floreniiole. 297 Florey (Noirc-Dame de) ou le Toro- net. 297 Floridus hortiis 297 Florival, ou Vaulx-Fleury. 297 Flour (Sainl-). 297 Foit;nv. 298 Foillans de Rocux (Sainl-). a)8 Folkslone. 298 l'oiidi. 298 Fom Atidrea;. 299 Fomli Maria: 299 Fous vivuH. 299 Fonl-ile-Nimes (Notre-Dame de), ou Sainl-Sauveur. 299 FoMlaiiie-(le-Uèsc (La). 299 Fonlaiiie-Daniel. 300 Foniainc-Ciuérard. 5')0 Foiilainejean 300 Fonlaine-le-Comple (Notre-Dame dp). 500 Fonlaine-en-Vosge. 301 Fonlaincs. 301 Foiitaines-les-Blanches. 501 Fonianclla. 301 Foiitcaude. 501 Fonl-F)ouce. 502 FoiiltMia.v. 302 Fonlenellcs ou Nuire - Dame de la i'onlaine. 302 Fonionelles (Notre-Dame de).' .103 Fonipvraull. 30.3 FoMl-Ciombaud. 30,'i Font-Giiillcm. 30:î Fontnnay. 300 Fonllroide 306 Fonl;,'()iiflicr ou Fontgaufrc. 30<> Foniniorijîny. 306 l'cirralquitT. 307 Fonle. 307 Forosimoulicr. 507 Forracii. 307 Fos>e. 307 Kossenouve. 308 Fonrarni'inl. 508 Fours-lc/ Pujanll. 309 Franrois (S;iinl-). 309 Fran(jiiev.iu\ 309 Fraiikenllial. 310 Fra«cii-All. 310 Fr.i\MMi-15runn- 310 FriNNcii-Muiislcr. 310 Fra\N(Miili;il. 510 Frawin/imnieren. 310 Frcislroll. ou Sainl-(îenguliili 311 Fron.iilc (!.a). .ïl I FrJdin\vf'j;ler. 311 Frideswide ou Frewi.sse ( .'^iiinle- ). 311 Frioiisporpr. 312 Fri^i lc> (//. Marin r/c). 312 Frii/lar. 312 IVoiniiirit. 31^ FuI.Ip. .-,!.■; Futnt's. 31.') Furnos (Sainl-.Iosr|>li dcK 315 Fursienveld ou l-urilenli 1 1. 31:; Kurslenrel. n\r, Fltsv (Saint-). 51<) T.VDLE DES MATItllKS. Fusiien-aux-Uois lez-.\miens (Sainl-). 316 Fussonich. 317 Fussenich. 518 Futaie (I.a;. 518 Gaillno. 517 Haillon (Chartreuse de). 517 Galesium. 518 Calgan (Saint-). 518 Gall (Saint-). 518 Galliala. 520 Gandersheim 520 Gard (Le). 521 Gar.lc-Dieu (La)-! 521 Gareiiiion. 522 Garde (Notre-Dame (La), ou la Gui- clie. 322 Gastine. 322 Gaudcns (Saint-). 522 Gaudianuni.' 322 Gausburge (Sainte-). 322 Georges (Saint-). 523 Gembloursou Giblous. Z25 Geniielnich. 321 Gemme (Saint-). 521 Gènes (Saint-). 521 Gènes (Saint-). 521 Genesia (Saint-Julien de). 321 Genestnn. 321 Genevipve-r('.aui|i. 5ii Glossiiule (Sainte-). 344 (inadenihal. 344 Goaille (Notre-Dame de). 544 Goileberle (Sainte-). 345 Godes-Dal. 545 Goion (Saint-Laurent de). SIS Gojon (Notre-Dame de). S45 Gonier Fontaines. 545 Go!)don-les-Moulastruc. 346 Gorjin. 346 Gorze. 316 Gotho. 347 Golt7-I)ael 547 Gotlescell. 517 Gotteszell. 517 Goltisaw. 317 Gottvvich ou Ketlwein. 318 Gourdaigiies. 348 Gourdon. 518 Gourdon (Nolre-Damc de). 3W Govane. 348 Goz(l)e). 519 Grace-Dieu (La). 319 Grace-Dieu (La). 549 Grace-Dieu (Notre-Dame de). 319 Gradiz. 350 Gradiz 550 GralIsdialTt. 550 Grand Champ. 350 Grand-l'ré. 550 Grand Sel ve. 351 Grand-Mont ou Gerad-Monl. 351 Grand-Mont, ou Grammùnt. 351 Grane. 352 Griusello. 3ÎJ2 Grasse (Notre-Dame de la). ' 552 Granval (Le), ou Grand-Vaux. 552' Grutia Dei. 552 Gravai. 552 Grôgoire (Saint-). 352 Gri'goire (Saint-). 552 Grenelière (Notre-Dame de la). 353 Greslain. 553 Grevembroch. 553 Grevendael. 353 Grinibergue 554 Griphiii. 5.'{4 Grissavv. 351 Groennmbii''reouGroenenbriele(Sain- te-Marguerite dei. 354 Groeningen. 554 Gros-Hurl(ie. 355 Gros-Bos ou Gros-Bois (Notre-Dame de). 35"; Grunliaim. 355 Gurnaidl de f.nrbeil (Saint-). 355 Gui'rel (Sjiiil-PiiTrede). 356 Gui (.Sailli-). 3.56 Guillain (Sainl). 3.'i6 Guiilaume-du Désert (Saint-), ou Gel- lone, ou Guillem-du-Dcsert. 3.56 Guilres. 3.57 Gul.Ien-Mo'm. 357 Gunlersilial. 5*i8 Gnollnau, Gutnow. 558 Gurk. 358 n nadingt(ui. .3.57 Haguenau (^aint-Nicolas d"). 3.57 Mailigen Crcutz. 3.57 Haies. 3.5«< llam. 3.58 Ham les-I.ilers ou Saint-Sauveur de llaui. 359 llaniav ou Ilainage les-Marchicnnes. 359 Haml.ie. .360 ll.'unliurv. 360 llanir-irdioiirg nu Onii'nilioiir{{.' 360 llan<-|H>l. 360 llardfuhausen. 560 llaroswal.l 560 llasel.ir. 30 1 HaSfnrlcd ou IltTried. 361 llasingen 361 lljMion (Saint l'iern; d"). 561 1213 Haspres. 562 Haslières. 562 Husungen. 562 Haulecornbe. 562 llauleercsie. 561 Haule-Fonlaioe. 561 Haute-Seille. 56 i llaules-Jîruyères. 304 Hauimonl. 564 H.iulmoiu. 561 Hauierive. 56o llaulvillers. 363 Jlaycs (Les). 563 Heckbach. 563 Heideiiheim. 506 Heiii^' ou Heilgen-Creucztal. 566 lleilàbnickeu. 566 Heilsbruiiii. 567 Hcislerbacli. 567 Hélène (Sainte-). 567 Heleneslow. 567 Helichein (Notre-Dame d"). 56Y Heliier (Saint ). 567 Helmslad, ou Ludger-Cloosler.] 568 Helneslou. 568 hemelsdaele, ou Hesendel. 568 Hemcls J'orie, ou Heemsiede. 568 Hennin-Lieiard, Saint-Martin, ou No- Ire-Danie-sous £vrin. 568 Henricliaw. 569 Henton. 569 Heortea, ou Heterslie. 569 Her:ord. 569 Herivaux. 570 Herkenrod^. 570 Herme (Saint-). 370 Hermès (Saint-). 570 Herren-Alb. 571 Hermières. 571 Herlford. 571 Hesse. 571 Hetii. 371 Hejiigea-Creusz, ou Sainte-Croix. 372 Hevn, ou Aulesburg. 372 Hida. 572 Hiddcnzêe. 372 Hière», ou I amanarre. 372 Hierre. 373 Hiero-Komio. 373 Hilaire (Saint-). 374 Hilaire le Grand (Saint-). 374 Hilda, ou Hildar. 375 Hildar. 375 Himmcl-Poort. 375 Himmeirod. 375 Hippolvte (Saint-). 376 Hippolyte (Saint-). 376 Hirsaiigc. 376 Hirsffld on Hirschfield. 377 Hitero, ou Filero (Notre-Dame de). 377 Hobiirg pt Homburg. 377 Hochenilwid. 378 lloclienlieymenae monasterium. 378 llofaetlie, liowedereya, ou Iloloya. 378 Uohcnbourg, ou Mont Sainle-Odile. 378 Holcotram. 381 llolywell. 381 Hoivwoot). 38'2 Hjmblières. 3X2 Hombroc, ou Olhilbcrg. 382 llonce (l.a). 38,1 HoiKoiir, Mngiif^s-Hofpn. ■■H7> Ilofinfcoii't, r)ii Hiinulcurt. 38.1 llonov la, llonaiigia. 38i llonor.'; (Saint ). 38 i Ilorf-Abboy. 381 Ilornfbadi. 381 Ilcrion. 381 flospjtaln. 381 lloiild on Hoildc (Sainte-). 3H5 Hovf-n on llovencs. 385 llovd.pnrk. ^Hd lloiji'ine niowiutcritim. 3W5 IJukrl fnAbd> hue» (Saint ). 386 TABLE DES MATIEKES. Huerla. 386 Hulmen. 587 Hullon. 387 Hy Jona, ou Y Colm-Kille. 587 Hyères (L'abbaye des ls.es d'). 388 I Igny. 387 Ikanho. 5S9 lie (L'). 590 lie-deUas (L'). 590 Ile-Ciiauvet (Notre-Dame de 1'). 590 Ile-Dieu (f). 590 lle-de-Médoc ( Saint-Pierre de 1' ). 390 I!e-de-Ré (Notre-Dame de 1'). 391 Les (Les). 59! Inacbdiiin. 591 lois, ou Inis Curcii. 391 Inis-Fallen. 391 Inislawnaglh. 391 Lide (Sainl-Corneille d'). 591 Iiuiila dticis, ou Gempe. 591 hmda Metensis ad Mosellam. 592 Iranzo. 392 Irénée (Saint ).'■ 392 Isie Barbe (L'j. 392 Isle-en-Barrois (L'). 393 Isni ou Isna. 593 Issoire (Sainl-Aiistremoine d'). 393 Issoudun (Saint Denys d") 394 Issoudun. 594 Issy. 594 Isienviller. 394 Ivernaux. 395 Ivois. 595 Ivry-la Chaussée. 596 Ixieiise mouaslerhim. 596 J Jacques (Saint-). 393 Jacques (Siiint-). 395 Jacques de Jocon (Saint-). 593 Jacques de Liège (S:.int-). 596 Jacques de Paris (Saint-). 396 Jacques de Provins (Saint- 597 Jacques des Scois (Saint-). 398 Jacques-les-Vilry (Saint-). 598 Jean (Saint-), ou Saint-Jacet. 398 Jandures. 398 Jaiisberg (Saint-). 398 Jard (Le). 599 Jardinet (Le). 599 Jarrow. 599 Jassau, Jaszo. 401 Jean-aux-Uois (Saint-). 401 Je;.n-Baplisle (Saint-). 401 Jean Baptiste (Saint-). 402 Jean-d'Angely (Saint-). 403 Jean de l'alaise (Saint-). 403 Jean de I aon (Saint-). 404 Jean de J.aone (Notre-Dame de). 404 Jean de Màcon (Saint-). 401 Jean de Mél nais (Saint ). 404 Jean d ■ Monisainl (Saint-). 404 Jean de .Narbofine (Saint-). 405 Jean de Pravie (Saint-). 405 Jean d'Ypres (Saint-). 405 Jcan-des-Vignes (Saint-).; 4! 5 Jean-du-Mont (Sainl-). 405 Jean-en Valiéc-les-Ciiartres (Saint-). 406 Jean et Marcel (Saints-). 406 Jean rKvangélistc (Saint-). 406 Jean le (iraiid (Saint ). 406 Jean-les-Amiens (Saint-).' 407 Jean-les-Si-ns (Saint-). 4ii7 Jean (Saint-), près d'Orléans. 407 Jerip'ins. 407 Joarinm M Anne (Saints-). B(8 Joie (I a), près Nemours. 408 Joie (la). 408 Jome (Saint-). U)8 Jonrelsou Jaus.salz. 409 Joraval. m) Jorisberif. 409 Jotaplial. 4(19 Josse-an-noi"* (Sainl ) on de I)om- Marlin. Léonard (Saint). 415 Léonard de liuines (Saint-). 415 Léonard des Cliaunies (Sainl-). 413 Léonce (Saint-). 416 Léonce! (.Noire-Dame de). 416 Léopold de Nancy (Saint-). 4i6 Leurosuriitm.oviÙ. Maria Luzariorum. 416 J.érins (Saint-Honorat de). 4l(> Lescar, Lascura. 418 Le.ssay. 419 Leslingay. *W Letley, ou Lieu-Sainl-Edouard. 419 Lcu7.è. 149 Lewes. 450 Levra (Sm Salvador de), ou Leyrc. 450 Le/at (Saint-Pierre de). 450 Le/er (Saint-), ou Sainl-Licar de Ui- gorre. 451 Lezignan (C.larisses de) 451 l.ialh-Mochocinoc. 451 Lldium. 451 Lledekerra. 451 Liessies, ou Liesses. 45! Lleu-C.roissanl, ou Trois Uois. 452 Lieu-Dieu. 45i Lieu-Dieu. 45i Lieu-Dieu en Jard (Noire-Dame de). 453 Lieu-Dieu en Peiilhieu. 453 Lieu-Nolre-Dame. 455 Lieu-Ueslauré. 455 Lieu-Saint-Henoit. 455 Lie\i-Sainl-lletiiar(L 455 Lillard de Meliun (Sauit-). 45<'> liijuo {Saucta Trinitu de). 456 Ligneux. 45<) Ligugé. 4."i6 Lilienseldl. 4.57 Lini|>urg. 457 l.indaw. 4')7 Lindistariie. 457 Linclislarne (Sainl-I'ierre de). 457 Lindure. 4.*>H Liochtenlhal. 4.'M l.iqnes. 45H Lira. l-"W Litllemanlies. 4'W Liusce. 459 I.ivr.v-en-l'Annois. 459 LIan-Khvy, ou Kigwy. 459 Man-lllul, LIanUvil, ou Sainl-Iilut. 459 Liant-rarvan, ou Sainl-rMidoc. 460 Lo, Lna. 460 L«\ {Saint-) 460 Lobenfeidi, ou I.obcn cls. 460 LoccUio. 460 TABLE DES M.VTIEHES. Loccdio (Saint-Miclicl uu Saint-Jan- vier de|. 401 Locken. 4()l Loc Maria, ou Aquiloiiis monaslcriunt 461 Ivgiuin. 4t)l l.ongtlianip. 461 Longis (Saint-). 461 Longpont (Notre-Dame de). 46i Long|ionl. 162 Lon;;uay. if>'2 Longues. 462 Longueville , Clandières ou Saint- Marlin-aux-Cliènes. 46^! Long-Vé. 463 l.ongvilliers. 463 Lonlay.i 463 Loos (Ntilre-Dame de). 463 l.orcUe (Noirè-Damede). 461 Lo-Hoy, ou Lorroy. 461 Lorouic, ou Lourois (Notre-Dame de). 463 Lorris ( L'abbaye-aux-Xonnains de). 465 l.oubouer-en-Tursan (Saint-). 465 Louis de l'oissy (Saint-). 465 Loum. 465 Loup d'Orléans (Saint-). 465 Loup près de Tours (Saint-) 466 Loup de Troyes (Saint-). 466 Loup de Naud (Saint-). 467 Lour( J!ie-lez-Sainl-Marcel . 467 Loulli-rarch. 467 I.ubens. 467 Lubin-des-Yigncs (Saint-). 468 Luc (Le). 468' Luce (Sainte-). 468 I.uce de Coire (Saiul ). 468 Luccnlia (De). 468 Lucerne. 469 Lucien-les-Beauvals (Saint-). 4C9 l.uçon (Noire Dame de). 469 Lucullan, ou Saint-Séverin. 470 Lucuse. 470 Luka. 470 Lupicin (Saint), ou Lauconnc. 470 Lure (Notre-Dame de). 471 Lure. 471 Luizell. 471 Luxembourg (Notre-Dame de)., 472 Luxeuil, ou l.uxen. 472 Luzerne (l.a) 473 Lvming. 473 Lys (Le). 474 u Maceiradam. 473 Machabées (Sainis-). 474 Maclicra ad MoscUam -175 Mâcherai. 4f5 Machline. 475 Madeleino (Sainte). 475 Madeleine de Melz (Sainte-). 475 " • 475 476 47r> 476 476 476 476 477 477 479 479 480 480 480 181 481 482 482 482 ^83 Madion. Madiran. Maeglidendac). Mardenaw, ou Magdcndaw. Magdendal. Maghbilc. Maifloire (Sainl-). Mané de l'inisl«'re (Sainl-). Maillezais (Saint-Pierre de) Mailly, ou Sainl-Menon. Mainienay-Sainl-Lié. Maixent (Saint-). Maiziéres. Malenoup. Malniedv en Ardcnncs. Malmesbury. Maloigne. Mananclia. Manlieu. Manilla (Noire-Dame de) Mansée, Manauser ou l.unrlacb. 483 Mansuv-lez-Toul (Saint-). 483 Manuel. 483 Marbatli. 483 Marc (Saint-). 4»i Marcel, ou Marceau (Saint-'). 481 Marcel (Saint- 1. 48i Marcel (Saint-). 4''5 .Marcel de Die (Saint-). 485 Maiclié-les-Danies. 485 Manlicroux, Marclic-llaoul. 485 Manliiennes. 486 Marchlbal. 486 Marcigny-les-Nonnains 486 Marcillac. 487 Marcilly. 487 Mare ou Marena. 487 Mareux (Notre-Dame de). 487 Margan. 488 Marguerite de Beaune (Sainte-). -188 Maria del Ue^ralo (Santa). 488 ;Urtri(j de Pralis, ou de Vallc boiia. 48S Maria de Sali$(B.). 488 Marui iti Illanckcmiw (Sanctu). 488 Marin IViode. 489 Maria- Tlironus. 489 Marian, ou Maricnd'AuxcrrcfSaint-). 489 Marie-au-llois, ou Majeure (Sainte). -189 Marie-au-Royal-Lieu (Salnle-). 490 Marie-d'Aix-la-Ch;.pellc ( Sainte- ). 490 Marie d'Ar'es (Sainte-). 490 Mi'rie de Boulogne (Sainte-). 490 Marie de Calmrs (Sainte-). 490 Marie de Jubino (Sainlc-), ou Saint- Georges de Jubino. 491 Marie de I :.niano (Saiole-). 491 Marie de Melz (Sainte-). 491 Marie de Nazarelli (Sainte-). 491 Marie d'Obone (Sainte-). 491 Marie d'York (Sainte-). 491 Marie-des-Champs de Mayencc (Sain- te-). 492 Marie des Grâces (Sainle-). 192 Marie du C.apilole (Sainte ). 492 Marie du Mont (Sainte-). 492 Marie (Sainle-), et Saint-Lambert de Liège. *92 Marie (S.iinlc-), el Sainle-Pcrpéiue de Dinaiit. i'.)2 Marie la Boyale (Sainle-). 193 Marie-Madeleine de ( arpenlras (Sain- te-). 493 Marie-Nouvelle (Sainle-). 493 Marienaw. 193 Marienberif (Sainl-) 493 Manen (ronn. 49i Marien-Doiick. 491 Marienfeld. 491 Marii-nOos. 491 Marien lloor-lez-N'eidingen. VJi Marien-Munsler, ou Nonneu-Munsler. 495 Marienrode. ou Isenhagen 495 Marien Sladl. 495 Marienihal. 495 Marienibal. 495 Marienihal. 49t> Manenwald. 496 Marien-Woerdl. 4îH» Marieslad. 496 Mariewald. 496 Marke. 496 Mark gale. 496 Marmosoglio. 496 Marmoulier-lez-Tours. 497 Maroeil-lez-Arras. 497 Maroilles. 497 Marquette , ou nepos-Nolrc-Damc. 4VW Martial de Limoges (Sainl-) 498 Martin (Saint-). 4ÎKI Marlin (Sainl-). ÎW Marliu (Saint-). 199 Marlin-aii-Bois (Saint-). 49!» Mariin-aux-Jumeaux (Sainl-). 500 Marlin d'Ain liv (Sainl-), on Aumale. 500 .Mailin du Canigon (Saint-). 501 «217 MailindeChampeaux-en-Brie (Saint-)- SOI Marlinde Cores, ou de Cures (Saint-). tiOl Martin de Fives (Saint). 501 Martin de Galloway (Saint-). 501 Martin de Laon (Saint-). 501 Martin de l'KsIrée (Saint-). 502 Mariiu de Lez-sur-l'Aude (Saint-). 502 Martin de Limoges (Saint-). 502 Martin de Mevré (Saint-). 502 Martin de Nevers (Saint-). 502 Martin de Ponloise (Saint-). 502 Martin de Séez (Saint). 503 Martin de Tournay (Saint-). 503 Martin de Tours (Saint-). 503 Martin de Trêves (Saint-). 504- Martin de Viterbe (Saint-). 504 Martin des Aires (Saint-). 505 Martin des «liamps (Saint-). 505 Martin du Puv (Saint-). 505 Martin en Val (Saint-). 505 Martin on Vallespir (Saint-). 506 Martin le Grand de Cologne (Saint-). 506 Martin-lez-Autun (Saint-). 506 Martin (Saint-), ou Saint-Tliuribe de I.ievane. • 506 Martin près de Metz (Saint-). 506 Marlvrs (Notre-Dame des). 507 Mars''(S.int-). 507 Marsac. 507 Mascarella (Sainte-Marie de). 5!»7 Mas d'Asie (Le) 5't7 Mas Garnicr ou Mas de Verdun. 508 Massay. 508 Matallana. 508 Mathias de Trêves (Saint-). 508 Malina. 509 Matthœo (San). 509 Maubec, ou Meobec. 509 Maubeuge. 509 Maubuisson. 510 Maujbrun. 510 Mauléon (La Trinité (fe). 511 Maur des Fossés (Saint-). 511 Maur de Verdun (Saint-). 51 1 Maures, ou Maurtz. 512 Maurice, ou Maurin (Saint-). 512 Maurice de Cologne (Saint-). 512 Maursmunsler. 51 2 Maiizac. 513 Mawre. 513 Maximin de Trêves (Saint-). 513 Mayo, ou Megeo. 51 i Ma/an, Manzay ou Mancade. 51 i Meaux (Notre-Dame de). 51 1 Mechteren 51 i Méda. 515 Médard de Soissons (Saint). 515 Mediatium mvnaslerium. 516 Medirion (Saint-Serge de).] 516 Meen de Ghc (Saint-). 517 Meerbecke. 517 Megemonl. 517 Meimac. 517 Melaine de Rennes (Saint-). 517 Melck. 517 MelU-ray, on Mileray. 518 .M Mon I aigu. 540 Montaigu. 5i0 Moni-.41vesnc. 540 Monl-Amiat (Saint Sauveur de). 5U Mont-Henoîl (Notre-Dame de). 541 Mont-C.armel. 541 Mont-Cassin (Abbaye du). 541 Mont-Cornill(jn. 555 Mont-ile-Marsan. 556 Mont des-Olives (Notre-Dame de la Trappe du). 556 Mont-Didier (Notre-Dame de). 556 Mont-Dieu. 556 Montebourg. 5.57 Monle-Hamo. 5.17 Montetif, Monteslc, Montivier. .M7 Monlfauion. 557 Mont orl-la-Cimne. 557 Monlior-Hauzeille. 558 Montigny. 5-iH Monlivilliers. 5.'j8 .Monlilnry ( Sainl-Picrrc ou Saint- I. auront lie). .558 Montmajour. 5îiH Monlmarlre-Inz Paris KiH Monl-Mollcray. 859 Monlmirt-l, ou Saint-Pourrain. 559 Moiitniorel (Notre Damo do). 5*^9 Monlmoroiicy (Saint Martin de). -AU) Mont-Notri'-Damo los Pro>ins, ou les FillfvDieu. W;0 Monloliou, ou Saiiit-.I Munter-EifTel. 577 Munsteriingen. 577 Munslcr-Thal. S77 Miinslor-Trcisa. 578 Mnroaux. 578 Murhart. 578- Mussenden. 578 N Nahar (Saint-), (ai S.iint-Avold de Metz. 577 Namur (Notre-Dame de). 577 Nantouil. 578 Nanloiiii on-Va'K'c. 579 Nantua. 579 Nant/. 579 Nazaroih (Notre Dame de) 579 Noaullo le-Vioii\, ou l'AiNioux. 580 Necreusis l'ur.lieuo. 580 Nonay . 580 Norlac, ou Noirlac. 880 Noslo-la-lloposto. 580 Noth. fisO Nouf-ltourg. .581 Noudoiis, (lit Saint Gillierl. .5Sl Nou-Moiisiirr, '2 Novham, ou Nowonham. .582 NowtM.II.-l. 583 Now-C-ll. 583 Now-Minstor. 583 Ncwrv, ou Munaslor Ililiralr Chintra- Kha 583 >N'Hstai. 583 1219 Nicatsc de Reims (Saint-). ;>8l Nicolas (Sailli-). ii»l Nicolas-aux-Bois ou du Salul (Saint-). 08 i Nicolasde-Bar-sur-Aube ( Saint- ). ■Mi Nicolas de Bologne (Saint-). îiS."» Nicolas (le MidcJelbnurg (Saint-). rJ«C Nicolas de Hiheniont (Saint-). 5SG Nicolas-des-Prés (Saint-). 5S6 Nicolas Noirmoulier (Saint-Philiberl de). 5')2 Nonantiile (Sainl-Svhcslre de). 59i Noncnquc (Ni)lie-lianic de). 5't3 Niiniiciibosciio. .'i9.î Norihberwick. 594 ISorwich. ''t'M Notre- hanip au Rois. 594 Nolre-Danie do l'Arc. 591 Noire- Dame de rivxil. 5)4 Nolrc-Dame de Tadulcs ou Paulos. ;;94 Notre-Dame des Anpes 594 Noire-Dame la ll.amlie de 11. e de Noirmoutier, on ille-Dicu. 51.5 Noire Dame la ("irande. 593 Notre-Dame la Grande de Poitiers. 595 Noue (Noire-Dame de la). 595 Novalc/.e. 5 )G .V 01(4(11 tldustrum ou .Yorii»! monnsle- riuni. ti\)(\ Nnvcrs. .59i;0 Oii\e:-sur-lu-(.lier (L). G9I Om. (;()( Oiiirensmcli Vesalicnscs. roi Oiiii|.lire (Sailli). G'H Oosi-l.eck n, on Oislerloa. (iOl Orai^on-L>leu (!.'). (i02 Orb is. (iOi Orl.f<;ii r (Salnl-Jean d") f.ti2 TABLE DES .MATIFJŒS. Orcanip. (>02 Oïdeiell tiOÔ Ordorp. GO."! Orens d'Auch (Saint ). GOô Orens-la-Ueoulc (Saiul-). fiO'i Oriinlen. G05 Oiieuthiœ (■>.). «'04 Origiiv. C94 Orioii, Huiron, Viron 60 4 Oroer (L") ou Saiiil-Paul-lrz-reau- vais. GO 4 Orp, ou Orpen. G05 Orval. (it):; Oslowan. G05 Ossera. GlG Osierliovcn. GOG Ostiue (!.'), ou Westine. GltG Olingen. GOG OUeiiburem. GOG Ollerbiirg. G07 Ouen (Saint-). 6 l7 Ouen (Saint-) G08 Ourdach G08 Outrille de Bourges. COS Ovila. G08 Ova. C08 Puccpropi' l.codiitni(n. M.iruidc) G09 Paclinum, ou Clmuiii. G()9 Paclinum, ou Clmuiii. G()9 Pacv. G(I9 Padis. G09 Pain-Ponl (Sainte Marie de). G09 l'aix de-Dieu. G09 Paiv Noire-Dame (de la). GIO Paix Nolre-D.ime (de la). 640 l'alais Noire-Dame, ou Noire-Dame de la Paix. .Gl I Palatiole. Gll Palz. Gll PanlaU'on (Sainl-) (M Paillai -on de Cologn? (S;:inl-). GlJ Paiilalt-on de Toulouse (Saint ). Gl2 l'anzo (Sainl-Aiige de). Gl2 Papoul (Saint-). Gl3 Parac et (Le). Glô Paraclel (l.e) Gl i l'aradisus. Gl l Parc (l.e). GI4 Parc-aux-Damos, ou le Parc Hm i le. G14 Par !oux (Saint ). G!5 Park. fil 5 Parois I r-Monial. GI5 l'arl-Dicu (La). Gl'l P.tsior (S.). GlG l'aslro GlG Paul (Sainl-). GiG Paul (Saii)l-). GIG Paul de lles.uicnn (Saint-). GlG Paul de L\(ui (Saint ). 617 l'aul de Narbnime (Sainl-). GI7 Paul (le Soissoiis (Sainl-). (il7 Paul (le Vcnlun (.Sainl-). G17 Paul de Vanne (S.(ini-). GI7 Pattlns in Vrbc (.S.). fil 8 Paunal (Sainl-.Sauveur de). fil8 !*a\illv. GIS Pe de (lencrez (Saint-). 9 Ponl aux Dames (Noire-Dame dn).(>."9 Ponligny (Saint-Edmond de). 6'i9 Ponligny. 641 Ponlio (S. Maria de). fill Ponl evity. fin l'(.iil 'llii'eirroy. Gll Poiiirobart, ou Uoisebrcch. 6i2 Poniron. 642 Poriio (De), ou Bcrnaw. 6î'2 Port du Salut 642 Portes. 042 Porliiincule (La). 6i3 ron-Morl. 6i3 Porl-Ho.val des Champs. 61.3 Port Sainl-Nicolas. 615 Porizpt, ou Bourselte. 64.ï Poslel. 643 Poulhières. 615 Praloii (Noire-Dame de). 616 Praxède (Sainte). 6i6 Pré (Le), ou Notre-Dame des Prés- les-Troyes. 646 Pré (Le), ou Sainl-.lulien du Pré). 647 Préaux. 6^7 Préaux-Saint-Léger. 617 Pré-Benoit. 647 Prée (La), ou Saini-Jean des Prés. 647 Prée-sur-Arnon (La). 618 Prémi. 648 Prémontré. 648 Prés (Notre-Dame des). 650 Prés (Notre-Dame iie.s). 650 Prés-iez-Tournav (Notre-Dame des). 651 Présentation (La). 651 Pressy. &M Preuilly. 651 Prières. 651 Prisque ou Bry (Saint-). 631 PrivatdeJavouxenGévaudan (Saint-). 652 Prix, ou Prejet de Saint-Quentin (Saint). 652 Protection (Notre-Dame de).' 654 Prouille (Notre-Dame de). 652 Prudence (Saint-). 654 Pruily. 654 Prum, on Pruim. 654 Psalmodii. 655 Puits-d'Orbe. 655 Putchra Vallis ou Beauvaleense cœ- nobium. 656 Puy-Ferrand. 6-56 Puy-Saint-Front (Le). 656 Quarante (Sainte-Marie de). 6.53 Quarrére. 6.56 Quaslacio'.a (B. Maria de). 656 QuPdlimbourg. 657 Qiientin-en l'Ile (Saint-). 637 Quentin en Verinandois (Saint-). 657 Quenlin-lez-Benuvais (SainI). 657 Quercia (Notre-Dame de la). 657 Querto Lodora, ou Quorcolodora. f>m Quesnoy (Le). 658 Quincy (Notre-Dame de). 6.'W Quilaire du Mas (Saint). 658 R Babida (Sainte-Marie de). 6.59 Baculfe. 659 Badegonde de Poitiers (Sainte-). 6.59 Baiteidiaslach. 660 Bamberl de Joux (Saint-). 660 Bameige. 6r;o Bamsey. 6ii| Balliausen. 661 Baudon, Rauda. 662 Ba\ rrisherglie et Outtonf. 662 Bfailiiig. (>f':2 Béale (Notre-Dame de la), ou d'As- niran. 662 Bame de la». Mil Bp|83 Hougemont (Notre-Dame de). 681 Rovac. 681 Ro'. ai-Lieu. 684 Rovaiimont. 685 Rueda. f.86 Rur de Valence (Saint-). 686 RuIFord. 686 Ruisscauvllle. 686 Bully. 686 Rumeseve. 687 Russiii." 687 Ruili 687 Bvcke-riaren. 688 Hyc Cloosler. 688 S Sabal ou Sabhul. 6K7 S.ibine (Saiole-). 6S7 Sablonrraux. i'M'.) .Sarrudioti, ou Sarcude 689 122Î Sacra Mœnin. f,89 Sacns (Saint-). 689 Saens (Saint-). 689 Sagiltario. 690 Saigir. 690 Sains. 690 Saint-Bernard (Le'grand). 690 Saint-Ksprii. 690 Saint-Ksprit. 691 Saint-Lsprit de Béziers (Le). 691 Saint-Sauveur d'Anvers. 691 Saint-Sauveur de Blaye. 692 Saint-Sauveur de Marseille. 692 Saint-Sauveur et Saint-Honorat 692 Saint-Sepulcre de Cambrai. 695 Sainie-Croix. 693 Sainte-Croix d'.4pt. 693 Sainte-Croix de Bordeaux. 694 Sainte-Croix de Poitiers. 694 Sainte-Croix de Jérusalem. 696 Sainte-Trinité. 696 Saintes (No re-Dame de). 696 Saintin (Saint-). 697 Salanques. 697 Salivai. 697 Sallesmes, ou Salcen. 69'7 Salley. 697 Salmonschweiler. 698 Salop. 698 Salterey. 698 Salutation Mère-Dieu. 698 Salv'anes. 699 Salvator (San). 699 Salzeda. 699 Sambuccine. 699 Samer-aux-Bois , ou Saint-Vulmer. 699 Sana Valle di Folina. 700 Sandal. 700 Sandau. 700 Sandoval. 700 Sandwell. 700 Santa-Fe. 700 Santas-Creuzes (Las). 700 Saramont. 701 Sarlai (Saint-Sauveur de). 701 Sarrances. 701 Sart, ou Sauchoix (Notre-Dame de). 701 Saturnin de Bhndez (Saint). 702 Saturnin du Port (Saint-). 702 Satur-sous-Sancerre (Saint-). 702 Saubalade. 703 Saulsaye (Notre-Dame de la). 703 Saulve de Valenciennes (Saint-). 703 Saulve-Majeure (La), ou La Seoube. 704 Sauve (Saint-Pierre de). 704 Sauve (Saint-), ou Saint-Saire. 705 Sauve-Benoite. 703 Sauve-Cane. 705 Sauve de Montreuil-sur-Mer (Saint-)- 705 Sauveur (Saint-) d'Fvreux. 706 Sauveur (Saint-) de Lodève. 706 Sauveur (.Saint-) de Messine. 706 Sauveur de Vertus (Saint-). 706 Sauveur (Saint-) et Sainte-Marie de Carcassonne. 70G Sauveur (Saint-) et Sainte Marie rJu Mans. 707 Sauveur le Vicomie (Saint-). 707 Sauveur près Narbonne (Saint-). 70" Sauvoir-sous-I.aon (Le) , ou Savou' Rivière. '{\ Saveldcn, Sjlevelt. 7( Saverne. 7( Sa Vigny. 1> Savjgiiv. 7: Savin (Saint-). 7(' Sann sur la (iartempe (Sain!-). 7('' Saxe-Fontainc (Noire-Dame de). 7(9 Saxo-Vivo. 709 Scel Hères. 710 SchalFouse, Scharusen. 710 Schfida ou Scgor. 710 Srhene. 710 Scherliorne. 711 Schlecfdorf. 711 42â3 SrluAa-Dei. "?»! Srhonibcrg. 7 1 1 Schonau. 711 Schonau. 712 SchilUprcn. 7t2 Schuvarzarh (Sainl-Sauvcur (le). 712 Schwaheuheim. 713 Sciriche. 713 Sebach. 713 Spbaslien aux catacombes li' rs des Murs. 7tô Sebastien de ISaples (Saint-). 713 Secanis. 7U Secking, ou Sckingen. 7U Seddciacum. 7U Seine. 7U Seine (Saint-). 715 Seisenstain. ou Gorslasl. 715 Selhy. 715 Seligen&ladl. 715 Seligenlal. 715 Selincourl (Sainl-Pierrc-lez-). 716 Selsev. 71(5 Se't/.' 716 Seiianque. ou Siiianque. 716 Sonilras (Notre-Dame de). 718 Scnones-en-Vosgcs. 7lH S.-pe.v. 719 Sept -Fontaines. 7 11) Sepi-Fonlaines-en-Tliicrarbe. 7I'J Seplfons. 71"J Septime (Sainl-Sauvcur de). 720 Sepl-Meules. 72o Serge et Bach (Saints-). 7"21 Serge-le7.-.\ngers (Saint-). 721 Seriiio (Saiiil-|. 721 Sernin (Saint-). 72[ Sernin de Toulouse (Saint-). 722 Serres ou C.elle-rr.icce. 72^ Serval (Saint-) de Maeslriclil. 722 Servit, ou San-IMipe. 723 Serv-aux Prés. 7i3 Seuiilv, Scuillcv, Sully. 723 Seurin (Sainl-) de Bordeaux. 723 Sever (Saint-). 723 Sever (Saint-) Cap-de-Gascogne. 721 Sever d'.^gde (Saint-). 724 Sever de Huslang (Saint-). 724 Severin (Saint-). 725 Severin (Saint-). 725 Severo (San). 725 Shafiesbury. 725 Shepey. 725 Slu-rbourne. . 725 Slirnwlc ou Slirowe. 72(; Sibbelon. 72(i Sibcracum. 720 Sicliem. 727 Sieen Brignon (Notre-Dame de la). 727 Sigeberl. 727 Sigismond (Saint-). 727 Sigismond (Saint-) près Orlhes. 727 Signv (Nitire-Dame de). 7i« Sigy. im Silly en Goufcr. 728 Siloe. 72S Silva B. Maria'. 728 .S'»7i'fl nigra (S. l'cinis m). 729 Simore. 72<) Sinningllinaitîi. 72<» Sion (Maisftn de) 729 Siliclienbach. 729 Siverslat. 730 Sixte (Saint-). 730 Sixie (Saint-). 7.'i0 S;ierl)ach 73| Solirade (Notre-Dame de). 73| Sobrado. 731 Soeby, Julilha ou Julira. 731 Soignies. 731 Soissons (Notre-Dame de). 732 Soleil-Mrtnl, ou Soliamonl. 732 So ème, ou Solesmrs. 732 Solières (Notre-Dame lie). 7.3i Solignac. 734 Simuneritz. 735 Sonnebera on ZonlibecVa. 735 Sonne Camp 735 TABLE DES MATIERES. Sjopewel. 735 Sophie de BtWiévenl (Sainte-). 7.35 Sora. 736 Sorde. 736 Sordillac, ou Souillac (Notre-Dame de). 736 Sorethum, ou Schussenrietuni. 756 Sorezc (Notre-Dame de la). 757 Sorp. 737 Soslendal. 737 Soins Albos. 757 Soucilanges. 737 Souribes. 737 Souvigny. 738 Spainsbart. 738 Sp.iiilieidi. 738 S par malin Jerunalem Nova. 738 Spéculum B. Manœ. 739 Spinlieu, ou Kspinlieu. 7.39 Spire (le ("orbeil (Saint-). 739 Sprinkirsbach. 739 Squirc, ou l'ierre (Saint-). 710 Slafarda (Sain'.e-Marie de). 740 Stains en Oberninllial. 740 Stanlawc. 710 Stanlegh. 740 Stanley. 740 Slanley. 740 Slaoïieli (Notre-Dame de). 741 Slavelol. 742 Stefano (San). 712 SIein. 712 Stein. 712 Sieinfeld. 715 Slejngaden. 713 Siephimus cl Saturuimts (SS.) 74.3 S loi p. 713 Slrada (Santa Maria de) 715 Slrabow. 713 Slraneshalcb ou Sainlc-Hildc. 711 Si rat llur. 715 Siralford 715 Slr.ilmarchcl. 715 Stude. 745 Stnlzbron. 7 16 Subiaco, ou Sublac. 7 16 Suine. 749 Suivock. 749 Sulieow. 749 Sulpice (Saint-). 749 Sulpice de Douai (Saint-). 719 Sulpice d'I'/.ès (Saint-). 750 Sulpice eii-llresse (Sainl). 750 Siil|)i( e-lez-U<>urges ^Sainl-). 750 Snibourg, ou lleiligslorst. 750 Surd. 750 Sureda (Saint-André de). 750 Snsieren. 751 Snwarl/ach, ou Arnolfefaw. 751 Sweilieari, Newabbey. 751 Swinsbed. 752 Swiihin de Winchester (Saint-). 7."S2 Sxllenau. 75.3 Sym|>biiiien (Saint-). 7.53 Sympliiirien d'Aiilun (Saint-). 753 Synipliorien de Sens (Saint). 754 Svmphorien-I.ez Beauvais (Saint-). 754 Sympnorien-Lez-Mel/. ^Saiiit-). 751 Symphoricn près Trêves (Saint ). 751 Svncbeim. ou Sunsheim. 7-55 SVr (Sainl-). 7.56 T Tabenne. 755 Tallach. 7.55 Talmoni (Sainte-Cniix ileV 7.5.5 Tamaraens. 755 Tamis, ou Tamics. 7.5(i Tarenie. 7.">6 Taroiica (Saint-Jean de). 7.56 Tart(Le). 7.57 Tase ou Tlièbe. 7.'i8 T.isiiue (Saint-Pierre de). 7.'»8 Taurin d'Kvreux (S;iinl). 7.58 Taurisi. 7.58 Tavisiok. 7.'J8 au Teach-Mnmiu 758 Tegernsuc. 7Î>9 Teillede. 7.59 Tenaille (La). 7.59 Tennebach. 759 Tennikon. 760 'l'en Uoosen. 760 Tepla. 760 Terbeck, ou Stralen (Notre-Dame de). 760 Terhaghen, ou Les Haies. 760 Terrasson. 761 Tesmène, ou Mène. 761 Tliame. 761 Tben:iilles. 761 Tlieokesburg. 762 Tbeudère (Saint), ou Saint-Chef. 762 Theulley. ' 76 i Thierhaubten. 762 Thiern. 762 Thierrv (Saint-). 765 Tholev. 763 Thomas (Saint-). 763 Thomas (Saint-). 764 Thomas des Bourguignons (Saint-). 761 Thomas de Strasbourg (.Saint-). 764 Thoren, ou Tourne. 764 Thorigny. 764 Thorney. 765 Thuin. 765 Thurlal (Saint-Jean de). 765 Tbvmadeuc. 766 Tibery (Saint-). 766 Tillerdange. 766 Tillelo. 760 Tillev. 76(i Timolhée /Saint-). 7«;G Tinmoulh 767 Tintern. 767 linterri. 7()7 Timn. 767 Tirnneau. 768 Tischnowitz. 768 To;ia. 76S Tongerlo. 768 Tonnav t'.harei.te « 769 Topolska. 7i)î) Torcy. 769 Torpatensis, Walkena. 769 Tour d'Aquilée. 769 Tfuiriitis (Sainl-IMiiliberl de). 769 Toiirldyrac (Saiiit-l'ierre de). 770 Tftussainls d'Angers. 770 Touss;iints en KôrAt-Noirc. 770 'idussainls eu IMe de Ch.'ilons-sur- l 771 771 771 771 772 Marne. Traclon. Trainel (Sainte-Madeleine de) Tramens. Trappe (Notre-Dame 815 Villers-en-Brabant. 815 Vincent (Saint-). 815 Vinceiu-au-Bois (Saint-). 815 Vincenl de Besançon (Saint-). 816 Viiuenl-dc Bourg-sur-Mer (Saint-). 816 Vincent de Laon (Saint-). 816 Vincent de Metz (Saint-). 816 Vincent d'Oviedo (Saint). 817 Vincent de Seiili.s (Saint-). 817 Vincent de Vulturnc (Saint-). 817 l)if;iio>?f, i»i;s ArniAVK Vincent et .4nastase (Saint-) aux Trois-Fontaincs. 818 Vincenl-lez-lo-Mans (Saint-), 818 Vindfseim. 819 Virginité (La). 819 Visigneul. ' 819 Vision de Jésus. 819 Vile (Saint-). 819 Vivant-sous-Vergey (Saint-).) 8|9 Vivaris. 820 Vivier (Le). 820 Viviers. 820 Vivignis. 820 Vfiu (Le), près Cherbourg. 821 Voisins. 821 Volcoldera. 821 Volusicn de Foix (Saint-). 821 Vol vie. 822 Vfirsl. 822 Vosi «lu Piiv (Saint-). 822 VoiilK.ri (Notre-Dame de). 822 Vr.'in\veti-I'arek. 82.T ^Mlnlt•r(!p Boulogne (Salql) 821 w Wadegassen. Wadstena. Waermont. Wacrschoten. Wagebausen. Wald. Walden. Waldsassen. Walers en Faigne. Walhev. Walkenrede. Walpurge (Sainte-) près d' nau. Walpurge d'Aichstadt (Sainte- Wardon. Warewell.' Warneton. Wasten (Saint-Sauveur de).) Waslhusen. Wasor, Waulsor. Wassenschapffen . AVast. Waten. Waleringen. Waverley. Wedinghausen, ou Arnsbcrg. Wedon. Weingarten. Weissembourg. Weisser-Dal. Weisser-Holm. Wellehrad. Wells. Weltenburg. Wenlocb. Werden. Wereburge (Sainte-). Weremoulh. Wersch-Weiler. Wesbrun (Saint- Pierre de). Westnialle. Westminster. Wetter.j Wettingen ou Belthingen. Wevelgem ( Notre -Dame -du- d'Or-lez-). Wiçham. Wigbershusen. Wildsbourg. Wilica. Willencourt. Wilton. i Wimundliam. Winburn. Winchelcombe. Winchelcombe. Winchester. Witleham. Wisowitz. WofTeinheim. Woney. Worceslcr. Wormezell. Wormhoult. Wouburn. Wulverhamplon. Wunncnlhal. Wiirmspach. Yrier-dc-la-Perche (Saint ). Yvette (L'I, ou .lunel. z Zam, ou Nam. Zar. ZedeMs. Zenon Chap. IV. — Des services que l'état religieux a rendus à la société. 888 Clia|). V. — De l'utilité actuelle îles ordres religieux. riiap. VI. — Des liions des corps monastiques. 934 t'.liap. VII. — De la réforme. 949 -M'tM.OC.IK DE L'ETAT REl-lGIEUX. dans laoiei-le o.\ rnuivE viK i.EsoiionES nr.LiciEix et les co^GnÉuATlo^s nELIGIEISES SONT THÈS-ITII.KS A LA RELIGION ET A LA SOCIÉTÉ, ET ylË L'iNCnÉDlLITÉ SELLE l'EL T A'.OII» INTÉRÊT A LES DÉS- lliINOnEn ET A LES DÉTRIInE. !î 1". — SouK-veinent contre l'élat religieux : quel en esi le prétexte. 9G7 S H. — Plan de cet ouvrage ; origine île l'élat reli- gieux ; comliien elle est ancienne cl respectable. 969 S 111. — L'étal religieux est très-respectable par s m objet et sa desliiiation. 970 S IV. — L'étal religieux est cher et précieux à l'Egli- se. 971 § V. — Services importants que les religieux ont ren- dus ;t l'Eglise par l'éclat de leurs vertus, par la ferveur de, leurs prières. 973 8 VI. — Les religieux sont très-utiles au reste des fi- dèles. 977 § MI. — Les religieux ont conservé les tilres et les monuments de la religion, aussi bien que les bonr.es élu- des. 979 § Vin. — Services que les religieux ont rendus et reiiilenl encore ii l'Eglise d.ins les missions. 981 § 1\. — l.inslruclion des jieuples soiiHrirail beaucoup de la suppression des instituts religieux. 981 § X. — C'esl favoriser les entreprises de l'incrédulilé, que d'avilir ou de détruire les corps réguliers. 986 § XI. — Si l'irréligion \ienl à. bout de détruire les corps réguliers, elle poussera plus loin ses enquêtes el ses ra- vages. 989 «5 -XII. — Iiitérêls qu'ont les cvèqucs de venir au se- cmirs des corps réguliers 991 S XIII. — L'irréligion menace l'I'lal politique, el lui pr pare les plus grands inallieurs 993 S XIV. — L'Etat a un très-grand intérêt à protéger les onires religieux, el à les sauver du (téril qui lesniennce; les religieux sont un obsUicîe au progrès de l'irréligion. 99:j § XV. — Les religieux détournent par leurs prières les fléaux qui menacent l'Etat. 996 § XVl — Il V a enrore dans les corps réguliers nom- lire lie sujets aniiui's de l'espiH de leur élat. 999 !$ XVII — Service important que les religieux ren- dent h l'Etat, en y conservanl la purelé des mœurs. 1003 § XVIII. — Nouveaux services que les ordres religieux rendent à l'Etat. lOO.'î § XIX. — Eloges que donnent les saints Pères à l'étal religieux. 100.'> § XX. — Au milieu des révolutions de l'élat religieux, Icspril invariable de l'Eglise a été de réformer, et non de détruire. 1007 § XXI. — Le principe qui fait désirer la siqipression de l'élat religieux, tend à tout bouleverser dans l'Etal et dans l'Eglise.» 1014 § XXII. — Injustice et inconséquence des détracteurs do la vie religieuse. 1016 § XXIII. — Tout ce qu'on a fait depuis dix omlou/e ans .ins pour réformer les corps réguliers, n'a servi qu'à les ntfaiblir el ;i préparer leur ruine. 1020 i; XXIV. — la fixation des vieux à l'Sge de 21 ans a été funeste aux corps réguliers. 1022 § XXV. — On justifie par des raisons el dos exemples l'ancienne discipline sur l'ftge requis pour les vœux. 1027 § XXVI — En reculant jusi]u'à 21 jxns la liberté de fai- re des vu ux, on a renveiisc sans nécessité une loi de i'ICglise et de l'Etal. lO.-O § XXVII. — La loi de l'Eglise sur l'itge requis pour le .sous-diacon.nt, ne jusiitie point l'innovation dont les corps réguliers se plaignent. 103o § XWIll. — Le projet de substituer des voeux simples aux vœux solennels depuis 16 ansjusqu';"! 21, n'a aucun avantage, et donnerait lieu à de grands inconvénients. . -V 1057 § XXIX. — On devrait du moins établir sur ce point une discipline uniforme pour les jeunes gens des deux sexes. 1041 § XXX. — Le clergé séculier n'a point profilé du dépé- rissement des corps réiruliers. Vain espoir du rédacteur de l'édil de 1768. ^ !0(2 § XXXI. — Le projet de détruire les monastères peu nombreux, 1res injuste eu lui-même, est contraire au bien de la religion et de l'Etal. 104?) }} XXXII. — La régularité n'est point impossible dans les communaulés peu nombreuses. Les conciles défen- dent sévèrement de les délruire. 1018 § XXXIll. — Les religieux ne peuvent , sans prévari- eaiion, consentir au renversement de leurs monastères. io;i2 § XXXIV. — La loi sacrée de la propriété doit protéger les possessions des monastères comme celles des autres ciiovens.' 10B4 § XXW. — Tous les citoyens, et les évéques surtout, ont intérêt ;i respecter et h proléger les possessions des ordres religieux. 1058 § XXXVI. — Minons pour faire revivre l'ancienne ré- gularité dans les ordres religieux. 10îi9 Dl S ASSOf.IATIONS RELIGIELSES, DANS LE f.A- TIIOLU'.ISME, nE i.kir esprit, de leir nistoiRE et de leir AVENIR. Préface. lOfi.'S Introduction. 1067 1. — Du renoncement considéré comme principe des associations religieuses. 1009 IL — Examen historique de l'application de ce prin- cipe. Des ordres religieux accusés de corruption. 1073 m. — Des ordres accusés d'ambition, el particulière- ment des .lésuiles. 1079 IV. — Des reproilies d'intolérance faits à l'Eglise ca- tholique. Histoire de la liberté de conscience. 1087 V. — Des inconvénients attachés aux ordres monasti- ques dans l'ancienne société : leur position plus favora- ble dans la nouvelle. 1102 VI. — De la situation actuelle de l'Eglise : analo- gies avec les premiers siècles du christianisme. 1106 VIL — De ceux des adversaires du calholiaisme qu'on peut ramener par la discussion. 1112 VIII. — Des préventions qu'excitent ksopinions poli- ques du clergé français. lllî) IX. — Du catholicisme considéré comme obstacle aux progrès de la raison. 1118 X. — Des dangers que l'empire du catholicisme peut faire courir à la liberté de conscience, et de la situalion des prolestants. 1 120 XI. — Des adversaires irréconciliables du caUiollcisme. — r Les sophistes. 1'28 XII. — 2° les utopistes. 11.'^2 XML — 3° Les volupluein 1131 XIV. — Quels sont les vrais périls pour la société ac- tuelle. 1138 XV. — De la légilimilé des associations religieuses : caractère suprême do leur mission. 1141 XVL — De l'utilité pratique des asstriations religieu- ses. l'ITols de 'a pauvreté volontaire. 1141 XVII. — De la fahu^milise calholique. 1H8 XVIII. — Pes ser\ices que les associations religieuses sofil appelées à rendre au dedans du pays. 1 l.'Jl XIX. — Do l'utilité scientilique des associations reli- gieuses, llt)7 XX. — De l'importance des associations [religieuses pour la politique extérieure de la France. llî)9 X\I. — Des bases qu'il faudrait donner h la reconstitu- tion légale dos associations religieuses. 1168 ''onciusion. l'70 Ori.LQUESSOLVENlRS DE LA GALLE MONAS- TIQl E. DES ANCIENS CARTILAIRES. DES RmilOTHEOIES MONASTIQEES. FIN. Inipriinerie .MIGM'), au Petil-.Mofiliougo. PONTIFICAL INSTITUTE OF MEOIAEVAL STUOiES 59 QUEEN'S PARK CF^ESCENT TORONTO— 5, CANADA 3550. / /\ii\ A^^^^sv^